Modélisation Paroi
Modélisation Paroi
Modélisation Paroi
Résumé
Foundations Systems
The University of Western ponts et chaussées sur la modélisation physique en
Australia centrifugeuse des écrans de soutènement. Il est
maintenant possible de réaliser l'excavation devant
35 Stirling Highway, 6009 l'écran pendant la rotation de la centrifugeuse grâce à un
Crawley WA Australia robot embarqué. Le premier volet de cette étude a pour
[email protected] but de valider les dispositifs et la procédure
expérimentale. A cette fin, des essais sur une paroi
J. GARNIER, L. DELATTRE autostable de 10 m de hauteur ont été réalisés. Les
moyens mis en œuvre sont détaillés, les résultats
Laboratoire central expérimentaux sont comparés aux résultats de calculs
des ponts et chaussées aux coefficients de réaction et quelques éléments
BP 4129 d'optimisation pour la détermination des paramètres de
44341 Bouguenais Cedex cette méthode sont présentés.
[email protected] M ots-clés : soutènement, écran autostable, centrifugeuse,
[email protected] modèle réduit, robot, sable de Fontainebleau, fondation
filante, interaction sol-structure, coefficients de réaction,
équilibre limite, coefficients de poussée et de butée.
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ouvrages de soutènement (Gaudin, 2002b).
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2 sont aujourd'hui utilisés : un pénétromètre, une pince à
trois mors, un outil de chargement de fondation et un
Dispositifs expérimentaux outil d'excavation de sol. Des circuits électriques,
hydrauliques et pneumatiques permettent l'alimenta
tion et le fonctionnement des actionneurs et des cap
teurs équipant les outils.
2.1
Le robot est piloté par une commande numérique
La centrifugeuse, le téléopérateur Robonum 800 qui assure l'exécution de programmes
préalablement établis ou la réalisation d'opérations en
et ses outils commande manuelle. A ce jour, le téléopérateur a été
utilisé par exemple pour effectuer des cartographies de
Les modèles réduits centrifugés sont désormais résistance de pointe pénétrométrique (Ternet, 1999),
courants dans le domaine géotechnique et de nom des essais d'arrachement d'inclusions verticales ou
breux ouvrages ont déjà été étudiés, comme les fonda horizontales (Garnier et König, 1998) ou encore une
tions superficielles, les pieux, les tunnels, les sols ren étude de faisabilité d'une excavation devant un écran
forcés ou encore les ancrages de plates-formes de soutènement (Bodin, 1999) qui est à l'origine des tra
offshore (Garnier, 2002). Cependant, certains p ro vaux relatés dans le présent article.
blèmes n'avaient pu être réellement abordés jusqu'à
présent du fait de la difficulté de les reproduire sur Un outil d'excavation et un outil de chargement ont
modèle réduit centrifugé. C'est notamment le cas des été développés spécifiquement pour cette étude. L'outil
ouvrages de soutènement qui nécessitent que les diffé d'excavation (Fig. 2) permet de modéliser un processus
rentes phases d'excavation soient réalisées en cours de d'excavation réelle par ratissage de fines couches de
rotation afin de reproduire fidèlement l'histoire des sol. Il est constitué d'une lame verticale de 220 mm de
contraintes dans le massif de sol. L'apparition de nou large associée à un capteur de force permettant de
veaux matériels embarqués et notamment d'un télé mesurer l'effort exercé sur cette lame lors de l'excava
opérateur, développé au LCPC, permet aujourd'hui la tion.
réalisation d'opérations complexes et l'étude de ce type
d'ouvrage.
Ce téléopérateur a été mis en service au LCPC en
1997, dix ans après les premières études de faisabilité. Il
a été conçu pour pouvoir effectuer un même essai en
différents endroits du conteneur ou enchaîner diffé
rentes opérations au cours d'un même cycle de rota
tion. Ces opérations étaient auparavant effectuées par
des appareils embarqués à poste fixe et nécessitaient
l'arrêt de la centrifugeuse.
Ce robot présenté sur la figure 1 est de type carté
sien (Garnier et al., 1999). Il peut être installé indiffé
remment sur des conteneurs rectangulaires ou circu
laires et fonctionne sous une accélération de 100g. Il
dispose de quatre degrés de liberté (X, Y. Z et θ,) et peut
saisir et mettre en œuvre différents types d'outils préa
lablement disposés dans trois magasins. Quatre outils
2.2
La paroi modèle
Le développement de la paroi modèle utilisée lors
de cette étude bénéficie des résultats de l'étude de fai
sabilité conduite par Bodin (1999). Il reprend le même
principe d'une paroi métallique instrumentée pour
déterminer les moments de flexion et les déplacements
au cours de l'excavation. La rigidité de la paroi a cepen
FIG.1 Le téléopérateur (TOP). dant été adaptée aux objectifs de la présente étude, à
The teleoperator (TOP). savoir la mesure précise des moments de flexion au
moyen de jauges extensométriques en vue d'en déduire
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les réactions du sol. En ce sens, ses caractéristiques
mécaniques et géométriques en font plus un outil de
recherche qu'un véritable modèle d'ouvrage réel, mais
elles permettent d'accéder aux réactions du sol par
double dérivation des moments de flexion. Cette
méthode développée au LCPC a été appliquée avec
succès lors de différentes études sur les fondations pro
fondes (Bouafia, 1990 ; Mezazigh, 1995 ; Remaud, 1999).
La paroi modèle, en aluminium AU3G, a une épais
seur de 2 mm et une hauteur de 24 cm. L'essai est
effectué sous une accélération de 50 g. Le modèle, à
l'échelle 1/50, représente donc une paroi prototype de
12 m de hauteur, dont 10 m sont fichés dans le sol, et
de produit d'inertie El égal à 6,54 MN/m2 (ce qui cor
respond approximativement à un profilé de type PU6).
Le moment maximal admissible, lié aux caractéris
tiques mécaniques de la paroi, est de 120 kN.m/ml FIG.3 La paroi modèle.
(Tableau I). The model wall.
La largeur totale de la paroi modèle est de 0,80 m,
soit la largeur du conteneur. Elle est découpée en cinq
tronçons afin de s'affranchir des éventuels effets de L'espacement des jauges, égal à 10 mm, a été choisi
bord et de garantir ainsi un comportement bidimen constant pour permettre la mise en œuvre des tech
sionnel de l'ouvrage dans la partie centrale où sont niques de double intégration et de double dérivation
effectuées les mesures. Cette partie centrale est large conduisant aux profils des déplacements et des pres
de 0,08 m, largeur minimale pour assurer un compor sions différentielles (logiciel Slivalic 5, Degny, 1985). En
tement de type poutre et éviter les effets de gauchisse phase initiale, avant le début de l'excavation, la paroi
ment. Les caractéristiques mécaniques et géométriques modèle est fichée de 0,20 m dans le sol.
de la paroi sont résumées dans le tableau I, ainsi que
celles de l'ouvrage prototype modélisé. Du fait de leur relative fragilité, les jauges ont été
recouvertes d'une couche de silicone et d'un revête
ment aluminium qui permet de conserver un même
état de surface sur toute la paroi. Cette double protec
tion assure la pérennité du système mais modifie légè
TABLEAUI Caractéristiques de la paroi. rement son comportement mécanique. Alors que la
Characteristics of the wall. plaque d'aluminium a une épaisseur de 2 mm,
l'ensemble ainsi composé a désormais une épaisseur
Dimensions Dimensions de 8 mm. Bien que le module du silicone soit très faible
modèles prototypes face à celui de l'aluminium, la procédure de calibration
a montré qu'il introduit une petite composante irréver
Hauteur totale h, (m) 0,24 12
sible, avec un chemin légèrement différent entre le
Largeur b (m) 0,08 4 chargement et le déchargement. Cette différence reste
Épaisseur e (m) 0,002 0,1 cependant inférieure à 1,5% et peut donc être négli
Hauteur en fiche h (m) 0,20 10 gée.
Limite élastique σe (MPa) 121 121
Limite de rupture σr (MPa) 206 206
2.3
Module élastique 74 00 0 (1) 74 0 0 0 1,1
théorique E (MPa)
Module d'inertie 4,20 6,54.10G
Le massif de sol
expérimental El (N.m2)
Moment de flexion 3,22 120.103
maximal Mmax(N.m) Reconstitution des massifs
(1) D'après le guide Almet. 1991 Le sable utilisé est un sable de Fontainebleau sec.
Ses caractéristiques physiques sont présentées dans le
tableau Π. Le massif est reconstitué par pluviation dans
l'air, à l'aide de la trémie automatique du LCPC, à la
densité de 16,0 kN/πΤ (indice de densité Id= 71 %). Ce
La partie centrale de la paroi (Fig. 3) est instrumen procédé permet une bonne répétitivité et une bonne
tée par vingt-deux paires de jauges de déformation. A homogénéité du massif avec des écarts de densité infé
un niveau donné, deux jauges de type CEA 125 UN 120 rieurs à 0,5 % (Garnier, 2002).
sont collées l'une en face de l'autre et câblées en demi-
pont. Ce montage permet une mesure directe de la
déformation due à la flexion longitudinale. Les défor TABLEAUII Caractéristiques physiques du sable
mations d'effort normal sont ainsi éliminées, de même de Fontainebleau.
que les éventuels effets parasites (effet de la tempéra Fontainebleau sand physical characteristics.
ture, par exemple). Après calibration de la paroi, par
chargement en laboratoire, la mesure des jauges donne 7, γ(min)
(kN/m3) (kN/m3) emin (kN/m3)
directem ent le moment de flexion à la profondeur
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FIG.4 Dispositif expérimental (cotes en mm).
Experimental device (dimensions in mm).
2.3.2
Caractéristiques du massif
Les caractéristiques mécaniques du sable ont été
déterminées à partir d'essais pénétrométriques, réali
sés en cours de centrifugation, et d'essais triaxiaux sur
des échantillons reconstitués au même poids volu
mique (16,0 kN/m3). La figure 5 présente ainsi les profils
de résistance de pointe (en données prototypes) obte
nus par deux essais pénétrométriques. La reproducti
bilité est satisfaisante et l'évolution de la résistance de
pointe en fonction de la profondeur prototype est
linéaire et peut être estimée par l'expression suivante : FIG.5 Profils pénétrométriques dans le massif de
qc=2,24zp (1) sable de Fontainebleau soumis à une
accélération de 50 g.
où qc est la résistance de pointe en MPa et zp la profon CPT profiles in Fontainebleau sand at 50g.
deur prototype dans le massif, exprimée en mètre.
Parallèlement, une importante campagne d'essais la modélisation numérique des parois testées en cen
triaxiaux a été conduite afin de déterminer le comporte trifugeuse (Gaudin et al., 2002b). Le tableau III donne
ment du sable sur des chemins de contraintes pouvant les paramètres élastiques et plastiques issus des essais
exister autour d'un écran de soutènement (Gaudin et al., sous chargement de compression axisymétrique (Fig. 6)
2002a). Des essais de compression axisymétrique (σ,Ο et qui ont été utilisés pour les calculs aux coefficients de
σ3= cte), des essais sur des chemins de poussée (σ1= cte et réaction présentés plus loin.
σ3ΰ) et des essais sur des chemins de butée (σ1=cte et σ3Ο)
sous des pressions de confinement voisines de celles TABLEAUIII Paramètres élastiques et plastiques du sol
existantes dans le massif ont ainsi été réalisés au Labora évalués à partir d'essais triaxiaux de
toire régional des ponts et chaussées d'Aix-en-Provence. compression axisymétrique (γd= 16 kN/m3).
Soil parameters from triaxial tests.
Les résultats montrent un comportement complexe
du sable dépendant notamment du chemin de charge V c φ Ψ
ment et de l'état de contrainte. Ces essais ont permis (MPa) (kPa) (°)
d'établir plusieurs jeux de paramètres pour les diffé
0,2 2,6
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rentes lois de comportement qui sont introduites dans 75 38,3 15,3
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FIG.6 Essais triaxiaux sur un sable de Fontainebleau à γd= 16 kN/m3 (compression axiale).
Results of triaxial tests on Fontainebleau sand at γd= 16 kN/m3(axial compression).
Le coefficient K., a par ailleurs été déterminé en plu lération décroissante ont permis de déterminer l'effet
sieurs points par des mesures directes des contraintes de la surconsolidation sur les caractéristiques du massif
totales verticales et horizontales dans le massif centri de sable. Il apparaît que lors du déchargement, le coef
fugé (Gaudin, 1999). Les mesures montrent que le coef ficient K0(sc) est différent du coefficient K0du sol norma
ficient est constant dans tout le massif et voisin de 0,38. lement consolidé et peut être approché par la formule
Cette valeur expérimentale est en bon accord avec de Meyerhof :
l'expression proposée par Jáky (K0= 1 - sinφ).
(2)
L'interface entre le sol et la paroi a également été
étudiée par des essais de cisaillement direct. Les résul où OCR est le degré de consolidation (over consolida
tats donnent un angle de frottement sable-aluminium tion ratio) Dans le cas présent, la surconsolidation se
égal 13,4 degrés, soit approximativement un tiers de manifeste surtout devant la paroi du fait de l'excavation
l'angle de frottement interne du sable égal à 38,3 degrés. qui réduit les contraintes verticales. Afin de quantifier
l'effet de cette surconsolidation, des essais pénétromé-
triques en centrifugeuse ont aussi été réalisés sous des
accélérations décroissant de 50 g à 10 g par paliers de
Caractérisation d e l’état surconsolidé du massif 10 g. Le massif se trouve ainsi dans différents états de
surconsolidation et le degré de consolidation est alors
Lors de 1excavation devant la paroi, le sol est sou égal au rapport de l'accélération sous laquelle est
mis à un déchargement modifiant l'état de contrainte conduit l'essai au pénétromètre à l'accélération maxi
et les propriétés mécaniques du sable. Des essais male supportée par le massif. Les résultats sont pré
triaxiaux sur chemins K0 (Fig. 7) et des mesures de sentés sur la figure 8 où Qc est la résistance de pointe
contrainte totale en centrifugeuse à des niveaux d'accé adimensionnelle définie par la relation suivante :
Instrumentation
Outre l'acquisition des moments de flexion dans la 2.6
paroi, des capteurs potentiom étriques assurent la
mesure du déplacement vertical de la paroi et des Données obtenues
déplacements horizontaux en pied, en tête et à mi-hau et traitem ent d es mesures
teur de la paroi. Ces différentes mesures permettent de
suivre en continu les déplacements de l'écran durant Selon le type d'essai, les données suivantes sont
l'excavation, mais également de préciser les conditions obtenues :
aux limites pour le traitement par double intégration - les moments de flexion sur chaque niveau de jauges
des courbes de moment. de déformation (22 mesures) ;
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- les déplacements horizontaux de la paroi à quatre expérimental. Il comprend également des essais sur
niveaux, deux de ces mesures étant doublées dans la paroi autostable située à proximité d'une fondation
largeur (1 à 7 mesures) ; encastrée dans le sol à une distance de l'écran variant
- le déplacement vertical de la paroi (1 mesure) ; entre 0 et 4 m selon l'essai. L'excavation est effectuée
jusqu'à une profondeur conduisant, soit à la rupture de
- les tassements du sol soutenu (1 à 4 mesures) ; l'ouvrage (très grands déplacements de la paroi), soit à
Toutes les mesures, transitant par une chaîne une valeur limite du moment de flexion admissible par
UPM60, sont acquises au terme des passes 1, 3 et 5 de la paroi.
chaque niveau d'excavation.
Les diagrammes de la pression différentielle exer
cée sur la paroi et les profils de déplacement sont
obtenus par double dérivation et double intégration TABLEAUIV Programme expérimental.
des courbes de moments de flexion. La double déri Experimental program.
vation est effectuée à l'aide du logiciel Slivalic 5
(Degny, 1985). Dans un premier temps, les données Réf. Fondation Distance
des moments sont lissées par des splines quintiques. paroi (m)
Cette méthode est préférée au lissage par des poly
nômes car les résultats des dérivations successives A0-1 Sans -
peuvent fortement dépendre du choix du degré du A0-2 Sans -
polynôme comme l'ont montré Boissier et al. (1978). B1-1 Fondation encastrée sous charge constante 4,00
Un paramètre d'ajustement permet en outre de régler
la fidélité du lissage par rapport aux points expéri B1-2 Fondation encastrée sous charge constante 2.50
mentaux. Ce paramètre peut lui-même être optimisé B1-3 Fondation encastrée sous charge constante 1,50
en minimisant l'énergie emmagasinée lors de la défor
B1-4 Fondation encastrée sous charge constante 0,75
mation de la paroi.
Les fonctions splines sont calculées sur six points B1-5 Fondation encastrée sous charge constante 0,00
expérimentaux successifs et glissent de point en point B2-1 Chargement d'une fondation superficielle 0,75
d'une extrémité à l'autre de la paroi en assurant la B2-2 Chargement d'une fondation superficielle 0,00
continuité des valeurs des moments et des deux pre
mières dérivées. Dans un second temps, chaque spline
est dérivée deux fois afin d'obtenir d'abord le profil
d'effort tranchant, puis le profil de pression différen
tielle.
Les diagrammes de pression obtenus sont ensuite
validés en vérifiant l'équilibre statique de la paroi (équi Le programm e inclut enfin des essais sur paroi
libre des efforts et des moments). Lorsque l'erreur sur autostable avec chargement d'une fondation après
ces équilibres est supérieure à 10 %, les diagrammes excavation. La distance entre la fondation et la paroi
ne sont pas exploités. Cette procédure est en effet très varie alors entre 0 et 0,75 m et, dans ce cas, le charge
sensible aux incertitudes expérimentales. Les sollicita ment de la fondation est effectué après une excavation
tions exercées sur la paroi et les déformations qui en de 3 m soit approximativement la moitié de la hauteur
résultent sont faibles par rapport au cas des pieux char d'excavation limite. Les essais portant sur les interac
gés latéralement en tête. Contrairement aux études sur tions avec une fondation chargée avant ou après exca
les pieux, il est apparu que la méthode n'a pu être vation seront présentés et analysés dans une autre
appliquée ici dans tous les cas, notamment lors des communication.
essais où la paroi est située à proximité d'une fondation
encastrée (Gaudin, 2003). 2.8
La double intégration pose beaucoup moins de
problème et elle est conduite selon un autre proces Reproductibilité des essais
sus. Un programme écrit sous Visual Basic permet de
représenter par un polynôme de degré 9 les moments La reproductibilité du processus expérimental peut
de flexion mesurés. Ce polynôme est ensuite intégré être évaluée en comparant les essais A0-1 et A0-2 effec
deux fois avec, comme conditions aux limites, les tués sous la même configuration et avec le même dis
mesures ponctuelles du déplacement horizontal de la positif de mesure. Les profils de moments sont compa
paroi. rés sur la figure 11 pour différentes hauteurs
d'excavation (he= 2,05 m à 5,73 m). On peut noter une
superposition satisfaisante des courbes de moments de
2.7 flexion, avec un écart maximal de 25 % qui survient en
pied de paroi et en fin d'essai, lorsque le comportement
Programme expérimental et objectifs de la paroi est très instable (les grandeurs évoluent
alors rapidement). L'écart moyen sur les moments
L'objectif de ces essais a d'abord été de valider le maximaux, qui sont par ailleurs observés à la même
processus expérimental par l'étude du comportement cote lors des deux essais, ne dépasse pas quant à lui
de la paroi autostable. Les données expérimentales ont 5 %. La figure 11 montre également l'évolution du
ensuite été comparées aux prévisions obtenues par la déplacement en tête de paroi en fonction de la hauteur
méthode aux coefficients de réaction. Le programme d'excavation. Là encore, la superposition des courbes
expérimental présenté dans le tableau IV comprend un est très satisfaisante, avec un écart maximal entre les
essai sur paroi autostable sans fondation qui a été dou déplacem ents de 4 à 5 % pour une même hauteur
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blé afin de vérifier la reproductibilité du processus
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FIG. 11 Reproductibilité des essais - Valeur des moments de flexion et des déplacements pour les essais A0-1 et A0-2.
Reproducibility of the tests - Bending moments and wall displacements in tests A0-1 et A0-2.
FIG. 14 Diagrammes de pressions nettes de l'essai A0-1 pour différentes hauteurs d'excavation he.
Pressure diagrams for test A0-1 for different excavation depths hc.
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A l'état initial, à déplacement nul, les pressions de butée) et les parties où la surface libre n'intervient pas
part et d'autre du rideau sont définies à partir du coef (zone entre deux points d'appuis). Dans le premier cas,
ficient K0 : les propositions de Balay pour la détermination du
P0 = Κ0γz + S (4) paramètre a restent applicables, en prenant soin tout
de même de vérifier que les hypothèses nécessaires au
avec z : la profondeur du point considéré ; calcul du paramètre a sont bien compatibles avec le
y : le poids volumique du sol ; mode de fonctionnement de l'ouvrage. Dans le second
S : la pression exercée par la surcharge sur le sol cas, Simon propose une méthode itérative de détermi
si elle existe. nation de kh reposant sur la similitude de comporte
La pression varie ensuite linéairement avec le ment de la paroi au droit des appuis et celui d'une
déplacement horizontal de la paroi selon l'expression semelle de largeur finie soumise à une charge concen
(5) tout en étant bornée par les équilibres limites de trée. Cette méthode conduit à un coefficient kh sensi
poussée et de butée. blement plus faible que celui proposé par Balay.
P = P0 + kh (y - v(z)) (5) La démarche de Schmitt est similaire à celle de
avec y : déplacem ent du point considéré ; Simon dans le sens où il relie le paramètre dimension
v{z) : facteur rendant compte de l'irréversi nel a aux différents modes de fonctionnement de la
bilité du comportement du sol. paroi. Il propose notamment de définir le paramètre a
Le coefficient de réaction khest défini par la relation comme étant la hauteur de la paroi où des déplace
suivante : ments significatifs se produisent (> 20 % du déplace
ment maximal). Dans la pratique, pour les écrans de
K b= Re + γZRp (6) longueur élastique l0 inférieure à 2/3 de la fiche f, cette
où Rc représente la valeur du coefficient de réaction proposition conduit à un paramètre a égal à :
pour z = 0 et Rp la variation de coefficient de réaction
en fonction de la contrainte verticale.
La construction de la courbe de réaction entre la (8 )
phase n et la phase n+1 s'effectue en deux étapes :
- la mise à niveau de l'état de contrainte à déplace
ments nuls, qui dans le cas d'un déchargement se fait Schmitt propose également de prendre en compte
selon un chemin irréversible (Δσh# KcdΔσν, avec Kcd= 0 la non linéarité du comportement du sol en introdui
puis Kcd= Kp) ; sant, du fait des faibles déformations induites dans les
- la mise en déplacement en suivant la courbe de réac ouvrages de soutènement, un module d'élasticité défi
tion précédemment calée. nit par :
(9)
Règles usuelles de détermination
des coefficients d e réaction L'expression du coefficient de réaction se résume
alors à :
Le coefficient de réaction khn'est pas un paramètre
intrinsèque du sol, mais le paramètre d'une loi d'inter
(10)
action simplifiée entre le sol et la paroi permettant de
relier forfaitairement le déplacement de la paroi en un
point donné à la pression qui s'y applique. Sa détermi Notons que cette formulation du coefficient de réac
nation a donc fait l'objet de nombreuses recherches. tion s’applique à toutes les parties de l'ouvrage.
On retiendra principalement celles de Ménard et al. Dans le cas présent, en l'absence d'appuis, la déter
(1964) qui ont proposé, pour la partie en fiche de mination du paramètre a est plus aisée, et les règles
l'écran, une relation entre le coefficient de réaction et proposées par Balay ont été retenues pour une pre
le module pressiométrique : mière approche. On verra que les comparaisons entre
ce calcul et les résultats expérimentaux nous ont
(7) conduits à reformuler le coefficient khen se basant sur
les recommandations de Schmitt.
où a désigne un coefficient rhéologique égal à 1/3 pour L'ensemble de ces considérations qui affine la
les sables et a un paramètre dimensionnel dépendant détermination du coefficient de réaction ne doit pas
de la géométrie de l'ouvrage. faire oublier que khreste un coefficient empirique, dans
une certaine mesure artificiel, et que sa connaissance
Cette formulation a été reprise par Balay (1985) qui a dans un rapport de 1 à 2 reste souvent suffisante pour
étendu la proposition de Ménard et al. à l'interaction la mise en œuvre de la méthode dans la pratique.
sol/paroi et proposé une méthode de détermination du
paramètre dimensionnel a en fonction du phasage des
travaux et une expression de khpour les phases de mise
en tension des tirants.
Paramètres adoptés pour le calcul de la paroi testée
Les recommandations de Balay sont aujourd'hui lar
gement utilisées et ont fait l'objet de plusieurs discus
en centrifugeuse
sions, notamment par Simon (1995) et Schmitt (1995, Les paramètres adoptés pour le calcul aux coeffi
1998). cients de réaction sont présentés dans le tableau V. Le
Simon propose de distinguer les parties de l'écran coefficient K0 a été obtenu par mesure directe des
où la surface libre est intéressée (zone en poussée et en contraintes totales verticales et horizontales en centri-
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TABLEAUV Paramètres initiaux pour le calcul aux coefficients de réaction.
Initial Parameters used for the subgrade reaction calculations.
y Kn Ka Kp c (kPa) δa α
(kN/m3)
φ δp kn
fugeuse (Gaudin, 2002c). L'inclinaison des forces de - la poussée sur la paroi est correctement estimée,
poussée et de butée est prise selon les règles de Balay confirmant ainsi la valeur théorique du coefficient Ka
en considérant, au vu des grands déplacements de la adopté comme valeur de poussée moyenne ;
paroi, que le frottement maximal est mobilisé. Les coef
ficients Ka et Kp sont issus des tables de Caquot et al. - à l'inverse, les pressions en fiche sont moins bien
(1973) (déterminés à partir de l'angle de frottement modélisées, notamment en fin d'essai. Les pressions
interne du sol, de la géométrie du massif et des hypo maximales dans la zone de butée sont fortement sures
thèses sur l'inclinaison des forces de poussée et butée). timées pour toutes les hauteurs d'excavation. La répar
Les coefficients de réaction ont été déterminés à partir des tition entre butée et contre butée n'est pas conforme
recommandations de Balay en considérant en première aux résultats expérimentaux, même si la hauteur de
approximation que le module pressiométrique Emvarie paroi concernée est sensiblement la même. En fin
avec la profondeur comme la résistance de pointe péné- d'essai, les calculs laissent entrevoir un supplément de
trométrique selon l'expression suivante (Cassan, 1978) : fiche mobilisable plus important que ne l'indiquent les
Em= qc (11) données expérimentales. Le calcul conduit d'ailleurs à
une hauteur d'excavation limite de 6,60 m, voisine de la
valeur de 6,43 m obtenue par la méthode d'équilibre
3.2.4 limite (cf. § 3.1) ;
Confrontation entre les calculs et les résultats experimentaux - les déplacements et les moments de flexion sont sen
siblement sous estimés par le calcul, notamment en fin
Les résultats du calcul mené avec les paramètres
issus des recommandations usuelles sont présentés sur d'essai, principalement à cause de la surestimation de
les figures 15 et 16 pour deux hauteurs d'excavation, la butée.
hc= 4,05 m et ht = 5,83 m. Avec le jeu de param ètres déduit des règles
Les résultats appellent plusieurs remarques : usuelles, il apparaît que le comportement de l'ouvrage
- le comportement de l'ouvrage est assez correctement est correctement prédit par le calcul, mais que les spé
retranscrit. L'encastrement réel en pied de l'ouvrage cificités de l'ouvrage et de son mode de fonctionne
est convenablement représenté, la déformée de la paroi ment ne sont pas intégralement pris en compte. En
ne concerne que la partie au-dessus du fond de fouille. particulier, le sol s'avère sensiblement plus raide dans
Les profils de moments sont à peu près conformes aux le calcul qu'il ne l'est en réalité, accentuant l'encastre
résultats expérimentaux ; ment de la paroi.
γ K0 Ka Kp φ (°) c (kPa) δa δp α Kh
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FIG.17 Essai A0-1. Comparaison des déplacements FIG. 18 Essai A0-1. Comparaison des diagrammes
et des moments de flexion mesurés et de pressions nettes mesurées et calculées
calculés après ajustement des paramètres. après ajustement des paramètres.
Test A0-1. Comparison between measured and Comparison between measured and calculated
calculated displacement and bending moment pressure using fitted parameters.
using fitted parameters.
- l'ordre de grandeur des coefficients de réaction kh Dans les essais décrits, le comportement de la paroi
calés sur les résultats expérimentaux est sensiblement pendant l'excavation est gouverné par sa grande défor
le même que celui des coefficients issus de la formule mabilité. Elle conduit à la mobilisation totale de la pous
de Ménard. Ces derniers sont cependant surestimés sée hors fiche et à une faible mobilisation du sol dans
dans la zone de butée. Il est nécessaire de considérer les zones de butée et contrebutée.
l'état de contrainte réel du sol de butée pour la déter Des essais de cisaillement en laboratoire ont fourni
mination des coefficients de réaction. L'évolution du les paramètres nécessaires pour appliquer la méthode
coefficient de réaction avec la profondeur est dans le aux modules de réaction. Avec les règles usuelles et
cas présent un élément important de la qualité des dans des conditions d'utilisation courantes, cette
résultats et notamment de la modélisation de la répar méthode conduit à une assez bonne prévision des
tition des forces de butée et contrebutée ; moments, des déplacements et même des pressions
- le coefficient de réaction est directement lié au para dans la zone hors fiche. Les pressions dans les zones
mètre a, comme l'avait déjà noté Schmitt (1995) à partir de butée et contrebutée sont par contre surestimées.
d’observations sur plusieurs ouvrages. Cependant, dans Les conditions ne sont pas très favorables pour
le cas présent, ce paramètre a pu être simplement relié appliquer la méthode au module de réaction en raison
à la hauteur de paroi mobilisé en fiche, ce qui corres de la forte déformabilité de la paroi et du gradient des
pond à la définition initiale du paramètre a par Ménard caractéristiques mécaniques du sol avec la profondeur.
et al. (1964) pour des ouvrages similaires sollicités dans En procédant à un calage des paramètres (coefficient
la partie hors fiche par la poussée active. de butée et module de réaction) avec une meilleure
prise en compte des spécificités et du mode de fonc
4 tionnement de cette paroi, la prévision des pressions
en butée et contrebutée peut être nettement améliorée.
Conclusion Des essais ont par ailleurs été réalisés pour étudier
les interactions entre une paroi et une fondation char
Des essais ont été réalisés au Laboratoire central gée avant ou après excavation. Une prochaine étape
des ponts et chaussées sur un modèle réduit d'écran de consistera à examiner le comportement de parois sou
soutènement en utilisant un robot embarqué dans la tenues par des butons ou même des tirants actifs.
centrifugeuse pour effectuer le terrassement devant la
paroi en cours de rotation. La procédure expérimentale
a d'abord été validée. Les données obtenues semblent
fiables et répétitives et le comportement de la paroi est
globalement conforme aux observations généralement REMERCIEMENTS
faites sur ce type d'ouvrages (cinématique, déformation Les auteurs tiennent à remercier l'ensemble de l'équipe tech
de l'écran, déplacement du sol soutenu, moments de nique assurant la mise en œuvre de la centrifugeuse et du robot
flexion). Les diagrammes de pression (résultante des embarqué et plus particulièrement Patrick Gaudicheau. Claude
pressions s'exerçant sur chaque face) ont dans certains Favraud et Gérard Rault. Ils remercient également vivement M.
cas pu être déterm inés par double dérivation des Robert Fages pour son concours sur les calculs aux modules de
réaction ainsi que les relecteurs de cet article pour leurs remarques
courbes de moment. Cette opération reste délicate et la très constructives. M. Jean-François Serratrice est également ici
mesure directe à l'aide de capteurs de pression totale vivement remercié pour son précieux concours lors de la réalisa
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est une autre voie à explorer.
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