Leçon 4 Sem 1 Hist Économie Coloniale Et Mutations Culturelles Et Sociales
Leçon 4 Sem 1 Hist Économie Coloniale Et Mutations Culturelles Et Sociales
Leçon 4 Sem 1 Hist Économie Coloniale Et Mutations Culturelles Et Sociales
En 1914, les empires coloniaux, sont en place, après élimination des résistances. De vastes
unités ont vu le jour du côté français, AOF en 1895 et AEF en 1910. C’est le temps des
administrateurs, de la gestion des pays conquis. L’exploitation des ressources naturelles (et
des populations) a eu pour effets : la disparition des structures traditionnelles et des
changements profonds opérés dans la vie économique, sociale et culturelle.
La doctrine élaborée par Jules Ferry puis appliquée en 1923 par Albert Sarraut, considérait la
colonie comme un réservoir de richesses, la population comme un capital humain. Le
territoire occupé est présenté comme : « le recours décisif pour relever la France des
misères de la Grande Guerre (première guerre mondiale) ».
La vie économique reposait sur la traite des produits, c’est-à-dire, sur le commerce des
cultures commerciales. Elles sont introduites par la puissance coloniale qui a tenu compte
des aptitudes sur le plan climatique et pédologique pour spécialiser les territoires sur le plan
agricole.
Dans les régions à climat tropical sec, l’arachide se développe et connait beaucoup de succès
surtout au Sénégal et au Soudan (le Mali). Des progrès importants sont relevés dans a
production qui a atteint des niveaux records dépassant 750 000 T en 1930. Son
développement a engendré une première poussée industrielle par l’établissement des
huileries. Le succès de l’arachide est vite concurrencé en Afrique tropicale humide et en
Afrique Equatoriale par le cacao (introduit en 1908 en Côte d’Ivoire) et le café.
Ces nouvelles cultures entraînent des changements importants sur le plan structurel. Le
système passe d’une économie de subsistance à une économie commerciale et monétaire,
d’où des bouleversements opérés dans la société africaine.
- des institutions financières, des banques comme la BOA (Banque Ouest Africaine), la
BCA (Banque Commerciale Africaine),
- de grandes sociétés commerciales exemples de CFAO, la SCOA, Maurel et Prom
- des infrastructures (routes, chemins de fer, ports,…).
En outre, les maisons de commerce citées plus haut ont bénéficié des avantages importants
portés sur des situations de monopole et des attributions de vastes concessions par la
confiscation de vastes domaines jadis occupés par de familles paysannes et leur distribution
à des sociétés ou à des colons blancs qui développent leurs activités sur les meilleures terres,
celles qui sont plus productives car plus fertiles.
Les africains sont délogés de leurs terroirs, des villages de leurs ancêtres et installés sur des
sites impropres à l’agriculture, des terres à faible rendement agricole.
Ces cultures d’exportation sont faites dans un souci spéculatif, sans prendre suffisamment le
soin de protéger les sols. Aussi d’année en année, les rendements baissent, de même que la
production et par voie de conséquence, les revenus monétaires des paysans connaissent la
même tendance.
En plus des exportations des produits de la traite et des ressources minières, les recettes des
colonies provenaient de l’impôt de capitation et des droits de douane. L’impôt était versé
en argent, une façon, pour l’administration coloniale, d’obliger les paysans à vendre les
produits de la récolte.
Un sentiment de malaise était la chose la mieux partagée par les populations en particulier
par les paysans. Il était vécu partout aussi dans toutes les colonies.
Les paysans qui constituaient la couche la plus nombreuse était également la plus
vulnérable. En plus de la perte des terres au profit des compagnies, ils sont exploités par
l’administration et les commerçants.
Cette population devenait de plus en plus pauvre, dépendante et très endettée. L’inflation
était vertigineuse et insupportable à cause d’une hausse des prix des produits importés et
des bas prix proposés à l’achat des récoltes d’arachide, de coton, café… En proie à ces
difficultés, les paysans migrent vers les villes situées sur la côte ; c’est l’exode rural et le
début de l’urbanisation en Afrique.
Le travail obligatoire était imposé aux populations (hommes et femmes), dans les champs du
commandant de cercle, la construction des routes, des ports, des rails. Par l’absence de
matériel, tout était fait à la main.
L’effort de guerre exigé (lors de la 1 ère, de la 2ème guerre mondiale et pendant la crise de
1929) a aggravé les conditions de vie des populations africaines, celles des villes comme des
campagnes, de même que les années de mauvaise récolte et de famine qui pouvaient
entrainée des dizaines de milliers de mort.
Les changements qui sont opérés sur ce plan sont liés à l’introduction du christianisme et
l’école des européens. Les missionnaires ont contribué à la diffusion de la religion chrétienne
dans toutes les régions d’Afrique. Ils ont vécu dans la brousse « dans l’isolement le plus
total » et collecté des biens pour le compte de l’église. Mais aussi, ils ont lutté contre les
traditions africaines, les pratiques animistes considérées comme « diaboliques ». L’animisme
n’étant pas reconnu comme une religion.
Cependant, nombreux parmi eux ont rempli une œuvre fort salutaire au profit des
populations. C’est le cas des frères Ploermel, des sœurs de Saint Joseph de Cluny à Saint-
Louis (au Sénégal). La plupart des dispensaires, écoles sont ouvertes et administrées par
l’église. Ils ont également joué un rôle positif à travers l’instruction qui est devenue par la
suite « une force qui a contribué à la formation d’une élite dirigeante et à la mobilisation des
populations vers l’émancipation ».
L’enseignement laïc était créé en 1854 par le Gouverneur Faidherbe. Puis un arrêté de 1903
distinguait plusieurs types d’école : du village à la région en passant par l’école urbaine qui
était celle des fils de citoyen. Il y avait aussi l’école normale et l’école supérieure de Saint-
Louis qui est devenue par la suite le lycée Faidherbe (1 er lycée de l’AOF). Dans cette liste
d’établissements il y a l’Ecole William Ponty qui formait les instituteurs à Gorée et l’école de
Médecine de Dakar, rattachée plus tard, à l’Université de Dakar.
Conclusion :