Evaluation Des-Politiques-Publiques-En-Cote-Divoire
Evaluation Des-Politiques-Publiques-En-Cote-Divoire
Evaluation Des-Politiques-Publiques-En-Cote-Divoire
L’évaluation des
politiques publiques
en Côte d’Ivoire
Christian Gambotti, agrégé de l’université, est le Directeur général de
l’Institut Choiseul. Il dirige les collections « L’Afrique en marche » et
« Planète francophone » aux Éditions Alpharès.
| Christian GAMBOTTI |
l’émergence en 2020, le Président Alassane Ouattara, qui vient d’être
réélu pour un second mandat, conduit une politique fondée sur
l’articulation entre le progrès économique et le progrès démocratique.
Sa légitimité politique lui permet de contenir et de surmonter les
foyers de tension habituels en Afrique et d’accélérer les processus de
démocratisation.
| Christian GAMBOTTI |
à partir des principes suivants : le développement économique et
social en lien avec l’épanouissement de la démocratie politique et
sociale, le respect du droit et des droits humains, la transparence et
l’efficacité de la gestion des affaires, la lutte contre la corruption. Il
ne s’agit pas d’idées nouvelles, la plupart des pays africains disposent
d’institutions qui permettent une approche conceptuelle, mais qui
s’arrêtent à une « bonne gouvernance » de mots. Or, l’évaluation des
politiques publiques doit s’inscrire dans le cadre d’un État repensé,
qui s’appuie sur un socle d’institutions solides. Lors de son discours
historique à Accra (Ghana) en 2009, le Président Barack Obama, pour
sa première visite en Afrique subsaharienne, a formulé ainsi les clefs
du succès pour notre continent : « En ce XXIe siècle, des institutions
capables, fiables et transparentes sont la clé du succès. »
| Christian GAMBOTTI |
Afrique un modèle de développement fondé sur les principes de
« bonne gouvernance ». Le temps des expérimentations politiques,
économiques, sociales et environnementales est révolu. La Côte
d’Ivoire doit montrer que le progrès économique et la démocratie
sont deux processus qui se renforcent mutuellement. À côté de l’esprit
de progrès économique et social, il existe un esprit démocratique.
Ce sont là des pistes de recherche pour une école de pensée, sur
la « bonne gouvernance », qu’il reste à créer, avec, comme ligne
d’horizon, des autorités engagées dans une saine gestion des affaires
publiques, le renforcement de l’État de droit et la participation des
populations à travers une représentation parlementaire et une société
civile organisée et active.
| Christian GAMBOTTI |
L’articulation entre l’économie et la démocratie
La notion de démocratie
Le rôle de l’État
| Christian GAMBOTTI |
à assurer la sécurité des biens et des personnes par l’avènement
d’une justice équitable, transparente et indépendante aux travers de
la Chambre administrative de la Cour Suprême, qui sera remplacée
par le Conseil d’État, des Tribunaux civils et des Tribunaux de
Commerce. Toutes ces juridictions doivent être indépendantes.
L’administration
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2. Niamien N’Goran, Inspecteur général d’État de Côte d’Ivoire, a publié sur cette question
un article intéressant dans le numéro 76 de la revue Géoéconomie : « L’Agenda 2063 et
l’application des principes de bonne gouvernance : le cas de la Côte d’Ivoire ».
les principes et des règles d’une gestion axée sur les résultats et
la transparence. Ainsi elle entend induire une implication forte
des citoyens, soit directement par l’accès à l’information, soit
indirectement à travers leurs représentants. »
Dans un pays comme la Côte d’Ivoire, qui souhaite accéder à
l’émergence en 2020, puis au statut de pays développé, il ne peut y
avoir de contradiction entre la gouvernance, c’est-à-dire la manière
de gouverner, les choix d’une économie plus libérale à travers des
mesures destinées à favoriser l’investissement privé, l’existence d’un
secteur public fort et la manière de rendre la justice. La transition
économique doit nécessairement s’accompagner d’une transition
démocratique, transitions auxquelles participent la gouvernance,
les institutions et la société civile. Toute la difficulté consiste à bâtir
une véritable démocratie politique, économique et sociale. On peut
imaginer que la démocratie ne soit qu’une façade, qui prend la forme
d’exercices électoraux convenus, afin de répondre à la pression 135
internationale ou à la demande des bailleurs de fonds, sans que ne
soient changés véritablement le vieux fonds autoritaire des systèmes
politiques et/ou une gouvernance fondée sur l’appropriation
ethnique du pouvoir. C’est en réalité un véritable nouvel état d’esprit
qu’il faut créer. À côté de la consolidation des institutions, l’État doit
favoriser, en face des pouvoirs publics, l’émergence d’une véritable
société civile organisée. Il ne faut pas oublier qu’à côté de l’État de
droit moderne, qui se constitue d’abord à travers le renouveau du
courant constitutionaliste, qui rompt avec l’ordre politico-juridique
antérieur, doivent exister les conditions sociologiques d’une
transition démocratique, c’est-à-dire la naissance, parmi les
populations longtemps exclues du jeu politique, d’un esprit
démocratique. La difficulté est réelle et les progrès sont parfois
fragiles, comme l’a montré, en Côte d’Ivoire, de décembre 2010 à
avril 2011, la crise de la transition démocratique.
| Christian GAMBOTTI |
Conclusion
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| Christian GAMBOTTI |
Résumé
138 Abstract
After more than a decade of wandering, linked to a serie of crises, the Ivory
Coast has chosen, since april 2011, to make its way to emergence, based on
a true culture of public policies assessment. Historically, the Ivorian State
established institutions which can mesure real effetcs of policies. But those
institutions never really fulfilled their purpose, since there was not any
true political will to apply the principles of « good governance ». According
to President Alassane Ouattara, there is a connection between the « good
governance » and the blossoming of democracy. After ten years of political
and economical improvisation, it is now time for the new Ivorian leaders to
establish their legitimacy definitively, by employing the link between « good
governance » and democracy as the vector of development.