0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
28 vues105 pages

Document Glabal Génétique Du Dev Babs Design

Télécharger au format doc, pdf ou txt
Télécharger au format doc, pdf ou txt
Télécharger au format doc, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1/ 105

Génétique du développement embryonnaire

Introduction et Concepts de Base


La génétique du développement a pour but d’identifier les gènes impliqués dans la formation
d’un nouvel organisme et d’expliciter les mécanismes de régulation de l’expression génique
rendant compte de l’émergence des différentes cellules et conduisant à l’élaboration des
différents organes à partir de la cellule œuf initiale. Le fait que les représentants d’une espèce
présente au fil des générations un plan d’organisation identique démontre que la mise en place de
ce plan est régie par des mécanismes communs de transmission de l’information génétique.

La formation et le développement d’un organisme multicellulaire à partir d’un œuf fertile est une
« victoire de l’évolution ». Durant l’embryogénèse, la cellule œuf initiale opère des séries de
divisions pour produire des millions de cellules formant des structures aussi complexes que variées :
l’œil, le cœur, le cerveau etc. .

La première tache de l’embryon est de mettre « en route le plan d’ensemble du corps animal », et
les groupes d’animaux ont chacun un plan d’organisation, et de mise en place des différents
organes ou tissus.

La question majeure est, comment s’opère ces processus de mise en place d’organes et de tissus
aussi variés et spécialisés ?
Comment s’effectue le contrôle les cellules individuelles . jusqu’à la mise en place de patterns
aussi organisés comme le cerveau ou les poumons?
Comment les « clefs » du développement sont « conservées » dans la cellule œuf au cours de
l’évolution .et en particulier dans le matériel génétique : l’ADN. ?

La réponse à toutes ces interrogations est purement génétique, car il est connu, à nos jours qu’une
centaine de gènes est impliqué dans les processus de développement.

Au cours du XXe siècle, plusieurs modèles ont été décryptés pour comprendre les
déterminismes du développement. On peut en citer quelques uns chez les vertébrés comme le
modèle Xenopus, les oiseaux, les poissons et des modèles mammifères comme la souris. Il existe
aussi des modèles invertébrés qui sont les plus utilisés en biologie du développement : le nématode
Caenorhabditis elegans, et la drosophile Drosophila melanogaster.

PS : Voir le Chapitre des modèles expérimentaux.

Suite à l’observation de mod èles de laboratoire, comme la drosophile pour les animaux ou
Arabidopsis pour les plantes, et l’étude de mutations spontanées ou induites, l’idée s’est
imposée que des gènes particuliers, dits de gènes de développement étaient impliqués dans la
mise en place de différents axes embryonnaires et la différenciation de différentes parties des
organismes étudiés. De nombreux gènes de développement ont été identifiés grâce aux mutations
spontanées, qui annulent leurs fonctions et produisent des phénotypes anormaux. Ces mutations sont
généralement dominant/ semi-dominant/ou récessif, produisant des phénotypes distincts.

Figure 1 : Modèles et Types de Mutations (Drosophile et Souris) : Mutations White et Mutations


Brachyury.

Figure 2 : Modèles Souris: Mutations Brachyury

Les mutations dominant & semi-dominant sont celles qui produisent des phénotypes distinctifs
quand elles sont présentes en simple copie allelique : elles exercent un effet sur le phénotype à
l’état hétérozygote. La mutation Brachyury est un exemple classique de semi-dominant et a été
identifie du fait que les souris porteuses de la mutation ont une queue courte (symbolisé par T). Si la
mutation est présente à l’état homozogyte, elle produit un effet et les embryons meurent
précocement. Le gène Brachyury est indispensable au développement.

Parmi ces gènes de développement, on peut aussi distinguer des gènes codant des facteurs de
transcription et qui régulent l’expression d’autres gènes directement impliqués dans le
développement. Des gènes codant des protéines de signalisation cellulaire qui conduisent à la
spécification des organes. L’activité de ces gènes assure la mise en place de connexion et réseaux
cellulaires, des interactions entre protéines et gènes, entre protéines et protéines, qui confèrent aux
cellules des propriétés uniques.

On peut classer aussi les gènes du développement selon leur origine : gènes à effet maternel, gènes
zygotiques, etc

On a une forme d’unicité des facteurs génétiques de


régulation du développement chez les métazoaires

Par exemple, les gènes homéotiques de type HOX homologues ont été identifiés chez de nombreux
groupes phylogénétiquement très distants comme les insectes et les mammifères ou encore chez les
annélides ou les échinodermes.
L’étude de mutations homéotiques intervenant à un stade précoce du développement
des métazoaires peut apporter des éléments de compréhension quant à la diversité
des plans d’organisation, caractérisés par des innovations morphologiques.

Environ 200 types cellulaires composent l’être humain, chacune dérivée d’une seule cellule
unique, et qui expriment de façon différenciée une série de gènes durant leur différenciation et
leur développement. Donc des cellules « génétiquement identiques », dérivent d’autres
cellules en exprimant certains nombres de gènes. Par exemple les cellules musculaires en
développement expriment des formes spécialisées d’actine, de myosine et de tropomyosines qui
sont absents d’autres organes comme le foie ou le rein.

Les invertébrés modèles comme la drosophile (Diptères) et Caenorhabditis elegans


(Nématodes), contiennent environ 15000 à 20000 gènes. Des approches technologiques, comme les
approches Whole-genome ou Microarray permettent de mettre en exergue les gènes exprimés, de
façon simultanée dans un tissu donné. Par exemple approximativement seul 7% a 8% des gènes
de C. elegans s’expriment dans les muscles.

Fig3 : Analyse Microarray comparant l’expression des tissus musculaires et neuronaux chez
Caenorhabditis elegans. : Extraction ARNm de tissus musculaires (rouge) et ARNm de tissus
neuronaux. En vert, expression du transcrit dans les deux tissus.
Différents types cellulaires : cellules neuronales ou cellules musculaires peuvent ou ne pas
exprimer les mêmes gènes. Et une cellule spécifiée est généralement la traduction ou la «
signature » d’une centaine de gènes. Généralement environ 50% des gènes exprimés dans une
cellule spécifiée (cellule musculaire) sont aussi exprimés dans un autre type cellulaire (cellule
neuronale).

Comment les cellules de fonctionnalité différente sont dérivées d’une même cellule œuf ?
Comment se met en place la programmation génétique ?

La plupart des mécanismes de différenciation ou de polarisation sont initiés par « de petites


quantités de transcrits de gènes », et pour certains modèles procaryotes et eucaryotes ces
mécanismes de base sont compris et décrits. Nous essayerons, dans ce chapitre de Génétique du
développement animal de répondre à différentes questions :

1 / Comment les cellules communiquent entre elles, pendant le développement, pour assurer la
transcription d’une série de gènes nécessaires à leur propre développement. ?

2/ Comment toutes ces stratégies sont combinées avec La machinerie de régulation


transcriptionnelle pour contrôler le développement ? Chez la drosophile par exemple.

3 / Enfin Comment s’effectue le lien régulation génique/ Diversité morpho-anatomique chez les
animaux, et au cours de l’évolution : dans ce cas une classe importante de gènes « contrôleur » :
les gènes homéotiques seront étudier.
1/ Comment les cellules communiquent, entre-elles, pendant le développement pour assurer la
transcription d’une série de gènes nécessaire à leur propre développement, et leur propre
différenciation ?

Trois stratégies utilisées par les cellules pour exprimer des gènes spécifiques au cours de leur
développement.

Il est connu que le contrôle de l’expression génique d’une cellule peut être effectué par des signaux
externes (environnement cellulaire). On connait deux exemples intéressant :

- le sucre lactose active le lac operon. Chez E. coli.

- L’infection virale active l’expression des β Interféron (βIFN) chez les mammifères.

Des stratégies sont utilisées par des cellules « génétiquement identiques » pour exprimer des séries
distinctes de gènes pour se différencier en différentes catégories cellulaires. Les stratégies les plus
connues sont :

1. Relocalisation des transcrits mRNA.


2. Contact Cellule-Cellule.
3. Signalisation, Gradient de diffusion des molécules de signalisation.

Fig 4: Les trois stratégies pour l’initiation de la différentiation durant le développement. A/


Pour certains ARNs maternels se relocalisent après fertilisation. Dans cet exemple certains ARNm se
relocalisent au pole Végétatif après fertilisation. B/ La cellule A doit être en contact avec la cellule B
pour stimuler les récepteurs présents sur la cellule B. C/ Une série de molécules signales sont sécrétés
par la cellule O pour favoriser diffuser le long de la matrice extracellulaire.

Localisation et Redistribution des transcrits mRNA : La localisation spécifique de certains transcrits


mRNAs est liée à une polarisation intrinsèque du cytosquelette. La distribution asymétrique des
transcrits est assurée par une asymétrie intrinsèque des éléments du cytosquelette :

Une des stratégies pour établir une différence entre deux cellules « génétiquement identiques » est de
redistribuer de façon asymétrique les molécules cytoplasmiques aux cellules filles au cours de la
division cellulaire.

Les cellules filles vont donc hériter de façon différente des quantités de transcrits mRNA qui codent,
soit des protéines à domaine, ou des molécules utiles pour la communication cellulaire. Mais la plupart
des transcrits code pour des activateurs ou répresseurs transcriptionnels. La localisation des transcrits
mRNA et molécules héritées peuvent aussi être différente entre deux cellules filles. Ce qui permet
d’entamer le processus de différenciation.

En dépit de la diversité des fonctions et des protéines produites, il existe un mécanisme commun de
localisation ou de relocalisation des transcrits mRNA: typiquement ces transcrits hérités sont
transportés par les éléments du cytosquelette : filaments d’actine et de microtubules.

Les filaments d’actine et de microtubules se développent et se polymériste par leur extrémité +. Une
molécule mRNA peut être transportée d’une extrémité à l’autre du microtubule, et au niveau
cellulaire grâce à une protéine « adaptatrice » qui se lie sur une séquence spécifique 3’ UTR du
mRNA. La protéine adaptatrice contient deux domaines : un domaine qui reconnait le 3’UTR du
transcrit messager et l’autre domaine qui s’associe de façon spécifique aux composant du
cytosquelette comme la myosine. En fonction de la protéine adaptatrice en jeu, le complexe mRNA-
Adaptateur peut être mobile le long des filaments actine ou directement suivre la croissance,
l’extrémité + des microtubules.
Figure 5 : Une protéine adaptatrice reconnait des séquences spécifiques de la région 3’UTR des
mRNA. L’adaptateur se lie a la Myosin qui se déplace le long de l’actine. Ce déplacement est
polarisé vers le pole +, sens de la polymérisation des filaments actines.
Les Contacts Cellule-Cellule et la sécrétion de molécules de signalisation cellulaire : Modifications
du contexte d’expression génique des cellules voisines.

Une cellule donnée peut influencer l’expression génique de cellules voisines. Généralement les
protéines synthétisées par une cellule sont déposées sur la membrane plasmique ou la matrice
extracellulaire des cellules voisines. Les signaux d’interactions sont généralement reconnus par des
récepteurs spécifiques au niveau des cellules réceptrices. Quand les récepteurs se lient aux molécules
signales, on a tout un cascade de signalisation intracellulaire qui provoque un changement
d’expression de gènes. Cette communication des récepteurs de surface aux noyaux cellulaires
implique des voies de transduction de signaux.

- La liaison ligand-récepteur peut induire une cascade de réaction enzymatique qui modifie les
protéines régulatrices présentent dans le noyau.

- Dans d’autres cas, le récepteur activé entraine une libération de protéines à domaines qui vont rester
dans le cytoplasme ou être exporter dans le noyau cellulaire. Ces dernières vont reconnaitre des
séquences spécifiques de l’ADN, et vont soit réprimer ou permettre l’expression de gènes.

- La fixation d’un ligand peut aussi engendrer un clivage protéolytique du récepteur. Après ce
clivage, le domaine intra-cytoplasmique du récepteur est exporté dans le noyau. Ainsi il peut agir
directement ou être associé à des protéines de régulation de la transcription. Il existe des situations ou
la protéine transportée transforme un répresseur en activateur transcriptionnel.
Figure 6 : Différents mécanismes de transduction de signal. Un ligand se fixe au récepteur
cellulaire. a/ Les récepteurs activés induisent des kinases latentes qui vont phosphoryler des protéines
intranucléaires. b/ Les récepteurs actives induisent des protéines cytoplasmiques qui pourront ainsi
entrer dans le noyau. c/ Le récepteur cellulaire peut être clivé par une protéase spécifique.
Les gradients de distribution et de localisation des molécules de signalisation peuvent instruire la
cellule à suivre une voie de différenciation et de développement.

Le devenir d’une cellule est fonction de sa position, de son environnement au cours l’embryogenèse
et de l’organogénèse. Par exemple chez la drosophile, les cellules localisées dans la région frontale de
l’embryon (c’est-à-dire dans la région antérieure) formeront une portion de la tête de l’insecte :

Antenne et cerveau, mais ne donneront pas les structures des régions postérieures comme l’Abdomen
et les organes génitaux. De même les cellules localisées en région dorsale de la grenouille peuvent
former la colonne vertébrale mais jamais les tissus ventraux. Ces exemples illustrent bien que le
devenir d’une cellule est contraint par son environnement, sa localisation. C’est le concept «
d’information-de-position » ou « information localisée »

Le mécanisme le plus commun pour établir ce phénomène implique une des stratégies mentionnées
précédemment : la synthèse, la distribution et l’utilisation de molécules de signalisation.
Généralement un petit groupe de cellules initialise et synthétise des molécules de signalisation qui sont
ensuite distribués selon un gradient extracellulaire.

Les cellules proches reçoivent les quantités les plus élevées de protéines et se développent selon un
type cellulaire particulier. Les cellules les plus éloignées de la source de synthèse reçoivent moins de
protéines et suivent différentes voies de développement: Les molécules de signalisation qui contrôlent
cette « information-position » sont connues sous le nom de morphogènes.
Figure 7 : Un cluster de cellules produit des molécules de signalisation ou morphogènes qui vont
diffuser le long de la matrice extracellulaire. a/cellules 1, 2, 3 reçoivent progressivement
respectivement des quantités décroissantes de morphogènes. b/ Les cellules contiennent des nombres
de récepteurs activés différents. c/ les cellules contiennent des niveau de protéines régulatrices
différentes d/Les différents niveaux de facteurs de régulation détermine le nombre de gènes activés.
Donc les cellules qui sont localisées près de la source de morphogènes reçoivent des grandes quantités
de molécules de signalisations et montrent des pics d’activation de leurs récepteurs. Par contre les
cellules localisées plus loin reçoivent des quantités faibles de morphogènes, et une seule partie des
récepteurs est activée. Par exemple considérant une série de trois cellules adjacentes (voir figure),
1000 récepteurs peuvent être activés pour les premières cellules, puis 500 récepteurs et 200 pour les
cellules les plus éloignées du site morphogène. Ces différents niveaux d’activation sont responsables
de la différence d’expression génique. La fixation des molécules de signalisation sur leurs récepteurs
entraine une augmentation de la concentration de régulateurs transcriptionnels, dans leur forme active,
dans le noyau de la cellule. Chaque récepteur contrôle de façon spécifique un mécanisme de régulation
transcriptionnelle, ce qui permet d’influer sur la transcription de certains gènes.

Le nombre de récepteurs activés par la liaison d’un morphogène détermine le nombre de protéines qui
vont être importé au niveau du noyau cellulaire. Ainsi les cellules proches des sources morphogènes
vont recevoir plus de molécules activatrices de la transcription dans leur région nucléaire
contrairement aux cellules les plus éloignées. Comment ces différences de niveau de distribution d’un
même régulateur transcriptionnel peuvent déterminer « des profils cellulaires différents » ? De petites
teneurs de morphogènes peuvent engendre des différences de niveau de régulation à l’intérieur du
noyau, ce qui est un fait déterminant pour la mise en place d’une identité cellulaire. Les cellules
contenant des concentrations élevées de régulateurs transcriptionnels expriment une grande variabilité
de gènes cibles qui sont sous forme inactive dans les cellules ayant reçu des quantités plus faibles.
Ainsi il y a une corrélation entre les quantités de morphogènes reçus et le nombre de gènes régulés.
QUELQUES EXEMPLES (DES TROIS STRATEGIES) POUR ETABLIR UNE DIFFERENCE

D’EXPRESSION DE GENES.

Le répresseur Ash1 contrôle le mating type


chez la levure par un silencing des gènes HO.

Avant de décrire la localisation des transcrits messagers mRNA dans l’embryon, nous allons utiliser
notre modèle eucaryote S. cerevisae. Comme on l’a vu précédemment la levure peut s’accroitre
selon un modèle haploïde issu de bourgeonnement. La cellule mère et la cellule fille peuvent présenter
différents mating type. Ces différences de phénotype existent suivant un switching du mating-type :
après le bourgeonnement, la cellule mère peut changer de type sexuel : cellule a/vs cellule α.

Le « switching » est contrôlé par les produits du gène HO : une endonucléase séquence spécifique.

L’endonucléase HO initie une conversion génique à l’intérieur du locus mating type créant une
cassure double brin sur l’une des deux cassettes du silencing. L’endonucléase HO n’est produite que
dans la cellule mère. En effet l’expression du gène HO est réprimée dans la cellule fille par le
répresseur transcriptionnel Ash1, ce qui fait qu’il n y a pas de « switching ».
Figure 8 : Les cellules haploides du mating type a entre en « switching » pour changer de type
sexuel, sous l’action des endonucléases HO. A cause de la localisation des transcrits répresseurs
Ash1, la cellule fille ne peut pas entrer en switching, car etant incapable d’exprimer les endonuclease
HO.
Figure 9 : Localisation des transcrits ash1 mRNA durant le processus de bourgeonnement chez
S. cerevisae. Les gènes ash1 sont transcrits dans la cellule mère lors du processus de bourgeonnement.
Ces transcrits vont migrer vers les cellules filles le long des filaments actines. Ces mouvements
s’initient de l’extrémité – vers l’extrémité + en suivant la croissance des filaments actine. Ce
mécanisme est possible grâce aux protéines she2 et she3 qui reconnaissent les UTR des transcrits ash1
et se fixent aux Myosin.

Le gène ash1 est transcrit dans la cellule mère avant le bourgeonnement, mais le transcrit mRNA Ash1
se localise dans la cellule fille selon le processus suivant : Durant le bourgeonnement, à la phase
anaphase, il y a migration des transcrits mRNA Ash1 dans le bourgeon. En effet les transcrits ash1
mRNA s’attachent aux microtubules et suivent la croissance des microtubules à leur extrémité de
croissance +. Les microtubules s’étendent du noyau de la cellule mère à la cellule bourgeon fille avec
une orientation – vers +. Elles permettent le transport des transcrits mRNA Ash1 et leur localisation
au niveau bourgeon. Une fois présente dans la cellule bourgeon fille, les transcrits Ash1 se comportent
en répresseur transcriptionnel grâce aux protéines adaptatrices : les protéines She (She1, She2 et
She3) qui conditionnent le processus de répression des transcrits HO: Elles fonctionnent comme des
protéines adaptatrices qui se fixent sur la région 3’UTR des transcrits mRNA Ash1 et aussi au niveau
des microtubules.
La localisation des transcrits mRNA initient la différenciation musculaire chez les embryons des
Ascidies

Ascidies : procordés, Urocordés, hermaphrodite mais accouplement obligatoire, sont fixes, sur un
support. Larve, têtard : 18-24H après fertilisation de l’œuf.

Fig 10 : Développement des Ascidies: Cycle de 12-14H & Gradient morphogène précoce avec
distribution des transcrits Macho-1 au pole Végétatif

Dans le cas de la différenciation musculaire des Ascidies, le déterminant majeur de la programmation


des cellules est le transcrit Macho-1. Les mRNA Macho-1 sont uniformément distribué dans les œufs
non fertilisés, mais très rapidement, ils sont contraints au Pole Végétatif après la fertilisation. Cette
distribution est juste observée sur 2 cellules au lieu des huit cellules pendant la segmentation. Les
transcrits mRNA Macho-1 codent des protéines qui se fixent sur l’ADN. Ce sont des protéines à
domaine Zing Finger qui activent la transcription de gènes spécifiques du cytosquelette, du muscle,
comme l’actine et la myosine. Ces dernières sont uniquement exprimées dans les cellules
musculaires parce que Macho-1 est uniquement exprimé dans ces cellules.
Figure 8 : Localisation des transcrits Macho, localisation au niveau des blastomères 4.1 qui forment la
position postérieure et la queue de l’animal
Contact Cellule-Cellule : Les contacts cellulaires permettent l’expression différentielle de gènes
chez Bacillus subtilis

La seconde stratégie majeure d’induction d’expression différentielle de gènes est le contact


cellulaire.

Un exemple intéressant nous est fourni par Bacillus subtilis. Sous certaines conditions la bactérie
forme des spores. La première étape de ce processus est la formation d’un septum asymétrique du
sporangium, qui est la cellule progénitrice de la spore. La cellule bactérienne se divise en deux parties
de taille différente : la petite cellule est la « forespore » ou « Prespore qui forme la spore, la cellule la
plus grande est la cellule mère et participe au processus de sporulation. La « Prespore » influence
l’expression de gènes dans la cellule mère voisine.

Cycle de Bacillus subtilis

Figure 11: Activité asymétrique d’un gène entre la cellule mère et la prespore de Bacillus
subtilis. Cette activité est fonction de différentes classes de facteurs σ

La cellule « forespore » ou « Prespore » contient une forme active d’un facteur σ spécifique (σ F) qui
est inactive dans la cellule mère. Ce facteur active le gène SpoIIR qui code une protéine de
signalisation localisée dans l’espace intermembranaire cellule mère-Spore, ou il déclenche la
protéolyse des protéines Pro-σE de la cellule mère. La protéine Pro-σ E est un précurseur inactif des
facteurs σE. La protéine contient un domaine terminal qui bloque l’activité du facteur σ E. SpoIIR induit
un clivage protéolytique de l’aminoterminal et libère la forme active, mature de σ E de la membrane. σE
active différentes formes de gènes de la cellule mère, distincte des gènes de la spore. Exemple les
fonctions SpoIIR, molécule de signalisation, se localise a l’interface entre la spore et la cellule mère,
déclenche l’activation de différents gènes de la cellule mère selon un processus σ E. Cette induction
requiert un contact cellulaire direct car les « Prespores » produisent de petites quantités de SpoIIR qui
peuvent interagir avec la cellule mère, mais ne peuvent pas agir avec les autres cellules de la colonie
bactérienne.
Gradient de Morphogènes et Signalisation :

Exemple 1 : La régulation du « Switch » de différenciation Peau-Nerf est contrôlé par la


signalisation « Notch ».

Un exemple dans les cellules animales, qui ressemblent au système B. subtilis. Dans l’exemple
précédent SpoIIR occasionne un clivage protéolytique d’activation des facteurs σ E qui, dans sa forme
active et dirige directement la RNA polymèrase au niveau des séquences promotrices spécifiques.

Dans l’exemple suivant un récepteur cellulaire est clivé et la partie intracytoplasmique migre vers le
noyau cellulaire ou elle s’associe à des protéines qui se fixent sur des séquences ADN spécifiques
pour activer la transcription de gènes. Brièvement il dérive d’un panel de cellules qui composent le

Neurectoderme chez les insectes. Ce tissu est subdivisé en deux populations cellulaires : une
population cellulaire restant à la surface de l’embryon et formant l’épiderme, l’autre population
cellulaire migre a l’intérieur de l’embryon pour former les neurones de la corde nerveuse ventrale.
Le

« switch » de différenciation est établi par une signalisation entre les deux populations cellulaires.
Les neurones en développement contiennent une molécule de signalisation à leur surface qu’on
appelle

Delta, qui se fixe à un récepteur des cellules de la peau appelée Notch. L’activation des récepteurs

Notch par Delta rend les cellules Notch+ incapables de se différencier en Neurones selon le processus
suivant :

IC
- L’activation déclenche le largage du domaine intracytoplasmique Notch (Notch ) qui va migrer
vers le noyau, ou elle est associée à des protéines appelées Su(H) qui reconnaissent des séquences
ADN spécifiques. Le complexe Su(H)- Notch IC active des gènes qui codent des répresseurs
transcriptionnels qui bloquent le développement des neurones. La signalisation Notch n’entraine pas
une simple induction des protéines activatrices Su(H), mais déclenche une régulation du « switch »
on/off. En absence de signalisation, Su(H) est associé avec des protéines réceptrices incluant Hairless,
CtBP et Groucho. La protéine Su(H) complexée avec une quelconque de ces protéines réprime
IC
activement les gènes cibles des facteurs Notch. Quand Notch entre dans le noyau, il « dérange » et
déplace la protéine de répression en complexe avec Su(H), mettant cette dernière dans une position
activatrice de gènes. Ainsi la protéine Su(H) peut activer les mêmes gènes qu’elle a réprimés.

- La signalisation Delta-Notch dépend du contact cellulaire. Les cellules présentant un ligand Delta
(précurseur neuronal) est en contact physique direct avec les cellules contenat les recepteurs Notch.

facteurs Figure 12 : Dans cet exemple, on décrit brièvement le développement du système


nerveux ventral pendant l’embryogénèse. Le neurectoderme (cellules ectodermiques
neurogenique) forme deux types cellulaires : les cellules neuronales et les cellules epidermiques. En
effet une cellule centrale des cellules commence a former une neurone ou neuroblaste. Elle va inhiber
les cellules voisines qui sont directement accolées à elle. Cette inhibition fait que certains nombres de
cellules restent à la surface de l’embryon et forme les cellules ectodermiques. A l’opposé le
neuroblaste en développement migre à l’intérieur de la cavité et devient des neurones.
Figure 13 : Complexe « Notch-SuH » et switch de régulation : La protéine SuH est a la fois
activatrice (associée a Notch IC), mais aussi répresseur transcriptionnel a l’état non associe. Les
neuroblastes n’expriment pas des répresseurs transcriptionnels. Leurs gènes sont mis OFF par la
protéine SuH et associés à des corépresseurs protéiques : Hairless, CtBP, Grucho. Notons que le
neuroblaste exprime une protéine Delta qui va reconnaitre les récepteur Notch qui vont se clive en
Notch IC. Cette dernière se complexifie avec SuH pour activer les gènes de répression de neurone. Ce
qui permet aux cellules épidermiques de se mettre en place.
Exemple 2 : Gradient du Morphogène : la Sonic Hedgehog, contrôle la formation de différents
neurones chez les vertébrés.

La Sonic hedgehog (SHH) est chez les mammifères, l’une des trois protéines impliquée dans la voie
nommée Hedgehog. Les deux autres facteurs de cette voie étant le DHH (Desert Hedgehog Homolog)
et l’IHH (Indian Hedgehog Homolog). La protéine SHH est le ligand de la voie de signalisation
Hedgehog le mieux étudié. Il joue un rôle dans la régulation de l’organogenèse des vertébrés, tels que
la croissance des doigts et l’organisation du système nerveux (comme la formation du tube neural).
Les cellules localisées dans la région ventrale du tube nerveux forment une structure spécialisée
appelée Floorplate (plaque ventrale): site de sécrétion de molécule de signalisation appelée SHH pour
Sonic Hedgehog qui fonctionne comme avec un gradient morphogène. La protéine Shh est sécrétée à
partir de la Floorplate (plaque ventrale) et forme un gradient extracellulaire située dans la région
ventrale du tube neural. Les neurones se développent et se différencient à l’intérieur du tube neural en
fonction de la quantité de Shh reçue. Ceci est fonction donc de la position relative des

Plaque ventrale, les cellules localisées près de la plaque reçoivent le maximum de morphogènes Shh ; et
les autres localisés plus loin reçoivent peu de morphogènes. Le gradient extracellulaire des protéines

Shh est responsable d’un gradient d’activation des récepteurs Shh dans différentes cellules du tube
neural. Le gradient Shh est responsable de la détermination de 4 profils de cellules neuronales: V1,
V2, motoneurones, et V3. V 3 reçoit plus de morphogènes Shh que les autres car plus près de la
source.

Figure 14 : Formation de différents neurones dans le tube tube neural des vertébrés
Comment la différence du nombre de récepteurs Shh activé peut être responsable de la

Différenciation cellulaire. ?

L’activation des récepteurs Shh entraine une induction d’activateur transcriptionnel appelé Gli qui
va activer des gènes cibles. L’induction de l’activateur Gli est contrôlée en partie par la régulation
de son transport vers le noyau. L’activation des récepteurs Shh va permettre à la forme inactive de
Gli de s’activer pour se localiser dans le noyau ou il va transcrire des gènes. Une fois dans le noyau
l’activateur transcriptionnel Gli va activer des gènes cibles. Cette activation est concentration-
dépendante. Des pic de concentration de Gli presents dans la cellule adjacente de « Floorplate » «
Plaque ventrale » active des gènes cibles pour la différenciation des neurones V3.
Génétique du développement embryonnaire animal
Les modèles expérimentaux
Arabidopsis thaliana
Arabidopsis thaliana a été utilisé comme organisme modèle d’étude génétique des végétaux,
parallélement au modèle animaux : la Drosophile, C. elegans et la souris. Comme ces
modèles, A. thaliana illustre certains aspects fondamentaux de la biologie des plantes,
spécialement les Angiospermes. Et comme le maïs a révolutionné la génétique des plantes au
e
20 Siecle, A. thaliana est de plus en plus utilisé pour l’étude de la génomique et demeure un
outil indispensable pour la compréhension de la biologie de la plante.

Un cycle de vie rapide, phase haploïde et diploïde.


A. thaliana présente deux phases : sporophyte et gamétophyte. La phase sporophytique
supporte la sporulation et héberge la méiose. Le sporophyte permet la formation de cellules
spores haploïdes qui se différencient en gamétocytes male ou femelle. Les gamètes fusionnent
durant la fertilisation pour générer des zygotes diploides. A. thaliana et d’autres plantes
supérieures passent la majeure partie de leur temps en phase sporophytique. Chez les plantes à
fleur la phase gamétophytique est courte, constituée uniquement de deux ou trois divisions de
mitose. La plupart des plantes comme Arabidopsis sont hermaphrodites et donnent naissance
à des gamétophytes haploïdes de sexes différents situes dans des parties différentes de la fleur
ou a lieu les événements de méiose. Mais certaines plantes sont dioïques , à sexe séparé, mais
ces espèces sont rares. Les plantes à graines comme Arabidopsis présentent des phases
additionnelles de fertilisation, d’embryogenèse et de dormance donnant naissance à des
semences qui peuvent bien se conserver.

Facilement manipulable en génétique inverse


L’infection avec Agrobacterium tumefasciens, une bactérie du sol, aboutit à la mise en place
de tumeurs sur la plante (galles). Ceci a cause du transfert d’hormone et du plasmide de la
bactérie Ti (tumor inducing) a l’ADN de la plante. Les gènes inducteurs de tumeur sont
retrouvés en portion sur le T-DNA du plasmide flanqué par des séquences répétées. En
remplaçant les gènes inducteurs de tumeurs, avec les gènes d’intérêt, on peut facilement
transformer la plante. Cette transformation est relativement facile, car on peut juste imprégner
la plante dans une solution de la bactérie A. tumefasciens. Des infections transitoires
apparaissent rapidement et il est relativement facile de les étudier. Des infections stables
peuvent aussi se réaliser quelques semaines après imprégnation de la plante et peuvent rester
stable plusieurs semaines avec infestation des gamétocytes femelles avant leur fertilisation. En
incluant un marker sélectif/résistant pour différentes herbicides, il est possible de sélectionner
des plantes en germant les graines dans des solutions à différentes herbicides.

Il est donc facile de transformer Arabidopsis par Agrobacterium. L’efficience de


transformation d’A. thaliana est élevée. Elle peut être utilisée pour réaliser
expérimentalement des mutagenèses, des insertions aléatoires d’une centaine et des milliers
de T-DNAs sur des plantes individuelles. Ces expériences peuvent être suivies par des
amplifications séquençage des sites d’insertion. On peut établir des collections de lignées
ayant des sites d’inserts différents les uns des autres. La technologie des inserts peut être
exploitée pour mesurer l’expression de gènes dans lesquels ils s’insèrent, ou bien activer
l’expression de gènes dans des cellules ou normalement ils ne doivent pas s’activer.

A thaliana : Petit génome et mécanismes épigenétiques

Arabidopsis possède seulement 105 Mb d’ADN euchromatine, 15 Mb ADN


heterochromatine séquencé et 15-25 Mb de séquence satellites répétées et de l’ADNr. : Soit
un total de 140Mb.

L’hétérochromatine sequencée se situe au niveau des régions flanquantes des cinq


centromères principalement, bien que des knobs de l’hétérochromatine soient retrouvés sur
les bras chromosomiques.

Le séquençage de 99% de ces régions a permis d’identifier 29000 gènes chez Arabidopsis.
Le séquençage d’autres génomes, surtout chez certains groupes angiosopermes dont fait parti
d’ailleurs Arabidopsis, a montré la présence de beaucoup de séquences dupliquées
(polyploidie ?). La duplication la plus récente date seulement de quelques millions d’années,
si bien que 25% des gènes d’Arabidopsis ont des homologues fonctionnels. Ce qui
complique les stratégies de génétique reverse.
Les mécanismes d’interférence, par de petits RNA de 19 a 20 nucléotides sont
d’importantes stratégies endogènes pour réguler les gènes. Ces mécanismes ont été
largement décrypté et élucider grâce a Arabidopsis. Chez Arabidopsis, au moins trois classes
de petits RNA sont connus : microRNA(miRNA), trans-acting short interfering RNA
(tasiRNA) et le siRNA associés a des séquences répétées, et qui tous régulateurs de gènes et
éléments de silencing.

Cycle de vie d’Arabidopsis thaliana

Les variations épigénétiques sont généralement définies comme des « mutations » qui, en réalité sont
des épimutations : mutations reversibles, « héréditaires », mais qui n’entrainent pas des modifications
de séquences et associées aux modifications chimiques de l’ADN et de protéines associées comme les
histones.
Comme le génome des mammifères, le génome des plantes est aussi sujet à des phénomènes de
méthylation au niveau de leurs bases cytosines qui, avec les modifications des histones, sont
responsables des conséquences épigénétiques de l’expression de gènes et des régions répétées. Ces
modifications d’expressions impliquent beaucoup d’autres facteurs : RNA interference, modification
des histones RNA-dépendant.
Les mécanismes épigénétiques sont sous l’influence des facteurs environnementaux, et de facon
spectaculaire la plante se souvient de l’été et de l’hiver pour les mécanismes de floraison. Ce
mécanisme mémoire est induit par le froid et il est mémorisé par une population de cellules clonales.
Le Nématode Caenorhabditis elegans
Petit métazoaire triblastique, vers arrondi, qui a permis de résoudre des questions importantes
en biologie du développement. C’est un bon modèle qui possède des caractéristiques
intéressantes :

Sydney Brenner, Prix Nobel 2002


En 1965, Importants travaux sur Caenorhabditis elegans : Génération rapide : qui permet de
réaliser des expérimentations génétiques Hermaphrodite pouvant produisant une centaine de
larves. La reproduction sexuée permet de suivre « un stock génétique » ou de réaliser des
mutants. Brenner a pu réaliser et isoler plus de 300 mutants Ceanorhabditis. C’est aussi un
nématode transparent et le développement de certaines cellules peut être suivi directement

C. elegans a un cycle de vie rapide


C. elegans est cultivé en boite de pétrie et nourrit par un « diet » simple de bactéries. Le vers
se développe sous différentes températures. La croissance est deux fois plus rapide à 25°C
qu’à 15°C. A 25°C les embryons fertiles complètent leur développement en 12H et
se transforme en nouveaux né capable d’évoluer. Le nouveau-né passe par 4 étapes juvéniles
des stades larvaires L1-L4 en 40 H et devient un adulte mature. L’adulte hermaphrodite peut
produire jusqu’à 300 larves en 4 jours, et peut être croisé avec d’autres males pour générer
jusqu’à plus de 1000 progénitures hybrides.
Cycle de vie de Caenorhabditis elegans, d’après WormAtlas

La vie de l’adulte dure environ 15 jours. Sous des conditions de stress (manque de nourriture,
augmentation de la température, densité de population élevée), le stade L1 peut évoluer en
phase alternative appelée Dauer: phase de résistance, latence jusqu'à la mise en place de
conditions favorables : Il existe des mutants qui n’entrent pas en phase Dauer et leur étude
a permis de mettre en évidence des gènes exprimés spécifiquement dans les cellules
neuronales et qui sont à fonction sensible aux conditions environnementales.

Plan du nématode C. elegans: 1.2 mm de long

Morphogenèse vulvaire
La vulve est l’organe de ponte et de copulation. Sa structure finale en anneaux concentriques
permet une connexion de l’utérus avec le milieu extérieur. Le développement vulvaire
intervient au cours du développement post-embryonnaire et peut être divisé en quatre phases.
- Une première phase consiste en la spécification de la cellule précurseur de la vulve formant
le groupe de compétence vulvaire au stade L1. A ce stade de développement, la principale
qualité observable de ces cellules consiste dans le fait qu’elles restent non fusionnées à
l’hypoderme.
- Les cellules du groupe de compétence vulvaire sont ensuite activement maintenues non
fusionnées à l’hypoderme hyp7 du stade L1 au stade L3.
- Au stade L3, les cellules maintenues non fusionnées sont alors susceptibles d’être induites
au cours de l’induction vulvaire par la cellule ancre. Seules certaines cellules sont induites et
produisent les 22 cellules formant la vulve.
- La morphogénèse vulvaire, dernière étape du développement vulvaire, intervient au cours du
stade L4. Les 22 cellules vulvaires opèrent alors une série de fusions cellulaires et de
mouvements morphogénétiques aboutissant à la formation d’anneaux cellulaires syncytiaux
formant une connexion entre l’utérus et le milieu extérieur. Les muscles vulvaires
s’attachent à ces anneaux dont ils contrôlent l’ouverture sous une influence neuronale.

Lignage vulvaire et étape du développement vulvaire chez C. elegans


Les 4 étapes de développement larvaire

 La spécification du groupe de compétence : au stade L1, les cellules de l’hypoderme


ventral fusionnent à hyp7 à l’exception de cellules définies par P (3-8).p

 Le maintien de la compétence vulvaire : les cellules du groupe de compétence vulvaire sont

activement maintenues non fusionnées à hyp7, à l’exception de P3.p qui fusionne à hyp7 au

cours du stade L2 dans 50% des individus de la souche N2.

3) L’induction vulvaire. Entre le stade L2 et L3, P(5-7).p sont induites à adopter


respectivement les destinées vulvaires 2° 1° 2°.

4) La morphogénèse vulvaire. Le schéma en vue de dessus représente les cellules vulvaires.

5) Des mouvements morphogénétiques et des fusions cellulaires entre cellules vulvaires


aboutissent à la formation d’anneaux concentriques établissant la connexion avec l’utérus.
Les cellules du groupe de compétence vulvaire, P (3-8).p entament leur cycle de division au
début du stade L3. Les cellules adoptant une destinée 3° (jaune) se divisent une fois et leurs
cellules filles fusionnent directement à hyp7 adoptant ainsi une destinée syncytiale (S). Les
cellules adoptant une destinée vulvaire (1° ou 2°) suivent trois cycles de division. Les deux
premiers sur l’axe longitudinal (antéropostérieur). A l’issue du deuxième cycle de division
les quatre cellules petites filles de P (5-7).p se divisent suivant un axe variable. Le patron des
divisions longitudinales (L) et transversales sur l’axe droite-gauche (T) est caractéristique
des destinées 1° (TTTT) et 2° (LLTU). U : absence de division.

C. elegans : La vulve est composée de quelques lignées cellulaires.

C. elegans est un ver simple, avec un corps transparent. L’organe éminent chez l’adulte
hermaphrodite est les gonades qui contiennent des cellules germinales de différenciation
(spermes et oocytes), la chambre de fertilisation ou Spermatheque et l’utérus pour un
stockage temporaire des jeunes embryons. Les embryons transitent par l’utérus pour être
expulser dans le milieu extérieur par la vulve : une structure composée de 22 types cellulaires
epidemiques. Il existe des mutants de Caenorhabditis sans vulve. Dans ce cas il n y a pas
d’interférence avec la production d’embryons, mais ceci empêche le processus d’expulsion
des larves de se dérouler normalement. Par conséquent les embryons se développent et
s’éclosent dans l’utérus. Les embryons vont ainsi se mettre à dévorer leur mère et seront
prélevés sous la peau (couche cuticulaire). La cuticule va se transformer en sac à embryons.
Ces mutants Vulve-less ont permis d’isoler une centaine de gènes, principalement impliqués
dans le contrôle de la génération, la différenciation des cellules vulvaires chez C. elegans. La
plupart des gènes sont des composants, hautement conservés, de la voie de signalisation des
récepteurs Tyrosine Kinase. La plupart des gènes de mammifères qui leurs sont homologues
sont des oncogènes et des gènes suppresseurs de tumeurs. Chez C. elegans, les mutations qui
inactivent cette voie, éliminent le développement de la vulve car les cellules vulvaires ne sont
jamais générer. Par contre les mutations qui activent cette voie vont occasionner une
hyperprolifération des cellules vulvaires, générant plusieurs phénotypes vulvaires. En effet
l’animal est transparent et la vulve est formée à partir de 22 cellules seulement, de plus il est
possible de détecter un mutant responsable de phénotype et de résolution cellulaire donné.

Génétique du développement vuvlvaire chez Caenorhabditis


Les cribles génétiques ont permis d’isoler les mutants impliqués dans le développement
vulvaire. Les phénotypes s’analysent facilement sous une loupe binoculaire et se distribuent
majoritairement en deux classes : les « Vulvaless » et les « Multivulva ». Les «Vulvaless»
correspondent à une hypo-induction vulvaire. Chez les «Vulvaless », le nombre de cellules
induites est inférieur à 3 et peut aller jusqu’à zéro. Les « Multivulva » correspondent à une
hyper-induction vulvaire, consistant en un nombre de cellules induites supérieur à trois. A la
loupe binoculaire, les phénotypes «Vulvaless » consistent en la formation de sac de vers. Les
embryons ne pouvant être pondus, se développent dans la mère dont ils se nourrissent. Les
phénotypes « Multivulva » consistent en la formation de tissus vulvaires surnuméraires. Les
tissus vulvaires surnuméraires sont dépourvus de muscles vulvaires et de connexion à
l’utérus, ce qui résulte par la formation de petits bosses observables à la loupe binoculaire.

Les différentes classes de mutants pour la spécification vulvaire

Mutagenèse et recherches de mutants résistant à un agent pathogène

Découvertes des « voies de mort cellulaire » ou Apoptose chez les mutants ced de C. elegans.
La découverte la plus intéressante ces dernières années a été la mise en évidence des
mécanismes moléculaires qui régulent l’apoptose chez C. elegans. Des analyses
préliminaires ont montré que c’est le même nombre de set de cellules qui meurent sur chaque
animal au cours du développement, suggérant que la mort cellulaire est sous contrôle
génétique. Des mutants défectifs ont été identifiés : ce sont les mutants ced. Chez ces
mutants, les cellules mortes ne sont pas digérer par les cellules vivantes adjacentes, et ces
cellules mortes persistent relativement longtemps dans le corps des mutants. On peut donc
apprécier le degré d’apoptose. D’autres mutants ced additionnels ont été aussi isolés par R.
Horvitz et ses collègues. Ces mutants ne présentent pas de cellules mortes persistantes et ils
peuvent initiés un « programme de mort » des cellules. L’analyse a montré que chez tous ces
mutants ced, les cellules développent leur programme de mort, et de façon autonome : la
cellule se « suicide ». L’identification des gènes ced a permis d’identifier des protéines
analogues chez les mammifères et d’identifier des mécanismes qui contrôlent les «
programmes de mort » chez les animaux. En réalité le fait d’exprimer des homologues
humains chez Caenorhabditis permet de substituer le gène ced. Ce qui ouvre des perpectives
intéressantes dans le contrôle du cancer et des maladies neurodegeneratives.

Le système RNAi a été identifié chez C. elegans


En 1998, une découverte remarquable est annoncée. L’introduction de l’ARNds chez C.
elegans met sous silence un certain nombre de gènes homologues à ces doubles brins. Cette
découverte, puis les analyses subséquentes de l’intérférence RNA sont significatives pour
deux raisons :

 Le système RNAi apparait universel, car l’introduction de fragments dsRNA chez toutes les
espèces animales ou végétales occasionne le « gene-silencing » par inhibition ou dégradation
directe de transcrits homologues mRNA au dsRNA. Cependant les meilleures
compréhensions du mécanisme nous sont venues des plantes.
Quelques formes de RNAs très courts répriment l’expression de gènes par homologie. Ce
silencing ou RNAi (RNA interférence) se produit par différentes voies: inhibition de la
translation des mRNA, destruction du mRNA, silencing transcriptionnel de la région
promotrice. Ces shorts RNA sont générés par des enzymes spéciales à partir de RNAs double
brins très longs et d’origine diverse.
 Le développement des études sur le RNAi ont coincidé avec la mise en évidence et le
développement d’un autre transcrit régulateur : le miRNA : joue un rôle important dans le
réarrangement génique chez certains protozoaires flagellés, et régule la structure de la
chromatine chez la levure. Les deux premiers miRNA connus ont été isolés chez C. elegans.
Actuellement plus de 1000 miRNA sont identifiés et connus.

 Une fraction des miRNAs est conservée chez certains insectes et les mammifères, et leurs
fonctions commencent à être élucider. Les études récentes montrent que sufgèrent que le
génome humain contient à peu près 1000 miRNA.

Le ssysteme RNAi
Drosophila melanogaster
Morgan, 1908
Cycle de vie rapide.
Remarquable fécondité : une seule femelle peut produire jusqu'à 1milliers d’œufs.

Cycle de vie rapide et particularités du développement de la drosophile.


La particularité du cycle de vie de la drosophile est la rapidité de sa phase d’embryogenèse,
suivi par trois périodes de stade larvaires avec 3 mues successives. L’embryogénèse ne dure
que 24H après fertilisation et correspond a l’éclosion et la libération des premiers stades L1.
Les L1 effectuent leur mue en 24H et se transforme en larve L2. Ce processus est répète et
aboutit à la formation des L3 qui grandit en 2-3 jours. L’une des caractéristiques du
développement larvaire est la mise en place des disques imaginaux. Ce sont des paires de
disque pour chaque appendice et organe (ailes, antennes, organes génitaux). Les disques
imaginaux sont généralement petits, et composes d’une centaine de cellules, mais durant
l’embryogenèse, ils peuvent atteindre un millier de cellules. Le développement des disques
imaginaux des ailes est un excellent modèle pour montre comment un gradient de secretion de
molécule de signalisation, comme les molécules Hedgehog et Dpp (TGFβ) contrôle des
processus complexes de l’organogenèse.

Cycle de vie de D. malanogaster et les disques imaginaux


 3mues larvaires
 Œuf> Embryon> Eclosion(J1)> Larve Asticot (L1-2-3) :3mues(J5) >Pupe (J5-J9)> Juvenile> Adulte

1/ L’ovocyte est a N , entouré par les cellules nourricières (15) et les cellules folliculaires
(somatique).
Apres fécondation : 2/ Toutes les 10 mn, on a une caryodièrerse (8 divisions du noyau)
avant d’avoir une cytodièrèse. 3/ Apres 90 mns, on a 256 Noyaux. Certains s’orientent
e
vers les pôles et traversent la zone du plasme germinal. 4/ Apres 150mn: 13 division :
envahissement du cytoplasme superficiel : formation de Blastoderme syncitial.
5/ Apres 195mn : Plasmodiérèse et Blastoderme cellulaire. Puis basculement du
blastoderme du coté ventral vers le coté dorsal, naissance du futur Tube Digestif.
Le génome de la drosophile est une mosaïque de gènes : chromosomes polytènes
C’est la première carte génomique établie. Le génome contient environ 13000 gènes. Le
génome a fini d'être séquencé en 2000 et mis en carte : il est composé de 4 paires de
chromosomes :
- 1 paire X/Y
- 3 autosomes
o Chr 2 et chr3
o Chr4 : trop minuscule, et qu’on l’omet souvent

Le chromosome Y ne définit pas le sexe mâle chez la mouche comme chez l'être humain.
C'est le rapport entre le nombre de gènes autosomaux déterminant le caractère mâle et le
nombre de gènes femelles portés sur le ou les chromosomes X qui importe. Ainsi une mouche
XY peut phénotypiquement être une femelle si la balance entre le nombre de gènes
déterminant mâle et femelle penche en faveur du déterminisme femelle.

En 1930, l’établissement des premières cartes génétiques a permis de donner une position
relative des gènes et d’avoir une meilleure connaissance des gènes qui gouvernent les
caractères physiques comme la taille de l’aile, couleur des yeux etc. L’établissement de la
carte génétique a été possible grace à l’identification de mutant white male spontané. Des
études en série réalisées sur ce mutant a permis deux grandes découvertes : les genes sont
localisés sur les chromosomes, et chaque gène est composé de deux allèles régis par des
assortiments indépendants.
D’autres études ont montré que des facteurs environnementaux comme l’ionisation, la
radiation peut provoquer des réarrangements chromosomiques et des mutations génétiques.
Des « screens » des gènes à grande échelle sont souvent opérés en faisant ingérer aux adultes
des mutagènes et de les coupler avec des femelles normales. La progéniture F1 hétérozygote
contient ainsi des chromosomes normaux et des chromosomes porteurs de mutations
aléatoires. Différentes méthodes sont utilisées pour évaluer ces mutations.

Des études ont montré que certains tissus larvaires peuvent présenter des endoréplications
sans division cellulaire. Au niveau des glandes salivaires, ce processus produit des
chromosomes géants composés approximativement de 1000 copies de chaque chromatide :
Ce sont les chromosomes polytènes.

Bridges a utilisé ces propriétés pour déterminer la carte physique du génome de la drosophile :
5000 « bandes » ont été identifiées sur le chromosome 4et une corrélation entre ces bandes et
la position des loci génétiques est établi avec l’aide des recombinaisons. Par exemple les
drosophiles ♀ sont hétérogènes pour la mutation white, récessive : yeux rouges. Toutefois les
femelles qui ont une mutation white et une petite délétion sur le chromosome X au niveau des
bandes polytènes 3C2-3C3, donne des yeux blancs.

Carte génétique, Chromosome polytene chr3


Endoréplication et absence de cytodièrèse, génération de chromosomes géants dans certains
tissus de la drosophile, particulièrement les glandes salivaires. Il est possible de correler les
carences génétiques pour certains traits avec des segments des chromosomes. Par les yeux
white des drosphiles sont correlés avec des délétions dans la région 3C du chromosome X.
nd
(Hertwell et al., 2004. Genetics. From Genes to Genomes, 2 Edition, p 816)

Technique du DNA walking

Cette technique peut être utilisée pour isoler des fragments d'ADN qui se chevauchent en
commençant par un fragment d'ADN cloné précédemment qui se situe près du gène d'intérêt
(rouge foncé). La promenade se poursuit jusqu'à un clone contenant le gène désiré est
identifié. Dans cet exemple, les fragments d'ADN chromosomique sont clonés dans le phage λ.
Tiré de Watson et al. 1992, Recombinant DNA, 2d ed., W. H. Freeman and Company, p. 128.

Des outils de screening génétique additionnels sont mis en place pour mieux étudier les gènes
de la drosophile. Par exemple les chromosomes Balanciers ou chromosomes équilibreurs
contiennent des séries d’inversions comparés aux chromosomes natifs. Les balanciers
n’entrent pas en recombinaisons avec le chromosome natif durant la méiose. Comme
résultat, il est possible de maintenir en permanence des drosophiles ayant des mutations
récessives et létales. La méthode de chromosome équilibreur est le plus souvent utilisée pour
permettre aux populations porteuses de mutations hétérozygotes récessives d’être maintenue
pour étudier certaines mutations. Les chromosomes Balancierss ont trois propriétés
importantes:

- Ils suppriment la recombinaison avec leurs homologues,


- Ils portent des marqueurs dominants
- Ils affectent négativement la capacité de reproduction (état homozygote).

Les chromosomes d'équilibrage sont donc caractérisés par de multiples inversions


chromosomiques imbriqués, de sorte que la synapse de recombinaison entre chromosomes
homologues est perturbée. Si un croisement entre un chromosome et le balancier se produisent
pendant la méiose un chromosome sera en défaut pour certains gènes et l’autre portera deux
copies (les gènes de l'autre). La recombinaison dans les régions inversées conduit à des
chromosomes dicentriques ou acentrique (chromosomes avec deux centromères ou pas de
centromère). Les descendants qui sont les produits de recombinaison entre chromosomes
normaux et d'équilibrage ne sont pas viables. Donc la recombinaison pendant la méiose du
chromosome balancier /chromosome natif est dans tous les cas et surement un échec. A
l’aide de ces propriétés, il est possible de maintenir des élevages de drosophiles qui sont
porteurs, à l’état hétérozygote, de mutations récessives.

Par exemple chez la drosophile, on a un gène eve qui est porteur d’une mutation null. Les
embryons homozygotes pour cette mutation n’évoluent pas en stades larvaires. Le locus eve
est situé sur le chromosome 2 (au niveau de la bande polytène 46C). Cette mutation peut être
maintenue dans une population hétérozygote pour un chromosome « normal » contenant
l’allèle null du gène eve et le balancier comme second chromosome qui contient une copie
normale du gène. Parce que l’allèle null est strictement récessif, ces drosophiles sont viables.
Toutefois seuls les adultes hétérozygotes sont observés au cours des générations successives.

Les embryons porteurs des deux copies du chromosome balancier meurent car il ya des
inversions chromosomiques occasionnant des disruptions de gènes, de même que les
embryons homozygotes pour la mutation null du gène eve.

Chromosome balancier : ces chromosomes contiennent des séries d’inversion


par comparaison avec le chromosome natif parental.
Ces chromosomes ne sont pas recombinants.
Mosaique de gènes et Analyse des gènes létaux :
Chez les individus mosaïques, on peut observer la présence de rares cellules ou tissus mutés.
Ils sont noyés par la composante génétique « normale ». Donc ces tissus mutants ne sont pas
létaux, car la majeure partie des tissus sont normaux. Par exemple on peut générer des
mutants engrailed homozygotes en utilisant des rayons X durant le développement larvaire.
Ces tissus engrailed peuvent être générer en induisant une recombinaison mitotique en
soumettant les embryons aux rayons X. Quand des « tissus mutés » sont générés grâce aux X,
au niveau des régions postérieures en développement, il y a une duplication des organes des
régions antérieurs qui remplacement les organes postérieurs. Les analyses génétiques ont
montre que les gènes Engrailed sont indispensables pour la mise en place des appendices et
des segments, et de leur positionnement en région antérieur et postérieur.

Les Mutants Gyandromorphes.


Le meilleur exemple de mosaïque, et de loin le plus spectaculaire sont les mutants
Gyandromorphes. Il y a des drosophiles à moitié males et moitié femelle. L’identité male ou
femelle de la drosophile est déterminée par le nombre de chromosome X. Les individus avec
XX sont femels, alors que les individus avec un seul X sont males (Le chromosome Y ne
définit pas l’identité sexuelle comme chez les mammifères : Homme & Souris. Il permet
uniquement de produire les spermes). Très rarement, un des chromosomes X est perdu à la
première division mitotique suivant la fécondation (fusion sperme et œuf pronucléi) chez les
embryons fertile XX. Il apparait une instabilité à la première division. Mais au cours des
divisions successives, les noyaux XX donnent des cellules filles à XX et les noyaux à X
donneront des cellules à X. Comme on l’a vu dans l’introduction, le noyau subit des
clivages rapides, on a une caryodiérèse avant d’avoir une cytodiérèse. L’instabilité des X
apparait donc uniquement à la première division. Apres les cytodièrerse, les noyaux vont
migrer à la périphérie de l’œuf. Cette migration est cohérente et il ya peu de mixage entre les
noyaux à X chromosome et les noyaux a XX chromosomes : ainsi la moitié des embryons est
male et la moitié est femelle, bien que la ligne séparatrice est aléatoire. La position exacte de
la séparation est fonction de la distribution et de l’orientation des deux cellules filles après le
clivage. Supposons que l’un des chromosomes X contienne l’allèle White recessif. Si le
chromosome X du wild-type est perdu à la première division, le coté droit de la mouche, c.-à-
d. la moitié male, a des yeux blancs, alors que la moitié gauche (partie femelle) a des yeux
rouges.
Mutants Gyandromorphes : Partie male et partie femelle, un mosaïsme génétique. Le chromosome X (bleu) est
porteur de la mutation White récessive, alors que l’autre chromosome X (rouge) a la copie normale dominante
du gène. Le mutant est le résultat d’une perte de chromosome a la première division mitotique chez les
individus femelle XX.

Lignées transgéniques
La recombinase FLP de la levure permet de produire des mosaïques génétiques.
La drosophile est un outil intéressant et possède des attributs favorables pour effectuer des
études moléculaires et des analyses whole génome. De plus son génome est relativement petit.
Il est composé approximativement de 150 Mb et de 14000 gènes codant. Ces caractéristiques
ont permis d’implémenter quelques techniques de génétique comme la mise en place de
lignées transgéniques stables porteuses d’ADN recombinant.
Le mosaïsme génétique est le résultat de recombinaison mitotique au niveau des cellules
somatiques. Initialement les rayons X étaient utilisés pour induire des recombinaisons, bien
que cette méthode soit relativement efficace et produits généralement des tissus avec cellules
mutées très localisées.
Très récemment, il été démontré que les fréquences de recombinaison mitotique peuvent être
induite et accrue en utilisant les propriétés de la recombinase FLP de la levure.
La recombinase FLP reconnait des motifs FRT simples et permet le réarrangement de l’ADN
: FLP-FRT. L’utilisation d’une stratégie de recombinaison site-spécifique propre à la levure
) permet de générer des recombinaisons pendant la mitose. La recombinaison est controlée en
exprimant la recombinase : donc un système on-off

- Les séquences FRT sont insérées sur chacun des 4 chromosomes en utilisant les
propriétés de transformation des éléments P.
- Les hétérozygotes, contenant des allèles null dans le gène Z sur l’un des chromosomes
et des allèles et la copie wild type sur l’autre chromosome homologue, sont ainsi
générés.

Les deux chromosomes contiennent ainsi des séquences FRT. Ces mouches sont stables et
viables et il n ya pas de recombinase FLP endogènes chez la drosophile. Toutefois il est
possible d’introduire une recombinase dans les lignées transgéniques contenant du FLP-
levure sous contrôle hsp70 : la protéine FLP sera sous contrôle d’un promoteur inductible
hsp70 (protéine de choc thermique). Ainsi sous choc thermique FLP est synthétisée dans
toutes les cellules. FLP se fixe aux motifs FRT des deux homologues contenant les gènes Z et
catalyse la recombinaison mitotique. (Voir figure)

Cette méthode est très efficiente. En fait de petits pulses thermiques sont nécessaires pour que
le mécanisme se mette en place : avec production de recombinase suffisante pour générer des
patchs de tissus z-/z-, et dans différentes régions de la drosophile adulte. Les séquences
FRT sont insérées dans le génome via les transposons P. Et il est possible de créer de petites
délétions pour quelques gènes en induisant un réarrangement entre sites FRT flanquant le
gène d’intérêt en utilisant la recombinase FLP.

Création de lignées transgéniques porteuses d’ADN étrangers


Les éléments P sont de segments d’ADN transposables, agents causal d’un phénomène de
stérilité femelle, un syndrome appelé dysgènese hybride. Un élément transposable peut
envahir un génome dépourvu de cet élément en quelques générations. Puis il montre une
activité de transposition très réduite. Par exemple l’introduction des éléments P et I dans les
génomes de Drosophila melanogaster . L’introduction de l’élément transposable se traduit
par une très forte fréquence de transposition, par un fort taux de mutation, par la non-
disjonction des chromosomes et par.

Considérons un croisement femelle souche M avec males souche P


(M et P, deux populations différentes)

La progéniture F1 est souvent stérile car les souches P contiennent différentes copies de
transposons, des P-éléments, mobilisés dans l’embryon dérivés des œufs de M. Les œufs des
souches M manquent de « répresseurs » qui inhibent l’activation et la mobilisation des P-
éléments.
Les excisions/insertions des P-éléments sont limitées au pole cellulaire, cellules pro-génitrices
de gamètes (spermes chez les males et œufs les femelles). Parfois on observe une insertion
des P-éléments dans une région génique indispensable au développement des lignées
germinales. On observe une stérilité dans ce cas.

Les P-éléments sont ainsi utilisés comme vecteurs de transformation pour introduire de
l’ADN recombinant dans des souches normales de drosophile. La taille des transposon P-
éléments est de 3kb. Ils contiennent des éléments répétés inversés en ter, essentiels pour
l’excision et l’insertion. Le transposon ADN code à la fois une transposase qui permet sa
mobilisation et un répresseur de transposition. Dans l’exemple précédent, le répresseur
s’exprime dans les œufs en développement des populations P. Comme résultat, il n y a pas
de mobilisation de transposons dans les embryons des femelles P (contient des P-éléments).
Les mouvements sont observés uniquement au niveau des embryons dérivant des œufs
produits par les M femelles qui manquent de P-éléments.
De l’ADN recombinant est inséré chez les défectifs en P-éléments, qui n’ont donc pas de
gène codant un répresseur et une transposase. Cet ADN est injecté en région postérieur des
embryons, dans leur phase précoce de développement (au niveau des régions renfermant les
granules polaires). La transposase est injectée avec le vecteur recombinant P-élément. Comme
les clivages nucléaires ont lieu dans les régions postérieures, ils acquièrent à la fois les
granules polaires et le recombinant P-éléments avec la transposase. Par la suite les cellules
polaires bourgeonnent du plasme et les recombinants P-éléments s’intègrent de façon
aléatoire dans les cellules polaires. Les cellules polaires possèdent des événements
d’insertion différents. La quantité d’ADN recombinant P-éléments et de transposase est en
moyenne d’une copie de P-élément par cellule.
Les P-éléments peuvent être utilise comme vecteurs de transformation des embryons de la
drosophile. Des séquences de choix peuvent être insérer dans P-éléments. Une copie unique
de la molécule recombinante est incorporée de façon stable dans une région de chromosome.
Les recombinants P-éléments contiennent un gène marker comme le gène White+ et la souche
utilisée pour l’injection est un mutant White-. La souche test est mutant white -. Ainsi tous
les F2 sont des yeux rouges et contiennent une seule copie des recombinant P-éléments. Cette
méthode est souvent utilisée pour identifier des séquences à fonctionnalité bien connue. Par
exemple séquence régulatrice gouvernant le gène eve.
Mus musculus
Son standard est complètement différent des autres modèles précités. Son cycle de vie est plus
lent. L’embryogenèse ou la gestation nécessite au moins 3 semaines et le nouveau-né
n’atteint la puberté que pour un délai de 5-6 semaines. Le cycle effectif est de 8-9 semaines,
5 fois plus long que celui de la drosophile. La souris a une importance majeure du fait que
c’est un mammifère et est plus proche de l’humain. Bien sur les chimpanzés et d’autres
primates supérieurs sont plus proches de l’homme, mais ils ne conviennent pas pour
certaines expérimentations. La technologie du Knock out chez la souris a permis de réaliser
des avancées majeures dans la compréhension de mécanismes d’apparition de certains
cancers par
exemple. Le génome de la souris est similaire de ce qui est observé chez l’homme : 19
autosomes et XY chromosomes. Donc il y a une certaine « synthénie » entre la souris et
l’homme. De plus certains chromosomes renferment les mêmes gènes.

L’embryologie de développement est liée aux cellules souches.


La cellule œuf est petite et difficilement manipulable: 100 microns de diamètre. Des
expériences de micro injection sont développées pour introduire de l’ADN étranger dans la
lignée germinale de la souris. La figure suivante présente brièvement les étapes de
l’embryogénèse : les divisions initiales sont lentes : 1 division/ entre 12-24H.

- MORULA : La première diversification des cellules est observable au stade 16 cellules et


correspond au stade morula: les cellules externes se développent dans le futur placenta, alors
que les cellules internes formeront l’ICM : masse cellulaire interne.

- BLOSTOCYSTE : Au stade 64 cellules en 3-4 jours après la fertilisation, l’embryon est


prêt pour l’implantation. L’interaction entre le blastocyste et l’utérus va permettre la
formation du placenta. Apres cette étape, l’embryon entre en gastrulation ou l’ICM va
former les trois cellules embryonnaires :
Embryogénèse chez la souris

Introduction d’ADN étranger chez l’embryon.


Des méthodes de micro-injection ont été développées. L’ADN est injecté dans le pronucléus
et l’embryon est placé dans oviducte de la souris femelle : l’ADN injecté intègre des
positions aléatoires dans le génome humain. . L’efficacité de l’intégration est quasi élevée
et apparait dans les phases précoces du développement et souvent dans toutes les cellules
embryonnaires.

Comme résultat, l’insert va intégrer toutes les cellules y compris celles des ICM qui
constitueront les cellules somatiques et germinales de la souris adulte. Approximativement
50% des souris inoculés avec cette stratégie ont des lignées germinales transformées. Soit
l’exemple de l’enhancer des gènes Hoxb2 fusionne à Lac Z (reporter). Les embryons et les
fœtus peuvent être analysés pour révéler le pattern d’expression des lac Z. Dans ce cas on
observe le lac Z dans les cellules région nerveuses. Les souris transgéniques on été aussi
utilise pour caractériser différentes séquences régulatrices, incluant celles régulant la β
Globine et les gènes HoxD.
Création de souris transgeniques par introduction d’ADN dans les cellules

Expression in situ du profil d’expression chez l’embryon


transgénique : Régulateur Hox b et lac Z reporter gène.

Recombinaison homologue permet un KO de gènes


La célébrité des souris transgéniques réside sur la mise en place d’un « knock out » de gènes.
En effet on peut construire des lignées de souris ou un locus de gène est mis KO.
Par exemple le gène p53 est un activateur transcriptionnel de gène de réparation de l’ADN. Il
est impliqué dans de nombreux cancers. Quand la fonction de p53 est perdue, les cellules
cancéreuses prolifèrent à cause d’une accumulation rapide de mutations sur l’ADN. Une
lignée de souris p53 KO est mise en place: Ces souris meurent très jeune, car ces lignées p53
KO sont très susceptibles au cancer. Ces souris transgéniques peuvent être utilisées pour tester
des drogues, des agents anticancéreux utilisés par l’homme.

Les expériences de « knock out » de gènes sont réalisées en utilisant les cellules souches
embryonnaires : ES cells. Ces cellules sont obtenues en cultivant les blastocystes, les cellules
ICM prolifèrent sans se différencier.

Un ADN recombinant peut contenir une forme mutée du gène d’intérêt et un gène de résistance,
par exemple NEO (qui confère une résistance à la néomycine). Le gène de résistance NEO peut
être placé en aval du gène d’intérêt, mais en amont de la région flanquant homologue, de façon à
ce que la recombinaison homologue puisse permettre le remplacement du gène cible par la forme
mutante et le gène de résistance. Alternativement le gène NEO peut être insérer dans le gène
d’intérêt.

Il peut arriver qu’il y ait des recombinaisons non homologues, c'est-à-dire illicites, sur des
sites situes en dehors de notre région d’intérêt. Pour éviter la recombinaison, le vecteur
recombinant peut contenir un gène marker : le gène de la thymidine kinase TK qui permet de
soumettre les clones à une contre-sélection en utilisant une drogue le Gancyclovir, qui est
convertie en composante toxique par la thymidine kinase.

Comme résultat, la procédure doit aboutir à l’obtention de cellules ES avec copie du gène
cible correspondant a la forme mutée. Ces cellules ES recombinés sont injectées dans les ICM
des blastocystes normaux. Les embryons hybrides sont placés dans l’oviducte de la souris
hôte. Les adultes provenant des provenant des embryons hybrides possèdent des lignées
germinales transformées qui produisent des gamètes haploïdes porteurs de la forme mutante.
Les cellules ES utilisées pour la transformation et la recombinaison homologue se
différencient en lignées somatiques et la lignée germinale. Si une souris a une lignée
germinale porteuse de la forme mutante s’accouple avec ses congénères, les descendant
peuvent être homozygotes pour la mutation.
Gene KO via une recombinaison homolgue : création de lignées manquant le gène.

La souris et l’empreinte parentale


La manipulation des embryons de souris a permis de mettre en évidence un mécanisme
épigénétique intéressant. Ce mécanisme est non mendélien est appelé l’empreinte
parentale. En effet, généralement, les descendants héritent de phénotypes liés aux génotypes
parentaux.
L’idée de base, dans tous les cas, de l’empreinte parentale, est que seul l’un des deux
allèles pour certains gènes, est actif. Ceci parce que l’autre allèle est sélectivement inactivé
soit au cours du développement des spermatozoïdes ou au cours du développement des œufs.

Prenons le cas du gène de l’igf2 de la souris.

- Le gène code pour insulin-like-growth factor : expression dans les cellules intestinales
et le foie du fœtus.
- Seul igf2 hérité du père est activement exprimé au niveau de l’embryogenèse.
- L’autre copie, bien que parfaite en séquence, est inactive.
Cette différence d’activation/expression des copies parentales est le résultat de la méthylation
d’un silencer associé à l’ADN (silencer de répression de l’expression de l’igf2).

- Durant la spermatogenèse, l’ADN est méthylé, et le silencer represseur est inactivé.


Comme résultat : l’igf2 peut être activé dans le fœtus.
- Au contraire dans l’Oocyte : l’ADN n’est pas méthylé, ainsi l’igf2 hérité de la
femelle est silencieux
Donc la copie paternelle est « impactée» « imprinted » « imprimée ».

L’empreinte génétique chez la souris : Le silencing permanent d’un allèle d’un gène
chez la souris. Seule une copie igf2 est exprimée dans chaque cellule et c’est toujours
la copie du chromosome paternel.
Génétique du développement animal
Les gènes de développement chez la drosophile.

Le développement de la drosophile, de l’œuf fécondé à la larve, se réalise en un seul jour. La larve


qui est mobile et capable de se nourrir, présente une segmentation corporelle et possède un système
nerveux développé ainsi que des territoires cellulaires, les disques imaginaux à partir desquels se
formeront les divers organes de l’adulte.

En étudiant les processus impliqués dans le développement de la larve que trois types de gènes ont été
mis en évidence selon les rôles joués, dans le développement par les produits issus de leur expression.

Les gènes de polarité : impliqués dans la mise en place des axes antéro-postérieurs et dorso-ventral
de l’embryon.

Les gènes de segmentation corporelle : qui, par leur expression, sont responsables de la formation de
segments en définissant leur nombre et leur polarité.

Les gènes homéotiques : impliqués dans la spécification phénotypique des segments.

Les gènes contrôleurs : qui contrôle essentiellement les gènes homéotiques.

Ces différents gènes ont un patron d’expression précis dans l’espace et dans le temps et leurs
produits interagissent entre eux. Ainsi les premières étapes du développement sont contrôlés par des
gènes à effet maternel dont les produits agissent sur les gènes de segmentation du génome zygotique
qui eux même influe l’activation des gènes homéotiques.
Le développement de la drosophile est régulé par une cascade d’interactions
géniques
Rappel du Cycle de développement et Segmentation de l’œuf fertilisé
La drosophile est un animal de laboratoire depuis 100 ans. Le développement de cet insecte est très
rapide, et on peut donc très rapidement obtenir un élevage à partir duquel on fera des analyses
moléculaires.

Cycle de développement de Drosophila melanogaster

Le développement de la drosophile ne nécessite qu'une semaine à 20°C, et on aboutit à des adultes qui
se reproduisent très rapidement. L'embryon obtenu après fécondation se développe en 24h environ.
Toutes les étapes qui assurent la mise en place des organes (segmentation, gastrulation ) sont donc
très condensées. On a alors éclosion d'une 1ere forme larvaire, qui va muer en 24h. On obtient alors
une larve de 2e stade qui mue là encore au bout de 24h. La larve de 3e stade est toujours semblable et
dure 48h. Son installation dans le puparium va permettre le déclenchement de la métamorphose par
stimulation de l'ecdysone. La plupart des organes larvaires vont alors être histolyses, sauf le Système
nerveux, et on aura alors apparition des organes pour obtenir l'imago.

L’ovogénèse
On distingue 2 ovaires chez les drosophiles : ils sont constitués de grappes d'ovarioles, et ils sont reliés
entre eux par des oviductes. Ces derniers se prolongent par des canaux génitaux, et les ovocytes libérés
(bloqués en métaphase 1) pourront alors passer dans la spermathèque pour être fécondés.
Ovaires de Drosophila melanogaster

Germarium et maturation de l’ovocyte

Les ovarioles sont des chambres ovariennes contenant un nombre fixe de cellules : on y distingue une
assise de cellules formant la paroi (= cellules du follicule), d'origine somatique mésodermique, ainsi
que 16 cellules d'origine germinale (15 cellules nourricières et 1 ovocyte). Si on suit l'ovocyte au cours
de la maturation dans la chambre, on pourra voir qu'il grossit pour devenir la cellule la plus
importante. L'ovogenèse se fait donc de manière séquentielle depuis le germarium, et les ovocytes
libérés sont toujours remplacés.
Suivi de l'ovocyte au cours de la maturation dans la chambre.
On peut voir qu'il grossit pour devenir la cellule la plus importante

Les ovocytes libérés sont bloqués en métaphase 1 et pourront alors passer dans la
spermathèque pour être fécondés.
La segmentation du noyau est initiée par des transcrits maternels localisés en région
antérieure et postérieure.

Après la fécondation dans la spermathèque via le micropyle, on va assister à une multiplication


nucléaire sans cytodiérèse. Les noyaux mettent environ 8 mn pour se diviser et pendant la
multiplication du nombre de noyaux, on n'observe pas de phase G1 ou G2. Les noyaux vont se répartir
partout dans le cytoplasme de la cellule, et on a donc un syncitium. C’est vers la 10 ou 11e division,
qu’on assiste à la migration des noyaux vers la périphérie : c’est le blastoderme syncitial

Apres 8 clivages, les nuclei commencent


la migration a la périphérie

Au bout de 90 mn, les nuclei ont atteint la région corticale


L’embryon se transforme en blastoderme cellulaire

Les cellules du blastoderme sont totipotentes

Segmentation et embryogenèse de la drosophile


Au moment de la fertilisation, la cellule œuf renferme deux transcrits déjà localisés. mRNA bicoid, au
pole antérieur et mRNA oskar, au pole postérieur. Les transcrits oskar codent des protéines
responsables de l’assemblage des granules polaires.

Localisation de transcrits maternel chez la Drosophile (œuf, embryon)


Au moment de la fertilisation, l’ovocyte bloqué en métaphase 1 contient deux transcrits mRNA
localisés : un des transcrits est mRNA bicoid, en position antérieure, et l’autre transcrit est mRNA
Oskar localise en pole postérieur.

Les transcrits Oskar codent une protéine responsable de l’initiation de la segmentation nucléaire et de
l’assemblage des granules polaires. Des protéines comme Par-1, Vasa jouent un rôle important dans
ce processus et servent souvent de molécules d’ancrage dans ce processus de mise en place des
granules polaires. Ces granules polaires sont des complexes moléculaires composés d’une variété de
différentes protéines et de RNA. Ils sont aussi responsables du contrôle du développement de tissus
qui prennent naissance au niveau des régions postérieures durant la phase précoce de
l’embryogenèse, comme l’abdomen et les cellules polaires qui les cellules précurseurs de la lignée
germinale.

Les transcrits mRNA Oskar sont synthétisés au niveau de l’ovaire de la drosophile et déposé en
position antérieure, en phase immature, de l’oocyte par les cellules nourricieres. Oocyte et cellules
nourricieres associées sont issus de cellules souches embryonnaires spécialisées. Les transcrits vont
ainsi emprunter le réseau microtubulaire pour rejoindre la partie postérieure.
La localisation des Oskar est fonction de séquences spécifiques au niveau de la région 3’UTR. Cette
région interagit avec des protéines adaptatrices spécifiques pour utiliser le réseau microtubulaire, afin
de se localiser en région postérieure. (Rappel transcrits mRNA Ash1 de S. cerevisae).

L’œuf de la drosophile est polarisé. Le noyau est localisé en position antérieure et développe le
réseau microtubulaire vers la région postérieure. Les transcrits Oskar mRNA vont interagir avec les
protéines adaptatrices et sont associés à l’extrémité + des microtubules. Ils sont transportés de la
région antérieure vers le pole postérieur.

La localisation des transcrits mRNA Bicoid au pole anterieur est aussi fonction de sa séquence
3’UTR. Les séquences 3’UTR Bicoid sont différentes des séquences 3’UTR Oskar. L’importance
des régions 3’UTR dans la détermination de la localisation est révélé par l’expérience suivante :

Si le 3’UTR Oskar est remplacé par le 3’UTR Bicoid, l’hybride Oskar est localisé en région
antérieure. Ce phénomène peut induire la formation de cellules polaires et des déformations
embryonnaires.

Les transcrits bicoid et Oskar contiennent des séquences UTR différentes


Transport du mRNA Oskar des cellules nourricières à l’oocyte

mRNA Osk est transcrit et procéssé dans le noyaux des cellules nourricières. Quelques protéines
hnRNP (heterogeneous RiboNucleoprotéins) comme Hrp48, Sqd and Glo qui sont impliquées dans la
localisation et la régulation transductionnelle des mRNA osk sont les premières à s’associer dans le
noyau. Le splicing du premier intron mène à la mise en place d’un EJC (Exon Junction Complex) qui
est essentiel pour la localisation postérieure. Le répresseur transductionnel Bru s’associe ainsi avec
le mRNA osk dans le noyau de l’oocyte. L’exportation est UAP56-dépendante. Une fois dans le
cytoplasme, d’autres facteurs s’associent au transcrit Oskar. Ce sont des facteurs cytoplasmiques
silenceur transductionnel constitué d’un complexe de particules RNP. Ces dernièrs se lient à la
Dynein, Bic-D, and Egl. Le réseau microtubulaire permet un mouvement direct des facteurs
cytoplasmiques. A l’intérieur de l’oocyte, les complexes mRNAosk/RNPs sont pour la plupart
transportés par La kinesine sur un réseau polarisé de microtubule
Gènes de polarité et détermination des axes corporels chez la drosophile.

Différents gènes à effet maternel sont impliqués dans la mise en place des axes de
polarité antéropostérieur et dorso-ventral chez la drosophile.

La distribution des produits de gènes à effet maternel sont responsables de la


mise en place de l’axe antéropostérieur

Durant l’ovogénèse, différents partenaires cellulaires participent à la détermination du futur axe


antéropostérieur embryonnaire.
Quatre divisions successives s’effectuent à partir d’une ovogonie initiale et donnent naissance à 16
cellules reliées entre elles par des ponts cytoplasmiques (15 cellules nourricières et le futur ovocyte).
L’ensemble de ces cellules est entouré par des cellules somatiques folliculaires, le tout constituant un
follicule. Le futur ovocyte est localisé au niveau des cellules de la région postérieure de ce dernier.
Suite à des interactions cellulaires faisant intervenir le gène gurken, et son produit, les cellules
folliculaires postérieures envoient des signaux en direction de l’ovocyte, ayant pour conséquence
chez celui-ci, une réorganisation de son cytosquelette microtubulaire. Dans le même temps les
transcrits maternels ayant pour origine les cellules nourricières vont s’accumuler dans l’ovocyte et
être distribuer au sein du cytoplasme de ce dernier par le biais de moteurs moléculaires le long du
réseau microtubulaire.
Evénements clés de la localisation antero-dorsal des mRNA Gurken
Les transcrits Gurken sont produits par les noyaux cellules nourricières et associés aux régulateurs
hnRNP. Certains restent associés avec le transcrit durant le transport. Le répresseur traductionnel Bru
s’associe en premier avec le transcrit grk dans le noyau. Ensuite l’export du noyau est UAP56-
dépendant. Dans l’oocyte les mRNA grk migrent au niveau de la zone anterodorsale en deux phases
Dynein-dependant. Transport au niveau de la zone corticale antérieure et au niveau de la zone corticale
antero-dorsale. Une fois localisée les protéines hnRNP protein Sqd permettent la transition par la
Dynein au niveau de la zone d’ancrage. Le grk mRNA est ainsi traduit en protein et assure le
devenir antero-dorsale de certaines cellules folliculaires.

Par leur localisation cytoplasmique différentielle, certains transcrits maternels jouent un rôle
déterminant dans la mise en place de l’axe antéropostérieur (céphalo caudal). Ce sont les transcrits
maternels : bicoid, nanos, tudor, vasa, huncback et caudal.

Les ARNm codant la protéine Bicoid (Bcd) sont localisés au niveau du pole antérieur ovocytaire,
tandis que les ARNm codant la protéine Nanos sont concentrés au niveau du pole postérieur. Le
maintient des transcrits Bicoid au niveau du pole antérieur est assuré pare des protéines reconnaissant
son 3’UTR et pouvant les lier au système microtubulaire.
La répartition des ARNm est déterminante pour celle de leurs produits dont la traduction s’effectue
localement après la fécondation. A des stades précoces de développement l’embryon est au stade
blastoderme syncitial dépourvu de membranes cellulaires, ce qui permet une distribution de la protéine
qui vient d’être produite. C’est ainsi que les protéines Bicoid sont distribués selon un gradient de
concentration décroissant depuis la région antérieure vers la région postérieure. Par contre les
protéines Nanos présentent une orientation inverse.

Transport actif, ancrage, diffusion et piégeage de mRNA Bicoid & mRNA Nanos

Différents mécanismes permettent de localiser les transcrits mRNA Bicoid & mRNA Nanos. Durant
l’ovogénèse bcd mRNA est activement transporté en région antérieure par la protéine motrice la
Dyneine à travers le réseau microtubulaire. La protéine adaptatrice de liaison est la Swa. Bcd est
statiquement ancré en au niveau du cortex antérieur en phase tardive de l’ovogenèse. L’ancrage
requiert un complex ESCRT-II, une unité protéique qui interagit directement avec les mRNA bcd,
aussi avec la protéine Stau : une RNA-binding protéine. Au contraire, les nanos mRNA (nos mRNA)
s’accumulent en région postérieure par diffusion et trapping. La diffusion des nos mRNA est facilitée
par un flux cytoplasmique. Le piégeage d’une portion des transcrits nos mRNA est actine-dépendant
en région postérieure, mais le mécanisme reste encore mal compris. Le facteur Rump est requis pour
l’accumulation de Nanos mRNA, mais il n’est pas confirmé qu’il fait parti du mécanisme de
piégeage.
Quant aux transcrits codant les protéines Huncback (Hb) et Caudal (Cad), ils sont répartis de façon
homogène dans le cytoplasme ovocytaire mais contribuent à la mise en place de la polarité. En effet
elles sont régulées par les protéines Bcd et Nanos et ont des gradients inverses au stade Blastoderme
syncytial.

Dans la région antérieure on observe la différenciation de la tête et du thorax due a l’action


synergique de deux facteurs de transcription Bicoid et Hunchback, par l’activation de gènes
spécifiques de la région antérieure (gènes « gap » antérieurs) et la répression de la différenciation des
structures de l’Abdomen par répression de l’expression de Caudal.

Dans la région postérieure Nanos et Caudal sont présentes. Nanos prévient la répression par
Hunchback des gènes de spécification abdominale, et avec Caudal, permet leur activation.

Anterieur Bcd Nanos Postérieur

Axe antéropostérieur assuré par Bicoid et Nanos


1. Les morphogènes responsables de la différenciation de l’axe antéropostérieur chez
la drosophile.

La protéine Bicoid joue un rôle important dans la différenciation de la région antérieure. La mutation
létale nommée Mut bicoid à l’état homozygote conduit à une larve sans tête ni thorax mais
présentant deux abdomens accolés tête-bêche. Si au cours du développement d’un tel mutant, on
injecte de l’ARNm bicoid au niveau de l’extrémité antérieure, alors tête et thorax sont présents chez
l’embryon.

Si chez un embryon sauvage, on ponctionne du cytoplasme au niveau de la région antérieur contenant


des transcrits bicoid , on observe alors le développement d’une larve de type Mut bicoid (larve sans
tête ni thorax). En revanche si on injecte des transcrits bicoid à un embryon sauvage dans la région
postérieure, on observe la formation d’un embryon à deux têtes et thorax. De ces expérimentations,
on peut déduire que le transcrit Bicoid est implique selon un effet dose dans la céphalisation de
l’embryon.

La conséquence fonctionnelle de la présence de Bicoid étant posée, on peut s’interroger sur la mise
en place de l’axe antéropostérieur, c'est-à-dire comment est contrôlée la formation d’une tête à
l’avant et d’une queue à l’arrière ? Ce contrôle dépend du gradient de concentration des protéines
Bicoid au sein du cytoplasme. Cette protéine agit de deux façons : comme un facteur de transcription
et comme un répresseur de traduction : Bicoid, là ou elle est présente, c'est-à-dire, dans la région
antérieure, pénétre dans les noyaux des cellules en cours de division et active la transcription des
gènes zygotiques hunchback. Ces transcrits s’ajoutent à ceux d’origine maternelle répartis
uniformément dans tout l’embryon. Apres traduction de l’ensemble de ces transcrits, on observe une
plus grande quantité de protéines Hunchback dans la région antérieure. Des expériences montrent
qu’Hunchback est un facteur de transcription impliqué, come Bicoid, dans l’activation de gènes
spécifiques de la tête de la drosophile. De plus la protéine Hunchback réprime les gènes de
spécification de l’Abdomen.
Par ailleurs il a été constaté que Bicoid, en se fixant au niveau des régions 3’UTR des transcrits
caudal, inhibe la traduction de ces derniers. Celle-ci ne peut avoir lieu que dans la région postérieure
embryonnaire, là ou Bicoid n’est pas présente.

Les protéines Nanos et Caudal sont impliquées dans la différenciation de la région postérieure. Au
niveau de la région postérieure, la concentration en protéines Nanos est maximale. Les embryons qui
ne présentent pas d’ARNm nanos ne developpent pas d’Abdomen. Nanos présente un role dans
l’activation des gènes de spécification de l’Abdomen : gènes « gap » postérieurs. De plus dans la
partie postérieure, les ARNm hunchback d’origine maternelle sont également présents. Nanos assure
la répression de leur traduction. Remarquons que les distributions inverses de Bicoid et de Nanos sont
à l’origine d’un gradient décroissant de concentration antéropostérieur de la protéine Huncback ;

Dans la région postérieure, une autre protéine est présente, c’est la protéine Caudal. La traduction de
cette protéine est possible en raison de l’absence de Bicoid. Caudal est un facteur de transcription
activant, comme Nanos, des gènes spécifiques de l’Abdomen. En effet, elle régule l’expression de
gènes impliqués dans le déterminisme des domaines postérieurs de l’embryon et active les gènes
responsables de l’invagination de l’intestin postérieur.

L’axe antéropostérieur chez la drosophile est déterminé par l’action de morphogènes

2. Bicoid et Nanos régulent les transcrits ARNm hunchback

Les protéines Bicoid régulatrices des transcrits hunchback sont synthétisées avant les processus de
« cellularisation ». Elles vont diffuser du pole antérieur et être distribuer selon un gradient à travers
toutes les régions de l’embryon. Des concentrations élevées et intermédiaires de Bicoid sont
nécessaires pour activer hunchback, qui est indispensable pour la subdivision de l’embryon en
segments.

Le gène hunchback est transcrit par deux promoters : Un des promoters est activé par le gradient
Bicoid, et l’autre promoter contrôle l’expression du gène dans l’oocyte en développement ; Ce
dernier est donc le « promoter maternel » qui permet la synthèse des transcrits mRNA hunchback,
répartis dans le cytoplasme des œufs non encore fertilisés.

La traduction des transcrits mRNA hunchback est bloquée en région postérieur par la protéine Nanos,
une RNA-binding protéine. Nanos est présente uniquement en région postérieure, parce que son
ARNm est sélectivement localisé à cet endroit, à travers une interaction de son 3’UTR avec les
protéines des granules polaires.

La protéine Nanos reconnait des séquences ARN-spécifiques (éléments de réponse Nanos : NRES,
Nanos Response Elements). Ces séquences ARN-spécifiques sont situées en 3’UTR de l’hunchback
mRNAs maternels. La reconnaissance/fixation de Nanos sur les séquences de Hunchback est
responsable de la réduction des queues polyA qui déstabilise l’ARNm hunchback et empêche sa
traduction.

Avec la fixation de Nanos, les facteurs d’initiation de la traduction ne peuvent jouer


complètement leur rôle.

En effet le contrôle spatial de la traduction est régulé par les eIF4E-BP


(Protéines reconnaissant les facteurs eIF4E)

La fixation sur les eIF4E est ainsi utilisée pour réguler la traduction de ARNm spécifique chez les
eucaryotes. L’établissement de l’axe antéropostérieur pendant l’ovogenèse et l’embryogenèse
chez la drosophile requiert une localisation de beaucoup de protéines. Dans certains cas le blocage de
la traduction de certains transcrits dans une partie du cytoplasme est un mécanisme qui permet leur
localisation, leur restriction spatiale.

Par exemple la protéine Oskar, est localisée dans les régions postérieures de l’oocyte avant la
fertilisation. Et pourtant les transcrits ARNm OsKar, sont synthétisés par les cellules nourricières et
déposés en région antérieure avant la fécondation. ARNm Oskar est ainsi transporté vers la région
postérieure, avant d’être traduite, et ce mécanisme est indispensable pour l’orientation
antéropostérieur.
L’action des 4E-BP, comme les protéines Cup, est critique dans la repression spécifique de la
traduction des ARNm Oskar. Les transcrits Oskar contiennent différentes sequences en 3’UTR qui se
fixent de façon spécifique sur des protéines appelées Bruno. Ces protéines se complexifient avec les
protéines cup (4E-BP) aux domaines 3’UTR des transcrits Oskar.

Une fois localisée sur les transcrits Oskar, les protéines cup compétissent avec le eIF4G pour la
fixation sur l’eIF4E, inhibant ainsi la traduction des ARNm Oskar. Ce mécanisme n’est donc pas
exclusif a Oskar. La protéine Nanos est aussi régulée par ce processus. Généralement la protéine
CPEB recrute une 4E-BP nommée Maskin sur bon nombre de ARNm dont la traduction est inhibée
durant le développement des vértébrés.

Le gradient de la protéine Hunchback et inhibition de la traduction par Nanos

3. Chez la drosophile, l’acron et le telson sont déterminés par TORSO et BICOID.


L’acron et le telson sont les deux régions corporelles situées aux deux extrémités antérieure et
postérieure de l’organisme et qui ne correspondant pas à des métamères. La détermination de ces
régions se fait de façon spécifique et semble être induite par l’effet d’un même gène, le gène torso.
Des expérimentations montrent que des embryons dont la mère présente une mutation pour le gène
torso ne présentent ni acron, ni telson.
En effet les ARNm torso sont d’origine maternelle, synthétisés par les cellules ovariennes. La
protéine Torso dont la traduction a eu lieu après la fécondation, se répartit à la surface de l’ensemble
de l’œuf. C’est une protéine transmembranaire correspondant à un récepteur à activité tyrosine
kinase. Cette protéine n’est activée qu’aux extrémités de l’ovocyte par une protéine nommée
Torso-like produite par les cellules folliculaires et libérée dans l’espace périvitellin au niveau des
régions antérieures et postérieures.
La liaison Torso-like sur son récepteur entraine une cascade de phosphorylations qui conduisent à
l’inactivation de la protéine Grucho, ce qui lève l’inhibition de la transcription des gènes
spécifiant les extrémités de l’embryon (gènes « gap » terminaux : tailless et huckebein).
Comment cependant obtenir deux structures terminales différentes ?
La protéine Bicoid joue encore ici un rôle prépondérant. Si Bicoid est présente, ce qui est le cas dans
la région antérieure, il y a formation d’un acron, si elle n’est pas présente, il y a formation d’un
telson.

Le gène dorsal est primordial dans la mise en place de l’axe dorso-ventral de l’embryon.

Il existe 11 gènes connus participant à l’orientation Dorso-ventrale. La détermination de l’axe dorso-


ventral s’effectue plus tardivement que celle de l’axe antéropostérieur, et se manifeste par des
interactions entre cellules et l’existence de protéines pré-localisées. L’établissement d’un gradient
du facteur de transcription Dorsal est essentiel dans la différenciation de cet axe. Cette protéine
provient de la traduction d’ARNm dorsal maternels qui ne débute qu’environ 1H 30 après le début
de la fécondation. Au cours de la 14 e division, une cascade de signaux de transduction impliquant une
dizaine de gènes maternels conduit à la pénétration de la protéine Dorsal uniquement dans les noyaux
des cellules de la surface ventrale de l’embryon. Si la protéine Dorsal ne pénètre pas dans ces
noyaux, toutes les cellules de l’embryon deviennent de type dorsal. Inversement si Dorsal pénètre
dans tous les noyaux, toutes les cellules sont de type ventral.
L’initiation résulterait donc de l’assymétrisation des cellules folliculaires entourant l’ovocyte suite
à la migration des cellules de l’ovocyte lors de l’ovogénése vers la région qui deviendra dorsale chez
l’embryon.

Le noyau synthétise gurken dont la traduction est à l’origine de la protéine Gurken. La diffusion de
cette protéine étant limitée, elle n’atteint que les cellules folliculaires situées à sa proximité. Il en
résulte un gradient de cette protéine le long de la surface dorsale de l’embryon. Cette protéine, qui est
un homologue du facteur de croissance EGF, est reconnue au niveau de la surface folliculaire par les
récepteurs Torpedo, un récepteur de type tyrosine kinase, codé par le gène torpedo. L’activation
du récepteur inhibe l’expression du gène pipe.
Dans les cellules folliculaires ventrales, l’expression du gène pipe n’est pas inhibée. La protéine
Pipe secrétée dans l’espace péri-vitellin induit une cascade de signaux de transduction. Ceci conduit à
la fixation de la protéine Spatzle sur la protéine Toll qui est un récepteur transmembranaire de
l’ovocyte.
Dans le cytoplasme des cellules du blastoderme, Dorsal est lié à Cactus, ce qui prévient sa migration
dans les noyaux. Au niveau des cellules ventrales du blastoderme, le signal Spatzle-Toll, conduit à la
libération de Dorsal et Cactus, via l’activation de plusieurs autres protéines, ce qui permet à Dorsal de
pénétrer dans les noyaux des cellules.
Le gradient de concentration de Dorsal détermine le devenir cellulaire. Une forte concentration
conduit à la différenciation de cellules mésodermiques au niveau ventral, alors qu’une faible
concentration détermine la différenciation des cellules ectodermiques au niveau dorsal.
Avant la fécondation les gènes du cytoplasme sont : gurken et cornichon sensibilisent les cellules
folliculaires qui perçoivent le signal grâce aux récepteurs Torpedo. Après la fécondation, les cellules
folliculaires vont émettre des enzymes qui sont des sérines protéases Snake. Ces enzymes Snake
vont cliver les protéines Easter qui, à leur tour, permettent la libération des molécules signales :
Spatzle. Ces ligands se lient aux récepteurs TOLL qui entraine une cascade de réaction kinase (Tube-
Pelle).
Avant la fécondation les gènes du cytoplasme sont : gurken et cornichon sensibilisent les cellules
folliculaires qui perçoivent le signal grâce aux récepteurs Torpedo. Après la fécondation, les cellules
folliculaires vont émettre des enzymes qui sont des sérines protéases Snake. Ces enzymes Snake
vont cliver les protéines Easter qui, à leur tour, permettent la libération des molécules signales :
Spatzle. Ces ligands se lient aux récepteurs TOLL qui entraine une cascade de réaction kinase (Tube-
Pelle).
Un gradient de morphogènes contrôle l’orientation dorso-ventrale
Le gradient de concentration de Dorsal détermine le devenir cellulaire. Une forte concentration
conduit à la différenciation de cellules mésodermiques au niveau ventral, alors qu’une faible
concentration détermine la différenciation des cellules ectodermiques au niveau dorsal.

Gradient de Spatzle-Toll et Dorsal ; les récepteurs Toll sont distribués de façon uniforme

On a vu, sur ce qui précède qu’il y a un pic d’activation des récepteurs Toll en région ventrale, a
cause du gradient Spatzle plus important. L’activation devient faible, progressivement en région
latérale. La signalisation Toll entraine la dégradation de l’inhibiteur cytoplasmique Cactus et le
relâchement de la protéine Dorsal du cytoplasme au noyau. Ceci engendre la mise en place d’un
gradient nucléaire de Dorsal dans la région ventrale de l’embryon. Les noyaux des cellules ventrales
contiennent un pic de protéine Dorsal, alors que les noyaux des cellules latérales contiennent des
quantités faibles de protéine Dorsal.
Certains gènes cibles sont activés par des quantités élevées de la protéine Dorsal, alors que d’autres
gènes n’ont besoin que des quantités intermédiaires et faibles de Dorsal. Dans ce contexte, il existe
trois seuils d’expression génique sur l’axe dorsoventral de l’embryon en processus de
cellularisation 2H après la fertilisation.

Ces seuils initient la différenciation de trois types tissulaires : Le mésoderme ventral, le neurectoderme
ventral, et le neurectoderme dorsal. Et chacune de ces groupes de cellules va donner des groupes
distincts chez l’adulte drosophile.
 Le mésoderme : muscles des ailes et organes internes ;
 les neurectoderme ventral et dorsal : Système nerveux et corde nerveuse ventrale.

On sait maintenant qu’il y a régulation de gènes cibles, qui permettent la traduction, respectivement
de quantités élevées, intermédiaires et faibles de Dorsal : Ces sont les gènes twist, gène rhomboid, et
gène sog.

- Région ventrale : Activation du gène twist par les quantités élevées de la protéine Dorsal, au
niveau des 18 cellules mésodermiques. Le gène twist n’est pas activé au niveau des régions
latérales. La raison est que la région régulatrice 5’ du gène twist contient deux sites à affinité
faible pour la protéine Dorsal. Donc des pics élevés de gradient Dorsal sont nécessaires pour
une occupation efficiente de ces sites : des quantités faibles de protéine Dorsal ne pourront pas
activer le gène twist.

- Régions neurectodermiques, régions latérales : on a deux types de gradient de la protéine


Dorsal : Quantité intermédiaire et Quantité faible, qui activent respectivement les gènes
rhomboid et sog.
Le gène rhomboid est activé par des quantités intermédiaires de Dorsal au niveau du neurectoderme
ventral. La région 5’flanquante de rhomboid contient un enhancer de 300pb situé a environ à 1.500pb
de la séquence start. Cet enhancer contient un cluster de sites de fixation des protéines Dorsal. La
plupart des sites sont des sites à affinité faible pour la protéine Dorsal, mais toutefois, il existe, au
moins, un site à affinité optimale en 5’ du gène Rhomboid. Ce dernier permet la fixation de quantités
intermédiaires de la protéine Dorsale. En principe l’enhancer de Rhomboid peut être activer par les
hautes quantités de la protéine Dorsal présentes en région ventral, au niveau du mésoderme, et les
quantités intermédiaires présent au niveau du neurectoderme ventral. Mais le gène est maintenu en off
par les protéines Snail : protéines répresseurs. Le répresseur Snail est seulement exprimé au niveau
du mésoderme et non dans le neurectoderme. Les 300pb de l’enhancer rhomboid contiennent des
sites de fixation pour le répresseur Snail, en plus des sites fixation de l’activateur Dorsal. Il y a
ainsi « un jeu » qui s’établit entre la distribution de Dorsal et la localisation du répresseur Snail qui
permet de restreindre l’expression de rhomboid au niveau de la région neurectoderme ventral.
Le gène sog est activé par des quantités faibles de la protéine Dorsal : la faible quantité de la protéine
Dorsal sont suffisantes pour activer le gène sog dans les grandes régions latérales, qui englobent à la
fois le neurectoderme ventral et dorsal (NE ventral et NE dorsal). L’expression du gène sog est
régulée par un enhancer de 400pb localisé au niveau du premier intron du gène. L’enhancer du gène
sog contient une série de 4 sites de fixation à haute affinité avec la protéine Dorsal, pouvant toutefois
être occupé par de faibles quantités de la protéine Dorsal.
Comme pour le gène rhomboid, la présence du répresseur Snail exclut l’activation du gène sog dans
le mésoderme, en dépit de la présence de fortes quantités de la protéine Dorsal.

Ainsi la régulation de l’expression de gène par différents gradients de la protéine Dorsal est
fonction des combinaisons du répresseur Snail et de l’affinité des sites de fixation de Dorsal.

L’occupation des sites de fixation Dorsal n’est pas uniquement déterminée par leur affinité
intrinsèque, mais cette occupation est déterminée par les interactions protéine-protéines : Dorsal et
d’autres protéines régulatrices. Par exemple, les 300pb de l’enhancer rhomboid est activé par des
quantités intermédiaires du gradient Dorsal au niveau NE ventral (Neurectoderme Ventral). Cet
enhancer contient des sites de fixation à faible affinité, et pourtant des quantités intermédiaires du
gradient Dorsal sont suffisantes pour ces sites parce qu’on a une interaction protéine-protéine avec
une autre protéine activatrice : la protéine Twist

Dorsal et Twist se fixent sur des sites adjacents sur l’Enhancer rhomboid.
Non seulement ces deux protéines s’aident mutuellement pour la fixation, mais elles
agissent simultanément et fonctionnent en synergie pour stimuler la transcription

Dorsal et Twist fonctionnent en synergie


Le gradient de la protéine Dorsal détermine la différenciation des cellules embryonnaires en cellules
musculaires ou en cellules neuronales. Le « switch » régulateur déterminant pour l’identité cellulaire
dépend de la limite latérale de l’expression de la protéine Snail qui détermine la frontière entre
Mésoderme et le NE (neurectoderme). Les cellules exprimant la protéine Snail forment le
mésoderme, alors que les cellules localisées en régions latérales deviennent le neurectoderme (absence
de protéines Snail.). La figure montre que la protéine Snail est sous contrôle synergique des Dorsal et
Twist (qui activent et contrôlent un ensemble de gènes qui s’expriment en région ventrale et ventro-
latérale). Il a été suggéré que Dorsal recrute des complexes protéique de modification de la chromatine
telque les SWI/SNF or HAT, alors que Twist stimule la transcription en interaction avec les complexes
TFIID.

Dorsal peut rendre la region 5’ de snail « ouverte » par recrutement de complexes enzymatiques qui
modifient la chromatine comme le complexe SWI/SNF. L’ouverture de la région 5’ snail permet de
faciliter la fixation de Twist qui recrute spécifiquement le complexe TFIID-PolII au niveau du core du
promoteur.

Trois seuils de la protéine Dorsal et trois mécanismes de régulation : La region 5’ du gène twist contient
deux sites à affinité basse occupés par des quantités élevées du gradient Dorsal. Comme résultat
l’expression du gène twist est restreinte au pole ventral.

L’enhancer de rhomboid contient un cluster de sites Dorsal : seul un site de fixation a une affinité
maximale. Le melange de sites de fixation a haute affinité et à affinité faible permet aux gradients forte et
intermédiaires d’activer le gène rhomboid . En fin le gène sog contient au niveau de son enhancer des sites
de Dorsal a affinité optimale. Ce qui permet aux gradients faibles ou intermédiaire de la protéine Dorsal
d’activer le gène.
L’enhancer rhomboid contient des sites de fixation de la protéine Dorsal, mais aussi des sites
fixation de la protéine Dorsal. Puis que le represseur snail est uniquement présent en région
ventrale (mésoderme), rhomboid est inhibée et réprimé en région ventrale. NE ventral.
L’enhancer sog contient aussi des sites de fixation de la protéine Snail, l’expression du gène
sog est donc restreinte aux régions latérales et reprimée au niveau du mésoderme.

Modèle synergique de Dorsal et twist, mais les mécanismes fonctionnel d’activation sont différents
pour chaque gène
Des mécanismes similaires se déroulent au niveau du mésoderme dorsal des embryons de
vertébrés : exemple du xenopus

Le mésoderme dorsal de l’embryon du xenope est une source importante de molécules de


signalisation qui contrôlent le développement du CNS (Système nerveux central) durant la
gastrulation. La formation du mésoderme dorsal dépend de transcrits localisés dans les œufs non
fertiles, incluant mRNA vegT. Le gène vegT code pour un facteur de transcription séquence spécifique,
qui permet l’activation spécifique du gène Xnr au niveau des cellules pro-mésodermiques. Xnr code
le TGFβ, une molécule de signalisation nécessaire , mais non suffisante pour activer les gènes du
mésoderme dorsal.
Apres la fertilisation de l’œuf du xenope, on a un processus de réaction corticale au cours de laquelle
on a une rotation du cytoplasme par rapport a la membrane plasmique. La réaction corticale aboutit a
une stabilisation des protéines : les β catenin sur le bord de l’embryon : c’est la future région dorsale
de l’embryon.
Ces protéines β catenin sont relarguées dans le noyau après activation/stabilisation et interagissent
avec les facteurs protéines Tcf ou Pangolin : facteurs de transcriptions séquence-spécifique.
Les complexes Tcf/ β-Catenin activent les gènes Siamois dont l’expression est distribuée au niveau de
la région dorsale. Ou on a des niveaux élevés de protéines β catenin. Ces protéines Siamois
interagissent avec les protéines de signalisation Xnr présentes au niveau du mésoderme. Siamois et
Xnr interagissent activement et cette synergie permet l’activation du goosecoid qui code une protéine
régulatrice.
La region 5’ régulatrice du gène goosecoid contient des sites de fixation des protéines Siamois et des
protéines Smad. Les Smad sont des facteurs de transcription induits par l’activation des recepteurs de
surface de TGF-β.
Smad et Siamois fonctionnent en synergie pour activer le gène goosecoid au niveau du mesoderme
dorsal. Le site d’expression correspond à la région de l’embryon ou on a une haute activité des deux
activateurs.
Spécification du mésoderme dorsal de l’embryon du xénope
(les protéines Smads et Siamois fonctionnent en synergie pour l’expression de gène goosecoid)
Gènes de Segmentation : la métamérisation corporelle résulte de
l’activité des gènes de Segmentation

L’adulte de drosophile, comme sa larve, présente une métamérisation. Les trois parties corporelles de
l’adulte : tète, thorax, Abdomen sont constituées de 6-7, 3 et 8 métamères, respectivement. Cette
caractéristique de l’espèce, est déterminée génétiquement et est le fait de gènes de segmentation. Ce
sont des gènes régulateurs dont l’expression détermine le nombre de segments ainsi que la polarité
interne de chacun d’eux. La mutation de l’un de ces gènes provoque une modification du nombre de
segments. Ces gènes sont regroupés en trois catégories : les gènes gap, les gènes « pair-rule » et les
gènes de polarité segmentaire qui s’expriment chronologiquement selon cet ordre. Les interactions
se produisant entre les produits de ces trois gènes ont pour conséquence un découpage de l’embryon
en éléments successifs correspondant à des parasegments, puis à des segments.

Les produits de gène « gap » découpent l’embryon en grandes régions

Les gènes gap sont parmi les premiers gènes exprimés par le génome du zygote et sont régulés par les
facteurs de transcription bicoid, Caudal, et hunchback le long de l’axe antéropostérieur. Avec
l’expression des gènes gap, un pas est ici franchi dans le déroulement du développement de la
drosophile : l’embryon qui comportait jusqu’alors des gradients continus de morphogènes va être
découpé en grandes régions. Si une mutation affecte l’un des gènes « gap », l’embryon formé
présentera alors un « vide », c'est-à-dire une zone ne se mettant pas en place. On comprend alors la
terminologie de « gap », qui signifie intervalle. On distingue quatre gènes « gap » principaux qui
s’exprime dans la majeure partie de l’embryon : hunchback, Kruppel, Knirps, et giant. D’autres
gènes « gap » ont également été caractérisés dont tailless, huckebein qui s’expriment dans les régions
terminales de l’embryon.

Les gènes gap sont les premiers gènes zygotiques. Ils s’expriment le long de l’axe antéro-postérieur.
Ils codent pour des facteurs de transcription. Leurs expressions est initiée par la protéine Bicoid qui
active l’expression antérieure de hunchback en premier.
Expression des genes gap hunchback, kruppel, giant, knirps et tailless chez l’embryon.
Expression spatiale selon l’axe antéro-postérieur controlé par les protéines Hunchback et
Bicoid (en synergie) et régulation croisée entre les gènes gap.
Le pattern d’expression des gènes gap fournit un pattern non périodique de distribution de
facteurs de transcriptions selon l’axe antéro-postérieur, ce qui détermine les régions
corporelles.

Une faible transcription de gène « gap » est initialement observée dans tout l’embryon. Cependant, à
la fin du 12e cycle de division cellulaire, on observe une activation et/ou inhibition des gènes « gap »
par les gradients des protéines Hunchback et Caudal. Une autre régulation se met ensuite en place
pour un mécanisme de régulation croisée (« cross-régulation ») résultant de l’interaction entre les
produits des différents gènes « gap ». Par le jeu de répressions mutuelles, l’expression de chaque
gène « gap » est stabilisée et s’effectue dans les zones bien délimitées. L’expression zygotique du
gène hunchback dans des embryons normaux apparait sur toute la moitié de la région antérieure. Cette
expression se superpose à une faible expression maternelle de hunchback mRNA dont la traduction est
supprimée en région postérieure par Nanos.

La protéine Bicoid maternelle contrôle l’expression zygotique du gène hunchback. L’activité du


gène hunchback est fonction du seuil de Bicoid. Ainsi à forte dose sa région d’expression est étendue
vers la région postérieure car le seuil de la protéine Bicoid est étendu.

La distribution du signal Bicoid est responsable de


l’expression en région antérieure du gene hunchback
L’expression zygotique du gène huncback est contrôlée par Bicoid. L’expression huncback est visualisée
en réalisant une construction : Promoteur huncback/gène Lac Z et insertion dans le génome de la
drosophile. Résultats : Région promotrice normale, Région promotrice partiellement délétée, absence de
fixation Bicoid

Le gradient de la protéine Bicoid nous fournit un exemple intéressant sur comment les mécanismes du
développement sont liés aux variations de l’embryon. Bicoid est un membre de la famille des
homéodomaines Activateurs transcriptionnels. La protéine active le gène hunchback en se fixant aux
sites régulateurs de la région promotrice. Une évidence de l’action directe de Bicoid sur le gène
hunchback est obtenue par suite d’expériences de transfert de gène et de fusion, avec utilisation par
exemple de construction Promoteur hunchback/reporter LacZ et en l’introduisant dans le génome de
la drosophile. Le lac Z code pour une enzyme la β-galactosidase visible facilement en marquage
histochimique. Les résultats obtenus montrent que l’étendue de l’expression du lac Z chez l’embryon
porteur de transgene est parallèle à l’expression du gène huncback si le promoteur inséré est complet,
et non si une large part de la région promotrice est délétée. La région promotrice du gène hunchback
nécessaire pour une expression de normal fait 263 pb. Cette région contient différents sites de fixation
de la protéine Bicoid
Le gradient du répresseur Hunchback établit les limites d’expression des gènes Gap.
Donc les principaux gènes « gap » présentent des domaines d’expressions délimités

La protéine Hunchback est elle-même un facteur de transcription et agit comme un morphogène qui
induit les gènes « Gap ». Les bandes d’expression des gènes « Gap » sont fonctions des mécanismes
d’intéraction et de contrôle Protéine Hunchback/régions promotrices des gènes Gap, et aussi de la
protéine Bicoid.
La forte concentration de Hunchback dans la partie antérieure de l’embryon active l’expression du
gène giant en synergie avec la protéine Bicoid et inhibe la transcription des gènes « gap » postérieurs
comme celle de Knirps. Dans la partie postérieure de l’embryon la diminution de la protéine
Hunchback permet l’expression du gène Kruppel, alors que la présence de la protéine Caudal active
les gènes Knirps et giant. Ce dernier présente ainsi deux zones d’expression, antérieure et
postérieure.
Il est à noter que les protéines Hunchback et Caudal proviennent de la traduction des ARNms
maternels, mais également de celle d’ARNm zygotiques. Dans les régions les plus antérieurs,
l’expression du gène Krϋppel est réprimée par la présence de Hunchback et de Giant. En retour la
présence de la protéine Krϋppel détermine les limites postérieures d’expression des gènes giant et
huncback. La limite postérieure de d’expression du gène Krϋppel est déterminée par la présence de la
protéine Knirps et de la protéine Tailless. Aux extrémités de l’embryon, rappelons que les gènes
tailless et huckebein sont activés par la protéine Torso.

L’expression de Hunchback dirige une expression séquentielle des gènes « gap »


Le gradient antéropostérieur de Hunchback établit les limites des protéines des gènes Gap : protéine
Kruppel, Knirps et Giant. Des quantités élevées de Hunchback sont nécessaires pour la répression du
gène kruppel, mais des quantités faibles suffisent pour réprimer le gène giant. La région 5’
régulatrice des gènes kruppel et giant contient différents sites de fixation du répresseur Hunchback : 3
sites sur kruppel et 7 sites sur giant.

L’expression du gène Kruppel est activée par une combinaison de Bicoid et de faibles quantités de
Hunchback, mais réprimée par des concentrations élevées de Hunchback. L’activité du gène Kruppel
est donc specifiée par la protéine Hunchback et est fonction du seuil. Au dessus du seuil : Kruppel est
réprimé. En faible concentration et au dessus d’un autre seuil, Kruppel est activé.
Les produits de gène « pair-rule » subdivisent l’embryon en sous unités : mise en place des
parasegments.

La caractéristique la plus évidente chez la larve de la drosophile est la segmentation régulière dans
l’axe antéropostérieur. Chaque segment porte des structures cuticulaires qui définit par exemple les
segments en Thorax et Abdomen. Ce pattern se confirme chez l’adulte ou chaque segment possède
sa propre identité. Les appendices des adultes comme les ailes, les altères, les pattes sont liés à des
segments particuliers. Notons, au préalable, que nous retrouvons le gène hunchback à deux niveaux,
un premier niveau dans la détermination de l’axe antéropostérieur, et ici à un second niveau en tant
que gène « gap », ayant une action régulatrice sur l’expression d’une seconde catégorie de gènes de
segmentation, les gènes « pair-rule ».
A partir de la 13e division, on observe la transcription de gènes « pair-rule ». Huit gènes sont
actuellement connus et ne s’expriment pas tous dans la totalité des cellules. L’expression de trois de
ces gènes est, dans un premier temps directement régulée par les protéines « gap ». Ces gènes, qui sont
hairy, even-skipped et runt sont désignés sous le terme de gènes « pair-rule » primaires. La
transcription de ces gènes est ensuite stabilisée par le jeu d’interaction avec leurs produits. Ces
derniers activent ou inhibent des gènes « pair-rule » dits secondaires qui sont : fushitarazu, odd-
paired, odd-skipped, sloppy-paired et paired.

Gènes «pair-rule» et subdivision de l’embryon en sous unités, en Para-segments.


Les premiers signes visibles de la segmentation chez l’embryon est l’apparition de sillons verticaux
à la surface de l’embryon après la gastrulation. Ces sillons verticaux définissent 14 para-segments qui
forment l’unité fondamentale de la segmentation de l’embryon de la drosophile.
Relation entre Parasegments et segment au stade précoce, tardif et chez l’adulte

Au départ les gènes pair-rule s’expriment chez l’embryon, en bandes de 1 sur 2 para-segments. Par
exemple even-skipped (yellow) est exprimé dans les para-segments impairs. Le gène engrailed (blue)
en région antérieure de chaque para-segment et délimite la marge antérieure de chaque segment.

Chaque segment larvaire = une région postérieure de para-segment + une région antérieure de
para-segment suivant. Donc la région antérieure de parasegments devient la région postérieure
de segment. A: antérieur, P: postérieur

Chaque para-segment est délimité et se comporte comme une unité indépendante de développement
sous le contrôle d’une série de gènes. Les para-segments sont à l’origine similaires, mais chacun va
acquérir sa propre identité. Ils sont différents des segments. Chaque segment est composé de la partie
postérieure d’un para-segment et de la partie antérieure du para-segment suivant.
Le blastoderme syncitial présente un agencement des noyaux selon des rangées verticales. Trois à
quatre rangées successives de noyaux constituent un parasegment dans lequel se manifeste un patron
d’expression différentielle des gènes « pair-rule ». Ainsi certains gènes ne s’expriment que dans des
parasegments pairs, et d’autres que dans des parasegments impairs. Par exemple odd-skipped est
exprimé dans les parasegments pairs et even-skipped dans les segments impairs. Cette régulation est
due aux protéines « gap » qui présente des zones d’action bien délimitées. Par exemple les para-
segments du thorax et de l’Abdomen sont délimités par l’action des gènes pair-rule, chaque gène est
exprimé dans une série de sept bandes transversales le long de l’embryon.

Les gènes «pair-rule» présentent des patrons d’expression apériodiques et délimitent les para-
segments

On note que le gène fushi tarazu, est transcrit là ou le gène even-skipped ne l’est pas. Pour le gène
fushi tarazu par exemple, au cours de la 14e divsion, on observe un changement dans son profil
d’expression. Sa transcription devient faible, est plus tardivement activée ou réprimée et ce, une
bande sur deux, sous l’action de produits de gènes pair rule primaires.

En effet si l’on observe un embryon doublement marqué expérimentalement pour les transcrits du
gène even-skipped et de fushi tarazu, celui-ci présente des rayures bicolores formant 14 bandes
transversales qui s’alternent. Entre chacune de ces bandes, il existe une bande plus fine non colorée
ou un troisième gène pair-rule (odd-paired, sloppy-paired, ou runt) est exprimé. De façon très
grossière, nous pouvons décrire deux parasegments consécutifs comme étant la succession du patron
d’expression du gène fushi tarazu (parasegment pair) et d’even-skipped (parasegment impair).
Chacune de leur zone est limitée postérieurement par l’expression d’un autre gène (odd-paired,
sloppy-paired, ou runt).

Pattern de bandes d’activité de gènes « pair-rule » chez l’embryon de la drosophile avant


cellularisation. Les para-segments sont délimités par l’expression des gènes « pair-rule ».
Chaque gène est exprimé de façon alternative au niveau des para-segments. Expression de gène
eve (bleue) (impair) et fushi tarazu (brun) (pair).

Si l’on se focalise sur le gène even-skipped ou eve, on observe son expression sur une série de 7
rayures ou bandes. Chaque bande/expression est sous contrôle d’un enhancer, d’un site de régulation
transcriptionnel. Chaque bande du gène eve est constitué de rangées de 4 cellules. La protéine Eve est
relativement petite : 2kb de longueur. Par contre les régions flanquantes du gène sont longues et font
environ 12Kb avec 4kb en 5’ et 8kb en region 3’.
Les gènes «pair-rule» sont sous contrôle de gènes gap: la régulation de eve-2

Rappelons que les gènes pairule s’expriment au niveau des bandes, avec une périodicité
correspondant à une alternance des para-segments. La mutation des gènes affecte l’effet alternatifs et
désorganise la mise en place des parasegments. Le pattern est présent avant les divisions cellulaires ,
quand l’embryon est toujours un syncitium. Chaque gene « pair rule » est exprimé dans les 7 bandes
et dans quelques cellules sériées.

Pour comprendre comment chaque bande « pair rule » est générée , utilisons l’exemple du gène
even-skipped (gène activé précocement, par de faibles concentrations de la protéine Bicoid et de la
protéine Hunchback). La zone d’expression est régulée négativement au niveau de sa limite
antérieure par la protéine Krϋppel et au niveau de sa limite postérieure par la protéine Giant. La région
régulatrice 5’ est responsable des bandes 2,3 et 7, et les régions flanquantes 3’régulent la bande 1, 4,5
et 6. Les 12 Kb de l’ADN régulateur contiennent 5 enhancer qui gouvernent ensemble les 7 bandes,
d’expression différente du gène eve. Observées pendant les phases précoces de l’embryogenèse,
chaque enhancer initie l’expression de gènes, pour soit une ou 2 bandes.

Spécification de la seconde bande even-skipped (eve) par les protéines des genes « gap» : différentes
concentrations de facteurs de transcriptions codés par les gènes gap : huncback, giant, Kruppel. Si l’on
considère l’enhancer des bandes-2, il contient différents sites de fixation des 4 protéines régulatrices :
Bicoid, Hunchback, Giant, and Kruppel. Les 500pb de l’enhancer eve-2 contiennent un total de 12 sites
de fixation pour Bicoid, hunchback, Kruppel et Giant. La distribution des régulateurs est résumée dans le
diagramme. Il ya des quantités élevées des gradients Bicoid et Hunchback dans les cellules exprimant eve-
2

On sait que Hunchback régule les protéines « gap » par répression. Dans le contexte de l’enhancer
eve-bande-2, Hunchback agit comme activateur. En principe, Bicoid et Hunchback peuvent activer
l’enhancer eve-bande-2 dans la première moitie de la région antérieure. , car la protéine est présente à
cet endroit, mais Giant et Kruppel fonctionnent comme des répresseurs.

Les autres enhancer du gène eve fonctionnent sur le même principe. Par exemple l’enhancer qui
permet l’expression de eve-3 peut être activer de façon précoce pendant l’embryogénése par des
activateurs transcriptionnels.

L’enhancer qui contrôle l’expression de eve-4 est aussi reprimé par Hunchback et Knirps. Toutefois
différentes concentrations des represseurs sont recquis. Des quantités faibles de gradient Hunchback
qui sont insuffisants pour réprimer l’enhancer eve-3 suffisent par contre pour réprimer l’enhancer
eve-4.

Régulation différentielle des eve-3 et eve-4 par des gradients opposés des répresseurs Hunchback et
Knirps. Les deux bandes sont positionnées à des régions différentes de l’embryon. L’enhancer eve-3 est
réprimé par quantités élevées du gradient hunchback, mais activés par des quantité faibles de du gradient
Knirps. Inversement l’eve-4 est réprimé par des quantités faibles de Hunchback , mais activés par des
quantités élevées de Knirps.

Cette régulation différentielle des deux enhancers par la protéine répresseur Hunchback produit des
profils d’expression différents entres les bandes 3 et 4. Nous avons vu que le gradient de répression
de Hunchback produit des « profils » d’expression différents de Krϋppel, Knirps, et Giant. Cette
différence est liée aux nombres de sites de fixation de la protéine Hunchback sur les enhancers des
gènes précités. On a le même principe fonctionnel, de régulation, des enhancers eve-3 et eve-4 par les
gradients Hunchback et Knirps : L’enhancer eve-3 contient plusieurs sites knirps et peu de sites
Hunchback ; contrairement a l’enhancer eve-4 qui contient plus de sites Hunchback et peu de sites
Knirps.

Les gènes de polarité segmentaire conduisent à la définition des segments

A partir du 13e cycle de division cellulaires le blastoderme jusqu’alors syncitial devient, avec
l’individualisation des cellules, blastoderme cellulaire. C’est à cette période que s’expriment les
gènes de polarité segmentaire. Ceci a pour conséquence, d’une part de renforcer la périodicité
parasegmentaire mise en place précédemment par l’expression des gènes « pair rule », et d’autre
part par le jeu d’interaction entre cellules voisines, d’établir la destinée de ces dernières dans chaque
parasegment.
Parmi les neufs gènes de polarité segmentaire décrits, engrailed, wingless, hedgehog jouent des rôles
essentiels et leur expression est sous le contrôle de gènes « pair-rule ». Les gènes wingless et
hedgehog codent des protéines responsables/ deux voies distinctes de signalisation cellulaire. Leurs
protéines ne sont produites chacune que par une seule bande de cellules par para-segment. La
périodicité d’expression des gènes produisant ces protéines est liée à l’activation du gène engrailed.

La synthèse de Wingless et Engrailed conduisent à la délimitation des segments


Expression des gènes pair-rule : fushi tarazu, even-skipped and engrailed au niveau des para-
segments. engrailed est exprimé au niveau de la marge antérieure et permet la délimitation des
parasegments

Intéraction entre les genes hedghog, wingless et engrailed


Le gene engrailed qui code un facteur de transcription à homéodomain, est exprimé par les cellules de
la marge antérieure du para-segment ; qui délimitent la future limite du compartiment postérieur du
segment. Ces cellules expriment aussi le gène de segmentation hedgehog et secrètent la protéine
Hedgehog. La protéine Hedgehog active et maintient l’expression du gène de segmentation wingless.
Au niveau des cellules adjacentes, Il ya un feedback des protéines Wingless sur les cellules
productrices de Engrailed pour maintenir l’expression du gene engrailed et hedgehog. On a effet
inverse chez les mutants wingless (ni engrailed et hedgehog ne s’expriment).

la voie de signalisation Hedgehog

En absence de Hedgehog, la protéine membranaire Patched, recepteur de Hedgehog, inhibe la protéine


membranaire Smoothened. En absence de l’activité Smoothened, le facteur de transcription Cubittus
interruptus (Ci) est maitenue dans le cytoplasme en deux complexes protéiques : l’une associée à
Smoothned et l’autre associée à la protéine Sufu (Suppressor of fused)
En présence de Hedgehog, Ci du complexe est ainsi phosphorylé par des protéines kinases GSK-3
(glucogen Synthetase kinase), PKA (Protein Kinase A), et CK1 (Casein Kinase 1) qui engendre un
clivage protéolytique des Ci et la formation de protéine tronquée CiRep, qui entre dans le noyau et agit
comme répresseur des gènes cibles de Hedgehog. Panel B : levée de l’inhibition de Smoothened et
blocage de la production de CiRep. Relachement de Ci et entrée dans le noyau : activation de gènes
cibles de Hedgehog : wingless (wg), decapentaplegic (dpp), engrailed (en).
La voie de signalisation Wingless

Quand Wingless se lie à son récepteur Frizzled, un signal est traduit à travers la membrane à la
protéine de signalisation intracellulaire Dishevelled. Dishevelled activé intéragit avec Daxin (Axin)
pour prévenir un complexe protéique contenant la protéine kinase Zeste-White (GSK-3) et APC pour
préparer Armadillo. (β Catenin) pour une dégradation/Ubiquitin dépendante. Les β Catenin stables
entrent dans le noyau ou elles forment un complex avec le facteur de transcription Pangolin (TCF ;
Pan) et régule la transcription de gènes cibles.

La diffusion de la protéine Hedgehog et de la protéine Wingless est à l’ origine de gradients de


protéines responsables de la spécification des cellules des parasegments.
Ceci conduit au déplacement de l’unité d’organisation du parasegment au segment, qui a valeur de
métamère. Les segments étant établis, leur spécification phénotypique va être contrôlé par un nouveau
groupe de gènes, les gènes homéotiques.

Les protéines Wingless et Engrailed présentent une périodicité de synthèse au niveau de


l’Abdomen
Dans les cellules présentant de grandes quantité de facteurs de transcription Eve, Fushi tarazu ou
Paired, le gène engrailed est activé dans les rangées de cellules les plus antérieures de chaque
parasegment. Le gène wingless est réprimé dans ces cellules. L’activation du gène engrailed va à son
tour activer le gène hedgehog. En revanche, dans les cellules ou il ya une grande quantité de facteurs
de transcriptions Odd-skipped, Runt ou Sloppy, la transcription du gène engrailed est réprimée.
Cependant la présence de la protéine Sloppy active l’expression du gène wingless.

Le maintien de l’expression du gène wingless et engrailed est assuré par des relations intercellulaires
entre les cellules produisant les protéines Engrailed et Wingless. Les cellules exprimant le gène
engrailed produisent la protéine Hedgehog qui, secrétée, se lie à des récepteurs spécifiques portés sur
les cellules voisines et provoquent chez celles-ci l’activation de l’expression du gène wingless. Les
produits Wingless libérés par ces cellules, en se fixant sur les récepteurs présents sur les cellules
capables d’exprimer le gène engrailed, entraine l’activation de ce gène et par voie de conséquence
celle du gène hedgehog. La boucle est bouclée, la protéine Engrailed active la transcription du gène
hedgehog, et celle de son propre gène. La diffusion de la protéine Hedgehog et de la protéine Wingless
est à l’origine de gradient de protéines responsables de la spécification des cellules des parasegments.
L’arrangement spatial des destinées cellulaires résultant de ces interactions déplace l’unité
d’organisation du parasegment au segment, celui-ci étant à cheval sur deux parasegments. La
transcription du gène engrailed marque alors la limite postérieure de chaque segment et donc la limite
antérieure du segment suivant.
Les gènes homéotiques : spécification phénotypique des segments.

Chaque segment va maintenant acquérir sa structure propre, son identité propre du fait de
l’expression de gènes homéotiques. Huit gènes Hox ont été identifiés chez la drosophile. Ils sont
situés sur le chromosome 3 et regroupés en deux complexes :

Le premier complexe, Antennapedia, comprend cinq gènes :


labial (lab), spécifiants les segments céphaliques,
proboscipedia (pb) qui semble ne s’exprimer que chez l’adulte avec, si ce gène est muté, les palpes
labiaux qui sont transformés en pattes,
Deformed (Dfd), spécifiant également les segments céphaliques,
Sex combs reduced (Scr) et Antennapedia (Antp), specifiant respectivement le premier et le deuxième
segment thoracique.

Le second complexe, Bithorax, comprend trois gènes,


Ultrabithorax (ubx): spécifiant le troisième segment thoracique
Abdominal-A: (abd-A) & Abdominal-B: (abd-B): spécifiant les segments abdominaux.

La notion de colinéarité spatiale exprime le fait qu’il ya une relation entre la position d’un gène
homéotique sur le chromosome et son niveau d’expression dans l’organisme. L’expression des
gènes spécifie la différenciation des segments de la tête vers l’extrémité caudale.

Chaque gène homéotique, là ou il s’exprime, définit pour chaque segment son identité

Deux types de mutations peuvent être observés pour les gènes homéotiques : soit des mutations « perte
de fonction » ou des mutations « gain de fonction ». Des mutations « perte de fonction » ont pour
conséquences, en général la transformation d’un segment en un autre, présentant une identité plus
antérieure. Les mutations « gain de fonction » ont une conséquence inverse, par la transformation
d’un segment antérieur en une structure plus postérieure. On voit que le gène Hox le plus postérieur
spécifie l’identité segmentaire suivant un mécanisme d’expression de type suppression
phénotypique.
L’expression des gènes homéotiques dépend à la fois des gènes « gap » et « pair-rule ». Ainsi les
protéines Hunchback et Kruppel inhibent l’expression des gènes Abdominal-A et Abdominal-B dans
la région antérieure alors qu’Antennapedia est activé par une certaine concentration de la protéine
Hunchback et est inhibé par les produits des gènes homéotiques exprimés plus postérieurement. Ainsi
chacun des gènes du complexe bithorax réprime l’expression d’Antennapedia. Si l’on délète le
gène Ultrabithorax, l’expression du gène Antennapedia s’étend à la région ou le gène ultrabithorax
n’est pas exprimé et s’arrête là ou commence l’expression du gène Abdominal-A donnant le mutant
bithorax. Si l’on délète tout le complexe bithorax, le gène Antennapedia s’exprime dans tout
l’abdomen.

Les produits des gènes homéotiques vont à leur tour activer ou reprimer un groupe de gènes qu’on
appelle des gènes réalisateurs qui conduiront à la différenciation des tissus et des organes. Ainsi, les
protéines Antennapedia activent au moins deux gènes :
 Le gène homothorax impliqué dans la formation des antennes.
 Le gène eyeless impliqué dans la formation des yeux.

Les gènes Hox au sein des segments contrôlent la morphogenèse en déterminant la diversité des
structures et des types cellulaires. Cette différenciation dépend d’une cascade d’activations
transcriptionnels en aval de chaque protéine Hox mais également d’une action plus directe des
protéines Hox qui agissent successivement à différentes étapes du processus. Ces intéractions mettent
probablement en jeu des informations spatio-temporelles complémentaires que peuvent fournir des co-
facteurs transcriptionnels et des signaux intra-cellulaires. Ainsi la diversité des types cellulaires au sein
des segments repose sur la mise en place d’un système impliquant les gènes Hox et différentes voies
de signalisations.
Quelques mutations chez la drososphile

Mutants de Antp : Antennapedia (Antp) :


Spécifiant le deuxième segment thoracique
Drosophile droite : phénotype normal
Drosophile gauche : Mutant hétérozygote dominant, viable, des pattes à la place des antennes.

Mutation dominante du gene Antp (AntpD/+) et transformation homéotique des antennes en pattes
Mutations de ubx : Ultrabithorax (ubx): spécifiant le troisième segment thoracique : Fig.19.25
Transformation du métathorax en mésothorax (donc une duplication du mésothorax)
Drosophile normal avec ses paires d’haltères a gauche
Mutant Ubx homozygotes : le metathorax est transformé en mesothorax : resultat, la mouche a deux
paires d’ailes et un set d’haltères.

Mutations Cbx : Contrabithorax :


L’expression d’Ubx dans les différents tissus du métathorax dépend de séquences régulatrices qui
s’etendent sur 80kb. Une mutation Cbx perturbe la séquence régulatrice de Ubx sans changer la
région codante du gène ; la mutation Cbx entraine une expression « incorrecte » dans le mésothorax.
Ubx réprime les Antp et d’autres gènes indispensable pour le développement normal du mésothorax.
Le mésothorax est ainsi dupliqué a la place du métathorax. Les ailes sont transformées en haltères.
Mauvaise expression du gene Ubx dans le mesothorax entraine une perte des ailes et leur
remplacement par des haltères.
Les gènes homéotiques chez la drosophile sont organisés en cluster
Antp et Ubx represente deux des huits gènes homéotiques de la drosophile . les 8 gènes homéotiques
sont organisés en deux cluster : ou complexe de gènes : 5 sont localisés dans le complexe
Antennapedia et le reste dans le complexe Bithorax
Il ne faut pas confondre les noms de gènes avec les noms des complexes
Par exemple le complexe Antennapedia porte le nom du gène Antp car étant le premier gène identifié
pour le complexe. Il ya quatre autre gènes du complexe : labial : lab, proboscipedia : pb, Deformed :
Dfd, Sex combs reduced : Scr.

De même le complexe Bithorax porte le nom du premier gène Ultrabithorax ubx, mais il y a deux
autres gènes du complexe : abdominal-A (abd-A) et abdominal-B (abd-B).
Il ya aussi une colinéarité spatiale des gènes homéotiques
Il existe une colinéarité des gènes avec leur profil d’expression a travers l’axe antéropostérieur.
Cette correspondance. Par exemple le gène lab en 3’ du complexe Antp est exprimé en région
antérieure, au niveau de la tête de l’insecte. Par contre les gènes abd-B localisé en 5’ du complexe
Bithorax sont exprimés en région postérieure. Cette colinéarité est très conservée durant l’évolution
car présent aussi chez les vertébrés.

Organisation et expression des gènes Hox chez la drosophile et la souris

Vous aimerez peut-être aussi