CDN Révisée CMR Finale Sept 2021

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République du Cameroun CDN Révisée 2021

REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix-Travail-Patrie

CONTRIBUTION DETERMINEE AU NIVEAU NATIONAL - ACTUALISEE


(CDN)
NATIONALLY DETERMINED CONTRIBUTION- UPDATED (NDC)

Septembre 2021
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Table des matières

Résumé .......................................................................................... 1
Introduction .............................................................................. 2
Circonstances nationales et positionnement stratégique ........... 2
Vision du Cameroun pour les changements climatiques et
processus de révision de la CDN ................................................... 10
Composante Atténuation .......................................................... 11
4.1 Émission nationale de gaz à effet de serre ............................................ 11
4.2 Scénario Business As Usual (BAU) ...................................................... 12
4.3 Portée et couverture des actions d’atténuation ................................... 12
4.4 Les actions d’atténuation retenues ...................................................... 13
4.4 Informations sur les efforts d’atténuation ........................................... 19
a) Mesures inconditionnelles ................................................................... 19
b) Objectif Global (mesures inconditionnelles et conditionnelles) ......... 19
Informations nécessaires à la clarté, la transparence et la
compréhension de la CDN ............................................................ 19
Composante Adaptation .......................................................... 31
6.1 Les priorités de l’adaptation et la résilience au Cameroun ...................... 34
6.2- Projets d’adaptation ................................................................................ 36
6.3 Projets sectoriels sensibles à l’adaptation ................................................ 36
6.4 Programmes d’adaptation incluant les projections liées aux coûts
d’adaptation. ................................................................................................... 38
Cadre de mise en œuvre et de suivi (MNV) .............................. 40
7.1 Besoins en technologies............................................................................. 45
7.2 Financement : besoin d’appui financier pour la mise en œuvre des
composantes adaptation et atténuation ......................................................... 46
7.2.1 Besoins financiers en matière d’atténuation ...................................... 46
7.2.2 Besoins financiers en matière d’adaptation ....................................... 49
7.2.3 Mobilisation des ressources ................................................................ 49
7.3 Renforcement des capacités ......................................................................51
Annexes .................................................................................. 54
Annexe 1 : Liste des Projets d’Adaptation ...................................... 54
Annexe 2 : Coût d’investissement par secteur aux horizons 2025 et
2030 ............................................................................................. 56
Annexe 3 : Planification budgétaire des actions d’atténuation (en
millions de dollars) ...................................................................... 57
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Annexe 4 : Liste des mesures d’Atténuation .................................. 58


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°C Degré Celsius
APRUE Agence de Promotion et de Rationalisation de
l’Utilisation des Energies
BaU Business as Usual
BRT Bus Rapid Transit
BUR Rapport Biennal Actualisé
CC Changements Climatique
CCNUCC Convention Cadre des Nations Unies sur les
Changements Climatiques
CDN Contribution Déterminée au Niveau National
CH4 Méthane
CMA Conference of the Parties Serving as the meeting of
the Parties to the Paris Agreement
CN Communication Nationale
CNCC Comité National sur les Changements Climatiques
CO2 Dioxyde de Carbone
COP Conférence des Parties
CPDN Contribution Prévue Déterminée au niveau National
CTD Collectivité Territoriale Décentralisée
CVUC Communes et Villes Unies du Cameroun
DFnP Domaine Forestier non Permanent
DFP Domaine Forestier Permanent
DSPL Déclaration de Stratégie de Lutte contre la Pauvreté
EE Efficacité Energétique
ENR Energie Renouvelable
FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation
et l’Agriculture
FCFA Francs de la Communauté Financière Africaine
FEICOM Fonds Spécial d’Equipement et d’Intervention
Intercommunal
GES Gaz à Effet de Serre
GgEqCO2 Giga gramme Equivalent CO2
GIEC Groupe Intergouvernemental des Experts sur
l’Evolution du Climat
GW Giga Watt
Ha Hectare
HFC Hydrofluorocarbure
IGES Inventaire des Gaz à Effet de Serre
Km Kilomètre
kW Kilowatt
LED DEL (Diode Electroluminescente)
MINAC Ministère des Arts et de la Culture
MINAS Ministère des Affaires Sociales
MINAT Ministère de l’Administration Territoriale
MINCOMMERCE Ministère du Commerce
MINDCAF Ministère du Cadastre et des Affaires Foncières
MINDDEVEL Ministère de la Décentralisation et du
Développement Local
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MINDEF Ministère de la Défense


MINEDUB Ministère de l’Education de Base
MINEFOP Ministère de l’Emploi et de la Formation
Professionnelle
MINEPAT Ministère de l’Economie de la Planification et de
l’Aménagement du Territoire
MINEPDED Ministère de l’Environnement de la Protection de la
Nature et du Développement Durable
MINESEC Ministère des Enseignements Secondaires
MINESUP Ministère de l’Enseignement Supérieure
MINFI Ministère des Finances
MINFOPRA Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme
Administrative
MINHDU Ministère de l’Habitat et du Développement Urbain
MINJEC Ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique
MINJUSTICE Ministère de la Justice
MINMAP Ministère des Marchés Publics
MINMIDT Ministère des Mines de l’Industrie et du
Développement Technologique
MINPMEESA Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de
l’Economie Sociale et de l’Artisanat
MINPOSTEL Ministère des Postes et Télécommunications
MINPROFF Ministère de la Promotion de la Femme et de la
Famille
MINRESI Ministère de la Recherche Scientifique et de
l’Innovation
MINREX Ministère des Relations Extérieures
MINSEP Ministère des Sports et de l’Education Physique
MINTSS Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale
MNV Mesure, Notification, Vérification
MRV Monitoring, Reporting, Verification
MW Méga Watt
N2O Protoxyde d’Azote
NDC Nationally Determined Contribution
ODD Objectifs de Développement Durable
ONACC Observatoire National sur les Changements
Climatiques
ONG Organisation Non Gouvernementale
OSC Organisation de la Société Civile
PCD Plan Communal de Développement
PIB Produit Intérieur Brut
PIUP Procédés Industriels et Utilisation des Produits
PM Premier Ministre
PNACC Programme National d’Adaptation au Changement
Climatique
PV Photo Voltaïque
RBT Rapport Biennal de Transparence
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SDN30 Stratégie Nationale de Développement à l’horizon


2030
SNIGES Système National d’Inventaire des Gaz à Effet de
Serre
SPAND Stratégie et Plan d’Action National pour la
Biodiversité
TCN Troisième Communication Nationale
TdC Théorie du Changement
UP Unité de Production
USD Dollar Américain
ZAE Zone Agroécologique
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Résumé
Synthèse des éléments de compréhension de la CDN 2021
Type d’engagement Réduction des GES par scénario conditionnel et
inconditionnel
Périmètre et GES Ensemble du territoire national
couverts CO2, CH4, N2O, HFC, PFC et SF6
Avec pour principaux cibles les 3 premiers
Période couverte 2020 - 2030
Année de référence 2010
(année de base)
Le niveau de réduction de GES à l’horizon 2030 est
Niveau d’engagement ou de 35% réparti ainsi qu’il suit :
de réduction des  23% dans un scénario conditionnel
émissions de GES  12% inconditionnel
 AFAT (Agriculture, foresterie et autres
affectations des terres)
Secteurs prioritaires  Energie
couverts  Déchets
 Métriques : Potentiel de réchauffement
Global (PRG) conformément aux
orientations du quatrième rapport
Potentiel de d’évaluation du GIEC (AR4). Les valeurs du
Réchauffement Global Potentiel de réchauffement Global PRG
(PRG) utilisées sont : CO2 = 1 (par convention)
CH4 = 25 ;N2O = 298 ; HFCs = 1.5 - 14 800.
Méthodologies de  Méthodologies : Lignes directrices 2006 du
l’estimation des GIEC pour les inventaires de gaz à effet de
émissions serre.
 Les guides de bonnes pratiques de 2013, y
compris les méthodes supplémentaires
révisées.

Coût de mise en œuvre  57 640 USD (28 713 milliards FCFA)

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Introduction
Le Cameroun a soumis sa CPDN auprès du Secrétariat de la CCNUCC en octobre
2015 et ratifié l’Accord de Paris en janvier 2016. De fait, ce document est
considéré comme la première CDN du Cameroun, décrivant les objectifs de
réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) accompagnés de
propositions de mesures d’adaptation.
A travers le présent document, le Gouvernement du Cameroun présente une
actualisation de sa première Contribution Déterminée au niveau National
(atténuation et adaptation), pour la période 2020 - 2030 et conformément aux
articles 4.2, 4.9 et 4.11 de l’Accord de Paris et autres dispositions pertinentes de
l’Accord.
Le contenu de cette soumission s'appuie sur l’examen des progrès réalisés au titre
de la première CDN, les nouvelles politiques telles que la SND30, les plans
nationaux et sectoriels, et reflètent les travaux ultérieurs concernant l'élaboration
d’objectifs quantifiables d'atténuation et d'adaptation. Ce document représente
une synthèse robuste qualifiée par des évaluations détaillées et pertinentes des
mesures d'atténuation et des mesures d'adaptation. Ces évaluations sont
complétées et soutenues par une analyse approfondie, des informations et
données contextualisées, un processus inclusif de consultation des parties
prenantes, en ciblant une ambition climatique accrue.

A travers la révision de sa CDN, le Cameroun entend réduire l’empreinte carbone


de son développement 35% à l’horizon 2030, avec 2010 comme année de
référence, sans pour autant ralentir sa croissance, tout en privilégiant des options
d’atténuation présentant des cobénéfices élevés, en renforçant la résilience du
pays aux changements climatiques, et en mettant en cohérence ses politiques
sectorielles, y compris le renforcement de son dispositif et des outils de mise en
œuvre, afin de faciliter l’atteinte de ces objectifs.

Circonstances nationales et positionnement


stratégique
Le Cameroun au sein du Bassin du Congo comprend des écosystèmes
représentatifs du continent africain, qui le qualifie d’Afrique en miniature. Le
territoire couvre une superficie de 475 650 km2, et il s’étire sur 1 500 km du Sud
au Nord (2-13°N) et de 800 km d’Ouest en Est (9-16°E). , et un taux de croissance

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République du Cameroun CDN Révisée 2021

démographique annuel de 2,5%. Ce taux atteint 4,3% dans les villes.


L’urbanisation anarchique est l’un des phénomènes les plus remarquables de ces
dernières années. Ainsi le taux d’urbanisation est passe de 52% en 2010 à 57% en
2019. 50% de la population camerounaise vit dans des quartiers d’habitats
précaires, souvent illégaux.

Au plan climatique, sa large extension en latitude lui vaut de passer d’une


pluviométrie monomodale déficitaire en zone agroécologique (ZAE) sahélienne
(500 à 800 mm) à une pluviométrie monomodale (1800 à 2800 mm) en ZAE
hautes savanes et hauts plateaux, une pluviométrie bimodale relativement
abondante (1500 – 2000 mm) en ZAE forestière et une importante pluviométrie
monomodale (3000 – 8000 mm) en ZAE littorale. La température elle-même
varie d’un milieu à l’autre et se situe entre 20°C et 35 °C avec une amplitude
thermique allant de 3°C à plus de 12°C

Au plan biologique, le Cameroun compte six (06) principaux types


d’écosystèmes, avec une grande diversité des systèmes de production agro-
pastorale. La flore est dominée par la steppe et les Yaérés à l’Extrême-Nord, la
savane dans le Nord, l’Adamaoua et les hautes terres de l’Ouest, les forêts semi-
décidues dans le Centre – Sud, puis les forêts sempervirentes et les mangroves en
zone côtière. Le Cameroun occupe le quatrième rang en matière de richesse de la
flore et le cinquième en termes de diversité faunique en Afrique avec 8300
espèces de plantes, 335 espèces de mammifères (SPANB II, 2012).

Par ailleurs, ce patrimoine floristique et faunique fait l’objet de menace multiples,


parmi les plus importantes il faut relever, l’exploitation forestière, faunique et
minière illégale et anarchique, l’utilisation des terres non contrôlée pour
l’agriculture itinérante sur brûlis et le développement non durable de l’agro-
industries). Le taux annuel net de déforestation estimée à 0,6% (FAO, 2020)
couplé à un faible taux de reboisement (0,1%) suggère une diminution croissante
de la diversité biologique.

La contribution de la déforestation aux changements climatiques et à la


vulnérabilité des populations locales et autochtones est indéniable. Le Cameroun
possède un massif forestier important qui est de plus en plus dégradé par les
activités agropastorales ainsi que les projets miniers et structurants auxquels

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République du Cameroun CDN Révisée 2021

s’ajoute une croissance démographique importante. En effet, la population


camerounaise en 2021 est estimée à environ 27 millions d’habitants avec une
densité moyenne de 56 hts/km2, qui toutefois varie de 7 à 200 habitants/km2
suivant les régions du pays.

Cette densité disparate constitue un déterminant majeur de la


dégradation des terres arables et des paysages forestiers, fortement
marquée dans la partie septentrionale et les hautes terres de l’Ouest.
Or, la majorité de la population rurale du Cameroun est dépendante des moyens
de subsistance des activités agricoles et pastorales dans un contexte où la
productivité des paysages et des terres est de moins en moins bonne, avec un
risque d’intensification de l’exode rural.
La problématique de la dégradation des paysages forestiers est réelle dans tout le
pays, mais très variée d’une zone agroécologique à l’autre. Dans une optique de
durabilité forte, le renouvellement des ressources forestières et la reconstitution
des formations végétales dégradées, compte probablement parmi les défis
majeurs actuels auxquels le Cameroun est appelé à faire face dans les prochaines
décennies, avec l’amplification des bouleversements environnementaux et des
changements climatiques.
Les défis inhérents à ceux-ci concernent la déforestation, l’accroissement du
potentiel érosif des cours d’eau et l’augmentation des inondations et des
glissements de terrain qui induisent une nouvelle dynamique au paysage avec
l’accélération des processus géomorphologiques. Dès lors, il en résulte des
risques environnementaux importants.
La sécheresse demeure discrète et omniprésente dans la partie septentrionale du
pays. C’est un facteur contraignant pour les populations et un déclencheur -
amplificateur des maladies qui exposent plus de 3 000 000 d’âmes (Etude de la
vulnérabilité du Cameroun, 2021).
La fréquence saisonnière et quasi ininterrompue depuis deux décennies des
évènements climatiques extrêmes, l’instabilité de la durée des saisons des pluies,
les inondations récentes, les sécheresses récurrentes auxquelles le Cameroun est
de plus en plus exposé, prouvent que les changements climatiques ont cessé
d’être une question purement scientifique et sont devenus un problème réel et
prégnant pour notre société, requérant des mesures urgentes pour la sauvegarde
et la protection de la vie humaine.

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République du Cameroun CDN Révisée 2021

Au plan économique, il est important de relever que l’économie du Cameroun est


l’une des plus diversifiée d’Afrique. Bien que les secteurs secondaire (22% du
PIB) et tertiaire (45%) soient bien développés, l’économie repose néanmoins
principalement sur des secteurs de production: agriculture, élevage, pêche et
aquaculture, foresterie et sylviculture. L’agriculture emploie près de 60% de la
population et demeure le secteur prédominant de l’économie nationale tant par
sa contribution au PIB (23%) que pour les effets d’entrainement sur d’autres
secteurs d’activités. Les principales cultures commerciales sont le cacao, le café,
le tabac, le coton, les bananes et le poivre.
La contribution du secteur minier au PIB reste négligeable malgré d’importantes
potentialités identifiées et mises en exploitation. Le Cameroun renferme au
moins 52 types de ressources minérales et la stratégie s’appuie sur la valorisation
d’au moins 30 % de ces ressources. Les activités minières concernent
l’exploration, l’exploitation et la transformation.
Le secteur industriel représente près du tiers du PIB. Il produit essentiellement
pour le marché local.

Continent Afrique
Sous - Région Afrique centrale
Coordonnées 2° - 13° latitude Nord, 9° - 16° longitude Est
 42e rang mondial
 475 650 km2
 Couverture forestière : 20 millions ha
Superficie
 Superficie cultivée : 3,257 millions ha
 Terres : 98,8 %
 Eau : 1,2 %
Côtes 400 km
Centrafrique 822 km (Est), Tchad 1 122 km (Est et Nord-Est),
République du Congo 520 km (Sud-Est), Guinée équatoriale 183
Frontières
km (Sud), Gabon 298 km (Sud), Nigeria 1 720 km (Ouest et Nord-
Ouest)
Altitude
4 095 m (Mont Cameroun)
maximale
Altitude
0 m (Océan Atlantique)
minimale
Plus long cours
Sanaga (900 km)
d’eau
Plus importante
Lac Tchad
étendue d’eau

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République du Cameroun CDN Révisée 2021

De prime à bord, il faut noter que la contrainte climatique


exerce déjà une pression accrue sur les principaux secteurs
alimentant le budget national, elle accroit les vulnérabilités sociales
et contribue à dégrader les infrastructures nécessaires à l’activité
économique. Par ailleurs, la lutte contre les effets du changement climatique
révèle aussi bien pour l’adaptation que pour l’atténuation, des besoins de
ressources financières additionnelles en plus de ceux nécessaires aux impératifs
déjà connus du développement. Pour réussir la mutation transformationnelle
vers une économie sobre en carbone, il faut des investissements conséquents
pour la mise en place des technologies appropriées, en ciblant tous les secteurs à
enjeux. Les financements nécessaires soutiendront la mise en œuvre des
programmes et projets en cohérence avec les engagements pris en respectant une
distribution tenant compte des secteurs les plus émetteurs et les zones agro
écologiques les plus vulnérables.
A cet effet, la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 du
Cameroun doit absolument être mise en perspective dans le cadre de la révision
de cette CDN. La raison en est simple, le pays envisage une profonde
transformation structurelle de son économie dont la croissance doit être proche
de deux chiffres.
Ceci passe par une stratégie d’industrialisation reposant sur une
transformation accrue des ressources naturelles et une réduction graduelle des
importations en faveur des exportations des produits manufacturés ou semi finis.
Cette ambition porte prioritairement sur le marché de la Communauté
Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) estimé à environ 300
millions d’habitants. La conséquence prévisible de cette orientation stratégique
dans le cas d’un business as usual est une pression sans précédent sur les
ressources édaphiques, hydriques et la biomasse aussi bien en ce qui concerne
les prélèvements que les dégradations dues aux pollutions et plus
particulièrement aux émissions des gaz à effet de serre.

Pour concilier ses ambitions légitimes de croissance économique avec les


impératifs de lutte contre le réchauffement et tenir ses engagements pris dans le
cadre de sa CDN, le Gouvernement a consacré un des objectifs globaux de la
SND30 à la lutte contre le changement climatique : « Renforcer les mesures
d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique et la gestion

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République du Cameroun CDN Révisée 2021

environnementale pour garantir une croissance économique et un


développement social durable et inclusif ».

Ainsi, s’agissant du secteur de l’énergie, le pays entend poursuivre sa politique


de développement d’un mix énergétique basé sur l’énergie hydroélectrique, le
photovoltaïque, le thermique à base de gaz et l’énergie issue de la biomasse. Pour
le secteur rural, le Gouvernement a opté pour une politique d’intensification
promouvant les technologies les plus innovantes, climato résilientes notamment.
S’agissant des déchets, il est prévu la mise en œuvre d’une stratégie nationale des
déchets dans le sillage de la promotion de la responsabilité sociétale des
entreprises.

Comme les autres pays d’Afrique centrale situé autour du Golfe de


Guinée, le Cameroun a d’importants gisements de pétrole offshore et
on shore dont la plupart ne seraient pas encore découverts. Il
envisage d’accentuer ses efforts de prospection pour accroître ses
réserves et augmenter sa production de pétrole et de gaz en mettant
l’accent sur les nouveaux bassins on shore de la partie
septentrionale du pays notamment (P. 45). 1 L’exploitation de certains
bassins a été différée en raison de la chute du prix du baril du pétrole. Afin de
tenir ses engagements pris dans le cadre de sa CDN, le Cameroun doit
absolument attirer des investisseurs pour explorer et développer des projets
structurants portant sur l’hydroélectricité, le gaz et d’autres énergies propres à
l’instar de l’hydrogène et de l’ammoniac.

Pour ce qui est du sous-secteur forestier, les forêts du bassin du Congo dont
environ 12% de la superficie se trouve au Cameroun ont un rôle vital de régulation
des GES et du dioxyde de carbone, ceci en plus de jouer un rôle déterminant sur
la régulation du climat régional et le cycle de l’eau. Pour que ce massif forestier
continue de jouer ce rôle primordial pour l’humanité, la communauté
internationale doit sans délai redéployer avec plus de détermination et de
méthode, les différents instruments à même de contribuer efficacement aux
efforts d’atténuation et d’adaptation. Plus que certains pays de la Sous-région le

1
Les réserves prouvées de gaz au Cameroun sont estimées à 157 milliards m3 d’après la Société Nationale
des Hydrocarbures (SNH);

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République du Cameroun CDN Révisée 2021

soutien dont a besoin le Cameroun pour tenir ses engagements pris dans le cadre
de sa CDN est déterminant.

Alors que le taux de croissance de la population urbaine du continent était de


5,4% en 2015, l’Afrique centrale présentait quant à lui un taux de 6,2%. Ces
chiffres impliquent au moins deux défis : le premier est de la sécurité alimentaire
d’une population urbaine dont les besoins en produits vivriers croissent
rapidement. Dans son rôle de grenier incontesté de l’Afrique Centrale, le
Cameroun exerce plus que les autres pays de la Sous-région une forte pression
sur ses ressources naturelles et sa biomasse pour continuer de satisfaire à la
demande croissante en vivres de son marché intérieur mais aussi de ceux des
pays voisins.

S’agissant du sous-secteur de la mine solide, avec la création récente de la


SONAMINES, on pourrait lire la volonté du Gouvernement de développer enfin
ce sous-secteur. 2 La du minerai de fer est constitué essentiellement par le
gisement de Nkout estimé à 2 milliards de tonnes extensible à 4 milliards d’une
part et du bassin de fer de Mbalam dont la capacité de production annuelle serait
de 40 millions de tonnes sur 12 ans dans sa première phase de développement.
Les réserves de rutile du pays seraient évaluées à 3 millions de tonnes, soit le
second potentiel mondial après la Sierra Leone. S’agissant du minerai de
l’alumine, le cinquième des plateaux bauxitiques explorés en 2020 par « Canyon
Resources » affiche des réserves estimées à 892 millions de tonnes dont 250
Millions à très haute teneur d’aluminium.

Si le pays mettait en œuvre sans autre forme de procès ces grands projets miniers,
les conséquences sur l’environnement, en dépit des mesures habituelles de
mitigation des impacts, seraient considérables. Il est à noter que plus de 70% des
réserves minières du pays se trouvent en domaine forestier. Les partenaires
techniques et financiers du Cameroun devraient le soutenir afin de que des
moyens conséquents soient mobilisés pour mettre en place des techniques
d’exploitation les moins préjudiciables possibles à l’équilibre des forêts.

2
En 2017, les mines et les carrières contribuaient à seulement 1,7% des apports financiers du secteur des
industries extractives. https://www.agenceecofin.com/mines/2804-76122-potentiel-minier-sous-exploite-
3e-partie-le-cas-du-cameroun

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République du Cameroun CDN Révisée 2021

Deux autres défis exacerbent les vulnérabilités du Cameroun. Au plan des


milieux physiques, il faut relever la situation critique des régions septentrionales
du pays face aux changements climatiques. Ceci se traduit par des sécheresses
récurrentes et divers phénomènes climatiques extrêmes. Ainsi, dans la seule
région de l’Extrême-nord, souffre d’un déficit céréalier de 30 000 tonnes, le taux
d’insécurité alimentaire y est de 33,6 %. La présence des réfugiés (57 000) et
déplacés (223 642) exercent en outre une forte pression sur les ressources
naturelles tels que les points d’eau et pâturages (SNADDT, Diagnostic 2018). Les
implications socioéconomiques de ces vulnérabilités sont multiples. Pour
répondre aux crises conjoncturelles induites, l’Etat consacre logiquement
l’essentiel de ses modestes ressources financières aux problèmes sociaux en lien
avec la santé, la sécurité alimentaire et les situations d’urgence post-catastrophe.

Tant que la résilience des régions soudano sahéliennes du pays et dans une
moindre mesure celle des régions de l’Ouest et du Nord-Ouest ne sera pas
significativement améliorée, les ressources propres de l’Etat nécessaires pour
adresser les défis liés au changement climatique ne pourront pas répondre aux
défis en présence.

Au plan sécuritaire, il est connu que le Cameroun fait face à l’instabilité


dans deux zones agroécologiques les plus exposées aux effets du changement
climatique, la région de l’Extrême-Nord en proie aux attaques de la secte Boko
Haram et les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest secoués par les exactions
des séparatistes anglophones. Les ressources financières mobilisées par l’Etat
pour restaurer la paix dans ces régions où l’instabilité tend à devenir endémique
ont largement contribué à éroder la résilience de l’économie du pays. La crise
sanitaire actuelle est venue accentuer la fragilisation d’une économie déjà
déstabilisée par les effets conjugués du changement climatique et des crises
sécuritaires. Sans une très forte volonté politique et un soutien international à la
mesure des défis sus analysés, les engagements du pays pris dans le cadre de sa
CDN pourraient ne pas être tenus.
Au vu du tableau ci-dessus présenté, le pays envisage donc de mobiliser à
cet effet tous les moyens conséquents pertinents : financements, transferts de
technologies et renforcement de capacités pour tenir ses engagements
internationaux et atteindre ses objectifs de développement socioéconomiques.

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République du Cameroun CDN Révisée 2021

Vision du Cameroun pour les changements


climatiques et processus de révision de la CDN
La vision du Cameroun dans sa stratégie de réponse inclusive aux impacts du
changement climatique se résume dans le slogan : « transformer la contrainte
climatique en opportunités de développement ».

Dans le cadre de l’adaptation, la vision du Cameroun selon son Plan National


d’adaptation aux Changements Climatiques (PNACC) stipule qu’en 2035, « les
changements climatiques dans les cinq zones agro-écologiques du Cameroun
sont complètement intégrés au développement durable du pays, réduisant ainsi
sa vulnérabilité, et transformant même le problème des changements
climatiques en une solution/opportunité de développement. Ainsi les
camerounais particulièrement les femmes, les enfants et les personnes
vulnérables et les secteurs économiques du pays acquièrent une plus grande
résilience et une plus grande capacité d’adaptation aux impacts négatifs des
changements climatiques ».
Cette vision est fondée sur la théorie du déterminisme inverse consistant à
admettre que des transformations socioéconomiques structurelles positives
peuvent avoir pour déclencheurs le souci concerté de vaincre des contraintes du
milieu physique. Les changements climatiques peuvent donc constituer une
réelle opportunité à capitaliser en faveur de la transition vers une économie verte,
de la lutte contre la pauvreté, mais au-delà renforcer le ciment social par le jeu de
solidarités sociales nécessaires en vue de la réduction des vulnérabilités
différentielles.
Pour concilier ses ambitions légitimes de croissance économique en tant compte
des impératifs pour inverser les effets négatifs des changements climatiques et
tenir les engagements pris dans le cadre de sa CDN, le Gouvernement a consacré
un des objectifs globaux de la SND30 à la lutte contre les changements
climatiques : « Renforcer les mesures d’adaptation et d’atténuation des effets du
changement climatique et la gestion environnementale pour garantir une
croissance économique et un développement social durable et inclusif ».
En considérant à la fois les objectifs d’atténuation et d’adaptation, les politiques
et les outils règlementaires de mise en œuvre y afférents nécessitent à la fois des
adaptations, des renforcements et des créations nouvelles. Ces politiques doivent

10
République du Cameroun CDN Révisée 2021

autant que faire se peut prendre en compte la contrainte climatique dans la


conception et l’élaboration des politiques de développement en général.

Composante Atténuation
4.1 Émission nationale de gaz à effet de serre

En 2010, le secteur de l’agriculture demeure la plus importante source


d’émissions de GES avec 24074.61 Gg Eq CO2 soit 69 % des émissions totales
(Fig.1). Le secteur de l’Energie en seconde position, présente 18 % des émissions,
suivi du secteur des déchets avec 12 %. Le secteur des procédés industriels et
utilisation des produits (PIUP) vient en dernier lieu avec 1 %. (Rapport national
IGES TCN, 2020).

Déchets: 4 323,84
(12%)

Energie: 6 140,69
(18%)

Industrie: 523,24
(1%)

Agriculture: 24 074,61 (69%)

Agriculture Industrie Energie Déchets

Fig. 1 : Pourcentage des émissions de GES par secteur en 2010 hors foresterie

La figure 2 illustre les différents gaz à effet de serre (GES) par secteur source
d’émission
12895,25

8644,98

6063,82

0,00 2631,00
56,62
0,00 223,50
21,25 523,24 28,50 7,81

Energy Industrial Processes Agriculture Waste


and Product Use

CO2 CH4 N2O

Fig. 2 : Émissions par type de GES (en Gg Eq CO2) pour l’année de référence 2010

11
République du Cameroun CDN Révisée 2021

4.2 Scénario Business As Usual (BAU)


Pour le Cameroun, dans un scénario Business As Usual (BAU), les émissions de
GES atteignent 119 085 Gg Eq CO2 en 2030, soit une hausse de 71% par rapport
à 2010 année de base où les émissions sont de l’ordre de 34 933 Gg Eq CO2
(Fig.3).
119 084,45

82 157,35

64 682,29

34 932,61

2010 2020 2025 2030

Emissions hors foresterie

Fig. 3 : Tendance des Emissions (en Gg Eq CO2) dans le scénario Business as Usual

4.3 Portée et couverture des actions d’atténuation

Dans le scénario CDN avec prise en compte des mesures, l’augmentation des
émissions est contenue à 104 187 Gg Eq CO2 en 2030 soit une hausse de 66 %
par rapport à 2010 (34 933 Gg Eq CO2) et une réduction de 12 % par rapport
au scénario BAU.
Dans ce même scénario, mais cette fois avec mesures additionnelles,
l’augmentation des émissions est contenue à 76 826 Gg Eq CO2 en 2030 soit
une augmentation de 55 % par rapport à 2010 et une réduction de 35 % par
rapport au scénario BAU ce qui représente en valeur absolue 42 259 Gg Eq CO2
de réduction (Fig.4).

12
République du Cameroun CDN Révisée 2021

130000,0
119084,5
120000,0

110000,0
104 186,99
100000,0
- 35% (42 259)
90000,0

80000,0

70000,0 76 825,72

60000,0

50000,0

40000,0 34932,6

30000,0
2010 2020 2025 2030

Scénario BaU 2030 Scénario "with measures" 2030 Scénario "with additionnal measures" 2030

Fig.4 : Évolution des émissions (Gg Eq. CO2) de GES du Cameroun suivant
différents scénarii

Les parts de réduction de chaque secteur en 2030 sont présentés dans le tableau
ci-dessous :

Tableau 1 : Part de réduction par secteur en 2030


Part de Réduction par secteur en 2030
Secteurs Agriculture FAT Energie Déchets Totaux
Réduction en quantité (Gg Eq CO2) 6808.48 19378.63 13369.85 2701.78 42258.73
Part de chaque secteur dans la
16.1% 45.9% 31.6% 6.4% 100.0%
réduction totale (%.)
Part de chaque secteur par rapport
5.7% 16.3% 11.2% 2.3% 35.5%
au pourcentage de réduction (%.)

En termes de potentiel de réduction le secteur de la foresterie vient en tête, suivi


de l’Energie

4.4 Les actions d’atténuation retenues

Le Cameroun entend mettre en œuvre les actions d’atténuation ci-dessous, sur la base
des orientations et options de réduction en cohérence avec les piliers de sa stratégie
nationale de développement 2020-2030 (SND30) et les ODD.

13
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Agriculture/Pêche/Élevage/Forêt

 Grands enjeux du secteur agriculture/élevage/pêche : (i) Recherche de l’autosuffisance, sécurité alimentaires,


développement de l’agro-industrie et (ii) Amélioration de la productivité et de la compétitivité.
 Grands enjeux du secteur forestier : (i) Gestion durable des forêts par l’exploitation et valorisation des forêts productives
dans le cadre de plans d'aménagement, (ii) Contribution à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté à travers la
rétrocession d’une partie des recettes fiscales aux collectivités, la création d’emplois, la création de forêts communales dans le
Domaine Forestier Permanant (DFP) et de forêts communautaires dans le Domaine Forestier non Permanant (DFnP) (iii)
Conservation de la biodiversité à travers le renforcement du réseau national d’aires protégées, (iv) Mise en cohérence du système
foncier grâce aux plans de zonage.
 MESSAGE CLE : « L’agriculture a été et demeure le pilier de l’ambition d’émergence du pays mais il est
possible et même nécessaire de limiter son impact carbone. La gestion durable des forêts permettra
d’augmenter le puits carbone. Cette croissance bas-carbone apportera d’importants Co-bénéfices
(développement économique et social, création d’emplois, amélioration de l’environnement et de la santé,
etc.).

Orientations par Actions d’atténuation retenues Options de réduction retenues


rapport à la SND 30

1) Mise en cohérence de la -Aménagement durable des espaces rural et


planification et de urbain ;
- Reboisement ;
l’aménagement de l’espace - Renforcement de la gestion durable et la
- Gestion durable et Régénération assistée des
rural pour développer valorisation des forêts et de la biodiversité,
forêts
l'agriculture tout en limitant la notamment grâce au suivi spatial des terres ;
déforestation/dégradation -Réhabilitation des terres dégradées et le
reboisement des savanes anthropiques, et

14
République du Cameroun CDN Révisée 2021

renforcement des puits de carbone dans les forêts


dégradées.

2) Intensification d'une - Amélioration durable de la productivité agricole Réduction du CH4 des cultures de riz
production agricole, animale et gestion durable de la production animale et
et halieutique respectueuse de halieutique ;
l'environnement et - Adaptation des calendriers culturaux, et des
permettant de limiter la techniques de production ;
- Limitation des émissions de méthane de la
déforestation / dégradation
riziculture en réduisant au maximum la
submersion ;
-Renforcement des partenariats et collaborations
3) Promotion des pratiques - Utilisation des inhibiteurs de nitrification ;
permettant d'améliorer les pour améliorer la productivité́ des sols, la mise - Supplémentation en matières grasses dans
capacités de production en œuvre d’innovations agricoles ; développer l'alimentation des ruminants (% de
agricole et valoriser les l’agriculture raisonnée, conservatoire ou durable matières grasses DM ajoutées)
ressources du milieu

15
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Energie/Déchets

 Grands enjeux de l'énergie: (i) Améliorer l'accès des populations et des industries à l'électricité en quadruplant la capacité de
production à l’horizon 2035 pour passer à 6 GW ; (ii) accroitre l'utilisation des énergies renouvelables dans la production
d'électricité, surtout dans les zones difficilement raccordables au réseau électrique et (iii) faire de l’efficacité énergétique une
priorité nationale.
 Grands enjeux des déchets : Améliorer la salubrité urbaine notamment en faisant des déchets une ressource pour la
production d’énergie
 MESSAGE CLE : « Porter à 25 % la part des énergies renouvelables hors grande hydro dans le bouquet
électrique en 2035 »
Orientations par Actions d’atténuation retenues Options de réduction retenues
rapport à la SND 30

4) Maitrise de la - Promotion de l’efficacité énergétique; - Éclairage efficace avec les ampoules fluo compactes;
consommation énergétique - Mise en place d'une règlementation sur - Éclairage efficace avec LED;
des systèmes par une l'efficacité́ énergétique (EE); - Éclairage efficace avec LED remplaçant les fluo
politique d'efficacité́ compactes;
- Création et opérationnalisation l’Agence de
énergétique volontariste - Efficacité énergétique dans l'industrie;
promotion et de rationalisation de
- Éclairage de bureau efficace avec des ampoules fluo
l’utilisation des énergies (APRUE);
compactes:
- Développement des incitations
- Éclairage de bureau efficace avec LED;
économiques pour promouvoir et lever les
- Éclairage public efficace;
barrières à l'investissement dans l'EE;
- Efficacité énergétique de service ;
- Favorisation de l'achat de véhicules peu
- Réseaux électrique efficaces ;
polluants et mise au rebut des véhicules
- Mini hydroélectricité hors réseau ;

16
République du Cameroun CDN Révisée 2021

plus polluants via des normes, incitations - Services d’autobus Express


ou obligations ;
- Promotion des modes de transport à faible
émission carbone.
5) Valorisation efficiente - Biogaz dans les fermes rurales substituant le bois de
des ressources pour tendre - Gestion durable et efficace des déchets, feu non renouvelables ;
vers une économie - Renforcement des politiques de gestion des - Le biogaz dans les grandes fermes ;
circulaire déchets (d’ici à 2035, toutes les grandes - Biogaz émanant des eaux usées industrielles ;
villes devraient avoir des décharges - Recyclage des plastiques ;
aménagées avec au moins 70 % de captage - Combustibles issus de déchets municipaux solides ;
de méthane) ; - Biogaz issu des déchets solides municipaux ;
- Promotion du développement d’une - Compostage des déchets solides municipaux.
économie circulaire ;
- Récupération / utilisation des déchets
agricoles et forestiers ; compostage ;
- Valorisation / traitement des autres
déchets (station d’épuration, boues de
vidange.

17
République du Cameroun CDN Révisée 2021

6) Développement de la - Promotion des énergies renouvelables - PV solaire grand réseau ;


production d'énergie à - Adoption d’un plan de développement - PV solaire petit réseau isolé 100 % solaire ;
partir de sources des énergies renouvelables portant à 25 - Lampadaires solaires.
renouvelables % la part des EnR dans le bouquet
électrique ;
- Mise en place d’un cadre incitatif pour le
développement des EnR

18
République du Cameroun CDN Révisée 2021

4.4 Informations sur les efforts d’atténuation


a) Mesures inconditionnelles

Le scénario des mesures inconditionnelles d’atténuation comprend des options


de réduction sur lesquelles le Cameroun s’engage dans le cadre de sa Contribution
Déterminée au niveau National (CDN) tenant compte de son contexte national et
de ses capacités internes. L’objectif inconditionnel se traduit, en termes absolus
pour 2030, par des émissions à hauteur de 104 187 Gg Eq. CO2. L’ensemble des
mesures inconditionnelles, d’un coût d’environ 25 784,66 millions USD,
permettent de réduire les émissions projetées pour l’année 2030 de 14 898 Gg Eq.
CO2, soit 12 % des émissions dans le scenario BAU 2030.

b) Objectif Global (mesures inconditionnelles et


conditionnelles)
La CDN révisée du Cameroun, présente un objectif d’atténuation global de 35 %
avec 32 options de réduction dans les secteurs cibles (mesures inconditionnelles et
conditionnelles) à l’horizon 2030 par rapport au scénario de référence (BAU 2030).
Ce nouvel objectif de réduction indique la volonté du pays à revoir à la hausse son
ambition d’atténuation par rapport à la première version de la CDN (objectif de 32
% de réduction). Il se traduit, en termes absolus pour 2030, par des émissions
réduites de 14 898 Gg Eq CO2 (inconditionnelles) et un surplus de réduction de 27
361 Gg Eq C02 (conditionnées) si le Cameroun reçoit l’appui nécessaire pour la
mise en œuvre des mesures additionnelles proposées.

Informations nécessaires à la clarté, la


transparence et la compréhension de la CDN
1. Informations quantifiées sur le point de référence, y compris, le cas échéant,
une année de base

Type de contribution Un objectif de réduction des émissions assorti d’actions


d’atténuation et d’adaptation
Objectif national à long terme Réduction des émissions de GES à hauteur de 35% par
sur les rapport à un scénario de référence pour l’année cible 2030
Émissions de GES et reparti en 12% inconditionnel et 23% conditionné au
soutien de la communauté internationale sous forme de
financement, d’actions de renforcements de capacité et de
transfert de technologies.
Année cible 2030
Année de référence 2010

19
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Objectif Stratégie Nationale de Croissance économique et transformation structurelle


Développement 2020-2030 (porter le taux de croissance annuel de 4,5% à 8,1% en
moyenne sur la période 202-2030 ; ramener le déficit de la
balance commerciale de 8,8% du PIB en 2018 à 3% en
2030) ; réduction de la pauvreté et du sous-emploi
(ramener le taux de pauvreté de 37,5% en 2014 à moins de
25% en 2030) ; préservation environnementale et maitrise
des risques climatiques (renforcer les actions en matière de
gestion durable des ressources naturelles, renforcer les
mesures d’adaptation et d’atténuation des effets des
changements climatiques et la gestion environnementale
pour garantir une croissance économique et un
développement durable et inclusif) ; renforcement de la
Gouvernance (renforcer la performance de l’action
publique en vue de l’atteinte des objectifs de
développement).
Objectifs sectoriels principaux Scénario CDN : (i) verdissement (intensification,
sédentarisation) de la politique agricole ; (ii) gestion
durable des forêts (iii) augmentation de l’offre énergétique
et amélioration de l’efficacité énergétique; (iv) 25%
d’énergie renouvelable dans le bouquet électrique à
l’horizon 2035.
Ambition de la Contribution L’objectif de réduction des émissions du Cameroun
représente un effort significatif pour un pays dont les
émissions restent insignifiantes à l’échelon international et
dont le PIB par habitant se situe au 99ème rang mondial et
16ème rang en Afrique (2020, Banque Mondiale).
Équité de la Contribution L’augmentation des ambitions de réduction de 35% des
émission d’ici à 2030 est du même ordre ou supérieure à
celle proposée par des pays comparables ou de la sous-
région. Ce niveau d’engagement tient compte des efforts
accomplis ou en cours pour réduire les émissions /
augmenter les puits de carbone (reboisement, gestion
durable des forêts).
Informations quantifiables sur L’indicateur de référence est quantifié sur la base des
les indicateurs de référence, émissions nationales totales
leurs valeurs dans la ou les de gaz à effet de serre (GES).
année(s) de référence,
Pour l’année de référence 2010, Le niveau d’émission de
année(s) de base, période(s) de
l’année de référence est
référence ou autre(s) point(s)
de 34933Gg eq CO2.
de départ et, le cas échéant,
dans l’année cible.
Pour les stratégies, plans et Une réduction nette des émissions de GES à l’échelle de
actions visés au paragraphe 6 l’économie de 12% en 2030 par rapport au scénario Bisness
de l’article 4 de l’Accord de as Usual (BaU), avec des financements internes du pays.
Paris, où les politiques et
mesures en tant qu’éléments
Avec un soutien international conséquent le Cameroun
de contributions déterminées
pourrait aller jusqu’à une réduction des émissions de 35%
au niveau national lorsque le
par rapport au scenario Business as Usual (BaU).

20
République du Cameroun CDN Révisée 2021

paragraphe 1 (b) ci-dessus


n’est pas applicable, les Parties
doivent fournir d’autres
informations pertinentes.
Cible par rapport à l’indicateur N/A
de référence, exprimée
numériquement, par exemple
en pourcentage ou en quantité
de réduction.
Informations sur les sources de La quantification des indicateurs de référence a été faite à
données utilisées pour partir des données de l’inventaire national des émissions
quantifier le (s) point (s) de des GES élaboré en suivant les méthodologies et les lignes
référence. directrices du GIEC de 2006 dans le cadre de la troisième
Communication Nationale sur les changements
climatiques (TCN).
Il est utile d’indiquer que les informations sur les
indicateurs de références peuvent être mis à jour et
recalculées en raison d’améliorations méthodologiques
continues ou mise à dispositions d’informations
pertinentes non disponibles avant.
Les informations sur les mises à jour effectuées seront
reportées dans les rapports de la CCNUCC notamment
dans les rapports biennaux sur la transparence et ce à
partir de 2024,
2. Délais et/ou délai de mise en œuvre

a. Calendrier et/ou période de 2020-2030


mise en œuvre, y compris les
dates de début et de fin,
conformément à toute autre
décision pertinente adoptée
par la CMA.
b. Qu’il s’agisse d’un objectif 2030
annuel ou pluriannuel, selon le
cas
3. Périmètre et couverture
a. Description générale de Engagement inconditionnel de réduction des émissions de
l’objectif d’atténuation GES de 12% (14898 Gg Eq CO2) en 2030 comparé au
scenario BAU avec les niveaux de soutien international en
vigueur en 2020 augmenté à 35% (42259Gg Eq CO2) avec
un soutien international plus important.
b. Secteurs, gaz, catégories et La CDN du Cameroun concerne l’ensemble de l’économie.
bassins couverts par la Elle reflète toutes les
contribution déterminée au Émissions et les absorptions anthropogéniques telles que
niveau national, y compris, le rapportées dans la
cas échéant, conformément Troisième communication nationale et le premier
aux lignes directrices du GIEC. rapport biennal comme définis

21
République du Cameroun CDN Révisée 2021

par les lignes directrices 2006 du GIEC pour les secteurs


Agriculture, Foresterie et
Autres Affectations des Terres (AFAT), Énergie, Procédés
Industriels et Utilisation
Des Produits (PIUP) et Déchets.
Les principaux gaz concernés sont les gaz à effet de serre
inclus dans les lignes directrices 2006 du GIEC notamment
CO2, CH4, N2O.
c. Comment le pays Partie a • La CDN du Cameroun conformément aux indications
tenu compte des paragraphes des lignes directrices 2006 du GIEC, a inclue toutes les
31 c) et d) de la décision 1 / catégories d’émissions ou d’absorptions anthropiques
CP.21. estimés dans les inventaires de gaz à effet de serre. Aucune
source, aucun puits, aucune activité qui était inclus dans la
version précédente de la CDN n’a été exclue.
La CDN Cameroun concentre son intervention sur les
secteurs ayant un grand potentiel d’atténuation.
d. Co-avantages d’atténuation NA
résultant des mesures
d’adaptation et / ou des plans
de diversification économique
des Parties, y compris la
description des projets,
mesures et initiatives
spécifiques des mesures
d’adaptation et / ou des plans
de diversification économique
des Parties.
4. Processus de planification
a. Informations sur les processus de planification que le pays partie a entrepris pour préparer
sa CDN et, le cas échéant, sur les plans de mise en œuvre du pays partie, y compris, le cas
échéant :
i. Arrangements Le dispositif institutionnel de mise en œuvre et de suivi de la
institutionnels nationaux, CDN, présente un organigramme incluant les rôles et les
participation du public et
engagement avec les qualités des membres depuis les services du Premier Ministère
communautés locales et les jusqu’à la société civile et les groupes vulnérables en passant
peuples autochtones, d’une par les ministères sectoriels et les ONG.
manière sensible au genre.
Il en est de même de groupes de travail et le mécanisme de suivi
et reporting sans oublier le système national d’inventaire des
GES. Ce dispositif va assurer l’opérationnalisation de la CDN
au Cameroun.
Chaque groupe de travail devra bénéficier d’un volet
renforcement des capacités qui permettra une meilleure
circulation de l’information au sein des ministères, entre les
différents ministères et les autres parties prenantes.

22
République du Cameroun CDN Révisée 2021

ii (a). Les circonstances Position géographique :


nationales, telles que la
géographie, le climat, Grâce à sa large extension latitudinale (2-13°N sur plus de
l’économie, le développement 1500km) et méridienne (9-16°E sur plus 800km) d’une
durable et l’élimination de la superficie de 475 000 km2, le Cameroun est bordé au nord-
pauvreté. ouest par le Nigeria (sur 1 720 km), au nord par le Tchad (1
122 km), à l’est par la République Centrafricaine (822 km),
au sud par le Congo (520 km), le Gabon (298 km) et la
Guinée équatoriale (183 km). Il dispose à l’ouest d’une
ouverture de 364 km de côte sur l’océan Atlantique.

Climat :

Le Climat contrasté du Cameroun se subdivise en deux


grands domaines climatiques : le domaine équatorial et
subéquatorial, au sud, et les domaines tropicaux au nord,
tous deux comportant des nuances liées au relief (hautes
terres) ou à la mer.

Economie nationale :

Au Cameroun, l’agriculture est et demeure le secteur


prédominant de l’économie nationale, tant par sa
contribution au PIB que pour les effets d’entrainement sur
d’autres secteurs d’activité́. Les principales cultures
commerciales sont le cacao, le café, le tabac, le coton et les
bananes et le poivre. Malgré́ des potentialités agricoles
avérées, le Cameroun reste confronté au défi de nourrir
convenablement une population en croissance rapide.
L’agriculture, qui est extrêmement importante pour
l’économie camerounaise, est naturellement sensible aux
conditions climatiques. On estime toutefois que 72 % des
unités de production (UP) seraient polyvalentes
(concernées par les productions végétales et animales, et,
dans la partie méridionale du pays, par la forêt, 25 %
spécialisées dans les productions végétales, et 3 %
spécialisées dans l’élevage).

Le Cameroun ambitionne porter le taux de croissance


annuel de 4,5% à 8,1% en moyenne sur la période 2020-
2030 ; Porter la croissance du secteur secondaire (hors
pétrole) à plus de 8% en moyenne ; Ramener le déficit de la
balance commerciale de 8,8% du PIB en 2018 de 3% en
2030

23
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Développement durable : le Cameroun envisage renforcer


les actions en matière de gestion durable des ressources
naturelles;
Renforcer les mesures d’adaptation et d’atténuation des
effets des changements climatiques et la gestion
environnementale pour garantir une croissance
économique et un développement durable et inclusif (ODD
13, 14, 15)

Lutte contre la pauvreté : le gouvernement camerounais


dans sa déclaration de stratégie de lutte contre la pauvreté
(DSPL) adoptée en 1998 s’engage à poursuivre avec
efficacité la lutte contre la pauvreté au Cameroun de
manière à réduire considérablement et durablement la
proportion de la population qui vit en dessous du seuil de
pauvreté au moyen d’une croissance économique forte et
durable, d’une meilleure efficience des dépenses, des
politiques de réduction de la pauvreté convenablement
ciblées et du renforcement de la gouvernance. Ramener
le taux de pauvreté de 37,5% en 2014 à moins de 25% en
2030 ; Ramener le sous-emploi de 77% en 2014 à moins de
50% en 2030 ; Porter l’Indice du Capital Humain de 0,39
en 2018 à 0,55 et l’Indice de Développement Humain de
0,52 en 2016 à 0,70 en 2030.
iii (b). Meilleures pratiques et La CDN du Cameroun est élaborée dans un cadre de
expérience liées à la transparence facilement vérifiable. 43 Options de
préparation de la CDN. réduction (26 inconditionnelles et 17 conditionnées)
sectorielles avec des objectifs quantifiables de réductions
individuelles ont été identifiées avec leur coût de mise en
œuvre.
Le Cameroun a mis en place un groupe technique CDN
constitué des Points Focaux sectoriels dédiée au suivi de la
mise en œuvre des actions de la CDN. Ces points focaux
sectoriels ont été impliqués et formés pour assurer le suivi
de la mise en œuvre de leurs actions.
iv (c). Autres aspirations et NA
priorités contextuelles
reconnues lors de l’adhésion à
l’Accord de Paris.
b. Informations spécifiques NA
applicables aux Parties, y
compris les organisations
d’intégration économique
régionale et leurs États
membres, qui sont parvenus à
un accord pour agir
conjointement en vertu du
paragraphe 2 de l’article 4 de
l’Accord de Paris, y compris les

24
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Parties qui ont accepté d’agir


conjointement et les termes de
l’accord, conformément aux
paragraphes 16 à 18 de l’article
4 de l’Accord de Paris.
c. Comment le pays partie NA
préparant sa CDN a-t-elle été
informée par les résultats du
bilan mondial, conformément
au paragraphe 9 de l’article 4
de l’Accord de Paris.
d. Chaque Partie ayant une CDN au titre de l’article 4 de l’Accord de Paris qui consiste en des
mesures d’adaptation et/ou des plans de diversification économique aboutissant à des co-
avantages d’atténuation conformes au paragraphe 7 de l’article 4 de l’Accord de Paris à
soumettre des informations sur:
i. Comment les conséquences économiques et sociales des mesures de NA
réponse ont-elles été prises en compte dans le développement de la CDN

25
République du Cameroun CDN Révisée 2021

ii. Projets, mesures et activités NA


spécifiques à mettre en œuvre
pour contribuer aux co-
bénéfices d’atténuation, y
compris des informations sur
les plans d’adaptation qui
produisent également des co-
bénéfices d’atténuation, qui
peuvent couvrir, mais sans s’y
limiter, des secteurs clés, tels
que l’énergie, les ressources,
l’eau ressources, ressources
côtières, établissements
humains et planification
urbaine, agriculture et
foresterie; et des actions de
diversification économique, qui
peuvent couvrir, mais sans s’y
limiter, des secteurs tels que la
fabrication et l’industrie,
l’énergie et les mines, les
transports et les
communications, la
construction, le tourisme,
l’immobilier, l’agriculture et la
pêche.

5. Hypothèses et approches méthodologiques, y compris les émissions


anthropiques de gaz à effet de serre et, le cas échéant, les absorptions
a. Hypothèses et approches L’approche méthodologique adoptée pour comptabiliser
méthodologiques utilisées les émissions et absorptions anthropiques de gaz à effet de
pour comptabiliser les serre de la CDN du Cameroun est identique à celle utilisée
émissions et absorptions dans l’inventaire de GES et est conforme aux orientations
anthropiques de gaz à effet de des lignes directrices 2006 du GIEC.
serre correspondant à la
contribution déterminée au
niveau national du pays partie,
conformément au paragraphe
31 de la décision 1/ CP.21 et aux
orientations comptables
adoptées par la CMA.

26
République du Cameroun CDN Révisée 2021

b. Hypothèses et approches Les mêmes hypothèses et approches sont utilisées pour


méthodologiques utilisées rendre compte de la mise en œuvre des politiques et
pour rendre compte de la mise mesures ou stratégies dans la CDN.
en œuvre des politiques et
mesures ou stratégies dans la
contribution déterminée au
niveau national.
c. Le cas échéant, des L’inventaire national actuel des GES du Cameroun élaboré
informations sur la manière dans le cadre de sa troisième communication, a été fait
dont le pays partie tiendra conformément à la décision 24 / CP.19 et a utilisé les Lignes
compte des méthodes et des directrices 2006 du GIEC.
orientations existantes au titre
de la Convention pour
comptabiliser les émissions et
absorptions anthropiques,
conformément au paragraphe
14 de l’article 4 de l’Accord de
Paris, le cas échéant.
d. Méthodologies et Méthodologies : Lignes directrices 2006 du GIEC pour les
paramètres utilisés pour inventaires de gaz à effet de serre.
estimer les émissions et les Métriques : Potentiel de réchauffement Global (PRG)
absorptions anthropiques de conformément aux orientations du quatrième rapport
gaz à effet de serre. d’évaluation du GIEC (AR4). Les valeurs duPotentiel de
réchauffement Global PRG utilisées sont : CO2 = 1 (par
convention) CH4 = 25 ;N2O = 298 ; HFCs = 1.5 - 14 800.
e. Hypothèses, méthodologies et approches propres au secteur, à la catégorie ou à l’activité,
conformément aux orientations du GIEC, le cas échéant, y compris, le cas échéant :

i. Approche pour traiter les Toutes les estimations des émissions et absorptions issues
émissions et les absorptions de l’inventaire national des GES du Cameroun inclus dans
subséquentes des la CDN, ont été faites sans approche spécifique pour
perturbations naturelles sur exclure les émissions issues des perturbations naturelles.
les terres gérées.
ii. Approche utilisée pour tenir Les produits ligneux récoltés informels ont été estimés
compte des émissions et des
absorptions des produits
ligneux récoltés.
iii. Approche utilisée pour Les effets de la structure des classes d’âge dans les forêts
traiter les effets de la structure n’ont pas été pris en
des classes d’âge dans les Considération.
forêts.
f. Autres hypothèses et approches méthodologiques utilisées pour comprendre la
contribution déterminée au niveau national et, le cas échéant, estimer les émissions et
absorptions correspondantes, notamment :
i. Comment les indicateurs de L’inventaire national des émissions de GES de 2010, les
référence, les niveaux de scénarios Business As Usual ont été réalisés suivant les
référence et / ou les niveaux de lignes directrices du GIEC de 2006 ainsi que sur la base des
référence, y compris, le cas informations et données reçus des sectoriels en fonction de
échéant, les niveaux de

27
République du Cameroun CDN Révisée 2021

référence spécifiques au la stratégie national de développement du pays à l’horizon


secteur, à la catégorie ou à 2030.
l’activité, sont construits, y Les scénarios d’atténuation ont été élaborés à partir
compris, par exemple, les des données des Statistiques nationales, des données sur
paramètres clés, les les activités sectorielles et l’utilisation du modèle
hypothèses, les définitions, Greenhouse-gases Abattement Costs Model (GACMO) des
méthodologies, sources de émissions de GES à l’horizon 2030, version du 01 Janvier
données et modèles utilisés. 2021.
ii. Pour les Parties dont les NA
contributions déterminées au
niveau national contiennent
des éléments autres que les gaz
à effet de serre, des
informations sur les
hypothèses et les approches
méthodologiques utilisées en
relation avec ces éléments, le
cas échéant.
iii. Pour les forceurs NA
climatiques inclus dans les
contributions déterminées au
niveau national non couvertes
par les lignes directrices du
GIEC, des informations sur la
manière dont les forçateurs
climatiques sont estimés.
iv. Informations techniques NA
complémentaires, si
nécessaire.
g. L’intention d’utiliser la Le Cameroun est favorable pour une participation aux
coopération volontaire au titre mécanismes financiers et de coopération prévue à l’article
de l’article 6 de l’Accord de 6 de l’Accord de Paris. Le Cameroun envisage aussi
Paris, le cas échéant. renforcer ses capacités pour une participation efficace aux
mécanismes de l’article 6.
6. Comment le pays partie considère que sa CDN est juste et ambitieuse à la
lumière de sa situation nationale

a. Comment le pays Partie La CDN révisée du Cameroun revoit à la hausse ses


considère que sa CDN est juste ambitions de réduction par rapport à la première version
et ambitieuse à la lumière de sa de sa CDN, en indiquant un objectif de 35% de réduction à
situation nationale. l’horizon 2030 par rapport au scenario BAU. Cet objectif de
réduction est reparti en objectif inconditionnel de 12% et
conditionne (23%) à l’appui de la communauté
internationale. Ce nouvel engagement traduit la forte
volonté du Cameroun à augmenter de façon significative
son ambition en matière d’atténuation quand on sait que
sa précédente CDN affichait une volonté de réduction de
32% des émission de GES à l’horizon 2035.

28
République du Cameroun CDN Révisée 2021

b. Les considérations d’équité, Équité


y compris la réflexion sur Avec moins de 0,1% des émissions totales de GES mondiales
l’équité. en 2010, les émissions du Cameroun par habitant sont très
disproportionnellement basses comparées à la moyenne
mondiale.
De plus, le bilan des émissions montre que le Cameroun
demeure un puits carbone avec une capacité de séquestration
deux fois supérieur à ses émissions.
Historiquement parlant, le Cameroun a toujours eu un taux
d’émission très faible et une accumulation des émissions
historiques extrêmement basse comparée à celles des pays
industrialisés.
Cela prouve la très faible responsabilité du Cameroun
relativement aux causes anthropiques du changement
climatique. Le pays a une grande vulnérabilité aux impacts du
changement climatique non seulement en raison de son
exposition, mais aussi à cause de sa faible capacité globale
d’adaptation. Néanmoins, en reconnaissant les responsabilités
communes, mais différenciées, formulées sous la CCNUCC et
reconfirmées dans l’Accord de Paris, le Cameroun vise à
assumer une contribution d’atténuation des émissions de GES
plus signifiante que celle qui lui serait conforme selon sa
responsabilité historique.
Cela est basé sur la conception d’une idée d’équité globale ainsi
que sur le constat de l’urgence planétaire dans laquelle
l’humanité dans son ensemble est engagée.
c. Comment le pays Partie a Le Cameroun présente une actualisation de sa contribution
traité le paragraphe 3 de déterminée au niveau national au titre de l’Accord de Paris
l’article 4 de l’Accord de Paris. pour la période 2020-2030, conformément aux articles
4.2, 4.9 et 4.11 de l’Accord de Paris, aux paragraphes 23 et
24 de la décision 1/CP.21 et aux autres dispositions
pertinentes de l’Accord.
La CDN actualisée représente une progression par rapport
à la précédente CDN, et affiche un niveau d’ambition de
réduction des émissions revu à la hausse par rapport à la
précédente CDN.
d. Comment le pays Partie a Conformément à l’article 4.4 de l’Accord de Paris, La CDN
traité le paragraphe 4 de actualisée du Cameroun présente un objectif absolu de
l’article 4 de l’Accord de Paris. réduction des émissions de GES à l’échelle de l’économie
nationale.
e. Comment le pays Partie a NA
traité le paragraphe 6 de
l’article 4 de l’Accord de Paris.
7. Comment la CDN contribue à la réalisation des objectifs de la Convention tels
qu’énoncés à son article 2

29
République du Cameroun CDN Révisée 2021

a. Comment la CDN contribue Le Cameroun est confiant que sa CDN actualisée est en
à atteindre l’objectif de la droite ligne avec l’objectif de la CCNUCC et avec à long
Convention tel qu’énoncé à son terme celui de l’Accord de Paris, comme indiqué aux points
article 2. 6a et 6b plus haut.
La CDN du Cameroun représente la contribution du
Cameroun aux objectifs de l’article 2 de la Convention
Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
(CCNUCC) notamment : stabiliser les concentrations de
GES dans l’atmosphère à un niveau qui empêcherait
l’interférence dangereuse et anthropique avec le système
climatique.
Les sections 4 et 6 détaillent l’ambition d’atténuation du
Cameroun qui contribuera à la réalisation de l’article 2 de
la CCNUCC.
b. Comment la CDN contribue Les sections 4 et 6 explicitent l’ambition de réduction des
à la réalisation de l’article 2, émissions de GES du Cameroun qui contribuera donc à sa
paragraphe 1 a), et de l’article manière à la réalisation de l’article 2 de la CCNUCC.
4, paragraphe 1, de l’Accord de
Paris.

30
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Composante Adaptation
Le Cameroun du fait de son exposition, sa sensibilité et de sa faible capacité
d’adaptation demeure très vulnérable aux changements climatiques. En effet, le
réchauffement climatique est fortement ressenti et les scenarii de projections
climatiques récentes font état d’une augmentation des températures dans toutes
les cinq zones agroécologiques du pays. La ZAE soudano sahélienne du
septentrion, connaitra une augmentation de +0,7° C de température à l’horizon
2025 ; +1,2° C en 2035 ; +2,5° C en 2055 ; +3,6° C en 2075 et +4,8° C en 2100.
Dans les quatre ZAE restantes, les augmentations de températures passeront de
+0,6° C en 2025 à +3,6° C en 2100.

Concernant les précipitations, les scénarii prévoient globalement un climat plus


sec et moins pluvieux en ZAE soudano sahélienne avec néanmoins une
augmentation de 0 à +2% et une concentration des pluies dans l’espace et le
temps. Par contre, en dépit d’un climat plus chaud et humide, il fait relever une
régression des pluies de l’ordre de -1 à -5% en ZAE Hautes savanes (Adamaoua)
et Hauts plateaux (hautes terres), puis, de -2 à 0% en ZAE forestière bimodale, et
enfin une augmentation de 0 à +2% en ZAE côtière ou littorale entre 2021 et 2040
(Etude vulnérabilité, 2021). Toutefois, Il faut s’attendre à une forte variabilité des
précipitations futures sur l’ensemble du territoire camerounais avec des valeurs
de -12 à +20 mm de pluie par mois (de -8 à +17 %) dans les années 2100.

De plus, dans certaines régions, le réchauffement climatique va entraîner la


diminution des rendements des cultures, de la productivité du bétail et des
pénuries en eau. Les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes tels
que les sécheresses et les inondations devraient être plus fréquents, avec des
impacts négatifs sur la santé et la vie humaine. Toutefois la ZAE soudano
Sahélienne (exposés à la sécheresse, à la désertification et aux inondations
extrêmes) et la zone côtière (durement éprouvée par les inondations et la montée
du niveau de la mer) sont les plus vulnérables.

Aussi, les projections climatiques au Cameroun montrent-elles l’augmentation de


la fréquence et de l’amplitude des évènements extrêmes suivants :

31
République du Cameroun CDN Révisée 2021

 Les sécheresses : en ZAE soudano sahélienne. Compte tenu de l’aridité


du climat, les sécheresses vont s’intensifier. Il faudra prévoir en moyenne
cinq sécheresses par décennie pour un bilan d’au moins 500 morts par
évènements dans la ZAE soudano sahélienne (Etude vulnérabilité, 2021).
 Les inondations : elles vont augmenter en nombre et en intensité dans
les ZAE soudano sahélienne, côtière et forestière à pluviométrie bimodale.
En effet, les projections montrent au moins cinq à dix inondations par an
suivant l’intensité de pluies (MINEPDED, 2015a, Tchindjang, 2013, Etude
vulnérabilité, 2021) ;

L’augmentation significative de la population (27 millions d’hbts) suscite de


nombreux défis en termes de bien-être économique et social qui est grandement
tributaire de la viabilité des principaux secteurs de développement. De plus, la
population exposée annuellement aux aléas climatiques est passée de 320 000
(MINEPDED 2015) à environ 3 000 000 d’âmes (Etude vulnérabilité, 2021).
Les tendances observées ci-dessus augurent des défis pluriels croissants,
notamment d’ordres économiques et financiers, scientifiques ou technologiques.
En effet, les conséquences des changements climatiques pourraient réduire les
efforts du Cameroun destinés tant au développement d’une économie forte
diversifiée et compétitive, qu’au renforcement de l’unité nationale, la
consolidation du processus démocratique ; et par conséquent limiter la
réalisation de l’émergence de la « vision 2035 ».

Fort de ces constats, il ressort que l’adaptation aux changements climatiques


revêt toute son importance. Elle est définie comme un processus permettant aux
sociétés de s'ajuster en réponse aux modifications de leur environnement, afin de
limiter les impacts négatifs des changements climatiques, voire de bénéficier de
conséquences positives. Les stratégies d'adaptation visent à augmenter la
résilience et réduire la vulnérabilité des milieux, des organisations, des
collectivités et des individus face aux effets connus ou anticipés de l'évolution du
climat. La mise en place de telles actions gagne à être combinée avec les mesures
de lutte contre les changements climatiques, qui visent notamment à réduire les
émissions de gaz à effet de serre3.

3 VIVRE EN VILLE (2013). « Adaptation aux changements


climatiques », Collectivitesviables.org, Vivre en Ville, décembre 2013
http://collectivitesviables.org/articles/adaptation-aux-changements-climatiques.aspx

32
République du Cameroun CDN Révisée 2021

L’objectif et la vision du Cameroun pour l’adaptation c’est qu’en 2035, « les


changements climatiques dans les cinq zones agro-écologiques du Cameroun
sont complètement intégrés au développement durable du pays, réduisant ainsi
sa vulnérabilité, et transformant même le problème des changements
climatiques en une solution/opportunité de développement. Ainsi les
Camerounais particulièrement les femmes, les enfants et les personnes
vulnérables et les secteurs économiques du pays vont acquérir une plus grande
résilience et une plus grande capacité d’adaptation aux impacts négatifs des
changements climatiques.

33
République du Cameroun CDN Révisée 2021

6.1 Les priorités de l’adaptation et la résilience au Cameroun


Tableau 2 : Priorités d’adaptation suivant chaque secteur et ODD correspondant
Secteur Priorités ODD Correspondant
Agriculture - Promouvoir une agriculture intelligente face au climat pour renforcer ODD 12
la résilience et améliorer les investissements dans l'adaptation et
renforcer la résilience des communautés aux effets néfastes du
changement climatique grâce à un accès et une connectivité améliorée,
et un stockage des aliments
- Renforcer la chaîne de valeur dans l'agriculture
Energie - Assurer l’approvisionnement énergétique durable et procéder à la ODD 7
certification de la résilience climatique des infrastructures énergétiques
- Garantir la sécurité énergétique
Infrastructures - Construire des infrastructures, y compris des systèmes ferroviaires, des ODD 9
aéroports et des ports maritimes, qui résistent au climat grâce à
l'intégration de mesures d'adaptation et de résilience pour améliorer la
durabilité.
- Soutenir les infrastructures régionales et améliorer le commerce et
Renforcer la résilience des corridors de transport régionaux
- Assurer la résilience des systèmes de transport urbain et rural

34
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Résilience des populations - Renforcer la résilience des communautés aux effets néfastes du ODD 13
changement climatique grâce à un accès et une connectivité améliorée,
et un stockage des aliments
- Développer les compétences humaines sensibles aux enjeux du
changement climatique
- Renforcer la solidarité sociale
- Mettre en place un mécanisme de suivi de l’adaptation au changement
climatique spécifique aux vulnérabilités locales
- Contribuer à éliminer l'extrême pauvreté
ODD 1
Economie et - Renforcer l’environnement des affaires pour accroitre les ODD 8 & ODD 9
développement investissements visant le passage vers un développement résilient
- Renforcer la mobilisation des ressources nécessaires pour le
financement de l’adaptation
- Appuyer la promotion des initiatives sur l’économie circulaire et
soutenir la création des emplois dans le secteur du recyclage des déchets

35
République du Cameroun CDN Révisée 2021

6.2- Projets d’adaptation

L’ensemble des projets présentés correspondent aux axes stratégiques définis par
la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030, le PNACC ainsi qu’aux
attentes de la CDN révisée.
Projet 1 : Mise en place d’un système d’observation, de gestion des informations
et d’alerte sur les risques climatiques au Cameroun ;
Projet 2 : Actualisation du plan national de contingence au Cameroun et
opérationnalisation du fonds d’urgence ;
Projet 3 : Élaboration de Plan d’Affectation des Terres sensibles aux risques
climatiques ;
Projet 4 : Sensibilisation de la population, des professionnels, des
administrations et des décideurs sur les effets des changements climatiques et
sur les mesures à prendre ;
Projet 5 : Résilience des infrastructures et des systèmes de développement
littoraux contre les effets des changements climatiques.

6.3 Projets sectoriels sensibles à l’adaptation

La présente CDN prend en compte les priorités des CTD et les piliers de la
SND30. Elle comprend 12 projets d’adaptation élaborés pour un coût total de
15.928 milliards de FCFA.
Dans le cadre de la CDN actualisée, les 15 projets sectoriels ont été revus, 12 titres
ont été reformulés et un classement de fiches de projets par secteur a été fait pour
les besoins de cohérence, et de priorités des CTD par piliers de la SND30 (en
annexe). Pour les besoins de consistance, trois (projets 11, 12 et 20) sur les quinze
projets avaient un fort potentiel d’atténuation, il a donc été décidé de ne pas les
conserver dans ce portefeuille de projets d’adaptation. Les projections
budgétaires des 12 projets d’adaptation retenus. Les projections budgétaires
desdites fiches s’élèvent à 15.928 milliards de FCFA pour la mise en œuvre de 27
mesures d’adaptation qui reflètent la priorisation de l’adaptation

36
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Tableau 3 : Répartition des 15 actions (programmes) du PNACC par secteur de mise en œuvre de la CDN actualisée

Secteur Programmes/projets prioritaires du PNACC Nombre


de projets
Industries et Projet 15 : Prise en compte des changements climatiques dans le développement des activités
1
Services touristiques et artisanales
Infrastructures Projet 7 : Adaptation des référentiels techniques de construction des infrastructures aux effets des
changements climatiques
2
Projet 8 : Réduction de la vulnérabilité des populations urbaines aux effets des changements
climatiques
Rural Projet 16 : Développement d’une agriculture intégrée et résiliente face aux effets des changements
climatiques
Projet 17 : Réduction de la vulnérabilité de l’élevage aux effets des changements climatiques
4
(REVEECC)
Projet 18 : Réduction des effets des changements climatiques sur le secteur halieutique
Projet 19 : Réduction de la vulnérabilité des forêts aux changements climatiques au Cameroun
Éducation Projet 6 : Éducation, formation professionnelle et renforcement des capacités sur les changements
1
climatiques
Santé Projet 14 : Renforcement des capacités d’adaptation du système de santé nationale face aux
1
changements climatiques
Social Projet 13 : Renforcement et sécurisation de l’accès aux ressources en eau et aux services
1
d’assainissement dans un contexte de changement climatique.
Gouvernance Projet 9 : Amélioration de la gouvernance foncière locale en réponse aux changements climatique
Projet 10 : Adaptation de la politique nationale genre et réduction de leur vulnérabilité au changement 2
climatique

37
République du Cameroun CDN Révisée 2021

6.4 Programmes d’adaptation incluant les projections liées aux coûts d’adaptation.

PROJETS DE LA CDN Zones d’interventions COUTS COUTS


par zone agro (Mds de FCFA) (Mds $ US )
écologique (ZAE)
AGRICULTURE, ELEVAGE, PECHE 904,6 1,8092
Projet 1 : promotion et développement d’une agriculture intelligente Toutes les ZAEs 537,1 1,0742
et résiliente face aux effets des CC prenant en compte la chaine de
valeur agricole
Projet 2 : Réduction de la vulnérabilité de l’élevage aux effets des ZAE sahélienne, hautes 225 0,45
changements climatiques savanes et hauts plateaux
Projet 3 : Réduction des effets des changements climatiques sur le Toutes les ZAEs 142,5 0,285
secteur halieutique (Littoral, Nord et Extrême-Nord)
ÉNERGIE/INDUSTRIE ET DECHETS 2567.5 5,135
Projet 4 : Diversification de l’offre énergétique et renforcement de Toutes les ZAEs 2152,5 4,305
l’efficacité énergétique en contexte de changement climatique
Projet 5 : Gestion intégrée et valorisation des déchets puis Toutes les ZAEs 150 0,3
promotion des initiatives d’économie circulaire
Projet 6 : Promotion des technologies à bas carbone dans les Toutes les ZAEs 265 0,53
procédés industriels et les activités touristiques et artisanales.
INFRASTRUCTURES & ASSAINISSEMENT 3487,7 6,9754
Projet 7 : Construire des infrastructures résilientes au climat et Toutes les ZAEs 3187,7 6,3754
renforcer la résilience des systèmes et des corridors de transport
nationaux et régionaux.
Projet 8 : Gestion intégrée des ressources en eau et élaboration des Toutes les ZAEs 300 0,6
systèmes d’assainissement résilients au changement climatique
FORETS 525 1,05
Projet 9 : Réduction des atteintes à la forêt ZAEs forestière, côtière et 110 0,22
hautes savanes
Projet 10 : Promotion du reboisement et de la restauration des Toutes les ZAEs 415 0,83
paysages forestiers dégradés

38
République du Cameroun CDN Révisée 2021

AMENAGEMENT DU TERRITOIRE / GESTION DES RISQUES 774 1,548


Projet 11 : Mise à niveau les systèmes nationaux de collecte de Toutes les ZAEs 300 0,6
données hydro météorologiques, d’analyse, de prévision,
d'information, d’alerte précoce, et renforcement des capacités
Projet 12 : Elaboration des plans ORSEC dans toutes les régions et Toutes les ZAE 172 0,344
opérationnalisation des fonds d’urgence en cas de catastrophe.
Projet 13 : intégration des risques et des changements climatiques Toutes les ZAEs 52 0,104
dans les programmes d’éducation et de formation
Projet 14 : Elaboration des plans d’affectation des Terres et Toutes les ZAEs 250 0,5
amélioration de la gouvernance foncière en réponse aux
changements climatiques
SANTE & GENRE 4911,6 9,8232
Projet 15 : Adaptation de la politique nationale genre et couches Toutes les ZAEs 40,4 0,0808
vulnérables et réduction de leur vulnérabilité aux CC
Projet 16 : Renforcement des capacités d’adaptation du système Toutes les ZAEs 4871,2 9,97424
national de santé aux CC
RENFORCEMENT DES CAPACITES / COMMUNICATION 200 0,4
Projet 17 : Education, formations et renforcement des capacités de Toutes les ZAEs 200 0,40
tous les acteurs aux changements climatiques
PROJETS SPECIFIQUES DEDIES AU ZAEs 2557,6 5,1152
Projet 18 : Protection et aménagement du littoral contre les effets ZAE cotière 510,1 1,0202
des changements climatiques
Projet 19 : Réduction de la vulnérabilité des populations urbaines Toutes les ZAEs 1411,2 2,8224
aux effets des CC
Projet 20 : Promotion de la production fourragère et réduction des ZAE soudano-sahélienne 424,2 0,8484
conflits agro-pastoraux fauniques dans la zone septentrionale.
Projet 21 : Promotion de l’agro-écologie et lutte contre l’érosion et la ZAE hautes savanes & hauts 212,1 0,4242
dégradation des terres dans les hautes terres. plateaux
Total 15 928 31,856

39
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Cadre de mise en œuvre et de suivi (MNV)


Le Cameroun prendra les mesures suivantes pour mettre en œuvre cette CDN, en
assurer le suivi et le cas échéant l’actualisation.

Fig.6 : Dispositif institutionnel de mise en œuvre de la CDN

Le dispositif institutionnel de mise en œuvre et de suivi de la CDN, présente un


organigramme incluant les rôles et les qualités des membres depuis les services
du Premier Ministère jusqu’à la société civile et les groupes vulnérables en passant
par les ministères sectoriels et les ONG. Il en est de même de groupes de travail
et le mécanisme de suivi et reporting sans oublier le système national d’inventaire
des GES. Ce dispositif va assurer l’opérationnalisation de la CDN au Cameroun.
Chaque groupe de travail devra bénéficier d’un volet renforcement des capacités
qui permettra une meilleure circulation de l’information au sein des ministères,
entre les différents ministères et les autres parties prenantes.

Selon l’article 2 du décret N°079/CAB/PM du 05 septembre 2017, le comité


interministériel a pour mission « de coordonner et suivre les diligences

40
République du Cameroun CDN Révisée 2021

sectorielles relatives à la mise en œuvre des recommandations de l’Accord de


Paris sur le réchauffement climatique ». Le décret N° 2020/0998/ CAB/PM du
13 mars 2020 dans son article 3, définit le Comité Interministériel comme une
« instance de réflexion multisectorielle instituée pour adresser, une
problématique spécifique et complexe ayant un caractère transversal impliquant
plusieurs administrations et/ou d'autres acteurs des secteurs concernés… ».
D’après le décret N° 2020/0998/ CAB/PM du 13 mars 2020, un groupe de travail
interministériel est une « instance de réflexion multisectorielle instituée afin
d'adresser, une problématique spécifique et complexe ayant un caractère
transversal et impliquant plusieurs administrations et/ou d'autres acteurs des
secteurs concernés.

Le décret du 3 octobre 2012 sur l’organisation du MINEPDED en son article 1


précise que le MINEPDED est « responsable de l’élaboration et de la mise en
œuvre de la politique du Gouvernement en matière d’environnement et de
protection de la nature, dans une perspective de développement durable ». A ce
titre, il est tout à fait justifié que le MINEPDED assure la coordination CDN. Il
joue un rôle de premier plan dans le suivi de la CDN tout en assurant le bon
fonctionnement des groupes de travail sans oublier le reporting à l’international
avec le CCNUCC.

Cette proposition intègre pour chaque groupe, son responsable, sa composition,


les partenaires des agences parapubliques, privées, société civile, la composition
transversale (représentants de la décentralisation et collectivités), des ministères
représentants de genre, des groupes vulnérables et le renforcement des capacités.
Le but est de donner aux différents groupes toute l’envergure nécessaire et aussi
une vision globale des partenaires qu’ils peuvent consulter pour une question ou
pour une autre en complément de ses membres statutaires.

41
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Tableau 4 : Rôles et responsabilités des différents acteurs dans la mise en œuvre de la CDN
Acteurs Rôles Responsabilités
Comité Interministériel Organe d’orientation politique et d’arbitrage entre les Portage politique de la CDN
Accord de Paris différentes parties prenantes
MINEPDED et Rôle régalien : - Assure le secrétariat permanent, Principal
coordination nationale de - Elaboration et suivi de l’action climatique du responsable du suivi et de la coordination
la CDN et du changement gouvernement de la mise en œuvre de la CDN, même si
climatique - Faciliter la mise en œuvre de la CDN par les autres celle-ci incombe à tous les acteurs.
acteurs - Responsable technique de la mise en
- Développement stratégique et suivi des acteurs dans la œuvre de la CDN
mise en œuvre de la CDN - Organe technique du MINEPDED en
- Représentant du gouvernement auprès de la CNUCC – charge du suivi de la mise en œuvre de la
Coordonner et assurer le suivi de la mise en œuvre de la CDN et qui peut mobiliser d’autres services
CDN techniques et/ou institutionnels pour la
- Accompagner les ministères sectoriels et les autres conduite d’études, analyses et
parties prenantes dans le processus d’intégration du CC modélisations
dans les stratégies et la mise en œuvre de la CDN
-Animer les groupes thématiques au niveau national et
reporter l’évolution de la mise en œuvre de la CDN au
niveau national et international.
Contribuer à la recherche de financement lié à la mise
en œuvre de la CCNUCC aux niveaux nationaux et
international
- Préparer la participation du Cameroun aux
conférences et autres réunions relatives aux
changements climatiques
- Organiser la restitution des résultats des conférences
/réunions et autres activités

42
République du Cameroun CDN Révisée 2021

- Promouvoir le renforcement des capacités nationales


en matière de CC
Ministères sectoriels et - Élaboration et intégration du CC dans les politiques et Décliner les priorités stratégiques de la
groupes stratégies sectorielles CDN dans leurs cadres de planification
Participer effectivement aux groupes de travail opérationnels

Groupes de travail - Analyser les informations disponibles, nécessaires Questions relatives à leur domaine
thématiques relatives à leur domaine thématique en lien avec le thématique :
CC  Groupe de travail Atténuation
- Fournir à la CNCC des informations et des avis sur  Groupe de travail Adaptation
toutes les questions relatives à leur domaine  Groupe de travail Financement climat
thématique  Groupe de travail recherche et
- Promouvoir le renforcement des capacités dans leur prospections, données, systèmes
domaine thématique climatologiques coordonné par l’ONACC
- Soutenir et participer à la recherche de financement
- Assurer le suivi de la mise en œuvre de la CDN dans
leur domaine et reporter au sous-groupe reporting,
suivi et évaluation
- Mener des études, analyser et modéliser, renforcer
des capacités
- Assurer l’opérationnalisation des résultats des
études.
Organisations de la - Relayer aux niveaux des communes, des chefferies et - Contribuer à l’opérationnalisation de la
société civile/autres des populations les actions contenues dans la CDN CDN et la participation de toutes les
groupes - Rôle de veille et d’alerte sur les manquements ou les catégories d’acteurs à l’action climatique
vulnérables/genre mauvaises pratiques observées dans la mise en
œuvre de la CDN
- Collaborer avec la CNCC pour le suivi de la mise en
œuvre de la CNUCC

43
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Secteur privé, centres de - Intégration du CC et contribution à la traduction en - Appropriation de la CDN et intégration


recherches et universités, action des engagements inscrits dans la CDN du CC dans la planification des activités
concernant leur secteur et les investissements
- Renforcement des capacités du personnel et - Ils jouent un rôle complémentaire dans
adaptation des profils professionnels aux nouvelles l’analyse et la production de données,
technologies et mode de production compatibles notamment dans une perspective
avec la CDN d’innovation technologique ?
SNIGES, Suivi évaluation - Outil de calcul et reportage des émissions annuelles - Suivi des actions et des indicateurs de la
(MRV) globales et sectorielles de GES mise en œuvre de la CDN
- Intensité carbone du PIB et des principaux secteurs - Suivi des recettes et dépense climat dans
en 2015, 2020, 2025, 2030 le budget national
- Capacité annuelle installée en énergies - Suivi des ressources, recettes et
renouvelables dépenses nationales globales liées au
- Caractérisation des indicateurs d’adaptation et de climat
vulnérabilité
- Suivi de l’affectation des terres agricoles
- Codage et suivi des dépenses et financements liés aux
changements climatiques
Communication et - Campagnes régulières de communication sur la CDN - Communication horizontale, verticale et
actualisation de la CDN à partir de fin 2021, en direction des CTD, des ONG,
transversale
des peuples autochtones et communautés locales, de
- La périodicité de la CDN est de 5 ans,
la société civile, du secteur privé et autres acteurs clés
sauf indication contraire issue des COP
- Mise en place d’un site internet dédié sur la politique
nationale en matière de changement climatique /
CDN, où les indicateurs supra seront publiés

44
République du Cameroun CDN Révisée 2021

7.1 Besoins en technologies

L’évaluation des besoins en technologies pour la mise œuvre de la CDN est


dépendante des priorités nationales en termes de développement économique et
social. Ces besoins sont étroitement liés aux secteurs d’activité et aux
technologies prioritaires en matière de lutte contre le changement climatique.
Le tableau ci-dessous recensent les technologies propres considérées comme
pertinentes (maximisent les réductions des émissions de GES tout en maximisant
l’efficacité de l’activité), en prenant en compte le stade de développement
technologique du pays, en vue de garantir que les technologies retenues est
possible avec un renforcement des capacités « technologiques » nationales
d’intensité moyenne (et donc à un coût « raisonnable »).
Secteurs Technologie
Agriculture Pratique d’irrigation intermittente des rizières (Réduction du CH4 des cultures de
riz)
Utilisation des inhibiteurs de nitrification
Supplémentation en matières grasses dans l'alimentation des ruminants
Pratiques culturales anti-érosives
Agriculture biologique
Bioengrais
Pyrolyse des résidus agricoles (Biochar, biogaz, biofuel)
Méthanisation de fumier
FAT Reboisement
Régénération assistée des forêts
Pratiques agroforestière
Energie Biomasse Combustion directe pour production d’électricité
Eolien on shore pour la production d’électricité
Solaire Photovoltaïque pour la production d’électricité
Solaire thermique
Petite hydroélectricité
Mini hydroélectricité
Efficacité énergétique dans le bâtiment « Lampes à Basse Consommation (LBC) »
Efficacité énergétique dans l’industrie
Bus à transit rapide
Déchets Gestion des déchets (Hiérarchie des déchets)
Production d’énergie électrique ou thermique par combustion des déchets
Extraction de biogaz dans les abattoirs
Gazéification thermique des déchets pour cogénération
Collecte de méthane dans les sites d’enfouissage pour production d’électricité et de
chaleur
Compostage anaérobie des déchets solides
Traitement biologique anaérobique (déchets liquides)
Capture et torcharge du biogaz dans les décharges

45
République du Cameroun CDN Révisée 2021

7.2 Financement : besoin d’appui financier pour la mise en


œuvre des composantes adaptation et atténuation
7.2.1 Besoins financiers en matière d’atténuation

Les investissements nécessaires à consacrer aux actions d’atténuation pour


atteindre l’objectif visé en 2030 sont évalués à 25 784,66 millions USD soit
12 785 milliards FCFA. Le tableau 4 donne plus de détails sur les besoins
financiers en matière d’atténuation

Tableau 4 : coûts des investissements d’atténuation (en millions USD)


Secteurs Besoins
Mesures Description en 2026-
2030
Agriculture Viabilisation et exploitation
durable durable d’au moins 15 % du
962,4638
potentiel des terres aménageables
Réduction des émissions du et irrigables.
CH4 des cultures de riz Pratique de la culture par irrigation
intermittente des rizières des
1570
bassins de production de Maga et
de Lagdo
Introduction 12 % de
supplémentation en matières
400
grasses dans l'alimentation des
Supplémentation en ruminants
matières grasses dans Mise en place des conditions
l'alimentation des d’accès à l’alimentation du cheptel 395,5
ruminants (% de matières bovin
grasses DM ajoutées) Développement des 12500 ha
plantations fourragères dans la
597,4
zone soudano-sahélienne et hautes
savanes
Utilisation par 5 % des agriculteur
Utilisation des inhibiteurs
d’indicateurs de nitrification à 1501
de nitrification
l’horizon 2030
Intensification et sédentarisation
Gestion durable des sols
des système agricoles intégré et 876
agricolisé
sobre en carbone
Mise en place des unités de
Production des bio-engrais
compostage de capacité de
et utilisation des inhibiteurs 1183
production de 50 à 100 tonnes/jour
de nitrification
dans les dix régions du Cameroun
Total Agriculture 7485,30
Gestion Reboisement/Réhabilitation Plantation de 650000 ha de terres
1203
durable des écosystèmes dégradés dégradées
des forêts Mise en défend de 3 299 000 ha de
Régénération assistée des
forêt sur l’ensemble du territoire 1759
forêts
national

46
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Mise en place de barrières de


Sécurisation et contrôle, formation et installation
aménagement des aires des écogardes, afin de mener des 12,843
protégées patrouilles permanentes dans
l’ensembles des aires protégées.
Total Foresterie 2974,81
Energie Mise en place des centrales
Implantation des Mini
hydroélectriques de 600 MW de 2100
hydroélectricité hors réseau
puissance
Production de l’énergie Installation de centrales solaires de
1250
Solaire 400 MW
Installation de 50 000 lampadaires
solaires dans les localités à accès
Lampadaire solaire 800
limité ou inaccessible au réseau
électrique
Mise en circulation dans les villes
Services d’autobus Express de Douala et Yaoundé des Service 3198,565
d'Autobus Express (BRT)
Substitution de 5 % des véhicules à
Promotion des voitures
énergie fossile par des voitures 1500
électriques
électriques à l’horizon 2030
Installation d’éclairage efficace de
Éclairage efficace avec les
20 millions d’ampoules 195
ampoules fluo compactes
fluocompactes
Installation d’éclairage efficace de
Éclairage efficace avec LED 193
20 millions d’ampoules LED
Réduction de la consommation
Efficacité énergétique
énergétique du secteur industriel 1145
industrie
de 15 %
Efficacité énergétique Installation d’éclairage efficace de 2
service : éclairages des millions d’ampoules fluocompactes 21
bureau et LED
Efficacité énergétique : installation
d’éclairage public efficace de 1 000
Éclairage public efficace 390
000 milles points lumineux bas
consommation
Substitution de 10% de quantité de
Energies alternatives au bois bois par le biogaz dans les grandes
160
de chauffe fermes, les fermes rurales et les
ménages
Promouvoir la création des
quartiers à faible consommation
d’énergie et à bâtiments
Ville bas carbone 3100
performants autoconsommation
dans les métropoles de Yaoundé et
Douala
Production et Vulgarisation Distribution 500 000 foyers
des foyers améliorés et du améliorés dans la zone Soudano- 50
gaz naturel (méthane) Sahélienne
Mise en place d’un système de la
Réseaux électrique efficaces conduite fiable 200
et efficace du réseau électrique

47
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Total Energie 14322,56


Déchets Mise en place des centres
Création des décharges intercommunaux de gestion des
86
contrôlées déchets dans les dix régions du
Cameroun
Biogaz dans les fermes Installation des biodigesteurs dans
49
rurales 10 % les fermes rurales
Biogaz dans les grandes Installation des biodigesteurs dans
125
fermes 5 % des grandes fermes
Mise en place d’unités de collecte et
Recyclage des plastiques 157
de recyclage des déchets plastiques
Collecte et valorisation des
Combustible issu de déchets combustibles dans les stations de
212
municipaux solides traitement de déchet des déchets
solides municipaux
Collecte et valorisation du biogaz
Biogaz issu des déchets dans les stations de traitement de
80,99
solides municipaux déchet des déchets solides
municipaux
Collecte et valorisation du biogaz
Biogaz émanant des eaux
dans les stations de traitement de 100
usées industrielles
déchet des eaux usées industrielles
Collecte et valorisation du biogaz
Biogaz issu des déchets dans les stations de traitement de
50
liquides municipaux déchet des déchets liquides
municipaux
Compostage des déchets Valorisation des déchets
122
solides municipaux organiques à des fins agricoles
Opérationnalisation du marché de
Mise en place d’une déchets et mettre en place des
économie circulaire au solutions alternatives afin de créer 20
Cameroun. une économie respectueuse des
ressources et de l’environnement
Total Déchets 1001,99
Totaux 25784,66

A l’horizon 2030, la part d’investissement pour l’atténuation est évaluée à


25 784,66 de million USD. Ce montant est reparti selon les actions
prioritaires du pays en matière de changement climatique et de développement.
Le secteur de l’Energie a la plus grand montant avec 14322,56 millions USD. Le
secteur de l’Agriculture totalise 7485,3 millions USD, le reste est reparti à hauteur
de 2974,84 USD pour le secteur Foresterie et 1001,99 pour le secteur des Déchets.

48
République du Cameroun CDN Révisée 2021

7.2.2 Besoins financiers en matière d’adaptation

Les investissements nécessaires à consacrer aux actions d’adaptation sont


évalués à 31 856 millions USD soit 15 928 milliards FCFA. Le tableau 5
donne plus de détails à ce sujet.

Tableau 5 : coûts des investissements d’adaptation (millions USD)


Secteurs Interventions/Investisseme
nts 2021-2030 (En Mds USD)
Agriculture, élevage, pèche 1,8092
Energie/industrie et déchets 5,135
Infrastructures & assainissement 6,9754
Forets 1,05
Aménagement du territoire / gestion des risques 1,548
Sante & genre 9,8232
Renforcement des capacités / communication 0,4
Projets spécifiques dédies au ZAEs 5,1152
TOTAL 31,856

7.2.3 Mobilisation des ressources

Le coût total des investissements à réaliser pour atteindre les objectifs escomptés
dans le cadre de cette CDN en 2030 s’élève à 57 640 millions USD, soit
28 713 milliards de FCA. Le Cameroun compte mobiliser les ressources
(finances, technologies, ressources humaines…) publiques et privées, aussi bien
sur le plan domestique qu’au niveau international pour la mise en œuvre des
actions de cette CDN.
Au niveau des sources publiques domestiques, au cours de la période 2015-2020,
le Cameroun a mobilisé environ 162,35 millions USD pour les activités prévues
ou en lien avec la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de l’Accord
de Paris. Cet effort représente certes, 70,84% du total des financements
nationaux et internationaux consacrés aux dites activités pendant cette période,
mais il est largement insuffisant par rapport aux besoins des activités
inconditionnelles.
Pour cette raison et conformément à l’option prise dans la précédente version de
la CDN, le pays entend augmenter ses financements budgétaires en faveur des
actions climatiques, soit à travers des dépenses budgétaires directes, soit par le
canal des fonds spécifiques alimentés notamment par le budget de l’Etat. A ce
sujet, le Cameroun compte progressivement renforcer la prise en compte des

49
République du Cameroun CDN Révisée 2021

financements des actions d’atténuation et d’adaptation dans ses documents et


instruments de référence, de cadrage et de planification généraux et sectoriels
afin de parvenir à une meilleure intégration des questions de changements
climatiques dans le financement de ses actions de développement.
Parallèlement à cet effort, le pays explorera les possibilités de générer de
nouvelles recettes pouvant contribuer au financement des activités de cette CDN,
en faisant recours par exemple aux instruments fiscaux adaptés (taxes, droits,
obligations, prélèvements, fiscalité environnementale…). La possibilité d’utiliser
d’autres outils fiscaux (subventions, allègements fiscaux, garanties …) pour
susciter des investissements privés compatibles avec les objectifs de la CDN
pourrait être également envisagée.
Jusqu’à présent, l’implication du secteur privé dans la mobilisation des
ressources pour les actions d’atténuation et d’adaptation au Cameroun est
timide. Au regard de ce constat, la participation du secteur privé constitue un des
principaux défis de la mise en œuvre de la présente CDN.
Le Cameroun devra donc, plus que par le passé, mobiliser la contribution des
acteurs privés (entreprises privées, bailleurs de fonds privés) internationaux et
domestiques dans le cadre de la planification et de la mise en œuvre des
interventions contre le changement climatique. A cet effet, le Cameroun
s’efforcera à mettre en place un environnement favorable pour attirer les
ressources privées, notamment en créant ou en améliorant l’attractivité de
l’environnement commercial général du pays ainsi que celle de l’environnement
d’investissement spécifique aux actions de la CDN.
Il s’agira entre autres d’améliorer les règlements et procédures commerciales,
d’améliorer les infrastructures, de fournir des incitations non financières
(renforcement de capacités, assistance technique, projets de démonstration ou
pilotes, études, données…), du recours aux outils fiscaux incitatifs etc. Il sera
aussi question d’utiliser les fonds publics pour catalyser les flux financiers privés,
à travers notamment les partenariats public-privé (PPP) dans le cadre d’un
développement sobre en carbone et résilient aux changements climatiques.
Enfin, Certains investissements privés pourraient contribuer à générer des actifs
carbones dont la cession au niveau international pourrait financer certaines
actions de cette CDN.
Au cours de la période 2015-2020, Les ressources mobilisées au niveau
international pour les activités prévues ou en lien avec la mise en œuvre des

50
République du Cameroun CDN Révisée 2021

engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris ont été évaluées à environ
51,41 millions USD seulement. Ce montant est largement insignifiant par rapport
à l’accompagnement qui était attendu de la communauté internationale dans le
cadre des activités conditionnelles de la CDN.
Au regard de ce constat, le Cameroun entend déployer plus d’efforts pour
mobiliser les ressources à partir des financements bilatéraux, des fonds
climatiques multilatéraux et des fonds multilatéraux non axés sur le climat. A ce
sujet, le Cameroun voudrait se donner les moyens de travailler non seulement
avec les grands fournisseurs de ressources ou les plus en vue (Fonds Vert pour le
Climat, Fonds Spécial pour les Changements Climatiques, Fonds pour
l’Adaptation, FEM, FIDA, FCPF, Fonds pour les Technologies Propres, …), mais
aussi avec les autres fonds auprès desquels il est éligible (environ une trentaine
active).

Dans le but d’assurer une mise en œuvre efficace, ces mesures font l’objet d’un
plan d’action accompagné d’un dispositif de suivi évaluation dans le cadre d’une
stratégie de mobilisation des ressources pour l’implémentation de la CDN.

7.3 Renforcement des capacités


L’atteinte de cet objectif tout comme la réalisation des ambitions exprimées plus
haut en ce qui concerne les financements publics domestiques et les ressources
privées va nécessiter une combinaison de mesures à caractère politique, légale,
règlementaire, institutionnelle et technique qui ont été approuvées par les parties
prenantes du processus CDN dans le cadre d’un plan de mobilisation des
ressources. Il s’agit notamment :
 Du renforcement, de la réforme et/ou de la mise en place de cadres
politique, légal, réglementaire et institutionnel adéquat par rapport aux
exigences de mobilisation et gestion optimale des ressources. Référence est
faite ici par exemple à la règlementation sur la fiscalité environnementale
et autres financements innovants ; à l’accréditation d’entités nationales
auprès des principaux fonds internationaux et à la création par exemple
d’un fond climat national qui aurait pour missions, entre autres de
coordonner la mobilisation des ressources destinées à la lutte contre les
changements climatiques ou à la dévolution de cette responsabilité aux
entités nationales accréditées. Dans ce cadre, le processus d’accréditation

51
République du Cameroun CDN Révisée 2021

du MINFI et du FEICOM en cours et la mise en place du Comité Interne de


Coordination de Projets liés à la Finance Climatique au sein du
MINEPDED constituent des avancées. En plus de ces deux institutions
intervenant pour financer la CDN l’une au niveau national et la seconde à
l’échelle des régions, il est envisagé de susciter et de faciliter l’accréditation
d’une autre structure spécialisée dans le financement des micro-projets
d’adaptation.
 Du Renforcement de la gouvernance et de l’amélioration du climat des
affaires. Il s’agit d’une part, de mesures de diverses natures liées à la
participation, à la reddition des comptes, à la transparence, à l’efficacité et
à l’efficience dans la gestion des fonds et, d’autre part, de toutes actions de
nature à améliorer le rang du Cameroun dans le classement « Doing
Business » ;
 Du renforcement de capacités (a) dans les domaines relatifs aux
changements climatiques en général (b) en matière de montage, exécution,
suivi-évaluation des projets/programmes éligibles aux différents fonds et
(c) en matière de recherche et mobilisation des ressources en fonction des
exigences des principaux fonds. Le renforcement de capacités devra
déboucher entre autres sur la mise en place d’une banque de projets et
programmes pouvant faire l’objet de propositions aux fournisseurs de
ressources ;
 De l’amélioration de la communication ainsi que du développement de la
coopération et des partenariats. Les principales actions de ce chapitre
sont(a) le développement et la mise en œuvre d’une stratégie
d’information, de communication et de lobbying (b), l’organisation de
campagnes de lobbying de haut niveau et de tables rondes de fournisseurs
de ressources et en particulier la sensibilisation des banques à restructurer
leur portefeuille qui devra privilégier les projets dédiés au verdissement de
l’économie, (c) le renforcement de la collaboration régional pour la
mobilisation des financements dans le cadre par exemple des
organisations comme la COMIFAC, la CBLT, la Commission Climat du
Sahel et (d) le renforcement de la collaboration avec des organisations
internationales, les entités régionales et multilatérales accréditées et les
entités de mise en œuvre des différents fonds. A ce sujet, la collaboration
en cours entre l’UICN et le Gouvernement pour la mobilisation d’une

52
République du Cameroun CDN Révisée 2021

trentaine de millions de USD auprès du FVC constitue un exemple pouvant


faire tache d’huile.
 En termes de la formation permanente, il est envisagé de susciter en lien
avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur, la mise en place des
curricula nouveaux en mesure d’adresser les besoins de capacités émanant
du secteur de la finance climatique et du verdissement de l’économie.

53
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Annexes
Annexe 1 : Liste des Projets d’Adaptation
 Programme 01 : Mettre à niveau les systèmes nationaux de collecte de données
hydro météorologiques, d’analyse, de prévision, d'information, d’alerte précoce, et
renforcement des capacités ;
 Programme 02 : Actualisation des plans de contingence national, régionaux et
départementaux, accroissement et opérationnalisation du fonds d’urgence ;
 Programme 03 : Développement des programmes Risques climatiques et Plan
d’Affectation des Terres ;
 Programme 04 : Sensibilisation de la population, des professionnels, des
administrations et des décideurs sur les effets des CC et sur les mesures à prendre ;
 Programme 05 : Protection et aménagement du littoral contre les effets des
changements climatiques ;
 Programme 06 : Éducation, formation professionnelle et renforcement des
capacités sur les CC ;
 Programme 07 : Adaptation des référentiels techniques de construction des
infrastructures aux effets des CC ;
 Programme 08 : Réduction de la vulnérabilité des populations urbaines aux effets
des CC ;
 Programme 09 : Amélioration de la gouvernance foncière locale en réponse aux
changements climatiques
 Programme 10 : Adaptation de la politique nationale genre et réduction de leur
vulnérabilité au CC ;
 Programme 11 : CC et gestion intégrée de déchets ménagers, collecte et valorisation
 Programme 12 : Diversification de l’offre énergétique dans un contexte de
changement climatique ;
 Programme 13 : Renforcement et sécurisation de l’accès aux ressources en eau et
aux services d’assainissement dans un contexte de changement climatique
 Programme 14 : Renforcement des capacités d’adaptation du système de santé
nationale, face aux CC ;
 Programme 15 : Prise des CC dans le développement des activités touristiques et
artisanales

54
République du Cameroun CDN Révisée 2021

 Programme 16 : Développement d’une agriculture intégrée et résiliente face aux


effets des CC ;
 Programme 17 : Réduction de la vulnérabilité de l’élevage aux effets des
changements climatiques ;
 Programme 18 : Réduction des effets des changements climatiques sur le secteur
halieutique ;
 Programme 19 : Réduction de la vulnérabilité des forêts aux changements
climatiques au Cameroun ;
 Programme 20 : Prise en compte du CC dans le développement des industries au
Cameroun ;

55
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Annexe 2 : Coût d’investissement par secteur aux horizons 2025


et 2030

Secteur Coûts sans Coût Coûts Coût Coûts


adaptation d’investissement d’adaptation d’investissement d’adaptation
en 2020 en en 2025 en en 2025 en en 2030 en en 2030 en
million de million de Franc million de million de Franc million de
Franc CFA CFA Franc CFA CFA Franc CFA
Agriculture 72 652 108 978 36 326 138 038,8 65 386,8
Elevage 29 146 43 719 14 573 55 377,4 26 231,4
Forêt et faune 14 407 21 610,5 7 203,3 27 373,3 12 966,3
Eau et Energie 222 845 334 267,5 111 422,5 423 405,5 200 560,5
Mines et industries 8 237 12 355,5 4 118,5 15 650,3 7 413,3
Développement 112 018 168 027 56 009 212 834,2 100 816,2
urbain
Santé humaine 188 815 283 222,5 94 407,5 358 748,5 169 933,5
Infrastructure et 408 465 612 697,5 204 232,5 776 083,5 367 618,5
transport
Tourisme et loisir 9 079 13 613,5 4 539,5 17 250,1 8 171,1
MINEPDED 6 055 9 082,5 3 027,5 11 504,5 5 449,5
MINFI 51 549 77 323,5 25 774,5 97 943,5 46 394,1
MINDDEVEL 42 535 63 802,5 21 267,5 80 652,7 38 117,7
MINEPAT 51 176 76 764 25 588 97 234,4 46 058,4
MINFI 51 549 77 323,5 25 774,5 97 943,1 46 394,1
MINEREX 27 923 41 884,5 13 961,5 53 053,7 25 130,7
Ministère de la 57 489 86 233,5 28 744,5 109 229,1 51 740,1
justice
MINMAP 14 270 21 405 7 135 27 113 12 843
MINDEF 226 333 339 499,5 113 116,5 426 432,6 200 099,7
MINAT 26 697 40 045,5 13 348,5 50 724,3 24 027,3
MINCAF 14 546 21 819 7 273 27 637,4 13 091,
MINAC 3 895 5 842,5 1 947,5 7 400,5 3 505,5
MINEDUB 226 015 339 022,5 113 007,5 425 828,5 199 813,5
MINSEP 62 061 93 091,5 31 030,5 117 915,9 55 854,5
MINPOSTEL 3 189 4 783,5 1 594,5 6 059,1 2 870,1
MINESUP 57 136 85 704 28 568 108 558,4 51 422,4
MINRESI 7 600 11 400 3 800 18 240 6 840
MINCOMMERCE 6 786 10 179 3 393 12 893,4 6 107,4
MINESEC 392 366 588 549 196 183 745 495,4 353 129,4
MINJEC 22 750 34 125 11 375 43 225 20 475
MINMIDT 8 237 12 355,5 4 118,5 15 650,3 7 413,3
MINEFOP 19 007 28 510,5 9 503,5 36 113,3 17 106,3
MINHDU 112 018 168 027 56 009 212 834,2 100 816,2
MINPMEESA 8 819 13 228,5 4 409,5 16 756,1 7 937,1
MINTSS 5 085 7 627,5 2 542,5 9 661,5 4 576,5
MINAS 9 798 14 697 4 899 18 616,2 8 818,2
MINPROFF 7 349 11 023,5 3 674,5 13 963,1 6 614,1
MINFOPRA 9 332 13 998 4 666 17 730,8 8 398,8

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République du Cameroun CDN Révisée 2021

Annexe 3 : Planification budgétaire des actions d’atténuation (en


millions de dollars)
Agriculture Foresterie Energie Déchets Totaux
2021-2025
3131,41 1 355,96 4 872,97 400,99 9 360,34
2026-2030
4353,89 1 618,85 9 449,59 601 16 023,33
Totaux 7 485,30 2 974,81 14 322,56 1 001,99 25 784,66

57
République du Cameroun CDN Révisée 2021

Annexe 4 : Liste des mesures d’Atténuation


 Biogaz dans les fermes rurales substituant le bois de feu non renouvelables ;
 Biogaz émanant des eaux usées industrielles ;
 Biogaz issu des déchets solides municipaux ;
 Combustibles issus de déchets municipaux solides ;
 Compostage des déchets solides municipaux
 Éclairage de bureau efficace avec des ampoules fluo compactes :
 Éclairage de bureau efficace avec LED ;
 Éclairage efficace avec LED ;
 Éclairage efficace avec LED remplaçant les fluo compactes ;
 Éclairage efficace avec les ampoules fluo compactes ;
 Éclairage public efficace ;
 Efficacité énergétique dans l'industrie ;
 Efficacité énergétique de service ;
 Gestion durable et Régénération assistée des forêts ;
 Lampadaires solaires.
 Le biogaz dans les grandes fermes ;
 Mini hydroélectricité hors réseau ;
 PV solaire grand réseau ;
 PV solaire petit réseau isolé 100% solaire ;
 Reboisement ;
 Recyclage des plastiques ;
 Réduction du CH4 des cultures de riz ;
 Réseaux électrique efficaces ;
 Services d’autobus Express
 Supplémentation en matières grasses dans l'alimentation des ruminants (% de matières
grasses DM ajoutées)

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