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ICP – 2023-2024 – 1er semestre

Theologicum en ligne Emergence du christianisme


J-J HENRY

TD: Synthèse de cours


Le christianisme est passé de la communauté d’un groupe d’apôtres à la mort du Christ à
la religion officielle de l’empire romain (380) en moins de quatre siècles. Malgré de
nombreux aléas (politiques, autre religions, divergences internes) ce développement a
été le fruit des missionnaires et martyrs, des pères de l’église qui ont mis par écrit les
symboles de foi et des évêques qui ont su garder l’unité de l’église de la foi orthodoxe.

Chapitre I (JM) : histoire de l’église ancienne : Points de repères


Le processus d’évangélisation s’est inscrit dès le début (Paul) dans la multiculturalité et
dans l’ouverture, à l’inverse du judaïsme traditionnel. Les premiers chrétiens étaient
considérés comme des étrangers, rejetés parfois persécutés. Leur volonté de se
comporter comme d’honnêtes gens au sein de l’empire et la volonté de s’insérer dans la
société romaine a été un élément important de leur acceptation. Le refus de considérer
l’empereur comme un Dieu leur a valu pour certains d’être martyrisés. Les liens entre
l’église et les empereurs furent un élément clé de la christianisation progressive des
différentes sociétés de l’empire.
Les pères de l’église souvent issus du monde païen furent également clés pour
l’établissement des écrits qui permirent la transmission et l’éducation des générations
successives.

Chapitre II (JM) : Relations judaïsme et christianisme


Dès le début (Assemblée de Jérusalem), les relations entre chrétiens et juifs orthodoxes
furent complexes, donnant naissance à de nombreuses branches du judéo-christianisme
puis du gnosticisme (Ebionisme, elkasaïsme, nicolaïtes, cerinthe, simoniens, Menandre,..
Dès 60, les chrétiens furent exclus des synagogues ce qui leur fit perdre la protection
traditionnelle liée aux juifs. Néanmoins jusqu’au IIIème siècle, des synagogues (Smyrne)
proposèrent de recueillir les chrétiens soumis aux persécutions. Le christianisme s’ouvrit
de plus en plus aux païens mais l’église garda toujours la volonté de l’union à Dieu et de
l’unité de l’ensemble des chrétiens.
Les chrétiens se rassemblaient à jour fixe après shabbat et chantaient un hymne à Dieu.
Les sacrements principaux étaient le baptême et l’eucharistie.

Chapitre III(JM) : Persécutions et apologie chrétienne


Face à la diversité des cultes païens, aux mauvaises interprétations du message du
Christ et aux interrogations liés à la culture gréco-romaine, le christianisme dût se
défendre d’abord pour expliquer la foi chrétienne et pour lutter contre les hérésies.
L’état impérial avait pour objectif l’unité de l’empire, tout en respectant les cultures et
cultes locaux d’où une grande diversité des divinités (Baal, Mithra, Athéna, …) ; le
monothéisme était dans les premiers siècles vu comme une déviance.
Aux IIème et IIIème siècles, Les persécutions (Polycarpe) furent ciblées notamment en
lien avec le fait que les chrétiens refusaient le culte de l’empereur.
L’expansion du christianisme durant les deux premiers siècles peut se résumer en cinq
étapes :
1. Evangile proclamé par le Christ
2. Témoignage oral des apôtres
3. Successeurs apologétiques (Clément de Rome, Irénée, …)
4. Mise en écrit du message et formulation du canon (Didachè)
5. Développement de la tradition par la transmission (Pères de l’Eglise)

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Chapitre IV(JM) : Ecrits apocryphes


Jusqu’au 4ème siècle, les conciles locaux puis œcuméniques ont permis de stabiliser la
formulation du message chrétien initialement surtout transmis oralement et assez
différents dans les différentes zones de l’empire (Alexandrie, Antioche ou Rome). Les
hérésies posèrent la question de la divinité puis de l’humanité du Christ mais surtout de
l’unité des deux natures et de ses liens avec Dieu le Père. Les écrits apocryphes
(Evangile de Judas, actes d’André, évangile de Thomas, actes de Paul, protévangile de
Jacques…) sont les témoins du foisonnement des courants chrétiens du second et
troisième siècles que l’on qualifie a posteriori d’hérétiques. Ces courants puisent leur
origine dans la rencontre entre le message des apôtres et de Paul avec les cultures
gréco-romaine et d’orient. Les doctrines apocalyptiques d’orient, les visions dualistes de
la personne humaine, la question du mal, le concordisme avec des philosophies
particulières, combinés avec la difficulté des premiers chrétiens à établir et à expliquer le
Christ comme vraiment Dieu et vraiment Homme, ont contribué à permettre la naissance
de courants issus du monde judéo-chrétien. Notamment les mouvements gnostiques
s’appuyaient sur une vision dualiste du corps et du temps pour prôner un salut par la
connaissance accessible uniquement à certains élus (Eleusis).
Irénée de Lyon réfuta ces approches en mettant en avant l’inaccessibilité de la
connaissance de Dieu et l’unité de Dieu et de ses « deux mains » : le Fils et l’Esprit.

Chapitre V(JM) : Débuts de l’exégèse


Les premiers siècles virent le passage de la transmission orale des textes de l’eucharistie
et du baptême à l’établissement de textes canoniques stabilisés et d’un canon (liste de
Muratori, codex vaticanus). Cet établissement a été l’objet de discussions (ex :
Apocalypse de jean) pour écarter les textes gnostiques (Evangile de thomas par
exemple). Ces textes ont en général trois niveaux de lecture : Niveau littéral et lien avec
des textes de l’A.T., niveau au sens moral de l’Eglise, niveau de la vie et médiation du
Christ en plus de l’aspect sacramental de la Parole de Dieu.
Les textes étaient utilisés pour des homélies, des catéchèses, des traités théologiques ou
apologétiques ;
Exemples de quelques pères de l’église du IIIème siècles qui ont marqué le début de
l’écriture chrétienne et fait le lien entre l’A.T. et le N.T. :
Origène : prêtre à Césarée de Palestine, 320 livres/310 homélies ; écrit la première
théologie systématique
Jean Chrysostome : (IVème siècle) : commentaires et prédications : se mettre à la portée
de tous les croyants pour amener à des réalités plus hautes
Augustin : commentaire sur la genèse
Grégoire le Grand : intérioriser les Ecritures dans l’aujourd’hui personnel et ecclésial.
Sens des écritures (Morales sur Job)

Chapitre VI (SM) : Clément d’Alexandrie et Origène


Clément (154-215) : influencé par Philon et Pantène (stoïcien) il fut un enseignant mais
jamais prêtre.
Œuvres principales : Protreptique (Réfutation du paganisme), Pédagogue (devoirs et
vertus des chrétiens), stromates (recueil de pensées). Clément est le premier a utiliser le
terme Nouveau Testament.
Idées :
1. lien entre culture grecque et christianisme – apports réciproques et
complémentarité- Lien entre Foi et Raison (il faut d’abord la foi pour

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comprendre).La philosophie grecque est un travail préparatoire , comme l’A.T et la


Loi juive, qui ouvre la porte au message du Christ.
2. Exégèse biblique : accord entre l’AT et le NT. Le texte biblique est un texte divin
donc obscur et ésotérique dont il faut découvrir le sens caché. Exégèse
spirituelle : sens profond de l’écriture : compréhension des allégories

Origène (185-253) : élève de Clément, professeur à la didascalie d’Alexandrie,. 231 :


ordonné prêtre à Césarée et y crée une nouvelle école d’approfondissement théologique.
Œuvres principales : Contre Celse, traité des principes, tomes, scolies, stromates
Idées :
1. Essai de justifier la doctrine chrétienne à partir des concepts de la philosophie
grecque. Les philosophes grecs ont été inspirés par Dieu (Toute sagesse vient de
Dieu : Siracide) ; ils ont lu et étudié la bible mais l’ont déformée.
2. Exégèse biblique : exégèse symphonique : concordance de l’AT et du NT, des
évangiles entre eux ; trois sens de l’écriture : sens littéral/ sens moral/sens
spirituel
3. Théologie : importance du sens spirituel ; dans le livre Sur les principes, il avance
que Dieu a créé le monde des idées et qu’à la fin des temps le monde sera
restauré comme avant (pas de libre arbitre) -> il sera condamné en 553

Chapitre VII (SM) : Christianisme et monde grec et latin : oppositions


Le christianisme est né dans le monde gréco-romain et s’y est diffusé. Il s’adresse non
seulement aux juifs mais aussi aux païens qui prendront de plus en plus d’influence au
IIème siècle. Les relations entre le christianisme et le monde gréco-romain ont oscillé
entre conflits et indifférence.
Critiques faites aux chrétiens :
1. Accusations par le peuple païen d’athéisme/immoralités/cannibalisme
2. Accusations de philosophes : Celse/Porphyre/Hièroclès/Julien : accusations
d’irrationalités : résurrection/incarnation/bible = fables, Jésus présenté comme un
sorcier
3. Accusations des gouverneurs et empereurs : variable (Trajan – Hadrien) : étude
des plaintes contre les chrétiens au cas par cas
Défense par les chrétiens :
1. Réponses : textes apologétiques : Aristide, justin, tatien, athenagore, theophile,
hermias (satire des philosophes païens)
a. Critique de la culture grecque : dieux grecs = faux dieux, exaltation des
plaisirs
b. Vanité des auteurs grecs
c. Contradiction des auteurs grecs (sceptiques)
2. Présentation du christianisme : textes catachétiques

Chapitre VIII (SM) : Christianisme et monde grec et latin : rapprochements


1. Attirance des païens au christianisme : « craignant Dieu », païens intéressés,
païens qui se convertissent (corneille, sergius) malgré la concurrence des autres
cultes à mystère (orientaux-Baal, Mithra, Isis)
Attirance car doctrine du christianisme « simple » à expliquer – Dieu unique,
monde créé par lui, , religion écrite, ouverte aux femmes, religion du salut
2. Attirance des chrétiens pour la culture grecque : tout n’est pas à rejeter dans la
culture grecque :

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a. Paul à Athènes (Ac 17) / parallèle bible/platonisme (« Nous sommes de sa


race »)
b. Justin (Apologie) : Héraclite et Socrate seraient déjà chrétiens car ils
vivaient avec le Logos

Chapitre IX (SM) : Le tournant constantinien


Conversion de Constantin en 312 (Bataille de Milvius – vision divine)
Recomposition en un seul empire romain (occident et orient)
Julien : tentative avortée de rétablissement du paganisme
Théodose : Christianisme religion officielle de l’empire 380 : édit de Thessalonique

Paradoxe de la relation pouvoir – christianisme : l’empire dirigé par des chrétiens et qui
se christianise mais reste officiellement païen.
L’empereur Dieu parmi les hommes (dominus) devient un serviteur du Christ : l’empereur
représentant de Dieu sur terre (empereur = « évêque de l’extérieur »)

 Interventionnisme impérial dans les affaires de l’Église (empereur théologien)


 Lois impériales : code théodosien :
o Protéger la communauté chrétienne (héritages pour l’église, dimanche jour
férié)
o Lois contre les hérétiques
o Lois sur les relations juifs-chrétiens (mariages mixtes interdits)
o Lois sur le paganisme (interdiction des sacrifices)

Chapitre X (SM) : Evolutions doctrinales et littéraires au IVème siècle


Age d’or du christianisme

A. La crise arienne : divergence pour concevoir la trinité : 3 hypostases (Origène-


école d’Alexandrie) ou unité du principe divin (modalisme).
 Arius (Thalie : seul le père est vraiment Dieu.) est excommunié par Alexandre
d’Alexandrie.
 Concile de Nicée (20 mai 325) : 1 date unifiée pour la fête de pâque/ Fils
consubstantiel au Père (homoousios) / Arius condamné/ profession de foi :
symbole de Nicée.
 Débat post concile sur le terme homoousios :
1. Position de Nicée (Athanase)
2. Néo-ariens (nèce, eunome) : le Fils dissemblable au Père
3. Basile d’Ancyre : Homoousios = même
4. Homéens (ligne des empereurs romains) : le Fils est semblable au Père

Athanase précise le terme consubstantiel


Les cappadociens (Basile de Césarée/Grégoire de Nazyance/Grégoire de Nysse)
précisent la distinction entre ousia (substance) et hypostase (Personne) : deux
plans : commun vs particulier.

Concile de Constantinople (381) : convoqué par Théodose, le concile valide les


définitions des cappadociens et confirme Nicée. Sont ajoutés des termes
concernant l’Esprit saint ‘ »procède du Père et du Fils »).

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B. Ecrits du IVème siècle : en grec puis en latin IIème siècle puis en syriaque et en
copte
1. Ecrits liés à la controverse arienne : débat sur la trinité
a) Eusèbe de Césarée : (théologie ecclésiastique/contre Marcel) :
Orthodoxie théologique et tradition patristique
b) Athanase : contre les ariens
c) écrits des cappadociens (apologie, contre Eunome)
2. Autres écrits :
a) exégèses de la bible :
* Ecole d’Alexandrie (athanase, didine, Ambroise de milan) :
interprétation allégorique, lien AT-NT
* Ecole d’Antioche (Jean chrysostome, Jérôme, Théodore) :
interprétation littérale et historique
b) rhétorique/sermons (Cyrille de Jérusalem...)
c) poésie chrétienne (Grégoire de Nyazance, nonos, apollinaire, hilaire de
Poitiers
d) Apologétique
e) Biographie (ex : Athanase : la vie d’Antoine)

Chapitre XI (SM) : L’empire chrétien de Théodose 1er au VIIème siècle


- Période instable dans l’empire d’occident mais l’empire d’orient reconquière
l’ensemble de l’empire.
- Renaissance de la menace barbare
- Développement du manichéisme
- Apparition de l’islam au VIIème siècle

A. Construction de la société chrétienne : christianisation de l’empire


a) constructions religieuses
b) évolutions des lois contre les pratiques païennes (sacrifices, cultes,
exclusion de la milice, de l’administration) et cantonnement des pratiques juives
(exclusion milice, pas de témoignages contre les chrétiens…) ; lois favorables aux
chrétiens et contre les hérétiques (clerc jugé uniquement par les évêques,
interdiction de rassemblement des hérétiques)
c) baptêmes forcés (Héraclius au VIIème siècle)
d) divergences entre empereurs et évêques : ex : ambroise et theodose 1er
(synagogue de callenicum) : l’empereur n’est pas au-dessus de l’Eglise mais dans
l’église.

B. Evolution des pratiques chrétiennes


a) conciles réguliers
b) monachismes : Egypte, Syrie et occident ‘st benoit, st martin)
c) pèlerinages sur les lieux saints
d) geo-écclesiologie : rapports entre sièges métropolitains et évêques
(prééminence de Constantinople en orient)

C. Littérature chrétienne
a) Histoires ecclésiastiques : Eusèbe de Césarée , sozomène, cassiodore,

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b) histoire chrétienne profane : (malalas, procope, agathias) : écrits sur


l’histoire politique
c) histoire des royaumes barbares : Grégoire de Tours (conversion et
baptême du roi Clovis -496)

Chapitre XII (SM) : Evolutions doctrinales et littéraires jusqu’au VIIème siècle


A. Controverse christologique
a) débat sur la nature de l’union Dieu/Homme du Christ
b) concile de Chalcédoine : Christ vraiment homme et vraiment Dieu, le
christ est consubstantiel à Dieu selon la divinité et consubstantiel aux hommes
selon son humanité
c) tentative de conciliation cyrilliens et chalcédoniens mais échouent en 540 :
séparation des églises cyrilliennes (jacques Baradée) et en 575 : sécession en
Égypte : église copte
d) Sergios (Héraclius) tente un compromis en acceptant la séparation des
natures mais avec une seule volonté unique (monothélisme). Maxime le
confesseur réfute cette approche en avançant aussi deux natures avec deux
volontés distinctes au concile de Constantinople (681).

B. Origénisme : 3 thèmes controversés :


 Interprétation allégorique des Écritures : Origène encourageait les chrétiens à
chercher une compréhension spirituelle des textes sacrés.
 Doctrine de la préexistence des âmes : Origène enseignait que les âmes
humaines existaient avant leur incarnation dans des corps physiques, ce qui
semblait remettre en question la notion de création ex nihilo (création à partir
de rien).
 Universalisme : Une des idées les plus controversées d'Origène était sa
perspective sur le salut universel. Il suggérait que, finalement, toutes les
créatures, y compris Satan lui-même, seraient réconciliées avec Dieu.

D. Evolution littéraire : Œuvres en grec, latin et syriaque


 Théologie, histoire, vie des saints :
 Augustin : cité de Dieu, confessions
 Jérôme de stridon (Vulgate au IVème siècle), Grégoire le grand (604)

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