Table Des Matières: Rappels de Mathématiques
Table Des Matières: Rappels de Mathématiques
Table Des Matières: Rappels de Mathématiques
Mira de Béjaia,
Département d’Hydraulique
Cours de Mécanique des Milieux Continus (MMC)
Rappels de Mathématiques
A. Seghir
http://univ-bejaia.dz/a.seghir
http://a-seghir.blogspot.com
1
Introduction
Les relations entre un cors solide, en mouvement ou au repos, et les forces qui le sollicitent fait l’objet
de la mécanique.
La mécanique est subdivisée selon l’échelle du sujet étudié en :
− Mécanique classique (ou mécanique Newtonienne) : S’applique à l’échelle usuelle
− Mécanique relativiste : S’applique à l’échelle infiniement grande (Cosmos)
− Mécanique quantique : S’applique à l’échelle infiniment petite (particules atomiques et sub-
atomiques)
En science de l’ingénieur, n s’appuie sur la mécanique classique pour résoudre des problèmes pra-
tiques. La mécanique de l’ingénieur est elle aussi divisée selon l’état de la matière étudiée en mé-
canique des solides (rigides et déformables) et mécanique des fluides (liquides et gaz). Les matières
en états intermédiaires fond chacune une discipline à part. Par exemple les fluides non Newtonéens,
solides non Hookéens, ... etc.
La mécanique des milieux continus (MMC) est une discipline de la mécanique classique consacrée
au mouvements des corps déformables. Elle envisage des milieux matériels qui remplissent l’espace
d’une façon continue.
En MMC, on utilise une échelle suffisamment grande pour pourvoir négliger l’aspect moléculaire
discret de la matière, et suffisamment petite pour pouvoir considérer un volume infinitésimal de la
matière comme particule matérielle dont le voisinage est constitué d’une infinité d’autres particules.
Ce concept de continuité permet de rapporter le volume infinitésimal à un système de coordonnées
de référence (repère) et d’exprimer ses propriétés (comme la masse volumique) et son comportement
(comme son déplacements) à l’aide de fonctions mathématiques continues et dérivables.
2
1 Rappels de Mathématiques
1.1 Introduction
Pour décrire la position d’un point M dans l’espace, on utilise 3 nombres qui indiquent sa distances
par rapport à un repère de référence dont l’origine est un point particulier, ou choisi quelconque. Ce
point est généralement noté O.
Il est commode de choisir un trièdre, dit repère cartésien comme référence et l’ensemble des points
pouvant être décrits de cette manière constituent un espace Euclidien tridimensionnel (E 3). Les 3
axes de ce repères sont orthogonaux (perpendiculaire les uns au autres). Le repère est souvent noté
(O, X , Y , Z ) ou (O, X 1 , X 2 , X 3 ). Les vecteurs unitaires servant d’unités de mesure sur les axes sont notés
(~
i,~j ,~
k) ou (e 1 , e 2 , e 3 ) (sans les flèches !). On dit que ces trois vecteurs constituent une base orthonor-
mée.
Avec cette description de l’espace, toutes les quantités physiques seront représentés soit par des sca-
laires, des vecteurs, des matrices ou tenseurs d’une manière générale.
x3 X3
e3
e2 x2 X2
O
e1
x1
X1
3
F IGURE 1.2 – Vecteur 3D
1.2.1 Composantes
→
− −→
Un vecteur est décrit par ses 3 composantes, si on note : V = AB , alors :
v x = Bx − Ax ; vy = By − Ay ; v z = Bz − Az
−→ −→
avec (A x , A y , A z ), et (B x , B y , B z ) sont les coordonnées des 2 points A et B . On a donc : AB = −B A
On a aussi les écritures suivantes pour exprimer le vecteur V :
→
− ¡ ¢
V = vx , v y , vz ou bien (v 1 , v 2 , v 3 )
→
− →
− →
− →
−
V = v x i + v y j + v z k ou bien v 1→−e + v →
1
− →
−
2 e 2 + v3 e 3
→
− →− → −
Les composantes Vi (i = 1, 2, 3 ou i = x, y, z) sont des scalaires et les → −e i (ou i , j , k ) sont des vec-
teurs unitaires sur les axes de référence (X 1 , X 2 , X 3 ) (ou X , Y , Z ). Dans ce cours, afin d’alléger et de
condenser les écritures, on utilise plutôt la notation avec indice i : X i , pour les axes, e i pour les vec-
teur unitaires et v i pour les composantes d’un vecteur V . Les vecteurs ne porteront pas de flèche
1.2.2 Module
Le module, ou norme, d’un vecteur V permet de mesurer sa longueur (ou magnitude). On note :
q
|V | = v 12 + v 22 + v 32
4
Le module (la longueur) est : p
|V | = 4 + 9 + 36 = 7
Le vecteur V normalisé est :
V 2 3 6
U= = e 1 + e 2 + e 3 = (2/7 , 3/7 , 6/7)
|V | 7 7 7
A · B = |A||B | cos θ = a 1 b 1 + a 2 b 2 + a 3 b 3
1) A · B = B · A
2) A · (B +C ) = A · B + A ·C
3) m(A · B ) = (m A) · B = (mB ) · A
4) e 1 · e 1 = e 2 · e 2 = e 3 · e 3 = 1
e1 · e2 = ( e2 · e3 = e3 · e1 = 0
1 i=j
ei · e j =
0 i 6= j
5) A · A = |A|2 = a 12 + a 22 + a 32
6) Si A · B = 0 avec A 6= 0 et B 6= 0, alors A et B sont perpendiculaires (A ⊥ B ).
Remarque : A = 0 : A = (0 , 0 , 0).
c k = (a i b j − a j b i )
5
soit :
C = (a 2 b 3 − a 3 b 2 )e 1 + (a 3 b 1 − a 1 b 3 )e 2 + (a 1 b 2 − a 2 b 1 )e 3
1) A ∧ B = −B ∧ A
2) A ∧(B +C ) = A ∧ B + A ∧ C
3) m(A ∧ B ) = (m A) ∧ B = A ∧(mB )
4) e 1 ∧ e 1 = e 2 ∧ e 2 = e 3 ∧ e 3 = 0
e1 ∧ e2 = ( e3 ; e2 ∧ e3 = e1 ; e3 ∧ e1 = e2
0 i=j
ei ∧ e j = (i , j , k) = (1, 2, 3) en rotation circulaire d’indices.
e k i 6= j
5) Si A ∧ B = 0 avec A 6= 0 et B 6= 0, alors A et B sont parallèles (A//B ).
Remarque :
La 3e propriété se déduit à partir de la 2e compte tenu de du fait que A ∧ B = −B ∧ A
1.3 Matrices
Une matrice m × n est une représentation de nombres sous forme d’un tableau de m lignes et n
colonnes.
a 11 a 12 · · ·
A = a 21 a 22 · · ·
··· ··· ···
Chaque élément est désigné par deux indices i , j qui correspondent à sa position dans le tableau.
Si m = n, la matrice est dite carrée et si m = n = 1, elle se réduit à un scalaire. Les matrices sont très
utiles pour résoudre simultanément les systèmes d’équations :
a 11 x 1 + a 12 x 2 + · · · + a 1n x n = b 1
a x + a x +··· + a x = b
21 1 22 2 2n n 2
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a x + a x + · · · + a x = b
n1 1 n2 2 nn n n
6
B : est le vecteur des variables connues
donc on transforme le vecteur X , en un vecteur B à l’aide de A, d’où la définition suivante :
Une matrice M est une application linéaire qui associe à tout vecteur V une image V ′
M
V −−−−−→ V ′ = M V
Une matrice est dite matrice identité si elle associe à tout vecteur V le vecteur lui-même (elle ne fait
aucune transformation du vecteur), elle est notée I :
V ′ = I V =V
1.3.1 Determinant
Le déterminant d’une matrice carrée est un nombre tel que :
si A = a 11 est d’ordre 1 (1 × 1) :
det(A) = a 11
£ ¤
si A = a i j est d’ordre 2 (2 × 2) :
¯ ¯
¯a 11 a 12 ¯¯
det(A) = ¯¯ = a 11 a 22 − a 21 a 12
a 21 a 22 ¯
£ ¤
si A = a i j est d’ordre 3 (3 × 3) :
¯ ¯
¯a 11 a 12 a 13 ¯¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ ¯a 22 a 23 ¯¯ ¯a 21 a 23 ¯¯ ¯a 21 a 22 ¯¯
det(A) = ¯¯a 21 a 22 a 23 ¯ = a 11 ¯¯
¯ − a 12 ¯¯ + a 13 ¯¯
¯a a 32 a 33 ¯ a 31 a 33 ¯ a 31 a 32 ¯
31 a 32 a 33 ¯
£ ¤
si A = a i j est d’ordre n (n × n) :
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ a 11 ··· a 1n ¯¯ ¯ a 22 ··· a 2n ¯¯ ¯ a 21 ··· a 2n−1 ¯¯
¯ ¯ ¯
det(A) = ¯¯ · · · ··· · · · ¯ = a 11 ¯¯ · · ·
¯ ··· · · · ¯ − · · · + · · · ± a 1n ¯¯ · · ·
¯ ··· · · · ¯¯
¯a ··· a nn ¯ ¯a ··· a nn ¯ ¯a ··· a nn−1 ¯
n1 n2 n1
1. Egalité
Deux matrices du même ordre sont égales si et seulement si toutes leurs composantes sont
égales une à une :
A = B : ai j = bi j
2. Transposée
B = A T : bi j = a j i
7
4. Multiplication matricielle X
C = AB : c i j = ai k bk j
k
5. Inversion matricielle
A −1 inverse de A : A A −1 = I
Remarques
1. A B 6= B A
2. det(A B ) = det(A) det(B )
3. (A B )T = B T A T
4. det(m A) 6= m det(A)
x ′ = x cos θ + y sin θ
y ′ = y cos θ − x sin θ
Y’
P
y
X’
x’
y’ e2
e’2
e’1
θ
X
e1 x
8
1.3.4 Somme de deux rotations
Lorsque le repère X ′ Y ′ subit lui aussi une rotation d’angle φ, les coordonnées (x ′ , y ′ ) deviennent
(x ′′ , y ′′ ) tel que :
½ ′′ ¾ ·
cos(φ) sin(φ) x ′
¸½ ¾
x
=
y ′′ − sin(φ) cos(φ) y ′
V ′′ = BV ′
B est la matrice de la seconde rotation.
En fonction des coordonnées origines (x, y) :
x ′′
½ ¾ · ¸· ¸½ ¾
cos(φ) sin(φ) cos(θ) sin(θ) x
=
y ′′ − sin(φ) cos(φ) − sin(θ) cos(θ) y
soit :
V ′′ = B AV
x ′′
½ ¾ · ¸½ ¾
cos(θ + φ) sin(θ + φ) x
=
y ′′ − sin(θ + φ) cos(θ + φ) y
V = CV ′ ; C = AT
1.3.6 Rotation 3D
La rotation 2D fait changer les coordonnées x et y, la coordonnées z reste telle qu’elle (z ′ = z). On dit
que la rotation 2D se fait par rapport à l’axe Z et on écrit le changement de coordonnées en incluant
z comme suit : ′
x cos(θ) sin(θ) 0 x
y ′ = − sin(θ) cos(θ) 0 y
′
z 0 0 1 z
V ′ = Az V
De même on écrit les matrices de rotations d’angles θx et θ y par rapport aux axes X et Y comme suit :
1 0 0
A x = 0 cos(θx ) sin(θx )
0 − sin(θx ) cos(θx )
cos(θ y ) 0 sin(θ y )
Ay = 0 1 0
− sin(θ y ) 0 cos(θ y )
9
Remarque
Une rotation A x par rapport à X suivie d’une rotation A y par rapport à Y est différente de la rotation
A y suivie de la rotation A x :
A y A x 6= A x A y
où
V ′ = MV
Définition
Une transformation orthogonale est une transformation linéaire qui préserve les longueurs. La ma-
trice M d’une transformation orthogonale est une matrice orthogonale et on a :
M −1 = M T
d’où :
a2 + c 2 = 1
b2 + d 2 = 1
ab + cd = 0
soit :
MMT = I
ou
M T = M −1
10
1.5 Valeurs et vecteurs propres
Dans une transformation linéaire, un vecteru V d’origine (0, 0) et d’extrémité (x, y) se transforme
en vecteur V ′ d’origine (0, 0) et d’extrémité (x ′ , y ′ ), il subit alors une rotation et un allongement (ou
rétrécissement).
La transformation engendre un changement de direction et un changement de module des vecteurs.
Si on veut s’intéresser aux vecteurs qui ne subissent pas de rotation avec la transformation alors on
cherche V ′ qui restent parallèles à V :
V ′ // V ⇔ V ′ = λV
Exemple
On considère la transformation :
½ ′ ½ ′¾ · ¸½ ¾
x = 5x − 2y x 5 −2 x
; =
y ′ = −2x + 2y y′ −2 2 y
pour λ = 6 :
½
−x − 2y = 0
donne la droite : x + 2y = 0
−2x − 4y = 0
Les deux droites définissent les directions propres, on dit aussi ‘directions principales’
Les vecteurs parallèles à la droite 2x − y = 0, ne subissent aucune transformation et les vecteurs pa-
rallèles à la droite x + 2y = 0, s’allongent de 6 fois leurs longueurs initiales.
Tous les autres vecteurs subissent une rotation et un changement de longueur en même temps.
Les vecteur unitaires définis le long des deux droites sont les vecteurs propres normalisés. Ils défi-
nissent une base puisque les deux droites sont perpendiculaires. ces vecteurs sont :
1
e ′1 = p < 1 2 >
5
11
1
e ′2 = p < −2 1 >
5
Exemple
½ ¾
1
Le vecteur V = devient :
1
· ¸½ ¾ ½ ¾
′ 5 −2 1 3
V = =
−2 2 1 0
p
il était de longueur 2 et incliné de 45° par rapport l’axe X et devient de longueur 3 et parallèle à l’axe
X.
½ ¾
1
Le vecteur V = parallèle à la droite 2x − y = 0 devient :
2
· ¸½ ¾ ½ ¾
′ 5 −2 1 1
V = =
−2 2 2 2
V ′ = MV
U = AV ; U ′ = AV ′
A T U ′ = M(A T U )
d’où la transformation de U en U ′ :
U ′ = AM A T U ; U ′ = DU
12
Si la rotation fait coïncider les nouveaux axes avec les directions principales, alors la matrice D est
diagonale. La matrice de rotation contient les deux nouveaux vecteurs unitaires calculés en normali-
sant les directions principales.
Exemple
Dans l’exemple précédent les directions principales sont données par les deux droites y − 2x = 0 et
2y −x = 0. Les vecteurs unitaires dans ces deux directions sont : e ′1 = p1 < 1 2 > et e ′2 = p1 < −2 1 >
5 5
· ¸
1 2
La matrice de rotation est : A = p1
5 −2 1
1.6 Tenseurs
Les tenseurs sont la généralisation des scalaires, des vecteurs et des matrices. Un tenseur est un mot
générique d’entités mathématiques qui désigne une quantité physique. La description d’un tenseur
dépend du repère de référence utilisé. Dans ce cours, on s’intéresse aux tenseurs cartésiens, le sys-
tème de référence est donc un repère orthonormé (OX Y Z ) qui peut subir une rotation de matrice A
et changer en un repère (OX ′ Y ′ Z ′ ).
1 vecteur 2D 21 = 2 ai
3D 31 = 3
2 matrice 2D 22 = 4 ai j
3D 32 = 9
n 2D 2n a i j k···
3D 3n
1.6.1 Définition
Un tenseur cartésien T d’ordre n est une fonction qui associe à un repère (2D/3D) un groupe de
(2n /3n ) composantes réelles Ti j k··· qui se transforment selon la relation suivante :
3
Tl′mn··· =
X
a l i a m j a nk · · · Ti j k··· (1.1)
i , j ,k···=1
lorsque le repère subi une rotation de matrice A. Les a l i désignent les cosinus directeurs des nou-
veaux axes du repère (OX ′ Y ′ Z ′ ) par rapport au repère initial (OX Y Z ). Ti j k··· sont les composantes du
13
tenseur exprimées par rapport au repère initial et Tl′mn··· sont les nouvelles valeurs des composantes
du même tenseur exprimées dans le nouveau repère.
3
Vl′ =
X
a l i Vi (1.2)
i =1
Exemple
Une poutre inclinée de 30o par rapport à l’horizontal, chargée à son extrémité par une force F verciale
de 500K N .
Y 30°
Y’
X’
La force est une quantité physique représentée par un tenseur d’ordre 1 dans un repère 2D. Son ex-
pression par rapport au repère (OX Y ) est :
½ ¾
F1 = 0
F=
F 2 = −500
2
F 1′
X
= a 1i F i = a 11 F 1 + a 12 F 2 = −250K N
i =1
2 p
F 2′
X
= a 2i F i = a 11 F 1 + a 12 F 2 = −250 3K N
i =1
14
1.6.3 Tenseur d’ordre 2
Un tenseur d’ordre 2 (matrice) est un ensemble de neuf (09) composantes (repère 3D) Vi j définies
′
dans un repère (OX Y Z ) et deviennent Vkl lorsque le repère subi une rotation de matrice A.
3
′
X
Vkl = a ki a l j Vi j (1.3)
i , j =1
Exemple
Si dans l’exemple précédent le vecteur force est lié au vecteur déplacement de l’extrémité libre :
F = KU
avec K est une matrice 2 × 2 ou tenseur d’ordre 2, alors dans le nouveau repère (OX ′ Y ′ ) nous avons :
F ′ = AF et U ′ = AU
b) Antisymétrie
Un tenseur d’ordre n > 2 est dit antisymétrique par rapport à une paire d’indices si ses composantes
changent de signe sous l’effet d’une permutation de ces indices :
Vi j k··· = −V j i k··· : antisymétrie par rapport à i j , et
Vi j k··· = −Vi k j ··· : antisymétrie par rapport à j k
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c) Isotropie
Un tenseur est dit isotrope si ses composantes restent inchangées sous l’effet d’une rotation de repère.
Exemple : le tenseur identité I : I ′ = AI A T = I
x3 X3
e3
e2 x2 X2
O
e1
x1
X1
Les indices i , j et m sont appelés indices muets dans le sens où la valeur de S ne dépend pas de l’indice
utilisé dans l’expression de la somme.
On peut simplifier d’avantage l’écriture de cette somme on adoptant la convention de somme d’Eins-
tien suivante :
16
Lorsqu’un indice est répété (apparait 2 fois) dans un même terme, ça implique une somme sur l’indice
répété
S = ai xi (1.4)
Remarque
Les expressions telles que a i b i x i où l’indice apparait plus de deux fois sont exclues de la conven-
P
tion, le signe doit être gardé pour désigner une somme des termes, sinon l’ecriture est interprétée
comme un seul terme.
En élasticité sauf indication ou précision, la somme s’applique de 1 à 3.
Exemples :
Double somme
Lorsqu’un terme contient deux indices, chacun apparaît deux fois, une double somme sur les deux
indices est interprétée.
Exemple :
ai j xi x j = (a i 1 x i x 1 ) + (a i 2 x i x 2 ) + (a i 3 x i x 3 )
= (a 11 x 1 x 1 + a 21 x 2 x 1 + a 31 x 3 x 1 )
+ (a 12 x 1 x 2 + a 22 x 2 x 2 + a 32 x 3 x 2 )
+ (a 13 x 1 x 3 + a 23 x 2 x 3 + a 33 x 3 x 3 )
y 1 = a 1, j x j = a 11 x 1 + a 12 x 2 + a 13 x 3
y 2 = a 2, j x j = a 21 x 1 + a 22 x 2 + a 23 x 3
y 3 = a 3, j x j = a 31 x 1 + a 32 x 2 + a 33 x 3
L’écriture :
Vi j = U i k U j k (1.7)
comporte 2 indices libres i et j et un indice muet k. C’est un ensemble de 9 équations qui donnent
l’expression du tenseur V en fonction de U : (V = UU T ).
17
1.7.3 Symbol de Kronecker
Le symbole delta de Kronecker est défini comme suit :
(
1 si i = j
δi j = (1.8)
0 si i 6= j
I= 0
1 0
0 0 1
Les propriétés du symbole δ que nous allons rencontrer dans ce cours sont :
1. symétrie : δi j = δ j i
2. isotropie : δkl = a ki a l j δi j = δi j
3. trace : δi i = δ11 + δ22 + δ33 = 3
4. produit avec un vecteur : δi j V j = Vi ; δi j Vi = V j
particulièrement : e i = δi j e j
5. produit scalaire des vecteurs unitaires : e i · e j = δi j
6. trace d’une matrice : δi j A i j = A i i = A j j
Dans le cas où les indices i , j et k prennent en rotation circulaire les valeurs 1,2 et 3, on peut mettre :
1
E i j k = (i − j )( j − k)(k − i ) (1.10)
2
on a :
E 123 = E 231 = E 312 = 1
et :
E 132 = E 321 = E 132 = −1
mais dès que l’un des indices est répété E prend la valeur nulle :
E 112 = E 122 = E 233 · · · = 0
18
1.7.5 Identité E -δ
Le produit de deux symboles de permutation peut être écrit en fonction des symboles de Kronecker
par l’identité suivante :
E i j k E i r s = δ j r δk s − δ j s δkr (1.13)
E i j m E kl m = δi k δ j l − δi l δ j k (1.14)
Une des applications de cette identité est la démonstration la relation suivante concernant le triple
produit vectoriel.
U ∧(V ∧ W ) = (U · W )V − (U · V )W
U , V et W étant trois vecteurs (ou tenseurs d’ordre 1).
En effet, l’equation 1.12 permet d’écrire :
U ∧(V ∧ W ) = u i e i ∧(v j e j ∧ w k e k )
= u i e i ∧(v j w k E j kl e l )
= E j kl u i v j w k (e i ∧ e l )
= E j kl E i l m u i v j w k e m
−E i ml E j kl = δm j δi k − δmk δi j
et compte tenu de :
δm j v j = v m
δi k w k = w i
δmk w k = w m
δi j v j = v i
on peut écrire :
U ∧(V ∧ W ) = ui w i v m e m − ui v i w m e m
= (U · W )V − (U · V )W
∂Ti j ···
ou : Ṫ (1.15)
∂t
19
La différentiation spatiale par rapport à la coordonnée x p est notée :
∂Ti j ···
ou : ∂p Ti j ··· ou bien : Ti j ···,p (1.16)
∂x p
∂2 Ti j ···
ou : ∂pq Ti j ··· ou bien : Ti j ···,pq (1.17)
∂x p ∂x q
∂(λA) ∂λ ∂A
= A +λ
∂t ∂t ∂t
∂(A · B ) ∂A ∂B
= ·B + A ·
∂t ∂t ∂t
∂(A ∧ B ) ∂A ∂B
= ∧B + A ∧
∂t ∂t ∂t
X3 u
∆
dx 3
ds
dx 2
X2
1
dx
X1
dφ ∂φ ∂x 1 ∂φ ∂x 2 ∂φ ∂x 2
= + + (1.19)
ds ∂x 1 ∂s ∂x 2 ∂s ∂x 2 ∂s
∂x 1 ∂x 2 ∂x 3
u =< > (1.20)
∂s ∂s ∂s
20
On introduit le vecteur des dérivées appelé operateur gradient :
∂ ∂ ∂
∇ =< > (1.21)
∂x 1 ∂x 2 ∂x 3
Lorsqu’il est appliqué à φ, la quantité ∇φ (aussi noté : gradφ) est appélée le Gradient de φ.
La différentielle de φ par rapport à ds peut donc s’écrire en fonction du produit scalaire entre le vec-
teur ∇ et le vecteur unité u comme suit :
dφ
= ∇φ · u (1.22)
ds
Remarque
Dans les équations d’élasticité que nous allons rencontrer dans ce cours, lorsque i est un indice libre
alors ∂i φ désigne le vecteur gradient de φ
Interprétation géométrique
Le produit scalaire ∇φ·u s’interprète comme la projection du gradient de φ sur la tangente à la courbe
s au point considéré :
dφ ¯ ¯
= ∇φ · u = ¯∇φ¯ |u| cos θ (1.25)
ds
avec θ est l’angle entre les deux vecteurs et |u| = 1. Ce qui donne la variation de φ le long de s la plus
grande lorsque s est parallèle au gradient de φ (θ = 0).
D’autre part, lorsque la courbe s est confondue avec l’une des courbes isovaleurs de φ (φ = C ste ) alors
la variation de φ est nulle :
dφ ∆φ
= lim =0
ds ∆s→0 ∆s
ce qui donne, compte tenu du produit scalaire ∇φ · u = 0 un angle θ de π/2 d’où ∇φ perpendiculaire
aux courbes isovaleurs de φ
Exemple 1
On cherche la dérivée de φ = x 12 x 2 + x 1 x 3 au point M (1, 2, −1) dans la direction donnée par le vecteur
A =< 2 − 2 1 >.
Le gradient de φ est :
φ,1 = 2x 1 x 2 + x 3
∇φ = φ, = x 12
2
φ,3 = x 1
il vaut au point M :
∇φ(1, 2, −1) =< 3 1 1 >
A
u= =< 2/3 − 2/3 1 >
|A|
La dérivée vaut
dφ/ds = ∇φ · u = 5/3
21
Exemple 2
Cet exemple montre que le gradient d’une fonction bidimensionnelle est perpendiculaire à ces courbes
d’isovaleurs. On prends
1
φ(x 1 , x 2 ) = (x 12 + x 22 )
2
Soit en coordonnées cylindriques
1
φ(r ) = r 2
2
Les courbes isovaleurs de φ = C ste sont des cercles concentriques de rayon r = C ste et de centre (0, 0).
Le gradient de φ est ∇φ =< x 1 x 2 >, sa direction s’obtient en le normalisant :
< x1 x2 > x1 x2
=< q q >=< cos θ sin θ >
|< x 1 x 2 >| x 12 + x 22 x 12 + x 22
Il est donc perpendiculaire aux cercles d’isovaleurs de φ et on conclue que la variation la plus rapide
de φ s’effectue selon le rayon r .
X2
φ∆
∆ φ
φ=
∆ φ
C
ste
X1
∇V = ∂i v i = v i ,i (1.27)
Le produit vectoriel :
¯ ¯
¯e 1 e 2 e 3 ¯
¯ ¯
∇∧V = ¯¯∂1 ∂2 ∂3 ¯¯
¯v
1 v2 v3
¯
¡ ∂v 3 ∂v 2 ¢ ¡ ∂v 1 ∂v 3 ¢ ¡ ∂v 2 ∂v 1 ¢
= − e1 + − e2 + − e3 (1.28)
∂x 2 ∂x 3 ∂x 3 ∂x 1 ∂x 1 ∂x 2
22
est appelé rotationnel de V et s’écrit en notation indicielle comme suit :
E i j k ∂i v j e k ou bien : E i j k v i , j e k (1.29)
Remarques
1. La divergence est un scalaire et le rotationnel est un vecteur. On trouve souvent dans la littéra-
ture les notations : rotV et divV .
2. Si U = ∇φ, on dit que le vecteur U dérive d’un potentiel φ et nécessairement : rotU = 0
3. Le rotationnel d’un gradient est nul :
∇ ∧(∇φ) = 0 ∀φ
∇ · (∇ ∧ V ) = 0 ∀V
∂φ/∂x 1
∆φ = < ∂/∂x 1 ∂/∂x 2 ∂/∂x 3 > ∂φ/∂x 2
∂φ/∂x 3
∂2 φ ∂2 φ ∂2 φ
= + + (1.31)
∂x 12 ∂x 22 ∂x 32
En notation indicielle :
∆φ = ∂i φi = ∂i i φ = φ,i i (1.32)
On dit d’une fonction φ qui satisfait l’équation de Laplace : ∆φ = 0, quelle est harmonique et on dit
qu’elle est bi-harmonique si ∆∆φ = 0.
A i j = Vi , j (1.33)
A = ∂V2 /∂x 1
∂V2 /∂x 2 ∂V2 /∂x 3 (1.34)
∂V3 /∂x 1 ∂V3 /∂x 2 ∂V3 /∂x 3
23
La divergence d’une matrice (ou tenseur dordre 2) T est un vecteur V tel que :
Vi = T i j , j (1.35)
X3
n
dS
X2
X1
L’application de ce théorème pour les cas des tenseurs les plus courants (matrice, vecteur et scalaire)
s’écrit en utilisant les notations indicielle et matricielle comme suit :
un scalaire φ : Z Z Z Z
φn i dS = φi dV ou : φn dS = gradφ dV
S V S V
un vecteur T : Z Z Z Z
T j n j dS = T j , j dV ou T · n dS = divT dV
S V S V
et Z Z Z Z
E i j k n j Tk dS = E i j k Tk , j dV ou n ∧ T dS = rotT dV
S V S V
une matrice M : Z Z Z Z
M i j n j dS = M i j , j dV ou M n dS = divM dV
S V S V
24
1.9.2 Théorème de Stokes
Tandis que le théorème de divergence de Gauss relie l’intégrale de volume à l’intégrale de surface fer-
mée délimitant le volume, le théorème de Stokes lie l’intégrale sur une surface ouverte à une intégrale
curviligne sur la courbe délimitant la surface.
Ainsi si on nome S une surface ouverte avec C la courbe qui la délimite et on considère un élément
de courbe ds de vecteur unitaire u tel que dsu = d x i e i (figure 1.8), alors pour tout vcteur V :
Z Z
n · (∇ ∧ V ) dS = V ds (1.37)
S C
X3
n
dS
X2
C u
ds
X1
25