Memoire Annick - Post - Soutenance - 05 - 02 - 2024
Memoire Annick - Post - Soutenance - 05 - 02 - 2024
Memoire Annick - Post - Soutenance - 05 - 02 - 2024
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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT BURKINA FASO
SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE ET DE Unité - Progrès - Justice
L’INNOVATION
=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*
UNIVERSITE LIBRE DU BURKINA (ULB)
=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*
UFR : SCIENCES HUMAINES ET
SOCIALES
=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*
INTRODUCTION GENERALE................................................................................................ 1
SUGGESTIONS....................................................................................................................... 61
iii
DEDICACE
iv
REMERCIEMENTS
Nos sincères reconnaissances s’adressent à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont
contribué à la réalisation de ce mémoire. Nos remerciements vont particulièrement à l’endroit
des personnes (Physique ou morale) suivantes :
✓ Dr D. Lucien BATCHO, notre Directeur de Mémoire, pour son expertise, ses conseils
éclairés et ses suggestions pertinentes qui ont joué un rôle essentiel dans l'évolution de
notre travail. Recevez ici, toute notre reconnaissance.
✓ Madame Anne EICHER, cette brave femme remplie de bonté, qui n’a ménagé aucun
effort pour que nous puissions atteindre notre objectif. Nous vous remercions du fond
du cœur.
✓ Mademoiselle Alliane KABRE qui, malgré le contexte sécuritaire, a bien voulu nous
aider dans la collecte des données.
✓ Mademoiselle Cika Ella Karen CHEDOYESSI ainsi que Messieurs Pascal KAFANDO
et Dominique SANOU pour leurs contributions.
✓ Ma famille, père, frères et sœurs, pour leur amour, leur encouragement et leur
compréhension qui ont été une source d'énergie et de motivation inestimable.
v
SIGLES ET ABBREVIATIONS
DR : Direction Régionale
vi
RESUME
L'accès à l'information est un facteur clé pour faciliter l’adoption des innovations (Diagne,
Seck, Medagbe, Alia, & Amovin-Assagba, 2015) par les agriculteurs familiaux dans les pays
en développement. C’est dans cet ordre d’idée, que le Projet Neer-Tamba, qui veut avoir comme
impact, l’adoption des nouvelles techniques agricoles sensibles aux effets néfastes du
changement climatique par les petits agriculteurs, a mis l'accent sur la communication. Notre
étude analyse la contribution de son mécanisme de communication dans le renforcement de la
résilience des exploitations familiales dans la commune de Korsimoro. Les résultats, basés sur
des données quantitatives et qualitatives de 182 participants, traitées et analysées par les
logiciels Sphinx et MS Excel, révèlent que le téléphone est l'outil principal utilisé pour les
appels, les messages texte et WhatsApp. Aussi, il ressort que les activités de formation ont
renforcé les compétences des exploitants, améliorant ainsi, leurs rendements et leur qualité de
vie par l'adoption de nouvelles pratiques agricoles.
ABSTRACT
Access to information is a key factor in facilitating the adoption of innovations (Diagne, Seck,
Medagbe, Alia, & Amovin-Assagba, 2015) by small-scale farmers in developing countries. It
is with this in mind that the Neer-Tamba Project, which aims to impact the adoption of new
agricultural techniques sensitive to the adverse effects of climate change by small-scale farmers,
focuses on communication. Our study analyzes the contribution of its communication
mechanism in strengthening the resilience of family farms in the commune of Korsimoro. The
results, based on quantitative and qualitative data from 182 participants, processed and analyzed
by Sphinx and MS Excel software, reveal that the telephone is the main tool used for calls, text
messages and WhatsApp. It also shows that the training activities have strengthened farmers'
skills, improving their yields and quality of life through the adoption of new farming practices.
vii
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Adapté de la théorie du Changement basée sur le modèle socio-écologique ....................... 15
Figure 2 : La théorie de changement pour la résilience et l’autonomisation des bénéficiaires du Projet
............................................................................................................................................................... 18
Figure 3: Situation administrative de la commune de Korsimoro ......................................................... 26
Figure 4 : Le moyen par lequel le projet a été connu par les populations ............................................. 38
Figure 5 : Type d’appui reçu ................................................................................................................. 39
Figure 6 : Canal de communication du projet ...................................................................................... 40
Figure 7 : Les actions de communication appréciées par les enquêtés.................................................. 44
viii
INTRODUCTION GENERALE
Le Burkina Faso est un pays sahélien, situé au cœur de l'Afrique occidentale, dans la boucle du
Niger. Le pays compte plus de 20 millions d’habitants avec 3 908 847 ménages (INSD, 2020).
Sur le plan économique, la dynamique de l’économie se réalise dans le contexte d’une mauvaise
campagne agricole 2021-2022 ayant conduit à une baisse de la production agricole du secteur
primaire de 5,8 %. L’activité agricole, jadis pilier majeur de cette économie, perd ainsi sa place
au profit du secteur secondaire avec un poids important des activités minières dans le PIB
(19,5 %) (BM, 2022). De plus, le contexte d’insécurité et les changements climatiques
accentuent davantage les difficultés de l’essor de l’activité agricole (Eldin & Milleville, 2018).
Un contexte qui nécessite des adaptations et une capacité de résilience de la part des populations
pour faire face à ces défis et répondre aux attentes de millions de ruraux.
Pour y faire face et avec le concours des Partenaires techniques et financiers, le Burkina Faso
multiplie différents projets et programmes de développement du secteur agricole. Le projet
Neer-Tamba est une de ces initiatives. Le Projet de Gestion Participative des Ressources
Naturelles et de Développement rural au Nord, Centre-Nord et Est (Projet Neer-Tamba) est un
projet conçu par le Fonds International de Développement agricole (FIDA) et le Gouvernement
du Burkina Faso. Il est en cohérence avec les orientations de développement socio-économique
du pays. Le Projet se positionne comme un acteur indispensable dans la construction d’un
nouveau cadre institutionnel du secteur rural et dans la consolidation des acquis des projets
PICOFA et PDRD, deux (02) projets ayant intervenu dans les régions similaires à travers une
approche de mise à l’échelle1. Placé sous la tutelle financière du ministère de l’Économie, des
Finances et du Développement et la tutelle technique du Ministère en charge de l’Agriculture
et des Aménagements Hydro-Agricoles (MAAH), le Projet Neer-Tamba représentait l’espoir
de près de 200 000 ménages ruraux touchés par la pauvreté et l’insécurité alimentaire et situés
dans près de 2000 villages répartis sur 12 provinces. Grâce à une approche à plus grande échelle,
il s’appuyait sur les activités de conservation des eaux et de défense et restauration des sols
(CES/DRS). Plus spécifiquement, il visait à appuyer les populations cibles à construire et à
renforcer leur autonomie et leur capacité à jouer un rôle moteur croissant, pleinement reconnu
par les autres acteurs, dans la construction d’un tissu économique et social durable.
Lancé le 14 juin 2015, le Projet Neer-Tamba avait pour objectif global d’améliorer les
1
https://www.neertamba.org/index.php/a-propos-de-Neer-TambaNeer-Tamba, consulté le 17-02-2023
à 10h05
conditions de vie et les revenus des populations rurales les plus défavorisées.
Sept ans après sa mise en œuvre, on note des résultats satisfaisants, notamment : 5 057 ha de
bas-fonds aménagés, 45 220 ménages de producteurs ont bénéficié de l’appui-conseil pour
l’amélioration des productions, l’acquisition d’une autonomie financière des populations, la
régénération du couvert végétal au niveau des zones dénudées, une bonne connaissance des
techniques d’aménagement et de production par les ménages à travers les formations techniques
spécifiques2. Conscient du rôle de la communication dans la réalisation de tout projet, cette
étude vise à comprendre comment la communication dans le cas du projet Neer-Tamba a
contribué à atteindre ces objectifs. C’est ce qui explique le choix porté sur l’analyse de la
communication du projet Neer-Tamba dans le renforcement de la résilience des exploitations
familiales dans la commune de Korsimoro.
➢ La première porte sur les aspects théoriques et méthodologiques. Il s’agit, entre autres,
de la définition de la problématique, de la clarification des concepts clés et des théories.
Nous y avons également évoqué la méthodologie qui a servi pour la réalisation de la
recherche.
➢ La seconde partie présente les résultats obtenus à travers nos entretiens et enquêtes
réalisés sur le terrain. Ces résultats ont été analysés, puis discutés sur la base des théories
que nous avons retenues. En sus, des perspectives de recherche y ont été proposées.
2
https://www.neertamba.org/index.php/resultats-atteints, consulté le 17-02-2023 à 10h05
2
PREMIERE PARTIE :
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE
3
CHAPITRE I : ASPECTS THEORIQUES DE l’ETUDE
Dans ce chapitre, nous définissons les expressions clés. Ensuite, nous procédons à la revue de
littérature. Elle s’articule autour de travaux portant sur la communication dans la mise en œuvre
du projet et le renforcement de la résilience des populations. De plus, nous posons la
problématique de notre recherche, puis les questions, objectifs et hypothèses de recherche.
Enfin, nous présentons le cadre d’analyse.
Cette section définit les notions et concepts de résilience, exploitation familiale, efficacité et
renforcement.
I.1.1. Résilience
Pour la FICR3, la résilience se définit comme « La capacité des individus, des communautés,
des organisations ou des pays exposés à des catastrophes et des crises et aux facteurs de
vulnérabilité sous-jacents à : anticiper, réduire l’impact, faire face, et se relever des effets de
l’adversité sans compromettre le potentiel de développement à long terme ». Ainsi, la résilience
communautaire peut être mesurée par l’impact des activités de renforcement de la résilience sur
les communautés ou le stade de progression vers la résilience. Parallèlement, il est essentiel que
les mesures de la résilience soient contextualisées et relatives à des risques spécifiques (Sokpoh,
2015).
Dans le contexte de notre étude, la définition qui s'adapte le mieux est celle donnée par Fourquet
et Teyssier (2013). Elle met l'accent sur la capacité d'un système, d'une communauté ou d'une
société à résister, absorber, accueillir et corriger les effets d'un danger de manière efficace, tout
3
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, 18 – 02 – 2023 à 12h15
4
en préservant et en restaurant les structures essentielles et les fonctions de base. Cela correspond
étroitement à notre sujet, car nous analysons comment le projet Neer-Tamba a contribué au
renforcement de la résilience des exploitations familiales face aux risques et aux défis dans la
commune de Korsimoro.
L’agriculture familiale englobe toutes les activités agricoles reposant sur la famille, en relation avec de
nombreux aspects du développement rural (FAO, 2023). Cette forme d'agriculture joue un rôle
inestimable dans l'approvisionnement alimentaire des zones rurales et urbaines, offrant une
variété de produits pour satisfaire les besoins de ces communautés (Sall, 2016).
L'exploitation agricole familiale, telle que décrite par Butaré et Zoundi (2005), repose
généralement sur une gamme diversifiée de productions. Cette diversité englobe les cultures
vivrières et les cultures commerciales, l'élevage, la pêche, l'exploitation forestière, et même
d'autres activités économiques non agricoles, telles que l'artisanat et le petit commerce. En
d'autres termes, les agriculteurs familiaux sont souvent des acteurs polyvalents qui contribuent
de manière significative à l'économie locale en diversifiant leurs sources de revenus (Butaré &
Zoundi, 2005).
Pour la FAO, l'agriculture familiale englobe un large éventail d'activités liées à la famille et
joue un rôle clé dans le développement rural. Elle englobe la gestion de la production agricole,
forestière, halieutique, pastorale et aquacole par une famille, en faisant appel principalement à
la main-d'œuvre familiale, que ce soient les membres masculins ou féminins de la famille. Cette
approche permet de créer un lien fort entre les activités agricoles et le tissu familial, renforçant
ainsi les relations entre les membres de la famille.
En ce qui concerne l'organisation sociale du travail au sein des exploitations familiales, Mundler
et Rémy (2012) soulignent que la main-d'œuvre familiale joue un rôle central, et dans la plupart
des cas, elle n'est pas rémunérée (Mundler & Rémy, 2012). Les membres de la famille
contribuent de manière significative aux activités agricoles sans recevoir de salaire en échange.
Cependant, il est important de noter qu'au fil du temps, certaines exploitations familiales ont
commencé à embaucher de la main-d'œuvre salariée, en particulier dans les exploitations
cotonnières et cacaoyères. Cette transition vers une main-d'œuvre salariée témoigne de
l'évolution des exploitations familiales pour s'adapter aux besoins changeants du secteur
agricole.
En somme, l'agriculture familiale est bien plus qu'une simple source de subsistance. Elle joue
5
un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire des populations rurales et urbaines, en fournissant
une gamme diversifiée de produits agricoles. Elle s'ancre profondément dans le tissu social et
économique des communautés, en impliquant la famille dans la gestion des ressources
naturelles et des activités agricoles. Tout en continuant à reposer sur la main-d'œuvre familiale,
l'agriculture familiale s'adapte également aux réalités changeantes, en recourant parfois à de la
main-d'œuvre salariée, démontrant ainsi sa capacité à évoluer et à répondre aux besoins d'une
agriculture en mutation.
I.1.3. Efficacité
Pour Guedj et Camus (2000), une action est considérée comme efficace lorsqu'elle parvient à
atteindre les objectifs qui lui ont été assignés. Cette définition souligne la notion de réalisation
des buts fixés. Dans le contexte du projet Neer-Tamba, cette approche de l'efficacité peut être
appliquée de manière significative. Le projet, en cherchant à renforcer la résilience des
populations de la commune de Korsimoro, s'assigne des objectifs clairs, tels que l'amélioration
de la sécurité alimentaire, la réduction de la vulnérabilité aux chocs climatiques, ou encore la
promotion de pratiques agricoles durables. L'évaluation de l'efficacité de la communication au
sein du projet consiste donc à mesurer dans quelle mesure ces objectifs sont atteints grâce aux
outils, aux actions, aux activités et aux supports de communication mis en place (Guedj &
Camus, 2000).
6
les communautés locales aux pratiques agricoles durables, aux techniques de gestion de l'eau
ou aux méthodes de préparation aux chocs climatiques, alors, elle peut être considérée comme
efficace. En d'autres termes, l'efficacité de la communication se traduit par sa capacité à
favoriser la mise en œuvre des stratégies et des actions du projet (Legendre, 1993).
I.1.5. Le zaï
Le zaï manuel est une technique traditionnelle de récupération des sols dénudés qui consiste à
creuser, à l'aide de pioche ou de daba, des cuvettes de 20 à 40 cm de diamètre et de 10 à 15 cm
de profondeur. La terre excavée est rejetée en croissant vers l'aval de la cuvette, pour retenir les
eaux de ruissellement. Une poignée de fumier ou de compost (300 g) est ensuite déposée dans
7
la cuvette. Toutefois, sa mise en œuvre requiert une main d'œuvre importante (300 h/ha) (Clavel
et al., 2009).
La mécanisation du zaï implique des passages croisés d'une dent de travail du sol, attelée à un
animal. Cela permet une meilleure infiltration de l'eau et un émiettement accru de la couche
superficielle du sol (Barro et al., 2005). Elle entraîne une récupération plus rapide des sols
dégradés en améliorant le fonctionnement du système racinaire des plantes et la disponibilité
d'eau et de nutriments. En outre, elle libère du temps pour d'autres activités. Du point de vue
technique, le zaï mécanisé surpasse le zaï traditionnel manuel en termes de productivité. En
effet, il améliore les rendements, notamment en cas de pluies irrégulières, renforçant ainsi la
sécurité alimentaire. Il peut augmenter la production de grains de 34 % et de paille de 40 % par
rapport à la méthode manuelle. Après trois ans d'utilisation, les sols dégradés deviennent moins
compacts et plus perméables, permettant une agriculture plus conventionnelle (Barro et al.,
2005).
L'ingéniosité des demi-lunes réside dans leur disposition perpendiculaire au sens d'écoulement
des eaux de surface, qui leur permet de capter les eaux de ruissellement et de les mettre à
disposition des végétaux. Cette caractéristique réduit considérablement les pertes d'eau et de
couches fertiles du sol. À moyen terme, les demi-lunes favorisent une sédimentation qui
contribue à la récupération des terres et à leur protection. De plus, le fumier appliqué dans ces
structures reste en place, même lors de fortes précipitations. Les bourrelets qui entourent les
demi-lunes offrent une protection efficace contre les vents et l'érosion éolienne, augmentant
ainsi le taux de survie des espèces ligneuses lors des opérations de reboisement.
8
I.2. REVUE DE LITTERATURE
Dans cette revue de littérature, nous avons abordé la contribution des exploitations familiales
agricoles dans le développement de l’économie burkinabé. Ensuite, l’impact du changement
climatique sur le développement des exploitants agricoles. Puis, les politiques et pratiques
agricoles innovantes pour une adaptation aux changements climatiques. Enfin, nous avons fait
une revue de littérature sur les facteurs déterminants l’adoption des pratiques agricoles
innovantes.
9
(utilisation efficiente de l’eau, respect des itinéraires techniques, contractualisation) ; le
développement de l’agriculture irriguée dans toutes les régions à fortes potentialités notamment
en accroissant les cultures sous maitrise d’eau (y compris par le nouveau modèle d’exploitation
agricole à base de forage à haut débit d’eau) ; la sécurisation et la mise en valeur des zones
pastorales ; et enfin l’opérationnalisation des agropoles (MEFP, 2021). Les gouvernants restent
cependant conscients que pour exploiter ses possibles sources de croissance, le Burkina Faso
doit apporter des réponses face à une série de contraintes, notamment le changement climatique,
renforcer la compétitivité de ses chaînes d’approvisionnement et accéder plus facilement à ces
marchés (Banque Mondiale, 2019).
Au Burkina Faso, le climat burkinabè est caractérisé par un important déficit pluviométrique,
une rigueur de la nature et un environnement naturel fragile à risque. La pluviométrie est
caractérisée par de fortes irrégularités interannuelles et spatio-temporelles (Ouedraogo,
Dembélé, & Leopold, 2010). Ce qui a un impact direct sur les rendements et la production
agropastorale. Les aléas climatiques qui affectent la stabilité de la production agropastorale et
10
celle des recettes d’exportation fragilisent l’économie du pays. Cette situation sera exacerbée
dans une perspective de changement climatique global, d’où l’intérêt pour le Burkina Faso de
connaître l’impact des éventuels changements climatiques sur la production agricole
(Ouedraogo, 2012). En 2020 la GIZ estimait par exemple que la température moyenne dans le
pays pourrait augmenter de 1,9 °C à 4,2 °C d’ici à 2080 par rapport aux niveaux préindustriels.
Parallèlement, le nombre de journées très chaudes par an (où la température maximale dépasse
35 °C) devrait également augmenter fortement dans l’ensemble du pays. En ce qui concerne les
précipitations, les projections sont plus incertaines (Koinda et al., 2023). Le dessèchement et la
mortalité des ligneux, la baisse de la production fruitière, le tarissement précoce des retenues
d'eau, et la dégradation du couvert végétal sont imputables aux effets néfastes des changements
climatiques (Bambara et al., 2013) et aux fortes pressions anthropiques. Dans ce contexte, être
capable de mieux comprendre et d’anticiper les fluctuations climatiques et leurs conséquences
sur l’agriculture constitue donc un enjeu majeur en termes de développement et des stratégies
se doivent d’être mises en œuvre par tous les acteurs, telles que des innovations agricoles, afin
de maintenir le secteur agricole à sa place de locomotive du développement.
I.2.3. Pratiques agricoles innovantes pour une adaptation aux changements climatiques
Les risques climatiques se déduisent de l’état des formations végétales, de la disponibilité des
ressources en eau et de la fertilité des sols. Pour y faire face, les populations adaptent le
calendrier agricole en fonction des contraintes agro-climatiques de leurs localités, notamment
l’installation tardive ou précoce des pluies. Par ailleurs, des actions et des mesures de
restauration des sols ainsi que l’amélioration de la fertilité sont entreprises. Ce sont les cordons
pierreux, la régénération naturelle assistée, la jachère, l’agroforesterie, le zaï, l’association de
culture, la rotation, la sélection des semences, l’entraide culturale et l’utilisation de la fumure
organique (Dipama, 2016).
Dans son article sur les « Capacités d’adaptation des populations burkinabè aux effets du
changement climatique, questionnements sur leurs sociétés et perspectives de recherches », le
professeur RAM Christophe SAWADOGO (2012) identifie deux facteurs déterminants
l’adoption de pratiques agricoles innovantes par les exploitants (Sawadogo, 2012). Le premier
facteur est la « recherche de meilleurs rendements et de fertilité des sols ». Les résultats de son
étude relèvent de la quête de meilleur rendement comme un facteur qui inciterait les exploitants
agricoles à la pratique surtout du zaï et des cordons pierreux. Le dernier facteur déterminant
que son étude montre est les « Effets positifs ». Ce facteur se traduit par la protection des sols,
11
la bonne croissance des cultures, l’humidification, la fertilisation des sols avec de meilleurs
effets reconnus au fumier par rapport à l’engrais.
Kaboré et collaborateurs (2019), quant à eux, dans leur étude sur les « Perceptions du
changement climatique, impacts environnementaux et stratégies endogènes d’adaptation par
les producteurs du Centre-nord du Burkina Faso », estiment que l’adoption de mesures
d’adaptation au changement climatique est en partie guidée par la perception paysanne de ce
phénomène (P. N. Kabore et al., 2019). L’adoption d’une stratégie d’adaptation par un
producteur dépend de sa perception du changement climatique et de ses causes, de ses impacts
négatifs sur le milieu biophysique et des moyens dont il dispose pour apporter des solutions.
Également, la possession du petit outillage agricole influence significativement les pratiques du
zaï, des cordons pierreux et la réalisation de fosses fumières. Les pioches et les pelles sont des
déterminants socio-économiques de l’adaptation au changement climatique en matière de
récupération des terres dégradées dans la région. Et pour y arriver, l’information est nécessaire
pour leur permettre d’augmenter leur production agricole en vue d’atteindre la sécurité
alimentaire (Kabore et al., 2019).
12
Tableau 1: Résumé des facteurs déterminants l’adoption de pratiques agricoles
innovantes et les auteurs qui en ont parlé
Facteurs Auteurs
Recherche de meilleurs rendements (Sawadogo, 2012)
Fertilité des sols (Sawadogo, 2012)
Effets positifs : protection des sols, bonne croissance des
(Sawadogo, 2012)
cultures, l’humidification, la fertilisation des sols
La perception que le paysan a du changement climatique (P. N. Kabore et al., 2019)
La possession du petit outillage agricole (Kabore et al. 2019)
Le prix obtenu à la vente (On parlera ici du revenu) (Belem, 2017)
L’appartenance à un groupement de producteurs (Belem, 2017)
Les méthodes de diffusions (communication) sur la
(Belem, 2017), (Kabore et al. 2019)
pratique
L'encadrement des producteurs (Belem, 2017)
Source : Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023
Des années 1970 aux années 1990, les activités d’information, d’éducation et de
communication (IEC) ont été la marche à suivre pour essayer de changer le comportement des
gens. Cependant, comme de nombreux cas l’ont démontré, l’amélioration des connaissances,
des prises de conscience, voire des attitudes, sans pour autant résoudre la question d’autres
facteurs déterminants du comportement humain, ne se traduit généralement pas en action à long
terme (Darnton A. 2008). Le fait d’avoir des connaissances ne constitue qu’un des nombreux
facteurs qui influencent la capacité et la volonté des personnes à adopter un certain
comportement.
La Communication pour le changement de comportement (CCC) est ainsi apparue comme une
utilisation plus stratégique de la communication mettant explicitement l’accent sur le
changement de comportement (c’est-à-dire pas uniquement sur une meilleure prise de
conscience des personnes, par exemple). Elle a largement mis l’accent sur le changement de
comportement de l’individu.
Cependant, la prise de conscience croissante que le changement de comportement n’est pas
uniquement une question de décisions et de capacités individuelles a abouti au développement
13
de l’approche qui a donné la communication pour le changement social et comportemental
(CCSC). Cette dernière est guidée par l’acceptation du fait que le comportement de l’individu
est influencé par un éventail « de facteurs influents » externes tels que les opinions et les
attitudes des membres de la famille et des amis, la culture locale, la situation économique d’une
zone, la disponibilité de ressources, l’existence (ou le manque) de services assurés par le secteur
privé, les politiques gouvernementales, le degré d’assistance du gouvernement au projet des
citoyens et bien d’autres facteurs qui ne dépendent pas de l’individu.
La CCC est devenue la CCSC parce qu’il apparaissait de plus en plus clairement que le
changement de comportement à long terme ne peut se réaliser sans l’identification des facteurs
sociaux et environnementaux qui influencent ce comportement.
Plus tard, il a été admis que la communication est importante, mais qu’elle reste insuffisante
pour impulser le changement souhaité. Il est souvent nécessaire d’aller bien au-delà. Cette
reconnaissance a entraîné la suppression du premier « C » de la CCSC pour aboutir au
changement social et comportemental (CSC) qui est un processus impliquant des individus, des
communautés ou des sociétés et leur permettant d’adopter et de pérenniser des comportements
positifs. Il y arrive en identifiant les divers facteurs qui influencent le comportement de
l’individu et en résolvant les questions qui se posent grâce à l’utilisation des approches qui ont
le plus de chances d’être efficaces.
Il existe un nombre important de théories et de modèles visant à expliquer le changement du
comportement humain dans différents contextes.
Dans les lignes qui suivent, nous vous présenterons deux modèles / théories pratiques qui
cadrent avec notre étude.
Selon le modèle socio-écologique, notre comportement est influencé par une gamme de facteurs
qui sont à la fois propres et extérieurs à nous-mêmes. Au niveau individuel, les facteurs propres
à soi-même sont, par exemple : les connaissances, les compétences, les habitudes, la confiance
en soi et les désirs. Au niveau interpersonnel, les individus sont influencés par leur famille,
leurs amis ainsi que d'autres personnes qui appartiennent à leur(s) communauté(s) locale(s). Au
niveau de la communauté, les individus sont influencés par la présence d'organisations et
d'autres structures, les services ainsi que les normes qui régulent la vie quotidienne. A cela
s'ajoutent, à un niveau plus large, les facteurs sociétaux, tels que les normes sociales ainsi que
les conditions politiques, économiques et environnementales.
14
En même temps, le modèle souligne que les comportements des personnes ne sont pas
seulement façonnés par ces différents facteurs, mais que les personnes peuvent aussi elles-
mêmes agir sur l'environnement dans lequel elles vivent. Et l'environnement peut rendre plus
facile ou difficile l'adoption ou le maintien d'un comportement.
Sociétal:
-Politiques: PNA 2015, SCADD
2011-2015, PNSR 2011-2015
-Budget: 54,9 milliards de
FCFA
Communautaires: CVD,
Chef de Zone, Chambres
Régionales D'agriculture,
Directions régionales
d'Agricultures, Organisations
de Producteurs
Interpersonnel:
Les ménages, les amis , les
voisins de champs
Ce modèle montre clairement que le niveau individuel n’est qu’un facteur parmi d’autres qui
déterminent si une personne adopte le comportement désiré.
Il souligne l’importance des aspects « sociaux » du changement de comportement. Dans le
cadre de notre étude, les Organisations paysannes, les chefs de Zone et les CVD ont été d’un
grand apport. Ceux-ci ont beaucoup d’influence sur les bénéficiaires. En outre, les champs
écoles ont motivé certains non-bénéficiaires à essayer un certain nombre de technologies,
notamment les demi-lunes.
15
• La théorie de changement pour la résilience et l’autonomisation des
bénéficiaires du Projet
Les théories du changement (ToC) d’un projet sont les « idées et les hypothèses ("théories")
que les personnes et les organisations ont sur la façon dont le changement se produit ». (HIVOS,
2015).
Une autre définition couramment utilisée est celle de Rogers (2014), qui met l’accent sur
l’explicitation de ce qui est implicitement supposé au sujet du changement et de la contribution
au changement : « Chaque programme est rempli de croyances, de suppositions et d'hypothèses
sur la façon dont le changement se produit, sur la façon dont les humains travaillent, ou les
organisations, ou les systèmes politiques, ou les écosystèmes. La théorie du changement
consiste à articuler ces nombreuses hypothèses sous-jacentes sur la façon dont le changement
se produira dans un programme ». C’est donc une succession de changements attendus qui se
produisent dans un contexte donné à la suite d’actions intégrées.
Dans le cadre de notre projet, le changement envisagé est l’amélioration des revenus des
ménages et de leurs revenus face aux effets néfastes du changement climatique.
16
➢ Sur le moyen/long terme, la mise en place d’un cadre partenarial associant État central
et collectivités locales à des organisations professionnelles fortes, ainsi que l’émergence
et le renforcement des chambres d’agriculture, sont essentiels pour la durabilité de
l’impact. La contribution du Projet sera de favoriser le fonctionnement de ce cadre
partenarial aux échelles où il interviendra directement et d’y promouvoir la participation
équitable des populations cibles.
Le diagramme ci-dessous montre les plus importants changements qui doivent être apportés
pour parvenir à une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable.
17
Figure 2 : La théorie de changement pour la résilience et l’autonomisation des bénéficiaires du Projet
Les ruraux les plus pauvres, et notamment les femmes et les jeunes, construisent et renforcent leur autonomie et leur capacité à jouer un rôle moteur croissant,
pleinement reconnu par les autres acteurs, dans la construction d’un tissu économique et social durable
LONG TERME
18
I.3. PROBLEMATIQUE
Aujourd’hui, plus de 70 % des pauvres de la planète vivent dans des zones rurales et dépendent
de l’agriculture comme principale source de revenus (OXFAM, 2023). Cette proportion est de
13,8 % au Burkina Faso (RGPH, 2019). Leur subsistance est sérieusement menacée par la
demande alimentaire croissante, la dégradation des ressources naturelles et les graves effets du
changement climatique. Ces derniers sont encore plus exacerbés dans les pays en
développement et notamment les Pays les Moins Avancés, dont le Burkina Faso, du fait de leur
forte dépendance vis-à-vis des ressources naturelles et d’une faible capacité d’adaptation. Outre
ces menaces, les agriculteurs du Burkina Faso sont confrontés à la pression foncière et à la
cherté des intrants agricoles du fait de l’insécurité et de la conjoncture internationale.
Bien que les options d’adaptation soient nombreuses à l’heure actuelle (adoption de variétés
culturales à cycle court, usage des techniques CES/DRS, etc.), force est de noter que pour
réduire la vulnérabilité aux changements climatiques futurs, il est impératif de travailler sur leur
promotion et leur adoption. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui plus que jamais, les
communautés rurales ont besoin d’accéder à des informations actualisées et fiables. En effet,
l’engagement des bénéficiaires dans les projets de résilience et de développement est reconnu
aujourd’hui comme une condition essentielle au processus de pérennité des projets. Toute
intervention, visant une amélioration réelle et durable des conditions de vie des populations, est
vouée à l’échec si la population concernée ne la prend pas en charge. Combien de fausses
fumières ont été creusées pour ne jamais être utilisées ? Combien de puits ont été creusés sans
que des comités de gestion soient impliqués dans leur conception ? Combien de projets ont été
menés avant qu’on s’aperçoive qu’ils ne correspondaient pas vraiment à une demande ? Comme
dit le proverbe « Tout ce qui se fait pour moi, mais sans moi est contre moi ». Un nouveau
projet dans une zone est souvent bien accueilli, mais à moins que les populations ne soient
impliquées à tous les niveaux d’intervention, de l’identification des problèmes à la recherche et
à la mise en œuvre de solutions, il y a souvent peu de changement durable. Ainsi, l’information
et la communication revêtent alors une importance capitale dans les projets et programmes
initiés pour combattre les changements climatiques et améliorer la résilience des populations
vulnérables. Cependant, les objectifs de communication des projets, sont souvent très généraux,
et ne prennent pas en compte les spécificités de la zone et de la population concernées. La
communication est mise en œuvre sous la forme exclusive d’activités de popularisation, de
vulgarisation et de promotion, et non comme faisant partie d’un processus global de
changement social et de développement. Leur stratégie de communication se limite à la
19
visibilité des actions et des bailleurs en se bornant à l’élaboration de banderoles pour des ateliers
ou à la construction d’un énième site internet qui mourra avec le projet. Une telle stratégie est
basée sur la vision selon laquelle, la seule diffusion des connaissances et des informations,
suffirait à leur réappropriation par les populations ciblées et créerait mécaniquement une
dynamique de développement et de changement social. L’expérience a montré que les
approches de communication qui se fondent sur une vision autoritaire, ou qui privilégient les
seuls mécanismes de transmission d’informations et de connaissances, aboutissent à des
résultats peu satisfaisants. C’est au regard de tels constats et s’appuyant sur les leçons tirées du
Programme d’Investissement Communautaire en Fertilité Agricole (PICOFA) et du
Programme de Développement Rural Durable (PDRD) qu’il a été décidé d’opter pour une
Communication pour le Développement (CPD) dès la conception du Projet de Gestion
Participative des Ressources Naturelles et de Développement Rural du Nord, Centre-Nord et
Est (Neer-Tamba).
La CPD est une approche centrée sur les personnes et combine des méthodes participatives avec
le pouvoir des médias, allant de la radio rurale aux TIC modernes. Dans le domaine agricole,
elle est particulièrement puissante, car elle peut garantir l’accès des petits exploitants à des
informations pertinentes et promouvoir la participation et la collaboration de plusieurs parties
prenantes. Elle amplifie la voix des citoyens, permettant aux communautés rurales d’exprimer
leurs attentes et partager leurs connaissances. Cela peut être un puissant moteur, en particulier
pour les groupes vulnérables et marginalisés. Ils cessent d’être des bénéficiaires d’interventions
de développement qui leur sont extérieures pour prendre en main leur propre développement et
le processus de construction de leur résilience. Le plan d’intervention en matière de
communication de Neer-Tamba entend donc accompagner la vision de changement souhaitée
par le Projet en permettant de mobiliser et d’orienter les actions et interventions des différentes
parties prenantes selon un calendrier quadriennal de planification opérationnelle intégré à
l’ensemble du Projet. L’objectif de celui-ci est l’amélioration des conditions de vie et des
revenus des populations rurales les plus défavorisées en les appuyant dans le renforcement de
leur autonomie et leur capacité à jouer un rôle moteur croissant dans la construction d’un tissu
économique et social durable ».
Notre étude, qui a pour thème : « Analyse de la communication du Projet Neer-Tamba dans le
renforcement de la résilience des exploitations familiales dans la commune de Korsimoro »
aspire à comprendre comment la communication peut être stratégiquement ciblée pour
surmonter les obstacles et mettre à profit les opportunités de changement identifiées par le
projet.
20
Mais dans quelles mesures la communication contribuera-t-elle à l’atteinte de cet objectif ?
Quels outils de communication seront-ils utilisés à cet effet ? Contribuera-t-elle réellement à
l’adoption des nouvelles techniques agricoles résilientes promues par le Projet ? Quels canaux
de communication seront-ils utilisés ?
Afin de mener à bien notre étude, nous avons formulé une question principale et des questions
secondaires de recherche.
Questions secondaires
➢ Quelles sont les actions, les activités, les outils et les supports de communication utilisés
dans la mise en œuvre du projet Neer-Tamba dans la commune de Korsimoro ?
Des questions de recherche formulées, nous avons dégagé un objectif principal et des objectifs
secondaires.
Objectif général
Objectifs secondaires
➢ Identifier les actions, les activités, les outils et les supports de communication utilisés
dans la mise en œuvre du projet Neer-Tamba dans la commune de Korsimoro ;
➢ Appréhender l’efficacité de la communication du projet Neer-Tamba sur le
renforcement de la résilience des exploitations familiales dans la commune de
Korsimoro.
À la suite des questions et objectifs de recherche, des hypothèses de recherche se sont dégagées.
21
Hypothèse principale
Hypothèses secondaires
En se basant sur la problématique et les hypothèses fournies, les deux théories, ci-dessus
évoquées, entrant dans le cadre de la "Communication pour le Changement Social" (TCSC)
serviront de repère pour l’analyse.
La mise en application de ces théories de communication pour le changement social dans le cas
de notre étude, a contribué à :
Pour ce qui est de l'analyse des activités de communication du projet Neer-Tamba, il est
impératif d'entreprendre une étude approfondie visant à identifier les différentes stratégies et
les canaux de communication employés. Cette analyse a permis de jeter la lumière sur la
diversité des moyens utilisés pour transmettre l'information aux parties prenantes et aux
bénéficiaires du projet.
Ce volet, essentiel pour notre étude, a consisté à évaluer la portée de la communication déployée
par le projet Neer-Tamba. Cela implique de mesurer le nombre de participants impliqués dans
les différentes initiatives, d'analyser la couverture médiatique obtenue, et d'examiner la
diffusion des supports de communication. De plus, nous devrons identifier les canaux qui se
sont avérés les plus efficaces pour atteindre le public cible, jetant ainsi les bases d'une
optimisation future.
Un aspect central de notre démarche a été de recueillir les opinions des paysans concernant
22
l'efficacité de la communication du projet Neer-Tamba. Cela inclut une exploration approfondie
de la manière dont la communication a influencé leurs décisions et leurs comportements en
matière agricole. Nous avons également évalué l'impact global de cette communication sur la
sécurité alimentaire et les rendements agricoles. Ces données ont permis de fournir des
perspectives cruciales sur la réussite du projet du point de vue des bénéficiaires directs.
23
CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE L’ETUDE
Dans ce chapitre, nous abordons la démarche méthodologique adoptée pour mener notre étude.
Nous présentons ainsi notre approche méthodologique, le cadre de l’étude, les méthodes
d’échantillonnage, les techniques et les outils de collecte et d’analyse des données.
Pour l’atteinte des objectifs fixés, le Projet a été structuré autour de quatre (04) composantes
qui sont : les Petits Aménagements Fonciers Villageois, l’Intensification des petites
exploitations et valorisation de leurs productions, la structuration des acteurs et mise en réseaux,
et pour finir la gestion et le Suivi-Évaluation du projet ainsi que la Gestion des Savoirs et
Communication.
Comme quelques résultats du projet, on peut citer 5 057 ha de bas-fonds aménagés, 3 114 ha
de terres dégradées récupérés mécaniquement et biologiquement, 2 899 micro-projets ont été
financés au profit des populations cibles à hauteur de trois milliards de F CFA, 45 220 ménages
24
de producteurs ont bénéficié de l’appui-conseil pour l’amélioration des productions4.
Dans le cadre de notre étude, la zone d’intervention considérée est la commune de Korsimoro
située dans la province du Sanmatenga, dans la région du Centre-Nord, au Burkina Faso.
Nous avons choisi comme zone d’étude, la commune de Korsimoro qui est située dans la
province du Sanmatenga, la région du Centre-Nord. Ici, nous faisons cas de la situation et
démographie de la commune, sa ressource en eau, son climat ainsi que ses producteurs en
agriculture irriguée.
Korsimoro, une commune située dans la province du Sanmatenga au Burkina Faso, se trouve à
70 km de la capitale politique, Ouagadougou, dans la région du Centre-Nord. La carte de
situation ci-dessous illustre la position géographique de cette zone d'étude. Avec une superficie
de 603,40 km2 et une population de 54 974 habitants, Korsimoro affiche une densité de 91
habitants par km2 (RGPH, 2019). Cependant, cette densité est considérablement plus élevée
dans les zones habitées, en particulier dans le village de Korsimoro, où résident plus du tiers de
la population totale de la commune, soit 19 141 habitants (RGPH, 2019).
Korsimoro joue un rôle central en tant que chef-lieu de la commune portant son nom, abritant
le siège de la mairie de Korsimoro ainsi que les services décentralisés du secteur public. La
localité bénéficie d'un accès aisé à la route nationale N°3 (Ouagadougou-Kaya), offrant aux
producteurs la possibilité d'acheminer leurs récoltes vers les marchés régionaux, nationaux et
internationaux avec un minimum de contraintes. La commune rurale de Korsimoro est
constituée de 29 villages, dont les habitants sont principalement engagés dans des activités
4
https://www.neertamba.org/index.php/portfolio/nos-realisations, consulté le 14-11-2022 à 09h33
5
https://www.neertamba.org/index.php/page-builder/a-propos, 14 -11-2022 à 09h45
25
agricoles, pastorales, de pêche, de cueillette (notamment de mangues et de fruits de karité), et
des métiers artisanaux tels que la couture, la transformation des arachides et la préparation de
la bière locale, entre autres. De plus, le commerce est une pratique courante parmi les paysans
de la commune, qui se retrouvent sur les marchés ruraux tous les trois jours.
Korsimoro se trouve sous un climat tropical de type Soudano-sahélien, caractérisé par des
saisons sèches et humides distinctes. Les eaux vitales du barrage de Korsimoro, qui jouent un
rôle crucial dans cette région, sont principalement alimentées par les précipitations provenant
de trois communes voisines : Boussouma, Ziga et Korsimoro. Ces eaux de ruissellement sont
acheminées via un réseau de six cours d'eau, dont le plus significatif est le Kiélébala, comme
26
documenté par BRL-Ingénierie en octobre 2001.
La pluviométrie dans la localité de Korsimoro présente une grande variabilité, allant d'un
minimum de moins de 400 millimètres à un maximum de plus de 1000 millimètres. Cette
amplitude est mise en évidence par la courbe de la pluviométrie annuelle observée au cours des
30 dernières années, illustrant les fluctuations climatiques significatives auxquelles cette région
est soumise. Ces variations de précipitations ont un impact considérable sur les ressources en
eau, l'agriculture et la vie quotidienne des habitants de Korsimoro, soulignant l'importance de
comprendre et de gérer de manière durable ces facteurs climatiques pour la communauté locale.
Au cœur de la communauté de Korsimoro, ces agriculteurs sont souvent désignés sous les noms
familiers de "maraîchers" ou "producteurs d'oignon" par les résidents locaux. Leurs activités
englobent une variété de cultures maraîchères et, en complément, la culture de quelques
céréales. Pour caractériser les producteurs spécialisés dans l'agriculture irriguée en saison
sèche, nous pouvons identifier quatre traits distinctifs : le calendrier culturel, les cultures
emblavées, les moyens d’exhaure et de distribution de l'eau d'irrigation ainsi que l’appartenance
à une organisation de producteur.
En effet, dans la commune de Korsimoro, les activités agricoles sont étroitement liées à un
calendrier saisonnier qui est caractérisé par la fin de la saison des pluies en octobre et le début
des pluies en mai. Les principales cultures emblavées par ces maraichers sont l'oignon bulbe et
la tomate. On trouve d'autres cultures telles que le gombo, la courgette, l'aubergine violette,
l'aubergine locale, le piment, la laitue, le chou, la pomme de terre, la pastèque. En plus, les
producteurs s'adonnent également à la culture irriguée du maïs, de la banane et du niébé.
En outre, ils se rassemblent en groupements, qu'ils soient formels ou informels. Dans les
groupements formels, un bureau constitué d'environ huit membres coordonne les cotisations
des producteurs, attribue les parcelles et organise le calendrier d'irrigation. Dans le cas des
groupements informels, un seul producteur assume généralement la coordination de toutes les
activités en relation avec le groupement formel.
27
L'agriculture irriguée en saison sèche constitue un pilier essentiel de l'économie locale à
Korsimoro, et cette description permet de mieux appréhender les pratiques et les organisations
de ces agriculteurs dévoués.
Au cours de cette étude, trois techniques de collecte de données ont été utilisées. Il s’agit de
l’entretien, de l’enquête et de la recherche documentaire. Nous présentons chaque technique
utilisée et la nature des données collectées.
28
- L’entretien
Cette technique permet à l'enquêteur d’obtenir des informations sur les attitudes, les
comportements, les représentations d'un ou de plusieurs individus dans la société. Elle permet
l'analyse du sens que les acteurs donnent à leurs pratiques et aux évènements auxquels ils sont
confrontés : leurs systèmes de valeurs, leurs repères normatifs, leurs interprétations de
situations conflictuelles ou non, leurs lectures de leurs propres expériences (Campenhoudt &
Quivy, 2011). Il en existe trois types d’entretien : directif, non-directif et semi-directif
(Baribeau & Royer, 2012). Dans notre étude, nous avons fait recourt à l’entretien semi-directif.
L’entretien semi-directif se caractérise par le fait qu’il laisse à l’interviewer un espace assez
large pour exposer son point de vue. L’enquêteur pose des questions et laisse l’enquêter
répondre en toute liberté. Le rôle de l’enquêteur dans ce type d’entretien est d’encourager
l’informateur à parler et communiquer davantage des informations sur la thématique de sa
recherche. Les questions posées dans ce type d’entretien sont relativement ouvertes.
L’enquêteur doit les recentrer afin de ne pas perdre de vue l’objectif qu’il s’est fixé (Gélinas
Proulx & Dionne, 2010).
Dans notre recherche, cette technique a été adoptée pour recueillir les informations auprès du
personnel du projet sur les outils, les canaux et les activités de communication mis en œuvre
dans la commune de Korsimoro ainsi que des informations relatives au projet et la contribution
de la communication au renforcement de la résilience des exploitants familiaux de la commune
de Korsimoro. Le responsable suivi et évaluation, le responsable de la cellule « économie
agricole » et le chargé de communication /SG CRA Centre Nord représentent le personnel
concerné par l’entretien, car étant des personnes clés de la mise en œuvre du projet. Aussi, ils
assurent les différentes actions de mise en œuvre et de suivi du projet.
- L’enquête
L’enquête a consisté à faire un sondage auprès des paysans bénéficiaires du projet Neer-Tamba
issus des villages de Noungou, Soundogo, Kougpela, Raguitenga et le secteur 2 de Korsimoro
de la commune de Korsimoro. Les informations portent sur les outils et activités de
communication mis en œuvre par le projet et l’appréciation du niveau de satisfaction des
paysans.
- La recherche documentaire
Cette technique est utilisée pour collecter des données dans la documentation disponible sur un
sujet. Dans le cas de notre étude, elle a été utilisée pour collecter des données dans la
29
documentation disponible sur la mise en œuvre du programme de communication dans le cas
du Projet Neer-Tamba : archives, rapport des activités, etc. Elle nous a permis de faire un état
des actions, activités, outils et supports de communication mise en œuvre dans le projet Neer-
Tamba dans la commune de Korsimoro.
Dans le cadre d'un mémoire de recherche scientifique, les outils de collecte de données jouent
un rôle clé en permettant aux chercheurs d'obtenir des informations pertinentes et fiables pour
répondre à ses questions de recherche. Suivant les techniques de collectes de données
présentées, nous avons fait recours à des outils les mieux adaptés.
- Questionnaire
- Guide d’entretien
Le « guide d’entretien » est l’outil d’aide-mémoire à travers lequel l’enquêteur aura répertorié
l’ensemble des thèmes qu’il souhaite aborder, éventuellement sous forme de questions ouvertes.
Le guide reprend les thèmes généraux à couvrir, des questions générales, des sous-questions
plus précises, des pistes de relance et des exemples de réponses attendues (afin de vérifier qu’il
y a bien une réponse à toutes les questions au cas où l’entretien dépasse le contenu strict du
guide). Chaque thème doit correspondre à un objectif de connaissance ou de compréhension
bien précis (Jovic, 1987). Le guide d’entretien a permis de collecter les informations auprès du
responsable suivi évaluation du projet Neer-Tamba dans la commune de Korsimoro, le
responsable de la cellule « économie agricole » et le chargé de communication /SG CRA
Centre-Nord du projet Neer-Tamba.
- Grille de lecture
30
ou d’une question sont indiquées par les titres des colonnes et des lignes. Elle a été utilisée pour
la collecte des informations dans la documentation disponible en ligne et sur support physique.
Pour cette section, nous nous sommes penchés sur les techniques d’échantillon, l’échantillon
de la population d’étude ainsi que des personnes ressources.
1. Techniques d’échantillonnage
Pour notre collecte de données, nous avons privilégié trois techniques d’échantillonnage :
l’échantillonnage par choix raisonné, l’échantillonnage aléatoire simple et l’échantillonnage
systématique.
Ce type d’échantillonnage est fréquemment utilisé dans les recherches qualitatives. Le postulat
fondamental sur lequel repose l’échantillonnage par choix raisonné est que le chercheur peut
faire le tri des cas à inclure dans l’échantillon et, ainsi, composer un échantillon qui réponde de
façon satisfaisante aux besoins de sa recherche. Dans ce cas, le choix des personnes est basé
sur le jugement du chercheur par rapport à leur caractère typique ou atypique (Dufour &
Larivière, 2012). Ce type d’échantillonnage a été utilisé pour le choix des personnes à interroger
au niveau du personnel du projet Neer-Tamba.
Ce type d’échantillonnage a été utilisé pour les données collectées par le questionnaire
auprès des bénéficiaires des villages retenus dans notre étude. Dans ce type
d’échantillonnage, chaque unité d’échantillonnage de la population a une chance égale
d’être incluse dans l’échantillon. Par conséquent, chaque échantillon possible a aussi une
chance égale d’être sélectionné. Pour mettre cette technique en œuvre, il faut d’abord
dresser une liste de toutes les unités de la population observée6.
- L’échantillonnage systématique
Nous avons fait une revue systématique des archives, rapports et tout autre document disponible
et nécessaire. Cette stratégie nous a permis de relever toutes les actions, les activités, les outils
et les supports de communication du projet Neer-Tamba mis en œuvre dans la commune de
Korsimoro. L’échantillon était constitué de toute la documentation disponible et accessible.
6
https://www150.statcan.gc.ca/n1/edu/power-pouvoir/ch13/prob/5214899-fra.htm
31
Cette collecte a été réalisée à travers la grille de lecture qui portait sur les informations
suivantes : les outils de communication, les sources de collecte, les activités de communication,
les correspondantes, le message véhiculé, la cible et la date / Période.
32
Pour l’échantillon des bénéficiaires, nous avons considéré la population totale des cinq
localités retenues. L’échantillon idéal était de 381 bénéficiaires pour un effectif de 24 392
personnes avec une marge d’erreur de 5 % et un niveau de confiance de 95 %.
Nom du village/N°
Taille de la population Effectifs réels enquêtés Fréquence.
Secteur
Noungou 2 411 92 50,5 %
Soundogo 412 20 11,0 %
Kougpela 999 27 14,8 %
Raguitenga 1 695 23 12,6 %
Korsimoro/ Secteur 2 18 875 20 11,0 %
TOTAL 24 392 182 100 %
Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023
Sur les cinq villages / secteur dans lesquels s’est effectuée notre étude, le village de Noungou
présente la plus forte population enquêtée. Cela s’expliquerait par le niveau de mise en œuvre
du projet plus élevé dans ce village.
Pour ce qui concerne les personnes ressources, nous avons fait le choix d’interviewer des
personnels occupants des postes de responsabilité dans l’Unité de Gestion du Projet. En
sommes, nous avons pu discuter avec le responsable suivi-évaluation, la responsable des
aménagements agricoles, le chargé de communication de la région du Centre-Nord et la chargée
de communication et gestion des savoirs du projet.
Au terme de la collecte des données, nous avons procédé à leur analyse de deux façons selon le
type de données : qualitatifs ou quantitatif.
Pour les données qualitatives, nous avons transcrit les entretiens manuellement à l’aide de
Word. Nous avons ensuite procédé au croisement des données.
Nous avons opté pour une transcription manuelle de nos entretiens à l’aide de Word parce que
cela permet une analyse approfondie du contenu, une immersion dans les données et une
meilleure compréhension des nuances verbales et non verbales. De plus, la transcription
manuelle offre une implication directe avec le matériel, favorisant une réflexion critique et une
interprétation plus précise.
Pour les données quantitatives, nous avions au préalable numérisé le questionnaire avec le
33
logiciel SPHINX. Les données collectées ont donc été entrées à travers le masque de saisie
conçu avec SPHINX. Ensuite, elles ont été traitées et récupérées via ce logiciel pour les analyses
et les croisements assortis de tableaux récapitulatifs et de graphiques. Enfin, les logiciels Excel
et Word ont été utilisés pour parfaire certains tableaux et certaines analyses.
Le choix s’est fait sur le logiciel SPHINX car il joue un rôle crucial dans les enquêtes. En effet,
il rend la création de questionnaires, la collecte de données et l’analyse beaucoup plus faciles,
ce qui a amélioré significativement la qualité des résultats de notre enquête. Le logiciel
SPHINX a donc contribué à la fiabilité des données recueillies pour notre travail.
34
DEUXIEME PARTIE :
PRESENTATION, ANALYSE ET DISCUSSION
DES RESULTATS
35
CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS
Dans ce chapitre, nous présentons les données recueillies sur le terrain à travers le questionnaire
et le guide d’entretien. Il a été question, dans un premier temps, d’analyser les données
collectées auprès des exploitants familiaux, et dans un second temps les données collectées
auprès du personnel du projet et de la revue documentaire. Certains de ces résultats sont
présentés à travers des tableaux et des figures suivis de commentaires.
Il s’est agi ici de chercher à connaitre le sexe, l’âge, la profession et le niveau d’étude des
enquêtés de la commune de Korsimoro.
Homme 92 50,55 %
Femme 90 49,45 %
Au niveau de la répartition par sexe, l’effectif des hommes et des femmes est pratiquement le
même, soit 92 (51 %) pour les hommes et 90 (49 %) pour les femmes.
36
L’étude montre que les plus de 35 ans sont la tranche d’âge la plus touchée par le projet. Les
personnes dont l’âge varie entre 15 et 35 ans ne représentent que 24 % des exploitants familiaux
enquêtés.
1.1.2. Profession des enquêtés
À l’issue de l’enquête, les résultats montrent que presque la totalité des enquêtés sont des
agriculteurs, soit 94 %. Seulement 5 % sont des éleveurs.
Niveau d'étude/Langue parlée Non réponse Français Mooré Dioula Autre TOTAL
Non réponse 0 1 4 2 0 7
Primaire 0 7 31 4 0 42
Secondaire 0 5 6 0 0 11
Universitaire 0 0 0 0 0 0
Illettré 1 1 138 6 2 148
TOTAL 1 14 179 12 2 208
Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023
Pour ce qui est du niveau d’étude et des langues parlées, les résultats montrent que la majorité
des exploitants enquêtés sont illettrés (71 % des enquêtés).
Nous avons voulu savoir comment les bénéficiaires du projet Neer-Tamba avaient connu le
projet. Par quel moyen cela a été possible, qui ou quoi a été la base ?
37
1.2.1. Moyen par lequel le projet a été connu par les populations
Plusieurs moyens ont été utilisés pour atteindre les cibles par le projet. Ces moyens ont permis
donc aux bénéficiaires de connaitre le projet.
Figure 4 : Le moyen par lequel le projet a été connu par les populations
140
120
100
80
128
60
40
20 30 27
10
0
Radio Agent technique de CVD Réunion de
l'agriculture coopérative
Plus de 92 % des bénéficiaires sont bénéficiaires de l’appui du projet depuis cinq ans et plus.
Seulement 6 % des bénéficiaires le sont depuis quatre ans et moins. Le projet a duré 8 ans, de
2015 à 2023.
38
1.2.3. Type d’appui reçu
Nous avons voulu pendant nos enquêtes savoir quels sont les types d’appui que les
bénéficiaires ont reçu de la part du projet. Voici donc les résultats issus de nos enquêtes.
Alphabétisation en Mooré 9
Magasins 12
Cordons Pierreux 98
Matériels 158
Bas-fond 71
Aménagement de périmètre
6
maraîcher
Appui financier 12
Les résultats de nos enquêtes montrent que les paysans ont bénéficié de plusieurs types d’appui
du projet. On constate que les types d’appui dont les paysans ont le plus bénéficié sont : l’appui
en matériel, en semences, la réalisation de cordon pierreux et de basfond.
Il faut noter qu’une approche participative avec la communauté a été faite afin de prendre des
décisions plus informées. En effet, Une évaluation approfondie des besoins locaux, des
conditions climatiques, des ressources disponibles et des objectifs du projet a été faite au
préalable amenant ainsi le projet à mettre l’accent sur le matériel et les semences améliorées.
Des outils et des activités ont été mis en place pour atteindre l’objectif du projet.
A la question de savoir quel est le canal le plus utilisé par les bénéficiaires et le projet en
matière de communication, nous retenons ce résultat.
39
Figure 6 : Canal de communication du projet
178
200
150
92
100
50 18
4
0
Téléphonique Message (SMS) Whatsapp Contact direct avec
les Agents de
l'agriculture
Des formations sur l’entretien des ouvrages ont été faites dans le cadre de la mise en œuvre du
projet.
Formations/Nombre de Non
1 2 3 4 Plus de 4 TOTAL
formations réponse
Non réponse 9 0 0 0 0 0 9
Oui 0 114 14 18 4 19 169
Non 4 0 0 0 0 0 4
TOTAL 13 114 14 18 4 19 182
Source : Enquête terrain, Annick Yasmine NIKIEMA, Mai 2023
Sur l’ensemble des 182 participants à l’enquête, 93 % ont reçu une formation sur l’entretien des
ouvrages, contre 2 % des enquêtés qui disent n’avoir pas reçu de formation sur l’entretien et 5
% qui n’ont pas répondu à la question. 63 % des enquêtés n'ont reçu la formation qu’une seule
fois, 30 % ont reçu la formation au moins deux fois ou plus de quatre fois.
Les formations ont porté sur l’entretien des périmètres, des équipements, du matériel
d’irrigation.
40
1.3.4. Formations sur les itinéraires
Des formations sur les itinéraires ont été faites par le projet tout comme celles sur l’entretien
des ouvrages.
Des séances de sensibilisation ont été organisées pour les bénéficiaires dans le cadre de la
mise en œuvre du projet Neer-Tamba. Voici les résultats issus de nos enquêtes.
Nous avons voulu savoir la fréquence des thématiques de sensibilisation du projet pour les
bénéficiaires en eau-hygiène et assainissement. Cette section montre les résultats de nos
41
enquêtes.
Sur nos 182 enquêtés, les résultats montrent que plus de la moitié, soit 76 % des exploitants
familiaux, n’ont pas bénéficié de sensibilisation sur les thématiques de l’eau-hygiène et de
l’assainissement. Mais seulement 24 % ont participé aux séances de sensibilisation sur
l’assainissement, 12 % ont été sensibilisés sur les thématiques de l’eau et de l’hygiène. Cela se
justifie par le fait que ces thématiques n’étaient pas des activités phares pour la région selon
l’équipe projet. De plus les bénéficiaires ne se sentaient pas concernés par les thématiques
développées.
1.3.5. Appui-conseil
Des appui-conseils ont été faits pour les bénéficiaires dans leurs différents champs. Les
résultats dans ce tableau.
Tableau 13 : Appui-conseil
À la question de savoir si les enquêtés avaient reçu un appui conseil de la part du projet Neer-
Tamba dans la réalisation de leurs activités, 95 % des enquêtés ont répondu par l’affirmative.
Cet appui s’est beaucoup fait en termes de mise en œuvre. Cependant, 92 % des agriculteurs
ont bénéficié d’appui dans les champs et seulement 4 % des éleveurs ont bénéficié d’un appui.
42
I.4. EFFICACITE DE LA COMMUNICATION DU PROJET NEER-TAMBA DANS LE
RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE
Ici, nous faisons ressortir le nombre de paysans utilisant les nouvelles techniques agricoles
avant et après l’appui du projet.
Les résultats montrent que seulement 17 %des paysans utilisaient déjà de nouvelles pratiques
agricoles avant l’avènement du projet Neer-Tamba.
Cette section fait ressortir les techniques utilisées par les paysans grâce au projet. Il s’agit du
zaï, de la demi-lune, des semences améliorées, des cordon pierreux et des semi en ligne.
Zaï 30 %
Semences améliorées 19 %
Cordon Pierreux 37 %
Semi en ligne 40 %
Grâce au Projet Neer-Tamba, les enquêtés ont adopté de nouvelles techniques : les semis en
ligne occupent la première place (40 %), suivis des cordons pierreux (37 %), du Zaï (30 %), des
43
demi-lunes (24 %) et des semences améliorées (19 %). Par ailleurs, certains paysans continuent
de pratiquer les anciennes techniques de production (2 %).
Les appui conseils donnés par le projet au profit des bénéficiaires ont eu des retombés sur
leurs activités. En voici les résultats selon nos enquêtes.
Augmentation du revenu 45
Augmentation de la production 12
Plus d'animaux 1
Nous avons recensé le nombre de fois que les différents effets de l’appui ont été cités par les
paysans. Les résultats contenus dans ce tableau montrent que la pratique de nouvelles
techniques agricoles a obtenu la plus grande proportion, soit 79 % des réponses.
L’effet « augmentation de revenu » vient en seconde position, soit 25 %.
Les actions de communication sont appréciées par les bénéficiaires. La figure ci-dessous en
est une représentation.
44
Actions de communication appréciées par les paysans
15%
Formation
Causerie
50%
Sensbilisation
32%
Réalisation de document
d’alphabétisation en Mooré
3%
1.4.5. Appréciation des formations et des activités de sensibilisation par les enquêtés
Les bénéficiaires ont donné leurs appréciations en ce qui concerne les formations et les
activités de sensibilisation données par le projet.
La quasi-totalité des enquêtés, soit 97 % jugent que les formations reçues sont « Excellentes ».
Ils estiment que les formations répondent à leurs besoins spécifiques et leur permet d’acquérir
45
des compétences utiles. Pour ce qui est des activités de sensibilisation, la plupart des enquêtés
les apprécient positivement au regard des 145 enquêtés qui les jugent « excellentes » et 31
personnes qui les trouvent « Bien ».
Tableau 18 : Les suggestions des enquêtés pour une meilleure conduite du projet
Au cours de notre étude, nous avions un journal de bord qui nous a permis de noter certains
faits et certaines observations que nous jugions pertinentes pour aider à comprendre notre sujet.
Nous en faisons ici la synthèse. Le projet a alloué des fonds à des bénéficiaires pour la
construction d’enclos pour les animaux, acquérir le matériel nécessaire à l'élevage et acheter
davantage d'animaux si nécessaire, tels que des poules, des cabris, des moutons. Également, le
projet faisait un suivi de l'utilisation des fonds pour s'assurer qu'ils étaient utilisés
conformément à leur objectif initial. Certains bénéficiaires étaient déjà impliqués dans
46
l'élevage, mais ils avaient besoin d'un soutien supplémentaire pour améliorer leurs activités,
d'où l'intervention du projet pour les aider. Un suivi par des agents vétérinaires était mis en
place pour conseiller les bénéficiaires sur les bonnes pratiques d'élevage, notamment en ce qui
concerne l'alimentation et les soins des animaux. Ces conseils avaient pour objectif de renforcer
les compétences des éleveurs et d'améliorer la gestion globale de leurs activités d'élevage. En
ce qui concerne le volet agricole du projet, de nombreuses activités de communication et de
sensibilisation ont été menées auprès de la population de Korsimoro. Les outils utilisés pour
informer et sensibiliser les populations incluaient des émissions radio, des théâtres et des
causeries. Les informations sur les activités du projet étaient principalement relayées aux
paysans par le biais d'organisations telles que les CVD (Comités Villageois de Développement),
la chambre régionale d'agriculture (CRA) ou les agents techniques d'agriculture.
Dans cette section, nous présentons les résultats des entretiens avec le personnel du projet et les
résultats de la revue documentaire des supports auxquels nous avons pu avoir accès pour la
collecte de données.
Dans le cadre de notre étude, nous avons pu interviewer trois (3) membres du personnel du
projet que sont : le Responsable Suivi évaluation, le Responsable de la Cellule Économie
Agricole et le chargé de communication / SG CRA centre nord.
Après entretien auprès des membres du personnel, il ressort que la communication est
supervisée par une chargée de communication qui pilote les aspects de communication avec
des relais au niveau de la région qui est le cadre en communication. Indépendamment de la
stratégie nationale IEC et des plans d’actions IEC, un plan de communication a été élaboré
précisant divers canaux et outils de communication à utiliser. La mise en œuvre de ce plan a
par la suite été élargie à la gestion de savoirs. Pour cela, une Responsable Gestion des Savoirs
et Communication pilote l’ensemble des activités de communication de concert avec les
Communicateurs dans les trois régions, le groupe de gestion de savoirs ainsi que tous les acteurs
impliqués dans la mise en œuvre du Projet. Aussi, des activités de communication ont été
réalisées en particulier des émissions et diffusions radiophoniques sur le Fonds d’Appui, des
47
représentations théâtrales sur l’hygiène/assainissement, la lutte contre le paludisme, la nutrition
et le civisme, des films sur le FA, la mise en réseau des acteurs de la filière karité, de diverses
capsules. Des émissions télé ont été aussi organisées sur diverses thématiques. En outres, des
fiches technico-économiques sur les sept spéculations promues par le Projet, le carnet et le
manuel sur le Conseil de Gestion aux Exploitations Agricoles (CGEA), des boîtes à images sur
la production et l’utilisation de la fumure organique, sur l’hygiène/assainissement, la lutte
contre le paludisme, la nutrition et le civisme ont été élaborées, traduites en langues nationales
et diffusées sur le terrain. Des journées ont été organisées pour la promotion des produits agro-
sylvo-pastoraux et halieutiques par les CRA. Deux foires aux savoirs ont été organisées. Des
caravanes de presse ont été aussi organisées avec le Réseau des Journalistes pour la Promotion
du Genre (RJPG). Les rapports techniques et financiers et rapports d’étude sont publiés sur le
site web du Projet.
Selon un membre du personnel que nous allons appeler « Enq1 », il n’y a pas de stratégie
particulière spécifique à la commune de Korsimoro, les actions ont été conduites sur la base de
la stratégie globale du Projet. Cependant, pour un autre membre du personnel, que nous
nommerons « Enq3 », la stratégie de communication mise en œuvre dans la commune de
Korsimoro se présente comme suit : sensibilisation IEC, sensibilisation sur le projet, émission
radio et caravane de presse avec le RJPG.
- Les outils de communication qui ont été utilisés dans la commune de Korsimoro
Il ressort des échanges avec le personnel que les outils de communication utilisés dans la
commune de Korsimoro sont les suivants : les fiches, les rapports, les affiches, le mail, le
téléphone, messages d’adhésion, messages d’implication des acteurs.
48
Lors des sensibilisations, les messages diffusés portaient sur les bonnes pratiques : l’hygiène,
l’itinéraire technique de production, la gestion post-récolte, la gestion des pépinières, le
traitement biologique des cultures. Il y a également les messages d’adhésion et d’implication
des acteurs au projet. Selon les enquêtés, ces messages ont été élaborés par les techniciens du
domaine, par contractualisation (TDR, contractualisation, réalisation du produit, diffusion,
suivi, évaluation) avec l’implication des bénéficiaires pour certaines thématiques. Les messages
élaborés étaient diffusés de bouche-à-oreille et sur les ondes de la radio rurale.
Les canaux relevés par les enquêtés sont : les mails, les lettres, les communiqués radio, les
affichages presse écrite, presse audio, NTIC, canaux socio-traditionnels, théâtre, forum, capsule
audio, livret technique illustré. Comme supports de communication relevés, il s’agit de supports
papiers et électroniques.
Les bonnes pratiques promues par la communication portaient sur des thématiques en lien avec
les femmes et la gestion des ressources forestières ; la valorisation des compétences endogènes ;
agriculture de conservation, les démonstrations et les animations faites par les paysans
aménagistes, livrets techniques illustrés.
Nous avons voulu avoir l’appréciation du personnel sur la communication mis en œuvre dans
le projet Neer-Tamba dans la commune de Korsimoro. Il ressort des échanges que la majeure
partie des supports de communication ont été traduits en langues locales. Ce fut mentionné
comme élément de satisfaction. Ces messages ont permis aux bénéficiaires d’avoir de bonnes
informations sur le projet et ainsi, de bénéficier des appuis fournis. Ils décrivaient comment
produire et transformer sans détruire l’environnement. Aussi, ils insistaient sur le respect des
itinéraires techniques pour tenir compte du changement climatique. En particulier à travers le
CGEA, les bénéficiaires planifiaient leurs activités en début de campagne sur la base du
diagnostic de leur exploitation, déroulaient les activités et faisaient un bilan en fin de campagne.
Les leçons tirées permettent de mieux gérer les stocks pour la sécurité alimentaire et planifier
la vente du surplus en fonction de l’évolution favorable des prix unitaires.
49
Pour ce qui est des responsabilités des bénéficiaires dans la mise en œuvre des messages de
communication, il s’agissait de feedback qui permettent l’amélioration des messages, jouer le
rôle de relayeurs des messages auprès des autres acteurs du projet et leur participation à la
production des produits de communication. Il a été noté que la communication a permis aux
groupes d’acteurs ayant un intérêt commun de s’organiser.
Les bonnes pratiques promues par la communication en matière de gestion des ressources
naturelles sont : les fiches technico-économiques en français et en langues, le carnet et le
manuel du CGEA en français et en langues, la boîte à image sur la production de la fumure
organique à base de l’activateur ‘’compost plus’’ en français, les boites à images sur
l’hygiène/assainissement, la lutte contre le paludisme, la nutrition et le civisme, deux films sur
des formations en agriculture traduits en langues ainsi que des capsules sur diverses
thématiques.
Au titre des changements de comportement individuel et collectif, les enquêtés ont relevé entre
autres l’amélioration des conditions de vie et de travail, l’amélioration de la santé des
bénéficiaires et leurs familles.
Les bénéficiaires enquêtés ont relevé quelques difficultés et fait également des propositions
pour une meilleure communication du projet Neer-Tamba. La principale difficulté évoquée est
liée à la barrière de la langue. Il a été noté une insuffisante compréhension des messages en
français. Ceci certainement par rapport au fait que les bénéficiaires ne parlent pas pour la grande
part le français ; langue dans laquelle étaient conçus plusieurs messages diffusés. D’autres
difficultés sont liées à l’élaboration et la production des outils de communication ; il s’agit du
coût élevé de certaines productions et du retard dans la production des livrables.
50
CHAPITRE IV : ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS
Ce chapitre aborde la discussion des résultats en lien avec nos deux hypothèses spécifiques. La
première hypothèse spécifique suggérait que lors de sa mise en œuvre dans la commune de
Korsimoro, le projet Neer-Tamba avait utilisé diverses actions, diverses activités, outils et
supports de communication. La seconde hypothèse postulait que la communication du projet
Neer-Tamba avait contribué au renforcement de la résilience des exploitations familiales via
l'adoption de nouvelles pratiques par les exploitants agricoles de la commune de Korsimoro.
La communication est au cœur de tout projet agricole réussi, et l'outil de communication joue
un rôle essentiel dans cette dynamique. Une analyse approfondie de nos résultats révèle que le
téléphone mobile (98 % des enquêtés) occupe une place centrale en tant qu'outil de
communication prédominant lors des interactions entre le projet et les paysans. Dans cette
partie, nous examinons comment les téléphones mobiles ont changé la donne dans le contexte
du projet Neer-Tamba à Korsimoro et comment ces outils de communication sont devenus
essentiels pour le renforcement des compétences agricoles. Il est intéressant de noter que les
appels téléphoniques demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisé lors
des interactions entre le projet et les paysans. Ces appels permettent une communication directe
et instantanée, ce qui est particulièrement important pour les agriculteurs qui ont besoin
d'informations en temps réel. En outre, les échanges via WhatsApp (51 %) sont également
courants, offrant un espace de communication asynchrone pour les discussions et les partages
d'informations. D’autres producteurs recevaient ou envoyaient des SMS pour se renseigner ou
avoir des réponses aux préoccupations en lien avec la production agricole.
Les échanges par l’intermédiaire de téléphone (Appels, Messages, WhatsApp et/ou SMS) se
51
faisaient aussi bien entre les producteurs et leurs encadreurs qu’entre les producteurs eux-
mêmes.
Ces constatations convergent avec les conclusions de l'étude menée en 2018 par Kabore et
collaborateurs, qui ont mis en lumière l'importance capitale du téléphone mobile en tant que
canal privilégié pour accéder aux informations agricoles, ainsi que son impact positif sur les
rendements agricoles (Kabore, 2018).
Depuis que les gens cultivent, élèvent du bétail et font la pêche, ils ont constamment sollicité
des informations de la part de leurs pairs et ont maintenu des liens étroits avec les fournisseurs
d'intrants, les institutions de microfinance, et entre eux. La téléphonie mobile n'a donc pas eu
de mal à intégrer les habitudes des agriculteurs, même au sein des petites exploitations agricoles
confrontées à des difficultés (Kabore, 2018). Les agriculteurs ont rapidement reconnu les
avantages de cet outil en termes de communication, d'accès à l'information et de résolution de
problèmes. Le téléphone mobile est devenu un compagnon indispensable pour les agriculteurs.
Il les aide à prendre des décisions éclairées, à gérer efficacement leurs exploitations et à rester
en contact avec les acteurs clés de la chaîne d'approvisionnement.
Le choix des outils de communication est crucial pour le succès d'un projet. Dans le contexte
spécifique du projet Neer-Tamba à Korsimoro, les outils de communication adoptés, mettant
en avant le téléphone mobile, s'adaptent parfaitement à la réalité locale. Cette adaptation est
renforcée par le fait qu'au Burkina Faso, plus de la moitié (56 %) de la population en milieu
rural possède un téléphone mobile (Kabore, 2018). Cette large adoption facilite la mise en
œuvre du projet et renforce les liens entre les acteurs, améliorant ainsi les résultats globaux.
L'un des défis auxquels sont confrontés les travailleurs agricoles est le manque d'informations
cruciales pour leurs activités. Le téléphone mobile offre des solutions concrètes pour résoudre
ces problèmes au sein de la chaîne d'approvisionnement agricole. Les agriculteurs peuvent
recevoir des informations sur les meilleures pratiques, les conditions météorologiques, les prix
des produits, les nouvelles technologies agricoles et bien d'autres sujets importants directement
sur leur téléphone. C’est le cas du système de vulgarisation 321, largement promu par le
ministère en charge de l’agriculture, dont l’outil principal est le téléphone portable. Cela
contribue de manière substantielle au renforcement du secteur agricole en améliorant l'efficacité
des opérations et en aidant les agriculteurs à optimiser leurs rendements (Addom, 2015).
52
facilite la communication directe, l'accès à l'information, la résolution de problèmes et la prise
de décisions éclairées. Dans le contexte du projet Neer-Tamba à Korsimoro, il est clair que
l'adoption judicieuse des outils de communication, en mettant l'accent sur le téléphone mobile,
a permis d'améliorer considérablement les résultats du projet. Cette tendance est renforcée par
le taux élevé de possession de téléphones mobiles en milieu rural au Burkina Faso, ce qui
favorise une intégration fluide de la téléphonie mobile dans la vie des agriculteurs (Kabore,
2018).
Alors que l’agriculture requiert de plus en plus de connaissances, les nouvelles réponses en
matière de développement et de résilience doivent être spécifiques aux zones et aux populations
concernées. Il est ainsi nécessaire que ces dernières soient dotées des compétences et des
capacités nécessaires pour prospérer dans ce secteur vital.
Dans cette partie, nous examinons l'effet des formations et des sensibilisations sur les
compétences des agriculteurs. Notre enquête a inclus 182 bénéficiaires, ce qui nous a permis
d'obtenir des informations cruciales sur les pratiques de renforcement des compétences dans le
domaine agricole. En analysant attentivement les résultats de notre étude, il apparaît que 93 %
des enquêtés ont bénéficié d'au moins une formation concernant l'entretien des aménagements
et 90 % ont été formés sur les itinéraires techniques. Ces chiffres soulignent l'ampleur de
l'engagement en matière de renforcement des compétences au sein de notre échantillon. Les
formations se révèlent être un moyen privilégié pour aider les agriculteurs à acquérir des
connaissances essentielles pour améliorer leur productivité et leurs moyens d’existence. Les
itinéraires techniques, en particulier, sont cruciaux pour guider les agriculteurs dans les
meilleures pratiques de culture, ce qui peut avoir un impact significatif sur les rendements.
Les paysans ont particulièrement apprécié ces deux activités, avec un taux de satisfaction de 50
% pour les formations et de 35 % pour la sensibilisation. Cette constatation souligne le pouvoir
de la sensibilisation pour sensibiliser les agriculteurs aux pratiques agricoles durables et aux
53
questions d'hygiène et d'assainissement, qui sont cruciales pour leur bien-être. Dans cette
perspective, Davis K. et ses collaborateurs (2012) ont entrepris une étude qui met en lumière
l'impact positif des formations et de la sensibilisation sur les agriculteurs, démontrant ainsi leur
contribution substantielle aux gains de productivité et à l'amélioration des moyens de
subsistance (Davis et al., 2012). Les résultats de notre étude s’alignent sur les leurs et renforcent
l'idée que les formations et les sensibilisations sont des outils essentiels pour l’acquisition du
savoir, du savoir-faire et du savoir-faire faire en vue de mettre les personnes vulnérables au
centre de leur propre développement, renforcer leurs compétences agricoles ainsi que leur
résilience face aux effets du changement climatique. Notons que dans le cadre du projet,
l’approche participative et le partage d’expérience ont été au centre de ces activités.
Cette approche s'est avérée particulièrement efficace, car elle permet aux agriculteurs
d'appliquer immédiatement ce qu'ils ont appris dans leurs exploitations. Davis et ses
collaborateurs ont également noté l'importance de cette approche dans leur étude. Cette
méthode d'apprentissage pratique permet aux agriculteurs de développer des compétences
concrètes qui ont un impact direct sur leurs activités agricoles.
Un autre aspect crucial est le taux de satisfaction des agriculteurs à l'égard des formations et
des sensibilisations qui démontre que ces activités sont bien accueillies par la communauté
agricole. Un haut niveau de satisfaction signifie que les agriculteurs sont plus susceptibles de
participer activement aux formations et de mettre en pratique ce qu'ils ont appris. Il en résulte
une mise en œuvre plus efficace des compétences acquises, ce qui contribue à l'amélioration
des pratiques agricoles.
Ces outils, canaux et activités ont été utilisés dans le but de faciliter le dialogue, de lancer les
débats, de renforcer la confiance entre les bénéficiaires et le projet ainsi que de stimuler les
processus de communication interactifs et inclusifs.
La communication joue un rôle vital dans les initiatives de développement rural (Abdou et al.,
2022). En effet, elle constitue un pilier essentiel pour mobiliser les acteurs locaux et aborder les
multiples défis auxquels est confronté le développement rural. La communication est un outil
puissant qui permet d'identifier, d'analyser et de mettre en œuvre des solutions concrètes aux
problèmes rencontrés (Bessette, 2004).
54
rural, en mettant l'accent sur les deux principaux domaines d'influence : l'adoption de nouvelles
techniques agricoles et l'amélioration des conditions de vie des paysans. Le développement
rural est un domaine complexe, où de nombreux acteurs, notamment les communautés locales,
les organisations gouvernementales et non gouvernementales, collaborent pour améliorer les
conditions de vie des populations rurales. La communication est l'élément qui permet de relier
ces différents acteurs, de partager des informations et d'aligner les efforts vers des objectifs
communs. Dans le contexte du développement rural, elle est donc bien plus qu'un simple
échange d'informations. Elle favorise la coordination et la collaboration entre diverses parties
prenantes, ce qui est essentiel pour atteindre des objectifs de développement. L'une des
principales retombées positives de la communication dans le développement rural est son rôle
dans l'adoption de nouvelles techniques agricoles. La transmission de connaissances et
d'informations sur les meilleures pratiques agricoles est un moyen clé d'améliorer la
productivité agricole. Les projets de développement rural mettent souvent en place des
stratégies de communication pour sensibiliser les agriculteurs aux pratiques agricoles
modernes. Ces initiatives comprennent des séances de formation, des ateliers et des campagnes
d'information. Grâce à une communication efficace, les agriculteurs sont mieux informés sur
les nouvelles méthodes de culture, d'irrigation et de gestion des cultures.
Un autre aspect important de la communication dans le développement rural est son impact sur
l'amélioration des conditions de vie des paysans. Cela va au-delà de l'agriculture et englobe des
domaines tels que la santé, l'éducation et l'accès aux services de base. Les projets de
développement rural intègrent souvent des composantes de communication visant à sensibiliser
les communautés locales aux enjeux de santé, d'hygiène et d'assainissement. Par exemple, des
campagnes de sensibilisation peuvent être lancées pour promouvoir des pratiques d'hygiène et
de santé efficaces. En examinant de près le tableau des types de soutien fourni aux populations
par la stratégie de communication mise en œuvre par le projet Neer-Tamba, nous pouvons
regrouper les effets de la communication du projet en deux catégories clés : l'adoption de
nouvelles techniques agricoles et l'amélioration des conditions de vie des paysans. Le projet
Neer-Tamba a mis en œuvre une stratégie de communication solide pour sensibiliser les
agriculteurs aux pratiques agricoles modernes. Cela a permis d'améliorer la productivité
agricole et d'accroître les rendements, renforçant ainsi la sécurité alimentaire des communautés
locales. En ce qui concerne l'amélioration des conditions de vie des paysans, le projet Neer-
Tamba a utilisé la communication pour promouvoir des pratiques d'hygiène et d'assainissement.
Cette initiative a contribué à réduire les problèmes de santé liés à l'eau et à l'hygiène, améliorant
55
ainsi la qualité de vie des populations rurales.
56
Grâce aux activités de formation et de sensibilisation mises en place, les exploitants familiaux
ont réussi à embrasser ces nouvelles techniques avec succès, comme l'indiquent les résultats de
l'enquête, avec 79 % des bénéficiaires ayant adopté ces approches novatrices. Nos conclusions
s'alignent sur les résultats de l'étude de Belem (2017) portant sur « l'analyse des déterminants
de l'adoption des bonnes pratiques de production de l'anacarde au Burkina Faso ». Cette
recherche met en évidence que, outre des facteurs tels que les prix de vente et l'appartenance à
des groupements de producteurs, l'accès à l'information joue un rôle crucial dans la décision
d'adopter de nouvelles pratiques agricoles (Belem, 2017).
Notre étude démontre que les formations et les sensibilisations ont apporté une contribution
significative au renforcement des compétences et des mentalités des agriculteurs, promouvant,
ainsi, l'adoption des bonnes pratiques agricoles. Cette intégration de l'information dans les
stratégies de développement agricole est cruciale pour favoriser le progrès dans le secteur
agricole et améliorer la qualité de vie des populations rurales.
L'amélioration des conditions de vie des paysans est un objectif central des initiatives de
développement rural. Cette section se penche sur le rôle significatif des activités de
communication dans l'atteinte de cet objectif, en s'appuyant sur les enseignements tirés du
Projet Neer-Tamba et d'autres sources de recherche. Notre étude, basée sur les données du
Projet Neer-Tamba, met en évidence des résultats concrets quant à l'impact des activités de
communication sur les conditions de vie des paysans. Les enquêtes réalisées révèlent une
augmentation des récoltes, une augmentation du revenu des agriculteurs et une augmentation
de l'épargne des paysans et donc une amélioration du niveau de vie. Ces résultats correspondent
aux observations de SAWADOGO, qui identifie deux facteurs déterminants dans l'adoption de
pratiques agricoles innovantes par les exploitants (Sawadogo, 2012). Le premier facteur est la
recherche de meilleurs rendements et de la fertilité des sols, une quête qui incite les agriculteurs
à adopter des pratiques telles que le zaï et les cordons pierreux. Le second facteur, comme le
souligne Belem (2017), est l'incitation financière, qui demeure l'un des déterminants les plus
importants de l'adoption de technologies agricoles (Belem, 2017). La communication joue un
57
rôle crucial dans la diffusion de ces informations essentielles. Elle informe les exploitants
familiaux sur les technologies agricoles innovantes, notamment les systèmes d'irrigation
efficaces, les techniques de conservation de l'eau, les méthodes de stockage des récoltes, les
outils de mécanisation et les applications mobiles agricoles, entre autres. L'adoption de ces
technologies contribue de manière significative à l'amélioration de la production agricole en
réduisant les pertes, en optimisant l'utilisation des ressources et en augmentant les rendements.
58
Akpo (2020) et de Mahoussi et al. (2017), qui ont démontré que la formation influence
positivement l'adoption de variétés améliorées de semences. En particulier, la formation sur les
nouvelles techniques agricoles joue un rôle crucial dans l'intensification de leur utilisation,
surtout lorsque les paysans apprécient ces activités. Ces formations et sensibilisations
permettent aux producteurs de mieux comprendre les enjeux liés à l'adoption de ces techniques,
ce qui, en tant que producteurs cherchant à maximiser leurs profits, les incite davantage à les
adopter (Akpo, 2020).
En outre, les paysans apprécient fort bien le niveau de leur implication dans la conception et la
mise en œuvre des activités ainsi que des messages de communication du projet. La
communication a mis un point d’humeur sur l’inclusion des bénéficiaires, car elle est consciente
qu’une communication bidirectionnelle, où les paysans ont la possibilité de partager leurs
perspectives, leurs besoins et leurs idées, contribue à renforcer davantage l'efficacité du projet.
L'analyse de nos résultats a confirmé que, durant sa mise en œuvre à Korsimoro, le projet a
effectivement mis en œuvre des activités de formation et de sensibilisation, qui ont été très
59
appréciées par les agriculteurs locaux. En ce qui concerne les outils de communication, notre
étude a mis en lumière que le téléphone a joué un rôle central en tant que principal moyen de
communication du projet Neer-Tamba à Korsimoro. Nous pouvons donc affirmer que cette
première hypothèse spécifique est vérifiée.
La communication du projet a mis l'accent sur le renforcement des connaissances des paysans,
ainsi que sur le développement de leurs compétences et savoir-être, notamment grâce à des
activités de sensibilisation ayant favorisé l’adoption de nouvelles techniques agricoles. Le
mécanisme de communication mis en place pour faire la promotion et inciter l’adoption des
technologies innovantes d’adaptation des effets du changement climatique a eu écho favorable
auprès des bénéficiaires. En témoigne les taux d’adoption des différentes innovations
technologiques promues par le projet. Cette communication a abouti à l'amélioration des
conditions de vie des familles agricoles grâce à une augmentation des revenus et des
opportunités d'épargne.
En considération de ces analyses, nous pouvons également conclure que cette deuxième
hypothèse spécifique est vérifiée. Cette étude a clairement démontré que la communication du
projet Neer-Tamba a joué un rôle crucial dans le renforcement de la résilience des exploitations
familiales au sein de la commune de Korsimoro.
60
SUGGESTIONS
➢ De plus, la diversité des canaux de communication doit être prise en compte. Les
responsables du projet devraient exploiter différents moyens tels que les réunions
communautaires, les médias sociaux, les brochures et les sessions de formation pour
atteindre un public plus large et diversifié. Cela garantira que les messages du projet
atteignent toutes les couches de la population bénéficiaire, en prenant en considération
les différences culturelles et linguistiques qui peuvent exister au sein de la communauté.
➢ Un autre aspect crucial est la formation des communicateurs locaux. Investir dans le
renforcement des capacités des membres des communautés pour qu'ils deviennent des
acteurs de la communication peut être extrêmement bénéfique. Cela non seulement
assure une transmission plus efficace des informations, mais également favorise
l'autonomisation des membres de la communauté, renforçant ainsi leur capacité à jouer
un rôle actif dans la résilience.
➢ Enfin, la participation communautaire doit être intégrée à chaque étape du projet. Les
responsables devraient créer des mécanismes formels et informels pour permettre aux
membres des communautés de participer activement à la prise de décision. Cela peut
inclure la création de comités consultatifs, des sessions de feedback régulières, et
l'intégration des retours des bénéficiaires dans les processus décisionnels. Une
61
participation significative renforce l'appropriation locale du projet et augmente la
probabilité de succès à long terme.
CONCLUSION GENERALE
En somme, cette étude a apporté des éclaircissements essentiels sur le rôle crucial de la
communication dans le renforcement de la résilience des exploitations familiales au sein de la
commune de Korsimoro, à travers le projet Neer-Tamba. Les résultats de l'enquête, qui a
impliqué 182 participants, ont révélé des éléments significatifs qui méritent une attention
particulière.
Tout d'abord, il est indiscutable que la communication est une pierre angulaire du succès de ce
projet. Le téléphone s'est avéré être l'outil de communication principal, permettant d'établir des
liens directs avec les bénéficiaires et de diffuser des informations cruciales. En outre, les
activités de formation et de sensibilisation ont été les piliers des efforts de communication du
projet. Ces activités ont joué un rôle clé dans la diffusion des connaissances, le changement de
comportement et l'autonomisation des bénéficiaires.
62
De plus, cette étude souligne la nécessité constante d'adapter et d'améliorer les initiatives de
communication pour répondre aux besoins évolutifs des bénéficiaires. Les communautés sont
confrontées à des défis en perpétuelle mutation, et les stratégies de communication doivent être
flexibles pour rester pertinentes. Cette démarche d'adaptation constante est essentielle pour
optimiser l'impact des projets de développement rural, tout en favorisant une plus grande
autonomie des communautés. Elle souligne également l'importance de l'apprentissage continu
et de l'innovation dans le domaine de la communication pour le changement social.
Enfin, cette étude peut servir d'inspiration pour la mise en place d'études similaires visant à
renforcer la résilience communautaire dans d'autres régions et contextes. Les leçons apprises
ici sont applicables bien au-delà de Korsimoro. En encourageant la réplication de telles
initiatives, nous pouvons contribuer à l'amélioration du bien-être de nombreuses autres
communautés et à la construction d'un avenir plus durable. Cette recherche offre ainsi des
perspectives prometteuses pour le développement rural et la résilience des populations à
l'échelle mondiale.
63
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES GENERAUX
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V
ANNEXES
INFORMATIONS GENERALES
Date : /……/2023
Numéro de fiche : ………….
Nom du village :……………
Nom du quartier/Secteur…………
VI
1 an 2 ans 3 ans 4 ans 5 ans plus
Nature de l’appui
En agriculture En élevage En transformation
VII
1. Avez-vous reçu un appui conseil de la part du projet Neer-Tamba dans la réalisation de vos
activités ?
Oui Non
5. Si oui, comment ?
....................................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................................
........................................................................................................
8. Que pensez -vous des modules de formation reçus de la part du projet Neer-Tamba ?
Pas bien Passable
Bien Excellentes
10. Avez-vous rencontré des difficultés pendant les séances de formation et de sensibilisation ?
VIII
Oui Non
11. Si oui, lesquelles ?
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
……………………………….
12. Quelles sont vos suggestions pour une meilleure conduite des activités du projet sur le
terrain ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-------------------------------------------------------
Je vous remercie pour le temps que vous accorderez pour cet entretien et vous rassure que ces
données seront utilisées strictement dans le cadre de ce travail.
IX
2. Depuis combien d’année êtes-vous au projet ?
4. Quels sont les partenaires impliqués dans la mise en œuvre des activités du projet Neer-
Tamba ?
4. Quels sont les outils de communication qui ont été utilisés dans la commune de Korsimoro
pour le renforcement de la résilience des exploitations familiales ?
6. Quels sont les messages diffusés lors des activités de communication sur le terrain ?
9. Quels sont les canaux de communication utilisés par le projet Neer-Tamba pour
l’implication des partenaires dans la mise en œuvre des activités ?
10. Quels sont les supports de communication utilisés par le projet Neer-Tamba pour
l’implication des partenaires dans la mise en œuvre des activités ?
11. Quels sont les canaux et supports de communication utilisés par le projet Neer-Tamba dans
la mise en œuvre des activités pour toucher les bénéficiaires ?
12. Quelles sont les bonnes pratiques promues par la communication en matière de gestion
des ressources naturelles ?
III- APPRECIATION DE LA COMMUNICATION DU PROJET NEER-TAMBA
SUR LE RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE DES EXPLOITATIONS
FAMILIALES
1. Les canaux et/ou les supports de communication utilisés ont-ils été satisfaisants ?
2. Les messages de communication élaborés par le projet Neer-Tamba ont-ils permis aux
bénéficiaires d’être résilients ?
3. Si oui, comment ?
X
4. Quels ont été les rôles et les responsabilités des bénéficiaires dans la mise en œuvre des
messages de communication ?
3. Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez fait face pendant l’élaboration et la
production des outils de communication ?
4. Quelles sont vos suggestions pour une bonne réception des messages de communication
par les bénéficiaires ?
5. Quelles sont vos suggestions pour une meilleure organisation, gestions des canaux et
outils de communication mis en place par le projet pour les bénéficiaires ?
XI
Annexe 3 : Grille de lecture
Grille de lecture
Dans le processus de validation de notre formation de master en communication pour le
développement, nous sommes amenés à effectuer une recherche sur une thématique en rapport
avec notre option. Pour notre cas, nous avons choisi comme thème: analyse de la
communication du projet Neer-Tamba dans le renforcement de la résilience des exploitations
familiales dans la commune de Korsimoro. Cette grille de lecture servira à faire la revue de
littérature sur les activités et outils de communication mise en œuvre dans le projet Neer-
Tamba.
Activités de
Outils de Source de Message Date /
com. Cible
communication collecte véhiculé Période
correspondantes
XII
TABLE DE MATIERE
DEDICACE ............................................................................................................................... iv
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. v
INTRODUCTION GENERALE................................................................................................ 1
XIII
II.2. ZONE D’ETUDE..................................................................................................................... 25
II.2.1. Situation et démographie de Korsimoro ........................................................................ 25
II.2.2. Ressource en eau............................................................................................................... 26
II.2.3. Climat, pluviométrie et hydrographie ............................................................................ 26
II.2.4. Producteurs de l’agriculture irriguée ............................................................................. 27
II.3. NATURE ET TYPE D’ETUDE ............................................................................................. 28
II. 5. OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES ........................................................................ 30
II.6. TECHNIQUES D’ECHANTILLONNAGE ET ECHANTILLON .................................... 31
II.7. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES ................................................................ 33
DEUXIEME PARTIE : ............................................................................................................ 35
XIV
CHAPITRE IV : ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS ..................................... 51
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................... I
ANNEXES ............................................................................................................................... VI
XV