D.sainte Marie A +barème

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ANNÉE SCOLAIRE : 2021-2022

NIVEAU : TA
DEVOIR DE NIVEAU PHILOSOPHIE DURÉE : 04 HEURES
N°2 COEFFICIENT : 5
C.E PHILOSOPHIE
t
EXERCICE 1 : Voici une liste d’auteurs. Relève parmi eux ceux qui prônent la disparition de l’Etat. (2 points)

Bakounine, Hobbes, Machiavel, Sartre, Hegel, Rousseau, Stirner, Descartes, St Augustin, Proudhon, Freud,
Jean Grave

EXERCICE 2 : Relie chaque notion de la colonne de la gauche à sa définition dans la colonne de la droite. Tu
pourras utiliser les chiffres et les lettres comme dans l’exemple-ci : 2-d (2 points)
.
a- L’ensemble des croyances et des dogmes unissant l’humain au divin.
1- La justice b- L’ensemble des hommes unis par la même histoire et la volonté de vivre
2- L’inconscient ensemble au delà de tous les clivages.
3- La nation c- L’entité physique, juridique et morale qui exerce son autorité sur un peuple
4- L’Etat dans un territoire déterminé, l’instance de gouvernance d’un peuple.
5- La religion d- L’ensemble des désirs refoulés par la conscience
e- L’ensemble des institutions permettant de faire respecter le droit ; l’équité.

EXERCICE 3 : Résous l’une des deux situations d’évaluation suivantes (16 points)

Situation d’évaluation 1 : Dans le cadre d’un travail de recherche sur les conditions de la liberté, les élèves de
la série A de Terminale du CSMa de Dabou sont soumis au sujet suivant : Pour la liberté, faut-il sacrifier
l’État ? Dans une production argumentée, donne ton point de vue sur cette question.

Situation d’évaluation 2 : Lors d’un colloque organisé par l’administration du CSMa de Dabou portant sur Dieu
et la religion, les élèves sont amenés à réfléchir sur le texte suivant : Fais-en l’étude ordonnée puis dégage son
intérêt philosophique.

Pour quiconque croit à la science, le pire est que la philosophie ne fournit pas de réponses
apodictiques, un savoir qu’on puisse posséder. Les sciences ont conquis des savoirs certains qui
s’imposent à tous ; la philosophie, elle, malgré l’effort des millénaires, n’y a pas réussi. On ne saurait le
contester : en philosophie, il n’y a pas d’unanimité établissant un savoir définitif. Dès qu’une
connaissance s’impose à chacun pour des raisons apodictiques, elle devient aussitôt scientifique, elle
cesse d’être philosophie et appartient à un domaine particulier du connaissable. À l’opposé des sciences,
la pensée philosophique ne paraît pas non plus progresser. Nous en savons plus certes qu’Hippocrate,
mais nous ne pouvons guère prétendre avoir dépassé Platon. C’est seulement son bagage scientifique qui
est inférieur au nôtre. Pour ce qui est chez lui à proprement parler recherche philosophique, à peine
l’avons-nous peut-être rattrapé. Que, contrairement aux autres sciences, la philosophie sous toutes ses
formes doive se passer du consensus unanime, voilà qui doit résider dans sa nature même. Ce que l’on
recherche à conquérir en elle, ce n’est pas une certitude scientifique, le même pour tout entendement ; il
s’agit d’un examen critique au succès duquel l’homme participe de tout son être. Les connaissances
scientifiques concernent des objets particuliers et ne sont nullement nécessaires à chacun. En
philosophie, il y va d’une vérité qui, là où elle brille, atteint l’homme plus profondément que n’importe
quel savoir scientifique.
Karl JASPERS, Introduction à la philosophie, Ed, 10/18, p7
CORRIGE ET BAREME

EXERCICE 1 : 0.5 point par réponse correcte

Les philosophes de la liste qui prônent la disparition de l’Etat sont : Bakounine, Stirner,
Proudhon, Jean Grave.

EXERCICE 2: 0.5 point par réponse correcte

1-e

3-b

4-c

5-a

EXERCICE 3 :

Situation d’évaluation 1 : Pour la liberté, faut-il sacrifier l’État ?

Etude parcellaire :

Pour la liberté : En vue d’être autonome, au nom de la vie sans contrainte, à cause du bien-être
de l’homme, pour mener une existence libre…

Sacrifier : immoler, faire disparaitre, disloquer, dissoudre, nier…

L’État : l’instance de gouvernance d’un peuple, l’autorité politique administrative et juridique


qui exerce son pouvoir sur un peuple dans les limites d’un territoire déterminé, l’instance
étatique…

Reformulation :

Au nom de la liberté de l’individu, faut-il faire disparaitre l’État ?

Formulations possibles du problème

-La dissolution de l’État est-elle la condition de la liberté ?

-La liberté humaine nécessite-t-elle l’immolation de l’État ?

Axes d’analyse et références possibles

1- La disparition de l’Etat est la condition de la liberté humaine


Arg. 1 : L’Etat prive les citoyens de leurs libertés individuelles et de leur liberté d’action et
d’expression. Max STIRNER (1806-1856), philosophe allemand dans L’Unique et sa propriété
affirme : « L’État cherche à entraver toute activité libre par sa censure, sa surveillance, sa police et il
tient pour son devoir cette répression, qui est en vérité ce que lui dicte son instinct de conservation. »
Arg. 2 : L’Etat crée et encourage la violence qu’on appelle violence institutionnelle ou
institutionnalisée. Il emprisonne, embrigade les individus placés sous sa coupole. Il les surveille en tous
sens et leur impose des lois et des activités susceptibles de limiter leur champ d’action. Mikhaïl
BAKOUNINE (1814-1876), révolutionnaire Russe estime dans son ouvrage Fédéralisme, socialisme
et antithéologisme que « l'État, c'est l'autel de la religion politique sur lequel la société naturelle est
toujours immolée : une universalité dévorante, vivant de sacrifices humains, comme l'Église. »

Arg. 3 : L’Etat est le lieu de la manipulation, du mensonge, de la démagogie, de la domination des forts
et des nantis sur les faibles et les indigents. Pas d’égalité, pas de respect des lois et du droit du plus faible
grâce aux lois qui protègent les intérêts des forts. Friedrich NIETZSCHE (1844-1900), philosophe
allemand dit en ce sens : « L’État, c’est le plus froid de tous les monstres froids : il ment froidement et
voici le mensonge qui rampe de sa bouche : « Moi, l’État, je suis le Peuple. » C’est un mensonge ! »,
Ainsi parlait Zarathoustra, Paris, Gallimard, P. 63.

Transition : Retenons de ce qui vient d’être dit que la disparition de l’Etat est la condition de la liberté
de l’homme. Autrement dit, pour être libre, il faut sacrifier l’Etat et ses institutions arbitraires et
trompeuses. Cependant, cette thèse n’est-elle pas bornée ? L’Etat ne favorise-t-il pas la liberté et le
bonheur de l’homme ?

2- L’Etat est plutôt la condition de la liberté de l’homme


Arg. 1 : L’Etat par ses lois et ses institutions, met tous les citoyens sur le même piédestal et leur
permet de mieux vivre et se sentir. Il garantit le droit, la liberté et la justice. Emmanuel Kant dira :
« Le droit est la limitation de la liberté de chacun à la condition de son accord à la liberté de tous, en tant
que celle-ci est possible selon une loi universelle » dans son texte intitulé Sur l’expression courante :
il se peut que ce soit juste en théorie, mais en pratique cela ne vaut rien (1793), trad. L. Guillermit,
Ed. Vrin, 1977, p 30.

Arg. 2 : L’Etat met fin à la violence de l’état de nature et protège la vie et la liberté de tous quel
que soit la classe, le statut et le genre. Hobbes dans Léviathan dira à ce titre : « Hors des Etats
Civils, il y a perpétuellement guerre de chacun contre chacun. »

Arg. 3 : L’Etat offre des institutions, des services, des infrastructures routières, sanitaires,
scolaires, universitaires, sportives, etc. permettant de vivre et de mieux vivre en société. Il est
salutaire car il est la condition de l’existence de l’homme. Hegel dans son ouvrage La Raison
dans l’histoire affirme en ce sens que « C’est seulement dans l’Etat que l’homme a une existence
conforme à la Raison. »

Situation d’évaluation 2 : commentaire

Thème : La philosophie et la connaissance

Problème : La philosophie est-elle source de connaissance pour l’homme ?


Thèse : Selon l’auteur, la philosophie ne fournit pas de connaissances apodictiques, un savoir
qu’on puisse posséder.

Antithèse : La philosophie est une source de connaissance et de vérité

Structure logique : 3 mouvements

Mvt 1 : L1 à L3 : « Pour quiconque…pas réussi. »

Titre : L’absence de savoir à posséder en philosophie

Mvt 2 : L3 à L11 : « On ne …nature même. »

Titre : L’absence d’unanimité en philosophie contrairement aux autres sciences

Mvt 3 : L11 à L16 : « Ce que …scientifique. »

Titre : La philosophie, un pur examen critique

Intention : Montrer que la philosophie est une science pas comme les autres

Enjeu : La connaissance

Le texte que nous étudions est un passage de la page 7 de l’ouvrage intitulé Introduction à la
philosophie du philosophe et psychiatre existentialiste germano-suisse Karl JASPERS, Ed. 10/18
dans lequel il nous invite à réfléchir sur la philosophie et la connaissance. L’interrogation qui le
préoccupe peut se formuler comme suit : La philosophie est-elle source de connaissance pour
l’homme ? A cette question, il répond que contrairement à la science la philosophie ne fournit
pas de réponses apodictiques, un savoir qu’on puisse posséder. Dès lors, comment s’y prend-il
pour en venir à bout de cette prise de position ?

Pour mieux comprendre la pensée de l’auteur, nous nous évertuerons à scinder le texte en trois
unités significatives. Dans la première qui part du début du texte jusqu’à « réussi » (L3), l’auteur
affirme que la philosophie n’est pas une source de savoir. Au passage, notons que le mot
philosophie est formé de deux substantifs latins à savoir philos ou philein qui signifie amour ou
amitié et sophos ou sophia qui signifie la sagesse, la perspicacité. Il s’agit donc d’une dscipline
critique qui recherche la connaissance et la vérité à travers le questionnement et la remise en
cause perpétuels. Ainsi, Jaspers estime que cette discipline « ne fournit pas de réponses
apodictiques » (L1-2). Ce qui signifie que pour cet auteur, la philosophie ne donne pas au disciple
ou à l’apprenant un savoir pre-fait, déjà là ou définitif tout comme les autres sciences où existent
des formules, des théorèmes, des axiomes et des propriétés à mémoriser. Si en mathématiques,
en chimie ou en biologie, on trouve des connaissances préétablies, cela n’est pas le cas en
philosophie où tout se construit. C’est la raison pour laquelle cette activité ne semble pas faire un
écho favorable pour le public. Il le dit si bien en ces termes : « Les sciences ont conquis des
savoirs certains qui s’imposent à tous ; la philosophie, elle, malgré l’effort des millénaires, n’y a
pas réussi. » (L2-3). En clair, il n’y a pas véritablement de savoir à gober en philosophie. Mais,
qu’est-ce qui justifie cette carence de savoir en philosophie ? C’est certainement dans le deuxième
mouvement du texte que le philosophe va répondre à cette question.

Le deuxième mouvement du texte commence par « On ne » (L3) et s’achève à « nature même »


(L11). Dans cette partie du texte, l’auteur déplore l’absence d’unanimité en philosophie. Il le dit
si bien en ces termes : « en philosophie, il n’y a pas d’unanimité établissant un savoir définitif »
(L4). Ce qui veut dire qu’il n’y a pas de consensus en philosophie. Pour faire plus simple, les
philosophes développent chacun une ou des doctrines qui divergent, qui se contredisent à telle
enseigne qu’on ne sait auxquelles ou à laquelle s’en tenir. Dès qu’il y a consensus sur une matière,
on la classe « dans un domaine particulier du connaissable » (L6). Le deuxième défaut de la
philosophie réside dans le fait que « la pensée philosophique ne parait pas non plus progresser »
(L7). C’est que nous en savons assez des scientifiques tels que Hippocrate mais ne pouvons
jamais prétendre avoir rattrapé ou dépassé Platon. Comme pour dire que les philosophes ne
bâtissent pas sur l’unanimité. Au contraire, ils doivent « se passer » (L11) d’un tel consensus. En
un mot, les philosophes ne peuvent guère s’accorder sur la même matière. Chacun de son côté
dit sa ou ses vérités sans tenir compte de ce que pensent ou penseront les autres. N’est-ce pas sur
ce dernier élément que revient l’auteur dans la dernière parte du texte ?

Dans le dernier mouvement du texte qui couvre les six dernières lignes du texte en commençant
par « Ce que » (L11), l’auteur montre pour terminer son propos, que la philosophie est finalement
un pur examen critique. Il écrit que ce vers quoi l’on tend en philosophie, « ce n’est pas une
certitude scientifique, la même pour tout entendement » (L12) c’est-à-dire que les philosophes
n’ont que faire de l’accord de leurs opinions. Bien plutôt, leur objectif est de critiquer, de
renverser, de remettre en cause. Plus précisément, la philosophie peut être considérée comme
« un examen critique au succès duquel l’homme participe de tout son être » (L12). C’est pour
signifier que la philosophie est une discipline critique, une quête sans fin qui questionne même
les prétendues réponses possibles. D’ailleurs comme dit l’auteur, « les connaissances
scientifiques concernent des objets particuliers et ne sont nullement nécessaires à chacun » (L13-
14) or les connaissances philosophiques sont des connaissances globales et indispensables à
former l’esprit critique de tous et de chacun en l’atteignant du plus profond de son être. Dès lors,
quel regard critique peut-on jeter sur ce texte ?

Dans ce texte argumentatif à démarche a posteriori, l’auteur a construit son argumentation autour
de trois mouvements. Il a d’abord pris soin de montrer qu’en philosophie, il n’y a pas de savoir
donné de façon évidente qu’il faut posséder, il a ensuite décrié l’absence d’unanimité en
philosophie avant de terminer son propos en affirmant qu’en définitive, la philosophie n’est qu’un
pur examen critique. Cette façon de procéder permet de suivre la logique de son argumentation.
Pour arriver à nous convaincre, il s’est servi d’un langage clair et cohérent avec des connecteurs
logiques tels que « malgré » (L3), « dès que » (L4), « à l’opposé de » (L6) qui facilitent le
déploiement des idées de l’auteur. Le seul reproche qu’on peut faire à l’auteur, c’est de n’être pas
resté fidèle à sa thèse. On a une forte impression qu’il valorise la philosophie dans les dernières
lignes du texte. Malgré tout, on peut affirmer que le démarche de l’auteur est en congruence avec
son intention de montrer que la philosophie est une science pas comme les autres. L’enjeu
poursuivi étant la connaissance, la question qu’il faut se poser est alors de savoir : La philosophie
apporte-t-elle des connaissances à l’homme ?

Comme Jaspers, de nombreux auteurs sont d’avis que la philosophie est une activité servile, qui
n’apporte à l’homme, ni connaissance, ni liberté ni bien-être. Parmi eux, figure Karl Marx qui
affirme dans sa Onzième thèse sur Feuerbach : « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter
diversement le monde ; ce qui importe, c’était de le transformer. » Autrement dit, la philosophie
ne transforme pas le monde contrairement aux autres sciences qui s’attèlent à faciliter la vie sur
terre en se penchant sur les problèmes les plus urgents de l’humanité tels que les guerres, la
conquête de l’espace, la famine, les pandémies, etc. C’est justement pour dénoncer cette inutilité
de la philosophie que dans la revue Le nouvel observateur du 13 au 18 février 1988, le journaliste
français Jacques Julliard a pu écrire « Nous sommes à l’ère de la philosophie de l’estomac. » Il
voulait montrer par là que la philosophie qui convient à l’homme actuel est celle qui est capable
de lui apporter solution aux difficultés auxquelles il est confronté. Cependant, peut-on vivre sans
philosopher ?

Contrairement à la pensée de l’auteur, de nombreux philosophes valorisent la philosophie en y


voyant une activité incontournable à l’homme sur tous les plans. C’est le cas de Platon qui
affirme dans Gorgias : « La philosophie est indispensable à l’éducation, et il n’y a pas de honte
quand on est jeune, à philosopher. » Il voulait montrer que la philosophie est utile pour inculquer
des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être à tout être humain. Elle est une lumière qui éclaire
aussi bien dans la vie intérieure que celle de l’extérieur, aidant ainsi l’homme à régler sa conduite.
C’est cette idée que renchérit Descartes qui affirme dans la préface aux Principes de la
philosophie : « un nation est d’autant plus civilisée et polie que les hommes y philosophent
mieux. » En d’autres termes, la philosophie est utile à l’individu et à la communauté entière. Elle
procure à la nation la santé morale et spirituelle dans la mesure où elle règle leurs mœurs. En
somme, on ne peut vivre sans philosopher car elle procure sagesse, connaissance et bonheur à
l’individu et à la communauté.

Retenons de tout ce qui précède que la philosophie est diversement appréciée par les uns et les
autres. D’une part, on la perçoit comme une pratique démodée, inutile et superflue mais, d’une
autre part, elle apparait comme une pratique indispensable à l’homme. En ce qui nous concerne,
loin de nous l’idée d’abandonner la philosophie car, au-delà de toutes les flèches qu’on lui lance,
elle apporte connaissance, sagesse et bonheur à l’homme.
CORRIGE ET BAREME

EXERCICE 1 : 0.5 point par réponse correcte


1- Autrui : Toute personne qui se trouve en face de moi, mon semblable, mon prochain
2- La psychanalyse : procédé médical par lequel on traite et guérit les maladies mentales
3- L’Etat : instance de gouvernance d’un peuple, institution administrative, politique et juridique qui
exerce son pouvoir sur un peuple dans les limites d’un territoire délimité, sous des lois communes
4- La nation : ensemble d’individus unis par la même histoire et la volonté de vivre ensemble au-delà
des clivages de tout genre

EXERCICE 2: 0.5 point par réponse correcte

1 La conscience est synonyme de connaissance et de mémoire V

2 Chez Freud, la vie sexuelle ne débute qu’à l’âge de la puberté F

3 Le harcèlement, les injures, le racket et la peur sont des formes de violences sociales V

4 « Autrui, c’est la mort cachée au milieu du monde » est une pensée de Sartre V

5 La psychanalyse n’accorde aucune importance à l’inconscient et le conçoit comme secondaire F

EXERCICE 3 :

Situation d’évaluation 1 : La violence étatique est-elle une nécessité ?

Etude parcellaire :

Violence étatique : La force brute dont se sert l’Etat, la sauvagerie utilisée par l’Etat, l’usage
de l’agressivité et de tout autre moyen contraignant par l’Etat…

Une nécessité : quelque chose d’utile, indispensable, légitime, ce qui vaut souvent la peine, ce
qu’on peut conseiller.

Reformulation :

L’agressivité dont se sert l’Etat est-elle utile ?

Formulations possibles du problème à analyser :

-La violence de l’Etat est-elle légitime ?

-Peut-on justifier la violence de l’Etat ?

Axes d’analyse et références possibles

1- La violence de l’Etat est une nécessité


Arg. 1 : La violence de l’Etat permet d’instaurer ou de restaurer l’ordre et la discipline sociale.
Elle peut atteindre des objectifs nobles dans la société. Nicolas Machiavel dira dans Discours
sur la première décade de Tite-Live que « Ce n’est pas la violence qui restaure mais celle qui
ruine qu’il faut condamner. »

Arg. 2 : La violence est un instrument de persuasion, de dissuasion. Elle permet de tenir en


crainte les récalcitrants pour les incliner à obéir aux lois et aux institutions de l’Etat. Pascal est
de cet avis quand il affirme dans Pensées : « La justice sans la force est impuissante ».

Arg. 3 : La violence étatique est utile pour éduquer, cultiver et inculquer des valeurs citoyennes.
Elle est parfois plus efficace que les voies pacifiques et douces. Elle est institutionnelle et
légitime car elle est un instrument reconnu de l’Etat. Trotski dans Le savant et le politique de
Max Weber dira à ce titre : « Tout Etat est fondé sur la violence. »

2- La violence étatique est condamnable


Arg. 1 : Elle a des conséquences drastiques et incalculables. Sartre en ce sens estime dans
Situations que « La violence, quelles que soient ses origines et ses formes, est un échec. »

Arg. 2 : La violence est un obstacle à la liberté et au bien-être de l’individu. Elle l’empêche


d’exprimer librement ses opinions et ses idéologies. C’est en ce sens qu’Eschyle dans
Agamemnon affirme : « La violence a coutume d’engendrer la violence »
Arg. 3 : Le dialogue est le seul moyen de mettre de l’ordre dans la société et non les moyens violents
utilisés par l’Etat. Elle est condamnable sur tous les plans. Felix Houphouët-Boigny disait en ce sens :
« Le dialogue, c’est l’arme des forts. »

Situation d’évaluation 2 : Commentaire

Thème : Les fondements de l’altruisme

Problème : Sur quoi repose l’altruisme ?

Thèse : L’altruisme repose sur le fait que nous vivons par autrui et donc nous devons vivre pour
autrui

Antithèse : Autrui est un obstacle à ma liberté

Structure logique : 2 mouvements

L1 à L6 : « L’homme…autrui »

Titre : Nous vivons par autrui donc nous devons vivre pour autrui

L7 à L11 : « Outre que…humaine. »

Titre : L’importance de l’altruisme

Intention : Montrer que l’altruisme est le fondement du bonheur de l’homme


Enjeu : le bonheur

Le texte que nous étudions est extrait du Catéchisme positiviste d’Auguste Comte. Il nous convie
ici à une réflexion sur le fondement de l’altruisme. La question qui le préoccupe est de savoir :
Sur quoi repose l’altruisme ? Selon l’auteur, l’homme ne vit que par autrui donc en retour il doit
vivre pour autrui. Comment arrive-t-il alors à nous prouver cela ?

L’argumentation de l’auteur peut se structurer en deux mouvements. Le premier part du début du


texte jusqu’à « autrui » (L6). Ici, l’auteur présente le fondement de l’altruisme. Notons que le
terme altruisme est formé de alter qui signifie autre et isme un suffixe qui montre qu’il s’agit
d’une doctrine. C’est la doctrine selon laquelle il faut vivre, être dévoué pour les autres. Selon
Comte, quels que puissent être nos efforts et notre activité, nous ne « pourrons jamais rendre
qu’une minime portion de tout ce qu’on reçoit » (L1-2) c’est-à-dire payer en retour, tout ce que
les autres nous ont fait. L’humanité en effet nous a « nourri, protégé, développé » (L2) depuis
notre tendre enfance et continue de le faire à l’âge adulte. C’est elle qui nous a transmis toutes
les civilités et les valeurs par lesquelles nous vivons. Seulement qu’en prenant de l’âge et selon
les circonstances et les lieux, « ses ministres ont changé » (L3). Mieux, m’humanité ne se sert
plus de nos proches ni des personnes dans notre environnement immédiat. Elle utilise pour nous
construire « une multitude d’agents indirects dont nous ne connaitrons jamais la plupart » (L4-
5).C’est dire que ce par les autres qu’on se fait. C’est pour cela que l’auteur va conclure qu’en
retour, chacun doit avoir pour « devoir continu» (L6) de vivre pour les autres en étant vraiment
reconnaissant à l’humanité. Mais, que gagne-t-on franchement à le faire ? C’est à cette question
que va répondre Comte dans les lignes qui suivent.

Le second mouvement du texte couvre les cinq dernières lignes du texte en commençant par
« outre que » (L7). Il s’agit pour l’auteur de mettre en relief l’importance de l’altruisme. Il donne
trois principales raisons pour lesquelles il est indispensable d’être dévoué pour les autres. La
première raison est que « notre harmonie psychique repose exclusivement sur l’altruisme » (L7).
Ce qui revient à dire qu’en vivant ainsi, on se sent vraiment en harmonie avec nous-mêmes et
avec notre entourage. La deuxième est que l’altruisme « peut seul nous procurer la plus grande
intensité de vie » (L7-8). Mieux, une vie pareille rend heureux et pleinement épanouie, elle
lubrifie l’humanité et vivifie la communion entre les différents membres du corps social. En
troisième lieu, l’auteur affirme qu’il « fournit le seul moyen de développer librement toute
l’existence humaine. » (L10-11) En clair, être altruiste est comme planter un arbre car tôt ou tard,
il sera utile à quelqu’un soit pour son ombre, soit pour son fruit, soit pour ses vertus
thérapeutiques. Bref, à en croire Comte, l’altruisme est la condition de développement de toute
l’humanité. Dès lors, quel intérêt philosophique peut-on dégager de ce texte ?

Dans ce texte explicatif à thèse a priori, Comte a articulé son argumentation en deux mouvements.
Il a d’abord évoqué le fondement de l’altruisme avant d’en venir à son importance. Cette façon
de procéder permet de saisir aisément l’intention de l’auteur qui est de montrer que la société est
la condition de la réalisation de l’homme et que l’homme solitaire n’est qu’une vue de l’esprit. Il
a utilisé un langage clair et cohérent avec des connecteurs tels que « seulement » (L3), « alors »
(L4), « donc » (L5) qui permettent d’agencer ses idées ainsi qu’un style clair. On peut ainsi
affirmer sans risque de nous tromper que la démarche utilisée par l’auteur est en adéquation avec
son intention de montrer que l’homme ne peut vivre qu’auprès de ses semblables. L’enjeu étant
le bonheur, il est important de se demander : La société est-elle condition du bonheur de
l’homme ?

A l’instar de Comte, beaucoup de penseurs perçoivent la société comme le seul cadre de vie et
de réalisation de l’homme. C’est l’exemple de Malson qui laisse entrevoir dans son livre Les
enfants sauvages : « Avant la rencontre d’autrui et du groupe, l’homme n’est rien d’autre que
des virtualités aussi légères qu’une transparente vapeur. » C’est dire que c’est dans et par la
société que l’homme devient homme. Sans la communauté, nul ne peut véritablement se réaliser.
Même son de cloche chez Roger Garaudy qui estime que « l’enfer, c’est l’absence des autres. »
(Cf. Testament philosophique). En clair, c’est l’homme qui fait l’homme donc il convient d’être
reconnaissant pour l’avènement de la société. Toutefois, cette thèse n’est-elle pas superficielle ?
LA société ne nuit-elle pas au bien-être de l’homme ?

Contre cette première approche, beaucoup pensent que la société est un obstacle au bonheur de
l’homme. C’est le cas de Hegel qui écrit dans La phénoménologie de l’esprit que « toute
affirmation de soi correspond à la négation de l’autre ». Il voulait montrer que la société étant le
lieu des conflits intersubjectifs, de la méfiance et des contraintes sociales et institutionnelles, est
liberticide et empêche de vivre à sa guise, heureux. C’est cette même idée que soutient Sartre
dans l’Etre et le néant lorsqu’il affirme « Autrui, c’est la mort cachée au milieu du monde. »
C’est tout simplement pour signifier que la société n’est pas gage de bonheur à cause du regard
d’autrui qui nous aliène, nous chosifie et nous oblige à porter des masques. Que faut-il alors
garder à l’esprit ?

On retiendra en fin de compte que la société est ambiguë. D’une part, elle est facteur de bonheur
grâce aux nombreux services qu’elle nous rend mais de l’autre, elle entrave le bonheur à cause
de la présence d’autrui, des lois et des institutions, de la violence qui s’y pratique à outrance. Pour
ce qui nous concerne, la société est favorable à la liberté mais il faut y privilégier le dialogue et
les bonnes manières pour mieux vivre et survivre.

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