Brochure Pancreas 2020
Brochure Pancreas 2020
Brochure Pancreas 2020
DU
PANCRÉAS
COLLECTION COMPRENDRE ET AGIR
La Fondation ARC pour la recherche sur le cancer emploie
ses ressources, issues exclusivement de la générosité du
public, au financement des projets les plus prometteurs.
Parce que la lutte contre la maladie passe aussi par une
meilleure compréhension des différents cancers, des
moyens de prévention, de dépistage et de traitement,
la Fondation ARC édite des publications d’information
médicale et scientifique, accessibles à tous.
1er tirage : mars 2015 - Mise à jour : décembre 2020 - Centr'Imprim. Conception éditoriale & Création graphique
Les cancers du pancréas 3
•
LES CANCERS DU
PANCRÉAS
•
REMERCIEMENTS QU’EST-CE QU’UN CANCER ?
4
Cette brochure
a bénéficié du
QU’EST-CE QU’UN
concours du
Pr Pascal Hammel -
CANCER DU PANCRÉAS ?
Service d’oncologie
8
digestive et
médicale à l’hôpital LES FACTEURS DE RISQUE
Beaujon (Clichy). 11
LES TRAITEMENTS
17
LES CONTACTS
33
S
POUR VOU
• Les cancers de la thyroïde
• Les cancers de la vessie
INFORMER
• Les cancers de l’endomètre
• Les cancers de l’estomac
• Les cancers de l’ovaire
T
UITEMEN
LES GRAT • Les cancers des voies
DISPONIB
aérodigestives supérieures
• Les cancers du cerveau
ARC :
la Fondation
Sur le site de • Les cancers du col de l’utérus
tion-arc.org
www.fonda • Les cancers du foie
• Les cancers du pancréas
Par mail : arc.org • Les cancers du poumon
@fondation-
publications • Les cancers du rein
ivante :
à l’adresse su
Par courrier recherche
• Les cancers du sein
nd a tio n A RC pour la • Les cancers du testicule
Fo
sur le cancer 0003
• Les cancers professionnels
ôquet – BP 9
9 rue Guy M • Les leucémies de l’adulte
JUIF cedex
94803 VILLE • Les leucémies de l’enfant
• Les lymphomes hodgkiniens
• Les lymphomes non hodgkiniens
• Les sarcomes des tissus mous et des viscères
• Les sarcomes osseux
• Les soins palliatifs en cancérologie
• Personnes âgées et cancer
• Tabac et cancer
LES FICHES
• Combattre les métastases
• Participer à un essai clinique en oncologie
• Soigner un cancer par hormonothérapie
• Soigner un cancer par immunothérapie
• Soigner un cancer par radiothérapie
• Soigner un cancer par thérapies ciblées
4 Les cancers du pancréas
•
QU’EST-CE
QU’UN CANCER ?
Première cause de mortalité en France, les cancers se développent
à partir de cellules anormales qui se multiplient de manière
incontrôlée au détriment de l’organisme. La mutation de certains
gènes est à l’origine de leur apparition.
La division cellulaire
•
Chaque individu est constitué de près de 50 000 milliards de cellules orga-
nisées en tissus (tissu conjonctif, tissu épithélial, tissu nerveux, tissu mus-
culaire) qui vont eux-mêmes former des organes (cœur, cerveau, poumon,
peau…).
Chaque jour, au sein de chaque organe, des milliers de cellules vont se mul-
tiplier (par division cellulaire) et d’autres vont mourir. Ce renouvellement
constant permet d’assurer le bon fonctionnement de l’organisme. Il est
contrôlé par des milliers de gènes qui agissent ensemble pour « ordonner »
aux cellules de se multiplier ou de mourir en fonction de la situation.
©sophiejacopin.com
Lorsque les mutations sont trop importantes pour être réparées, la cellule
va s’autodétruire, par apoptose. Mais parfois, ces systèmes de sécurité
fonctionnent mal ou ne fonctionnent plus : la cellule va alors continuer à se
multiplier malgré la présence de mutations non réparées. Si ces dernières
touchent des gènes impliqués dans la régulation de la prolifération cellu-
laire ou de l’apoptose, la cellule peut rapidement se multiplier de manière
incontrôlable, conduisant à la formation d’une tumeur.
©sophiejacopin.com
Les décès par cancer sont surtout dus aux dommages causés par les métas-
tases. C’est pourquoi il est important de diagnostiquer précocement la
maladie, avant sa dissémination dans l’organisme.
@sophiejacopin.com
QU’EST-CE QU’UN
CANCER DU PANCRÉAS ?
La forme de cancers du pancréas la plus fréquente est l’adénocarcinome
canalaire (90 % des cas diagnostiqués). D’autres tumeurs malignes peuvent
également se développer mais elles sont beaucoup plus rares.
L’anatomie du pancréas
•
Le pancréas est un organe plat situé dans l’abdomen, derrière l’estomac.
Il est positionné dans une anse formée par le duodénum (première partie
de l’intestin). Cet organe mesure environ 15 cm de long et comporte trois
parties : la tête, le corps et la queue.
Foie
Estomac
Vésicule biliaire et
canal cholédoque Pancréas
Intestin grêle
Gros intestin
(colon)
©sophiejacopin.com
Foie
Vésicule biliaire et
canal cholédoque Canaux
pancréatiques
Pancréas
L’appareil digestif
Duodénum
avec un focus
(1ère partie de l’intestin)
sur le pancréas
Le pancréas est traversé par une multitude de petits vaisseaux mais aussi
par des vaisseaux de plus gros calibres comme l’artère hépatique et la
veine porte qui irriguent le foie, ou les vaisseaux mésentériques ou splé-
niques qui alimentent l’intestin grêle et la rate. Il est aussi traversé par le
canal cholédoque qui conduit la bile produite par le foie jusque dans l’in-
testin. Ce sont pour ces raisons anatomiques que le pancréas est un organe
délicat à opérer.
Cette brochure est dédiée aux tumeurs du pancréas les plus fréquentes : les
adénocarcinomes. Les autres formes, plus rares, relèvent de traitements
spécifiques qui ne seront pas abordés. Pour vous informer sur ces maladies
rares : www.orpha.net
1. INCa. Estimation nationale de l’incidence et de la mortalité par cancer en France entre 1980 et 2012.
Les cancers du pancréas 11
•
LES FACTEURS
DE RISQUE
Le tabagisme est le principal facteur de risque environnemental de cancer
du pancréas. Par ailleurs, une alimentation riche en graisses et viandes, et
pauvres en fibres, ainsi que la sédentarité pourraient favoriser, à un moindre
degré, la survenue de ces tumeurs.
Facteurs comportementaux
et maladies prédisposantes
•
Peu de facteurs de risque ont clairement été identifiés dans la survenue de
tumeurs pancréatiques : le paramètre le plus important et pour lequel les
preuves sont suffisantes est le tabagisme. En effet, il multiplierait par trois
le risque de cancer pancréatique et serait à l’origine de 30 % des cas dia-
gnostiqués dans le monde2. Le diabète de type 2 multiplierait quant à lui le
risque par deux.3
D'autres comportements augmentent légèrement le risque de développer
un cancer du pancréas : la surconsommation de produits riches en graisses
et/ou en protéines favoriserait le développement de cancer du pancréas
dans la population occidentale, notamment lorsqu’elle est associée à la
sédentarité et à l'obésité.
Enfin, la consommation élevée et régulière d’alcool augmente l’apparition
de tumeurs pancréatiques en favorisant le développement d’une inflam-
mation chronique locale (pancréatite chronique).
2. JR Delperi et coll. Cancers du Pancréas. 2010, Wolters Kluwer France. 3. S. Mizuno et coll. Diabetes is
a useful diagnostic clue to improve the prognosis of pancreatic cancer. Pancreatology. 2013;13:285-9.
Tumeurs bénignes
•
Un petit nombre de tumeurs malignes du pancréas seraient dues à la
transformation de tumeurs bénignes, appelées tumeurs intra-canalaires
papillaires et mucineuses (TIPMP) ou cystadénomes mucineux pour lesquelles
un traitement préventif par ablation chirurgicale de la lésion est parfois
proposé.
Facteurs génétiques
•
Une prédisposition génétique est présente dans environ 5 % des tumeurs
pancréatiques4. Peu de mutations ont été identifiées : celle du gène STK11
(retrouvé chez les personnes atteintes du syndrome de Peutz-Jeghers), de
BRCA2 (dans les formes familiales du cancer du sein et/ou de l’ovaire) ou
du gène CDKN2A (qui prédispose aux mélanomes multiples de la peau). On
estime que 90 % des gènes de prédisposition impliqués dans le développe-
ment de cancers du pancréas sont encore à identifier.
En cas de diabète, l’organisme n’est un diabète. S'il est ancien (>2 ans), il
plus en capacité d’assimiler les peut constituer la cause du cancer.
sucres. Ce dysfonctionnement est En revanche, s'il est découvert de
lié à une anomalie de sécrétion ou façon concomitante au diagnostic
de réponse à l’insuline pancréatique. de la tumeur, il est souvent causé par
Un tiers des patients diagnostiqués le cancer qui secrète des substances
pour un cancer pancréatique ont gênant l’action de l’insuline.
LES SYMPTÔMES
ET LE DIAGNOSTIC
Les principaux symptômes dus au cancer du pancréas sont la jaunisse, les
douleurs abdominales et l’amaigrissement. Ils apparaissent tardivement dans
l’histoire de la maladie, ce qui explique que le diagnostic soit souvent posé à un
stade avancé.
Le premier signe repérable est alors l’état général du patient : une perte d’ap-
pétit et un amaigrissement progressif peuvent finir par alerter. Une jaunisse
(ou ictère) peut aussi apparaître. Elle est due à la compression par la tumeur
du canal cholédoque qui évacue normalement la bile depuis le foie jusqu’à
l’intestin. La bile reflue alors dans la circulation sanguine : elle entraîne un
jaunissement des yeux et de la peau, des urines foncées et des selles décolo-
rées, et parfois des démangeaisons au niveau de la peau. La tumeur peut pro-
voquer des douleurs intenses en regard de l’estomac qui peuvent se propager
aux côtes ou dans le dos vers la colonne vertébrale. Chez certaines personnes,
ces douleurs sont parfois prises au début pour des douleurs rhumatismales.
D’autres symptômes, moins fréquents, peuvent aussi être retrouvés comme
une poussée de pancréatite, une phlébite, des vomissements, une diarrhée
chronique… Il faut savoir que la présence de ces symptômes varie en fonction
de la localisation exacte de la tumeur. Par exemple, lorsque celle-ci se situe
dans le corps ou la queue du pancréas, loin du canal cholédoque, elle n’en-
traîne pas d’ictère.
Le diagnostic
•
L’IMAGERIE MÉDICALE
Les signes cliniques constituent le premier indice permettant au médecin
de suspecter un cancer du pancréas. Après avoir réalisé un examen
clinique, une échographie abdominale est prescrite. Cet examen indolore
consiste à observer le pancréas – son aspect et les éventuelles anomalies
– grâce à une sonde à ultrasons. Dans le cas où une tumeur est détectée,
ou si les images obtenues ne sont pas suffisantes, un scanner est prescrit.
LE BILAN D’EXTENSION
Dans le cas où les images du scanner laissent fortement suspecter la pré-
sence d’un cancer, plusieurs examens complémentaires sont prescrits. Une
imagerie par résonance magnétique apporte par exemple des informa-
tions précieuses pour notamment détecter une atteinte au foie. L’ensemble
des données collectées permettent ainsi à l’équipe médicale de déterminer
si la maladie est précoce, avancée ou si elle s’est déjà disséminée à d’autres
organes (métastases) ; ces informations sont indispensables pour que les
médecins établissent le traitement le plus approprié au patient.
L’écho-endoscopie combine l’échographie et l’endoscopie. Elle est réalisée
sous anesthésie générale à l’aide d’un endoscope (fibre optique souple) et
d’une sonde d’échographie, introduits par la bouche jusque dans le duodé-
num. Une fois en place à proximité du pancréas, l’examen échographique
commence. Il permet d’examiner le pancréas, de repérer et d’analyser les
anomalies présentes au niveau de l’organe et de réaliser dans le même
temps une biopsie : à l’aide d’une aiguille fine, le médecin prélève des
échantillons de la tumeur pour les soumettre à une analyse microscopique
qui permettra de confirmer le diagnostic et de caractériser la nature des
cellules qui la composent.
En pratique, la biopsie n’est pas réalisée lorsqu’il existe une forte probabi-
lité que la tumeur soit cancéreuse et qu’elle apparaît opérable : dans ce cas,
la tumeur est d’emblée retirée puis analysée.
La réalisation de la biopsie est réservée à deux cas de figures : lorsque la
tumeur apparaît inopérable à l’imagerie, du fait de sa taille ou de sa loca-
lisation, elle seule permet d’affirmer le diagnostic et d’orienter au mieux le
choix du traitement. Si la tumeur est un peu trop grosse pour envisager une
opération d’emblée et qu’on décide d’effectuer un traitement « prépara-
toire » (appelé néoadjuvant), la réalisation d’une biopsie est indispensable
pour être sûr du diagnostic et choisir le traitement le plus adapté.
Une analyse biologique complète le bilan d’extension afin de mieux évaluer
l’état général du patient.
LES
TRAITEMENTS
La chirurgie est le seul traitement potentiellement curatif du cancer mais elle
n’est envisageable que lorsque la maladie a été diagnostiquée à un stade de
développement précoce. Dans tous les autres cas, la chimiothérapie, seule ou
en association à la radiothérapie, est préconisée.
Le traitement du cancer doit toujours être adapté au patient selon son âge, ses
antécédents médicaux et chirurgicaux, son état de santé global, ainsi qu’au
profil de la tumeur : localisation, taille… Pour proposer au patient la prise en
charge la plus pertinente possible, une réunion de concertation pluridiscipli-
naire (RCP) rassemblant des médecins de spécialités différentes est organisée :
chirurgien, oncologue médical (cancérologue), gastroentérologue, radiologue…
Ensemble, ils discutent des options possibles et établissent un plan de traite-
ment, qui est ensuite expliqué et discuté avec le patient lors d’une consultation
spécifique avec le médecin responsable de la prise en charge. À l’issue de ce
rendez-vous, un programme personnalisé de soins (PPS) résumant la nature
et les modalités des traitements prévus est remis au patient
La chirurgie
•
La chirurgie est le traitement de référence qui consiste à retirer la tumeur.
L’opération chirurgicale n’est envisagée que si la taille, la localisation et l’état
général du patient le permettent. C’est le cas dans 10 à 20 % des cancers du
pancréas exocrines 5.
L’équipe médicale s’appuie sur plusieurs données pour évaluer si le cancer est
opérable :
DÉROULEMENT DE LA CHIRURGIE
La chirurgie est réalisée sous anesthésie générale. Une incision abdominale
classique (laparotomie) ou une incision minime de quelques centimètres per-
mettant d’introduire des instruments chirurgicaux miniaturisés (cœlioscopie)
C’est au cours de la
réunion de concertation
pluridisciplinaire
que le choix du
traitement est fait.
© Raguet H. / BSIP
Les cancers du pancréas 19
•
Quel que soit le type d’opération envisagée, le chirurgien retire toujours les
ganglions lymphatiques qui drainent la zone du pancréas opérée. Cette ablation
permet de déterminer un stade plus précis de la maladie.
Une perfusion est mise en place dans une veine du bras. Elle permet de nour-
rir le malade en attendant que le système digestif retrouve sa fonctionnalité.
C’est seulement après quelques jours et lorsque le transit fonctionne à nouveau
(gaz) que le patient reprend progressivement une alimentation normale. Les
premières selles peuvent être diarrhéiques et contenir des traces de sang liées
à l’opération.
APRÈS LA CHIRURGIE
La chirurgie n’empêche pas le risque de rechute de cancer. Pour limiter ce risque,
un traitement post-chirurgical, dit adjuvant, est prescrits. Il vise à détruire les
cellules cancéreuses encore présentes localement ou qui se seraient dissémi-
nées ailleurs dans l’organisme, sans pour autant être visibles à l’imagerie ou
pendant l’intervention.
Après avoir analysé par microscope les tissus retirés, l’équipe médicale choisit et
propose le type de traitement adjuvant :
• si les bords des tissus ne sont constitués que de cellules saines, toutes les
cellules tumorales ont a priori été retirées du pancréas. Un traitement par
chimiothérapie est alors commencé : il permet d’éliminer les cellules cancé-
reuses qui auraient cependant pu migrer dans l’organisme avant l’opération.
• Si les bords des tissus comportent des cellules cancéreuses, la probabilité est
forte que certaines d’entre elles soient restées en place localement, notam-
ment au sein du pancréas. Dans ce cas, une radiothérapie est parfois envisa-
gée à l’issue d’une phase de chimiothérapie.
Pose d’endoprothèses Lorsque la
chirurgie n’est
•
pas envisageable,
Lorsque l’opération n’est pas envisageable, d’autres
la pose d’endoprothèse
interventions permettent de réduire les symptômes
peut permettre
de la maladie (ictère, vomissements…). Par exemple, d’atténuer
lorsque le canal biliaire et/ou le duodénum sont bou- les symptômes de
chés à cause de la pression créée par le volume de la maladie.
la tumeur adjacente, le gastroentérologue pose des
endoprothèses, ou stents, dans les canaux obstrués.
DÉROULEMENT DE L’INTERVENTION
L’intervention se déroule par endoscopie sous anesthésie générale : cette tech-
nique consiste à introduire un endoscope par la bouche jusqu’au voisinage du
pancréas. Un gastroentérologue spécialisé guide et suit son geste grâce à une
caméra située à l’extrémité de l’endoscope et dont les images sont directement
visibles sur un écran de contrôle.
Il repère le canal biliaire et/ou la zone du duodénum bouchés. Une fois atteints,
il pose une endoprothèse biliaire ou duodénale. Il s’agit d’un dispositif creux,
métallique ou plastique qui permet de maintenir l’ouverture du canal ou du
duodénum, tel qu’on en utilise dans certains cas en cardiologie lorsque les
artères coronaires sont bouchées.
Pour traiter un
cancer du pancréas,
une chimiothérapie
est quasiment
© Imane / BSIP
systématique,
qu’il y ait eu
une chirurgie ou pas.
La radiothérapie
est souvent
prescrite
en association à
une chimiothérapie.
© Burger / Phanie
Les cancers du pancréas 23
•
La chimiothérapie
•
La chimiothérapie utilise des médicaments qui détruisent les cellules qui ont
la particularité de se diviser rapidement. Ils ciblent donc en priorité les cellules
tumorales qui prolifèrent plus vite que les cellules normales. Les chimiothéra-
pies sont administrées selon des protocoles comportant un ou plusieurs trai-
tements oraux ou injectables. Dans le cancer du pancréas la chimiothérapie
est quasiment systématique que le retrait de la tumeur ait pu avoir lieu ou non.
Elle peut être proposée seule ou en association avec la radiothérapie.
En règle générale, elle est administrée dès que la tumeur n’est pas opérable.
Le protocole utilisé est décidé en fonction du patient et des caractéristiques
de la tumeur. Dans ce cas, la chimiothérapie peut permettre de contrôler
la tumeur, d’atténuer les symptômes, voire d’augmenter l’espérance de vie.
Dans certains cas, la réponse est telle qu’une opération peut secondairement
être envisagée. On qualifie alors la chimiothérapie de « préopératoire » ou
« néoadjuvante ».
Lorsque la tumeur est opérable en première intention, une chimiothérapie suit
l’opération ; elle est dite « adjuvante ». Elle est prescrite sur six mois et vise à
éliminer les cellules cancéreuses qui auraient pu échapper à l’opération.
La radiothérapie
•
La radiothérapie consiste à irradier la tumeur avec des rayons de haute énergie. Elle
demande une étape préalable de ciblage afin de concentrer le rayonnement sur la
tumeur tout en limitant au maximum leur impact sur les tissus sains environnants.
Les cancers du pancréas 25
•
VIVRE AVEC ET
APRÈS LA MALADIE
L’annonce d’un cancer constitue souvent un traumatisme pour le patient
et pour ses proches. La parole et le dialogue contribuent à l’acceptation de
la maladie. Cet état d’esprit peut renforcer l’efficacité des traitements. Il lui
permettra aussi d’être plus impliqué et efficace dans l’apprentissage des
nouvelles habitudes consécutives aux traitements.
Pendant la maladie
•
Après le diagnostic d’un cancer, les patients peuvent ressentir différentes émo-
tions, parfois contradictoires. Ils peuvent éprouver des sentiments allant de
l’optimisme au désespoir, du courage à l’anxiété selon les moments. Les proches
peuvent eux aussi être significativement affectés.
Toutes ces réactions sont parfaitement normales chez des personnes confron-
tées à un bouleversement de leur vie. En général, les patients réagissent mieux
face au choc émotionnel s’ils peuvent en parler ouvertement avec leur famille
ou des amis. Le soutien des proches, l’écoute et l’empathie du personnel soi-
gnant facilitent l’acceptation de la maladie et, à terme, l’efficacité des trai-
tements. Par ailleurs, le patient peut recourir à une écoute ou une aide psy-
chologique : au sein des services médicaux, un spécialiste, psychologue ou
psycho-oncologue est généralement disponible pour écouter et échanger.
Dans le cas contraire, il ne faut pas hésiter à demander une telle orientation
à son médecin. Enfin, les associations de patients sont très actives dans ce
domaine. Elles proposent des informations sur la maladie, les traitements, les
droits des patients. Elles organisent aussi des permanences téléphoniques et
des groupes d’échange permettant aux patients ou aux proches de dialoguer
avec des personnes touchées directement ou indirectement par le cancer.
Les cancers du pancréas 27
•
Petit à petit, le patient peut réussir à s’investir dans sa prise en charge en posant
des questions sur sa maladie et son traitement. Il peut être utile de consigner
par écrit les questions à poser au médecin au moment où elles viennent à l’es-
prit. La prise de notes lors de la visite médicale peut aider à se remémorer un
sujet particulier de la discussion. Il ne faut pas hésiter à demander au médecin
d’expliquer tous les points qui ne paraissent pas suffisamment clairs.
Les patients peuvent avoir beaucoup de questions médicales importantes à
poser ; le médecin est la personne la mieux placée pour y répondre. Des ques-
tions sur l’avenir, outre les interrogations concernant les examens, le traite-
ment, le séjour à l’hôpital, les frais médicaux, se posent souvent. Les membres
de l’équipe soignante peuvent lui apporter des renseignements précieux. Le
service social de l’hôpital ou de la clinique peut aussi orienter le malade ou ses
proches pour tous les aspects pratiques gravitant autour de la maladie : sou-
tien psychologique, aides financières, transport, soins à domicile, associations
de patients.
Après la chirurgie
•
L’ablation chirurgicale de la tumeur peut engendrer des manifestations cli-
niques durables, comme les troubles digestifs et métaboliques. En effet, la par-
tie de pancréas qui a pu être laissée en place est parfois insuffisante pour rem-
plir ses fonctions habituelles :
• lorsque la sécrétion résiduelle des enzymes et des sucs nécessaires à la
digestion est insuffisante, cela entraîne des troubles digestifs avec des
selles grasses. Pour éviter ce phénomène, des médicaments appelés extraits
pancréatiques sont prescrits au patient au long cours pour combler le déficit :
ils contiennent les enzymes normalement produites par le pancréas.
• Lorsque la sécrétion d’insuline par le pancréas est insuffisante, le patient
souffre alors d’un diabète dit insulino-dépendant : il ne peut plus réguler le
taux de sucre dans son sang. Il est donc traité quotidiennement par insuline
pour réguler son taux de glycémie.
Certaines conséquences de la chirurgie sont liées aux opérations subies par les
organes voisins du pancréas :
• lorsque l’estomac et le duodénum ont dû être opérés, le transit du malade
peut aussi être modifié : la digestion est plus difficile et demande à faire des
repas moins copieux et mieux répartis sur la journée ;
• lorsque la rate a aussi été retirée, il existe un risque d’infection pulmonaire
accru car la rate a un rôle important dans les défenses immunitaires. Après
une telle opération, une triple vaccination contre le pneumocoque, l’haemo-
philus et le méningocoque C est donc recommandée, ainsi que la prise d’un
antibiotique (Oracilline) pendant deux ans.
LES ESPOIRS
DE LA RECHERCHE
Afin d’améliorer le pronostic des cancers du pancréas, la recherche travaille
au développement d’outils de diagnostic plus précis et de protocoles
thérapeutiques plus efficaces.
À plus court terme, des travaux sont menés pour développer un protocole
de surveillance par imagerie qui permettrait de détecter le plus précoce-
ment possible des lésions chez des personnes appartenant à des familles à
risque de cancer du pancréas (voir « Les facteurs de risque », page 11).
À travers la conduite
d’essais cliniques,
© Amélie Benoist / BSIP
Aucune thérapie ciblée n’a encore donné de bons résultats sur les cancers du
pancréas. En effet, les cellules pancréatiques tumorales ne présentent pas un ou
deux mécanismes biologiques prédominants, comme dans d’autres tumeurs, mais
de nombreux : bloquer l’un de ces processus ne suffirait donc pas à enrayer effi-
cacement le fonctionnement anormal de ces cellules. Cependant, les recherches
continuent et de nouvelles molécules comme le nab-paclitaxel apparaissent
aujourd’hui intéressantes.
Ce constat n’est pas forcément le même pour tous les malades. En effet ceux qui
ont des prédispositions génétiques au cancer du pancréas (voir « Les facteurs de
risque », page 11) semblent mieux répondre à certains traitements que les autres :
les sels de platine seraient ainsi plus efficaces chez les personnes ayant une ano-
malie du gène BRCA2.
Les chercheurs continuent donc à explorer le profil génétique et moléculaire des
cancers du pancréas pour trouver de nouvelles perspectives thérapeutiques.
LES
CONTACTS
L’Institut national du cancer (INCa)
consacre un dossier sur les cancers du pancréas
www.e-cancer.fr
et propose un service d’informations et d’écoute
au 0 805 123 124 (service et appel gratuits du lundi au vendredi, de 9h à 19h et le samedi de 9h à 14h)
Arcagy
propose un dossier sur les cancers du pancréas.
www.arcagy.org/infocancer
Unicancer
réunit les 20 centres de lutte contre le cancer dont les objectifs
sont le soin, la recherche et l’enseignement.
www.unicancer.fr
VAINCRE
LE CANCER
GRÂCE À
LA RECHERCHE
DE LA FONDATION ARC
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CYAN
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GENT
A 90
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AITES UN DON PAR CHÈQUE OU SUR NOTRE SITE SÉCURISÉ :
www.fondation-arc.org
O RGANISEZ UNE COLLECTE
POUR TOUTE AUTRE INITIATIVE, CONTACTEZ-NOUS AU :
01 45 59 59 09 OU [email protected]
INFORMEZ-VOUS SUR LES LEGS, DONATIONS ET ASSURANCES-VIE AU :
01 45 59 59 62
Reconnue d’utilité publique, la Fondation ARC est 100 % dédiée à la
recherche sur le cancer. Grâce à la générosité de ses donateurs et
testateurs, elle alloue chaque année plus de 25 millions d’euros à des
projets de recherche porteurs d’espoir pour les malades.
Son objectif : contribuer à guérir 2 cancers sur 3 en 2025.
La Fondation ARC a pour mission de lutter contre le cancer par la recherche. Forte d’une
expertise nationale et internationale de très haut niveau, elle met en œuvre une action
scientifique déterminée autour de trois axes stratégiques répondant aux besoins et enjeux
actuels de la recherche en cancérologie :
• Accroître les connaissances sur tous les cancers et dans tous les domaines
scientifiques et médicaux : génétique, immunologie, biologie et métabolisme
cellulaire, pharmacologie, etc. Le soutien à cette recherche fondamentale est
essentiel pour progresser face à la complexité de la maladie.
• Développer de nouvelles solutions thérapeutiques pour les patients en favorisant le
déploiement de la recherche clinique et translationnelle et en permettant l’accès de
tous, enfants et adultes aux innovations.
• Renforcer la recherche française en cancérologie c’est-à-dire mettre à la disposition
des chercheurs et des médecins, les conditions adéquates pour mener à bien leur
projet de recherche et leur garantir une formation d’excellence.
La Fondation ARC entend notamment accélérer en priorité la recherche dans les domaines
suivants : le développement de thérapies innovantes en médecine de précision (thérapies
ciblées, immunothérapies, chirurgie mini-invasive…) ; la prise en charge des enfants
et adolescents atteints de cancer ; le partage des savoirs et des données au sein de la
communauté scientifique.
Son action est menée en toute indépendance et couvre l’ensemble du territoire national :
guidée par l’intérêt général et l’excellence scientifique, elle identifie, sélectionne, finance et
accompagne des programmes de recherche prometteurs. Catalyseur de la recherche, elle
fédère les acteurs de la lutte contre le cancer en France et à l’international et mobilise toutes
les compétences requises pour faire émerger de nouveaux concepts et obtenir des succès
rapides.
La Fondation ARC a également pour volonté de partager avec le plus grand nombre les
avancées de la recherche et de les transformer en connaissances utiles. Son action apporte à
chacun les moyens de mieux prévenir, de mieux prendre en charge et de mieux comprendre
la maladie.
La Fondation ARC est exclusivement financée par la générosité du public. Seul le soutien
de ses donateurs et testateurs lui permet de mener son action en faveur de la recherche.
Elle est agréée par l’organisme de contrôle le « Don en confiance » depuis 1999.
Le
e
lexiqu
Bénigne
Non cancéreuse.
Canal cholédoque
Conduit qui véhicule la bile produite par
le foie jusque dans l’intestin grêle.
Duodénum
Portion de l’intestin grêle qui suit l’estomac.
Endocrine (cellule)
Cellule qui a la capacité de fabriquer des hormones
qui sont ensuite déversées dans le sang.
Endoprothèse (stent)
Dispositif médical qui permet de maintenir
ouvert une cavité de l’organisme.
Endoscope
Instrument constitué d’un tube optique et d’une
caméra couplés à un système d’éclairage.
Endoscopie
Méthode d’exploration médicale permettant
de visualiser des cavités non accessibles à l’œil
(estomac, intestin, bronches, vessie…).
Exocrine (cellule)
Cellule qui fabrique des substances destinées à
d’autres organes sans migrer par le sang.
Ganglions lymphatiques
Petits organes répartis dans l’organisme, reliés entre eux
par des vaisseaux lymphatiques et dont la fonction est de
produire et drainer les éléments du système immunitaire.
Glycémie
Taux de sucre dans le sang.
Insuline
Hormone favorisant la diminution du
taux de sucre dans le sang.
Maligne
Cancéreuse.
Métastase
Tumeur secondaire qui s’est développée à partir
de cellules d’un premier cancer qui ont migré à
distance à travers la circulation sanguine.
Pancréatite
Inflammation du pancréas.
Stent (endoprothèse)
Dispositif médical qui permet de maintenir
ouvert une cavité de l’organisme.