Revision TS - MPSI
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1
Sommaire
I. OUTILS ET TECHNIQUES DE BASE 5
2 Calculs algébriques 19
2.1 Généralités et
P rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.2 Le symbole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3 Sommes télescopiques
Q . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.4 Le symbole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.5 Factorielle d’un entier naturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
5 Dérivation 42
5.1 Calcul des dérivées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
5.2 Tangente à un graphe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
5.3 Applications de la dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
5.3.1 Étude de fonctions, résolution d’équations . . . . . . . . . 44
5.3.2 Démonstration d’inégalités . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
7 Intégration 55
7.1 Rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
7.2 L’intégration par parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
8 Réponses ou indications 61
II. APPROFONDISSEMENTS 78
3
1 Nombres complexes, deuxième épisode 79
1.1 Technique de l’arc moitié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
1.2 Calcul de sommes trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
1.3 Racines de l’unité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
1.4 La formule du binôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
1.5 L’inégalité triangulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
2 Polynômes 91
2.1 Polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
2.2 Racines d’un polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
2.3 Rigidité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
2.4 L’équation du second degré dans C . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
2.5 Somme et produit des racines d’un polynôme . . . . . . . . . . . 103
8 Appendice 135
4
Première partie
5
1 Rédaction, modes de raisonnement
1.1 Rédaction, quantificateurs
1.1.1 Vocabulaire et notations utilisés
- R est l’ensemble des nombres réels, R∗ l’ensemble des nombres réels non
nuls, R+ l’ensemble des nombres réels positifs ou nuls, R+∗ l’ensemble des
nombres réels strictement positifs.
- C est l’ensemble des nombres complexes, C∗ l’ensemble des nombres com-
plexes non nuls.
On a les inclusions :
N ⊂ Z ⊂ Q ⊂ R ⊂ C.
Les nombres réels non rationnels sont dits irrationnels. Vous rencontrerez
dans ce texte plusieurs exemples de nombres irrationnels.
Segments de R
Si a et b sont deux nombres réels, on note [a, b] l’ensemble des réels compris,
au sens large, entre a et b.
Cette notation vaut quel que soit l’ordre dans lequel a et b sont rangés.
Ainsi :
[0, 1] = [1, 0].
Les ensembles de la forme [a, b] sont appelés segments de R. Noter que les
segments de R sont exactement les intervalles fermés et bornés.
6
Ainsi :
b3, 8c = 3, b−4, 1c = −5.
Limites
Pour a et b dans R ∪ {−∞, +∞}, la notation
lim f (x) = b
x→a
Pour une suite (un )n≥0 , « n ne peut tendre que vers +∞ ». On écrit indifférem-
ment
un −→ `, ou : un −→ `.
n→+∞
Trivial
En mathématiques, le mot « trivial » est employé comme synonyme de
« évident ».
7
1.1.2 Généralités
La rédaction mathématique obéit à des règles précises qui doivent être rapi-
dement maı̂trisées. Voici les plus importantes.
- Un objet mathématique est déclaré avant d’être utilisé, en général par le
terme « soit » ; la déclaration précise la nature de l’objet (exemples : « soit ~v un
vecteur non nul », « soit z un nombre complexe non réel », « soit n un élément
de N∗ » ...).
- Un discours mathématique n’est pas une suite de symboles. L’argumen-
tation est, pour l’essentiel, rédigée en langage ordinaire (et correct), avec des
phrases complètes.
En particulier, les quantificateurs et les symboles d’implication ⇒ et d’équi-
valence ⇔, utiles pour énoncer de manière précise et concise des propriétés, ne
doivent pas être employés comme des abréviations à l’intérieur du discours.
- Il est bon d’annoncer ce que l’on va faire, par des locutions du type « Mon-
trons que ».
Bien rédiger s’acquiert essentiellement par l’usage ; les exemples présentés
dans la suite devraient vous donner une idée de ce qui est attendu.
1.1.3 Quantificateurs
Les quantificateurs sont évoqués dans le programme de Terminale sans que
les notations les concernant ne soient exigibles. Précisons ces notations, dont
l’emploi est très commode et que nous utiliserons dans la suite.
Le quantificateur universel est noté ∀ ; il signifie « pour tout » ou « quel
que soit ». Le quantificateur existentiel est noté ∃ ; il signifie « il existe ». Par
exemple, la phrase
∀x ∈ R, ex > 0
signifie que, pour tout réel x, le réel ex est strictement positif. La phrase :
∀y ∈ R, ∃x ∈ R, y = x5 − 5x
signifie que, pour tout réel y, il existe (au moins) un réel x tel que
x5 − 5x = y,
ce que l’on peut établir au moyen d’une étude de fonction (cf paragraphe
I.5.3.1).
Les quantificateurs permettent de formuler de manière condensée certaines
propriétés. Vous verrez par exemple que, pour une suite réelle (un )n≥0 , l’asser-
tion « (un )n≥0 converge vers 0 » est définie par :
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n ∈ N, n ≥ N ⇒ |un | ≤ ε.
8
On n’emploie les symboles ∀ et ∃ que dans des phrases intégralement écrites
en langage quantifié et, à vrai dire, le plus souvent dans des définitions. En aucun
cas on ne peut mélanger quantificateur et phrase française : les quantificateurs ne
sont pas des abréviations. Commencer une démonstration par un quantificateur
est une faute grave. Si l’on veut prouver qu’une propriété est vraie pour tout
réel x, la rédaction commence en déclarant x : « Soit x dans R. » . On montre
ensuite que la propriété désirée est vraie pour x.
Dans la suite de ce document, nous utiliserons les quantificateurs uniquement
pour formuler rapidement certaines propriétés.
∀n ∈ N, ...
n’a aucun sens. Il suffit de substituer à n une valeur quelconque (disons 2013)
pour s’en convaincre.
Exemples
1. (∗) Somme des carrés des n premiers entiers
Pour n dans N∗ , la somme des n premiers entiers est donnée par la formule :
n(n + 1)
1 + 2 + ∙∙∙ + n =
2
sur laquelle nous reviendrons dans le paragraphe I.2.3.
Ici, nous allons montrer par récurrence :
n(n + 1)(2n + 1)
∀n ∈ N∗ , 12 + 22 + ∙ ∙ ∙ + n2 = .
6
Pour n dans N∗ , on note Pn la propriété
n(n + 1)(2n + 1)
12 + 22 + ∙ ∙ ∙ + n2 = .
6
9
Initialisation. La vérification de P1 est immédiate
1.2.3
12 = 1 = = 1.
6
Hérédité. Fixons n dans N∗ tel que Pn soit vraie. On a donc :
n(n + 1)(2n + 1)
12 + 22 + ∙ ∙ ∙ + n2 = .
6
Alors :
12 + 22 + ∙ ∙ ∙ + (n + 1)2 = 12 + 22 + ∙ ∙ ∙ + n2 + (n + 1)2 ,
d’où, grâce à Pn :
En fin de compte :
(n + 1)(n + 2)(2n + 3)
12 + 22 + ∙ ∙ ∙ + (n + 1)2 = .
6
C’est exactement Pn+1 .
2. Une inégalité
Montrons par récurrence :
1 1 1 1
∀n ∈ N∗ , 1+ 2
+ 2 + ∙∙∙ + 2 ≤ 2 − .
2 3 n n
Pour n dans N∗ , on note Pn la propriété
1 1 1 1
1+ 2
+ 2 + ∙∙∙ + 2 ≤ 2 − .
2 3 n n
1
Initialisation. On a 2 − = 1 donc :
1
1
1≤2− .
1
La propriété P1 est vraie.
Hérédité. Fixons n dans N∗ tel que Pn soit vraie. On a donc :
1 1 1 1
1+ 2
+ 2 + ∙∙∙ + 2 ≤ 2 − .
2 3 n n
En ajoutant 1/(n + 1)2 aux deux membres de l’inégalité, il vient :
1 1 1 1 1
(1) 1+ 2
+ ∙∙∙ + 2 + 2
≤2− + .
2 n (n + 1) n (n + 1)2
10
Notons maintenant que :
1 1 1 1 1 1 1
2− − 2− + = − − = ≥ 0.
n+1 n (n + 1)2 n n + 1 (n + 1)2 n(n + 1)2
Il en résulte que le membre de droite de (1) est majoré par
1
2− .
n+1
Il en est a fortiori de même du membre de gauche, ce qui signifie que l’on
a:
1 1 1 1
1 + 2 + ∙∙∙ + 2 + 2
≤2− .
2 n (n + 1) n+1
C’est exactement Pn+1 .
11
Exercice 5 (D). Soit c dans R+∗ . Pour x dans R, soit :
x
f (x) = √ .
1 + cx2
Calculer f (f (x)), f (f (f (x))) et généraliser.
Exemples
F0 = 0, F1 = 1 ; ∀n ∈ N, Fn+2 = Fn+1 + Fn .
x2 − x − 1 = 0.
α0 − β 0 α−β
√ = 0 = F0 , √ = 1 = F1 .
5 5
12
Mais :
αn+1 + αn = αn × (α + 1) = αn × α2 = αn+2 .
De même :
β n+1 + β n = β n+2 .
Finalement :
αn+2 − β n+2
Fn+2 = √ .
5
La propriété Pn+2 est démontrée.
Remarques
(a) Démonstration et explication
Le raisonnement par récurrence est un outil très efficace pour établir
des formules données. Comme l’illustre cet exemple, une démons-
tration n’est pas forcément une explication et il est légitime de se
demander « d’où vient » la formule précédente. Vous verrez en pre-
mière année une méthode générale permettant de calculer le terme
général d’une suite vérifiant une relation de la forme :
13
Hérédité. Soit maintenant n ≥ 2. Supposons Pk vraie pour tout k de
{2, . . . , n} et montrons que n + 1 est produit de nombres premiers. Deux
cas se présentent.
- L’entier n + 1 est premier, donc produit de nombres premiers.
- L’entier n + 1 n’est pas premier et peut donc s’écrire n + 1 = ab où a et b
sont des entiers de {2, . . . , n}. On applique Pa et Pb : a et b sont produits
de nombres premiers, il en est donc de même de leur produit n + 1.
L’assertion Pn+1 est établie.
Montrer :
∀n ∈ N, un = 2n + 3n .
Exercice 7 (F). La suite (un )n∈N est définie par :
un 2
u0 = 1, u1 = 2, et ∀n ∈ N∗ , un+1 = .
un−1
Calculer u2 , u3 , u4 . Deviner ensuite une formule pour un . Démontrer finalement
la formule devinée par récurrence.
L’exercice suivant, plus abstrait, sera utilisé dans la partie II (exercice 171).
Exercice 8 (AD). Soit A une partie de N∗ contenant 1 et telle que :
i) ∀n ∈ A, 2n ∈ A et ii) ∀n ∈ N∗ , n + 1 ∈ A ⇒ n ∈ A.
a) Montrer :
∀m ∈ N, 2m ∈ A.
b) Montrer : A = N∗ .
Exercice 9 (D). La suite (Fn )n≥0 est celle de l’exemple 1. Pour n dans N, on
pose :
Δn = Fn Fn+2 − Fn+1 2 .
a) Calculer Δn pour quelques valeurs de n. Deviner une formule donnant
Δn et démontrer cette formule par récurrence.
b) Calculer directement Δn à partir de la formule obtenue dans l’exemple 1.
Pour faciliter les calculs, mieux vaut ne pas remplacer tout de suite α et β par
leurs expressions.
c) Montrer que, pour n dans N, Fn et Fn+1 sont premiers entre eux, c’est-
à-dire n’ont pas de diviseur commun dans N∗ autre que 1.
14
Exercice 10 (TD). La suite (un )n≥0 est définie par u0 = 1 et :
a) Montrer :
∀n ∈ N, un ≥ n + 1.
b) Trouver C > 0 tel que :
∀n ∈ N, un ≤ C(n + 1).
n = qm + r, q ∈ N∗ , r ∈ {0, . . . , m − 1}.
On suppose que x n’est pas l’inverse d’un entier, c’est-à-dire que m ne divise
pas n ou encore que r 6= 0.
1
Montrer que x − peut s’écrire sous la forme :
q+1
m0
, n 0 ∈ N∗ , m0 ∈ {1, . . . , m − 1}.
n0
b) En utilisant une hypothèse de récurrence judicieuse, démontrer la pro-
priété voulue.
c) Constater que la démonstration précédente fournit en fait un algorithme
de décomposition. Appliquer cet algorithme à x = 5/17.
Exemples
√
1. (∗) Irrationnalité de 2
√
Montrons
√ que 2 est irrationnel. En raisonnant par l’absurde, on suppose
que 2 est rationnel. On peut donc écrire :
√ p
2=
q
où p et q sont des éléments de N∗ et où la fraction p/q est irréductible. En
élevant au carré, il vient :
2 q 2 = p2 .
15
Par conséquent, p2 est pair. Or, le carré d’un entier impair est impair,
comme le montre la formule :
∀k ∈ Z, (2k + 1)2 = 2(2k 2 + 2k) + 1.
Il s’ensuit que p est pair et s’écrit donc 2p0 où p0 ∈ N∗ . On a donc :
q 2 = 2 p02 ,
égalité qui montre que q 2 est pair, donc que q est pair. Les deux entiers p
et q admettent 2 comme diviseur commun, ce qui contredit l’hypothèse.
Les preuves d’irrationalité reposent en général sur un raisonnement par
l’absurde, ce qui est compréhensible, l’irrationalité étant définie par une
propriété « négative ». On trouvera d’autres exemples simples dans les
exercices de ce paragraphe et des exemples un peu plus élaborés dans la
partie II.
2. (∗) Existence d’une infinité de nombres premiers
Montrons que l’ensemble P des nombres premiers est infini. On suppose
par l’absurde que P est fini et on écrit
P = {p1 , . . . , pr } , p1 < ∙ ∙ ∙ < pr .
Posons
N = p 1 × ∙ ∙ ∙ × pr + 1
et considérons p un diviseur premier de N . Par hypothèse, p est l’un des pi
et divise donc p1 ×∙ ∙ ∙×pr = N −1. Il s’ensuit que p divise N −(N −1) = 1,
contradiction.
Exercice 12 (AD). Soient a, b, c, d des nombres rationnels tels que
√ √
a + b 2 = c + d 2.
Montrer : a = c, b = d.
√
Exercice 13 (AD). Montrer que 3 est irrationnel. Généraliser.
ln 3
Exercice 14 (AD). Montrer que est irrationnel.
ln 2
Exercice 15 (AD). a) Montrer que la somme d’un nombre rationnel et d’un
nombre irrationnel est irrationnelle.
b) Montrer que le produit d’un nombre rationnel non nul et d’un nombre
irrationnel est irrationnel.
c) Trouver deux nombres irrationels dont la somme soit rationnelle, deux
nombres irrationnels dont la somme soit irrationnelle. Même question avec le
produit.
√ √
Exercice 16 (D). Montrer que 2 + 3 est irrationnel.
Exercice 17 (D). a) Montrer qu’il existe un unique réel x tel que
x5 + x − 1 = 0.
On pourra utiliser une étude de fonctions.
b) On suppose que x est rationnel. On écrit donc x = p/q où p est dans Z, q
dans N∗ et la fraction p/q irréductible. Montrer que q divise p5 . En déduire que
q = 1. Montrer ensuite que p divise 1. Obtenir une contradiction et conclure.
16
Exercice 18 ((TD) Test des racines rationnelles pour un polynôme à coefficients
entiers). Généraliser l’exercice précédent en énonçant et démontrant un résultat
relatif aux racines rationnelles d’un polynôme à coefficients entiers.
Dans les cas d’existence et unicité, l’analyse fournit en général une solution
unique ; la synthèse est alors une simple vérification du fait que la solution
déterminée par l’analyse convient effectivement.
Exemples
1. (∗) Décomposition d’une fonction en somme d’une fonction paire et d’une
fonction impaire
Soit f une fonction de R dans R. On va montrer qu’existe un unique couple
(p, i) de fonctions de R dans R vérifiant les conditions suivantes :
- p est paire, i est impaire ;
- f = p + i.
Analyse. Supposons donc que f s’écrive p + i avec p paire et i impaire.
Fixons x dans R. En testant sur x et −x l’égalité des fonctions f et p + i,
il vient :
17
Analyse. Soit f une éventuelle solution. Fixons y et dérivons par rapport
à x. Il vient :
∀x ∈ R, f 0 (x + y) = f 0 (x).
Prenons maintenant x = 0, ce qui est possible puisque l’égalité précédente
est vraie pour tout x. Il vient, pour tout y de R :
f 0 (y) = f 0 (0).
x 7→ ax + b.
f (x + y) = a(x + y) + b = ax + ay + b,
x 7→ ax, a ∈ R.
18
2 Calculs algébriques
Ce chapitre est fondamental. Son but est de consolider les techniques
P Q de
calcul algébriques étudiées au lycée et d’introduire les symboles et ainsi
que la notion de factorielle d’un entier naturel.
n(n + 1)
1 + 2 + ∙∙∙ + n = .
2
qui est une conséquence simple de la formule précédente. Noter que si n est
impair, alors (−1)n = −1 et on a également la factorisation :
Exercice 20 (F). Montrer que, pour tout entier naturel n, 72n+1 + 62n+1 est
divisible par 13.
Exercice 21 (F). Soient n dans N∗ , a dans ]1, +∞[. Montrer :
an − 1
≤ n an−1 .
a−1
Exercice 22 (D). Soient a et n deux entiers ≥ 2. On suppose que l’entier
naturel an − 1 est premier.
a) Montrer que a = 2.
b) Montrer que n est premier.
P
2.2 Le symbole
La somme des nombres (réels ou complexes) a1 , . . . , an est notée :
(1) a1 + ∙ ∙ ∙ + an
19
ou, d’une manière plus compacte et dénuée de toute ambiguı̈té :
n
X
(2) ak .
k=1
Dans les expressions (2) et (3), la lettre k, appelée indice, est une variable
muette, ce qui signifie que l’on peut changer son nom sans changer la somme :
la somme (1) peut être notée :
Xn
ai .
i=1
Exemples
1. (∗) Un exemple trivial
La somme
n
X
3
k=0
20
3. (∗) Progressions arithmétiques
La formule :
n(n + 1)
1 + 2 + ∙∙∙ + n = ,
2
se réécrit
n
X n(n + 1)
k= .
2
k=1
21
Exercice 24 ((F,∗). Somme d’une série géométrique). Soit r un élément de
] − 1, 1[. Pour n dans N, soit :
n
X
Sn = rk .
k=0
Montrer :
1
Sn −→ .
n→+∞ 1−r
Exercice 25 (AD). On lance un dé équilibré. On répète n fois l’opération, les
lancers successifs étant supposés indépendants. Quelle est la probabilité pour que
l’on obtienne au moins un 6 parmi ces n lancers ? Déterminer la limite de cette
probabilité lorsque n tend vers +∞.
Exercice 26 (AD). On pose, pour n dans N∗ :
2n
X 1
un = .
k
k=n
∀n ∈ N, an = bn+1 − bn .
On a alors
n
X
ak = (b1 − b0 ) + (b2 − b1 ) + ∙ ∙ ∙ + (bn+1 − bn ).
k=0
22
Les termes b1 , b2 , . . . , bn se simplifient. Il reste :
n
X
ak = bn+1 − b0 .
k=0
Exemples
1. (∗) Somme d’une progression arithmétique par télescopage
On a
∀k ∈ N, (k + 1)2 − k 2 = 2k + 1.
En sommant ces égalités pour k entre 0 et n, on obtient :
n−1
X
(2k + 1) = n2 .
k=0
En particulier
n
X 1
−→ 1.
k(k + 1) n→+∞
k=1
23
Or, pour k ≥ 2 :
1 1
≤ .
k2 k(k − 1)
Par suite :
n
X n
X
1 1
≤ ,
k2 k(k − 1)
k=1 k=2
d’où :
n
X 1 1
≤ 1 + 1 − .
k2 n
k=1
On retrouve la majoration :
n
X 1 1
2
≤2− .
k n
k=1
on ait
∀x ∈ R, P (x) − P (x − 1) = x2 .
En déduire une expression simple de
n
X
k2 .
k=1
24
b) Adapter cette méthode pour calculer :
n
X
k3 .
k=1
la somme des puissances p-ièmes des n premiers entiers. Vers 1650, Jacob Ber-
noulli a généralisé les formules précédentes et prouvé que, pour tout p, il existe
un polynôme Bp (nommé depuis polynôme de Bernoulli d’indice p) tel que :
∀n ∈ N∗ , Sp,n = Bp (n).
X p+1
Le terme de plus haut degré de Bp est , ce qui est cohérent avec les
p+1
résultats obtenus pour p = 1, p = 2, p = 3.
u0 = 0 ; ∀n ∈ N, un+1 + un = n.
Calculer un en fonction de n.
Q
2.4 Le symbole
Le produit des nombres (réels ou complexes) a1 , . . . , an est noté soit :
(1) a 1 × ∙ ∙ ∙ × an = a 1 . . . a n
Ici encore, la lettre k est appelée indice et est une variable muette. Les commen-
taires relatifs à la somme s’adaptent immédiatement.
25
Exemples
1. (∗) Deux exemples faciles
a) Pour n dans N, n ≥ 3, on a :
n
Y
(−5) = (−5)n−2 .
k=3
bn+1
∀n ∈ N, an = .
bn
On a alors
n
Y b1 b2 bn+1
ak = × × ∙∙∙ × .
b0 b1 bn
k=0
On a :
2 3 n n+1
Pn = × × ∙∙∙ × × .
3 4 n+1 n+2
Par suite :
2
Pn = .
n+2
Exercice 34 (F). a) Pour n dans N∗ , simplifier :
n
Y 2
An = 4k +1
.
k=1
26
Exercice 35 (AD). Pour n ≥ 2, donner une expression simple de
n
Y
1
Cn = 1− 2
k
k=2
Ainsi :
(n + 1)! = (n + 1) × n!.
Exemples
27
On peut écrire :
Pn = (2 × 2 × ∙ ∙ ∙ × 2) × (1 × 2 × 3 × ∙ ∙ ∙ × n)
Pn = 2n n!.
28
Cette expression est très utile, des points de vue théorique et numérique :
le calcul de
100 100.99.98.97.96 100.99.98.97.96
= = = 75287520
5 5! 120
quantité égale à
(n − 1)! n n!
= .
m! (n − m)! m! (n − m)!
Il est alors facile de se convaincre de la validité de (1).
n
Explicitons, pour n fixé, les valeurs de m pour les premières valeurs de
m:
n n! n n! n n! n(n − 1)
= = 1, = = n, = = .
0 n! 0! 1 (n − 1)! 1! 2 (n − 2)! 2! 2
k × k! = (k + 1)! − k!.
29
Exercice 39 ((AD,∗). Monotonie des coefficients binomiaux). Pour 0 ≤ m ≤
n − 1, simplifier le quotient :
n
m+1
n
m
la suite
d’inégalités ci-dessus donne, si n est fixé, le sens de variation de la suite
n
m 0≤m≤n . Cette suite est croissante jusqu’à [n/2], puis décroissante.
n! ≤ nn ,
30
3 Trigonométrie et nombres complexes
3.1 Trigonométrie
Rappels
La trigonométrie est un outil très efficace en géométrie euclidienne du plan
(et également de l’espace). Elle joue un rôle important en mathématiques et en
physique. Il est essentiel de connaı̂tre les points suivants.
- Les valeurs des cosinus et sinus des angles « usuels ». En cas d’hésitation,
tracer systématiquement le cercle trigonométrique.
- Les formules :
exp(ix) = eix .
x 7→ sin(x) cos(x).
a) Montrer : π
∀n ∈ N∗ , un = 2 cos .
2n+1
31
b) Pour n dans N∗ , on pose :
n
Y
vn = uk .
k=1
sin(3y)
sin(y)
en fonction de cos(2y).
b) Soit x un réel. On pose, pour n dans N∗ :
n
Y 1 + 2 cos 2x
3k
un = .
3
k=1
32
sin(x) = sin(y) ⇐⇒ x ≡ y [2π] ou x ≡ π − y [2π];
On peut multiplier une congruence (ou la diviser) par un réel non nul, mais il
ne faut pas oublier de faire subir la même opération au module de congruence :
x ≡ y [a] ⇒ λx ≡ λy [λa].
x ≡ y [a], n ∈ N∗ ⇒ x ≡ y [a/n].
Par exemple, deux réels congrus modulo 4π le sont modulo 2π, π, 4π/3 ...
Le langage des congruences est très commode et son intérêt n’est pas limité
à la trigonométrie ; il sera utilisé en arithmétique en classe de MPSI.
Exercice 46 (F). Résoudre dans R les équations :
√
1 2
a) cos x = , b) sin(2x) = .
2 2
Exercice 47 (F). Déterminer les réels x de [0, 2π] tels que :
cos(x) ≥ sin(x).
Exercice 48 ((F,∗). Transformation de a sin x+b cos x). Soient a et b deux réels
non tous deux nuls.
a) Montrer que le point
a b
√ ,√
a2 + b2 a2 + b2
appartient au cercle de centre O et de rayon 1 du plan. Il existe donc ϕ dans R
tel que
a b
√ ,√ = (cos(ϕ), sin(ϕ)) .
a2 + b 2 a2 + b 2
b) Vérifier :
p
∀x ∈ R, a cos(x) + b sin(x) = a2 + b2 cos(x − ϕ).
33
Exercice 49 (TD). Montrer :
∀x ∈ R, cos((sin(x)) > sin (cos(x)) .
La fonction tangente
Pour x réel non congru à π/2 modulo π, cos(x) 6= 0 et on peut définir :
sin(x)
tan(x) = .
cos(x)
La fonction tan ainsi définie est très souvent utile. Ses propriétés se déduisent
immédiatement de celles de sin et cos.
- La fonction tan est π-périodique et impaire.
- Valeurs « classiques » (à retrouver) :
π 1 π π √
tan( ) = √ , tan( ) = 1, tan( ) = 3.
6 3 4 3
- Pour x réel non congru à π/2 modulo π, tan(x) est la pente de la droite
reliant l’origine de R2 au point de coordonnées (cos(x), sin(x)) du cercle trigo-
nométrique.
- La fonction tan est dérivable sur chacun des intervalles
π π
Ik =] − + kπ, + kπ[, k ∈ Z.
2 2
Pour x dans un tel intervalle Ik :
cos2 (x) − (− sin2 (x)) 1
tan0 (x) = = = 1 + tan2 (x).
cos2 (x) cos2 (x)
La seconde forme de la dérivée est à retenir. Ce calcul de dérivée montre que
tan est strictement croissante sur chaque intervalle Ik . On a de plus :
tan(x) −→ +∞, tan(x) −→ −∞.
x→π/2− x→−π/2+
34
Exercice 50 (F). Sous des hypothèses convenables, exprimer tan(x + y) en
fonction de tan(x) et tan(y).
1 − t2 2t
cos(x) = , sin(x) = .
1 + t2 1 + t2
Ces formules montrent en particulier que cos(x) et sin(x) sont des fractions ra-
tionnelles (c’est-à-dire des quotients de polynômes) en tan(x/2). Cette remarque
s’applique notamment au calcul d’intégrales.
z 2 + 10z + 169 = 0.
35
Exercice 55 (F). Déterminer les nombres complexes z tels que z 2 = i, sous
forme algébrique, puis sous forme trigonométrique.
Exercice 56 (F). a) Quels sont les nombres complexes dont le carré est un
nombre réel ?
b) Quels sont les nombres complexes dont le carré est un nombre imaginaire
pur ?
√
Exercice 57 (F). Mettre 1 + i 3 sous forme trigonométrique et trouver les
entiers naturels n tels que √
(1 + i 3)n ∈ R+ .
Exercice 58 (F). Déterminer l’ensemble des nombres complexes z tels que :
(1) |z − i| = |z + i|
36
Remarque Polygones constructibles
Dans l’exercice précédent et dans les exercices 40, 41 et 44, on part d’un réel
de la forme cos(πr) avec r rationnel, que l’on arrive à « calculer en utilisant
uniquement les rationnels, les quatre opérations et des radicaux ». Ces formules
sont intimement liées à des problèmes géométriques (constructibilité à la règle et
au compas des polygones réguliers). Plus précisément, en étudiant la construc-
tibilité à la règle et au compas des polygones réguliers, Gauss a déterminé tous
les rationnels r possédant la propriété précédente. Il existe ainsi une expression
du type susmentionné (mais fort compliquée) de
2π
cos .
17
a−b
< 1.
1−a
ˉb
37
4 Inégalités, trinôme du second degré réel
4.1 Inégalités et inéquations : méthodes élémentaires
La manipulation des inégalités n’est pas difficile, mais demande du soin. Il
est en particulier essentiel :
- de bien maı̂triser les règles des signes ;
- de réaliser que le signe d’une expression est d’autant plus facile à étudier
qu’elle est factorisée.
Exercice 65 (F). Quels sont les réels x tels que
√
f (x) = (x2 − 3) (1 − x) (|x| − 6) (|4x + 3|)
soit > 0.
Exercice 66 ((F)). a) Quel ensemble décrivent respectivement x2 et x3 lorsque
x décrit l’intervalle [−2, +∞[ ?
b) Quel ensemble décrit 1/x lorsque x décrit ] − 4, 5] \ {0} ?
c) Quels ensembles décrivent respectivement x + y, xy, x/y lorsque x > −2
et y ≥ 2 ?
d) Même question qu’en b) avec x > −2 et 0 < y ≤ 3.
38
Exercice 69 (F). Soient a et b deux éléments de R+ . Prouver :
√ √ p
a− b ≤ |a − b|.
Forme canonique
L’étude du signe et des racines du trinôme du second degré repose sous la
mise sous forme canonique. Rappelons ce dont il s’agit. Soient en effet a, b, c
dans R avec a 6= 0. Posons :
Δ = b2 − 4ac.
Pour x dans C, on peut écrire :
2 !
b Δ
(2) ax2 + bx + c = a x+ − 2 .
2a 4a
On a ainsi : 2
b Δ
ax2 + bx + c = 0 ⇐⇒ x+ = .
2a 4a2
(3) f (x) = 0 :
- si Δ = 0, (3) admet une unique racine dans C (dite « double »), à savoir
−b
;
2a
cette racine est réelle.
- si Δ > 0, (3) admet deux racines réelles distinctes, à savoir :
√ √
−b + Δ −b − Δ
, ;
2a 2a
39
- si Δ < 0, (3) admet deux racines complexes non réelles et conjuguées
Notons x1 et x2 les racines de (3) dans C si Δ 6= 0. Pour Δ = 0, notons
x1 = x2 la racine double de (3). La mise sous forme canonique entraı̂ne la
factorisation :
Exemple
Soit θ dans R. Le trinôme
x2 − 2 cos(θ)x + 1
a pour discriminant
2
Δ = 4 cos2 (θ) − 1 = −4 sin2 (θ) = (2i sin(θ)) .
Les racines de ce trinôme sont donc eiθ et e−iθ ; Δ est nul si et seulement si
sin(θ) = 0, c’est-à-dire si et seulement si θ est un multiple entier de π. Dans
tous les cas, on a :
pm : x ∈ R 7→ x2 + mx + 1.
x3 − x = a3 − a.
z 2 − 2λz + 1 = 0.
40
Somme et produit des racines
Revenons à l’équation (3) et notons-en x1 et x2 les racines, avec x1 = x2 si
Δ = 0. On a alors les formules :
−b c
(5) x1 + x2 = , x 1 x2 = .
a a
Ainsi, la lecture des coefficients d’une équation de degré 2 donne immédia-
tement la somme et le produit des racines.
Exercice 75 (F). Soient x1 et x2 les deux racines (éventuellement confondues)
du trinôme
p : x 7→ ax2 + bx + c.
Calculer x21 + x22 et (x1 − x2 )2 en fonction de a, b, c.
Si on sait que l’équation (3) admet deux racines réelles (éventuellement
confondues) x1 et x2 , on détermine immédiatement leur signe avec les formules
(5). En effet, le signe du produit c/a permet de dire si x1 et x2 sont ou non de
même signe. Dans le cas où x1 et x2 sont de même signe, c’est-à-dire si c/a > 0,
le signe commun de x1 et x2 est celui de leur somme −b/a.
Notons enfin que si c/a < 0, alors
b2 c
δ = b2 − 4ac = a2 2
−4 > 0.
a a
La condition c/a < 0 est donc équivalente à l’existence de deux racines réelles
non nulles de signes opposés.
41
5 Dérivation
L’invention du calcul différentiel et intégral au dix-septième siècle est un
tournant de l’histoire des mathématiques. Les outils ainsi créés ont permis d’étu-
dier avec beaucoup d’efficacité des problèmes aussi divers que le calcul des aires
et des longueurs, la détermination des tangentes à une courbe, les problèmes
d’extremum, la cinématique, la mécanique.
La mise en place du calcul différentiel et intégral des fonctions d’une va-
riable réelle est le coeur du programme d’analyse de première année de CPGE.
Le cours correspondant est traité en suivant l’approche mise au point par les
mathématiciens du dix-neuvième siècle (notamment Cauchy et Weierstrass) :
l’analyse y est reprise à son début (nombres réels, suites), les théorèmes sont
complètement démontrés à partir de ce point de départ. Il est cependant très
souhaitable de disposer préalablement d’une solide maı̂trise pratique du sujet.
C’est le but de ce chapitre et des deux suivants.
Il est essentiel de bien connaı̂tre les règles de calcul sur les dérivées : dérivées
d’une somme, d’un produit, d’un quotient, ainsi que les dérivées des fonctions
usuelles (polynômes, racine carrée, logarithme, exponentielle,
√ fonctions trigono-
métriques), d’une composée de la forme exp(f ), ln f, f ou :
x 7→ f (ax + b).
42
√
2
– f : x 7→ e x +x+1 ,
– g : x 7→ ln(ex + sin(x)).
x
– h : x 7→ 2 ,
x +1
cos(2x)
– i : x 7→ 2 ,
x −2
– j : x 7→ ln (cos(2x)),
x
– k : x 7→ ,
sin(x)
p
– ` : x 7→ ln x − x2 − 1 ,
r !
x+1
– m : x 7→ ln ,
x−1
1 a b
∀x ∈ R \ {−1, 0}, = + .
x(x + 1) x x+1
f (n) (x) = 0.
43
5.2 Tangente à un graphe
Exercice 81 ((F). Une propriété des paraboles). Soient a un réel non nul, f
la fonction :
x ∈ R 7→ ax2 ,
x1 et x2 deux réels tels que x1 < x2 .
x 1 + x2
Montrer que la tangente au graphe de f au point d’abscisse est
2
parallèle à la droite joignant les points du graphe de f d’abscisses x1 et x2 .
Exercice 82 (AD). a) Soient f une fonction dérivable sur un intervalle I de
R, x0 un réel tel que f 0 (x0 ) 6= 0. Calculer l’abscisse du point x1 en lequel la
tangente au graphe de f au point d’abscisse x0 recoupe l’axe (Ox).
b) On suppose que a est un réel positif, que f est la fonction définie par :
∀x ∈ R, f (x) = x2 − a.
f (x) = λ, λ ∈ R.
44
Exemple Une étude d’équation
Soit p un nombre réel. Quel est le nombre de solutions réelles de l’équation
(Ep ) x5 − 5x = p ?
f (x) = x5 − 5x.
On a :
∀x ∈ R, f 0 (x) = 5 x4 − 1 = 5(x2 − 1)(x2 + 1) = 5(x − 1)(x + 1)(x2 + 1).
45
Exercice 83 ((F,∗). Fonctions hyperboliques). Les fonctions ch (cosinus hyper-
bolique) et sh (sinus hyperbolique) sont définies sur R par :
ex + e−x ex − e−x
∀x ∈ R, ch(x) = , sh(x) = .
2 2
Exercice 84 ((D,∗). Calcul d’une racine carrée par la méthode de Newton). Soit
a dans R+∗ . La suite (un )n≥0 est définie par son premier terme u0 , élément de
R+∗ et par la relation de récurrence :
1 a
∀n ∈ N, un+1 = un + = fa (un )
2 un
Montrer :
∀n ∈ N, vn+1 = vn 2 .
e) Calculer vn en fonction de n (cf exercice 3).
f ) Montrer :
√ 2n
∗
√ √ u0 − a
∀n ∈ N , 0 ≤ un − a ≤ u1 + a √ .
u0 + a
√
Conclure que (un )n≥0 converge vers a.
g) On prend a = 2, u0 = 1. Représenter graphiquement la fonction f2 et les
premiers termes de la suite (un )n≥0 . Écrire l’inégalité de la question e) dans
√ ce
cas. Comment choisir n pour obtenir une valeur approchée à 10−5 près de 2 ?
Faire les calculs correspondants.
46
Remarque Méthode de Newton
L’algorithme précédent remonte à l’Antiquité (Héron). Il a été généralisé
au dix-septième siècle par Newton et Raphson en une méthode donnant des
approximations rapidement convergentes des solutions d’une équation f (x) = 0.
Décrivons-en brièvement le principe. On se propose de calculer numériquement
une racine ` de l’équation dont on connaı̂t une première approximation. On
considère une suite (xn )n≥0 vérifiant :
f (xn )
∀n ∈ N, xn+1 = xn − ,
f 0 (xn )
f (x) = x3 + px + q.
Δ = 4p3 + 27q 2 ,
47
Exercice 86 ((D,∗). Nombre de racines de P 0 − αP si P est un polynôme réel
de degré n ayant n racines distinctes). Soient n dans N∗ , a1 < ∙ ∙ ∙ < an des
réels et P la fonction polynôme définie par :
n
Y
∀x ∈ R, P (x) = (x − ai ).
i=1
48
5.3.2 Démonstration d’inégalités
Une inégalité peut se traduire par la positivité d’une certaine fonction f .
L’étude de f permet souvent d’accéder au signe de f via l’étude de ses variations.
∀x ∈ R, ex ≥ x + 1,
f (x) = ex − x − 1.
∀x ∈ R, f (x) ≥ 0.
∀x ∈ R, f 0 (x) = ex − 1.
Puisque exp est strictement croissante, f 0 est < 0 sur R−∗ , nulle en 0, > 0 sur
R+∗ . Par suite, f est strictement décroissante sur R− , strictement croissante sur
R+ . Elle est donc partout supérieure ou égale à f (0) = 0. C’est le résultat désiré.
Interprétation de l’inégalité établie : le graphe de la fonction exp est au-dessus
de sa tangente au point d’abscisse 0.
La preuve précédente montre en outre que, pour x 6= 0 :
ex > x + 1.
∀x ∈] − 1, +∞[, ln(1 + x) ≤ x,
∀y ∈ R+∗ , ln(y) ≤ y − 1
∀x ∈ R+ , sin x ≤ x.
49
Exercice 90 (F). Soit λ dans R+∗ . Déterminer le minimum de la fonction fλ
définie sur R+∗ par
λx2
∀x ∈ R+∗ , fλ (x) = − ln(x).
2
L’exercice ci-après fait établir un résultat important du programme d’analyse
de CPGE, l’inégalité des accroissements finis.
Exercice 91 ((AD,∗) Inégalité des accroissements finis). Soient a et b deux
nombres réels tels que a < b, m et M deux nombres réels, f une fonction
dérivable sur [a, b], à valeurs dans R. On suppose
Montrer :
m(b − a) ≤ f (b) − f (a) ≤ M (b − a).
On pourra considérer les fonctions
∀x ∈ I, f 00 (x) ≥ 0.
50
6 Calcul des limites
6.1 Introduction et premiers exemples
L’analyse asymptotique a pour but de comparer les fonctions au voisinage
d’un point de R ou de +∞. Elle joue un rôle essentiel dans beaucoup d’applica-
tions (par exemple l’analyse d’algorithmes en informatique). Au cours des deux
années de CPGE, vous étudierez un certain nombre de méthodes pour aborder
ce type de problème. On se limite ici à quelques techniques simples de calcul des
limites : méthodes directes (opérations, encadrement), utilisation du taux de va-
riation, croissances comparées usuelles, mise en facteur du terme prépondérant,
utilisation de la forme exponentielle.
Les exercices ci-après utilisent uniquement des techniques étudiées en Ter-
minale (opérations algébriques sur les limites, produit d’une fonction bornée par
une fonction tendant vers 0, encadrement).
Exercice 93 (F). Trouver la limite en +∞ des fonctions suivantes :
√ x+7 x2 + 5 sin(x)
a : x 7→ e− x
, b : x 7→ , c : x 7→ , d : x 7→ ,
4x + 3 x3 − 1 x
ln(ln(x))
e : x 7→ cos(x2 ) e−x , f : x 7→ , g : x 7→ (2 + sin(x)) x.
ln(x)
Exercice 94 (F). Trouver la limite en +∞ de :
bxc
x 7→ .
x
Exercice 95 (AD). Pour x ∈ R+∗ , soit :
f (x) = sin(1/x).
a) Tracer sommairement le graphe de f . Quelle est la limite de f (x) lorsque
x tend vers +∞ ?
b) La fonction f a-t-elle une limite en 0 ?
c) Quelle est la limite de xf (x) lorsque x tend vers 0 ?
Exercice 96 (D). Pour n dans N∗ , on note Nn le nombre de chiffres de l’écriture
décimale de n : Nn vaut 1 si 1 ≤ n ≤ 9, 2 si 10 ≤ n ≤ 99 ... Déterminer la
limite de la suite (un )n≥1 définie par :
Nn
∀n ∈ N∗ , un = .
ln(n)
51
est une forme indéterminée (numérateur et dénominateur tendent vers 0) ; la
relation précédente permet de lever l’indétermination. Exemples importants :
ex − 1 sin(x)
−→ 1, −→ 1.
x x→0 x x→0
Bien entendu, cette méthode est limitée et artificielle. En PCSI et MPSI,
l’étude des développements limités fournira des outils généraux très efficaces
pour régler ce type de problème.
Exercice 97 (F). En utilisant la dérivation, trouver les limites suivantes :
cos x − 1 sin(5x) ln(1 + 2x)
- , , lorsque x tend vers 0,
x x sin(4x)
ln x
- lorsque x tend vers 1.
x−1
Exemples
1. (∗) Quotient de deux polynômes
Soient P et Q deux polynômes. Pour x dans R, on écrit :
p
X q
X
P (x) = ai x i , Q(x) = bj x j .
i=0 j=0
P (x)
F (x) = .
Q(x)
On obtient
ap
F (x) = xp−q U (x), avec : U (x) −→ .
x→+∞ bq
52
En résumé, la limite de F (x) quand x tend vers +∞ est celle du quotient
ap x p
bq xq
1 u(x)
f (x) = .
x v(x)
Ainsi f (x) est le produit de 1/x qui tend vers +∞ par u(x)/v(x) qui tend
vers 1. Au total :
f (x) −→ 0.
x→+∞
xf (x) −→ 1.
x→+∞
Autrement dit, f (x) tend vers 0 lorsque x tend vers +∞ « à peu près
comme 1/x ». La notion de fonctions équivalentes permettra de donner un
sens précis à cette formulation un peu vague.
3. Soient α et β deux réels tels que
un = Aαn + Bβ n .
53
Le réel γ = β/α est de valeur absolue strictement inférieure à 1. La suite
(γ n )n≥0 tend donc vers 0. On en déduit :
un+1
−→ α.
un n→+∞
ln(1 + x) √
i(x) = , j(x) = exp −3 x + x − ln(x2 + 1) + cos(x) ,
ln(x)
√ √ √
k(x) = x x+1− x .
54
7 Intégration
7.1 Rappels
L’intégration a été introduite en classe de Terminale. Le calcul des intégrales
est limité, à ce niveau, à celui des primitives. Il est essentiel de connaı̂tre les
points suivants.
- Le lien entre dérivation et intégration, c’est-à-dire le fait que si f est une
fonction continue sur I et a un point de I, alors la fonction
Z x
x 7→ f (t) dt
a
55
Exercice 99 (F). Calculer les primitives des fonctions suivantes :
1. x ∈ R 7→ cos(3x) + 2 sin(5x),
2. x ∈ R 7→ 6 e−4x ,
x
3. x ∈ R 7→ ex ee ,
α
(ln(x))
4. x ∈]1, +∞[ 7→ , où α ∈ R.
x
Exercice 100 (F). En utilisant les relations obtenues dans l’exemple 2 du pa-
ragraphe 2.3 et dans l’exercice 31, calculer :
Z 3 Z 5
dt dt
I= , J= .
1 t(t + 1) 2 t(t + 1)(t + 2)
Exercice 101 (F). Pour p et q dans N∗ , calculer :
Z 2π Z 2π
cos(pt) cos(qt) dt , sin(pt) sin(qt) dt.
0 0
Exercice 103 ((D). Une suite qui converge vers ln(2)). Soient n dans N, x dans
] − 1, +∞[.
a) Montrer :
n
X 1 (−1)n xn+1
(−1)k xk = + .
1+x 1+x
k=0
b) En déduire :
n
X Z 1
(−1)k tn+1
= ln(2) + (−1)n dt.
k+1 0 1+t
k=0
c) Montrer :
Z 1
tn+1 1
0≤ dt ≤ .
0 1+t n+2
d) Conclure :
n
X (−1)k
−→ ln(2).
k+1 n→+∞
k=0
56
e) Plus généralement, montrer que, si 0 ≤ x ≤ 1 :
n
X (−1)k xk+1
−→ ln(1 + x).
k+1 n→+∞
k=0
1, 22
2= ,
0, 9 × 0, 8
d’où :
ln(2) = 2 ln(1, 2) − ln(0, 9) − ln(0, 8).
Puisque les réels 0, 8, 0, 9 et 1, 2 sont proches de 1, les convergences correspon-
dantes sont très rapides.
Exercice 104 ((D). Une formule sommatoire pour π). a) Montrer :
Z tan(x)
dt
∀x ∈] − π/2, π/2[, = x.
0 1 + t2
En particulier : Z 1
π dt
= .
4 0 1 + t2
b) Pour n dans N, établir :
n Z
π X (−1)k 1
t2n+2
= + (−1)n+1 dt.
4 2k + 1 0 1 + t2
k=0
c) Conclure :
n
X (−1)k π
−→ .
2k + 1 n→+∞ 4
k=0
57
Remarque Calcul de π
La formule précédente semble avoir été découverte indépendamment par Gre-
gory et Leibniz (vers 1670). Les remarques faites à propos du calcul de ln(2)
après l’exercice précédent s’appliquent ici : la convergence de la suite précédente
est trop lente pour se prêter à un calcul efficace de π. Pour pallier cet incon-
vénient, on peut utiliser une stratégie analogue à celle expliquée ci-dessus pour
ln(2) en utilisant la fonction Arctan (définie en première année de CPGE) et les
« formule de Machin » (exercice fréquemment posé en première année).
58
b
Quel est l’intérêt de la formule d’intégration par parties ? Le crochet [u(t)v(t)]a
se calcule immédiatement. Dès que le calcul des primitives de u0 v est plus simple
que celui des primitives de uv 0 , la formule (2) apporte un gain.
Exemples
1. Soit x dans R. Calculons Z x
t cos(t) dt.
0
Le point important est que
u : t 7→ t
se dérive en la fonction constante égale à 1 alors que cos se primitive en
sin. Posant v = sin, le produit u0 v = sin s’intègre donc immédiatement,
contrairement à la fonction initiale uv 0 . En appliquant la formule précé-
dente, il vient :
Z x Z x
u(t) v 0 (t) dt = [t sin t]x0 − sin t dt.
0 0
On a :
Z x
[t sin t]x0 = x sin(x), sin t dt = [− cos t]x0 = − cos x + 1.
0
Au total : Z x
t cos(t) dt = x sin x + cos x − 1.
0
2. (∗) Primitives de ln
Soit x dans R+∗ . Calculons :
Z x
ln(t) dt.
1
Il vient :
1
u0 (t) =
, v 0 (t) = 1.
t
Le produit u0 v est la fonction constante égale à 1. L’intégration par parties
donne :
Z x Z x
x
ln(t) dt = [t ln(t)]1 − dt = x ln(x) − x + 1.
1 1
Conséquence : la fonction
x ∈ R+∗ 7→ x ln(x) − x
x 7−→ x ln(x) − x + C, C ∈ R.
59
Exercice 106 (F). Calculer :
Z x
t2 sin(t) dt.
0
En déduire : Z b
f (t) sin(λt) dt −→ 0.
a λ→+∞
Le résultat subsiste pour une fonction continue. La preuve, plus délicate, est
accessible en CPGE.
60
8 Réponses ou indications
qui entraı̂ne
d) Pour n dans N :
un = ` + an (u0 − `) .
Si u0 = `, la suite (un )n≥0 est constante. Sinon, elle converge vers ` pour |a| < 1,
est non bornée donc non convergente si |a| > 1. Pour a = −1, (u2n )n≥0 et
(u2n+1 )n≥0 sont constantes associées à des valeurs différentes, (un )n≥0 diverge.
5. Pour n dans N∗ et x dans R, soit f [n] = f ◦ f ∙ ∙ ∙ ◦ f (n itérations). Alors :
x
∀n ∈ N∗ , ∀x ∈ R, f [n] (x) = √ .
1 + ncx2
7. Pour tout n dans N, un = 2n .
9. a) Pour tout n dans N, Δn = (−1)n .
b) Pour n dans N :
2
5Δn = αn+2 − β n+2 (αn − β n ) − αn+1 − β n+1 .
Soit encore
2
5Δn = (αβ)n (α − β) .
√
Comme αβ = 1, α − β = 5, le résultat suit.
c) Un diviseur commun à Fn et Fn+1 divise Δn .
11. a) On prend m0 = m − r, n0 = (q + 1)(qm + r).
61
b) Raisonner par récurrence sur le numérateur de la fraction (formuler pro-
prement l’hypothèse de récurrence).
c) 5/17 = 1/4 + 3/68, 3/68 = 1/23 + 1/1564, 5/17 = 1/4 + 1/23 + 1/1564.
√
12. L’hypothèse entraı̂ne que√a − c = 2(d − b). Si d 6= b, on divise par d − b
et on obtient la contradiction : 2 rationnel.
ln 2 p
14. L’égalité = entraı̂ne 2q = 3p . Contradiction car le premier membre
ln 3 q
est pair, le second impair (ou à cause de l’unicité de décomposition d’un entier
naturel non nul en produit de facteurs premiers).
15. a) Soient x un rationnel, y un irrationnel. Si z = x + y était rationnel,
y = z − x serait rationnel comme différence de deux nombres rationnels.
√ √ √ √ √
c) On a, par exemple : 2 × − 2 = 0 et 2 + 2 2 = 3 2.
√ √
16. Le carré d’un nombre
√ rationnel est √rationnel. Si 2 + 3 était rationnel,
il en serait de même de 2 6 + 5, donc de 6, ce qui n’est pas (justifier).
18. Soient n dans N∗ , a0 , . . . , an des entiers relatifs avec an 6= 0. Pour x dans
R, soit :
P (x) = an xn + an−1 xn−1 + ∙ ∙ ∙ + a1 x + a0 .
Soit r un rationnel : r = p/q avec p dans Z, q dans N∗ , p/q irréductible. Alors
q divise an , p divise a0 .
Ce « test des racines rationnelles » permet de limiter la recherche des racines
rationnelles du polynôme P à un ensemble fini.
19. a) En prenant x = y = 0, on a f (0) = 0. En prenant x = y, il vient alors
f (x) = f (−x).
b) En dérivant deux fois par rapport à x, on a :
f 00 (x + y) + f 00 (x − y) = 2f 00 (x).
f 00 (x + y) + f 00 (x − y) = 2f 00 (y).
En comparant, il vient f 00 (x) = f 00 (y), et ceci est vrai pour tout (x, y) de R2 .
c) D’après b), f est une fonction polynomiale de degré au plus 2. En tenant
compte de a), f est de la forme :
x 7→ ax2 .
62
b) Si n n’est pas premier, on dispose d’un diviseur d de n autre que 1 et n.
Posant b = 2n/d , 2n − 1 = bd − 1 est divisible par b − 1 qui n’est égal ni à 1 ni à
2n − 1.
23. La réponse est n2 .
1 − rn+1
24. On a Sn = et, puisque |r| < 1, rn+1 −→ 0.
1−r n→+∞
Cette probabilité tend vers 1 lorsque n tend vers +∞, ce qui est conforme à
l’intuition.
26. On a :
1 1 1
un+1 − un = + − .
2n + 2 2n + 1 n
Comme 1/(2n + 2) et 1/(2n + 1) sont tous deux majorés par 1/2n, la quantité
précédente est négative et (un )n≥1 est décroissante.
28. En dérivant la relation :
n
X 1 − xn+1
xk = ,
1−x
k=0
il vient :
n
X 1 − (n + 1)xn + nxn+1
kxk−1 = .
(1 − x)2
k=0
63
Le résultat est ln(n + 1). La limite est +∞.
b) On utilise :
1 (k + 1)(k − 1)
ln 1 − 2 = ln = ln(k + 1) + ln(k − 1) − 2 ln(k)
k k2
convient (pour le voir, tout réduire au même dénominateur ; des méthodes plus
efficaces seront vues en MPSI).
La somme proposée n’est autre que :
n
1X 1 1 1 1
− − − ,
2 k k+1 k+1 k+2
k=1
c’est-à-dire
1 1 1 1 1 1 1
1− − − = − − .
2 n+1 2 n+2 4 2(n + 1) 2(n + 2)
1
La limite est .
4
34.a) On a : An = 4αn où :
n
X n(2n2 + 3n + 7)
αn = (k 2 + 1) = .
6
k=1
n+4
b) On a : Bn = .
3
35. On a :
n
Y n
Y n
k−1 k+1 k−1 Y k+1 1 n+1 n+1
Cn = . = × = × = .
k k k k n 2 2n
k=1 k=2 k=2
1
La limite de (Cn )n≥2 est .
2
36. En écrivant :
x
sin 2k−1 x
x
= cos k ,
2 sin 2k 2
64
et en faisant le produit de ces égalités pour k dans {1, . . . , n}, il vient :
sin(x)
Pn (x) = .
2n sin 2xn
Comme :
x
sin 2n
x −→ 1,
n→+∞
2n
sin(x)
la limite de (Pn (x))n≥1 est .
x
37. Le résultat est (n + 1)! − 1.
38. On a une somme télescopique :
Xn
k+1 k n+1
− = − 1.
r+1 r+1 r+1
k=r+1
Donc :
n
X
k+1 k n+1
− = .
r+1 r+1 r+1
k=r
65
b) Par le même principe que dans l’exercice 36 :
sin(x)
un (x) = .
3n sin 3xn
Puis :
sin(x)
un (x) −→ .
n→+∞ x
La fonction f est paire et 2π-périodique. Pour établir que f (x) strictement positif
pour tout réel x, il suffit donc de montrer que tel est le cas pour x dans [0, π].
On écrit
f (x) = cos(sin(x)) − cos(π/2 − cos(x)).
Si x est dans [0, π], sin(x) est dans [0, 1] donc dans [0, π], π/2 − cos(x) dans
[π/2 − 1, π/2 + 1] donc dans [0, π]. Comme cos est strictement décroissante sur
[0, π], il suffit en fin de compte d’établir :
π
∀x ∈ [0, π], sin(x) < − cos(x).
2
Ce point découle de la relation :
√
∀x ∈ R, cos(x) + sin(x) = 2 cos(x − π/4)
√
et de l’inégalité 2 < π/2.
66
50. Pour x, y et x + y non congrus à π/2 modulo π, on a :
tan(x) + tan(y)
tan(x + y) = .
1 − tan(x) tan(y)
−4 − 19i
52. a) La réponse est .
29
b) La réponse est −2 − 2i.
53. a) On a :
−4 √ 2iπ
z= √ = −1 + i 3 = 2 exp .
1+i 3 3
−5 + 12i, −5 − 12i.
67
61. Posons z = reiθ avec r > 0 et θ réel. Alors :
iθ 1 −iθ 1 1
Z = re + e = (r + ) cos(θ) + i (r − ) sin(θ) .
r r r
c) On a d’abord :
1
x2 = z 2 + + 2.
z2
En divisant la relation de a) par z 2 , on arrive à :
x2 + x − 1 = 0.
On résout cette équation du second degré. Comme 0 < 2π/5 < π/2, le réel x
est positif, d’où :
√ √
−1 + 5 2π −1 + 5
x= , cos = .
2 5 4
63. Si z = e2iπ/7 , on a
6
X 1
z k = 0, x=z+ .
z
k=0
68
64. On écrit :
|a − b|2 = (a − b) (a − b) = (a − b) a − b = |a|2 + |b|2 − 2Re (ab),
66. a) Le réel x2 décrit R+ . Le réel x3 décrit [−8, +∞[. (Noter que la fonc-
tion x 7→ x2 est croissante sur R+ , décroissante sur R− , alors que x 7→ x3 est
croissante sur R).
b) Le réel 1/x décrit ]−∞, −1/4[∪[1/5, +∞[. (Noter que la fonction x 7→ 1/x
est décroissante sur chacun des intervalles R−∗ et R+∗ ).
c) Le réel x + y décrit R+∗ . Les réels xy et x/y décrivent R. (Faire attention
aux signes).
d) Le réel x + y décrit ] − 2, +∞]. Le réel xy décrit [−6, +∞[. Le réel x/y
décrit R.
67. Il suffit d’écrire :
a2 + b2 − 2ab = (a − b)2 .
x (p − x) ,
c’est-à-dire à : √ √
a + b − 2 ab ≤ a − b, i.e. 2b ≤ 2 ab,
ce qui est vrai puisque a ≥ b.
70. a) On a f (x) ≥ 0 si et seulement si x ∈ [3/2, 2].
b) On a g(x) ≥ 0 si et seulement si x ∈ [4/3, 2]. (Discuter trois cas selon les
signes de x − 1 et 2x − 3).
c) On a h(x) ≥ 0 si et seulement si x ≥ 1.
71. Si m ∈]−2, 2[, pm n’admet aucune racine réelle. Si m ∈]−∞, −2[∪]2, +∞[,
pm admet deux racines réelles. Si m vaut 2 ou −2, pm a une racine réelle double.
69
72. On a
x3 − x = a3 − a ⇐⇒ (x − a) (x2 + ax + a2 − 1) = 0.
4 − 3a2 .
Le nombre de racines du trinôme est donc 0, 1, √ ou 2 selon que |a| est strictement
supérieur, égal, ou strictement inférieur à 2/ 3.
2
p part, a est racine du trinôme si et seulement si a = 1/3, c’est-à-dire
D’autre
a = ± 1/3.
√ √
|a| > 2/ 3, l’équation admet a pour seule racine. Si a = ±2/ 3
Ainsi , si √
ou a = ±1/ 3, l’équation admet deux racines dans R. Dans les autres cas,
l’équation admet trois racines.
74. On a, pour x réel,
avec
n
X n
X n
X
A= ai 2 , B= a i bi , C= bi 2 .
i=1 i=1 i=1
Si tous les ai sont nuls, l’inégalité proposée est satisfaite. Sinon, A > 0 et f est
un trinôme du second degré. Comme f est à valeurs positives, le discriminant
δ = 4 B 2 − AC
ex x3 +2x2 +3x+4 2x + 1 √
x2 +x+1
d0 (x) = x
, e 0
(x) = (3x 2
+4x+3)e , f 0
(x) = √ e ,
e +1 2
2 x +x+1
ex + cos(2x) 0 1 − x2 −2(x2 − 2) sin(2x) − 2x cos(2x)
g 0 (x) = , h (x) = , i 0
(x) = ,
ex + sin x (x2 − 1)2 (x2 − 2)2
−2 sin(2x) sin x − x cos x 0 1
j 0 (x) = = −2 tan(2x), k 0 (x) = , ` (x) = √ ,
cos(2x) (sin x)2 x2 − 1
1 √
m0 (x) = 2 , (utiliser ln( u) = 12 ln(u)).
x −1
70
78. On a, pour n dans N :
x1 + x 2
81. La tangente au point d’abscisse a pour pente
2
x1 + x2
2a = a (x1 + x2 ) .
2
La corde joignant les points d’abscisses x1 et x2 du graphe a pour pente :
y 2 − y1
= a (x1 + x2 ) .
x2 − x1
Les pentes sont égales, les tangentes sont parallèles.
82. a) La tangente au graphe au point d’abscisse x0 a pour équation :
Elle coupe l’axe (Ox) au point (x1 , 0), x1 étant déterminé par :
soit encore :
f (x0 )
x1 = x0 − .
f 0 (x0 )
83. a) La fonction ch est paire, la fonction sh est impaire. Toutes les deux
tendent vers +∞ en +∞. De plus :
71
b) D’abord, pour x > 0 :
√ 2
√ 1 √ a
fa (x) − a= x− √ ≥ 0.
2 x
√
Ensuite, pour x ≥ a,
1
fa (x) − x = a − x2 ≤ 0.
2x
d) On a donc, pour n dans N∗ :
√ √ 2n
un − a u0 − a
√ = √ .
un + a u0 + a
Pour n dans N∗ , 2n est pair, d’où :
√ 2 n
u0 − a
√ ≥ 0.
u0 + a
On a d’autre part, grâce à la croissance de (un )n≥1 , la majoration :
∀n ∈ N∗ , u n ≤ u1 .
72
La fonction P 0 /P est donc strictement décroissante sur chacun des n + 1 inter-
valles ouverts où elle est définie. Elle tend vers 0 en ±∞, vers +∞ en a+
i et −∞
en a−i .
b) Notons (taux de variation) que la dérivée de P en ai est non nulle pour
tout i. L’équation
P 0 (x) − αP (x) = 0
équivaut donc à
P0
(x) = α.
P
La question a) montre que cette dernière équation admet, pour tout α, exacte-
ment une solution dans chaque ]ai , ai+1 [, 1 ≤ i ≤ n − 1. Si α = 0, il n’y a pas
d’autre racine. Si α > 0 (resp. α < 0) il y a une autre racine dans ]an + ∞[
(resp. ] − ∞, a1 [). Le nombre de racines est donc n − 1 si α est nul, n sinon (ce
qui est cohérent avec le degré de P 0 − αP ).
87. La fonction f est à valeurs dans {±1}. Comme elle est continue, l’image
de I par f est un intervalle. Puisque {±1} n’est pas un intervalle, ceci impose
que f est constante.
88. Étudier
x 7−→ sin(x) − x.
Le graphe est au-dessous de sa tangente en 0.
89. On a, pour x dans R+ :
La fonction fn est croissante sur [0, n], décroissante sur [n, +∞]. Elle atteint son
n
maximum en n et ce maximum vaut (n/e) .
√
90. Le minimum est atteint pour x = 1/ λ et vaut
1
(1 + ln(λ)) .
2
91. On a :
∀x ∈ [a, b], g 0 (x) = f 0 (x) − M ≤ 0.
Il s’ensuit que g est décroissante, donc que
g(a) ≥ g(b).
Ainsi g 0 (a) est nul et g 0 est croissante sur I. Par conséquent, g 0 est négative ou
nulle sur I∩] − ∞, a], positive ou nulle sur I ∩ [a, +∞[. La fonction g est ainsi
décroissante sur I∩] − ∞, a], croissante sur I ∩ [a, +∞[, nulle en a. Il s’ensuit
(tableau) que g est partout positive ou nulle, ce qui est le résultat voulu.
Cette étude sera précisée en classe de MP (fonctions convexes).
73
93. Dans l’ordre, les réponses sont 0, 1/4, 0, 0 (produit d’une fonction bornée
et d’une fonction tendant vers 0), 0 (même argument que le précédent), 0 (poser
y = ln(x) et noter que y tend vers +∞ avec x), +∞ (minorer 2 + sin x par 1).
94. La réponse est 1 (grâce à l’encadrement
x−1 bxc
< ≤1
x x
et au théorème des gendarmes).
95. a) La limite de f en +∞ est 0 (car 1/x tend vers 0 lorsque x tend vers
+∞ et sin(y) tend vers 0 lorsque y tend vers 0).
b) La fonction f n’a pas de limite en 0. On peut le justifier en notant, pour
n dans N∗ , xn = 1/nπ et en remarquant que (xn )n≥1 tend vers 0 alors que
∀n ∈ N∗ , f (xn ) = (−1)n ,
ce qui montre que la suite (f (xn ))n≥1 n’a pas de limite en +∞.
Il est recommandé de tracer le graphe de f .
c) Le produit d’une fonction bornée (ici x 7→ sin(1/x)) et d’une fonction
tendant vers 0 (ici x 7→ x) tend vers 0.
96. On a, pour tout n de N∗ :
97. Les réponses sont 0, 5, 1/2, 1. Pour la troisième, on utilise les relations :
74
99. Les trois premières réponses sont :
sin(3x) 2 cos(5x) 3e−4x x
x 7→ − + C, x 7→ − + C, x 7→ ee + C.
3 5 2
Pour la dernière, il faut discuter. Pour α = −1, les primitives sont les
x 7−→ ln(ln(x)) + C.
Pour α 6= −1, ce sont les
α+1
(ln x)
x 7−→ + C.
α+1
1
100. Réponses : ln(3/2), 2 ln(35/32).
101. Les deux intégrales sont nulles. Montrons le pour la première. On écrit :
1
cos(pt) cos(qt) = (cos((p + q)t) + cos((p − q)t)) .
2
On intégre cette égalité sur [0, 2π] et on utilise la relation :
Z 2π 2π
∗ sin(nt)
∀n ∈ N , cos(nt) dt = = 0.
0 n 0
102. a) On écrit :
sin(2x) sin(x) sin(2x) − sin(x)
G(x) = F (2x)−F (x), G0 (x) = 2F 0 (2x)−F 0 (x) = − = .
x x x
b) On généralise le calcul précédent. Il vient
∀x ∈ R, G0 (x) = v 0 (x)f (v(x)) − u0 (x)f (u(x)).
103. Le a) est la formule de la somme d’une progression géométrique de raison
(−x). Le b) s’en déduit en intégrant entre 0 et 1 et en utilisant la linéarité de
l’intégrale. Pour c), on écrit :
1
∀t ∈ [0, 1], ≤ 1.
1+t
On multiplie cette inégalité par tn+1 (qui est positif) et on termine à l’aide de
la formule : Z 1
1
tn+1 dt = .
0 n + 2
Le d) est une conséquence directe de b) et c). Enfin, pour e), on intègre le
résultat de a) entre 0 et x. On obtient :
n
X (−1)k xk+1 xn+2
∀x ∈ [0, 1], ln(1 + x) − ≤ .
k+1 n+2
k=0
75
(cette dernière majoration étant d’autant moins bonne que x est proche de −1).
On obtient :
n
X (−1)k xk+1 |x|n+2
∀x ∈] − 1, 0], ln(1 + x) − ≤ .
k+1 (n + 2)(1 + x)
k=0
Le reste est très analogue à ce qui a été fait dans l’exercice 103.
105. Par linéarité de l’intégrale
Z b Z b Z b
∀x ∈ R, S(x) = x2 g 2 (t) dt + 2x f (t)g(t) dt + f 2 (t) dt.
a a a
0
Si p est de degré d, p est de degré d − 1. On peut donc calculer l’intégrale en
effectuant d intégrations par parties consécutives.
108. On intègre une première fois par parties :
x Z x Z x
1 at a at eax sin(bx) a at
f (x) = e sin(bt) − e sin(bt) dt = − e sin(bt) dt.
b 0 0 b b 0 b
76
109. Supposons q ≥ p. Une intégration par parties montre :
p−1
B(p, q) = B(p − 1, q + 1).
q
En répétant cet argument, il vient
(p − 1) × (p − 2) × ∙ ∙ ∙ × 1
B(p, q) = B(1, p + q − 1).
q × (q + 1) × ∙ ∙ ∙ × (p + q − 2)
Or :
1
B(1, p + q − 1) = .
p+q−1
Il en résulte :
(p − 1)! × (q − 1)!
B(p, q) = .
(p + q − 1)!
Cette formule vaut également si q < p.
110. Une intégration par parties donne :
Z b b Z b
− cos(λt) cos(λt)
f (t) sin(λt) dt = f (t) + f 0 (t) dt.
a λ a a λ
Z b Z b Z b
0 cos(λt) 0 | cos(λt)| 1
f (t) dt ≤ |f (t)| dt ≤ |f 0 (t)| dt.
a λ a λ λ a
77
Partie II
Approfondissements
Cette partie est de niveau sensiblement plus élévé que la précédente. Son
contenu sera intégralement repris en CPGE. Les divers chapitres peuvent être
abordés indépendamment.
78
1 Nombres complexes, deuxième épisode
Les nombres complexes ont été introduits par les algébristes italiens de la
Renaissance, non pas pour « résoudre » l’équation x2 = −1 comme il serait
tentant de le croire, mais afin d’obtenir des formules pour les solutions des
équations de degré 3 analogues au
√
−b ± b2 − 4ac
2a
de l’équation de degré 2. On trouvera quelques indications sur cette question
dans l’exercice 143 (paragraphe II.2.4).
Il a été reconnu depuis longtemps que l’utilité des nombres complexes excède
de très loin la résolution des équations du troisième degré, tant en mathéma-
tiques (selon Hadamard, « le plus court chemin entre deux vérités relatives aux
nombres réels passe souvent par les complexes ») qu’en physique (électricité,
physique ondulatoire, mécanique quantique). C’est un exemple, parmi de nom-
breux autres (dont beaucoup très récents), de l’efficacité que peuvent avoir des
notions élaborées à des fins a priori purement théoriques pour décrire le réel.
Les compléments présentés dans ce chapitre seront intégralement repris en
CPGE. Il est conseillé de les aborder dans l’ordre proposé. La technique de l’arc
moitié, présentée dans le premier paragraphe, est utilisée dans le second et le
quatrième.
On constatera la coexistence de deux aspects, géométrique et algébrique.
Cette dualité est une des explications de la richesse du sujet.
Notons
Z = eiθ − 1.
On a alors les résultats suivants.
- Le module de Z est |Z| = |2 sin(θ/2)|.
- Si sin(θ/2) > 0, θ/2 + π/2 est un argument de Z, alors que, si sin(θ/2) < 0,
θ/2 + 3π/2 est un argument de Z.
79
Exercice 111 (F). Soient α et β deux réels,
Z = eiα + eiβ .
B
θ! − θ
φ
A
O
(θ! − θ)
φ=
2
80
1.2 Calcul de sommes trigonométriques
On rencontre fréquemment des sommes du type :
n
X n
X
Cn (x) = cos(kx), Sn (x) = sin(kx)
k=0 k=0
81
ou encore à
r = 1 et nθ ∈ 2πZ,
enfin à
2ikπ
r = 1 et ∃k ∈ Z, θ = .
n
D’autre part, pour k et k 0 dans Z, l’égalité
2ikπ 2ik 0 π
exp = exp
n n
équivaut à
2π(k 0 − k)
∈ 2πZ,
n
c’est-à-dire au fait que n divise k 0 − k. On a établi le résultat suivant.
zn = 1
Exemples
1. Pour n = 2, les racines carrées de l’unité sont 1 et −1.
2. Pour n = 3, les racines cubiques de 1 sont 1,
√ √
2iπ −1 + i 3 2 4iπ −1 − i 3
j = exp = et j = exp = .
3 2 3 2
82
3. Pour n = 4, les racines quatrièmes de 1 sont 1, i, −1, −i.
Exercice 114 (F). a) Écrire sous la forme a+ib, (a, b) ∈ R2 les racines sixièmes
de 1.
b) Écrire sous la forme a + ib, (a, b) ∈ R2 les racines huitièmes de 1.
Exercice 115 (F). Calculer le produit des racines n-ièmes de 1, c’est-à-dire :
n−1
Y
2ikπ
exp .
n
k=0
{uk , k ∈ N}
est fini. En déduire que l’on peut choisir k0 dans N∗ tel que bk0 soit maximal.
d) En utilisant k0 + 1, montrer que bk0 vaut 1, puis que 2 cos(πr) est entier.
Conclure.
83
i 2pπ
- Si n ne divise pas p, la raison exp n est différente de 1. La somme vaut
i 2pπ
n
1 − exp n
i 2pπ
.
1 − exp n
∀z ∈ C, z 0 = 1.
Explicitement :
84
Preuve. Fixons a et b dans C. Pour n dans N, soit Pn l’assertion :
n
X
n n
(a + b) = an−k bk .
k
k=0
Puisque
0
= 1,
0
la propriété P0 est vraie.
Supposons Pn vraie, c’est-à-dire :
n
X
n n
(a + b) = an−k bk .
k
k=0
On a alors :
n+1 n
(a + b) = (a + b) (a + b) ,
soit encore, grâce à Pn :
n
!
n+1
X n n−k k
(a + b) = (a + b) a b
k
k=0
ou encore
n
! n
!
n+1
X n X n
(a + b) =a an−k bk +b an−k bk ,
k k
k=0 k=0
c’est-à-dire :
n
! n
!
n+1
X n X n
n−k+1 k n−k k+1
(1) (a + b) = a b + a b .
k k
k=0 k=0
n
! !
n+1
X n X
n−1
n n−k k+1
n+1 n−k+1 k
(2) (a + b) =a + a b + a b +bn+1 .
k k
k=1 k=0
Dans la somme
X
n−1
n n−k k+1
a b .
k
k=0
X
n−1
n n−k k X
n
n
a b = an+1−j bj .
k j=1
j − 1
k=0
85
La variable de sommation étant muette, cette somme peut encore s’écrire :
X n
n
an+1−k bk .
k−1
k=1
n !
n+1
X n n
n+1 n−k+1 k
(3) (a + b) =a + + a b + bn+1 .
k k−1
k=1
Exemples
1. Soit n dans N∗ . En prenant b = 1, on obtient, pour tout nombre complexe
a:
X n
n n n−k k
(1 + a) = a b .
k
k=0
En particulier :
Xn n
X
n n
= (1 + 1)n = 2n , (−1)n−k = (1 − 1)n = 0.
k k
k=0 k=0
86
3. En posant a = x dans l’égalité de l’exemple 1 et en dérivant par rapport
à x, on obtient, pour n dans N∗ et x dans R :
Xn
n k−1 n−1
k x = n (1 + x) .
k
k=0
87
Exercice 121 (AD). Pour n dans N, x dans R, donner une expression simple
de :
Xn k+1
n x
.
k k+1
k=0
Exercice
122 (AD). Pour n dans N∗ , on note An (resp. Bn ) la somme des
n
k pour k décrivant l’ensemble des entiers pairs (resp. impairs) de {0, . . . , n}.
Calculer An et Bn . On pourra considérer An +Bn et An −Bn et utiliser l’exemple
1 ci-dessus.
Les trois exercices suivants sont des applications des exemples 4 et 5 ci-
dessus. Ils seront repris de manière plus conceptuelle dans le chapitre suivant.
b) Calculer en utilisant a) :
Z π
cosn (x) dx.
−π
88
1.5 L’inégalité triangulaire
On appelle inégalité triangulaire le résultat suivant.
Théorème 5. Soient a et b deux nombres complexes. Alors :
|a + b| ≤ |a| + |b|.
Preuve. Puisque les deux quantités sont positives, les comparer revient à
comparer leurs carrés. Or :
|a+b|2 = (a + b) (a + b) = (a + b) a + b = aa+ab+ab+bb = |a|2 +|b|2 +2Re (ab),
tandis que :
2
(|a| + |b|) = |a|2 + |b|2 + 2|a||b|.
Par conséquent, posant z = ab :
2
(|a| + |b|) − |a + b|2 = 2 (|ab| − Re (ab)) = 2 (|z| − Re (z)) .
Il est clair géométriquement que, pour tout nombre complexe z, on a :
|z| ≥ Re (z).
La preuve de cette inégalité est du reste immédiate. Posant z = x + iy avec
x et y dans R, l’inégalité y 2 ≥ 0 et la croissance de la fonction racine carrée
entraı̂nent : p √
|z| = x2 + y 2 ≥ x2 ,
√
Comme x2 = |x| ≥ x, le théorème suit.
89
Exercice 127 ((D,∗) Le cas d’égalité de l’inégalité triangulaire). a) Déterminer
les nombres complexes z tels que :
|z| = Re (z).
|a + b| = |a| + |b|
si et seulement si les points d’affixes a et b sont sur une même demi-droite issue
de 0.
L’inégalité triangulaire se généralise facilement à la somme de n nombres
complexes.
Théorème 6. Soient n dans N∗ , z1 , . . . , zn des nombres complexes. Alors :
n
X n
X
zi ≤ |zi |.
i=1 i=1
On a :
n+1
X
(1) a+b= zi .
i=1
L’inégalité triangulaire pour deux nombres complexes donne
90
2 Polynômes
Pendant longtemps, l’algèbre s’est identifiée avec la « résolution des équa-
tions algébriques », c’est-à-dire la recherche des racines des polynômes. Les po-
lynômes sont par ailleurs des objets mathématiques centraux, tant en algèbre
qu’en analyse. Ils fournissent ainsi une liste inépuisable de thèmes d’exercices et
de problèmes en CPGE.
Nous avons rencontré les polynômes à plusieurs reprises dans la partie I :
trinôme du second degré (paragraphe I.4.2), détermination d’une équation po-
lynomiale à coefficients entiers satisfaite par cos(2π/5), puis par cos(2π/7) (exer-
cices 62 et 63), nombre de racines d’équations polynomiales réelles (exercices 85
et 86). Dans le chapitre II.1, les polynômes interviennent également à plusieurs
reprises (racines de 1, applications trigonométriques de la formule du binôme).
Cette partie propose une introduction élémentaire aux polynômes, afin no-
tamment de « voir de plus haut » les exemples précédents. On s’autorise le léger
abus de langage consistant à employer simultanément « polynôme » « fonction
polynôme » ou « fonction polynomiale ».
2.1 Polynômes
Les sommes indexées permettent d’écrire de manière claire des polynômes de
degré arbitraire. Notons K l’un des deux ensembles R ou C. On appelle fonction
polynôme ou fonction polynomiale à coefficients dans K toute fonction de la
forme :
Xn
x ∈ K 7−→ a i xi
i=0
où les ai sont des éléments de K. Plus précisément, une fonction de la forme
précédente est dite polynomiale de degré au plus n.
Bien évidemment une fonction polynomiale à coefficients réels peut être vue,
puisque R est contenu dans C, comme une fonction polynomiale à coefficients
complexes.
L’énoncé suivant dit que la restriction à R de la fonction polynomiale P
détermine les coefficients ak . Il justifie donc un certain nombre de raisonnements
par identification.
Alors :
∀k ∈ {0, . . . , n}, a k = bk .
Preuve abrégée. Pour x dans R∗ , on divise par xn l’égalité obtenue des deux
côtés :
Xn Xn
∗ k−n
∀x ∈ R , ak x = bk xk−n .
k=0 k=0
91
Lorsque x tend vers +∞, le premier membre tend vers an , le second vers bn . On
a donc :
an = bn .
En revenant alors à l’hypothèse et en divisant cette fois par xn−1 :
n−1
X n−1
X
∀x ∈ R, ak xk−(n−1) = bk xk−(n−1) .
k=0 k=0
an−1 = bn−1 .
Il reste à répéter cet argument. La mise en forme requiert une récurrence dont
la formalisation est laissée au lecteur.
où les ak sont des éléments de K et an 6= 0. On dit alors que n est le degré de P
et que an est le coefficient dominant de P . Ainsi, une fonction polynomiale de
degré 0 est constante non nulle, une fonction polynomiale de degré 1 est affine
non constante etc.
Notons au passage le fait simple suivant : si P et Q sont deux fonctions
polynomiales non identiquement nulles de degrés respectifs m et n, de coefficients
dominant respectifs a et b, alors
Remarques
1. On a utilisé dans la preuve précédente la notion de limite pour une fonction
complexe, non définie en Terminale. Cette notion, étudiée en première
année de CPGE, ne présente pas de difficulté. Via l’écriture d’un nombre
complexe en termes de partie réelle et partie imaginaire, elle se ramène en
fait au cas réel.
2. La démonstration précédente fait appel à un argument d’analyse. On peut
démontrer le théorème de manière plus algébrique en utilisant les consi-
dérations des deux paragraphes suivants.
3. Polynômes pairs, impairs
Soit P une fonction polynomiale à coefficients dans K :
n
X
∀x ∈ K, P (x) = ak x k .
k=0
Supposons P paire :
∀x ∈ K, P (x) = P (−x).
92
Alors :
∀k ∈ {0, . . . , n}, ak = (−1)k ak .
Cette égalité équivaut au fait que ak est nul pour k impair. Une fonction
polynomiale est donc paire si et seulement si elle est de la forme :
m
X
x 7−→ ak x2k .
k=0
Exercice 129 ((F,∗)). Que dire du degré de la somme de deux fonctions poly-
nomiales ?
Exercice 130 ((D,∗) Fonctions polynomiales périodiques). Soit T un élément de
R+∗ . Quelles sont les fonctions polynomiales à coefficients réels P telles que
∀x ∈ R, P (x + T ) = P (x) ?
La famille (Tn )n∈N de l’exercice ci-après est celle des polynômes de Tchéby-
cheff. Elle a de très nombreuses applications.
Exercice 132 ((D,∗) Polynômes de Tchébycheff). Pour n dans N, montrer qu’il
existe une fonction polynomiale Tn telle que :
∀t ∈ R, Tn (cos(t)) = cos(nt).
93
2.2 Racines d’un polynôme
Si P est un polynôme à coefficients dans K et r un élément de K, on dit que
r est racine de P si et seulement si
P (r) = 0.
vérifie : !
n−1
X
|z| ≤ max 1, |ai | .
i=0
∀x ∈ K, P (x) = (x − r) Q(x).
94
En combinant ces deux résultats et la linéarité de la somme, on voit que l’on
peut bien écrire :
∀x ∈ K, P (x) = (x − r) Q(x)
où Q est définie par :
n
X k−1
X
∀x ∈ K, Q(x) = ak rk−1−j xj .
k=1 j=0
x3 − 15x − 4 = 0
x3 − 6x2 + 11x − 6 = 0
95
Comme xm+1 est racine de P et n’appartient pas à {x1 , . . . , xm }, R admet
xm+1 pour racine. Il existe donc, grâce au théorème précédent, une fonction
polynomiale Q à coefficients dans K telle que :
Exemple Factorisation de z n − 1
Soit n dans N∗ . Les n racines n-ièmes de 1 vérifient l’équation
z n − 1 = 0.
Y
n−1
2ikπ
∀z ∈ C, zn − 1 = z−e n Q(z).
k=0
96
Preuve. Soient x1 , . . . , xn+1 des éléments deux à deux distincts de K. Nous
allons montrer que si les xk , 1 ≤ k ≤ n + 1 sont racines de P , alors P est
identiquement nulle. Le résultat s’en déduira. Grâce au théorème précédent,
le fait que x1 , . . . , xn+1 soient racines de P impose l’existence d’une fonction
polynomiale Q à coefficients dans K telle que :
n+1
Y
∀x ∈ K, P (x) = (x − xk ) Q(x).
k=1
2.3 Rigidité
Les résultats du paragraphe précédent permettent de démontrer l’énoncé ci-
après, qui est une manifestation remarquable de la rigidité des polynômes : une
application polynomiale de degré inférieur ou égal à n est déterminée par ses
valeurs en n + 1 points.
Cette propriété (déjà observée dans un cas particulier dans l’exercice 118),
est une amélioration considérable du théorème d’unicité 7. Elle n’est pas sur-
prenante. Une fonction polynomiale P de degré n est déterminée par n + 1
coefficients. Il est donc raisonnable d’espérer que les n + 1 conditions correspon-
dant aux valeurs en n + 1 points déterminent P . En première année de CPGE,
le cours d’algèbre linéaire permettra de rendre rigoureux ce raisonnement heu-
ristique.
Théorème 11. Soient n dans N, a0 , . . . , an , b0 , . . . , bn des éléments de K. Soient
x1 , . . . , xn+1 des éléments deux à deux distincts de K tels que :
n
X n
X
k
∀j ∈ {1, . . . , n + 1}, a k xj = bk x j k .
k=0 k=0
Alors :
∀k ∈ {0, . . . , n}, a k = bk .
Preuve. Posons, pour x dans K :
n
X n
X n
X
R(x) = (ak − bk ) xk = a k xk − bk x k .
k=0 k=0 k=0
97
Exercice 139 ((D,∗) Polynômes de Tchébycheff, suite). a) Pour n dans N,
montrer l’unicité du polynôme Tn vérifiant
∀t ∈ R, Tn (cos(t)) = cos(nt).
b) Montrer :
Y
n−1
(2k + 1)π
∀x ∈ R, Tn (x) = 2n−1 x − cos .
2n
k=0
Exercice 140 (TD). a) En dérivant l’égalité qui définit Tn , montrer que, pour
n dans N, il existe une unique fonction polynomiale Un tel que :
∀t ∈ R, sin(nt) = P (sin(t)) ?
98
2.4 L’équation du second degré dans C
Le programme de Terminale comporte l’étude des équations du second degré
à coefficients réels. La mise sous forme canonique est en fait également valable
pour les équations à coefficients complexes. Soient en effet a, b, c dans C avec
a 6= 0. Posons :
Δ = b2 − 4ac.
Pour z dans C, on peut écrire :
2 !
b Δ
az 2 + bz + c = a z+ − 2 .
2a 4a
On a ainsi : 2
b Δ
az 2 + bz + c = 0 ⇐⇒ z+ = .
2a 4a2
Ce calcul ramène la résolution de l’équation du second degré dans C à la re-
cherche des racines carrées d’un nombre complexe. Or on a le résultat suivant.
Théorème 12. Soit Z dans C∗ . L’équation d’inconnue z ∈ C :
z2 = Z
admet exactement deux racines dans C. Ces deux racines sont opposées.
Nous indiquons deux démonstrations de ce résultat, fondées respectivement
sur l’écriture algébrique et l’écriture trigonométrique.
x2 = a, y = 0,
soit : √
z = ± a.
- Si b = 0 et a < 0, le système équivaut à :
x2 = 0, y 2 = −a,
soit : √
z = ±i −a.
- Si b 6= 0, le système équivaut à :
b b2
x 6= 0, y= , x2 − = a.
2x 4x2
La dernière équation s’écrit, en posant t = x2 :
b2
t2 − at − = 0.
4
99
Vu que −b2 /4 < 0, cette équation admet deux racines non nulles et de signes
opposés. Seule la racine positive
√
a + a2 + b 2
2
est un carré. On obtient bien deux possibilités opposées pour x. Comme la valeur
de x impose celle de y, le résultat est établi. Notons que ce raisonnement conduit
à la formule
s
√
a + a 2 + b2 b
z = ± + iq √
,
2 2 a+ a +b2 2
Remarques
1. Absence d’une fonction racine carrée raisonnable sur C
Un réel positif est le carré de deux nombres réels opposés dont un seul
est positif.
√ Cette circonstance permet de définir sans ambiguı̈té la racine
carrée x de l’élément x de R+ comme le seul réel ≥ 0 dont le carré est x.
Il n’existe aucune manière naturelle√ de définir une fonction racine carrée
sur le plan complexe. La notation z pour z ∈ C est donc proscrite.
2. Retour sur la preuve 1
Reprenons les notations de la preuve 1. En pratique, on peut simplifier un
peu les calculs en observant que z vérifie forcément
2
|z| = |Z| ,
c’est-à-dire : p
x2 + y 2 = a 2 + b2 .
On
√ connaı̂t donc la somme et la différence de x2 et y 2 , à savoir a et
a + b . On en déduit x et y 2 , ce qui donne a priori quatre valeurs
2 2 2
possibles pour le couple (x, y). Les deux qui conviennent sont celles qui
vérifient la relation manquante :
2xy = b.
100
3. Racines n-ièmes d’un nombre complexe non nul
La preuve 2 est analogue à la démonstration du théorème 3 (racines n-
ièmes de l’unité). Les deux démonstrations admettent une généralisation
commune. En admettant √ que tout élément r de R+∗ admet une unique
racine n-ième notée r ou r1/n (cf chapitre II.4), on établit que tout
n
b = −a(z1 + z2 ), c = az1 z2 .
∀z ∈ C, P (z) = z 3 + az 2 + bz + c.
101
Trouver un complexe h tel qu’existent p et q dans R vérifiant :
∀z ∈ C, P (z + h) = z 3 + pz + q.
On a donc :
P (z) = 0 ⇔ Q(z + h) = 0
où le polynôme Q est défini par :
∀z ∈ C, Q(z) = z 3 + pz + q.
(1) Q(z) = 0.
z = u + v, 3uv = −p.
z 3 − 6z − 40 = 0
102
Exercice 145 ((D). Résolution de l’équation de degré 4 par la méthode de
Ferrari). On se propose d’indiquer comment une équation de degré 4 peut être
ramenée à une équation de degré 3. La méthode utilisée dans la question a)
de l’exercice précédent permet de se borner au cas d’une équation de la forme
P (z) = 0 où :
zn − a = 0
admettaient au moins une racine dans C. Les deux exercices précédents montrent
qu’il en est de même des équations de degré 3 et 4. Le théorème de d’Alembert-
Gauss, énoncé en première année de CPGE, assure qu’il en est de même de toute
équation polynomiale de degré n ≥ 1. Ce résultat est l’un des plus fondamentaux
des mathématiques.
En revanche, il n’existe pas de méthode de résolution des équations de degré
≥ 5 généralisant celles qui existent pour les degrés ≤ 4. La démonstration d’une
forme précise de ce résultat est un des points de départ de l’algèbre « moderne »
(Galois, vers 1830). Mais c’est là une autre histoire !
103
alors que le coefficient constant est :
n
Y
(−1)n xj .
j=1
Ces formules généralisent celle vues pour le trinôme du second degré. Elles
seront revues et généralisées en CPGE : les coefficients d’un polynôme donnent
accès aux fonctions symétriques élémentaires des racines, résultat énoncé par
Viète.
Exercice 146 (D). a) Déterminer le coefficient de xn−2 dans le membre de
droite de (1).
b) Exprimer :
Xn
xj 2
j=1
104
Exercice 150 (TD). On reprend les notations de l’exercice précédent et on
suppose que a, b, c sont dans R+∗ , que abc = 1 et que
1 1 1
a+b+c> + + .
a b c
Montrer que l’un exactement des trois réels a, b, c est strictement > 1.
105
3 Dérivation, deuxième épisode
On complète ici l’étude de la dérivation par trois applications importantes,
qui seront toutes reprises en première année de CPGE.
m`2 θ0 (t)2
E(t) = − mg` cos(θ(t)).
2
Montrer que E est constante (conservation de l’énergie).
106
3.2 L’équation différentielle y 0 = λy
La caractérisation des fonctions constantes entraı̂ne la conséquence suivante.
Théorème 14 (Caractérisation des fonctions exponentielles). Si λ est un réel,
les fonctions f définies et dérivables sur R et telles que :
(1) ∀x ∈ R, f 0 (x) = λf (x)
sont les fonctions de la forme
x ∈ R 7−→ Ceλx , C ∈ R.
Preuve. Soit f une fonction dérivable sur R. Puisque exp ne s’annule pas
sur R, on peut écrire
∀x ∈ R, f (x) = eλx g(x)
où g est une fonction de R dans R. Nous allons voir que (1) équivaut au fait que
g est constante, ce qui donnera le résultat désiré.
L’égalité :
∀x ∈ R, g(x) = f (x) e−λx
montre que la fonction g est dérivable sur R. On a alors :
∀x ∈ R, f 0 (x) = eλx (g 0 (x) + λg(x)) .
Puisque exp ne s’annule pas sur R, f vérifie l’équation différentielle (1) si et
seulement si g 0 est nulle, c’est-à-dire si g est constante.
Remarques
1. Signification de l’équation différentielle précédente
Interprétons f (t) comme la valeur au temps t d’une certaine quantité.
Dire que f vérifie une équation différentielle de la forme (1), c’est dire que
la variation instantannée de f est propositionnelle à f . La simplicité de
ce modèle est une des raisons de l’ubiquité de l’exponentielle en sciences.
Certains exemples ont été vus en Terminale (radioactivité, croissance d’une
population).
2. Solution prenant une valeur donnée en un point donné
Pour tout x0 de R et tout y0 de R, il existe une unique solution de (1)
prenant la valeur y0 en x0 , correspondant au choix :
C = e−λx0 y0 .
C’est le premier exemple d’un phénomène fondamental : la détermination
d’une fonction par une équation différentielle d’ordre 1 et une condition
initiale.
Exercice 155 ((F,∗). Temps de demi-vie). Une certaine quantité d’une sub-
stance décroı̂t exponentiellement en fonction du temps en obéissant à la loi :
∀t ∈ R+ , N (t) = Ce−Kt ,
où les constantes C et K sont > 0. Déterminer le temps de demi-vie, c’est-à-dire
l’instant t tel que
N (t) = C/2.
107
Exercice 156 ((AD)). Une bactérie se développe avec un taux d’accroissement
proportionnel à la population, c’est-à-dire que le nombre de bactéries à l’instant
t obéit à l’équation différentielle :
∀t ∈ R+ , N 0 (t) = KN (t)
où K est une constante > 0. La population passe de 106 individus à 2.106 en 12
minutes. Combien de temps faut-il pour passer de 106 individus à 108 ?
Le problème géométrique proposé dans l’exercice suivant (dit « de de Beaune »)
est anecdotique ; c’est cependant une des origines de l’exponentielle.
Exercice 157 ((AD). Courbes de sous-tangente constante). Déterminer les
fonctions f dérivables sur R vérifiant la condition suivante : pour tout réel x, la
tangente au graphe de f en x n’est pas parallèle à l’axe (Ox) et, si N (x) désigne
le point d’intersection de cette tangente et de (Ox), la distance de N (x) à la
projection orthogonale du point d’abscisse x du graphe de f sur l’axe (Ox) est
constante.
Exercice 158 ((AD,∗). Caractérisation des exponentielles par leur équation
fonctionnelle). On se propose de déterminer les fonctions f dérivables sur R
telles que
∀(x, y) ∈ R2 , f (x + y) = f (x)f (y).
b) Conclure.
f 0 (x0 ) = 0.
108
2. Le caractère ouvert de l’intervalle est essentiel : la fonction
x ∈ [0, 1] 7−→ x
Cette égalité montre que x est dans ]a1 , a2 [ et que, si α1 et α2 sont les angles
respectifs de (M1 M ) et (M2 M ) avec la perpendiculaire à D en M , alors :
sin(α1 ) sin(α2 )
= .
v1 v2
Cette égalité est la loi de Snell-Descartes. Le raisonnement précédent montre
que cette loi se déduit d’un « principe variationnel » simple.
Exercice 159 ((D). Distance d’un point à un graphe). Soient f une fonction
dérivable de R dans R, M0 un point de R2 n’appartenant pas au graphe de f .
On note (x0 , y0 les coordonnées de M0 . Pour x dans R, on note M (x) le point
du graphe de f d’abscisse x, c’est-à-dire le point de coordonnées (x, f (x)). On
suppose que la distance de M0 au graphe de f est atteinte au point de paramètre
x1 , ce qui signifie que la fonction :
ϕ : x 7→ M0 M (x)
est minimale en x1 .
Pour x dans R, exprimer ψ(x) = ϕ(x)2 en fonction de x, x0 , y0 , f (x). Cal-
culer ensuite ψ 0 (x). En déduire que la droite (M0 M (x1 )) est perpendiculaire à
la tangente au graphe de f au point d’abscisse x1 .
Il est recommandé de faire un dessin.
109
4 Les fonctions puissances
Les fonctions puissances sont des objets naturels et utiles. Leurs proprié-
tés généralisent sans grande surprise celles, déjà connues, des exposants entiers.
Nous verrons dans les exercices qu’elles fournissent beaucoup d’applications in-
téressantes de la dérivation.
Définition
x 7→ xn , n∈Z
Propriétés algébriques
2
(1) ∀(x, y) ∈ R+∗ , (xy)α = xα y α ;
(2) ∀x ∈ R+∗ , xα xβ = xα+β ;
β
(3) ∀x ∈ R+∗ , (xα ) = xαβ .
Ces propriétés généralisent sans surprise des résultats connus pour les expo-
sants entiers. En voici deux conséquences utiles.
1. En prenant β = −α dans (2), on voit que l’inverse de xα est x−α .
2. Supposons α non nul. Pour x et y dans R+∗ , on a :
xα = y ⇔ x = y 1/α .
de x.
√ √
Pour n = 2, on retrouve la racine carrée : 2 x = x. Rappelons la relation :
√
∀x ∈ R, x2 = |x|.
110
Dérivée
Le calcul de la dérivée de :
ϕα : x ∈ R+∗ 7→ xα
ϕα = v ◦ u
On a :
α α ln(x) α
ϕ0α (x) = u0 (x) v 0 (u(x)) =
e = xα .
x x
En utilisant (2) avec β = −1, on en déduit la formule :
Là encore, cette formule généralise celle connue pour les exposants entiers.
Monotonie
Le calcul de la dérivée de ϕα montre que cette fonction est
- strictement croissante sur R+∗ si α > 0 ;
- strictement décroissante sur R+∗ si α < 0 ;
Pour α = 0, on retrouve la fonction constante égale à 1.
∀x ∈ [1, +∞[, x α ≤ xβ .
∀x ∈]0, 1], x α ≥ xβ .
111
En résumé, si α < β, xα est plus grand que xβ sur [1, +∞[ et plus petit sur
]0, 1]. On retrouve ce résultat en se représentant, sur un même dessin, le graphe
de x 7→ x (α = 1, première bissectrice) et celui de x 7→ x2 (α√= 2, parabole),
dessin que l’on complète profitablement par le graphe de x 7→ x.
√
Graphe des fonctions x 7→ x, x 7→ x, x 7→ x2 .
xα − 1
Exercice 160 (F). Déterminer la limite de lorsque x tend vers 1.
x−1
Exercice 161 (F). Soit α dans R. Pour tout n de N, calculer la dérivée nième
de
x ∈ R+∗ 7→ xα .
Exercice 162 (F). a) Soient u une fonction dérivable définie sur l’intervalle I,
à valeurs dans R+∗ , v une fonction dérivable définie sur l’intervalle I à valeurs
dans R. Pour x dans R, on pose :
v(x)
w(x) = u(x) .
Calculer la dérivée de w.
b) Écrire l’équation de la tangente au graphe de la fonction
f : x ∈ R+∗ 7→ xx
au point d’abscisse 1.
Exercice 163 (AD). a) Étudier la fonction :
ln x
f : x ∈ R+∗ 7→ .
x
b) En utilisant la question précédente, déterminer les couples (a, b) d’élé-
ments de N∗ tels que a < b et :
a b = ba .
112
c) Déduire de a) que
∀n ∈ N∗ , n1/n ≤ 31/3 .
Exercice 164 (AD). Soit α un élément de ]1, +∞[. En étudiant une fonction
judicieuse, montrer :
a) Calculer la dérivée de ψa .
b) Déterminer les limites de ψa (x) lorsque x tend vers +∞, lorsque x tend
vers −∞. On discutera selon la position de a par rapport à 1.
c) Tracer les graphes de ψ2 , de ψ1/2 .
ax − 1
Exercice 166 (F). Déterminer la limite de (a > 0) lorsque x tend vers
x
0.
et en étudiant la fonction :
V
f : r ∈ R+∗ 7−→ r2 + ,
πr
dire comment choisir r et h pour que S soit minimale.
113
Exercice 168 (AD). On généralise ici l’exercice 69. Soit α un élément de ]0, 1[.
∀x ∈ R+ , (1 + x)α ≤ 1 + xα .
y α − xα ≤ (y − x)α .
Vérifier que q (que l’on appelle parfois exposant conjugué de p) est > 1. Déter-
miner q pour p = 2, puis si p = 4.
b) On fixe y dans R+∗ et on pose :
xp yq
∀x ∈ R+∗ , f (x) = + − xy.
p q
Donner le tableau de variations de f .
c) Conclure :
2 xp yq
∀(x, y) ∈ R+∗ , xy ≤ + .
p q
Exercice 170 ((D,∗). L’inégalité de Hölder pour les intégrales). Les notations
p, q sont celles de l’exercice précédent, dont on utilise également le résultat.
Soient a et b deux réels tels que a < b, f et g deux fonctions continues de [a, b]
dans R. On se propose d’établir l’inégalité de Hölder :
Z Z !1/p Z !1/q
b b b
f (t) g(t) dt ≤ |f (t)|p dt |g(t)|q dt .
a a a
Conclure.
114
Exercice 171 ((D,∗). L’inégalité arithmético-géométrique, preuve 1). Pour n
dans N∗ , on se propose d’établir la propriété suivante, que l’on appelle Pn :
pour toute famille x1 , . . . , xn de réels > 0, on a
v
n u n
1X uY
xi ≥ t n
xi ,
n i=1 i=1
ln(x) ≤ x − 1,
115
En appliquant l’inégalité précédente aux yi et en sommant les inégalités obte-
nues, retrouver que v
n u n
1 X uY
xi ≥ tn
xi ,
n i=1 i=1
Exercice 174 ((D). Inégalité isopérimétrique pour les triangles). Soit ABC
un triangle. On note a, b, c les longueurs respectives des côtés BC, CA, AB. Le
demi-périmètre de ABC est noté p :
a+b+c
p= .
2
L’aire de ABC est notée S.
a) Établir la formule de Héron :
b) En déduire l’inégalité :
p2
S≤ √ ,
3 3
l’égalité ayant lieu si et seulement si le triangle est équilatéral. Ainsi, parmi
les triangles de périmètre fixé, l’aire maximale est atteinte pour les triangles
équilatéraux.
116
5 Calcul des limites, deuxième épisode
Les fonctions puissances apparaissent constamment dans les questions asymp-
totiques. Cet court chapitre les utilise pour complèter sur deux points les mé-
thodes de calcul de limites présentées dans la première partie.
- Lorsque x tend vers 0+ , xα est d’autant plus grand que α est petit. En
effet, si α < β, α − β < 0 de sorte que :
xα
= xα−β −→ +∞.
xβ x→0+
117
Exercice 175 (F). Trouver la limite en +∞ de
√ 2 8
f (x) = e− x 2
x , g(x) = e−x x10000 , h(x) = ln(x) e−x ,
1, 0001x ln(ln(x))
i(x) = , j(x) = .
x2013 ln(x)
Exercice 176 (F,∗). Trouver la limite en 0+ de
fα (x) = xα ln(x)
L’exercice ci-après fait établir que la suite (n!)n≥0 tend vers +∞ plus ra-
pidement que toute suite géométrique, résultat annoncé à la fin du paragraphe
I.2.5.
an
−→ 0.
n! n→+∞
Remarque Sur la condition de la question a) de l’exercice précédent
Le résultat de la question a) de l’exercice précédent appelle une précision.
L’hypothèse est l’existence d’un entier naturel N et d’un élément k de ]0, 1[ tels
que :
un+1
(1) ∀n ≥ N, ≤ k.
un
La condition (1) entraı̂ne
un+1
(2) ∀n ≥ N, < 1.
un
Mais (1) est beaucoup plus forte que (2) : dans (1), k est en effet indépendant
de n ≥ N . D’ailleurs, toute suite strictement décroissante de réels > 0 vérifie
(1) (avec N = 0). Or, une telle suite ne converge pas forcément vers 0 : si ` est
un élément de R+∗ , la suite (un )n≥1 définie par :
1
∀n ∈ N∗ , un = ` +
n
est à valeurs dans R+∗ , strictement décroissante, convergente vers `.
118
5.2 Utilisation de la forme exponentielle
Lorsqu’on a affaire à des fonctions de la forme
v(x)
f : x 7→ u(x) ,
il est souvent utile de revenir à la forme exponentielle :
f (x) = exp (v(x) ln (u(x))).
Pour calculer la limite de f (x) en un point de R ou en ±∞, il suffit de calculer
la limite de v(x) ln(u(x)) et de prendre l’exponentielle du résultat.
Notons que si u(x) tend vers 1 et v(x) vers +∞, ln(u(x)) tend vers 0, de
sorte « 1∞ » est une forme indéterminée. Il en est de même de ∞0 .
Exemples
1. Déterminons la limite de f (x) = x1/x en +∞. On a :
+∗ ln(x)
∀x ∈ R , f (x) = exp .
x
Comme, par croissance comparée :
ln x
−→ 0,
x x→+∞
il vient :
f (x) −→ 1.
x→+∞
119
6 Intégration, deuxième épisode
L’étude de l’intégrale est ici complétée par plusieurs applications. On pré-
sente tout d’abord deux conséquences classiques de l’intégration par parties,
moins immédiates que celles proposées dans la partie I : les intégrales de Wallis
et le développement en série entière de l’exponentielle. Dans un second temps,
on présente la méthode de comparaison d’une somme et d’une intégrale et on
en déduit quelques estimations.
de sorte que :
n
u0 (t) = −(n + 1) sin t (cos t) , v 0 (t) = cos t.
Puisque :
v(0) = u(π/2) = 0,
on a : Z Z
π/2 π/2
0
u (t) v(t) dt = − u(t) v 0 (t) dt,
0 0
120
c’est-à-dire : Z π/2
2 n
Wn+2 = (n + 1) (sin t) (cos t) dt.
0
En écrivant
sin2 t = 1 − cos2 (t),
il vient :
Wn+2 = (n + 1) (Wn − Wn+2 ) .
Autrement dit :
n+1
Wn+2 = Wn .
n+2
Par conséquent :
(2k − 1).(2k − 3). . . . 3.1 π
∀k ∈ N∗ , W2k = × ,
(2k)(2k − 2). . . . 4.2 2
(2k).(2k − 2). . . . 4.2
∀k ∈ N, W2k+1 = .
(2k + 1).(2k − 1). . . . .3
On peut écrire ces produits au moyen de factorielles.
On a déjà calculé quelques « produits infinis » à l’aide de moyens purement
algébriques (télescopages) dans les exercices 35, 36, 45. L’exercice ci-après établit
une relation plus profonde obtenue par Wallis (1655).
Exercice 180 ((D,∗). Le produit de Wallis). a) Montrer, pour n dans N :
Wn+1 ≤ Wn .
Remarques
1. D’où vient la formule de Wallis ?
Le contexte du travail de Wallis mérite d’être mentionné. Son point de
départ est l’expression intégrale de l’aire d’un quart de cercle de rayon 1 :
Z 1p
π
= 1 − x2 dx.
4 0
121
Wallis calcule d’abord, pour p et q dans N∗ , l’intégrale
Z 1 q
W (p, q) = 1 − x1/p dx
0
et obtient
p! q! p
W (p, q) = = W (p − 1, q).
(p + q)! p+q
Il « interpole » ensuite cette relation de récurrence au cas où p et q sont
des demi-entiers, ce qui lui permet d’exprimer
π
W (1/2, 1/2) =
4
en fonction de W (p+1/2, 1/2) pour tout entier naturel p. Un encadrement
équivalent en substance aux résultats des questions a) et b) et un passage
à la limite le conduisent alors à la dernière relation de l’exercice.
Le théorème du changement de variable étudié en première année de
CPGE montre que
Wn = W (1/2, (n − 1)/2) ,
ce qui fait le lien avec l’approche de Wallis.
2. Lien avec les coefficients binomiaux
On a :
1
∀(p, q) ∈ N2 , W (p, q) = p+q
.
p
122
On raisonne par récurrence sur n. Pour n = 0, on écrit :
Z x
x
et dt = et 0 = ex − 1,
0
ce qui établit P0 .
Supposons Pn vraie, c’est-à-dire :
n
X Z x
x xk (x − t)n t
(1) e = + e dt.
k! 0 n!
k=0
(x − t)n+1
u(t) = − , v(t) = et .
(n + 1)!
(x − t)n
u0 (t) = , v 0 t) = et .
n!
On écrit la formule d’intégration par parties :
Z x Z x
x
u0 (t) v(t) dt = [u(t)v(t)]0 − u(t) v 0 (t) dt.
0 0
Comme u s’annule en x, on a :
x xn+1
[u(t) v(t)]0 = −u(0) v(0) = −
(n + 1)!
Z x Z x
(x − t)n t xn+1 (x − t)n+1 t
(2) e dt = + e dt.
0 n! (n + 1)! 0 (n + 1)!
En combinant (1) et (2), on obtient
n+1
X Z x
xk (x − t)n+1 t
ex = + e dt,
k! 0 (n + 1)!
k=0
c’est-à-dire Pn+1 .
Étape 2. Posons donc, pour n dans N :
Z x
(x − t)n t
Rn (x) = e dt.
0 n!
Rn (x) −→ 0.
n→+∞
Supposons x ≥ 0. La fonction exp est majorée par ex sur [0, x]. Comme
123
on a :
(x − t)n t (x − t)n x
∀t ∈ [0, x], 0≤ e ≤ e .
n! n!
En intégrant cet encadrement sur [0, x], il vient
xn+1 x
0 ≤ Rn (x) ≤ e .
(n + 1)!
Le majorant tend vers 0 lorsque n tend vers +∞ grâce à l’exercice 177, ce qui
amène la conclusion. Notons que si 0 ≤ x ≤ 1, la majoration
xn+1 1
≤
(n + 1)! (n + 1)!
rend la conclusion immédiate.
Pour x ≤ 0, le raisonnement est analogue, mais il faut tenir compte du fait
que les bornes sont « dans le mauvais ordre ». Puisque exp est cette fois majorée
par 1 sur [0, x], on aboutit à
|x|n+1
|Rn (x)| ≤ .
(n + 1)!
Exercice 181 (AD). Compléter les détails de la preuve du cas x ≤ 0.
L’exercice suivant, plus théorique, établit l’irrationnalité du nombre e.
Exercice 182 ((D). Irrationnalité de e). a) Pour n dans N, on pose
n
X 1
un = .
k!
k=0
n! (e − un )
est un entier appartenant à ]0, e/(n + 1)[. Obtenir alors une contradiction.
√
La démonstration précédente est plus sophistiquée que celle vue pour 2.
C’est normal, car la définition même de e n’est pas évidente. De manière gé-
nérale, les preuves d’irrationnalité sont en général délicates. Ainsi, le nombre
π est irrationnel, mais aucune démonstration de ce résultat n’est vraiment très
simple.
La première étape de la preuve du développement en série entière de l’ex-
ponentielle se généralisée en la formule de Taylor avec reste intégral, qui est un
des résultats importants de la première année de CPGE.
124
Exercice 183 ((D,∗) Formule de Taylor avec reste intégral). Soit f une fonction
de R dans R admettant des dérivées de tous ordres. Montrer que, pour n dans
N, on a :
n
X Z x
f (k) (0) k (x − t)n (n+1)
∀x ∈ R, f (x) = x + f (t) dt.
k! 0 n!
k=0
Séries
Le paragraphe précédent appelle naturellement la notion de série, que vous
retrouverez en première année de CPGE. Soit (un )n≥0 une suite réelle. Pour n
dans N, posons
Xn
Sn = uk .
k=0
Si la suite (Sn )n≥0 converge vers un réel S, il est naturel de poser
+∞
X
S= uk .
k=0
On dit que la série de terme général un est convergente et que sa somme est S.
On a rencontré plusieurs exemples dans le texte, notamment dans les exer-
cices. Dans le paragraphe I.2.2, pour r élément de ] − 1, 1[ :
+∞
X +∞
X
1 r
rk = , krk = .
1−r (1 − r)2
k=0 k=1
Il existe une notion semblable pour les produits, évoquée après l’exercice 180.
Nous ne la formaliserons pas ici.
125
6.2 La méthode des rectangles
Les fonctions considérées dans ce paragraphe sont toutes continues.
La méthode des rectangles est une technique très utile pour estimer certaines
sommes que l’on ne sait pas calculer exactement de façon simple. On fixe, dans
la suite, deux réels a et b tels que a < b.
Le point de départ est la simple remarque suivante. Si la fonction f est
croissante sur le segment [a, b], alors :
Si f est positive (ce qui est le cas le plus fréquent d’application), l’inégalité précé-
dente traduit le fait que l’aire limitée par le graphe de f et l’axe des abscisses est
comprise entre l’aire du petit rectangle de sommets (a, 0), (a, f (a)), (b, f (a)), (b, 0)
et du grand rectangle de sommets (a, 0), (a, f (b)), (b, f (b)), (b, 0). Cette reformu-
lation, visuellement évidente, est la bonne façon de comprendre ce résultat. Le
lecteur est prié de faire systématiquement un dessin.
Dans les applications, on considère une fonction f définie sur [1, +∞[ et
croissante sur cet intervalle. On cherche à estimer
n
X
Sn = f (k).
k=1
Pour tout k de N∗ , on a :
Z k+1
f (k) ≤ f (t) dt ≤ f (k + 1),
k
126
En sommant pour k dans {1, . . . , n − 1}, il vient :
Z n
Sn − f (n) ≤ f (t) dt ≤ Sn − f (1).
1
Autrement dit :
Z n Z n
(2) f (t) dt + f (1) ≤ Sn ≤ f (t) dt + f (n).
1 1
Exemples
1. (∗) Estimation des nombres harmoniques Hn
Soit f la fonction définie sur R+∗ par :
1
∀x ∈ R+∗ , f (x) = .
x
127
Le nombre harmonique Hn n’est autre que :
n
X
f (k).
k=1
1
ln n + ≤ Hn ≤ ln n + 1.
n
En particulier :
ln n ≤ Hn ≤ ln n + 1.
Cet encadrement montre que Hn tend vers +∞ (ce qui peut surprendre
à première vue, car 1/n tend vers 0) et, surtout, donne une estimation de
la « vitesse de divergence ». Cette divergence est très lente : H106 vaut
environ 14, 4.
2. (∗) Estimation de n!
On remarque que
X n
ln(n!) = ln(k).
k=1
Il vient donc :
n ln(n) − n + 1 ≤ ln(n!) ≤ n ln(n) − n + ln(n) + 1.
Puisque exp est croissante, on en déduit :
n n n n
e ≤ n! ≤ ne .
e e
Cet encadrement est assez précis : le minorant et le majorant diffèrent
n
d’un facteur multiplicatif n/e, négligeable devant le terme (n/e) .
Le nombre de chiffres de l’écriture de l’entier m de N∗ en base 10 est
blog10 (m)c + 1. L’encadrement précédent donne un moyen d’estimer le
nombre de chiffres de n!. À titre indicatif, 60! a 82 chiffres. Il est géné-
ralement considéré que le nombre d’atomes dans l’univers est majoré par
1080 ...
Xn
Exercice 185 ((AD,∗). Estimation de k α pour α > 0). Soit α dans R+∗ .
k=1
On pose :
n
X
Sn = kα .
k=1
128
Encadrer Sn par la méthode des rectangles et en déduire que
Sn 1
−→ .
nα+1 n→+∞ α+1
Ainsi, (Sn ) tend vers +∞ « à peu près comme nα+1 /(α + 1) ». Si α est
un entier, ce résultat est en accord avec celui signalé dans les lignes suivant
l’exercice 32.
Exercice 186 ((AD,∗). Convergence des séries de Riemann). Soit α dans ]1, +∞[.
On pose, pour n dans N∗ :
Xn
1
Sn = .
kα
k=1
a) Montrer que :
α
∀n ∈ N∗ , Sn ≤ .
α−1
b) Montrer que la suite (Sn )n≥1 est convergente et que sa limite appartient
à l’intervalle
1 α
, .
α−1 α−1
f (n)
Rn −→ 0,
1
f (t) dt n→+∞
alors :
n
X
f (k)
Rk=1
n −→ 1.
1
f (t) dt n→+∞
129
b) On prend f = exp. Calculer
n
X Z n
f (k) et f (t) dt.
k=1 1
Exercice 188 ((AD,∗). Constante d’Euler). Montrer que la suite (Hn − ln(n))n≥1
est décroissante. En déduire que cette suite est convergente.
130
7 Problème : deux calculs de ζ(2)
Dans l’exercice 186, on a montré, pour tout réel α > 1, l’existence de
+∞
X 1
= ζ(α).
kα
k=1
Le but de ce problème est d’établir, par deux méthodes très différentes, la rela-
tion :
π2
ζ(2) = .
6
Partie I
1. a) Pour n dans N∗ , calculer :
Z π Z π
t cos(nt) dt et t2 cos(nt) dt.
0 0
où ϕ est une fonction définie et continue sur [0, π] que l’on précisera.
4. Montrer que la fonction ϕ est dérivable sur [0, π] et que sa dérivée ϕ0 est
continue sur [0, π].
5. Conclure en utilisant l’exercice 110 (lemme de Riemann-Lebesgue).
131
Partie II
Pour t réel non multiple entier de π, on pose :
cos(t)
cotan (t) = .
sin(t)
2. Soit n dans N∗ .
a) Pour z dans C, établir la formule :
Y
n−1
kπ
n n
(z + i) − (z − i) = 2ni z − cotan .
n
k=1
Remarque historique
En 1644, Mengoli a posé la question de la valeur de la somme.
+∞
X 1
ζ(2) = .
n=1
k2
132
Certaines sommes apparemment proches se calculent aisément. Reprenons les
exemples du texte, déjà listés en II.7.1. Ainsi, la relation « télescopique » du
paragraphe I.2.3
n
X
∗ 1 1
(1) ∀n ∈ N , =1− ,
k(k + 1) n+1
k=1
entraı̂ne
+∞
X 1
= 1.
k(k + 1)
k=1
est plus ancien encore (Oresme). Il part lui aussi d’une expression exacte de la
somme partielle :
Xn
1 − xn+1
xk = .
1−x
k=0
+∞ k
X x
(3) ∀x ∈ R, ex = .
k!
k=0
Pour chacune de ces deux relations, on passe par une expression intégrale des
sommes partielles. Par exemple, (3) se déduit des égalités
n
X Z x
xk (x − t)n t
(4) ∀n ∈ N, = ex − e dt.
k! 0 n!
k=0
Les formules du type (2) et (3) seront étudiées en seconde année de CPGE
(« développements en série entière »). Elles ont été établies aux débuts du calcul
différentiel : (2) remonte en fait à Newton.
Le calcul de ζ(2) est beaucoup plus difficile. Il est d’ailleurs quelque peu
miraculeux que cette somme soit simplement reliée à la constante π. Il n’existe
aucune identité aussi simple que (1), ni même que (4), pour la somme partielle
n
X 1
(5) Sn = .
k2
k=1
133
J. Bernoulli s’est intéressé à partir de 1690 à la question de Mengoli et l’a
popularisée. À compter de ce moment, le calcul de ζ(2) a acquis, jusqu’à sa
résolution par Euler en 1735, un statut mythique parmi les mathématiciens.
C’est le « problème de Bâle », ainsi nommé en hommage à la ville de Bernoulli.
Comment Euler a-t-il procédé ? Son point de départ a été un calcul numé-
rique (approché) de ζ(2). Un tel calcul ne va pas de soi, car la suite des sommes
partielles (5) converge lentement. En gros, la différence
ζ(2) − Sn
tend vers 0 « comme 1/n », de sorte qu’il est nécessaire, à peu de choses près,
de calculer S1000 pour disposer de 3 chiffres de ζ(2). Il faut donc « accélérer la
convergence », c’est-à-dire trouver une suite convergeant plus rapidement vers
ζ(2). Euler a donc construit une telle suite ; on a rencontré une situation de ce
genre dans les considérations qui suivent l’exercice 103 (calcul approché de ln(2)
par Newton). L’accélération de convergence a conduit Euler à une excellente
valeur approchée de ζ(2).
Euler avait une connaissance précise des valeurs numériques des constantes
classiques. L’approximation précédente lui a permis de conjecturer la formule :
π2
ζ(2) = .
6
Il a ensuite donné plusieurs démonstrations de cette égalité. Toutes ne sont
pas correctes du point de vue des standards de rigueur actuels, mais toutes
peuvent être corrigées de manière à être rendues intégralement satisfaisantes.
Les décrire nous amènerait un peu loin. Disons simplement que le spectaculaire
« développement du sinus en produit eulérien » :
n
Y
x2
∀x ∈ R, x 1− 2 2 −→ sin(x),
k π n→+∞
k=1
134
8 Appendice
Le rôle du calcul en mathématiques
Il n’aura pas échappé au lecteur que ce texte est en grande partie axé sur les
méthodes et techniques de calcul. Ce court appendice explique les raisons de ce
choix.
La pratique d’un instrument de musique ou d’un sport requiert une prépa-
ration technique importante. De même, les mathématiques exigent une bonne
maı̂trise du calcul.
Le terme générique « calcul » recouvre en fait des situations très variées. Au
niveau élémentaire de ce texte, on rencontre ainsi des manipulations de sommes
et de produits, de la trigonométrie et des nombres complexes, des inégalités
et inéquations élémentaires, des études de fonctions, des calculs de limite, des
intégrales... Ces thèmes, d’ampleur diverse, ont tous une importance véritable.
Rappelons, pour commencer, quelques points d’histoire, pour la plupart déjà
évoqués dans le corps du document.
- L’absence de notations efficaces (parenthèses, indices, sommes, produits) a
été durant des siècles un obstacle au développement des mathématiques.
- La forme actuelle de la trigonométrie a considérablement simplifié certaines
questions de géométrie. Incidemment, la forme antique de la trigonométrie, se-
lon Ptolémée, était fondée sur la fonction corde, de maniement beaucoup plus
compliqué que cos et sin.
- Les nombres complexes, introduits historiquement pour résoudre les équa-
tions de degré 3, se sont révélés utiles dans bien d’autres branches des mathé-
matiques et de la physique.
- L’invention, au dix-septième siècle, du calcul différentiel et intégral a per-
mis de traiter de manière quasi-automatique des questions variées et jusque là
inaccessibles : en mécanique comme en analyse et en géométrie (trajectoires
des planètes, problèmes d’optimisation, tangentes à une courbe, calculs de lon-
gueurs, d’aires et de volumes,...).
Le caractère historique des exemples précédents ne doit pas induire en erreur.
S’il est indiscutable que les « nouvelles technologies » apportent une aide pré-
cieuse aux scientifiques, l’idée naı̈ve selon laquelle les ordinateurs frapperaient
le calcul d’obsolescence est complètement fausse. Se servir intelligemment d’un
logiciel de calcul formel ou numérique demande une claire conscience de ce que
peut faire ledit logiciel et de la manière dont il procède. Dans ce but, il est indis-
pensable de traiter « à la main » un grand nombre d’exemples simples. Enfin,
même si la « substitution des idées au calcul » est une force directrice des
mathématiques, il n’est pas toujours aisé de dissocier, dans une démonstration,
calcul et raisonnement : quelques calculs peuvent à bon droit être considérés
comme des idées. En résumé, le calcul est consubstantiel aux mathématiques.
Toute initiation sérieuse aux mathématiques et, plus généralement, aux sci-
ences « dures » doit donc faire une place importante au calcul. En CPGE, la
situation est assez claire. Les exercices et problèmes proposés ne nécessitent
que très rarement des calculs excédant une demi-douzaine de lignes. Il est en
revanche essentiel de savoir effectuer rapidement et sûrement des manipulations
135
simples. Pour atteindre cet objectif, il est indispensable de s’entraı̂ner, y compris
par des exercices répétitifs analogues aux gammes.
Les lacunes techniques sont un des principaux problèmes que peuvent ren-
contrer les étudiants entrant en CPGE. Les nouveaux programmes de MPSI et
PCSI tiennent compte de cette situation et du fait que la formation calculatoire
des nouveaux bacheliers est moindre que celle de leurs aı̂nés. Sont ainsi prévus
dans les programmes de PCSI et MPSI, tôt en première année, et après un bloc
« Calcul algébrique », un bloc « Nombres complexes et trigonométrie » et un
bloc de type « Calculus », c’est-à-dire un enseignement des techniques de base
de l’analyse. C’est en grande partie comme introduction et accompagnement à
cet enseignement que le présent document a été conçu.
136
9 Réponses ou indications
111. On écrit :
i(α + β) α−β
Z = exp × 2 cos .
2 2
Le module de Z est
α−β
|Z| = 2 cos .
2
Si Z est non nul, on discute selon le signe de cos α−β 2 . Si ce réel est > 0 (resp.
α+β α+β
< 0), un argument de Z est (resp. + π).
2 2
112. La quantité considérée est la partie réelle de
n−1 n
X 2kπ 1 − exp 2iπ
ix n
exp i(x + =e 2iπ
= 0.
n 1 − exp n
k=0
1 − einx
Un (x) = eix/2 .
1 − eix
On transforme le numérateur et le dénominateur par la technique de l’arc moitié.
Il vient :
2
sin(nx/2) inx/2 sin(nx/2)
Un (x) = e , Kn (x) = .
sin(x/2) sin(x/2)
114. Les racines sixièmes de 1 sont :
√ √ √ √
−1 + i 3 2 −1 − i 3 1+i 3 1−i 3
1, −1, j = ,j = , exp(iπ/3) = , exp(−iπ/3) = .
2 2 2 2
Les racines huitièmes de 1 sont :
√
2
±1, ±i, ± exp(±iπ/4) = (±1 ± i) .
2
115. Le produit vaut :
n−1
X
2iπ k
k=0
exp
= exp (iπ(n − 1)) ,
n
137
i.e. 1 lorsque n est impair, −1 lorsque n est pair.
116. On a π
n 2π
Ln = 2n sin , An = sin .
n 2 n
En utilisant la relation :
sin(x)
−→ 1,
x x→0
on obtient :
Ln −→ 2π, An −→ π.
Ceci est conforme à l’intuition (approximation de l’aire et du périmètre du cercle
unité par des polygones réguliers inscrits).
117. a) La relation est
uk+1 = uk 2 − 2.
b) Le caractère rationnel de uk se démontre facilement par récurrence. On a :
a2k − 2b2k
uk+1 = .
b2k
Tout diviseur commun à a2k − 2b2k et b2k divise, par combinaison linéaire, a2k et
b2k . Or, ces deux entiers sont premiers entre eux. Donc :
118. Utiliser le calcul de la somme des puissances k-ièmes des racines n-ièmes
de 1 et la linéarité de la somme.
119. Nécessairement, z est différent de i. On peut donc réécrire l’équation
sous la forme demandée, qui équivaut à
z+i 2ikπ
∃k ∈ {0, . . . , n − 1}, = exp .
z−i n
Lorsque exp(iθ) vaut 1, cette équation n’a pas de solution. Sinon, la technique
de l’arc moitié montre que son unique solution est :
cos(θ/2)
= cotan (θ/2).
sin(θ/2)
138
Le caractère réel des solutions était prévisible : les images des solutions sont
équidistantes des points d’affixes ±i.
120. La somme est :
n n
1 − eix = (2i sin(x/2)) e−inx/2 .
An = Bn = 2n−1 .
123. On a :
cos(4x) = 8 cos4 (x) − 8 cos2 (x) + 1.
On peut obtenir la formule relative à sin(4x) par dérivation.
124. On a :
cos(3x) + 3 cos(x) cos(4x) + 4 cos(2x) + 3
cos3 (x) = , cos4 (x) = .
4 8
125. b) Noter que :
Z π
∀k ∈ N∗ , cos(kx) dx = 0.
−π
On en déduit que l’intégrale est nulle pour n impair. Si n = 2p, p ∈ N, elle est
égale à
2π 2p
p
4p
127. En reprenant la démonstration du théorème, on voit que, posant z = ab,
on a :
|a + b| = |a| + |b| ⇐⇒ |z| = Re (z).
La seconde relation équivaut à l’appartenance de z à R+ . Si a = 0, il n’y a rien
à faire. Sinon, on écrit
b
ab = |a|2
a
et on voit que z appartient à R+ si et seulement si tel est le cas de b/a.
128. La condition est : les points d’affixes z1 , . . . , zn sont situés sur une même
demi-droite issue de 0. La démonstration se fait par récurrence sur n à partir
de l’exercicce précédent.
129. Le degré d’une somme est majoré par le maximum des deux degrés.
L’inégalité est stricte si et seulement si les deux polynômes ont même degré et
des coefficients dominants opposés.
139
130. Écrivons : n
X
∀x ∈ R, P (x) = ak x k ,
k=0
x 7−→ P (x + T ) − P (x)
est de degré n − 1 (et de coefficient dominant nan T ). L’égalité est donc possible
si et seulement si P est constant.
131. a) Pour tout entier j ≥ 1 et tout réel x :
b) On a donc :
n
X Hj+1 (n)
Hj (k) = .
j+1
k=1
c) On décompose le polynôme x 7→ x2 :
∀x ∈ R, x2 = H2 (x) − H1 (x).
Le nombre complexe ik est réel si k est pair, imaginaire pur si k est impair. On
en déduit que cos(nt) est la partie de la somme correspondant aux indices pairs.
Les k pairs de {0, . . . , n} sont les 2`, ` ∈ {0, . . . bn/2c}. Pour k = 2`, on a
`
ik = (−1)` , sink (t) = 1 − cos2 (t) .
Il s’ensuit que, pour t dans R :
bn/2c
X n `
cos(nt) = (−1)` cosn−2` (t) 1 − cos2 (t) .
2`
`=0
140
134. Posons : n
X
∀z ∈ C, P (z) = ak z k
k=0
P (z) = 0.
En conjuguant :
n
X
ak z k = 0.
k=0
P (z) = 0.
L’idée est que, si |z| est suffisamment grand, le module du membre de droite est
plus grand que celui du membre de gauche et que l’égalité ne peut être satisfaite.
Précisons. Si z vérifie l’équation, l’inégalité triangulaire implique
n−1
X
(1) |z|n ≤ |ak ||z|k .
k=0
141
136. a) Le polynôme s’écrit
(x − 4) (x2 + 4x + 1).
Cette égalité subsiste en 1 car deux polynômes coı̈ncidant sur un ensemble infini
sont égaux.
b) Prenons z = 1. Il vient
Y
n−1
n= 1 − e2ikπ/n .
k=1
Mais
n
Y n−1
eikπ/n = exp i π = in−1 .
2
k=1
On aboutit à
n−1
Y n
sin(kπ/n) = .
2n−1
k=1
y = ax + b.
La fonction polynomiale
x 7→ P (x) − ax − b
est de degré n et s’annule en n + 1 points, contradiction.
139. a) Lorsque t décrit R, cos(t) décrit l’intervalle [−1, 1] qui contient une
infinité d’éléments. Conclusion par le théorème 11.
b) Vérifier la relation pour z = cos(t) et utiliser l’argument de a).
140. b) Le second membre est un polynôme de degré ≤ n prenant les mêmes
valeurs que P sur les n + 1 points x1 , . . . , xn+1 .
142. Les solutions sont ± (1 + 2i) .
143. a) Il suffit de prendre : h = −a/3.
b) Appliquer le théorème 13.
c) On écrit :
142
z 3 = u3 + v 3 + 3u2 v + 3uv 3 = u3 + v 3 + 3uv(u + v).
Donc
z 3 + pz + q = u3 + v 3 + (3uv + p)(u + v) + q = u3 + v 3 + q.
Z 2 + qZ − p/3 = 0.
Z 2 − 40Z + 2 = 0.
z 3 − 6z − 40 = (z − 4) (z 2 + 4z + 10).
146. On a
n n
!2 2
X X X an−1 an−2
x2i = xi −2 x i xj = −2 .
i=1 i=1
an an
1≤i<j≤n
147. On retrouve
n−1
X n−1
Y
e2ikπ/n = 0, e2ikπ/n = (−1)n−1 .
k=0 k=0
148. La démonstration faite dans l’exercice 63 montre que les trois réels
2kπ
cos , k ∈ {1, 2, 3}
7
143
sont racines de l’équation
x3 + x2 − 2x − 1 = 0.
Comme la fonction cos est strictement décroissante sur [0, π], ces trois réels sont
deux à deux distincts. Ce sont donc exactement les racines de l’équation. Leur
somme est −1, leur produit 1.
149. a) On a
us = a + b + c, u = ab + bc + ca, p = abc.
b) On a donc
150. Calculons
E 0 (t) = m`2 θ0 (t)θ00 (t) + mg`θ 0 (t) sin(θ(t))) = m`θ0 (t) (`θ00 (t) + g sin(θ(t))) = 0.
154. a) On a :
144
En dérivant
∀x ∈ R, f 0 (x + T ) = g 0 (x) + λ = f 0 (x).
b) Supposons f 0 périodique de période T . Cherchons λ tel que la fonction
gλ : x 7→ f (x) − λx
∀x ∈ R, hλ (x) = gλ (x + T ) − gλ (x).
Alors :
∀x ∈ R, h0λ (x) = f 0 (x + T ) − f 0 (x) = 0.
Il suffit donc de choisir λ de sorte que
f (T ) − f (0)
hλ (0) = 0, i.e. λ =
T
pour avoir hλ nulle et gλ périodique de période T .
155. Le temps de demi-vie est ln(2)/K.
156. Le temps recherché est, en minutes :
ln(100) ln(5)
12 = 12 2 + 2 ,
ln(2) ln(2)
soit environ 12 × 6, 64 : à peu près une heure et 20 minutes.
157. Le calcul fait dans l’exercice 82 montre que l’abscisse de N (x) est
f (x)
x− .
f 0 (x)
La distance entre ce point et la projection orthogonale du point d’abscisse x sur
l’axe (Ox) est
f (x)
.
f 0 (x)
Le cas où cette distance est nulle est exclu (f constante, f 0 nulle). Par continuité,
f 0 reste donc de signe constant sur R et on est ramené à déterminer les fonctions
f dérivables, ne s’annulant pas sur R et y vérifiant une équation du type :
∀x ∈ R, f 0 (x) = Cf (x), C ∈ R∗ .
f 0 (x + y) = f (x)f 0 (y).
On prend ensuite y = 0.
b) Soit f une solution, a = f 0 (0). On a donc :
∀x ∈ R, f (x) = f (0)eax .
145
Réinjectant dans l’équation, on voit que f convient si et seulement si f (0) vaut
0 ou 1. Les solutions sont la fonction nulle et les fonctions
x 7−→ eax , a ∈ R.
Le cas où α est entier naturel p est évidemment particulier : les dérivées d’ordre
supérieur ou égal à p + 1 sont identiquement nulles.
162. a) On a
f (x) = exp (v(x) ln(u(x))) .
Donc, en dérivant :
u0 (x)
f 0 (x) = v 0 (x) ln(u(x)) + v(x) u(x)v(x) .
u(x)
b) On applique la question précédente en définissant u et v par
x 7−→ (1 + x)α
146
est au-dessus de la droite d’équation y = 1 + αx, qui est sa tangente au point
d’abscisse 0. On notera que le résultat est un cas particulier du résultat de
l’exercice 92 sur les fonctions à dérivée seconde positive.
165. Pour x réel :
ψa0 (x) = ln a ax .
La fonction ψa est strictement croissante sur R si a > 1, strictement décroissante
si 0 < a < 1. Si a > 1, ψa (x) tend vers +∞ en +∞, 0 en −∞. Si 0 < a < 1,
ψa (x) tend vers 0 en +∞, +∞ en −∞.
166. La limite est ln(a) (taux de variation).
q
V
167. Le minimum est atteint pour r = 3 2π et h = 2r.
Alors :
∀x ∈ R+ , f 0 (x) = α (1 + x)α−1 − xα−1 .
Comme α − 1 < 0, la fonction :
est strictement décroissante. Il s’ensuit que f 0 (x) est strictement négatif pour
tout x > 0, donc que f est strictement décroissante sur cet intervalle. Comme
f (0) = 0, le résultat suit.
b) On peut supposer x > 0. On écrit dans ce cas :
α α
α y−x y−x
y α = (x + (y − x)) = xα 1 + ≤ xα 1 + .
x x
Le majorant n’est autre que
xα + (y − x)α ,
b) On a :
∀x ∈ R+∗ , f 0 (x) = xp−1 − y.
Notons
x0 = y 1/(p−1) ,
de sorte que f 0 est positive sur [x0 , +∞[, négative sur ]0, x0 ]. Le tableau de
variations de f montre donc que, pour tout x > 0, f (x) ≥ f (x0 ). Calculons
f (x0 ). On a :
1 1
f (x0 ) = x0 p + y q − x0 y.
p q
147
Mais on a successivement :
x0 p = y q , x0 y = y q , f (x0 ) = 0.
On en déduit le résultat.
170. a) Appliquer, pour t dans [ab], l’inégalité de Young à λ|f (t)| et |g(t)|/λ,
puis intégrer l’inégalité obtenue.
b) La fonction ψ atteint son minimum en
Rb !1/(p+q)
a
|g(t)|q dt
λ= Rb .
a
|f (t)|p dt
Pour qu’il y ait égalité, il faut et il suffit d’une part que les yi soient deux à
deux égaux (hypothèse Pn ), d’autre part que, pour tout i de {1, . . . , n}, xi et
xi+n soient égaux. Ces conditions équivalent à
x1 = ∙ ∙ ∙ = x2n .
148
On applique Pn+1 à x1 , . . . , xn+1 . Il vient :
v
n+1 un+1
1 X uY
xi ≥ t n+1
xi .
n + 1 i=1 i=1
i=1
Il vient donc : v
u n
uY
mn/n+1 ≤ t xi .
n+1
i=1
Il suffit d’élever cette inégalité à la puissance 1 + 1/n, ce qui est licite car
x 7→ x1+1/n est croissante sur R+ , pour obtenir l’inégalité
v
u n
uY
m≥ t n
xi .
i=1
Pour qu’il y ait égalité, il faut et il suffit que les x1 , . . . , xn+1 soient deux à deux
égaux (hypothèse Pn+1 ), c’est-à-dire que x1 , . . . , xn soient deux à deux égaux.
d) La conclusion résulte immédiatement des questions précédentes et de
l’exercice 8.
172. Notons v
Pn u n
xi uY
m= i=1
g= t
n
xi .
n i=1
ln(yi ) ≤ yi − 1
se réécrit :
xi
(1) ln(xi ) − ln(m) ≤
− 1.
m
Sommons les inégalités précédentes. En notant que
n
X n
xi 1 X
= xi = n,
i=1
m m i=1
il vient : !
n
Y
ln xi − n ln(m) ≤ 0, i.e. n ln(g) ≤ n ln(m).
i=1
149
Pour que l’inégalité soit une égalité, il faut et il suffit que chacune des inégalités
(1) soit une égalité. Cette condition signifie que les xi sont tous égaux à m, i.e.
deux à deux égaux.
173. a) La surface latérale se compose de deux faces d’aire ab, deux faces
d’aire bc, deux faces d’aire ca. La formule est justifiée. D’autre part :
V = abc.
∀n ≥ N, un ≤ k n−N uN .
150
Posant y = 1/x2 , y tend vers 0+ lorsque x tend vers +∞ et la première expres-
sion s’écrit
ln(1 + y) ln(1 + y) √
ln(f (x)) = √ = × y.
y y
La dernière écriture est le produit d’une fonction tendant vers 1 lorsque y tend
vers 0+ et d’une fonction tendant vers 0 lorsque y tend vers 0. Il reste à passer
à l’exponentielle.
On procède de même pour la seconde expression en posant y = 1/x. On a :
ln(1 + y) 1
ln(g(x)) = × .
y y
On obtient ici le produit de deux fonctions, dont la première tend vers 1 et la
seconde vers +∞.
179. On écrit
ln(f (x)) = x ln(ln(x)) − (ln(x))2 .
En factorisant le terme prépondérant x ln(ln(x)), on voit que cette quantité tend
vers +∞ avec x ; il en est de même de f (x).
Wn+1 ≤ Wn .
b) Ainsi :
Wn+2 ≤ Wn+1 ≤ Wn .
Mais on a vu que :
n+1
Wn+2 = Wn ,
n+2
d’où le résultat.
c) Le résultat provient de a), b) et du théorème des gendarmes.
d) Le premier quotient proposé n’est autre que
W2k+1 2
× ,
W2k π
ce qui permet de conclure avec c). Le produit de Wallis s’en déduit en observant
que, pour k dans N∗ :
1 (2k − 1)(2k + 1)
1− 2
= .
4k (2k)(2k)
151
b) On note que
X n! n
n!
n!(e − un ) = p− .
q! k!
k=0
Par conséquent : Z n
dt
Sn ≤ 1 + .
1 tα
Il reste à remarquer que :
Z n n
dt 1 1
= ≤ ,
1 tα (1 − α)tα−1 1 α−1
puis que :
1 α
+1= .
α−1 α−1
b) Pour n dans N∗ :
1
Sn+1 − Sn = ≥ 0.
(n + 1)α
La suite (Sn )n≥1 est croissante. Elle est majorée par α/(α−1) grâce à la question
précédente, donc convergente. La majoration de la limite vient du passage des
inégalités larges à la limite. La minoration vient des relations :
X n Z n Z n n n
1 dt dt 1 1−α 1 1−α
≥ , = t , t −→ 0
kα 1 t
α
1 t
α 1−α 1 1−α 1
n→+∞
k=1
152
et encore du passage des inégalités larges à la limite.
Rn
187. a) Diviser l’encadrement (2) du texte par 1 f (t) dt et utiliser le théo-
rème des gendarmes.
b) Ici
Xn Z n
k en − 1
Sn = e =e , et dt = en − e.
e−1 1
k=1
Par conséquent :
Sn
Rn −→ e.
1
f (t) dt n→+∞
Le résultat de a) ne s’applique pas. En fait, la croissance de f en +∞ est trop
rapide
Rn : le terme f (n) = en de la somme n’est pas « négligeable » devant Sn ou
f (t) dt. Comme l’erreur dans l’encadrement (2) est f (n), il est déraisonnable
1 Rn
d’espérer que Sn et 1 f (t) dt soient proches.
188. L’exemple 1 montre que la suite (Hn − ln(n))n≥1 est minorée par 0. Il
suffit d’établir que cette suite est décroissante pour conclure à sa convergence.
Or, pour n dans N∗ :
1 1
Hn+1 − ln(n + 1) − (Hn − ln(n)) = + ln 1 − .
n+1 n+1
∀x ∈] − 1, +∞[, ln(x) ≤ x − 1
153
MPSI Charlemagne //
DM 1
Proposition 1 : Soit des points A1 , A2 , . . . , An et des réels λ1 , λ2 , . . . , λn de somme non nulle, il existe un unique
n Pn −−−→
−−→ − → −−→ λi M Ai
point G vériant λi GAi = 0 . On a alors pour tout point M la relation M G = (∗).
X
i=1
Pn
i=1 i=1 λi
Ce point est appelé bary entre des points A1 , . . . , An ae tés des oe ients λ1 , . . . , λn .
Démonstration : Soit M un point quel onque.
n n
! n n
!
X −−−→ X −−→ X −−→ −−→ X −−→
λi M Ai = λi M G ⇐⇒ λi M G + GAi = λi M G
i=1 i=1 i=1 i=1
n
X −−→ − →
⇐⇒ λi GAi = 0
i=1
n
−−→ − →
Cette équivalen e démontre l'existen e et l'uni ité d'un point G vériant λi GAi = 0 ainsi que la relation (∗) pour
X
i=1
tout point M .
Remarque : La dénition du bary entre montre que e dernier est in hangé si l'on multiplie tous les oe ients par
un même s alaire non nul. C'est pourquoi on peut toujours supposer les oe ients de somme 1.
Exer i e 1 : Montrer que
1. La somme des angles (non orientés) d'un triangle vaut π.
2. L'aire d'un triangle vaut la moitié du produit de la longueur d'un té par la hauteur orrespondante.
3. Les trois médiatri es d'un triangle sont on ourantes.
4. Les trois médianes d'un triangle sont on ourantes. Leur point d'interse tion est l'isobary entre des sommets.
π 1
5. cos =
3 2
6. cos (a + b) = cos a cos b − sin a sin b.
7. La somme de termes onsé utifs d'une suite arithmétique est égale au produit du nombre de termes par la
moyenne arithmétique des termes extrêmes.
n + 1 si x = 1
8. ∀x ∈ C 1 + x + · · · + xn = 1 − xn+1
si x 6= 1
1−x
ln x ex
9. −→ 0 ou −→ +∞, puis déduire l'une de l'autre.
x x→+∞ x x→+∞
Exer i e 2 : Mettre sous forme de fra tion irrédu tible : 0, 424242... puis 1, 3424242...
Exer i e 3 : Cal uler les sommes ou produits :
1. 1 + 2 + · · · + (n − 1) + n + (n − 1) + · · · + 2 + 1
2. 1 + 3 + 5 + · · · + (2n − 1)
3. 1 + 2 + 4 + · · · + 2n
1 1 1
4. + + ···+ n
2 4 2
5. (−3)n + (−3)n+1 + · · · + (−3)2n
1
Exer i e 4 : Sans al ulatri e, en adrer − √
entre les inverses de deux entiers onsé utifs.
√ √ 500√ √
En adrer sans al ulatri e 17 − 3, ainsi que 55 + 7 entre deux entiers onsé utifs.
Exer i e 5 :
R+ → √ R+ √
1. Soit m > 0, montrer sans dériver que l'appli ation f : est stri tement dé roissante.
x 7→ x+m− x
√ √
17 − 120 3
2. Soit α = √ √ . Montrer que 1 < α < .
42 − 145 2
x si x > 0 √
Rappel : Si x ∈ R, la valeur absolue de x, notée |x| est égale à |x| = max (x, −x) = = x2
−x si x 6 0
On a don |x| > 0, |x| > x et |x| > −x.
1
MPSI Charlemagne //
Exer i e 6 :
R → R
1. Tra er le graphe de l'appli ation f : . Donner le minimum de f .
x 7→ |x − 2| − x
R → R
2. Tra er le graphe de l'appli ation f : . Donner le minimum de f .
x 7→ |x + 2| + |x|
R → R
3. Tra er le graphe de l'appli ation f : . Donner le maximum de f .
x 7→ |x + 3| − |x| − |x − 1|
Exer i e 7: Soit x, y, z ∈ R. On suppose que 1 6 x 6 4 et 2 6 y 6 5 et 5 6 z 6 6.
Un extremum est un minimum ou un maximum.
|x − y|
1. Déterminer des valeurs de x,y et z telles que le nombre soit extrémal et pré iser es valeurs extrémales.
1+z
1+y
2. Déterminer des valeurs de x,y et z telles que le nombre soit extrémal et pré iser es valeurs extrémales.
|x − z|
Exer i e 8 : Simplier au maximum les é ritures suivantes (x est un réel et n un entier naturel ; la notation n! qui se
(n + 1)!
lit "fa torielle n " représente le produit des entiers de 1 jusqu'à n) : a) ; b) cos (2nπ) ; ) cos(nπ) ;
n!
1
+ 1−x 2
d) sin(nπ) ; e) 2n + 2n ; f) 2n 2n ; g) 22n−1 − 2n + 1)(22n−1 + 2n + 1 ; h) (−1)−n ; (−1)n −6n+7 ; i) q 1+x (1+x) ;
3
1−x 1−x
1+x 1 + 1+x
1 1 1
j) + − .
(n + 1)(n + 1)! (n + 1)! nn!
(2n)!
Exer i e 9 : Montrer que 3 · 5 · 7 · · · (2n − 1) = .
2n n!
1
Exer i e 10 : Rendre rationnel le dénominateur de √ √ √ .
2+ 3+ 5
Exer i e 11 : Fa toriser au maximum (il ne doit y avoir ni fra tions, ni ra ines arrées, ni exposants) :
1. 6 − 6x + 3x(x − 1) − x(x − 1)(x − 2)
2. 6x3 + 5x2 − 3x − 2 ( her her une ra ine évidente)
3. mx2 − (1 + m2 )x + m
4. 4a2 b2 − (a2 + b2 − c2 )2
Exer i e 12 : Mettre les trinmes qui suivent sous forme anonique. En déduire leurs ra ines réelles.
1. 2x − 7x − 4
2
2. x2 + x + 1
1
3. − x2 + 4x − 8
2
4. 3x2 − 6x + 6
5. −x2 + 8x − 5
Rappel : L'identité x +ax+b = (x−x1 )(x−x2 ) = x −(x1 +x2 )x+x1 x2 , obtenue en développant, entraîne en identiant
2 2
les oe ients que la somme des ra ines vaut −a et le produit des ra ines vaut b quand le oe ient de x2 vaut 1.
Exer i e 13 : Vérier que les trinmes du se ond degré qui suivent possèdent des ra ines réelles x1 , x2 et déterminer
les sommes x1 + x2 et les produits x1 x2 , sans al uler ni x1 ni x2 :
3
x2 − 4x + 1, −x2 − 5x + 4, −3x2 − 11x − , 5x2 + 13x + 7
4
Résoudre les équations suivantes sans al uler leur dis riminant (on pourra her her une ra ine évidente) :
x2 − 3x + 2 = 0 ; x2 + x = 0 ; x2 − 4 = 0 ; −x2 + 5x + 6 = 0 ; x2 − (a + b)x + ab = 0
x+y =2
Exer i e 14 : Résoudre le système .
xy = 5
Exer i e 15 : Soit l'équation 2x2 + 3x − 7 = 0.
On admet que ette équation possède deux solutions réelles α et β .
1 1
Cal uler sans résoudre l'équation : + , α2 + β 2 , (2α − 1) (2β − 1)
α β
2
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Déterminer m pour que l'une des ra ines soit égale à −2 ; al uler alors l'autre ra ine.
Proposition 2 : Posons f (x) = ax2 + bx + c où a ∈ R∗ et b, c ∈ R.
Si le réel x0 vérie af (x0 ) < 0, on en déduit :
1. le trinme possède deux ra ines réelles distin tes α < β ;
2. on a α < x0 < β .
Démonstration : D'une part, la fon tion f est ontinue sur R ar polynomiale.
D'autre part, elle admet en ±∞ des limites innies dont le signe est elui de a.
Or f (x0 ) et a ont des signes ontraires. Don , d'après le théorème des valeurs intermédiaires, f possède au moins une
ra ine dans ha un des intervalles ]−∞, x0 [ et ]x0 , +∞[.
Exer i e 18 : Pour quelles valeurs de m l'équation : (m − 1)x − 2mx + m + 3 = 0 a-t-elle deux ra ines de signes
2
ontraires ?
Exer i e 19 : Pour quelles valeurs de m l'équation : (m − 1)x − 2mx + m + 3 = 0 a-t-elle deux ra ines stri tement
2
1. ∀x, y ∈ R x2 + y 2 + xy > 0
x+y
2. ∀x, y ∈ ]−1, 1[ ∈ ]−1, 1[
1 + xy
sin (x)
1. Montrer que ∀n ∈ N un =
2n sin 2xn
sin(t) sin x
2. Montrer que −→ 1 et un −→ .
t t→0 n→+∞ x
ln x ln x
Exer i e 22 : Sa hant que −→ 0, montrer que √ −→ 0.
x x→+∞ x x→+∞
Exer i e 23 : Connaissant les ourbes de ln et exp, onstruire les ourbes de f : x 7→ ln(x + 1), g : x 7→ ln(1 − x),
h : x 7→ 1 − ex . Tra er les trois ourbes et indiquer la transformation qui envoie les ourbes de départ sur les nouvelles.
1. |x − 1| = 2x − 3
√
2. x = 2 − x
√
3. x = −3x − 2
√
4. 2 = x 3 − x
ax + cy = e
Exer i e 26 : Soit a, b, c, d ∈ R tels que ad − bc 6= 0. Résoudre le système .
bx + dy = f
a c
On utilisera la notation : = ad − bc.
b d
3
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I. Résultats préliminaires
1. Quelques inégalités.
(a) Montrer, à l'aide d'une étude de fon tion, que : ∀x ∈ R∗+ln(x) 6 x − 1.
1 x−1
(b) On rappelle que : ∀y ∈ R∗+ ln = − ln(y). En déduire que : ∀x ∈ R∗+ ln(x) > .
y x
( ) On rappelle que 2 < e < 3. Montrer que : ∀x ∈ [0, 1] ex 6 1 + (e − 1)x.
2. Inégalité arithméti o-géométrique : On se donne x1 , . . . , xn ∈ R∗+ et on veut montrer que :
1 x1 + · · · + xn
(x1 × · · · × xn ) n 6 .
n
On appelle m la moyenne arithmétique et g la moyenne géométrique de x1 , . . . , xn .
x + · · · + xn 1
Ces nombres sont dénis par : m = 1 et g = (x1 × · · · × xn ) n .
n
Il s'agit alors de montrer que g 6 m.
n
! n
xk xk
(a) Montrer que : ln −1 .
Y X
6
m m
k=1 k=1
(b) Con lure.
4
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N N k
1 1
( ) En déduire que : uk .
X X
(u1 × · · · × un ) n 6 1+
n=1
k
k=1
On veut alors montrer que K > e. Pour ela, on se donne un entier N > 1.
N N
1 1
(a) Montrer que : .
X X
6K
n=1
n + 1 a
n=1 n
1 1
(b) i. Montrer, pour tout n ∈ [[1, N ℄℄, que : 6 e− n+1 .
n
an n
On pourra utiliser l'inégalité obtenue à la question I.1.(b).
e−1
ii. Montrer, pour tout n ∈ [[1, N ℄℄, que : e− n+1 6 e−1 1 + .
n
n+1
On pourra utiliser l'inégalité obtenue à la question I.1.( ).
1 e−1 1 1
iii. En déduire, pour tout n ∈ [[1, N ℄℄, que : 6 + − .
an n+1 n n+1
N N
1 KX 1
( ) Montrer que : + K.
X
6
n=1
n+1 e n=1 n + 1
1 n+2
(d) i. Montrer, pour tout n ∈ [[1, N ℄℄, que : > ln .
n+1 n+1
On pourra utiliser l'inégalité obtenue à la question I.1.(a).
N
1
ii. En déduire que : > ln(N + 2) − ln(2).
X
n=1
n + 1
(e) Con lure.
5
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Premier formulaire
Identités remarquables, sommes lassiques
b+c b c b c bc
ln(ab) = ln a + ln b ; ln(ab ) = b ln a.
• a =a a ; a =a ;
k=0
n
n
X n k n−k n
• (a + b) = a b (erreurs lassiques : oublier les ou ommen er à k=1 au lieu de k = 0)
k k
k=0
n n
X n(n + 1) X 1 − q n+1
• k= ; si q 6= 1, qk =
2 1−q
k=1 k=0
q
premier+dernier terme
X 1 z }| {
• si (un ) est arithmétique et si p 6 q, alors uk = (q − p + 1) (up + uq )
2
nombre de termes
| {z }
k=p
Ne pas onfondre le formule pour les suites arithmétiques ave elle pour les suites géométriques
Trigonométrie ir ulaire
sin x π
• tan x = si x 6= + kπ , k ∈ Z
cos x 2
cos x
• otan x = si x 6= kπ , k ∈ Z
sin x
Formules d'addition
• cos(a + b) = cos a cos b − sin a sin b ; cos(a − b) = cos a cos b + sin a sin b
• sin(a + b) = sin a cos b + sin b cos a ; sin(a − b) = sin a cos b − sin b cos a
tan a + tan b tan a − tan b
• tan(a + b) = ; tan(a − b) =
1 − tan a tan b 1 + tan a tan b
1 1
• sin2 x + cos2 x = 1 ; = 1 + tan2 x ; = 1 + otan 2 x
cos2 x sin2 x
formule de dupli ation
3/6/2014 1