Histoire de Sara Be 01 Hua R
Histoire de Sara Be 01 Hua R
Histoire de Sara Be 01 Hua R
HAXDBOLN'D
UNlVFRcrrv r^r
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HISTOIRE DES ARABES
3
HISTOIRE
DES ARABES
PAR
CL. HUART
Consul de France, Premier-Secrétaire-Interprète du Gouvernement
Professeur à l'École des Langues Orientales Vivantes
Directeur d'Études ;i l'École pratique des Hautes-Études
TOME I
P \i;is
LIBRA [RIE PAUL GEUTHN EP
I ."., RUE JACOB VI*
1912
8(i9471 .
PREFACE
CHAPITRE PREMIER
BIBLIOGRAPHIE
ceux-ci étaient connus sous le nom de fils d'une telle. Cet état,
survivance d'un matriarcat primitif, qui n'était peut-
être pas général, mais motivé par les longs voyages de
caravane à travers les déserts, est constaté indubitablement
sermentensuite
Le estime
juge a conservé l'indemnité.
la valeursonde caractère sacré. En cas de
contestation insoluble, on défère le serment décisoire.
Le droit de la tente. — Quiconque pénètre sous une tente,
à quelque titre que ce soit, s'engage par ce fait même à res-
pecter l'habitation et tous ceux qui l'habitent. Tout excès
qui s'y passe est une atteinte à l'honneur de la tente, et est
réprimé sévèrement par des amendes considérables ou des
peines corporelles.
Le droit du visage. — Le Bédouin se targue volontiers de
posséder à un degré supérieur les deux qualités les plus
estimées au désert : la bravoure à la guerre et la générosité
MOEURS ET COUTUMES DES ARABES 21
1)Jaussi n. p. 239.
26 HISTOIRE DES ARABES
dieux; ils sont mentionnés sur les inscriptions. < >n trouve
dans les mêmes textes des allusions aux diverses espèces
de parfums que l'on allumait sur l'autel et cela ne surpren-
dra guère si l'on se souvient que pour toute l'antiquité,
l'Arabie heureuse est la patrie des parfums, de L'encens en
particulier. Le culte semble avoir été très développé dans
ces régions, et l'existence de collèges de prêtres el de pré-
tresses dénommés lawV (lévite) à Mousran doit être rap-
prochée du séjour que fit Moïse dan-- le pays de Madian.
Panthéon nord-arabe. — Les divinités proto-arabes dont
les noms nous ont été livrés par les inscriptions Çafaïtiques
sont la déesse Allât, la plus souvent nommée, la .même qui
était vénérée à Tàïf près de la Mecque ; c'est la planète Vénus,
qui se dédouble en deux hypostases, représentant l'une
l'étoile du matin et l'autre l'étoile du soir; ce sont b> deux
déesses El-'Ozzà ; Allah, si la lecture et l'explication propo-
sées pour le groupe 1ILI1 (où le premier h est vocatif sont
admises; Roudâ, un autre nom de l'étoile du soir; Gad-
'Awîdh « la fortune des Wwidh », nom d'une tribu, la d<
Chams (soleil) que nous avons déjà rencontrée dans le sud,
Ithà' qui est PEthaos de l'inscription grecque d'el-'Adjaïlâl
(Egla dans le Haurân, Rahâm, Chaï'-al-qaum « le dieu bon
et rémunérateur, (|iii ne boil pas de vin •> el qui serait par
conséquent, comme l'a montré M, Clermont-Ganneau, le
dieu Lycurgue, ennemi de Dionysos dans Nonnus ; son
nom signifierait « celui qui accompagne la troupe . I e
sonl là les dieux primitifs des Çafaites. Plus tard ceux-ci
adoptent des dieux syriens, Bé'el-Samîn el Dusarès, el
siinilent enfin complètement aux Syriens.
La littérature a égalemenl conservé des traces du p
nisme anté-islamique. In certain nombre de divinités
païennes smil citées dans le texte même du Qorân : les « i1 1 < {
dieux rattachés artificiellement à l'époque de Noé, savoir
Wadd, Sowâ*, Yaghoûth, > a'oûq et Nasr ch. I.WI.
les trois déesses, el-Làt, Manât, et el-'Ozzâ ch. LUI, v. 19-
20 . D'autres noms, en plus grand nombre, Be rencontrent
chez les historiens, les littérateurs, les généalogistes. Nous
i rai ter» ms d'ab< ird des premiers.
30 HISTOIRE DES ARABES
l'une des deux montagnes de Tayy, i tail pour cette tribu !<•
dieu el-Fals; ses prêtres étaient les Banou-Baulân.
Au rîadramaut, la tribu de Kinda servait le dieu Djalsad,
dont les prêtres étaient choisis dans la famille des Banou
'Allâq, branche des Sakoùn; sou idole, de pierre blanche,
ressemblait à un torse d'homme surmonté d'une tête n< re
simulant vaguement une tête d'homme : elle rendait des
oracles.
BIBLIOGRAPHIE
mais cola no prouve rien, c;u\ ainsi que 1 ';■ fait remarquer
M. Dussaud, dans les textes de Tiglat-Pileser III 738 et
7-i'i . Panammou est appelé « le Samaléen », bien que les
textes de Zindjirli, gravés sous son règne, lui donnent la
qualification de roi ; la seule conclusion à en tirer, < < si que
ce dernier titre n'était pas reconnu à ces primes par la chan-
cellerie de leur suzerain.
(1 Comparer re que dit Hérodote II. 7:, h 111,107, 109 lea serpenta
ailée <lr l'Arabie.
48 HISTOIRE DES ARABES
Rois de Ma in.
MlKARRABS.
Rois de Sara.
Dynastie Himyarite.
BIBLIOGRAPHIE
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L. Gaetani. Studi di sioria orientale, vol. 1, Islam e Cristianismo,
lArabia preislamica, gli Arabi antichi, in-8, Milan, 1911.
CHAPITRE IV
saire, qui perdit la bataille, le 19 avril 531. Dix ans plus tard,
il accompagnait encore le grand général byzantin; il passa
le Tigre avec lui et s'en retourna après avoir ravagé le pays.
Entre temps il luttait contre Hira; il défendit contre el-
Moundhir les tribus arabes du désert de Palmyre que celui-
ci voulait contraindre cà lui payer tribut, et lui livra bataille
sur la slrata ou route militaire de Damas cà Palmyre ; dans
une autre lutte (vers 54 V un de ses fils tomba aux mains d'el-
Moundhir et fut sacrifié à la déesse el-'Ozzà, au dire de
Procope ; une grande victoire juin 554) à El-IIiyàr près de
Qinnasriu le débarrassa de son ennemi, qui resta sur le
champ de bataille. En novembre 563, el-Hàrith se rendit à
Gonstantinople pour y régler, d'accord avec l'administration
impériale, l'ordre de succession de ses fils; l'apparence im-
posante du phylarque bédouin produisit sur le peuple et
jusque dans l'entourage de l'empereur la plus profonde et
la plus durable impression. Il y obtint la nomination de
Jacques Baradée et de Théodore en qualité d'évèques pour
les territoires syro-arabes, où les monophysites étaient en
majorité, assurant ainsi un point d'appui à cette hérésie, me-
nacée de disparaître devant l'hostilité des orthodoxes. Si
l'histoire de Samau'al ben Wdiyà, seigneur deTéïmà, auquel
Imrou'oul-Qaïs avait confié ses cuirasses et qui refusa de
trahir ce dépôt, a quelque fondement historique, c'est au
même el-Hârith qu'elle se rapporte.
El-Hàrith ben Djabala mourut, probablement en 569 ou
tout au plus au commencement de 570, après quarante ans
de règne; il fut remplacé par son fils el-Moundhir (Ala-
moundaros des historiens byzantins) qui eut affaire, dès le
début, avec les entreprises des Arabes de Hira ; il vainquit
leur roi Qâboûs le 20 mai 570, probablement à 'Aïn Obâgh,
lieu et combat célébrés par les poètes ; mais il ne fut pas
soutenu par l'empereur Justin II qui, non content de lui sup-
primer les subsides qu'il recevait, voulut encore le faire
périr par ruse. Aussi el-Moundhir se révolta-t-il et resta-t-il
trois ans sans obéir aux ordres de Constantinople. Les
Arabes inféodés aux Perses ayant rej ris l'avantage et pil-
lant les territoires romains, il fallut bon gré mal gré se rac-
LES ROIS 1)1". GHASSAN Kl DE llll<\ CI
Rois de Ghassan.
Rois de Hîra.
BIBLIOGRAPHIE
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den. Ans der arabischen Chronik des Tabari ùbersetzt, 1 vol. Leyde,
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Versuch zur arabisch-persischen Geschichte zur Zoit der Sasaniden.
\ vol. Berlin, 1899.
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3 vol. in-8°. — Réimpression anastatique, 1902.
Abulfecia, Hisloria anteislamica, arabicè edidit, versione latina,
notis et indicibus auxit II. Fleischer, in-4, 1831.
Mas'oûdî, Prairies d'or, texte et traduction par C. Barbier de Mey-
nard et Pavet de Courteille, t. III, pp. 181-222.
CHAPITRE V
BIBLIOGRAPHIE
MAHOMET
mais Fàtima fut la seule, comme nous l'avons vu, qui laissa
une descendance. Il se passa ainsi dix ans sur lesquels nous
ne possédons aucun renseignement, et c'est dommage, car
pendant cette période Mahomet dut se trouver en relation
avec des Chrétiens et des Juifs dont renseignement posa
dans son esprit les germes de la vocation prophétique.
La ka'ba. — Le seul fait notable qui sorte de tout ce silence,
c'est la reconstruction de la Ka'ba. Le temple, qui consistait
alors en quatre murailles sans toit, était en fort mauvais état ,
des voleurs s'y introduisirent et enlevèrent les trésors dépo-
sés dans le puits à l'intérieur. Les objets disparus furent trou-
vés dans la maison de Dobéïk, affranchi d'une fraction des
Khozâ'a; dans le premier moment de fureur, on lui trancha
les deux mains ; mais ensuite on réfléchit et Ton pensa qu'il
n'était pas le seul coupable, ou peut-être même qu'il ne
l'était pas du tout et que les vrais auteurs des vols avaient
caché le trésor dans la maison de Dobéïk pour détourner
les soupçons sur celui-ci. Pour savoir ce qu'il fallait faire,
les Qoréïchites s'adressèrent à une devineresse qui indiqua,
comme châtiment , l'exil pour dix ans à l'adresse d'el-Hârith
ben 'Amir, l'auteur certain du forfait. On décida, pour mettre
fin à des entreprises de ce genre, de reconstruire la Ka'ba.
Le naufrage d'un navire marchand grec sur la côte du Hedjaz
fournit aux constructeurs le bois qui leur manquait pour
adapter un toit au carré de pierre, et un charpentier copte
qui se trouvait à la Mecque leur prêta le concours de son
art. La reconstruction fut faite avec le plus grand entrain ;
les difficultés ne se produisirent que quand il fallut remettre
en place la pierre noire, chaque tribu voulant se réserver
l'honneur de la rétablir à l'endroit primitif. Ce désaccord
faillit susciter une guerre civile. Les Banou Abd-ed-dàr
eurent recours à la conjuration solennelle qui consistait à
plonger les mains dans un baquet plein de sang; de là vint
qu'eux et leurs confédérés furent appelés laaqat ed-dam
« lécheurs de sang». Mais des intermédiaires sages s'inter-
posèrent, et au bout de quelques jours, il fut convenu qu'on
choisirait comme arbitre la première personne qui entrerait
dans le temple : ce fut Mahomet, qui fit apporter un tapis, y
MAHOMET 97
sédé par les djinns, comme tous les autres devins. C'est dire
que chez le chaïi\ l'inspiration se produisait comme chez
le chamane des steppes de l'Asie septentrionale, sous l'in-
iluence d'un étourdissement produit par un état patholo-
gique spécial. Les détails que nous donnent les Arabes sont
tellement précis qu'ils ne peuvent laisser place à aucun
doute. Le poète était en relations étroites avec un djinn;
celui-ci lui dictait ses inspirations, que l'on croyait d'ordre
surnaturel. Il était par suite quelque peu le messager du
inonde invisible, dans une forme de société où les hommes
croyaient fermement à l'existence de ces génies du désert, à
leur influence bonne ou méchante, aux sorts que certaines
gens pouvaient jeter sur leurs ennemis (forme primitive de
la malédiction), toutes habitudes d'esprit dont les civi-
lisés ont perdu la notion, mais qui sont encore vivantes
en pleine Europe instruite, chez les habitants des campa-
gnes, et dont l'étude du folk-lore nous a révélé l'étendue et
la littérature spéciale non écrite, mais transcrite sous la dic-
tée par des lettrés. L'influence que les Arabes païens attri-
buaient au châ'ïr était considérable. On lui donnait le pre-
mier rang dans la tribu ; c'est lui qui fixait le moment du
départ du campement pour un nouveau pâturage, l'endroit
où l'on devait s'installer ; aussi le consultait-on dans les cas
difficiles, comme sur la déclaration d'une guerre, ou même
pour des maladies : il était l'arbitre de la tribu, car il était
celui qui savait plus que les autres, fort ignorants naturel-
lement. Sa communication avec le monde invisible lui assu-
rait un auditoire crédule, mais on n'aurait pas ajouté foi à
ses paroles, s'il n'avait pas prouvé sa possession par le djinn
au moyen de quelques instants de folie passagère, et par la
pratique de règles bizarres, telles que s'oindre les cheveux
d'un seul côté de la tête, laisser traîner son manteau, ne
porter de chaussures qu'à un seul pied : rites primitifs d'une
religion populaire coexistant à côté du culte de la divinité
protectrice de la tribu.
Les formules d'incantation, dont on connaît quelques-
unes, étaient en prose rimée. L'invention du mètre radjaz,
rythme fort simple deux longues, une brève, une longue, à trois
MAHOMET gy
BIBLIOGRAPHIE
L EMIGRATION A MÉD1NE
savait aussi parmi les troupes de Khàlid des gens qui avaient
a régler de vieilles querelles avec les Banou-Djadhîmai
comme les Banou-Soléïm et Les Banou-Modlidj. Toujours
est-il que Khàlid, déclarant qu'il n'avait pas d'intention
hostile, lit déposer les armes aux Djadhîmites, puis tomba
à l'improviste sur eux. pilla leur camp et lit un grand nombre
de prisonniers que l'on décapita le lendemain malin. Cetacte
infâme souleva la réprobation unanime des Ançârs et des
Mohâdjirs, quand il l'ut connu a la Mecque ; Mahomet déclara
qu'il se lavait les mains de l'acte commis par Khâlid, et le
blâma publiquement, bien que Khàlid soutînt qu'il ignorai!
la qualité de Musulmans des Banou-Djadhîma, et que d'ail-
leurs il avait reçu l'ordre du Prophète d'attaquer les
Arabes. Mahomet reconnut les torts commis en envoyanl
rocher, el (|iii fut mise à mort par ces méchantes gens. EnCn
on atteignil Taboûk, où le Prophète apprit que L'armée
d'Héraclius, contre laquelle il avait entrepris cette expédi-
tion, ne s'y trouvait pas. Il y séjourna une vingtaine de
jours, envoya un corps expéditionnaire contre Doûmat el-
Djandal où régnait le prince chrétien Okéïdir ben 'Abd-el-
Mélik el-Kindi. Khàlid ben el-Wélîd, qui la commandait,
surprit le Kindite et le lit prisonnier pendant qu'il était à la
chasse de l'antilope; il l'emmena cà Médine où un traité de
paix fut conclu, moyennant le payement de la capitation.
On a de graves raisons de douter que cet Okéïdir ait jamais
existé, car le chef de Douma était, en Tau (> de l'hégire, el-
Asbagh le Kelbite, et en Tau 1 I c'est son fils Imrou-oul-
Qaïs ben el-Asbagh qui commande en ces lieux. On a sup-
posé que le personnage amené a Médine par Khàlid pouvait
être tout simplement un riche marchand, auquel on donna
le nom d'Okéïdir par assimilation a la divinité el-Oqaïçir
adorée dans la région, et qu'on lit passer pour le prince lui-
même : de ce fait les traditionnistes auraient imaginé le
récit de l'expédition qui est entré ensuite dans I histoire.
A la suite de cette expédition, des traités de protectorat,
assurant la liberté de la circulation sur terre et sur mer.
lurent conclus avec Vohanna ben Ftou'ba, roi chrétien d'Aïla,
au fond Aw golfe appelé aujourd'hui golfe d'\Aqaba, mais
que les anciens connaissaient sous le nom de golfe Elani-
tique, ainsi qu'avec les habitants de Djerbà el d'Adroh, deux
localités des confins de la Syrie, non loin de liabbath-
Amnion, aujourd'hui 'Amman, habitées probablement par
des chrétiens, et enfin avec ceux de Maqnâ, près d'Aïla, bour-
gade où demeuraient des Juifs de la tribu des Banou-Djanba.
Ce dernier traité établit, à titre de contre-partie de l'affran-
chissement de tout tribu djizya, qui signifiait alors une
sorte de contribution de guerre et de toute corvée, un
impôt du quart des produits des palmeraies, delà pèche el
des tissus fabriqué à par h' - femmi
La mo -'.h ée ki» Dirar. ■ Avanl le départ de Mahomet poui
Taboûk, un certain nombre de Médinois de la tribu des
lî
Banou-Sâlim, branche des Khazradj, habitants «le Qouba,
178 HISTOIRE DES ARABES
10 rébî' Ier) ne peut être exacte. Mahomet doit avoir été très
frappé de se voir enlever son unique fils ceux qu'il avait
eus de Khadidja étaient morts depuis longtemps) ; mais se
dominant, il répondit à ceux qui voulaient expliquer l'éclipsé
comme une conséquence du trépas d'Ibrahim, que ces phé-
nomènes astronomiques étaient à la volonté de Dieu et
n'avaient rien à faire avec la mort de n'importe qui.
'Ali fut chargé d'aller au Yémen réduire le groupe de
différentes tribus se rattachant à l'ancêtre commun Madhhidj.
Il surprit le campement, enleva un butin considérable, et se
vit entourer par toutes les forces des ennemis, qu'il défit
complètement et mit en déroute. Au lieu de les poursuivre
et de les exterminer, Ali leur proposa de se convertir,
offre déjà faite avant la bataille et repoussée dédaigneuse-
ment :il réussit cette fois, et les impôts furent acquittés.
Le pèlerinage d'adieu. — Ce fut le premier et le seul pèle-
rinage que fît Mahomet : il s'était contenté jusque-là, les
années précédentes, de pratiquer la visite pieuse Çomra qui
se pratique avec les mêmes rites que le pèlerinage hadjdj,
mais à n'importe quelle époque de l'année ; peut-être était-ce
pour ne pas se trouver en contact avec une foule de gens
à peine convertis, ou pour ne pas paraître adopter trop tôt
un rite essentiellement païen. Les parties du Qorân révé-
lées à la Mecque ne contiennent pas un mot sur l'obligation
des tournées rituelles autour de la Ka'ba. C'est en l'année
10 seulement que le Prophète se décide à accomplir le pèle-
rinage hadjdj, donnant ainsi à ses sectateurs un exemple
qui est encore suivi.
Il termina sa prière par ces mots : « O Dieu ! n'ai-je pas
rempli ma mission ! » La foule répondit : « O Dieu ! oui» et
Mahomet de reprendre : « O Dieu ! tu en es témoin ! »
Puis Mahomet retourna à Médine, d'où il ne devait plus
sortir : il mourut trois mois plus tard. La défaite de ses
troupes à Mo ta, la mort de Zéïd ben Hàritha et de son cousin
Dja far, frère d'Ali, lui avaient été des plus sensibles. Il
songeait à les venger et préparait une nouvelle expédition
L ÉMIGRATION A MEDINE ]-I
BIBLIOGRAPHIE
pour que la loi interdise de les épouser : son père, ses lil>,
s<-s frères. Aussi, dans la maison musulmane, les femmes el
Les hommes vivent séparément; les femmes sont reléguées
dans le harem où nul étranger ne saurait pénétrer, tandis
qu'un appartement séparé, ou une partie de la maison, si m!
ouverts à tout visiteur : e'est là que se tiennent les homn
dans la partie de la journée qui n'est pas réservée aux joies de
la famille, a la vie intérieure, au repos sans gêne ai contrainte.
L'inconvénient de cette mesure est d'avoir séparé la famille
en deux groupes distincts vivant cote à côte sans se con-
fondre; les femmes se font des visites entre elles, les hommes
entre eux, toujours séparément. Quand il y a des invités, les
hommes mangent à part des femmes. Il n'y a donc aucune
fusion intime des tempéraments et des caractères; le com-
plément d'éducation que donne la vie intime de la famille et
la fréquentation des amis et des voisins manque totalement
à la société musulmane.
Le mariage est un contrat purement civil, qui se traite par
procureurs en présence de témoins; l'imam de la mosquée
du quartier y assiste et prononce une prière qui donne à la
cérémonie un caractère religieux qu'elle n'aurait pas sans
cela; mais sa présence n'est nullement nécessaire à la vali-
dité de l'acte.
La femme est, en théorie, astreinte à l'accomplissement des
cinq préceptes fondamentaux imposés au Musulman; mais on
a été obligé, dans la pratique, d'admettre des accommode-
ments. Ilest clair que la femme ne peut partir en personne
pour La guerre sainte il y en a en pourtant de très rares
exemples , mais elle peut sacrifier une partie de -a fortune
pour armer les combattants, pourvoir a leur aourriture el a
leur entretien, employer ses efforts a soigner le- M —
ou. comme cela se l'ait die/ les Bédouins, exciter les guer-
riers a s'élancer contre L'ennemi .
Les femmes n'assistenl pas aux offices publics, <'t cela
depuis les premiers temps de l' i-la m i - 1 m < : les épOUSeS du
Prophète pratiquaient les rites de la prière, mai- les incon-
vénients de cette situation Forcèrent vite d'\ remédier, en
présence de la malignité humaine. I."- femmes vont indivi-
188 HISTOIRE DES ARABES
1:1;
i '[<■'", .Lui- <-,■ sens, <•-! le participe actif de 'açâ poi 11 '•-!
expliqué par VAghûni, l. XII. p. ■"■:'.. h se rattache peut-être à l'aramepn
ûsia [Wcllhausen, Reste arab. Heidentums, 2e éd., p. lf»0, n i .
2<I2 HISTOIRE DES ARABES
BIBLIOGRAPHIE
ii
210 HISTOIRE DES ARABES
KHAL1FAT D ABOU-BEKR
(1) Waoidi, apud Iun-Hobéich, Caetani, Annali delV Islam, t. II, p. 611.
KHALIFA1 I) ABOU-BEKR 215
UlBLKXiP.APJIIi;
1:
258 HISTOIRE DES ARABES
BIBLIOGRAPHIE
LES OMEYYADES
paver aucun tribut ; mais cette condition n'avait pas été long-
temps observée. Ils se coalisèrent avec les Turcs, leurs an-
ciens ennemis, et la situation des'Arabes devint très difficile.
Pour y remédier, le khalife confia le gouvernement du Kho-
rasan à un officier expérimenté, Naçr ben Sayyâr el-Kinani,
qui devait rester à son poste sous les successeurs de
Hichàm et être le premier à signaler le mouvemenl de résis-
tance aux Arabes destine à mener les Abbassides au khalifat.
Hichàm mourut à Roçâfa le 6 rébî II 125 <> février 743 .
à peine âgé de cinquante-cinq ans. D'un extérieur peu
agréable, car il louchait, il aimait à se renfermer dans son
palais et à traiter les affaires par l'entremise d'el-Abrach le
Kelbite, dans lequel il avait confiance. II traita ses sujets
chrétiens avec tolérance et rétablit le siège patriarcal d'An-
tioche, vacant depuis quarante ans, en y mettant pour con-
dition qu'on y élirait un simple moine qui était son protégé,
Etienne. Il était néanmoins bon Musulman, ami d'ez-Zohri
et d'Abou-Zinâd, fameux traditionnistes , ennemis de la
secte des Qadariyya, qui proclamaient l'existence <\u libre
arbitre chez l'homme. Avare de sa nature, il mit en ordre
l'administration des finances, mais il poussa trop loin le
désir d'agrandir ses propriétés personnelles en multipliant
la construction de canaux e1 de châteaux. Devenu grand
propriétaire, comme Khâlid, il dm interdire à celui-ci de
vendre son l>lé avant lui, par crainte <le l'aire baisser les
prix. Il pressura ses sujets et contraignit ses lieutenants à
lui envoyer de fortes som s. sans se préoccuper de la
manière dont ils se les procuraient. Le mécontentement fui
général, le souvenir de ces exactions resta profondément
ancré dans la mémoire des populations et ne tarda pas à
amener la chute de la d\ nastie.
276 HISTOIRE DES ARABES
Khalifes Oméyyades
BIBLIOGRAPHIE
LA PRÉDICATION ABBASS1DE
BIBLIOGRAPHIE
19
290 lUSTOIRli BES AftABES
Khalifes 'abbasides.
BIBLIOGRAPHIE
l'.IBI.IOliUAI'HIK
c'est, pour Adam, Seth, Sem pour Noé, I^mm •I pour Abra-
ham, Aaron pour Moisi', Pierre pour Jésus, 'Ail pour Maho-
met. Entre chaque période d'apparition de prophètes, La
religion est maintenue par sept imams : ainsi sainl Jean-
Baptiste est le dernier imam de La période <|ui s'étend <!<•
Moïse à Jésus. La propagation de ces idées particule
mélange de croyances de toute nature et de toute provenance,
a été puissamment aidée par une organisation spéciale, dont
-claires ne soûl pas les inventeurs, mais qu'ils avaient
empruntée à L'apostolal des Idées chî'ïtes : celle des dâ'î
pi. do'ât <' missionnaires ». Le missionnaire qui avait ré-
solu de prêcher dans une \ ille se déguisait, souvenl sous Le
froc d'un religieux mystique (çoûfi . parfois aussi -..u-
L'habit d'un négociant : il se faisait remarquerpar une piété
excessive et paraissant sincère; el quand il s'était fait, par
ses relations, un petit cercle d'amis, il commençai! à attirer
Leur attention sur un certain aombre de passages obscurs du
Qorân, Leur posait des questions difficiles auxquelles ils ne
pouvaient répondre; lorsqu'il les avait réduits à quia, il Leur
dévoilait une interprétation toute différente, L'interprétation
allégorique, au moyen de laquelle toutes les difficultés dis-
paraissaient immédiatement. Il lui était Facile de montrer
que les désastres qui atteignaient de toutes parts L'islamisme
et menaçaienl dé faire crouler l'édifice avaienl pour cause
L'impiété croissante, <|ui ue pouvail être enrayée que par un
retour à La vraie foi dont l'imam était le dépositaire. Petità
petit, ou amenai! le prosélyte à admettre le syncrétisme
d'idées panthéistiques el gnostiques dont était formée la doc-
trine, voilée d'ailleurs sous certains emblèmes ou symboles
extérieurs, comme par exemple la valeur particulière donnée
aux lettres de l'alphabel arabe, prises isolément. Enfin ceux
des néophytes dont l'enthousiasme laissait prévoir \\\\ dé-
vouement absolu à la cause, et parmi Lesquels on allait
choisir d'autres missionnaires, avaient quati fran-
chir avanl d'arriver a une -"lie .!.• doctorat qui leur était
conféré; au-dessus de ce doctorat, cinq autres grades
étaient réservés aux chefs de l'association. L'impétranl du
tout dernier grade était initie a un-' sorte de panthéisme ma-
332 HISTOIRE DES ARABES
Alep.
BIBLIOGRAPHIE
LES FAT1M1TES
Khalifes fatimites.
-<
93Abou'l-Qâsim el-Qà'ïm biamrrllah 322-334 934-945).
Abou-Tâhir Isma'îl el-Mançoûr 334-341 94(3-952).
Abou-Témîm Ma'dd el-Mo'izz 341-365 952-975 .
El-'Azîz Nizâr Aboû-Mançoûr 365-386 975-996).
El-Hâkim bi-anni'llah Mançoûr 386-411 (996-1020 .
Ezh-Zhâhir Abou '1-Hasan Alî 411-427 (1020-1035 .
El-Mostançir Abou-Témîm Ma'add 427-487 1036-1094).
El-MostacIî Abou'l-Qàsim Ahmed 487-495 '1094-1101).
El-Amir Aboû-'Ali Mançoûr 495-524 I 101-1130 .
El-Hàli/b
1149 . Aboû'I-Méïmoûn 'Abd-el Medjîd 524-544 (1130-
BIBLIOGRAPHIE
j&6
Khalifes 'Abbassides.
{Suite).
UIIM.Ktl.liAI'Illl.
BIBLIOGB M'IIIK
Préface
Pages.
— Prédication publique de l'Islam, ibid. — Mise au ban de la
famille de Hâchim, p. 111. — Voyage nocturne /srdi, p. 113. —
Mort de Khadidja et d'Abou-Tàlib, ibid. — Serment d'el'Aqaba,
p. 114. — Bibliographie, p. 118.