Droit Civil 2023-2024

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 53

SOMMAIRE

PREMIERE PARTIE : LE CADRE DE LA VIE


JURIDIQUE……………………………….2
CHAPITRE 1: INTRODUCTION
GENERALE………………………………………….....2
Leçon 1: la notion de
droit……………………………………………………………………...2
Leçon 2: la règle de droit et les autres règles
sociales……………………………………….3
Leçon 3: les branches du
droit…………………………………………………………………4
CHAPITRE 2: LES SOURCES DU
DROIT………………………………………………….6
Leçon 1: les sources directes du
droit………………………………………………………….6
Leçon 2: les sources indirectes du
droit……………………………………………………….9
CHAPITRE 3: L’ORGANISATION JUDICIAIRE DE LA COTE
D’IVOIRE…………11
Leçon 1: les principes fondamentaux de l’organisation
judiciaire………………………...11
Leçon 2 : les principales juridictions : les juridiction inferieures (1)
………………………12
Leçon 3 : les principales juridictions : les juridictions supérieures (2)
…………………….14
CHAPITRE 4: LA PROCEDURE
CIVILE………………………………………………….16
Leçon 1: les principes de la procédure
civile………………………………………………..16
Leçon 2: les voies de
recours………………………………………………………………….18
Leçon 3: le personnel
judiciaire………………………………………………………………19
CHAPITRE 5: LES ACTEURS DE LA VIE
JURIDIQUE…………………………………22
Leçon 1: l’existence des personnes
physiques………………………………………………22
Leçon 2: l’identification des personnes physiques : le
nom……………………………….25
Leçon 3 : l’identification des personnes physiques : le domicile, les actes de
l’état civil et la
nationalité…………………………………………………………………………………….27
Leçon 4: la capacite juridique des personnes
physiques……………………………………31
Leçon 5: les personnes
morales……………………………………………………………….35
CHAPITRE 6: LES DROITS ET LES
BIENS……………………………………………….36
Leçon 1: le
patrimoine…………………………………………………………………………36
Leçon 2: les droits patrimoniaux
……………………………………………………………..37
Pour EFGT Page 1

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


Leçon 3: les droits
extrapatrimoniaux………………………………………………………..39
Leçon 4: les
biens………………………………………………………………………………40
DEUXIEME PARTIE : LES DROITS DES
OBLIGATIONS……………………………...42
CHAPITRE 1 : LA CLASSIFICATION ET LES SOURCES DES
OBLIGATIONS……42
Leçon 1: la notion et les caractères des
obligations…………………………………………42
Leçon 2: la classification des
obligations…………………………………………………….43
Leçon 3: les sources des
obligations………………………………………………………….44
TROISIEME PARTIE : LES CONTRATS ET LA RESPONSABILITE CIVILE
DELICTUELLE………………………………………………………………………………...
45
CHAPITRE 1: LES
CONTRATS……………………………………………………………45
Leçon 1: la classification des
contrats………………………………………………………..45
Leçon 2: les conditions de formation et de validité des
contrats…………………………..46
Leçon 3: les effets des
contrats………………………………………………………………..48
Leçon 4: l’inexécution des contrats et la responsabilité
contractuelle…………………….50
CHAPITRE 2: LA RESPONSABILITE CIVILE
DELICTUELLE………………………..51
Leçon 1: la notion de responsabilité civile
délictuelle……………………………………...51
Leçon 2: les différents cas de responsabilité civile
délictuelle……………………………..51

PREMIERE PARTIE : LE CADRE DE LA VIE JURIDIQUE


CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE
LEÇON 1 : LA NOTION DE DROIT
Objectif pédagogique : Identifier les caractères de la règle de droit.
Etudions les caractères de la règle Droit tout en définissant d’abord cette
règle.
1- Définition de la règle de Droit
Le mot « Droit » a plusieurs sens. Il existe d’une part, une définition
objective et d’autre part, une définition subjective.
1-1- La définition objective du Droit

Pour EFGT Page 2

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


Le Droit objectif est appréhendé comme l'ensemble des règles juridiques
régissant la vie en société établies par l’autorité publique ou la puissance
publique et dont le respect est garanti par elle. On parle de " Droit objectif"
ou "Droit positif" ou encore "Droit en vigueur".
1-2- La définition subjective du Droit
On entend par droit, l’ensemble des prérogatives ou des pouvoirs
attribués à une personne par le Droit objectif et qui lui permettent de jouir
d’une chose ou d’exiger d’autrui une prestation. C’est dans ce cadre qu’on
parle alors des "droits subjectifs".
2- Les caractères du Droit objectif
La règle de droit a plusieurs caractères : un caractère général et impersonnel
ou abstrait, un caractère obligatoire, un caractère coercitif, un caractère
permanent et un caractère étatique.
2-1- Le caractère général et impersonnel
Selon ce caractère, la règle juridique s’applique de la même façon à tous les
individus, ce qui permet d’assurer l’égalité entre les citoyens peu importe
leur statut ou leur situation sociale.
2-2- Le caractère obligatoire
Le caractère obligatoire du droit signifie que la règle de droit s’impose à
tous. C’est de ce caractère qu’est né l’adage « nul n’est au-dessus de la
loi ».
2-3- Le caractère coercitif
Le caractère coercitif signifie que le non-respect de la règle de droit
comporte une sanction juridique qui peut être civile (dommages et intérêt)
ou pénale (emprisonnement, amende) ou les deux à la fois.
2-4- Le caractère permanent
Cela signifie que la règle de droit existe et s’applique tant qu’elle n’a pas été
abolie, abrogée par l’autorité qui l’a édictée.
Le non usage ou la non-application de la règle de droit c’est-à-dire sa
désuétude n’est pas une cause de son abrogation.
2-5- Le caractère Etatique
Le caractère étatique signifie que seul l’Etat a le pouvoir de créer la règle de
droit et par conséquent, lui seul a le monopole d’en sanctionner la violation.
LEÇON 2 : LA REGLE DE DROIT ET LES AUTRES REGLES SOCIALES
Objectif pédagogique : Distinguer la règle de droit des autres règles
sociales.

Les caractères de la règle de Droit permettent de la distinguer des autres


règles de conduite.
1- Distinction Droit et morale
1-1- La source du Droit et de la morale
Les préceptes de la morale résultent de la révélation divine, de la conscience
(individuelle ou collective) tandis que les règles de droit sont issues de la
volonté de certaines autorités légalement investies.
1-2- Le but du Droit et de la morale

Pour EFGT Page 3

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


La règle de morale précise ce qu’il convient de faire ou de ne pas faire. Elle
définit un idéal de conduite tant vis-à-vis d’autrui que de soi-même. Le droit,
quant à lui, vise à établir l’ordre et la paix sociale. Il ne recherche pas la
perfection.
1-3- La sanction du Droit et de la morale
Tandis que les violations de la morale seraient sanctionnées au niveau
interne, celui de la conscience, les sanctions des violations du droit auraient
une origine externe et se relieraient à l’autorité contraignante des pouvoirs
publics.

2- Distinction Droit et religion


La religion est un ensemble de croyances ou de dogmes et de pratiques
culturelles qui constituent les rapports de l’homme avec la puissance divine.
En tant que telle, elle est se différencie du droit au niveau de son contenu et
de sa sanction.
2-1 Le contenu du Droit et de la religion
La religion concerne la relation de l’être avec son Dieu alors que le droit est
relatif à l’organisation de la vie en société.
1-1- La sanction du Droit et de la religion
La sanction de la règle religieuse est fonction de la nature des relations de
l’être avec la divinité, tandis que les règles de droit apportent dans leur
sillage la sanction du groupe social c’est-à-dire la sanction infligée par
l’autorité publique investie.

3- Distinction Droit et justice


Le droit se distingue de la justice par sa finalité et sa sanction.
1-2- La finalité du Droit et de la justice
La justice recherche l’égalité alors que le droit se préoccupe de l’ordre, de la
sécurité et de la paix sociale. Ainsi, si une vente est passée à un prix trop
bas, la justice milite soit en faveur de la nullité de la vente, soit dans le sens
du paiement d’un supplément de prix alors que le droit pour des motifs de
sécurité des transactions incline pour le maintien de la vente.
1-3- La sanction du Droit et de la justice
La sanction d’une violation d’une règle de droit est automatique et réalisée
par les autorités publiques par contre l’injustice n’est pas sanctionnée si ce
n’est la réprobation sociale qui s’enclenche (« il est méchant » ; « il est
mauvais »).
LEÇON 3 : LES BRANCHES DU DROIT
Objectif pédagogique : Identifier les branches du droit.
Deux distinctions combinées forment le cadre le plus général : celle du droit
international et du droit national qui se retrouvent partagées entre un droit
public et un droit privé.
1- Le droit public

Pour EFGT Page 4

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


C’est la branche du droit qui s’intéresse à l’Etat et à l’administration ainsi
qu’à leurs rapports avec les citoyens. Il se subdivise en droit nation public et
en droit international public.
1-1- Le droit national public
Le droit national ou interne est ainsi appelé parce que c’est le droit en
vigueur dans un Etat déterminé, réglementant les rapports sociaux (Etats et
ses démembrements avec les citoyens) qui se produisent à l’intérieur de cet
Etat, sans qu’un élément relevant d’un autre Etat intervienne dans ces
relations. Les disciplines du droit public sont :
 Le droit constitutionnel : C’est l’ensemble des règles relatives à
l’organisation et au fonctionnement des institutions politiques de
l’Etat.
 Le droit administratif: C’est l’ensemble des règles précisant
l’organisation et le fonctionnement des administrations et leurs
relations avec les particuliers.
 Le droit financier : C’est le droit qui régit les ressources et les
dépenses de l'Etat et des personnes morales publiques : il
comprend le droit le droit fiscal (il élabore les règles relatives à la
détermination et au recouvrement de l’impôt) et le droit budgétaire
(il détermine les ressources et les dépenses de l’Etat qui
constituent son budget).
 Le droit pénal : Il a pour principal objet de définir les
comportements constitutifs d'infractions, et de fixer les sanctions
applicables à leurs auteurs.
1-2- Le droit international public
Ce sont les règles définissant les rapports entre les Etats, le fonctionnement
des institutions internationales, les relations des Etats avec ces institutions.
2- Le droit privé
Le droit privé est l’ensemble des règles qui gouvernent les rapports des
particuliers entre eux ou avec les collectivités privées, telles que les
sociétés, les associations. On distingue le droit national privé et le droit
international privé.
2-1- Le droit national privé
Le droit national privé s’applique dans les rapports entre particuliers à
l’intérieur de l’Etat. Il se compose de plusieurs disciplines mais il comprend
principalement le droit civil et le droit commercial:
 Le droit civil: C’est l’ensemble des règles relatives aux rapports
de droit privé c’est-à-dire des droits que les particuliers peuvent
exercer dans leurs rapports entre eux et des obligations
réciproques pesant sur eux.
Le droit civil est le droit commun, c’est-à-dire que c’est le droit qui
s’appliquer à tous les rapports de droit privé sauf si un droit spécial a été
prévu pour un type de rapport déterminée. C’est du droit civil que partent
toutes les autres branches du droit.

Pour EFGT Page 5

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


 Le droit commercial: C’est l’ensemble des règles juridiques
applicables aux actes de commerce, aux commerçants ainsi que les
opérations qu’ils effectuent dans l’exercice de leur activité
professionnelle.
 Le droit social : il regroupe le droit du travail et le droit de la
sécurité sociale. Le droit du travail est l'ensemble des règles qui
régissent les relations privées de travail entre employeurs et
employés. Le droit de la sécurité sociale protège les travailleurs
contre les risques du travail tels les accidents du travail, maladies
professionnelles et non professionnelles, la maternité, la vieillesse
2-2- Le droit international privé
Ce sont les règles définissant les relations des personnes privées impliquées
dans des relations juridiques internationales. Par exemple, le mariage entre
deux personnes de nationalité différentes est régi par le droit international
public.
3- Les disciplines mixtes
Certaines disciplines combinent à la fois, les règles du droit public et du droit
privé. Elles sont dites "disciplines mixtes". C’est le cas du droit social
parce qu’il régit les rapports entre personnes privé (droit privé) mais est
influencé par des mesures d’ordre étatiques, notamment, par l’intermédiaire
de l’administration du travail (droit public).
De même une partie de la doctrine rattache le droit pénal au droit privé car il
concerne les particuliers à qui les peines sont applicables mais relève du
droit public parce que les infractions ainsi que les sanctions qui en découlent
sont prévues et mis en œuvre par l’Etat.

CHAPITRE 2 : LES SOURCES DU DROIT


Les règles du droit positif émanent d'autorités diverses. Certaines autorités
élaborent directement les règles dont elles imposent l'observation : Ce sont
des sources directes des règles de droit. Les autres n'ont pas ce pouvoir
et se bornent à favoriser la compréhension et l’évolution du droit : Ce sont
les sources indirectes du droit.
LECON 1 : LES SOURCES DIRECTES DU DROIT
Objectif pédagogique : Identifier les sources directes du droit.

Il faut distinguer les sources nationales des sources internationales.


1- Les sources nationales
Les sources nationales sont composées de la Constitution, la loi, les
règlements.
1-1- La constitution
C’est la norme suprême qui se trouve au sommet de la hiérarchie des lois.
Elle est l’ensemble des règles écrites ou coutumières qui déterminent la
forme de l’Etat, la dévolution, et l’exercice du pouvoir.
La constitution ou loi fondamentale organise le fonctionnement des
institutions et la répartition des pouvoirs. Elle affirme les grandes libertés et

Pour EFGT Page 6

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


les grands principes qui fondent notre système juridique. Elle apparaît
comme la norme suprême à laquelle doivent se référer toutes les autres
règles juridiques ;
En côte d’ivoire, depuis les indépendances, il y a eu trois constitutions : celle
du 03 novembre 1960, celle du 1 er Août 2000 et celle de 08 Novembre 2016
qui fonde la troisième république. Les deux dernières ont été adoptées par
référendum. Le référendum est un procédé de démocratie semi-directe par
lequel le peuple collabore à l’élaboration de la loi, qui ne devient parfaite
qu’avec son consentement.
1-2- La loi
1-2-1- La loi organique
C’est une catégorie juridique bien définie. Elle a pour objectif de fixer les
modalités d’organisation et de fonctionnement des pouvoirs publics. C’est
une loi qui réglemente les différentes institutions et structures prévues ou
qualifiées comme telles par la constitution.
1-2-2- La loi ordinaire
C’est l’acte voté par le parlement (Assemblée Nationale et Sénat) selon
la procédure législative. (Art 85 Nouvelle Constitution). C’est la source
essentielle du droit. Plusieurs étapes sont à distinguer depuis le moment où
un texte est soumis au Parlement jusqu’au jour où Il devient une règle de
droit obligatoire.
 Etape 1 : L’initiative des lois
Elle appartient aux termes de la constitution concurremment au Parlement
(on parle de proposition de loi) et au Président de la République et au
gouvernement qui forment l’exécutif (on parle de projet de loi).
 Etape 2 : L’étude en commission spécialisée
Le projet ou la proposition de loi est déposé(e) par son initiateur sur le
bureau du Parlement (Assemblée Nationale et Sénat) auprès des
commissions spécialisées des deux chambres du parlement pour discussion
et ensuite en assemblée plénière en vue de son adoption. Par suite, soit elles
rejettent ou adoptent le projet ou la proposition de loi. En cas d’adoption
d’un texte unique, les Présidents des deux chambres sont saisis aux fins de
convoquer une assemblée plénière (assemblée qui regroupe l’ensemble
des députés et sénateurs composant le Parlement) pour le vote de la
loi.
 Etape 3 : Le vote de la loi
Le vote de la loi se passe devant l’ensemble du Parlement (Députés et
Sénateurs) qui disposent du pouvoir d’amendement après une seconde
lecture. Quand le texte est voté par ceux-ci, on parle d’adoption. En cas de
désaccord une commission mixte paritaire sera désignée pour proposer un
texte au Président de la République pour approbation des deux chambres. Si
le désaccord persiste entre les deux chambres pour l’adoption du texte, le
Président de la République demandera alors à l’Assemblée Nationale de
statuer définitivement sur le texte.

Pour EFGT Page 7

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


Après l’adoption de la loi on passe à l’étape de la mise en vigueur qui
comprend la promulgation et la publication de la loi au Journal Officiel de la
République de Côte d’Ivoire (J.O.R.C.I)
 Etape 4 : La promulgation de la loi
La loi votée n’a pas encore tous les caractères des règles juridiques, il lui
manque celui d’être obligatoire. Ce caractère obligatoire résulte de la
promulgation de la loi par le Président de la République. La promulgation est
l’acte par lequel le Président de la République constate l’existence
de la loi nouvelle et la revêt de force exécutoire). On dit encore que la
promulgation donne force exécutoire à la loi.
Le délai de promulgation de la loi par le Président de la République est de 30
jours à compter de la transmission de la loi définitivement adoptée.
Ce délai est réduit à 5 jours en cas d’urgence. Une loi non promulguée
par le Président de la République jusqu’à l’expiration des délais prévus (30
jours en période normale et 5 jours en cas d’urgence) est déclarée
exécutoire par le Conseil Constitutionnel, saisi par le Président de l’une des
deux chambres du Parlement si celle-ci (loi) est conforme à la Constitution.
 Etape 5 : La publication de la loi
Pour être appliquée, la loi doit être portée à la connaissance de tous. Cela se
réalise par le biais du Journal Officiel de la République de Côte d’Ivoire. Elle
entre en vigueur Trois (3) jours francs à compter de sa date de publication.
Passée la publication, il est fait application de l’adage « nul n’est censé
ignorer la loi ».
1-2-3- L’abolition de la loi
C’est le retrait de la loi pour l’avenir sans remettre en cause les situations
antérieures à l’abolition. On dit dans ce cas que la loi est abrogée. C’est
l’abrogation de la loi. Cette loi ne s’appliquera plus dorénavant.
1-3- Les règlements administratifs
Les règlements administratifs sont constitués par un ensemble d’actes qui
permettent aux autorités dont ils émanent de transmettre des informations à
leurs subordonnés. Ce sont :
 Les décrets
C’est une décision exécutoire à portée générale ou individuelle prise par le
Président de République en Côte d’Ivoire.
 Les ordonnances
Les ordonnances sont des mesures qui sont normalement du domaine de la
loi que le gouvernement peut prendre, après autorisation du parlement, pour
une application rapide de sa politique. L’autorisation de l’Assemblée
Nationale est contenue dans une loi qu’on appelle loi d’habilitation.
 Les arrêtés
Ce sont des décisions exécutoires à portée générale ou individuelle émanant
d’un ministre (arrêté ministériel) ou de plusieurs ministres (arrêté
interministériel) ou d’autres autorités administratives (arrêté préfectoral,
arrêté municipal...).
 Les circulaires

Pour EFGT Page 8

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


Ce sont des instructions de service écrites adressées par une autorité
supérieure à des agents subordonnés en vertu de son pouvoir hiérarchique.
2- Les sources internationales
Ces sources sont composées des traités ou conventions internationals et le
droit communautaire.
2-1- Les traités ou conventions internationals
Les traités sont des accords conclus entre deux ou plusieurs pays dans des
domaines très variés (commerce, industrie, droits de l’homme …). Lorsqu’ils
comportent des clauses contraires à la constitution, l’autorisation de
ratification ne peut intervenir qu’après la révision de celle-ci. Enfin, dès sa
publication, les traités régulièrement ratifiés ont une autorité supérieure à
celle des lois, sous réserve, de leur application par l’autre partie.
2-2- Les sources communautaires
Il s’agit des droits communautaires UEMOA et OHADA.
 Le droit communautaire UEMOA
En vue d’une intégration économique, huit (8) pays de l’Afrique occidentale
française ont créé par un Traité en date du 10 janvier 1994 à Dakar l’UEMOA
(Union Economique et Monétaire Ouest Africaine).
 Le droit OHADA
L’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires)
est créée par le Traité de Port Louis (Iles Maurice) du 17 octobre 1993 et
regroupe actuellement dix-sept (17) Etats africains.
L’OHADA s’est fixée un but spécifique la réalisation de l’intégration juridique
en Afrique. Il s’agit de doter les Etats parties d’un droit des affaires simple,
moderne et adapté. Ainsi, depuis la révision du traité au Québec en octobre
2008, l’Organisation comprend cinq institutions à savoir :
- La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement (organe suprême,
compétente pour toutes questions relatives au traité OHADA) ;
- Le Conseil des Ministres (organe législatif),
- Le Secrétariat Permanent (l’exécutif), le siège est à Yaoundé (Cameroun)
- L’Ecole Régionale Supérieure de la Magistrature dite ERSUMA (chargée
d’assurer la formation et le perfectionnement des magistrats, des
auxiliaires de justice et de tous autres juristes des Etats membres en
droit OHADA et en droit des affaires d’une façon générale) à Porto-Novo
(Bénin) ;
- La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage dite CCJA (organe judiciaire),
le siège à Abidjan (Côte d’Ivoire).

LECON 2 : LES SOURCES INDIRECTES DU DROIT


Objectif pédagogique : Identifier les sources indirectes du droit.
Par sources indirectes du droit, l’on vise la coutume, la jurisprudence et la
doctrine.
1- La coutume
L’expression coutume désigne l’ensemble des règles qui se dégagent des
faits et des pratiques dans un milieu social en dehors de toute intervention

Pour EFGT Page 9

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


du législateur. La coutume est donc une règle de droit non écrite qui
comprend deux éléments :
Un élément matériel : C’est une pratique, un usage prolongé et
répété. D’où l’adage « une fois n’est pas coutume
Un élément psychologique : C’est la croyance au caractère
obligatoire de ce comportement C’est la conviction que la pratique doit être
suivie.
La coutume une source du droit lorsque la loi renvoie à elle. Il en est ainsi en
matière du foncier rural où nous assistons à des renvois à la coutume pour la
détermination de la propriété de terres rurales. La coutume peut suppléer la
loi lorsque celle-ci n’existe pas dans un domaine donné. Mais la coutume ne
peut jamais remplacer la loi.
Exemple de coutume : en se mariant, la femme prend l’usage du nom de son
mari.
2- La jurisprudence
On appelle jurisprudence l’ensemble des décisions concordantes rendues par
les tribunaux et les cours sur un point de droit déterminé.
Pour rappel, le rôle du juge consiste essentiellement en l’application de la loi.
Mais dans l’hypothèse où la loi est obscure, incomplète ou muette que va-t-il
faire? Puisque la loi fait obligation au juge de se prononcer dans chaque litige
qui lui est soumis sous peine d’être poursuivi pour déni de justice (c’est un
délit pénal qui consiste à manquer à son devoir de dire le droit par le juge),
ce dernier va se référer aux décisions rendues antérieurement dans des cas
identiques. En le faisant, on dit que le juge fait œuvre de jurisprudence.
3- La doctrine
Traditionnellement, on entend par doctrine les opinions émises sur le droit
par des personnes qui ont pour fonction de l’étudier (Professeurs, magistrats,
avocats...). Elle se retrouve dans les livres ou les commentaires d’arrêt. La
doctrine est juste une source d’inspiration pour le législateur dans la création
des normes juridiques.

CONTROLE DE CONNAISSANCES
1) Après avoir défini la notion de Droit, quelle différence faites-vous entre
le droit objectif et les droits subjectifs ?
2) Quels sont les différents caractères de la règle de droit ?
3) De quel caractère découle « l’adage nul n’est au-dessus de la loi ?
4) Quelles sont les différentes étapes de la procédure législative ou de la
procédure d’élaboration de la loi ?
5) Etablissez la classification des règlements administratifs dans l’ordre
croissant en précisant de quelles autorités ils émanent ou proviennent
6) Qu’est-ce qu’un traité international et à quelle(s) condition(s) un tel
traité peut-il avoir une autorité supérieure à la loi ?
7) A quel genre d’intégration concourent les droits communautaires
OHADA et UEMOA ?
8) Que signifie les sigles suivants :

Pour EFGT Page 10

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


- ERSUMA
- OHADA
- CCJA

CAS PRATIQUE
Suite au décès de nombreux citoyens dû à la consommation d’alcool dans la
localité d’Abengourou, le Président de la République a pris un décret
interdisant la vente d’alcool sur cette partie du territoire. Le maire de la
commune concernée qui est de l’opposition estimant que cette mesure
entrainera une conséquence grave sur les recettes de la municipalité et ne
permettra pas à sa commune d’atteindre ses objectifs par rapport à tous les
chantiers ouverts pour satisfaire sa communauté prend un arrêté pour
permettre la continuité de cette activité.
1) Pensez-vous que l’attitude du Maire est conforme à la légalité ?
Justifiez votre réponse
2) Expliquez comment s’établit la hiérarchie des règlements
administratifs.

CHAPITRE 3 : L’ORGANISATION JUDICIAIRE DE LA CÔTE D’IVOIRE


LECON 1 : LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE L’ORGANISATION
JUDICIAIRE
Objectif pédagogique : Maitriser les principes fondamentaux de
l’organisation judiciaire.
L’organisation judiciaire Ivoirienne repose sur un certain nombre de principes
dont nous retiendrons quelques-uns. Il s’agit des principes de l’unité
juridictionnelle, de la collégialité, du double degré de juridiction et de
l’indépendance.
1- Le principe de l’unité juridictionnelle
Celui-ci signifie qu’en Côte d’Ivoire les mêmes magistrats sont compétents
pour connaître de toutes les affaires soit civile, commerciale, administrative
ou fiscale. Ainsi, tant au 1er degré qu’au 2 edegré, les mêmes magistrats
connaissent de toutes les affaires. Ils sont donc juges de droit commun.
NB : Le principe de l’unité juridictionnelle ne sera plus absolu lorsque
l’institution de la dualité juridictionnelle sera effective à travers la mise en
place effectives de toutes les autres juridictions de l’ordre administratif
(tribunaux administratifs notamment).
2- Le principe de la collégialité
Selon ce principe, les jugements des tribunaux de première instance sont
rendus par des magistrats délibérant en nombre impair d’au moins trois (03)
juges. De même, les sections détachées siègeront de façon collégiale en
matière délictuelle lorsque l’intérêt du litige excède 50.000.000 FCFA et
aussi, en cas d’infraction contre la sûreté de l’Etat.
3- Le principe du double degré de juridiction
C’est le double examen successif d’un litige par les juridictions. Ce principe
signifie qu’une décision rendue par un premier juge (premier degré c’est-à-

Pour EFGT Page 11

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


dire par les tribunaux de Première instance et leurs sections détachées) peut
être contestée devant un autre juge (au second degré c’est-à-dire les cours
d’appel) qui juge l’affaire à nouveau en fait et en droit. Cependant, il faut
préciser que les jugements rendus par le tribunal de police (compétent pour
les contraventions) et les arrêts de la cour d’assises échappent à ce principe.
4- Le principe de l’indépendance
La Constitution ivoirienne érige l’Institution judiciaire en pouvoir indépendant
des autres pouvoirs que sont l’exécutif et le législatif. Le Président de la
République est le garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire. Les
magistrats du siège ne sont soumis, dans l’exercice de leurs fonctions, qu’à
l’autorité de la loi. Ils sont inamovibles. Ils ne peuvent pas être mutés sans
leur accord, sauf nécessités de service.
5- Le principe de l’égalité des citoyens devant la justice
Ce principe signifie que devant la justice, tous les hommes sont égaux. Il en
découle que la justice doit traiter de la même façon, des individus qui sont
dans la même situation.
6- Le principe de la gratuité des services de la justice
Ce principe ne signifie pas que l’accès aux services de la justice est gratuit. Il
signifie plutôt que les parties à un procès ne paient aucune rémunération au
juge.
LECON 2 : LES PRINCIPALES JURIDICTIONS : LES JURIDICTIONS
INFERIEURES(1)
Objectif pédagogique : Identifier les juridictions inférieures
Les juridictions inférieures sont constituées par les juridictions du premier
degré et du second degré.
1- Les juridictions du premier degré
Ce sont celles qui connaissent en premier lieu des litiges. Il s’agit des
tribunaux de première Instance et des sections détachées (avec leurs
formations spéciales). A côté des tribunaux de première instance, nous
avons le tribunal du commerce.
1-1- Les tribunaux de première instance et les sections
détachées
Appelés encore siège de tribunal de première instance, ils sont au nombre
de 11, répartis entre les plus grandes villes du pays : Abidjan-Plateau,
Abidjan-Yopougon, Bouaké, Daloa, Man, Korhogo, Abengourou, Bouaflé,
Gagnoa, Divo, San-Pedro
Les sections détachées sont rattachées à des tribunaux de première
instance. Toutefois, ces juridictions sont autonomes et ne se chevauchent
pas en matière civile, administrative et pénale. Ces juridictions sont
indépendantes et équivalentes sur le plan de la compétence d’attribution.
Elles ont le même pouvoir de juger. Ainsi, on ne fait pas appel des décisions
des sections de tribunaux devant les tribunaux de première section.
Les tribunaux de première instance statuent en formation collégiale. Et en ce
qui concerne les sections détachées, elles continuent en principe de siéger

Pour EFGT Page 12

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


avec un seul juge. Toutefois, elles doivent siéger en formation collégiale de
trois (3) magistrats au moins dans les cas suivants :
- En matière civile, commerciale et administrative lorsque l’intérêt du
litige dépasse 50 millions de FCFA ;
- En matière délictuelle et obligatoirement en présence du Ministère
public (parquet) lorsque l’intérêt du litige excède 50 millions de FCFA
ou lorsqu’il s’agit d’infractions contre la sûreté de l’Etat, la défense
nationale, la sécurité publique ainsi que celle passible de la peine de
l’emprisonnement à perpétuité.
- En matière de faillite et de liquidation judiciaire .

Les tribunaux de première instance et leurs sections détachées ont des


formations spéciales. Ce sont :
1-1-1- Le tribunal du travail
Le tribunal du travail siège en formation collégiale. Son président est, en
principe le président du TPI ou de la section détachée de la localité
concernée, sauf s’il désigne un magistrat à cet effet. Les autres membres de
ce collège de juges sont les deux (2) assesseurs représentant
respectivement les employeurs et les travailleurs. Il faut relever que, pour
chaque affaire, le Président du tribunal désigne autant que possible les
assesseurs employeurs et travailleurs appartenant à la catégorie
professionnelle intéressée. Sur le plan de la compétence : « les tribunaux
du travail connaissent des différends individuels pouvant s’élever à
l’occasion du contrat de travail ou d’apprentissage, y compris les
accidents du travail et les maladies professionnelles entre
employeurs ou apprentis et leurs employeurs ou maitres ». Ces
tribunaux sont également compétents pour se prononcer sur tous les
différends individuels relatifs à la validité et l’exécution des conventions
collectives et règlements en tenant lieu. Leur compétence s’étend aussi aux
litiges entre employeurs ou apprentis à l’occasion des contrats de travail ou
d’apprentissage.
1-1-2- Les juridictions répressives
Il y a le tribunal criminel qui est compétent pour juger en premier ressort
les individus renvoyés devant lui par l'arrêt de renvoi rendu par la chambre
d’instruction, le tribunal correctionnel qui est compétent pour connaitre
des délits. Et le tribunal de simple police qui lui, connait des
contraventions.
Sont des contraventions, les infractions que la loi punit d’une peine de un
jour au moins à deux mois au plus d’emprisonnement, et d’une peine
d’amende inférieure ou égale à 360 000 FCFA ou l’une de ces deux peines
seulement.
1-2- Le Tribunal de Commerce
Le tribunal du commerce est une juridiction autonome de premier degré. Les
litiges attribués au Tribunal de Commerce sont ceux relatifs aux relations
entre commerçants et entre commerçants et non commerçants. Le Tribunal

Pour EFGT Page 13

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


de Commerce gère aussi le Registre de Commerce et de Crédit Mobilier
(RCCM). Il est composé de juges professionnels (magistrats de carrière) et
de juges consulaires (opérateurs économiques choisis sur une liste
d’aptitude établie par la Chambre de Commerce et d’Industrie)
Il convient de noter que le Tribunal de Commerce est une innovation
dans l’organisation judiciaire ivoirienne et que seul le Tribunal de
Commerce d’Abidjan est créé par le décret N° 2012-628 du 6 juillet
2012 portant création du Tribunal de Commerce d’Abidjan et fixant
son ressort territorial. En d’autres termes ce tribunal n’existe
qu’Abidjan seul.
2- Les juridictions de second degré
Au niveau du second degré, il y a essentiellement les Cours d’appel. Les
cours d’Appel criminelles et les cours d’Appel correctionnelles. Les premiers
appelées autrefois Cour d’Assises sont des juridictions répressives ayant une
compétence spécifique. Il existe désormais, une Cour d’Appel de commerce.
2-1- La Cour d’Appel
Les cours d’appel connaissent des recours exercés contre les décisions
rendues par les tribunaux de première instance et leurs sections détachées.
Il existe trois cours d’appel situées à Abidjan, Bouaké et à Daloa.
Le ressort de la Cour d’appel d’Abidjan couvre les tribunaux de première
instance d’Abidjan-Plateau, Yopougon et d’Abengourou ainsi que leurs
sections détachées. Celui de la Cour d’appel de Bouaké englobe des TPI de
Bouaké et de Korhogo et leurs sections détachées. Quant à la Cour d’appel
de Daloa, elle couvre les TPI de Daloa, Man, Gagnoa et de Bouaflé ainsi que
leurs sections détachées.
Elles regroupent les magistrats du siège que sont le Premier Président, les
Présidents de chambres et les conseillers, ainsi que les magistrats du
ministère public ou Parquet Général, comprenant le Procureur Général, les
Avocats Généraux et les substituts du Procureur Général.
2-2- La chambre criminelle de la cour d’appel
La chambre criminelle est la juridiction investie de la compétence de juger
les individus poursuivis pour infractions qualifiées de crimes. (Exemple :
Assassinat, Meurtre…). Elle connait des recours contre les jugements rendus
par le tribunal criminel. La Chambre criminelle de la Cour d'Appel est
composée d'un président et de deux conseillers. Elle est présidée par le
premier président ou par un président de chambre à la Cour d'Appel. Les
conseillers sont choisis parmi les conseillers de la Cour d'Appel.
2-3- La Cour d’Appel de commerce
Avec l’existence du tribunal de commerce, il a été institué par décret N°
2017-501 du 02 août 2017, une Cour d’Appel de commerce appelée à
connaitre des litiges commerciaux au second degré. Cette Cour connait des
appels dirigés contre les jugements rendus en premier ressort (lorsque le
taux du litige excède 10 000 000 F CFA), par le tribunal de commerce. Sa
compétence territoriale est prévue à l’annexe du décret N° 2017-501 du 02
août 2017 portant création de la Cour d’Appel de commerce d’Abidjan.

Pour EFGT Page 14

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


NB : Les tribunaux de première instance et leurs sections détachées
et la cour d’appel sont des juridictions de droit commun parce qu’ils
ont une compétence générale pour statuer sur tous types de litiges,
dans toutes matières, sauf lorsqu'une compétence spéciale est
expressément attribuée à une autre juridiction.

LECON3 : LES PRINCIPALES JURIDICTIONS : LES JURIDICTIONS


SUPERIEURES
Objectif pédagogique : Identifier les juridictions supérieures.
Il s’agit de la Cour de cassation du conseil d’Etat, du Conseil Constitutionnel,
de la haute Cour de justice et la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage qui
est devenue depuis l’avènement du droit OHADA une juridiction suprême
dans les Etats membres de l’organisation.
1- La Cour de cassation et le conseil d’Etat
La Cour Suprême à l’époque de son existence, connaissait des recours
exercés contre les arrêts rendus par les Cours d'Appels, ou contre les
jugements rendus en dernier ressort par les Tribunaux de Première Instance
ou leurs sections. A jour des reforme, elle a été éclatée et requalifiée en
tribunal des conflits. Elle veille à l’application de la loi par les juridictions de
l’ordre judiciaire et de l’ordre administratif. Elle règle les conflits de
compétence entre les juridictions des deux ordres.
La Cour Suprême comprend la Cour de Cassation et le Conseil d’Etat :
- La Cour de Cassation est la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire. Elle
statue souverainement sur les recours en cassation contre les décisions
rendues en dernier ressort par les Cours et Tribunaux de l’ordre judiciaire.
- Le Conseil d’Etat est la plus haute juridiction de l’ordre administratif. Il
statue souverainement sur les décisions rendues en dernier ressort par
les Tribunaux administratifs et par les juridictions administratives
spécialisées en matière de contentieux administratif.
Le Conseil d’Etat connaît en premier et en dernier ressort des recours en
annulation des actes des autorités administratives centrales et des
organismes ayant une compétence nationale.
Il exerce en outre une fonction consultative. A ce titre, il peut être sollicité
par le Président de la République, pour avis, sur toute question de nature
administrative.
Le Président de la Cour de Cassation et le Président du Conseil d’Etat sont
vice-Présidents de la Cour Suprême.
2- Le Conseil Constitutionnel
Composée de personnalités connues pour leur compétence en matière
juridique ou administrative et désignées par le Président de la République,
cette juridiction est juge de la constitutionnalité des lois et est l’organe
régulateur du fonctionnement des pouvoirs publics. Il contrôle la régularité
des opérations de référendum et en proclame les résultats. Il statue sur
l’éligibilité des candidats aux élections présidentielle et législative, sur les

Pour EFGT Page 15

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


contestations relatives à ces élections et proclame les résultats définitifs des
élections présidentielles.
3- La Cour des Comptes
La Cour des Comptes est l’Institution suprême de contrôle des finances
publiques. Elle a des attributions juridictionnelles, de contrôle et de
consultation.
La Cour des comptes contrôle la gestion des comptes des services de l’Etat,
des Etablissements publics nationaux, des collectivités territoriales, des
Autorités administratives indépendantes et de tout organisme bénéficiant du
concours financier de l’Etat ou d’une autre personne morale de droit public
ainsi que de tout organisme bénéficiant du concours financier des
entreprises publiques et de leurs filiales.
4- La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA)
La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage de l’OHADA est la juridiction de
cassation des Etats membres, dès lors qu’il s’agit d’un litige soulevant des
questions relatives à l’application des Actes uniformes. Elle assure l’unité
d’interprétation et d’application des Actes uniformes. La Cour Commune de
Justice et d’Arbitrage a son siège à Abidjan.
5- La Haute Cour de Justice
Cette juridiction non permanente connaît des actes accomplis par le
Président de République en cas de haute trahison, et des faits qualifiés
crimes ou délits commis par le vice-Président et les membres du
gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions.
La Haute Cour de Justice est composée de membres élus en leur sein en
nombre égal par l'Assemblée nationale et par le Sénat, dès la première
session de la législature.
Elle est présidée par le Président de la Cour de cassation.

CHAPITRE 4 : LA PROCEDURE CIVILE


LECON 1 : LES PRINCIPES DE LA PROCEDURE CIVILE
Objectif pédagogique : Maitriser les principes de la procédure civile.
Il s’agit d’étudier les règles de compétence ainsi que le déroulement du
procès.
1- Les règles de compétence
La compétence est l’étendue du pouvoir de juger qui appartient à
chaque juridiction. Nous avons la compétence d’attribution et la
compétence territoriale.
1-1- La compétence d’attribution
La compétence d’attribution, c’est la compétence d’une juridiction
en fonction de la nature des affaires, parfois aussi de leur
importance pécuniaire. Ainsi, les TPI et leurs sections détachées,
connaissent de toutes affaires civiles, commerciales, administratives et
fiscales pour lesquelles compétence n’est pas attribuée expressément à une
autre juridiction en raison de la nature de l’affaire.

Pour EFGT Page 16

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


Ces juridictions statuent en toute matière en 1 er ressort sur toutes les
demandes dont l’intérêt du litige est supérieur à 500.000 FCFA ou est
indéterminé, ainsi que sur celles relatives à l’état des personnes, celles
mettant en cause une personne publique et celles statuant sur la
compétence. Par contre quand l’intérêt du litige est inférieur à 500.000
FCFA, ils statuent en premier et dernier ressort.
1-2- La compétence territoriale
La compétence territoriale précise quelle est la juridiction, parmi
l’ensemble des juridictions réparties sur le territoire, qui devra
connaître de l’affaire.
En matière civile, le tribunal territorialement compétent est en principe
celui du domicile du défendeur et, en l’absence de domicile, celui de
sa résidence. Mais ce principe admet des limites :
- Si le défendeur est Ivoirien établi à l’étranger ou est un étranger
n’ayant en Côte d’ivoire ni domicile ni résidence connue, le tribunal
compétent est celui du domicile du demandeur.
- En ce qui concerne les immeubles, le tribunal compétent est celui
du lieu de situation de l’immeuble litigieux.
- Pour les litiges qui naissent d’un contrat ou d’un accident, le
tribunal compétent est celui du lieu du contrat, de l’accident ;
- En matière commerciale, le tribunal compétent est soit celui du
domicile du défendeur, soit celui où la promesse a été faite et la
marchandise a été livrée, soit celui dans le ressort duquel le
paiement a été ou devait être effectué.
- En matière fiscale, celui du lieu de l’établissement de l’impôt.
2- Le déroulement du procès
Il déroule en quatre phases : l’exercice de l’action en justice, les modes de
saisine du tribunal, l’audience et le jugement.
2-1- L’action en justice
L’action en justice est le pouvoir légal de saisir les juridictions. Toute
personne physique ou morale peut agir devant les juridictions en vue
d’obtenir la reconnaissance, la protection ou la sanction de son droit.
Toutefois, l’action en justice n’est recevable que si le demandeur :
- Justifie d’un intérêt légitime juridiquement protégé, direct et personnel
(c’est à-dire fondé sur un droit et seul l’individu dont les intérêts sont en
cause peut agir);
- A la qualité pour agir en justice (c’est-à-dire le titre juridique qui permet à
une personne d’invoquer en justice le droit dont elle demande la
sanction);
- Possède la capacité pour agir en justice (c’est-à-dire être capable
juridiquement).

NB : En principe, une action en justice suppose un demandeur qui est celui


qui prend l’initiative du procès et un défendeur qui est la personne contre
laquelle le procès est engagé. Quand l’action est portée devant la Cour

Pour EFGT Page 17

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


d’appel, il s’agit de l’appelant et de l’intimé. Si c’est devant la Cour
suprême, ce sont le demandeur au pourvoi et le défendeur au pourvoi.
2-2- Les modes de saisine de la juridiction
Pour qu’il y ait procès, il faut une demande introductive d’instance qui est
l’acte par lequel une personne exerçant une action en justice prend
l’initiative de saisir une juridiction. Il y a trois modes d’introduction de la
demande en justice. Ce sont :
- L’assignation : C’est l’acte des commissaires de justice adressé
par le demandeur au défendeur pour l’inviter à comparaître devant
une juridiction de l’ordre judiciaire.
- La requête : C’est une demande orale ou écrite présentée au
greffe de la juridiction compétente pour connaître de l’affaire par le
demandeur en personne ou par son représentant ou mandataire.
- La comparution volontaire : C’est lorsque les parties se
présentent volontairement devant la juridiction compétente pour
être jugées.
2-3- L’audience et la décision de la juridiction
Lorsque l’instance est introduite, l’affaire est inscrite au répertoire général
c’est-à-dire sur un registre où sont inscrites chronologiquement toutes les
affaires portées devant cette juridiction. On dit que l’affaire est enrôlée. Le
demandeur devra en même temps consigner une somme d’argent au greffe
de la juridiction pour garantir le paiement des frais. Un dossier est alors
ouvert. Le jour de l’audience, les parties en conflit sont admises à plaider soit
par elles-mêmes ou par l’intermédiaire de leurs avocats.
Si la juridiction s’estime suffisamment éclairée, le président clos les débats
et l’affaire est mise en délibéré. Il lui appartient désormais de rendre sa
décision en indiquant les raisons qui l’ont déterminé. La décision rendue
peut prendre plusieurs dénominations en fonction du degré de juridiction.
Ainsi, si la décision vient des TPI et leurs sections détachées, on parle de
jugement, si elle émane des Cours d’appel et de la Cour de cassation et du
conseil d’Etat, elle est dite arrêt.

LECON 2 : LES VOIES DE RECOURS


Objectif pédagogique : Maitriser les voies de recours.
Il faut distinguer les voies de recours ordinaires et les voies de recours
extraordinaires
1- Les voies de recours ordinaires
1-1- L’opposition
C’est la voie de recours par laquelle une partie condamnée par défaut
sollicite de la juridiction qui a statué, la rétractation, après débats
contradictoire, de la décision rendue. Le délai est de 15 jours à compter de la
signification de la décision.
NB : Signifier une décision c’est la porter à la connaissance de
l’autre partie ou des parties en conflit.
1-2- L’appel

Pour EFGT Page 18

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


C’est la voie de recours par laquelle une partie sollicite de la cour d’appel la
reformation de la décision rendue par la juridiction de première instance.
L’appel s’applique à toutes les décisions rendues en premier ressort,
contradictoirement ou par défaut.
Le délai pour interjeter appel est d’un (1) mois à partir de la signification de
la décision de première instance. L’appel a un effet suspensif, c’est-à-dire
qu’il suspend l’exécution de la décision pour laquelle on interjette appel, sauf
dans le cas d’une exécution provisoire.
2- Les voies de recours extraordinaires
2-1- L’interprétation et la rectification
La décision dont les termes sont obscurs ou ambigus peut être interprétée
par le juge qui l’a rendue, à condition qu’elle présente un intérêt pour la
partie qui l’a sollicitée et qu’il ne soit porté atteinte à l’autorité de la chose
jugée.
Quant à la rectification, elle concerne les décisions contenant des fautes
d’orthographe, des omissions ou des erreurs matérielles.
2-2- La tierce opposition
C’est une voie de recours par laquelle une personne autre que les parties
engagées dans l’instance, peut attaquer une décision qui lui cause préjudice
et demander à la juridiction qui l’a rendue d’en supprimer les effets en ce qui
la concerne personnellement.
2-3- La demande en révision
C’est la voie de recours ouverte aux parties contre les décisions rendues en
dernier ressort, non susceptibles d’opposition, dans le but de les faire
rétracter par les juges qui les ont rendues. Cette demande n’est possible que
dans des cas limitativement énumérés par la loi (manœuvres mensongères
ou dissimulations frauduleuses pratiquées sciemment...).
Le délai est 2 mois à compter de la découverte du dol, ou du jour où le faux a
été déclaré, ou du jour où la pièce a été recouvrée.
2-4- Le pourvoi en cassation
C’est le recours contre une décision en dernier ressort porté devant la Cour
de cassation ou le conseil d’Etat fondé sur la violation de la loi.
Peuvent faire l’objet d’un pourvoi en cassation, les décisions juridictionnelles
de dernier ressort. Cela veut dire que de façon générale, ce sont les
décisions des cours d’appel qui sont concernées, mais
qu’exceptionnellement les décisions de premier degré de juridiction (tribunal
statuant en premier et dernier ressort sur les demandes dont l’intérêt du
litige n’excède pas 500 000frs). C’est l’exception du principe du double
degré de juridiction qui s'exprime à travers l'appel (interjeter appel), c'est à
dire qu'une juridiction du 2 ème degré va reprendre l'affaire dans toutes ses
dimensions.

LECON 3 : LE PERSONNEL JUDICIAIRE


Objectif pédagogique : Connaitre le personnel judiciaire.
Ce sont les magistrats et les auxiliaires de justice qui seront étudiés ici.
Pour EFGT Page 19

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


1- Les magistrats
Ce sont les représentants de l’autorité publique auxquels la loi confère le
pouvoir de rendre la justice ou de requérir l’application de la loi. On distingue
deux catégories de magistrats.
1-1- Les magistrats du « siège » ou les juges
Ils rendent la justice en tranchant les litiges portés devant eux par les
citoyens ou en punissant de peines d’amende ou d’emprisonnement les
individus traduits devant eux pour avoir enfreint à la loi. Ils rendent la justice
« assis » d’où le nom de magistrature « assise ».
1-2- Les magistrats du « ministère public » ou le parquet
Ceux-ci forment ce qu’on appelle la magistrature « débout » parce qu’ils
requièrent la justice débout, c’est-à-dire qu’ils se lèvent pour s’adresser au
tribunal. Ce sont des agents du pouvoir exécutif et, en tant que tels,
subordonnés à leurs supérieurs hiérarchiques dont le premier est le garde
des sceaux.
Remarques : Les magistrats du « siège » sont inamovibles c’est-à-dire
qu’ils ne peuvent être destitués, suspendus, ou déplacés que dans les
conditions prévues par la loi ; ils n’ont pas d’ordre à recevoir du
gouvernement. Les magistrats du parquet font partie du corps judiciaire
mais ne jouissent pas de la prérogative de l’inamovibilité. Ce sont des agents
du pouvoir central qui doivent se plier aux injonctions de leurs supérieurs
hiérarchiques, à peine de sanctions disciplinaires.
2- Les auxiliaires de justice
Les auxiliaires de justice sont des personnes dont la mission est facilitée la
marche de l’instance et la bonne administration de la justice. Ce sont :
 Le greffier: C’est fonctionnaire chargé de donner l’authenticité
aux actes du juge. Ses fonctions principales sont entre autre
l’assistance au juge dans tous les actes de son ministère, la
conservation des minutes des jugements et des procès-verbaux et
la délivrance des expéditions aux justiciables, la détention de
certains registres
 L’avocat : C’est un juriste assermenté qui fait profession d’aider
de ses conseils les justiciables et de plaider pour eux devant les
tribunaux et cours ainsi que devant les organisations
juridictionnelles ou disciplinaires.
 Commissaires de justice : C’est un officier ministériel qui est
chargé des significations, de dresser procès-verbal des
constatations qu’il a faites et de l’exécution forcée des décisions de
justice, de faire l’inventaire, l’estimation et de procéder à la vente
publique de meubles.
Le titre de commissaire de justice résulte de la fusion des
professions d’huissier de justice et de commissaire-priseur.
 Le notaire: C’est un officier ministériel chargé de conférer
l’authenticité aux actes instrumentaires (actes juridiques, contrats)
et de conseiller les particuliers.

Pour EFGT Page 20

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


 L’expert: C’est une personne ressource a laquelle le juge à
recours à titre d’information. Il est dressé chaque année une liste
d’experts par la cour d’appel pris dans diverses spécialités
(agriculture, mécanique, traduction des diverses langues,
chirurgie...).

CONTROLE DE CONNAISSANCES N°2

1) Quels sont les principes fondamentaux de l’organisation judiciaire ?


2) Qu’est-ce qu’une juridiction ?
3) Qu’est-ce que le déni de justice ?
4) Pourquoi dit-on qu’on ne peut faire appel d’une décision rendue par les
sections détachées de tribunaux devant les tribunaux de première
instance,
5) Que signifie le principe de la collégialité ?
6) De quel principe découle la règle selon laquelle « les magistrats sont
juges de droit commun » ?
7) Quelles sont les conditions d’exercice de l’action en justice ?
8) Quels sont les modes de saisine de la juridiction ?
9) Le principe de l’inamovibilité est un principe absolu applicable à tous
les magistrats ?
10) Quelles sont les décisions qui peuvent faire l’objet d’un pourvoi
en cassation ?

CHAPITRE 5 : LES ACTEURS DE LA VIE JURIDIQUE


La vie juridique est animée par des personnes qu’on appelle des sujets de
droit. Ils sont aptes à avoir des droits et à supporter des obligations. On dit
qu’ils ont la personnalité juridique. On distingue les personnes physiques
(leur existence, identification et capacité) et les personnes morales.
LECON 1 : L’EXISTENCE DES PERSONNES PHYSIQUES
Objectif pédagogique : Connaitre le début et la fin de l’existence
des personnes physiques.
L’attribution de la personnalité juridique aux êtres humains pose la question
du point de départ et de la fin de cette personnalité. Mais il y a souvent des
cas où cette existence est mise en doute.
1- Le début de la personnalité juridique
La personnalité juridique est acquise dès la naissance de l’être humain,
Cependant, dans certains cas particuliers, elle remonte à la conception.
1-1- L’acquisition de principe de la personnalité juridique
C’est à la naissance que l’être est doté de la personnalité juridique. Aussi
pour avoir la personnalité juridique, il faut naître vivant. Le mort-né, c’est-
à-dire celui qui était déjà mort dans le sein de sa mère ou qui est mort

Pour EFGT Page 21

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


pendant l’accouchement n’a jamais vécu d’une vie propre, n’a pas la
personnalité juridique et il est censé ne l’avoir jamais eue.

1-2- L’acquisition exceptionnelle de la personnalité juridique


La personnalité juridique peut aussi commencer avec la conception de
l’enfant. C’est la règle dite « infans conceptus ». Cette règle signifie que
l’enfant simplement conçu sera considéré comme déjà né chaque fois qu’il y
va de son intérêt. Elle permet de corriger l’exclusion de l’enfant simplement
conçu de la succession. Cet adage permet aussi de conclure un contrat
d’assurance sur la vie au profit d’un enfant à naitre.
Ainsi, l’enfant s’il acquiert de la sorte des droits et non des obligations aura
la personnalité juridique à condition de naître vivant (article 7 relative à
la succession). La conception est présumée avoir eu lieu à un moment
quelconque de la période qui s’étend du trois centième (300 ème) jour aux cent
quatre-vingtième jours (180ème), inclusivement, avant la date de la naissance
suivant ce qui est demandé dans l’intérêt de l’enfant.
Le délai de 120 jours qui sépare ces deux dates est appelé période légale de
conception (PLC). Par ailleurs, il s’agit d’une présomption simple car la
preuve contraire peut être apportée. Ainsi, la personnalité juridique dont
bénéficie l’enfant conçu, est une personnalité juridique conditionnelle. Car
elle lui est retirée s’il ne naît pas vivant.
Exercice : Méthode de calcul de la PLC
Pour un enfant né le 25 Décembre 2012 quelle est sa période légale de
conception ? Sachant que son père est décédé le 31 mars 2012.
Avant tout calcul, il faut déterminer le nombre de jour que compte le mois de
février. Pour y parvenir, on fait l’année de naissance de l’enfant divisée par
4. Si le résultat est un nombre sans virgule alors le mois de février compte
29 jours. Par contre lorsque le résultat est un nombre à virgule, le mois de
février sera un mois de 28 jours.
2012/4 = 503 alors le mois de février 2012 est de 29 jours.
Comment déterminer le 180ème jour ?
Le jour de naissance n’est pas pris en compte donc 25 – 1 = 24
Décembre Janvier Févier Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Sept oct Nov
2012
31 31 29 31 30 31 30 31 31 30
31 30 Nais
Décès
Le 180 ème
jour correspond à : 24+30+31+30+31+31+3= 180. C’est-à-dire le
28 juin 2012
Comment déterminer le 300ème jour
Pour trouver le 300ème jour, on fera :
24+30+31+30+31+31+30+31+30+31+1=300. Cette période correspond
au 29 février 2012.

Pour EFGT Page 22

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


La période légale de conception est comprise entre 29 février 2012 et le 28
juin 2012.
Travail à faire : Calculez la période légale de conception d’un enfant né le 30
mai 2008 dont le père est décédé le 18 novembre 2007.
2- La fin de la personnalité juridique
Elle est marquée par la mort de la personne physique. Toutefois, il y a des
cas de prolongement fictif de la personnalité juridique même après la mort.
2-1- La fin de la personnalité juridique par le constat de la
mort physique
Il s’agit de la mort biologique de l’individu. Elle peut se définir comme l’arrêt
complet et irréversible des fonctions vitales de l’homme. Ainsi, est considéré
comme mort un homme qui ne respire plus et dont le sang est arrêté, ne
circule plus.
La mort doit être constatée et portée à la connaissance de l’officier d’Etat
civil qui dressera un acte de décès.
2-2- La survie de la personnalité juridique après la mort
physique
 Le testament: C’est un acte juridique unilatéral par lequel une
personne, le testateur, exprime ses dernières volontés et dispose
de ses biens pour le temps qui suit sa mort.
 Les décorations à titre posthume : Ce sont des insignes ou
honneurs conférés au défunt. Par ce mécanisme, on prolonge la
personnalité du défunt après sa mort.
3- Les doutes sur l’existence de la personne physique : l’absence
et la disparition
La fin de la personnalité juridique peut intervenir aussi dans les hypothèses
où il existe une incertitude sur la vie ou la mort de l’individu. Ce sont les
situations d’absence et de disparition.
3-1- L’absence
Dans le langage usuel, l’absence est le fait de ne pas être présent en un lieu
dans lequel on devrait normalement se trouver à un moment donné. Ainsi,
on dit d’une personne qu’elle est absente quand elle est sortie de chez elle
ou qu’elle n’est pas présente au cours. Il s’agit en réalité de la non-
présence.
L’absence est donc la situation d’une personne qui a cessé de paraître au
lieu de son domicile ou de sa résidence sans que l’on ait eu de ses nouvelles
alors qu’aucun évènement particulier ne fait présumer le décès et que l’on
ignore s’il est encore en vie ou déjà mort.
Exemple: Un frère parti étudier en Belgique depuis 10 à 15 sans qu’on ait
des nouvelles de lui.
3-1-1- Les effets de l’absence quant aux personnes
L’absence met en péril de nombreux intérêts : les intérêts du conjoint de
l’absent, les intérêts des enfants et ceux des tiers. Quel est le sort du
mariage de l’absent ? Quelle est la situation juridique de ses enfants ? Ces
questions nous amènent à envisager, d’une part, les effets de l’absence en

Pour EFGT Page 23

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


ce qui concerne son mariage et d’autre part, les effets de l’absence sur la
situation juridique des enfants.
- Effets de l’absence sur le mariage : Le mariage prend fin après la
déclaration judiciaire de l’absence. (Art. 103 de la loi 2019-570
relative au mariage).
- Les effets de l’absence sur la situation juridique des enfants :
Les enfants qui viendront à naître pendant l’absence seront
considérés comme des enfants légitimes de l’absent s’ils naissent
moins de 300 jours depuis le départ de l’absent. Au-delà de cette
période, il n’est plus présumé être le père des enfants nés durant son
absence.
3-1-2- Les effets de l’absence quant aux biens :
Concernant les biens laissés par l’absent, il faut distinguer trois périodes que
sont :
1ère période : La période de la présomption d’absence
Elle va durer 10 ans si l’absent a laissé un mandataire et 4 ans s’il est parti
sans laisser un mandataire. Quoiqu’il en soit au cours de cette période, la loi
organise uniquement des mesures d’administration provisoire. La seule
chose que peuvent faire les héritiers présomptifs, c’est de demander au
tribunal de désigner un administrateur provisoire.
2ème période : La déclaration d’absence avec l’envoi en possession
provisoire
Cette période s’ouvre 4 ans après les dernières nouvelles reçues de l’absent
(qui n’a pas laissé un mandataire) ou 10 ans après (quand il avait laissé un
mandataire).
Elle commence avec la déclaration d’absence. Les héritiers peuvent
demander au tribunal de rendre un jugement déclaratif d’absence qui a pour
conséquence l’envoi en possession provisoire. Il s’agit de procéder à une
répartition provisoire des biens appartenant à l’absent. Toutefois, chaque
héritier présomptif ne sera qu’un dépositaire. Cela veut dire qu’il ne pourra
pas les vendre ni les modifier ; il n’a que l’administration et la jouissance des
biens pour lesquels il a été envoyé en possession provisoire.
3ème période : La période de l’envoi en possession définitive
Elle intervient judiciairement soit après trente (30) ans de l’envoi en
possession provisoire, soit 100 ans après la naissance de l’absent.
Cette étape de la procédure consolide les droits des personnes intéressées
et permet de partager définitivement les biens de l’absent. L’absence prend
fin lorsque le décès de l’absent est prouvé. Par contre, si l’absent reparait, il
recouvrera ses biens dans l’état où ils se trouvent.

3-2- La disparition
C’est la situation d’une personne qui a disparu dans des circonstances de
nature à mettre sa vie en danger sans que son corps n’ait été retrouvé. Elle
se distingue de l’absence par ses éléments caractéristiques et par son
régime juridique proche de celui d’une personne décédée. Exemple : YAO
part suivre la coupe du monde en Allemagne. L’avion qu’il a pris explose en

Pour EFGT Page 24

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


plein vol sans qu’on ne retrouve son corps. Ici aussi, le droit s’intéresse à la
procédure de déclaration de décès et au retour éventuel du disparu.
3-2-1- La procédure de déclaration du décès
C’est une procédure judiciaire c’est-à-dire devant le tribunal. Le Procureur de
la République ou toutes personnes intéressées (le conjoint, les héritiers, les
créanciers…) pourront demander au tribunal de déclarer judiciairement le
décès du disparu. Il sera alors rendu un jugement déclaratif de décès.
3-2-2- Le retour du disparu
Si le disparu revient, le jugement déclaratif de décès est annulé. Ainsi, la
personnalité juridique du disparu sera rétablie. Dès lors la loi précise qu’il
pourra reprendre ses biens mais dans l’état où ils se trouvent. Si la
liquidation des biens a eu lieu, elle est maintenue.

LECON 2 : L’IDENTIFICATION DES PERSONNES PHYSIQUES : LE NOM


Objectif pédagogique : Maitriser les modes d’identification des
personnes physiques.
L’identification des personnes physiques s’opère principalement par quatre
moyens que sont le nom, le domicile, les actes de l’état civil et la nationalité.
Voyons celui du nom.
1- Le nom
Le nom est l’appellation ou le vocable qui sert à désigner une personne
physique dans la vie sociale. Cette appellation se décompose en plusieurs
éléments que sont le nom patronymique et les accessoires du nom.
1-1- Le nom patronymique
Le nom patronymique d’un individu est celui de la famille à laquelle il est
rattaché. C’est pourquoi, on parle invariablement de nom de famille. Le nom
présente trois intérêts qui sont :
- Un intérêt Etatique: c’est une institution de police civile, c’est-à-dire
une institution purement administrative;
- Un intérêt familial : c’est la propriété d’une famille, c’est-à-dire qu’il
unit les membres de la famille ;
- Un intérêt individuel : c’est une partie essentielle de la personne, de
l’individu. En effet, celui-ci peut changer de personnalité ou d’état s’il
change de nom.
De tout ce qui précède, il ressort que le nom est un droit lié à la personne et
qui est en tant que tel protégé. Aussi peut-on s’opposer à son usurpation, à
son emploi à titre littéraire, artistique ou commercial.
1-2- Les modes d’acquisition du nom patronymique:
1-2-1- L’attribution du nom par la filiation
L’enfant légitime, c’est-à-dire né dans les liens du mariage porte le nom
du père. La loi permet aussi au père de l’enfant légitime de faire ajouter le
nom de jeune fille de la mère, son épouse, à son patronyme attribué à
l’enfant. Mais dans cette hypothèse, l’enfant légitime portera un nom

Pour EFGT Page 25

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


patronyme double : le nom de son père auquel on ajoute le nom de jeune
fille de sa mère.
L’enfant naturel, né avant le mariage, porte le nom du parent à l’égard
duquel la filiation a été établie en premier.
L’enfant adultérin par le père Aux termes de l’article 22 alinéa 1er
de la loi relative à la filiation : La reconnaissance par le père, de l’enfant né
de ses relations hors mariage doit être précédée de l’information donnée à
l’épouse du projet de reconnaissance. L’acte de reconnaissance doit à peine
de nullité, contenir la mention de l’information donnée à l’épouse par acte de
commissaire de justice.
L’enfant adultérin par la mère portera le nom, sauf jugement de
désaveu de paternité, du mari de sa mère. En cas d’adoption simple,
l’adopté gardera son patronyme auquel sera ajouté celui de l’adoptant. Et en
cas d’adoption plénière, le nom de l’adopté est remplacé par le nom de
l’adoptant.
1-2-2- L’attribution du nom par une autorité administrative
Le nom patronymique de l’enfant trouvé est attribué à l’enfant par l’officier
d’état civil à qui la naissance ou la découverte de l’enfant a été déclarée.
1-3- Le changement de nom
Le changement de nom est en principe interdit à cause du principe de
l’immutabilité du nom. Mais ce principe connaît des dérogations.
1-3-1- Le changement de nom par voie de conséquence
Il y a changement de nom parce qu’il y a changement d’état civil qui peut
résulter soit de l’adoption, soit du mariage. En réalité, l’épouse ne perd pas
son nom originaire, elle dispose simplement, par le mariage de l’usage du
nom du mari.
1-3-2- Le changement de nom à titre principal
II est admis dans des cas limités. Ce sont le changement de nom par
substitution de nom de l’un des ascendants au sien propre et le
changement de nom par relèvement du nom de son ascendant par
adjonction au sien propre.
2-La protection du nom
Les situations dans lesquelles la protection du nom est demandée en justice
apparaissent dans deux hypothèses :
2-1- L’usurpation de nom
C’est le fait pour quelqu’un de porter le nom d’autrui. L’action en usurpation
du nom revient à tous les membres de la famille quand bien même ceux-ci
ne porteraient pas ce patronyme.
2-2- L’utilisation abusive du nom
Dans ce cadre, quelqu’un va user du nom d’autrui sans vouloir se l’attribuer.
Par exemple, on va utiliser le nom d’autrui dans un contexte commercial ou
dans la création littéraire, pour désigner un personnage imaginaire.

3-Les accessoires du nom


Il s’agit en principal du ou des prénoms et des autres accessoires du nom.

Pour EFGT Page 26

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


3-1- Le ou les prénoms
C’est un accessoire du nom qui le suit et qui sert à différencier chacun des
membres d’une même famille. Il est nécessaire et obligatoire. Aussi, la loi
offre aux géniteurs le droit de choisir librement le prénom mais ceux-ci
doivent se limiter au calendrier, aux usages et à la tradition. Le prénom est
immuable. Mais, la loi autorise le changement de prénom si celui que l’on
porte est banal, répandu ou ridicule. En outre, les adoptants peuvent
demander la modification du prénom de l’adopté. Enfin, le prénom est
protégé lorsqu’il est associé à un patronyme.
3-2- Le surnom
C’est une appellation que l’entourage donne à une personne de manière
constante et publique. Il n’est pas choisi mais imposé par son milieu. Il n’a
aucune valeur juridique.
3-3- Le pseudonyme
C’est un nom volontaire choisi par une personne pour exercer, sous un
masque, une activité professionnelle, généralement littéraire ou artistique.
Le pseudonyme est protégé contre les usurpateurs mais ne saurait
remplacer le nom.

LECON 3 : L’IDENTIFICATION DES PERSONNES PHYSIQUES : LE


DOMICILE, LES ACTES DE L’ÉTAT CIVIL ET LA NATIONALITÉ
Objectif pédagogique : Maitriser les modes d’identification des
personnes physiques.
1- Le domicile
C’est le lieu du principal établissement. C’est en quelque sorte le centre des
intérêts de la personne. Le domicile traduit le rattachement des personnes à
un certain lieu géographique. Il est le lieu où la personne est considérée
comme située légalement.
1-1- Les fonctions du domicile
Le domicile a une double fonction. Il permet d’une part, de situer l’individu à
l’intérieur d’une circonscription territoriale. Aussi, est-il pris en compte pour
déterminer la compétence territoriale des tribunaux (pour saisir la justice) et
pour connaître le lieu de célébration et d’accomplissement de certains actes
juridiques (la célébration du mariage, la demande d’adoption).
D’autre part, il est le lieu présomptif de la présence permanente de la
personne c’est-à-dire le lieu où l’on est sensé trouver la personne. Par
conséquent, il permet la signification des actes de procédure et l’exécution
des obligations.
1-2- La détermination du domicile
On a le domicile volontaire et le domicile légal. Le domicile volontaire
c’est celui qui est librement fixé par l’individu. Par contre, le domicile légal
est le domicile que la loi attribue d’office à certaines personnes. On a les
domiciles de fonction (magistrats du siège, les notaires, les préfets...) et les
domiciles de dépendance (les mineurs, les majeurs incapables, les
domestiques qui vivent chez leur employeur.).

Pour EFGT Page 27

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


1-3- Les caractères du domicile
La loi reconnaît trois caractères au domicile qui sont:
- Le caractère obligatoire du domicile: Cela signifie que toute
personne doit avoir nécessairement un domicile.
- Le caractère unique du domicile: Cela signifie que toute
personne n’a qu’un seul domicile.
- Le caractère fixe du domicile: Cela signifie qu’on ne peut pas
changer de domicile par une simple manifestation de volonté. Il
faut, en plus, un déplacement réel, concret, du principal
établissement.

Remarques: Il convient de distinguer le domicile de certaines expressions


voisines telles que la résidence et l’habitation qui sont des notions qui
rendent plus compte de la réalité tandis que le domicile est souvent fictif. La
résidence est le lieu où la personne vit de façon normale, quotidienne.
L’habitation est le lieu d’un séjour bref et occasionnel.

2-Les actes de l’état civil


On appelle état civil, l’organisation officielle relative aux actes, aux
personnes qui les établissent, à la manière de les rédiger, de les rectifier,
d’en donner communication. L’officier de l’état civil est normalement le
maire. C’est lui qui établit les actes c’est-à-dire enregistre les naissances, les
mariages et les décès.

3-La nationalité
La nationalité est le lien politique et juridique existant entre un individu et un
Etat. Ce lien est imposé par l’Etat à l’individu et l’Etat est souverain pour
déterminer les éléments de la nationalité qui permettront de distinguer,
parmi les individus, les nationaux et les étrangers.
3-1- La nationalité d’origine
Toute personne possède une nationalité dès sa naissance. La nationalité
d’origine est donc celle qui est acquise à ce moment et selon les
circonstances de la naissance. En Côte d’Ivoire, la loi a retenu la nationalité
d’origine fondée sur la filiation.
En effet, la nationalité ivoirienne est attribuée d’office à l’enfant né d’un
parent ivoirien. Peu importe que la naissance ait lieu en Côte d’ivoire ou à
l’étranger. Peu importe aussi que l’enfant soit né dans le mariage ou hors
mariage, dès lors que sa filiation est établie à l’égard du parent ivoirien. De
même, l’enfant qui a fait l’objet d’une adoption acquiert la nationalité
ivoirienne si l’un au moins des adoptants est de nationalité ivoirienne.
3-2- L’acquisition de la nationalité
La nationalité peut être acquise de plein droit par la femme étrangère qui
épouse un ivoirien. Mais cette femme a la faculté de déclarer antérieurement
à la célébration du mariage qu’elle refuse la qualité d’ivoirienne. L’homme
de nationalité étrangère qui épouse une ivoirienne peut acquérir la
nationalité au moins deux années après la célébration du mariage et à
condition d’en faire la demande. Toutefois, il n’acquiert pas la nationalité
ivoirienne si son mariage est déclaré nul par une décision de justice. En

Pour EFGT Page 28

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


outre, en cas de dissolution du lien matrimonial par décès ou par divorce,
l’époux devenu ivoirien par le mariage conserve la nationalité ivoirienne, si
le décès ou le divorce intervient après la dixième année de mariage. II va de
même en cas de divorce par consentement mutuel. La nationalité ivoirienne
peut être aussi acquise par des étrangers à la suite d’une décision de
l’autorité publique, cette décision pouvant résulter soit d’une naturalisation,
soit d’une réintégration. La naturalisation ivoirienne est accordée par décret
après enquête.
3-3- La perte de la nationalité
Toute personne qui a la nationalité ivoirienne peut se voir retirer cette
nationalité ou demander à la perdre. Il y a cinq cas de perte de la
nationalité :
- L’ivoirien majeur qui acquiert volontairement une nationalité
étrangère ou qui déclare reconnaître une telle nationalité perd la
nationalité ivoirienne;
- L’Ivoirien, même mineur, qui par l’effet d’une loi étrangère, possède
de plein droit une double nationalité, peut être autorisé par décret à
perdre la qualité d’ivoirien;
- La femme ivoirienne qui épouse un étranger peut déclarer avant la
célébration du mariage qu’elle répudie sa nationalité.
- L’Ivoirien qui se comporte en fait comme le national d’un pays
étranger peut d’office, par décret, perdre la nationalité ivoirienne, s’il
a également la nationalité de ce pays étranger;
- L’ivoirien qui exerce une fonction élective ou gouvernementale dans
un pays étranger ou qui occupe un emploi ou un service pour
l’exercice duquel la qualité de national du pays étranger est exigée,
perd la nationalité ivoirienne.

3-4- La déchéance de la nationalité


L’individu qui a acquis la qualité d’Ivoirien peut, par décret, être déchu de la
nationalité ivoirienne s’il est condamné pour un acte qualifié crime ou délit
soit contre la sûreté de l’Etat, soit contre les institutions de l’Etat ou s’il s’est
livré au profit d’un Etat étranger à des actes incompatibles avec la qualité
d’ivoirien. La déchéance n’est encourue que si les faits reprochés à
l’intéressé se sont produits dans un délai de 10 ans à compter de la date de
l’acquisition de la nationalité ivoirienne.
NB : Celui qui ne possède aucune nationalité est appelé apatride.
CONTROLE DE CONNAISSANCES N°3
1) Que signifie la notion de personnalité juridique ?
2) Quel est le principe de l’acquisition de la personnalité juridique ?
3) « Il est dit que le principe de l’acquisition de la personnalité juridique
par la naissance est absolu ». Cette assertion est-elle fondée ?
justifiez !
4) Que signifie la notion « infans conceptus » ?
5) Etablissez la différence entre les notions suivantes :

Pour EFGT Page 29

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


a- La non-présence
b- L’absence
c- La disparition
6) Au bout de combien de temps l’épouse d’un absent peut-elle se
remarier ?
7) De quels pouvoirs disposent les héritiers sur les biens de leur parent
absent pendant la phase de l’envoi en possession provisoire ?
8) La disparition peut-elle s’assimiler à la l’absence ? Qu’est-ce qui
différencient ces deux notions ?
9) Au bout de combien de temps l’épouse du disparu peut-elle contracter
mariage ?
10) Quels sont les moyens d’identification de la personne physique ?
11) Quels sont les différents modes d’attribution du nom ?
12) Quelle différence faites-vous entre le statut d’un enfant :
a- Naturel
b- Légitime
c- Légitimé
d- Adultérin « a matre » et « a patre »
e- Adopté simple ou plénière
13) Quel est le mode de protection du nom ?
14) Qu’est-ce qu’une action en désaveu de paternité ?
15) Quelle différence faites-vous entre le domicile, la résidence et
l’habitation ?
16) Combien de types de domiciles existe-il ? Et quels sont les
caractères du domicile ?
17) Qu’est-ce que la nationalité ? Comment est-elle attribuée ?
Comment s’acquiert-elle ?
18) Qu’est-ce que la naturalisation ?

LECON 4 : LA CAPACITE JURIDIQUE DES PERSONNES PHYSIQUES


Objectif pédagogique : Maitriser les règles de la capacité juridique
des personnes physiques.
La capacité juridique se définit comme l’aptitude à détenir des droits ou des
obligations, et à les exercer. Aussi, distingue-t-on deux degrés dans la
capacité juridique: la capacité de jouissance (aptitude à avoir des droits et
des obligations) et la capacité d’exercice (le pouvoir de mettre en œuvre soi-
même ses droits et ses obligations).
La capacité juridique est donc la règle. Mais, certaines personnes sont
pourtant privées de la faculté d’exercer les droits et les obligations dont elles
sont titulaires. On les appelle les incapables.

Pour EFGT Page 30

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


1-Les généralités sur les incapables
Il faut indiquer les incapacités qui existent et les remèdes éventuels à ces
incapacités.

1-1- La classification des incapacités


Nous avons les incapacités de jouissance et les incapacités d’exercice.
1-1-1- Les incapacités de jouissance
Il y a incapacité de jouissance lorsqu’un individu est privé d’un droit.
Autrefois, il existait des incapacités générales de jouissance (c’est-à-dire qui
privaient des personnes de tous les droits). C’était le cas des esclaves. Mais
aujourd’hui, il n’y a que des incapacités spéciales de jouissance (c’est-à-dire
certains individus sont privés de certains droits seulement).
1-1-2- Les incapacités d’exercice
Il y a incapacité d’exercice quand un individu est titulaire d’un droit, mais la
loi pose des restrictions à l’exercice par lui, dudit droit. Ces incapacités sont
des incapacités générales.
1-2- Les remèdes aux incapacités
Il s’agit des mesures à prendre pour les incapables ainsi que les actes que
l’incapable peut être amené à faire.
1-2-1- Les mesures de protection
En ce qui concerne les incapables, il existe deux mesures de protection que
sont les mesures préventives et les mesures curatives
Pour les mesures préventives, il y a d’une part, le mécanisme de la
représentation qui convient au mineur et au majeur interdit judiciaire et
d’autre part, le mécanisme d’assistance qui correspond au cas du faible
d’esprit.
Pour les mesures répressives, il y a la nullité est relative c’est-à-dire que
seul l’incapable ou son représentant peuvent l’invoquer. C’est une mesure
de protection de l’incapable.
Par contre, il y a la nullité est absolue c’est-à-dire qu’elle peut être
demandée par tout intéressé.il s’agit donc d’une mesure de sanction.
1-2-2- Les actes autorisés
Il y a des actes que l’incapable peut être amené à faire. Ce sont :
- Les actes conservatoires qu’il peut faire seul (ce sont des actes
nécessaires et urgents qui tendent à empêcher les biens de sortir du
patrimoine de l’incapable).
- Les actes d’administration (ce sont des actes de pure gestion du
patrimoine qui ne portent pas atteinte à l’intégrité et à la consistance du
patrimoine).
- Les actes de disposition (ce sont des actes qui consistent à aliéner des
éléments du patrimoine) qui sont graves et qu’il ne peut accomplir seul.
2- L’incapacité du mineur
Le mineur est défini par la loi comme la personne qui n’a pas encore atteint
l’âge de dix-huit (18) ans accomplis. Il faut voir à présent sa condition et sa
protection.

Pour EFGT Page 31

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


2-1- La condition juridique du mineur
On a le mineur non émancipé et le mineur émancipé.
2-1-1- Le mineur non émancipé
Selon la loi, ce dernier est incapable de contracter. C’est son représentant
qui doit agir à sa place. Il suit de là que le mineur non émancipé est frappé
d’une incapacité générale d’exercice qui concerne tous les actes juridiques
et les actions en justice. Mais, il y a des exceptions qui sont relatives aux
faits juridiques tel qu’un accident, des coups et blessures…, pour lesquels le
mineur devra en répondre et les actes de la vie courante (actes
conservatoires et actes d’administration).
2-1-2- Le mineur émancipé
L’émancipation est l’état du mineur qui est affranchi de l’autorité parentale
ou de la tutelle. Il a, en principe, la pleine capacité d’exercice et se trouve de
ce fait assimilé à un majeur. L’émancipation du mineur peut résulter de deux
actes juridiques : le mariage ou la déclaration. Le mineur peut être émancipé
par ses père et mère ou parents adoptifs, lorsqu’il aura atteint l’âge de 16
ans révolus.
L’émancipation s’opère par la déclaration conjointe des parents ou de l’un
d’eux en cas de désaccord. Cette déclaration est reçue par le juge des
tutelles.
Comme effets de l’émancipation, le mineur émancipé acquiert la capacité
juridique. Il peut donc accomplir tous les actes de la vie civile sans
assistance, ni représentation sauf dans les cas suivants :
- L’adoption : le mineur émancipé doit obtenir l’autorisation de ses
pères et mères avant de se faire adopter.
- Les activités commerciales : l’exercice d’une activité
commerciale est soumis à l’autorisation des père et mère, ou par
celui qui exerce l’autorité parentale ou par le conseil de famille.
2-2- La protection du mineur
Il y a le système normal qui est celui où le mineur a au moins l’un de ses
deux parents. Dans ce cas, il s’agit de l’autorité parentale et de
l’administration légale.
Il y a le système exceptionnel qui est l’hypothèse où le mineur n’a plus de
père et mère ou quand ces derniers sont dans l’impossibilité de manifester
leurs droits. Il s’agit dès lors de la tutelle.
2-2-1- L’autorité parentale et l’administration légale
L’autorité parentale est l’ensemble des droits et obligations reconnus aux
père et mère sur la personne et les biens de leur enfant mineur et ayant
pour finalité l’intérêt de celui-ci. L’administration légale emporte pour celui
des parents qui exerce l’autorité parentale pouvoir d’administration sur les
biens de ses enfants et disposition de leurs revenus.
Ce pouvoir est exercé en commun par le père et la mère. Les attributs de la
puissance paternelle sont relatifs à la personne de l’enfant mineur (le
droit de consentir au mariage, à l’adoption, le droit de garde et de
surveillance, le droit à l’entretien et à l’éducation, l’obligation de répondre

Pour EFGT Page 32

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


des dommages causés par son enfant) et au bien du mineur (il s’agit
notamment du droit d’administrer les biens de l’enfant et du droit de
disposer des revenus de l’enfant).
2-2-2- La tutelle
C’est une institution permettant de protéger par voie de représentation
certains mineurs. La tutelle s’ouvre de plein droit quand il y a décès,
absence, éloignement ou déchéance des droits de la puissance paternelle
des père et mère. Elle peut s’ouvrir aussi par intervention du juge des
tutelles s’il estime que le mode de protection normale ne protège pas
l’enfant. La tutelle prend fin avec le décès, la majorité ou
l’émancipation du mineur.
3- Incapacité du majeur
Pour les majeurs, la règle est la capacité juridique. Dès lors, quelles
pourraient être les causes de l’incapacité du majeur ? De façon globale, c’est
l’altération de la volonté qui justifie son incapacité d’exercice. Certains parmi
ces incapables sont protégés d’autres non.

3-1- Les incapables majeurs non protégés


Ce sont les majeurs qui présentent momentanément des déficiences.
L’altération de leur faculté mentale est un peu brève pour qu’il soit
nécessaire de mettre en place un système de protection. Dans ce cas la
protection est occasionnelle et diffère selon qu’il s’agit de faits ou d’actes
juridiques.
3-1-1- Les actes juridiques passés par un majeur non protégé
En principe, le majeur aliéné demeure capable tant que son incapacité n’a
pas été déclarée par le juge. Toutefois, s’il est rapporté la preuve de
l’aliénation de celui-ci, l’acte accompli sera frappé de nullité.

3-1-2- Les faits juridiques (dommages causés par un majeur non


protégé)
En principe, vu l’aliénation mentale due à l’inconscience totale de l’acte
posé, l’aliéné mental ne peut être responsable. En effet, les conditions de la
responsabilité délictuelle notamment la faute qui comprend un élément
matériel et un élément intentionnel font défaut. Toutefois, la jurisprudence
retient la responsabilité de l’aliéné lorsque l’acte illicite a été commis dans
un intervalle de lucidité et surtout quand il y a usage de stupéfiants,
d’alcool... Enfin, on pourra engager la responsabilité de celui qui a la garde
de l’aliéné si celui-ci s’est rendu coupable d’un défaut de surveillance.
3-2- Les incapables majeurs protégés
Ce sont les interdits judiciaires, les aliénés internés et les prodigues et les
faibles d’esprit.
3-2-1- Les interdits judiciaires
Ce sont les majeurs qui sont dans un état habituel d’imbécillité, de fureur ou
de démence. L’interdiction est prononcée grâce à l’action introduite par les
parents, le conjoint ou par le procureur de la république. L’interdiction a pour

Pour EFGT Page 33

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


effet de mettre en place un régime de protection de l’interdit qui est la
tutelle. C’est le tuteur qui représente l’aliéné dans l’accomplissement des
actes juridiques.
3-2-2- Les aliénés internés
Ce sont les personnes qui sont enfermées dans un établissement
psychiatrique. Frappées d’une incapacité générale d’exercice, elles seront
représentées par un tuteur pour l’accomplissement de tout acte juridique.
3-2-3- Les prodigues et les faibles d’esprit
Les prodigues sont des personnes qui se livrent à des dépenses
inconsidérées inspirées par la passion et non la raison risquant de
compromettre leur patrimoine.
Les faibles d’esprit sont des personnes dont les facultés mentales sont
affaiblies sans qu’il y ait perte totale et habituelle de sa raison.
Toutes ces personnes bénéficient d’un conseil judiciaire pour la conclusion
de certains actes juridiques notamment ceux plus importants (vente,
emprunt...): elles font l’objet d’une mesure d’assistance et non de
représentation.

CONTROLE DE CONNAISSANCES N°5


1) Définir les notions suivantes :
- La capacité juridique
- La capacité de jouissance
- La capacité d’exercice
2) Qu’est-ce que l’incapacité de jouissance ? Cette incapacité est-elle
spéciale ou générale ?
3) Qui peut être considéré comme mineur non émancipé ? Comme
mineur émancipé ?
4) Quelle est la différence entre un interdit judiciaire et un interdit légal ?
5) Quel est l’objet de l’interdiction judiciaire et les conséquences qui en
résultent ?

LECON 5 : LES PERSONNES MORALES


Objectif pédagogique : Identifier les personnes morales.
A côté des personnes physiques qui animent la vie juridique, il existe des
groupements qu’on appelle personnes morales.

1- Définition de la personne morale


C’est un groupement de personnes ou de biens ayant la personnalité
juridique, et étant par conséquent, titulaire de droits et d’obligations. Il
convient de préciser que la personnalité juridique de la personne morale est
appelée personnalité morale ou personnalité civile. On distingue les
personnes morales de la sorte: celles de droit public et celles de droit privé.

Pour EFGT Page 34

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


1-1- Les personnes morales de droit public
Elles relèvent du droit public. Au niveau international, on a l’Etat. Mais en
dehors de l'Etat il y a aussi les organisations internationales, les sociétés
internationales créées par des traités qui leur donnent la personnalité
morale. Au niveau national, ces personnes morales ont soit une base
territoriale (les circonscriptions territoriales telles que le département, la
commune) soit une base fonctionnelle (les sociétés d’Etat, les sociétés
d’économie mixte...).

1-2- Personnes morales de droit privé


Des particuliers se regroupent et donnent naissance à des personnes
morales dites de droit privé. II y a deux sortes de personnes morales de droit
privé. Ce sont les groupements d’individus et les groupements de biens.
Les groupements d’individus sont des groupements constituent la
catégorie la plus importante des personnes morales de droit privé. Certaines
personnes morales de droit privé ont un but lucratif (les sociétés
commerciales, les groupements d’intérêt économique et les sociétés civiles)
et d’autres n’ont pas de but lucratif (les syndicats, les associations déclarées
et les associations reconnues d’utilité publique).
Les groupements de biens, quant à eux, existent sous une seule forme :
la fondation. La fondation est une masse de biens qui est affectée, à
perpétuité, à une œuvre d’intérêt général.

2-Traitement juridique des personnes morales


2-1- La personnalité et la capacité des personnes morales
Le groupement est considéré comme ayant une personnalité juridique
distincte de celle des divers membres qui le composent. Néanmoins, pour
accomplir les droits et assumer les obligations, le groupement est représenté
par une personne physique qui agira en leur nom selon ses statuts.

2-2- La naissance et la fin des personnes morales


Tout comme les personnes physiques, les personnes morales naissent et
meurent. Elles naissent en règle générale par contrat ou par déclaration. Et,
elles meurent généralement à l’expiration du temps pour lequel elles ont été
constituées, par la réalisation de leur objet social, par la dissolution anticipée
décidée par les membres...

2-3- L’identification des personnes morales


A l’image des personnes physiques, les groupements doivent pouvoir être
identifiés. Aussi, ont-ils presque toujours une désignation ou une
dénomination sociale comme les personnes physiques ont un nom. Ensuite, il
est indispensable de situer les intérêts d’une personne morale en un lieu
déterminé, qui joue pour elle le rôle d’un domicile. Il s’agit du siège social qui
doit correspondre au centre de l’activité juridique, financière et
administrative de la personne morale. Enfin, la personne morale a une
nationalité qui est déterminée soit par la nationalité du pays dans lequel elle

Pour EFGT Page 35

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


a son siège social, soit par la nationalité des personnes physiques qui la
contrôle.

CHAPITRE 6 : LES DROITS ET LES BIENS


Toute personne possède des droits et des biens. C’est la conséquence qui
découle de la personnalité juridique. Envisageons donc ces droits à travers le
patrimoine et ses composantes (les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux) avant d’étudier les biens qui le composent.
LECON 1 : LE PATRIMOINE
Objectif pédagogique : Connaitre le patrimoine.
La notion de patrimoine doit être précisée tant à travers sa définition et sa
composition, qu’à travers ses caractères.
1- Définition et composition du patrimoine
Le patrimoine est l’ensemble des biens et des obligations d’une personne
ayant une valeur pécuniaire. Tout patrimoine est nécessairement composé
de deux éléments que sont l’actif qui comprend tous les biens de la
personne c’est-à-dire les biens corporels et les biens incorporels présents et
futurs et le passif qui englobe toutes les dettes, généralement toutes les
obligations ou charges d’une personne.

2- Les caractères du patrimoine


Le patrimoine est une émanation de la personne c’est-à-dire que toute
personne possède un patrimoine, toute personne ne peut avoir qu’un seul
patrimoine, ce patrimoine forme un tout. Le patrimoine a :
- Un caractère nécessaire: Toute personne possède un patrimoine
même si elle ne possède encore aucun bien car le patrimoine est
composé de biens présents et aussi des biens à venir.
- Un caractère unique: Toute personne ne peut avoir qu’un seul
patrimoine. C’est ainsi que le commerçant ne peut avoir deux
patrimoines: un patrimoine commercial et un patrimoine affecté à sa vie
privée. Il s’agit, en réalité, de deux fractions de son patrimoine.
- Un caractère universel: Cela signifie qu’un lien étroit unit l’actif et le
passif exigible qui constituent le patrimoine. Dès lors, la personne
répond de chacune de ses dettes sur l’ensemble des valeurs qui forment
l’actif.
Aussi, les biens composant le patrimoine sont saisissables (ils peuvent être
saisis, mais pas dans leur totalité puisque la saisie portera sur l'ensemble
des biens qui le compose sauf les créances alimentaires qui sont protégées
ainsi que les salaires surtout en cas de licenciement). Ces biens sont aussi
transmissibles, mais seulement à cause de mort (personne physique), ou
en cas d'absorption (personne morale).

LECON 2 : LES DROITS PATRIMONIAUX


Objectif pédagogique : Identifier les droits patrimoniaux.

Pour EFGT Page 36

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


Les droits patrimoniaux sont des droits évaluables en argent. Ils font partie
du patrimoine d’une personne. Ce sont des droits cessibles, transmissibles,
saisissables et prescriptibles. D’une part, nous avons les droits réels et
d’autre part, les droits personnels.
1- Les droits réels
Ce sont les droits qu’une personne a sur une chose. Ils se composent de
droits réels principaux et de droits réels accessoires.
1-1- Les droits réels principaux
1-1-1- Le droit de propriété
C’est le droit le plus absolu qu’une personne peut avoir sur une chose. C’est
un droit complet qui confère à son titulaire :
- L’usus ou droit d’usage : C’est le droit de se servir de la chose et
de choisir l’usage qu’on entend en faire, c’est aussi le droit de ne
pas s’en servir.
- Le fructus : C’est le droit de jouir de la chose et d’en percevoir les
fruits et les produits.
- L’abusus : C’est le droit de disposer de la chose (jeter, casser,
vendre, donner…).
Le propriétaire d’une chose peut donc utiliser la chose, en percevoir les
revenus et en disposer.
1-1-2- Les démembrements du droit de propriété
Les attributs du droit de propriété peuvent se trouver dissociés entre
plusieurs titulaires. La propriété se trouve alors démembrée. On peut relever
l'existence de l'usufruit, la servitude, l'emphytéose.
- L'usufruit et la nue-propriété : L'usufruit est un démembrement
du droit la propriété qui confère à son titulaire l'usus et le fructus sur
la chose, tandis que le droit d'aliéner la chose, l'abusus, se trouve
entre les mains d'une autre personne, le nu-propriétaire.
L'usufruit est un droit nécessairement viager, c'est-à-dire qu'il s'éteint à la
mort de son titulaire et ne se transmet pas.
- Les servitudes : c’est une charge imposée à un immeuble (le fonds
servant) au profit d’un autre immeuble (le fonds dominant)
appartenant à un propriétaire différent.
La servitude consiste dans le droit du propriétaire d'un fonds de se servir
de certaines utilités du fonds voisin. Ainsi, par exemple, il existe des droits
de passage, des droits de puiser de l'eau. La servitude est attachée à un
fonds, quel que soit le propriétaire. Même en cas de ventes successives, la
servitude reste attachée.
- L’emphytéose : C'est le droit qu'a le locataire sur la chose qui a été
louée pour une durée qui varie de 18 à 99 ans.
L'emphytéose devrait conférer comme à tout locataire, un droit personnel.
La loi a décidé qu'il s'agissait d'un droit réel étant donné la longueur du bail.
1-2- Les droits réels accessoires
Pour garantir l'exécution de sa créance, le créancier exige parfois d'avoir, en
plus du droit de gage général sur le patrimoine de son débiteur, un droit

Pour EFGT Page 37

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


direct sur une ou plusieurs choses appartenant à son débiteur. C'est un droit
réel car il porte directement sur la chose mais il est accessoire, parce qu'il
est l'accessoire d'une créance. Ce sont des sûretés réelles, en ce qu'elles
assurent l'exécution de la créance en exerçant un pouvoir sur une chose.
1-2-1- Les différents types de sûretés réelles
Ces sûretés réelles sont de trois ordres. Il s’agit du gage, du nantissement et
de l'hypothèque.
Le gage est une sûreté mobilière c’est à-dire qui porte sur des biens
meubles corporels (un ordinateur par exemple). Il entraine dépossession
c’est-à-dire que le propriétaire du bien gagé remet le bien à son créancier.
Le nantissement lui, est aussi une sureté mobilière mais
contrairement au gage, lui porte sur des biens meubles incorporels (le fonds
de commerce par exemple) et n’entraine pas dépossession (il reste toujours
entre les mains du débiteur).
Quant à l’hypothèque, c’est une sûreté immobilière car portant sur
un immeuble (un terrain nu, un bâtiment). Il n’entraine pas non plus une
dépossession du bien hypothéqué.
1-2-2- Les effets des sûretés réelles
Les sûretés réelles permettent de renforcer les droits du créancier. Ils
confèrent au créancier, les droits suivants :
- Un droit de suite : droit de suivre la chose (et non pas leur
débiteur) en quelques mains qu’elle se trouve.
- Un droit de préférence : les créanciers bénéficiant de ces droits,
seront payés avant les autres créanciers sur le prix de vente de la
chose.

2- Les droits personnels ou droits de créances


C’est un pouvoir juridique qu’à une personne d’exiger d’une autre
personne un service consistant à donner, à faire ou à ne pas faire quelque
chose. En d’autres termes, c’est le droit qui permet à une personne appelée
« créancier » d’exiger d’une autre personne, « le débiteur », l’exécution
d’une certaine prestation.

LECON 3 : LES DROITS EXTRAPATRIMONIAUX


Objectif pédagogique : Identifier les droits extrapatrimoniaux.
Les droits extrapatrimoniaux sont des droits qui ne sont pas directement
évaluables en argent. Ils ne peuvent, par conséquent, faire partie du
patrimoine. On distingue les droits publics de la personnalité ou droits de
l’homme des droits privés de la personnalité, chacun ayant un régime
juridique. Cependant, il existe des droits qui ont à la fois, un caractère
patrimonial et extrapatrimonial : ils sont dits droits mixtes.
1- Les droits publics de la personnalité ou droits de l’homme
Les droits de l’homme constituent un ensemble de droits élémentaires et de
libertés fondamentales que tout individu porte en lui. Ces droits, inaliénables

Pour EFGT Page 38

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


et imprescriptibles s’imposent à l’Etat qui se doit de les proclamer et en
assurer le respect.
Exemple : droit à la vie, liberté d’aller et venir, liberté d’expression, liberté
d’association etc….
2- Les droits privés de la personnalité
Ces droits interviennent essentiellement dans les rapports entre particuliers.
Il s’agit du droit à l’intégrité physique (principe de l’indisponibilité du
corps humain, principe de l’inviolabilité du corps humain) et du droit à
l’intégrité morale (respect de la vie privée, droit à l’image, droit à
l’honneur, droit à la voix, droit au nom…)
3- Le régime juridique des droits de la personnalité
Etant attachés à la personne et donc hors du commerce juridique, les droits
de la personnalité ont pour caractère d’être imprescriptible (c’est-à-dire le
fait de ne pas les exercer ne les fait pas disparaitre), d’être incessible
(c’est-à-dire qu’ils ne peuvent être cédés dans le cadre d’un contrat) et
d’être insaisissable (c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas être saisis par les
créanciers).
Aussi, ces droits sont protégés par des sanctions civiles (dommages et
intérêts) en faveur de la victime et des sanctions pénales (amendes et/ou
emprisonnement) prononcées contre l’auteur des violations.
4- Les droits mixtes
Ils se composent essentiellement de droits intellectuels. Les droits
intellectuels désignent un ensemble de droits exclusifs accordés sur les
créations intellectuelles. Ces droits se subdivisent en deux branches.
Nous avons d’une part, les droits de la propriété industrielle, qui
comprend les brevets d’inventions, les marques de fabrique, les dessins et
modèles industriels et les indications géographiques.
D’autre part, il y a les droits de la propriété littéraire et artistique qui
se composent des droits d’auteurs et droits voisins : droits des artistes
interprètes sur leur interprétation, des droits des producteurs de
phonogrammes, des droits de producteurs de vidéogrammes etc…).

LECON 4 : LES BIENS


Objectif pédagogique : Connaitre les biens.
Notre vie quotidienne est peuplée de différents biens que nous avons du mal
à distinguer. Aussi, convient-il après avoir précisé la notion de bien, d’en
donner la classification.

1- Définition
Les biens désignent toutes choses susceptibles d’appropriation privée et les
droits portant sur ces choses.

2- Classification des biens


Nous avons une classification principale qui oppose les biens immeubles des
biens meubles et des classifications secondaires qui font la distinction entre

Pour EFGT Page 39

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


les biens corporels et les biens incorporels ; les choses consomptibles et les
choses non consomptibles ; et enfin les choses fongibles et les choses non
fongibles.
2-1- La classification principale
2-1-1- Les biens immeubles
On distingue:
Les biens immeubles par nature: Ils comprennent les fonds de
terre (terrains, arbres et fruits non encore coupés et cueillis, récoltes non
séparées du sol, matériaux non encore extraits d’une carrière...) et les
bâtiments et constructions (maisons, ponts, digues, pylônes et lignes
aériennes électriques...).
Les biens immeubles par destination: Ils comprennent les
immeubles par destination économique (ce sont les meubles accessoires
nécessaires aux immeubles pour leur exploitation tels que les machines
agricoles, les tracteurs destinés à une exploitation agricole, le matériel d’un
restaurant ou d’un hôtel...) et les immeubles par destination ornementale (il
s’agit des meubles accessoires à un immeuble qui ont une destination
d’agrément tels que les statues placées dans une niche, les tableaux qui
tiennent à des panneaux, des glaces fixées à des boiseries).
NB: Pour qu’un meuble devienne un immeuble par destination, le
propriétaire du meuble doit être aussi propriétaire de l’immeuble.
Les biens immeubles par l’objet auquel ils s’appliquent: il s’agit
des droits réels qui portent sur un immeuble tel que l’hypothèque portant sur
une maison, la servitude de passage...

2-1-2- Les biens meubles


On distingue:
Les biens meubles par nature : ce sont les animaux et les corps qui
peuvent se transporter d’un lieu à un autre, soit qu’ils se meuvent par eux-
mêmes, soit qu’ils ne puissent changer de place que par l’effet d’une force
étrangère. Ce sont par exemple un bœuf, un chien, un navire, une chaise, un
avion...
Les biens meubles par anticipation : ce sont des biens immeubles
par nature qui deviennent des biens meubles à cause de leur future
destination. C’est le cas de la vente de récoltes sur pied a pour objet les
récoltes détachées du sol et constitue ainsi une vente de meubles par
anticipation.
Les biens meubles par détermination de la loi: ce sont les droits
portant sur une chose mobilière par nature (le gage portant sur une voiture)
ou des droits détachés de tout support matériel mais que la loi considère
comme des meubles (des parts sociales, des droits intellectuels...)
2-2- Les classifications secondaires
2-2-1- Les biens corporels et les biens incorporels
Les biens corporels sont les choses ou objets matériels servant à l’usage
de l’homme. Il peut s’agir de biens meubles ou immeubles. Quant aux biens

Pour EFGT Page 40

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


incorporels, ils n’ont pas d’existence physique. Ce sont des droits qui
portent sur une chose. Il s’agit des droits patrimoniaux.
2-2-2- Les choses consomptibles et les choses non
consomptibles
Les choses consomptibles sont celles qui se détruisent par le premier
usage. C’est le cas des denrées alimentaires. Les choses non
consomptibles, elles, peuvent faire l’objet d’un usage prolongé sans être
détruit. C’est le cas de la voiture, de la maison.
2-2-3- Les choses fongibles et les choses non fongibles
Les choses fongibles, encore appelées les choses de genre sont des
choses qui sont interchangeables. Elles n’ont pas d’individualité propre. Elles
sont envisagées dans leur genre, leur espèce. C’est le cas des voitures
neuves de mêmes marques et de même série. Les choses non fongibles
ou corps certains sont celles qui ne sont pas interchangeables. Elles sont
uniques en leur genre et en leur espèce. Par exemple, le stade Felix
Houphouët Boigny, la Tour Eifel…
CONTROLE DE CONNAISSANCES
1) Qu’est-ce que le patrimoine et de quoi est-il composé ?
2) Quels sont les caractères du patrimoine ?
3) Dans quel cas le patrimoine d’une personne peut-il faire l’objet de
transmission ?
4) A quelle condition un bien meuble devient-il immeuble par
destination ?
5) Quelle est la différence entre un bien meuble et un bien immeuble ?
6) Qu’est-ce ce qui différencient les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux ?

DEUXIEME PARTIE : LE DROITS DES OBLIGATIONS


CHAPITRE 1 : LA CLASSIFICATION ET LES SOURCES DES OBLIGATIONS
Chaque jour, chacun se trouve contraint à répondre à des obligations qu’il a
voulues ou non. Aussi, convient-il d’étudier les obligations tout en définissant
et classant les différentes obligations auxquelles nous sommes appelés à
faire face.
LEÇON 1 : LA NOTION ET LES CARACTERES DES OBLIGATIONS
Objectif pédagogique : Maitriser les obligations.
1- La notion d’obligation
L’obligation est un lien de droit unissant deux personnes et en vertu duquel
l’une (le créancier) est en droit d’exiger de l’autre (le débiteur) une
prestation ou une abstention. Du point de vue passif, l’obligation présente
une dette pour le débiteur. Mais du point de vue actif, elle confère au
créancier un droit de créance. Les sujets de l’obligation sont donc le
créancier et le débiteur.

Pour EFGT Page 41

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


2- Les caractères de l’obligation
L’obligation juridique telle que définie ci-dessus présente les caractères
suivants:
- Le caractère obligatoire: Le débiteur est obligé d’exécuter
l’obligation souscrite. S’il ne l’exécute pas spontanément, le créancier
peut l’y contraindre en exerçant une action en justice.
- Le caractère personnel: L’obligation est personnelle à celui qui l’a
souscrite.
- Le caractère patrimonial: L’obligation a un caractère patrimonial en
ce sens qu’elle est évaluable en argent.

LEÇON 2 : LA CLASSIFICATION DES OBLIGATIONS


Objectif pédagogique : Classer les différentes obligations.
Les obligations sont classées selon leur objet, leur origine et leur portée.

1- La classification selon leur nature


1-1- L’obligation naturelle
C’est celle dont l’inexécution n’est pas juridiquement sanctionnée. Elle
n’entraine seulement qu’une contrainte morale. Par exemple, refuser de
donner de l’argent à un frère ou un ami dans le besoin.
1-2- L’obligation juridique
C’est celle dont l’inexécution est sanctionnée par le droit. Par exemple,
verser une pension alimentaire.
2- La classification selon l’objet
Elle est indiquée le code civil qui l’a empruntée au droit romain.
2-1- L’obligation de donner
Donner signifie transférer la propriété d’une chose. C’est l’obligation par
laquelle le débiteur s’engage à transférer au créancier la propriété d’une
chose lui appartenant. C’est le cas de l’obligation de celui qui vend ou qui
fait don de sa chose à autrui. Exemple: le vendeur de chaussure qui remet la
chaussure achetée à son client.
2-2- L’obligation de faire
C’est celle par laquelle le débiteur s’engage à accomplir un fait positif, à
exécuter une prestation quelconque. Exemple: le couturier qui s’engage à
réaliser la couture d’une tenue.
2-3- L’obligation de ne pas faire
C’est l’obligation qui consiste pour le débiteur à s’abstenir de faire quelque
chose.
Exemple: le médecin qui doit s’abstenir de divulguer des informations
confidentielles concernant ses patients.

3- La classification selon leur origine


Cette classification est relative aux:
3-1- Obligations contractuelles
Elles naissent des actes juridiques c’est-à-dire la volonté des personnes qui
s’obligent et plus exactement l’accord des volontés. Par exemple, dans le
Pour EFGT Page 42

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


contrat de vente, le vendeur assume l’obligation de livrer la chose,
l’acheteur, celle de payer le prix.
3-2- Obligations délictuelles et celles quasi délictuelles
Ce sont celles nées de faits juridiques qui sont des événements auxquels la
loi attache des effets de droit indépendamment de la volonté des personnes.
Par exemple, des coups et blessures volontaires, un accident de route.
3-3- La gestion d’affaires
C’est le fait pour une personne, le gérant, d’accomplir des actes
d’administration dans l’intérêt d’un tiers, le géré ou maître de l’affaire, sans
que ce dernier l’en ait chargé. Par exemple, le directeur d’une clinique qui a
reçu un enfant blessé qu’il fallait immédiatement opérer a accompli un acte
de gestion d’affaire qui le rend créancier des parents.
3-4- L’enrichissement sans cause
C’est une source d’obligation qui met en application l’idée selon laquelle nul
ne doit s’enrichir injustement et sans cause légitime aux dépens d’autrui. Par
exemple, une personne fait faire des travaux d’embellissement par erreur
dans un appartement voisin au sien. Le propriétaire de l’appartement voisin
s’est enrichi sans cause légitime et devient donc débiteur à concurrence de
son enrichissement.
4- La classification selon leur portée
Il s’agit d’une classification admise par la jurisprudence et qui a été mise en
évidence par la doctrine.
4-1- Les obligations de moyens
Encore appelée obligation de prudence et de diligence, l’obligation de moyen
est celle par laquelle le débiteur n’est tenu à rien de plus que mettre au
service du créancier les moyens dont il dispose, de se montrer prudent et
diligent, de faire de son mieux. Par exemple, le médecin ne promet pas la
guérison au patient. Il s’est seulement obligé à mettre en œuvre tous les
moyens en son pouvoir, à donner des soins consciencieux et attentifs pour
essayer d’obtenir la guérison.
4-2- Les obligations de résultat
C’est celle qui a pour objet un résultat défini, déterminé qui a été promis par
le débiteur au créancier. Par exemple, le transporteur s’engage à déposer
sain et sauf le passager à destination.

LECON 3 : LES SOURCES DES OBLIGATIONS


Objectif pédagogique : Connaitre la source des obligations.
En dehors des sources légales, il existe deux sources fondamentales des
obligations : les actes juridiques et les faits juridiques. A côté de ces deux
sources, nous avons aussi les délits et les quasi-délits.
1- Les actes juridiques et les faits juridiques
1-1- Les actes juridiques
La notion d’acte juridique déborde en principe celle du contrat. Le contrat
n’est en effet qu’une catégorie particulière d’acte juridique mais en pratique
le contrat est le type d’acte juridique le plus répandu. L’acte juridique est
Pour EFGT Page 43

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


une manifestation de volonté destinée à produire des effets de droit. Qu’est-
ce donc que le contrat ?
Le contrat est défini comme une convention par laquelle une ou
plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à
donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose. Le contrat se distingue
de la convention qui est un accord de volonté destiné à provoquer
un effet de droit quelconque à savoir créer, modifier, transférer, ou
éteindre une obligation.
L’objet de la convention est donc plus large et englobe celui du contrat. Le
contrat n’est en réalité qu’une convention dont l’objet se limite à la seule
création d’obligation.
1-2- Les faits juridiques
Les faits juridiques sont des évènements qui créent des effets de droit, sans
que cela soit voulu. Par exemple le décès d’une personne crée des droits
(recueillir les biens du défunt) et des obligations (payer ses dettes) pour les
héritiers. C’est le cas si un automobiliste blesse un piéton dans un accident
de la circulation et voit ses torts reconnus, il doit indemniser la victime. Un
évènement imprévu (accident de la circulation) crée une situation juridique
(droit à indemnisation de la victime).
Les faits juridiques se distinguent donc des actes juridiques qui ont pour
base la volonté. Cette volonté doit émaner d’une personne capable et elle ne
doit pas être entachée de vices. Alors que cela est bien différent en matière
de faits juridiques où la volonté ne joue aucun rôle. Cependant, en dépit de
son caractère involontaire, toute personne (capable ou incapable) engage sa
responsabilité civile délictuelle ou quasi-délictuelle lorsque son fait cause un
préjudice à autrui.
2- Les délits et les quasi-délits
2-1- Les délits
Ce sont tous faits illicites de l’homme commis avec intention de nuire, qui
causent un dommage à autrui et qui obligent sont auteur à le réparer. C’est
le cas quand on détruit volontairement le d’autrui.
2-2- Les quasi-délits
Ils sont presqu’un délit. Ici, les faits commis sont illicites mais l’auteur ne l’ai
a pas commis avec intention de nuire à autrui. Cependant, il est obligé à
réparer le dommage qui en est résulté. Par exemple, les blessures causées
involontairement au cours d’un accident.

TROISIEME PARTIE : LES CONTRATS ET LA RESPONSABILITE CIVILE


DELICTUELLE
CHAPITRE 1 : LES CONTRATS

LEÇON 1 : LA CLASSIFICATION DES CONTRATS


Objectif pédagogique : Classer les différents contrats.

Pour EFGT Page 44

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


Puisque les contrats sont nombreux, ils seront classés en catégories. Pour
cela, ils seront rangés autour de certains critères dégagés par rapport à un
intérêt bien précis.
1- La classification selon les conditions de formation
Selon cette classification on a:
Le contrat consensuel : Il naît du seul consentement des parties sans
forme particulière. Exemple : la vente.
Le contrat solennel: C’est un contrat dont la validité est soumise à
une formalité, souvent un écrit. Exemple: la donation entre vif.
Le contrat réel : Il naît à partir de la remise de la chose à son
destinataire
Exemple : contrat de dépôt, le prêt, le gage.
Le contrat de gré à gré: Le contenu de ce contrat est librement
prévu et discuté par les parties. Exemple: le bail, le louage, le contrat de
travail.
Le contrat d’adhésion : Le contenu de ce contrat est prévu d’avance
par l’une des parties, l’autre ne peut que l’accepter ou le refuser. Exemple:
L’abonnement à l’eau, au téléphone, à l’électricité en Côte d’Ivoire.
2- La classification selon le contenu
Il s’agit des obligations engendrées par les contrats. Ce sont les contrats
suivants:
Le contrat synallagmatique : Il fait naître des obligations
réciproques entre les parties.
Exemple: la vente, le contrat d’assurance.
Le contrat unilatéral: Il ne fait naître des obligations que pour l’une
des parties. Exemple: le prêt.
Le contrat à titre onéreux : Chacune des parties tire un avantage.
Exemple: la vente, le louage.
Le contrat à titre gratuit: L’une des parties ne tire aucun avantage
du contrat. Exemple: la donation.
Le contrat commutatif : Les obligations sont certaines et connues
dès sa conclusion.
Exemple: la vente, le contrat de transport.
Le contrat aléatoire : La naissance de certaines obligations n’est pas
sûre et dépend d’événements aléatoires. Exemple: le pari.
3- La classification selon leur durée
Ce sont:
Le contrat instantané : C’est le contrat dont l’exécution est mise en
œuvre par une seule prestation sur simple échange des consentements.
Exemple : la vente.
Le contrat à exécution successive : L’exécution de ce contrat
s’échelonne dans le temps.
Exemple: le contrat de travail.
Contrat à durée déterminée : la durée du contrat est connue dès sa
conclusion.

Pour EFGT Page 45

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


Contrat à durée indéterminée : chacune des parties pourra mettre
un terme au contrat quand elle le jugera opportun.

LEÇON 2 : LES CONDITIONS DE FORMATION ET DE VALIDITE DES


CONTRATS
Objectif pédagogique : Maitriser les conditions de formation et de
validité des contrats.
L’art. 1108 du Code civil énumère les conditions générales de validité du
contrat que sont le consentement, la capacité de contracter, l’objet et la
cause. Cependant, en cas de non-respect de ces conditions, le contrat peut
être frappé d’une sanction.
1- Les conditions prévues par le code civil
1-1- Le consentement
Le consentement doit exister et ne doit pas être affecté d’un vice. Le
consentement, c’est l’accord de volonté des parties contractantes. Chacune
des deux parties doit manifester sa volonté et le contrat naît de la rencontre
de ces volontés. Le contrat résulte de la rencontre d’une offre suivie d’une
acceptation. Aussi convient-il de voir successivement l’offre et l’acceptation
ainsi que les vices pouvant affecter le consentement.
1-1-1- L’offre
L’offre est encore appelée pollicitation. C’est une déclaration unilatérale de
volonté adressée par une personne à une autre, et par laquelle l’offrant ou le
pollicitant propose à autrui la conclusion d’un contrat. Celle-ci doit être
ferme, non équivoque, précise et complète.
En outre, l’offre doit être faite dans une certaine forme pour produire des
effets.
Les formes de l’offre: L’offre expresse est formulée soit oralement
soit par écrit soit encore visuellement. L’offre tacite est la résultante d’une
attitude ou d’un acte de l’offrant par lequel se manifeste indirectement sa
volonté d’offrir. Exemple: des marchandises disposées dans une vitrine, un
vendeur de journaux vous tendant un journal.
Les effets de l’offre: Si le pollicitant avait fixé un délai d’acceptation,
il devra maintenir son offre jusqu’à l’expiration du délai. S’il n’avait pas fixé
de délai, l’offre devra être maintenue pendant un délai raisonnable qui est
fixé par les tribunaux suivant les usages et les circonstances.

1-1-2- L’acceptation
C’est la manifestation de volonté par laquelle une personne donne son
accord à une offre de contracter qui lui est faite. En outre, pour que le
contrat se forme, il faut que l’acceptant et l’offrant aient le même champ
contractuel.
Les conditions de l’acceptation: L’acceptation expresse est celle
donnée par écrit ou verbalement. L’acceptation tacite est celle qui résulte le
plus souvent de l’exécution spontanée du contrat proposé.

Pour EFGT Page 46

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


Les effets de l’acceptation: Lorsque l’acceptation est claire et sans
réserve et non équivoque, elle entraîne l’irrévocabilité de l’offre et la
conclusion du contrat.
1-1-3- Les vices du consentement
Aux termes de l’art. 1109 du Code civil, il y a 3 vices du consentement :
l’erreur, le dol, la violence. A ces vices de consentement, on associe la lésion
qui n’en est pas un en réalité.
L’erreur : commettre une erreur, c’est avoir une opinion contraire à la
réalité.
Le dol : on appelle dol les manœuvres frauduleuses, tromperies,
mensonges, réticences, dont une personne use pour en tromper une autre à
l’occasion d’un contrat.
La violence : c’est la contrainte exercée sur la volonté d’une
personne pour la forcer à contracter en la menaçant d’un mal considérable.
La lésion : c’est le déséquilibre économique entre les prestations des
parties au contrat.
1-2- La capacité des parties
Pour contracter valablement, il est nécessaire d’avoir la capacité exigée pour
accomplir l’acte envisagé. Il s’agit de vérifier la capacité de jouissance et la
capacité d’exercice. La capacité de jouissance est la possibilité d’être
titulaire de droits. La capacité d’exercice est la faculté d’exercer par soi-
même librement les droits dont on est titulaire
Le principe est celui de la capacité car toute personne peut contracter, si elle
n’en est pas déclarée incapable par la loi. L’incapacité d’exercice frappe
certaines personnes (mineurs, majeurs incapables) qui ne peuvent, sans
représentation ou assistance, mettre en œuvre les droits dont ils sont
titulaires.

1-3- L’objet
L’objet, c’est l’engagement du débiteur. C’est une chose qu’une partie
s’oblige à donner, à faire ou à ne pas faire. L’objet doit présenter un certain
nombre de qualité ; il doit exister, être déterminé ou déterminable et
être licite.
1-4- La cause
Toute obligation doit avoir une cause. Il faut cependant distinguer la cause
de l’obligation ou cause objective de la cause du contrat ou cause subjective.
La cause de l’obligation ou cause objective est la raison pour laquelle le
cocontractant assume son obligation. La cause du contrat ou cause
subjective sont les mobiles concrets qui ont animé chacune des parties.
Ces mobiles doivent être licites et conformes aux bonnes mœurs.
2-Les sanctions de l’inobservation des conditions de validité des
contrats
L’absence d’une condition de validité est sanctionnée par la nullité du
contrat. D’une part, nous avons la nullité relative qui est celle édictée afin
de protéger l’une des parties contractantes. Exemple: nullité pour incapacité,

Pour EFGT Page 47

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


nullité pour vice du consentement. D’autre part, il y a la nullité absolue qui
sanctionne les atteintes à l’intérêt général. Exemple: nullité pour objet ou
cause illicite.
Lorsque la nullité est prononcée par le juge, elle a un effet rétroactif c’est-à-
dire que le contrat est anéanti dès l’instant même où il a été conclu.
Il faut, en outre, distinguer la nullité de certaines expressions telles que
l’inopposabilité (elle sanctionne l’inobservation des conditions de publicité
du contrat), la résolution (elle sanctionne l’inexécution ou la mauvaise
exécution du contrat), la résiliation (elle supprime pour l’avenir un contrat
successif en raison de l’inexécution par l’une des parties de ses obligations),
l’inexistence (elle qualifie l’absence d’un élément essentiel de l’acte pour
qu’il soit efficace. Par exemple, le consentement).

LEÇON 3 : LES EFFETS DES CONTRATS


Objectif pédagogique : Connaitre les effets des contrats.
Il s’agit de voir les effets des contrats entre les parties et à l’égard des
personnes autres que les parties.

1- Les effets des contrats entre les parties


Le principe de la force obligatoire des contrats est l’un des aspects de celui
plus général de l’autonomie de la volonté. Ce principe a en outre un
fondement moral. Il est commandé par la nécessité d’assurer la sécurité des
transactions. Selon l’article 1134 du code civil : « Les conventions
légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. ». Le
contrat s’impose donc aux parties qui l’ont signé, au juge et au législateur.
Aux parties : Le contrat a force de loi. Les parties étant liées par le
contrat, elles ne peuvent être déliées que par un nouvel accord. Le droit de
résiliation unilatérale ne peut être exercé que dans des cas exceptionnels.
Au juge: En cas de litige, il ne peut modifier le contrat dont les clauses
sont claires, même s’il est déséquilibré.
Au législateur: Une nouvelle loi n’est pas rétroactive, sauf
exceptions. Elle ne s’applique pas aux contrats en cours.

2- Les effets des contrats à l’égard des personnes autres que les
parties
Les tiers n’ont pas signé le contrat. Celui-ci n’a pas d’effet sur eux. Il peut
seulement leur être opposable et servir de preuve à leur encontre. On dit
alors que le contrat a un effet relatif vis-à-vis des tiers.
Les contrats passés n’ont donc aucun effet direct ou indirect à l’égard des
personnes totalement étrangères aux parties qui forment le groupe des tiers.
Cependant, le contrat peut avoir des effets sur certains tiers particuliers. Ce
sont:
Les héritiers: ils continuent la personne du défunt et deviennent
titulaires de ses droits et débiteurs de ses obligations.
Les créanciers chirographaires: Ils subissent indirectement les
effets des contrats passés par leur débiteur. Ces contrats leur profitent ou
Pour EFGT Page 48

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


leur nuisent dans la mesure où ils ont pour conséquence un accroissement
ou une diminution de son patrimoine.
Les ayants-cause à titre particulier: Ils reçoivent de leur auteur le
droit tel qu’il existait dans son patrimoine ; ce droit est par suite affecté par
les contrats passés par lui antérieurement à la transmission et qui
l’intéresseraient directement.
3- La stipulation pour autrui
Les parties ont la possibilité de créer des droits au profit des tiers en incluant
dans le contrat une stipulation pour autrui. Par cette institution et sans
aucune intervention de sa part, un tiers devient créancier de l’une d’elles
appelée promettant, à la suite d’un engagement inclus dans le contrat
qu’elle a conclu avec l’autre qui est le stipulant.
Les principales applications de la stipulation pour autrui se rencontrent dans
le contrat d’assurance sur la vie et le contrat de transport. Par exemple, une
personne vend un ordinateur pour 300.000 FCFA. Elle désire donner à un ami
une somme de 100.000 FCFA. A cet effet, il est stipulé que l’acquéreur prend
l’engagement de verser à cette personne la somme de 100.000 FCFA par
paiements successifs, aux échéances fixées. Ainsi, sans être intervenu dans
le contrat et peut-être à son insu, l’ami, personne étrangère aux parties,
devient créancier de cette somme. Dès le moment même de la conclusion du
contrat, un droit de créance vient de naître à son profit, en vertu d’une
stipulation contenue dans le contrat de vente. L’acheteur qui est son
débiteur est appelé le promettant ; le vendeur grâce auquel il est devenu
créancier est le stipulant; lui-même enfin qui bénéficie de la stipulation est
appelé le tiers bénéficiaire.

LEÇON 4 : L’INEXECUTION DES CONTRATS ET LA RESPONSABILITE


CONTRACTUELLE
Objectif pédagogique : Connaitre les conséquences liées à
l’inexécution des contrats.
Lorsqu’une des parties à un contrat ne respecte pas ses engagements,
elle est tenue, selon les principes de la responsabilité civile, de réparer le
dommage qu’elle a causé à l’autre partie. C’est la responsabilité
contractuelle.

1- Les cas d’inexécution du contrat


Il y a inexécution d’un contrat dans les hypothèses suivantes:
- En cas d’inexécution d’une obligation de faire ou de donner ;
- En cas de violation d’une obligation de ne pas faire ;
- En cas de retard dans l’exécution d’une obligation.
L’inexécution doit être établie par le contractant subissant les
conséquences de l’inexécution c’est-à-dire le créancier. La preuve de la
seule absence du résultat promis (obligation de résultats) ou celle de
l’insuffisance des moyens mis en œuvre (obligation de moyen) suffit.

Pour EFGT Page 49

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


2- Les conséquences de l’inexécution d’un contrat : la
responsabilité contractuelle
L’inexécution ou le retard dans l’exécution d’une obligation résultant d’un
contrat met en jeu la responsabilité contractuelle du débiteur. On parle de
responsabilité contractuelle à deux conditions que sont l’existence d’un
contrat entre l’auteur et la victime du dommage et le manquement à une
obligation qui doit résulter du contrat. Aussi, dès que les éléments
constitutifs de la responsabilité contractuelle sont réunis, cela entraîne une
obligation de réparer le dommage qui en résulte.
2-1- Les éléments de la responsabilité contractuelle
La responsabilité n’existe que si celui qui est poursuivi comme responsable a
causé un préjudice ou un dommage. II faut, en outre qu’il puisse être
reproché au débiteur de ne pas avoir exécuté son obligation, c’est la faute. II
est enfin nécessaire que le préjudice soit la conséquence directe de cette
faute. En clair, préjudice, faute du débiteur et lien de causalité entre la faute
et le préjudice, sont les trois éléments constitutifs de la responsabilité
contractuelle.
2-2- L’obligation de réparer le préjudice
La réparation est constituée par les dommages et intérêts compensatoires
(préjudice résultant d’une inexécution) et par les dommages et intérêts
moratoires (préjudice résultant du retard dans l’exécution). Les dommages
et intérêts sont fixés par le juge ou par les parties quand elles insèrent une
clause pénale dans leur accord et quelque fois par la loi. En dehors des
clauses pénales, les parties peuvent en principe établir des conventions de
non responsabilité et de limitation de responsabilité. La condamnation à
verser des dommages et intérêts peut être écartée en cas de force majeure
ou d’une autre cause d’exonération.

CHAPITRE 2 : LA RESPONSABILITE CIVILE DELICTUELLE

LEÇON 1 : LA NOTION DE RESPONSABILITE CIVILE DELICTUELLE


Objectif pédagogique : Connaitre les notions de la responsabilité
civile.
1- La définition de la responsabilité civile délictuelle
Au plan du droit, la responsabilité se définit comme l’obligation de réparer le
dommage causé à autrui. A cet égard, il y a lieu de distinguer entre la
responsabilité pénale et la responsabilité civile, et entre la responsabilité
civile contractuelle et la responsabilité civile délictuelle.
2- La distinction des différents types de responsabilité
Nous avons :
La responsabilité pénale : c’est celle qui est engagée lorsqu’une
personne a commis une infraction aux lois. Les sanctions consistent en une
amende ou une peine de prison.
La responsabilité civile : quand elle est établie, oblige à réparer les
dommages causés à autrui par le versement d’une somme d’argent

Pour EFGT Page 50

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


équivalent au préjudice subi. Il arrive que quelqu’un commette à la fois une
faute pénale et une faute civile. Il encourt les deux sanctions, pénale et
civile, et doit rendre des comptes à la société et à la victime.
La responsabilité civile contractuelle suppose un dommage subi
par un contractant du fait de l’inexécution d’une obligation contractuelle. Au
contraire, la responsabilité civile délictuelle sanctionne les dommages nés en
dehors de l’exécution d’un contrat.

LEÇON 2 : LES DIFFERENTS CAS DE RESPONSABILITE CIVILE


DELICTUELLE
Objectif pédagogique : Identifier les différents cas de responsabilité
civile.
Selon l’article 1384 du code civil, « on est responsable non seulement du
dommage que l’on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est
causé par le fait des personne dont on doit répondre ou des choses que l’on
a sous la garde. » Ce texte fait apparaître trois cas de responsabilité civile
délictuelle et quasi-délictuelle.
1- La responsabilité civile délictuelle du fait personnel
Cette responsabilité a pour siège les articles 1382 et 1383 du code civil. Aux
termes de l’article 1382 du code civil : « Tout fait quelconque de l’homme
qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé
à le réparer. ». L’article 1383 du code civil quant à lui stipule que :
« chacun est responsable du dommage qu’il a causé, non seulement par son
fait, mais encore par sa négligence ou par imprudence. » La faute délictuelle
ou quasi délictuelle se présente comme un manquement à une règle de
conduite selon laquelle chacun doit se comporter en homme prudent et
diligent. Cette faute peut être commise même dans l’exercice d’un droit; elle
peut aussi consister dans une abstention comme un acte. Par exemple, un
employeur peut rompre un contrat à durée indéterminée le liant à un
ouvrier, mais s’il le fait sans motif, il engage sa responsabilité.
Pour que la responsabilité soit retenue, trois éléments doivent être
réunis que sont une faute qui peut être intentionnelle (délit) ou non
intentionnelle (quasi-délit), un dommage (ou préjudice) et un lien de
causalité entre la faute et le dommage.
2-La responsabilité civile délictuelle du fait d’autrui
Les parents répondent du fait de leur enfant mineur non émancipé, habitant
avec eux. La victime du dommage causé par l’enfant n’a pas à prouver une
faute de la part des parents.
En effet, l’article 1384 a édicté à leur égard une présomption de faute : « On
est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son propre
fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit
répondre ». Cette présomption tombe devant la preuve contraire par laquelle

Pour EFGT Page 51

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


les parents montreront qu’ils n’ont commis aucune faute de surveillance et
ont donné une bonne éducation à leur enfant.
Les artisans répondent du fait de leurs apprentis en ce qui concerne le
dommage causé par ces derniers pendant le temps où ils sont sous leur
surveillance. Comme les parents, ils sont présumés en faute et la
présomption tombe devant la preuve de l’absence de faute. Les
commettants sont responsables du fait de leurs préposés. La victime doit
apporter la preuve d’un préjudice causé par le préposé dans l’exercice de
ses fonctions et celle d’une faute commise par ce dernier. Le commettant ne
peut échapper à sa responsabilité même en apportant la preuve qu’il n’a pas
commis de faute.

3-La responsabilité du fait des choses, des animaux et des


bâtiments
La responsabilité du fait des choses et des animaux pèse sur le gardien. Cela
est tiré de l’article 1384 qui dispose qu’on est responsable du dommage
causé par le fait « des choses que l’on a sous sa garde ». Le gardien est celui
qui a un pouvoir de commandement correspondant à l’usage, au contrôle, à
la direction de la chose ou de l’animal.
La victime n’a à prouver que le préjudice subi est dû à l’intervention de la
chose. Le gardien ne peut échapper à sa responsabilité qu’en apportant la
preuve d’une cause étrangère imprévisible et insurmontable.
La responsabilité du fait des bâtiments est tirée de l’article 1386 qui indique
que « Le propriétaire d’un bâtiment est responsable du dommage causé par
sa ruine, lorsqu’elle est arrivée par une suite du défaut d’entretien ou par le
vice de sa construction ». La mise en œuvre n’exige pas de la victime la
preuve d’une faute du propriétaire de l’immeuble, mais seulement que celle-
ci établisse que la ruine de cet immeuble a eu pour cause le vice de
construction ou le défaut d’entretien. Le propriétaire pourra s’exonérer de sa
responsabilité de plein droit que s’il prouve que ce dommage est dû à une
cause étrangère qui ne peut lui être imputée.

CONTROLE DE CONNAISSANCES
1) Qu’est-ce qu’une obligation ?
2) Quelle est la différence entre une obligation légale et une obligation
morale ?
3) Quels sont les caractères de l’obligation ?
4) Quels sont les différents types d’obligations ?
5) Quelle est la différence entre une obligation de moyen et une
obligation de résultat ?
6) Quels sont les différents types de contrats :
- Selon les conditions de formation
- Selon le contenu
- Selon la durée

Pour EFGT Page 52

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS


7) Enumérez les conditions de formation et les conditions de validité des
contrats ?
8) Quels sont les éléments qui concourent à la formation du
consentement ?
9) Quels sont les vices du consentement
10) Définissez les notions suivantes :
- Le dol
- La violence
- L’erreur
11) Définissez les expressions suivantes :
- La gestion d’affaires
- L’enrichissement sans cause
- L’obligation contractuelle
- La lésion
12) Qu’est-ce qu’une obligation de donner ?
13) Qu’est-ce que l’action en nullité ? Et quelle est la différence entre
la nullité relative et la nullité absolue ?
14) Définir les notions suivantes :
- L’inopposabilité
- La résolution
- La résiliation
15) Quel est le principe qui énonce l’effet relatif des contrats ? ce
principe est-il absolu ? Dans la négative, énoncez la règle qui fonde
l’exception !

Pour EFGT Page 53

COURS DE DROIT CIVIL 1èreANNEE BTS

Vous aimerez peut-être aussi