Architecture Sacrée - Le Symbolisme Des Premières Formes - Carnac, Pierre - 2022 - Anna's Archive
Architecture Sacrée - Le Symbolisme Des Premières Formes - Carnac, Pierre - 2022 - Anna's Archive
Architecture Sacrée - Le Symbolisme Des Premières Formes - Carnac, Pierre - 2022 - Anna's Archive
_ Pierre Carnaèl
hitecture|
ésotériques
_ le symbolisme des
premières formes |
éditions dangles L-
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in 2022 with funding from
Kahle/Austin Foundation
htips://archive.org/details/architecturesacr0000carn
FF Er
73 Les
OrIzOnS ésotériques
$
Autres ouvrages du même auteur
architecture
sacrée
le symbolisme des
premières formes
D
CH
Editions DANGLES
18, rue Lavoisier
ISBN: 2-7033-0189-8
© Editions Dangles, St Jean de Braye (France) - 1978
Tous droits de traduction, de reproduction
et d'adaptation réservés pour tous pays
A tous ceux qui créeront l'éveil paroxystique des
idées étoufjées dans le suaire de l'admis….
——————————
La civilisation du trapèze
ROUMANIE
TURNU SEVERIN
LEPENSKI-
VIR
SLAVIE
Re CREME Projection
nt M er idéale
EX F = foyer
G = galet
Projection
corrigée
Vue supposée
26 ARCHITECTURE SACREE
. + « ! Ne 4 © \
1+2+3+4+5 = 15
& ao. 6
& | boboag @
La double PRES : ne
Tétraktys @ è..... 6... r
Le triangle-ciel
à 28 signes
*% + * . * . *
La Tétraktys
des... modules
d) UN ou le principe
L'unité, le central, l’unique, le milieu, mais aussi l’entier prêt à
s'épanouir tout en se divisant, dans le monde infini des nombres dont
il est le germe et aussi le maître divin, car générateur...
Néanmoins, il faut dire que l’'UN, personnification dans l'image
du trait vertical, représente non seulement l'axe, la colonne ou le
pilier, mais également l’homme debout, le phallus et certes aussi le
bâton de commandement, le sceptre ; en somme, une foule d'objets
se prêtant à des interprétations magiques, et qui conduisent vers l'un
principe.
De nos jours, les philosophes du nombre distinguent — comme
l'avait fait René Guénon — l'un de l’unicité, le premier restant
abandonné à la représentation de l’homme actif — mort ou couché le
trait n’est plus vertical, montant — l’homme complice des œuvres
32 ARCHITECTURE SACREE
f) Le trois ou le TOUT
h) Trois = Tout
Un aspect essentiel et autrement important du trois et de la
triplicité est celui du trois égal au TOUT. Au premier abord, on
| à : 10.
Ordre mental | intelligence mémoire volonté
Parmi les schémas les plus diffusés des couples ou paires Soleil -
42 ARCHITECTURE SACREE
| |
10. Avec le cercle. le point et la croix (le point étant le centre du cercle ou
même celui de la croix), le carré constitue la 1étrade des symboles dits (en
symbolique), fondamentaux. |
LA CIVILISATION DU TRAPEZE 47
Si la Terre est une nef carrée Voguant sur les ondes de l'Univers,
la spiritualité de la pensée (de l’homme) en constitue la voile
triangulaire pointant du sommet de son mât vers le ciel infini. C’est
ainsi que le navire pyramide traverse l'Océan des temps. Exprimant
une stabilisation, le nombre quatre, reflet de la perfection divine,
11. Période du paléolithique ancien (-75 000 à -40 000 ans) dénommée d'apres
les découvertes de la grotte du Moustier en Dordogne. ü
LA CIVILISATION DU TRAPEZE 49
une grande base égale à quatre modules et les côtés latéraux égaux à
trois modules. Mais un tel trapèze représente exactement une surface
quinze fois plus grande que celle du petit triangle perdu. L'opération
consiste donc en une sorte de réduction de la surface de départ d'une
seizième partie.
D) Du nombre à la proportion
Rapport des parties entre elles et avec leur entier, la proportion
est, en même temps, une convenance et une convention. Résultat
prévisible des choses qui s'ordonnent d'elles-mêmes grâce au rythme
intentionnel ou naturel d'une expression, la proportion régit
l'architecture, dans la mesure où cette dernière subit la moindre
organisation, une organisation qui commence, qu'on le veuille ou
non, par le nombre pour aboutir à la proportion « exprimée ».….
Construire une maison, édifier l'habitat est en fait définir un
espace, séparer un espace de l'espace, exprimer un espace dans
l'espace. C’est exactement ce que l'architecte de Lepenski Vir a réalisé
à l’aide du nombre, des proportions dimensionnelles de sa maison-
trapèze.
Que sa maison ait été un monde, cela ne fait plus de doute.
Néanmoins ces aspects formels du monde de la maison régi par les
nombres et les proportions sous-jacentes vont plus loin. Ils
témoignent d'un homme déjà profondément religieux, dans le grand
sens du mot, étant donné que, de façon évidente, l’espace de son
monde-maison provient d'un espace sacré. Eliade écrivait en 1957,
parlant de l'expérience religieuse primordiale « antérieure à toute
réflexion sur le monde », que « pour vivre dans le monde il faut le
fonder et qu'aucun monde ne peut vivre dans le chaos de
l'homogénéité et de la relativité de l’espace profane ». Pour l'historien
des religions de Chicago, le début qui ne peut avoir lieu sans une
préalable orientation impliquant l'acquisition d'un point fixe,
correspond en premier lieu à la détermination de ce point ; un point
qui est, qui doit être, le centre. L'expérience de vie organisée des
gens de Lepenski Vir commence elle aussi, en effet, dès que ce centre
de la maison est établi et marqué, comme on va le voir, par un galet.
L'existence même ou pour mieux dire le choix du trapèze dynamique
à ouverture de 60°, figure régulière et centrée, constitue la
confirmation d’une telle attitude d'ordre philosophique.
Si pour vivre dans la réalité de leur monde les gens de Lepenski
Vir avaient choisi cette façon de s'implanter dans l'espace, c'est
qu'une telle démarche résultait déjà pour eux de toute spéculation
mentale, qu’elle était déjà l'aboutissement d'une pratique intérieure
de l'espace sacré, régie par des règles et des conventions qui percent à
jour à travers le Nombre et la Proportion de leurs habitats.
2. ARCHITECTURE SACREE
B
BED:C 3b D = bB/40uce
* *
2. La maison, un aide-mémoire
Pour continuer à parler nombres, il faut s'entendre d’abord sur
le triangle équilatéral.
Plutarque nous rapporte que pour saluer les extraordinaires
vertus de ce triangle, les anciens Grecs l'avaient désigné du nom
même de la sagesse, incarnée chez eux par la déesse Pallas, cette
merveilleuse Athéna née du cerveau même de Zeus, le père de
l'Olympe. Traduisant la mythologie, les Romains le nommèrent
Minerve et, également comme les Grecs, Tritogeneia.…. et le
comblèrent de respect en tant que symbole de la justice.
= mbc
Enfin il est encore à ajouter que bien avant les constructions des
anciens Egyptiens, les plus anciernes bâtisses conçues selon les règles
d'une stricte géométrie et satisfaisant l'application d'un calcul de
proportions, furent quand même les habitats de Lepenski Vir.
Fait de mortier rougeâtre de calcaire enduit d’une mince couche
de poli blanc et rose, le revêtement du sol des maisons du site était
aussi beau que solide. La ville de Lepenski Vir I aurait pu en être
fière.
Sur les détails architectoniques du site de Lepenski Vir et sur
ceux de ses maisons, on s’est penché pour faire des constats. Ni le
découvreur du site, ni les spécialistes qui ont écrit depuis ne se sont
intéressés spécialement aux données du symbolisme proprement dit,
ou de numérologie, de cette véritable capitale de la première
géométrie exprimée et appliquée en Europe. d'où l'absence
d'hypothèse formulées en ce sens. Cela nous permettra d’ailleurs d'en
avancer une. Et si toute cette effarante géométrisation des habitats
n'avait servi à autre chose qu'à marquer d’une façon indélébile, dans
le durable de la chose construite, le lointain message d’une
connaissance géométrique sans pareille ?
Voir alors dans les plans et les superstructures des premiers
habitats de cette ville d'avant les villes un simple exercice
mnémotechnique, bon à engendrer et à transmettre le savoir secret
des nombres et des symboles clefs, serait-ce vraiment se tromper ?
LA CIVILISATION DU TRAPEZE 59
Le jeu des
bissectrices
(nâb = nn :
mba = mnñm')
15. Etant donné que les constructeurs du site étaient — comme on va le VOIr
—_ venus d’ailleurs. il est même utile de se demander s'ils ne sont pas arrivés par voie
d'eau. descendant le fleuve.
ARCHITECTURE SACREE
62
ux
baignant sa façade dans le fleuve et poussant ses arrières jusqu'a
au vallon. Ils octroyè rent audit
parois des hauteurs qui confinaient
vers le
espace deux voies d'accès, deux portes étroites, une
Septentr ion, l'autre vers le Midi, sans que cela empêch e l’aména ge-
ment d'une place centrale occupée par la plus grande maison du site.
Cette dernière qu'avoisinaient à gauche et à droite deux bâtisses
radiales. orientées dans le sens des deux ailes du vallon.
3
16. Dr Srejovic. Lepenski Vir (Beograd, 1968, p. 280).
LA CIVILISATION DU TRAPEZE 63
1 aus
à
RE rlDT
RE
FE
Fi EN: î
HAMHATITEN \
rs
Cathédrale de Reims.
Cathédrale de Sienne
66 ARCHITECTURE SACREE
18. Nous sommes obligés de souligner qu'une telle position n'est point
foncièrement neuve. étant donné que dès la seconde moitié du XIX® siècle, il y eut
un nombre de chercheurs et de savants attirés par cette idée. Ils furent très contredits
et critiqués. parfois même voués sinon à l'opprobre, au moins au ridicule à cause
soit du trop grand éclat des civilisations orientales classiques (Egypte, Mésopotamie,
Crète), soit par manque d'informations, ou certainement aussi par méfiance.
chronologique. |
LA CIVILISATION DU TRAPEZE 67
(L'expr
Rémur
de
Tanguy
Dessin
1h) ARCHITECTURE SACREE
——————————————————+
1. Pierre sacrée adorée par les Anciens comme une idole, le bétyle est
également apparenté à la pierre dressée et à l'omphalos (nombril), lui aussi urbétyle.
di
ù
KA
An
‘i
L
a
it
ÿ
2. O. Spengler. le Déclin de l'Occident (Paris, Payot, 1948. I, p. 164)
LES BRANCUSI DE L’AGE DE LA PIERRE 83
88 ARCHITECTURE SACREE
* * ÿ
+ O E © ro)T 5 a 2 Non 2 =
=
__—
3.20
90 ARCHITECTURE SACREE
5. Radioscopie de l’homme-poisson
Ville avant l’agriculture, géométrie projective et constructive
avant l'écriture, art figuratif et abstrait avant le premier épanouisse-
ment de l’art à message et l'apparition de la vraie grande sculpture en
Europe (4), voilà des aspects surprenants à travers lesquels le site de
Lepenski Vir pose bien plus de questions que les découvertes faites
n'ont pu en élucider, plus ou moins clairement.
La première question qu'on doit se poser est de trouver qui
étaient, en définitive, ces hommes ?
La réponse existe. Elle est formelle. Les gens de Lepenski Vir I
étaient des sédentaires. L'analyse des restes alimentaires retrouvés
dans les couches archéologiques du site indique qu'ils se nourris-
saient de poisson (57,31 % des déchets), de gibier (37,74 % des restes)
et de fruits de la forêt.
Ensuite, et c'est un détail de la plus grande importance, ces
hommes étaient des Cro-Magnon. Ils appartenaient à la variante dite
europoide robuste de type oberkasselien.
Cette origine, extérieure à la région qui abrite leur multimillé-
naire expérience historique et l'essor de leur civilisation, nous
obligent à nous attarder sur l'extraordinaire aventure humaine que
fut celle des Cro-Magnon.
y |
10 8 6000 jK
Mais cela ne fit que reposer le problème des origines des Cro-
Magnon sans signes d'évolution antérieure au sud-ouest de la France.
Des émigrés, certainement, mais d’où ?
7. Les Cro-Magnon tannaient les peaux par graissage (comme les Esquimaux
de nos jours).
104 ARCHITECTURE SACREE
9. Les caractères d'urbanisme déjà accusé de tels centres, comme on l'a vu,
justifient cette appréciation, due en premier lieu au découvreur même du site, le chef
de la mission archéologique qui le mit à jour. ÿ
LES CRO-MAGNON, CES MAL-AIMES 107
découverte de l'Australie !
régions à vestiges d'hommes du type de Cro Magnon.
- Ile de Krakatoa. VA
- ancienne ligne littorale.
108 ARCHITECTURE SACREE
les spécialistes de l’art qui ont hérité du mot et aussi — il faut le dire
__ d'un assez bon exercice pratique de la notion, la perspective
demeure la manière — art, elle aussi — de donner, de certains objets,
une image tracée sur une surface plane mais qui puisse correspondre
à la vision directe qu'on en a... Même sous cette définition, moderne
et correcte à la fois, la perspective est très ancienne. En effet, bien
avant que les Romains sachent donner parfaitement l'illusion de la
profondeur, telle que nous la montrent et démontrent les peintures
murales de Pompéi ou de Herculanum, certaines vieilles de presque
25 siècles, les anciens Grecs en étaient les maîtres plus qu'accomplis.
a) L’invention de la perspective
Du fait même qu'on peut opposer efficacement en la matière les
fresques pompéiennes anciennes aux peintures égyptiennes qui,
notamment celles de la nécropole de Thèbes (450 av. J.-C.),
semblaient ignorer les règles les plus élémentaires de la perspective,
certains historiens de l’art ont cru devoir en faire une invention de
l'Antiquité classique sud et sud-est européenne. La véritable
scénographie des fresques pompéiennes et surtout les fameux écrits
d'Euclide (III® siècle av. J.-C.), ceux de Lucrèce ou ceux du père de
l'architecture que fut Vitruve (I* siècle av. J.-C.) sont de bons
témoins.
Si le Moyen Age chrétien ou l’art byzantin, attirés plutôt vers
une vision mystique des objets et des personnages se distribuant selon
une disposition tout aussi symbolique que sacrée, ont abandonné la
façon correcte de représenter les choses — marquant un pas en
arrière — la Renaissance, en revanche, remet les choses à leur place
en reprenant le goût et l'exercice de la perspective qui connut des
variantes de présentation, des manières et des classifications, quitte à
en faire une véritable science de l’art de la représentation.
L'évolution qui s'ensuivit élargit la notion pour en faire un
«rendu » du relief et de la profondeur à multiples possibilités et
aspects, allant de la perspective à registres ou de la perspective étagée
à la perspective rayonnée ou à celle à vol d'oiseau, chacune d'elles
ayant aussi ses propres actes de noblesse (12). Mais que ne peut la
12. La perspective à registres existait en fait, déjà chez les anciens Egyptiens et
en Mésopotamie, celle à vol d'oiseau est propre aux peintures chinoises et japonaises
des XV°-XIX° siècles. =
LES CRO-MAGNON, CES MAL-AIMES LM
14. Ils furent les premiers à avoir gravé des scènes « narratives » sur des
fragments ou rondelles d'os ou sur la pierre. Des représentations qui « racontaient »
une action (scène de chasse).
15. La vocation des Cro-Magnon pour la sculpture était bien plus ancienne
(premières Vénus : Lespugue, Chiozza, Willendorf, etc.). ù
LES CRO-MAGNON, CES MAL-AIMES 113
la
18. D'une façon analogue certains doutent encore de la possibilité de
d'ensemble
peinture des grottes du paléolithique supérieur selon des conceptions
et qui
« précogitées ». Néanmoins 90 % des bisons et bovidés qui ornent les parois,
des grottes,
devaient symboliser l'élément féminin occupent les zones centrales
à l'entrée
tandis que 70 % des représentations « masculines » sont localisées
: mâle et
(gardiennage magique de la femme et déjà opposition des deux principes
femelle).
116 ARCHITECTURE SACREE
Il est bien vraisemblable que les gens qui ont légué aux futurs
constructeurs de mégalithes les premières figures clefs de la
géométrie, à savoir triangle, carré, cercle, rectangle maniaient depuis
bien longtemps l’abstraction de leurs variantes symboliques.
Cela étant, s’ils furent les premiers à dessiner ou à concevoir des
formes selon les canons de la géométrie, il faut leur rattacher aussi
quelques lointaines sources de ces traditions qui firent plus tard du
triangle — vulve-matrice — le symbole du monde ; du cercle-Soleil
ou Lune, celui de l'enceinte, de l’enclos ou purement et simplement
de l’interdit ou du tabou ; du carré (inscrit dans un cercle) un « fils »
du cercle et ainsi de suite...
Mais à travers la découverte de ces démarches, l’image première
qu'on s'était faite de l’homme de Cro-Magnon a — elle aussi —
beaucoup changé. Comme l’écrivait en 1967, Marc Ambroise Rendu
dans son livre sur la Préhistoire des Français (Paris, Presses de la
Cité, p. 186) : « Un Cro-Magnon soucieux de son intérieur, élégant,
douloureux et pieux, vient ainsi compléter la silhouette du Cro-
Magnon industrieux, rusé et majestueux que nous avaient dessinée les
grandes découvertes d'il y a cent ans. »
Maîtres à sculpter et à peindre, maîtres à chasser et à pêcher de
l’ancienneté de l’homme rationnel, ces maîtres à penser des débuts
LES CRO-MAGNON, CES MAL-AIMES 119
de façon irrésistible. Bon nombre des points où ils fixèrent leurs sites,
réunissaient forêt et fleuve, gibier et poisson, eau et bois, rocher et
galets. Voilà de quoi brosser purement et simplement le tableau
naturel de Lepenski Vir.
/ /
A
ANT
o / [LL
9 Lune, triangle équilatéral et
svastica Tric el Beida (Aigérie),
selon Frobenius.
ECHELLE
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TER DE AU
b) Le triangle et la force
Il y a même plus, comme le grand trois est en premier le grand
tout, la notion de perfection, de sacré suprême, se traduisit aussi SUr
le plan des rapports de force, supposés par l'exercice de la guerre.
On fit du triangle marquant le trois de l'enceinte symbolique sur
le terrain, le signe de l’invulnérabilité. D'où la présence du triangle
parfait, équilatéral dans le plan de certains travaux militaires. Un
triangle qui parfois est hérité si l’on choisit de bâtir la forteresse sur
les soubassements de l’ancien sanctuaire triangulaire, ou qui est
choisi à dessein pour constituer le support « magique » d'une
forteresse « parfaite » donc « imprenable ». Dans ce dernier cas, le
triangle est crypté, noyé dans les détails du plan, mais il ressort dès
qu'on le regarde avec un peu plus d'attention.
Ainsi, en Yougoslavie même et à peine à quelques kilomètres de
Lepenski Vir, à Bosman, sur le Danube, on a récemment mis à Jour
une forteresse romaine, et par la suite paléobyzantine, dont le dernier
stade de construction datait du VI* siècle de notre ère et dont le plan
était rigoureusement triangulaire. Les dimensions réduites de ce point
de soutien militaire pratiquement imprenable, car d'accès très
difficile, vu aussi l'emplacement dans le terrain rocheux (des côtés de
50 mètres), peuvent suggérer l’idée que les Romains, qui d'habitude
bâtissaient leurs points de soutien militaire selon un plan rigoureuse-
ment carré, ont probablement utilisé des soubassements déjà en place
et certes, triangulaires.
L'idée du triangle caché dans les entrailles du plan d'une
forteresse imprenable se retrouve d'une façon impressionnante dans
le trapèze irrégulier du plan du célèbre château de Coucy dans le
département de l'Aisne, un repaire militaire du Moyen Age dont pas
même les destructions à dessein des deux guerres mondiales (1917 et
1944-45) n’ont pu entièrement venir à bout. Le constructeur du
château au donjon imprenable, Enguerrand III de Coucy (construc-
ARCHITECTURE SACREE
130
devise
tion du château entre 1225 et 1230), l'homme dont la fière
ne comte aussy : je suis le sire
était : « Roy ne suis, ne prince, ne duc,
bâtir sa forteres se selon un plan où la présenc e
de Coucy », avait fait
parfait ne pouvait pas ne pas jouer un rôle « magique » ;
du triangle
bases du
la position du donjon même, au beau milieu d’une des
triangle, en témoigne.
ou
Sans plus nous attarder sur d’autres monuments triangulaires
motif fréquent depuis la période
fortement marqués par le triangle,
néolithique et à travers les âges du bronze et du fer jusqu'a l'époque
jusquà
gréco-romaine, pour se retrouver au Moyen Age et arriver
nos jours, nous devons souligner que partout où il est utilisé, il
ent propre à telle ou telle
n'appartient pas en tant qu'élém
n
civilisation. Il est partout le signe venu de loin d'une traditio
ancestra le se rattacha nt au trois magique et mystiqu e, à la triade et à
la triplicité absolue des premiers temps...
Quels premiers temps et où ?
3. Dans toutes les traditions nordiques, les dieux regardent — tout comme
chez les Egyptiens — vers le Sud, ayant l'Orient à leur gauche.
4. Malheureusement lors des études et surtout des relations publiées sur ce site,
on accorda trop peu d'importance aux recherches qu'auraient dû impliquer, toutes
ces figurations symboliques.
DIEUX, TRIANGLES, MONUMENTS 133
usine rupestre où on a
$. Un monument qui dominait en fait une véritable
un processu s d'affinag e afin d'arriver à
surpris pour la première fois dans l'histoire
s.
la séparation des divers métaux et substances minérale
culte des astres, adoraient la
6. Les Sabéens de Mésopotamie, pratiquants du
{riangul aires. La division habituellement tripartite
déesse Vénus dans des temples
tradition architec turale du triangle.
des anciens sanctuaires confirme la même
7 G. Contenau, Syria (1927, pl. XLIV. a).
134 ARCHITECTURE SACREE
Ciel et feu,
flamme
Céramique de Suse
à travers leur
parlants soit à travers leurs ornementations, soit
Or dans cette archite cture — si élaboré e et si calculée
architecture.
Egyptiens —
dans l’ordre des choses divines et humaines des anciens
façon ineffab le sur les portes
le triangle équilatéral se projette d'une
une suite impress ionnant e. Une suite qui
mêmes des sanctuaires dans
le triangl e isocèle vers le carré, de celui-ci au
passe à travers
one. Il s’agit d'un
pentagone, pour déboucher à la fin sur l'hexag
dynamique à
enchevêtrement dont pas même le fameux trapèze
ouverture de 60° ne manque ra.
du Sud à
EXEMPLE : la porte du temple de l'homme Apet
Schwal ler de Lubicz).
Lougsor (salle XII - dans le dessin que donne
9. Dervy-Livres (Paris).
136 ARCHITECTURE SACREE
\te
Caillou Michaux
symbole de Mardouk-homme idole cappadocienne
dans l'œuvre et dans l'art (d'après G. Contenau)
des
à... donjon et murs d'enceinte, ce sont purement et simplement
dispositions de 4 pierres, dont trois en triangle et une au milieu...
AT
ll. Dessin manuscrit de G.W.F. Hegel (1770-1831) pour illustrer le contenu
religieux mystique du triangle équilatéral
SC - signes cabalistiques
SA - signes alchimiques
142 ARCHITECTURE SACREE
À | ÿ prSE
S. Petronio de Bologne
C
Cathédrale de Pise
ARCHITECTURE SACREE
146
;
Le, en D
TT MA NOT E] té ARRARA
” | i— RES-
R o, 4 li ul fl qi DATE a
PRÉRERRNE
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SN
SNS
|
77 RL 7 LOL LIL Z UN
11. D.M. Bose et collab., À Concise History of Science in India (New Delhi,
19H] pD SO):
12. En Chine ancienne le nombre limite inférieur pour définir les facteurs de
troubles (dans le sens de «plusieurs ») correspondait au caractère 7chong
(signification : mürier, symbole graphique : 3 mains au-dessus d'un arbre) ou 111
(trois fois l'unité dans la construction littérale du nombre). De nos jours le Tchong
signifie dans l'abstrait : pluralité et dans son expression précise trois hommes (Cf.
Granet, De la langue et de la pensée chinoise, in Revue Philosophique, 1920, I, p. 98
et 106). En Inde, l'acception de la notion Tous (nous tous) commence avec la
présence de la troisième personne. Les trois pas de Vishnou ou de Bouddha qui nous
rappellent aussi les rrois tours effectués à l'île de Crète chaque jour par le géant de
bronze Talos — être mythique à fonction solaire — témoignent de la même tradition
du Trois.
DIEUX, TRIANGLES, MONUMENTS 149
Sceau de Salomon
ER —— —
Ho
ps Osiris
5) 3
Fruit
3 Homme Isi
9 principe SE
fécondant
4
Femme matrice
Parfait Double
« plus beau »
IX® siècle avant notre ère tout au plus, dans ce sens que, bien que
tous leurs signes alphabétiques n'accusassent pas un émeaséel=
selon certains spécialistes — une même origine, dès le VII siècle
avant notre ère, l'écriture était courante chez les Grecs.
qui correspondaient sur le plan numérologique aux sept planètes. Le delta grec ou
égyptien mène, comme on l'a déjà entrevu, vers la trinité.. Une trinité ou triade qui
source sur
elle aussi est toujours. une porte (de la connaissance dont elle est aussi la
des mesures, de l'égalité et du jugement). Sous le signe du delta,
le plan de l'équilibre
des vieux
cette trinité devient le symbole littéral du grand dieu triangulaire Thot
et par-cela le
Egyptiens.. Quant au x n'est-il pas une porte surmontée d'une traverse
signe de la porte de la connaissance des choses cachées ?
ARCHITECTURE SACREE
160
Tarrter
KTHCFC nexH
NYOMT NKOOQ
ATECIXH AA N
TU] GI HCNXA ;
Manuscrit d'Aba Seba
Te NToC AC ÊT
TEpPeWAR
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VOMGVN JM HTe àaTCpà)
ETCAT UT /
CIEL
Fat VIN /X
ANTON TENNIS
N— N— MN
NN
LENS /IN ON OENTIIENREN
y = W = WÙ æ WW Wa W
18. Barrière naturelle constituée par les rochers occupant le lit du Danube, les
Portes de fer correspondaient à un endroit où un étroit couloir taillé par le fleuve
dans la masse des montagnes faisait office de frontière naturelle entre les Carpates
au Nord et les Balkans au Sud. L'accès terrestre — le long de ce véritable détroit —
était assuré autrefois par un sentier longeant son côté nord. Pour interdire le
passage, on y avait installé — selon des anciennes traditions — « une porte en fer »
(Homère et Pindare y font allusion). C'était probablement une interdiction de
passage régie par des droits de péage réclamés par les peuplades riveraines.
19. Dr Georg Stuhlfaut, Das Dreieck, die Geschichte eines religiosen Symbols
s
(Stuttgart, 1937).
DIEUX, TRIANGLES, MONUMENTS 163
* *
Jésus tricéphale
Icône tyrolienne ancienne représentant la trinité
personnifiée par Jésus (XVII siècle, Musée d'art
populaire d'Innsbruck, Autriche).
166 ARCHITECTURE SACREÉE
PE ———— +
à
pensée première qui fut avant tout la parole notée, vouée
l'immortalité, incisée dans le dur de la pierre, du bronze et même du
bois, de la pensée qui fut l'expression définie et définitive de la loi,
divine ou humaine, de l'enseignement sacré ou profane, de
l'ordonnance du roi, du compte du percepteur…
24. Pierre Carnac. l'Histoire commence à Bimini (Laffont Ed., Paris, 1973).
ARCHITECTURE SACREE
172
NX homme FR
7h
X femme
femmes
femme femme enceinte naissance à un et deux enfants famille
of aboriginal America in
25. Francis Parry, Sacred Symbols and Numbers
Ancient and Modern Times, New York (s. d.). £
174 ARCHITECTURE SACREE
À Décors en
triades
FREINS,
L'unicité Le monde Dieu Croix
de Dieu soumis à Dieu (union du spirituel (communion de Dieu
(force de Dieu) et de l'humain) et du monde
ou la nature en tant
qu'expression de Dieu)
Bronze chypriote
(statuette à décor projeté).
Vase de Gemeinlebarn
Présence magique des nom-
bres 7 et 8.
7
Figure centrale à losanges ; 8
rangées en ordre décroissant
allant de 8 à 1 en couleurs
alternatives, 36 losanges (6 X
1. Le squelette et le triangle
Apparemment il s'agit de questions destinées à demeurer sans
réponse... mais à bien penser, on peut se demander si ces gens-là
furent les seuls à avoir eu l’idée de l’utilisation d’un tel trapèze, au
cours de la longue histoire de l'habitat ou de l’urtanisme.
Est-ce que le peuple du bronze qui fut, bien plus tard, celui des
Terramares d'Italie centrale n'avait pas lui aussi livré à la postérité le
plan en trapèze de ses sites ? Un trapèze orienté Nord-Est - Sud-Ouest
ou Nord-Ouest - Sud-Est, tout comme l'étaient plus ou moins les
premiers habitats à base trapézoïdale de Lepenski Vir. La composante
nordique des populations de l’âge du fer dont les terres devaient
connaître par la suite l'épanouissement des Etrusques pourra peut-
être justifier un jour leur trapèze comme un don lointain en
provenance d’ancêtres bien proches des « Anciens » des Portes-de-fer
du Danube d'il y a 8 000 ans ! Néanmoins de tels détails n’apportent
rien de nouveau quant à la justification de l’utilisation des triangles
ou trapèzes par les architectes de Lepenski Vir.
La clef de ce mystère de l’histoire de l'architecture n'est pas à
chercher sur le Danube ou dans n'importe quel autre endroit où le
trapèze à ouverture de 60° marque le plan des habitats mais dans la
mentalité et les traditions de ceux qui l'employèrent les premiers.
Il nous semble possible de suggérer une hypothèse.
Explorant le site, au sud-est de la toute première agglomération
(Protolepenski Vir), les archéologues avaient mis à jour un bien
curieux tombeau. Il avait l’aspect d’une fosse trapézoïdale, orientée
de la même façon que les maisons de la future ville de Lepenski Vir.
Le mort y avait été déposé de manière absolument inaccoutumée,
avec les jambes fléchies vers l'intérieur, dans une position assez
rapprochée de celle des inhumations du néolithique de l'Europe
orientale (sépultures de la région Volga-Don) et de l’Asie occidentale-
centrale. :
Contemplant sur une photo le squelette du mort en question, il
nous a semblé utile de prendre en main l’équerre et le compas.
Deux ou trois mesures, la correction de la position — certes un
peu déformée, car glissée sur la gauche — du squelette, la remise en
direction originale de ses mains et voilà la clef que nous nous
proposons de suggérer. 5
LE TRAPEZE, MESURE DE L'HOMME 185
1 - acromion
2 - clavicule
3 - sternum (la petite base
du trapèze)
le plan
Entre maison trapèze et homme trapèze. Le squelette de l'homme suggère
de la maison.
188 ARCHITECTURE SACREE
2. Bâtir = officier
De cette façon, la maison tire ses origines d’un des plus anciens
désirs de l'homme-constructeur, celui de s'exprimer en tant que tel, et
par-cela même elle s'ajoute, qu'on le veuille ou non, aux expressions
conventionnelles complexes qui ont précédé l'écriture tout en restant
pour encore des millénaires, l’un des éléments fondamentaux du
message de l’homme, signe de base de son identité « philoso-
phique »...
ARCHITECTURE SACREE
190
et issu
Le jour où la maison perdit son caractère à la fois sacré
pour s’aligne r sur les autres
du plus profond de l'âme humaine
simple nécessi té de pourvo ir à des besoins
inventions sorties de la
avant vers le
économiques, l'architecture progressa d'un bond en
e symbolique
fonctionnel mais se vit dépourvue de son messag
restère nt néanmo ins cachées
d'ensemble. Des bribes de ce message
de décor, de symétri e ou autres de
dans les éléments de plan,
édifice constru it par la main de l’homme ...
n'importe quel
seuil dans
Quel est l'endroit et l'époque où la maison a franchi ce
dans l’action de ses bâtisse urs ? Vraise mblable-
la pensée et surtout
le sacré et le
ment là, et où il y eut le premier grand divorce entre
ation — qui continu e
profane... dès le début de la longue cohabit
l’homm e, dès l'exist ence séparée et vidée
encore — de la maison et de
ins la
de vie réelle de la maison, temple, sanctuaire, église. Néanmo
le coin
progression de cette division fut lente. Longtemps encore,
s des homme s la fonctio n
réservé au culte continuait dans les habitat
l’enclos existe encore, mais il abrite
de l’enclos sacré... De nos jours,
e
derrière un tableau ou dans la cloison d’une penderie l’autel modern
du dernier des Grands Dieux, le dieu Argent : c’est le coffre à bijoux
et autres valeurs tout aussi périssables.
Le fait qu'à Lepenski Vir, la maison dérive du Tout triangle,
trouve ses justifications lointaines et profondes dans l'identification.
du monde « total » ou de l'Univers matériel et non matériel à cette
figure géométrique si parfaite ; il semble nécessaire de voir dans la
forme première du plan rond, soit en cercle parfait des maisons de
Mureybet bien antérieures, mais à peine découvertes, une confirma-
tion de ce même point de vue. Il suffisait que l’on conçoive un
Univers rond pour y trouver un autre plan-premier de l'habitat,
même si une telle expression était bien plus simple... Cela étant il ne
faut pas être un très grand prophète pour entrevoir l’heure où on
mettra à jour des civilisations-premières à maisons carrées ou en
losange.
4. Maisons-trapèzes en Amérique
Une éclatante confirmation de la relation Homme - Trapèze -
Maison, dans l'Histoire de l'architecture, vient d'être offerte en pâture
à la sensation. archéologique par les dernières fouilles du docteur
Carlos Ponce Sanguines, entreprises en 1976 à quelque 70 km de La
Paz, la capitale de la Bolivie. L'archéologue bolivien, directeur de
l'Institut d'archéologie bolivien, vient de mettre à jour une
mystérieuse cité perdue, en plein altiplano dans une région à
1 650 m d'altitude, un site qui est entré déjà dans l’histoire de
LE TRAPEZE, MESURE DE L'HOMME 193
Le Grand Triangle
change de face
ES
A TS
, +, Voie lactée*.
Altair
Vega
Deneb
He
iidl Polaire
TO<}
198 ARCHITECTURE SACREÉE
OP OP
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., RauARR
e
Q CAPRICORNUS
dire qu'on connaît aussi des traditions plus teintées d’une approche
«scientifique » de l'explication de la Voie lactée. Ainsi un sage
néoplatonicien du IV® siècle de notre ère, Salloustios, considérait —
dans une interprétation symbolique du mythe de Cybèle et Attis —
que la voie lactée est : « la limite supérieure de la matière sujette aux
changements ».
Il est encore à préciser que Véga la brillante est reliée à Altair à
travers une autre légende persistante et assez diffusée. Selon cette
tradition, les deux étoiles forment un couple. Un couple mythique,
« humain », mais aussi — dans le symbolisme à visage zoomorphe
— un couple d'oiseaux royaux, une paire de vautours. Véga devint
également responsable du temps car elle constitua avec deux étoiles
de sa propre constellation un groupe singulier, celui des trois fileuses
du ciel (les filandières de la vieille légende danubienne sous un autre
visage, céleste, cette fois-ci). Les fileuses du ciel, les Chih Nù des
anciens Chinois (deux étoiles plus petites de la Lyre) représentées
parfois en exclusivité par leur sœur « aînée » et tellement brillante,
Véga, la Pupilla des Romains, meublèrent tout un monde de
traditions, des anciens peuples des régions boréales.
Quant à Altair en tant que correspondant « conjoint » dans le
couple « humain » du ciel, de la fileuse, il devient la personnification
d'un jeune bouvier (qu'on ne doit point confondre avec le Bouvier,
dont la principale étoile, alpha du Bouvier, est l’imposante Arcturus).
La légende suit la position réelle des étoiles plaçant ses deux héros
d'un côté et de l’autre du Fleuve du ciel, la Voie lactée, chacun sur
son rivage. Malheureusement la rivière céleste est si profonde que les
deux fiancés ne peuvent pas se rencontrer, sauf une seule fois dans le
cours de l’année... Cela arrivait une certaine nuit, bien précise, et
grâce à la manifeste amabilité d’une volée d'oiseaux, en l'occurrence
des hirondelles dont les ailes déployées (lors d’un vol spécial entrepris
à l'intention des deux amants) fournissaient le pont nécessaire, en
unissant par un trait de plumes Véga à Altair. C’est de cette façon que
se passent les choses dans les légendes et traditions de la Chine
ancienne, de la Mongolie, au Japon, en Amérique du Nord
précolombienne et chez les anciens peuples du Caucase.
Chez les Japonais, c'est le couple Tanabata (la fille) et Hikohoshi
(le jeune pâtre). Dans l’une des versions chinoises, le couple se
rattache par Véga au principe universel Yin et par Altair au principe
ARCHITECTURE SACREE
202
est opposé à Kyain
contraire Yang. En Corée, c'est Ching Yuh qui
Chinoi s, le pâtre était
Oo... Sur les cartes du ciel des anciens
le Linga (symb ole mâle de la
(influence hindoue) représenté par
par Yoni (symb ole fémini n de la matrice).
fécondation) et la fileuse
de l’année où, pour
Quant au pont, il devait correspondre au moment
nes se « rencontraient »
l'endroit considéré, les deux phares noctur
sur le même méridien (en ligne).
couple,
Enfin il y a — comme on l’a déjà dit — aussi un autre
celui des vautours...
de
Parlons ancien arabe. Le nom d’Altair de la constellation
r, c'est-
l'Aigle est en réalité (car il est d'origine arabe) Al-nasr-Al-tai
que celui de Véga
à-dire le vautour volant (l'aigle en plein vol), tandis
r-Al-W äci, ce qui veut dire le
(toujours selon les Arabes) est : Al-nas
désigna tions corres ponden t aux positio ns
vautour tombant (ces
récipr oques des deux astres, celui qui vole étant placé au-
célestes
à
dessus de la Voie lactée, celui qui tombe, au-dessous)... Quant
e qui ne descen d pas sous l'horiz on
Deneb, la seule étoile dudit triangl
queue (du
septentrional, son nom signifie — toujours en arabe — la
Cygne) ; pour certain s aborig ènes de Sibérie septent rionale Deneb est
« la pierre brillante qui éclaire de sous les ondes », manife ste allusion
un vrai phare du ciel submer gé
à la position occupée par cet asire,
Voie lactée, entre deux «îles » de ciel noir,
dans les ondes de la
ciel du
contournées par le fleuve du ciel (cela est le plus évident sur le
mois d’août) (1).
I1 suffit de suivre le mythe de Deneb dans tous ses détails pour
découvrir des relations troublantes entre la queue du Cygne et le
vautour… Il s’agit de l'œuf et de la lumière. Si le Cygne demeure pour
bon nombre de peuples amérindiens et de l’Asie centrale l'oiseau de
lumière survolant (lui aussi) le grand fleuve du ciel, il est aussi
l'oiseau qui couve (parfois après l'avoir pondu) l'œuf du monde. Du
côté de la lumière cet œuf est le fruit de la hiérogamie Terre-Ciel et en
somme du mariage mythique céleste de la fileuse du ciel et de son
pâtre, le résultat de la fécondation — si l’on va en Egypte — de Noût,
la déesse du ciel, par Gêb, dieu de la terre...
|. Pour plus de détails voir : James O'Neill, The Night of the Gods (London,
1893-97. Weaving the Veil, vol. II, p. 872-882). 5
DES TRIANGLES SUR LE CIEL 203
4. Dhruva, fils d'Uttana Pâda, se maintenait toujours sur un seul pied (comme
un pilier), allusion évidente à l'axe polaire.
5. D'où l'appellation du Nord : septentrion, allusion aux sept bœufs de labour,
septentriones des Romains, représentant les étoiles (principales) de la Grande Ourse
(pour les Chaldéens, les planètes étaient des chèvres).
ARCHITECTURE SACREE
210
6. Hatori Nakatsune fut l'élève favori de Norinaga, dont l'œuvre reste une des
meilleures présentations de l'ensemble des anciennes traditions religieuses
japonaises concernant l'origine et surtout les étapes traditionnelles de la constitution
des légendes et traditions des dieux du Japon. e
Les diagrammes du Koz-
hiki Den
A: Le «cercle du divin
espace céleste »
1 - Ameno - mi Naka Nushi
Kami ;
2 - Taka mi Musu bi Kami ;
3 - Kami Musu bi Kami;
(les trois Kami, dieux piliers
du Ciel, dieux cosmiques Sir
ee#
primordiaux).
|ES
FA
e- HR
D
Mt
x
wo
der SeD
Les trois côtés du triangle comprennent, quant aux lettres qui les
entourent, des rangées de 26, 30 et 27 caractères. Si les deux
premières séries sont constituées de rangées ininterrompues de signes
alphabétiques, en revanche la dernière consiste — comme pour en
accentuer le contenu magique numérologique — en sept groupes de
signes répétés (six groupes de lettres et un signe unique au début). En
nombre de signes, la succession est :
1 3 4174 474 —= 27esignes ;
Sphère magique d'Athènes.
A - Dieu Soleil
B - Lion solaire
T - Le triangle céleste
RE.
4 ®,
TES
HRTEEEN
10 20 tm.
216 ARCHITECTURE SACREE
7. De la même façon que celle dont il est figuré sur certaines monnaies
grecques de la ville de Cos (Mionnet, Des médailles antiques, W, p. 313-3 4).
DES TRIANGLES SUR LE CIEL 217
jour, trois soleils afin de présider aux aléas du destin des hommes,
développé lui aussi sur trois plans : matériel, mental et sacre...
* *
triangle,
Signe de choix des bâtisseurs de Lepenski Vir, le grand
devait matérial iser la maison,
amputé de son sommet dès qu'il
dans un sacrific e rituel de son sommet si
décapité comme
à lui-mê me et transfo rmé en trapèze, devait représe nter
ressemblant
é.
aussi — sur le sol — une marque de possession, de propriét
Les Cro-Magnon oberkasseliens de Lepenski Vir venaient de
loin, de quelque part en dehors du site ; leur établissement sur les
bords du Danube en face du tourbillon nourricier de Lepena dans
une contrée toute nouvelle, inconnue et encore non défrichée était,
en fait. une sorte d'acte de création, de prise de possession. L'homme
pénétrait dans un chaos qu'il devait en premier lieu organiser. Une
organisation équivalente au fond à la répétition solennelle d'un acte
primordial, celui du Dieu aux temps de la Création, lorsqu'Il avait —
pour la première fois — transformé le chaos universel en Cosmos
(8)... Acte rituel de prise de possession, l'érection d’un autel à Dieu ou
aux dieux-forces de la nature devait se traduire à Lepenski Vir par
l'édification. voire la construction du monde de l'homme. La maison
dans le site, le foyer dans la maison... Des triangles pour le Dieu
(poisson) ou les dieux du... triangle, Dieu ou dieux du grand Tout...
Des triangles pour le Dieu-poisson à la fois dieu et triangle (9)....et si
l'on coupe leur sommet — comme pour leur cacher la forme (initiale)
— c'est aussi parce que probablement déjà on n'avait plus le droit de
prononcer le nom du dieu. Diminuer le triangle, exorciser ou
conjurer le dieu, exorciser comme pour conjurer le mauvais sort qui
aurait pu se venger de l'audace avec laquelle ces hommes avaient
commencé l'œuvre tout en traçant son vrai visage. l'immuable, le
caché, le mystérieux...
.….et le triangle devint trapèze pour mieux sceller la maitrise des
chasseurs-pêcheurs de Lepenski Vir sur leur nouvel Univers.
Tout potentiel) — et qui beaucoup plus tard offrira à Platon une idée
toute exprimée pour rapprocher sphère, tête, univers et perfection.
C'est là que se trouve le biais à travers lequel le culte de la tête
humaine — qui ne devait pas manquer dans la démarche d'ordre
religieux des gens de Lepenski Vir — allait déboucher pour
s'épanouir de telle façon qu'il y laissa empreintes et traces. Grâce à
ces vestiges évidents, l'horizon culturel des hommes du site nous
semble relativement facile à reconstituer.
Parlant des symboles de la société humaine, André Leroi-
Gourhan soutient que « le fait humain par excellence est peut-être
moins la création de l'outil que la domestication du temps, c'est-
à-dire la création d'un temps et d'un espace humains (1) ».
Cette organisation du temps et de l’espace se retrouve d'une
manière troublante chez les gens de Lepenski Vir ; elle est poussée
très loin par la présence du Galet-tête dans les habitats, qui dépasse
même en cela, l’arithmogéométrisation du seul espace de la maison.
Il s’agit d’une mise en place d’une hiérarchie des relations intimes qui
unissent et séparent à la fois le temps sacré du temps profane.
Si la ville de Lepenski Vir est une intégration d’un espace déjà
humanisé dans l'univers extérieur, le Galet-tête de chaque maison
témoigne pour une autre double intégration, celle du sacré dans le
temps (pour lui permettre de s’instituer), et du temps dans le profane
du bien-être physique et moral des habitants du site (le temps actuel
est obligé de se rapporter en permanence à celui des ancêtres).
A travers ce culte de l'ancêtre (probablement celui de l'ancétre-
guide, avant celui des ancêtres), il y avait celui de la tête. Les
archéologues ont dûment établi l'intérêt porté par les gens de
Lepenski Vir à la tête (seule), vouée bien souvent à un enterrement
différent (ce ne fut que plus tard qu'on inhuma les morts en les posant
sur des surfaces de pierre, placées entre le foyer de la maison et le
galet rituel — comme sous la protection de ce symbole).
Le culte de la tête eut ses passionnés — à travers l’histoire —
dans presque toutes les régions du monde. Anthropologues,
ethnologues, historiens et autres spécialistes se sont mis d'accord
DES
Lepenski Vir
Disposition symbolique des sculptures à l'intérieur d'une maison de
Il.
Dessin reconstitutif (d'après Srejovicl.
230 ARCHITECTURE SACREE
2. Des tracés blancs, noirs ou rouges et surtout rouges ; cette couleur était celle
de la vie (sang) et par-cela même sacrée. .
LE TEMOIGNAGE DES TETES 233
de
Quant à l'œuf cosmique — figuré dans le corps même
de présent er le Monde pour
l'oiseau — il représente une autre façon
de
la possession duquel se livre la bataille. Un monde que l'artiste
ne peut et ne veut laisser sombrer dans la gueule
Lepenski Vir
déjà
largement ouverte du serpent — et c'est pourquoi il l'incorpore
telle vision représe nte déjà
dans la structure de son aigle-soleil. Une
du disque solaire ailé et en même temps, sa
la préfiguration en clair
e représe ntation connue à ce jour dans le monde entier.
plus ancienn
A quelque 10 000 km de Lepenski Vir et aussi avec un retard de
4 à 5 000 ans. une tradition de la même souche ancienne atlantique,
illustre d’une manière saisissante le même terrible combat. Cette fois-
ci, le soleil-oiseau semble céder le pas à son substitut mythique, le
crapaud. Le serpent reste le même et l'œuf cosmique hésite entre les
deux grandes gueules béantes, tout en attendant l'issue d’un combat
qui marque non seulement le plus court sténogramme du Déluge,
mais aussi une des plus grandioses légendes religieuses du Soleil.
L'image n'est que le contour complet du fameux mound composite
du comté d’'Adams (Etat d'Ohio, aux U.S.A.) qui cache dans ses
lignes sinueuses cette tradition cosmologique. En fait, le serpent ou
dragon (pour Lepenski Vir, une autre expression des eaux
primordiales inférieures symbolisées par le poisson), représentants
mythiques des premières eaux étaient aussi, ceux de l'Océan et du
Chaos cosmique d'avant le commencement du monde, d'avant
l'apparition du mouvement, voire de la Vie. Il est parfaitement
compréhensible que ce soit le même serpent qui figure la destruction
du monde à l'occasion du Déluge universel.
A ce dernier titre, le serpent est présent dans les anciennes
traditions et légendes de l'Afrique noire et de certaines contrées
d'Asie.
Les vieux textes hindous parlent du monstrueux dragon qui
s'oppose à la mise en ordre du monde. Il paraît — selon une des
traditions hindoues — que le dragon aurait même réussi à s'emparer
de la Terre et à l'emporter dans les profondeurs marines.
Même à Babylone où se racontait une légende « nationale »
voire locale du Déluge (celle qui mit en action le Noé-babylonien
appelé Oum-Napistim) on retrouve la grande tradition du combat du
dieu et du dragon (1).
1. Voir à ce sujet notre livre : Les Conquérants du Pacifique (Paris, Laffont
Ed.. 1975, p. 207-215). s
LE DELUGE SUR LE DANUBE 241
Il faut dire que, dans le vieux conte d’Etana, que nous avons
analysé dans l’un de nos précédents ouvrages (2), où le héros, un
pauvre berger babylonien, s'était envolé vers le Soleil sur le dos d’un
vautour (après que ce vautour eut livré un terrible combat à un
serpent), on retrouve en partie le sujet d’une autre vieille tradition
toujours babylonienne. Mais en définitive, ce combat n'est-il pas,
chaque fois qu'on le présente sous une nouvelle variante, la relation
plus ou moins modifiée de l'éternel affrontement qui oppose le dieu
Mardouk (homologue du Soleil) au monstrueux Tiamat ou Tianmat
— Je symbole du chaos initial ?
Pour les anciens Egyptiens, l'ennemi de l’ordre naturel était le
même dragon cosmique. Il apparaissait parfois sous les traits
monstrueux d’'Apôp (symbole des forces destructives des ténèbres) ;
néanmoins le héros classique du même combat livré à l'échelle du
monde demeurait Seth (symbole des forces aveugles de la nature),
nommé aussi Typhon (fabuleux serpent mythique) et ennemi juré de
Horus (le dieu-faucon) dans le cadre cosmique d’un combat destiné à
venger la mort mythique du grand Osiris assassiné par Seth.
Apollon lui aussi, le toujours jeune et resplendissant Apollon
emprunté par les anciens Grecs aux légendes hyperboréennes, avait
livré son propre combat avec le serpent. celui du sanctuaire de
Delphes. Son culte, le culte solaire, ne s'installa à Delphes qu'après
l'expulsion de la religion locale du serpent.
Codex aztèques et glyphes mayas (le symbole hiéroglyphique de
Tamoanchan, par exemple) exaltaient la même guerre livrée par
l'oiseau au serpent.
Le mythe existe même en Australie centrale où les sociétés
primitives en connaissaient bon nombre de variantes. Ainsi les
sorciers de la tribu des Anuchias dont le totem est un oiseau,
célèbrent leur grande fête religieuse en organisant la capture bruyante
d’un serpent qui est. noyé par la suite, dans le cadre d’une cérémonie
rituelle extraordinaire. Cette dernière n’est que la reproduction
rituelle de l'ancien combat cosmique. Un combat fabuleux, et qui a,
partout et toujours, la même issue, représentant en fait la victoire
définitive des forces de l’ordre sur celles du désordre (de la nature),
|. Poétique de l'espace.
2. Georges Matoré. l'Espace humain (Paris. La Colombe, 1962, D. 66).
GEOMETRIE ET... GEOMETRIE 247
3. Vivre = mesurer
1. Le langage du foyer
Mais cela, nous le répétons, n'est pas fait que pour sacraliser
davantage les sanctuaires et les foyers des maisons.
le
1. Dans le sol d'une maison de Lepenski Vir Ie on a trouvé, scellée contre
humaine. Pour les
foyer, une plaquette en pierre enfermant une mâchoire inférieure
triangles qui
découvreurs du site il s'agirait là du modèle naturel des petits
entouraient le foyer des habitats.
252 ARCHITECTURE SACREE
2. Empédocle (né vers 490 avant notre ère), philosophe, médecin, magicien et
prophète grec d'Agrigente, auteur d'un système cosmogonique fondé sur les quatre
éléments dont les rapports sont dominés par l'amour (éros) et la haine (polémos).
3
HEUREUX LES GENS DE L’AGE D'OR 253
AV VAVoilà des triangles qui pointent vers le ciel quand il s’agit d’air et
de feu, et vers le sol quand ils sont censés représenter eau et terre et
qui, dès qu'il s’agit de s'alourdir, d'éliminer le léger, le flou,
l'invisible, voire le céleste, de se fixer (le feu en air et l'eau en terre) se
Jont barrer.. Trapèze inscrit renversé pour la terre et trapèze normal
contenu lui aussi dans le triangle parfait pour l'air...
3. Une des variantes du périple des Argonautes les fait traverser les Portes-de-
fer du Danube (confondu pour la circonstance avec l'Okéanos Potamos, ou selon
d'autres auteurs, avec l'Eridan ou le Tanais - le Don). Homère et Apollodore laissent
entrevoir leur itinéraire danubien. Quant au Déluge, il faut dire que non loin de
Lepenski Vir, dans les monts de Cerna — en Roumanie — la grotte de Curecea était
censée avoir abrité le dragon mythique du Déluge. à
HEUREUX LES GENS DE L’AGE D'OR 255
L’épouse et le trapèze
de
devient tout aussi compréhensible... Cela explique la coiffure
déesses de la fécondit é, telle celle des
certaines statuettes des grandes
figurines découvertes à Pergame au XIX® siècle. Il s’agit d’une
sacralisation à l'échelle humaine du trapèze. explicable elle aussi...
Mais, et cela est peut-être le plus intéressant à souligner, le trapèze
sert à couronner la femme épouse, la femme qui fonde un foyer dès
qu'elle s’y installe, même encore de nos jours. Détail encore plus
important, cela se passe tout justement dans les Carpates..… en
Roumanie.
- La kerpa
12 + ee. +
_— _— 2 —
ge — = ——
ahemege de deg gt a mt
de he qe pt
ee ds —
C - Détails de la kerpa :
F - vue de face
P - vue de profil C
260 ARCHITECTURE SACREE
2. Le mystère du Téreout
RSR DD Se en A VE RS
A quelques milliers de kilomètres de la vallée du Danube ou des
gorges rocheuses et escarpées des Carpates, triangle plus ou moins
parfait et trapèze sous-jacent se retrouvent chez les Touaregs,
population dont les liaisons originelles avec les hommes du type de
Cro-Magnon ne sont plus à relever. Toujours comme chez les
Roumains, pour protéger le mariage, ils marquent l'épouse de leur
sceau bénéfique. Il s’agit cette fois-ci d'un pendentif pectoral, le
Têreout dont le nom s'écrit en tiffinar :
He 0
et qui signifie textuellement ECRIT-AMULETTE.
Le dictionnaire Touareg-français du père Charles de Foucauld
précise que l'appellation en question désigne aussi le dessin figuratif
ornemental, issu d’un cumul de lignes, points et figures géométriques
sans aucune liaison représentative directe avec quelque chose de
vivant (personnage, animal, plante), tracé n'importe comment sur
n'importe quoi (gravé à même le roc, tracé sur le sol ou sculpté,
dessiné sur le visage d’un être humain ou sur la surface d’une peau,
‘(XI eyoueld ‘SH ‘661
‘senbiyde15 sioneW 19 suy ‘senbiyde1Bouuy13 ‘1109)
‘219q19q [210198d }uepuaq4
(+O : +) }u09191
2À
2
POP
CE
ARCHITECTURE SACREE
262
Le téreout-
d'un mur ou d'un tissu) en somme, une abstraction
de la femme, le jour de
pectoral d'argent constitue la parure maîtresse
son mariage.
bijou
De dessin constant le grand pectoral pendentif de ce
(côtés de 10 à 15 cm), porte
hautement traditionnel et symbolique
la base
suspendues frois autres pièces également friangulaires à
les pendent à leur tour des pendelo ques toujour s triangu laires
desquel
métal). Quand elles ne
et métalliques, les techätchat (ou languettes de
les trois triangle s seconda ires du
décorent point par groupes de sept,
n sont
grand pectoral triangulaire, les pendeloques en questio
ues aux colliers des femmes et à leurs amulett es à l’aide de
suspend
petits anneaux métalliques (1).
Sept clous d'argent dont un, central, plus grand, décorent le
grand triangle déterminant sa division en quatre triangles égaux
décorés à leur tour de cercles, points et lignes réalisés par pression de
poinçon sur la face intérieure de la feuille métallique. Les trois petits
triangles répètent le décor du triangle principal, la hauteur totale du
bijou dépassant vingt centimètres.
I1 suffit d'examiner avec attention le dessin du décor de tous ces
triangles pour se rappeler non seulement le symbole de la vierge
chrétienne des pistorniks et autres sceaux religieux mais aussi et
surtout l’image si lointaine dans l’espace et le temps, mais pas dans le
principe de la filiation des choses, du plan des maisons-trapèzes de
Lepenski Vir et de leur triangle générateur.
Téreout ? Un autre souvenir du triangle-grand Tout et de sa
fantastique aventure dans l'Histoire des hommes...
—_—…—…—…—…—…——————— —
—…—…—
1. La découverte de La Ferrassie
Les six tombes découvertes à proximité de la route n° 32
révélèrent diverses particularités. Deux tombes d'adultes, un homme
et une femme, deux tombes d'enfants, une d’un fœtus, sinon d'un
enfant mort en très bas âge et la dernière, celle d'un autre enfant au
squelette décapité et dont la tête gisait à part sous une plaque de
pierre, représentent ce qu'on a considéré comme une « sépulture
familiale ».
Les deux dernières tombes se révélèrent les plus intéressantes
moins par le fait que les sépultures étaient orientées d’Est vers l'Ouest
(tout comme les autres en dehors de celle de la femme dont le corps
avait été déposé dans une direction opposée), ou par la position
proprement dite des squelettes, que par le fait que la cinquième
tombe. celle d'un enfant en très bas âge ou même d’un fœtus était
installée sous un petit tertre conique, un des neuf tertres présents,
tertres artificiels, groupés en trois rangées de trois tertres chacune et
disposés comme pour former l’image de trois angles s'emboîtant l’un
dans l’autre. Les rangées de tertres suivaient une disposition
rigoureusement géométrique marquée par la direction générale
Nord-Sud. La tombe de l'enfant occupait le tertre du sommet du
premier angle de tertres, situé le plus au Nord et qui commandait par
sa position la rangée du milieu de tout le système.
On ne pourrait pas dire que les constructeurs de cette « sépulture
familiale » consistant en six tombes n'avaient pas une conscience bien
claire du trois et de la friplicité, malgré l'époque qui était la leur, et
qu'ils n'avaient agi avec un savoir manifeste, mais qui est loin d’être
accordé aux gens du moustérien !
Tout comme pour le trois — plus facile à cerner — des
explications ont été avancées pour justifier la présence de ce neuf,
qui, en définitive, devait se retrouver — bien plus tard, il est vrai — à
Lascaux, suggéré par le nombre des éléments constitutifs d’un des
«blasons » (à côté de la grande vache noire)...
Mais peut-être serait-il utile de nous attarder un peu sur la
carrière mythique-symbolique de ce même neuf... le nombre qui est
— selon des croyances d’une extrême ancienneté — celui des
«portes» du corps humain, ce qui expliquerait une approche
physique du nombre symbole. ;
Ps --ssete FOSSES
7 Pss—
F - Bloc à cupules
G - Fosse trapézoidale
| - Crâne
H - Emplacement du sque-
lette
=
TT
268 ARCHITECTURE SACREE
Le monde total
(Univers)
|. Pour Hésiode, la Terre était séparée du Ciel par une distance de neuf jours et
neuf nuits, et de l'enfer toujours par autant de jours et de nuits.
2. Une telle liaison est confirmée chez les Mayas par la soumission,sacrée des
9€ et 13° jours du cycle des jours à la même divinité — le Serpent (dieu-serpent).
TOUJOURS VERS LES SOURCES 271
Un, deux, trois. Moi, toi, lui. Terre, Lune, Soleil. trois,
toujours trois, même si parfois triple-trois, ce trois présent dès l’aube
de la raison humaine dans le subconscient et le conscient de
l'homme...
Revenant à la dernière tombe de La Ferrassie, il reste à nous
interroger sur le fait qu'elle présentait un contour visiblement...
trapézoiïidal, qu'elle renfermait le squelette décapité du défunt vers la
petite base de son contour, un squelette disposé sur l’axe Nord-Sud et
qu’à son juste milieu, le trapèze-tombeau contenait une dalle centrale
triangulaire qui recouvrait le crâne, placé vers le Sud... Toute cette
disposition malgré tout curieusement géométrique serait-elle un
simple jeu du hasard ? La question mérite d’être posée d'autant plus
que la dalle triangulaire portait sur sa face inférieure — donc celle
qui venait «en contact » avec le mort — des évidements cupulaires
disposés, eux, deux par deux !
Agréablement surpris par sa découverte, l’archéologue Pey-
ronny, qui avait fouillé le site en compagnie du docteur Capitan, crut
avoir trouvé la première pierre à cupules de la préhistoire ; 11 ne se
doutait pas avoir découvert plutôt le plus ancien exercice de compter
jusqu'à neuf, sinon même de porter au carré un nombre quelconque,
dans l’histoire de l’homme, à côté d’une tout aussi vieille « première »
utilisation magique du triangle...
Jeu des coincidences ? Merveilles du hasard ? C'est difficile à
croire, tout comme il est plus difficile encore d'admettre que le
Néanderthalien en question — car on était bel et bien au moustérien
— ne savait pas, d’une façon ou de l’autre, compter, compter au
moins jusqu'à frois fois trois |
Superlatif de deuxième puissance, le neuf fut en Egypte
ancienne aussi le nombre-nom du dieu Thot, celui qui était « trois
fois grand » avant de se transformer dans le Trismégiste des Grecs. A
vrai dire son épithète était : trois fois trois fois grand, voire neuf fois
grand, neuf fois grand comme le fut, bien plus tard, dans l’espace
carpato-danubien le dieu Dionysos Mais Dionysos aux neuf
grappes de vigne ou Thot « neuf fois grand » des contes égyptiens,
triangle et trapèze des Cro-Magnon oberkasseliens de Lepenski Vir
sont des enseignes pour bien plus tard...
Un regard attentif sur le plan des sépultures de La Ferrassie
demeure néanmoins hautement instructif pour ce que peut apporter
ARCHITECTURE SACREE
274
instructif
de nouveau un retour aux sources. Il demeure hautement
d’inven teurs capable s de
pour comprendre que, malgré leur génie
bois, les Cro-Ma gnon n'avaie nt pas, tout de
faire flèche de tout
même, démarré à Zéro !
Ils eurent des prédécesseurs ces inventeurs de la géométrie et des
débuts de la science sacrée des nombres...
Connaissant déjà l'usage — même si encore vaguement
conscient et purement magique — de la répétition d'un nombre,
voire de son carré (pour le deux et le trois), appréciant dès leur
épanouissement, à l'époque moustérienne, la beauté formelle d'un
contour triangulaire, les Néanderthaliens durent léguer à leurs
suivants et surtout à leurs remplaçants dans l'arène de l’histoire et des
progrès dans la lignée des hommes que furent les Cro-Magnon, au
moins le goût d'aller plus loin sur le chemin déjà entrouvert des
formes et des nombres...
js Expérimentation
Observation ==>
5. Synapse — point de contact entre deux cellules nerveuses (des termes grecs
« sun » (avec) et « aptein » (joindre).
276 ARCHITECTURE SACREE
et 2 se
C D H
020 IE ER CREER
RES
Expérimentation
Observation
a
écarquillés d'étonnement de ses lecteurs, ou auditeurs, tout ce qu'on
trouvé à Lepenski Vir, avant que ce site ait été découver t, on l'aurait
accusé — à coup sûr — de brosser ou de rédiger un tableau
d'archéologie-fiction !
Mais Lepenski Vir existe. Il existe même s’il démontre une autre
réalité. il existe même s’il conteste bon nombre d'idées admises. Tant
sur le plan de l’art que sur celui des connaissances d'ordre
« scientifique » voire de la géométrie, ou de la science des nombres de
ses habitants.
Tout cela est vrai, bien vrai et aussi — même si cela peut être
désagréable pour certains — bien beau...
2. Indépendance, indépendance.
=ivs/n)
4. Un pas vers l’Archéosophie
Lepenski Vir, Mureybet, Mallaha. des sites récemment
découverts mais qui posent d'ores et déjà le problème d’une révision
de la manière d'approcher le message intime porté par des vestiges de
culture matérielle légués par de très anciennes ébauches de
civilisation apparemment « différentes »...
Qu'il s'agisse de quelque chose de spécifique développé dans des
biotopes bien particuliers, c’est évident, mais il demeure tout aussi
évident qu'on a affaire, peut-être moins à l'essai de tel ou tel groupe
humain dirigé vers l'essor voulu d’une certaine organisation sociale,
plus ou moins originale, qu’au résultat traduit dans la nature et la
structure d’une telle société par la pression de l'environnement.
Un monde de conditions extérieures issues de la géographie
physique et de la géologie du territoire, allant du climat à la nature du
terrain, et des moindres ressources végétales aux dernières richesses
animalières de la région, ajoutées à tout ce que le « surnaturel » peut
288 ARCHITECTURE SACREE
une
action peut déboucher sur quelque chose de neuf à travers
, meilleur e approch e des vrais
nouvelle, et d’une certaine manière
secrets des débuts de l'Histoire.
Une étude de cymatique archéologique nous fera peut-être
mieux comprendre non seulement le pourquoi des maisons-trapèzes
mais
de Lepenski Vir ou des maisons cylindriques de Mureybet,
aussi les raisons de tant de réussites et d'échecs dans le monde
d'ébauches que fut le DEBUT.
Vivre en sympathie avec l'environnement, « résonner » à
l'unisson avec lui pour bénéficier d’un certain âge d'or, à travers le
bien-être matériel, la santé, la communion avec la nature, sous l'égide
de la FORME et du NOMBRE, voilà le secret des HOMMES-
POISSONS !
Bibliographie
Migration pontique, 206. Nombril, 78, 87, 189, 232, 242, 272
Mihai V., 92. —— ju Monde (de la Terre), 189.238, 242, 283
Milly-la-Forét, 166. — médiateur, 233.
Milotte J.P., 261. Norinaga M., 212.
Minerve, 37, 55, 164. Nout, 202.
Minotaure, 82. Novgorod, 147.
Mionnet, 216.
Mithra, 128, 129, 220.
Monade, 28. O
Montagne
Oannès (Oonès), 83-85, 234.
— Cosmique, 283
— du Soleil, 269, 272
Obeid, 237.
Oberkassel, 121.
— Sacrée, 212.
Obsequens GJ., 222.
Morgan B.S., 173.
Océan Primordial, 221.
Morgan de J., 231.
Odenburg, 177, 180.
Morecambe, 150.
Mos'na, 15,218. Odin, 37.
Moustier, 48.
Œil
— de Dieu, 152, 154, 205, 206, 223
Moustérien, 48, 95, 96, 273, 274.
— Ghvite, AS2, 208,
Mungo, 108.
Mureybet, 69, 71, 88, 188, 281, 287, 288, 290. Œuf
— cosmique, 75, 203, 238-240, 242
— de lumière, 203
du Monde, 83, 185, 202, 203, 239.
N Oiseau
— de lumière, 202, 203
Nabo (Nabou), 84, 86, 169, 171. — de pierre, 76
Nabopalassar, 169. — de tonnerre, 76.
Nabukatznezar, 169. Okéanos Potamos, 254.
Nakatsune, 212. Olmos H., 193.
Nandris J., 292. Olympe, 37, 55.
Nazca, 15. O'Neil, 202, 293.
Neanderthal, 101, 231, 265. Onze (nombre), 53.
Néanderthalien(s), 39, 95, 96, 101, 102, Opis, 170.
272-274. Ordonnance, 55.
Nef carrée, 41. Orphée, 150, 180.
Nelson, 105. Orphie, 149, 150.
Netsilik, 105. Osiris 36 MIS TMIS2A1S6 2082418
Neuf (nombre), 26, 29, 182, 226, 268-273. Oum Napistim, 240.
Neuf funéraire, 271. Ourobouros, 271.
Neusiedler, 151. Ourouk, 231.
Nicod J., 292. Ourse, 209.
Nicole, 128, 293.
Niké, 130.
Noë, 240. E
Nœud de nombres (numéral), 269, 270.
Nombre Paamylés, 36.
— carré, 26 Paeonios de Mendé, 130.
— cosmique, 4] Pallas-Athènes, 37, 55.
— de l'homme, 268 Paléoanthropiens, 95.
— rectangulaire, 26, 54 Paneth L., 285.
— sans mère, 38 Panofski, 111.
— solaire, 50 Panthéon (Rome), 272.
— symbole, 268 Papyrus Kahun, 148.
— triangulaire, 26, 27. Parhélie, 221, 223. ÿ
INDEX ALPHABETIQUE 301
Santuola, 114. T
Savoir Taka mi Musu bi Kami, 212, 213.
— infus, 87, 88 Talos, 148.
— intégré, 88. Tamoanchan, 239, 241.
Scamandre, 233, 254. Tanais, 254.
Sceau Tanabata, 201.
— de l'Eglise, 141 Taupatanga, 36.
— de Salomon, 152, 173. Techätchat, 262.
Schmidt H., 293. Teilhard de Chardin, 247, 248, 293.
Schwaller de Lubiez, 135, 188. Temple de l'Homme, 135, 188.
Scythie, 82. Temps
Sedlmayr H., 293. — éternel, 128
Selles-sur-Cher, 139. — iriangulaire, 47
Sénèque, 221. vertical, 47.
Sept (nombre), 24, 29, 44, 45, 53, 132. Teoyaomisqui, 37.
Sept bœufs (septentrion), 209. Téreout, 260-262.
Seth, 203, 241. Tétrade, 28, 46.
Severyns A., 293. Tetraktys, 26, 28-31, 174, 182, 203.
Sextus Empiricus, 210. Teucer, 254.
Shemsou Hor, 30, 31, 56, 120, 149, 151, 171, Tezcalipoca, 36, 37, 207.
188. Tezcatepec, 31.
Shiva, 36, 37, 134, 164, 207. Thamouz, 140.
Siemonja, 121. Thèbes, 110.
Siène (Cathédrale), 65. Thésée, 180.
Sillustani, 15. Thom A., 32, 66, 208.
Sirius, 216. Thôt, 159, 164, 168, 169, 171, 273.
Skuhl, 101. Tiahuanaco, 12, 173.
Smith Ph.E., 100. Tiamat, 241.
Soleil Tiffinar, 260.
— dieu, 221 Tintern Abbey, 42.
— ternaire, 221 Tite-Live, 22.
— triangle, 47, 174, 175. Titicaca, 15.
Solutré, 120, 121. Tlaloc, 36, 207.
Solutréen, 96, 120. Tonatiuh, 174, 175.
Solutré-Pouilly, 120. Topologie psychique, 247.
Solway, 150. Touareg, 260.
Sopdou, 169. Tout, 33, 35, 39, 40, 54, 128, 134, 146, 160,
Sorde, 121. lEPMIICAMIT2MSO 27928051
Souflot, 126. — triangle, 190
Spengler O., 75, 82, 233, 245, 279, 293. — universel, 146.
Sperchios, 234. Triade, triades, trinités
Sphinx, 82. — en général, 28, 35-37, 39-41, 43-45, 50,
Spica, 208. 77, 130, 159, 164, 172-174, 207, 224,
Squelette trapèze, 185, 186, 189. 253 285247
Srejovic Dr., 16, 60, 62, 63, 70, 229, 242, 252, — eau-pierre-forêt, 189
279, 280, 282, 293. — eau-pierre-végétation, 257
SSeuma ts'ien, 270. — fleuve-galet-arbre, 189
Starcevo-Crish, 17, 18. — galet-fleuve-forêt, 44
Stonehenge, 15. — Lune-eau-végétation, 44
Stuhlfaut G., 162, 293. — Lune-Homme poisson-symboie de la fé-
Sumer, 13. condité, 44
Suse (Italie), 142, 143. — Univers-Triangle-Maison, 56
Suse (Perse), 133, 135. — Triade mexicaine, 37
Synapse, 215. — Triade temporelle, 40 5
INDEX ALPHABETIQUE 303
.:.:::-:::::: 106
4. Les premiers découvreurs du monde ..........:..:
CP EN EEE TS 109
5% Perspective avañit l'NISTOÏTS
RME CREER CRETE 110
2) L'invention de la perspectivé
....,"4:0 111
b) La profondeur sort du rocher .....:..:-..,....:
COMPLICE ERP RREE CE C CCE EEE ELLES 112
É PAUIdébULIAU CONENle
RES EE EC e 113
2) Des calendriers avant.la lettre VC
....::::.::: 114
b) Les premières ébauches de l'écriture..............
116
7. Univers, chasseurs, triangles. .............................:..:.
116
a) La géometrie est implicite. ne
SUN Mens A2 120
b)\ Les « attardés » de Lepenski Vin "LS
::: 123
Chap. IV : Dieux, triangles, monuments. .................::.::::
123
[MCommencons par letrianglé, "core
128
a) Quand le soleil est un triangle ..:.........................:.
129
Diletianelé ea OICe
ODiouvientleltniansle AE RER Er ER EEE EEE EEE ECC CCC 130
CPIUSIDEAUD EEE PER EEE EE EE EE ESC ECTS CTE 133
DD Cpartait> AU
a) Signes et kabbale de symboles. . "ur 0e nn 134
139
b) Triangle, folklore et alchimie "MMM ue
Oles cathedralesiel le tance RE ER CEE CEE 142
EE CE EEE EE CEE CETTE RCE 146
d'iNOtes SURUNICeANTANnLIe PEER
e) Pêche et chasse « grâce » au triangle ......................... 149
BMILeS mysteres AUIdelta ere PP REP EP EEE EEEEEETE TEE 156
a) lertriangleetiles lettres FPE PP NE PERTE EEE EC ECC EE CE CET 157
b) "Le Cosmos dans une seule lettre "EE NS 159
CRC T AUNESTAUSSIRUNE DOTE RE ER EEE RE EC ET CUS 161
d) Quand le VERBE devient triangle. .......................... 164
ANTriples (Dieux (triple Sagesse te PP TEE EEE CET ECECCETC EEE 164
a)Mbriansletetitables deslois PERERER CE EEE EE 168
b)ilrestraisins de lDIONYSOS A RE ENTER EC ET D 170
S'ADansies secrets UTIANLRiC PR REP PRE EE EEE CR TE 722
a)MIriangle et pensée Magique PE CE EEE TE 72
Dilemombreibute suniletnanslenERr Perret E TE EE EEE 178
c) Du symbole au trois du destin. ............:...........:....: 180
Bb L'OTAN ed oc le 291
Index alphabétique des noms et des matières spécifiques. ............... 295
ADS TUeSEMALIe Les ei eee ce 305
IMPRIMERIE CLERC (SA)
Photocompo-Offset
18200 Saint-Amand
Annick de Souzenelle
DE L'ARBRE DE VIE
AU SCHEMA CORPOREL
Le symbolisme du corps humain
le symbolisme dul
corps humain|
Format 15 X 21; 288 pages; illustré.
D
= 3° édition
éditions dangles
Si l'on a dit des cathédrales qu'elles sont des « livres de pierre », on peut dire de notre
corps dont la structure, nous l’affirmons, s'ordonne sur le même schéma, qu'il est un
« LIVRE DE CHAIR ». Apprenons à le lire.
La toponymie de notre géographie anatomique nous livre quelques secrets. Les grands
mythes de l'humanité nous en révèlent d'autres. L'Arbre des Qabbalistes nous plonge
ainsi au cœur de la Réalité.
Nous découvrons alors peu à peu ceci:
Notre corps est un langage. || nous propose un programme à réaliser.
ll est ensuite, entre les mains de l’ouvrier que nous sommes, tout à la fois la matière
première à partir de laquelle nous œuvrons, de même que l'outil et le creuset dans
lequel nous opérons.
Tel l'arbre qui, pour grandir doit être émondé, l'homme naissant de lui-même à lui-
même au cours de successives mises au monde doit subir maintes tailles dans sa chair
pour pouvoir renaître à des plans plus élaborés de son être. Cheminer le long de ce
Corps, interroger ses membres et ses organes, c'est découvrir l'itinéraire du devenir de
l'Homme, sa marche vers sa ressemblance totale au modèle : le Corps Divin; c'est
pionger ainsi dans le mystère de l'Homme, son Mi, ce germe qu'il porte en lui comme la
promesse du grand Arbre qu'il est.
« DE L'ARBRE DE VIE AU SCHEMA CORPOREL » introduit le lecteur dans la grande
aventure qu'est notre remontée du schéma corporel à l'Arbre de Vie.
Dans la même collection :
A.-D. Grad
LE GOLEM
ET LA CONNAISSANCE
La kabbale de la lumière
Editions Dangles
Robert Ambelain
Robert Ambelain
les traditions
celtiques
LES TRADITIONS
CELTIQUES
Doctrine initiatique de l'Occident
ésotériques
éditions dangles
Cet ouvrage se présente avec le simple désir de résumer et rassembler des données éparses et
peu accessibles au grand public quant à la Tradition Celtique, considérée tant sous l'angle de la
religion que des enseignements ésotériques en découlant. || est en effet particulièrement
important, en notre époque de profonde mutation spirituelle, de montrer que l'Occident
possède, lui aussi, une de ces religions purement métaphysiques qu'on supposait — jusqu'à
présent du moins — l'exclusif privilège de l'Orient.
L'ouvrage aborde d'abord la théodicée des Druides, et étudie leurs conceptions religieuses.
Tour à tour, les trois « Personnes » de la Triade Divine : Oiw (le Père), Hu Kadarn (le Fils),
Karidwen (la Vierge Mère), voient leurs rapports analysés. Puis, l'auteur nous présente les
fameux « cercles » du Monde : Anwn (l'Abîme), Abred (le Monde Terrestre) Gwenved (le
« Monde Blanc » des Héros et des Dieux), Keugant (le « Cercle Vide » de l’Absolu). Il nous
montre ensuite que la théorie druidique du « Germe », cheminant par des milliers de formes
d'existence — du Minéral au Végétal, du Végétal à l'Animal, de l'Animal à l'Homme — est
plausible, et comment la science moderne a pu, par les multiples possibilités de l'appareillage
scientifique et de l'observation rationnelle, démontrer la présence de la Vie, agissante, active et
évolutrice, dans les trois règnes constituant les «Cercles » secondaires de la Tradition
Celtique : Anw, Gobren et Kenmil.
Enfin, près de 190 triades théologiques ou philosophiques (dont de nombreuses sont inédites),
traduites du gallois ou du breton, viennent asseoir les conclusions de l'auteur et en confirmer le
caractère traditionnel.
Plusieurs chapitres sont consacrés aux rapports unissant les traditions hellénique et
pythagoricienne à la tradition celtique, et celui traitant de l'Apollon Hyperboréen projette une
lumière inattendue sur certains aspects du problème.
Le Celtisme nous apporte une métaphysique plus qu'une religion mais, de ce rationalisme
apparent, il se dégage la certitude en une éternelle et personnelle vie. Que demander encore ?
Dans la même collection :
éditions dangles
PAPUS, dont on a pu dire avec raison qu'il fut « le BALZAC de l'occultisme », avec son
habituelle clarté, son talent « d'éveilleur », sa documentation abondante et précise,
vous invite à travers ce livre maintenant réputé, à découvrir et à vous initier tout
d'abord à la graphologie, puis à la chiromancie, à la morphologie et à la
physiognomonie. Le lecteur y trouvera une multitude d'enseignements sur ces
différents moyens de mieux connaître notre personnalité propre et surtout celle de
ceux qui nous entourent. Que de remarques pertinentes et de renseignements précis
qui vous aideront tout au long de votre existence dans vos rapports humains !
La 4° partie, très importante, est consacrée à l'astrologie en général, et constitue une
très bonne initiation indispensable à tous ceux qu'intéresse cette science en plein
essor. Pour l'astrologie moderne, sérieuse et véritable — contrairement à une certaine
astrologie de seconde zone exploitée par des charlatans — il a été fait appel à
M. Gustave-Lambert BRAHY, l’un des astrologues contemporains les plus réputés. Il
livre ainsi au grand public, une base sérieuse pour qui veut aller plus loin dans ce
domaine.
Pour terminer, une dernière partie est consacrée aux Prophéties et au troublant
problème du Hasard et du Libre-Arbitre, ce libre-arbitre qui nous permet de ne pas être
de simples robots et de pouvoir prendre en mains notre destinée.
Un « classique de la divination » à lire et à mettre en pratique|
cLo s l c e l b E E - e -
L'homme, dès son origine, se fit constructeur. Pour s’abriter
des intempéries et du milieu il réalisa un abri mais, chantant
les louanges de la nature, implorant les forces du cosmos, :
priant, il édifia la plus luxueuse demeure pour y placer son :
Dieu. Il utilisa alors les matériaux les plus nobles, les plus
riches, et donna à ce palais divin des dimensions et des
proportions en rapport avec le temple naturel de la nature.
Ainsi naquit une architecture sacrée, aux proportions mysté:
rieuses qui épousaient des rythmes ainsi que le module d'or
reliant les planètes entre elles. :
Harmonie dépouillée, pure, directe. Règle, compas, CT
sont les instruments du génial architecte qui pensa Triangle,
Càrré, Rectangle, Cercle, mais également à l'harmonie
céleste, au Centre du Monde, à la spiritualité.
Pierre CARNAC, pour définir cette technique, s'appuie
essentiellement sur les vestiges d'une civilisation de plus de
huit millénaires mise à jour par les fouilles archéologiques
entreprises depuis 1965 à LEPENSKI VIR, en Yougoslavie, sur
le Danube.
Un livre précis, direct, montrant parfaitement les rapports de
l'Art Royal avec le nombre et la magie. Une fabuleuse
recherche dans la lignée des précédents écrits de cet auteur :
qui se plaît à souligner l'extraordinaire del'aventure humaine.
\
= . ISBN : 2-7033-0189-8