Chapitre 4

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 4

Droit thème « Comment les contrats sécurisent-ils les relations entre l’entreprise et ses

partenaires ? »
Module CEJM

CHAPITRE 4 : LE CONTENU DU CONTRAT

Le contrat est fondé sur des principes tels que la liberté contractuelle, la bonne foi, la force
obligatoire du contrat. Ces principes permettent d’assurer la loyauté et l’équilibre des
échanges. La liberté contractuelle pose le principe de la liberté de contracter et du libre choix
du contractant.
Le principe de bonne foi est l’instrument de la justice contractuelle et guide le juge dans la
recherche de l’équilibre contractuel tout au long de la vie du contrat.
Le principe de la force obligatoire pose un point fondamental : une fois signé, le contrat crée
des effets de droit (droits et obligations) auxquels les cocontractants devront se soumettre.

I) Les effets des contrats passés entre professionnels


1) Les effets juridiques
Les contrats légalement formés produisent des effets juridiques :
§ La force obligatoire symbolisée par l’art. 1134 du CC : « les conventions légalement
formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites ». Dès que les parties ont contracté,
elles sont tenues de respecter leurs engagements. Les contractants peuvent revoir leur
accord initial, si chacune des parties y est favorable. Le contrat s’impose au juge qui
peut néanmoins apprécier la nature abusive de certaines clauses.
§ L’effet relatif : en principe le contrat ne produit aucun effet sur les tiers ou personnes
étrangères au contrat. Il leur est seulement opposable. Cependant, dans certains cas,
un contrat peut profiter aux tiers (ex : un tiers peut bénéficier d’une assurance-vie
contractée par une entreprise et son assureur)
§ L’obligation d’exécuter le contrat de bonne foi, loyauté et coopération.

2) L’inexécution du contrat conclu entre professionnels


L’inexécution est constatée lorsque l’un des contractants n’a pas respecté ses engagements.
Elle peut consister en une absence totale d’exécution ou une exécution partielle.
§ L’inexécution partielle pour vice caché rend la chose impropre à l’usage auquel on la
destine. L’acheteur a le choix entre l’annulation de la vente ou la diminution du prix.
L’inexécution partielle pour défaut de conformité permet à l’acheteur de demander
l’annulation de la vente.
§ L’inexécution totale : lorsque l’un des contractants n’exécute pas son obligation, la
partie lésée peut exiger l’exécution forcée de la prestation promise. Lorsque l’exécution
forcée est impossible, la partie lésée pourra recevoir des dommages et intérêts.

II) Les clauses particulières des contrats passés entre professionnels


Les cocontractants sont libres d’insérer des clauses particulières pour cerner leurs
obligations réciproques. Ils s’obligent par ces clauses et doivent les respecter. Les clauses les
plus fréquentes sont :

1
Droit thème « Comment les contrats sécurisent-ils les relations entre l’entreprise et ses
partenaires ? »
Module CEJM

§ La clause de dédit : permet à une ou aux deux parties de se dédire et de ne pas exécuter
leurs obligations, moyennant ou non une contrepartie financière.
§ La clause de réserve de propriété : permet au vendeur de conserver la propriété de la
chose afin de la récupérer en cas de non-paiement. Dans le cadre des relations
commerciales entre entreprises, la clause de réserve de propriété permet de sécuriser
l’entreprise contre les éventuels impayés de ses clients. En effet, elle permet à une
entreprise de décaler la date de transfert de propriété des biens livrés à un de ses clients
à la date du paiement intégral du prix, au lieu de la date de livraison des biens dans la
plupart des cas. Ainsi, si l’acheteur est confronté à des difficultés de paiement (ex. :
entreprise en cessation de paiements), le vendeur impayé pourra réclamer la restitution
du bien, dont il est toujours propriétaire.
La clause de réserve de propriété doit être rédigée par écrit et portée à la connaissance
de l’acheteur au plus tard au moment de la livraison. Il convient de préciser dans cette
clause que le transfert de propriété des biens livrés n’a lieu qu’à compter de la réception
du paiement intégral du prix et que si l’acheteur ne respecte pas l’échéance, il sera
possible de demander la restitution de ces biens. Pour être applicable, la clause de
réserve de propriété doit être acceptée par l’acheteur.
Elle peut être insérée sur les factures de vente, dans les conditions générales de vente,
sur les devis, les bons de commande et les bons de livraison, dans un contrat de vente.
Pour qu’elle puisse être appliquée, l’entreprise créancière doit être en mesure de
prouver que la clause de réserve de propriété a été présentée et acceptée par l’acheteur
au plus tard au moment de la livraison des biens concernés et que la créance n’a pas
été payée dans les délais.
À défaut de restitution à l’amiable, l’entreprise peut effectuer un recours en justice.
§ La clause d’indexation : permet au vendeur d’augmenter le prix en fonction d’un indice
de référence.
§ La clause de renégociation : permet aux contractants de renégocier le contrat afin de
l’adapter à des changements futurs de l’environnement. Les parties auront ainsi
l’obligation de se concerter afin de tenter de rétablir l’équilibre dans leurs droits et
obligations. Une clause de renégociation est dès lors essentielle dans les contrats qui
s’appliquent sur une longue durée (ex. : contrat de franchise, fourniture de matières
premières), puisqu’elle oblige les parties à renégocier un contrat si des événements
imprévisibles lors de sa conclusion venaient rendre son exécution trop onéreuse pour
l’une d’entre elles.
Elle doit donc inclure les événements qui, s’ils se réalisent, conduiront les parties à
renégocier le contrat, et aussi préciser le déroulement de la procédure de
renégociation.
La partie victime du changement de circonstances pourra demander à son
cocontractant une renégociation du contrat. Durant la renégociation, elle devra
continuer à exécuter ses obligations. Si le cocontractant refuse ou si la renégociation
échoue, les parties pourront, d’un commun accord, résoudre le contrat ou saisir le juge
pour qu’il procède à son adaptation.
Enfin, à défaut d’accord dans un délai raisonnable, l’une des parties pourra demander
au juge de réviser le contrat ou d'y mettre fin.

2
Droit thème « Comment les contrats sécurisent-ils les relations entre l’entreprise et ses
partenaires ? »
Module CEJM

La clause doit donc aussi préciser le sort du contrat si les parties ne parviennent pas à
modifier leur accord à l’issue des négociations.
La clause limitative de responsabilité : permet de limiter la responsabilité des
contractants en cas de mauvaise exécution ou inexécution du contrat. La clause
limitative fixe un plafond au montant de l’indemnisation du créancier de l’obligation
inexécutée ou mal exécutée. En effet, en cas de manquement à une obligation
contractuelle, le cocontractant défaillant engage sa responsabilité contractuelle. Cela
signifie qu’il devra verser à son cocontractant lésé une somme, destinée à compenser
les dommages causés au créancier. Il est donc envisageable de limiter sa responsabilité
contractuelle dans le but d’encadrer les conséquences d’un manquement. Limiter sa
responsabilité contractuelle permet de contrôler les risques pour son entreprise. En
effet, faute d’encadrement, les conséquences financières d’un manquement
contractuel peuvent être lourdes financièrement. Cette clause donne la certitude au
créancier que le débiteur ne s’opposera pas à la demande d’indemnité. L’avantage pour
le débiteur est de savoir à l’avance à quelle conséquence pécuniaire maximale il
s’expose en cas de manquement. Pour les deux cocontractants, cette clause est une
garantie de règlement rapide du litige sans avoir à saisir la justice.
§ La clause pénale : permet de fixer à l’avance le montant de la réparation due en cas
de retard ou d’inexécution. Elle a donc pour objectif d’inciter le débiteur à respecter
ses obligations. Dès le départ, le débiteur est au courant du montant qu’il devra payer
s’il n’exécute pas le contrat. En cela, la clause pénale présente l’avantage que la partie
qui se plaint de la non-exécution du contrat ne doit pas démontrer l’étendue de son
préjudice : la seule violation du contrat suffit à justifier une indemnisation.
La loi impose cependant des limites à la liberté des parties et permet, si elle est
excessive, d’en réduire le montant.
§ La clause résolutoire : permet de mettre fin au contrat en cas d’inexécution de celui-ci.

La demande de rupture du contrat intervient dans les contrats synallagmatiques caractérisés


par des obligations réciproques. La rupture peut prendre deux formes : la résolution et la
résiliation.
§ La résolution met fin au contrat rétroactivement. Elle est possible lorsqu’on peut
effacer le passé en remettant les choses en l’état. Les cocontractants se retrouvent
dans la même situation que celle qui précédait la formation du contrat.
§ La résiliation met fin au contrat seulement pour l’avenir. Le contractant qui fait
défaut engage sa responsabilité. Elle concerne les contrats à exécution successive (ex:
contrat de location).

3
Droit thème « Comment les contrats sécurisent-ils les relations entre l’entreprise et ses
partenaires ? »
Module CEJM

Synthèse Chapitre 4 droit :

Mots clés :
Force obligatoire – Clause de renégociation – Clause de réserve de propriété – Clause
résolutoire – Clause pénale – Clause limitative de responsabilité

Vous aimerez peut-être aussi