Memoire Annick - Post - Soutenance - 05 - 02 - 2024

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT BURKINA FASO

SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE ET DE Unité - Progrès - Justice


L’INNOVATION
=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*
UNIVERSITE LIBRE DU BURKINA (ULB)
=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*
UFR : SCIENCES HUMAINES ET
SOCIALES
=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*

MEMOIRE DE FIN DE CYCLE


Pour l’obtention du diplôme de Master en Communication

OPTION : Communication Pour le Développement (CPD)

ANALYSE DE LA COMMUNICATION DU PROJET


NEER-TAMBA DANS LE RENFORCEMENT DE LA
RESILIENCE DES EXPLOITATIONS FAMILIALES
DANS LA COMMUNE DE KORSIMORO

Présenté par : Sous la direction de :


NIKIEMA Annick Yasmine Dr BATCHO D. Lucien
Enseignant-chercheur en SIC

Année Académique : 2023 - 2024

1
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT BURKINA FASO
SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE ET DE Unité - Progrès - Justice
L’INNOVATION
=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*
UNIVERSITE LIBRE DU BURKINA (ULB)
=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*
UFR : SCIENCES HUMAINES ET
SOCIALES
=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*

MÉMOIRE DE FIN DE CYCLE


Pour l’obtention du diplôme de Master en Communication

OPTION : Communication Pour le Développement (CPD)

ANALYSE DE LA COMMUNICATION DU PROJET


NEER-TAMBA DANS LE RENFORCEMENT DE LA
RESILIENCE DES EXPLOITATIONS FAMILIALES
DANS LA COMMUNE DE KORSIMORO

Présenté par : Sous la direction de :


NIKIEMA Annick Yasmine Dr BATCHO D. Lucien
Enseignant-chercheur en SIC

Année Académique : 2023 - 2024


SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE................................................................................................ 1

PREMIERE PARTIE : ............................................................................................................... 3

CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE ........................................................................ 3

CHAPITRE I : ASPECTS THEORIQUES DE l’ETUDE ......................................................... 4

CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE L’ETUDE ............................................................... 24

DEUXIEME PARTIE : ............................................................................................................ 35

PRESENTATION, ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS ................................. 35

CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS ........................................................ 36

CHAPITRE IV : ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS ..................................... 51

SUGGESTIONS....................................................................................................................... 61

CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 62

iii
DEDICACE

A ma chère et tendre mère, sans qui je ne

serais où je suis. Qu’elle trouve en ce travail, mon

amour réciproque et ma reconnaissance.

iv
REMERCIEMENTS

Nos sincères reconnaissances s’adressent à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont
contribué à la réalisation de ce mémoire. Nos remerciements vont particulièrement à l’endroit
des personnes (Physique ou morale) suivantes :

✓ Dr D. Lucien BATCHO, notre Directeur de Mémoire, pour son expertise, ses conseils
éclairés et ses suggestions pertinentes qui ont joué un rôle essentiel dans l'évolution de
notre travail. Recevez ici, toute notre reconnaissance.

✓ L’ensemble du corps professoral et toute l’administration de l’Université Libre du


Burkina, pour la qualité des enseignements reçus tout au long de cette formation. Leurs
cours ont contribué à enrichir notre réflexion et à approfondir notre compréhension des
problématiques liées à la communication pour le développement.

✓ Le personnel du Projet Neer-Tamba, pour leur disponibilité, contribution, soutien et


compréhension qui nous ont aidés à réaliser ce mémoire.

✓ Madame Anne EICHER, cette brave femme remplie de bonté, qui n’a ménagé aucun
effort pour que nous puissions atteindre notre objectif. Nous vous remercions du fond
du cœur.

✓ Messieurs Adama DEMBELE et Hervé YAO, pour leurs partages de connaissances et


d’expériences. Vos remarques et suggestions nous ont vraiment aidée durant cette
recherche.

✓ Mademoiselle Alliane KABRE qui, malgré le contexte sécuritaire, a bien voulu nous
aider dans la collecte des données.

✓ Mademoiselle Cika Ella Karen CHEDOYESSI ainsi que Messieurs Pascal KAFANDO
et Dominique SANOU pour leurs contributions.

✓ Ma famille, père, frères et sœurs, pour leur amour, leur encouragement et leur
compréhension qui ont été une source d'énergie et de motivation inestimable.

v
SIGLES ET ABBREVIATIONS

CGEA : Conseil de Gestion aux Exploitations Agricoles

CNA : Chambre Nationale d'Agriculture

CRA : Chambres Régionales d’Agriculture

DGEVCC : Direction Générale de l'Economie Verte et du Changement Climatique

DR : Direction Régionale

FICR : Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

IEC : Information, Education et Communication

NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication

ONG : Organisation Non-Gouvernementale

PAMO : Prestation d'Appui à la Maitrise d'Ouvrage

PAMO-MP : Prestataires d'Appui à la Maîtrise d'Ouvrage des Micro-Projets

PED : Pays en Développement

RJPG : Réseau des Journalistes pour la Promotion du Genre

SE-CNSA : Secrétariat Exécutif du Conseil National de sécurité Alimentaire

SG CRA : Secrétariat Général des Chambres Régionales d’Agriculture

SP/CPSA : Secrétariat Permanent de la Coordination des Politiques Sectorielles Agricoles

STD : Services Techniques Déconcentrés

UGP : Unité de Gestion du Projet

PTF : Partenaires Techniques et Financiers

vi
RESUME

L'accès à l'information est un facteur clé pour faciliter l’adoption des innovations (Diagne,
Seck, Medagbe, Alia, & Amovin-Assagba, 2015) par les agriculteurs familiaux dans les pays
en développement. C’est dans cet ordre d’idée, que le Projet Neer-Tamba, qui veut avoir comme
impact, l’adoption des nouvelles techniques agricoles sensibles aux effets néfastes du
changement climatique par les petits agriculteurs, a mis l'accent sur la communication. Notre
étude analyse la contribution de son mécanisme de communication dans le renforcement de la
résilience des exploitations familiales dans la commune de Korsimoro. Les résultats, basés sur
des données quantitatives et qualitatives de 182 participants, traitées et analysées par les
logiciels Sphinx et MS Excel, révèlent que le téléphone est l'outil principal utilisé pour les
appels, les messages texte et WhatsApp. Aussi, il ressort que les activités de formation ont
renforcé les compétences des exploitants, améliorant ainsi, leurs rendements et leur qualité de
vie par l'adoption de nouvelles pratiques agricoles.

MOTS-CLÉS : COMMUNICATION, RÉSILIENCE, AGRICULTEURS FAMILIAUX

ABSTRACT
Access to information is a key factor in facilitating the adoption of innovations (Diagne, Seck,
Medagbe, Alia, & Amovin-Assagba, 2015) by small-scale farmers in developing countries. It
is with this in mind that the Neer-Tamba Project, which aims to impact the adoption of new
agricultural techniques sensitive to the adverse effects of climate change by small-scale farmers,
focuses on communication. Our study analyzes the contribution of its communication
mechanism in strengthening the resilience of family farms in the commune of Korsimoro. The
results, based on quantitative and qualitative data from 182 participants, processed and analyzed
by Sphinx and MS Excel software, reveal that the telephone is the main tool used for calls, text
messages and WhatsApp. It also shows that the training activities have strengthened farmers'
skills, improving their yields and quality of life through the adoption of new farming practices.

KEYWORDS: COMMUNICATION, RESILIENCE, FAMILY FARMERS

vii
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Adapté de la théorie du Changement basée sur le modèle socio-écologique ....................... 15
Figure 2 : La théorie de changement pour la résilience et l’autonomisation des bénéficiaires du Projet
............................................................................................................................................................... 18
Figure 3: Situation administrative de la commune de Korsimoro ......................................................... 26
Figure 4 : Le moyen par lequel le projet a été connu par les populations ............................................. 38
Figure 5 : Type d’appui reçu ................................................................................................................. 39
Figure 6 : Canal de communication du projet ...................................................................................... 40
Figure 7 : Les actions de communication appréciées par les enquêtés.................................................. 44

LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1: Résumé des facteurs déterminants l’adoption de pratiques agricoles innovantes et les auteurs
qui en ont parlé ...................................................................................................................................... 13
Tableau 2 : Niveau de réalisation du projet par Villages / Secteurs ...................................................... 32
Tableau 4 : Echantillon réel enquêté par village, par secteur ................................................................ 33
Tableau 5 : Répartition par sexe des enquêtés....................................................................................... 36
Tableau 6 : Âge de la population d’étude .............................................................................................. 36
Tableau 7 : Profession des enquêtés ...................................................................................................... 37
Tableau 8 : Niveau d’instruction et langues parlées .............................................................................. 37
Tableau 9 : Nombre d’années des enquêtés à bénéficier des appuis du projet ...................................... 38
Tableau 10 : Formation sur l’entretien des ouvrages ............................................................................ 40
Tableau 11 : Formations sur les itinéraires............................................................................................ 41
Tableau 12 : Participation aux séances de sensibilisation ..................................................................... 41
Tableau 13 : Thématiques de sensibilisation ......................................................................................... 42
Tableau 14 : Appui-conseil ................................................................................................................... 42
Tableau 15 : Utilisation de Nouvelles techniques agricoles avant le Projet .......................................... 43
Tableau 16 : Les techniques agricoles du projet utilisées par les paysans ............................................ 43
Tableau 17 : Effet de l’appui conseil sur l’activité des enquêtés .......................................................... 44
Tableau 18 : Appréciation des formations et des activités de sensibilisation par les enquêtés ............. 45
Tableau 19 : Les suggestions des enquêtés pour une meilleure conduite du projet .............................. 46

LISTE DES ANNEXES


Annexe 1 : Questionnaires Bénéficiaires (exploitants familiaux) ......................................................... VI
Annexe 2 : Guide d’entretien personnel du Projet Neer-Tamba ........................................................... IX
Annexe 3 : Grille de lecture ................................................................................................................. XII

viii
INTRODUCTION GENERALE

Le Burkina Faso est un pays sahélien, situé au cœur de l'Afrique occidentale, dans la boucle du
Niger. Le pays compte plus de 20 millions d’habitants avec 3 908 847 ménages (INSD, 2020).
Sur le plan économique, la dynamique de l’économie se réalise dans le contexte d’une mauvaise
campagne agricole 2021-2022 ayant conduit à une baisse de la production agricole du secteur
primaire de 5,8 %. L’activité agricole, jadis pilier majeur de cette économie, perd ainsi sa place
au profit du secteur secondaire avec un poids important des activités minières dans le PIB
(19,5 %) (BM, 2022). De plus, le contexte d’insécurité et les changements climatiques
accentuent davantage les difficultés de l’essor de l’activité agricole (Eldin & Milleville, 2018).
Un contexte qui nécessite des adaptations et une capacité de résilience de la part des populations
pour faire face à ces défis et répondre aux attentes de millions de ruraux.

Pour y faire face et avec le concours des Partenaires techniques et financiers, le Burkina Faso
multiplie différents projets et programmes de développement du secteur agricole. Le projet
Neer-Tamba est une de ces initiatives. Le Projet de Gestion Participative des Ressources
Naturelles et de Développement rural au Nord, Centre-Nord et Est (Projet Neer-Tamba) est un
projet conçu par le Fonds International de Développement agricole (FIDA) et le Gouvernement
du Burkina Faso. Il est en cohérence avec les orientations de développement socio-économique
du pays. Le Projet se positionne comme un acteur indispensable dans la construction d’un
nouveau cadre institutionnel du secteur rural et dans la consolidation des acquis des projets
PICOFA et PDRD, deux (02) projets ayant intervenu dans les régions similaires à travers une
approche de mise à l’échelle1. Placé sous la tutelle financière du ministère de l’Économie, des
Finances et du Développement et la tutelle technique du Ministère en charge de l’Agriculture
et des Aménagements Hydro-Agricoles (MAAH), le Projet Neer-Tamba représentait l’espoir
de près de 200 000 ménages ruraux touchés par la pauvreté et l’insécurité alimentaire et situés
dans près de 2000 villages répartis sur 12 provinces. Grâce à une approche à plus grande échelle,
il s’appuyait sur les activités de conservation des eaux et de défense et restauration des sols
(CES/DRS). Plus spécifiquement, il visait à appuyer les populations cibles à construire et à
renforcer leur autonomie et leur capacité à jouer un rôle moteur croissant, pleinement reconnu
par les autres acteurs, dans la construction d’un tissu économique et social durable.

Lancé le 14 juin 2015, le Projet Neer-Tamba avait pour objectif global d’améliorer les

1
https://www.neertamba.org/index.php/a-propos-de-Neer-TambaNeer-Tamba, consulté le 17-02-2023
à 10h05
conditions de vie et les revenus des populations rurales les plus défavorisées.

Sept ans après sa mise en œuvre, on note des résultats satisfaisants, notamment : 5 057 ha de
bas-fonds aménagés, 45 220 ménages de producteurs ont bénéficié de l’appui-conseil pour
l’amélioration des productions, l’acquisition d’une autonomie financière des populations, la
régénération du couvert végétal au niveau des zones dénudées, une bonne connaissance des
techniques d’aménagement et de production par les ménages à travers les formations techniques
spécifiques2. Conscient du rôle de la communication dans la réalisation de tout projet, cette
étude vise à comprendre comment la communication dans le cas du projet Neer-Tamba a
contribué à atteindre ces objectifs. C’est ce qui explique le choix porté sur l’analyse de la
communication du projet Neer-Tamba dans le renforcement de la résilience des exploitations
familiales dans la commune de Korsimoro.

Notre travail s’articule autour de deux parties :

➢ La première porte sur les aspects théoriques et méthodologiques. Il s’agit, entre autres,
de la définition de la problématique, de la clarification des concepts clés et des théories.
Nous y avons également évoqué la méthodologie qui a servi pour la réalisation de la
recherche.

➢ La seconde partie présente les résultats obtenus à travers nos entretiens et enquêtes
réalisés sur le terrain. Ces résultats ont été analysés, puis discutés sur la base des théories
que nous avons retenues. En sus, des perspectives de recherche y ont été proposées.

2
https://www.neertamba.org/index.php/resultats-atteints, consulté le 17-02-2023 à 10h05

2
PREMIERE PARTIE :
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE

3
CHAPITRE I : ASPECTS THEORIQUES DE l’ETUDE
Dans ce chapitre, nous définissons les expressions clés. Ensuite, nous procédons à la revue de
littérature. Elle s’articule autour de travaux portant sur la communication dans la mise en œuvre
du projet et le renforcement de la résilience des populations. De plus, nous posons la
problématique de notre recherche, puis les questions, objectifs et hypothèses de recherche.
Enfin, nous présentons le cadre d’analyse.

I.1. CLARIFICATION CONCEPTUELLE

Cette section définit les notions et concepts de résilience, exploitation familiale, efficacité et
renforcement.

I.1.1. Résilience

Historiquement associée à la physique des matériaux (Ouedraogo, 2016) et désignant leur


capacité à reprendre leur forme initiale après un choc, la résilience connait désormais une
application à la psychologie. Elle désigne la capacité des individus à se remettre d'un
traumatisme grave (Fourquet & Teyssier, 2013, p. 2). L’évolution du concept est parvenue à de
diverses définitions, mais très proches les unes des autres. Ainsi, elle est « la capacité d’un
système, d’une communauté ou d’une société exposé aux risques de résister, d’absorber,
d’accueillir et de corriger les effets d’un danger, en temps opportun et de manière efficace,
notamment par la préservation et la restauration de ses structures essentielles et de ses fonctions
de base » (Fourquet & Teyssier, 2013, p. 3).

Pour la FICR3, la résilience se définit comme « La capacité des individus, des communautés,
des organisations ou des pays exposés à des catastrophes et des crises et aux facteurs de
vulnérabilité sous-jacents à : anticiper, réduire l’impact, faire face, et se relever des effets de
l’adversité sans compromettre le potentiel de développement à long terme ». Ainsi, la résilience
communautaire peut être mesurée par l’impact des activités de renforcement de la résilience sur
les communautés ou le stade de progression vers la résilience. Parallèlement, il est essentiel que
les mesures de la résilience soient contextualisées et relatives à des risques spécifiques (Sokpoh,
2015).

Dans le contexte de notre étude, la définition qui s'adapte le mieux est celle donnée par Fourquet
et Teyssier (2013). Elle met l'accent sur la capacité d'un système, d'une communauté ou d'une
société à résister, absorber, accueillir et corriger les effets d'un danger de manière efficace, tout

3
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, 18 – 02 – 2023 à 12h15

4
en préservant et en restaurant les structures essentielles et les fonctions de base. Cela correspond
étroitement à notre sujet, car nous analysons comment le projet Neer-Tamba a contribué au
renforcement de la résilience des exploitations familiales face aux risques et aux défis dans la
commune de Korsimoro.

I.1.2. Exploitation familiale

L’agriculture familiale englobe toutes les activités agricoles reposant sur la famille, en relation avec de
nombreux aspects du développement rural (FAO, 2023). Cette forme d'agriculture joue un rôle
inestimable dans l'approvisionnement alimentaire des zones rurales et urbaines, offrant une
variété de produits pour satisfaire les besoins de ces communautés (Sall, 2016).

L'exploitation agricole familiale, telle que décrite par Butaré et Zoundi (2005), repose
généralement sur une gamme diversifiée de productions. Cette diversité englobe les cultures
vivrières et les cultures commerciales, l'élevage, la pêche, l'exploitation forestière, et même
d'autres activités économiques non agricoles, telles que l'artisanat et le petit commerce. En
d'autres termes, les agriculteurs familiaux sont souvent des acteurs polyvalents qui contribuent
de manière significative à l'économie locale en diversifiant leurs sources de revenus (Butaré &
Zoundi, 2005).

Pour la FAO, l'agriculture familiale englobe un large éventail d'activités liées à la famille et
joue un rôle clé dans le développement rural. Elle englobe la gestion de la production agricole,
forestière, halieutique, pastorale et aquacole par une famille, en faisant appel principalement à
la main-d'œuvre familiale, que ce soient les membres masculins ou féminins de la famille. Cette
approche permet de créer un lien fort entre les activités agricoles et le tissu familial, renforçant
ainsi les relations entre les membres de la famille.

En ce qui concerne l'organisation sociale du travail au sein des exploitations familiales, Mundler
et Rémy (2012) soulignent que la main-d'œuvre familiale joue un rôle central, et dans la plupart
des cas, elle n'est pas rémunérée (Mundler & Rémy, 2012). Les membres de la famille
contribuent de manière significative aux activités agricoles sans recevoir de salaire en échange.
Cependant, il est important de noter qu'au fil du temps, certaines exploitations familiales ont
commencé à embaucher de la main-d'œuvre salariée, en particulier dans les exploitations
cotonnières et cacaoyères. Cette transition vers une main-d'œuvre salariée témoigne de
l'évolution des exploitations familiales pour s'adapter aux besoins changeants du secteur
agricole.

En somme, l'agriculture familiale est bien plus qu'une simple source de subsistance. Elle joue

5
un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire des populations rurales et urbaines, en fournissant
une gamme diversifiée de produits agricoles. Elle s'ancre profondément dans le tissu social et
économique des communautés, en impliquant la famille dans la gestion des ressources
naturelles et des activités agricoles. Tout en continuant à reposer sur la main-d'œuvre familiale,
l'agriculture familiale s'adapte également aux réalités changeantes, en recourant parfois à de la
main-d'œuvre salariée, démontrant ainsi sa capacité à évoluer et à répondre aux besoins d'une
agriculture en mutation.

I.1.3. Efficacité

Le concept d'efficacité est au cœur de nombreuses discussions et analyses, en particulier dans


le contexte de projets visant à renforcer la résilience des populations locales. Plusieurs auteurs
ont apporté des éclairages sur ce concept, soulignant son importance dans la réalisation des
objectifs fixés. Dans ce travail, nous explorons le concept d'efficacité à la lumière des travaux
r Guedj et Camus (2000) ainsi que Legendre (1993). Nous examinons également son
application dans le cadre du projet Neer-Tamba, en mettant l'accent sur l'évaluation de
l'efficacité de la communication dans le renforcement de la résilience des populations de la
commune de Korsimoro.

Pour Guedj et Camus (2000), une action est considérée comme efficace lorsqu'elle parvient à
atteindre les objectifs qui lui ont été assignés. Cette définition souligne la notion de réalisation
des buts fixés. Dans le contexte du projet Neer-Tamba, cette approche de l'efficacité peut être
appliquée de manière significative. Le projet, en cherchant à renforcer la résilience des
populations de la commune de Korsimoro, s'assigne des objectifs clairs, tels que l'amélioration
de la sécurité alimentaire, la réduction de la vulnérabilité aux chocs climatiques, ou encore la
promotion de pratiques agricoles durables. L'évaluation de l'efficacité de la communication au
sein du projet consiste donc à mesurer dans quelle mesure ces objectifs sont atteints grâce aux
outils, aux actions, aux activités et aux supports de communication mis en place (Guedj &
Camus, 2000).

Quant à Legendre (1993), il propose une perspective complémentaire sur l'efficacité, en la


décrivant comme le degré de réalisation des objectifs de l'entreprise. Cette approche met en
évidence l'idée que l'efficacité est étroitement liée à la capacité d'une organisation à atteindre
ses buts stratégiques. Dans le cas du projet Neer-Tamba, l'efficacité de la communication peut
être évaluée en fonction de la mesure dans laquelle les actions de communication contribuent à
la réalisation des objectifs du projet. Si la communication permet d'informer et de sensibiliser

6
les communautés locales aux pratiques agricoles durables, aux techniques de gestion de l'eau
ou aux méthodes de préparation aux chocs climatiques, alors, elle peut être considérée comme
efficace. En d'autres termes, l'efficacité de la communication se traduit par sa capacité à
favoriser la mise en œuvre des stratégies et des actions du projet (Legendre, 1993).

Dans le cadre de la résilience des populations de la commune de Korsimoro, l'évaluation de


l'efficacité dépend des informations et des connaissances des communautés locales pour
prendre des décisions éclairées en matière d'agriculture, de gestion des ressources naturelles, et
de préparation aux chocs climatiques. Une communication efficace peut jouer un rôle
déterminant dans l'autonomisation de ces communautés, en renforçant leur capacité à faire face
aux défis qui se posent.

L'efficacité de la communication se traduit par la capacité à atteindre les objectifs du projet, en


renforçant la résilience des populations locales face aux défis liés aux changements climatiques.
Cette évaluation de l'efficacité de la communication est un élément clé de la réussite du projet
Neer-Tamba et de son impact positif sur les communautés de Korsimoro.

I.1.4. Les cordons pierreux


Les cordons de pierres sont des dispositifs antiérosifs, composés de blocs de pierres disposés
en une ou plusieurs rangées stratégiques. En luttant contre l'érosion hydrique, ces cordons
empêchent le ruissellement excessif des eaux de pluie, qui emporte la précieuse couche arable
du sol. Cette conservation des sols constitue un atout essentiel pour les agriculteurs, car elle
permet de maintenir la fertilité des terres sur le long terme. De plus, les cordons de pierres
contribuent à améliorer l'infiltration des eaux de pluie dans le sol. En retenant l'eau de manière
contrôlée, ils favorisent l'humidité du sol et évitent le dessèchement excessif. Cette rétention
d'eau, combinée à une gestion adéquate de la matière organique, peut transformer des terres
autrefois improductives en parcelles fertiles.

Associés à d'autres techniques, les cordons pierreux participent à la transformation de


l'agriculture locale, renforçant ainsi la résilience des communautés rurales face aux défis
environnementaux.

I.1.5. Le zaï
Le zaï manuel est une technique traditionnelle de récupération des sols dénudés qui consiste à
creuser, à l'aide de pioche ou de daba, des cuvettes de 20 à 40 cm de diamètre et de 10 à 15 cm
de profondeur. La terre excavée est rejetée en croissant vers l'aval de la cuvette, pour retenir les
eaux de ruissellement. Une poignée de fumier ou de compost (300 g) est ensuite déposée dans

7
la cuvette. Toutefois, sa mise en œuvre requiert une main d'œuvre importante (300 h/ha) (Clavel
et al., 2009).

La mécanisation du zaï implique des passages croisés d'une dent de travail du sol, attelée à un
animal. Cela permet une meilleure infiltration de l'eau et un émiettement accru de la couche
superficielle du sol (Barro et al., 2005). Elle entraîne une récupération plus rapide des sols
dégradés en améliorant le fonctionnement du système racinaire des plantes et la disponibilité
d'eau et de nutriments. En outre, elle libère du temps pour d'autres activités. Du point de vue
technique, le zaï mécanisé surpasse le zaï traditionnel manuel en termes de productivité. En
effet, il améliore les rendements, notamment en cas de pluies irrégulières, renforçant ainsi la
sécurité alimentaire. Il peut augmenter la production de grains de 34 % et de paille de 40 % par
rapport à la méthode manuelle. Après trois ans d'utilisation, les sols dégradés deviennent moins
compacts et plus perméables, permettant une agriculture plus conventionnelle (Barro et al.,
2005).

I.1.6. Les demi-lunes


La technique des demi-lunes s'appuie sur le creusement de bassins en forme de demi-cercle,
d'une profondeur de quelques mètres, façonnés à l'aide de pic, de pioche et de pelle. Cette
approche s'avère particulièrement pertinente sur des terrains en pente, soumis à un climat aride
ou semi-aride, où elle permet de concentrer les eaux de pluie, de réduire le ruissellement et de
rendre les terres encroûtées aptes à la culture (Dipama, 2016).

Les demi-lunes prennent la forme de demi-cercles en terre compactée ou en pierres, présentant


des ouvertures perpendiculaires au sens d'écoulement des eaux, disposées en quinconce. Selon
leur vocation, les espaces délimités par les demi-lunes, enrichis par l'apport de fumure
organique, servent à la culture de céréales (demi-lunes agricoles), à la plantation d'espèces
ligneuses ou à l'ensemencement d'herbacées (demi-lunes sylvopastorales).

L'ingéniosité des demi-lunes réside dans leur disposition perpendiculaire au sens d'écoulement
des eaux de surface, qui leur permet de capter les eaux de ruissellement et de les mettre à
disposition des végétaux. Cette caractéristique réduit considérablement les pertes d'eau et de
couches fertiles du sol. À moyen terme, les demi-lunes favorisent une sédimentation qui
contribue à la récupération des terres et à leur protection. De plus, le fumier appliqué dans ces
structures reste en place, même lors de fortes précipitations. Les bourrelets qui entourent les
demi-lunes offrent une protection efficace contre les vents et l'érosion éolienne, augmentant
ainsi le taux de survie des espèces ligneuses lors des opérations de reboisement.

8
I.2. REVUE DE LITTERATURE

Dans cette revue de littérature, nous avons abordé la contribution des exploitations familiales
agricoles dans le développement de l’économie burkinabé. Ensuite, l’impact du changement
climatique sur le développement des exploitants agricoles. Puis, les politiques et pratiques
agricoles innovantes pour une adaptation aux changements climatiques. Enfin, nous avons fait
une revue de littérature sur les facteurs déterminants l’adoption des pratiques agricoles
innovantes.

I.2.1. Exploitations agricoles et développement de l’économie burkinabè

Au Burkina Faso, l'agriculture joue un rôle central dans le développement économique et la


croissance (Souratié, Koinda, Decaluwé, & Samandoulougou, 2019). Les agriculteurs tirent
principalement leurs revenus de la production agricole, qui leur permet de subvenir à leurs
besoins essentiels tels que la santé et l'éducation. Les cultures incluent une variété de cultures
vivrières typiques de la région subsaharienne, notamment des céréales, des cultures
oléagineuses, des légumineuses à graines et des tubercules, ainsi que des cultures maraîchères,
des activités d'élevage et dans une moindre mesure, de la pêche. De plus, l'agriculture comprend
plusieurs cultures commerciales à rendement élevé, dont la culture du coton est la plus
importante (Herrera & Ilboudo, 2012). Les secteurs agricoles et sylvopastoral demeurent donc
le moteur de l'économie du Burkina Faso, contribuant de manière significative, entre 28 % et
31 %, au produit intérieur brut du pays (La Tribune, 2018). Le gouvernement burkinabè,
conscient de l'importance de ces secteurs, a adopté le Plan national de développement
économique et social (PNDES) pour la période 2016-2020. Ce plan devrait permettre de réaliser
une transformation structurelle et équitable de l'économie burkinabè en mettant un fort accent
sur le soutien à l'agriculture et à l'élevage. Pour ce faire, l’accent a été mis sur des projets
innovants de développement de filières agro-sylvo-pastorales à forte productivité (filières
mangue, coton, anacarde, sésame, maïs, riz, bétail-viande, volaille, miel, lait, poisson, karité,
moringa, niébé, tomate, oignon, etc.) y compris leur transformation ; des mesures incitatives en
faveur de l’approvisionnement des agro-industries nationales et des achats institutionnels à
partir des productions nationales ; la disponibilité et l’accessibilité des intrants et des
équipements agricoles motorisés ; le renforcement de la recherche, de l’innovation et la
valorisation des résultats de la recherche agricole en tant que leviers de la transformation
structurelle de l’économie ; la promotion des exploitations agro-sylvo-pastorales modernes

9
(utilisation efficiente de l’eau, respect des itinéraires techniques, contractualisation) ; le
développement de l’agriculture irriguée dans toutes les régions à fortes potentialités notamment
en accroissant les cultures sous maitrise d’eau (y compris par le nouveau modèle d’exploitation
agricole à base de forage à haut débit d’eau) ; la sécurisation et la mise en valeur des zones
pastorales ; et enfin l’opérationnalisation des agropoles (MEFP, 2021). Les gouvernants restent
cependant conscients que pour exploiter ses possibles sources de croissance, le Burkina Faso
doit apporter des réponses face à une série de contraintes, notamment le changement climatique,
renforcer la compétitivité de ses chaînes d’approvisionnement et accéder plus facilement à ces
marchés (Banque Mondiale, 2019).

I.2.2. Impact du changement climatique sur le développement des exploitants agricoles

Le changement climatique représente actuellement une menace croissante pour l'agriculture à


travers le monde, y compris en Afrique subsaharienne (Kabore et al., 2019). En effet, dans cette
région du monde en particulier, les variations climatiques de plus en plus marquées ont un
impact significatif sur la viabilité des exploitations agricoles. L'une des manifestations les plus
notables du changement climatique est la modification des schémas de précipitations. De
nombreuses régions connaissent une diminution des précipitations, ce qui se traduit par des
sécheresses prolongées et des pénuries d'eau (Nouaceur, 2020). Les agriculteurs sont donc
confrontés à des périodes de sécheresse plus fréquentes et à des saisons des pluies imprévisibles,
ce qui affecte considérablement la disponibilité en eau pour l'irrigation et l'abreuvement du
bétail. Parallèlement, le changement climatique se traduit également par une augmentation des
températures moyennes (Kabore et al., 2019). Les vagues de chaleur sont de plus en plus
fréquentes et peuvent avoir des effets dévastateurs sur les cultures. Les températures élevées
peuvent réduire les rendements agricoles, provoquer des pertes de récoltes et entraîner une
diminution de la qualité des produits agricoles. En outre, les événements météorologiques
extrêmes, tels que les tempêtes violentes, les inondations soudaines, deviennent plus fréquents
et plus graves en raison du changement climatique. Ces phénomènes météorologiques
imprévisibles peuvent détruire les cultures, les infrastructures agricoles et les réserves
alimentaires, laissant les agriculteurs dans une situation précaire.

Au Burkina Faso, le climat burkinabè est caractérisé par un important déficit pluviométrique,
une rigueur de la nature et un environnement naturel fragile à risque. La pluviométrie est
caractérisée par de fortes irrégularités interannuelles et spatio-temporelles (Ouedraogo,
Dembélé, & Leopold, 2010). Ce qui a un impact direct sur les rendements et la production
agropastorale. Les aléas climatiques qui affectent la stabilité de la production agropastorale et

10
celle des recettes d’exportation fragilisent l’économie du pays. Cette situation sera exacerbée
dans une perspective de changement climatique global, d’où l’intérêt pour le Burkina Faso de
connaître l’impact des éventuels changements climatiques sur la production agricole
(Ouedraogo, 2012). En 2020 la GIZ estimait par exemple que la température moyenne dans le
pays pourrait augmenter de 1,9 °C à 4,2 °C d’ici à 2080 par rapport aux niveaux préindustriels.
Parallèlement, le nombre de journées très chaudes par an (où la température maximale dépasse
35 °C) devrait également augmenter fortement dans l’ensemble du pays. En ce qui concerne les
précipitations, les projections sont plus incertaines (Koinda et al., 2023). Le dessèchement et la
mortalité des ligneux, la baisse de la production fruitière, le tarissement précoce des retenues
d'eau, et la dégradation du couvert végétal sont imputables aux effets néfastes des changements
climatiques (Bambara et al., 2013) et aux fortes pressions anthropiques. Dans ce contexte, être
capable de mieux comprendre et d’anticiper les fluctuations climatiques et leurs conséquences
sur l’agriculture constitue donc un enjeu majeur en termes de développement et des stratégies
se doivent d’être mises en œuvre par tous les acteurs, telles que des innovations agricoles, afin
de maintenir le secteur agricole à sa place de locomotive du développement.

I.2.3. Pratiques agricoles innovantes pour une adaptation aux changements climatiques

Les risques climatiques se déduisent de l’état des formations végétales, de la disponibilité des
ressources en eau et de la fertilité des sols. Pour y faire face, les populations adaptent le
calendrier agricole en fonction des contraintes agro-climatiques de leurs localités, notamment
l’installation tardive ou précoce des pluies. Par ailleurs, des actions et des mesures de
restauration des sols ainsi que l’amélioration de la fertilité sont entreprises. Ce sont les cordons
pierreux, la régénération naturelle assistée, la jachère, l’agroforesterie, le zaï, l’association de
culture, la rotation, la sélection des semences, l’entraide culturale et l’utilisation de la fumure
organique (Dipama, 2016).

I.2.4. Facteurs déterminants l’adoption des pratiques agricoles innovantes

Dans son article sur les « Capacités d’adaptation des populations burkinabè aux effets du
changement climatique, questionnements sur leurs sociétés et perspectives de recherches », le
professeur RAM Christophe SAWADOGO (2012) identifie deux facteurs déterminants
l’adoption de pratiques agricoles innovantes par les exploitants (Sawadogo, 2012). Le premier
facteur est la « recherche de meilleurs rendements et de fertilité des sols ». Les résultats de son
étude relèvent de la quête de meilleur rendement comme un facteur qui inciterait les exploitants
agricoles à la pratique surtout du zaï et des cordons pierreux. Le dernier facteur déterminant
que son étude montre est les « Effets positifs ». Ce facteur se traduit par la protection des sols,

11
la bonne croissance des cultures, l’humidification, la fertilisation des sols avec de meilleurs
effets reconnus au fumier par rapport à l’engrais.

Kaboré et collaborateurs (2019), quant à eux, dans leur étude sur les « Perceptions du
changement climatique, impacts environnementaux et stratégies endogènes d’adaptation par
les producteurs du Centre-nord du Burkina Faso », estiment que l’adoption de mesures
d’adaptation au changement climatique est en partie guidée par la perception paysanne de ce
phénomène (P. N. Kabore et al., 2019). L’adoption d’une stratégie d’adaptation par un
producteur dépend de sa perception du changement climatique et de ses causes, de ses impacts
négatifs sur le milieu biophysique et des moyens dont il dispose pour apporter des solutions.
Également, la possession du petit outillage agricole influence significativement les pratiques du
zaï, des cordons pierreux et la réalisation de fosses fumières. Les pioches et les pelles sont des
déterminants socio-économiques de l’adaptation au changement climatique en matière de
récupération des terres dégradées dans la région. Et pour y arriver, l’information est nécessaire
pour leur permettre d’augmenter leur production agricole en vue d’atteindre la sécurité
alimentaire (Kabore et al., 2019).

L’appartenance à un groupement paysan offre aux membres de nombreux avantages : la


possibilité d’observer le travail des autres membres, la possibilité de bénéficier du système
d’entraide pour la main d’œuvre, couramment pratiquée en société burkinabé ainsi que les
facilités d’accès au crédit et au matériel commun (Belem, 2017). Enfin, les résultats de cette
étude, révèlent que l’accès à l’information et du contact avec la vulgarisation dans la diffusion
des technologies affectent la décision d’adoption des producteurs. Le mode de communication
doit donc être choisi et adapté de façon judicieuse à chaque type de producteurs et de contextes.
Aussi, l'encadrement des producteurs influence l’adoption des technologies. Un producteur
encadré et suivi par le service de vulgarisation finit par changer de décision en faveur de la
nouvelle technologie. Le contact des producteurs avec les agents de vulgarisation leur donne
accès à l’information et aux connaissances sur les nouvelles technologies. L’accès à
l’information et aux connaissances réduit les risques inhérents aux nouvelles technologies et
favorise ainsi leur adoption (Belem, 2017).

12
Tableau 1: Résumé des facteurs déterminants l’adoption de pratiques agricoles
innovantes et les auteurs qui en ont parlé

Facteurs Auteurs
Recherche de meilleurs rendements (Sawadogo, 2012)
Fertilité des sols (Sawadogo, 2012)
Effets positifs : protection des sols, bonne croissance des
(Sawadogo, 2012)
cultures, l’humidification, la fertilisation des sols
La perception que le paysan a du changement climatique (P. N. Kabore et al., 2019)
La possession du petit outillage agricole (Kabore et al. 2019)
Le prix obtenu à la vente (On parlera ici du revenu) (Belem, 2017)
L’appartenance à un groupement de producteurs (Belem, 2017)
Les méthodes de diffusions (communication) sur la
(Belem, 2017), (Kabore et al. 2019)
pratique
L'encadrement des producteurs (Belem, 2017)
Source : Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023

I.2.5. Communication pour le Changement de Comportement Social (CCSC)

Des années 1970 aux années 1990, les activités d’information, d’éducation et de
communication (IEC) ont été la marche à suivre pour essayer de changer le comportement des
gens. Cependant, comme de nombreux cas l’ont démontré, l’amélioration des connaissances,
des prises de conscience, voire des attitudes, sans pour autant résoudre la question d’autres
facteurs déterminants du comportement humain, ne se traduit généralement pas en action à long
terme (Darnton A. 2008). Le fait d’avoir des connaissances ne constitue qu’un des nombreux
facteurs qui influencent la capacité et la volonté des personnes à adopter un certain
comportement.
La Communication pour le changement de comportement (CCC) est ainsi apparue comme une
utilisation plus stratégique de la communication mettant explicitement l’accent sur le
changement de comportement (c’est-à-dire pas uniquement sur une meilleure prise de
conscience des personnes, par exemple). Elle a largement mis l’accent sur le changement de
comportement de l’individu.
Cependant, la prise de conscience croissante que le changement de comportement n’est pas
uniquement une question de décisions et de capacités individuelles a abouti au développement

13
de l’approche qui a donné la communication pour le changement social et comportemental
(CCSC). Cette dernière est guidée par l’acceptation du fait que le comportement de l’individu
est influencé par un éventail « de facteurs influents » externes tels que les opinions et les
attitudes des membres de la famille et des amis, la culture locale, la situation économique d’une
zone, la disponibilité de ressources, l’existence (ou le manque) de services assurés par le secteur
privé, les politiques gouvernementales, le degré d’assistance du gouvernement au projet des
citoyens et bien d’autres facteurs qui ne dépendent pas de l’individu.
La CCC est devenue la CCSC parce qu’il apparaissait de plus en plus clairement que le
changement de comportement à long terme ne peut se réaliser sans l’identification des facteurs
sociaux et environnementaux qui influencent ce comportement.
Plus tard, il a été admis que la communication est importante, mais qu’elle reste insuffisante
pour impulser le changement souhaité. Il est souvent nécessaire d’aller bien au-delà. Cette
reconnaissance a entraîné la suppression du premier « C » de la CCSC pour aboutir au
changement social et comportemental (CSC) qui est un processus impliquant des individus, des
communautés ou des sociétés et leur permettant d’adopter et de pérenniser des comportements
positifs. Il y arrive en identifiant les divers facteurs qui influencent le comportement de
l’individu et en résolvant les questions qui se posent grâce à l’utilisation des approches qui ont
le plus de chances d’être efficaces.
Il existe un nombre important de théories et de modèles visant à expliquer le changement du
comportement humain dans différents contextes.
Dans les lignes qui suivent, nous vous présenterons deux modèles / théories pratiques qui
cadrent avec notre étude.

- Quelques théories dans le cadre de la CCSC adaptée à notre étude

• Le modèle socio-écologique de Mc Leroy et al. 1988

Selon le modèle socio-écologique, notre comportement est influencé par une gamme de facteurs
qui sont à la fois propres et extérieurs à nous-mêmes. Au niveau individuel, les facteurs propres
à soi-même sont, par exemple : les connaissances, les compétences, les habitudes, la confiance
en soi et les désirs. Au niveau interpersonnel, les individus sont influencés par leur famille,
leurs amis ainsi que d'autres personnes qui appartiennent à leur(s) communauté(s) locale(s). Au
niveau de la communauté, les individus sont influencés par la présence d'organisations et
d'autres structures, les services ainsi que les normes qui régulent la vie quotidienne. A cela
s'ajoutent, à un niveau plus large, les facteurs sociétaux, tels que les normes sociales ainsi que
les conditions politiques, économiques et environnementales.

14
En même temps, le modèle souligne que les comportements des personnes ne sont pas
seulement façonnés par ces différents facteurs, mais que les personnes peuvent aussi elles-
mêmes agir sur l'environnement dans lequel elles vivent. Et l'environnement peut rendre plus
facile ou difficile l'adoption ou le maintien d'un comportement.

Figure 1 : Adapté de la théorie du Changement basée sur le modèle socio-écologique

Sociétal:
-Politiques: PNA 2015, SCADD
2011-2015, PNSR 2011-2015
-Budget: 54,9 milliards de
FCFA

Communautaires: CVD,
Chef de Zone, Chambres
Régionales D'agriculture,
Directions régionales
d'Agricultures, Organisations
de Producteurs

Interpersonnel:
Les ménages, les amis , les
voisins de champs

Individuel: Jeunes et vieux,


femmes

Source : Annick Yasmine NIKIEMA, Septembre 2023

Ce modèle montre clairement que le niveau individuel n’est qu’un facteur parmi d’autres qui
déterminent si une personne adopte le comportement désiré.
Il souligne l’importance des aspects « sociaux » du changement de comportement. Dans le
cadre de notre étude, les Organisations paysannes, les chefs de Zone et les CVD ont été d’un
grand apport. Ceux-ci ont beaucoup d’influence sur les bénéficiaires. En outre, les champs
écoles ont motivé certains non-bénéficiaires à essayer un certain nombre de technologies,
notamment les demi-lunes.

15
• La théorie de changement pour la résilience et l’autonomisation des
bénéficiaires du Projet

Les théories du changement (ToC) d’un projet sont les « idées et les hypothèses ("théories")
que les personnes et les organisations ont sur la façon dont le changement se produit ». (HIVOS,
2015).

Une autre définition couramment utilisée est celle de Rogers (2014), qui met l’accent sur
l’explicitation de ce qui est implicitement supposé au sujet du changement et de la contribution
au changement : « Chaque programme est rempli de croyances, de suppositions et d'hypothèses
sur la façon dont le changement se produit, sur la façon dont les humains travaillent, ou les
organisations, ou les systèmes politiques, ou les écosystèmes. La théorie du changement
consiste à articuler ces nombreuses hypothèses sous-jacentes sur la façon dont le changement
se produira dans un programme ». C’est donc une succession de changements attendus qui se
produisent dans un contexte donné à la suite d’actions intégrées.

Dans le cadre de notre projet, le changement envisagé est l’amélioration des revenus des
ménages et de leurs revenus face aux effets néfastes du changement climatique.

Les suppositions et les hypothèses du projet sont que :

➢ Les aménagements fonciers et de maitrise et valorisation des eaux de surface


(composante 1) représentent une des principales marges de progression de la
productivité des petites exploitations familiales et souvent une base pour l’accès à celles
permises par les autres possibilités d’intensification. L’approche du Projet privilégie la
durabilité technique, mais aussi sociale, des infrastructures en acceptant parfois des
coûts unitaires plus élevés que le strict nécessaire. Plutôt que de favoriser la
concentration foncière sur ces aménagements, il privilégiera l’insertion et la
sécurisation foncières des plus défavorisés (femmes, jeunes ménages et ruraux sans
terres aménagées). Ces aménagements et, au-delà, l’ensemble des techniques et des
trajectoires d’intensification promues par le Projet (composante 2) contribueront à
préserver et à valoriser le potentiel durable de ressources naturelles, mais aussi à le
reconstituer et à l'accroître. Les gains de productivité obtenus contribueront à maintenir
et à viabiliser un tissu dense de petites exploitations familiales. Le Projet contribuera à
l’ancrage des compétences techniques aux échelles les plus locales et à la création de
mécanismes durables d’accès aux savoirs et de diffusion/partage des connaissances et
des compétences.

16
➢ Sur le moyen/long terme, la mise en place d’un cadre partenarial associant État central
et collectivités locales à des organisations professionnelles fortes, ainsi que l’émergence
et le renforcement des chambres d’agriculture, sont essentiels pour la durabilité de
l’impact. La contribution du Projet sera de favoriser le fonctionnement de ce cadre
partenarial aux échelles où il interviendra directement et d’y promouvoir la participation
équitable des populations cibles.

Le diagramme ci-dessous montre les plus importants changements qui doivent être apportés
pour parvenir à une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable.

17
Figure 2 : La théorie de changement pour la résilience et l’autonomisation des bénéficiaires du Projet

Théorie du changement du Projet Neer-Tamba IMPACT


Adaptation aux effets du changement climatique L’amélioration des conditions de vie et des revenus des
populations rurales les plus défavorisées.

Les ruraux les plus pauvres, et notamment les femmes et les jeunes, construisent et renforcent leur autonomie et leur capacité à jouer un rôle moteur croissant,
pleinement reconnu par les autres acteurs, dans la construction d’un tissu économique et social durable

Des ménages/exploitations Les bonnes pratiques ainsi que La mise en œuvre et


RÉSULTATS A

LONG TERME

les initiatives et innovations la coordination de


(3 À 5 ANS)
MOYEN ET

familiales améliorent leur Les acteurs (en particulier


résilience face aux aléas locales susceptibles d’améliorer toutes les activités du
durablement l’autonomie populations cible) sont bien
climatiques, mais aussi créent ou projet sont assurées
renforcent leur autonomie économique des populations structurés et ils sont en réseau par une équipe dédiée
financière. cibles sont diffusées à cet effet

Les bénéficiaires ont davantage


RESULTATS A COURT

Les bénéficiaires ont la


accès à des services d’appui-
ET MOYEN TERME

capacité de récupérer grâce Des populations cibles, des


conseil ainsi qu’à des appuis pour organisations rurales et élus La gestion et le suivi-
(1 À 3 ANS)

à des techniques de évaluation du Projet est


des initiatives locales de municipaux renforcent leurs
CES/DRS et/ou d’accéder à assuré par une unité de
production agro-sylvo-pastorale capacités. De même les Chambres
des terres/bas-fonds à Gestion du projet
vertueuse en termes d’agriculture et les Directions
vocation agro-sylvo-
d’environnement et de Régionales en charge de l’agriculture composée de quatre
pastorale qu’ils aménagent cellules
reconstitution et gestion durables reçoivent des appuis institutionnels
pour produire
des ressources naturelles
COMPOSANTE
S DU PROJET

Petits aménagements Intensification des Structuration des acteurs et Gestion du Projet et


fonciers villageois petites exploitations et mise en réseau Suivi-Evaluation
valorisation de leurs
productions.

Source : Annick Yasmine NIKIEMA, Septembre 2023

18
I.3. PROBLEMATIQUE

Aujourd’hui, plus de 70 % des pauvres de la planète vivent dans des zones rurales et dépendent
de l’agriculture comme principale source de revenus (OXFAM, 2023). Cette proportion est de
13,8 % au Burkina Faso (RGPH, 2019). Leur subsistance est sérieusement menacée par la
demande alimentaire croissante, la dégradation des ressources naturelles et les graves effets du
changement climatique. Ces derniers sont encore plus exacerbés dans les pays en
développement et notamment les Pays les Moins Avancés, dont le Burkina Faso, du fait de leur
forte dépendance vis-à-vis des ressources naturelles et d’une faible capacité d’adaptation. Outre
ces menaces, les agriculteurs du Burkina Faso sont confrontés à la pression foncière et à la
cherté des intrants agricoles du fait de l’insécurité et de la conjoncture internationale.
Bien que les options d’adaptation soient nombreuses à l’heure actuelle (adoption de variétés
culturales à cycle court, usage des techniques CES/DRS, etc.), force est de noter que pour
réduire la vulnérabilité aux changements climatiques futurs, il est impératif de travailler sur leur
promotion et leur adoption. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui plus que jamais, les
communautés rurales ont besoin d’accéder à des informations actualisées et fiables. En effet,
l’engagement des bénéficiaires dans les projets de résilience et de développement est reconnu
aujourd’hui comme une condition essentielle au processus de pérennité des projets. Toute
intervention, visant une amélioration réelle et durable des conditions de vie des populations, est
vouée à l’échec si la population concernée ne la prend pas en charge. Combien de fausses
fumières ont été creusées pour ne jamais être utilisées ? Combien de puits ont été creusés sans
que des comités de gestion soient impliqués dans leur conception ? Combien de projets ont été
menés avant qu’on s’aperçoive qu’ils ne correspondaient pas vraiment à une demande ? Comme
dit le proverbe « Tout ce qui se fait pour moi, mais sans moi est contre moi ». Un nouveau
projet dans une zone est souvent bien accueilli, mais à moins que les populations ne soient
impliquées à tous les niveaux d’intervention, de l’identification des problèmes à la recherche et
à la mise en œuvre de solutions, il y a souvent peu de changement durable. Ainsi, l’information
et la communication revêtent alors une importance capitale dans les projets et programmes
initiés pour combattre les changements climatiques et améliorer la résilience des populations
vulnérables. Cependant, les objectifs de communication des projets, sont souvent très généraux,
et ne prennent pas en compte les spécificités de la zone et de la population concernées. La
communication est mise en œuvre sous la forme exclusive d’activités de popularisation, de
vulgarisation et de promotion, et non comme faisant partie d’un processus global de
changement social et de développement. Leur stratégie de communication se limite à la

19
visibilité des actions et des bailleurs en se bornant à l’élaboration de banderoles pour des ateliers
ou à la construction d’un énième site internet qui mourra avec le projet. Une telle stratégie est
basée sur la vision selon laquelle, la seule diffusion des connaissances et des informations,
suffirait à leur réappropriation par les populations ciblées et créerait mécaniquement une
dynamique de développement et de changement social. L’expérience a montré que les
approches de communication qui se fondent sur une vision autoritaire, ou qui privilégient les
seuls mécanismes de transmission d’informations et de connaissances, aboutissent à des
résultats peu satisfaisants. C’est au regard de tels constats et s’appuyant sur les leçons tirées du
Programme d’Investissement Communautaire en Fertilité Agricole (PICOFA) et du
Programme de Développement Rural Durable (PDRD) qu’il a été décidé d’opter pour une
Communication pour le Développement (CPD) dès la conception du Projet de Gestion
Participative des Ressources Naturelles et de Développement Rural du Nord, Centre-Nord et
Est (Neer-Tamba).
La CPD est une approche centrée sur les personnes et combine des méthodes participatives avec
le pouvoir des médias, allant de la radio rurale aux TIC modernes. Dans le domaine agricole,
elle est particulièrement puissante, car elle peut garantir l’accès des petits exploitants à des
informations pertinentes et promouvoir la participation et la collaboration de plusieurs parties
prenantes. Elle amplifie la voix des citoyens, permettant aux communautés rurales d’exprimer
leurs attentes et partager leurs connaissances. Cela peut être un puissant moteur, en particulier
pour les groupes vulnérables et marginalisés. Ils cessent d’être des bénéficiaires d’interventions
de développement qui leur sont extérieures pour prendre en main leur propre développement et
le processus de construction de leur résilience. Le plan d’intervention en matière de
communication de Neer-Tamba entend donc accompagner la vision de changement souhaitée
par le Projet en permettant de mobiliser et d’orienter les actions et interventions des différentes
parties prenantes selon un calendrier quadriennal de planification opérationnelle intégré à
l’ensemble du Projet. L’objectif de celui-ci est l’amélioration des conditions de vie et des
revenus des populations rurales les plus défavorisées en les appuyant dans le renforcement de
leur autonomie et leur capacité à jouer un rôle moteur croissant dans la construction d’un tissu
économique et social durable ».
Notre étude, qui a pour thème : « Analyse de la communication du Projet Neer-Tamba dans le
renforcement de la résilience des exploitations familiales dans la commune de Korsimoro »
aspire à comprendre comment la communication peut être stratégiquement ciblée pour
surmonter les obstacles et mettre à profit les opportunités de changement identifiées par le
projet.

20
Mais dans quelles mesures la communication contribuera-t-elle à l’atteinte de cet objectif ?
Quels outils de communication seront-ils utilisés à cet effet ? Contribuera-t-elle réellement à
l’adoption des nouvelles techniques agricoles résilientes promues par le Projet ? Quels canaux
de communication seront-ils utilisés ?

I.4. QUESTIONS DE RECHERCHE

Afin de mener à bien notre étude, nous avons formulé une question principale et des questions
secondaires de recherche.

Question principale de recherche

Comment la communication du projet Neer-Tamba a-t-elle contribué au renforcement de la


résilience des exploitations familiales dans la commune de Korsimoro ?

Questions secondaires

➢ Quelles sont les actions, les activités, les outils et les supports de communication utilisés
dans la mise en œuvre du projet Neer-Tamba dans la commune de Korsimoro ?

➢ Quelle est l’efficacité de la communication du projet Neer-Tamba sur le renforcement


de la résilience des exploitations familiales dans la commune de Korsimoro ?

I.5. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

Des questions de recherche formulées, nous avons dégagé un objectif principal et des objectifs
secondaires.

Objectif général

Analyser la contribution de la communication du projet Neer-Tamba au renforcement de la


résilience des exploitations familiales dans la commune de Korsimoro.

Objectifs secondaires

➢ Identifier les actions, les activités, les outils et les supports de communication utilisés
dans la mise en œuvre du projet Neer-Tamba dans la commune de Korsimoro ;
➢ Appréhender l’efficacité de la communication du projet Neer-Tamba sur le
renforcement de la résilience des exploitations familiales dans la commune de
Korsimoro.

I.6. HYPOTHESES DE RECHERCHE

À la suite des questions et objectifs de recherche, des hypothèses de recherche se sont dégagées.

21
Hypothèse principale

La communication du projet Neer-Tamba a contribué au renforcement de la résilience des


exploitations familiales dans la commune de Korsimoro.

Hypothèses secondaires

➢ Dans sa mise en œuvre dans la commune de Korsimoro, le projet Neer-Tamba a eu


recours à des actions, activités, outils et supports de communication ;
➢ La communication du projet Neer-Tamba a favorisé l'adoption de nouvelles pratiques
par les exploitants agricoles de la commune de Korsimoro.

I.7. CADRE D’ANALYSE DE L’ETUDE

En se basant sur la problématique et les hypothèses fournies, les deux théories, ci-dessus
évoquées, entrant dans le cadre de la "Communication pour le Changement Social" (TCSC)
serviront de repère pour l’analyse.

La mise en application de ces théories de communication pour le changement social dans le cas
de notre étude, a contribué à :

- Analyser les moyens de communication utilisés :

Pour ce qui est de l'analyse des activités de communication du projet Neer-Tamba, il est
impératif d'entreprendre une étude approfondie visant à identifier les différentes stratégies et
les canaux de communication employés. Cette analyse a permis de jeter la lumière sur la
diversité des moyens utilisés pour transmettre l'information aux parties prenantes et aux
bénéficiaires du projet.

- Évaluer la Portée de la Communication :

Ce volet, essentiel pour notre étude, a consisté à évaluer la portée de la communication déployée
par le projet Neer-Tamba. Cela implique de mesurer le nombre de participants impliqués dans
les différentes initiatives, d'analyser la couverture médiatique obtenue, et d'examiner la
diffusion des supports de communication. De plus, nous devrons identifier les canaux qui se
sont avérés les plus efficaces pour atteindre le public cible, jetant ainsi les bases d'une
optimisation future.

- Recueillir des Opinions des Paysans

Un aspect central de notre démarche a été de recueillir les opinions des paysans concernant

22
l'efficacité de la communication du projet Neer-Tamba. Cela inclut une exploration approfondie
de la manière dont la communication a influencé leurs décisions et leurs comportements en
matière agricole. Nous avons également évalué l'impact global de cette communication sur la
sécurité alimentaire et les rendements agricoles. Ces données ont permis de fournir des
perspectives cruciales sur la réussite du projet du point de vue des bénéficiaires directs.

23
CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE L’ETUDE

Dans ce chapitre, nous abordons la démarche méthodologique adoptée pour mener notre étude.
Nous présentons ainsi notre approche méthodologique, le cadre de l’étude, les méthodes
d’échantillonnage, les techniques et les outils de collecte et d’analyse des données.

II.1. PRESENTATION ET JUSTIFICATION DU CADRE DE L’ETUDE

Le Projet de Gestion Participative des Ressources Naturelles et de Développement rural au


Nord, Centre-Nord et Est (Projet NEER-TAMBA), vient en appui à la mise en place de la
Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD), notamment le
Programme National du Secteur Rural (PNSR). Il se positionne comme un acteur indispensable
dans la construction d'un nouveau cadre institutionnel du secteur rural et dans la consolidation
des acquis des projets PICOFA et PDRD, deux projets qui sont intervenus dans les régions
similaires à travers une approche de mise à l'échelle (Gabiam, 2023). Neer-Tamba ambitionnait
d’accroître la résilience des populations rurales pauvres par une gestion participative et durable
des ressources naturelles et par l’accroissement des investissements productifs. L’objectif
général du Projet était d’améliorer les conditions de vie et les revenus des populations rurales
les plus défavorisées. De façon spécifique, il visait à appuyer les populations cibles à construire
et à renforcer leur autonomie et leur capacité à jouer un rôle moteur croissant, pleinement
reconnu par les autres acteurs, dans la construction d’un tissu économique et social durable.
Pour cela, le Projet est intervenu sur i) l’accroissement de la résilience des ménages, des
exploitations et des villages face aux aléas climatiques, ii) l’accession des ménages à une
capacité d’autonomie économique et financière suffisante pour leur permettre, au sein de leur
milieu rural de résidence, de se projeter mieux vers l’avenir ainsi que sur iii) la construction et
le renforcement d’un tissu social et économique favorable et incitatif à cette prise d’autonomie,
dont les populations cibles seront des acteurs/partenaires à part entière.

Pour l’atteinte des objectifs fixés, le Projet a été structuré autour de quatre (04) composantes
qui sont : les Petits Aménagements Fonciers Villageois, l’Intensification des petites
exploitations et valorisation de leurs productions, la structuration des acteurs et mise en réseaux,
et pour finir la gestion et le Suivi-Évaluation du projet ainsi que la Gestion des Savoirs et
Communication.
Comme quelques résultats du projet, on peut citer 5 057 ha de bas-fonds aménagés, 3 114 ha
de terres dégradées récupérés mécaniquement et biologiquement, 2 899 micro-projets ont été
financés au profit des populations cibles à hauteur de trois milliards de F CFA, 45 220 ménages

24
de producteurs ont bénéficié de l’appui-conseil pour l’amélioration des productions4.

Le projet intervenait dans les régions de l’Est, du Centre-Nord et du Nord. La population


concernée sur l’ensemble de ces zones est de 3,6 millions d’habitants (soit environ 550 000
ménages) répartis pour un tiers dans chacune des trois régions. La moitié des ménages des
régions du Nord et du Centre Nord et les deux tiers de ceux de la région de l’Est sont touchés
par la pauvreté monétaire. Une partie plus réduite, mais importante, est touchée par l’insécurité
alimentaire chronique5.

Dans le cadre de notre étude, la zone d’intervention considérée est la commune de Korsimoro
située dans la province du Sanmatenga, dans la région du Centre-Nord, au Burkina Faso.

II.2. ZONE D’ETUDE

Nous avons choisi comme zone d’étude, la commune de Korsimoro qui est située dans la
province du Sanmatenga, la région du Centre-Nord. Ici, nous faisons cas de la situation et
démographie de la commune, sa ressource en eau, son climat ainsi que ses producteurs en
agriculture irriguée.

II.2.1. Situation et démographie de Korsimoro

Korsimoro, une commune située dans la province du Sanmatenga au Burkina Faso, se trouve à
70 km de la capitale politique, Ouagadougou, dans la région du Centre-Nord. La carte de
situation ci-dessous illustre la position géographique de cette zone d'étude. Avec une superficie
de 603,40 km2 et une population de 54 974 habitants, Korsimoro affiche une densité de 91
habitants par km2 (RGPH, 2019). Cependant, cette densité est considérablement plus élevée
dans les zones habitées, en particulier dans le village de Korsimoro, où résident plus du tiers de
la population totale de la commune, soit 19 141 habitants (RGPH, 2019).

Korsimoro joue un rôle central en tant que chef-lieu de la commune portant son nom, abritant
le siège de la mairie de Korsimoro ainsi que les services décentralisés du secteur public. La
localité bénéficie d'un accès aisé à la route nationale N°3 (Ouagadougou-Kaya), offrant aux
producteurs la possibilité d'acheminer leurs récoltes vers les marchés régionaux, nationaux et
internationaux avec un minimum de contraintes. La commune rurale de Korsimoro est
constituée de 29 villages, dont les habitants sont principalement engagés dans des activités

4
https://www.neertamba.org/index.php/portfolio/nos-realisations, consulté le 14-11-2022 à 09h33
5
https://www.neertamba.org/index.php/page-builder/a-propos, 14 -11-2022 à 09h45

25
agricoles, pastorales, de pêche, de cueillette (notamment de mangues et de fruits de karité), et
des métiers artisanaux tels que la couture, la transformation des arachides et la préparation de
la bière locale, entre autres. De plus, le commerce est une pratique courante parmi les paysans
de la commune, qui se retrouvent sur les marchés ruraux tous les trois jours.

Figure 3: Situation administrative de la commune de Korsimoro

Source : Annick Yasmine NIKIEMA, mémoire master, 2023

II.2.2. Ressource en eau

La principale source d'eau de la commune de Korsimoro est le barrage de Korsimoro,


initialement conçu pour contenir 4,95 millions de mètres cubes d'eau, comme documenté par
BRL-Ingénierie en octobre 2001. Toutefois, une étude de réfection menée en 2005 par le bureau
d'études Émergence (référencé dans SN-ERFAC 2006) a révélé que l'envasement avait réduit
la capacité à 4 687 900 mètres cubes. L'accès au barrage, le plus important pour la commune,
est facilité par la route régionale Korsimoro-Boulsa. Située à environ 2 km à l'est de la route
nationale, cette prise du barrage de Korsimoro est essentielle pour l'irrigation du périmètre
rizicole situé en aval de celle-ci.

II.2.3. Climat, pluviométrie et hydrographie

Korsimoro se trouve sous un climat tropical de type Soudano-sahélien, caractérisé par des
saisons sèches et humides distinctes. Les eaux vitales du barrage de Korsimoro, qui jouent un
rôle crucial dans cette région, sont principalement alimentées par les précipitations provenant
de trois communes voisines : Boussouma, Ziga et Korsimoro. Ces eaux de ruissellement sont
acheminées via un réseau de six cours d'eau, dont le plus significatif est le Kiélébala, comme

26
documenté par BRL-Ingénierie en octobre 2001.

La pluviométrie dans la localité de Korsimoro présente une grande variabilité, allant d'un
minimum de moins de 400 millimètres à un maximum de plus de 1000 millimètres. Cette
amplitude est mise en évidence par la courbe de la pluviométrie annuelle observée au cours des
30 dernières années, illustrant les fluctuations climatiques significatives auxquelles cette région
est soumise. Ces variations de précipitations ont un impact considérable sur les ressources en
eau, l'agriculture et la vie quotidienne des habitants de Korsimoro, soulignant l'importance de
comprendre et de gérer de manière durable ces facteurs climatiques pour la communauté locale.

II.2.4. Producteurs de l’agriculture irriguée

Au cœur de la communauté de Korsimoro, ces agriculteurs sont souvent désignés sous les noms
familiers de "maraîchers" ou "producteurs d'oignon" par les résidents locaux. Leurs activités
englobent une variété de cultures maraîchères et, en complément, la culture de quelques
céréales. Pour caractériser les producteurs spécialisés dans l'agriculture irriguée en saison
sèche, nous pouvons identifier quatre traits distinctifs : le calendrier culturel, les cultures
emblavées, les moyens d’exhaure et de distribution de l'eau d'irrigation ainsi que l’appartenance
à une organisation de producteur.

En effet, dans la commune de Korsimoro, les activités agricoles sont étroitement liées à un
calendrier saisonnier qui est caractérisé par la fin de la saison des pluies en octobre et le début
des pluies en mai. Les principales cultures emblavées par ces maraichers sont l'oignon bulbe et
la tomate. On trouve d'autres cultures telles que le gombo, la courgette, l'aubergine violette,
l'aubergine locale, le piment, la laitue, le chou, la pomme de terre, la pastèque. En plus, les
producteurs s'adonnent également à la culture irriguée du maïs, de la banane et du niébé.

En guise de moyens d'exhaure et de distribution de l'eau d'irrigation, ces producteurs utilisent


principalement des motopompes ou des seaux. Lorsqu'il s'agit d'apporter de petites quantités
d'eau, notamment pendant la phase de pépinière, les producteurs optent pour l'irrigation
manuelle à l'aide de seaux ou d'arrosoirs.

En outre, ils se rassemblent en groupements, qu'ils soient formels ou informels. Dans les
groupements formels, un bureau constitué d'environ huit membres coordonne les cotisations
des producteurs, attribue les parcelles et organise le calendrier d'irrigation. Dans le cas des
groupements informels, un seul producteur assume généralement la coordination de toutes les
activités en relation avec le groupement formel.

27
L'agriculture irriguée en saison sèche constitue un pilier essentiel de l'économie locale à
Korsimoro, et cette description permet de mieux appréhender les pratiques et les organisations
de ces agriculteurs dévoués.

II.3. NATURE ET TYPE D’ETUDE

Notre étude a pour objectif général, d’analyser la contribution de la communication mise


en œuvre dans le projet Neer-Tamba dans la commune de Korsimoro. Pour cela, nous avons
opté pour une méthode mixte, c'est-à-dire qualitative et quantitative. La méthode mixte est
un modèle de recherche qui combine les éléments d’une approche quantitative et qualitative
à des fins de compréhension et de corroboration (Anadón, 2019). La triangulation des
données pour la convergence des méthodes est l’objectif stratégique ici. Il s’agit d’obtenir
des données de différentes natures pour respectivement augmenter la connaissance du
phénomène observé. Dans le cas de notre étude, le phénomène étudié est la communication
du projet Neer-Tamba. Ici, l’approche qualitative, coexiste avec une approche en surface
quantitative, porteuse de généralisations statistiques. L’interprétation des résultats
juxtapose les analyses de données quantitatives et qualitatives (Nagels, 2022, pp. 7‑8).

L’analyse qualitative se concentre sur les données recueillies à partir d’entretiens,


d’observations, d’études de cas, de textes, etc. (Paul, 2015, p. 164). Cette méthode nous a
permis d’étudier les acteurs concernés par le projet Neer-Tamba notamment les paysans, le
personnel du projet, des personnes-ressources dans leur milieu naturel plutôt que dans des
situations artificielles ou expérimentales.

En ce qui concerne le volet quantitatif, cette méthode implique l’usage de tableaux, de


statistiques et de graphiques pour traduire les données. Selon Paul N’Da (2015), « le
dépouillement et l’organisation des données brutes débouchent sur la confection de
tableaux » (Paul, 2015, p. 166). La recherche quantitative est, par ailleurs, un moyen
structuré de recueillir et d’analyser des données provenant de différentes sources. Elle
implique donc l’utilisation d’outils informatiques, de statistiques et de mathématiques pour
obtenir des résultats.

II.4. TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES

Au cours de cette étude, trois techniques de collecte de données ont été utilisées. Il s’agit de
l’entretien, de l’enquête et de la recherche documentaire. Nous présentons chaque technique
utilisée et la nature des données collectées.

28
- L’entretien

Cette technique permet à l'enquêteur d’obtenir des informations sur les attitudes, les
comportements, les représentations d'un ou de plusieurs individus dans la société. Elle permet
l'analyse du sens que les acteurs donnent à leurs pratiques et aux évènements auxquels ils sont
confrontés : leurs systèmes de valeurs, leurs repères normatifs, leurs interprétations de
situations conflictuelles ou non, leurs lectures de leurs propres expériences (Campenhoudt &
Quivy, 2011). Il en existe trois types d’entretien : directif, non-directif et semi-directif
(Baribeau & Royer, 2012). Dans notre étude, nous avons fait recourt à l’entretien semi-directif.

L’entretien semi-directif se caractérise par le fait qu’il laisse à l’interviewer un espace assez
large pour exposer son point de vue. L’enquêteur pose des questions et laisse l’enquêter
répondre en toute liberté. Le rôle de l’enquêteur dans ce type d’entretien est d’encourager
l’informateur à parler et communiquer davantage des informations sur la thématique de sa
recherche. Les questions posées dans ce type d’entretien sont relativement ouvertes.
L’enquêteur doit les recentrer afin de ne pas perdre de vue l’objectif qu’il s’est fixé (Gélinas
Proulx & Dionne, 2010).

Dans notre recherche, cette technique a été adoptée pour recueillir les informations auprès du
personnel du projet sur les outils, les canaux et les activités de communication mis en œuvre
dans la commune de Korsimoro ainsi que des informations relatives au projet et la contribution
de la communication au renforcement de la résilience des exploitants familiaux de la commune
de Korsimoro. Le responsable suivi et évaluation, le responsable de la cellule « économie
agricole » et le chargé de communication /SG CRA Centre Nord représentent le personnel
concerné par l’entretien, car étant des personnes clés de la mise en œuvre du projet. Aussi, ils
assurent les différentes actions de mise en œuvre et de suivi du projet.

- L’enquête

L’enquête a consisté à faire un sondage auprès des paysans bénéficiaires du projet Neer-Tamba
issus des villages de Noungou, Soundogo, Kougpela, Raguitenga et le secteur 2 de Korsimoro
de la commune de Korsimoro. Les informations portent sur les outils et activités de
communication mis en œuvre par le projet et l’appréciation du niveau de satisfaction des
paysans.

- La recherche documentaire

Cette technique est utilisée pour collecter des données dans la documentation disponible sur un
sujet. Dans le cas de notre étude, elle a été utilisée pour collecter des données dans la

29
documentation disponible sur la mise en œuvre du programme de communication dans le cas
du Projet Neer-Tamba : archives, rapport des activités, etc. Elle nous a permis de faire un état
des actions, activités, outils et supports de communication mise en œuvre dans le projet Neer-
Tamba dans la commune de Korsimoro.

II. 5. OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES

Dans le cadre d'un mémoire de recherche scientifique, les outils de collecte de données jouent
un rôle clé en permettant aux chercheurs d'obtenir des informations pertinentes et fiables pour
répondre à ses questions de recherche. Suivant les techniques de collectes de données
présentées, nous avons fait recours à des outils les mieux adaptés.

- Questionnaire

Cette technique permet de mesurer la fréquence de caractéristiques (situations, comportements,


opinions ou attitudes). L'enquête par questionnaire porte généralement sur un échantillon de
grande taille choisi de façon aléatoire au sein de la population de recherche afin qu'il soit
représentatif de cette population (Talbot, 2017). Nous avons eu recours au questionnaire comme
outil pour collecter les informations auprès des paysans des villages concernés par notre
enquête.

- Guide d’entretien

Le « guide d’entretien » est l’outil d’aide-mémoire à travers lequel l’enquêteur aura répertorié
l’ensemble des thèmes qu’il souhaite aborder, éventuellement sous forme de questions ouvertes.
Le guide reprend les thèmes généraux à couvrir, des questions générales, des sous-questions
plus précises, des pistes de relance et des exemples de réponses attendues (afin de vérifier qu’il
y a bien une réponse à toutes les questions au cas où l’entretien dépasse le contenu strict du
guide). Chaque thème doit correspondre à un objectif de connaissance ou de compréhension
bien précis (Jovic, 1987). Le guide d’entretien a permis de collecter les informations auprès du
responsable suivi évaluation du projet Neer-Tamba dans la commune de Korsimoro, le
responsable de la cellule « économie agricole » et le chargé de communication /SG CRA
Centre-Nord du projet Neer-Tamba.

- Grille de lecture

La grille de lecture permet d’organiser, de présenter et de trier l'information. Elle se présente


sous la forme d’un tableau dans lequel les idées et/ou les composantes principales d’un texte

30
ou d’une question sont indiquées par les titres des colonnes et des lignes. Elle a été utilisée pour
la collecte des informations dans la documentation disponible en ligne et sur support physique.

II.6. TECHNIQUES D’ECHANTILLONNAGE ET ECHANTILLON

Pour cette section, nous nous sommes penchés sur les techniques d’échantillon, l’échantillon
de la population d’étude ainsi que des personnes ressources.

1. Techniques d’échantillonnage

Pour notre collecte de données, nous avons privilégié trois techniques d’échantillonnage :
l’échantillonnage par choix raisonné, l’échantillonnage aléatoire simple et l’échantillonnage
systématique.

- L’échantillonnage par choix raisonné

Ce type d’échantillonnage est fréquemment utilisé dans les recherches qualitatives. Le postulat
fondamental sur lequel repose l’échantillonnage par choix raisonné est que le chercheur peut
faire le tri des cas à inclure dans l’échantillon et, ainsi, composer un échantillon qui réponde de
façon satisfaisante aux besoins de sa recherche. Dans ce cas, le choix des personnes est basé
sur le jugement du chercheur par rapport à leur caractère typique ou atypique (Dufour &
Larivière, 2012). Ce type d’échantillonnage a été utilisé pour le choix des personnes à interroger
au niveau du personnel du projet Neer-Tamba.

- L’échantillonnage aléatoire simple

Ce type d’échantillonnage a été utilisé pour les données collectées par le questionnaire
auprès des bénéficiaires des villages retenus dans notre étude. Dans ce type
d’échantillonnage, chaque unité d’échantillonnage de la population a une chance égale
d’être incluse dans l’échantillon. Par conséquent, chaque échantillon possible a aussi une
chance égale d’être sélectionné. Pour mettre cette technique en œuvre, il faut d’abord
dresser une liste de toutes les unités de la population observée6.

- L’échantillonnage systématique

Nous avons fait une revue systématique des archives, rapports et tout autre document disponible
et nécessaire. Cette stratégie nous a permis de relever toutes les actions, les activités, les outils
et les supports de communication du projet Neer-Tamba mis en œuvre dans la commune de
Korsimoro. L’échantillon était constitué de toute la documentation disponible et accessible.

6
https://www150.statcan.gc.ca/n1/edu/power-pouvoir/ch13/prob/5214899-fra.htm

31
Cette collecte a été réalisée à travers la grille de lecture qui portait sur les informations
suivantes : les outils de communication, les sources de collecte, les activités de communication,
les correspondantes, le message véhiculé, la cible et la date / Période.

2. Echantillon de la population d’étude

La commune de Korsimoro compte 31 villages. Sur ces 31 villages, le projet a touché 18


villages et trois secteurs de la commune de Korsimoro. Pour notre étude, nous avons retenu
quatre villages et un secteur. Pour les critères de choix de ces cinq localités, nous avons
procédé à un tri à partir de la fiche « de réalisation du projet dans la commune ». Cette fiche
présentait la liste des villages /secteurs touchés et le nombre d’hectares aménagés. Il s’est
agi de sélectionner deux villages et un secteur les plus touchés, un village avec un niveau
de réalisation moyen et un village ayant un faible niveau de réalisation. Les villages et
secteurs retenus suivant l’ordre décrit sont : Noungou (67 Ha) et Soundogo (57 Ha) les
villages les plus touchés ; le secteur 2 de Korsimoro (60 Ha), le village moyennement
touché, Raguitenga (12 Ha) et enfin le village ayant un faible niveau est Kougpélà (3,5 Ha).

Tableau 2 : Niveau de réalisation du projet par Villages / Secteurs

Villages / Secteur Superficie réalisée par année (Ha)


Réalisation (Ha)
2016 2017 2019 2020 2021
Bendogo 25 25
Ilartenga 10 10
Imiougou 3 1 4
Kiendpallogo 10 10
Kougpèla 3,5 3,5
Napamboumbou 20 22 42
(NAKOMBGO)
Nimpoui 21 21
Noungou 15 15 37 67
Ouitenga Poécé 10 10
Pissin 20 25 45
Pousgin / Pissiga 15 15
Raguitenga 7 5 12
Soundogo 22 25 10 57
Tansin 15 15 30
Tansobdgo 20 15 35
Toulguéré Peulh 10 10
Yaoghin 10 10
Zaïbtenga 15 15 30
Zoutiogo /Secteur 1 24 24
Korsimoro/Secteur 2 30 30 60
Korsimoro/Secteur 3 2,5 2,5
Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023

32
Pour l’échantillon des bénéficiaires, nous avons considéré la population totale des cinq
localités retenues. L’échantillon idéal était de 381 bénéficiaires pour un effectif de 24 392
personnes avec une marge d’erreur de 5 % et un niveau de confiance de 95 %.

Tableau 3 : Echantillon réel enquêté par village, par secteur

Nom du village/N°
Taille de la population Effectifs réels enquêtés Fréquence.
Secteur
Noungou 2 411 92 50,5 %
Soundogo 412 20 11,0 %
Kougpela 999 27 14,8 %
Raguitenga 1 695 23 12,6 %
Korsimoro/ Secteur 2 18 875 20 11,0 %
TOTAL 24 392 182 100 %
Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023
Sur les cinq villages / secteur dans lesquels s’est effectuée notre étude, le village de Noungou
présente la plus forte population enquêtée. Cela s’expliquerait par le niveau de mise en œuvre
du projet plus élevé dans ce village.

Pour ce qui concerne les personnes ressources, nous avons fait le choix d’interviewer des
personnels occupants des postes de responsabilité dans l’Unité de Gestion du Projet. En
sommes, nous avons pu discuter avec le responsable suivi-évaluation, la responsable des
aménagements agricoles, le chargé de communication de la région du Centre-Nord et la chargée
de communication et gestion des savoirs du projet.

II.7. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES

Au terme de la collecte des données, nous avons procédé à leur analyse de deux façons selon le
type de données : qualitatifs ou quantitatif.

Pour les données qualitatives, nous avons transcrit les entretiens manuellement à l’aide de
Word. Nous avons ensuite procédé au croisement des données.

Nous avons opté pour une transcription manuelle de nos entretiens à l’aide de Word parce que
cela permet une analyse approfondie du contenu, une immersion dans les données et une
meilleure compréhension des nuances verbales et non verbales. De plus, la transcription
manuelle offre une implication directe avec le matériel, favorisant une réflexion critique et une
interprétation plus précise.

Pour les données quantitatives, nous avions au préalable numérisé le questionnaire avec le

33
logiciel SPHINX. Les données collectées ont donc été entrées à travers le masque de saisie
conçu avec SPHINX. Ensuite, elles ont été traitées et récupérées via ce logiciel pour les analyses
et les croisements assortis de tableaux récapitulatifs et de graphiques. Enfin, les logiciels Excel
et Word ont été utilisés pour parfaire certains tableaux et certaines analyses.

Le choix s’est fait sur le logiciel SPHINX car il joue un rôle crucial dans les enquêtes. En effet,
il rend la création de questionnaires, la collecte de données et l’analyse beaucoup plus faciles,
ce qui a amélioré significativement la qualité des résultats de notre enquête. Le logiciel
SPHINX a donc contribué à la fiabilité des données recueillies pour notre travail.

34
DEUXIEME PARTIE :
PRESENTATION, ANALYSE ET DISCUSSION
DES RESULTATS

35
CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS

Dans ce chapitre, nous présentons les données recueillies sur le terrain à travers le questionnaire
et le guide d’entretien. Il a été question, dans un premier temps, d’analyser les données
collectées auprès des exploitants familiaux, et dans un second temps les données collectées
auprès du personnel du projet et de la revue documentaire. Certains de ces résultats sont
présentés à travers des tableaux et des figures suivis de commentaires.

I.1. PROFIL SOCIO-DEMOGRAPHIQUES DES ENQUETES

Il s’est agi ici de chercher à connaitre le sexe, l’âge, la profession et le niveau d’étude des
enquêtés de la commune de Korsimoro.

1.1.1. Répartition par sexe des enquêtés

Tableau 4 : Répartition par sexe des enquêtés

Sexe Effectif Fréquence

Homme 92 50,55 %

Femme 90 49,45 %

TOTAL 182 100 %


Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023

Au niveau de la répartition par sexe, l’effectif des hommes et des femmes est pratiquement le
même, soit 92 (51 %) pour les hommes et 90 (49 %) pour les femmes.

1.1.2. Âge de la population d’étude


Tableau 5 : Âge de la population d’étude

Age Effectif Fréquence


15 - 25 ans 3 1,2 %
26 - 35 ans 40 22,0 %
36 - 45 ans 58 31,9 %
46 - 55 ans 58 31,9 %
56 - 65 ans 23 12,6 %
TOTAL 182 100 %
Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023

36
L’étude montre que les plus de 35 ans sont la tranche d’âge la plus touchée par le projet. Les
personnes dont l’âge varie entre 15 et 35 ans ne représentent que 24 % des exploitants familiaux
enquêtés.
1.1.2. Profession des enquêtés

Tableau 6 : Profession des enquêtés

Profession Effectif Fréquence


Agriculteur 173 94,1 %
Eleveur 9 4,9 %
Commerçant 0 0,0 %
Autres 0 0,0 %
TOTAL 182 100 %
Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023

À l’issue de l’enquête, les résultats montrent que presque la totalité des enquêtés sont des
agriculteurs, soit 94 %. Seulement 5 % sont des éleveurs.

1.1.3. Niveau d’instruction et langues parlées

Tableau 7 : Niveau d’instruction et langues parlées

Niveau d'étude/Langue parlée Non réponse Français Mooré Dioula Autre TOTAL
Non réponse 0 1 4 2 0 7
Primaire 0 7 31 4 0 42
Secondaire 0 5 6 0 0 11
Universitaire 0 0 0 0 0 0
Illettré 1 1 138 6 2 148
TOTAL 1 14 179 12 2 208
Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023

Pour ce qui est du niveau d’étude et des langues parlées, les résultats montrent que la majorité
des exploitants enquêtés sont illettrés (71 % des enquêtés).

I.2. CONNAISSANCE DU PROJET PAR LES BENEFICIAIRES

Nous avons voulu savoir comment les bénéficiaires du projet Neer-Tamba avaient connu le
projet. Par quel moyen cela a été possible, qui ou quoi a été la base ?

37
1.2.1. Moyen par lequel le projet a été connu par les populations

Plusieurs moyens ont été utilisés pour atteindre les cibles par le projet. Ces moyens ont permis
donc aux bénéficiaires de connaitre le projet.
Figure 4 : Le moyen par lequel le projet a été connu par les populations

140
120
100
80
128
60
40
20 30 27
10
0
Radio Agent technique de CVD Réunion de
l'agriculture coopérative

Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023


À la question de savoir comment les populations ont entendu parler du projet, les résultats
montrent que la majorité des paysans a connu le projet par le biais des Agents Techniques
d’Agriculture. Les autres moyens selon l’ordre d’importance sont : la Radio, lors des réunions
de coopérative et les CVD. Cela se justifie par le fait que ce sont ces derniers qui sont
directement liés aux paysans en raison des différentes activités qu’ils mènent avec eux dans le
cadre des travaux champêtres.

1.2.2. Durée des enquêtés dans le projet

Tableau 8 : Nombre d’années des enquêtés à bénéficier des appuis du projet

Depuis combien de temps ? Effectif Fréquence


1 an 3 1,6 %
2 ans 1 0,5 %
3 ans 4 2,2 %
4 ans 4 2,2 %
5 ans 17 9,3 %
Plus de 5 ans 151 84,1 %
TOTAL 182 100 %
Source : : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023

Plus de 92 % des bénéficiaires sont bénéficiaires de l’appui du projet depuis cinq ans et plus.
Seulement 6 % des bénéficiaires le sont depuis quatre ans et moins. Le projet a duré 8 ans, de
2015 à 2023.

38
1.2.3. Type d’appui reçu

Nous avons voulu pendant nos enquêtes savoir quels sont les types d’appui que les
bénéficiaires ont reçu de la part du projet. Voici donc les résultats issus de nos enquêtes.

Figure 5 : Type d’appui reçu

Alphabétisation en Mooré 9

Magasins 12

Cordons Pierreux 98

Matériels 158

Semences améliorées 107

Bas-fond 71
Aménagement de périmètre
6
maraîcher
Appui financier 12

Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023

Les résultats de nos enquêtes montrent que les paysans ont bénéficié de plusieurs types d’appui
du projet. On constate que les types d’appui dont les paysans ont le plus bénéficié sont : l’appui
en matériel, en semences, la réalisation de cordon pierreux et de basfond.

Il faut noter qu’une approche participative avec la communauté a été faite afin de prendre des
décisions plus informées. En effet, Une évaluation approfondie des besoins locaux, des
conditions climatiques, des ressources disponibles et des objectifs du projet a été faite au
préalable amenant ainsi le projet à mettre l’accent sur le matériel et les semences améliorées.

I.3. OUTILS ET ACTIVITES DE COMMUNICATION DU PROJET

Des outils et des activités ont été mis en place pour atteindre l’objectif du projet.

1.3.1. Canal de communication du projet

A la question de savoir quel est le canal le plus utilisé par les bénéficiaires et le projet en
matière de communication, nous retenons ce résultat.

39
Figure 6 : Canal de communication du projet

178
200

150
92
100

50 18
4
0
Téléphonique Message (SMS) Whatsapp Contact direct avec
les Agents de
l'agriculture

Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023


Cette figure présente les canaux de communication du projet. Il ressort de l’enquête auprès des
paysans que le canal « Téléphonique » est le canal le plus utilisé, soit 98 %. Le second canal
important en termes de communication est WhatsApp, qui comptabilise 51 %. WhatsApp est
un canal qui a permis en effet une communication instantanée entre les bénéficiaires et les
différents acteurs de mise en œuvre du projet. Aussi, la création de groupe pour des discussions
et le partage de fichier en rapport avec les différentes activités de ces derniers.

1.3.3. Formation sur l’entretien des ouvrages

Des formations sur l’entretien des ouvrages ont été faites dans le cadre de la mise en œuvre du
projet.

Tableau 9 : Formation sur l’entretien des ouvrages

Formations/Nombre de Non
1 2 3 4 Plus de 4 TOTAL
formations réponse
Non réponse 9 0 0 0 0 0 9
Oui 0 114 14 18 4 19 169
Non 4 0 0 0 0 0 4
TOTAL 13 114 14 18 4 19 182
Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023
Sur l’ensemble des 182 participants à l’enquête, 93 % ont reçu une formation sur l’entretien des
ouvrages, contre 2 % des enquêtés qui disent n’avoir pas reçu de formation sur l’entretien et 5
% qui n’ont pas répondu à la question. 63 % des enquêtés n'ont reçu la formation qu’une seule
fois, 30 % ont reçu la formation au moins deux fois ou plus de quatre fois.

Les formations ont porté sur l’entretien des périmètres, des équipements, du matériel
d’irrigation.

40
1.3.4. Formations sur les itinéraires

Des formations sur les itinéraires ont été faites par le projet tout comme celles sur l’entretien
des ouvrages.

Tableau 10 : Formations sur les itinéraires

Formations aux itinéraires


Non
technique/Nombre de 1 2 3 4 Plus de 4 TOTAL
réponse
formations sur les itinéraires
Non réponse 11 0 0 0 0 0 11
Oui 1 110 14 15 2 22 164
Non 7 0 0 0 0 0 7
TOTAL 19 110 14 15 2 22 182
Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023
Concernant le volet formation, 90 % des enquêtés disent avoir reçu une formation sur les
itinéraires et 60 % ont reçu la formation seulement une fois. Certains d'entre eux ont reçu la
formation plus de quatre fois. Les formations ont porté sur les différentes manières de conduire
une culture jusqu’à la récolte.

1.3.4. Participation aux séances de sensibilisation

Des séances de sensibilisation ont été organisées pour les bénéficiaires dans le cadre de la
mise en œuvre du projet Neer-Tamba. Voici les résultats issus de nos enquêtes.

Tableau 11 : Participation aux séances de sensibilisation

Séances de sensibilisation/Nombre de séances Non réponse 1 2 3 4 Plus de 4 TOTAL


Non réponse 4 0 0 0 0 0 4
Oui 3 1 29 10 1 0 44
Non 133 0 1 0 0 0 134
TOTAL 140 1 30 10 1 0 182
Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023
La majorité des enquêtés n’a pas bénéficié de séance de sensibilisation, soit 73,6 %. Seulement,
24 % des participants disent avoir bénéficié des séances de sensibilisation. Parmi ces derniers,
67 % l’ont fait deux fois, 23 % l’ont fait trois fois.

1.3.4. Thématiques de sensibilisation

Nous avons voulu savoir la fréquence des thématiques de sensibilisation du projet pour les
bénéficiaires en eau-hygiène et assainissement. Cette section montre les résultats de nos

41
enquêtes.

Tableau 12 : Thématiques de sensibilisation

Thématique de sensibilisation Effectif Fréquence


Non-bénéficiaires 139 76,4 %
Eau-Hygiène 22 12,1 %
Assainissement 43 23,6 %
TOTAL 182
Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023

Sur nos 182 enquêtés, les résultats montrent que plus de la moitié, soit 76 % des exploitants
familiaux, n’ont pas bénéficié de sensibilisation sur les thématiques de l’eau-hygiène et de
l’assainissement. Mais seulement 24 % ont participé aux séances de sensibilisation sur
l’assainissement, 12 % ont été sensibilisés sur les thématiques de l’eau et de l’hygiène. Cela se
justifie par le fait que ces thématiques n’étaient pas des activités phares pour la région selon
l’équipe projet. De plus les bénéficiaires ne se sentaient pas concernés par les thématiques
développées.

1.3.5. Appui-conseil

Des appui-conseils ont été faits pour les bénéficiaires dans leurs différents champs. Les
résultats dans ce tableau.

Tableau 13 : Appui-conseil

Appui conseil/Mise en œuvre l'appui Non Dans les


Dans les champs TOTAL
conseil réponse poulaillers
Non réponse 9 0 0 9
Oui 2 162 8 172
Non 0 1 0 1
TOTAL 11 163 8 182
Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023

À la question de savoir si les enquêtés avaient reçu un appui conseil de la part du projet Neer-
Tamba dans la réalisation de leurs activités, 95 % des enquêtés ont répondu par l’affirmative.
Cet appui s’est beaucoup fait en termes de mise en œuvre. Cependant, 92 % des agriculteurs
ont bénéficié d’appui dans les champs et seulement 4 % des éleveurs ont bénéficié d’un appui.

42
I.4. EFFICACITE DE LA COMMUNICATION DU PROJET NEER-TAMBA DANS LE
RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE

Cette partie fait ressortir l’efficacité de la communication du projet Neer-Tamba dans le


renforcement de la résilience des exploitations familiales dans la commune de Korsimoro.

1.4.1. Utilisation de Nouvelles techniques agricoles avant le Projet

Ici, nous faisons ressortir le nombre de paysans utilisant les nouvelles techniques agricoles
avant et après l’appui du projet.

Tableau 14 : Utilisation de Nouvelles techniques agricoles avant le Projet

Utilisiez-vous de nouvelles techniques agricoles avant le projet ? Effectif


Oui 31
Non 151
Total 182
Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023

Les résultats montrent que seulement 17 %des paysans utilisaient déjà de nouvelles pratiques
agricoles avant l’avènement du projet Neer-Tamba.

1.4.2. Les techniques agricoles du projet utilisées par les paysans

Cette section fait ressortir les techniques utilisées par les paysans grâce au projet. Il s’agit du
zaï, de la demi-lune, des semences améliorées, des cordon pierreux et des semi en ligne.

Tableau 15 : Les techniques agricoles du projet utilisées par les paysans

Techniques utilisées grâce au Projet

Zaï 30 %

Nouvelles techniques Agricoles Demi-lune 24 %

Semences améliorées 19 %

Cordon Pierreux 37 %

Semi en ligne 40 %

Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023

Grâce au Projet Neer-Tamba, les enquêtés ont adopté de nouvelles techniques : les semis en
ligne occupent la première place (40 %), suivis des cordons pierreux (37 %), du Zaï (30 %), des

43
demi-lunes (24 %) et des semences améliorées (19 %). Par ailleurs, certains paysans continuent
de pratiquer les anciennes techniques de production (2 %).

1.4.3. Effet de l’appui conseil sur l’activité des enquêtés

Les appui conseils donnés par le projet au profit des bénéficiaires ont eu des retombés sur
leurs activités. En voici les résultats selon nos enquêtes.

Tableau 16 : Effet de l’appui conseil sur l’activité des enquêtés

Effet de l'appui Effectif

Nouvelles Techniques Agricoles 144

Augmentation du revenu 45

Augmentation de la production 12

Augmentation des superficies culturales 18

Plus d'animaux 1

Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023

Nous avons recensé le nombre de fois que les différents effets de l’appui ont été cités par les
paysans. Les résultats contenus dans ce tableau montrent que la pratique de nouvelles
techniques agricoles a obtenu la plus grande proportion, soit 79 % des réponses.
L’effet « augmentation de revenu » vient en seconde position, soit 25 %.

1.4.4. Les actions de communication appréciées par les enquêtés

Les actions de communication sont appréciées par les bénéficiaires. La figure ci-dessous en
est une représentation.

Figure 7 : Les actions de communication appréciées par les enquêtés

44
Actions de communication appréciées par les paysans

15%
Formation

Causerie

50%
Sensbilisation
32%
Réalisation de document
d’alphabétisation en Mooré

3%

Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023


La formation reste l’une des actions les plus appréciées par les enquêtés, suivie des activités de
sensibilisation et de la réalisation de documents d’alphabétisation en mooré.

1.4.5. Appréciation des formations et des activités de sensibilisation par les enquêtés

Les bénéficiaires ont donné leurs appréciations en ce qui concerne les formations et les
activités de sensibilisation données par le projet.

Tableau 17 : Appréciation des formations et des activités de sensibilisation par les


enquêtés

Appréciation des formations et des Non Pas


Excellent Bien Passable TOTAL
activités réponse bien
Non réponse 1 1 0 0 0 2
Excellent 5 144 28 0 0 177
Bien 0 0 3 0 0 3
Passable 0 0 0 0 0 0
Pas bien 0 0 0 0 0 0
TOTAL 6 145 31 0 0 182
Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023

La quasi-totalité des enquêtés, soit 97 % jugent que les formations reçues sont « Excellentes ».
Ils estiment que les formations répondent à leurs besoins spécifiques et leur permet d’acquérir

45
des compétences utiles. Pour ce qui est des activités de sensibilisation, la plupart des enquêtés
les apprécient positivement au regard des 145 enquêtés qui les jugent « excellentes » et 31
personnes qui les trouvent « Bien ».

1.4.6. Suggestions des enquêtés pour une meilleure conduite du projet

Les bénéficiaires du projet Neer-Tamba de la commune de Korsimoro ont formulé des


suggestions pour une meilleure conduite des activités du projet. Voici les différentes
suggestions dans le tableau ci-dessous.

Tableau 18 : Les suggestions des enquêtés pour une meilleure conduite du projet

Modalités de réponse Effectif

Améliorer et renforcer la communication 130

Plus d'encadrement et de suivi des paysans 85

Impliquer plus la population 49

Plus de formation et de sensibilisation 40

Achat et don de matériel au profit des paysans 13


Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023

Le tableau récapitulatif montre que la suggestion d’amélioration et de renforcement de la


communication reste la plus importante, soit 71 % des réponses. Elle est suivie par le besoin de
plus d’encadrement et de suivi exprimé par les enquêtés. Il y a également l’aspect de la nécessité
d’impliquer la population dans la mise en œuvre des activités qui est ressorti comme une
suggestion.

I.5. LES RESULTATS ISSUS DE NOS OBSERVATIONS SUR LE TERRAIN

Au cours de notre étude, nous avions un journal de bord qui nous a permis de noter certains
faits et certaines observations que nous jugions pertinentes pour aider à comprendre notre sujet.
Nous en faisons ici la synthèse. Le projet a alloué des fonds à des bénéficiaires pour la
construction d’enclos pour les animaux, acquérir le matériel nécessaire à l'élevage et acheter
davantage d'animaux si nécessaire, tels que des poules, des cabris, des moutons. Également, le
projet faisait un suivi de l'utilisation des fonds pour s'assurer qu'ils étaient utilisés
conformément à leur objectif initial. Certains bénéficiaires étaient déjà impliqués dans

46
l'élevage, mais ils avaient besoin d'un soutien supplémentaire pour améliorer leurs activités,
d'où l'intervention du projet pour les aider. Un suivi par des agents vétérinaires était mis en
place pour conseiller les bénéficiaires sur les bonnes pratiques d'élevage, notamment en ce qui
concerne l'alimentation et les soins des animaux. Ces conseils avaient pour objectif de renforcer
les compétences des éleveurs et d'améliorer la gestion globale de leurs activités d'élevage. En
ce qui concerne le volet agricole du projet, de nombreuses activités de communication et de
sensibilisation ont été menées auprès de la population de Korsimoro. Les outils utilisés pour
informer et sensibiliser les populations incluaient des émissions radio, des théâtres et des
causeries. Les informations sur les activités du projet étaient principalement relayées aux
paysans par le biais d'organisations telles que les CVD (Comités Villageois de Développement),
la chambre régionale d'agriculture (CRA) ou les agents techniques d'agriculture.

I.6. PRESENTATION DES DONNEES COLLECTEES AUPRES DU PERSONNEL ET


DANS LA REVUE DOCUMENTAIRE

Dans cette section, nous présentons les résultats des entretiens avec le personnel du projet et les
résultats de la revue documentaire des supports auxquels nous avons pu avoir accès pour la
collecte de données.

1.6.1. Profil professionnel des personnes interviewées

Dans le cadre de notre étude, nous avons pu interviewer trois (3) membres du personnel du
projet que sont : le Responsable Suivi évaluation, le Responsable de la Cellule Économie
Agricole et le chargé de communication / SG CRA centre nord.

1.6.2. Présentation de la communication du projet Neer-Tamba

Après entretien auprès des membres du personnel, il ressort que la communication est
supervisée par une chargée de communication qui pilote les aspects de communication avec
des relais au niveau de la région qui est le cadre en communication. Indépendamment de la
stratégie nationale IEC et des plans d’actions IEC, un plan de communication a été élaboré
précisant divers canaux et outils de communication à utiliser. La mise en œuvre de ce plan a
par la suite été élargie à la gestion de savoirs. Pour cela, une Responsable Gestion des Savoirs
et Communication pilote l’ensemble des activités de communication de concert avec les
Communicateurs dans les trois régions, le groupe de gestion de savoirs ainsi que tous les acteurs
impliqués dans la mise en œuvre du Projet. Aussi, des activités de communication ont été
réalisées en particulier des émissions et diffusions radiophoniques sur le Fonds d’Appui, des

47
représentations théâtrales sur l’hygiène/assainissement, la lutte contre le paludisme, la nutrition
et le civisme, des films sur le FA, la mise en réseau des acteurs de la filière karité, de diverses
capsules. Des émissions télé ont été aussi organisées sur diverses thématiques. En outres, des
fiches technico-économiques sur les sept spéculations promues par le Projet, le carnet et le
manuel sur le Conseil de Gestion aux Exploitations Agricoles (CGEA), des boîtes à images sur
la production et l’utilisation de la fumure organique, sur l’hygiène/assainissement, la lutte
contre le paludisme, la nutrition et le civisme ont été élaborées, traduites en langues nationales
et diffusées sur le terrain. Des journées ont été organisées pour la promotion des produits agro-
sylvo-pastoraux et halieutiques par les CRA. Deux foires aux savoirs ont été organisées. Des
caravanes de presse ont été aussi organisées avec le Réseau des Journalistes pour la Promotion
du Genre (RJPG). Les rapports techniques et financiers et rapports d’étude sont publiés sur le
site web du Projet.

1.6.3. Les grands axes de la stratégie de communication mise en place

La stratégie de communication du Projet Neer-Tamba est bâtie autour de trois axes


stratégiques : Organisation et coordination de la communication entre les acteurs du Projet (Axe
1) ; Renforcement de la visibilité du Projet et valorisation de ses actions et performances (Axe
2) ; Communication stratégique et gestion des savoirs (Axe 3). Elle a pour objectif de donner
plus de visibilité aux activités du projet et de favoriser l’engagement, l’appropriation, la
participation et la responsabilisation des bénéficiaires.

- Description de la stratégie de communication spécifique à la commune de


Korsimoro

Selon un membre du personnel que nous allons appeler « Enq1 », il n’y a pas de stratégie
particulière spécifique à la commune de Korsimoro, les actions ont été conduites sur la base de
la stratégie globale du Projet. Cependant, pour un autre membre du personnel, que nous
nommerons « Enq3 », la stratégie de communication mise en œuvre dans la commune de
Korsimoro se présente comme suit : sensibilisation IEC, sensibilisation sur le projet, émission
radio et caravane de presse avec le RJPG.

- Les outils de communication qui ont été utilisés dans la commune de Korsimoro

Il ressort des échanges avec le personnel que les outils de communication utilisés dans la
commune de Korsimoro sont les suivants : les fiches, les rapports, les affiches, le mail, le
téléphone, messages d’adhésion, messages d’implication des acteurs.

- Les messages diffusés lors des activités de communication sur le terrain

48
Lors des sensibilisations, les messages diffusés portaient sur les bonnes pratiques : l’hygiène,
l’itinéraire technique de production, la gestion post-récolte, la gestion des pépinières, le
traitement biologique des cultures. Il y a également les messages d’adhésion et d’implication
des acteurs au projet. Selon les enquêtés, ces messages ont été élaborés par les techniciens du
domaine, par contractualisation (TDR, contractualisation, réalisation du produit, diffusion,
suivi, évaluation) avec l’implication des bénéficiaires pour certaines thématiques. Les messages
élaborés étaient diffusés de bouche-à-oreille et sur les ondes de la radio rurale.

- Les canaux et support de communication utilisés par le projet Neer-Tamba pour


l’implication des partenaires dans la mise en œuvre des activités

Les canaux relevés par les enquêtés sont : les mails, les lettres, les communiqués radio, les
affichages presse écrite, presse audio, NTIC, canaux socio-traditionnels, théâtre, forum, capsule
audio, livret technique illustré. Comme supports de communication relevés, il s’agit de supports
papiers et électroniques.

- Les bonnes pratiques promues par la communication en matière de gestion des


ressources naturelles

Les bonnes pratiques promues par la communication portaient sur des thématiques en lien avec
les femmes et la gestion des ressources forestières ; la valorisation des compétences endogènes ;
agriculture de conservation, les démonstrations et les animations faites par les paysans
aménagistes, livrets techniques illustrés.

1.6.4. Appréciation de la communication du projet Neer-Tamba sur le renforcement de la


résilience des exploitations familiales

Nous avons voulu avoir l’appréciation du personnel sur la communication mis en œuvre dans
le projet Neer-Tamba dans la commune de Korsimoro. Il ressort des échanges que la majeure
partie des supports de communication ont été traduits en langues locales. Ce fut mentionné
comme élément de satisfaction. Ces messages ont permis aux bénéficiaires d’avoir de bonnes
informations sur le projet et ainsi, de bénéficier des appuis fournis. Ils décrivaient comment
produire et transformer sans détruire l’environnement. Aussi, ils insistaient sur le respect des
itinéraires techniques pour tenir compte du changement climatique. En particulier à travers le
CGEA, les bénéficiaires planifiaient leurs activités en début de campagne sur la base du
diagnostic de leur exploitation, déroulaient les activités et faisaient un bilan en fin de campagne.
Les leçons tirées permettent de mieux gérer les stocks pour la sécurité alimentaire et planifier
la vente du surplus en fonction de l’évolution favorable des prix unitaires.

49
Pour ce qui est des responsabilités des bénéficiaires dans la mise en œuvre des messages de
communication, il s’agissait de feedback qui permettent l’amélioration des messages, jouer le
rôle de relayeurs des messages auprès des autres acteurs du projet et leur participation à la
production des produits de communication. Il a été noté que la communication a permis aux
groupes d’acteurs ayant un intérêt commun de s’organiser.

Les bonnes pratiques promues par la communication en matière de gestion des ressources
naturelles sont : les fiches technico-économiques en français et en langues, le carnet et le
manuel du CGEA en français et en langues, la boîte à image sur la production de la fumure
organique à base de l’activateur ‘’compost plus’’ en français, les boites à images sur
l’hygiène/assainissement, la lutte contre le paludisme, la nutrition et le civisme, deux films sur
des formations en agriculture traduits en langues ainsi que des capsules sur diverses
thématiques.

Au titre des changements de comportement individuel et collectif, les enquêtés ont relevé entre
autres l’amélioration des conditions de vie et de travail, l’amélioration de la santé des
bénéficiaires et leurs familles.

1.6.5. Difficultés rencontrées et suggestions

Les bénéficiaires enquêtés ont relevé quelques difficultés et fait également des propositions
pour une meilleure communication du projet Neer-Tamba. La principale difficulté évoquée est
liée à la barrière de la langue. Il a été noté une insuffisante compréhension des messages en
français. Ceci certainement par rapport au fait que les bénéficiaires ne parlent pas pour la grande
part le français ; langue dans laquelle étaient conçus plusieurs messages diffusés. D’autres
difficultés sont liées à l’élaboration et la production des outils de communication ; il s’agit du
coût élevé de certaines productions et du retard dans la production des livrables.

Pour un meilleur impact de la communication du projet Neer-Tamba sur la résilience des


exploitants familiaux, les membres du personnel enquêtés ont fait des suggestions telles que :
impliquer davantage les bénéficiaires à la production des produits de la communication, tenir
compte des canaux traditionnels existant pour la diffusion des messages, adapter les canaux et
outils à chaque cible et concevoir de simples messages courts.

50
CHAPITRE IV : ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS

Ce chapitre aborde la discussion des résultats en lien avec nos deux hypothèses spécifiques. La
première hypothèse spécifique suggérait que lors de sa mise en œuvre dans la commune de
Korsimoro, le projet Neer-Tamba avait utilisé diverses actions, diverses activités, outils et
supports de communication. La seconde hypothèse postulait que la communication du projet
Neer-Tamba avait contribué au renforcement de la résilience des exploitations familiales via
l'adoption de nouvelles pratiques par les exploitants agricoles de la commune de Korsimoro.

4.1. OUTILS ET ACTIVITES DE COMMUNICATION POUR LE RENFORCEMENT


DE LA RESILIENCE DES PAYSANS DE KORSIMORO

Au sein du projet Neer-Tamba à Korsimoro, la communication occupe une place centrale et


divers outils ainsi que des activités clés sont déployés pour renforcer les interactions avec les
paysans. Deux éléments essentiels se dégagent de cette analyse : l'utilisation prépondérante du
téléphone en tant qu'outil de communication dominant et le rôle clé des formations et de la
sensibilisation dans le renforcement des compétences des agriculteurs.

4.1.1. Téléphone comme principal outil de communication

La communication est au cœur de tout projet agricole réussi, et l'outil de communication joue
un rôle essentiel dans cette dynamique. Une analyse approfondie de nos résultats révèle que le
téléphone mobile (98 % des enquêtés) occupe une place centrale en tant qu'outil de
communication prédominant lors des interactions entre le projet et les paysans. Dans cette
partie, nous examinons comment les téléphones mobiles ont changé la donne dans le contexte
du projet Neer-Tamba à Korsimoro et comment ces outils de communication sont devenus
essentiels pour le renforcement des compétences agricoles. Il est intéressant de noter que les
appels téléphoniques demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisé lors
des interactions entre le projet et les paysans. Ces appels permettent une communication directe
et instantanée, ce qui est particulièrement important pour les agriculteurs qui ont besoin
d'informations en temps réel. En outre, les échanges via WhatsApp (51 %) sont également
courants, offrant un espace de communication asynchrone pour les discussions et les partages
d'informations. D’autres producteurs recevaient ou envoyaient des SMS pour se renseigner ou
avoir des réponses aux préoccupations en lien avec la production agricole.

Les échanges par l’intermédiaire de téléphone (Appels, Messages, WhatsApp et/ou SMS) se

51
faisaient aussi bien entre les producteurs et leurs encadreurs qu’entre les producteurs eux-
mêmes.

Ces constatations convergent avec les conclusions de l'étude menée en 2018 par Kabore et
collaborateurs, qui ont mis en lumière l'importance capitale du téléphone mobile en tant que
canal privilégié pour accéder aux informations agricoles, ainsi que son impact positif sur les
rendements agricoles (Kabore, 2018).

Depuis que les gens cultivent, élèvent du bétail et font la pêche, ils ont constamment sollicité
des informations de la part de leurs pairs et ont maintenu des liens étroits avec les fournisseurs
d'intrants, les institutions de microfinance, et entre eux. La téléphonie mobile n'a donc pas eu
de mal à intégrer les habitudes des agriculteurs, même au sein des petites exploitations agricoles
confrontées à des difficultés (Kabore, 2018). Les agriculteurs ont rapidement reconnu les
avantages de cet outil en termes de communication, d'accès à l'information et de résolution de
problèmes. Le téléphone mobile est devenu un compagnon indispensable pour les agriculteurs.
Il les aide à prendre des décisions éclairées, à gérer efficacement leurs exploitations et à rester
en contact avec les acteurs clés de la chaîne d'approvisionnement.

Le choix des outils de communication est crucial pour le succès d'un projet. Dans le contexte
spécifique du projet Neer-Tamba à Korsimoro, les outils de communication adoptés, mettant
en avant le téléphone mobile, s'adaptent parfaitement à la réalité locale. Cette adaptation est
renforcée par le fait qu'au Burkina Faso, plus de la moitié (56 %) de la population en milieu
rural possède un téléphone mobile (Kabore, 2018). Cette large adoption facilite la mise en
œuvre du projet et renforce les liens entre les acteurs, améliorant ainsi les résultats globaux.

L'un des défis auxquels sont confrontés les travailleurs agricoles est le manque d'informations
cruciales pour leurs activités. Le téléphone mobile offre des solutions concrètes pour résoudre
ces problèmes au sein de la chaîne d'approvisionnement agricole. Les agriculteurs peuvent
recevoir des informations sur les meilleures pratiques, les conditions météorologiques, les prix
des produits, les nouvelles technologies agricoles et bien d'autres sujets importants directement
sur leur téléphone. C’est le cas du système de vulgarisation 321, largement promu par le
ministère en charge de l’agriculture, dont l’outil principal est le téléphone portable. Cela
contribue de manière substantielle au renforcement du secteur agricole en améliorant l'efficacité
des opérations et en aidant les agriculteurs à optimiser leurs rendements (Addom, 2015).

En fin de compte, la communication mobile est devenue un pilier incontournable du


renforcement des compétences agricoles et du succès des projets agricoles. Le téléphone mobile

52
facilite la communication directe, l'accès à l'information, la résolution de problèmes et la prise
de décisions éclairées. Dans le contexte du projet Neer-Tamba à Korsimoro, il est clair que
l'adoption judicieuse des outils de communication, en mettant l'accent sur le téléphone mobile,
a permis d'améliorer considérablement les résultats du projet. Cette tendance est renforcée par
le taux élevé de possession de téléphones mobiles en milieu rural au Burkina Faso, ce qui
favorise une intégration fluide de la téléphonie mobile dans la vie des agriculteurs (Kabore,
2018).

4.1.2. Formations et sensibilisations comme activités de communication du projet Neer-


Tamba

Alors que l’agriculture requiert de plus en plus de connaissances, les nouvelles réponses en
matière de développement et de résilience doivent être spécifiques aux zones et aux populations
concernées. Il est ainsi nécessaire que ces dernières soient dotées des compétences et des
capacités nécessaires pour prospérer dans ce secteur vital.

Dans cette partie, nous examinons l'effet des formations et des sensibilisations sur les
compétences des agriculteurs. Notre enquête a inclus 182 bénéficiaires, ce qui nous a permis
d'obtenir des informations cruciales sur les pratiques de renforcement des compétences dans le
domaine agricole. En analysant attentivement les résultats de notre étude, il apparaît que 93 %
des enquêtés ont bénéficié d'au moins une formation concernant l'entretien des aménagements
et 90 % ont été formés sur les itinéraires techniques. Ces chiffres soulignent l'ampleur de
l'engagement en matière de renforcement des compétences au sein de notre échantillon. Les
formations se révèlent être un moyen privilégié pour aider les agriculteurs à acquérir des
connaissances essentielles pour améliorer leur productivité et leurs moyens d’existence. Les
itinéraires techniques, en particulier, sont cruciaux pour guider les agriculteurs dans les
meilleures pratiques de culture, ce qui peut avoir un impact significatif sur les rendements.

Nos résultats mettent également en évidence l'importance de la sensibilisation en tant que


moyen de communication pour les producteurs. La sensibilisation vise à informer les
agriculteurs sur des sujets essentiels tels que l’importance des techniques CES/DRS, la gestion
de l'eau, l'hygiène et l'assainissement dans un contexte de changement climatique et pour
l’amélioration de leur condition de vie.

Les paysans ont particulièrement apprécié ces deux activités, avec un taux de satisfaction de 50
% pour les formations et de 35 % pour la sensibilisation. Cette constatation souligne le pouvoir
de la sensibilisation pour sensibiliser les agriculteurs aux pratiques agricoles durables et aux

53
questions d'hygiène et d'assainissement, qui sont cruciales pour leur bien-être. Dans cette
perspective, Davis K. et ses collaborateurs (2012) ont entrepris une étude qui met en lumière
l'impact positif des formations et de la sensibilisation sur les agriculteurs, démontrant ainsi leur
contribution substantielle aux gains de productivité et à l'amélioration des moyens de
subsistance (Davis et al., 2012). Les résultats de notre étude s’alignent sur les leurs et renforcent
l'idée que les formations et les sensibilisations sont des outils essentiels pour l’acquisition du
savoir, du savoir-faire et du savoir-faire faire en vue de mettre les personnes vulnérables au
centre de leur propre développement, renforcer leurs compétences agricoles ainsi que leur
résilience face aux effets du changement climatique. Notons que dans le cadre du projet,
l’approche participative et le partage d’expérience ont été au centre de ces activités.

Cette approche s'est avérée particulièrement efficace, car elle permet aux agriculteurs
d'appliquer immédiatement ce qu'ils ont appris dans leurs exploitations. Davis et ses
collaborateurs ont également noté l'importance de cette approche dans leur étude. Cette
méthode d'apprentissage pratique permet aux agriculteurs de développer des compétences
concrètes qui ont un impact direct sur leurs activités agricoles.

Un autre aspect crucial est le taux de satisfaction des agriculteurs à l'égard des formations et
des sensibilisations qui démontre que ces activités sont bien accueillies par la communauté
agricole. Un haut niveau de satisfaction signifie que les agriculteurs sont plus susceptibles de
participer activement aux formations et de mettre en pratique ce qu'ils ont appris. Il en résulte
une mise en œuvre plus efficace des compétences acquises, ce qui contribue à l'amélioration
des pratiques agricoles.

Ces outils, canaux et activités ont été utilisés dans le but de faciliter le dialogue, de lancer les
débats, de renforcer la confiance entre les bénéficiaires et le projet ainsi que de stimuler les
processus de communication interactifs et inclusifs.

4.2. EFFICACITE DE LA COMMUNICATION DU PROJET NEER-TAMBA

La communication joue un rôle vital dans les initiatives de développement rural (Abdou et al.,
2022). En effet, elle constitue un pilier essentiel pour mobiliser les acteurs locaux et aborder les
multiples défis auxquels est confronté le développement rural. La communication est un outil
puissant qui permet d'identifier, d'analyser et de mettre en œuvre des solutions concrètes aux
problèmes rencontrés (Bessette, 2004).

Ici, nous explorons en détail l'impact de la communication dans le contexte du développement

54
rural, en mettant l'accent sur les deux principaux domaines d'influence : l'adoption de nouvelles
techniques agricoles et l'amélioration des conditions de vie des paysans. Le développement
rural est un domaine complexe, où de nombreux acteurs, notamment les communautés locales,
les organisations gouvernementales et non gouvernementales, collaborent pour améliorer les
conditions de vie des populations rurales. La communication est l'élément qui permet de relier
ces différents acteurs, de partager des informations et d'aligner les efforts vers des objectifs
communs. Dans le contexte du développement rural, elle est donc bien plus qu'un simple
échange d'informations. Elle favorise la coordination et la collaboration entre diverses parties
prenantes, ce qui est essentiel pour atteindre des objectifs de développement. L'une des
principales retombées positives de la communication dans le développement rural est son rôle
dans l'adoption de nouvelles techniques agricoles. La transmission de connaissances et
d'informations sur les meilleures pratiques agricoles est un moyen clé d'améliorer la
productivité agricole. Les projets de développement rural mettent souvent en place des
stratégies de communication pour sensibiliser les agriculteurs aux pratiques agricoles
modernes. Ces initiatives comprennent des séances de formation, des ateliers et des campagnes
d'information. Grâce à une communication efficace, les agriculteurs sont mieux informés sur
les nouvelles méthodes de culture, d'irrigation et de gestion des cultures.

Un autre aspect important de la communication dans le développement rural est son impact sur
l'amélioration des conditions de vie des paysans. Cela va au-delà de l'agriculture et englobe des
domaines tels que la santé, l'éducation et l'accès aux services de base. Les projets de
développement rural intègrent souvent des composantes de communication visant à sensibiliser
les communautés locales aux enjeux de santé, d'hygiène et d'assainissement. Par exemple, des
campagnes de sensibilisation peuvent être lancées pour promouvoir des pratiques d'hygiène et
de santé efficaces. En examinant de près le tableau des types de soutien fourni aux populations
par la stratégie de communication mise en œuvre par le projet Neer-Tamba, nous pouvons
regrouper les effets de la communication du projet en deux catégories clés : l'adoption de
nouvelles techniques agricoles et l'amélioration des conditions de vie des paysans. Le projet
Neer-Tamba a mis en œuvre une stratégie de communication solide pour sensibiliser les
agriculteurs aux pratiques agricoles modernes. Cela a permis d'améliorer la productivité
agricole et d'accroître les rendements, renforçant ainsi la sécurité alimentaire des communautés
locales. En ce qui concerne l'amélioration des conditions de vie des paysans, le projet Neer-
Tamba a utilisé la communication pour promouvoir des pratiques d'hygiène et d'assainissement.
Cette initiative a contribué à réduire les problèmes de santé liés à l'eau et à l'hygiène, améliorant

55
ainsi la qualité de vie des populations rurales.

La communication joue un rôle central dans le développement rural en favorisant l'adoption de


nouvelles techniques agricoles et en améliorant les conditions de vie des paysans. Elle renforce
la coordination entre les acteurs, permet le partage d'informations essentielles et contribue à la
résolution de problèmes. Le projet Neer-Tamba illustre de manière convaincante comment une
stratégie de communication bien conçue peut avoir un impact concret sur le terrain. À l'avenir,
il est essentiel de continuer à intégrer la communication de manière stratégique dans les projets
de développement rural pour maximiser leur efficacité et leur impact positif sur les
communautés locales.

4.2.1. Accès à l’information favorise l’adoption de nouvelles techniques agricoles

L'adoption de nouvelles techniques agricoles est un élément crucial pour le développement et


la productivité du secteur agricole. Ici, nous explorerons en profondeur comment l'accès à
l'information peut influencer de manière significative l'adoption de ces pratiques innovantes.
En particulier, nous mettrons en lumière l'impact du projet Neer-Tamba et les enseignements
tirés de diverses études. Il est nécessaire de souligner l'impact significatif de l'adoption de
nouvelles techniques agricoles. Avant l'intervention du projet Neer-Tamba, de nombreux
agriculteurs ne recouraient pas à ces pratiques novatrices. Les producteurs de la commune de
Korsimoro, bénéficiaires du projet, bien que conscients des effets néfastes du changement
climatique sur leur rendement, continuaient de produire avec les moyens de bord. Ils ne
disposaient pas d’assez de moyens et de techniques pour appliquer les pratiques innovantes
promues par le projet. Mais, grâce aux activités de formation et de sensibilisation participatives
mises en œuvre, ainsi que les appuis en termes de petits matériels, ces exploitants familiaux ont
embrassé ces méthodes novatrices. Ils ont pu obtenir des connaissances sur les causes,
conséquences et mesures d’adaptation des effets du changement climatique. Les techniques
agricoles innovantes promues par le projet et répliquées par les bénéficiaires : les semis en ligne
avec un taux d'adoption de 62 %, l’usage des cordons pierreux (58 %), le Zaï (38 %), les demi-
lunes (34 %) et les semences améliorées (35 %). Les conséquences de l’adoption de ces
pratiques innovantes sont : l’accroissement de terres fertiles, l'accès à une quantité adéquate
d'eau au bon moment, des semences de qualité. L'accès à l'information joue un rôle essentiel
dans l'adoption de nouvelles pratiques agricoles. Une communication planifiée, intégrant
notamment les technologies de l'information et de la communication (TIC), devient ainsi
incontournable pour la transmission, le renforcement et l'amélioration des compétences des
agriculteurs.

56
Grâce aux activités de formation et de sensibilisation mises en place, les exploitants familiaux
ont réussi à embrasser ces nouvelles techniques avec succès, comme l'indiquent les résultats de
l'enquête, avec 79 % des bénéficiaires ayant adopté ces approches novatrices. Nos conclusions
s'alignent sur les résultats de l'étude de Belem (2017) portant sur « l'analyse des déterminants
de l'adoption des bonnes pratiques de production de l'anacarde au Burkina Faso ». Cette
recherche met en évidence que, outre des facteurs tels que les prix de vente et l'appartenance à
des groupements de producteurs, l'accès à l'information joue un rôle crucial dans la décision
d'adopter de nouvelles pratiques agricoles (Belem, 2017).

La communication du projet Neer-Tamba n’a pas été unidirectionnelle. En effet, les


bénéficiaires ont participé à l’ensemble des maillons de cette communication et ont fait des
retours d’information pour des besoins de clarification à des préoccupations qui se sont posées
à eux. Cette approche participative est gage d’une adoption probable des techniques innovantes.

Notre étude démontre que les formations et les sensibilisations ont apporté une contribution
significative au renforcement des compétences et des mentalités des agriculteurs, promouvant,
ainsi, l'adoption des bonnes pratiques agricoles. Cette intégration de l'information dans les
stratégies de développement agricole est cruciale pour favoriser le progrès dans le secteur
agricole et améliorer la qualité de vie des populations rurales.

4.2.2. Activités de communication favorisant l’amélioration des conditions de vie des


paysans

L'amélioration des conditions de vie des paysans est un objectif central des initiatives de
développement rural. Cette section se penche sur le rôle significatif des activités de
communication dans l'atteinte de cet objectif, en s'appuyant sur les enseignements tirés du
Projet Neer-Tamba et d'autres sources de recherche. Notre étude, basée sur les données du
Projet Neer-Tamba, met en évidence des résultats concrets quant à l'impact des activités de
communication sur les conditions de vie des paysans. Les enquêtes réalisées révèlent une
augmentation des récoltes, une augmentation du revenu des agriculteurs et une augmentation
de l'épargne des paysans et donc une amélioration du niveau de vie. Ces résultats correspondent
aux observations de SAWADOGO, qui identifie deux facteurs déterminants dans l'adoption de
pratiques agricoles innovantes par les exploitants (Sawadogo, 2012). Le premier facteur est la
recherche de meilleurs rendements et de la fertilité des sols, une quête qui incite les agriculteurs
à adopter des pratiques telles que le zaï et les cordons pierreux. Le second facteur, comme le
souligne Belem (2017), est l'incitation financière, qui demeure l'un des déterminants les plus
importants de l'adoption de technologies agricoles (Belem, 2017). La communication joue un

57
rôle crucial dans la diffusion de ces informations essentielles. Elle informe les exploitants
familiaux sur les technologies agricoles innovantes, notamment les systèmes d'irrigation
efficaces, les techniques de conservation de l'eau, les méthodes de stockage des récoltes, les
outils de mécanisation et les applications mobiles agricoles, entre autres. L'adoption de ces
technologies contribue de manière significative à l'amélioration de la production agricole en
réduisant les pertes, en optimisant l'utilisation des ressources et en augmentant les rendements.

En renforçant leurs compétences par le biais de formations et de programmes de renforcement


des capacités, les exploitants familiaux sont mieux préparés pour gérer efficacement leurs
exploitations agricoles. Ils apprennent à mettre en œuvre ces nouvelles techniques de manière
optimale, à résoudre les problèmes potentiels et à maximiser leurs rendements. Cette
amélioration des compétences se traduit par une amélioration substantielle de leurs conditions
de vie. L'amélioration des conditions de vie des paysans est une aspiration partagée par de
nombreuses initiatives de développement rural. Les activités de communication se révèlent être
un atout précieux pour atteindre cet objectif. Elles fournissent les informations nécessaires pour
l'adoption de pratiques agricoles innovantes, augmentent les rendements, renforcent les
compétences et favorisent l'incitation financière. L'ensemble de ces facteurs contribue de
manière significative à l'amélioration des conditions de vie des paysans et au développement
du secteur agricole.

4.2.3. Des Paysans satisfaits de la communication dans le projet

Dans la commune de Korsimoro, le rôle de la communication au sein du projet Neer-Tamba est


incontestable. Cette dernière section mettra en lumière les preuves de son efficacité, notamment
la forte appréciation des activités de communication par les paysans, tout en soulignant la
nécessité d'une implication accrue de ces derniers dans ces activités. L'appréciation positive des
activités de communication par les paysans constitue un indicateur essentiel de succès. Nos
résultats d'enquête révèlent que presque la totalité des enquêtés ont qualifié les formations
reçues d'"excellentes", avec 97 % d'entre eux exprimant cette opinion positive. En ce qui
concerne les activités de sensibilisation, 80 % des enquêtés les ont jugées "excellentes", et 17
% les ont considérés comme "bonnes". Cette perception positive des activités de
communication par les paysans est d'une importance capitale, car elle témoigne de leur capacité
à diffuser des informations pertinentes et à encourager l'adoption de pratiques agricoles
améliorées.

Cette appréciation positive des activités de communication correspond aux constatations de

58
Akpo (2020) et de Mahoussi et al. (2017), qui ont démontré que la formation influence
positivement l'adoption de variétés améliorées de semences. En particulier, la formation sur les
nouvelles techniques agricoles joue un rôle crucial dans l'intensification de leur utilisation,
surtout lorsque les paysans apprécient ces activités. Ces formations et sensibilisations
permettent aux producteurs de mieux comprendre les enjeux liés à l'adoption de ces techniques,
ce qui, en tant que producteurs cherchant à maximiser leurs profits, les incite davantage à les
adopter (Akpo, 2020).

En outre, les paysans apprécient fort bien le niveau de leur implication dans la conception et la
mise en œuvre des activités ainsi que des messages de communication du projet. La
communication a mis un point d’humeur sur l’inclusion des bénéficiaires, car elle est consciente
qu’une communication bidirectionnelle, où les paysans ont la possibilité de partager leurs
perspectives, leurs besoins et leurs idées, contribue à renforcer davantage l'efficacité du projet.

L'efficacité de la communication au sein du projet Neer-Tamba est clairement démontrée par


l'appréciation positive des activités de formation et de sensibilisation par les paysans. Cette
satisfaction reflète l'impact positif de ces activités sur l'adoption de pratiques agricoles
améliorées. Cependant, pour maximiser les avantages de la communication, il est essentiel
d'impliquer davantage les paysans dans les activités du projet, en créant des canaux de
communication bidirectionnelle. Cette démarche contribuera à renforcer la durabilité et
l'efficacité des initiatives de développement rural.

4.3. VERIFICATION DES HYPOTHESES DE RECHERCHE

L’hypothèse principale de notre étude stipule que la communication du projet Neer-Tamba a


contribué au renforcement de la résilience des exploitations familiales dans la commune de
Korsimoro. Plus précisément, notre objectif était de démontrer que le projet Neer-Tamba, lors
de sa mise en œuvre à Korsimoro, a utilisé des actions, des activités, outils, et supports de
communication qui ont favorisé l’adoption et l’utilisation des innovations techniques agricoles
promues par le projet. Cette action a contribué au renforcement de la résilience des exploitations
familiales dans cette localité.

- Vérification de l’hypothèse spécifique 1 :

Dans sa mise en œuvre dans la commune de Korsimoro, le projet Neer-Tamba a eu recours à


des actions, activités, outils et supports de communication.

L'analyse de nos résultats a confirmé que, durant sa mise en œuvre à Korsimoro, le projet a
effectivement mis en œuvre des activités de formation et de sensibilisation, qui ont été très

59
appréciées par les agriculteurs locaux. En ce qui concerne les outils de communication, notre
étude a mis en lumière que le téléphone a joué un rôle central en tant que principal moyen de
communication du projet Neer-Tamba à Korsimoro. Nous pouvons donc affirmer que cette
première hypothèse spécifique est vérifiée.

- Vérification de l’hypothèse spécifique 2 :

La communication du projet Neer-Tamba a contribué au renforcement de la résilience des


exploitations familiales dans la commune de Korsimoro à travers l’adoption de nouvelles
techniques agricoles par les exploitants.

La communication du projet a mis l'accent sur le renforcement des connaissances des paysans,
ainsi que sur le développement de leurs compétences et savoir-être, notamment grâce à des
activités de sensibilisation ayant favorisé l’adoption de nouvelles techniques agricoles. Le
mécanisme de communication mis en place pour faire la promotion et inciter l’adoption des
technologies innovantes d’adaptation des effets du changement climatique a eu écho favorable
auprès des bénéficiaires. En témoigne les taux d’adoption des différentes innovations
technologiques promues par le projet. Cette communication a abouti à l'amélioration des
conditions de vie des familles agricoles grâce à une augmentation des revenus et des
opportunités d'épargne.

En considération de ces analyses, nous pouvons également conclure que cette deuxième
hypothèse spécifique est vérifiée. Cette étude a clairement démontré que la communication du
projet Neer-Tamba a joué un rôle crucial dans le renforcement de la résilience des exploitations
familiales au sein de la commune de Korsimoro.

60
SUGGESTIONS

A l’issu de nos discussions, nous formulons les suggestions suivantes :

➢ Tout d’abord, il est crucial de souligner l'importance de la transparence et de l'inclusivité


dans le processus de communication. En encourageant un dialogue ouvert, les
responsables du projet doivent veiller à ce que toutes les parties prenantes, y compris
les communautés bénéficiaires, soient informées de manière transparente sur les
objectifs, les progrès et les défis du projet. La transparence contribue à instaurer la
confiance, élément clé pour favoriser une communication efficace.

➢ De plus, la diversité des canaux de communication doit être prise en compte. Les
responsables du projet devraient exploiter différents moyens tels que les réunions
communautaires, les médias sociaux, les brochures et les sessions de formation pour
atteindre un public plus large et diversifié. Cela garantira que les messages du projet
atteignent toutes les couches de la population bénéficiaire, en prenant en considération
les différences culturelles et linguistiques qui peuvent exister au sein de la communauté.

➢ Un autre aspect crucial est la formation des communicateurs locaux. Investir dans le
renforcement des capacités des membres des communautés pour qu'ils deviennent des
acteurs de la communication peut être extrêmement bénéfique. Cela non seulement
assure une transmission plus efficace des informations, mais également favorise
l'autonomisation des membres de la communauté, renforçant ainsi leur capacité à jouer
un rôle actif dans la résilience.

➢ En ce qui concerne le suivi et l'évaluation, il est primordial d'adopter des indicateurs


pertinents qui reflètent l'impact réel de la communication sur la résilience des
populations. Ces indicateurs doivent être alignés sur les objectifs du projet et mesurer
non seulement la portée de la communication, mais aussi son effet sur les connaissances,
les attitudes et les comportements des bénéficiaires. Un suivi régulier permettra d'ajuster
les stratégies de communication en temps réel en fonction des résultats obtenus.

➢ Enfin, la participation communautaire doit être intégrée à chaque étape du projet. Les
responsables devraient créer des mécanismes formels et informels pour permettre aux
membres des communautés de participer activement à la prise de décision. Cela peut
inclure la création de comités consultatifs, des sessions de feedback régulières, et
l'intégration des retours des bénéficiaires dans les processus décisionnels. Une

61
participation significative renforce l'appropriation locale du projet et augmente la
probabilité de succès à long terme.

L’adoption de ces suggestions permettra au projet Neer-Tamba de renforcer sa communication,


d’améliorer son impact et de favoriser le développement durable des exploitations familiales
dans la commune de Korsimoro.

CONCLUSION GENERALE

En somme, cette étude a apporté des éclaircissements essentiels sur le rôle crucial de la
communication dans le renforcement de la résilience des exploitations familiales au sein de la
commune de Korsimoro, à travers le projet Neer-Tamba. Les résultats de l'enquête, qui a
impliqué 182 participants, ont révélé des éléments significatifs qui méritent une attention
particulière.

Tout d'abord, il est indiscutable que la communication est une pierre angulaire du succès de ce
projet. Le téléphone s'est avéré être l'outil de communication principal, permettant d'établir des
liens directs avec les bénéficiaires et de diffuser des informations cruciales. En outre, les
activités de formation et de sensibilisation ont été les piliers des efforts de communication du
projet. Ces activités ont joué un rôle clé dans la diffusion des connaissances, le changement de
comportement et l'autonomisation des bénéficiaires.

L'examen approfondi de la contribution de ces activités de communication à la résilience des


populations bénéficiaires a révélé des résultats significatifs. Les données ont clairement montré
que la majorité des bénéficiaires ont pu améliorer leur qualité de vie grâce à l'adoption de
nouvelles pratiques promues par les formations et la sensibilisation. Cette amélioration de la
qualité de vie s'étend à divers domaines, notamment la sécurité alimentaire, la gestion des
ressources naturelles, et la capacité à faire face aux chocs et aux crises.

Ces résultats mettent en évidence le potentiel transformateur de la communication dans le


contexte du développement rural. La communication, lorsqu'elle est bien conçue et ciblée, peut
non seulement transmettre des informations, mais aussi susciter des changements de
comportement significatifs. Elle peut renforcer la capacité des familles à s'adapter aux défis
environnementaux et économiques en constante évolution.

62
De plus, cette étude souligne la nécessité constante d'adapter et d'améliorer les initiatives de
communication pour répondre aux besoins évolutifs des bénéficiaires. Les communautés sont
confrontées à des défis en perpétuelle mutation, et les stratégies de communication doivent être
flexibles pour rester pertinentes. Cette démarche d'adaptation constante est essentielle pour
optimiser l'impact des projets de développement rural, tout en favorisant une plus grande
autonomie des communautés. Elle souligne également l'importance de l'apprentissage continu
et de l'innovation dans le domaine de la communication pour le changement social.

Enfin, cette étude peut servir d'inspiration pour la mise en place d'études similaires visant à
renforcer la résilience communautaire dans d'autres régions et contextes. Les leçons apprises
ici sont applicables bien au-delà de Korsimoro. En encourageant la réplication de telles
initiatives, nous pouvons contribuer à l'amélioration du bien-être de nombreuses autres
communautés et à la construction d'un avenir plus durable. Cette recherche offre ainsi des
perspectives prometteuses pour le développement rural et la résilience des populations à
l'échelle mondiale.

63
BIBLIOGRAPHIE

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IV
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24-02-2023 à 17h15
https://doi.org/10.7202/1017288ar
https://www.scribbr.fr/manuel-normes-apa/
https://doi.org/10.4324/9780203710753-35
https://doi.org/10.3917/edd.333.0101
https://doi.org/10.3917/lhs.183.0161
https://doi.org/10.3917/savo.hs01.0009
https://doi.org/10.1177/109019819602300303
https://doi.org/10.4074/S0336150010011099
https://doi.org/10.7202/1042088ar
https://doi.org/10.12895/jaeid.20121.43
https://doi.org/10.3917/rsi.009.0075
https://doi.org/10.4000/physio-geo.10966
https://doi.org/10.4000/vertigo.24637
https://doi.org/10.19044/esj.2022.v18n13p123
https://doi.org/10.7202/1059650ar
https://doi.org/10.7202/1024898ar
https://doi.org/10.3917/lhs.183.0083
https://doi.org/10.4000/vertigo.7442
https://doi.org/10.3406/bupsy.1971.1543

V
ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaires Bénéficiaires (exploitants familiaux)

QUESTIONNAIRE POUR LES BENEFICIAIRES DU PROJET NEER-


TAMBA

Dans le processus de validation de notre formation de master en communication pour le


développement, nous sommes amenés à effectuer une recherche sur une thématique en rapport
avec notre option. Pour la réalisation de ce travail, nous avons choisi comme thème : Analyse
de la communication du projet Neer-Tamba dans le renforcement de la résilience des
exploitations familiales dans la commune de Korsimoro. Ce guide d’entretien est adressé aux
personnes ressources issues de la population de Korsimoro (paysans, acteurs villageois du
projet).
Je vous remercie pour le temps que vous accorderez pour cet entretien et vous rassure du
respect et de l’exploitation stricte de vos données dans le cadre de cette recherche.

INFORMATIONS GENERALES

Date : /……/2023
Numéro de fiche : ………….
Nom du village :……………
Nom du quartier/Secteur…………

I-IDENTITE ET CONNAISSANCE DU PROJET

Nom et Prénom : ……………………………………………………………………………...


Sexe : Homme Femme
Age : 15-25 26-35 36-45 46-55 56-65 plus
Profession :
Agriculteur Eleveur
Commerçant Autre
Niveau d’étude : Primaire Secondaire Universitaire Illettré
Langue parlée : Français Moore Dioula Autre
Comment avez-vous connu le projet ? ………………………………………………………….
Etes-vous bénéficiaire ? Oui Non

Si oui depuis combien de temps ? ………………………………………………………………………

VI
1 an 2 ans 3 ans 4 ans 5 ans plus

Nature de l’appui
En agriculture En élevage En transformation

II-OUTILS ET ACTIVITES DE COMMUNICATION


1. Communiquiez-vous avec le projet Neer-Tamba pour la réalisation de vos activités ?
Oui Non
2. Si oui, comment ?
Par appel SMS
WhatsApp Mail

3. Avez-vous reçu un appui du projet Neer-Tamba ?


Oui Non

4. Si oui, quelle e été la nature de l’appui ?


Périmètre maraicher Bas-fond Semences
Don Argent Matériel

5. Avez-vous bénéficié des formations sur l’entretien de ces ouvrages ?


Oui Non

6. Si oui, combien de fois ?


1 2 3 4 Plus

7. Avez-vous bénéficié des formations sur les itinéraires techniques ?


Oui Non

8. Si oui combien de fois ?


1 2 3 4 Plus

9. Avez-vous bénéficié de séances de sensibilisation sur des thématiques ?


Oui Non
10. Si oui lesquelles ?
Eau-Hygiène Assainissement
11. Combien de fois ?
1 2 3 4 Plus
III-EFFICACITE DE LA COMMUNICATION DU PROJET NEER-TAMBA SUR
LE RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE DES EXPLOITATIONS
FAMILIALES

VII
1. Avez-vous reçu un appui conseil de la part du projet Neer-Tamba dans la réalisation de vos
activités ?
Oui Non

2. Si oui, combien de fois ?


1 2 3 4 Plus

3. Comment avez-vous mis en pratique l’appui conseil ?


Dans les champs Dans les poulaillers

4. L’appui conseil vous a-t-il permis d’accroitre vos rendements ?


Oui Non

5. Si oui, comment ?
....................................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................................
........................................................................................................

6. Utilisiez-vous les techniques de production vulgarisées par le projet Neer-Tamba avant


l’appui ?
Oui Non

7. Quelles étaient les techniques de production que vous utilisiez ?


………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………
8. Quelles sont les techniques de production que vous utilisez maintenant ?
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………
9. Qu’est- ce qui vous a le plus touché dans les actions de communication ?
Formation Causerie
Sensibilisation réalisation des documents

8. Que pensez -vous des modules de formation reçus de la part du projet Neer-Tamba ?
Pas bien Passable
Bien Excellentes

9. Que pensez-vous des activités de sensibilisations reçues de la part du projet ?


Pas bien Passable
Bien Excellentes

10. Avez-vous rencontré des difficultés pendant les séances de formation et de sensibilisation ?

VIII
Oui Non
11. Si oui, lesquelles ?
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
……………………………….
12. Quelles sont vos suggestions pour une meilleure conduite des activités du projet sur le
terrain ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
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Annexe 2 : Guide d’entretien personnel du Projet Neer-Tamba

GUIDE D’ENTRETIEN POUR LE PERSONNEL DU PROJET NEER-


TAMBA

Dans le processus de validation de notre formation de master en communication pour le


développement, nous sommes amenés à effectuer une recherche sur une thématique en rapport
avec notre option. Pour la réalisation de ce travail, nous avons choisi comme thème Analyse de
la communication du projet Neer-Tamba dans le renforcement de la résilience des exploitations
familiales dans la commune de Korsimoro. Ce guide d’entretien est adressé au personnel du
projet Neer-Tamba.

Je vous remercie pour le temps que vous accorderez pour cet entretien et vous rassure que ces
données seront utilisées strictement dans le cadre de ce travail.

Date de l’entretien mars 2023

I- CONNAISSANCE, FONCTIONNEMENT, MISE EN ŒUVRE DU PROJET

1. Depuis combien de temps connaissez-vous le projet ?

IX
2. Depuis combien d’année êtes-vous au projet ?

3. Comment s’est fait la mise en œuvre du projet ?

4. Quels sont les partenaires impliqués dans la mise en œuvre des activités du projet Neer-
Tamba ?

5. Quelle est la cible visée en termes de bénéficiaires du projet Neer-Tamba ?

6. Comment se fait la communication au sein du projet ?


II- OUTILS ET ACTIVITES DE COMMUNICATION DU PROJET
1. Le projet dispose-t-il d’une stratégie de communication ?

2. Quels sont les grands axes de cette stratégie mise en place ?

3. Quelle stratégie de communication a été mise en place dans la commune de Korsimoro ?

4. Quels sont les outils de communication qui ont été utilisés dans la commune de Korsimoro
pour le renforcement de la résilience des exploitations familiales ?

5. Quelles sont les activités menées sur le terrain ?

6. Quels sont les messages diffusés lors des activités de communication sur le terrain ?

7. Comment sont élaborés les messages de communication destinés aux bénéficiaires ?

8. Comment se font la production et la diffusion des médias ?

9. Quels sont les canaux de communication utilisés par le projet Neer-Tamba pour
l’implication des partenaires dans la mise en œuvre des activités ?

10. Quels sont les supports de communication utilisés par le projet Neer-Tamba pour
l’implication des partenaires dans la mise en œuvre des activités ?

11. Quels sont les canaux et supports de communication utilisés par le projet Neer-Tamba dans
la mise en œuvre des activités pour toucher les bénéficiaires ?

12. Quelles sont les bonnes pratiques promues par la communication en matière de gestion
des ressources naturelles ?
III- APPRECIATION DE LA COMMUNICATION DU PROJET NEER-TAMBA
SUR LE RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE DES EXPLOITATIONS
FAMILIALES
1. Les canaux et/ou les supports de communication utilisés ont-ils été satisfaisants ?

2. Les messages de communication élaborés par le projet Neer-Tamba ont-ils permis aux
bénéficiaires d’être résilients ?

3. Si oui, comment ?

X
4. Quels ont été les rôles et les responsabilités des bénéficiaires dans la mise en œuvre des
messages de communication ?

5. Comment les bénéficiaires réagissent aux messages de communication diffusés par le


projet Neer-Tamba ?
6. Comment la communication a permis la mise en réseau des exploitants ?
7. Quelles sont les bonnes pratiques promues par la communication en matière de gestion
des ressources naturelles ?
8. Avez-vous formé d’autres producteurs non bénéficiaires de l’appui du projet aux
nouvelles techniques de production vulgarisées par le projet Neer-Tamb ?
9. Quels changements de comportements individuels ou collectifs avez-vous constaté au
niveau des bénéficiaires et de la population de Korsimoro ?

IV- DIFFICULTES ET SUGGEDSTIONS


1. Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez fait face pendant l’élaboration et la
diffusion des messages de communication ?

2. Quelles difficultés avez-vous rencontrées à la suite de la réception des messages de


communication par les bénéficiaires ?

3. Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez fait face pendant l’élaboration et la
production des outils de communication ?

4. Quelles sont vos suggestions pour une bonne réception des messages de communication
par les bénéficiaires ?

5. Quelles sont vos suggestions pour une meilleure organisation, gestions des canaux et
outils de communication mis en place par le projet pour les bénéficiaires ?

XI
Annexe 3 : Grille de lecture

Grille de lecture
Dans le processus de validation de notre formation de master en communication pour le
développement, nous sommes amenés à effectuer une recherche sur une thématique en rapport
avec notre option. Pour notre cas, nous avons choisi comme thème: analyse de la
communication du projet Neer-Tamba dans le renforcement de la résilience des exploitations
familiales dans la commune de Korsimoro. Cette grille de lecture servira à faire la revue de
littérature sur les activités et outils de communication mise en œuvre dans le projet Neer-
Tamba.

Activités de
Outils de Source de Message Date /
com. Cible
communication collecte véhiculé Période
correspondantes

XII
TABLE DE MATIERE
DEDICACE ............................................................................................................................... iv

REMERCIEMENTS .................................................................................................................. v

SIGLES ET ABBREVIATIONS .............................................................................................. vi

RESUME .................................................................................................................................. vii

ABSTRACT ............................................................................................................................. vii

LISTE DES FIGURES ............................................................................................................ viii

LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................... viii

LISTE DES ANNEXES .......................................................................................................... viii

INTRODUCTION GENERALE................................................................................................ 1

PREMIERE PARTIE : ............................................................................................................... 3

CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE ........................................................................ 3

CHAPITRE I : ASPECTS THEORIQUES DE l’ETUDE ......................................................... 4

I.1. CLARIFICATION CONCEPTUELLE.................................................................................... 4


I.1.1. Résilience .............................................................................................................................. 4
I.1.2. Exploitation familiale........................................................................................................... 5
I.1.3. Efficacité ............................................................................................................................... 6
I.1.4. Les cordons pierreux ........................................................................................................... 7
I.1.5. Le zaï ..................................................................................................................................... 7
I.1.6. Les demi-lunes ...................................................................................................................... 8
I.2. REVUE DE LITTERATURE .................................................................................................... 9
I.2.1. Exploitations agricoles et développement de l’économie burkinabè ............................... 9
I.2.2. Impact du changement climatique sur le développement des exploitants agricoles .... 10
I.2.3. Pratiques agricoles innovantes pour une adaptation aux changements climatiques ... 11
I.2.4. Facteurs déterminants l’adoption des pratiques agricoles innovantes ......................... 11
I.2.5. Communication pour le Changement de Comportement Social (CCSC) ..................... 13
I.3. PROBLEMATIQUE ................................................................................................................ 19
I.4. QUESTIONS DE RECHERCHE ............................................................................................ 21
I.5. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE ...................................................................................... 21
I.6. HYPOTHESES DE RECHERCHE ........................................................................................ 21
I.7. CADRE D’ANALYSE DE L’ETUDE ..................................................................................... 22
CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE L’ETUDE ............................................................... 24

II.1. PRESENTATION ET JUSTIFICATION DU CADRE DE L’ETUDE .............................. 24

XIII
II.2. ZONE D’ETUDE..................................................................................................................... 25
II.2.1. Situation et démographie de Korsimoro ........................................................................ 25
II.2.2. Ressource en eau............................................................................................................... 26
II.2.3. Climat, pluviométrie et hydrographie ............................................................................ 26
II.2.4. Producteurs de l’agriculture irriguée ............................................................................. 27
II.3. NATURE ET TYPE D’ETUDE ............................................................................................. 28
II. 5. OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES ........................................................................ 30
II.6. TECHNIQUES D’ECHANTILLONNAGE ET ECHANTILLON .................................... 31
II.7. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES ................................................................ 33
DEUXIEME PARTIE : ............................................................................................................ 35

PRESENTATION, ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS ................................. 35

CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS ........................................................ 36

I.1. PROFIL SOCIO-DEMOGRAPHIQUES DES ENQUETES ............................................... 36


1.1.1. Répartition par sexe des enquêtés .............................................................................. 36
1.1.2. Âge de la population d’étude ............................................................................................ 36
1.1.2. Profession des enquêtés ............................................................................................... 37
1.1.3. Niveau d’instruction et langues parlées ..................................................................... 37
I.2. CONNAISSANCE DU PROJET PAR LES BENEFICIAIRES ........................................... 37
1.2.1. Moyen par lequel le projet a été connu par les populations .......................................... 38
1.2.2. Durée des enquêtés dans le projet .................................................................................... 38
1.2.3. Type d’appui reçu ............................................................................................................. 39
I.3. OUTILS ET ACTIVITES DE COMMUNICATION DU PROJET .................................... 39
1.3.1. Canal de communication du projet.................................................................................. 39
1.3.3. Formation sur l’entretien des ouvrages ........................................................................... 40
1.3.4. Formations sur les itinéraires ........................................................................................... 41
1.3.4. Participation aux séances de sensibilisation .................................................................... 41
1.3.4. Thématiques de sensibilisation ......................................................................................... 41
1.3.5. Appui-conseil ..................................................................................................................... 42
I.4. EFFICACITE DE LA COMMUNICATION DU PROJET NEER-TAMBA DANS LE
RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE .................................................................................. 43
1.4.1. Utilisation de Nouvelles techniques agricoles avant le Projet ........................................ 43
1.4.2. Les techniques agricoles du projet utilisées par les paysans.......................................... 43
1.4.3. Effet de l’appui conseil sur l’activité des enquêtés ......................................................... 44
1.4.4. Les actions de communication appréciées par les enquêtés........................................... 44
1.4.5. Appréciation des formations et des activités de sensibilisation par les enquêtés ......... 45
1.4.6. Suggestions des enquêtés pour une meilleure conduite du projet ................................. 46
I.5. LES RESULTATS ISSUS DE NOS OBSERVATIONS SUR LE TERRAIN ..................... 46
I.6. PRESENTATION DES DONNEES COLLECTEES AUPRES DU PERSONNEL ET
DANS LA REVUE DOCUMENTAIRE ........................................................................................ 47

XIV
CHAPITRE IV : ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS ..................................... 51

4.1. OUTILS ET ACTIVITES DE COMMUNICATION POUR LE RENFORCEMENT DE


LA RESILIENCE DES PAYSANS DE KORSIMORO .............................................................. 51
4.1.1. Téléphone comme principal outil de communication..................................................... 51
4.1.2. Formations et sensibilisations comme activités de communication du projet Neer-
Tamba ........................................................................................................................................... 53
4.2. EFFICACITE DE LA COMMUNICATION DU PROJET NEER-TAMBA ..................... 54
4.2.1. Accès à l’information favorise l’adoption de nouvelles techniques agricoles............... 56
4.2.2. Activités de communication favorisant l’amélioration des conditions de vie des
paysans ......................................................................................................................................... 57
4.2.3. Des Paysans satisfaits de la communication dans le projet............................................ 58
4.3. VERIFICATION DES HYPOTHESES DE RECHERCHE ................................................ 59
SUGGESTIONS....................................................................................................................... 61

CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 62

BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................... I

ANNEXES ............................................................................................................................... VI

TABLE DE MATIERE ......................................................................................................... XIII

XV

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