Pneumocystose FAPHPhar3 13 10 23

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 27

FAPH

Cours de Mycologie
Pharmacie 3
2022 – 2023

PNEUMOCYSTOSE

Pr. Abdoulaye DJIMDE


MC. Souleymane DAMA
MC. Amadou NIANGALY

1
Objectifs pédagogiques
• Décrire le mode de reproduction de
Pneumocystis jirovecii,
• Décrire le cycle biologique de Pneumocystis
jirovecii
• Schématiser deux éléments morphologiques
fondamentaux qui caractérisent Pneumocystis
jirovecii
• Décrire la répartition géographique de
Pneumocystis jirovecii
2
Plan
1. Définition
2. Historique
3. Classification
4. Morphologie
5. Mode de reproduction et de dissémination
6. Cycle biologique
7. Mode de contamination
8. Clinique
9. Répartition géographique
Résumé
Conclusion

3
1. Définition
La pneumocystose humaine est une mycose profonde
due à un champignon, cosmopolite, très ubiquitaire à
comportement opportuniste, Pneumocystis jirovecii
(ancien nom: Pneumocystis carinii), se développant
principalement dans les poumons de patients
profondément immunodéprimés.

4
2. Historique
• La position taxonomique de P. jirovecii a erré de nombreuses
années depuis sa découverte en 1909 par Carlos Chagas.
L’impossibilité de le cultiver, l’absence d’ergostérol dans sa
paroi, un cycle proche des protozoaires lui ont valu longtemps
d’être classé parmi ces derniers.

• Cependant, les études en microscopie électronique ont montré


une paroi trilamellaire, riche en chitine et en glucane avec une
grande affinité pour les colorations argentiques plaidant pour
son appartenance au règne des champignons.

• De plus, les données de la biologie moléculaire suggèrent un


lien étroit avec une levure ascosporée, Saccharomyces
cerevisiae
5
2. Historique (suite)
• Les premiers cas d’épidémie de pneumocystose humaine ont été rapportés
chez des nourrissons malnutris en Europe de l’Est dans les périodes
d'après-guerre. Des cas sporadiques sont ensuite signalés dans le monde
entier chez les prématurés et les patients immunodéprimés.

• C’est en 1981 que le CDC tire la sonnette d’alarme : épidémie de


pneumocystose aux USA chez des hommes jeunes apparemment en bonne
santé et ayant tous en commun d’être homosexuels. Quelques années plus
tard, on découvre le virus de l’immunodéficience humaine, cause de
l’immunodépression de ces hommes jeunes et la pneumocystose devient la
plus fréquente des infections opportunistes au cours du SIDA dans le
monde et sous la dépendance étroite du taux de lymphocytes CD4 (200
/mm3).

• Les multiples anti rétroviraux actifs ont fait régresser cette infection chez
les patients infectés par le VIH. De nos jours, la pneumocystose concerne
toujours pour une moindre part ces patients mais aussi tous les autres
patients immunodéprimés de plus en plus nombreux (cancers, hémopathies
malignes, greffe de moelle ou d’organes solides, maladies de système...).

6
3. Classification

Pneumocystis jirovecii (auparavant appelé


Pneumocystis carinii) était classé en tant que
protozoaire. Actuellement, il est considéré
comme un champignon basé sur l’acide
nucléique et l’analyse biochimique.

7
4. Morphologie

Le champignon se présente sous deux formes:


– trophozoite
– kystique

8
4.1. Trophozoïte
• Les trophozoïtes de
Pneumocystis jirovecii sont
de 1 à 5 µm, pléomorphes et Noyau
contiennent un seul noyau. Cytop
• Les trophozoïtes se trouvent
dans les poumons et dans de
nombreux autres spécimens
extrapulmonaires, en
particulier chez les patients
immunodéprimés.
Figure 1: Trophozoites of P. jirovecii in
a bronchoalveolar lavage (BAL) specimen
from an AIDS patient, stained with Giemsa.
9
4.2. Kyste
• Les kystes de Pneumocystis jirovecii ont des
parois épaisses, arrondies et mesurent environ 5 à
8 µm, bien que des kystes à paroi mince existent
également.
• Les kystes contiennent jusqu'à 8 corps intra
kystiques. Des pré kystes ont également été
décrits. Les pré kystes sont sphériques, mesurent
4 à 7 µm de diamètre et ne contiennent pas de
corps intra kystiques (mais peuvent contenir un ou
plusieurs noyaux).
• Les kystes se trouvent dans les poumons et dans
de nombreux autres spécimens extra pulmonaires,
en particulier chez les patients immunodéprimés.
10
Kyste

Figure 2: Kystes de P. jirovecii dans le tissu pulmonaire colorés avec


la methenamine argent, de l’hematoxyline et de l’eosin (H&E).
La paroi des kystes est colorée en Noir; les corps intra kystiques ne sont
pas visibles avec cette coloration.

11
5. Mode de reproduction et de dissémination

FIG. 3. Multiplication asexuelle des trophozoites par mitose (A)


Les tropho haploides se conjuguent pour donner les pré kystes (B).
Les kystes subissent une méiose puis une mitose pour donner des kystes matures à 8 corps haploïdes (C).
La rupture des kystes libère des trophozoides en forme ovoïdes ou en forme croissant (D).
L’alvéole s’ouvre par la suite (E)
12
5. Mode de reproduction et de dissémination

Figure 4: Représentation des formes trophozoites et kystes de P. jirovecii


13
6. Cycle biologique (1)
• Il s'agit d'un cycle de vie généralisé proposé par John J.
Ruffolo, Ph.D. (Cushion, MT, 1988) pour les différentes
espèces de Pneumocystis.

• On ne sait pas encore quelle est la principale forme


infectieuse responsable de la primo-infection. Cependant, il
est bien établi que la transmission aérienne est la plus
importante.

• Ces champignons se retrouvent dans les poumons des


mammifères où ils résident sans causer d’infection
apparente jusqu’à ce que le système immunitaire de l’hôte
soit affaibli.

• Il peut alors en résulter une pneumonie mortelle.

14
6. Cycle biologique (2)
• Phase asexuée: les formes trophiques (1) se
répliquent par mitose (2) en deux cellules (3).
• Phase sexuée: les formes trophiques haploïdes
se conjuguent (1) et produisent un zygote ou
un sporocyte [kyste précoce (2)].
Le zygote subit une méiose et une mitose
ultérieure pour produire huit noyaux haploïdes
[kystes matures (3)].
15
6. Cycle biologique (3)
Les spores présentent différentes formes
(sphériques et allongées).

On pense que l'élongation des spores précède


leur libération; la libération se produit par le
biais d'un canal dans la paroi de la cellule.

Après libération, les spores vides s’effondrent


généralement, mais conserve un peu de
cytoplasme résiduel (4).
16
Figure 5: Cycle biologique

17
Figure 6: Cycle biologique suite

18
7. Mode de contamination
• L’ancien concept de réactivation de formes
quiescentes portées de façon chronique depuis
l’enfance pour expliquer la survenue de la
pneumonie à P. jirovecii en cas
d’immunodépression est révolue. La pneumonie à
Pneumocystis résulte soit de l’acquisition de novo
de P. jirovecii à partir d’une source extérieure, soit
de l’aggravation d’un état de colonisation
pulmonaire par P. jirovecii.

• Aucun réservoir environnemental pour aucune des


espèces de Pneumocystis n’a été à ce jour
caractérisé.
19
7. Mode de contamination (suite)
• La transmission interindividuelle de P. jirovecii par voie
aérienne est désormais admise et prouvée dans un contexte
de cas groupés observés dans des services de pédiatrie,
d’hémato - oncologie, de réanimation, de transplantation
rénale, d’infectiologie (infection par le VIH).

• Des travaux de biologie moléculaire ont permis de retrouver


de l’ADN de P. jirovecii dans l’air, dans des eaux, dans l’air
hospitalier en présence ou non de patients infectés par le
microorganisme. Par ailleurs de l’ADN a également été
retrouvé au niveau nasal ou pharyngé chez des soignants en
contact avec des patients développant une pneumocystose
avec une identité partielle des génotypes, d’où l’importance
des porteurs sains dans la transmission de P. jirovecii.

20
8. Clinique (1)
• Les symptômes de la pneumonie à Pneumocystis
comprennent la dyspnée, la toux non productive et
la fièvre.
• La radiographie thoracique montre des infiltrats
bilatéraux.
• Les lésions extra pulmonaires se produisent chez
une minorité (<3%) des patients, impliquant le plus
souvent les ganglions lymphatiques, la rate, le foie
et la moelle osseuse.
• En règle générale, dans les cas non traités, une
atteinte pulmonaire croissante conduit à la mort.
21
8. Clinques (2): différentes formes

• La pneumocystose chez le nourrisson


– infections chez le nourrisson prématuré ou malnutri
– infections chez le nourrisson immunodéprimé non
infecté par le VIH
– Infections chez le nourrisson et l’enfant
immunodéprimés infectés par le VIH
• La pneumocystose chez l’adulte immunodéprimé
– formes pulmonaires
– formes extra pulmonaires

22
Figure 7 : Pneumomédiastin à P. jirovecii
Pneumomédiastin à P. jirovecii
(vu au scanner) (vu a

23
9. Répartition géographique

• P. jirovecii est cosmopolite.

24
Résumé
• La pneumocystose humaine est due à un champignon,
Pneumocystis jirovecii, spécifique de l’homme.
• P. jirovecii est cosmopolite et opportuniste.
• Le champignon développe son pouvoir infectieux chez
les patients immunodéprimés et en particulier ceux
infectés par le VIH avec des taux de CD4 < 200 / mm3.
• La contamination se ferait par voie aérienne.
• Le cycle s’effectue dans l’alvéole pulmonaire.
• La pneumocystose s’exprime le plus souvent par une
pneumopathie interstitielle.
25
Conclusion
La pneumocystose est une infection
fongique opportuniste pouvant avoir une
issue fatale.

26
Références
1. Ruffolo JJ. Pneumocystis carinii Cell
Structure. In: Walzer, PD, editor. Pneumocystis
carinii Pneumonia. 2nd ed. Marcel Dekker;
1994. p. 25-43.
2. Cushion MT, Ruffolo JJ, Walzer PD. Analysis
of the developmental stages of Pneumocystis
carinii in vitro. Lab Invest 1988;58:324-331.

27

Vous aimerez peut-être aussi