0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
40 vues45 pages

Cours D'électrocinétique

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1/ 45

CHAPITRE I

LE COURANT ELECTRIQUE : LOI D’OHM

1-1 LE COURANT ELECTRIQUE


1-1-1) Vecteur densité de courant
Lorsqu’on établit une différence de potentiel entre deux points d’un conducteur, celui-ci
n’est plus en équilibre électrostatique. Sous l’action du champ électrique créé par la d.d.p., il y
a un déplacement de porteur de charges dans une direction privilégiée : dans le sens du champ
électrique pour les porteurs de charges positives et dans le sens inverse pour les porteurs de
charges négatives. Ce mouvement ordonne est appelé courant électrique.
Considérons un point P du conducteur. Soient  la densité volumique des porteurs de charges

mobiles au voisinage de P et V la vitesse moyenne de ces porteurs de charges. La quantité


d’électricité qui traverse l’élément de vecteur surface dS centré en P entre les instants t et t+dt
est la charge contenue à l’instant t dans un cylindre oblique de génératrice Vdt et de section
  d 2q  
dS . On a d 2 q  VdtdS .  VdS est donc le flux du vecteur
dt
J  .V (A / m2 )

dS
appelé vecteur densité de courant. Si n est la concentration des
porteurs de charges mobiles, ce vecteur devient J  nqV .
L’intensité du courant traversant une surface S donnée, fermée
ou non, est donc dq  
Vdt I   JdS
dt S

1-1-2 Différentes distributions de courant

 Densité volumique de courant

La densité de courant qui vient d’être introduite est une densité volumique de courant au
même titre qu’a été introduite en électrostatique une densité volumique de charges. On
rappelle que la densité volumique de courant s’écrit :
j  v
où  est la densité volumique de charges mobiles et v la vitesse moyenne de ces charges
mobiles.

- 37 -
 Densité surfacique de courant

Dans certains cas, les courants sont confinés au voisinage d’une surface S d’épaisseur e
faible devant les autres dimensions du problème. Il est alors souvent souhaitable de considérer
une densité surfacique de courant telle que :

 
j S  lim j .e
e0
e
ou encore j S   jdl  j .e en intégrant sur l’épaisseur si on peut supposer que la densité de
0
courant est constante sur l’épaisseur.
En effet, l’intensité du courant à travers la surface dS est :
dI  j dS  j .edl.u  j S .dl.u
On en déduit l’expression pour e faible
j S  j .e
qui est l’expression au premier ordre de la densité surfacique de courant définie plus haut par
une limite quand e tend vers 0. On note que le vecteur unitaire u est lié à la surface orientée et
qu’il est donc perpendiculaire à dl. La densité surfacique de courant js s’exprime en A.m−1.
Cette modélisation introduit des discontinuités qui peuvent être « résolues » en réintroduisant
l’épaisseur de la surface comme cela a été vu en électrostatique à propos de la densité
surfacique de charges.

Densité surfacique de courant

 Densité linéique de courant

Il existe également des cas où les courants sont localisés le long d’un fil qui est alors un tube
de courant de faible section. Le volume élémentaire peut s’exprimer par :
d  dl.S

Densité linéique de courant

- 38 -
On en déduit l’expression du courant élémentaire :
jd  j .( dl dS )
Dans le cas d’un tube de courant, ces vecteurs j , dl et S sont colinéaires donc on peut
intervertir leurs positions relatives dans l’expression précédente :
jd  ( j .S ).dl  I dl
Soit I  j .S
Ceci correspond à une modélisation linéique qui sera très souvent utilisée. Ce sera la seule
modélisation considérée dans la suite du cours de première année.

 Cas d’une charge en mouvement

Pour une particule de charge q en mouvement à la vitesse v , la densité de courant


s’obtient directement à partir de la recherche de la quantité de charges qui traversent la
surface dS entre les instants t et t + dt.
La quantité qv remplace ici I dl .
On utilisera notamment ce résultat pour exprimer le courant lié au mouvement d’un électron
autour du noyau décrit dans le cadre d’un modèle classique (l’électron décrit une orbite
circulaire).

Remarque : Dans les conducteurs métalliques  < 0. Le courant sera orienté dans le sens

opposé au déplacement des électrons. Le sens du courant est donné par le vecteur J orienté
dans le sens des potentiels décroissants.
1-1-3) Cas du courant continu
En régime dit stationnaire (mais non statique), J est défini en chaque point du
conducteur et est indépendant du temps, le courant est dit continu. J définit un champ de
vecteurs auquel on associe des lignes et tubes de courant. Les lignes de courant sont les
trajectoires des porteurs de charges et le tube de courant est formé par l’ensemble des lignes
de courant s’appuyant sur un contour fermé.
Soient  le volume d’un conducteur limité par la surface fermée S,  la densité

volumique des porteurs de charges mobiles de vitesse moyenne V . La charge totale Q dans le
volume s’écrit : Q   σdV .
(V)

En raison du principe de conservation de charges on écrit que le taux de variation de charges


dQ dρ
dans  , soit    dV (la charge contenue dans dV diminue), est égale au taux de
dt (V)
dt

variation des charges lié au phénomène de transport de charges par le courant d’intensité I, (il

- 39 -
dQ'   
s’agit de la charge qui sort de la surface S du conducteur) soit  I   JdS   divJ dV .
dt S
(V)

dρ   dρ
On en déduit que ( V ) dt ( V )
dV  div J dV  ( V ) (divJ 
dt
)dV  0 soit :


divJ  0
t

Cette relation est la forme locale du principe de conservation des charges où désigne la
densité locale des charges mobiles. On utilise la dérivée de  car a priori  dépend du temps et
des coordonnées du point considéré.
En régime permanent, J , I et  sont indépendants du temps, l’équation de conservation de
charges devient :
divJ  0

ce qui veut dire que le flux du vecteur densité de courant est conservatif et donc il est le même
à travers toutes sections d’un tube de courant.

1-2 LOI D’OHM EN REGIME PERMANENT


1-2-1) Loi d’Ohm locale
Dans un conducteur passif où circule un courant électrique ( J , I) chaque porteur de

charge q est soumis à une force électrostatique f S  qE et une force f J qui ralentit le

porteur. f J est due aux collisions du porteur avec les constituants du réseau cristallin. C’est

une force analogue à une force de frottement fluide qui est exprimée par f J  kV où V est la
vitesse du porteur et k le coefficient de frottement. Comme dans tous les phénomènes de
frottement, le travail des forces f J se transforme en chaleur.

Pour un porteur, la relation fondamentale de la dynamique s’écrit: f J  f S  ma

dV dV
soit qE  kV  m . En régime stationnaire  O . Le porteur atteint la vitesse limite
dt dt
q q
V E , que l’on peut mettre sous la forme V   E , où   (m2/Vs) est appelée mobilité
k k
du porteur. La vitesse limite est atteinte au bout d’un temps  = m/k, appelé temps de
relaxation et elle est de l’ordre de quelques centièmes à quelques dixièmes de mm/s.

- 40 -
Considérons en régime permanent un paquet de porteurs de charges. La densité de
nq 2 nq 2
courant J  V  nq E  E . On pose   (S/m).  est appelé conductivité du
k k
1
milieu. On définit également   (m) , la résistivité du milieu. Pour des températures pas

trop élevées    0 (1   ) où  est la température en degré Celsius. La conductivité est une

grandeur locale positive. et  sont caractéristiques du matériau conducteur et dépendent de


la température. En résumé, lorsqu’un courant électrique est dû au déplacement de m espèces
de porteurs de charges, la densité de courant s’écrit :

n
J   ni q i V i
i 1

où ni , qi et Vi sont respectivement les concentration, la charge et la vitesse de l’espèce i de

porteurs. Si i désigne la mobilité du i-ième porteur, on a :


 n 
J    ni q i μ i  E
 i 1 
Qui peut se mettre sous la forme

J E

En un point du conducteur on a cette relation exprime la loi d’Ohm locale ou loi d’Ohm

microscopique. Dans un milieu homogène et pour des valeurs pas trop élevées du champ E ,
 (ou ) est constant : le conducteur est ohmique ou linéaire.
1-2-2) Résistance d’un conducteur
Soit un conducteur ohmique aux bornes duquel on applique une d.d.p. V1 – V2 donc un
champ électrique et une densité de courant J   E . Pour un régime permanent donné le
courant qui traverse le conducteur est donné, quelle que soit sa section (S) choisie, par :

I   JdS    EdS
S S

- 41 -
A1
Par ailleurs V1  V2   Edl . Si l’on multiplie E par un scalaire  quelconque la d.d.p.
A2

V1 – V2 est multipliée par . Il en est de même du courant I. Donc la d.d.p. et le courant sont
proportionnels. Il existe donc un scalaire R caractéristique du conducteur, tel que

V1 – V2 =RI

Cette relation exprime la loi d’Ohm macroscopique pour un conducteur passif et elle définit la
résistance, notée R, de ce conducteur. R est fonction de la , de la température et de la forme
A2
 
 Ed l
du conducteur ; elle s’exprime en Ohm (). On peut également écrire que R 
A1
 
 dS
S
J

1
On définit également la conductance du conducteur par G = (S) qui s’exprime en siemens.
R
1-2-3) Etude d’une portion de circuit comprenant plusieurs conducteurs
résistifs : résistance équivalente.
Pour appliquer la loi d’Ohm à une portion de circuit comprenant plusieurs conducteurs il
faut pouvoir remplacer l’ensemble de ces conducteurs par la résistance qui leur est
équivalente, c’est-à-dire la résistance qui, parcourue par le même courant que l’ensemble,
produit la même d.d.p.
1-2-3-1) Montage série ; Pont Diviseur de Tension (PDT)
Soient trois résistances R1, R2 et R3 montées bout à bout dans un circuit sous une tension
VA – VB et parcourues par un courant I.
I R1 R2 R3
A B

VA-VB

La tension aux bornes de l’ensemble est donnée par :


VA  VB  R1 I  R2 I  R3 I  ( R1  R2  R3 ) I que l’on peut mettre sous la forme
VA  VB  Réq I avec R  R  R  R . De façon générale lorsque n résistances sont montées
éq 1 2 3
en série, la résistance équivalente :

n
Réq   Ri
i 1

- 42 -
La tension aux bornes de la i-ième résistance s’écrit Vi = RiI. En exprimant le courant à partir
de la tension aux bornes de l’ensemble, on obtient la relation, appelée formule du Pont
Diviseur de Tension :

Ri
Vi  V A  VB  n

R i
i

1-2-3-2) Montage parallèle : Pont Diviseur de Courant (PDC)


Soit trois conducteurs de résistances R1, R2 et R3, montés en parallèle.

I1 R1

I2 R2
A B
I3 R3

VA -VB

Il découle du caractère conservatif du courant que le courant principal I entrant au point A est
égal à la somme des courants dérivés sortant du point A : I= I1+ I2 + I3. La tension aux bornes
 1 1 1  VA VB
de ensemble s’écrit VA  VB  R1 I1  R2 I 2  R3 I 3  I  VA VB      avec
 R1 R2 R3  R éq

1 1 1 1 3
   ou G   G .
R R1 R2 R3 éq i
éq i 1

De façon générale lorsque n résistances sont montées en parallèle, la résistance équivalente


Réq est telle que

1 n 1 n
 ou Géq   Gi
Réq i 1 Ri i 1

Le courant qui circule dans la i-ième résistance est donné par la relation appelée formule du
Pont Diviseur de Courant. :

Réq Gi
Ii  I ou Ii  I
Ri Géq

- 43 -
Remarques :
 Notion de « masse »
La « masse » dans un montage, est la borne dont le potentiel est pris comme potentiel de
référence. Dès lors, le potentiel de chacune des autres bornes est un potentiel relatif qui
exprime la d.d.p. entre la borne considérée et la borne de référence.
 Notion de court-circuit (cc) et de circuit ouvert (co)
- Un cc est réalisé entre deux bornes M et N d’un montage lorsque ces bornes sont
reliées par un fil conducteur de résistance nulle (RMN = 0)  VM – VN = 0.
- Un circuit ouvert est réalisé entre deux bornes M et N d’un montage lorsqu’il n’y a
aucune liaison directe entre ces bornes, ce qui entraîne l’annulation du courant entre
ces bornes IMN = 0 (RMN =∞).
1-2-3-3) Relation entre capacité et résistance
Soit un condensateur de capacité C dont l’espace inter-armature est rempli d’un
diélectrique de permittivité absolue  et de conductivité . Soient Q la charge du
condensateur, V1-V2 la différence de potentiel entre ses armatures. D’après le théorème de
  Q 1
Gauss si S est la surface fermée entourant l’armature interne on a : ( S ) dS     C V1  V 2  .
E

    
L’intensité du courant qui traverse S : I   JdS    EdS  C V1  V 2  . On en déduit
(S) (S)

V V
1 2  R   . On a donc :
I C

 
R=  RC 
C 

- 44 -
CHAPITRE II

ENERGIE ELECTROCINETIQUE : LOI D’OHM GENERALISEE

2-1 DEFINITIONS
Un dipôle électrocinétique est un ensemble de conducteurs ayant deux bornes A et B. Il
peut être constitué d’un élément simple, par exemple une résistance, une bobine, un
condensateur, ou d’un ensemble d’éléments simples ou encore de systèmes plus complexes
tels que les moteur, dynamo, galvanomètre, haut-parleur.

I A

Dipôle
VA-VB

B
C’est uniquement par ses bornes que se fait le couplage électrique. En fonctionnement le
dipôle est caractérisé par deux grandeurs :
 L’intensité I du courant qui le traverse et qui, en régime permanent est le même à
l’entrée A et à la sortie B.
 La tension VA – VB entre ses bornes.
Le dipôle peut être passif ou actif.
2-1-2) Dipôles passifs
Les dipôles passifs transforment l’énergie électrique en énergie calorifique (les
résistances mortes) ou l’emmagasinent, soit sous forme électromagnétique (les bobines), soit
sous forme électrostatique (les condensateurs). Dans les cas du condensateur et de la bobine,
l’énergie est emmagasinée avec des pertes sous forme de chaleur. Là également ces pertes
sont modélisées par une résistance de perte. Dans le dipôle passif la seule énergie qui apparaît
est de type calorifique. Dans tout ce qui suit les dipôles passifs auxquels nous nous
intéresserons seront purement résistifs.
2-1-1) Dipôles actifs
Un dipôle actif peut en principe :
 transformer une énergie quelconque (chimique, mécanique, solaire, nucléaire,…) en
énergie électrique susceptible d’être transmise aux circuits extérieurs d’utilisation.
Cette transformation est accompagnée toujours de pertes d’énergie sous forme de
chaleur à l’intérieur du dipôle.

- 45 -
 transformer l’énergie électrique en une autre énergie utilisable (chimique, mécanique,
radiative,…). Là encore la transformation est accompagnée de pertes d’énergie sous
forme de chaleur à l’intérieur du dipôle.
Dans les deux cas (dipôles actifs et dipôles passifs) les pertes d’énergie sont modélisées par
une résistance de perte.
Dans le dipôle actif, l’énergie est transformée en deux autres énergies :
 une énergie calorifique WF par effet joule.
 une énergie W’ non calorifique.
L’énergie totale transformee s’écrit : WT = WF + W’
Cette relation montre que contrairement au dipôle passif, dans un dipôle actif il existe
nécessairement une force Fm opposée à FS et dont le travail est égal W’. Dans un tel dipôle on
   
a en régime permanent : FS  Fm  FJ  O

L’existence du champ de force Fm dans un dipôle actif conduit à définir dans un tel élément,

un nouveau champ électrique par la relation Fm  qEm . Em est appelé champ électromoteur.
Le champ électromoteur est une propriété caractéristique du dipôle actif. Il n’a pas une origine
électrostatique et ne dérive pas d’un potentiel. Le champ électrique dans un conducteur actif
s’écrit :

E = ES  Em

c’est-à-dire la somme d’un champ électrostatique dû à des charges fixes et d’un champ
électromoteur dû à des phénomènes propres au dipôle actif.

2-2 LOI DE JOULE


Au chapitre précédent on a montré que lorsqu’un conducteur est parcouru par un courant,
chaque porteur de charge mobile est soumis à une force de frottement FJ . Le passage du
courant dans le conducteur est donc accompagné d’un dégagement de chaleur : c’est l’effet
Joule et FJ est appelée force de Joule. Soit dWF l’énergie calorifique produite par le porteur
dans son déplacement : dWF. = - dWJ. Si n désigne la densité des porteurs de charge, l’énergie
produite par effet joule et par unité de volume dωF = nkV2dt.

- 46 -
dωF q
La puissance volumique dissipée P   nkV 2 or en régime permanent V = E et
dt k

nq 2 nq2 2
σ donc P = E = σE 2 soit :
k k

J2
P = σE 2 = = γJ 2 (W/m3 )
σ
.
Ces relations expriment la forme locale de la loi de Joule. Dans le cas d’un conducteur passif
en régime permanent FS  FJ  O . On a dWS + dWF = 0 d’où dWS = - dWJ = dWF. Donc
l’énergie électrique reçue par le porteur de charge (dWS) est intégralement perdue sous forme
de chaleur (dWF). Si R désigne la résistance du conducteur, I le courant qui le traverse et V la
tension entre ses bornes, on a V= R I. Si t est la durée de passage du courant dans le
conducteur, la quantité d’électricité qui subit la chute de tension V est Q = It. L’énergie
dissipée correspondante WF = VQ soit donc :

WF  RI 2t (J)

Cette relation exprime la loi de Joule macroscopique. La puissance dissipée

P  RI 2 (W)

2-3 ENERGIE ET PUISSANCE MISES EN JEU DANS UN ELEMENT DE CIRCUIT


Un circuit électrique est constitué d’un ensemble de dipôles formant un parcourt fermé.
Au passage du courant dans un dipôle de la borne A vers B (pris comme sens conventionnel
du courant), l’énergie échangée par le dipôle pendant un temps dt avec les éléments extérieurs
s’écrit :
dW= (VA – VB) dQ
En régime permanent, l’intensité du courant I étant la même à l’entrée A et à la sortie B, le
dipôle reçoit en A une charge dQ égale à celle qu’il perd en B : dQ = Idt. L’énergie échangée
par le dipôle devient dW = (VA – VB) I dt et la puissance correspondante P = (VA – VB) I est
appelée puissance électrocinétique. Cette puissance n’est que l’un des termes du bilan
énergétique du dipôle. En régime permanent le dipôle ne peut pas accumuler d’énergie. Le
bilan énergétique total doit être nul. Donc si P > 0 cette énergie doit se trouver sous d’autres
formes. On dit que le dipôle est un récepteur. Le courant circule alors dans le sens des
potentiels décroissant.

- 47 -
Inversement si P < 0 les porteurs de charges qui traversent le dipôle gagnent de l’énergie : le
dipôle est dit générateur. Le courant circule alors dans le sens des potentiels croissant.
2-3-1) Energie reçu par dipôle ’’récepteur’’
Soit un élément de circuit compris entre deux surfaces équipotentielles S1 et S2, de
potentiels respectifs V1 et V2, parcouru par un courant I allant de S1 vers S2 dû à des porteurs
de charge q > 0.

++ + + ----
+ -
+ -
I + q ES - (S2, V2)
+ -
+
 -
(S1, V1)
+
V -
+ -
++ + + ----

Récepteur

Dans ce conducteur règne un champ électrostatique ES dû aux charges fixes reparties sur les

surfaces du conducteur. Sous l’action du champ de force électrostatique FS , les porteurs se

déplacent dans le conducteur. Lorsqu’un porteur passe de S1 à S2 le travail de la force FS

 = q (V1 – V2) qui est transféré au conducteur. Au bout d’un temps t le conducteur est
traversé par une quantité d’électricité Q = It. Il reçoit une énergie totale WT = Q (q (V1 – V2)
égale à la somme des travaux des forces électrostatiques appliquées à tous les porteurs de
charges qui l’ont traversé. WT est l’énergie électrostatique perdue par les porteurs de charges
mobiles en allant de S1 à S2. Le conducteur étant un récepteur il reçoit par définition une
énergie positive WT > 0  V1 > V2. Le champ électrostatique ES et donc la force FS sont

dirigés de S1 vers S2. En posant V = V1 – V2, l’énergie reçue s’écrit WT = VIt. Dans le cas du
récepteur actif cette énergie se transforme :
 en chaleur par effet Joule WF  RI 2t (J) R étant la résistance du conducteur.
 en une autre forme d’énergie W’ non calorifique. On a alors WT = WF + W’.
W
En régime stationnaire la puissance P = T  VI . Dans le récepteur actif :
t
 les forces Fm et FJ sont opposées au déplacement des porteurs de charge mobiles.

 c’est la force FS qui assure le déplacement des porteurs de charge mobiles de S1 vers
S2.

- 48 -
2-3-2) Energie fournie par un dipôle ’’générateur’’
Considérons un élément de circuit compris entre deux surfaces équipotentielles S1 et S2,
portées respectivement au potentiels respectifs V1 et V2, parcouru par un courant I allant de S1
vers S2 dû à des porteurs de charge q > 0 et fermons le circuit avec un récepteur.

Récepteur

++ + + ----
+ -
+ - I
+ Fm ES FJ FS - (S1, V1)
+ -
+ -
(S2, V2) q
+ -
+ -
++ + + ----
Générateur

Dans le récepteur le courant circule dans le sens des potentiels décroissant, donc V2 > V1 et
donc à l’intérieur du générateur le courant circule dans le sens des potentiels croissant.
On déduit de ce qui précède :
 que les forces FS et FJ sont opposées au déplacement des porteurs de charge mobiles.

 que c’est la force Fm qui assure le déplacement des porteurs de charge mobiles de S1
vers S2.
Par ailleurs l’énergie reçue par le récepteur WT = Q (V2 – V1) où Q est la quantité d’électricité
qui l’a traversé au bout d’un temps t. WT est l’opposée du travail des forces FS appliquées aux
porteurs de charge qui ont traversé le générateur ; c’est l’énergie électrostatique reçue par ces
porteurs dans le générateur, c’est-à-dire l’énergie qu’il a fallu dépenser pour les faire passer
du potentiel V1 de S1 au potentiel V2 de S2. Le générateur est donc un élévateur de potentiel,
c’est une source d’énergie appelée générateur de tension.
Par définition WT est l’énergie fournie par le générateur. Si on pose V = V2 – V1, on obtient :
WT = Vit et P = VI

2-4 CHAMP ELECTROMOTEUR ET F.E.M D’UN ELEMENT DE CIRCUIT ACTIF


Considérons un conducteur actif limité par deux surfaces équipotentielles S1 et S2 de
potentiels respectifs V1 et V2, de résistance R et parcouru par un courant I allant de S1 vers S2
dû à des porteurs mobiles de charge q > 0. Sous l’action des forces FS , FJ et Fm , ces

porteurs se déplacent en régime permanent avec une vitesse V telle que FS  Fm = -FJ .

- 49 -
Pour un porteur allant de S1 à S2 on a :
S2 S2 S2
 S
F (M)d M +  m
F (M)d M +  FJ (M)d M = 0
S1 S1 S1
S2 S2 S2
q  ES (M)d M + q  Em (M)d M +  FJ (M)d M = 0
S1 S1 S1
S2 WJ
 FJ (M)d M = Q où WJ est la somme des travaux des forces de Joule
S1
q

pendant un temps t tel que Q = It. La circulation du champ électrostatique ES de S1 à S2


S2
donne V1 -V2 =  ES (M)d M et la somme des travaux des forces FS , Fm et FJ devient
S1
S2 qWJ
: q(V1 -V2 )+ q  ES (M)d M + = 0 . Or WJ = - RI2t = - RIQ. On obtient finalement :
S1 Q

S2
V1 -V2 +  ES (M)d M - RI = 0 .
S1
S2
On pose E =  Em (M)d M . E est une grandeur caractéristique du conducteur actif appelée
S1
force électromotrice (f.é.m.). Elle s’exprime en volts. La définition de E permet d’écrire :
V1 -V2 + εE - RI = 0 .

où  rend compte du signe de l’intégrale du champ électromoteur Em et donc de l’orientation


de ce champ :
  = + 1 si Em est dans le sens du courant.
  = - 1 si Em est dans le sens contraire.
Après un temps t de circulation du courant, le bilan énergétique s’écrit :

(V1 -V2 )It + εEIt - RI 2t = 0

où :
 (V1 -V2 )It est la somme des travaux des forces FS . C’est l’énergie échangée entre
l’élément de circuit et l’extérieur : si V1 > V2 l’élément de circuit entre S1 et S2 reçoit

- 50 -
de l’énergie et se comporte comme un récepteur ; si V1 < V2 l’élément fournie de
l’énergie à l’extérieur et donc se comporte comme un générateur.
 εEIt est la somme des travaux des forces Fm . C’est l’énergie des porteurs de
charges. Cette énergie est produite ou consommée par l’élément de circuit.

 -RI 2t est la somme des travaux des forces FJ . C’est l’énergie perdue par les
porteurs par effet joule dans l’élément de circuit.

2-5 GENERATEURS ET RECEPTEURS


2-5-1) Les générateurs : bilan énergétique et loi d’Ohm

Dans un élément dit générateur c’est la force Fm = -FS - FJ qui est motrice. Le champ

électromoteur dans ce cas est orienté dans le sens du courant ( = + 1).


2
Posons V = V2 -V1 ; le bilan énergétique devient : -VIt + EIt - RI t = 0 on en déduit :

V = E - RI

Cette relation exprime la loi d’Ohm relative à un générateur de tension.


Dans l’équation bilan énergétique VIt est l’énergie fournie par le générateur à l’élément
récepteur monté entre ses bornes. EIt est l’énergie reçue par les porteurs de charges à la
2
traversée du générateur. EIt =VIt + RI t , ce qui veut dire que l’énergie reçue par les
porteurs mobiles qui traversent le générateur est égale à la somme de l’énergie fournie au
récepteur par le générateur et de l’énergie perdue par effet joule par ces porteurs à l’intérieur
du générateur. La puissance transformée par le générateur en puissance électrique P = EI.
Le bilan énergétique permet de définir le rendement électrique du générateur :
énergie fournie par le générateur au circuit extérieur VIt
η= = soit donc :
énergie fournie aux porteurs de charge mobiles EIT

RI
η = 1-
E

2-5-2) Les récepteurs : bilan énergétique et loi d’Ohm

Dans les éléments dits récepteurs c’est la force FS = -Fm - FJ qui est motrice. Le

champ électromoteur Em dans ce cas est orienté dans le sens contraire du courant ( = - 1.

- 51 -
2
Posons V = V1 -V2 ; le bilan énergétique devient : VIt - EIt - RI t = 0 . On en déduit

V = E+RI

Cette relation exprime la loi d’Ohm relative à un récepteur. E est souvent appelé force contre
électromotrice (f.c.é.m.).
Dans l’équation bilan énergétique VIt est l’énergie électrique reçue par le récepteur.

VIt = EIt + RI 2t ce qui veut dire que l’énergie reçue par le récepteur est égale à la somme
de l’énergie (EIt) perdue dans le récepteur par les porteurs mobiles sous l’action des forces
2
Fm et de l’énergie (RI t) perdue par les porteurs par effet joule à l’intérieur du récepteur.

C’est l’énergie EIt qui est transformée en une énergie non calorifique. La puissance
électrique transformée en une puissance autre que calorifique P =EI.
Là également le bilan énergétique permet de définir le rendement électrique du récepteur :
énergie fournie aux porteurs de chages mobiles EIT
η= = soit donc
énergie fournie au récepteur VIt

RI
η = 1-
V
Remarque :
i) Un appareil polarisé possède par construction des bornes fixes : par convention le
potentiel le plus élevé est noté (+) et le potentiel le plus bas est noté (-). Il peut
fonctionner :
 en générateur si le courant le traverse dans le sens des potentiels croissant et dans ce
cas il fournit de l’énergie au circuit extérieur.
 en récepteur si le courant le traverse dans le sens des potentiels décroissant et dans ce
cas il absorbe de l’énergie (batterie en charge).
ii) Un appareil non polarisé ne possède pas de bornes fixes. Il fonctionne en récepteur
quel que soit le sens du courant qui le traverse. Le récepteur, polarisé ou non, absorbe
de l’énergie car sa f.c.é.m. s’oppose au passage du courant qui se fait toujours dans le
sens des potentiels décroissant.
2-5-3) Electromoteur
On appelle électromoteur un élément de circuit parfait. Il possède une f.é.m. E et une
résistance interne nulle. La d.d.p. entre ses bornes vaut ± E. On le représente par un cercle
traversé suivant son diamètre par un segment de droite dont les extrémités sont ses bornes.

- 52 -
Une flèche, dessinée parallèlement au segment de droite au voisinage du cercle, indique le
potentiel le plus élevé et donc l’ordre des bornes pour obtenir une d.d.p. positive (+E). La
lettre E au voisinage du cercle indique la f.é.m.
Représentations de l’électromoteur

I
I

E E

Récente Ancienne
La d.d.p. aux bornes d’un électromoteur est indépendante du courant qui le traverse.
Un élément de circuit actif réel, générateur ou récepteur, est caractérisé par sa f. é.m. E (ou
f.c. é.m.) et sa résistance interne R. La loi d’Ohm relative à cet élément a montré qu’il est
équivalent à l’ensemble d’un électromoteur E en série avec une résistance R. On a donc les
représentations suivantes :
Représentations d’un appareil polarisé Représentation d’un Récepteur non polarisé

I
I
E
I
 I

E E’

(E’, R’)
R
R R’

Schéma électrique équivalent

Un récepteur non polarisé se comporte donc comme un générateur « fictif » opposé au courant
qui le traverse.
Il existe des sources d’énergie électrique qui débitent dans le circuit extérieur un courant
constant de court-circuit IN. On les appelle générateurs de courant. IN est également appelé
courant électromoteur (c.é.m.). Le courant débité par un générateur de courant parfait est
indépendant de la tension entre ses bornes, ce qui n’est pas le cas du générateur de courant
réel où il apparaît des pertes par effet joule qui sont modélisées par une conductance interne
GN. Ces générateurs sont schématiquement représentés par :

- 53 -
Schéma d’un générateur de courant idéal Schéma d’un générateur de courant réel
I

IN IN
IN

V
GN

Récente Ancienne

Une source réelle d’énergie peut donc être représentée de deux façons différentes. Suivant la
façon dont il fournit l’énergie au circuit extérieur elle sera représentée :
 soit sous la forme d’un générateur de tension (représentation de Thèvenin).
 soit sous la forme d’un générateur de courant (représentation de Norton).
Les deux représentations étant équivalentes pour une même source d’énergie, on établit
des relations de passage d’une représentation à l’autre : on écrit que le courant et la tension
dans une même charge d’utilisation doivent être les mêmes dans les deux représentations :
ETH 1
 pour le générateur de tension on a : V  ETH  RTH I  I   V
RTH RTH

 pour le générateur de courant on a : I  I N  G N V


Le courant qui traverse la charge étant le même on obtient par identification les relations de
passage :
ETH 1
IN  et G N 
RTH RTH

2-6 LOI D’OHM GENERALISEE


2-6-1) Associations des générateurs
2-6-1-1) Association en série
Soient m générateurs connectés en série, dans le même sens, et ayant respectivement
pour
 f. é.m. E1, E2, E3, …, Ei, …, Em
 résistances R1, R2, R3, …, Ri, …, Rm.
R1 R2 Rm
I

E1 E2 Em

- 54 -
Si I est le courant débité, la tension aux bornes de l’ensemble s’écrit :
V = (E1 - R1I)+(E2 - R2 I)+(E3 - R3 I)+.....+(Ei - Ri I)+....+(Em - Rm I) que l’on peut

mettre sous la forme V = (E1 + E2 + E3 +...+ Ei +...+ Em )-(R1 + R2 + R3 +.....+ Ri +....+ Rm )I .


Cette expression montre que l’ensemble se comporte comme un seul générateur, appelé
générateur équivalent :
m
 de f.é.m. E =  Ei
i=1

m
 résistance interne R =  Ri
i=1

Lorsqu’on monte en série des générateurs différents, c’est le moins performant qui
impose le courant de l’ensemble. Dans la pratique on ne monte en série que des générateurs
identiques. Si E est leur f.é.m. et R leur résistance, le générateur équivalent a pour
 f.é.m. ET = mE

 résistance interne RT = mR
2-6-1-2) Association en parallèle
Soient m générateurs identiques de f.é.m. E et de résistance R montés parallèle, c’est-à-dire
que leurs bornes de même signe sont reliées entre elles.
R1 E1

Ri
I Ei
R1 = …..= Ri….= Rm = R
Rm Em

I
Le courant principal I se partage en m courants dérivés de même intensité I ' = . La d.d.p.
m
I R
aux bornes de l’ensemble V = E - RI ' = E - R qui peut se mettre sous la forme V = E - I .
m m
Cette dernière relation montre que le générateur équivalent à pour
 f. é.m. ET = E

R
 résistance interne RT =
m
Les deux modes d’association ont des propriétés différentes :

- 55 -
 le montage en série donne un générateur équivalent de f.é.m. m fois plus grande que
celle de chaque générateur pris isolément. Il permet donc d’obtenir une d.d.p.
supérieur à celle produit par un seul générateur, par contre il ne modifie pas la limite
maximale du courant I débité, puisque ce courant traverse chacun des générateurs.
 Le montage parallèle conduit à un générateur équivalent ayant la même f.é.m. et la
même d.d.p. entre ses bornes que celles mesurées aux bornes de chaque générateur.
Par contre il multiplie par m la limite maximale I’ du courant débité par chaque
générateur. Ce montage ne modifie donc pas la tension, mais il permet d’obtenir un
courant plus intense que celui débité par un seul générateur.
Pour profiter des avantages des deux modes d’association, on adopte parfois une
association mixte, c’est-à-dire la mise en parallèle de q groupements de p générateurs
identiques montés en série.
R11 E11 R1j E1j R1P E1p
I’

Ri1 Ei1 Rij Eij RiP Eip


I I’

Rq1 Eq1 Rqj Eqj RqP Eqp


I’

p.E
I pR/q

p
V = pE - R
q
2-6-2) Généralisation
2-6-2-1) Conventions de signe
Le but des conventions est de donner un caractère algébrique au courant et à la tension.
Considérons un dipôle AB quelconque soumis à une tension V et parcouru par un courant I
pour lequel on a choisi un sens positif de circulation indiqué par une flèche entre les bornes A
et B. Comme initialement on ignore le sens réel du courant ainsi que le fonctionnement du
dipôle, on peut orienter la tension de deux façons différentes ; ce qui veut dire que la tension

- 56 -
peut être positive ou négative. Le calcul de la tension va donc se faire suivant le sens choisi et
indiqué par une flèche entre les bornes A et B du dipôle :
 si on choisi V = VA – VB, la flèche est orientée de B vers A. L’orientation du courant et
celle de la tension correspondent à la convention récepteur. Le courant et la tension
ont même signe si le dipôle est effectivement un récepteur (I > 0 pour V > 0 et I < 0
pour V < 0).
 si on choisi V = VB – VA, la flèche est orientée de A vers B. L’orientation du courant et
celle de la tension correspondent à la convention générateur. Le courant et la tension
on même signe si le dipôle est effectivement un générateur (I > 0 pour V > 0 et
I < 0 pour V < 0).
Mais on peut appliquer chaque type de convention à un récepteur ou à un générateur.
2-6-2-2) Loi d’Ohm généralisée
Nous avons établi la loi d’Ohm macroscopique pour des dipôles (résistance, récepteur,
générateur de tension ou de courant) pris isolément. Ici on se propose d’établire la loi d’Ohm
dans le cas d’une portion de circuit constituée d’une combinaison de ces dipôles reliés les uns
aux autres entre les bornes A et B du circuit. Soit donc une portion de circuit AB, par exemple
celle schématisée ci-dessous.
I
R1 E1 R2 E2 E3 R3
I1
A B
I2 I3
I’

V
Pour exprimer la d.d.p.
 on choisi un sens positif pour les courants qui traversent les différents dipôles.
 On parcoure la portion de circuit dans le sens des potentiels décroissant (de A vers B)
défini par une flèche indiquant le sens positif arbitraire de la tension.
Dans ces conditions la convention appliquée à chaque dipôle apparaît automatiquement.
C’est ainsi que la tension aux bornes de la portion de circuit ci-dessous s’écrit :
VA  VB  R1 I1 - E1 - R2 I 2 + E2 + E3 + R3 I 3 que l’on peut mettre sous la forme
VA  VB  ( R1 I1 - R2 I 2 + R3 I 3 )-(E1 - E2 - E3 ) .
On en déduit la loi d’Ohm généralisée : La d.dp. VA – VB entre les bornes A et B d’une
portion de circuit est égale à la somme algébrique des d.d.p. aux bornes des résistances
diminuées de la somme algébrique des f.é.m et f.c.é.m.

VA  VB  (   k Rk I k )-(   i Ei )
k i

- 57 -
Pour exprimer la tension VA – VB, tous les appareils polarisés ou non étant remplacés par
leurs schémas équivalents, on procède simplement de la façon suivante :
 Les produits RkIk ont le signe du courant : k = + 1 si le courant de la résistance circule

dans le sens de parcourt de la portion de circuit et k = - 1 dans le cas contraire.


 Les f.é.m. et f.c.é.m. ont le signe de la borne par laquelle on sort quand on parcoure la
portion de circuit dans le sens choisi :k = + 1 quand on sort par la borne positive et

k = - 1 quand on sort par la borne négative.

- 58 -
CHAPITRE III

METHODES GENERALES D’ANALYSE DES RESEAUX ELECTRIQUES LINEAIRES

III-I DEFINITIONS

 Réseau électrique
C’est un système de dipôles reliés les uns aux autres par des fils de connexion e
résistances négligeables et dans lesquels circule un courant électrique. On y trouve
d’autres éléments appelés quadripôles.
 Conditions de linéarités
En régime continu un réseau est dit linéaire lorsque les relations entre courants
et tensions dans ses dipôles obéissent à la loi d’Ohm. Autrement dit leurs
caractéristiques sont des droites.
 Un nœud
Un nœud du réseau (ou sommet) est un point de jonction d’au moins trois
conducteurs.
 Une branche
Une branche d’un réseau est une portion de circuit comprise entre deux nœuds
consécutifs. Elle comprend un ou plusieurs dipôles montés en série par des fils de
connexion, donc équivalents à un seul élément.
 Un lien (ou maillon)
Un lien est une branche qui n’appartient qu’à une seule maille. Dans un réseau
à N nœuds et B branches, il y a B – (N – 1) liens.
 Un arbre
Un arbre d’un réseau est une figure comprenant tous les nœuds du réseau et
formée par des branches reliées entre elles sans former de boucle. Dans un réseau à N
nœuds chaque arbre possède (N – 1) branches.
 Une maille (ou boucle)
C’est un ensemble de branches adjacentes formant un parcours fermé et qui ne
passe qu’une fois au plus par un nœud donné.
On dit qu’un réseau est maillé lorsque les conducteurs qui le constituent sont associés de
manière à former un certain nombre de boucles fermées.

59
III-2 LES LOIS DE KIRCHHOFF
Les calculs des réseaux électriques consistent à déterminer les courants dans les
différentes branches du réseau et les tensions à leurs bornes connaissant les éléments actifs et
passifs. Ces grandeurs électriques définissent complètement le comportement du réseau. Les
calculs des réseaux sont des applications des lois de Kirchhoff. Ils peuvent être simplifiés en
appliquant quelques théorèmes généraux (chapitre VIII).
Soit le réseau maillé d’étude ci-dessous
R3 E3
I3

E1 E2
I1 R1 A R2 I2
B C

R6 R4 R5

I4 I5
I6 D
E’2 E’1
Avant les calculs on ne connaît pas à priori le sens réel des courants dans les branches.
Aussi pour appliquer les lois de Kirchhoff on procède de la façon suivante :
 on choisit un sens arbitraire positif pour le courant dans chaque branche.
 ensuite chaque récepteur, polarisé ou non, sera remplacé par son schéma électrique
équivalent opposé au sens arbitraire du courant de la branche qui le contient.
Le courant dans une branche a une valeur algébrique. Si cette valeur est positive c’est
que le sens réel du courant coïncide avec le sens arbitraire choisi. Si cette valeur est négative
c’est que le sens réel du courant est opposé au sens arbitraire choisi et dans ce cas on
distingue deux situations :
 si la branche ne contient que des résistances et des générateurs, c’est qu’effectivement
le sens réel du courant est opposé au sens arbitrairement choisi.
 si la branche contient un récepteur non polarisé, le courant ne peut être que positif. La
valeur négative trouvée pour le courant signifie que le récepteur fonctionne en
générateur (le courant le traverse dans le sens des potentiels croissant), ce qui est
impossible. Il faut donc reprendre toutes les équations de nœud et de maille du réseau
après avoir inversé la f.c.é.m et le sens arbitraire choisi pour du courant dans la
branche. Si on trouve de nouveau une intensité négative, cela signifie qu’en réalité
aucun courant ne circule dans la branche. Dans ces conditions il faut refaire le schéma
du réseau, en supprimant la branche et calculer les courants dans les autres branches.
60
III-2-1) Première loi de Kirchhoff : loi des nœuds.

Considérons le nœud A du réseau d’étude.

I1
A I2
I4

Le principe de conservation de la charge électrique en un point du circuit se traduit par la


conservation du courant : il ne peut y avoir d’accumulation (ou de perte) de charges. Ce qui
veut dire que la somme des charges entrant est égale à la somme des charges sortant.
Autrement dit, la somme des courants entrants compense exactement la somme des courants
sortants. La loi des nœuds peut être formulée de la façon suivante :
Enoncé :

La somme algébrique des courants à un nœud est nulle.

Par convention on comptera positivement les courants qui entrent dans un nœud et
négativement les courants qui en sortent. L’équation d’un nœud s’écrit :
B
 εk I k = 0
k=1

où k = + 1 pour le courant Ik entrant et k = - 1 pour le courant Ik sortant, B étant le nombre


de branches reliées au nœud. Par exemple au nœud A on a :
-I1 + I 2 + I 4 = 0

III-2-2) Deuxième loi de Kirchhoff : loi des mailles.


Cette loi est l’expression de la loi d’Ohm généralisée. Soit la maille ABCA du réseau
d’étude. R3 E3
I3

E1 E2
R1 R2
B A C
I1 I2

61
Pour écrire l’équation de la maille, on choisi d’abord un sens positif de parcours de la maille
qui sera indiqué par une flèche incurvée. La maille étant fermée, la somme des chutes de
tension aux bornes des branches de la maille est nulle.

B
 Vk = 0
k=1

où B est le nombre de branches formant la maille.


Dans le cas de la maille ABCA on a :
VA -VB = R1 I1 + E1

VB -VC = -R3 I 3 + E3

VC -VA = -E2 + R2 I 2

0 = R1 I1 + E1 - R3 I 3 + E3 - E2 + R2 I 2

Cette équation peut se mettre sous la forme R1 I1 + R2 I 2 - R3 I 3 = -E1 + E2 - E3 qui est


l’équation, de la maille ABCA.
De façon générale l’équation d’une maille à B branches (appelée souvent loi de Pouillet)
s’écrit :

B n
 εk Rk I k =  εi Ei k
k=1 i=1
où :
 pour la k-ième branche contenant n f.é.m. (ou f.c.é.m.), Rk, Ik et Eik sont
respectivement la résistance totale, le courant et la i-ième f.é.m. (ou f.c.é.m.).
 k est le signe du courant : k = + 1 si le courant rencontré a le même sens que le sens
de parcours de la maille et k = - 1 dans le cas contraire.

 i est le signe de la borne par laquelle on sort de la f.é.m. (ou f.c.é.m.) quand on
parcourt la maille dans le sens arbitraire choisi : i = + 1 si on sort par la borne
positive et i = - 1 si on sort par la borne négative.

62
III-3 RESULUTION PRATIQUE DES EQUATIONS DU RESEAU

On suppose que le réseau est plan, c’est-à-dire que l’on peut le dessiner sur un plan sans
enchevêtrement des branches, qu’il à B branches et N nœuds.
III-3-1) Méthode directe.
Dans le principe, le problème consiste à résoudre un système de B équations à B
inconnues. Mais le nombre d’équations obtenues à partir des lois de Kirchhoff (loi des nœuds
et celle des mailles) est toujours supérieur au nombre d’inconnues que sont les courants ou les
tensions dans les branches. Il faut donc déterminer au préalable le nombre d’équations
indépendantes.
III-3-1-1) Nombre de nœuds indépendants
Dans le réseau d’étude on a 4 nœuds. Les équations de ces nœuds s’écrivent :
 En A -I1 + I 2 + I 4 = 0

 En B I1 + I 3 - I6 = 0

 En C I5 - I3 - I2 = 0

 En D I 4 + I 5 - I6 = 0

On constate que l’équation du nœud D se déduit des équations des nœuds A, B et C en faisant
la somme, à un signe près, de ces trois équations de nœud. L’équation se rapportant au nœud
D est donc redondante. Pour 4 nœuds du réseau on a donc 3 équations indépendantes. De
façon générale, dans un réseau à N nœuds, il y a (N – 1) équations de nœud indépendantes. Le
nœud redondant est appelé nœud de référence. Habituellement on prend comme nœud de
référence le nœud commun au plus grand nombre de courants de branche.
III-3-1-2) Nombre de mailles indépendantes
Dans le réseau précédent on a 6 branches et donc 6 inconnues à déterminer. Pour ce
faire 6 équations indépendantes sont nécessaires. Il faut donc ajouter aux 3 équations
indépendantes de nœuds 3 équations indépendantes de mailles. De façon générale dans un
réseau à B branches et N nœuds, le nombre de mailles indépendantes M = B - (N - 1) . Mais le
choix des mailles indépendantes n’est pas unique. Les mailles indépendantes sont définies de
la façon suivante :
 Toutes les branches du réseau devront apparaître au moins une fois dans l’ensemble
des M mailles choisies. Ce qui veut dire qu’on peut reconstituer le réseau avec
l’ensemble des branches des M mailles indépendantes choisies.

63
 Chaque maille doit avoir au moins une branche, appelée lien ou maillon, qui
n’appartient à aucune autre maille.
En appliquant la loi des mailles aux mailles indépendantes ABCA, ABDA et ACDA on
  R6 I 6  R1 I 1  R4 I 4  E1  E 2'

obtient :  R1 I 1  R3 I 3  R2 I 2   E1  E 2  E 3
 R I  R I  R I  E  E'
 4 4 2 2 5 5 2 1

Ain si on dispose d’un système de B (ici B = 6) équations indépendantes dont la résolution


fournit directement toutes les intensités des courants des branches.
III-3-2) Méthode des courants indépendants.
Elle réduit la dimension du système d’équation à résoudre. L’identification des courants
indépendants repose sur la loi des nœuds. Dans un nœud ou passe n courants, l’intensité d’un
courant quelconque est imposée dès lors qu’on connait les intensités des (n-1) autres courants.
Ainsi à un nœud on a un courant dépendant. De ce fait, dans un réseau à (n-1) nœuds
indépendant on a M = B – (n-1) courants indépendants. Le choix des M courants indépendants
est arbitraire. Mais ce choix est tel que parmi les courants choisis aucun ne se déduit des
autres. On pourra choisir, par exemple, les courants des M liens.
III-3-3) Méthode des mailles adjacentes.
On dit que deux mailles sont adjacentes si elles sont extérieures l’une à l’autre et si elles
n’ont qu’une branche en commun.
La méthode des mailles adjacentes (ou méthode des courants fictifs ou courants de Maxwell)
permet de simplifier le problème en le ramenant à la résolution d’un système de M équations à
M inconnues (M < B). On procède de la façon suivante :
1- On choisi les M mailles indépendantes que l’on numérote 1, 2, 3, …, i, ……, M.
2- le sens arbitraire donné à ce courant impose le sens de parcourt de la maille et on
imagine que chaque maille est parcourue par un courant. Ces courants fictifs de maille seront
notés et numérotés J1, J2, J3, …………Ji………, JM. Ces courants fictifs sont des inconnues
intermédiaires.
3- On écrit le système de M équations de mailles à M inconnues que sont les courants de
mailles. On constate immédiatement que le courant Ik, circulant réellement dans la branche k,
est la somme algébrique des courants de mailles adjacentes à cette branche :
I k   εi J i
i 1

64
- i = +1 si le courant Ji de la maille i circule dans le même sens que le courant
Ik, et i = -1 dans le cas contraire.
R3 E3
I3

J2
E1 E2
I1 R1 A I2
B C
R2
J1 J3
R6 R4 R5

I4 I5
I6 D
E’2 E’1

III-3-3-1) Réseau ne contenant pas de générateurs de courant


C’est le cas du réseau d’étude où on a B = 6 et N = 4 donc M = 3. Les courants réels dans
les branches en fonction des courants fictifs s’ecrivent :
I1 = - J1 + J2; I2 = J2 – J3; I3 = - J2; I4 = J3 – J1; I5 = - J3; I6 = - J1.
En exprimant les courants dans le système d’équations de mailles indépendantes on obtient un
système d’équations qui peut se mettre sous forme matricielle :

 R1  R4  R6  R1  R4  J 1   E1  E 2 
'
    
  R1 R1  R2  R3  R2   J 2     E1  E 2  E3 

  R4  R2 R2  R4  R5   J 3    E 2  E1' 

soit [Rij].[Ji] = [Ei] où [Rij] est une matrice carrée appelée matrice des résistances de maille.
C’est une matrice symétrique où seuls les éléments de la diagonale principale sont positifs.
L’intérêt de la méthode des mailles adjacentes est que la matrice [Rij] peut s’écrire
directement de la façon suivante :
 le terme Rii (i = j) de la diagonale principale est égal à la résistance de la maille i, la
somme des résistances des branches qui forme cette maille.
 le terme Rij (i ≠ j) est égal à la résistance totale de la branche appartenant aux mailles
adjacentes i et j. Cette résistance est affectée d’un signe (-). Si les mailles i et j ne sont
pas adjacentes (elles n’ont pas de branche en commun), l’élément Rij = 0.
La matrice unicolonne [Ei] est appelée matrice des sources. Le terme Ei est la somme
algébrique des f.é.m. et f.é.c.m. situées dans la maille i. Ces f.é.m. et f.c.é.m. sont affectées du
signe de borne par laquelle on sort quand on parcourt la maille dans le sens de son courant
fictif.

65
Remarque :
Si les mailles sont orientées indifféremment, l’élément Rij (i ≠ j) de la matrice [Rij] est
affecté
 d’un signe (-) si les mailles adjacentes i et j sont orientées dans le même sens.
 d’un signe (+) si mailles adjacentes i et j sont orientées en sens opposés.
III-3-3-2) Réseau contenant des générateurs de courant réels
 Cas d’un générateur de courant réel
Si une branche du réseau contient une source de courant réelle, il est toujours possible de
remplacer cette source de courant par son schéma équivalent de Thévenin de même polarité et
de ramener le problème à celui d’un réseau ne contenant pas de sources de courant.
Exemple : On considère que la branche AB contient un générateur de courant réel (J1, G1).

R3 E3
I3
G1
E2
I1 R2 I2
B A C
J1
R6 R4 R5
I4 I5
I6 D
' '
E2 E1

On remplace le générateur de courant (J1, G1) par un générateur de tension réel (E1, R1) de
même polarité avec E1 =J1 R1 et R1 =1/G1.
 Cas d’un générateur de courant idéal.
Si une branche du réseau contient une source de courant idéale, on ne peut pas écrire la
loi de Kirchhoff pour la maille contenant cette branche car la tension aux bornes de la source
idéale est indéterminée. Par contre le c.é.m. J de la source est une variable indépendante du
réseau. Le courant circulant dans la branche contenant la source idéale n’est plus une
inconnue. Donc le fait de placer une source idéale de courant dans une branche supprime une
inconnue, et abaisse d’une unité le nombre d’équations de mailles indépendantes. Pour écrire
ces équations il faut modifier le réseau pour placer la source idéale à la périphérie (sur un
lien). On n’écrit la loi de Kirchhoff que pour les mailles indépendantes ne contenant pas de
sources idéales de courant.

66
Exemple : On considère que la branche BC contient un générateur de courant idéal (J) donc
de conductance interne nulle (G = 0).

R3 E3
I3

J2
E2
I1 J R2 I2
A C
B
J1 J3
R6 R4 R5

I4 I5

I6 D
' '
E2 E1

Le réseau modifié devient


E2 R2
I1 J A
I4
J’1
J’3
R4 I2
'
R6 I6 I5 E1 R5
B C
' D
E2 J’2
I3 E3

R3

J’3 = J. Les courants fictifs J’1, J’2 et J’3 sont tels que la loi des mailles donne :
 R2  R4  R5  R5   J 1'   JR4  E 2  E1' 
     
  R5 R3  R5  R6   J 2'   JR6  E1'  E3  E 2' 

De façon générale si un réseau comprend M mailles indépendantes et P branches


contenant une source idéale, on aura (M – P) courants de mailles inconnus. Les P courants
imposés par les sources idéales ne sont pas considérés comme des inconnus. On écrira un
système de (M – P) équations en modifiant le réseau si nécessaire.
III-3-4) Méthode des tensions de nœuds
Cette méthode est utilisée lorsqu’on recherche les d.d.p. aux bornes des branches. Les
inconnues, au nombre de B, sont ces d.d.p. entre les divers nœuds et l’un de ceux-ci est pris
comme potentiel de référence zéro. Dans cette méthode les éléments passifs du réseau sont
supposés connus par leurs conductances G1, G2, G3, ………. Pour effectuer les calculs on
procède de la façon suivante :

67
 on numérote les nœuds : 1, 2, 3,…, N.
 les tensions à calculer entre les nœuds i et j sont notées Vij : V12, V13, V23, …. Des
flèches représentées près des branches indiquent le sens positif choisi pour ces
tensions.
 On introduit des tensions auxiliaires, V1, V2, V3,…, Vi,… VN-1, entre le nœud de
référence et les autres nœuds. Ces tensions représentent également les potentiels des
nœuds. Elles peuvent être schématisées par des flèches en pointillées et arbitrairement
positives dans le sens allant du nœud de référence vers les autres nœuds.
 On écrit enfin le système de (N – 1) équations de nœud indépendant. Dans ces
équations on remplace les tensions aux bornes des branches par leurs expressions
obtenues avec les tensions auxiliaires ou tensions de nœuds. La résolution du système
d’équations conduit aux tensions de nœud qui ne sont que des inconnues
intermédiaires. Les d.d.p. recherchées s’obtiennent immédiatement. Dans cette
méthode le nombre d’inconnues passe de B à (N - 1) < B.
III-3-4-1) Réseau ne contenant pas de sources de tension
Soit le réseau d’étude ci-dessous.
(V32)

G3

I3

J3
V21 V31

G1 G2
(V1)
I1
(V2) 2 1 3 (V3)
I2
I6 J1 J2

G6 G5
V41 G4
V42 V34

I4 I5

4 (V4)

68
On a N = 4 nœuds que nous numérotons 1, 2, 3 et 4. Choisissons, par exemple, le
nœud N°4 comme nœud de référence : V4 = 0. Les tensions que nous cherchons aux bornes
des branches s’expriment en fonction des trois tensions de nœud : Vij = Vi - Vj soient
V21 = V2 – V1 ; V31 = V3 – V1 ; V41 = – V1 ; V32 = V3 – V2 ; V34 = V3; V42= – V2. Les courants
circulants dans les branches s’écrivent :
I1  (  J1  G1V21 ) ; I 2 = (J 2 +G2V31 ) ; I 3 = (J 3 +G3V32 ) ; I 4 = G4V41 ; I 5 = -G5V34 ; I6 = -G6V42 .
En exprimant les tensions Vij, en fonction des tensions de nœuds, dans le système d’équations
indépendantes de nœuds, on obtient un système d’équations qui peut se mettre sous forme
 G1  G2  G4  G1  G2   V1   J 1  J 2 
   
matricielle :   G1 G1  G3  G6  G3   V2    J 1  J 3 
  G2  G3 G2  G3  G5   V3    J 2  J 3 

soit [Gij].[Vi] = [Ji] où la matrice carrée [Gij] est la matrice des conductances de nœud.
L’intérêt de la méthode est que la matrice [Gij] peut s’écrire directement de la manière
suivante :
 le terme Gii (i = j), de la diagonale principale, est égal à la conductance du nœud i,
c’est-à-dire la somme des conductances des branches reliées à ce nœud.
 le terme Gij (i ≠ j) est égal à la conductance de la branche reliant les nœuds i et j. Ce
terme est affecté d’un signe (-).
 la matrice unicolonne [Ji] est la matrice des sources. Le terme Ji est la somme
algébrique des c.é.m. des sources reliées au nœud i. Les c.é.m entrant dans le nœud
sont comptés positivement et les c.é.m. sortant du nœud sont comptés négativement.
On calcul les tensions de nœud Vi à partir du système d’équations et on en déduit les
d.d.p. Vij entre les nœuds i et j, c’est-à-dire aux bornes des branches.
III-3-4-2) Réseau contenant des sources de tension.
 Cas d’un générateur de tension réel.
Si une branche du réseau contient une source de tension réelle, il est toujours possible de
remplacer cette source par son schéma équivalent de Norton de même polarité et de ramener
le problème à celui d’un réseau ne contenant pas de source de tension.

69
Exemple : On considère que la branche 1-2 contient un générateur de tension réel (E3, R3).

(V32)

I3 R3

E3
V31
V21

G1 G2
(V1)
I1 1
(V2) 2 3 (V3)
I2
I6 J1 J2

G6 G5
V41 G4
V42 V34

I4 I5

4 (V4)

Ici on remplace le générateur de tension (E3, R3) par un générateur de courant réel (J3, G3) de
même polarité avec J3 =E3/R3 et G3 = 1/R3
 Cas d’un générateur de tension idéal.
Si une branche du réseau contient une source de tension idéale, on ne peut pas écrire la
loi de Kirchhoff aux nœuds de cette branche car le courant débité par la source idéale est
indéterminé. Il est cependant intéressant de remarquer qu’on peut résoudre le problème
facilement en choisissant convenablement le nœud de référence.
Exemple : On considère que la branche 2-3 contient un générateur de tension idéal (E) donc
de résistance interne nulle (R = 0). On choisit le nœud N°3 comme nœud de référence. Dans
ces conditions V3 = 0 et on a trois tensions de nœud V1, V2 et V4 à déterminer.
Or V3 – V2 = - V2 = - E d’où V2 = E. V2 étant connue, le rang du système est abaissé d’une
unité.

70
(V32)

I3

E
V21 V31

G1 G2
(V1)
I1
(V2) 2 1 3 (V3)
I2
I6 J1 J2

G6 G5
V41 G4
V42 V34

I4 I5

4 (V4)

On écrit les équations de Kirchhoff relative aux nœuds N°1 et N°4 avec :
I1  (  J1  G1V21 ) ; I 2  ( J 2  G2V31 ) ; I 4  G4V41 ; I 5  G5V34 ; I 6  G6V42 .
On obtient le système d’équation suivant :
 G1  G2  G4  G4  V1   J 1  J 2  G1 E 
     
  G4 G4  G5  G6  V4   G6 E 
La matrice des sources comporte les termes G1E et G6E matérialisant les courants injectés par
la source de tension E aux nœuds N°1 et N°4 respectivement.

71
CHAPITRE IV

PRINCIPES ET THEOREMES GENERAUX

8-1 PRINCIPE DE SUPERPOSITION D’HELMHOLTZ


Ce principe découle de ce que les relations entre courant et tension sont linéaires dans
un réseau linéaire.
Enoncé :
Dans un réseau comprenant plusieurs générateurs autonomes, le courant créé dans
un élément quelconque est égal à la somme algébrique des courants produits dans ce
élément par chacun des générateur pris isolément, les autres générateurs étant éteints et
remplacés par leurs résistances ou conductances internes respectifs.
Exemple :
R1 R2
I1 I2

I3

E1 R3 E2


'
I1 R1 '
I2 R2 R1 ''
I1 R2 ''
I2
''
E2
' I3
I3
E1 R3 R2 + R1 R3

Dans les réseaux à un générateur, les courants dans les différentes branches sont :
E1 (R2 + R4 + R5 ) E1 R5
I 1' = ; I 2' =
(R2 + R4 )(R1 + R3 + R5 )+ R5 (R1 + R3 ) (R2 + R4 )(R1 + R3 + R5 )+ R5 (R1 + R3 )

E2 (R1 + R3 + R5 ) E2 R5
I 2'' = ; I 1'' =
(R1 + R3 )(R1 + R3 + R5 )+ R5 (R2 + R3 ) (R1 + R3 )(R2 + R3 + R5 )+ R5 (R2 + R4 )

Le courant dans une branche du réseau initial est égal à la somme des courants qui
apparaissent dans cette branche dans les réseaux à une source. Ces courants seront affectés
d’un signe (+) s’ils circulent dans le même sens que le courant de la branche dans le réseau
initial et d’un signe (-) dans le cas contraire. Ainsi on a

72
E1 (R2 + R4 )+ E2 (R1 + R3 )
I 3 = I 3' + I 3'' =
(R2 + R4 )(R1 + R3 + R5 )+ R5 (R1 + R3 )

8-2 THEOREME DE SUBSTITUTION


Enoncé :
Etant donné un réseau linéaire actif et l’un quelconque de ses éléments, siège d’une
chute de tension V, on peut remplacer cet élément par une combinaison d’éléments
(générateurs de tension, générateurs de courant, résistances,…) telle que l’on mesure entre
ses bornes la même tension V qu’aux bornes de l’élément et qu’elle est parcourue par le
même courant I.
I I

Réseau linéaire Réseau linéaire


actif R V = RI  actif E=V

En particulier si les bornes du réseau sont ouvertes (R =∞), il existe une d.d.p. V0 entre
ses bornes. On ne modifie rien à l’état électrique du réseau en simulant la tension V0 par une
f.é.m. de même polarité E0 = V0.

I=0 I=0

Réseau linéaire Réseau linéaire


actif V = V0
 actif E0 = V 0

On dit que le réseau ne « voit » pas la substitution.

73
8-4 THEOREME DE KENNELY
Considérons un circuit de résistances à trois nœuds A, B et C, appartenant à un réseau
électrique et ayant une forme en triangle ou en étoile.

A
IA
IA
A

RA
RAB RCA
O
RB
RC
B C
IC
IB RBC B IB
IC C
Circuit en Triangle Circuit en Etoile

D’après le théorème de Kennely, la représentation du circuit en triangle peut être


remplacée par la représentation du circuit en étoile et vice versa si les relations suivantes sont
vérifiées :

RAB RAC RBC


RA RBC = RB RAC = RC RAB = RA RB + RA RC + RB RC =
RAB + RAC + RBC

Pour obtenir ces relations il faut établir les conditions d’équivalence des deux
représentations. Pour ce faire, nous allons écrire l’ensemble de relations qui lient les tensions
VAB, VBC et VCA entre les nœuds aux courants IA, IB et IC arrivant aux nœuds :
Circuit triangle Circuit étoile

I A + I B + IC = 0 VAB +VBC +VCA = 0

VAB = RA I A - RB I B 1 1
IA = VAB - VCA
RAB RCA

VBC = RB I B - RC I C 1 1
IB = VBC - VAB
RBC RAB

1 1
VCA = RC I C - RA I A IC = VCA - VBC
RCA RBC

74
Pour que les deux circuits soient équivalents il faut que l’ensemble des valeurs IA, IB et
IC tirées du circuit en étoile vérifie les équations du circuit en triangle (transformation
étoile→triangle). Les nœuds A, B et C n’étant pas différentiés, il suffit d’établir la condition
d’équivalence sur une des grandeurs (IA, IB ou IC) puis de généraliser en effectuant une
permutation circulaire.

B
C

Calculons par exemple le courant IA donné par les équations du circuit en étoile. On a :


 I A  I B  I C  0 (1)
 R A I A  V AB
 R A I A  RB I B  V AB  I B  (2)
 R B
 R A I A  VCA
 RC I C  R A I A  VCA  I C  (3)
 RC
On a donc, en exprimant les courants IA et IC dans l’équation (1):
RC RB 1 1
IA = VAB - VCA = VAB - VCA
RA RB + RB RC + RC RA RA RB + RB RC + RC RA RAB RCA

Par identification, les conditions d’équivalence des deux représentations s’écrivent


alors :
R A RB  RB RC  RC R A R R  R B RC  RC R A
R AB  ; RCA  A B on obtient RBC par
RC RB

R A RB  RB RC  RC R A
permutation circulaire : RBC 
RA
Il faut remarquer que les systèmes d’équations de l’étoile et du triangle sont réciproques.
Aussi on peut écrire les conditions d’équivalence portant sur les résistances de l’étoile
(transformation triangle →étoile) :
RAB RCA RAB RBC RBC RCA
RA = ; RB = ; RC =
RAB + RBC + RCA RAB + RBC + RCA RAB + RBC + RCA

75
La méthode pratique pour passer d’une représentation à l’autre est la suivante :

Transformation triangle → étoile :

Produit des résistances de deux branches


du triangle reliées à la même.
La résistance arrivant à
Une borne de l’étoile. =
Somme des résistances des trois branches
du triangle

Transformation étoile → triangle :

Somme des produits des résistances de


chaque paire de branches de l’étoile
La résistance entre deux
bornes du triangle =
La résistance de la branche reliée à la
troisième borne de l’étoile

Remarques :
Les circuits en étoile et en triangle sont également appelés circuits en  et en T
respectivement, ce qui correspond simplement une autre façon de dessiner les réseaux :
A RAB B A RA RB B
O

RCA RBC RC

Circuit en 
C C C Circuit en T C

8-5 THEOREME DE THEVENIN


Il permet de simplifier considérablement un réseau dans lequel on s’intéresse au
courant qui passe dans un élément. Considérons, dans un réseau linéaire actif, un élément
représenté par une charge R entre les bornes A et B. Pour étudier cet élément le théorème de
Thèvenin Léon Charles permet de réduire le réseau à deux parties : une partie constituée par
l’élément à étudier et une autre partie représentée par un dipôle actif contenant tous les autres
éléments du réseau.

76
I

Dipôle actif V
R

Reste du réseau Elément à étudier

En circuit ouvert il existe entre A et B une d.d.p. VA – VB = VAB indépendant de R. En


circuit fermé un courant I traverse la charge R. On se propose de calculer ce courant.
D’après les théorèmes de substitution et de superposition on peut faire les équivalences
suivantes :

I0=0 I0=0
A A

Dipôle actif
VAB  Dipôle actif E0=VAB

B B
(a) R (b) R

A I I’ A
Dipôle rendu E0
Dipôle actif R V + Passif (RAB)
R

B B

(c)

Le théorème de substitution permet de passer de (a) à (b) et d’écrire que E0 = VAB. Le


principe de superposition permet de passer de (b) à (c) et d’écrire I0 = I - I’ = 0. Or
E0 VAB
I' = = où RAB est la résistance équivalente du dipôle rendu passif vu des
R + RAB R + RAB

bornes A et B. Finalement on a I = I’ soit

VAB
I=
R+ RAB

77
Enoncé 1 : (première formulation du théorème de Thèvenin).
Le courant dans un élément branché entre les bornes A et B d’un réseau dipolaire
actif est égal au quotient de la tension mesurée VAB entre les bornes A et B, avant
l’introduction de l’élément, par la somme de la résistance R de l’élément et de la résistance
RAB du dipôle rendu passif vu des bornes A et B avant l’introduction de l’élément.
L’expression du courant montre que le courant I dans la charge R est le même que si
l’on alimentait cette charge par un générateur équivalent de f.é.m. VAB et de résistance interne
RAB. Cet aspect du théorème de Thèvenin est schématisé de la façon suivante

RTH I
I

Dipôle actif
(VAB, RAB)
R V
 ETH
R V

RTH = RAB ; ETH = VAB

d’où la seconde formulation du théorème de Thèvenin :


Enoncé 2 : (deuxième formulation du théorème de Thèvenin).
Tout réseau dipolaire actif peut être remplacé, au point de vue de ses effets
extérieurs, par un générateur de tension équivalent de f.é.m. ETH déterminée par la tension
à vide du dipôle et de résistance interne RTH égale à la résistance du dipôle rendu passif.

8-6 THEOREME DE NORTON


Ce théorème permet de calculer la tension aux bornes d’un élément d’un réseau actif.
De façon analogue au théorème de Thèvenin, le théorème de Norton établit une équivalence
entre un réseau dipolaire actif et un générateur de courant fictif de courant.
Considérons un réseau actif dont un élément, représenté par sa conductance G, est
branché entre les points A et B.
I
A

Dipôle actif K G V

Si on ferme l’interrupteur k, le dipôle actif contenant tous les autres éléments du


réseau débite un courant de court-circuit IAB supposé connu et la tension VAB = 0. Si
l’interrupteur k est ouvert, il existe une tension V à déterminer aux bornes de l’élément G.

78
D’après les théorèmes de substitution et superposition, on peut faire les équivalences
suivantes :
IAB J = IAB
A A

Dipôle
actif K G VAB = 0
 Dipôle
actif
J G
VAB = 0

B B
(a) (b)

(c)

I A
A
Dipôle Rendu
J G V’
Dipôle G + passif (GAB)
actif V
B
B

Comme précédemment on en déduit IAB = J (théorème de substitution), VAB = V + V’ = 0


(principe de superposition) et J = - (G + GAB) V’ où GAB est la conductance équivalente du
dipôle rendu passif vu des bornes A et B. Comme V = - V’ on a finalement

I AB
V=
G + G AB

L’expression de la tension montre que le tension V aux bornes de la charge G est la


même que si l’on alimentait cette charge par un générateur équivalent de c.é.m. IAB et de
conductance interne GAB.
I A
I A

G V

Dipôle actif
G V IN GN
(IAB, GAB)

B B
IN = IAB ; GN = GAB

Enoncé :
Au point de vu de ses effets extérieurs, tout réseau dipolaire actif peut être remplacé
par un générateur de courant équivalent de c.é.m. IN déterminé par le courant de court
circuit du dipôle et de conductance interne GN égale à la conductance du dipôle rendu
passif.

79
8-7 THEOREME DE MILLMAN
La combinaison de n générateurs réels de tension, montés en parallèle, est équivalente
à un seul générateur de tension de f.é.m. ETH et de résistance interne RTH.

I A A

E1 E2 E3 Ei En ETH


VAB
VAB
RTH
R1 R2 R3 Ri Rn

B B

Lorsque n générateurs réels de tension sont montés en parallèle, on ne peut pas


calculer (n ≥ 3) la tension équivalente ETH de Thèvenin. Il faut recourir à un système
d’équations en remplaçant les générateurs de tension du réseau initial par leurs schémas
équivalents de Norton de même polarité. Cet ensemble peut être remplacé par un générateur
de courant équivalent. On obtient le schéma suivant :

I=0 A

J1 G1 J2 G2 Ji Gi VAB

I=0 A

JN GN VAB

avec J 1 = G1 E1 ; J 2 = G2 E2 ; ……………… ; J i = Gi Ei ; …………, J n = Gn En ;

1 1 1 1
G1 = ; G2 = ; ……………………. ; Gi = ; ……….... ; Gn = ;
R1 R2 Ri Rn
n n n
J N =  εi J i =  εi (Ei Gi ) et GN =  Gi
i=1 i=1 i=1

n n
Et on en déduit l’équation I = (  εi EiGi )+(  Gi )VAB = 0
i=1 i=1

80
d’où la tension à vide de l’ensemble des générateurs montés en parallèle :
n
(  εi Ei Gi )
i=1
VAB = n
(  Gi )
i=1

Cette relation exprime la formule de Millman. Le générateur de courant unique est équivalent
à un seul générateur de tension
n
(  εi Ei Gi )
 de f.é.m. ETH = VAB = i=1
n
(  Gi )
i=1

1
 de résistance RTH = n
(  Gi )
i=1

Pour calculer la tension VAB on comptera positivement (i = + 1) la f. é.m. Ei si elle a la

même polarité que VAB et négativement (i = - 1) dans le cas contraire. La tension VAB est
positive si le sens choisi et indiqué par la flèche est le sens réel et VAB négative dans le cas
contraire.

81

Vous aimerez peut-être aussi