Complement Electrostatique Jonction PN
Complement Electrostatique Jonction PN
Complement Electrostatique Jonction PN
Figure 1 : Variation de la différence de densités de donneurs et d'accepteurs pour une jonction abrupte
Figure 2 : Représentation schématique des liaisons électroniques pour une jonction PN de semi-conducteurs
en silicium (Si). Le dopage N est obtenue par de l'arsenic (As) et le dopage P par du Bohr (B).
La figure 2 permet de mieux comprendre l'effet du rapprochement des deux semi-
conducteurs sur le bilan électronique de la jonction. Nous observons ainsi qu'à
proximité de la jonction les électrons de conduction excédentaires côté N passent côté
P pour se recombiner avec des trous. Ainsi, une charge d'espace statique négative se
crée coté P et une charge d'espace statique positive se crée coté N. Le lieu ou réside
cette charge d'espace est appelé zone de charge d'espace ou zone de déplétion (zone
désertée par recombinaison des porteurs libres). En raison de la présence, dans cette
zone, d'un champ électrique intense, la densité de porteurs libres dans cette région est
négligeable à l'équilibre thermodynamique. En outre les frontières entre la zone
dépeuplée et les zones neutres de la jonction sont très abruptes.
Après la mise en contact des deux semi-conducteurs de dopage différent, une barrière
de potentiel pour les trous et les électrons est constituée. En effet, la double couche de
charges négatives coté P et positives coté N, crée un champ électrique dirigé de N vers
P qui empêche la diffusion et maintient la séparation des trous coté P et des électrons
coté N.
Ainsi le courant dû aux électrons (ou trous) libres qui traversent la jonction est nul
(diffusion et conduction) :
Pour un modèle à une dimension
+ =0 ⟺ + µ =0
=−
µ
ln − ln = − =
ln = ln !
=
#
"
D’où :
"
= ln !
= ( ) − *− +, =− ( )
&
( − )
"
=− − * + +, −
%& %' & %& %'
" 1 1
=− - !
− !0 −
- !
− !0
%& %' 2 +
%& %' 2
+
" 1 1
= - +!0 + - !0
%& %' 2 %& %' 2
1
= | 2 |* + + ,
2
2%& %' 1 1
3= + + =4 - + 0
"
Ou
2%& %' 1
=4 .4
"
.
6 " +
Et
2%& %' 1
+ =4 .4 .
" 6 " +
2- Soit jonction PN en silicium ; à T= 300 K ; ni = 1,4 1010 cm-3 ; NA= 1017 cm-3 ;
ND = 1019 cm-3
La jonction est dissymétrique :
+
". + = . → = = 10!
"
La zone de déplétion s’étend du côté le moins dopé.
La largeur de la zone :
Il est évident que le courant total est constant dans toute la jonction. Aussi, pour
l'évaluer, choisissons une région permettant de simplifier les calculs. Cette région
correspond aux parties neutres N et P. En effet, loin de la zone de déplétion le champ
électrique en régime de faible injection est négligeable, ceci provenant de la
conduction non nulle des semi-conducteurs. Le courant total est la seule somme des
courants de diffusion des trous et des électrons. De plus, dans les zones neutres (hors
zone de déplétion) la répartition spatiale des densités de porteurs majoritaires, c'est à
dire les électrons coté N et les trous coté P, est constante. Or les courants de diffusion
sont proportionnels au gradient de concentrations des porteurs, ainsi le courant total
est généré par les porteurs minoritaires, c'est à dire les électrons coté P et les trous coté
N. L'expression de la densité de courant total est donc:
Lorsque la jonction est alimentée la d.d.p. électrostatique devient Vd –V. Par analogie
avec la jonction à l'équilibre, les densités de porteurs majoritaires et minoritaires sont
liées par :
Où V est la tension de polarisation de la diode si l'on néglige les pertes ohmiques dans
les semi-conducteurs dopés P et N
Dans le cadre de l'injection faible, les densités de porteurs majoritaires sont quasi
constants entre l'état à l'équilibre et hors équilibre, on obtient alors pour variation de
porteurs minoritaires :
avec
seule mais à ou V est la tension de polarisation nécessaire pour réduire la barrière de potentiel à une
valeur de l'ordre de kT/q et est la chute de tension due à la résistance ohmique des régions N et
P. .J
Caractéristique courant-tension
Nous pouvons à présent tracer la courbe courant-tension pour une jonction PN en
tenant compte des particularités des polarisations inverse et directe données dans les
paragraphes précédents. Cette courbe montre l'existence d'une quasi tension d'offset
Voff dans le cas ou la résistance ohmique des semi-conducteurs est faible.
Et
Pour , avec
Où gd est conductance de diffusion, Cd est la capacité de diffusion.
Cette relation montre que l'amplitude de la composante alternative du courant varie exponentiellement avec la
partie continue de la tension de polarisation. De plus, il existe un déphasage entre la tension de polarisation et la
réponse en courant, traduit par la capacité de diffusion. Cette capacité trouve son origine dans la mobilité élevée
des porteurs. En effet, il faut savoir que les porteurs, électrons et trous, ont une masse non nulle, par ailleurs
dépendante du cristal (pour GaAs ; masse effective de l'électrons : me=0.06.10-30kg). Sous l'action de la
polarisation, de par leur mobilité élevée, ils ont la possibilité d'acquérir une vitesse relativement importante. Ainsi,
lorsque cette polarisation est inversée rapidement les porteurs par un phénomène d'inertie ne répondent pas
immédiatement à l'action de cette nouvelle polarisation. Par conséquent, le courant total généré par le
déplacement de ces porteurs est déphasé par rapport à la tension de polarisation.
Pour des fréquences de modulation élevées telles que , l'admittance complexe devient :
Pour ; avec
Ainsi, la conductance et la capacité de diffusion deviennent tout deux dépendant de la fréquence de modulation
et le courant est en retard de 45° sur la tension.