Document Glabal Génétique Du Dev Babs Design
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La formation et le développement dun organisme multicellulaire à partir dun uf fertile est une
« victoire de lévolution ». Durant lembryogénèse, la cellule uf initiale opère des séries de
divisions pour produire des millions de cellules formant des structures aussi complexes que variées :
lil, le cur, le cerveau etc. .
La première tache de lembryon est de mettre « en route le plan densemble du corps animal », et
les groupes danimaux ont chacun un plan dorganisation, et de mise en place des différents
organes ou tissus.
La question majeure est, comment sopère ces processus de mise en place dorganes et de tissus
aussi variés et spécialisés ?
Comment seffectue le contrôle les cellules individuelles . jusquà la mise en place de patterns
aussi organisés comme le cerveau ou les poumons?
Comment les « clefs » du développement sont « conservées » dans la cellule uf au cours de
lévolution .et en particulier dans le matériel génétique : lADN. ?
La réponse à toutes ces interrogations est purement génétique, car il est connu, à nos jours quune
centaine de gènes est impliqué dans les processus de développement.
Au cours du XXe siècle, plusieurs modèles ont été décryptés pour comprendre les
déterminismes du développement. On peut en citer quelques uns chez les vertébrés comme le
modèle Xenopus, les oiseaux, les poissons et des modèles mammifères comme la souris. Il existe
aussi des modèles invertébrés qui sont les plus utilisés en biologie du développement : le nématode
Caenorhabditis elegans, et la drosophile Drosophila melanogaster.
Suite à lobservation de mod èles de laboratoire, comme la drosophile pour les animaux ou
Arabidopsis pour les plantes, et létude de mutations spontanées ou induites, lidée sest
imposée que des gènes particuliers, dits de gènes de développement étaient impliqués dans la
mise en place de différents axes embryonnaires et la différenciation de différentes parties des
organismes étudiés. De nombreux gènes de développement ont été identifiés grâce aux mutations
spontanées, qui annulent leurs fonctions et produisent des phénotypes anormaux. Ces mutations sont
généralement dominant/ semi-dominant/ou récessif, produisant des phénotypes distincts.
Les mutations dominant & semi-dominant sont celles qui produisent des phénotypes distinctifs
quand elles sont présentes en simple copie allelique : elles exercent un effet sur le phénotype à
létat hétérozygote. La mutation Brachyury est un exemple classique de semi-dominant et a été
identifie du fait que les souris porteuses de la mutation ont une queue courte (symbolisé par T). Si la
mutation est présente à létat homozogyte, elle produit un effet et les embryons meurent
précocement. Le gène Brachyury est indispensable au développement.
Parmi ces gènes de développement, on peut aussi distinguer des gènes codant des facteurs de
transcription et qui régulent lexpression dautres gènes directement impliqués dans le
développement. Des gènes codant des protéines de signalisation cellulaire qui conduisent à la
spécification des organes. Lactivité de ces gènes assure la mise en place de connexion et réseaux
cellulaires, des interactions entre protéines et gènes, entre protéines et protéines, qui confèrent aux
cellules des propriétés uniques.
On peut classer aussi les gènes du développement selon leur origine : gènes à effet maternel, gènes
zygotiques, etc
Par exemple, les gènes homéotiques de type HOX homologues ont été identifiés chez de nombreux
groupes phylogénétiquement très distants comme les insectes et les mammifères ou encore chez les
annélides ou les échinodermes.
Létude de mutations homéotiques intervenant à un stade précoce du développement
des métazoaires peut apporter des éléments de compréhension quant à la diversité
des plans dorganisation, caractérisés par des innovations morphologiques.
Environ 200 types cellulaires composent lêtre humain, chacune dérivée dune seule cellule
unique, et qui expriment de façon différenciée une série de gènes durant leur différenciation et
leur développement. Donc des cellules « génétiquement identiques », dérivent dautres
cellules en exprimant certains nombres de gènes. Par exemple les cellules musculaires en
développement expriment des formes spécialisées dactine, de myosine et de tropomyosines qui
sont absents dautres organes comme le foie ou le rein.
Fig3 : Analyse Microarray comparant lexpression des tissus musculaires et neuronaux chez
Caenorhabditis elegans. : Extraction ARNm de tissus musculaires (rouge) et ARNm de tissus
neuronaux. En vert, expression du transcrit dans les deux tissus.
Différents types cellulaires : cellules neuronales ou cellules musculaires peuvent ou ne pas
exprimer les mêmes gènes. Et une cellule spécifiée est généralement la traduction ou la «
signature » dune centaine de gènes. Généralement environ 50% des gènes exprimés dans une
cellule spécifiée (cellule musculaire) sont aussi exprimés dans un autre type cellulaire (cellule
neuronale).
Comment les cellules de fonctionnalité différente sont dérivées dune même cellule uf ?
Comment se met en place la programmation génétique ?
1 / Comment les cellules communiquent entre elles, pendant le développement, pour assurer la
transcription dune série de gènes nécessaires à leur propre développement. ?
3 / Enfin Comment seffectue le lien régulation génique/ Diversité morpho-anatomique chez les
animaux, et au cours de lévolution : dans ce cas une classe importante de gènes « contrôleur » :
les gènes homéotiques seront étudier.
1/ Comment les cellules communiquent, entre-elles, pendant le développement pour assurer la
transcription dune série de gènes nécessaire à leur propre développement, et leur propre
différenciation ?
Trois stratégies utilisées par les cellules pour exprimer des gènes spécifiques au cours de leur
développement.
Il est connu que le contrôle de lexpression génique dune cellule peut être effectué par des signaux
externes (environnement cellulaire). On connait deux exemples intéressant :
- Linfection virale active lexpression des β Interféron (βIFN) chez les mammifères.
Des stratégies sont utilisées par des cellules « génétiquement identiques » pour exprimer des séries
distinctes de gènes pour se différencier en différentes catégories cellulaires. Les stratégies les plus
connues sont :
Une des stratégies pour établir une différence entre deux cellules « génétiquement identiques » est de
redistribuer de façon asymétrique les molécules cytoplasmiques aux cellules filles au cours de la
division cellulaire.
Les cellules filles vont donc hériter de façon différente des quantités de transcrits mRNA qui codent,
soit des protéines à domaine, ou des molécules utiles pour la communication cellulaire. Mais la plupart
des transcrits code pour des activateurs ou répresseurs transcriptionnels. La localisation des transcrits
mRNA et molécules héritées peuvent aussi être différente entre deux cellules filles. Ce qui permet
dentamer le processus de différenciation.
En dépit de la diversité des fonctions et des protéines produites, il existe un mécanisme commun de
localisation ou de relocalisation des transcrits mRNA: typiquement ces transcrits hérités sont
transportés par les éléments du cytosquelette : filaments dactine et de microtubules.
Les filaments dactine et de microtubules se développent et se polymériste par leur extrémité +. Une
molécule mRNA peut être transportée dune extrémité à lautre du microtubule, et au niveau
cellulaire grâce à une protéine « adaptatrice » qui se lie sur une séquence spécifique 3 UTR du
mRNA. La protéine adaptatrice contient deux domaines : un domaine qui reconnait le 3UTR du
transcrit messager et lautre domaine qui sassocie de façon spécifique aux composant du
cytosquelette comme la myosine. En fonction de la protéine adaptatrice en jeu, le complexe mRNA-
Adaptateur peut être mobile le long des filaments actine ou directement suivre la croissance,
lextrémité + des microtubules.
Figure 5 : Une protéine adaptatrice reconnait des séquences spécifiques de la région 3UTR des
mRNA. Ladaptateur se lie a la Myosin qui se déplace le long de lactine. Ce déplacement est
polarisé vers le pole +, sens de la polymérisation des filaments actines.
Les Contacts Cellule-Cellule et la sécrétion de molécules de signalisation cellulaire : Modifications
du contexte dexpression génique des cellules voisines.
Une cellule donnée peut influencer lexpression génique de cellules voisines. Généralement les
protéines synthétisées par une cellule sont déposées sur la membrane plasmique ou la matrice
extracellulaire des cellules voisines. Les signaux dinteractions sont généralement reconnus par des
récepteurs spécifiques au niveau des cellules réceptrices. Quand les récepteurs se lient aux molécules
signales, on a tout un cascade de signalisation intracellulaire qui provoque un changement
dexpression de gènes. Cette communication des récepteurs de surface aux noyaux cellulaires
implique des voies de transduction de signaux.
- La liaison ligand-récepteur peut induire une cascade de réaction enzymatique qui modifie les
protéines régulatrices présentent dans le noyau.
- Dans dautres cas, le récepteur activé entraine une libération de protéines à domaines qui vont rester
dans le cytoplasme ou être exporter dans le noyau cellulaire. Ces dernières vont reconnaitre des
séquences spécifiques de lADN, et vont soit réprimer ou permettre lexpression de gènes.
- La fixation dun ligand peut aussi engendrer un clivage protéolytique du récepteur. Après ce
clivage, le domaine intra-cytoplasmique du récepteur est exporté dans le noyau. Ainsi il peut agir
directement ou être associé à des protéines de régulation de la transcription. Il existe des situations ou
la protéine transportée transforme un répresseur en activateur transcriptionnel.
Figure 6 : Différents mécanismes de transduction de signal. Un ligand se fixe au récepteur
cellulaire. a/ Les récepteurs activés induisent des kinases latentes qui vont phosphoryler des protéines
intranucléaires. b/ Les récepteurs actives induisent des protéines cytoplasmiques qui pourront ainsi
entrer dans le noyau. c/ Le récepteur cellulaire peut être clivé par une protéase spécifique.
Les gradients de distribution et de localisation des molécules de signalisation peuvent instruire la
cellule à suivre une voie de différenciation et de développement.
Le devenir dune cellule est fonction de sa position, de son environnement au cours lembryogenèse
et de lorganogénèse. Par exemple chez la drosophile, les cellules localisées dans la région frontale de
lembryon (cest-à-dire dans la région antérieure) formeront une portion de la tête de linsecte :
Antenne et cerveau, mais ne donneront pas les structures des régions postérieures comme lAbdomen
et les organes génitaux. De même les cellules localisées en région dorsale de la grenouille peuvent
former la colonne vertébrale mais jamais les tissus ventraux. Ces exemples illustrent bien que le
devenir dune cellule est contraint par son environnement, sa localisation. Cest le concept «
dinformation-de-position » ou « information localisée »
Le mécanisme le plus commun pour établir ce phénomène implique une des stratégies mentionnées
précédemment : la synthèse, la distribution et lutilisation de molécules de signalisation.
Généralement un petit groupe de cellules initialise et synthétise des molécules de signalisation qui sont
ensuite distribués selon un gradient extracellulaire.
Les cellules proches reçoivent les quantités les plus élevées de protéines et se développent selon un
type cellulaire particulier. Les cellules les plus éloignées de la source de synthèse reçoivent moins de
protéines et suivent différentes voies de développement: Les molécules de signalisation qui contrôlent
cette « information-position » sont connues sous le nom de morphogènes.
Figure 7 : Un cluster de cellules produit des molécules de signalisation ou morphogènes qui vont
diffuser le long de la matrice extracellulaire. a/cellules 1, 2, 3 reçoivent progressivement
respectivement des quantités décroissantes de morphogènes. b/ Les cellules contiennent des nombres
de récepteurs activés différents. c/ les cellules contiennent des niveau de protéines régulatrices
différentes d/Les différents niveaux de facteurs de régulation détermine le nombre de gènes activés.
Donc les cellules qui sont localisées près de la source de morphogènes reçoivent des grandes quantités
de molécules de signalisations et montrent des pics dactivation de leurs récepteurs. Par contre les
cellules localisées plus loin reçoivent des quantités faibles de morphogènes, et une seule partie des
récepteurs est activée. Par exemple considérant une série de trois cellules adjacentes (voir figure),
1000 récepteurs peuvent être activés pour les premières cellules, puis 500 récepteurs et 200 pour les
cellules les plus éloignées du site morphogène. Ces différents niveaux dactivation sont responsables
de la différence dexpression génique. La fixation des molécules de signalisation sur leurs récepteurs
entraine une augmentation de la concentration de régulateurs transcriptionnels, dans leur forme active,
dans le noyau de la cellule. Chaque récepteur contrôle de façon spécifique un mécanisme de régulation
transcriptionnelle, ce qui permet dinfluer sur la transcription de certains gènes.
Le nombre de récepteurs activés par la liaison dun morphogène détermine le nombre de protéines qui
vont être importé au niveau du noyau cellulaire. Ainsi les cellules proches des sources morphogènes
vont recevoir plus de molécules activatrices de la transcription dans leur région nucléaire
contrairement aux cellules les plus éloignées. Comment ces différences de niveau de distribution dun
même régulateur transcriptionnel peuvent déterminer « des profils cellulaires différents » ? De petites
teneurs de morphogènes peuvent engendre des différences de niveau de régulation à lintérieur du
noyau, ce qui est un fait déterminant pour la mise en place dune identité cellulaire. Les cellules
contenant des concentrations élevées de régulateurs transcriptionnels expriment une grande variabilité
de gènes cibles qui sont sous forme inactive dans les cellules ayant reçu des quantités plus faibles.
Ainsi il y a une corrélation entre les quantités de morphogènes reçus et le nombre de gènes régulés.
QUELQUES EXEMPLES (DES TROIS STRATEGIES) POUR ETABLIR UNE DIFFERENCE
DEXPRESSION DE GENES.
Avant de décrire la localisation des transcrits messagers mRNA dans lembryon, nous allons utiliser
notre modèle eucaryote S. cerevisae. Comme on la vu précédemment la levure peut saccroitre
selon un modèle haploïde issu de bourgeonnement. La cellule mère et la cellule fille peuvent présenter
différents mating type. Ces différences de phénotype existent suivant un switching du mating-type :
après le bourgeonnement, la cellule mère peut changer de type sexuel : cellule a/vs cellule α.
Le « switching » est contrôlé par les produits du gène HO : une endonucléase séquence spécifique.
L’endonucléase HO initie une conversion génique à l’intérieur du locus mating type créant une
cassure double brin sur l’une des deux cassettes du silencing. Lendonucléase HO nest produite que
dans la cellule mère. En effet lexpression du gène HO est réprimée dans la cellule fille par le
répresseur transcriptionnel Ash1, ce qui fait quil n y a pas de « switching ».
Figure 8 : Les cellules haploides du mating type a entre en « switching » pour changer de type
sexuel, sous laction des endonucléases HO. A cause de la localisation des transcrits répresseurs
Ash1, la cellule fille ne peut pas entrer en switching, car etant incapable dexprimer les endonuclease
HO.
Figure 9 : Localisation des transcrits ash1 mRNA durant le processus de bourgeonnement chez
S. cerevisae. Les gènes ash1 sont transcrits dans la cellule mère lors du processus de bourgeonnement.
Ces transcrits vont migrer vers les cellules filles le long des filaments actines. Ces mouvements
sinitient de lextrémité vers lextrémité + en suivant la croissance des filaments actine. Ce
mécanisme est possible grâce aux protéines she2 et she3 qui reconnaissent les UTR des transcrits ash1
et se fixent aux Myosin.
Le gène ash1 est transcrit dans la cellule mère avant le bourgeonnement, mais le transcrit mRNA Ash1
se localise dans la cellule fille selon le processus suivant : Durant le bourgeonnement, à la phase
anaphase, il y a migration des transcrits mRNA Ash1 dans le bourgeon. En effet les transcrits ash1
mRNA sattachent aux microtubules et suivent la croissance des microtubules à leur extrémité de
croissance +. Les microtubules sétendent du noyau de la cellule mère à la cellule bourgeon fille avec
une orientation vers +. Elles permettent le transport des transcrits mRNA Ash1 et leur localisation
au niveau bourgeon. Une fois présente dans la cellule bourgeon fille, les transcrits Ash1 se comportent
en répresseur transcriptionnel grâce aux protéines adaptatrices : les protéines She (She1, She2 et
She3) qui conditionnent le processus de répression des transcrits HO: Elles fonctionnent comme des
protéines adaptatrices qui se fixent sur la région 3UTR des transcrits mRNA Ash1 et aussi au niveau
des microtubules.
La localisation des transcrits mRNA initient la différenciation musculaire chez les embryons des
Ascidies
Ascidies : procordés, Urocordés, hermaphrodite mais accouplement obligatoire, sont fixes, sur un
support. Larve, têtard : 18-24H après fertilisation de luf.
Fig 10 : Développement des Ascidies: Cycle de 12-14H & Gradient morphogène précoce avec
distribution des transcrits Macho-1 au pole Végétatif
Un exemple intéressant nous est fourni par Bacillus subtilis. Sous certaines conditions la bactérie
forme des spores. La première étape de ce processus est la formation dun septum asymétrique du
sporangium, qui est la cellule progénitrice de la spore. La cellule bactérienne se divise en deux parties
de taille différente : la petite cellule est la « forespore » ou « Prespore qui forme la spore, la cellule la
plus grande est la cellule mère et participe au processus de sporulation. La « Prespore » influence
lexpression de gènes dans la cellule mère voisine.
Figure 11: Activité asymétrique dun gène entre la cellule mère et la prespore de Bacillus
subtilis. Cette activité est fonction de différentes classes de facteurs σ
La cellule « forespore » ou « Prespore » contient une forme active d’un facteur σ spécifique (σ F) qui
est inactive dans la cellule mère. Ce facteur active le gène SpoIIR qui code une protéine de
signalisation localisée dans l’espace intermembranaire cellule mère-Spore, ou il déclenche la
protéolyse des protéines Pro-σE de la cellule mère. La protéine Pro-σ E est un précurseur inactif des
facteurs σE. La protéine contient un domaine terminal qui bloque l’activité du facteur σ E. SpoIIR induit
un clivage protéolytique de l’aminoterminal et libère la forme active, mature de σ E de la membrane. σE
active différentes formes de gènes de la cellule mère, distincte des gènes de la spore. Exemple les
fonctions SpoIIR, molécule de signalisation, se localise a l’interface entre la spore et la cellule mère,
déclenche l’activation de différents gènes de la cellule mère selon un processus σ E. Cette induction
requiert un contact cellulaire direct car les « Prespores » produisent de petites quantités de SpoIIR qui
peuvent interagir avec la cellule mère, mais ne peuvent pas agir avec les autres cellules de la colonie
bactérienne.
Gradient de Morphogènes et Signalisation :
Un exemple dans les cellules animales, qui ressemblent au système B. subtilis. Dans lexemple
précédent SpoIIR occasionne un clivage protéolytique dactivation des facteurs σ E qui, dans sa forme
active et dirige directement la RNA polymèrase au niveau des séquences promotrices spécifiques.
Dans l’exemple suivant un récepteur cellulaire est clivé et la partie intracytoplasmique migre vers le
noyau cellulaire ou elle s’associe à des protéines qui se fixent sur des séquences ADN spécifiques
pour activer la transcription de gènes. Brièvement il dérive dun panel de cellules qui composent le
Neurectoderme chez les insectes. Ce tissu est subdivisé en deux populations cellulaires : une
population cellulaire restant à la surface de lembryon et formant lépiderme, lautre population
cellulaire migre a lintérieur de lembryon pour former les neurones de la corde nerveuse ventrale.
Le
« switch » de différenciation est établi par une signalisation entre les deux populations cellulaires.
Les neurones en développement contiennent une molécule de signalisation à leur surface quon
appelle
Delta, qui se fixe à un récepteur des cellules de la peau appelée Notch. Lactivation des récepteurs
Notch par Delta rend les cellules Notch+ incapables de se différencier en Neurones selon le processus
suivant :
IC
- Lactivation déclenche le largage du domaine intracytoplasmique Notch (Notch ) qui va migrer
vers le noyau, ou elle est associée à des protéines appelées Su(H) qui reconnaissent des séquences
ADN spécifiques. Le complexe Su(H)- Notch IC active des gènes qui codent des répresseurs
transcriptionnels qui bloquent le développement des neurones. La signalisation Notch nentraine pas
une simple induction des protéines activatrices Su(H), mais déclenche une régulation du « switch »
on/off. En absence de signalisation, Su(H) est associé avec des protéines réceptrices incluant Hairless,
CtBP et Groucho. La protéine Su(H) complexée avec une quelconque de ces protéines réprime
IC
activement les gènes cibles des facteurs Notch. Quand Notch entre dans le noyau, il « dérange » et
déplace la protéine de répression en complexe avec Su(H), mettant cette dernière dans une position
activatrice de gènes. Ainsi la protéine Su(H) peut activer les mêmes gènes quelle a réprimés.
- La signalisation Delta-Notch dépend du contact cellulaire. Les cellules présentant un ligand Delta
(précurseur neuronal) est en contact physique direct avec les cellules contenat les recepteurs Notch.
La Sonic hedgehog (SHH) est chez les mammifères, lune des trois protéines impliquée dans la voie
nommée Hedgehog. Les deux autres facteurs de cette voie étant le DHH (Desert Hedgehog Homolog)
et lIHH (Indian Hedgehog Homolog). La protéine SHH est le ligand de la voie de signalisation
Hedgehog le mieux étudié. Il joue un rôle dans la régulation de lorganogenèse des vertébrés, tels que
la croissance des doigts et lorganisation du système nerveux (comme la formation du tube neural).
Les cellules localisées dans la région ventrale du tube nerveux forment une structure spécialisée
appelée Floorplate (plaque ventrale): site de sécrétion de molécule de signalisation appelée SHH pour
Sonic Hedgehog qui fonctionne comme avec un gradient morphogène. La protéine Shh est sécrétée à
partir de la Floorplate (plaque ventrale) et forme un gradient extracellulaire située dans la région
ventrale du tube neural. Les neurones se développent et se différencient à lintérieur du tube neural en
fonction de la quantité de Shh reçue. Ceci est fonction donc de la position relative des
Plaque ventrale, les cellules localisées près de la plaque reçoivent le maximum de morphogènes Shh ; et
les autres localisés plus loin reçoivent peu de morphogènes. Le gradient extracellulaire des protéines
Shh est responsable dun gradient dactivation des récepteurs Shh dans différentes cellules du tube
neural. Le gradient Shh est responsable de la détermination de 4 profils de cellules neuronales: V1,
V2, motoneurones, et V3. V 3 reçoit plus de morphogènes Shh que les autres car plus près de la
source.
Figure 14 : Formation de différents neurones dans le tube tube neural des vertébrés
Comment la différence du nombre de récepteurs Shh activé peut être responsable de la
Différenciation cellulaire. ?
Lactivation des récepteurs Shh entraine une induction dactivateur transcriptionnel appelé Gli qui
va activer des gènes cibles. Linduction de lactivateur Gli est contrôlée en partie par la régulation
de son transport vers le noyau. Lactivation des récepteurs Shh va permettre à la forme inactive de
Gli de sactiver pour se localiser dans le noyau ou il va transcrire des gènes. Une fois dans le noyau
lactivateur transcriptionnel Gli va activer des gènes cibles. Cette activation est concentration-
dépendante. Des pic de concentration de Gli presents dans la cellule adjacente de « Floorplate » «
Plaque ventrale » active des gènes cibles pour la différenciation des neurones V3.
Génétique du développement embryonnaire animal
Les modèles expérimentaux
Arabidopsis thaliana
Arabidopsis thaliana a été utilisé comme organisme modèle détude génétique des végétaux,
parallélement au modèle animaux : la Drosophile, C. elegans et la souris. Comme ces
modèles, A. thaliana illustre certains aspects fondamentaux de la biologie des plantes,
spécialement les Angiospermes. Et comme le maïs a révolutionné la génétique des plantes au
e
20 Siecle, A. thaliana est de plus en plus utilisé pour létude de la génomique et demeure un
outil indispensable pour la compréhension de la biologie de la plante.
Le séquençage de 99% de ces régions a permis didentifier 29000 gènes chez Arabidopsis.
Le séquençage dautres génomes, surtout chez certains groupes angiosopermes dont fait parti
dailleurs Arabidopsis, a montré la présence de beaucoup de séquences dupliquées
(polyploidie ?). La duplication la plus récente date seulement de quelques millions dannées,
si bien que 25% des gènes dArabidopsis ont des homologues fonctionnels. Ce qui
complique les stratégies de génétique reverse.
Les mécanismes dinterférence, par de petits RNA de 19 a 20 nucléotides sont
dimportantes stratégies endogènes pour réguler les gènes. Ces mécanismes ont été
largement décrypté et élucider grâce a Arabidopsis. Chez Arabidopsis, au moins trois classes
de petits RNA sont connus : microRNA(miRNA), trans-acting short interfering RNA
(tasiRNA) et le siRNA associés a des séquences répétées, et qui tous régulateurs de gènes et
éléments de silencing.
Les variations épigénétiques sont généralement définies comme des « mutations » qui, en réalité sont
des épimutations : mutations reversibles, « héréditaires », mais qui nentrainent pas des modifications
de séquences et associées aux modifications chimiques de lADN et de protéines associées comme les
histones.
Comme le génome des mammifères, le génome des plantes est aussi sujet à des phénomènes de
méthylation au niveau de leurs bases cytosines qui, avec les modifications des histones, sont
responsables des conséquences épigénétiques de lexpression de gènes et des régions répétées. Ces
modifications dexpressions impliquent beaucoup dautres facteurs : RNA interference, modification
des histones RNA-dépendant.
Les mécanismes épigénétiques sont sous linfluence des facteurs environnementaux, et de facon
spectaculaire la plante se souvient de lété et de lhiver pour les mécanismes de floraison. Ce
mécanisme mémoire est induit par le froid et il est mémorisé par une population de cellules clonales.
Le Nématode Caenorhabditis elegans
Petit métazoaire triblastique, vers arrondi, qui a permis de résoudre des questions importantes
en biologie du développement. Cest un bon modèle qui possède des caractéristiques
intéressantes :
La vie de ladulte dure environ 15 jours. Sous des conditions de stress (manque de nourriture,
augmentation de la température, densité de population élevée), le stade L1 peut évoluer en
phase alternative appelée Dauer: phase de résistance, latence jusqu'à la mise en place de
conditions favorables : Il existe des mutants qui nentrent pas en phase Dauer et leur étude
a permis de mettre en évidence des gènes exprimés spécifiquement dans les cellules
neuronales et qui sont à fonction sensible aux conditions environnementales.
Morphogenèse vulvaire
La vulve est lorgane de ponte et de copulation. Sa structure finale en anneaux concentriques
permet une connexion de lutérus avec le milieu extérieur. Le développement vulvaire
intervient au cours du développement post-embryonnaire et peut être divisé en quatre phases.
- Une première phase consiste en la spécification de la cellule précurseur de la vulve formant
le groupe de compétence vulvaire au stade L1. A ce stade de développement, la principale
qualité observable de ces cellules consiste dans le fait quelles restent non fusionnées à
lhypoderme.
- Les cellules du groupe de compétence vulvaire sont ensuite activement maintenues non
fusionnées à lhypoderme hyp7 du stade L1 au stade L3.
- Au stade L3, les cellules maintenues non fusionnées sont alors susceptibles dêtre induites
au cours de linduction vulvaire par la cellule ancre. Seules certaines cellules sont induites et
produisent les 22 cellules formant la vulve.
- La morphogénèse vulvaire, dernière étape du développement vulvaire, intervient au cours du
stade L4. Les 22 cellules vulvaires opèrent alors une série de fusions cellulaires et de
mouvements morphogénétiques aboutissant à la formation danneaux cellulaires syncytiaux
formant une connexion entre lutérus et le milieu extérieur. Les muscles vulvaires
sattachent à ces anneaux dont ils contrôlent louverture sous une influence neuronale.
activement maintenues non fusionnées à hyp7, à lexception de P3.p qui fusionne à hyp7 au
C. elegans est un ver simple, avec un corps transparent. Lorgane éminent chez ladulte
hermaphrodite est les gonades qui contiennent des cellules germinales de différenciation
(spermes et oocytes), la chambre de fertilisation ou Spermatheque et lutérus pour un
stockage temporaire des jeunes embryons. Les embryons transitent par lutérus pour être
expulser dans le milieu extérieur par la vulve : une structure composée de 22 types cellulaires
epidemiques. Il existe des mutants de Caenorhabditis sans vulve. Dans ce cas il n y a pas
dinterférence avec la production dembryons, mais ceci empêche le processus dexpulsion
des larves de se dérouler normalement. Par conséquent les embryons se développent et
séclosent dans lutérus. Les embryons vont ainsi se mettre à dévorer leur mère et seront
prélevés sous la peau (couche cuticulaire). La cuticule va se transformer en sac à embryons.
Ces mutants Vulve-less ont permis disoler une centaine de gènes, principalement impliqués
dans le contrôle de la génération, la différenciation des cellules vulvaires chez C. elegans. La
plupart des gènes sont des composants, hautement conservés, de la voie de signalisation des
récepteurs Tyrosine Kinase. La plupart des gènes de mammifères qui leurs sont homologues
sont des oncogènes et des gènes suppresseurs de tumeurs. Chez C. elegans, les mutations qui
inactivent cette voie, éliminent le développement de la vulve car les cellules vulvaires ne sont
jamais générer. Par contre les mutations qui activent cette voie vont occasionner une
hyperprolifération des cellules vulvaires, générant plusieurs phénotypes vulvaires. En effet
lanimal est transparent et la vulve est formée à partir de 22 cellules seulement, de plus il est
possible de détecter un mutant responsable de phénotype et de résolution cellulaire donné.
Découvertes des « voies de mort cellulaire » ou Apoptose chez les mutants ced de C. elegans.
La découverte la plus intéressante ces dernières années a été la mise en évidence des
mécanismes moléculaires qui régulent lapoptose chez C. elegans. Des analyses
préliminaires ont montré que cest le même nombre de set de cellules qui meurent sur chaque
animal au cours du développement, suggérant que la mort cellulaire est sous contrôle
génétique. Des mutants défectifs ont été identifiés : ce sont les mutants ced. Chez ces
mutants, les cellules mortes ne sont pas digérer par les cellules vivantes adjacentes, et ces
cellules mortes persistent relativement longtemps dans le corps des mutants. On peut donc
apprécier le degré dapoptose. Dautres mutants ced additionnels ont été aussi isolés par R.
Horvitz et ses collègues. Ces mutants ne présentent pas de cellules mortes persistantes et ils
peuvent initiés un « programme de mort » des cellules. Lanalyse a montré que chez tous ces
mutants ced, les cellules développent leur programme de mort, et de façon autonome : la
cellule se « suicide ». Lidentification des gènes ced a permis didentifier des protéines
analogues chez les mammifères et didentifier des mécanismes qui contrôlent les «
programmes de mort » chez les animaux. En réalité le fait dexprimer des homologues
humains chez Caenorhabditis permet de substituer le gène ced. Ce qui ouvre des perpectives
intéressantes dans le contrôle du cancer et des maladies neurodegeneratives.
Le système RNAi apparait universel, car l’introduction de fragments dsRNA chez toutes les
espèces animales ou végétales occasionne le « gene-silencing » par inhibition ou dégradation
directe de transcrits homologues mRNA au dsRNA. Cependant les meilleures
compréhensions du mécanisme nous sont venues des plantes.
Quelques formes de RNAs très courts répriment lexpression de gènes par homologie. Ce
silencing ou RNAi (RNA interférence) se produit par différentes voies: inhibition de la
translation des mRNA, destruction du mRNA, silencing transcriptionnel de la région
promotrice. Ces shorts RNA sont générés par des enzymes spéciales à partir de RNAs double
brins très longs et dorigine diverse.
Le développement des études sur le RNAi ont coincidé avec la mise en évidence et le
développement dun autre transcrit régulateur : le miRNA : joue un rôle important dans le
réarrangement génique chez certains protozoaires flagellés, et régule la structure de la
chromatine chez la levure. Les deux premiers miRNA connus ont été isolés chez C. elegans.
Actuellement plus de 1000 miRNA sont identifiés et connus.
Une fraction des miRNAs est conservée chez certains insectes et les mammifères, et leurs
fonctions commencent à être élucider. Les études récentes montrent que sufgèrent que le
génome humain contient à peu près 1000 miRNA.
Le ssysteme RNAi
Drosophila melanogaster
Morgan, 1908
Cycle de vie rapide.
Remarquable fécondité : une seule femelle peut produire jusqu'à 1milliers dufs.
1/ Lovocyte est a N , entouré par les cellules nourricières (15) et les cellules folliculaires
(somatique).
Apres fécondation : 2/ Toutes les 10 mn, on a une caryodièrerse (8 divisions du noyau)
avant davoir une cytodièrèse. 3/ Apres 90 mns, on a 256 Noyaux. Certains sorientent
e
vers les pôles et traversent la zone du plasme germinal. 4/ Apres 150mn: 13 division :
envahissement du cytoplasme superficiel : formation de Blastoderme syncitial.
5/ Apres 195mn : Plasmodiérèse et Blastoderme cellulaire. Puis basculement du
blastoderme du coté ventral vers le coté dorsal, naissance du futur Tube Digestif.
Le génome de la drosophile est une mosaïque de gènes : chromosomes polytènes
Cest la première carte génomique établie. Le génome contient environ 13000 gènes. Le
génome a fini d'être séquencé en 2000 et mis en carte : il est composé de 4 paires de
chromosomes :
- 1 paire X/Y
- 3 autosomes
o Chr 2 et chr3
o Chr4 : trop minuscule, et quon lomet souvent
Le chromosome Y ne définit pas le sexe mâle chez la mouche comme chez l'être humain.
C'est le rapport entre le nombre de gènes autosomaux déterminant le caractère mâle et le
nombre de gènes femelles portés sur le ou les chromosomes X qui importe. Ainsi une mouche
XY peut phénotypiquement être une femelle si la balance entre le nombre de gènes
déterminant mâle et femelle penche en faveur du déterminisme femelle.
En 1930, létablissement des premières cartes génétiques a permis de donner une position
relative des gènes et davoir une meilleure connaissance des gènes qui gouvernent les
caractères physiques comme la taille de laile, couleur des yeux etc. Létablissement de la
carte génétique a été possible grace à lidentification de mutant white male spontané. Des
études en série réalisées sur ce mutant a permis deux grandes découvertes : les genes sont
localisés sur les chromosomes, et chaque gène est composé de deux allèles régis par des
assortiments indépendants.
Dautres études ont montré que des facteurs environnementaux comme lionisation, la
radiation peut provoquer des réarrangements chromosomiques et des mutations génétiques.
Des « screens » des gènes à grande échelle sont souvent opérés en faisant ingérer aux adultes
des mutagènes et de les coupler avec des femelles normales. La progéniture F1 hétérozygote
contient ainsi des chromosomes normaux et des chromosomes porteurs de mutations
aléatoires. Différentes méthodes sont utilisées pour évaluer ces mutations.
Des études ont montré que certains tissus larvaires peuvent présenter des endoréplications
sans division cellulaire. Au niveau des glandes salivaires, ce processus produit des
chromosomes géants composés approximativement de 1000 copies de chaque chromatide :
Ce sont les chromosomes polytènes.
Bridges a utilisé ces propriétés pour déterminer la carte physique du génome de la drosophile :
5000 « bandes » ont été identifiées sur le chromosome 4et une corrélation entre ces bandes et
la position des loci génétiques est établi avec l’aide des recombinaisons. Par exemple les
drosophiles ♀ sont hétérogènes pour la mutation white, récessive : yeux rouges. Toutefois les
femelles qui ont une mutation white et une petite délétion sur le chromosome X au niveau des
bandes polytènes 3C2-3C3, donne des yeux blancs.
Cette technique peut être utilisée pour isoler des fragments d'ADN qui se chevauchent en
commençant par un fragment d'ADN cloné précédemment qui se situe près du gène d'intérêt
(rouge foncé). La promenade se poursuit jusqu'à un clone contenant le gène désiré est
identifié. Dans cet exemple, les fragments d'ADN chromosomique sont clonés dans le phage λ.
Tiré de Watson et al. 1992, Recombinant DNA, 2d ed., W. H. Freeman and Company, p. 128.
Des outils de screening génétique additionnels sont mis en place pour mieux étudier les gènes
de la drosophile. Par exemple les chromosomes Balanciers ou chromosomes équilibreurs
contiennent des séries dinversions comparés aux chromosomes natifs. Les balanciers
nentrent pas en recombinaisons avec le chromosome natif durant la méiose. Comme
résultat, il est possible de maintenir en permanence des drosophiles ayant des mutations
récessives et létales. La méthode de chromosome équilibreur est le plus souvent utilisée pour
permettre aux populations porteuses de mutations hétérozygotes récessives dêtre maintenue
pour étudier certaines mutations. Les chromosomes Balancierss ont trois propriétés
importantes:
Par exemple chez la drosophile, on a un gène eve qui est porteur dune mutation null. Les
embryons homozygotes pour cette mutation névoluent pas en stades larvaires. Le locus eve
est situé sur le chromosome 2 (au niveau de la bande polytène 46C). Cette mutation peut être
maintenue dans une population hétérozygote pour un chromosome « normal » contenant
lallèle null du gène eve et le balancier comme second chromosome qui contient une copie
normale du gène. Parce que lallèle null est strictement récessif, ces drosophiles sont viables.
Toutefois seuls les adultes hétérozygotes sont observés au cours des générations successives.
Les embryons porteurs des deux copies du chromosome balancier meurent car il ya des
inversions chromosomiques occasionnant des disruptions de gènes, de même que les
embryons homozygotes pour la mutation null du gène eve.
Lignées transgéniques
La recombinase FLP de la levure permet de produire des mosaïques génétiques.
La drosophile est un outil intéressant et possède des attributs favorables pour effectuer des
études moléculaires et des analyses whole génome. De plus son génome est relativement petit.
Il est composé approximativement de 150 Mb et de 14000 gènes codant. Ces caractéristiques
ont permis dimplémenter quelques techniques de génétique comme la mise en place de
lignées transgéniques stables porteuses dADN recombinant.
Le mosaïsme génétique est le résultat de recombinaison mitotique au niveau des cellules
somatiques. Initialement les rayons X étaient utilisés pour induire des recombinaisons, bien
que cette méthode soit relativement efficace et produits généralement des tissus avec cellules
mutées très localisées.
Très récemment, il été démontré que les fréquences de recombinaison mitotique peuvent être
induite et accrue en utilisant les propriétés de la recombinase FLP de la levure.
La recombinase FLP reconnait des motifs FRT simples et permet le réarrangement de lADN
: FLP-FRT. Lutilisation dune stratégie de recombinaison site-spécifique propre à la levure
) permet de générer des recombinaisons pendant la mitose. La recombinaison est controlée en
exprimant la recombinase : donc un système on-off
- Les séquences FRT sont insérées sur chacun des 4 chromosomes en utilisant les
propriétés de transformation des éléments P.
- Les hétérozygotes, contenant des allèles null dans le gène Z sur lun des chromosomes
et des allèles et la copie wild type sur lautre chromosome homologue, sont ainsi
générés.
Les deux chromosomes contiennent ainsi des séquences FRT. Ces mouches sont stables et
viables et il n ya pas de recombinase FLP endogènes chez la drosophile. Toutefois il est
possible dintroduire une recombinase dans les lignées transgéniques contenant du FLP-
levure sous contrôle hsp70 : la protéine FLP sera sous contrôle dun promoteur inductible
hsp70 (protéine de choc thermique). Ainsi sous choc thermique FLP est synthétisée dans
toutes les cellules. FLP se fixe aux motifs FRT des deux homologues contenant les gènes Z et
catalyse la recombinaison mitotique. (Voir figure)
Cette méthode est très efficiente. En fait de petits pulses thermiques sont nécessaires pour que
le mécanisme se mette en place : avec production de recombinase suffisante pour générer des
patchs de tissus z-/z-, et dans différentes régions de la drosophile adulte. Les séquences
FRT sont insérées dans le génome via les transposons P. Et il est possible de créer de petites
délétions pour quelques gènes en induisant un réarrangement entre sites FRT flanquant le
gène dintérêt en utilisant la recombinase FLP.
La progéniture F1 est souvent stérile car les souches P contiennent différentes copies de
transposons, des P-éléments, mobilisés dans lembryon dérivés des ufs de M. Les ufs des
souches M manquent de « répresseurs » qui inhibent lactivation et la mobilisation des P-
éléments.
Les excisions/insertions des P-éléments sont limitées au pole cellulaire, cellules pro-génitrices
de gamètes (spermes chez les males et ufs les femelles). Parfois on observe une insertion
des P-éléments dans une région génique indispensable au développement des lignées
germinales. On observe une stérilité dans ce cas.
Les P-éléments sont ainsi utilisés comme vecteurs de transformation pour introduire de
lADN recombinant dans des souches normales de drosophile. La taille des transposon P-
éléments est de 3kb. Ils contiennent des éléments répétés inversés en ter, essentiels pour
lexcision et linsertion. Le transposon ADN code à la fois une transposase qui permet sa
mobilisation et un répresseur de transposition. Dans lexemple précédent, le répresseur
sexprime dans les ufs en développement des populations P. Comme résultat, il n y a pas
de mobilisation de transposons dans les embryons des femelles P (contient des P-éléments).
Les mouvements sont observés uniquement au niveau des embryons dérivant des ufs
produits par les M femelles qui manquent de P-éléments.
De lADN recombinant est inséré chez les défectifs en P-éléments, qui nont donc pas de
gène codant un répresseur et une transposase. Cet ADN est injecté en région postérieur des
embryons, dans leur phase précoce de développement (au niveau des régions renfermant les
granules polaires). La transposase est injectée avec le vecteur recombinant P-élément. Comme
les clivages nucléaires ont lieu dans les régions postérieures, ils acquièrent à la fois les
granules polaires et le recombinant P-éléments avec la transposase. Par la suite les cellules
polaires bourgeonnent du plasme et les recombinants P-éléments sintègrent de façon
aléatoire dans les cellules polaires. Les cellules polaires possèdent des événements
dinsertion différents. La quantité dADN recombinant P-éléments et de transposase est en
moyenne dune copie de P-élément par cellule.
Les P-éléments peuvent être utilise comme vecteurs de transformation des embryons de la
drosophile. Des séquences de choix peuvent être insérer dans P-éléments. Une copie unique
de la molécule recombinante est incorporée de façon stable dans une région de chromosome.
Les recombinants P-éléments contiennent un gène marker comme le gène White+ et la souche
utilisée pour linjection est un mutant White-. La souche test est mutant white -. Ainsi tous
les F2 sont des yeux rouges et contiennent une seule copie des recombinant P-éléments. Cette
méthode est souvent utilisée pour identifier des séquences à fonctionnalité bien connue. Par
exemple séquence régulatrice gouvernant le gène eve.
Mus musculus
Son standard est complètement différent des autres modèles précités. Son cycle de vie est plus
lent. Lembryogenèse ou la gestation nécessite au moins 3 semaines et le nouveau-né
natteint la puberté que pour un délai de 5-6 semaines. Le cycle effectif est de 8-9 semaines,
5 fois plus long que celui de la drosophile. La souris a une importance majeure du fait que
cest un mammifère et est plus proche de lhumain. Bien sur les chimpanzés et dautres
primates supérieurs sont plus proches de lhomme, mais ils ne conviennent pas pour
certaines expérimentations. La technologie du Knock out chez la souris a permis de réaliser
des avancées majeures dans la compréhension de mécanismes dapparition de certains
cancers par
exemple. Le génome de la souris est similaire de ce qui est observé chez lhomme : 19
autosomes et XY chromosomes. Donc il y a une certaine « synthénie » entre la souris et
lhomme. De plus certains chromosomes renferment les mêmes gènes.
Comme résultat, linsert va intégrer toutes les cellules y compris celles des ICM qui
constitueront les cellules somatiques et germinales de la souris adulte. Approximativement
50% des souris inoculés avec cette stratégie ont des lignées germinales transformées. Soit
lexemple de lenhancer des gènes Hoxb2 fusionne à Lac Z (reporter). Les embryons et les
ftus peuvent être analysés pour révéler le pattern dexpression des lac Z. Dans ce cas on
observe le lac Z dans les cellules région nerveuses. Les souris transgéniques on été aussi
utilise pour caractériser différentes séquences régulatrices, incluant celles régulant la β
Globine et les gènes HoxD.
Création de souris transgeniques par introduction d’ADN dans les cellules
Les expériences de « knock out » de gènes sont réalisées en utilisant les cellules souches
embryonnaires : ES cells. Ces cellules sont obtenues en cultivant les blastocystes, les cellules
ICM prolifèrent sans se différencier.
Un ADN recombinant peut contenir une forme mutée du gène dintérêt et un gène de résistance,
par exemple NEO (qui confère une résistance à la néomycine). Le gène de résistance NEO peut
être placé en aval du gène dintérêt, mais en amont de la région flanquant homologue, de façon à
ce que la recombinaison homologue puisse permettre le remplacement du gène cible par la forme
mutante et le gène de résistance. Alternativement le gène NEO peut être insérer dans le gène
dintérêt.
Il peut arriver quil y ait des recombinaisons non homologues, c'est-à-dire illicites, sur des
sites situes en dehors de notre région dintérêt. Pour éviter la recombinaison, le vecteur
recombinant peut contenir un gène marker : le gène de la thymidine kinase TK qui permet de
soumettre les clones à une contre-sélection en utilisant une drogue le Gancyclovir, qui est
convertie en composante toxique par la thymidine kinase.
Comme résultat, la procédure doit aboutir à lobtention de cellules ES avec copie du gène
cible correspondant a la forme mutée. Ces cellules ES recombinés sont injectées dans les ICM
des blastocystes normaux. Les embryons hybrides sont placés dans loviducte de la souris
hôte. Les adultes provenant des provenant des embryons hybrides possèdent des lignées
germinales transformées qui produisent des gamètes haploïdes porteurs de la forme mutante.
Les cellules ES utilisées pour la transformation et la recombinaison homologue se
différencient en lignées somatiques et la lignée germinale. Si une souris a une lignée
germinale porteuse de la forme mutante saccouple avec ses congénères, les descendant
peuvent être homozygotes pour la mutation.
Gene KO via une recombinaison homolgue : création de lignées manquant le gène.
- Le gène code pour insulin-like-growth factor : expression dans les cellules intestinales
et le foie du ftus.
- Seul igf2 hérité du père est activement exprimé au niveau de lembryogenèse.
- Lautre copie, bien que parfaite en séquence, est inactive.
Cette différence dactivation/expression des copies parentales est le résultat de la méthylation
dun silencer associé à lADN (silencer de répression de lexpression de ligf2).
Lempreinte génétique chez la souris : Le silencing permanent dun allèle dun gène
chez la souris. Seule une copie igf2 est exprimée dans chaque cellule et cest toujours
la copie du chromosome paternel.
Génétique du développement animal
Les gènes de développement chez la drosophile.
En étudiant les processus impliqués dans le développement de la larve que trois types de gènes ont été
mis en évidence selon les rôles joués, dans le développement par les produits issus de leur expression.
Les gènes de polarité : impliqués dans la mise en place des axes antéro-postérieurs et dorso-ventral
de lembryon.
Les gènes de segmentation corporelle : qui, par leur expression, sont responsables de la formation de
segments en définissant leur nombre et leur polarité.
Ces différents gènes ont un patron dexpression précis dans lespace et dans le temps et leurs
produits interagissent entre eux. Ainsi les premières étapes du développement sont contrôlés par des
gènes à effet maternel dont les produits agissent sur les gènes de segmentation du génome zygotique
qui eux même influe lactivation des gènes homéotiques.
Le développement de la drosophile est régulé par une cascade dinteractions
géniques
Rappel du Cycle de développement et Segmentation de luf fertilisé
La drosophile est un animal de laboratoire depuis 100 ans. Le développement de cet insecte est très
rapide, et on peut donc très rapidement obtenir un élevage à partir duquel on fera des analyses
moléculaires.
Le développement de la drosophile ne nécessite qu'une semaine à 20°C, et on aboutit à des adultes qui
se reproduisent très rapidement. L'embryon obtenu après fécondation se développe en 24h environ.
Toutes les étapes qui assurent la mise en place des organes (segmentation, gastrulation ) sont donc
très condensées. On a alors éclosion d'une 1ere forme larvaire, qui va muer en 24h. On obtient alors
une larve de 2e stade qui mue là encore au bout de 24h. La larve de 3e stade est toujours semblable et
dure 48h. Son installation dans le puparium va permettre le déclenchement de la métamorphose par
stimulation de l'ecdysone. La plupart des organes larvaires vont alors être histolyses, sauf le Système
nerveux, et on aura alors apparition des organes pour obtenir l'imago.
Lovogénèse
On distingue 2 ovaires chez les drosophiles : ils sont constitués de grappes d'ovarioles, et ils sont reliés
entre eux par des oviductes. Ces derniers se prolongent par des canaux génitaux, et les ovocytes libérés
(bloqués en métaphase 1) pourront alors passer dans la spermathèque pour être fécondés.
Ovaires de Drosophila melanogaster
Les ovarioles sont des chambres ovariennes contenant un nombre fixe de cellules : on y distingue une
assise de cellules formant la paroi (= cellules du follicule), d'origine somatique mésodermique, ainsi
que 16 cellules d'origine germinale (15 cellules nourricières et 1 ovocyte). Si on suit l'ovocyte au cours
de la maturation dans la chambre, on pourra voir qu'il grossit pour devenir la cellule la plus
importante. L'ovogenèse se fait donc de manière séquentielle depuis le germarium, et les ovocytes
libérés sont toujours remplacés.
Suivi de l'ovocyte au cours de la maturation dans la chambre.
On peut voir qu'il grossit pour devenir la cellule la plus importante
Les ovocytes libérés sont bloqués en métaphase 1 et pourront alors passer dans la
spermathèque pour être fécondés.
La segmentation du noyau est initiée par des transcrits maternels localisés en région
antérieure et postérieure.
Les transcrits Oskar codent une protéine responsable de linitiation de la segmentation nucléaire et de
lassemblage des granules polaires. Des protéines comme Par-1, Vasa jouent un rôle important dans
ce processus et servent souvent de molécules dancrage dans ce processus de mise en place des
granules polaires. Ces granules polaires sont des complexes moléculaires composés dune variété de
différentes protéines et de RNA. Ils sont aussi responsables du contrôle du développement de tissus
qui prennent naissance au niveau des régions postérieures durant la phase précoce de
lembryogenèse, comme labdomen et les cellules polaires qui les cellules précurseurs de la lignée
germinale.
Les transcrits mRNA Oskar sont synthétisés au niveau de lovaire de la drosophile et déposé en
position antérieure, en phase immature, de loocyte par les cellules nourricieres. Oocyte et cellules
nourricieres associées sont issus de cellules souches embryonnaires spécialisées. Les transcrits vont
ainsi emprunter le réseau microtubulaire pour rejoindre la partie postérieure.
La localisation des Oskar est fonction de séquences spécifiques au niveau de la région 3UTR. Cette
région interagit avec des protéines adaptatrices spécifiques pour utiliser le réseau microtubulaire, afin
de se localiser en région postérieure. (Rappel transcrits mRNA Ash1 de S. cerevisae).
Luf de la drosophile est polarisé. Le noyau est localisé en position antérieure et développe le
réseau microtubulaire vers la région postérieure. Les transcrits Oskar mRNA vont interagir avec les
protéines adaptatrices et sont associés à lextrémité + des microtubules. Ils sont transportés de la
région antérieure vers le pole postérieur.
La localisation des transcrits mRNA Bicoid au pole anterieur est aussi fonction de sa séquence
3UTR. Les séquences 3UTR Bicoid sont différentes des séquences 3UTR Oskar. Limportance
des régions 3UTR dans la détermination de la localisation est révélé par lexpérience suivante :
Si le 3UTR Oskar est remplacé par le 3UTR Bicoid, lhybride Oskar est localisé en région
antérieure. Ce phénomène peut induire la formation de cellules polaires et des déformations
embryonnaires.
mRNA Osk est transcrit et procéssé dans le noyaux des cellules nourricières. Quelques protéines
hnRNP (heterogeneous RiboNucleoprotéins) comme Hrp48, Sqd and Glo qui sont impliquées dans la
localisation et la régulation transductionnelle des mRNA osk sont les premières à sassocier dans le
noyau. Le splicing du premier intron mène à la mise en place dun EJC (Exon Junction Complex) qui
est essentiel pour la localisation postérieure. Le répresseur transductionnel Bru sassocie ainsi avec
le mRNA osk dans le noyau de loocyte. Lexportation est UAP56-dépendante. Une fois dans le
cytoplasme, dautres facteurs sassocient au transcrit Oskar. Ce sont des facteurs cytoplasmiques
silenceur transductionnel constitué dun complexe de particules RNP. Ces dernièrs se lient à la
Dynein, Bic-D, and Egl. Le réseau microtubulaire permet un mouvement direct des facteurs
cytoplasmiques. A lintérieur de loocyte, les complexes mRNAosk/RNPs sont pour la plupart
transportés par La kinesine sur un réseau polarisé de microtubule
Gènes de polarité et détermination des axes corporels chez la drosophile.
Différents gènes à effet maternel sont impliqués dans la mise en place des axes de
polarité antéropostérieur et dorso-ventral chez la drosophile.
Par leur localisation cytoplasmique différentielle, certains transcrits maternels jouent un rôle
déterminant dans la mise en place de laxe antéropostérieur (céphalo caudal). Ce sont les transcrits
maternels : bicoid, nanos, tudor, vasa, huncback et caudal.
Les ARNm codant la protéine Bicoid (Bcd) sont localisés au niveau du pole antérieur ovocytaire,
tandis que les ARNm codant la protéine Nanos sont concentrés au niveau du pole postérieur. Le
maintient des transcrits Bicoid au niveau du pole antérieur est assuré pare des protéines reconnaissant
son 3UTR et pouvant les lier au système microtubulaire.
La répartition des ARNm est déterminante pour celle de leurs produits dont la traduction seffectue
localement après la fécondation. A des stades précoces de développement lembryon est au stade
blastoderme syncitial dépourvu de membranes cellulaires, ce qui permet une distribution de la protéine
qui vient dêtre produite. Cest ainsi que les protéines Bicoid sont distribués selon un gradient de
concentration décroissant depuis la région antérieure vers la région postérieure. Par contre les
protéines Nanos présentent une orientation inverse.
Transport actif, ancrage, diffusion et piégeage de mRNA Bicoid & mRNA Nanos
Différents mécanismes permettent de localiser les transcrits mRNA Bicoid & mRNA Nanos. Durant
lovogénèse bcd mRNA est activement transporté en région antérieure par la protéine motrice la
Dyneine à travers le réseau microtubulaire. La protéine adaptatrice de liaison est la Swa. Bcd est
statiquement ancré en au niveau du cortex antérieur en phase tardive de lovogenèse. Lancrage
requiert un complex ESCRT-II, une unité protéique qui interagit directement avec les mRNA bcd,
aussi avec la protéine Stau : une RNA-binding protéine. Au contraire, les nanos mRNA (nos mRNA)
saccumulent en région postérieure par diffusion et trapping. La diffusion des nos mRNA est facilitée
par un flux cytoplasmique. Le piégeage dune portion des transcrits nos mRNA est actine-dépendant
en région postérieure, mais le mécanisme reste encore mal compris. Le facteur Rump est requis pour
laccumulation de Nanos mRNA, mais il nest pas confirmé quil fait parti du mécanisme de
piégeage.
Quant aux transcrits codant les protéines Huncback (Hb) et Caudal (Cad), ils sont répartis de façon
homogène dans le cytoplasme ovocytaire mais contribuent à la mise en place de la polarité. En effet
elles sont régulées par les protéines Bcd et Nanos et ont des gradients inverses au stade Blastoderme
syncytial.
Dans la région postérieure Nanos et Caudal sont présentes. Nanos prévient la répression par
Hunchback des gènes de spécification abdominale, et avec Caudal, permet leur activation.
La protéine Bicoid joue un rôle important dans la différenciation de la région antérieure. La mutation
létale nommée Mut bicoid à létat homozygote conduit à une larve sans tête ni thorax mais
présentant deux abdomens accolés tête-bêche. Si au cours du développement dun tel mutant, on
injecte de lARNm bicoid au niveau de lextrémité antérieure, alors tête et thorax sont présents chez
lembryon.
La conséquence fonctionnelle de la présence de Bicoid étant posée, on peut sinterroger sur la mise
en place de laxe antéropostérieur, c'est-à-dire comment est contrôlée la formation dune tête à
lavant et dune queue à larrière ? Ce contrôle dépend du gradient de concentration des protéines
Bicoid au sein du cytoplasme. Cette protéine agit de deux façons : comme un facteur de transcription
et comme un répresseur de traduction : Bicoid, là ou elle est présente, c'est-à-dire, dans la région
antérieure, pénétre dans les noyaux des cellules en cours de division et active la transcription des
gènes zygotiques hunchback. Ces transcrits sajoutent à ceux dorigine maternelle répartis
uniformément dans tout lembryon. Apres traduction de lensemble de ces transcrits, on observe une
plus grande quantité de protéines Hunchback dans la région antérieure. Des expériences montrent
quHunchback est un facteur de transcription impliqué, come Bicoid, dans lactivation de gènes
spécifiques de la tête de la drosophile. De plus la protéine Hunchback réprime les gènes de
spécification de lAbdomen.
Par ailleurs il a été constaté que Bicoid, en se fixant au niveau des régions 3UTR des transcrits
caudal, inhibe la traduction de ces derniers. Celle-ci ne peut avoir lieu que dans la région postérieure
embryonnaire, là ou Bicoid nest pas présente.
Les protéines Nanos et Caudal sont impliquées dans la différenciation de la région postérieure. Au
niveau de la région postérieure, la concentration en protéines Nanos est maximale. Les embryons qui
ne présentent pas dARNm nanos ne developpent pas dAbdomen. Nanos présente un role dans
lactivation des gènes de spécification de lAbdomen : gènes « gap » postérieurs. De plus dans la
partie postérieure, les ARNm hunchback dorigine maternelle sont également présents. Nanos assure
la répression de leur traduction. Remarquons que les distributions inverses de Bicoid et de Nanos sont
à lorigine dun gradient décroissant de concentration antéropostérieur de la protéine Huncback ;
Dans la région postérieure, une autre protéine est présente, cest la protéine Caudal. La traduction de
cette protéine est possible en raison de labsence de Bicoid. Caudal est un facteur de transcription
activant, comme Nanos, des gènes spécifiques de lAbdomen. En effet, elle régule lexpression de
gènes impliqués dans le déterminisme des domaines postérieurs de lembryon et active les gènes
responsables de linvagination de lintestin postérieur.
Les protéines Bicoid régulatrices des transcrits hunchback sont synthétisées avant les processus de
« cellularisation ». Elles vont diffuser du pole antérieur et être distribuer selon un gradient à travers
toutes les régions de lembryon. Des concentrations élevées et intermédiaires de Bicoid sont
nécessaires pour activer hunchback, qui est indispensable pour la subdivision de lembryon en
segments.
Le gène hunchback est transcrit par deux promoters : Un des promoters est activé par le gradient
Bicoid, et lautre promoter contrôle lexpression du gène dans loocyte en développement ; Ce
dernier est donc le « promoter maternel » qui permet la synthèse des transcrits mRNA hunchback,
répartis dans le cytoplasme des ufs non encore fertilisés.
La traduction des transcrits mRNA hunchback est bloquée en région postérieur par la protéine Nanos,
une RNA-binding protéine. Nanos est présente uniquement en région postérieure, parce que son
ARNm est sélectivement localisé à cet endroit, à travers une interaction de son 3UTR avec les
protéines des granules polaires.
La protéine Nanos reconnait des séquences ARN-spécifiques (éléments de réponse Nanos : NRES,
Nanos Response Elements). Ces séquences ARN-spécifiques sont situées en 3UTR de lhunchback
mRNAs maternels. La reconnaissance/fixation de Nanos sur les séquences de Hunchback est
responsable de la réduction des queues polyA qui déstabilise lARNm hunchback et empêche sa
traduction.
La fixation sur les eIF4E est ainsi utilisée pour réguler la traduction de ARNm spécifique chez les
eucaryotes. Létablissement de laxe antéropostérieur pendant lovogenèse et lembryogenèse
chez la drosophile requiert une localisation de beaucoup de protéines. Dans certains cas le blocage de
la traduction de certains transcrits dans une partie du cytoplasme est un mécanisme qui permet leur
localisation, leur restriction spatiale.
Par exemple la protéine Oskar, est localisée dans les régions postérieures de loocyte avant la
fertilisation. Et pourtant les transcrits ARNm OsKar, sont synthétisés par les cellules nourricières et
déposés en région antérieure avant la fécondation. ARNm Oskar est ainsi transporté vers la région
postérieure, avant dêtre traduite, et ce mécanisme est indispensable pour lorientation
antéropostérieur.
Laction des 4E-BP, comme les protéines Cup, est critique dans la repression spécifique de la
traduction des ARNm Oskar. Les transcrits Oskar contiennent différentes sequences en 3UTR qui se
fixent de façon spécifique sur des protéines appelées Bruno. Ces protéines se complexifient avec les
protéines cup (4E-BP) aux domaines 3UTR des transcrits Oskar.
Une fois localisée sur les transcrits Oskar, les protéines cup compétissent avec le eIF4G pour la
fixation sur leIF4E, inhibant ainsi la traduction des ARNm Oskar. Ce mécanisme nest donc pas
exclusif a Oskar. La protéine Nanos est aussi régulée par ce processus. Généralement la protéine
CPEB recrute une 4E-BP nommée Maskin sur bon nombre de ARNm dont la traduction est inhibée
durant le développement des vértébrés.
Le gène dorsal est primordial dans la mise en place de laxe dorso-ventral de lembryon.
Le noyau synthétise gurken dont la traduction est à lorigine de la protéine Gurken. La diffusion de
cette protéine étant limitée, elle natteint que les cellules folliculaires situées à sa proximité. Il en
résulte un gradient de cette protéine le long de la surface dorsale de lembryon. Cette protéine, qui est
un homologue du facteur de croissance EGF, est reconnue au niveau de la surface folliculaire par les
récepteurs Torpedo, un récepteur de type tyrosine kinase, codé par le gène torpedo. Lactivation
du récepteur inhibe lexpression du gène pipe.
Dans les cellules folliculaires ventrales, lexpression du gène pipe nest pas inhibée. La protéine
Pipe secrétée dans lespace péri-vitellin induit une cascade de signaux de transduction. Ceci conduit à
la fixation de la protéine Spatzle sur la protéine Toll qui est un récepteur transmembranaire de
lovocyte.
Dans le cytoplasme des cellules du blastoderme, Dorsal est lié à Cactus, ce qui prévient sa migration
dans les noyaux. Au niveau des cellules ventrales du blastoderme, le signal Spatzle-Toll, conduit à la
libération de Dorsal et Cactus, via lactivation de plusieurs autres protéines, ce qui permet à Dorsal de
pénétrer dans les noyaux des cellules.
Le gradient de concentration de Dorsal détermine le devenir cellulaire. Une forte concentration
conduit à la différenciation de cellules mésodermiques au niveau ventral, alors quune faible
concentration détermine la différenciation des cellules ectodermiques au niveau dorsal.
Avant la fécondation les gènes du cytoplasme sont : gurken et cornichon sensibilisent les cellules
folliculaires qui perçoivent le signal grâce aux récepteurs Torpedo. Après la fécondation, les cellules
folliculaires vont émettre des enzymes qui sont des sérines protéases Snake. Ces enzymes Snake
vont cliver les protéines Easter qui, à leur tour, permettent la libération des molécules signales :
Spatzle. Ces ligands se lient aux récepteurs TOLL qui entraine une cascade de réaction kinase (Tube-
Pelle).
Avant la fécondation les gènes du cytoplasme sont : gurken et cornichon sensibilisent les cellules
folliculaires qui perçoivent le signal grâce aux récepteurs Torpedo. Après la fécondation, les cellules
folliculaires vont émettre des enzymes qui sont des sérines protéases Snake. Ces enzymes Snake
vont cliver les protéines Easter qui, à leur tour, permettent la libération des molécules signales :
Spatzle. Ces ligands se lient aux récepteurs TOLL qui entraine une cascade de réaction kinase (Tube-
Pelle).
Un gradient de morphogènes contrôle lorientation dorso-ventrale
Le gradient de concentration de Dorsal détermine le devenir cellulaire. Une forte concentration
conduit à la différenciation de cellules mésodermiques au niveau ventral, alors quune faible
concentration détermine la différenciation des cellules ectodermiques au niveau dorsal.
Gradient de Spatzle-Toll et Dorsal ; les récepteurs Toll sont distribués de façon uniforme
On a vu, sur ce qui précède quil y a un pic dactivation des récepteurs Toll en région ventrale, a
cause du gradient Spatzle plus important. Lactivation devient faible, progressivement en région
latérale. La signalisation Toll entraine la dégradation de linhibiteur cytoplasmique Cactus et le
relâchement de la protéine Dorsal du cytoplasme au noyau. Ceci engendre la mise en place dun
gradient nucléaire de Dorsal dans la région ventrale de lembryon. Les noyaux des cellules ventrales
contiennent un pic de protéine Dorsal, alors que les noyaux des cellules latérales contiennent des
quantités faibles de protéine Dorsal.
Certains gènes cibles sont activés par des quantités élevées de la protéine Dorsal, alors que dautres
gènes nont besoin que des quantités intermédiaires et faibles de Dorsal. Dans ce contexte, il existe
trois seuils dexpression génique sur laxe dorsoventral de lembryon en processus de
cellularisation 2H après la fertilisation.
Ces seuils initient la différenciation de trois types tissulaires : Le mésoderme ventral, le neurectoderme
ventral, et le neurectoderme dorsal. Et chacune de ces groupes de cellules va donner des groupes
distincts chez ladulte drosophile.
Le mésoderme : muscles des ailes et organes internes ;
les neurectoderme ventral et dorsal : Système nerveux et corde nerveuse ventrale.
On sait maintenant quil y a régulation de gènes cibles, qui permettent la traduction, respectivement
de quantités élevées, intermédiaires et faibles de Dorsal : Ces sont les gènes twist, gène rhomboid, et
gène sog.
- Région ventrale : Activation du gène twist par les quantités élevées de la protéine Dorsal, au
niveau des 18 cellules mésodermiques. Le gène twist nest pas activé au niveau des régions
latérales. La raison est que la région régulatrice 5 du gène twist contient deux sites à affinité
faible pour la protéine Dorsal. Donc des pics élevés de gradient Dorsal sont nécessaires pour
une occupation efficiente de ces sites : des quantités faibles de protéine Dorsal ne pourront pas
activer le gène twist.
Ainsi la régulation de lexpression de gène par différents gradients de la protéine Dorsal est
fonction des combinaisons du répresseur Snail et de laffinité des sites de fixation de Dorsal.
Loccupation des sites de fixation Dorsal nest pas uniquement déterminée par leur affinité
intrinsèque, mais cette occupation est déterminée par les interactions protéine-protéines : Dorsal et
dautres protéines régulatrices. Par exemple, les 300pb de lenhancer rhomboid est activé par des
quantités intermédiaires du gradient Dorsal au niveau NE ventral (Neurectoderme Ventral). Cet
enhancer contient des sites de fixation à faible affinité, et pourtant des quantités intermédiaires du
gradient Dorsal sont suffisantes pour ces sites parce quon a une interaction protéine-protéine avec
une autre protéine activatrice : la protéine Twist
Dorsal et Twist se fixent sur des sites adjacents sur lEnhancer rhomboid.
Non seulement ces deux protéines saident mutuellement pour la fixation, mais elles
agissent simultanément et fonctionnent en synergie pour stimuler la transcription
Dorsal peut rendre la region 5 de snail « ouverte » par recrutement de complexes enzymatiques qui
modifient la chromatine comme le complexe SWI/SNF. Louverture de la région 5 snail permet de
faciliter la fixation de Twist qui recrute spécifiquement le complexe TFIID-PolII au niveau du core du
promoteur.
Trois seuils de la protéine Dorsal et trois mécanismes de régulation : La region 5 du gène twist contient
deux sites à affinité basse occupés par des quantités élevées du gradient Dorsal. Comme résultat
lexpression du gène twist est restreinte au pole ventral.
Lenhancer de rhomboid contient un cluster de sites Dorsal : seul un site de fixation a une affinité
maximale. Le melange de sites de fixation a haute affinité et à affinité faible permet aux gradients forte et
intermédiaires dactiver le gène rhomboid . En fin le gène sog contient au niveau de son enhancer des sites
de Dorsal a affinité optimale. Ce qui permet aux gradients faibles ou intermédiaire de la protéine Dorsal
dactiver le gène.
Lenhancer rhomboid contient des sites de fixation de la protéine Dorsal, mais aussi des sites
fixation de la protéine Dorsal. Puis que le represseur snail est uniquement présent en région
ventrale (mésoderme), rhomboid est inhibée et réprimé en région ventrale. NE ventral.
Lenhancer sog contient aussi des sites de fixation de la protéine Snail, lexpression du gène
sog est donc restreinte aux régions latérales et reprimée au niveau du mésoderme.
Modèle synergique de Dorsal et twist, mais les mécanismes fonctionnel dactivation sont différents
pour chaque gène
Des mécanismes similaires se déroulent au niveau du mésoderme dorsal des embryons de
vertébrés : exemple du xenopus
Ladulte de drosophile, comme sa larve, présente une métamérisation. Les trois parties corporelles de
ladulte : tète, thorax, Abdomen sont constituées de 6-7, 3 et 8 métamères, respectivement. Cette
caractéristique de lespèce, est déterminée génétiquement et est le fait de gènes de segmentation. Ce
sont des gènes régulateurs dont lexpression détermine le nombre de segments ainsi que la polarité
interne de chacun deux. La mutation de lun de ces gènes provoque une modification du nombre de
segments. Ces gènes sont regroupés en trois catégories : les gènes gap, les gènes « pair-rule » et les
gènes de polarité segmentaire qui sexpriment chronologiquement selon cet ordre. Les interactions
se produisant entre les produits de ces trois gènes ont pour conséquence un découpage de lembryon
en éléments successifs correspondant à des parasegments, puis à des segments.
Les gènes gap sont parmi les premiers gènes exprimés par le génome du zygote et sont régulés par les
facteurs de transcription bicoid, Caudal, et hunchback le long de laxe antéropostérieur. Avec
lexpression des gènes gap, un pas est ici franchi dans le déroulement du développement de la
drosophile : lembryon qui comportait jusqualors des gradients continus de morphogènes va être
découpé en grandes régions. Si une mutation affecte lun des gènes « gap », lembryon formé
présentera alors un « vide », c'est-à-dire une zone ne se mettant pas en place. On comprend alors la
terminologie de « gap », qui signifie intervalle. On distingue quatre gènes « gap » principaux qui
sexprime dans la majeure partie de lembryon : hunchback, Kruppel, Knirps, et giant. Dautres
gènes « gap » ont également été caractérisés dont tailless, huckebein qui sexpriment dans les régions
terminales de lembryon.
Les gènes gap sont les premiers gènes zygotiques. Ils sexpriment le long de laxe antéro-postérieur.
Ils codent pour des facteurs de transcription. Leurs expressions est initiée par la protéine Bicoid qui
active lexpression antérieure de hunchback en premier.
Expression des genes gap hunchback, kruppel, giant, knirps et tailless chez lembryon.
Expression spatiale selon laxe antéro-postérieur controlé par les protéines Hunchback et
Bicoid (en synergie) et régulation croisée entre les gènes gap.
Le pattern dexpression des gènes gap fournit un pattern non périodique de distribution de
facteurs de transcriptions selon laxe antéro-postérieur, ce qui détermine les régions
corporelles.
Une faible transcription de gène « gap » est initialement observée dans tout lembryon. Cependant, à
la fin du 12e cycle de division cellulaire, on observe une activation et/ou inhibition des gènes « gap »
par les gradients des protéines Hunchback et Caudal. Une autre régulation se met ensuite en place
pour un mécanisme de régulation croisée (« cross-régulation ») résultant de linteraction entre les
produits des différents gènes « gap ». Par le jeu de répressions mutuelles, lexpression de chaque
gène « gap » est stabilisée et seffectue dans les zones bien délimitées. Lexpression zygotique du
gène hunchback dans des embryons normaux apparait sur toute la moitié de la région antérieure. Cette
expression se superpose à une faible expression maternelle de hunchback mRNA dont la traduction est
supprimée en région postérieure par Nanos.
Le gradient de la protéine Bicoid nous fournit un exemple intéressant sur comment les mécanismes du
développement sont liés aux variations de lembryon. Bicoid est un membre de la famille des
homéodomaines Activateurs transcriptionnels. La protéine active le gène hunchback en se fixant aux
sites régulateurs de la région promotrice. Une évidence de laction directe de Bicoid sur le gène
hunchback est obtenue par suite dexpériences de transfert de gène et de fusion, avec utilisation par
exemple de construction Promoteur hunchback/reporter LacZ et en lintroduisant dans le génome de
la drosophile. Le lac Z code pour une enzyme la β-galactosidase visible facilement en marquage
histochimique. Les résultats obtenus montrent que l’étendue de l’expression du lac Z chez l’embryon
porteur de transgene est parallèle à l’expression du gène huncback si le promoteur inséré est complet,
et non si une large part de la région promotrice est délétée. La région promotrice du gène hunchback
nécessaire pour une expression de normal fait 263 pb. Cette région contient différents sites de fixation
de la protéine Bicoid
Le gradient du répresseur Hunchback établit les limites dexpression des gènes Gap.
Donc les principaux gènes « gap » présentent des domaines dexpressions délimités
La protéine Hunchback est elle-même un facteur de transcription et agit comme un morphogène qui
induit les gènes « Gap ». Les bandes dexpression des gènes « Gap » sont fonctions des mécanismes
dintéraction et de contrôle Protéine Hunchback/régions promotrices des gènes Gap, et aussi de la
protéine Bicoid.
La forte concentration de Hunchback dans la partie antérieure de lembryon active lexpression du
gène giant en synergie avec la protéine Bicoid et inhibe la transcription des gènes « gap » postérieurs
comme celle de Knirps. Dans la partie postérieure de lembryon la diminution de la protéine
Hunchback permet lexpression du gène Kruppel, alors que la présence de la protéine Caudal active
les gènes Knirps et giant. Ce dernier présente ainsi deux zones dexpression, antérieure et
postérieure.
Il est à noter que les protéines Hunchback et Caudal proviennent de la traduction des ARNms
maternels, mais également de celle dARNm zygotiques. Dans les régions les plus antérieurs,
lexpression du gène Krϋppel est réprimée par la présence de Hunchback et de Giant. En retour la
présence de la protéine Krϋppel détermine les limites postérieures d’expression des gènes giant et
huncback. La limite postérieure de d’expression du gène Krϋppel est déterminée par la présence de la
protéine Knirps et de la protéine Tailless. Aux extrémités de lembryon, rappelons que les gènes
tailless et huckebein sont activés par la protéine Torso.
Lexpression du gène Kruppel est activée par une combinaison de Bicoid et de faibles quantités de
Hunchback, mais réprimée par des concentrations élevées de Hunchback. Lactivité du gène Kruppel
est donc specifiée par la protéine Hunchback et est fonction du seuil. Au dessus du seuil : Kruppel est
réprimé. En faible concentration et au dessus dun autre seuil, Kruppel est activé.
Les produits de gène « pair-rule » subdivisent lembryon en sous unités : mise en place des
parasegments.
La caractéristique la plus évidente chez la larve de la drosophile est la segmentation régulière dans
laxe antéropostérieur. Chaque segment porte des structures cuticulaires qui définit par exemple les
segments en Thorax et Abdomen. Ce pattern se confirme chez ladulte ou chaque segment possède
sa propre identité. Les appendices des adultes comme les ailes, les altères, les pattes sont liés à des
segments particuliers. Notons, au préalable, que nous retrouvons le gène hunchback à deux niveaux,
un premier niveau dans la détermination de laxe antéropostérieur, et ici à un second niveau en tant
que gène « gap », ayant une action régulatrice sur lexpression dune seconde catégorie de gènes de
segmentation, les gènes « pair-rule ».
A partir de la 13e division, on observe la transcription de gènes « pair-rule ». Huit gènes sont
actuellement connus et ne sexpriment pas tous dans la totalité des cellules. Lexpression de trois de
ces gènes est, dans un premier temps directement régulée par les protéines « gap ». Ces gènes, qui sont
hairy, even-skipped et runt sont désignés sous le terme de gènes « pair-rule » primaires. La
transcription de ces gènes est ensuite stabilisée par le jeu dinteraction avec leurs produits. Ces
derniers activent ou inhibent des gènes « pair-rule » dits secondaires qui sont : fushitarazu, odd-
paired, odd-skipped, sloppy-paired et paired.
Au départ les gènes pair-rule sexpriment chez lembryon, en bandes de 1 sur 2 para-segments. Par
exemple even-skipped (yellow) est exprimé dans les para-segments impairs. Le gène engrailed (blue)
en région antérieure de chaque para-segment et délimite la marge antérieure de chaque segment.
Chaque segment larvaire = une région postérieure de para-segment + une région antérieure de
para-segment suivant. Donc la région antérieure de parasegments devient la région postérieure
de segment. A: antérieur, P: postérieur
Chaque para-segment est délimité et se comporte comme une unité indépendante de développement
sous le contrôle dune série de gènes. Les para-segments sont à lorigine similaires, mais chacun va
acquérir sa propre identité. Ils sont différents des segments. Chaque segment est composé de la partie
postérieure dun para-segment et de la partie antérieure du para-segment suivant.
Le blastoderme syncitial présente un agencement des noyaux selon des rangées verticales. Trois à
quatre rangées successives de noyaux constituent un parasegment dans lequel se manifeste un patron
dexpression différentielle des gènes « pair-rule ». Ainsi certains gènes ne sexpriment que dans des
parasegments pairs, et dautres que dans des parasegments impairs. Par exemple odd-skipped est
exprimé dans les parasegments pairs et even-skipped dans les segments impairs. Cette régulation est
due aux protéines « gap » qui présente des zones daction bien délimitées. Par exemple les para-
segments du thorax et de lAbdomen sont délimités par laction des gènes pair-rule, chaque gène est
exprimé dans une série de sept bandes transversales le long de lembryon.
Les gènes «pair-rule» présentent des patrons dexpression apériodiques et délimitent les para-
segments
On note que le gène fushi tarazu, est transcrit là ou le gène even-skipped ne lest pas. Pour le gène
fushi tarazu par exemple, au cours de la 14e divsion, on observe un changement dans son profil
dexpression. Sa transcription devient faible, est plus tardivement activée ou réprimée et ce, une
bande sur deux, sous laction de produits de gènes pair rule primaires.
En effet si lon observe un embryon doublement marqué expérimentalement pour les transcrits du
gène even-skipped et de fushi tarazu, celui-ci présente des rayures bicolores formant 14 bandes
transversales qui salternent. Entre chacune de ces bandes, il existe une bande plus fine non colorée
ou un troisième gène pair-rule (odd-paired, sloppy-paired, ou runt) est exprimé. De façon très
grossière, nous pouvons décrire deux parasegments consécutifs comme étant la succession du patron
dexpression du gène fushi tarazu (parasegment pair) et deven-skipped (parasegment impair).
Chacune de leur zone est limitée postérieurement par lexpression dun autre gène (odd-paired,
sloppy-paired, ou runt).
Si lon se focalise sur le gène even-skipped ou eve, on observe son expression sur une série de 7
rayures ou bandes. Chaque bande/expression est sous contrôle dun enhancer, dun site de régulation
transcriptionnel. Chaque bande du gène eve est constitué de rangées de 4 cellules. La protéine Eve est
relativement petite : 2kb de longueur. Par contre les régions flanquantes du gène sont longues et font
environ 12Kb avec 4kb en 5 et 8kb en region 3.
Les gènes «pair-rule» sont sous contrôle de gènes gap: la régulation de eve-2
Rappelons que les gènes pairule sexpriment au niveau des bandes, avec une périodicité
correspondant à une alternance des para-segments. La mutation des gènes affecte leffet alternatifs et
désorganise la mise en place des parasegments. Le pattern est présent avant les divisions cellulaires ,
quand lembryon est toujours un syncitium. Chaque gene « pair rule » est exprimé dans les 7 bandes
et dans quelques cellules sériées.
Pour comprendre comment chaque bande « pair rule » est générée , utilisons lexemple du gène
even-skipped (gène activé précocement, par de faibles concentrations de la protéine Bicoid et de la
protéine Hunchback). La zone dexpression est régulée négativement au niveau de sa limite
antérieure par la protéine Krϋppel et au niveau de sa limite postérieure par la protéine Giant. La région
régulatrice 5’ est responsable des bandes 2,3 et 7, et les régions flanquantes 3’régulent la bande 1, 4,5
et 6. Les 12 Kb de l’ADN régulateur contiennent 5 enhancer qui gouvernent ensemble les 7 bandes,
dexpression différente du gène eve. Observées pendant les phases précoces de lembryogenèse,
chaque enhancer initie lexpression de gènes, pour soit une ou 2 bandes.
Spécification de la seconde bande even-skipped (eve) par les protéines des genes « gap» : différentes
concentrations de facteurs de transcriptions codés par les gènes gap : huncback, giant, Kruppel. Si lon
considère lenhancer des bandes-2, il contient différents sites de fixation des 4 protéines régulatrices :
Bicoid, Hunchback, Giant, and Kruppel. Les 500pb de lenhancer eve-2 contiennent un total de 12 sites
de fixation pour Bicoid, hunchback, Kruppel et Giant. La distribution des régulateurs est résumée dans le
diagramme. Il ya des quantités élevées des gradients Bicoid et Hunchback dans les cellules exprimant eve-
2
On sait que Hunchback régule les protéines « gap » par répression. Dans le contexte de lenhancer
eve-bande-2, Hunchback agit comme activateur. En principe, Bicoid et Hunchback peuvent activer
lenhancer eve-bande-2 dans la première moitie de la région antérieure. , car la protéine est présente à
cet endroit, mais Giant et Kruppel fonctionnent comme des répresseurs.
Les autres enhancer du gène eve fonctionnent sur le même principe. Par exemple lenhancer qui
permet lexpression de eve-3 peut être activer de façon précoce pendant lembryogénése par des
activateurs transcriptionnels.
Lenhancer qui contrôle lexpression de eve-4 est aussi reprimé par Hunchback et Knirps. Toutefois
différentes concentrations des represseurs sont recquis. Des quantités faibles de gradient Hunchback
qui sont insuffisants pour réprimer lenhancer eve-3 suffisent par contre pour réprimer lenhancer
eve-4.
Régulation différentielle des eve-3 et eve-4 par des gradients opposés des répresseurs Hunchback et
Knirps. Les deux bandes sont positionnées à des régions différentes de lembryon. Lenhancer eve-3 est
réprimé par quantités élevées du gradient hunchback, mais activés par des quantité faibles de du gradient
Knirps. Inversement leve-4 est réprimé par des quantités faibles de Hunchback , mais activés par des
quantités élevées de Knirps.
Cette régulation différentielle des deux enhancers par la protéine répresseur Hunchback produit des
profils dexpression différents entres les bandes 3 et 4. Nous avons vu que le gradient de répression
de Hunchback produit des « profils » dexpression différents de Krϋppel, Knirps, et Giant. Cette
différence est liée aux nombres de sites de fixation de la protéine Hunchback sur les enhancers des
gènes précités. On a le même principe fonctionnel, de régulation, des enhancers eve-3 et eve-4 par les
gradients Hunchback et Knirps : Lenhancer eve-3 contient plusieurs sites knirps et peu de sites
Hunchback ; contrairement a lenhancer eve-4 qui contient plus de sites Hunchback et peu de sites
Knirps.
A partir du 13e cycle de division cellulaires le blastoderme jusqualors syncitial devient, avec
lindividualisation des cellules, blastoderme cellulaire. Cest à cette période que sexpriment les
gènes de polarité segmentaire. Ceci a pour conséquence, dune part de renforcer la périodicité
parasegmentaire mise en place précédemment par lexpression des gènes « pair rule », et dautre
part par le jeu dinteraction entre cellules voisines, détablir la destinée de ces dernières dans chaque
parasegment.
Parmi les neufs gènes de polarité segmentaire décrits, engrailed, wingless, hedgehog jouent des rôles
essentiels et leur expression est sous le contrôle de gènes « pair-rule ». Les gènes wingless et
hedgehog codent des protéines responsables/ deux voies distinctes de signalisation cellulaire. Leurs
protéines ne sont produites chacune que par une seule bande de cellules par para-segment. La
périodicité dexpression des gènes produisant ces protéines est liée à lactivation du gène engrailed.
Quand Wingless se lie à son récepteur Frizzled, un signal est traduit à travers la membrane à la
protéine de signalisation intracellulaire Dishevelled. Dishevelled activé intéragit avec Daxin (Axin)
pour prévenir un complexe protéique contenant la protéine kinase Zeste-White (GSK-3) et APC pour
préparer Armadillo. (β Catenin) pour une dégradation/Ubiquitin dépendante. Les β Catenin stables
entrent dans le noyau ou elles forment un complex avec le facteur de transcription Pangolin (TCF ;
Pan) et régule la transcription de gènes cibles.
Le maintien de lexpression du gène wingless et engrailed est assuré par des relations intercellulaires
entre les cellules produisant les protéines Engrailed et Wingless. Les cellules exprimant le gène
engrailed produisent la protéine Hedgehog qui, secrétée, se lie à des récepteurs spécifiques portés sur
les cellules voisines et provoquent chez celles-ci lactivation de lexpression du gène wingless. Les
produits Wingless libérés par ces cellules, en se fixant sur les récepteurs présents sur les cellules
capables dexprimer le gène engrailed, entraine lactivation de ce gène et par voie de conséquence
celle du gène hedgehog. La boucle est bouclée, la protéine Engrailed active la transcription du gène
hedgehog, et celle de son propre gène. La diffusion de la protéine Hedgehog et de la protéine Wingless
est à lorigine de gradient de protéines responsables de la spécification des cellules des parasegments.
Larrangement spatial des destinées cellulaires résultant de ces interactions déplace lunité
dorganisation du parasegment au segment, celui-ci étant à cheval sur deux parasegments. La
transcription du gène engrailed marque alors la limite postérieure de chaque segment et donc la limite
antérieure du segment suivant.
Les gènes homéotiques : spécification phénotypique des segments.
Chaque segment va maintenant acquérir sa structure propre, son identité propre du fait de
lexpression de gènes homéotiques. Huit gènes Hox ont été identifiés chez la drosophile. Ils sont
situés sur le chromosome 3 et regroupés en deux complexes :
La notion de colinéarité spatiale exprime le fait quil ya une relation entre la position dun gène
homéotique sur le chromosome et son niveau dexpression dans lorganisme. Lexpression des
gènes spécifie la différenciation des segments de la tête vers lextrémité caudale.
Chaque gène homéotique, là ou il sexprime, définit pour chaque segment son identité
Deux types de mutations peuvent être observés pour les gènes homéotiques : soit des mutations « perte
de fonction » ou des mutations « gain de fonction ». Des mutations « perte de fonction » ont pour
conséquences, en général la transformation dun segment en un autre, présentant une identité plus
antérieure. Les mutations « gain de fonction » ont une conséquence inverse, par la transformation
dun segment antérieur en une structure plus postérieure. On voit que le gène Hox le plus postérieur
spécifie lidentité segmentaire suivant un mécanisme dexpression de type suppression
phénotypique.
Lexpression des gènes homéotiques dépend à la fois des gènes « gap » et « pair-rule ». Ainsi les
protéines Hunchback et Kruppel inhibent lexpression des gènes Abdominal-A et Abdominal-B dans
la région antérieure alors quAntennapedia est activé par une certaine concentration de la protéine
Hunchback et est inhibé par les produits des gènes homéotiques exprimés plus postérieurement. Ainsi
chacun des gènes du complexe bithorax réprime lexpression dAntennapedia. Si lon délète le
gène Ultrabithorax, lexpression du gène Antennapedia sétend à la région ou le gène ultrabithorax
nest pas exprimé et sarrête là ou commence lexpression du gène Abdominal-A donnant le mutant
bithorax. Si lon délète tout le complexe bithorax, le gène Antennapedia sexprime dans tout
labdomen.
Les produits des gènes homéotiques vont à leur tour activer ou reprimer un groupe de gènes quon
appelle des gènes réalisateurs qui conduiront à la différenciation des tissus et des organes. Ainsi, les
protéines Antennapedia activent au moins deux gènes :
Le gène homothorax impliqué dans la formation des antennes.
Le gène eyeless impliqué dans la formation des yeux.
Les gènes Hox au sein des segments contrôlent la morphogenèse en déterminant la diversité des
structures et des types cellulaires. Cette différenciation dépend dune cascade dactivations
transcriptionnels en aval de chaque protéine Hox mais également dune action plus directe des
protéines Hox qui agissent successivement à différentes étapes du processus. Ces intéractions mettent
probablement en jeu des informations spatio-temporelles complémentaires que peuvent fournir des co-
facteurs transcriptionnels et des signaux intra-cellulaires. Ainsi la diversité des types cellulaires au sein
des segments repose sur la mise en place dun système impliquant les gènes Hox et différentes voies
de signalisations.
Quelques mutations chez la drososphile
Mutation dominante du gene Antp (AntpD/+) et transformation homéotique des antennes en pattes
Mutations de ubx : Ultrabithorax (ubx): spécifiant le troisième segment thoracique : Fig.19.25
Transformation du métathorax en mésothorax (donc une duplication du mésothorax)
Drosophile normal avec ses paires dhaltères a gauche
Mutant Ubx homozygotes : le metathorax est transformé en mesothorax : resultat, la mouche a deux
paires dailes et un set dhaltères.
De même le complexe Bithorax porte le nom du premier gène Ultrabithorax ubx, mais il y a deux
autres gènes du complexe : abdominal-A (abd-A) et abdominal-B (abd-B).
Il ya aussi une colinéarité spatiale des gènes homéotiques
Il existe une colinéarité des gènes avec leur profil dexpression a travers laxe antéropostérieur.
Cette correspondance. Par exemple le gène lab en 3 du complexe Antp est exprimé en région
antérieure, au niveau de la tête de linsecte. Par contre les gènes abd-B localisé en 5 du complexe
Bithorax sont exprimés en région postérieure. Cette colinéarité est très conservée durant lévolution
car présent aussi chez les vertébrés.