Gravissimum Educationis Sur L'éducation Chrétienne
Gravissimum Educationis Sur L'éducation Chrétienne
Gravissimum Educationis Sur L'éducation Chrétienne
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Rapport à l’UNESCO de la Commission Internationale sur l’Education pour le XXIème siècle : l’Education :
un trésor est caché au-dedans, p. 14.
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I- LE DROIT UNIVERSEL A L’EDUCATION ET LES PROTAGONISTES
DE L’EDUCATION
L’éducation est considérée comme l’acte qui transmet les valeurs et les connaissances
nécessaires pour une vie authentique au sein de toute communauté. C’est l’acte par lequel
l’esprit de tout individu est formé aux valeurs nécessaires pour une société humaine où
s’épanouissent des citoyens dynamiques. La conception du concile Vatican II sur l’éducation
est une vision objective. Dès le début de la Déclaration sur l’éducation chrétienne, on
remarque un appel sans réserve au droit universel à l’éducation : le concile rappelle que
« Tous les hommes de n’importe quelle race, condition ou âge, possèdent, en tant qu’ils
jouissent de la dignité de personne, un droit inaliénable à une éducation qui réponde à leur
vocation propre, soit conforme à leur tempérament » (GE 1)2. Et par conséquent, les progrès
toujours importants de notre époque donnent d’accorder un peu plus d’attention à l’éducation.
Les chrétiens, en vertu de leur baptême en ont d’avantage ce droit à une éducation plus
accentuée. Celle-ci ne s’arrête donc pas sur la maturité humaine, mais la surpasse pour aboutir
à la connaissance du mystère du salut. « c’est pourquoi le concile rappelle aux pasteurs des
âmes le grave devoir qui est le leur de tout faire pour que les fidèles bénéficient de cette
éducation chrétienne, surtout les jeunes qui sont l’espérance de l’Eglise » (GE 2). Une bonne
éducation chrétienne aidera non seulement à la maturité humaine et à la connaissance du
mystère du Salut, mais aussi à mener une vie propre, c’est-à-dire avec justice et sainteté, qui
contribuera à la construction du corps du Christ et donc à la transformation du monde selon la
vision chrétienne. C’est dans ce sens que se justifie cette déclaration du concile. C’est donc
dire que l’éducation est une réalité incontournable pour tout homme. S’il en ait ainsi, qui en
sont les responsables et quel est leur mission, leurs droits et devoirs?
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Cette abréviation, dans le cadre de notre investigation, signifie Gravissimum Educationis.
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2- Les responsables de l’éducation : mission, droits et devoirs
On peut déjà se rendre compte que l’éducation est une réalité indispensable à chaque
individu et reste en même temps une réalité sociale, dans la mesure où elle est la première
condition d’une société harmonieuse, et en retour bien qu’étant la préoccupation commune à
tous, l’éducation reste, comme le souligne le saint concile, plus la responsabilité directe de
certaines personnes en société.
Dans le troisième numéro, le concile désigne les responsables de l’éducation. Il s’agit tout
d’abord des parents, en suite de la société civile et enfin, à titre particulier, de l’Eglise. Le
rôle de parents est capital dans l’éducation de leurs enfants. C’est pourquoi le Concile déclare
qu’ils « doivent être reconnus comme leurs premiers et principaux éducateurs ». GE 3 en
rappelant les devoirs et les droits des parents, le concile place ainsi la famille au cœur de
l’éducation chrétienne. Le mariage étant ordonné à l’éducation, les époux doivent s’aider
mutuellement dans l’éducation des enfants. Les parents doivent assumer leur responsabilité
face aux moyens de communications sociale mise à la disposition des enfants et surtout être
des premiers promoteurs de l’éducation religieuse et du réveil des vocations. Dans sa
responsabilité et ses droits, la société doit précisément veiller à ce que les citoyens
parviennent à la culture et garantir une éducation adéquate. Quant à l’Eglise, à ses enfants,
elle « est tenue, comme une Mère, d’assurer l’éducation qui inspirera toute leur vie ». On
trouve donc en l’Eglise cette particularité assez puissante qui préconise une éducation de tout
homme et de tout l’homme. Celle-là doit résulter de la collaboration de tous.
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perspectives, de ses enjeux, de ses défis, bref de son esprit. L’éducation serait aussi un cri
d’amour pour l’enfance, pour la jeunesse que nous devons accueillir dans nos sociétés, avec
toute la place qui leur revient, dans le système éducatif, certes, mais aussi dans la famille,
dans la communauté de base, dans la nation.3 Cette double appréhension nous donne de
considérer, à juste titre d’ailleurs, l’éducation déclinée sous le visage d’un devoir élémentaire
et aussi d’une marque d’affection. Partager une culture, et disposer une génération à répondre
aux exigences d’un contexte particulier constituent les deux axes fondamentaux de
l’éducation. A ces deux axes, s’ajoutent la considération de l’école comme un lieu dans lequel
se révèle l’originalité de la jeunesse et le carde dans lequel sa conscience désigne ses modèles
et adoptent des valeurs de base. Ces réalités qui déclinent la réalité complexe de l’éducation,
affectent les approches pédagogiques dans la perspective fondamentale d’encadrer et de
former au mieux cette jeunesse sur laquelle dépendent la qualité et la survie de l’avenir. Le
tout doit être pris en compte, parce que si les fondations sont ruinées qu’adviendra-t-il des
lendemains ? En ce sens, la définition de l’Eglise comme mystère, ou encore comme réalité
pénétrée des énergies divines, immergée dans la vie trinitaire (chapitre 1 de Lumen Gentium),
autorise une vue théologale de l’éducation : il ne s’agit pas ici d’un moyen pour assurer à la
société ecclésiale la relève de son personnel et sa propre durée dans le temps, mais un service
de l’identité de l'homme entre un mystère d’élection depuis avant la fondation du monde et
une destination pour toujours qui est d’être saints et immaculés en sa présence de Dieu dans
l’amour (Ep 1, 4). C’est en fait la contribution que l’Eglise veut apporter à l’éducation : on
parlera de l’éducation chrétienne.
Le concile dans le préambule de son traité sur l’éducation précise que la responsabilité
de l’Eglise en matière d’éducation est fondée sur sa mission qui est « d’annoncer à tous les
hommes le mystère du salut et de tout édifier dans le Christ ». Cette exigence donne à
l’éducation son assise théologale et lui confère son élan apostolique. Dès lors, nous
comprenons que l’éducation chrétienne vise principalement à ce que tous les baptisés aient
des éléments nécessaires pour vivre selon l’esprit de l’évangile ou encore du Christ (Cf. Ep 4,
13). Cette visée paulinienne donne à l’éducation sa finalité proprement chrétienne et permet la
nouvelle naissance de l’humanité à une histoire enfin réconciliée avec elle-même.
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Rapport à l’UNESCO de la Commission Internationale sur l’Education pour le XXIème siècle : l’Education :
un trésor est caché au-dedans, p. 10.
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1- Valeur et perspective
La catéchèse joue dans l’éducation joue un rôle essentiel. En fait, toutes les réalités de la vie
scolaire doivent être vécues d’une manière évangélique pour favoriser cette croissance dans la
vie nouvelle. Le premier moyen qu’utile l’Eglise est donc la formation catéchétique qui
éclaire et fortifie la foi, nourrit la vie selon l’Esprit du Christ et l’achemine à la participation
active et consciente au mystère liturgique et incite à l’action liturgique. Toutefois, L’église
utilise aussi d’autres moyens au service de l’éducation qui appartiennent au patrimoine
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commun à l’humanité comme la communication sociale (Inter mirifica) et les organismes qui
œuvrent pour le développement du corps et de l’esprit c’est-à-dire cultiver les esprits et
former les hommes. Nous pouvons citer principalement ici les écoles que nous verrons plus
loin. L’Eglise doit être présente avec une affection et une aide particulière aux enfants qui ne
sont pas élevés dans les écoles catholiques. Elle assure cette présence par un témoignage de
vie dans l’action apostolique par le ministère des prêtres et des laïcs. Les parents aussi doivent
aider les enfants afin qu’ils puissent progresser dans leur formation chrétienne au rythme de
leur formation profane. Le concile exhorte donc tous les chrétiens à offrir spontanément leur
concours et surtout à suivre et à soutenir tout le travail de l’école, en particulier l’éducation
morale. Les références pauliniennes qui interviennent dans la définition de l’éducation
chrétienne que l’on trouve dans Lumen Gentium 7, montrent que l’éducation chrétienne tend à
se confondre avec la mission même de l’Eglise.
L’Eglise attend beaucoup de l’activité des sciences sacrées car c’est elle en effet qui est
chargée de préparer les élèves non seulement au ministère sacerdotal mais surtout à
l’enseignement dans les établissements d’études ecclésiastiques supérieures. En outre, elle
doit œuvrer pour un dialogue avec les autres confessions non-chrétiennes. Elle doit pourvoir
donner des réponses aux questions posées par la science. Ces facultés doivent continuellement
revoir leur méthode pour une actualisation des enseignements afin de former les étudiants
pour les recherches plus poussées. Les textes conciliaires autorisent une approche théologale
et apostolique de l’éducation, perçue ici comme mystère de foi à l’image de l’Eglise dont elle
procède, et comme pays de mission à l’image du monde auquel elle est destinée. C’est sous
cet horizon entier du Concile Vatican que la question de l’école catholique est posée.
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l’aspect confessionnel, mais en vue de construire la base d’un monde plus juste, plus
égalitaire, plus humain, un monde qui s’engage avec Dieu sur les difficultés de la vie.
L’idéal d’unité vers lequel les communautés étatiques tendent, témoigne en fond de cet
élan qu’anime les hommes de sortir de ces spectacles d’atrocité, de ces inégalités, et le besoin
d’ériger une législation qui s’échappe des délimitations territoriales pour atteindre l’universel.
Cette unité est aussi la conséquence du caractère limité du genre humain et de ce besoin de
perfection. C’est en général en référence à ce conditionnement que se créent les liaisons entre
groupes ou individus. Cet état des choses le dispose donc à créer des communautés toujours
plus grandes pour se compléter mais, la qualité de ces liaisons se laisse parfois assujettir par
d’autres motivations impérialistes ou capitalistes. Cette unité si chère aux communautés
étatiques est celle qui, dans une qualité plus adéquate, doit animer l’univers scolaire :
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coordination scolaire. Ordonnée au bien commun, formulée avec charité et au service d’un
progrès plus effectif, la coordination scolaire rejoint la visée d’une meilleure éducation, une
meilleure avancée du secteur académique. Unir les efforts, renforcer les différents secteurs de
recherches, seraient moyennement la garantie d’un progrès plus complet.
Le spectacle contrasté que nous offre le siècle actuel, laisse entrevoir l’échec des progrès
technique et scientifique de la science. Les ressources mises à la disposition de l’essor
scientifique témoignaient de toute la confiance placée dans ces perfectionnements techniques
et scientifiques à la faveur de l’amélioration des conditions humaines et l’affermissement de
sa dignité. L’humanité est passée à côté de la culture et de l’intégrité interne. C’est dans cette
logique que Vatican II fait son entrée avec un profil d’éducation qui concilie, en toute
effectivité, ces deux aspects de la formation. Dans sa perspective, l’éducation catholique fait
face à des enjeux et des défis :
Le pluralisme religieux qui, maladroitement oriente les perspectives scolaires vers une
concurrence infantile et malsaine d’une part, et initie des replis identitaires. Aussi ce
pluralisme affecte l’univocité de la formation.
La pauvreté spirituelle qui semble se développer en formulant un caractère réfractaire
à la chose religieuse. Cet état jette quelques fois un discrédit aux établissements
catholiques qui sont considérés au même titre que d’autres établissements.
Le relativisme : ici, les valeurs peinent à se trouver des référents stables et assez
important pour motiver et orienter l’action d’un tiers. Un certain laisser-aller se fait
ressentir, une dictature des plus nantis, des célèbres, l’obsession des medias.
A tout cela s’ajoutent des enjeux tels la formation à long terme, la promotion de la culture
(ses atouts et sa valeur identitaire), la revalorisation de l’unité et l’égalité, le dialogue
intelligent entre tradition et modernité, la question de la femme, le rapport politique et
éducation, … L’école catholique dans ce sillage, constitue un cadre délicat. L’aspect spirituel,
l’acceptation de l’autre dans sa différence, la maturation d’un esprit critique et sain face aux
tendances relativistes et d’indifférences sont les dispositions. Elle formule dans les esprits à
travers les témoignages et des enseignements appropriés, les idéaux directeurs d’une existence
plus humaine, un mode d’être qui joint intégrité et excellence, savoir –savoir-faire –savoir-
vivre. C’est en face d’une telle éducation que s’érigent sous un voile d’or, des valeurs
contraires à un monde plus humain, plus digne.
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CONCLUSION
C’est autour de la question de l’éducation chrétienne que nous avons bâti notre analyse.
Ayant pour matière référentielle, la déclaration Gravissimum Educationis nous avons pu
raffermir la dimension universelle de l’éducation comme un devoir élémentaire et l’une des
préoccupations existentielles pour une humanité inquiète pour son avenir et soucieuse de son
identité culturelle ; puis la perspective chrétienne de l’éducation comme une exigence
garantissant un monde plus humain ; et enfin revenir sur la nature et la mission catholique de
l’éducation dans la diversité des institutions d’une part et présenter cette éducation catholique
en face des enjeux et défis contemporains d’autre part. Au terme de cette analyse, il convient
tout d’abord de saluer cette interpellation de l’Eglise, qui aux côtés de l’homme, s’ouvre aux
préoccupations de l’humanité toute entière, et formule dans une connotation qui lui est sienne,
des perspectives à la faveur d’un développement plus intégral et plus humain du monde.
Centrée sur l’éducation de la jeunesse, elle décline dans les lignes d’un traité à la fois profond
et subtil, le mode et le profil d’une éducation soucieuse d’une formation intégrale. Entre
intégrité et connaissances scientifiques, elle dépeint au monde la voie appropriée pour
combler les espérances d’un monde meurtri et blessé, une jeunesse désorientée ou mal
orientée dans un monde qui se construit maladroitement sans Dieu.
L’éducateur chrétien est alors établi témoin et collaborateur d'une histoire sainte, celle qui
« commence avec tout homme venant au monde », et coopérateur avec Dieu, dans son effort
inlassable pour éveiller une liberté d'homme à la dimension entière de son propre mystère.
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BIBLIOGRAPHIE
- La Bible de Jérusalem
- Les seize documents conciliaires :
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TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION..................................................................................................................................1
I- LE DROIT UNIVERSEL A L’EDUCATION ET LES PROTAGONISTES DE L’EDUCATION
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………2
1- L’éducation comme réalité essentielle............................................................................................2
2- Les responsables de l’éducation : mission, droits et devoirs...........................................................3
3- L’Humanité et la réalité de l’éducation..........................................................................................3
II- L’EDUCATION CHRETIENNE...............................................................................................4
1- Valeur et perspective......................................................................................................................5
2- Les divers moyens au service de l’éducation chrétienne.................................................................5
3- Les facultés des sciences sacrées....................................................................................................6
III- LE SENS DE L’EDUCATION CATHOLIQUE EN MILIEU SCOLAIRE...............................6
1- Perspective et diversité des écoles catholiques...............................................................................7
2- Développer la coordination scolaire...............................................................................................7
3- Enjeux et défis de l’éducation actuelle...........................................................................................8
CONCLUSION......................................................................................................................................9
BIBLIOGRAPHIE...............................................................................................................................10
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