Ordonnances Individuelles Faites Par Un Medecin

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LES ORDONNANCES

INDIVIDUELLES
FAITES PAR
UN MÉDECIN

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10 /2016
GUIDE
D’EXERCICE
Publication du Collège des médecins La reproduction est autorisée à condition
du Québec que la source soit mentionnée.

Collège des médecins du Québec Dépôt légal : 4e trimestre 2016


Bureau 3500 Bibliothèque et Archives Canada
1250, boulevard René-Lévesque Ouest Bibliothèque et Archives nationales
Montréal (Québec) H3B 0G2 du Québec
Téléphone : 514 933-4441 ISBN 978-2-924674-06-2
ou 1 888 MÉDECIN
Télécopieur : 514 933-3112 © Collège des médecins du Québec,
Site Web : www.cmq.org octobre 2016
Courriel : [email protected]
Note : Dans cette publication, le masculin
Édition est utilisé sans préjudice et seulement
Service des communications pour faciliter la lecture.

Graphisme
Uniform

Révision linguistique
Odette Lord

Le présent document est valide dans la


mesure où aucune disposition législative
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ou réglementaire à l’effet contraire ou
incompatible n’est susceptible de le
modifier ou de l’affecter directement ou
indirectement, et ce, de quelque façon
que ce soit.
PRÉFACE
Afin d’actualiser le Règlement sur les Dans ce document, le Collège aborde
normes relatives aux ordonnances des sujets nouveaux, dont l’ordon-
faites par un médecin1, il était néces- nance communiquée par texto, la
saire d’en réviser le contenu pour tenir publicité sur les carnets de prescrip-
compte de l’évolution de l’exercice tion ou dans un prescripteur électro-
de la médecine en collaboration avec nique, l’identification des partenaires
les autres professionnels de la santé. dans le cas d’infection transmissible
Le nouveau règlement est entré en sexuellement et par le sang et la
vigueur le 22 octobre 2015. transmission d’une ordonnance en
ayant recours aux technologies de
L’interdisciplinarité est désormais l’information. Ce document traite
bien implantée dans le réseau de la également des nombreux ajouts
santé et les normes de 2005 relatives apportés aux normes déjà existan-
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à l’ordonnance collective ainsi que tes, notamment en ce qui a trait aux
celles qui sont relatives à l’ordon- ordonnances verbales, aux ordon-
nance d’ajustement d’un médicament, nances transmises par télécopieur
notamment, ne correspondent plus et aux ordonnances visant à ajuster
au contexte actuel de l’exercice de la les traitements médicaux, la thérapie
profession. En outre, les normes rela- médicamenteuse, les médicaments
tives aux modes de communication ou d’autres substances ou à initier
des ordonnances devaient être boni- des mesures diagnostiques ou théra-
fiées, notamment pour tenir compte peutiques ou la thérapie médicamen-
de l’utilisation croissante des techno- teuse. Les normes relatives à la rédac-
logies de l’information et de la com- tion de l’ordonnance collective feront
munication par les médecins. L’en- l’objet d’une publication distincte.
semble des dispositions du règlement
a ainsi été revu afin de les mettre Afin d’éviter toute confusion, il convient
à jour. de rappeler qu’en vertu du Règlement
sur l’organisation et l’administration
Le Collège des médecins du Québec des établissements2, chaque établisse-
a conçu ce guide afin de bien ment doit élaborer les règles d’utilisa-
informer les médecins ainsi que tous tion des médicaments et les modalités
les professionnels qui sont visés par régissant l’émission et l’exécution des
ces ordonnances individuelles dans ordonnances dans le centre hospitalier.
l’exercice de certaines activités qui
leur sont réservées.

1 Règlement sur les normes relatives aux ordonnances faites par un médecin, RLRQ, c. M-9, r. 25.1.
2 Règlement sur l’organisation et l’administration des établissements, RLRQ, c. S-5, r. 5, art. 77 et 84.
— Table
des matières
05/ 29/
CHAPITRE 1 Ordonnance verbale
DISPOSITIONS 30/
GÉNÉRALES
La transmission par
05/ télécopieur
Définitions 31/
La transmission
08/ électronique
CHAPITRE 2
NORMES RELATIVES 33/
À L’ORDONNANCE
CHAPITRE 4
INDIVIDUELLE
PRÉVENTION DE
08/ LA FRAUDE
Normes générales

11/ 36/
Normes spécifiques CHAPITRE 5
PRENDRE SOIN DE
11/ SES PROCHES
Normes pour l’ordonnance
qui vise un médicament 38/
23/ ANNEXE
Normes pour l’ordonnance Annexe I - Personnes
qui vise un examen ou une habilitées à exercer des
analyse de laboratoire activités professionnelles
réservées aux médecins à
23/ condition de disposer d’une
Normes pour l’ordonnance ordonnance
qui vise un traitement

23/ 41/
Normes pour l’ordonnance MEMBRES DU
qui vise un appareil GROUPE DE TRAVAIL

25/
Normes pour l’ordonnance
qui vise à ajuster ou à
initier

29/
CHAPITRE 3
NORMES RELATIVES
AU MODE DE
COMMUNICATION
DE L’ORDONNANCE
INDIVIDUELLE
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 05

Chapitre 1/
Dispositions générales
DÉFINITIONS

ORDONNANCE

Le Code des professions3 comporte une définition de l’ordonnance


qui s’applique à l’exercice de plusieurs professionnels de la santé,
notamment : infirmières, pharmaciens, technologues en imagerie médicale,
inhalothérapeutes, technologistes médicaux, diététistes et infirmières auxiliaires.
Ainsi, une ordonnance est une prescription donnée à un professionnel par
un médecin, par un dentiste ou par un autre professionnel habilité par la loi,
ayant notamment pour objet les médicaments, les traitements, les examens
ou les soins à dispenser à une personne ou à un groupe de personnes, les
circonstances dans lesquelles ils peuvent l’être, de même que les contre-
indications possibles. L’ordonnance peut être individuelle ou collective.

ORDONNANCE INDIVIDUELLE ET ORDONNANCE COLLECTIVE

Il importe de bien distinguer l’ordonnance individuelle de l’ordonnance


collective. L’ordonnance individuelle ne vise qu’une seule personne, qui a
préalablement fait l’objet d’une évaluation médicale de la part du prescripteur.
L’ordonnance collective vise un groupe de personnes ou une ou plusieurs
situations cliniques. Elle permet à un professionnel ou à une personne habilitée
d’exercer certaines activités médicales sans avoir à obtenir une ordonnance
individuelle du médecin, et ce, dans les circonstances cliniques et aux
conditions qui y sont précisées. Cela implique que la personne faisant l’objet
de l’ordonnance n’a pas à être vue préalablement par le médecin.

PROTOCOLE MÉDICAL EXTERNE

L’ordonnance collective, l’ordonnance visant à ajuster et l’ordonnance visant


à initier doivent obligatoirement contenir un protocole, soit une description
des procédures, méthodes, limites, contre-indications ou normes applicables
pour une condition clinique particulière. Dans certains cas, ce protocole sera
très simple. Le médecin qui rédige une ordonnance peut, à son choix, définir
le protocole applicable par le professionnel ou par la personne habilitée, ou
encore faire référence à un protocole externe. Celui-ci est un document à part
entière, séparé de l’ordonnance et publié par un établissement ou par l’Institut

3 Code des professions, RLRQ, c. C-26, art. 39.3.


COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 06

national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Le règlement


prévoit l’obligation de référer intégralement aux protocoles publiés par l’INESSS
lorsque l’ordonnance porte sur une condition clinique visée par un tel protocole.
Il est donc interdit de les modifier. Le médecin qui souhaite inclure un tel
protocole à son ordonnance doit simplement y inscrire la référence permettant
de l’identifier et n’a pas à le reproduire. D’autre part, lorsque l’ordonnance
collective, l’ordonnance visant à ajuster ou l’ordonnance visant à initier porte
sur une condition clinique qui n’est pas visée par un protocole publié par
l’INESSS, le médecin peut choisir de ne pas faire référence à un protocole
externe dans l’ordonnance et peut déterminer lui-même les procédures,
méthodes, limites, contre-indications ou normes qu’il souhaite voir appliquer
par le professionnel. Dans ce cas, l’ordonnance sera complète en soi.

Précisons qu’une distinction doit être faite entre les protocoles et les guides
publiés par l’INESSS. Les guides de l’INESSS sont des outils présentés aux
cliniciens à titre indicatif afin de les soutenir et de les orienter dans leur
pratique, alors que les protocoles de l’INESSS sont des documents de référence
que les professionnels ou les personnes habilitées doivent utiliser pour établir
le contenu clinique des ordonnances. Seuls les protocoles publiés par l’INESSS
sont obligatoires et, à l’heure actuelle, les cinq conditions cliniques visées
sont les suivantes : anticoagulothérapie, diabète, dyslipidémie, hypertension
artérielle et inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Ces protocoles sont
disponibles dans le site Web de l’INESSS.

Une référence à un protocole de l’INESSS inclut toute modification ultérieure


qui est apportée à ce protocole4. En d’autres mots, l’ordonnance qui fait
référence à un protocole de l’INESSS n’a pas à être révisée et signée à nouveau
chaque fois que ce dernier fait l’objet d’une modification. La référence vise ainsi
toujours la dernière version du protocole.

PERSONNE HABILITÉE

La notion de « personne habilitée » réfère aux autres personnes que les


professionnels au sens du Code des professions qui sont aussi habilitées à
exécuter une ordonnance. À l’heure actuelle, le perfusionniste clinique, l’adjoint
du médecin des Forces canadiennes, le technicien ambulancier en soins
avancés et le thérapeute du sport, bien qu’ils ne soient pas membres d’un ordre
professionnel, peuvent exercer certaines activités professionnelles réservées
aux médecins à condition de disposer d’une ordonnance. Ces personnes ont
été habilitées par des règlements adoptés par le Collège en vertu de l’article
94 h) du Code des professions, qui permet à un ordre professionnel de
déterminer, parmi les activités professionnelles que peuvent exercer les
membres de l’ordre, celles qui peuvent être exercées par les personnes ou
les catégories de personnes que le règlement indique.

4 Règlement sur les normes relatives aux ordonnances faites par un médecin, art. 2 (4).
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 07

Un tableau des personnes habilitées à exercer des activités professionnelles


réservées aux médecins à condition de disposer d’une ordonnance peut être
consulté à l’annexe I.

CATÉGORIES DE PERSONNES AUTORISÉES À PRESCRIRE

Dans le domaine de la médecine, les médecins et les résidents en médecine


sont autorisés à rédiger des ordonnances. Cependant, le résident ne peut
délivrer des ordonnances que dans le cadre de sa formation. Il doit alors
utiliser le numéro d’identification qui lui a été attribué à cette fin. Un résident
en formation dans un centre hospitalier peut délivrer une ordonnance à des
patients admis (hospitalisés) ou inscrits (en externe ou en ambulatoire) dans
cet établissement, ou à des patients vus au cours d’un stage effectué dans un
autre établissement, tel un centre local de services communautaires (CLSC) et
un centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), ou dans une
polyclinique. Il doit respecter les normes de rédaction du Règlement sur les
normes relatives aux ordonnances faites par un médecin et ses ordonnances
peuvent être exécutées par le pharmacien. En revanche, un étudiant en
médecine n’est jamais autorisé à rédiger des ordonnances. Toutefois, aux fins
de formation, celui-ci peut préparer l’ordonnance qui doit être obligatoirement
signée par le médecin superviseur.

Les pharmaciens, les infirmières praticiennes spécialisées et certaines


infirmières sont aussi autorisés à rédiger certaines ordonnances, en vertu
de règlements d’autorisation d’activités adoptés par le Collège. Lors de la
rédaction de ces ordonnances, les infirmières doivent se conformer aux
dispositions applicables aux ordonnances individuelles prévues au Règlement
sur les normes relatives aux ordonnances faites par un médecin. Les
pharmaciens quant à eux doivent se conformer aux dispositions du Règlement
sur les ordonnances d’un pharmacien5.

5 Règlement sur les ordonnances d’un pharmacien, RLRQ, c. P-10, r. 18.1.


COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 08

Chapitre 2/
Normes relatives à
l’ordonnance individuelle
NORMES GÉNÉRALES

Lors de la rédaction d’une ordonnance individuelle, que ce soit


notamment pour un médicament, un traitement, un examen ou une
analyse de laboratoire, tous les éléments suivants doivent être inclus à
l’ordonnance.

L’IDENTIFICATION DU PRESCRIPTEUR

L’identification du prescripteur doit comporter le nom du médecin, imprimé ou


en lettres moulées, son numéro de permis d’exercice, le nom de l’établissement
ou du milieu clinique, le numéro de téléphone et l’adresse de correspondance
où il souhaite être joint relativement à cette ordonnance, afin que les
professionnels puissent si nécessaire communiquer avec lui. Elle doit également
comporter obligatoirement sa signature.

Toutefois, durant le séjour d’un patient en établissement, le médecin n’a pas à


inscrire le nom de l’établissement ou du milieu clinique ainsi que le numéro de
téléphone et l’adresse de correspondance où il souhaite être joint relativement
à l’ordonnance rédigée.

L’IDENTIFICATION DU PATIENT

L’identification exacte du patient est essentielle pour éviter qu’un médicament


ou qu’une ordonnance médicale, notamment dans le cas des analyses
sanguines, des examens d’imagerie médicale ou d’un traitement, ne soit utilisé
pour la mauvaise personne. L’ordonnance doit toujours indiquer le nom du
patient, sa date de naissance ou son numéro d’assurance maladie de la RAMQ.
Pour éviter de confondre des personnes qui portent le même nom, on peut
également y inscrire d’autres éléments d’identification, tels l’adresse et le sexe.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 09

LA DATE DE RÉDACTION ET LA PÉRIODE DE VALIDITÉ

La date de rédaction doit obligatoirement être inscrite sur l’ordonnance. C’est


à cette date que commence la période de validité de l’ordonnance et non au
moment de la délivrance des médicaments.

Sous réserve des exceptions prévues au règlement, la période de validité de


l’ordonnance individuelle, sauf pour l’ordonnance de médicaments, n’est pas
limitée dans le temps, à moins d’indication contraire du médecin.

Une ordonnance individuelle visant un médicament est valide pour une durée
maximale de 24 mois à compter de sa date de rédaction, à moins que le
médecin n’ait indiqué une période de validité plus courte ou plus longue. Ainsi,
les médicaments prescrits pourront être servis uniquement s’il s’est écoulé
moins de deux ans depuis le jour où l’ordonnance a été rédigée.

Dans certains cas (p. ex., l’adrénaline à l’aide d’un dispositif auto-injecteur pour
un adulte), le médecin pourrait inscrire « à vie » si la condition clinique le justifie
en accord avec les normes médicales actuelles.

On peut faire le même parallèle pour les bandelettes d’analyse et les aiguilles
pour les diabétiques insulinodépendants même si celles-ci ne sont pas des
médicaments. Il pourra être fort utile pour les patients de bénéficier d’une
ordonnance valide « à vie ».

Certaines classes de médicaments font l’objet d’une période de validité limitée,


notamment en vertu de certains règlements fédéraux. À titre d’exemple, le
Règlement sur les benzodiazépines et autres substances ciblées précise qu’un
pharmacien ne peut servir ces médicaments que s’il s’est écoulé moins d’un an
depuis le jour où l’ordonnance a été donnée par un praticien6.

S’il le juge utile, le médecin peut aussi indiquer une date limite de la période de
validité de l’ordonnance, c’est-à-dire la date après laquelle elle ne doit plus être
exécutée, renouvelée ou prolongée.

Soulignons par ailleurs que la période de validité de l’ordonnance n'est pas


affectée par le décès, la radiation du tableau ou la démission d’un membre.
En effet, comme l’ordonnance a été rédigée par un médecin en exercice, elle
demeure valide même lorsque l’un de ces événements survient, à l’exception
d’un médecin faisant l’objet d’un avis de Santé Canada selon lequel il est
interdit à un pharmacien, selon le cas, de délivrer, vendre ou fournir toute
drogue contrôlée, toute substance ciblée, toute benzodiazépine ou tout
stupéfiant prescrit par ce médecin.

6 Règlement sur les benzodiazépines et autres substances ciblées, DORS/2000-217(GAZ.CAN II), art. 52.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 10

LA DOCUMENTATION AU DOSSIER ET AUTRES RENSEIGNEMENTS

Le contenu de chaque ordonnance doit être consigné dans le dossier médical


du patient, quel que soit le support utilisé. Pour éviter d’avoir à réécrire
l’ordonnance, le médecin peut en conserver une copie, qui tient alors lieu
d’ordonnance dans son dossier.

La partie non utilisée de la feuille d’ordonnance doit être rayée d’un trait
oblique.

S’il le juge utile, le médecin pourra inscrire toute contre-indication ou tout autre
renseignement requis par la condition clinique du patient.

LA LISIBILITÉ

Il importe de souligner l’importance que toute ordonnance doit être facilement


lisible pour éviter toute confusion ou erreur.

Bien que le règlement n’en fasse pas mention, une ordonnance peut être
rédigée en français ou en anglais. Toutefois, si l’établissement l’impose,
l’ordonnance doit être rédigée en français. Elle doit être rédigée de manière
à être comprise par tout professionnel ou personne habilitée qui la reçoit.
Soulignons toutefois que la seule langue dont la connaissance est imposée
à tous les membres des ordres professionnels du Québec est le français.
Que l’ordonnance soit rédigée en français ou en anglais, le médecin pourra
la traduire dans une autre langue, sur un autre document, afin qu’elle soit
comprise par le patient.

L'INTERDICTION DE FAIRE LA PROMOTION DE PRODUITS, DE SERVICES


OU DE FOURNISSEURS

Le médecin doit sauvegarder en tout temps son indépendance professionnelle


et éviter toute situation où il serait en conflit d’intérêts. À cet égard, il ne peut
permettre que son titre soit utilisé à des fins commerciales7.

Afin de respecter ces obligations déontologiques, le règlement précise les


interdits pour les ordonnances. Elles ne doivent pas comporter de nom ni de
logo de produits, de services ou de fournisseurs de produits ou de services
en particulier. Les mêmes règles s’appliquent au médecin qui utilise un outil
technologique pour la rédaction d’une ordonnance, y compris les outils d’aide à
la décision.

7 Code de déontologie des médecins, RLRQ, c. M-9, r. 17, art. 63 et 75.


COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 11

Il est donc interdit d’utiliser des carnets d’ordonnances émanant de laboratoires


ou d’autres fournisseurs de services et de produits, qu’il s’agisse par exemple
de physiothérapie, d’audiologie, d’orthèses ou autres. En plus de viser le
respect de l’indépendance professionnelle, cela permet d’assurer le libre choix
du patient.

Le médecin doit également s’assurer que les outils technologiques ne


permettent la diffusion d’aucune forme de promotion de produits, de services
ou de fournisseurs de produits ou de services en particulier.

Les carnets d’ordonnances où figurent les coordonnées professionnelles du


médecin ou les réquisitions émanant d’un établissement public de santé du
Québec sont évidemment les outils à privilégier.

NORMES SPÉCIFIQUES

Outre les éléments obligatoires du contenu de l’ordonnance, certains


types d’ordonnances ont des spécifications.

NORMES POUR L’ORDONNANCE QUI VISE UN MÉDICAMENT

L’IDENTIFICATION DU MÉDICAMENT

L’ordonnance individuelle qui vise un médicament doit contenir le nom intégral


du médicament. Comme plusieurs médicaments vendus au Canada portent
des noms semblables, il peut exister une similitude entre deux dénominations
commerciales ou deux dénominations communes et même entre ces deux
types de dénomination. Le nom de certains médicaments peut prêter à
confusion, par exemple :

›› Ditropan et diazépam
MD

›› Lasix et Losec
MD MD

›› Mogadon et Modulon
MD MD

›› Sinequan et Surgam
MD MD
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 12

Lorsque le nom d’un médicament s’apparente à celui d’un autre médicament et


que cette similitude peut créer de la confusion, le nom intégral du médicament
doit être inscrit lisiblement en lettres moulées.

Comme un certain nombre de médicaments ont plusieurs indications, le


médecin doit toujours informer son patient de l’indication précise pour
laquelle il prescrit un médicament. Il peut, s’il le désire, inscrire l’indication sur
l’ordonnance, à condition que son patient y consente. Cette mention permettra
d’éviter que des renseignements fournis au patient concernant la prescription
semblent contradictoires.

Ordonnance magistrale

Un médicament magistral est un produit que l’on prépare en pharmacie en


suivant l’ordonnance médicale, par opposition au médicament préparé de façon
industrielle. Bien que ces ordonnances soient de moins en moins nombreuses,
elles sont encore fréquentes dans certaines spécialités médicales, telle la
dermatologie.

Lorsqu’il rédige des ordonnances magistrales, le prescripteur doit avoir le


souci d’être clair et précis, car il existe différentes formulations des mêmes
préparations.

LA POSOLOGIE

La posologie désigne la détermination de la quantité totale à administrer


en une ou plusieurs fois pour traiter une maladie. Le médecin doit indiquer
clairement la forme pharmaceutique (comprimé, sirop, etc.) du médicament
prescrit, la concentration (p. ex., mg/ml) et le dosage (p. ex., mg ou mcg)
puisqu’il peut exister plusieurs variantes d’un même produit.

Lorsqu’un médecin prescrit un médicament au besoin seulement (PRN), il


devrait préciser la raison de son utilisation (p. ex., PRN si douleur présente)
ainsi que l’intervalle minimal (p. ex., aux 4 heures) entre les doses ou le nombre
de doses par jour (p. ex., bid ou qid) ou encore le nombre maximal de doses
par jour.

Les mentions « usage connu » ou « tel que prescrit », ou toute autre mention au
même effet apparaissant sur une ordonnance sont interdites.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 13

LA VOIE D’ADMINISTRATION

Le prescripteur doit indiquer clairement la voie d’administration (PO, IM, IV, etc.)
du médicament.

LA DURÉE DU TRAITEMENT OU LA QUANTITÉ PRESCRITE

Le médecin doit indiquer la durée du traitement qui doit être distinguée


de la période de validité de l’ordonnance. Pour faciliter la compréhension
du pharmacien, il est recommandé d’inscrire la durée d’administration
du médicament en nombre de jours, nombre de semaines, nombre de
mois ou nombre d’années. La façon d’indiquer la durée du traitement est
particulièrement importante lorsqu’on autorise l’ajustement d’un médicament
ou d’une thérapie médicamenteuse.

Lorsque le médecin inscrit uniquement le nombre de comprimés sans indiquer


la durée précise du traitement, cela doit être interprété comme si la durée
du traitement autorisée est de 2 ans pour lequel le pharmacien servira au
patient un maximum de comprimés à la fois, comme indiqué par le médecin.
L’ordonnance sera toujours interprétée en fonction du jugement clinique du
pharmacien. Lorsque requis aux fins de précision, le pharmacien communiquera
avec le médecin avant de servir l’ordonnance au patient. Le médecin doit, lui-
même, discuter et répondre aux questions du pharmacien.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 14

EXEMPLES D’ORDONNANCES

1. Condition médicale chronique stable

Pour éviter toute mauvaise interprétation d’une ordonnance


individuelle, nous vous recommandons d’inscrire clairement la durée
du traitement en vous inspirant de l’exemple A et ainsi baliser la
période de validité de l’ordonnance.

Exemple A

Nom de la clinique médicale / Nom de l’établissement


Coordonnées

Patient : M. ou Mme
DDN : XX / XX / XXXX

Adresse :

Date : XX / XX / XXXX

Antiangineux – X mg
sig : 1 co PO die # durée : 18 mois à partir de ce jour

Hypotenseur – X mg # durée : 18 mois à partir de ce jour


sig : 1 co PO bid

Nom du médecin : No de permis d’exercice :

Signature : Téléphone :

Le pharmacien pourra servir au patient la médication prescrite pour


une période de 18 mois à compter de la date de la rédaction de l’ordonnance.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 15

Exemple B

Nom de la clinique médicale / Nom de l’établissement


Coordonnées

Patient : M. ou Mme
DDN : XX / XX / XXXX

Adresse :

Date : XX / XX / XXXX

Antiangineux – X mg
sig : 1 co PO die # 30 co
Ren x 18

Hypotenseur – X mg # 60 co
sig : 1 co PO bid
Ren x 18

Nom du médecin : No de permis d’exercice :

Signature : Téléphone :

Le pharmacien pourra servir au patient la médication prescrite mensuellement


à 18 reprises. Comme le médecin n’a inscrit aucune précision sur la durée du
traitement, l’ordonnance sera valide pendant 24 mois.

Cela signifie que le patient pourra recevoir à 18 reprises les médicaments


prescrits sur une période de 24 mois à compter de la date de la rédaction de
l’ordonnance. Par conséquent, si plus de 6 mois s’écoulent avant que cette
ordonnance ne soit servie une première fois par le pharmacien, elle ne pourra
pas être utilisée à 18 reprises, car sa période de validité sera alors écoulée.

Le pharmacien pourra, s’il le juge approprié, aviser le médecin si le patient n’est


pas fidèle au traitement prescrit.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 16

2. Condition médicale aiguë

Il est recommandé d’inscrire précisément la période de validité d’une


ordonnance qui vise le traitement d’une condition médicale aiguë en vous
inspirant de l’exemple C.

Exemple C

Nom de la clinique médicale / Nom de l’établissement


Coordonnées

Patient : M. ou Mme
DDN : XX / XX / XXXX

Adresse :

Date : XX / XX / XXXX

Antibiotique – X mg
sig : 1 co PO bid x 10 jours
À débuter d’ici 48 heures

NR

Nom du médecin : No de permis d’exercice :

Signature : Téléphone :

Le pharmacien servira au patient le médicament prescrit seulement s’il se


présente dans les 48 heures de la date de la rédaction de l’ordonnance étant
donné que le médecin a balisé la période de validité.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 17

Exemple D

Nom de la clinique médicale / Nom de l’établissement


Coordonnées

Patient : M. ou Mme
DDN : XX / XX / XXXX

Adresse :

Date : XX / XX / XXXX

Antibiotique – X mg
sig : 1 co PO bid x 10 jours
# 20 co

NR

Nom du médecin : No de permis d’exercice :

Signature : Téléphone :

Le pharmacien pourra servir le médicament prescrit au patient à une reprise


durant la période de validité de l’ordonnance. Comme il n’y a pas de précision du
médecin prescripteur, l’ordonnance sera valide 24 mois. Toutefois, si le délai en-
tre la date de rédaction de l’ordonnance et le moment où le patient voit le phar-
macien pour faire honorer celle-ci est éloigné, le pharmacien pourra, selon son
jugement clinique, vérifier auprès du médecin si l’ordonnance est toujours valide.

Si le médecin rédige une ordonnance pour une condition médicale aiguë


récidivante (p. ex., pour une bronchite chez un patient ayant une MPOC ou pour
une cystite récidivante chez une patiente), il est possible que le délai entre la
date de rédaction de l’ordonnance et le moment où le patient voit le pharmacien
soit éloigné. Dans ces situations cliniques, pour bien éclairer le pharmacien, il est
préférable d’ajouter des informations précises sur l’ordonnance.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 18

3. Problème de santé intermittent

Exemple E

Nom de la clinique médicale / Nom de l’établissement


Coordonnées

Patient : M. ou Mme
DDN : XX / XX / XXXX

Adresse :

Date : XX / XX / XXXX

Antiallergique – X mg
sig : 1 co PO aux 6 hres PRN
sx allergie # 20 co
Ren x 4

Nom du médecin : No de permis d’exercice :

Signature : Téléphone :

Le pharmacien pourra servir au patient la médication prescrite à 4 reprises


durant la période de validité de l’ordonnance. Dans l’exemple, comme il n’y a
aucune précision du médecin, l’ordonnance sera valide 24 mois à compter de
la date de la rédaction de l’ordonnance.

Ainsi, dans certains cas (p. ex., l’adrénaline à l’aide d’un dispositif
auto-injecteur pour un adulte), le médecin pourrait inscrire « à vie » si la
condition clinique le justifie en accord avec les normes médicales actuelles.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 19

4. Substances contrôlées et stupéfiants

Exemple F

Nom de la clinique médicale / Nom de l’établissement


Coordonnées

Patient : M. ou Mme
DDN : XX / XX / XXXX

Adresse :

Date : XX / XX / XXXX

Narcotique – X mg
sig : 1 co PO aux 6 hres PRN douleur
# 150 co
Servir un maximum de 30 co à la fois
Valide pour 6 mois

Narcotique – Longue action - X mg


sig : 1 co PO bid # 360 co
Servir 60 co à la fois
Valide pour 6 mois

Nom du médecin : No de permis d’exercice :

Signature : Téléphone :

Le pharmacien pourra servir au patient les médicaments prescrits pour la


période de validité inscrite, soit 6 mois à compter de la date de la rédaction de
l’ordonnance. Pour éviter de remettre au patient une quantité importante des
médicaments prescrits, il est fortement recommandé de fractionner la quantité
de comprimés et d’inscrire un nombre maximal de comprimés à servir au
patient à la fois.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 20

Le médecin doit être vigilant lorsqu’il prescrit des médicaments pouvant


créer des abus, tels les psychotropes, ou lorsqu’il rédige une nouvelle
ordonnance de médicaments. Il est donc recommandé qu’il revoie le
patient dans un délai raisonnable, selon la situation. Dans le cas d’un
patient qui présente un risque suicidaire, il est préférable de limiter la
quantité de tous les médicaments prescrits.

LA VOIE PROLONGATION

Le pharmacien peut prolonger une ordonnance d’un médecin afin que ne soit
pas interrompu le traitement prescrit à un patient8. Cette activité n’est pas
destinée à remplacer le suivi médical, mais plutôt à permettre un suivi par le
médecin au moment opportun tout en permettant au patient de continuer
à bénéficier de sa thérapie médicamenteuse. Elle sera individualisée, par le
pharmacien, à chaque patient et selon chaque situation. Elle ne sera donc pas
automatique ni toujours effectuée pour la durée maximale permise.

Lorsque le pharmacien décide de prolonger l’ordonnance, il rédige une nouvelle


ordonnance en respectant les modalités du Règlement sur les ordonnances d’un
pharmacien.

Une limite existe pour la durée d’une prolongation par le pharmacien, qui ne
peut excéder la période de validité de l’ordonnance initiale du médecin. De plus,
si la période de validité de l’ordonnance du médecin est supérieure à 12 mois, le
pharmacien ne peut la prolonger que pour 12 mois au maximum. En raison des
limites imposées par les lois et règlements fédéraux, les stupéfiants, les drogues
contrôlées et les substances ciblées ne peuvent faire l’objet d’une prolongation
par un pharmacien.

Un médecin qui délivre une ordonnance individuelle peut toutefois y indiquer la


mention qu’aucune prolongation n’est autorisée.

L’ARRÊT DE LA PRISE D’UN MÉDICAMENT

Afin de prévenir toute confusion et d’assurer une qualité optimale de soins à


ses patients, le médecin doit inscrire le nom du ou des médicaments qu’une
personne doit cesser de prendre. S’il le juge pertinent, il peut en préciser la
raison (p. ex., une allergie, des effets indésirables, une intolérance, etc.).

8 Loi sur la pharmacie, RLRQ, c. P-10, art. 17 (6).


COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 21

LA SUBSTITUTION DE MÉDICAMENTS

Même s’il existe très peu de situations où un médicament ne peut être substitué
à un autre de même dénomination connue, forme ou teneur, le médecin peut
interdire au pharmacien de procéder à une substitution de médicaments
en se fondant sur des considérations pharmaceutiques, pharmacologiques,
thérapeutiques et cliniques. Cette interdiction doit être écrite par le médecin
lui-même pour chaque médicament; elle ne peut être préimprimée.

Lorsque le médecin utilise un support numérique pour la rédaction de ses


ordonnances, l’interdiction de substitution ne doit pas s’inscrire de façon
systématique. Le médecin doit ajouter la mention uniquement si cela est
cliniquement justifié pour un patient donné.

La Régie de l’assurance maladie du Québec impose des règles pour le


remboursement de certains médicaments lorsque le médecin inscrit sur
l’ordonnance « Ne pas substituer (NPS) ». Dans certaines circonstances, le
médecin devra inscrire un code justificatif. Nous vous invitons à consulter le site
Web de cet organisme pour obtenir les informations.

SÉJOUR DU PATIENT EN ÉTABLISSEMENT

Les normes relatives à la rédaction des ordonnances faites par un médecin


peuvent être modulées en fonction des dispositions du Règlement sur
l’organisation et l’administration des établissements9. Dans les centres
hospitaliers, sous l’autorité du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens
et du directeur des services professionnels, le chef du Département de
pharmacie doit élaborer les règles d’utilisation des médicaments et les
modalités régissant l’émission et l’exécution des ordonnances dans le centre
hospitalier, notamment en ce qui concerne les critères de validité des
ordonnances, y compris les ordonnances verbales. Il en est de même dans les
centres d’hébergement, où cette tâche revient au chef du service de pharmacie.

Lorsqu’un médicament est visé par une règle d’utilisation des médicaments
approuvée par le Conseil d’administration, un médecin peut délivrer une
ordonnance individuelle d’un médicament sur laquelle n’apparaissent pas
la posologie, la voie d’administration, la durée du traitement ou la quantité
prescrite et la période de validité, mais uniquement spécifier que le médicament
prescrit doit être administré selon la règle approuvée.

9 Règlement sur l’organisation et l’administration des établissements, art. 77 et 84.


COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 22

Les ordonnances qui réfèrent à un protocole médical externe visant des


patients suivis en externe (ambulatoire) devraient préciser la nature et la
fréquence des échanges d’information entre le médecin qui prend en charge
le patient dans le milieu communautaire, c’est-à-dire hors établissement, et
le pharmacien qui ajuste la thérapie médicamenteuse et qui exerce dans une
clinique spécialisée, ou l’infirmière qui ajuste des médicaments. Par exemple,
un médecin pourrait inscrire sur le formulaire d’ordonnances médicamenteuses
de l’établissement : antibiothérapie selon la règle d’utilisation des médicaments
ABC. De plus, lorsqu’une ordonnance fait référence à un protocole interne
de l’établissement, le médecin doit s’assurer de transmettre le protocole
à la pharmacie communautaire pour les patients qui seront traités hors
établissement.

MÉDICAMENTS À L’USAGE DU PRESCRIPTEUR

Le médecin peut rédiger une ordonnance afin d’obtenir du pharmacien des


médicaments pour son usage professionnel. Cette ordonnance doit inclure
le nom, la forme pharmaceutique et la quantité du médicament requis ainsi
que la mention « usage professionnel ». Le prescripteur doit s’assurer que
l’ordonnance porte son nom, imprimé ou en lettres moulées, son numéro de
téléphone et son numéro de permis d’exercice, et il doit y apposer sa signature.

Les ordonnances pour « usage professionnel » visent les situations où les


médicaments sont acquis en vue de rendre des soins aux patients dans un
milieu situé hors d’un établissement. Il n’est pas nécessaire que le médecin
prescripteur soit celui qui administre le médicament au patient, mais le
médicament doit être administré dans son lieu de travail ou encore utilisé
lorsqu’il traite un patient à son domicile.

Ainsi, les ordonnances pour « usage professionnel » ne peuvent être utilisées


à des fins autres que thérapeutiques. Il est clairement interdit qu’un médecin
se procure des médicaments pour « usage professionnel » dans le but de les
revendre à d’autres professionnels de la santé.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 23

NORMES POUR L’ORDONNANCE QUI VISE UN EXAMEN


OU UNE ANALYSE DE LABORATOIRE

Le médecin prescripteur doit préciser la nature de l’examen et inscrire les


renseignements cliniques nécessaires à la réalisation ou à l’interprétation de
l’examen ou de l’analyse.

Rappelons que l’ordonnance ne doit pas comporter de nom ni de logo


de produits, de services ou de fournisseurs de produits ou de services en
particulier. Les réquisitions émanant d’un établissement public de santé du
Québec sont évidemment les outils à privilégier.

Le médecin peut délivrer une ordonnance individuelle non nominative sur


laquelle il doit inscrire un identifiant de son choix permettant de rattacher
au patient visé le résultat d’une demande d’analyse de laboratoire pour le
dépistage d’une infection transmissible par le sexe ou le sang dans le cadre du
programme national de santé publique.

NORMES POUR L’ORDONNANCE QUI VISE UN TRAITEMENT

Lorsque le médecin rédige une ordonnance qui vise un traitement, il doit en


indiquer la nature, les renseignements cliniques nécessaires à la réalisation du
traitement et, s’il y a lieu, la description et la durée. Par exemple, lorsque le
médecin, à la suite de l’évaluation d’un patient, juge que la nutrition constitue
un facteur déterminant du traitement d’une maladie et qu’une intervention de la
nutritionniste est nécessaire à la réalisation du plan de traitement, il doit rédiger
une ordonnance individuelle portant la mention « Faire voir par la nutritionniste ».
Cette ordonnance peut être écrite ou verbale. Lorsqu’il a lui-même établi le plan
de traitement nutritionnel, le médecin prescrit, par exemple, « diète hyposodée »,
« diète faible en résidus », « diète liquide », etc. De même, le médecin pourrait
prescrire de la physiothérapie et inscrire sur l'ordonnance « Physiothérapie :
traitement requis pour une capsulite de l'épaule droite ».

Rappelons que l’ordonnance ne doit pas comporter de nom ni de logo


de produits, de services ou de fournisseurs de produits ou de services
en particulier. Les carnets d’ordonnances où figurent les coordonnées
professionnelles du médecin sont évidemment les outils à privilégier.

NORMES POUR L’ORDONNANCE QUI VISE UN APPAREIL

Lorsqu’un médecin rédige une ordonnance qui vise un appareil autre que
les lentilles ophtalmiques, elle doit contenir les principales caractéristiques
de l’appareil et les renseignements cliniques nécessaires à la réalisation de
l’ordonnance.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 24

Par exemple, l’ordonnance adressée aux orthésistes et prothésistes doit


contenir les informations cliniques nécessaires à la fabrication de l’orthèse, à
savoir le type d’appareillage demandé, l’indication du membre à appareiller
et, si nécessaire, l’effet thérapeutique recherché. Ainsi, l’ordonnance qui
mentionnerait spécifiquement et exclusivement une marque de commerce
déposée ne serait pas complète.

Il est donc suggéré pour une ordonnance pour une déchirure du ligament croisé
antérieur gauche d’inclure les éléments suivants :

›› Prescription : orthèse du genou pour déchirure du ligament croisé antérieur


gauche (avec ou sans précision supplémentaire quant au traitement
recherché)

ou

›› Prescription : orthèse du genou de type « X » pour déchirure du ligament


croisé antérieur gauche

L’orthésiste ou le prothésiste déterminera les besoins de l’appareillage en


prenant en compte l’état de santé du patient et son contexte de vie. Dans le
cas, par exemple, d’une métatarsalgie, il est suggéré d’inclure dans l’ordonnance
les éléments suivants :

›› Prescription : orthèse plantaire et/ou chaussures orthopédiques pour méta-


tarsalgie (gauche et/ou droite) et, le cas échéant, toute comorbidité suscep-
tible d’avoir un impact sur l’appareillage à fournir au patient

L’ordonnance individuelle qui vise des lentilles ophtalmiques doit contenir :

1/ la puissance sphérique, cylindrique ou prismatique exprimée en dioptrie et,


s’il y a lieu, l’addition;

2/ la distance œil-lentille lors de l’examen des yeux lorsqu’elle est requise pour
la fabrication des lentilles;

3/ l’acuité visuelle, lorsque sa valeur avec la correction n’atteint pas 6/6.

Pour les ordonnances qui visent des lentilles ophtalmiques, la période de


validité maximale recommandée est de 24 mois.

Rappelons que l’ordonnance ne doit pas comporter de nom ni de logo


de produits, de services ou de fournisseurs de produits ou de services
en particulier. Les carnets d’ordonnances où figurent les coordonnées
professionnelles du médecin sont évidemment les outils à privilégier.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 25

NORMES POUR L’ORDONNANCE QUI VISE À AJUSTER OU À INITIER

Le médecin qui souhaite qu’un professionnel, notamment un pharmacien, une


infirmière, ou une personne habilitée ajuste un traitement ou initie des mesures
diagnostiques ou thérapeutiques, doit délivrer par écrit une ordonnance qui
contiendra les renseignements suivants :

1/ le professionnel ou la personne habilitée qui peut exécuter l’ordonnance et


les exigences professionnelles requises, le cas échéant;

2/ les indications donnant ouverture à l’utilisation de l’ordonnance visant à


initier ou l’intention ou la cible thérapeutique de l’ordonnance visant
à ajuster;

3/ les limites, les contre-indications ou les situations pour lesquelles le patient


doit être dirigé vers un médecin ou un autre professionnel;

4/ le mode de communication et les renseignements qui doivent être transmis


pour assurer le suivi médical avec le médecin traitant;

5/ le protocole médical ou la référence à un protocole médical externe.

Cette ordonnance ne peut se limiter à la seule inscription d’une classe de


médicaments (p. ex., antibiotiques ou diurétiques), sauf si elle est délivrée dans
un établissement et s’il s’agit d’un médicament visé par une règle d’utilisation
des médicaments approuvée par le Conseil d’administration de l’établissement
sur recommandation du CMDP.

L’ordonnance visant à ajuster et l’ordonnance visant à initier doivent


obligatoirement contenir un protocole, soit une description des procédures,
méthodes, limites, contre-indications ou normes applicables pour une condition
clinique particulière. Dans certains cas, ce protocole sera très simple. Le
médecin qui rédige une ordonnance peut, à son choix, définir le protocole
applicable par le professionnel ou par la personne habilitée, ou encore faire
référence à un protocole externe.

Le protocole externe est un document à part entière, séparé de l’ordonnance


et publié par un établissement ou par l’Institut national d’excellence en santé
et en services sociaux (INESSS). Le règlement prévoit l’obligation de référer
intégralement aux protocoles publiés par l’INESSS lorsque l’ordonnance porte
sur une condition clinique visée par un tel protocole. Il est donc interdit de les
modifier. Le médecin qui souhaite inclure un tel protocole à son ordonnance
doit simplement y inscrire la référence permettant de l’identifier et n’a pas
à le reproduire.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 26

Si l’ordonnance visant à ajuster ou l’ordonnance visant à initier porte sur une


condition clinique qui n’est pas visée par un protocole publié par l’INESSS,
le médecin peut choisir de ne pas faire référence à un protocole externe et
déterminer lui-même les procédures, méthodes, limites, contre-indications
ou normes qu’il souhaite voir appliquer par le professionnel. Dans ce cas,
l’ordonnance sera complète en soi et le médecin devra alors s’assurer de la mise
à jour des procédures, méthodes, limites, contre-indications ou normes prévues
à l’ordonnance.

Pour plus d’information sur l’utilisation des protocoles externes, veuillez


consulter le chapitre Dispositions générales.

Dans tous les cas, le médecin doit préciser la condition permettant à un autre
professionnel d’exercer l’activité qui lui est réservée.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 27

EXEMPLES D’ORDONNANCES VISANT À INITIER OU À AJUSTER

Exemple G

Nom de la clinique médicale / Nom de l’établissement


Coordonnées

Patient : M. ou Mme
DDN : XX / XX / XXXX

Adresse :

Date : XX / XX / XXXX

Pour les infirmières du GMF « XYZ »


Débuter Glucophage 250 mg bid puis ajuster le dosage
selon le protocole médical de l’INESSS – AHGO

M’aviser si non atteinte de la cible thérapeutique


après 6 mois du début du traitement

Nom du médecin : No de permis d’exercice :

Signature : Téléphone :


COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 28

Exemple H

Nom de la clinique médicale / Nom de l’établissement


Coordonnées

Patient : M. ou Mme
DDN : XX / XX / XXXX

Adresse :

Date : XX / XX / XXXX

Ordonnance en cas de détresse respiratoire chez ce patient en fin de vie


Pour les infirmières des soins à domicile du CLSC « XYZ »
Indications : le patient doit présenter
> une gêne respiratoire intolérable et constante au repos
> ou une tachypnée (RR ≥ 28/min)
> ou une agitation presque constante (confusion, diaphorèse,
râles bronchiques organisés)
Contre-indication : aucune chez ce patient
Donner : 1. morphine X mg SC stat et répéter 20 minutes plus tard PRN
symptômes persistants
2. midazolam X mg SC stat et répéter 20 minutes plus tard PRN
symptômes persistants
3. scopolamine X mg SC stat
M’aviser ou, en mon absence, aviser le médecin de garde en soins palliatifs
après toute utilisation de l’ordonnance
Nom du médecin : No de permis d’exercice :

Signature : Téléphone :


COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 29

Chapitre 3/
Normes relatives au mode
de communication de
l’ordonnance individuelle
ORDONNANCE VERBALE

Dans certaines situations cliniques, notamment lors d’un appel de garde,


le médecin fera une ordonnance verbale pour la prise en charge de l’état
du patient. Que ce soit pour une demande d’examens ou pour prescrire un
traitement, le médecin doit s’assurer que ses directives sont claires et bien
comprises.

Ainsi, le médecin qui délivre verbalement une ordonnance individuelle doit


mentionner son nom et son numéro de permis d’exercice en plus d’indiquer les
renseignements relatifs à son ordonnance (voir la section Normes spécifiques).
Le médecin doit s’assurer que l’ordonnance est consignée au dossier médical
du patient concerné. Toutefois, il n’a pas à la rédiger lui-même ni à la parapher.

Le médecin ne peut délivrer une ordonnance individuelle verbale qu’à un


professionnel ou à une personne habilitée et il doit s’assurer qu’il n’y a qu’un
seul professionnel ou qu’une seule personne habilitée entre lui et le destinataire
final.

Par exemple, le médecin qui reçoit d’une infirmière des informations concernant
un patient pourra décider de transmettre une ordonnance verbale à cette
dernière. Celle-ci devra obligatoirement transmettre par écrit cette ordonnance
verbale au pharmacien. Le médecin doit toutefois, lorsque c’est possible,
privilégier une communication directe avec le pharmacien.

En aucun temps, il n’est permis ou autorisé que le médecin demande au


personnel administratif de transmettre en son nom une ordonnance verbale.

À la suite d’une conversation téléphonique concernant un patient entre le


médecin et un professionnel ou une personne habilitée ou encore lors d’une
entente préalable entre le médecin et un professionnel ou une personne
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 30

habilitée, soit une communication planifiée, l’utilisation d’un texto à l’aide d’un
appareil mobile constitue une ordonnance verbale. Le médecin doit s’assurer
que cette ordonnance est consignée au dossier. Dans toute situation, le
médecin devrait, lorsque c’est possible, privilégier une communication directe
avec le professionnel ou la personne habilitée.

Lorsque le pharmacien, le professionnel ou la personne habilitée souhaite


obtenir par téléphone des éclaircissements sur une ordonnance, il est impératif
que le médecin fournisse lui-même les réponses appropriées.

Les médicaments homophones

Comme plusieurs médicaments portent des noms ayant la même prononciation,


il est important d’en tenir compte dans la communication verbale
d’ordonnances. Par conséquent, le médecin devrait demander au pharmacien
de lui répéter l’ordonnance qu’il vient de lui communiquer, afin d’éviter toute
méprise.

LA TRANSMISSION PAR TÉLÉCOPIEUR

Le médecin qui délivre une ordonnance individuelle par télécopieur doit :

›› assurer la confidentialité des renseignements personnels du patient;


›› télécopier l’ordonnance au professionnel ou à la personne habilitée choisie
par le patient;
›› s’assurer que l’ordonnance télécopiée indique clairement le nom du destina-
taire ou de son lieu d’exercice, son numéro de télécopieur, de même que la
date et l’heure de la transmission;
›› transmettre l’ordonnance au professionnel ou à la personne habilitée d’un
endroit où elle peut identifier la provenance de la télécopie;
›› signer l’ordonnance télécopiée et la verser au dossier du patient;
›› répondre à toute demande d’authentification en provenance d’un profession-
nel ou d’une personne habilitée.

Le groupe de travail responsable de la révision du Règlement sur les normes


relatives aux ordonnances faites par un médecin a jugé qu’il n’était pas
nécessaire d’inclure une disposition visant l’obligation d’avoir une certification
du prescripteur pour les ordonnances transmises par télécopieur.

Cette exigence n’est donc plus requise lorsqu’un médecin transmet une
ordonnance par télécopieur.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 31

Toutefois, s’il le juge nécessaire, le pharmacien pourra vérifier personnellement


auprès du prescripteur l’authenticité de toute ordonnance portant sur un
stupéfiant, une drogue contrôlée, une substance ciblée, un médicament
susceptible d’abus, et toute ordonnance dont l’authenticité lui paraît douteuse.
Le pharmacien pourra également demander qu’on lui transmette par courrier
l’ordonnance originale signée par le médecin.

LA TRANSMISSION ÉLECTRONIQUE

Les technologies de l’information peuvent être utilisées par les professionnels


de la santé pour rendre plus efficiente leur pratique. La communication entre
le prescripteur et le pharmacien, notamment, peut être améliorée par ces
moyens de communication étant donné qu’ils accélèrent la transmission des
ordonnances, favorisent la précision et facilitent le transfert de renseignements
détaillés sur le patient.

Au Québec, la Loi concernant le cadre juridique des technologies de


l’information10 édicte des règles en matière d’utilisation des technologies de
l’information, entre autres relativement à la sécurité des communications et
à la valeur juridique des documents, quel que soit le support utilisé pour leur
transmission. Cette loi établit diverses normes, notamment en ce qui a trait
à l’intégrité et à la protection de la confidentialité des renseignements, ainsi
qu’à l’authentification et à la signature numérique. Il est indispensable que la
communication de données médicales à l’aide des technologies de l’information
et des communications (texte, image, son) se fasse dans un environnement où
il sera possible d’identifier sans équivoque l’auteur de l’envoi et le récepteur
de l’envoi, tout en conservant le caractère confidentiel et original de la
communication.

L’utilisation du Dossier Santé Québec (DSQ), qui permet le partage des


ordonnances médicamenteuses par voie électronique répond à ces exigences et
à celles du règlement. En effet, dans ce cas, l’ordonnance émise par le médecin
est directement versée par ce dernier dans la banque de renseignements
de santé du domaine médicament où elle sera récupérée par le pharmacien.
Ainsi, tant le dépôt de l’ordonnance que sa récupération se déroulent par
l’intermédiaire d’une communication sécurisée qui permet d’identifier sans
équivoque l’auteur de l’envoi et le récepteur de l’envoi, tout en conservant le
caractère confidentiel et original de la communication.

Cependant, le médecin qui utilise un outil technologique pour rédiger une


ordonnance et qui l’imprime ensuite doit signer cette ordonnance avant de
la remettre au patient. Cela ne constitue pas une transmission électronique
d’ordonnances.

10 Loi concernant le cadre juridique des technologies de l’information, RLRQ, c. C-1.1.


COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 32

Le médecin qui transmet une ordonnance en ayant recours aux technologies


de l’information doit utiliser une technologie permettant d’en assurer la
confidentialité et d’y apposer sa signature numérique afin de s’assurer
qu’aucune falsification n’est possible.

Soulignons que tous les procédés de signature n’ont pas la même valeur
juridique et que certains procédés peuvent mettre à risque le médecin en
exposant sa signature manuscrite sous forme d’image réutilisable par un tiers.

Suivant la Loi concernant le cadre juridique des technologies de l’information,


une signature numérique doit comporter les quatre éléments suivants :

1/ Une marque personnelle identifiant le médecin, par exemple un code de


sécurité.

2/ La preuve que l’acte de signature représente l’acquiescement du signataire,


par exemple une demande de confirmation du signataire.

3/ Un mécanisme créant un lien entre le médecin et le document.

4/ Un mécanisme assurant l’intégrité du document après qu’il a été signé.


Ainsi, le document ne doit absolument pas être modifié une fois qu’il a été
authentifié par le signataire.

Seuls les procédés regroupant ces quatre éléments peuvent être associés à
la définition légale d’une signature numérique. Ces procédés sont basés sur
la cryptographie (p. ex., dispositif Secursanté, certificat Notarius) ou sont
incorporés dans un système informatique. Tous les autres procédés de signature
qui remplissent partiellement ces conditions ont uniquement une valeur
d’identification et ne constituent pas en fait une signature numérique.

Exemples de signatures non valides :

›› Lorsque le médecin inscrit son nom qu’il compose au clavier de l’ordinateur


dans un courriel.
›› Lorsque le médecin « colle » une signature préprogrammée à l’aide d’une
fonction de son programme de traitement de texte – ce qui revient au même.
›› Lorsque le médecin appose la copie d’une signature manuscrite numérisée à
partir d’un document papier.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 33

Chapitre 4/
Prévention de la fraude
MESURES DE PRÉVENTION

L’abus des médicaments d’ordonnance est un problème qui prend de l’ampleur


dans notre société. Aussi, le médecin peut mettre en œuvre diverses mesures
relativement simples pour prévenir la fraude.

Mesures suggérées :

›› conserver en sécurité ses carnets d’ordonnance;


›› identifier rigoureusement les ordonnances qu’il délivre (nom, prénom et
adresse du patient);
›› rayer d’un trait oblique la partie inutilisée de l’ordonnance;
›› indiquer en lettres (ou en chiffres et en lettres) la quantité de tout médica-
ment prescrit qui peut causer des abus, tels les stupéfiants, les drogues con-
trôlées et les benzodiazépines;
›› indiquer systématiquement sur l’ordonnance le nombre de renouvellements
autorisés; sinon, inscrire 0 ou NR;
›› ne pas signer à l’avance de formulaires d’ordonnance;
›› ne pas partager son numéro d’identification personnel donnant accès à son
dossier médical électronique ou au DSQ;
›› ne pas partager son dispositif d’accès au DSQ;
›› garder en tout temps le contrôle de sa signature numérique.

FAUSSE ORDONNANCE

Si vous êtes informés qu’un patient a falsifié une ordonnance, vous devez
vérifier s’il s’agit d’un de vos patients. Dans l’affirmative, il pourra être approprié
de rencontrer le patient pour discuter de la situation et vous entendre sur un
cadre thérapeutique.

À titre d’exemple, si le patient présente un problème de pharmacodépendance,


il pourra être justifié de le confronter à la situation et d’établir des balises
pour le suivi de son état, notamment une inscription au programme Alerte
créé en 1985 par l’Ordre des pharmaciens pour contrer la surconsommation
de médicaments. Ce programme propose de jumeler le patient avec un seul
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 34

prescripteur et un seul pharmacien afin d’éviter qu’il consulte de multiples


professionnels de la santé pour obtenir de la médication. Le médecin peut
vérifier auprès du pharmacien ou de l’Ordre des pharmaciens si un de ses
patients est inscrit dans ce fichier.

La personne responsable du programme Alerte à l’Ordre des pharmaciens peut


être jointe au 514 284-9588 ou au 1 800 363-0324. Sur demande, un dépliant
d’information est également disponible.

Le programme permet également de transmettre rapidement aux pharmaciens


du Québec, ou d’une région en particulier, toute information concernant
une fausse ordonnance, la falsification d’une ordonnance, le vol d’un carnet
d’ordonnances, l’abus de médicaments ou des visites multiples à des médecins
ou à des pharmaciens.

Ainsi, dans le cas de patients exploiteurs, notamment ceux qui falsifient une
ordonnance pour une revente illégale, outre un signalement à la personne
responsable du programme Alerte, le médecin sera justifié de mettre fin à la
relation thérapeutique. Toutefois, comme le médecin a des obligations de suivi,
il devra voir à renouveler la médication nécessaire au traitement des maladies
chroniques du patient et l’informer des endroits où il peut consulter si son état
le requiert. Dans ce contexte, nous recommandons aux médecins d’adresser une
lettre claire au patient qui lui indiquera pourquoi vous avez mis fin à la relation
thérapeutique. Il est préférable que cette lettre soit transmise par courrier
recommandé. Une copie de la lettre devra être versée au dossier médical du
patient.

Le médecin pourra également signaler la situation aux services policiers,


notamment lorsque la personne qui a falsifié une ordonnance en utilisant la
signature de ce médecin n’est pas une personne connue. Lorsque le médecin en
discutera avec un policier, il est important de préserver le secret professionnel
en ne divulguant que les seules informations utiles. Les informations
personnelles relatives à l’état de santé du patient ne devraient pas être
divulguées.

PERTE OU VOL DE CARNETS D’ORDONNANCES

Outre un signalement à la personne responsable du programme Alerte, si le


médecin croit connaître la personne responsable, il peut avertir les services
policiers. Le médecin doit également informer les autorités policières s’il croit
être victime de piratage ou d’intrusion dans son système informatique.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 35

PERTE OU VOL DE LA RÉSERVE DE MÉDICAMENTS


OU DE STUPÉFIANTS DE LA CLINIQUE

Lors de telles situations, le médecin doit signaler obligatoirement la perte


ou le vol dans les dix jours suivant sa découverte à Santé Canada, au Bureau
des substances contrôlées, Division de la conformité, surveillance et liaison
(613 954-1541).

Un signalement aux services policiers peut également s’avérer justifié.


COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 36

Chapitre 5/
Prendre soin de ses proches
Tout médecin doit s’abstenir de se traiter lui-même ou de traiter toute personne
avec qui il a une relation susceptible de nuire à la qualité de son exercice,
notamment son conjoint et ses enfants11.

POURQUOI UN TEL INTERDIT?

L’objectivité requise pour procéder à l’évaluation d’une personne à l’aide


d’un questionnaire, d’un examen physique et d’une analyse des résultats de
l’investigation, assurant ainsi un exercice de qualité, implique une distance
professionnelle pour que le médecin puisse établir un diagnostic différentiel
adéquat et recommander un plan de traitement justifié médicalement. La raison
d’être de cette règle de prudence résulte du fait que le médecin qui se traite
ou traite des proches risque de manquer d’objectivité, de jugement ou de créer
une confusion des rôles. Il est donc recommandé, notamment, de laisser un
confrère prescrire les médicaments requis par l’état de santé du membre de la
famille ou d'un proche.

Il est toutefois permis aux médecins de traiter un proche dans les cas qui ne
présentent aucune gravité ou lors d’une situation d’urgence. Ainsi, le fait qu’un
médecin renouvelle la médication d’un proche pour un ou deux mois jusqu’à ce
que celui-ci voie son médecin traitant nous paraît acceptable.

Il en est autrement s’il rédige une ordonnance pour un renouvellement de


longue durée. Même si un médecin connaît bien le traitement d’un problème
de santé, par exemple le traitement du diabète ou celui d’un problème
d’hypertension, le médecin ne peut le prescrire lorsqu’il agit dans le cadre du
suivi régulier d’un proche.

Le médecin pourra également, s’il a la connaissance et la compétence requises,


traiter l’affection aiguë et bénigne d’un proche, telle qu’une otite ou une
amygdalite chez son enfant, par exemple.

Il en est tout autrement lorsqu’il s’agit d’un problème psychologique ou encore


de la prise en charge ou du traitement d’un syndrome douloureux que présente
un proche. Dans ces situations, le manque de distance et d’objectivité pourrait
amener malheureusement le médecin à prescrire une médication inappropriée,
qui pourrait parfois entraîner un problème de dépendance.

11 Code de déontologie des médecins, art. 70.


COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 37

De la même façon, se prescrire à soi-même une médication ou demander


pour soi des examens de laboratoire ou radiologiques, en particulier pour un
problème nécessitant un suivi, n’est pas permis ni adéquat, sauf dans les cas qui
manifestement ne présentent aucune gravité.

Les personnes qui effectuent un stage de formation professionnelle en


médecine, notamment les étudiants en médecine, les résidents et les moniteurs,
sont assujetties aux dispositions du Code de déontologie des médecins. Il
importe de rappeler qu’il est uniquement permis à ces personnes de rédiger des
ordonnances pour les patients vus dans le cadre de leur stage de formation. Il
est donc formellement interdit à ces personnes de rédiger toute ordonnance
pour un proche, un confrère résident ou pour soi-même.

Pour le bien des proches du médecin, il est primordial de leur conseiller de


rencontrer un médecin qui aura l’indépendance et l’objectivité nécessaires pour
bien évaluer leur état de santé.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 38

— Annexe

ANNEXE I - PERSONNES HABILITÉES À EXERCER DES ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES


RÉSERVÉES AUX MÉDECINS À CONDITION DE DISPOSER D’UNE ORDONNANCE

Personne habilitée Règlement habilitant Activités


Adjoint du médecin Règlement sur les activités 5. L’adjoint du médecin peut, selon une ordonnance et en présence d’un médecin, d’un autre professionnel habilité
des Forces canadiennes professionnelles pouvant ou d’un résident en médecine, exercer les activités professionnelles suivantes :
être exercées par un adjoint
du médecin des Forces 1° effectuer une ponction veineuse;
canadiennes, RLRQ, c. M-9,
r. 5 2° effectuer une ponction artérielle radiale;

3° effectuer une intubation;

4° prodiguer des soins et des traitements reliés aux plaies et aux altérations de la peau;

5° suturer une plaie cutanée ou sous-cutanée;

6° effectuer une immobilisation;

7° installer un cathéter intraveineux périphérique court;

8° introduire un instrument au-delà du pharynx;

9° introduire un instrument au-delà du méat urinaire;

10° prodiguer les soins d’entretien d’une trachéotomie;

11° extraire un corps étranger au-delà du vestibule nasal, du conduit auditif externe ou de l’épiderme ou à la surface de l’œil;

12° inciser et drainer un abcès au-dessus du fascia;

13° irriguer un conduit auditif externe;

14° effectuer un paquetage nasal.

6. L’adjoint du médecin peut, selon une ordonnance et en présence d’un médecin ou d’un résident en médecine,
exercer les activités professionnelles suivantes :

1° exécuter les gestes cliniques et techniques chirurgicaux complémentaires lors d’une intervention chirurgicale;

2° inciser ou dénuder une veine;

3° effectuer un examen gynécologique;

4° utiliser un défibrillateur.
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ANNEXE I - PERSONNES HABILITÉES À EXERCER DES ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES


RÉSERVÉES AUX MÉDECINS À CONDITION DE DISPOSER D’UNE ORDONNANCE (SUITE)

Personne habilitée Règlement habilitant Activités


Préposé ou mécanicien en Règlement sur certaines 8. La personne qui, le 11 juin 1980, était aux termes des conventions collectives alors en vigueur au Québec autorisée
orthopédie activités professionnelles qui à agir comme préposé ou mécanicien en orthopédie peut installer, ajuster, enlever et réparer une immobilisation plâtrée
peuvent être exercées en à la suite d’une ordonnance individuelle.
orthopédie par des personnes
autres que des médecins,
RLRQ, c. M-9, r. 12.01

Perfusionniste clinique Règlement sur les activités 3. Le perfusionniste clinique peut exercer les activités professionnelles suivantes :
professionnelles pouvant
être exercées en perfusion […]
clinique, RLRQ, c. M-9, r. 3.1
3° administrer et ajuster des médicaments ou d’autres substances, lorsqu’ils font l’objet d’une ordonnance;

4° mélanger des substances en vue de compléter la préparation d’un médicament, selon une ordonnance;

5° effectuer des prélèvements à partir des cathéters en place ou du circuit des supports circulatoires, selon une ordonnance;

6° effectuer des traitements par les supports circulatoires, selon une ordonnance;

7° programmer un cardiostimulateur ou un cardiodéfibrillateur, selon une ordonnance.

Le perfusionniste clinique doit exercer ces activités professionnelles aux fins de contribuer au maintien des fonctions
physiologiques de l’être humain lors d’un traitement requérant le support ou le remplacement temporaire des fonctions
cardiaques, pulmonaires ou circulatoires.

Technicien ambulancier en Règlement sur les activités 13. Un technicien ambulancier en soins avancés peut, outre les activités déterminées aux sections II et III, à la suite d’une
soins avancés professionnelles pouvant ordonnance individuelle :
être exercées dans le
cadre des services et soins 1° installer un soluté par voie intraosseuse et administrer les substances ou les médicaments requis;
préhospitaliers d’urgence,
RLRQ, c. M-9, r. 2.1 2° utiliser les techniques effractives suivantes :

a) effectuer une thoracocentèse à l’aide d’une technique à l’aiguille chez le patient dans un état préterminal,
sous assistance ventilatoire;

b) appliquer une stimulation cardiaque externe;

c) appliquer une cardioversion;

d) effectuer une cricothyroïdotomie percutanée.

En l’absence d’une ordonnance individuelle et lorsque la communication avec un médecin est impossible, un technicien
ambulancier en soins avancés peut, chez le patient instable, utiliser ces techniques effractives.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 40

ANNEXE I - PERSONNES HABILITÉES À EXERCER DES ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES


RÉSERVÉES AUX MÉDECINS À CONDITION DE DISPOSER D’UNE ORDONNANCE (SUITE)

Personne habilitée Règlement habilitant Activités


Thérapeute du sport Règlement sur certaines 3. Le thérapeute du sport peut exercer les activités professionnelles suivantes auprès d’un sportif :
activités professionnelles
pouvant être exercées par un […]
thérapeute du sport, RLRQ,
c. M-9, r. 11.1 4° administrer des médicaments topiques, lorsqu’ils font l’objet d’une ordonnance, dans le cadre de l’utilisation des formes
d’énergie invasives ainsi que lors des traitements reliés aux plaies.

Le thérapeute du sport doit exercer ces activités professionnelles aux fins d’encadrer le sportif dans la préparation et la
réalisation de son activité physique, de lui offrir les premiers soins sur les sites d’entraînement et de compétition, de déterminer
son plan de traitement ainsi que d’évaluer et de traiter ses déficiences et ses incapacités d’origine musculosquelettique dans le
but d’obtenir un rendement fonctionnel optimal.

Étudiants Règlements autorisant les Tous les ordres professionnels ont adopté un règlement autorisant les personnes en formation à exercer des activités
personnes en formation professionnelles sous la supervision d’un maître de stage.
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— Membres du groupe de travail


pour effectuer la révision du guide
Les ordonnances faites par un médecin

DR MARC BILLARD
Directeur adjoint
Direction de l’amélioration de l’exercice
Collège des médecins du Québec
Président du groupe de travail

ME LINDA BÉLANGER
Directrice adjointe
Direction des services juridiques
Collège des médecins du Québec

DR MARC BELLEY
Inspecteur
Direction de l’amélioration de l’exercice
Collège des médecins du Québec

DR MARIO DESCHÊNES
Syndic adjoint et directeur adjoint
Direction des enquêtes
Collège des médecins du Québec
Secrétaire du groupe de travail

Remerciements

MME NATHALIE BICHAI


Adjointe administrative
Direction des services juridiques
Collège des médecins du Québec

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