Ordonnances Individuelles Faites Par Un Medecin
Ordonnances Individuelles Faites Par Un Medecin
Ordonnances Individuelles Faites Par Un Medecin
INDIVIDUELLES
FAITES PAR
UN MÉDECIN
10 /2016
GUIDE
D’EXERCICE
Publication du Collège des médecins La reproduction est autorisée à condition
du Québec que la source soit mentionnée.
Graphisme
Uniform
Révision linguistique
Odette Lord
1 Règlement sur les normes relatives aux ordonnances faites par un médecin, RLRQ, c. M-9, r. 25.1.
2 Règlement sur l’organisation et l’administration des établissements, RLRQ, c. S-5, r. 5, art. 77 et 84.
— Table
des matières
05/ 29/
CHAPITRE 1 Ordonnance verbale
DISPOSITIONS 30/
GÉNÉRALES
La transmission par
05/ télécopieur
Définitions 31/
La transmission
08/ électronique
CHAPITRE 2
NORMES RELATIVES 33/
À L’ORDONNANCE
CHAPITRE 4
INDIVIDUELLE
PRÉVENTION DE
08/ LA FRAUDE
Normes générales
11/ 36/
Normes spécifiques CHAPITRE 5
PRENDRE SOIN DE
11/ SES PROCHES
Normes pour l’ordonnance
qui vise un médicament 38/
23/ ANNEXE
Normes pour l’ordonnance Annexe I - Personnes
qui vise un examen ou une habilitées à exercer des
analyse de laboratoire activités professionnelles
réservées aux médecins à
23/ condition de disposer d’une
Normes pour l’ordonnance ordonnance
qui vise un traitement
23/ 41/
Normes pour l’ordonnance MEMBRES DU
qui vise un appareil GROUPE DE TRAVAIL
25/
Normes pour l’ordonnance
qui vise à ajuster ou à
initier
29/
CHAPITRE 3
NORMES RELATIVES
AU MODE DE
COMMUNICATION
DE L’ORDONNANCE
INDIVIDUELLE
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 05
Chapitre 1/
Dispositions générales
DÉFINITIONS
ORDONNANCE
Précisons qu’une distinction doit être faite entre les protocoles et les guides
publiés par l’INESSS. Les guides de l’INESSS sont des outils présentés aux
cliniciens à titre indicatif afin de les soutenir et de les orienter dans leur
pratique, alors que les protocoles de l’INESSS sont des documents de référence
que les professionnels ou les personnes habilitées doivent utiliser pour établir
le contenu clinique des ordonnances. Seuls les protocoles publiés par l’INESSS
sont obligatoires et, à l’heure actuelle, les cinq conditions cliniques visées
sont les suivantes : anticoagulothérapie, diabète, dyslipidémie, hypertension
artérielle et inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Ces protocoles sont
disponibles dans le site Web de l’INESSS.
PERSONNE HABILITÉE
4 Règlement sur les normes relatives aux ordonnances faites par un médecin, art. 2 (4).
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 07
Chapitre 2/
Normes relatives à
l’ordonnance individuelle
NORMES GÉNÉRALES
L’IDENTIFICATION DU PRESCRIPTEUR
L’IDENTIFICATION DU PATIENT
Une ordonnance individuelle visant un médicament est valide pour une durée
maximale de 24 mois à compter de sa date de rédaction, à moins que le
médecin n’ait indiqué une période de validité plus courte ou plus longue. Ainsi,
les médicaments prescrits pourront être servis uniquement s’il s’est écoulé
moins de deux ans depuis le jour où l’ordonnance a été rédigée.
Dans certains cas (p. ex., l’adrénaline à l’aide d’un dispositif auto-injecteur pour
un adulte), le médecin pourrait inscrire « à vie » si la condition clinique le justifie
en accord avec les normes médicales actuelles.
On peut faire le même parallèle pour les bandelettes d’analyse et les aiguilles
pour les diabétiques insulinodépendants même si celles-ci ne sont pas des
médicaments. Il pourra être fort utile pour les patients de bénéficier d’une
ordonnance valide « à vie ».
S’il le juge utile, le médecin peut aussi indiquer une date limite de la période de
validité de l’ordonnance, c’est-à-dire la date après laquelle elle ne doit plus être
exécutée, renouvelée ou prolongée.
6 Règlement sur les benzodiazépines et autres substances ciblées, DORS/2000-217(GAZ.CAN II), art. 52.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 10
La partie non utilisée de la feuille d’ordonnance doit être rayée d’un trait
oblique.
S’il le juge utile, le médecin pourra inscrire toute contre-indication ou tout autre
renseignement requis par la condition clinique du patient.
LA LISIBILITÉ
Bien que le règlement n’en fasse pas mention, une ordonnance peut être
rédigée en français ou en anglais. Toutefois, si l’établissement l’impose,
l’ordonnance doit être rédigée en français. Elle doit être rédigée de manière
à être comprise par tout professionnel ou personne habilitée qui la reçoit.
Soulignons toutefois que la seule langue dont la connaissance est imposée
à tous les membres des ordres professionnels du Québec est le français.
Que l’ordonnance soit rédigée en français ou en anglais, le médecin pourra
la traduire dans une autre langue, sur un autre document, afin qu’elle soit
comprise par le patient.
NORMES SPÉCIFIQUES
L’IDENTIFICATION DU MÉDICAMENT
›› Ditropan et diazépam
MD
›› Lasix et Losec
MD MD
›› Mogadon et Modulon
MD MD
›› Sinequan et Surgam
MD MD
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 12
Ordonnance magistrale
LA POSOLOGIE
Les mentions « usage connu » ou « tel que prescrit », ou toute autre mention au
même effet apparaissant sur une ordonnance sont interdites.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 13
LA VOIE D’ADMINISTRATION
Le prescripteur doit indiquer clairement la voie d’administration (PO, IM, IV, etc.)
du médicament.
EXEMPLES D’ORDONNANCES
Exemple A
Patient : M. ou Mme
DDN : XX / XX / XXXX
Adresse :
Date : XX / XX / XXXX
Antiangineux – X mg
sig : 1 co PO die # durée : 18 mois à partir de ce jour
Signature : Téléphone :
Exemple B
Patient : M. ou Mme
DDN : XX / XX / XXXX
Adresse :
Date : XX / XX / XXXX
Antiangineux – X mg
sig : 1 co PO die # 30 co
Ren x 18
Hypotenseur – X mg # 60 co
sig : 1 co PO bid
Ren x 18
Signature : Téléphone :
Exemple C
Patient : M. ou Mme
DDN : XX / XX / XXXX
Adresse :
Date : XX / XX / XXXX
Antibiotique – X mg
sig : 1 co PO bid x 10 jours
À débuter d’ici 48 heures
NR
Signature : Téléphone :
Exemple D
Patient : M. ou Mme
DDN : XX / XX / XXXX
Adresse :
Date : XX / XX / XXXX
Antibiotique – X mg
sig : 1 co PO bid x 10 jours
# 20 co
NR
Signature : Téléphone :
Exemple E
Patient : M. ou Mme
DDN : XX / XX / XXXX
Adresse :
Date : XX / XX / XXXX
Antiallergique – X mg
sig : 1 co PO aux 6 hres PRN
sx allergie # 20 co
Ren x 4
Signature : Téléphone :
Ainsi, dans certains cas (p. ex., l’adrénaline à l’aide d’un dispositif
auto-injecteur pour un adulte), le médecin pourrait inscrire « à vie » si la
condition clinique le justifie en accord avec les normes médicales actuelles.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 19
Exemple F
Patient : M. ou Mme
DDN : XX / XX / XXXX
Adresse :
Date : XX / XX / XXXX
Narcotique – X mg
sig : 1 co PO aux 6 hres PRN douleur
# 150 co
Servir un maximum de 30 co à la fois
Valide pour 6 mois
Signature : Téléphone :
LA VOIE PROLONGATION
Le pharmacien peut prolonger une ordonnance d’un médecin afin que ne soit
pas interrompu le traitement prescrit à un patient8. Cette activité n’est pas
destinée à remplacer le suivi médical, mais plutôt à permettre un suivi par le
médecin au moment opportun tout en permettant au patient de continuer
à bénéficier de sa thérapie médicamenteuse. Elle sera individualisée, par le
pharmacien, à chaque patient et selon chaque situation. Elle ne sera donc pas
automatique ni toujours effectuée pour la durée maximale permise.
Une limite existe pour la durée d’une prolongation par le pharmacien, qui ne
peut excéder la période de validité de l’ordonnance initiale du médecin. De plus,
si la période de validité de l’ordonnance du médecin est supérieure à 12 mois, le
pharmacien ne peut la prolonger que pour 12 mois au maximum. En raison des
limites imposées par les lois et règlements fédéraux, les stupéfiants, les drogues
contrôlées et les substances ciblées ne peuvent faire l’objet d’une prolongation
par un pharmacien.
LA SUBSTITUTION DE MÉDICAMENTS
Même s’il existe très peu de situations où un médicament ne peut être substitué
à un autre de même dénomination connue, forme ou teneur, le médecin peut
interdire au pharmacien de procéder à une substitution de médicaments
en se fondant sur des considérations pharmaceutiques, pharmacologiques,
thérapeutiques et cliniques. Cette interdiction doit être écrite par le médecin
lui-même pour chaque médicament; elle ne peut être préimprimée.
Lorsqu’un médicament est visé par une règle d’utilisation des médicaments
approuvée par le Conseil d’administration, un médecin peut délivrer une
ordonnance individuelle d’un médicament sur laquelle n’apparaissent pas
la posologie, la voie d’administration, la durée du traitement ou la quantité
prescrite et la période de validité, mais uniquement spécifier que le médicament
prescrit doit être administré selon la règle approuvée.
Lorsqu’un médecin rédige une ordonnance qui vise un appareil autre que
les lentilles ophtalmiques, elle doit contenir les principales caractéristiques
de l’appareil et les renseignements cliniques nécessaires à la réalisation de
l’ordonnance.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 24
Il est donc suggéré pour une ordonnance pour une déchirure du ligament croisé
antérieur gauche d’inclure les éléments suivants :
ou
2/ la distance œil-lentille lors de l’examen des yeux lorsqu’elle est requise pour
la fabrication des lentilles;
Dans tous les cas, le médecin doit préciser la condition permettant à un autre
professionnel d’exercer l’activité qui lui est réservée.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 27
Exemple G
Patient : M. ou Mme
DDN : XX / XX / XXXX
Adresse :
Date : XX / XX / XXXX
Signature : Téléphone :
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 28
Exemple H
Patient : M. ou Mme
DDN : XX / XX / XXXX
Adresse :
Date : XX / XX / XXXX
Signature : Téléphone :
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 29
Chapitre 3/
Normes relatives au mode
de communication de
l’ordonnance individuelle
ORDONNANCE VERBALE
Par exemple, le médecin qui reçoit d’une infirmière des informations concernant
un patient pourra décider de transmettre une ordonnance verbale à cette
dernière. Celle-ci devra obligatoirement transmettre par écrit cette ordonnance
verbale au pharmacien. Le médecin doit toutefois, lorsque c’est possible,
privilégier une communication directe avec le pharmacien.
habilitée, soit une communication planifiée, l’utilisation d’un texto à l’aide d’un
appareil mobile constitue une ordonnance verbale. Le médecin doit s’assurer
que cette ordonnance est consignée au dossier. Dans toute situation, le
médecin devrait, lorsque c’est possible, privilégier une communication directe
avec le professionnel ou la personne habilitée.
Cette exigence n’est donc plus requise lorsqu’un médecin transmet une
ordonnance par télécopieur.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 31
LA TRANSMISSION ÉLECTRONIQUE
Soulignons que tous les procédés de signature n’ont pas la même valeur
juridique et que certains procédés peuvent mettre à risque le médecin en
exposant sa signature manuscrite sous forme d’image réutilisable par un tiers.
Seuls les procédés regroupant ces quatre éléments peuvent être associés à
la définition légale d’une signature numérique. Ces procédés sont basés sur
la cryptographie (p. ex., dispositif Secursanté, certificat Notarius) ou sont
incorporés dans un système informatique. Tous les autres procédés de signature
qui remplissent partiellement ces conditions ont uniquement une valeur
d’identification et ne constituent pas en fait une signature numérique.
Chapitre 4/
Prévention de la fraude
MESURES DE PRÉVENTION
Mesures suggérées :
FAUSSE ORDONNANCE
Si vous êtes informés qu’un patient a falsifié une ordonnance, vous devez
vérifier s’il s’agit d’un de vos patients. Dans l’affirmative, il pourra être approprié
de rencontrer le patient pour discuter de la situation et vous entendre sur un
cadre thérapeutique.
Ainsi, dans le cas de patients exploiteurs, notamment ceux qui falsifient une
ordonnance pour une revente illégale, outre un signalement à la personne
responsable du programme Alerte, le médecin sera justifié de mettre fin à la
relation thérapeutique. Toutefois, comme le médecin a des obligations de suivi,
il devra voir à renouveler la médication nécessaire au traitement des maladies
chroniques du patient et l’informer des endroits où il peut consulter si son état
le requiert. Dans ce contexte, nous recommandons aux médecins d’adresser une
lettre claire au patient qui lui indiquera pourquoi vous avez mis fin à la relation
thérapeutique. Il est préférable que cette lettre soit transmise par courrier
recommandé. Une copie de la lettre devra être versée au dossier médical du
patient.
Chapitre 5/
Prendre soin de ses proches
Tout médecin doit s’abstenir de se traiter lui-même ou de traiter toute personne
avec qui il a une relation susceptible de nuire à la qualité de son exercice,
notamment son conjoint et ses enfants11.
Il est toutefois permis aux médecins de traiter un proche dans les cas qui ne
présentent aucune gravité ou lors d’une situation d’urgence. Ainsi, le fait qu’un
médecin renouvelle la médication d’un proche pour un ou deux mois jusqu’à ce
que celui-ci voie son médecin traitant nous paraît acceptable.
— Annexe
4° prodiguer des soins et des traitements reliés aux plaies et aux altérations de la peau;
11° extraire un corps étranger au-delà du vestibule nasal, du conduit auditif externe ou de l’épiderme ou à la surface de l’œil;
6. L’adjoint du médecin peut, selon une ordonnance et en présence d’un médecin ou d’un résident en médecine,
exercer les activités professionnelles suivantes :
1° exécuter les gestes cliniques et techniques chirurgicaux complémentaires lors d’une intervention chirurgicale;
4° utiliser un défibrillateur.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 39
Perfusionniste clinique Règlement sur les activités 3. Le perfusionniste clinique peut exercer les activités professionnelles suivantes :
professionnelles pouvant
être exercées en perfusion […]
clinique, RLRQ, c. M-9, r. 3.1
3° administrer et ajuster des médicaments ou d’autres substances, lorsqu’ils font l’objet d’une ordonnance;
4° mélanger des substances en vue de compléter la préparation d’un médicament, selon une ordonnance;
5° effectuer des prélèvements à partir des cathéters en place ou du circuit des supports circulatoires, selon une ordonnance;
6° effectuer des traitements par les supports circulatoires, selon une ordonnance;
Le perfusionniste clinique doit exercer ces activités professionnelles aux fins de contribuer au maintien des fonctions
physiologiques de l’être humain lors d’un traitement requérant le support ou le remplacement temporaire des fonctions
cardiaques, pulmonaires ou circulatoires.
Technicien ambulancier en Règlement sur les activités 13. Un technicien ambulancier en soins avancés peut, outre les activités déterminées aux sections II et III, à la suite d’une
soins avancés professionnelles pouvant ordonnance individuelle :
être exercées dans le
cadre des services et soins 1° installer un soluté par voie intraosseuse et administrer les substances ou les médicaments requis;
préhospitaliers d’urgence,
RLRQ, c. M-9, r. 2.1 2° utiliser les techniques effractives suivantes :
a) effectuer une thoracocentèse à l’aide d’une technique à l’aiguille chez le patient dans un état préterminal,
sous assistance ventilatoire;
En l’absence d’une ordonnance individuelle et lorsque la communication avec un médecin est impossible, un technicien
ambulancier en soins avancés peut, chez le patient instable, utiliser ces techniques effractives.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 40
Le thérapeute du sport doit exercer ces activités professionnelles aux fins d’encadrer le sportif dans la préparation et la
réalisation de son activité physique, de lui offrir les premiers soins sur les sites d’entraînement et de compétition, de déterminer
son plan de traitement ainsi que d’évaluer et de traiter ses déficiences et ses incapacités d’origine musculosquelettique dans le
but d’obtenir un rendement fonctionnel optimal.
Étudiants Règlements autorisant les Tous les ordres professionnels ont adopté un règlement autorisant les personnes en formation à exercer des activités
personnes en formation professionnelles sous la supervision d’un maître de stage.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC 41
DR MARC BILLARD
Directeur adjoint
Direction de l’amélioration de l’exercice
Collège des médecins du Québec
Président du groupe de travail
ME LINDA BÉLANGER
Directrice adjointe
Direction des services juridiques
Collège des médecins du Québec
DR MARC BELLEY
Inspecteur
Direction de l’amélioration de l’exercice
Collège des médecins du Québec
DR MARIO DESCHÊNES
Syndic adjoint et directeur adjoint
Direction des enquêtes
Collège des médecins du Québec
Secrétaire du groupe de travail
Remerciements