PVD ORT Annexe 1 Diagnostic Multisectoriel Dieulefit

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Diagnostic multisectoriel

de Dieulefit

1
Table des matières

I. Diagnostic multisectoriel de Dieulefit ............................................................................................ 3


A. Contexte historique et géographique ..................................................................... 3
B. Caractéristiques démographiques et sociales de la population ......................... 4
1) Evolution démographique ....................................................................................................... 4
2) Structures de la population par âge ........................................................................................ 5
3) Les ménages ............................................................................................................................ 6
4) Données sociales ..................................................................................................................... 7
C. Habitat / Logement .................................................................................................... 7
1) Données générales .................................................................................................................. 7
2) L’étude pré-opérationnelle d’OPAH ......................................................................................... 8
D. Tissu économique ................................................................................................... 10
1) Données générales ................................................................................................................ 10
2) Céramique et métiers d’art.................................................................................................... 11
3) Le tourisme ............................................................................................................................ 12
E. L’emploi .................................................................................................................... 14
F. Mobilité ..................................................................................................................... 16
G. Services au public ................................................................................................... 17
Une vie associative dense, mais .................................................................................................... 19
Focus sur la santé .......................................................................................................................... 22
H. Cadre de vie, formes urbaines, patrimoine .......................................................... 22
1) L’espace urbain ...................................................................................................................... 23
2) L’espace public et de circulation ............................................................................................ 24
3) Patrimoine ............................................................................................................................. 24

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I. Diagnostic multisectoriel de Dieulefit

A. Contexte historique et géographique

Dieulefit est une commune rurale située à environ 30 kms de Montélimar, dans un
environnement naturel privilégié aux portes des Préalpes Drômoises et du Parc
Naturel Régional des Baronnies Provençales.

Haut lieu de l’église réformée, Dieulefit s’est bâti au fil des siècles et des
évènements historiques une image de terre d’hospitalité ou « nul n’est étranger ».
Cette réputation doit beaucoup à la seconde guerre mondiale, après l’accueil en 1939
de républicains espagnols, et malgré qu’à cette période la population soit composée
d’un tiers de réfugiés (dont de nombreux juifs), aucune dénonciation ne fut perpétrée
jusqu’à la libération. A ce titre, la ville s’enorgueillit des dix distinctions de « Justes
parmi les nations », attribuées à des habitant(e)s au fil des ans, depuis la première
en 1965. Une stèle dédiée à la résistance civile dans le parc de la Baume, rappelle cet
engagement historique des Dieulefitois.

L’histoire de Dieulefit est aussi fortement marquée par deux industries dont celle
du textile, en particulier le tissage de la laine, qui a fait vivre le pays du XVème au
début du XXème. La poterie quant à elle fait partie du quotidien du territoire depuis
l’époque gallo-romaine et c’est au XIXe, avec ses 90 potiers installés, qu’elle va
reprendre le flambeau de l’activité économique. La carrière d’argile locale située aux
« Vitrouillères » permet une production utilitaire réfractaire qui mobilisera 224 ouvriers
en 1878. Jusqu’au mitan du XXe siècle l’activité est florissante avec une transition
initiée par E.Noël dans les années 20, puis J.Pouchain dès 1960 qui réinstalle la
céramique dans une fonction décorative. Mais la crise en fin de XXe provoque la
fermeture d’ateliers collectifs et la perte de nombreux emplois sur la ville, jusqu’à l’arrêt
de l’usine Coursange en 2008.
Depuis une dizaine années, la céramique retrouve des couleurs grâce à
l’installation de nouveaux artisans qui renouvellent cette tradition par des
créations contemporaines et artistiques. Ils ont entrainé dans leur sillage d’autres
métiers d’art (cuir, ébénisterie, métaux, créateurs de bijoux…) et animent le territoire
de la communauté de communes par une implantation diffuse et une représentation
forte dans la rue du Bourg à Dieulefit.
Par cette dynamique artistique et artisanale, Dieulefit a rejoint en 2004 le réseau
national des « Ville et Métiers d’Art ».
Après avoir traversée les âges, la céramique Dieulefitoise traverse désormais les
océans et se voit représentée dans des expositions et des biennales à travers le
monde.

Cette créativité est aussi un fil rouge du territoire dans d’autres domaines que les
métiers d’art qui la symbolisent aujourd’hui :

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- En 1887 est inaugurée la centrale hydraulique de la Roche Saint Secret,
initiée par le maire de Dieulefit, pour alimenter sa ville et celle de Valréas en
électricité, alors que seules quelques grandes villes françaises en sont
pourvues.
- Début XXe, dans les domaines de la santé et de l’instruction publique, des
figures locales proposeront avec succès des projets alternatifs aux modèles
institutionnels. L’ITEP de Beauvallon, encore active, témoigne de cette
dynamique, tandis que l’établissement médical Dieulefit Santé porte cet
héritage.

La carte postale de Dieulefit se complète par le patrimoine naturel et forestier


qui embrasse la ville et la love dans un écrin de verdure traversé par deux cours d’eau.
Plus à l’ouest, l’espace naturel sensible de la montagne Saint Maurice semble veiller
sur cet environnement naturel remarquable, riche d’une biodiversité foisonnante mais
fragile. Cette richesse environnementale a été valorisée en 2014 par l’attribution du
label Station Verte.
Bassin de vie d’une vingtaine de communes, parmi lesquelles certaines
extérieures à la CCDB, Dieulefit jouit à travers ces marqueurs identitaires d’une réelle
attractivité, certes touristique mais pas seulement. La vie associative et culturelle y
est abondante et attire à la fois un public retraité et un public jeune qui trouvent là un
cadre favorable à leur expression intellectuelle et créative, leur intégration et leur
épanouissement.

Mais la ville ne peut retirer tous les bénéfices liés à cette attractivité, du fait que
plusieurs pans de son aménagement et de son développement ont été insuffisamment
investis par l’action publique. Le diagnostic met en exergue ces manques en
s’appuyant notamment sur les documents d’urbanisme, les statistiques du territoire,
les constats de besoins non pourvus et les études finalisées ou en cours.

La croissance relative et le vieillissement démographique important apparaissent


ainsi comme les premiers facteurs de dévitalisation de Dieulefit.

B. Caractéristiques démographiques et sociales de la population

1) Evolution démographique

Selon l’Insee, la population totale de Dieulefit en 2019 est de 3239 habitants, soit
un taux d’évolution de 0,95%. On constate que le pic démographique de Dieulefit est
corrélé à la période industrielle faste de fin XIXème.

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La faible croissance démographique depuis 2013 s’explique par un solde
migratoire positif qui vient compenser un solde naturel très négatif. A noter que de
2008 à 2013, le taux d’évolution de la population était lui aussi négatif.
La stabilité de la population à Dieulefit contraste avec certaines communes de la
CCDB qui connaissent une dynamique démographique supérieure et pérenne.

2) Structures de la population par âge

Comme le montre les études, les habitants des petites centralités sont en moyenne
plus âgés avec une proportion d’environ 30% de personnes de plus de 60 ans contre
un peu plus de 25% en France métropolitaine.
A Dieulefit cette proportion avoisine les 47%, avec une évolution de 7,3% de 1999
à 2008 et de 6,8% de 2008 à 2018.

A l’inverse et depuis la même période la part des jeunes (moins de 30 ans) dans
la population décroit fortement, elle était de 29% en 1999 contre 22,7 en 2013 et 21,4

5
en 2018. A l’échelle métropolitaine cette part est de 35,8%, sur le territoire de la CCDB
elle est de 26%.

Depuis 1990 l’équilibre est rompu entre les jeunes de moins de 20 ans et les
65 ans et plus, comme l’indique le diagramme sur l’indice de vieillissement. Plus
l’indice est proche de 100, plus l’équilibre est maintenu, plus il est haut plus il est
favorable aux personnes âgées.

3) Les ménages

Le nombre de ménages à Dieulefit est de 1589.


A la question « Dieulefit accueille-t-elle plutôt des petits ménages ou des ménages
familiaux avec enfants ? » les indicateurs ci-dessous s’inscrivent dans le prolongement
des précédentes informations avec une part importante de ménages avec une
seule personne ou composé d’un couple sans enfant, reflétant pour partie le
nombre de retraités à Dieulefit.
Il convient de souligner qu’entre 2013 et 2018, la part des familles
monoparentales a été divisée quasiment de moitié, tandis que la part de ménages
d’une seule personne progressait de 6%.
Par ailleurs les jeunes ménages de 20 à 30 ans représentent 14% de la
population contre 22% dans la Drôme.

Indicateurs Dieulefit France


Part des ménages d'une seule personne (%) 46,0 ▲ 36,7
Part des ménages dont la famille principale est formée d'un
32,9 ▲ 26,1
couple sans enfant (%)
Part des ménages dont la famille principale est une famille
5,6 ▼ 9,9
monoparentale (%)
Part des ménages dont la famille principale est formée d'un
14,9 ▼ 25,3
couple avec enfant(s) (%)

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Source : Insee, RP - 2018

Les données relatives aux revenus des ménages (Insee 2019) sont mises en
perspectives avec celles du département de la Drôme (qui se situe dans la moyenne
des départements français) du point de vue du montant moyen des revenus déclarés
soit 21 960 € contre 20 960 € à Dieulefit.
La part des ménages fiscaux imposables est de 48% à Dieulefit et de 53% dans
la Drôme.
Le taux de pauvreté est lui de 17% pour 14,6% dans le département.

4) Données sociales

En 2021, le nombre d’allocataires actifs du RSA (signataires d’un contrat et


accompagnés par la Mission Locale) est de 85.
Parallèlement, l’antenne locale de la Mission Locale accompagne 51 jeunes de 16
à 26 ans, habitant Dieulefit, pour un total de 200 sur le territoire de la CCDB, soit un
ratio de 25% pour environ 33% de la population.

La difficulté majeure pour l’insertion de ces publics est la mobilité pour accéder
au bassin d’emploi de Montélimar, mais aussi, s’agissant des jeunes, pour participer
aux différents dispositifs qui nécessitent un accompagnement en présentiel au siège
de la Mission Locale situé aussi à Montélimar (ex : CEJE, obligation de formation…).

C. Habitat / Logement

La question du logement est un élément déterminant de la stratégie de


revitalisation du territoire de Dieulefit.

1) Données générales

Une des caractéristiques du parc de logements à Dieulefit est un taux de


résidence secondaire de 20% contre 9,7 au niveau national.

Comme mentionné plus haut, la dynamique démographique du bourg tient à un accueil


important de populations venus de l’extérieur et ayant encore trouvé une solution pour
se loger.
Le fort taux de vacance relevé en 2016 par l’ADIL 26 (12%) n’était plus que de
10,4% en 2018 comme indiqué dans le graphique.

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L’étude pré-opérationnelle OPAH confirme cette tendance puisque seulement
6% de vacance réelle est relevée en centre-bourg, pour lutter contre la mairie a
instauré au printemps 2022 une taxe communale.

S’agissant de la construction neuve sur le territoire, celle-ci présentait un taux


de 9,5 logements pour 1000 habitants sur la période de 2010 à 2014, celui-ci a diminué
de plus de 50% entre 2015 et 2019 comme l’indique le tableau (Insee).

Indicateurs Dieulefit France


Nombre de logements commencés (constructions neuves) (logements par an
4,6 ▼ 4,7
pour 1 000 habitants)
Surface moyenne des logements commencés (constructions neuves) (m²) 100,9 ▲ 79,7

Même s’il semble que ce taux soit reparti à la hausse en 2021, la difficulté réside
dans la faible offre de terrains mis en vente, alors que le périmètre urbain présente de
nombreuses grandes surfaces non construites. En écho à l’objectif Zéro Artificialisation
Nette pour 2050, une réflexion approfondie devra être menée en concertation avec les
habitants pour concilier les intérêts particuliers et l’intérêt général, symbolisé ici par
une densification foncière et la nécessité d’accueillir des jeunes familles.
Le parc de logements locatifs publics à Dieulefit est géré par deux bailleurs
sociaux, Drôme Aménagement Habitat (DAH) et la Société Dauphinoise de l’Habitat
(SDH).
A la suite d’un processus de renouvellement urbain engagé à Dieulefit en 2013,
un programme de rénovation du parc HLM des Reymonds (zone nord) est en cours
de réalisation par DAH. Il a conduit également à la création de 48 logements locatifs
dans ce même quartier en bord de RD 538 (zone sud).

Quels que soient les programmes de logement mis en œuvre, ceux-ci devront
répondre à une demande de diversification pour favoriser le parcours résidentiel des
jeunes ménages et des familles dans une démarche de mixité sociale, facteur essentiel
de la cohésion territoriale.

2) L’étude pré-opérationnelle d’OPAH

Les conclusions de l’étude menée par l’agence Soliha confirment ces besoins
ainsi que l’intérêt de circonscrire le programme d’OPAH sur un secteur renforcé en lien
étroit avec le projet global de revitalisation de la commune.

Les principaux enjeux repérés sont :

1. Disposer d’un parc rénové et résorber les potentielles situations d’habitat


indigne ou de précarité énergétique

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2. Remettre les logements vacants sur le marché pour développer une offre
d’accession abordable et un parc locatif de qualité
3. Accompagner les propriétaires occupants dans des travaux d’adaptation
et d’isolation de leur logement
4. Intervenir sur les secteurs très dégradé

Le périmètre visé du centre-bourg (ci-dessus) réuni 35% du parc privé de la


commune avec une répartition à peu près égale entre les appartements et les maisons.
Ce parc de résidence principale (pour 85% construit avant 1975) est également
réparti entre propriétaires occupants et locataires.
La dégradation diffuse des logements sur ce potentiel secteur renforcé est en
lien fort avec la vacance, ce constat s’est confirmé lors des investigations menées au
cours de l’été 2022 sur plusieurs immeubles.
La rénovation des façades est aussi un enjeu repéré sur ce périmètre, en lien
direct, pour certains biens, avec la conservation du patrimoine bâti.
Le diagnostic précise aussi que depuis la pandémie le marché de l’immobilier a
Dieulefit marque de fortes hausses sur le prix des maisons anciennes, plus modérées
sur les appartements.

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D. Tissu économique

1) Données générales

La petite ville de Dieulefit connait une activité économique assez dynamique,


soutenue par un tissu de TPE dense et stimulée par les secteurs du commerce et de
l’artisanat (+11,5% de 2018 à 2021, source CMA). Les services, comme l’action
sociale ou les NTIC, ainsi que la petite industrie soutiennent également cette
dynamique comme le montre comparativement avec la France, le nombre
d’entreprises créées par type d’activités.

Cette évolution est significative depuis 10 ans puisqu’en 2009 Dieulefit


comptait 223 entreprises sans salarié contre 317 en 2019, cette tendance nationale
s’appuie sur un secteur tertiaire en croissance continue depuis plus de 30 ans.
En 2017 le nombre de création d’entreprises avoisinait la trentaine annuelle, en
2020 ce chiffre est près du double, dont 50 de type individuelle (Insee sirene 2022),
corrélé aux chiffres territoriaux de la CMA, le secteur de la fabrication et des services
éclaire en partie cette dynamique.
Plus de 60% des entreprises artisanales créées il y a 3 ans sur le territoire de
la CCDB sont toujours en activité, sachant que ce secteur représente 43,8% de
l’ensemble des entreprises (CMA 2021).

La ville compte deux zones d’activités, aménagées par la CCDB, situées à


l’entrée ouest de la ville. On y trouve des entreprises commerciales, d’artisanat, du
secteur de la petite industrie et de l’agro-alimentaire, avec le maitre affineur Cavet qui
perpétue la tradition du fameux picodon de Dieulefit.

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Malgré sa situation rurale, Dieulefit compte très peu d’agriculteurs, les
espaces naturels étant majoritairement constitués de prairies et de forêts. Le mitage
des surfaces agricoles est également une des particularités du territoire.

Les activités relevant de l’économie sociale et solidaire (social, santé,


culture...) et du tourisme affichent un réel dynamisme et confortent l’attractivité de
Dieulefit.

A ce titre, si l’environnement naturel devrait favoriser dans l’avenir l’essor des


activités sport et nature, la céramique et les métiers d’art sont depuis quelques
années déjà les moteurs du dynamisme commercial et de l’animation du centre-
bourg ou l’on trouve plus de 100 commerces et services actifs (données Epora 2021).

2) Céramique et métiers d’art

La rue du Bourg, artère semi-piétonne conduisant au centre historique, compte 50


enseignes dont 20 relèvent des métiers d’art, dont les galeries d’art.

Marqueur identitaire et économique fort à Dieulefit et dans tout le territoire de la


CCDB, la céramique n’est plus produite par des ateliers collectifs ou les usines qui ont
fait sa réputation et nourri l’économie au XIXème et XXème siècle. Ce sont les ateliers
individuels qui perpétuent aujourd’hui la tradition et renouent, pour nombres d’entre
eux, avec la première production sans application culinaire, dans un style « art
nouveau », initié à Dieulefit par Victor Bonnard en 191

Des potiers réunis devant la Maison renaissance dans le quartier de la Viale en 1984. Photo d’archive
communale présentée lors de l’exposition « La céramique, art et patrimoine » organisée en aout 2022
par l’association PMH et qui a accueillit 4000 visiteurs.

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La régie intercommunale de la Maison de la Céramique a largement contribué
au renouveau de cette filière en proposant à partir de 1997 une formation certifiante
BAC +2, en plus de son offre muséographique.
Début 2022, alors que la filière se structure par la création de l’association
Profusion pour travailler à la promotion et au développement de la céramique, le
conseil régional AUvergne Rhône-Alpes a informé les responsables de la Maison de
la Céramique d’une diminution drastique sur 3 ans des crédits annuels pour la
formation. Cette annonce fait écho au non renouvellement par France Compétences
de certaines certifications délivrées par des organismes de formation aux métiers d’art
(Guebwiller pour la céramique, Vannes-le-Châtel pour la verrerie…). Fin 2022, la
Maison de la Céramique a pu renouveler sa certification auprès du RNCP.

A l’heure d’une politique territoriale guidée par la loi 3DS, ces décisions sont
surprenantes au regard de la réalité des dits territoires pour lesquels la valorisation, la
promotion et le développement d’un ou plusieurs métiers d’art représentent un levier
majeur de leur attractivité et de leur vitalité économique, sociale, culturelle et
démographique, comme c’est le cas à Dieulefit.

Sur un plan national la valorisation des savoirs faire manuels et d’excellence est
un vecteur d’attractivité notamment touristique, autant qu’un axe fort de préservation
du patrimoine dans ses dimensions matérielle et immatérielle. Ce type d’économie non
délocalisable participe aux dynamiques d’économies circulaire, de la fonctionnalité et
peux être un vecteur efficient de la résilience du territoire.
Le rapport parlementaire de Mr Huppé, Président de l’association « Villes et
métiers d’art », présente ses enjeux et souligne le rayonnement et les perspectives de
développement des métiers d’art et de la céramique en France.

Une prise de conscience des acteurs locaux s’est opérée récemment pour
redonner un élan prospectif à cette filière d’excellence, cette culture universelle
commune.

3) Le tourisme

Le tissu économique local est marqué par une économie touristique active.

Cette activité touristique demeure maitrisée et son développement devra veiller à


cet équilibre harmonieux entre nature, patrimoine, tradition d’accueil et loisirs culturels
et sportifs.
Le projet de construction prochaine d’un office intercommunal du tourisme sur la
place de la gare à Dieulefit va s’accompagner d’une nouvelle réflexion stratégique sur
la politique touristique du territoire pour les prochaines années. La nouvelle directrice
de l’OT va animer cette réflexion avec son équipe et la chargée de mission de la CCDB.
La volonté affichée est de mobiliser l’ensemble des acteurs de la filière pour interroger

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« l’OT de demain » à partir des volets accueil, commercialisation, animation,
promotion/communication et évènementiel.
Ce déménagement pose la question de l’occupation future du local actuel place de
l’Abbé Magnet, afin de maintenir un pôle attractif autour de cet espace chaleureux
rappelant une image de la Haute-Provence toute proche.

Le potentiel de développement d’un tourisme durable est évident aux regards


des atouts du territoire déjà cités, dont celui du « faire ensemble » à partir d’une
approche qualitative des services offerts, tant pour les professionnels que pour l’office
elle-même.
Celle-ci, tout en jouant son rôle de vitrine de la destination territoire, souhaite aussi
structurer l’accompagnement des acteurs dans leur développement, par exemple
en faveur de « la valorisation et l’animation des patrimoines locaux ».
La marge de progression de l’accueil touristique à Dieulefit est importante et devrait
servir une démarche conciliant les attentes des habitants et les demandes des
touristes.
L'OT intercommunal de 1ère catégorie, permet à la commune de Dieulefit de
bénéficier du classement station de tourisme

Le label station verte, en prônant un tourisme axé sur la nature et


les patrimoines (architectural, naturel, historique, immatériel) tout en
invitant les visiteurs à contribuer à leur préservation, caractérise
assez justement l’image et le développement souhaitable du
tourisme local.

A noter dans l’attractivité touristique le rôle du marché hebdomadaire


du vendredi matin sur la place du Champ de Mars. Cent cinquante forains l’animent
en été, mais une cinquantaine le reste de l’année, c’est suffisant pour en faire un temps
fort de la vie locale toutes saisons confondues.

Marché du vendredi matin

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E. L’emploi

Au deuxième trimestre 2022, le taux de chômage des 15/64 ans à Dieulefit est de
8,8 % contre 7,4 en France selon les caractéristiques du BIT. Cet écart est
relativement stable depuis 2008 puisque à cette date les taux étaient respectivement
de 13% et de 11,6%.
Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans emploi) est de 117
(baisse de 15,2% sur un an) soit 32,6% de celui sur la CCDB. L’emploi salarié privé
sur Dieulefit représente 58,7% de celui sur la CCDB. (source : observatoire pôle Emploi
AURA).

On constate depuis 2008 une augmentation de 3% de la part d’actifs en activité


partielle alors que la moyenne nationale est stable, cette part a plus fortement
augmenté chez les hommes (ci-dessous).

Ci-dessous, l’inversion des courbes d’emplois précaires entre les femmes et les
hommes sur le territoire, alors que celles-ci sont plus nombreuses dans la population,
illustre en partie cette évolution de l’emploi.

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La structure des emplois par catégorie socioprofessionnelle, recoupe celle de la
création d’entreprises à Dieulefit avec une croissance dans les secteurs des TPE et
dans celle des cadres et professions liées aux NTIC et aux prestations intellectuelles.

2008 2013 2018


Agriculteurs exploitants 2,1 0,9 0,8
Artisans, commerçants, chefs entreprise 9,4 13,9 16,5
Cadres et professions intellectuelles supérieures 8,4 11,3 12,4
Professions intermédiaires 23,2 27,3 22,6
Employés 33,2 30,7 33,2
Ouvriers 23,7 15,9 14,4
Sources : Insee, RP2008, RP2013 et RP2018, exploitations complémentaires lieu de travail, géographie au 01/01/2021.

Cette évolution est à mettre en parallèle avec le statut de l’emploi, ou l’on voit
qu’entre 2008 et 2018, l’emploi salarié a baissé de 4,8%.

Cette dynamique de l’emploi s’appuie sur sa densité communale, cela confirme


le rôle de centralité et de pôle d’emplois sur le périmètre intercommunal et au-
delà, sur le bassin de vie.

En effet, l’indice s’élève à 135,6 et indique que le nombre d’emplois proposé


localement (1714) est bien plus important que le nombre d’actifs qui y résident et qui
ont un emploi (1432). A titre de comparaison, les indices de deux autres bourgs centre
du territoire sont de 57,7 pour La Bégude de Mazenc et de 113,5 pour Bourdeaux.

Concernant la lutte contre la privation d’emploi, le 17 décembre 2020 la CCDB a


déposé un dossier de candidature à l’expérimentation nationale « Territoire Zéro
Chômeur de Longue Durée » (TZCLD) et désigné l’association Interstices comme
pilote de ce projet visant à créer dans les 3 ans une dynamique territoriale dans ce
domaine.

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F. Mobilité

Fin 2019, la CCDB s’est engagée dans une démarche pour la transition
énergétique du territoire au travers du dispositif Défi Climat (PCAET simplifié),
l’assemblée communautaire a voté un plan d’actions en septembre 2022.

Un des axes est d’adapter les pratiques du territoire aux enjeux climatiques et
environnementaux par, notamment, la mise en place de solutions de transport de
personnes ou de marchandises, en lien avec les mobilités douces, solidaires et
partagées.
Pour ce faire, l’organisation de réunions publiques, la réalisation d’un diagnostic
mobilité appuyé par un questionnaire ayant recueilli 522 réponses citoyennes, ont
permis de fournir des éléments sur lesquels ont planché un groupe de travail.
A partir des dispositions assez favorables de la population pour favoriser les modes
alternatifs de déplacements sur le territoire, des pistes d’actions en faveur d’une
mobilité durable ont été élaborées et sont en cours d’études et de déploiement.

La voiture reste le moyen de déplacements quotidiens le plus utilisé (67%) alors


que près d’un habitant sur quatre rencontres des problèmes de mobilités, soulignant
par-là l’isolement des personnes vulnérables et non motorisés.

La commune de Dieulefit a intégré ces réflexions aux projets d’aménagements ou


de services qui seront proposés demain aux habitants, ceci d’autant plus aisément au
regard de ces engagements pour la transition écologique et de sa place déterminante
tant dans les flux intercommunaux, que dans les axes de déplacement vers
Montélimar, Crest ou Valréas.

Ainsi, le Rézopouce (autostop partagé), mis en œuvre depuis 1 an


sur l’intercommunalité, propose de nombreux points de liaison depuis
Dieulefit.

L’appétence d’une part des citoyens pour le vélo, les propositions du groupe de
travail mobilités et les nouvelles orientations de la politique cyclable du département
de la Drôme ont impulsé la construction d’un schéma directeur cyclable sur le
territoire intercommunal.
Il a pour vocation principale de définir les futurs aménagements de voirie facilitant
le développement et la sécurisation de la pratique du vélo, axe de transition privilégié
à Dieulefit comme nous l’avons vu au sujet de la traverse reliant le quartier dense en
logements des Reymonds au pôle éducatif, sportif et culturel du quartier Juncher.
A Dieulefit, ces aménagements prolongeront en milieu urbain la Vélo route Voie
Verte (VVV) du Jabron qui reliera le territoire à la Via Rhôna du « Léman à la mer » et
contribuera au slow tourisme souhaité dans cette vallée.
Les modes de transport c’est aussi le service ponctuel de la navette communale
gratuite conventionnée avec la Région AURA et le service de transport à la demande
assez peu utilisé au départ ou à l’arrivée vers Dieulefit.

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Concernant les liaisons par bus, prisés par les habitants et les touristes, ils sont
très insuffisants sur le territoire, avec une seule ligne régulière (N°35) desservant
Dieulefit au départ de Montélimar ou de Valréas. Ce manque est très pénalisant pour
les jeunes et les personnes isolées, il a été également constaté une inadaptation des
horaires (ex : bus parti 5 mn avant arrivée d’un train régional).
Une convention de délégation de l’organisation des mobilités est en cours de
discussions avec la Région AURA (AOM). Celle-ci spécifie plusieurs axes de travail
parmi lesquelles l’étude de la prolongation de lignes régulières (D27 Bourdeaux -Crest
jusqu’à Dieulefit), l’amélioration des services à la demande et de transports scolaires,
l’intermodalité, l’autopartage, les mobilités actives.

Pour appréhender dans les meilleures conditions les aménagements en faveur des
mobilités douces envisagés à Dieulefit, mais aussi pour imaginer un éventuel nouveau
plan de circulation dans la ville, une étude détaillée sur les flux urbains et les
stationnements disponibles a été réalisée d’avril à juillet 2022.
Les relevés de vitesse selon la valeur V85 sur une dizaine de rue, dont la traverse
et les entrées de ville, indiquent qu’il n’y a pas de situation à risques dans le périmètre
urbain. Aussi, en concertation avec le service départemental des déplacements, des
propositions d’aménagements favorisant l’usage du vélo seront proposées pour les
rues des Reymonds et de Gabriel Péri, contribuant ainsi à un partage de l’usage des
voies et par ricochet à un respect des limitations de vitesse dans le bourg.

Début 2022, en prévision de ces futurs aménagements, la mairie de Dieulefit a


limité la vitesse à 30 kms/h dans le périmètre urbain proche du centre. Dans l’attente
d’une réglementation « zone 30 » voire « zone de rencontres », cette disposition
favorisera les cheminements doux sur l’axe traversant et depuis les aires de
stationnement.
A ce titre, Dieulefit propose prés de 900 places gratuites de stationnement,
réparties en périphérie du bourg centre elles permettent de rejoindre les espaces
commerçants en quelques minutes. Ces aires de stationnement sont un réel atout pour
les commerces et les services, car elles en facilitent l’accessibilité, qui plus est aux
personnes à mobilité réduite grâce aux aménagements réalisés à cet effet.

G. Services au public

L’étude sur les centralités réalisée en 2019 par le CGET, de laquelle découle une
bonne part des axes nationaux du programme PVD, a permis « une lecture renouvelée
des territoires par l’analyse de la diversité des équipements et services présents dans
les communes » ceci afin d’éclairer les problématiques liées à l’accessibilité des
services au public, qui plus est en milieu rural.

Le « centre intermédiaire » de Dieulefit est relativement isolé, situé à 1/2h de


voiture à l’est de l’aire urbaine de Montélimar, ou l’on retrouve les services d’un

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« centre structurant » selon la terminologie de l’ANCT. Le bassin montilien offre ainsi
une précieuse complémentarité de services à tout le territoire de la CCDB.

Voici les services aux publics installés dans le centre ou à proximité :


- La mairie
- La communauté de communes
- L’école maternelle
- Les deux écoles primaires publique et privée
- Le collège
- Un espace jeunesse
- Le planning familial
- La crèche
- Le CCAS
- La médiathèque
- La maison de la céramique
- Le cinéma
- La Halle culturelle
- L’office de tourisme
- L’école de musique
- Les jardins partagés
- La piscine
- Le parc de la Beaume
- Le complexe sportif (gymnase, 2 stades, skate park, terrain hand ball...)
- L’hôpital local (SSR et EHPAD)
- Le centre de réadaptation spécialisé Dieulefit Santé
- La police municipale
- La gendarmerie
- La caserne des pompiers

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Centre d’équipements et de services plutôt bien doté pour sa taille, la ville de
Dieulefit doit néanmoins s’attacher à combler des manques qui s’avèrent
préjudiciables pour sa revitalisation, son développement, et sa cohésion.

Une vie associative dense, mais

Le secteur associatif complète cette offre de services principalement dans les


domaines du social, de la culture, des sports, de l’environnement et des loisirs,
participant à une vie locale riche et attractive animée par plus de 120 associations.
Plusieurs festivals jalonnent l’année à Dieulefit (Oasis Bizzart, Eclats de voix,
Micro festival du film…), des fêtes populaires perpétuent les traditions du bourg
(L’Ours, le Carnaval…) et le cinéma le Labor présentent les dernières productions du
7ème art.
Depuis 2016 le café artistique « la Mine d’Art » propose une programmation
musicale hebdomadaire d’avril à septembre et mensuelle d’octobre à mars, à laquelle
s’agrège l’organisation de 4 nocturnes festives d’artisans en été, toujours sur le quai
du Jabron.

L’association Stimuli, créée en 2021, a été lauréate de l’appel à


projet Micro-Folies, l’équipement est un musée virtuel tous publics, avec
des services de réalité virtuelle.

Cet équipement enrichi depuis cet été l’offre culturelle du territoire, d’autant plus
que le projet associatif porte sur les médiations culturelles et scientifiques avec une
animation professionnelle. Installé provisoirement dans un espace isolé de la Halle ou
il a accueilli plus de 1000 personnes au cours de l’été 2022, l’équipement est depuis
la rentrée ouvert le mercredi aux enfants et proposé en itinérance sur les territoires de
la CCDB et de la communauté d’agglomération de Montélimar pendant plusieurs
semaines. Un lieu adéquat et pérenne est envisagé dans l’ancien collège, propriété de
la mairie depuis 7 ans, après sa mise en sécurité.

L’offre associative est riche et souvent de qualité dans divers registres (cf
article). Un lien peut être établi avec les identités du territoire que sont la créativité et
la tradition d’accueil. Le territoire favoriserait depuis longtemps l’installation de
personnes de tous âges présentant un profil plus créatif et entreprenant que la
moyenne, soutenu par un niveau d’éducation et un capital culturel également assez
élevé.

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L’espace Naturel Sensible de Saint Maurice, les divers itinéraires de
randonnées et le Sentier des Huguenots (au départ de Poët-Laval) complètent en
milieux naturels cette offre de loisirs et de détente souvent coordonnée par des
associations locales.

L’offre des associations sportives est également dynamique avec les


locomotives que sont les clubs de football et de rugby qui réunissent ensemble plus
de 400 adhérents.

La description de l’offre associative est donc attrayante mais laisse entrevoir


des signes de faiblesses qu’il conviendrait d’interroger pour tenter d’élaborer des
réponses assurant la pérennité de ce dynamisme et la coopération de ces acteurs.
Plusieurs associations connaissent des difficultés pour fonctionner souvent par
manque de bénévoles pour les administrer et animer leur projet. C’est d’autant plus
ressenti depuis la crise sanitaire qui a mis un coup d’arrêt aux activités.

Parallèlement à cette situation, des projets structurants d’économie sociale sont


en gestation et animés par une nouvelle génération d’acteurs, dont certains sont
installés depuis quelques années seulement à Dieulefit. L’écoute et l’entretien de ces
dynamiques est important pour apprécier collectivement, d’une part leur rôle au regard
des besoins et d’autre part leur potentiel de viabilité pour concourir à la cohésion et au
développement local.

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Par ailleurs il est étonnant de constater, au regard de ce foisonnement, qu’aucun lieu
ouvert, d’échanges, de rencontres, de réunions ou d’expositions diverses n’est
disponible dans la ville. La Halle culturelle pallie partiellement ce manque mais obère
sa vocation initiale de salle de spectacles.
Cet état semble concourir à une offre d’activités parallèles, « sur étagères », qui
collaborent partiellement, sans pôle ressources fédérateur auquel certaines entités
pourraient contribuer et ainsi susciter un effet levier sur le territoire tout en valorisant
et consolidant leurs actions.
L’association Le Lien 26, qui propose depuis 2018 des activités bénévoles en
particulier de médiation numérique, a reçu l’agrément d’espace de vie sociale par la
CAF en fin d’année 2021. Celui-ci s’agrège à la labélisation départementale Espace
Public Internet (EPI) et au label obtenu fin 2022 France Services.
Afin de soutenir ce projet d’inclusion sociale animé par 3 personnes salariées,
la mairie de Dieulefit a acquis un espace de 100m2 en centre bourg, après les
aménagements nécessaires l’ouverture du nouveau Lien 26 est prévue à l’automne
2023.

Ancienne pharmacie et future maison France Service

Dans un contexte de numérisation croissante des activités de la société, la


littératie numérique est un enjeu majeur d’inclusion sociale, d’employabilité et
donc de cohésion d’un territoire.
Dieulefit présente un retard certain dans ce domaine, il convient donc de le
combler au plus tôt, afin que le déploiement de la fibre prévu en 2023 soit profitable
au plus grand nombre.
Dans ce sens, la réflexion autour de services et d’équipement créant des
conditions favorables aux acteurs de l’économie sociale serait pleinement profitable
au territoire.

Pour de nombreux territoires ruraux, l’ESS s’avère un auxiliaire stratégique de


la revitalisation et des politiques publiques destinées à impulser et à accompagner les
transitions territoriales.
Dieulefit propose de se saisir du potentiel de cette forme d’entrepreneuriat
social, qui pèse déjà près de 30% de son emploi salarié (soit l’équivalent de l’emploi
non salarié), pour reconnaitre et valoriser son rôle levier dans la cohésion, le cadre de
vie et le développement local.

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Focus sur la santé

Parmi les services au public, un autre enjeu majeur est identifié pour Dieulefit
et les communes environnantes : l’accès aux soins.
S’appuyant sur les chiffres d’une démographie médicale en forte baisse sur le
territoire, l’ARS a confirmé à l’automne 2021 la situation de Dieulefit en Zone
d’Intervention Prioritaire.
Un projet de Maison de Santé Pluridisciplinaire est en discussion avec les
praticiens libéraux qui sont disposés à s’investir pour l’élaboration d’un projet de santé
à valider ensuite par l’ARS.

La santé est un domaine qui tient une place importante dans l’histoire de
Dieulefit. Son climat a favorisé une tradition d’accueil de personnes souffrant
d’affections respiratoires au début du XXe grâce au village d’enfant de Réjaubert, aux
centres médicaux de Bellevue et du Jas et à plusieurs pensions de famille.
Après la deuxième guerre mondiale, le Dr Préault a pris en main l’organisation
de cette médecine sur le territoire et a créé un centre de soins respiratoires reconnu
nationalement, devenu au fil du temps Dieulefit Santé.
Cet établissement n’a eu de cesse d’anticiper l’évolution de l’offre de soins dans
un environnement naturel privilégié et une qualité de service remarquable. Aujourd’hui
centre de réadaptation pour diverses pathologies, cet équipement médical vient d’être
conforté dans son expertise cardiologique par le directeur de l’ARS lors d’une visite en
juillet dernier.

Le projet de santé lié à la création d’une MSP pourrait contribuer plus largement
à un projet de santé territorial intégrant d’autres pans, dont celui des services proposés
par Dieulefit Santé.
Cela enrichirait de fait l’offre de soins aux populations locales et cet environnement
de travail faciliterait sans doute la venue de nouveaux praticiens sur le territoire.
Une démarche d’accompagnement et d’étude « pour voir » les éventuels sites
d’implantation a été réalisée par le CAUE à l’automne/hiver 2022. Elle a donné lieu à
plusieurs rencontres avec les praticiens libéraux et à une visite de la MSP de Saint
Jean en Royans le 6 décembre 2022.

H. Cadre de vie, formes urbaines, patrimoine

Comme cela a été indiqué plus haut, Dieulefit bénéficie d’un cadre de vie privilégié,
baigné par les premiers effets du climat méditerranéen et une forte dimension
environnementale et paysagère supportées en cœur de ville par la présence d’un
grand parc public et de plusieurs parcs et jardins privés parsemés d’arbres
remarquables.

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1) L’espace urbain

Il s’est déployé à partir du centre historique de la Viale vers la rue du Bourg à partir
du XVIème siècle. Le bourg adossé à la colline et limité par l’eau du Jabron, s’est
développé au XVIIIe vers la place Chateauras, la rue Brun Larochette et celle des
Reymonds.

Vue aérienne de l’espace urbain en 1950/1965 (source Géoportail)

Cette forte urbanisation du XIXe s’est ensuite prolongée le long de la route de


Nyons et dans la deuxième partie du XXe le long de la route départementale vers
Montélimar, les quartiers résidentiels sur la rive droite du Jabron ainsi qu’au nord en
direction de Bourdeaux.
Pour ces dernières zones, on peut regretter le manque de maitrise foncière,
notamment en termes d’étalement et de surface mobilisée par unité d’habitat. En 2018,
le PLH intercommunal soulignait cette emprise foncière en indiquant qu’elle était
supérieure de 1000m2 par rapport à la moyenne dans la Drôme (1350m2). Le PLU de
2014 répond en partie à cette problématique en contraignant la construction sur des
surfaces plus petites.

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En 2022 l’espace foncier urbain disponible est très limité et la mairie va
s’employer à le mobiliser pour répondre aux besoins importants en logements, la
construction de « la ville sur la ville » sera l’un des leviers pour y répondre à Dieulefit.

2) L’espace public et de circulation

Aujourd’hui, cet espace se structure selon d’une part l’axe traversant de la RD 538,
depuis le quartier des Reymonds à l’est (à forte concentration de logements existants
et à venir) jusqu’au pôle de services éducatifs, sportifs et culturels situé quartier du
Juncher au nord-ouest.
D’autre part, il est complété par l’axe Chateauras-rue du Bourg- rue du Juncher,
formant de cette manière une « patte d’oie » de circulation urbaine, avec la rue du
Bourg semi-piétonne.
Point d’embranchement de ces deux axes, la place Chateauras symbolise une part
importante du Bien Commun des citoyens de Dieulefit, avec un enjeu esthétique et
identitaire fort, d’autant plus marqué que trône au nord de celle-ci, depuis près de deux
cents ans, le temple protestant.
L’axe traversant fait actuellement l’objet de plusieurs études visant un éventuel
aménagement dont l’objectif est de favoriser et de sécuriser les modes de
déplacements doux.

3) Patrimoine

L’édifice du temple est l’un des éléments du patrimoine bâti et architectural de


Dieulefit, avec la rue du Bourg et ses hôtels particuliers, la Viale et ses églises, ils
offrent aux regards des flâneurs et des touristes des centres d’intérêt indéniables.
Quatre bâtiments sont inscrits aux monuments historiques, le temple, la tour de
l’horloge, l’église Saint Pierre et la Maison Roux, propriété privée avec son jardin.

Tour de l’horloge

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Dieulefit est labelisée Villes et Métiers d’Art depuis 2004 pour
la place et le rôle que tiennent la Céramique sur ce territoire,
entrainant dans son sillage d’autres artisans d’art (cuir,
coutellerie, ferronnerie, bijoux, ébénisterie...).

Le patrimoine naturel et paysager est une autre facette de la richesse


patrimoniale du territoire. Les jardins et les parcs privés avec leur boisement
remarquable, l’Espace Naturel Sensible de Saint Maurice, les coulées vertes et les
continuums boisés sont autant d’éléments paysagers qu’il convient de protéger
comme le souligne le PADD de Dieulefit.
Les cours d’eaux du Fau et du Jabron avec leurs zones humides participent
activement au maintien de l’équilibre écologique et hydraulique de la commune qui est
traversée par un ancien réseau de canaux souterrains.

Notons que malgré le capital mémoriel et historique constitué au fil de générations


d’acteurs locaux, et à l’exception de celui de la Maison de la Céramique, il n’existe pas
de lieu dans la ville permettant de valoriser et de partager ce patrimoine Commun.
Cependant, aux côtés de l’association historique de sauvegarde du patrimoine
« Pierre Vive » qui a relancé ses activités en 2014, en lien avec l’OTSI, l’association
« Patrimoine, Mémoires et Histoire » (PMH) a été créée en 2008.
Son but est « de conserver le patrimoine dit « invisible » (pour le distinguer des
patrimoines bâti et naturel), de recueillir, de sauvegarder et de mettre en valeur la
mémoire du Pays de Dieulefit et en particulier les biens culturels qui fondent la
mémoire commune et constituent les matériaux de l’histoire contemporaine du Pays
de Dieulefit. L’association travaille aussi bien sur les mémoires individuelles que sur la
mémoire collective. Elles constituent, avec les sources classiques (telles que les
archives) le matériau privilégié du « patrimoine invisible » auquel les historiens sont
particulièrement attentifs.
Ce patrimoine, en lien avec le patrimoine bâti, le patrimoine naturel, contribue à
former la personnalité du Pays. À ce titre, il a vocation à prendre sa place dans une
histoire globale, aussi bien française qu’internationale. » (source pmhdieulefit.org)

Enfin, comme en 1668 lorsque les consuls de Dieulefit, bien conscients de


l’importance des archives de la ville, achètent une maison pour les mettre en sureté,
cinq siècles plus tard les élus de Dieulefit ont fait de même. En 2022, les archives de
Dieulefit bénéficient d’un nouveau local. Cette structure n’est pas seulement dédiée à
la conservation des documents mais se doit également d’être un lieu de partage (avec
les anciens, les scolaires, les associations) et d’échanges (expositions, conférences,
recherches) sur les 110 m2 de l’espace géré par l’archiviste de la CCDB.

Le diagnostic du territoire de Dieulefit serait incomplet si n’était mentionné les


engagements pris en 2020 par la nouvelle municipalité pour conduire l’administration
et les projets de la commune.

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La transition écologique et sociale d’une part, la démocratie participative
d’autre part constituent les deux piliers de l’action publique que les élus souhaitent
mettre en œuvre lors de ce mandat.

Depuis 2020, les actions initiées par la mairie en faveur de l’environnement


illustrent bien cette approche. La commission « biodiversité, énergie, alimentation, eau
et mobilités » s’appuie sur 5 groupes de travail qui ont permis d’élaborer des
démarches et des projets mobilisant habitants et acteurs sous différentes formes :
- Atlas de la Biodiversité Communale de 2019 à 2022,
- POPSU et projet de résilience alimentaire depuis 2020,
- Campagne de sensibilisation aux impacts de la 5 G,
- Nettoyages collectifs du Jabron depuis 2020
- Extinction de l’éclairage public en 2021
- Renaturation de l’espace public

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