Guide Poll Port
Guide Poll Port
Guide Poll Port
Lutte contre
ed
les pollutions
C
portuaires
guide opérationnel
C
ed
re
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Lutte contre
les pollutions
portuaires
re
guide opérationnel
Information
Décision
Intervention
ed
Guide rédigé par le Cedre avec le soutien financier de
l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et du Ministère de la
transition écologique et solidaire.
Rédacteurs : Benjamin Couzigou, Loïce Dagorn,
Emmanuelle Poupon, Vassilis Tsigourakos
Les informations contenues dans ce guide sont issues d’un travail de synthèse
et de l’expérience du Cedre. Celui-ci ne pourra être tenu responsable des consé-
quences de leur utilisation.
3
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
nature très variées. Elles résultent souvent de quentes ;
déversements liés : • la troisième est constituée de fiches pratiques
• aux navires eux-mêmes : déversement lors du traitant de la préparation à la lutte et de l’in-
soutage, rejet de fond de cale machine, perte tervention. Elle constitue une boîte à outils
de fluides hydrauliques, collision, incendie… ; pour conduire à bien les missions associées à
la lutte contre les pollutions portuaires acci-
• aux installations portuaires : station d’avitail-
ed
dentelles ;
lement, aire de carénage, canalisation, stoc-
kage, réseau d’eau, remblai… ; • la quatrième comporte des exemples de cas
concrets ainsi que des informations sur le com-
• aux activités des différents usagers et opéra-
portement des polluants une fois déversés.
teurs des ports : professionnel de la mer, plai-
sancier, chantier naval, terminal, industriel… ; De par son objet, ce guide est à la croisée de
• à des contaminations en amont : exutoire por- nombreuses autres publications du Cedre, aux-
tuaire, installation défectueuse, friche indus- quelles il est fait référence, et dont nous encou-
C
trielle… rageons la consultation.
4
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Sommaire
Objet et structure du guide 4
A DE LA LÉGISLATION À L'INTERVENTION 7
A.1 - Caractéristiques des pollutions portuaires 8
A.2 - Textes législatifs et réglementaires 10
A.3 - Aspects organisationnels 15
A.4 - Prévention et préparation 18
A.5 - Cadre de l’intervention 22 A
re
B.2 - Déversement de gasoil et produits assimilés 28
B.3 - Déversement d’essence et produits assimilés 30
B.4 - Déversement de produits chimiques en vrac ou en conteneurs 32
B.5 - Déversement de Gaz Naturel Liquéfié 34
B
B.6 - Déversement de matière organique 36
ed
C FICHES PRATIQUES 38
D COMPLEMENTS D'INFORMATION 99
D.1 - Exemples de cas concrets 100 C
D.2 - Comportement des polluants 103
D.3 - Ressources complémentaires du Cedre 104
D.4 - Glossaire et sigles 105
D.5 - Bibliographie 107
C
5
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
ed
C
© Cedre
6
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
De la législation
à l’intervention
A
re
Textes législatifs et réglementaires A2
Aspects organisationnels A3
ed
Prévention et préparation A4
Cadre de l’intervention A5
C
7
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
médiane aux alentours de 10 m3 et environ 15 % de
© Cedre
déversements supérieurs à 100 m3.
Cinq aspects caractérisent principalement les pollu-
tions portuaires :
Ponton souillé
• la variété des substrats impactés : quais pleins ou
creux, enrochements, cales, pontons flottants… ;
ed
• la multiplicité des sources potentielles de déver-
sements : navires, bateaux, engins flottants (cf.
décret 2009-877 du 17 juillet 2009 - article 2 don-
nant la définition des navires, bateaux et engins
flottants), pipelines, capacités de stockage,
postes d’avitaillement, réseaux d’eaux… ;
• la diversité des parties intéressées qui en fait un
secteur sensible et complexe ;
© Cedre
C
• la proximité relative des zones portuaires avec
des zones industrielles et urbaines qui constitue
Quai de port souillé. Confinement par barrage
un paramètre prioritaire dans l’évaluation des
risques et la gestion des accidents, notamment
en matière de sécurité ;
• la présence quasi systématique de macro-déchets
liée aux activités se déroulant sur ou à proximité
des plans d’eau qui complexifie la récupération
des polluants et augmente le volume de déchets
à traiter.
© Cedre
8
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
© Cedre
Barrage absorbant sous wharff
re
ed © Cedre
9
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
La répartition des compétences en matière de ports maritimes. Quel que soit le statut du port
lutte contre les sinistres dans les ports est fixée maritime, c’est le maire qui exerce la police de
par un ensemble de textes, regroupés dans des la sécurité publique dans tous les lieux ouverts
codes différents : Code des transports, Code de au public. Ce pouvoir concerne l’ensemble du
A2
la sécurité intérieure, Code général des collecti- territoire municipal et aucune exception n’est
vités territoriales. prévue par les textes pour les zones portuaires.
Le Conseil d'État, tranchant une question lon-
Par sinistre, il faut entendre une situation acci-
re
guement débattue, a par ailleurs relevé que la
dentelle susceptible d’avoir des conséquences
compétence du maire s'exerçait tant sur les par-
graves pour les personnes et/ou les biens. Les
ties terrestres que sur les plans d'eau des ports
sinistres peuvent être d’origine naturelle ou tech-
situés à l'intérieur des limites administratives de
nique, les pollutions étant considérées comme
la commune.
des sinistres d’origine technique.
Le préfet
De nombreux textes interviennent à un titre ou à
ed
un autre, les plus directement applicables étant Cet avis du Conseil d’État indique également
indiqués ci-dessous. " que l’exercice par le maire de son pouvoir de
police générale ne fait pas obstacle à l’interven-
La Direction des opérations de
tion du préfet du département, soit au titre des
secours dans un port maritime
pouvoirs qu’il détient de l’article L. 2215-1 du
ou fluvial
CGCT, soit sur le fondement de polices spéciales,
Le maire et en particulier de la législation sur les instal-
Le Code de la Sécurité Intérieure (CSI) prévoit, en lations classées (articles L. 511-1 à L. 517-2 du
C
son article L. 742-1, que la Direction des opéra- Code de l’environnement) ". Plus précisément,
tions de secours relève du maire, conformément les articles L. 2215-1 à L. 2215-10 du CGCT pré-
à l’article L. 132-1 du même code et des articles voient les conditions qui conduiraient un préfet
L. 2211-1, L. 2212-2 et L. 2215-1 du Code général de département à prendre des mesures relatives
des collectivités territoriales (CGCT), sauf appli- au maintien de la salubrité, de la sûreté et de la
cation des dispositions prévues par les articles tranquillité publiques, dans les cas où il n'y aurait
L. 742-2 à L. 742-7 du CSI. pas été pourvu par les autorités municipales.
Le CGCT établit, en son article L. 2212-2 alinéa Une modification de la loi n° 2004-811 du 13
5°, la responsabilité du maire sur le territoire de août 2004 de modernisation de la sécurité
sa commune, notamment en matière de préven- civile par l’ordonnance n° 2012-351 du 12 mars
tion et de lutte contre les accidents et pollutions. 2012 a intégré dans le CSI le dispositif relevant
de l’organisation des secours et de la gestion
L’avis du Conseil d’État du 28 janvier 2003 (CE,
des crises (Plans ORSEC). Les articles L. 742-2 à
sect. TP avis, 28 janv. 2003, req. N°365548,
L. 742-7 du CSI prévoient la répartition des
AJDA 2003. 1167, note H. Blanc / EDCE 2004,
compétences et des responsabilités concernant
n°55, p. 228) souligne notamment la com-
le préfet de département, le préfet de zone et
pétence de police générale du maire dans les
le préfet maritime. Lorsqu'un accident majeur
10
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
ayant son origine en mer conduit au déclen- absence, d'un sapeur-pompier professionnel ou
chement du plan ORSEC maritime et d'un plan volontaire, officier, sous-officier ou gradé, dans
ORSEC départemental ou de zone, le représen- les conditions fixées par le règlement opération-
tant de l'État dans le département du siège de nel. "
la zone de défense et de sécurité s'assure de la
Enfin, l’article R. 1424-45 prévoit le fonctionne-
cohérence des actions terrestre et maritime.
ment et le rôle du CODIS. Plus précisément, " le
Le préfet maritime et sa compétence en CODIS est chargé, en cas d'incendie et autres
Zone Maritime et Fluviale de Régulation accidents, sinistres et catastrophes, d'assurer les
(ZMFR) relations avec les préfets, les autorités respon-
sables des zones de défense, les autorités dépar-
L’article L. 742-5 du CSI prévoit qu’ " en cas d'ac-
tementales et municipales ainsi qu'avec les autres
cident, de sinistre ou de catastrophe en mer, le
organismes publics ou privés qui participent aux
re
représentant de l'État en mer mobilise et met en
opérations de secours."
œuvre les moyens de secours publics et privés
nécessaires. Il assure la direction des opérations La réglementation sur la police
de secours en mer. Il déclenche, s'il y a lieu, le des ports maritimes et la gestion
plan ORSEC maritime et en informe le représen- des sinistres
tant de l'État dans le département du siège de la
Le Code des transports comporte dans ses par-
zone de défense et de sécurité intéressé.
ed
ties législatives et réglementaires (5e partie, Livre
Lorsqu'un accident majeur ayant son origine en III, Titre III) les dispositions consacrées à la police
mer conduit au déclenchement du plan ORSEC des ports maritimes. Il consacre également des
maritime et d'un plan ORSEC départemental ou dispositions réglementant le transport et la
de zone, le représentant de l'État dans le dépar- manutention des matières dangereuses dans
tement du siège de la zone de défense et de les ports maritimes. Notamment, l’arrêté du 29
sécurité s'assure de la cohérence des actions ter- novembre 2016 a porté modification du règle-
restre et maritime. " ment annexé à l'arrêté du 18 juillet 2000.
C
Le Commandement des opéra- Il ne faut pas confondre l’autorité portuaire avec
tions de secours l’autorité investie du pouvoir de police portuaire
dont les compétences peuvent être différentes
L’article L. 1424-4 du CGCT souligne que l’orga-
(voir rubrique A3 de ce guide). Les articles
nisation du Commandement des opérations
L. 5331-11 à L. 5331-16 du Code des transports
de secours est déterminée par un " règlement
définissent les agents chargés de la police et
opérationnel arrêté par le préfet après avis du
leur fonction. Dans le cas d’un sinistre, l’article
conseil d'administration du service départemen-
L. 5331-12 prévoit qu’ " en cas de péril grave et
tal d'incendie et de secours."
imminent et lorsque leurs ordres n'ont pas été
Les articles du CGCT R.1424-42 et suivant pré- exécutés, les officiers de port et les officiers de
sentent la mise en œuvre opérationnelle sur le port adjoints peuvent monter à bord d'un navire,
territoire du département. D’après l’article R. bateau ou autre engin flottant pour prendre ou
1424-43 " le commandement des opérations de ordonner les mesures strictement nécessaires
secours relève, sous l'autorité du préfet ou du pour faire cesser ce péril. "
maire agissant dans le cadre de leurs pouvoirs
Les articles R. 5331-17 à R. 5331-22 du Code des
respectifs de police, du directeur départemental
transports prévoient le fonctionnement des opé-
des services d'incendie et de secours ou, en son
11
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
voit que " si un sinistre se déclare à bord d'un
bateau, le conducteur prend toutes les mesures
prévues et nécessaires à son bord pour maîtriser
le sinistre. Il prévient sans délai le gestionnaire ou
© Cedre
12
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re © Cedre
Chantier de nettoyage
partir des bateaux des déchets pétroliers sous 2° Le président du directoire dans les grands
n’importe quelle forme ou des mélanges de ces ports maritimes ou le directeur, dans les ports
ed
déchets avec de l’eau. " autonomes ;
L’article R.4241-39 du Code des transports 3° Le président du conseil régional, dans les
dispose que " le conducteur d’un bateau se ports régionaux ou le président du conseil dépar-
conforme aux ordres particuliers qui lui sont don- temental, dans les ports départementaux ;
nés par les fonctionnaires et agents chargés de
4° Le maire, dans les ports communaux ou le
la police de la navigation mentionnés à l'article
président de l'organe délibérant, dans les ports
L. 4272-1 en vue de la sécurité ou du bon ordre
relevant de la compétence d'un groupement de
de la navigation. "
collectivités territoriales ;
C
Mise en demeure 5° Le préfet dans les ports non militaires relevant
L'article R.218-6 du Code de l'environnement de la compétence de l'État, autres que les ports
précise que " Dans les cas d'avarie ou d'acci- autonomes, dans les estuaires et les baies fer-
dent mentionnés à l'article L. 218-72, l'autorité mées dont la liste et les limites sont fixées par
compétente pour adresser la mise en demeure arrêté du Premier ministre, et sur le rivage.
prévue par ledit article est, selon la localisation
II.- Dans le cas où il peut y avoir doute sur la
du navire, aéronef, engin ou plate-forme en état
limite de partage des compétences entre l'une
d'avarie ou accidenté :
de ces autorités et le préfet maritime, cette auto-
1° Le préfet maritime, dans les ports militaires, rité et le préfet maritime interviennent conjoin-
et, dans le cadre de son autorité de police admi- tement.
nistrative générale en mer, dans la limite de la
III.- Le préfet maritime peut déléguer ses pou-
région maritime et à partir de la laisse de basse
voirs de mise en demeure au commandant de la
mer, sauf dans les ports à l'intérieur de leurs
marine dans les ports militaires et dans les autres
limites administratives, dans les estuaires en
cas au directeur départemental des territoires et
deçà des limites transversales de la mer et dans
de la mer. Le préfet peut déléguer ses pouvoirs
les baies fermées dont la liste et les limites sont
de mise en demeure au directeur départemental
fixées par arrêté du Premier ministre ;
des territoires et de la mer."
13
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
du Code de l'environnement (L. 5241-9 du Code Ces mêmes peines et mesures sont applicables
des transports). Par ailleurs, les règles relatives au fait de jeter ou abandonner des déchets en
aux mesures de police maritime d'urgence qui quantité importante dans les eaux superficielles
peuvent être prises en cas d'avarie ou d'accident ou souterraines ou dans les eaux de la mer dans
en mer survenu à tout navire transportant ou la limite des eaux territoriales, sur les plages ou
ayant à son bord des substances nocives, dan- sur les rivages de la mer. Ces dispositions ne s'ap-
pliquent pas aux rejets en mer effectués à partir
ed
gereuses ou des hydrocarbures, sont fixées par
la section V du chapitre VIII du titre Ier du livre II des navires.
du Code de l'environnement (L. 5241-10 du Code Les articles L. 218-10 à L. 218-31 du Code de
des transports). l'environnement prévoient les dispositions répres-
Enfin, l’article R. 5333-28 du Code des transports sives relatives aux rejets polluants des navires :
indique qu’il est défendu de " porter atteinte au amendes pouvant atteindre 10,5 millions d’euros
plan d'eau et à la conservation de ses profon- et des peines d’emprisonnement allant jusqu’à
deurs en rejetant des eaux contenant des hydro- 7 ans.
C
carbures, des matières dangereuses, sédiments, Constatation des infractions
ou autres matières organiques ou non, pouvant
L'article L. 216-3 du Code de l'environnement
porter atteinte à l'environnement ".
précise que les officiers de port et officiers de
Le Code de l’environnement incorpore par son port adjoints sont habilités à rechercher et à
article L. 216-6, la notion de délit de pollution des constater les infractions aux dispositions des cha-
eaux. Plus précisément, " Le fait de jeter, déverser pîtres Ier à VII du titre " Eau et Mileux Aquatiques
ou laisser s'écouler dans les eaux superficielles, et Marins ".
souterraines ou les eaux de la mer dans la limite
des eaux territoriales, directement ou indirecte-
ment, une ou des substances quelconques dont
l'action ou les réactions entraînent, même pro-
visoirement, des effets nuisibles sur la santé ou
des dommages à la flore ou à la faune, à l'excep-
tion des dommages visés aux articles L. 218 73
et L. 432-2, ou des modifications significatives
du régime normal d'alimentation en eau ou
14
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Aspects organisationnels
La répartition des compétences en matière de de secours sous son autorité. Enfin, dans les
lutte contre les sinistres dans les ports est fixée ports militaires, de même qu’en mer, le pouvoir
par un ensemble de textes, regroupés dans des de police générale et la direction des opérations
codes différents (voir rubrique A2). de secours sont exercés par le préfet maritime.
A3
Les textes établissent une architecture juridique En cas de sinistre dans la zone maritime et flu-
fondée sur des principes distinguant pouvoirs de viale de régulation, le CROSS devra recevoir
police générale et pouvoirs de polices spéciales. l’alerte par le capitaine du navire ou par l’offi-
re
De cette architecture ressort clairement la com- cier de port, officier de port adjoint, surveillant
pétence du maire en matière de prévention et de de port, ou auxiliaire de surveillance qui en aura
lutte contre les accidents et pollutions de toute connaissance.
nature survenant sur le territoire communal, À l’intérieur des limites administratives d’un port,
tant sur les parties terrestres que sur les plans en cas de sinistre à bord d’un navire, l’alerte
d’eau, y compris les plans d’eau portuaires, et devra être donnée vers le Centre Opérationnel
quelle que soit l’organisation des ports maritimes Départemental d'Incendie et de Secours (CODIS),
ed
(grands ports maritimes, ports maritimes auto- soit par la capitainerie ou par l’officier de port,
nomes, ports maritimes relevant des collectivités officier de port adjoint, surveillant de port, ou
territoriales et de leurs groupements). auxiliaire de surveillance qui en aura connais-
Ce pouvoir de police générale du maire ne peut sance. Il devra aussi en faire rapport immédiat au
être écarté que pour deux raisons : lorsque les commandant du port. Celui-ci prend, si besoin
conséquences d’un accident peuvent dépasser est, les premières mesures strictement et immé-
les limites ou les capacités d’une commune ou diatement nécessaires, jusqu’à l’arrivée du com-
mandant des opérations de secours. Lorsqu’un
C
lorsque le maire, après une mise en demeure,
n’a pas pris les mesures nécessaires. Dans ces sinistre se déclare dans une installation à terre,
deux cas, le pouvoir de police générale ainsi que c’est l’exploitant qui alerte sans délai le CODIS,
la direction des opérations de secours reviennent mais rien ne s’oppose à ce que le personnel
au préfet. de la capitainerie effectue cette démarche. Par
ailleurs, " les officiers de port, officiers de port
L’exercice du pouvoir de police générale du
adjoints, surveillants de port et auxiliaires de sur-
maire ne fait pas obstacle à celui de plusieurs
veillance prêtent leur concours, en tant que de
polices spéciales qui relèvent soit des Autorités
besoin, aux actions menées par le commandant
Portuaires (AP) ou des Autorités Investies du Pou-
des opérations de secours placé sous l'autorité
voir de Police Portuaire (AIPPP ou AI3P).
du directeur des opérations de secours."
Par ailleurs, le préfet peut exercer des pouvoirs
En pratique, pour les pollutions, les opérations
de polices spéciales sur le territoire de la com-
de lutte seront conduites, suivant l’importance et
mune lorsqu’une Installation Classée pour la
le niveau des risques liés à l’accident et à l’inter-
Protection de l’Environnement (ICPE) est impli-
vention, par les sapeurs-pompiers et par les opé-
quée ou en cas de déclenchement d’un plan
rationnels et intervenants portuaires, sous l’auto-
d’urgence, ce qui placerait alors les opérations
15
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
voir de police portuaire exerce la police
mesures d’urgence à prendre pour lutter contre
du plan d'eau qui comprend notamment
une pollution portuaire devraient être rédigées
l'organisation des entrées, sorties et mou-
sous forme de procédures d’intervention ou de
vements des navires, bateaux ou autres
plan d’urgence portuaire, articulé en cohérence
engins flottants. Elle exerce la police des
avec le plan ORSEC POLMAR-Terre ou prévoir
marchandises dangereuses. Elle contribue
des dispositions dans le plan communal de sau-
au recueil, à la transmission et à la diffusion
ed
vegarde lorsque ce dernier existe. de l'information nautique. Article L5331-8
du Code des transports.
C
© Cedre
16
Autorité portuaire Autorité inves- Autorité compé- Alerte Direction des Commandement des Obligation des Financement des
tie du pouvoir tente en matière de Opérations de opérations de secours ports maritimes opérations
de police pouvoirs de police secours d’avoir des
portuaire générale moyens spéci-
fiques de lutte
antipollution
Ports maritimes
Grands ports Le président du Le président du • Le maire où est Voir la fiche • Le maire où • Le commandant du port A priori pas d’obli- • Les communes
maritimes directoire directoire implantée l’installa- " Actions est implantée prend, si besoin est, gation d’avoir des sont responsables,
Ports0 d'intérêt L'autorité adminis- L'exécutif de tion du port immédiates " l’installation les premières mesures moyens spéci- lors de situations
national trative : préfet du la collectivité • Le préfet lorsque C5 p.48 du port strictement et immédiate- fiques d’interven- exceptionnelles, de
département où territoriale ou du le sinistre touche • Le préfet ment nécessaires, jusqu'à tion. Néanmoins, la police générale
sont implantées les groupement plusieurs communes lorsque le l'arrivée du commandant du matériel pour- sur les ports. Elles
installations du port compétent ou lorsque l'autorité sinistre touche des opérations de secours rait être acquis peuvent se retour-
(voir Art. R. 5331-6 municipale n'a pas plusieurs • En cas de péril grave par l’autorité ner vers le pollueur
du C. transp.)* pris les mesures communes, et imminent et lorsque portuaire ou le si identifié, l’AP ou
Ports autonomes Le directeur du
port autonome
C
Le directeur du
port autonome
nécessaires lorsque l'auto-
rité municipale
n'a pas pris
leurs ordres n'ont pas été
exécutés, les officiers de
port et les officiers de port
concessionnaire
dans le cadre de
la protection du
le concessionnaire
selon le périmètre
définit au contrat
Ports maritimes, L'exécutif de la col- L'autorité
les mesures adjoints peuvent monter plan d’eau et du de délégation de
17
relevant des col- lectivité territoriale administrative
nécessaires ou à bord d'un navire, bateau domaine public service public
lectivités territo- ou du groupement : préfet du
si la pollution ou autre engin flottant du port • Autorité portuaire
riales et de leurs compétent département où
émane d’une pour prendre ou ordonner ou concessionnaire
groupements, sont implantées
ICPE les mesures strictement en cas d’exer-
dont l'activité les installations
• Le préfet nécessaires pour faire cice de la police
dominante est le du port (voir Art.
maritime si cesser ce péril spéciale prévue par
commerce ou qui R. 5331-6 du C.
le sinistre se • SDIS si le sinistre se situe le code des trans-
accueillent des transp.) *
ed
situe dans la dans la limite administra- ports. Ils peuvent
marchandises
ZMFR tive du port se retourner vers le
dangereuses
• Équipe d’intervention pollueur si identifié
Ports maritimes L'exécutif de la col- L'exécutif de
maritime si le sinistre se • Propriétaire ou
relevant des col- lectivité territoriale la collectivité
Guide opérationnel
* Dans le cas où ces installations sont implantées sur le territoire de plusieurs départements, un arrêté du Premier ministre détermine le préfet de département compétent
du département dans lequel le bateau de la voie
est stationné) d’eau
• Le gestionnaire de la voie d’eau (cas de • CODIS
l’article R. 4241—67 du C. transp.)
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Prévention et préparation
re
Installer des dispositifs de protection des
Les infrastructures
usages de l’eau : détection d’hydrocarbures
Implanter les dépôts pétroliers dans des lieux
en amont permettant, en cas de teneur
peu exposés à la houle et au vent ;
élevée, un isolement automatique des
Mettre en place des zones dédiées au installations ;
stockage d’hydrocarbures et de produits
Réaliser systématiquement une Déclaration
ed
chimiques comportant des capacités
d’Intention de Commencement des
de rétention et/ou des cuves enterrées
Travaux (DICT) avant tout chantier en
normalisées avec détection de fuite. Équiper
zone portuaire afin de minimiser le risque
ces zones de dispositifs de traitement des
d’endommagement de canalisations.
rejets accidentels ;
Les moyens humains
Réduire au maximum les linéaires de
Sensibiliser les usagers et personnels du
canalisations de carburants, limiter le
port pour éviter les comportements à risque
volume de carburants stocké et opter pour
comme le stockage des huiles usagées à
C
des réapprovisionnements plus fréquents ;
même les voiries portuaires ;
Entretenir régulièrement les caniveaux
Améliorer les procédures de chargement,
techniques (réseaux + dalles), s’assurer de
déchargement et stockage.
l’étanchéité des conduites de carburant et
de l’absence d’une pollution diffuse suite Le matériel
à une fuite dans un caniveau entraînant la Instaurer une maintenance régulière des
souillure des déchets présents ; équipements de stockage et de transport
Privilégier les terre-pleins avec des pentes des hydrocarbures et produits chimiques ;
inversées ; Prédisposer des kits d’urgence permettant
Concevoir et exploiter les zones de dépotage de réagir vite en cas de pollution ;
et de distribution de carburants de manière Mettre en place des dispositifs permanents
à éviter tout débordement dans le milieu : (barrages, matériel d’obturation des
détection de fuite, trop-plein sur un système réseaux…) et assurer un entretien régulier
de pomperie, ré-enclenchement des pompes pour éliminer les concrétions d’organismes
à intervalles réguliers… ; aquatiques ou la fixation d’algues pouvant
Mettre en place des séparateurs à nuire à leur efficacité ;
18
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
gestion répondant aux enjeux environne- biens et les activités socio-économiques. Toutes
mentaux. Elle requiert notamment de faire ces actions sont rassemblées dans un plan
contrôler leurs pratiques, par un organisme d’urgence pour permettre aux décideurs et aux
tiers indépendant selon un référentiel de intervenants de se préparer.
17 critères établi au niveau européen par Construit à partir d’une analyse de risques, le
l'accord CWA 16987, Certification Euro- plan d’urgence est un document opérationnel
péenne Ports Propres (Clean Harbor Gui- permettant une réponse appropriée et efficace
ed
delines). pour les accidents mettant en cause des
• La certification ISO 14 001 : la certification hydrocarbures et/ou des produits chimiques.
environnementale ISO 14 001 vient ponc- Il doit donc être réaliste, facile à utiliser et
tuer une démarche volontaire de progrès concis. Toutes les personnes potentiellement
concernant la réduction des impacts envi- impliquées en cas d’accident doivent connaître
ronnementaux. Elle implique un respect de son existence et maîtriser les sections qui les
l'ensemble des réglementations applicables concernent. Des tests, mises à jour et révisions
régulières sont également nécessaires. Un plan
C
aux activités du port et une analyse systé-
matique des aspects environnementaux. doit décrire au moins ce qui suit en matière :
Dans sa version 2015, elle peut être asso- • d’alerte et de premières actions (schéma
ciée à un système de management intégré d’alerte, évaluation, notification) ;
à l'ISO 9001 (conformité produits et ser- • d’organisation de crise : localisation et fonc-
vices) et l'ISO 45001 (sécurité). tionnement des cellules de gestion de l’inci-
• Le label Pavillon bleu : les ports de plai- dent, composition et fonction de ces der-
sance labellisés sont des lieux où les plai- nières, fiches missions des intervenants ;
sanciers ont accès à des aires de carénage • de procédures de gestion de l’événement :
sans rejets dans le milieu naturel, des sys- organisation du commandement, gestion
tèmes de récupération des eaux usées des des informations, mobilisation des moyens,
bateaux, mais aussi à des zones de récu- hygiène et sécurité, communication interne et
pération des déchets spéciaux. Ces ports externe, gestion financière… ;
proposent des actions environnementales • de séquences de réponse (mesures de sau-
pour sensibiliser plaisanciers et visiteurs à vegarde et d’intervention sur la source, flux
la fragilité du milieu. et cibles, actions de restauration) : schémas
19
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
maximum d’efficacité en cas de déploiement.
• de gestion post-incident (retour d’expérience, Afin d’être au plus près du lieu de la pollution,
révision du plan, formations et exercices, les équipements pourront être positionnés sur le
renouvellement et maintenance des équipe- pont d’un navire, un ponton, une barge, un quai,
ments). une jetée ou dans un hangar.
En zone portuaire, plusieurs types de plan Il est souhaitable de regrouper dans un même
peuvent coexister : ceux des navires (SOPEP), le conditionnement (conteneur, remorque, berce…)
ed
plan antipollution du port à proprement parler, tous les équipements nécessaires à la conduite
ceux des sites industriels et ceux des autorités d’un chantier. Par exemple, un récupérateur sera
(PCS, POLMAR-Terre…). Ils doivent cependant regroupé avec une pompe, un groupe d’énergie,
être cohérents et complémentaires les uns des un jeu de flexibles, des cordages, des outils….
autres. D’une manière générale, il est préférable de
Les plans d’intervention sont très souvent réalisés protéger le matériel du rayonnement solaire, du
après la construction et/ou le réaménagement gel et des intempéries (embruns, vent, pluie…).
d’un port. Une réflexion en amont de tels
C
Dans les zones où le climat est chaud et humide
chantiers intégrant les scénarios probables (de type tropical ou équatorial), il faut veiller à
d’accidents permettrait certainement de limiter ce que le conditionnement soit suffisamment
les effets et impacts des pollutions. Exemple ventilé pour éviter les moisissures et une
probant de cette absence de prise en compte : détérioration prématurée. La protection contre
l’implantation des postes d’avitaillement sur un les rongeurs doit également être assurée.
ponton flottant au milieu d’un port de plaisance.
Formations et exercices
Le port en tant que tel peut être utilisé
Le choix des moyens, la constitution de stocks
comme un outil de lutte contre les pollutions
dimensionnés et l’implantation optimale de
accidentelles. C’est notamment le cas quand il
matériels n’est pas la seule clé du succès. La
est choisi comme port refuge. Les conséquences
réussite de l'intervention en zone portuaire
organisationnelles et opérationnelles d’une telle
dépend aussi de la qualité de l'organisation
éventualité doivent être prises en compte dans
mise en place et de son adéquation au risque.
l’établissement du plan.
Il importe que les personnels potentiellement
impliqués dans la réponse soient préalablement
formés et entraînés. Des exercices doivent être
20
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
manœuvres à réaliser à terre ou par moyens
nautiques lors du déploiement et du repli de ces
matériels. Les exercices, associés à des actions
de formation programmées, permettent, de
plus, de valider ou d’améliorer des plans de
déploiement préétablis.
ed
C
© Cedre
21
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Cadre de l’intervention
La lutte en zone portuaire ne se limite pas à la du personnel. Ce sont les informations recueillies
seule phase d’intervention. Même si cette étape pendant cette phase d’évaluation de la situation
est capitale, elle doit être précédée par le déclen- qui vont permettre de prendre la décision d’inter-
chement d’une chaîne d’alerte, l’éventuelle mise venir.
A5
en œuvre de mesures " réflexes ", l’évaluation Pendant et à l’issue de l’intervention, un suivi de
de la situation et la recherche d’informations l’évolution de la situation est indispensable pour
sur le comportement et l’impact du polluant, une nouvelle évaluation destinée à relancer le
re
les moyens d’intervention disponibles, les condi- processus décisionnel.
tions météo-océaniques ou encore la protection
PLANIFICATION ALERTE
D’URGENCE EVALUATION
MESURES DE SAUVEGARDE DOCUMENTATION
ed
PHASE
PHASE DE RÉPONSE PHASE
FORMATION DU POST-INCIDENT
PRÉPARATOIRE OPÉRATIONNELLE INTERVENTION CONTENTIEUX
PERSONNEL PORTUAIRE
INCIDENT
C
&
POLLUTION
RETOUR
D’EXPERIENCE
Prévention permanente
© Cedre
22
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
ser en : actions principales, actions secondaires plus adaptées afin de permettre au site de
et actions complémentaires. Le tableau page retrouver son usage habituel le plus rapidement
24 schématise le possible enchaînement de ces possible.
actions. • La phase post-accidentelle
Ainsi, parmi les premières actions, se retrouve Un suivi doit être réalisé afin de déterminer s’il
dans le tableau, le besoin de vérifier la véracité est pertinent et faisable d’entreprendre des opé-
ed
de l’information. Ensuite, pour l’autorité por- rations complémentaires. À l’issue de l’événe-
tuaire la première mesure à mettre en œuvre ment, toutes les informations collectées depuis
consistera en une reconnaissance qui va per- la première alerte devront être rassemblées et
mettre de sécuriser le périmètre, préciser les triées en vue de préparer les suites contentieuses
sites touchés, de qualifier la pollution (hydrocar- et juridiques, mais aussi de servir de base à la
bure ou produit en vrac, colis, conteneur, animal démarche de retour d’expérience. Cette dernière
échoué…) et d’évaluer son importance. vise à tirer des enseignements pour l’avenir et à
En matière de priorité d’actions, ces missions améliorer le plan ou les procédures d’urgence.
C
peuvent s’organiser en 3 phases :
• La phase d’urgence
Il s’agit, dans un premier temps, de mettre en
sécurité les personnes, puis de protéger l’envi-
ronnement et les biens. On cherchera simulta-
Ce qu’il faut retenir en termes
nément à recueillir autant d’informations que
d’intervention
possible sur le produit et à alerter au plus tôt les La dispersion chimique et le brûlage in situ
autorités ainsi que les usagers du port. Dès cette sont deux techniques à proscrire en zone
première phase, l’autorité portuaire aura soin portuaire. La plupart du temps, l’interven-
d’accumuler les constats de pollution et de justi- tion sera orientée autour du confinement et
fier de chacune de ses prises de décisions pour, de la récupération du polluant, du nettoyage
plus tard, étayer un dossier d’indemnisation ou des surfaces souillées et de la gestion des
contentieux. déchets.
23
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Alerte par le pollueur ou par un témoin ou →→Arrêt, fermeture, obturation à la →→Début d’enregistrement des éléments
constatation / observation source aussitôt que possible d’information
d’un déversement →→Sécurisation du périmètre →→Déclenchement du plan d’interven-
tion si existant
→→Information des usagers portuaires
re
→→Quantification en volume / en l’officier de police judiciaire) ou d’une
surface contravention de grande voirie
→→Ajustement du périmètre de sécu-
rité de la zone à terre et / ou sur le
plan d’eau
Limitation ou arrêt de l’écoulement →→Actions de lutte à terre : protection, →→Intervention probable des services
vers le plan d’eau endiguement, pompage, absorp- techniques du port, du SDIS et de
tion, collecte, stockage, nettoyage, sociétés privées spécialisées
ed
traitement des déchets, mesures
d’isolement…
Limitation ou arrêt de l’étalement →→Actions sur le plan d’eau : →→Intervention, a priori, des services de
sur le plan d’eau confinement, chalutage, absorp- secours (SDIS), mais éventuellement
tion, protection du pollueur ou d’une entreprise solli-
citée par ses soins ou par une autorité
en charge des opérations
→→Intervention probable d’une entre-
prise spécialisée ou des services tech-
niques du port
C
Récupération à partir du plan d’eau →→Actions sur le plan d’eau : absorp- →→Intervention probable d’une entre-
tion, concentration / épaississement prise spécialisée ou des services tech-
et pompage de la nappe niques du port
Stockage / Transfert du polluant pour →→Caractérisation des déchets →→Limiter la quantité produite à trier
(re)traitement ultérieur →→Élimination via les filières adaptées
24
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Fiches réflexes :
Que faire en cas de… ?
Déversement d’hydrocarbures lourds B1
re
Déversement d’essence et produits assimilés B3
Ces fiches illustrent les mesures réflexes corres- pétroles bruts légers, le super sans plomb, le
pondant à un mode d’intervention retenu selon super 95 et 98, le kérosène, le jet A1 ou le
le polluant. Elles sont structurées autour des cinq supercarburant ;
C
points suivants : les fiouls désoufrés aussi appelés LSFO (Low
• mesures réflexes ; Sulphur Fuel Oil) encore peu connus ;
• aspects liés à la sécurité ; • les substances chimiques :
• stratégies et techniques de lutte ; transportées sous forme solide : minerais
• données synthétiques sur le comportement bruts (bauxite, phosphate de roche, fer,
des produits. oxyde de manganèse et sels minéraux) ou
Les polluants traités dans ces fiches corres- organiques (nitrate d’ammonium, pesticides,
pondent aux produits les plus souvent déversés insecticides…) ;
en zone portuaire. Ils peuvent être regroupés en transportées sous forme liquide : produits
quatre grands types : de la pétrochimie (méthanol, benzène,
• les hydrocarbures dits lourds : pétrole brut styrène…), substances corrosives (acides,
lourd, fiouls de type IFO 180 ou 380, huiles de soude caustique…), huiles végétales (huile
lubrification le plus souvent usagées... ; de palme, huile de coprah…), gaz (gaz natu-
• les hydrocarbures dits légers : rel, ammoniac, chlore…) ;
le gasoil et les produits assimilés tels que les • les matières organiques tels que les produits
diesels marines (DML et MDO) ou le fioul alimentaires (riz, blé, mélasse…), les rejets de
domestique (FOD), biodiésels ; cuve ou de station d’épuration...
l’essence et les produits assimilés tels que les
25
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Mesures réflexes
→Transmettre
→ l’alerte.
→Mettre
→ en sécurité l’installation ou le navire à la source de la pollution.
→Si
→ possible et sans prise de risque, faire stopper le déversement à la source.
→Évaluer
→ la situation et remonter l’information à la capitainerie.
re
→Délimiter
→ à terre et sur l’eau les zones interdites d’accès et les zones de sécurité.
→Faire
→ constater la pollution : établissement d’un procès-verbal, prise de vues, échantillonnage.
→Lancer
→ les opérations de lutte sur le cheminement de la pollution et/ou sur le plan d’eau.
B1 →Alerter
→ le SDIS, la capitainerie et le Cedre.
26
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
→Si
→ la zone polluée est très vaste, concentrer et épaissir la nappe en la chalutant en surface à l’aide d’un
petit barrage de type rideau.
→Protéger
→ les zones sensibles de toute atteinte de la pollution : prises d’eau, enrochements, zones diffi-
ciles d’accès, zones naturelles sensibles telles que les marais, vasières, zones conchylicoles ou pontons
de bateaux de plaisance.
→Faire
→ nettoyer ultérieurement les infrastructures et coques polluées. Les produits de nettoyage utilisés
doivent être non solubles afin d’être récupérés en même temps que les effluents de lavage.
→Veiller
→ à la prise en charge de la faune souillée.
→Gérer
→ l’ensemble des déchets collectés.
re
©Cedre
ed
Pompage d'hydrocarbure et stockage en barge
©Cedre
C
Pompage d'hydrocarbure et stockage en citerne
27
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Mesures réflexes
→Transmettre
→ l’alerte.
→Mettre
→ en sécurité l’installation ou le navire à la source de la pollution.
→Si
→ possible et sans prise de risque, faire stopper le déversement à la source.
→Évaluer
→ la situation et remonter l’information à la capitainerie.
re
→Délimiter
→ à terre et sur l’eau les zones interdites d’accès et les zones de sécurité.
→Faire
→ constater la pollution : établissement d’un procès-verbal, prise de vues, échantillonnage.
→Lancer
→ les opérations de lutte sur le cheminement de la pollution et/ou sur le plan d’eau.
B2 →Alerter
→ le SDIS, la capitainerie et le Cedre.
28
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
d’un jet d’eau en créant un courant favorable devant la nappe et non pas directement sur elle car il y a
alors un risque d’émulsification du gasoil.
→Si
→ les nappes de polluant sont éparses, disposer des feuilles d’absorbants en surface et les renouveler
en fonction de leur saturation. Stocker les absorbants usagés dans des bacs ou bennes étanches. Si la
zone polluée est très vaste, chaluter les nappes en surface à l’aide de barrages en boudins absorbants.
→Faire
→ nettoyer ultérieurement les infrastructures et coques polluées si la capacité du milieu à nettoyer
naturellement les substrats pollués (marées, vagues…) n’est pas suffisante.
→Veiller
→ à la prise en charge de la faune souillée.
→Gérer
→ l’ensemble des déchets collectés.
Irisations de gasoil
re
©Cedre
ed
Récupération d'hydrocarbure à l'aide de barrage
de boudins absorbants et écheveaux
C
©Cedre
29
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Mesures réflexes
→Eviter/supprimer
→ tout point chaud ou point potentiel d’ignition.
→Transmettre
→ l’alerte.
→Mettre
→ en sécurité l’installation ou le navire à la source de la pollution.
→Si
→ possible et sans prise de risque, faire stopper le déversement à la source.
re
→Alerter
→ le SDIS, la capitainerie et le Cedre.
→Évacuer
→ la zone et attendre l’intervention du SDIS ou du personnel pompier, compte-tenu du risque
d’incendie et d’explosion.
B3
Sécurité des intervenants
→Stopper
→ les moteurs (navires, véhicules terrestres…), interdire de fumer, ne pas mettre d’appareils
ed
électriques ou électroniques en marche.
→Se
→ tenir en permanence au vent en tenant compte du courant éventuel.
30
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
ed
©Cedre
C
Protection d’un bâtiment avec un rideau d’eau pulvérisée par queue de paon
31
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Mesures réflexes
→Se
→ positionner au vent et à distance pour évaluer rapidement les risques principaux (explosion, toxicité,
inflammation) en recueillant les informations essentielles telles que le code ONU, le code BIC et/ou
re
le pictogramme de classe de danger présents sur le colis ou le conteneur, la présence d’une fuite, de
fumée…
→Se
→ mettre à l’abri dans les équipements de protection collective ou évacuer la zone.
B4 →Mettre
→ en sécurité l’installation ou le navire à la source de la pollution.
→Activer
→ les systèmes préventifs de sécurité (valves de sécurité, bras de chargement, fermeture d’ur-
gence...) s’ils n’ont pas été activés automatiquement.
→Prendre
→ en compte les informations fournies par les dispositifs de surveillance (caméra, capteurs,
ed
alarmes).
→Alerter
→ le SDIS, la capitainerie et le Cedre.
32
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Les différents types de comportements sont présentés ci-dessous mais il convient de préciser que les condi-
tions environnementales (notamment les conditions météo) pourront influencer ce comportement.
re
gaz liquides ou solides
{
gaz
dissout
{
gaz qui se s’évapore s’évapore et
se dissout
flotte et
s’évapore
flotte,
s’évapore
flotte flotte et se dissout se dissout coule et
se dissout et s’évapore se dissout
coule
© Cedre
et se dissout
Surface
ed
Fond
Les différents types de comportement des substances déversées suivant la classification SEBC
C
33
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Mesures réflexes
→Vérifier
→ que les mesures automatiques de protection sont activées.
→Selon
→ le niveau de gravité, activer l’alerte appropriée (confinement ou évacuation).
→Activer
→ les systèmes préventifs de sécurité (type dry-break ou fermeture d’urgence) s’ils n’ont pas été
activés automatiquement.
re
→Prendre
→ en compte les informations fournies par les dispositifs de surveillance (caméra, capteurs,
alarmes).
→Se
→ mettre à l’abri dans les équipements de protection collective ou évacuer la zone.
B5 →Alerter
→ le SDIS, la capitainerie et le Cedre.
Comportement du produit
Le GNL est incolore et inodore. La densité relative du liquide par rapport à l’eau est comprise entre 0,42 et
0,50. La densité relative du gaz par rapport à l’air est de 0,60. Les limites d’inflammabilité se situent entre
5 et 15 %, une fois le produit vaporisé.
Le GNL en contact avec l’eau ou tout autre liquide à température ambiante se vaporise instantanément.
Selon la cinétique du déversement, cette vaporisation peut être violente (Transition Rapide de Phase). L’aug-
mentation subite du volume occupé par le GNL peut générer une onde de choc de type explosion froide
qui correspond à la génération subite de surpression, sans phénomène de combustion.
Les vapeurs générées lors d'un déversement important de GNL peuvent parcourir une longue distance
jusqu'à une source d'ignition ou d'inflammation et produire un retour de flamme. Le nuage peut être blanc
(vapeur d’eau condensée) mais la couleur se dissipe rapidement alors que le risque d’incendie et d'explo-
sion est toujours présent.
34
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
© Cedre
© Cedre
ed
Phase expérimentale : déversement de méthane dans la Colonne d'Expérimentations du Cedre
C
© Cedre
35
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Mesures réflexes
→Pollution
→ flottante (ex : graisse animale – résidus de filetage de poissons gras…). Prévoir un confinement
rapide (barrage…) afin d’éviter une accumulation sur les ouvrages portuaires (cales, échelles et murs de
quai, haussières des navires).
→Pollutions
→ dissoutes ou panaches de matières en suspension. Prévenir les autorités portuaires afin de
re
faire cesser les activités potentiellement impactées (pompages d’eau de mer…) et/ou intervenir sur les
équipements à l’origine des rejets (navire, installation technique portuaire…)
→Identifier
→ les exutoires à l’origine des déversements. Prévenir les opérateurs de réseaux et les autorités
B6
(proximité de zones conchylicoles, zones de baignade...).
36
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
ed © Cedre
© Cedre
C
37
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Fiches pratiques
PRÉPARATION
re
Entraînement du personnel C4
ALERTE
I
NTERVENTION
38
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
Nettoyage des coques polluées de navire C25
Stockage des déchets récupérés C26
Transport et élimination des déchets C27
FINANCEMENT DES OPÉRATIONS ET INDEMNISATION
ed
Financement de la réponse C28
39
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Mode opératoire
re
• Recensement cartographique (pour le " bassin versant " du port considéré) des sites de manutention
ou de transfert d’hydrocarbures et de produits chimiques (stations d’avitaillements, sites portuaires
de soutage, sites industriels de manutention...), des chantiers navals et des déchetteries portuaires.
• Recensement cartographique des stockages existants et des canalisations associées (par exemple
tous les stockages supérieurs à 10 voire 5 m3) incluant les stockages enterrés de type fioul domes-
tique / fioul de chauffage.
• Plan à jour du tracé des éventuels oléoducs et pipelines (aériens, enterrés ou sous-marins) de la zone
ed
portuaire.
• Plan détaillé des réseaux : réseaux urbains d’eaux usées, émissaires des sites industriels, réseaux
d’eaux pluviales, fossés drainants du site portuaire, ruisseaux…
• Définition précise des modalités d’isolement des réseaux, de confinement des rejets d’exutoires…
C1 • Toute autre information documentaire ou cartographique permettant de lister les sources de pollu-
tion potentielle ou de comprendre le cheminement d’une pollution liquide dans l’enceinte portuaire.
Réaliser une cartographie simplifiée du port et, si possible, intégrer les données collectées dans un
Système d'Information Géographique (SIG).
Intégrer les données compilées dans le Plan Communal de Sauvegarde (PCS) de la commune et/ou
le plan d’urgence portuaire si ces documents existent.
40
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Précautions d'usage
Une pollution liquide se déplaçant en surface d’un cours d’eau ou à proximité du littoral s’échouera très
vraisemblablement dans des zones d’accumulations naturelles où s’accumulent les macro-déchets de
manière régulière. Quand une pollution est détectée, il convient alors de visiter ces sites généralement
bien connus et repérés pour vérifier l’absence de polluant liquide ou entamer leur nettoyage.
Illustrations
re
© Cedre
ed
Enrochements et piliers de quai creux pollués
C © Cedre
Porte d’écluse
41
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Mode opératoire
En amont
re
• Évaluer les risques de pollution, identifier les produits susceptibles d’être déversés et les causes
potentielles d’un déversement (rupture de bac, fuite de canalisation, collision entre deux navires…).
• Réaliser une analyse environnementale permettant d’anticiper le mouvement du produit déversé
dans l’environnement, son comportement dans ce type de milieu et les zones qu’il peut impacter.
• Identifier l’ensemble des intervenants pouvant être impliqués dans la gestion du déversement ainsi
que leurs responsabilités et leurs ressources.
• Définir des mesures de prévention efficaces et réalistes.
ed
Dans le plan
• Décrire le schéma d’alerte et les premières actions (évaluation, notification, sauvegarde).
• Définir l’organisation de crise : localisation et fonctionnement des cellules de gestion de l’accident,
C2 compositions et fonctions de ces dernières, fiches missions des intervenants, interfaces avec les
autres plans.
• Rédiger les procédures de gestion de l’événement : organisation du commandement, gestion des
informations, mobilisations des moyens, hygiène et sécurité, communication, gestion financière.
• Décrire les séquences de réponse : schémas d’aide à la décision, stratégies de réponse et tactiques
C
associées aux scénarios de déversement, fiches et procédures d’intervention.
• Faire le point sur les ressources matérielles : inventaire des moyens et équipements mobilisables et
disponibles, expertise et renforts spécialisés publics et privés.
• Expliciter les aspects relatifs à la fin de crise : clôture des opérations, démobilisation des moyens,
documentation et archivage, gestion des indemnisations et du contentieux, mesures de suivi à
court, moyen et long terme.
• Décrire la gestion post-accident : retour d’expérience, révision du plan, formations et exercices,
renouvellement et maintenance des équipements.
Précautions d'usage
• Le plan antipollution peut être incorporé dans un Plan Communal de Sauvegarde (PCS) et/ou dans
un plan d’urgence portuaire.
• Le plan antipollution doit être régulièrement testé à travers des exercices afin de vérifier sa perti-
nence et assurer sa bonne maîtrise par le personnel susceptible d’être mobilisé pour sa mise en
œuvre. Il sera régulièrement mis à jour, notamment suite à un incident, un changement d’organisa-
tion ou de nouvelles mesures de sauvegarde ou d’intervention.
42
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
2 Analyse
3 4
des facteurs
environnementaux
Validation
Elaboration du plan,
7
acquisition
8
C
des équipements
© Cedre
Formation et exercices
43
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Objectifs
Proposer une dotation type en fonction de la nature et du volume de polluant déversé. Attention, ces
propositions ne tiennent compte, ni de la configuration des bassins portuaires qui peut être très diffé-
rente d’un site à l’autre, ni de la complexité d’un accident qui peut dans certains cas nécessiter davan-
tage de moyens de lutte.
Mode opératoire
re
Pour la lutte au sol
• Plaques obturatrices de bouches d’égout.
• Obturateurs gonflables.
• Dispositif de confinement au sol.
• Absorbants tous liquides.
• Balais, brosses, pelles, seaux.
• Bennes, bacs, fûts ou poubelles étanches pour le stockage des absorbants usagés.
ed
• Equipements de Protection Individuelle (EPI).
• Nécessité de balisage et de mise en sécurité de la zone.
C3 Pour la lutte sur l’eau - Cas d’un déversement de 1 000 litres d’hydrocarbures lourds ou de gasoil
• Barrage de boudins absorbants, avec jupe de préférence (20 sections de 3 m), pour le confinement
• Moyens d’amarrage et d’ancrage.
• Camion de pompage par le vide équipé d’un embout d’écrémage adapté.
• Absorbants en vrac ou écheveaux (1 à 2 m3) pour la récupération.
• 1 embarcation à moteur pour le travail sur plan d’eau, mise en œuvre et récupération d’absorbants.
C
• Bennes, bacs, fûts ou poubelles étanches et épuisettes ou gaffes pour récupération et stockage du
polluant et des absorbants usagés.
• EPI.
• Nécessité de balisage et de mise en sécurité de la zone.
Pour la lutte sur l’eau - Cas d’un déversement de 10 000 litres d’hydrocarbures lourds ou de gasoil
• Barrage flottant de type barrière dont la longueur est à adapter au plan d’eau (double de la largeur).
• Barrage de boudins absorbants : 40 sections de 3 m supplémentaires (soit 60 en tout).
• Moyens d’amarrage et d’ancrage.
• 1 embarcation à moteur pour travail sur plan d’eau.
• Camion de pompage par le vide équipé d’un écrémeur mécanique de surface à seuil auto ajustable
et de flexibles d’aspiration dotés de flotteurs.
• Bennes, bacs, fûts ou poubelles étanches et épuisettes ou gaffes pour récupération et stockage des
absorbants usagés.
• EPI.
• Nécessité de balisage et de mise en sécurité de la zone.
44
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Précautions d'usage
re
dispersé. Or, les ports, composés de plan d’eau protégés ou confinés, n’offrent quasiment jamais
cette possibilité.
• L’utilisation d’absorbants peut être considérée comme une dépense de consommable. Certains
fournisseurs proposent un service comprenant l’approvisionnement en produits neufs et l’élimi-
nation des produits souillés. Le choix du type d’absorbant devra être fait avec soin notamment
en s'appuyant sur les listes indiquées par le Cedre sur son site internet (www.cedre.fr/Analyses et
Recherche/Efficacité des produits).
• Veiller à disposer de moyens en énergie et des fluides nécessaires en cas d’intervention.
ed
Illustrations
C © Cedre
© Cedre
Dispositif de
confinement
constitué
d’un barrage
barrière et
d’un barrage
de boudins
absorbants
45
© Cedre
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Entraînement du personnel
Objectifs
• Entraîner les personnels de gestion d’une situation d’urgence et/ou les équipes de terrain à la ges-
tion d’une pollution accidentelle.
• Tester les procédures et les dispositifs à mettre en œuvre pour faire face à une pollution accidentelle
et valider les plans d’urgence.
Mode opératoire
re
Les exercices peuvent être réalisés à différents niveaux, en fonction des besoins identifiés en amont. Il
peut s’agir d’une simulation d’alerte qui va durer quelques dizaine de minutes, d’un exercice pratique de
quelques heures portant sur un aspect particulier de la réponse ou d’un exercice d’État-Major destiné à
tester l’intégralité de la réponse en cas d’accident qui peut alors durer un à deux jours.
Préparer un exercice
• Identifier le responsable d’exercice chargé du montage et de l’évaluation finale de l’exercice.
C
• Définir le lieu s’il s’agit d’un exercice terrain.
• Définir la durée selon les objectifs fixés.
• Élaborer un cahier des charges.
• Préparer un scénario crédible de déversement cohérent avec les objectifs de l’exercice d’après les
risques identifiés.
• Pour les exercices d’État-Major uniquement :
→Monter
→ une équipe d’animation avec un directeur d’animation ;
→Préparer
→ des fiches missions pour chaque animateur ;
→Développer
→ le synopsis général (réactions attendues selon les objectifs) ;
→Établir
→ un chronogramme (déroulement chronologique de l’exercice) ;
→Identifier
→ et mobiliser les participants : joueurs, observateurs, évaluateurs ;
→Préparer
→ des messages pour l’équipe d’animation ;
→Définir
→ les conventions d’exercice (météo réelle/fictive, temps réel/compressé, modes de commu-
nication…) ;
→Élaborer
→ un annuaire d’exercice (numéros des joueurs et animateurs) ;
→Préparer
→ les fiches d’évaluation pour les évaluateurs.
• Prévoir un temps d’évaluation juste après l’exercice proportionnel à la durée de l’exercice.
• Préparer une procédure et un planning pour le retour d’expérience qui aura lieu quelque temps
après.
46
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Mener un exercice
• La phase d’exercice proprement dite a pour but de mettre les participants en situation réaliste de
gestion d’un incident.
• Dans le cas d’un exercice d’État-Major, l’équipe d’animation, sous la coordination de son directeur
d’animation, est chargée du déroulement de l’exercice et fait réagir les participants en fonction des
objectifs fixés. Pour ce faire, elle injecte régulièrement différents types de messages. Les évaluateurs
ont pour mission d’analyser le déroulement de l’exercice. Les observateurs ne sont impliqués dans
aucune des phases de l’exercice. Observateurs et évaluateurs doivent être facilement identifiables
(badge/écusson, brassard…).
Évaluer un exercice
• La phase d’évaluation est primordiale pour déterminer si les objectifs fixés ont été atteints. Elle
permet de mettre en avant les points positifs ainsi que les axes d’amélioration. Un premier retour
d’expérience sera organisé immédiatement après la fin de l’exercice.
re
• Dans le cas d’un exercice d’État-Major, le débriefing à chaud sera complété par un autre quelque
temps après. Ce dernier peut nécessiter la mise en place de groupes de travail sur des thématiques
organisationnelles ou des techniques spécifiques.
• Mettre à jour les procédures ou le plan d’urgence et identifier les besoins en formation.
Précautions d'usage
ed
L’arrêté du 27 novembre 2009 définit le programme et les modalités de formation des surveillants de
port et des auxiliaires de surveillance comme suit :
• La formation des surveillants de port exerçant leurs fonctions dans les ports de plaisance mention-
nés à l'article R. 303-5 du code des ports maritimes porte sur la police portuaire ; la navigation et le
savoir-faire marins ; la conservation du domaine public portuaire ; la météorologie ; la prévention et
la lutte contre les sinistres et accidents ; le secourisme.
• La formation des surveillants de port exerçant leurs fonctions dans un port ou un bassin dont
l'activité exclusive n'est pas la plaisance mentionnés à l'article R. 303-6 du code des ports maritimes
porte, en plus des éléments mentionnés précédemment, sur les navires de commerce et de pêche ;
C
le fonctionnement de la place portuaire ; la gestion de l'escale ; la réglementation des matières
dangereuses ; les ports de pêche.
• La formation des auxiliaires de surveillance mentionnés à l'article R. 303-7 du code des ports mari-
times porte sur la police portuaire ; la police de l'exploitation ; la conservation du domaine public
portuaire.
Illustrations
© Cedre
© Cedre
© Cedre
Déploiement d’un barrage flottant à Exercice de confinement autour d’un Formation exercice en salle
partir d’une cale lors d’un exercice navire de pêche
47
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
port adjoints peuvent monter à bord d'un navire, bateau ou
autre engin flottant pour prendre ou ordonner les mesures Exploitant, • Alerte le CODIS puis la Capitainerie
strictement nécessaires pour faire cesser ce péril gestionnaire ou
• Le commandant du port prend, si besoin est, les premières propriétaire de
mesures strictement et immédiatement nécessaires, jusqu'à la voie d'eau
• Alerte le CODIS
l'arrivée du commandant des opérations de secours
• Alerte le CROSS (en ZMFR)
• Libère les accès aux quais
• Alerte le commandant de zone maritime si le port
• Limite l’accès aux quais et terre-pleins (circulation, éva-
est attenant à un port militaire
cuation)
• Prévient les autres navires (prend les dispositions
• Évite la propagation du sinistre aux navires et installations
ed
pour appareiller, équipes sécurité parées)
portuaires
• Alerte les acteurs externes locaux (la commune,
• Régule la circulation maritime :
Préfecture, les affaires maritimes, Marine natio-
→→diffuse un message sécurité, (adapter le message aux cir-
CAPITAINERIE** nale, gendarmerie, police...)
constances)
• Met en alerte le pilotage, lamanage et remor-
• Évalue l’importance du sinistre (vérifie la présence de MD)
C5 • Active le plan de lutte contre les pollutions si nécessaire
quage
• Prévient agences et compagnies
• Sécurise et stoppe les manutentions
• Alerte le Cedre si nécessaire
• Active les mesures d’urgence sécurité du port
• Débute le journal de bord
• Les officiers de port, officiers de port adjoints, surveillants • Au titre du service d'assistance maritime, les
de port et auxiliaires de surveillance prêtent leur concours, CROSS sont désignés comme interlocuteurs des
navires pour la transmission et la réception des
C
en tant que de besoin, aux actions menées par le comman- CROSS
dant des opérations de secours placé sous l'autorité du direc- informations relatives à la sécurité des navires ou
(si ZMFR)
teur des opérations de secours de la navigation
CODIS
• Dans le cadre de leurs compétences, ils exercent les missions
• Assure, en cas d'incendie, sinistre, catastrophe
suivantes : (article L1424-2 du CGCT)
et autres accidents, la remontée de l'information
1. La prévention et l'évaluation des risques de sécurité
vers la chaîne de commandement du SDIS et
civile ;
les différentes autorités (zone de défense, conseil
2. La préparation des mesures de sauvegarde et l'organisa-
départemental, mairie, préfecture et les autres
tion des moyens de secours ; COS organismes publics ou privés qui participent
3. La protection des personnes, des biens et de l'environ-
aux opérations de secours) (article R1424-45 du
nement ;
(SDIS ou Équipe CGCT)
4. Les secours d'urgence aux personnes victimes d'acci-
dents, de sinistres ou de catastrophes ainsi que leur d’intervention maritime
évacuation. si ZMFR) • Prévient le DOS
• Les services d'incendie et de secours sont placés pour emploi • Alerte du Cedre si nécessaire
sous l'autorité du maire ou du préfet, agissant dans le cadre
de leurs pouvoirs respectifs de police (article L1424-3 du
CGCT) • Remontées d’information
• Alerte des autres parties intéressées (populations
• Décisions (Actions d’urgence validées par le DOS sur DOS riveraines…)
conseils du COS)
• Demandes de renfort (Maire de la commune où
• Stratégie se situe le sinistre, Préfet
• Anticipation (les médias) du département ou Préfet
• Mobilisation du Cedre si nécessaire maritime si ZMFR)
* Il est fait obligation au capitaine de tout navire d'informer le CROSS de tout incident ou accident dont il a connaissance, y compris ceux susceptibles de
porter atteinte au milieu marin.(Décret n° 2011-2108 du 30 décembre 2011)
** La capitainerie inclut le commandant du port, officier de port, officier de port adjoint, surveillant de port, ou auxiliaire de surveillance
48
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Nom : Nom :
Service/fonction : Service/fonction :
Tél. : Tél. :
Fax : Fax :
Courriel : Courriel :
re
DESCRIPTION DE L'ÉVÉNEMENT
(1) si produit indéterminé, préciser : présence d’étiquette de danger, couleur, viscosité, aspect, odeur perceptible.
PREMIERE ÉVALUATION
Douteux (à confirmer)
49
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Équipement et matériel
re
• Tenue : EPI adapté au polluant, au site (proximité du plan d’eau, engins de levage…), aux conditions
météorologiques...
• Moyens de transmission : VHF ou téléphone mobile à adapter en fonction des risques (par exemple :
ATEX).
• Prise de notes : carnet, fiches vierges de reconnaissance de site, pochette de protection contre la
pluie, plan du port ou tablette numérique avec les fichiers adéquats.
• Prise d'images : appareil photo, caméra ou téléphone : s’assurer de la charge des batteries et de la
ed
capacité de stockage de la mémoire.
• Observation et quantification : jumelles, montre, horaire des marées, décamètre, GPS.
• Moyen de transport adapté et autorisé sur site : embarcation nautique légère, véhicule du port…
• Selon les cas, utiliser un drone voire un hélicoptère pour une vision d’ensemble des images aériennes
C7 en respectant la réglementation en vigueur.
Mode opératoire
50
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Illustrations
re
ed © Cedre
51
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Nom : Nom :
Fonction : Fonction ou organisme :
N° de téléphone : N° de téléphone :
N° de télécopie : N° de télécopie :
Email : Email :
Date : Nombre de pages :
re
PARTIE 1 : SITE CONCERNÉ & DESCRIPTION DE L’ACCIDENT
Heure d'occurrence
ed
État actuel
Lieu de la pollution si différent du lieu de l’installation :
Heure de début de la pollution : Déversement ponctuel ou continu
C8 Déversement maîtrisé : oui /non Si déversement non maîtrisé, indiquer le débit estimé :
Pollution : Du plan d’eau Des installations portuaires De la voierie à proximité Autre (préciser)
Estimation de la quantité déversée (volume en m3) :
Reconnaissance faite / prévue (préciser l'heure : )
C
Caractéristiques du ou Nom : Densité :
des produit(s) Point d’éclair :
Viscosité :………………….cSt à ………….°C
Odeur : Couleur :
Incendie Explosion
Risques éventuels Mesure d'explosivité : Oui Non
Lieu :
Produit acide ou basique : Oui Non pH :
Émulsion Bandes
État de la nappe Plaques épaisses Irisations
Autres
52
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Installations en danger 1. 2.
& zones menacées
re
3. 4.
5. 6.
7. 8.
ed
PARTIE 3 : MOYENS D’INTERVENTION
53
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Mode opératoire
re
• Consulter le document d’expédition, le manifeste des matières dangereuses (pour les porte-conte-
neurs uniquement) et les informations figurant sur le contenant le cas échéant afin d’obtenir le nom
scientifique, le nom commercial, le numéro ONU, le numéro de Chemical Abstracts Service (CAS)
du produit et/ou des informations sur le fabriquant.
• Contacter le port précédemment visité ou le port de chargement le cas échéant.
• Utiliser les observations réalisées lors des missions de reconnaissance (couleur, viscosité, odeur,
comportement…).
ed
Pour caractériser les dangers associés pour l’être humain et l’environnement
• Consulter la Fiche de Données de Sécurité du produit (FDS) fournie par le fabricant, l’importateur
ou le vendeur.
C9 • Prendre connaissance des informations figurant sur le contenant, le cas échéant (numéro du proprié-
taire et numéro de série du conteneur, pictogramme de danger).
• Rechercher des informations dans les différents codes et accord de transports internationaux : IGC,
IBC, IMDG, IMSBC et ADN.
• Contacter des centres d’expertise opérationnelle tels que le Cedre, l’Ineris…
C
Précautions d'usage
• Tout produit déversé ou échoué doit être considéré comme potentiellement dangereux.
• Il est important de mettre en place un réseau de collecte de données en amont, afin de disposer
rapidement, en début de crise, d’informations fiables et précises.
Illustrations
danger
secondaire CGMU 222 020 N° de série : 6 chiffres
danger danger N° BIC : 4 lettres dont la
FXX 2200
principal subsidiaire dernière est un U
336
maximal 30 480 kg
weight 67 200 lb
3256
weight 62 040 lb
CU.CAP. 33.2 CU. m.
1.172 CU. ft.
N° ONU
© Cedre
54
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
1 EXPLOSIVE
1.1 D Étiquette de risque
1 1 1 1 subsidiaire de la classe 1 pour
les matières
Le numéro de division et le groupe autoréactives de la classe 4.1 et
de compatibilité appropriés doivent Le groupe de compatibilité Le groupe de compatibilité
approprié doit figurer à cet endroit, approprié doit figurer à cet endroit, pour les peroxydes
figurer à cet endroit pour les divisions 1.1, organiques (classe 5.2)
1.2 et 1.3, par exemple 1.1 D par exemple D par exemple N
qui ont des propriétés
explosives
Étiquettes
de la classe
GAZ INFLAMMABLE GAZ COMPRIMÉ GAZ TOXIQUE
2 2
ININFLAMMABLE
2 2
Marque de
POLLUANT MARIN et
MATIÈRES DANGEREUSES
re
Division 2.1 Division 2.2 Division 2.3 POUR L'ENVIRONNEMENT
Étiquette
de la classe
LIQUIDE INFLAMMABLE
3 3
ed
Étiquettes
de la classe
SOLIDE INFLAMMABLE DANGEREUX au CONTACT
4
SPONTANÉMENT de l’HUMIDITÉ
INFLAMMABLE
4 4 4
DANGER
Étiquettes
de la classe
TOXIQUE MATIÈRE INFECTIEUSE
6 EN CAS DE DOMMAGE OU DE FUITE CET ENGIN EST SOUS FUMIGATION
AVERTIR IMMÉDIATEMENT AU (nom du produit fumigène)
LES AUTORITÉS DE LA
SANTÉ PUBLIQUE
6 DEPUIS LE ( date )
6 ( heure )
VENTILÉ LE ( date )
Division 6.1 Division 6.2
DÉFENSE D’ENTRER
Étiquettes
de la classe FISSILE
RADIOACTIVE I RADIOACTIVE I I RADIOACTIVE I I I INDICE DE
7 CONTENU
ACTIVITÉ
CONTENU
ACTIVITÉ
MODE DE TRANSPORT
CONTENU
ACTIVITÉ
MODE DE TRANSPORT
SÛRETÉ - CRITICITÉ
Étiquettes de risque subsidiaire
7 7 7 Les étiquettes de risque subsidiaire
Catégorie I Catégorie II Catégorie III sont les mêmes que celles
figurant sur cette page
mais elles ne devraient
pas porter de numéro
Étiquette Étiquette de classe dans le
de la classe de la classe coin inférieur. CORROSIF
CORROSIF Par exemple :
8 9
8 9
Classes de danger
1 : Matières explosibles | 2 : Gaz | 3 : Liquides inflammables | 4 : Matières solides inflammables et matières
autoréactives, matières sujettes à l’inflammation spontanée, matières hydroréactives | 5 : Matière comburantes,
peroxydes organiques | 6 : Matières toxiques, matières infectieuses | 8 : Matières corrosives | 9 : Matières dange-
reuses diverses
55
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Équipement et matériel
re
Prise d’échantillon
• Gants souples résistants aux hydrocarbures (nitrile ou néoprène), éventuellement combinaison,
masque à cartouche et lunettes de protection.
• Bocal en verre muni d’un couvercle métallique protégé à l’intérieur par une feuille d’aluminium ou
flacon en verre blanc ou brun à large ouverture équipé d’une capsule ou d’un joint en téflon.
• Spatules et cuillères en inox.
• Boîte et feuille de papier aluminium.
ed
• Étiquettes et feutre indélébile.
• Gants, masque.
• Papier essuie-tout.
• Sac poubelle.
C10
Prélèvement
• Polluant en surface : cuillères, spatules inox ou pelle, absorbant (feuille), éponge en polyuréthane,
film en téflon.
• Polluant dans le sol : pelle ou carottier.
• Étiquettes, feutre résistant à l’eau, papier essuie-tout, sac poubelle.
C
Stockage
• Flacons en verre à large ouverture, avec capsules et joints en téflon.
• Bocaux en verre à couvercle métallique protégé à l'intérieur.
Mode opératoire
56
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
• Conserver les prélèvements dans des conditions de froid positif (entre 0 et 10°C).
• Acheminer les échantillons dans les meilleurs délais, si possible en moins de 8 jours. Les prélèvements
donnant lieu à des analyses administratives sont à adresser à des laboratoires agréés disposant de
la compétence et du matériel d’analyse adéquat (méthode CG/SM, couplant Chromatographie en
phase Gazeuse à haute résolution et Spectrométrie de Masse). La liste et les coordonnées de ces
laboratoires est disponible auprès du Cedre. Pour des échantillons à caractère judiciaire, les prélève-
ments devront être effectués en 3 exemplaires par un agent assermenté et adressés aux laboratoires
ed
qualifiés pour les identifications à visées judiciaires (les LASEM, les laboratoires qualifiées auprès des
tribunaux ou réquisitionnés par le procureur).
Précautions d'usage
Illustrations
GÉNÉRALES
INFORMATIONS
Téléphone :
Nom : Courriel :
nisme : Date d’expédition :
Fonction, Orga
Adresse :
échantillon
INFORMATIONS
ne) : Observations
m du site, commu r, type
Provenance (no (viscosité, couleu her,
roc
t: de site : plage,
du prélèvemen port...) :
Date / heure
sédiment,
de polluant,
Nature (type
© Cedre
© SPBA
galets...) :
:
N° échantillon
57
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Mode opératoire
re
Pour la protection collective
• Découper l’espace concerné suivant le niveau de danger et le risque susceptible d’être rencontré en
prenant en compte l’origine et le débit de la source ; la direction et la force du vent ; la répartition
et la densité de la population ; la cinétique de l’accident (lente ou rapide) qui, selon le temps de
manœuvre, influera sur la réponse de l’équipe d’intervention ; les situations possibles définies par
l’approche méthodologique. Trois zones sont ainsi définies : la zone d’exclusion, la zone contrôlée
et la zone de soutien non contaminée.
• Baliser les zones ainsi définies.
ed
• Limiter l’accès de la zone d’exclusion à des personnels d’intervention formés et équipés de combi-
naisons étanches. Faire évacuer les intervenants non équipés, les usagers du port et les populations
se trouvant dans la zone d’exclusion. Si l’évacuation n‘est pas possible, procéder au confinement.
C11 • Limiter l’accès de la zone contrôlée à des personnels d’intervention formés et équipés d’un appareil
respiratoire isolant et d’une tenue légère de protection individuelle. Faire évacuer les intervenants
non équipés, les usagers du port et les populations se trouvant dans la zone contrôlée. Si l’évacua-
tion n‘est pas possible, procéder au confinement.
• Préparer une note d’information et l’afficher en capitainerie, entrées et zones d'accès au port.
• Rédiger et afficher les arrêtés municipaux ou préfectoraux le cas échéant.
C
58
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Précautions d'usage
• La population vivant dans une zone à risque est informée de manière préventive de la conduite
à tenir en cas d’incident. Ce n’est pas le cas dans une zone où la population n’est pas sédentaire
(zone touristique par exemple) ou lorsqu’un ncident a lieu dans une zone pour laquelle aucun risque
re
majeur n’a été identifié.
• À partir de la source d’émission, un rayon de 50 mètres minimum est défini pour l’évacuation. Il
prend la forme d’un cercle uniforme autour du point d’émission pour un risque d’explosion. Dans
l’exemple figurant sur le schéma ci-après (angle de 20° avec l’axe du vent, 300 mètres minimum),
il prend la forme d’un cône d’émission pour tout risque de production de vapeurs toxiques, inflam-
mables ou explosives.
• Dans le cas des ports maritimes, l’atlas de sensibilité des dispositions spécifiques ORSEC POLMAR-
ed
Terre comporte des cartes des zones identifiées comme sensibles.
Illustrations
Source d’émission
Sas de décontamination
Point de contrôle
50 m
50 m
C
300 m
Zone d’exclusion
© Cedre
© Cedre
Zone de contrôle
Vent
+/- 20°
Zone de soutien
Exemple de zonage Pose préventive d’un barrage pour protéger les quais
© Cedre
© Cedre
Balisage interdisant l’accès au port Pose préventive d’un barrage en épi à l'entrée d'un port
59
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
Équipement et matériel
• Combinaison assurant selon le polluant impliqué une protection contre les éclaboussures de pro-
duits peu dangereux (type 6) ; les produits chimiques sous forme de particules solides en suspension
dans l’air (type 5) ; les produits chimiques sous forme d’aérosols (type 4) ; les produits chimiques
liquides (type 3) ; les gaz et produits chimiques liquides (types 1 et 2).
• Vêtements de pluie de type ciré suivant les conditions météo et/ou en cas d’utilisation de nettoyeur
haute pression.
ed
• Gants de travail ou gants résistants aux substances chimiques.
• Chaussures ou bottes de sécurité.
• Lunettes de sécurité pour se protéger des projections de polluant ou d’éclats de roche.
C12 • Protection respiratoire qui peut être, suivant les vapeurs générées par le polluant ou les aérosols
libérés lors des opérations de nettoyage, un masque à cartouche ou un appareil respiratoire isolant.
• Bouchons d’oreille ou casque antibruit.
• Casque de chantier en cas de risque de chute de cailloux, de glissade dans des enrochements.
• Gilet de flottaison (minimum 100 newtons) si intervention sur l’eau ou à proximité immédiate des
plans d’eau.
C
Mode opératoire
Sécurité
• Identifier les risques associés à l’intervention et faire passer la sécurité du personnel avant la dépol-
lution.
• Surveiller en permanence l’évolution des conditions météorologiques.
• Réaliser un briefing sécurité à destination des intervenants chaque matin avant le début des opéra-
tions.
• Rappeler en permanence les consignes de sécurité, en particulier, que le port des Équipements de
Protection Individuelle (EPI) est obligatoire.
• Informer régulièrement les intervenants des spécificités de chaque secteur.
• Spécifier le moyen d’alerte utilisé pour l’arrêt des opérations et l’emplacement du point de rassem-
blement.
• Ne jamais laisser un opérateur isolé. Faire travailler les opérateurs en binôme.
• Faire le retour d’expérience de tout incident (au plus tard lors du briefing du lendemain matin).
Hygiène et santé
• Adapter le rythme du travail à la fatigue du personnel et réaliser des pauses quand c'est nécessaire.
• Fournir des boissons chaudes ou fraîches selon les conditions météorologiques.
60
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Secours
• Identifier les personnes ayant reçu une formation de premiers secours.
• Spécifier l’emplacement pour le matériel de premier secours.
• Disposer d’un moyen de communication pour alerter les services de secours.
Précautions d'usage
• Le port des Équipements de Protection Individuelle (EPI) est obligatoire.
• La majorité de ces EPI fait l'objet de normes de fabrication définies en fonction du type d'exposition
re
aux risques auxquels est soumis l'opérateur (hydrocarbures, chutes, noyade…). Il convient de respec-
ter ces normes dès lors que ces conditions de travail sont ou peuvent être rencontrées.
Illustrations
ed
C © Cedre
© Cedre
© Cedre
Intervenants en EPI à bord d'un navire lors d’une opération de nettoyage d’un quai
61
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
• Organiser l’ensemble des activités afin d’assurer, dans la durée, le bon fonctionnement de l’en-
semble du chantier.
• Optimiser la réponse.
Équipement et matériel
re
sécurité, pieux, ruban de signalisation (rubalise), cône de signalisation, poteaux, panneaux, clous…
• Échafaudages, passerelles…
• Cale de mise à l’eau, moyen de levage (grue, potence…).
Mode opératoire
Organiser le chantier
• Délimiter une zone d’intervention, une zone de tri et de stockage des déchets (barge, cale de mise à
l’eau avec moyen de levage à proximité), une zone de décontamination et un espace de gestion du
chantier (trousse de secours, moyens de communication, documents administratifs voire base-vie).
Si possible, sacrifier une zone du port en déviant le polluant vers un secteur propice au confinement
naturel et à la récupération.
62
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Précautions d'usage
re
• Chaque chantier doit avoir un responsable clairement identifié veillant à la sécurité et à l’application
des techniques de lutte préconisées par l’autorité en charge des opérations.
• Identifier le chef de chantier, le responsable Qualité Hygiène Sécurité Environnement (QHSE) et les
sauveteurs secouristes du travail avec des brassards.
• Assurer la santé et la sécurité des intervenants sur le chantier pendant toute la durée de l’interven-
tion (gilets de flottaison, EPI…).
• Si les conditions météorologiques mettent en danger la sécurité des personnels, arrêter le chantier.
ed
• Choisir les sites de stockage des déchets en fonction des conditions météo-océaniques (dérive pro-
bable du polluant, zone de concentration) et de la configuration du site.
• Prendre en compte les variations de marnage et les courants dans les zones à marée.
Illustrations
C © Cedre
© Cedre
© Cedre
63
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
Équipement et matériel
64
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Précautions d'usage
• Être informé sur les caractéristiques du polluant et les risques potentiels liés à l’intervention.
• Vérifier la compatibilité des absorbants avec le polluant déversé.
• Couvrir le produit au sol ou dans les tranchés d’un tapis de mousse si son évaporation pose des
problèmes de sécurité.
• Évacuer et traiter les déchets collectés.
Illustrations
re
© Cedre
ed
Application d’absorbant en vrac
C
© Cedre
Confinement au sol
écoulemen aspiration
t
© Cedre
65
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Équipement et matériel
re
• EPI.
• Absorbants.
• Obturateurs gonflables.
• Camions de pompage.
• Moyens de stockage des déchets.
Mode opératoire
ed
• Bloquer l’écoulement du polluant à l’aide d’absorbants ou de cartouches filtrantes. Ces dispositifs
ont l’avantage de permettre à la fois l’écoulement des eaux et la récupération du polluant.
• Il est également possible de confiner le polluant dans les caniveaux et canalisations à l’aide d’obtu-
C15 rateurs gonflables. Ces dispositifs à adapter au diamètre de la canalisation concernée ont l’avantage
d’être parfaitement étanches. Cependant, bloquant tout écoulement, ils entraînent une montée en
charge du réseau en amont qu’il faut anticiper.
• Procéder à la récupération du polluant à l’aide d’absorbants ou par pompage. En cas de pollution
miscible, procéder au pompage de la totalité des eaux polluées et évacuer l’ensemble.
C
• Nettoyer les caniveaux et canalisations souillés susceptibles de relarguer de la pollution.
Précautions d'usage
• Être informé sur les caractéristiques du polluant et les risques potentiels liés à l’intervention. Attention
à la présence de vapeurs toxiques ou inflammables en cas d’accumulation de polluant volatile. Dans
ce cas, épandre un tapis de mousse, si besoin, dans les caniveaux accessibles et s’assurer de la qua-
lité de l’air ambiant avant toute intervention dans des canalisations fermées ou enterrées.
• Selon le type de caniveau/réseau, terminer les opérations par un diagnostic de pollution des sols,
tout particulièrement si ceux-ci sont poreux et traiter si nécessaire. Mettre en place un réseau de
piézomètres pour le suivi/contrôle.
66
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Illustrations
re © Cedre
ed
Obturation partielle à l’aide d’absorbants
C © Cedre
© Cedre
67
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Équipement et matériel
re
Pour le confinement
• Obturateur gonflable.
• Filet à mailles fines, absorbants, agrafes, cordage.
• Planches de bois, tuyaux PVC, bâche, pieux, serre-joints, fil de fer.
• Barrage permanent.
Pour la filtration
• Grillage/filet métallique ou plastique.
ed
• Paille, absorbants.
• Pieux en bois ou métalliques, cordage, fil de fer.
Pour l’ensemble des opérations
• EPI.
C16 • Moyen de stockage des déchets.
Mode opératoire
Confiner par obturation totale de l’émissaire. Cette option est envisageable, quel que soit le com-
C
portement du polluant.
• Utiliser un obturateur gonflable. Pour cela, placer le dispositif dans l’émissaire puis gonfler.
• Mettre en place un bouchon. Pour cela, fabriquer un cône en pliant et agrafant un filet à maille
fine, le remplir avec des absorbants, le fermer à l’aide d’un cordage et le positionner dans l’émissaire.
• Quel que soit le dispositif utilisé, gérer la montée en charge du réseau en amont.
Confiner par obturation partielle de l’émissaire. Cette option est adaptée aux produits flottants
et coulants.
• Dans une optique de prévention, il est possible d’installer un barrage permanent en amont de tout
incident.
• Construire un barrage avec des planches en bois permettant un écoulement par le haut (en sur-
verse) si le polluant est coulant ou bien un écoulement par le bas (en sousverse) si le polluant est
flottant. Pour cela, faire des encoches dans la berge afin d’y insérer les planches du barrage. Couper
les planches à cette largeur. Planter des pieux de chaque côté de l’émissaire afin de maintenir les
planches. Placer les planches de façon à permettre la surverse ou la sousverse. Renforcer le barrage
avec des serre-joints et recouvrir les planches d’une bâche pour renforcer l’étanchéité du dispositif.
• Construire un talus avec des tuyaux inclinés. Pour cela, couper des tuyaux à longueur permettant
de traverser, selon un plan incliné, le talus qui sera dressé. Poser des rangées de sacs de gravats ou
de sédiments jusqu’à dépasser le niveau de l’eau, sans dépasser le niveau des berges. Ajouter une
bâche pour améliorer l’étanchéité. Poser les tuyaux par-dessus les sacs, à travers un orifice percé
dans la bâche. Maintenir les tuyaux en place en ajoutant par-dessus une rangée de sacs. Réaliser
cette opération sur toute la largeur de l’émissaire.
68
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Filtrer la colonne d’eau. Cette option est envisageable, quel que soit le comportement du polluant.
Elle est particulièrement adaptée aux produits visqueux.
• Installer une cartouche filtrante. Pour cela, étaler l’enveloppe de la cartouche (grillage à poule,
poches à huîtres…) au sol et la garnir de matériau de remplissage (paille de céréale, absorbant…).
Refermer l’enveloppe à l’aide de fils de fer ou d’agrafes. Planter des pieux en travers de la sortie de
l’émissaire. Fixer la cartouche sur les pieux. Lorsque le diamètre de l’émissaire est trop important et
le débit faible, de simples bottes de paille, éventuellement ensachées dans un géotextile, déposées
dans le lit du cours d’eau peuvent constituer une première barrière filtrante.
• Mettre en place des barrages absorbants à jupe. Pour cela, connecter de manière serrée chaque
portion de barrage jusqu’à ce que l’ensemble atteigne une largeur suffisante. Amarrer le dispositif à
plusieurs pieux situés en travers de l’émissaire.
Précautions d'usage
re
• Être informé sur les caractéristiques du polluant et les risques potentiels liés à l’intervention.
• Limiter dans le temps l’obturation totale.
• Utiliser du bois résistant au contact de l’eau : privilégier du contreplaqué par rapport à l’aggloméré.
• Il est possible d’utiliser les dispositifs de filtration en série pour assurer une meilleure efficacité du
dispositif.
• Les dispositifs de filtration décrits dans cette fiche supposent une maintenance importante.
• Évacuer et traiter les déchets collectés.
ed
Illustrations
C
© Cedre
© Cedre
© Cedre
69
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Éviter qu'une pollution provenant du navire ou du quai, notamment lors d'une opération de soutage,
sorte du plan d'eau créé entre le navire et le quai ou entre deux navires lors d'une opération de transfert
" ship to ship ".
Encercler la brèche ou le navire accidenté à l’aide d’un barrage flottant pour confiner le polluant et per-
mettre la mise en œuvre des opérations de récupération.
Positionner un dispositif flottant de manière préventive ou curative de façon à créer une poche de confi-
re
nement de polluant proche du quai et permettre les opérations de récupération.
Équipement et matériel
Mode opératoire
Mettre en place des dispositifs permanents particulièrement bien adaptés aux quais creux
Déployer un barrage
• Les barrages spécialisés sont suffisament légers et peu encombrants pour être déployés par un ou
deux opérateurs à partir du quai ou du navire.
• Pour les barrages non spécialisés :
→→ prévoir deux sections distinctes de longueur adaptée ;
→→ les mettre à l'eau et les remorquer ou les charger à bord d'une embarcation ;
→→ positionner une section entre la proue et le quai et l'autre entre la poupe et le quai.
• Amarrer l’extrémité du barrage à même la coque avec des systèmes d’ancrage magnétique et/ou
en passant des cordages à bord du navire.
• Fixer l’autre extrémité à un dispositif d'amarrage à terre.
• Si nécessaire, fixer le barrage à des points d'ancrage intermédiaires.
70
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Précautions d'usage
• La première urgence est de déployer le barrage le long du quai pour empêcher la pollution de
pénétrer sous le quai. Prendre en compte la position des défenses fixées le long du quai.
• Adapter les moyens nautiques (puissance moteur) au matériel à déployer afin d’éviter tout risque
d’endommager le matériel ou d’être peu manœuvrant.
• Retirer le maximum de macro-déchets flottants.
• Éviter d’avoir une zone de confinement trop vaste afin de garder une sélectivité lors de la récupé-
ration.
• Récupérer le polluant avant saturation de la capacité de rétention du dispositif (sous peine de
fuites), surtout à l'annonce d'une détérioration des conditions météorologiques, d’une bascule de
marée ou d’un changement de direction du vent.
• L'étanchéité peut être complétée par des boudins absorbants ou par un courant de surface créé à
re
l'aide de lances à incendie.
Illustrations
ed
C
© Cedre
© Cedre
© Cedre
Barrage préventif Systèmes d’ancrage magnétique fixés sur la coque d’un navire
71
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Objectifs
Dans le cas d’un déversement important, écrémer et pomper, à partir des infrastructures portuaires ou
d’une embarcation, les accumulations de produit flottant qui auront été au préalable confinées.
Équipement et matériel
• Moyens de confinement (voir fiches C14 à C17).
re
• Matériel de récupération et de pompage : écrémeur, pompe associée, flexibles et connectique asso-
ciée, groupe hydraulique selon le matériel.
• Moyens de stockage : 2 bacs autoportants (1 bac de remplissage et 1 bac de décantation).
• 3 à 4 opérateurs formés à la récupération et au stockage.
• EPI et moyens de communication.
Mode opératoire
ed
• Procéder au confinement des nappes (voir fiches C14 à C17) en ayant retiré le maximum de macro-
déchets flottants.
• Utiliser un ponton flottant ou une barge pour se positionner au plus près de la nappe confinée.
C18 • Connecter récupérateur et flexibles avec la pompe refoulant dans deux bacs autoportants utilisés
alternativement en stockage et décantation.
• Positionner le récupérateur à la surface de l'eau (s'aider d'un cordage voire d'un engin de levage si
disponible) pour mettre l'équipement à l'eau au milieu de la nappe à pomper et le déplacer où l’on
souhaite.
C
• Laisser les cordages à poste sur le récupérateur afin de pouvoir déplacer le récupérateur aisément
depuis la terre, en cas de déplacement de la zone de confinement (inversion du vent et/ou du
courant).
• Démarrer la pompe et vérifier la circulation des flux.
• Rabattre le polluant, en permanence, vers le récupérateur en créant un flux d'eau grâce à des moto-
pompes associées à des lances à incendie.
• Régler le débit de la pompe afin d'optimiser la sélectivité de la récupération (notamment selon la
viscosité du polluant).
• Veiller à optimiser les temps de stockage/décantation quitte à stopper les opérations de récupéra-
tion.
• Rejeter les eaux de décantation des bacs de stockage dans la zone de confinement.
• Prévoir l’évacuation des capacités de stockage.
• En fin d'opérations hisser le récupérateur, pompe en marche.
• Procéder au rinçage à l'eau du récupérateur toujours en fonctionnement et des lignes d'aspiration
et de refoulement.
• Éteindre la pompe et procéder au reconditionnement du matériel.
• Récupérer les hydrocarbures résiduels à l'aide d'absorbants flottants
72
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Précautions d'usage
Illustrations
re
ed © Cedre
73
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Objectifs
Dans le cas d’un déversement important, pomper à l’aide de moyens de pompage (camion d’assainisse-
ment, tonne à vide) équipés d’une tête d’aspiration, les accumulations de produit flottant qui auront été
au préalable confinées. Cette opération peut être relativement facile à mettre en œuvre mais présente
l’inconvénient d’être très peu sélective.
re
Équipement et matériel
• Moyens de confinement.
• Matériel de récupération et de pompage : tête d’écrémage dite " tête plate " et flexible couplés à un
camion d’assainissement, une tonne à vide ou une hydrocureuse.
• EPI.
Mode opératoire
ed
• Évaluer le marnage et s’assurer que la hauteur maximale de quai est compatible avec la capacité
d’aspiration.
C19 • Procéder au confinement des nappes. Plus la zone de confinement sera restreinte, meilleure sera la
sélectivité.
• Ôter les macro-déchets manuellement (à l'aide d'épuisettes par exemple) afin que ceux-ci ne
viennent pas gêner la récupération de polluant ou fixer des grilles autour de l’aspiration.
• Connecter la tête d'aspiration et le flexible avec le camion d’assainissement ou la tonne à vide.
• Positionner la tête de récupération à la surface de l'eau (s'aider d'un cordage si besoin pour mettre
C
l'équipement à l'eau, le repositionner et le ressortir de l’eau).
• Démarrer le camion d’assainissement ou la tonne à vide et vérifier la circulation des flux.
• Rabattre le polluant, en permanence, vers le récupérateur en créant un flux d'eau grâce à des moto-
pompes associées à des lances à incendie.
• Veiller à opérer une collecte sélective en régulant le débit de la pompe et en épaississant les nappes
au maximum. Diminuer progressivement la zone de confinement.
• En fin d'opération, sortir la tête de récupération, pompe en marche.
• Éteindre la pompe et procéder au reconditionnement du matériel.
Précautions d'usage
• Prévoir plusieurs camions si nécessaire car cette opération génère d’importants volumes de déchets
liquides (eau + polluant).
74
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Illustrations
re
ed
© Cedre
Récupération depuis un quai
C
© Cedre
75
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Équipement et matériel
• Barrage flottant antipollution, ensemble barrage + chalut.
re
• Barrage absorbant à jupe, boudins absorbants, rouleaux absorbants.
• Système de remorquage.
• Tangons ou " mats " écarteurs.
• Moyens nautiques : vedette de lamanage, barge ou semi-rigide.
• EPI, moyens de communication.
• Si nécessaire, mettre en place un soutien aérien pour localiser les nappes (drones, hélicoptère).
ed
Mode opératoire
Dans le cas d’un chalutage avec deux navires ou un navire équipé d’un paravane
• Préparer le déploiement du barrage depuis le quai. Adapter la puissance de remorquage des navires
en fonction du type de barrage antipollution et des conditions météo-océaniques.
• Mettre à l'eau le barrage et le prendre en remorque, en ligne/en drapeau, avec un bateau.
• À proximité de la nappe, prendre l'extrémité libre du barrage avec le second bateau et adopter une
configuration de chalutage en U ou en J.
• Coordonner les bateaux en se plaçant en hauteur par rapport au plan d'eau et en communiquant
au moyen de VHF.
• S’assurer de l’étanchéité du système et adapter la vitesse pour éviter les fuites en fond de poche
de confinement. Chaluter à vitesse réduite (< à 1 nœud) ou attendre que les nappes entrent dans
le dispositif.
• À saturation du dispositif, remorquer l’ensemble à vitesse réduite (< à 1 nœud) jusqu’à terre et pro-
céder à l’écrémage du polluant piégé par le barrage antipollution.
76
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Précautions d'usage
Illustrations
re
ed
Chalutage avec un
système de tangon
© Cedre
latéral comportant des
barrages absorbants
en série
C
Récupération en zone
© Cedre
estuarienne à l'aide
d'un barrage récupéra-
teur fort courant
77
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Équipement et matériel
• Absorbants en vrac (type A), en feuilles (type B), en rouleaux (type C), en coussins (type D), en bou-
dins (type E), en écheveaux (type F) ; (voir le guide du Cedre " Utilisation des produits absorbants
appliquée aux pollutions accidentelles ").
re
• Moyens de récupération : pelles, raclettes…
• Capacités de stockage des absorbants souillés.
• EPI.
Mode opératoire
78
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Précautions d'usage
• Avant toute utilisation, vérifier que la nature chimique du polluant est compatible avec celle de
l’absorbant.
• Quand le polluant est fluide, l’imprégnation est rapide (quelques secondes à quelques minutes),
mais la rétention est moindre. Il y a donc des risques de relargage.
• Quand le polluant est visqueux, l’imprégnation est très lente, mais la rétention du polluant est meil-
leure et le risque de relargage faible. En revanche, au-delà d’une certaine viscosité, l'efficacité de la
récupération devient nulle et il y a un risque de coulage.
• Apporter une attention particulière aux feuilles absorbantes afin qu’elles ne s’envolent pas.
• Dans le cas de l’utilisation d’absorbants en feuilles, ne pas oublier de retourner les feuilles pour
augmenter la capacité de piégeage.
re
Illustrations
ed
C
© Cedre
79
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Équipement et matériel
• Absorbants en vrac (type A), en feuilles (type B), en rouleaux (type C), en coussins (type D), en
boudins (type E), en écheveaux (type F) (voir le du guide Cedre " Utilisation des produits absorbants
appliquée aux pollutions accidentelles ").
re
• Moyens nautiques : semi-rigide, barge, vedette de lamanage.
• Moyens de récupération : épuisettes grand modèle, gaffes…
• Capacités de stockage des absorbants souillés (big bags étanches, caisses…).
• EPI.
Mode opératoire
ed
• Nappes flottantes (non confinées) en eau libre (sans courant) : épandre des produits en vrac (A)
sur les nappes à l’aide d’un projecteur à air et récupérer à l’aide de filets, après confinement de la
nappe éventuellement. Dans le cas de petites pollutions par des produits raffinés légers (type gasoil),
C22 il est possible de ceinturer et de récupérer les irisations ou la nappe à l’aide d’un tapis absorbant (C)
renforcés par une corde.
• Nappes flottantes entraînées par le courant dans une rivière :
→→ Si le cours d’eau est de grande dimension, procéder comme pour les nappes flottantes en eau libre
mais en se laissant porter par le courant. Sinon dévier le polluant à l’aide d’un barrage flottant
classique vers un point de collecte abrité où le polluant est alors, soit pompé, soit récupéré, comme
C
pour les nappes flottantes confinées.
→→ Si le courant est faible (< 0,2 m/s) et les quantités de polluant limitées, il est possible de piéger le
polluant au fil de l’eau en tendant un tapis absorbant (C) en travers du courant. Utiliser pour ce
faire un tapis ralingué (renforcé par une corde). Selon les cas, envisager l’option de la récupération
dynamique avec un tapis absorbant tracté sur un tangon/" mat " écarteur.
• Nappes flottantes confinées : appliquer soit des absorbants en vrac (A) que l’on récupère après
imprégnation à l’aide d’épuisettes, d’une tonne à vide ou d’une pompe (si la texture de l’absorbant
le permet), soit des feuilles (B) ou des coussins (D) que l’on récupère à l’épuisette ou à la gaffe.
• Nappes poussées (par le vent ou le courant) contre une rive à bord franc : utiliser de l’absorbant
en vrac (A), en feuilles (B) ou en coussin (C) et éventuellement protéger les quais à l’aide d’un bar-
rage absorbant, si possible équipé d’un lest (E) – barrage absorbant à jupe lestée. Ou si le plan d’eau
est très calme et qu’il s’agit d’un raffiné léger récupérer le polluant à l’aide d’un rouleau absorbant
renforcé, armé d’une corde.
• Nappes poussées (par le vent ou le courant) contre une rive irrégulière : protéger la rive à l’aide
d’un barrage absorbant (E) ou d’un rouleau (C) éventuellement, si la profondeur le permet, à l’aide
d’un barrage flottant classique. Récupérer le polluant sur l’eau, préférentiellement à l’aide d’absor-
bant en vrac (A), en feuilles (B).
80
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Précautions d'usage
• Avant toute utilisation, vérifier que la nature chimique du polluant est compatible avec celle de
l’absorbant.
• Quand le polluant est fluide, l’imprégnation est rapide (quelques secondes à quelques minutes),
mais la rétention est moindre. Il y a donc des risques de relargage.
• Quand le polluant est visqueux, l’imprégnation est très lente, mais la rétention du polluant est meil-
leure et le risque de relargage faible. En revanche, au-delà d’une certaine viscosité, l'efficacité de la
récupération devient nulle et il y a un risque de coulage.
• Apporter une attention particulière aux feuilles absorbantes afin qu’elles ne s’envolent pas.
• Dans le cas de l’utilisation d’absorbants en feuilles, ne pas oublier de retourner les feuilles pour
augmenter la capacité de piégeage.
re
Illustrations
ed © Cedre
81
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
Équipement et matériel
• Absorbants en feuilles (type B), en boudins (type E), en tapis (type C).
• Barrage barrière si la fuite est importante.
• Moyens de récupération des absorbants souillés de type épuisette.
• Capacités de stockage étanches : big bags, poubelles, petits conteneurs…
• Caisse de stockage de matériel de première urgence placée à proximité.
ed
Mode opératoire
82
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Illustrations
re
ed
Station d’avitaillement équipée d’une caisse de stockage de matériel de première urgence
© Cedre
C
© Cedre
83
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Équipement et matériel
re
• Tonne à vide, camion d’assainissement, hydrocureuse, engins de travaux publics.
• Matériel antipollution : barrage antipollution, tête d’écrémage, récupérateur, bacs de stockage.
• Motopompes, lances à incendie.
• Raclettes, truelles de maçon, épuisettes et absorbants…
• EPI.
•
Pour le nettoyage fin
ed
• Matériel antipollution : barrage antipollution, tête d’écrémage, récupérateur, absorbants, bacs de
stockage.
• Motopompes, lances à incendie, nettoyeur haute pression…
• EPI.
C24
Mode opératoire
84
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Précautions d'usage
Mener une réflexion en amont, si besoin, en prenant l’avis de spécialistes tels que le Cedre
• Retenir des techniques adaptées aux caractéristiques de la pollution et du site pour ne pas causer
un préjudice environnemental plus important que la présence du polluant lui-même. Dans certains
cas (sites exposés aux vagues), il est parfois préférable de " ne rien faire " pour laisser la nature faire
le travail de nettoyage.
• Définir le niveau de nettoyage à atteindre en conciliant ce qui est acceptable en termes de pollution
d’un point de vue écologique, économique et politique avec ce qui est réalisable en termes de net-
toyage sur les plans technique et financier.
• Anticiper le déplacement éventuel de nappes dans le port en protégeant par des barrages des zones
qui seront difficiles à nettoyer ou constituant des pièges (quais creux, infrastructures poreuses).
re
Illustrations
ed © Cedre
85
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Équipement et matériel
re
Pour la zone étanche
• Sur le plan d’eau : barrage antipollution, tête d’écrémage, récupérateur, bacs de stockage, barrage
absorbant et absorbants en feuilles.
• À terre : géotextile, bâche, merlon de terre, botte de paille, pompe et cuve de décantation/stockage
des effluents huileux récupérés, absorbants.
• EPI.
ed
Pour le nettoyage
• Produit de lavage sans tensioactif adapté au polluant et au matériau de la coque du navire.
• Pulvérisateurs, nettoyeurs à jet d’eau chaude sous pression, lances à incendie, motopompes…
C25
• EPI.
Pour le levage
• Grue, sangles de levage, remorque de manutention…
• EPI.
C
Mode opératoire
86
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Précautions d'usage
• Dans tous les cas, faire un test préalable de nettoyage sur une petite surface afin de s’assurer de la
re
compatibilité du produit de nettoyage avec la peinture et le matériau de la coque du navire (alumi-
nium, acier, polyester…).
• Ne pas utiliser de dispersant pour le nettoyage.
• Suivre une logique de nettoyage allant du plus sale au plus propre.
• Avertir les propriétaires des risques de dégradation de leur revêtement de coque dus à l’utilisation
de produit de lavage et à l’utilisation de nettoyeur haute pression.
• Protéger les sangles de levage avec de l’absorbant en feuilles au niveau de la zone souillée. Cette
ed
précaution permettra d’éviter de repolluer la coque lors de la remise à l’eau.
• Ne pas oublier de nettoyer les bouts d’amarrage ainsi que les défenses ou pare-battages s’ils sont
pollués.
Illustrations
C
© Cedre
© Cedre
Coque souillée d’un navire de plaisance Zone étanche aménagée à terre pour le
nettoyage d’un navire d'intervention
87
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Équipement et matériel
re
Pour les stockages
Mode opératoire
Choisir le site
• Plateforme de surface suffisante, plane, avec un sol de bonne portance et hors zone submersible.
• Proximité et accessibilité vis-à-vis du chantier et du réseau routier.
• Éloignement raisonnable vis-à-vis de secteurs d'activités tels que les zones fréquentées par du public,
les zones de bureau…
88
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
• Dans les ports industriels, privilégier les capacités de stockage déjà existantes ou alors qui ne sont pas
exploitées (bassins bétonnés, vieille lagune asséchée, vieux stockage pétrolier…).
re
• Afin d’éviter de polluer de nouvelles zones et d’optimiser la filière de traitement des déchets récupérés
sur les chantiers de lutte, adapter les moyens de reprise et de transfert :
→→ à la nature des produits à transférer (liquides, pâteux, solides),
→→ à leur conditionnement (en sacs, en bennes, en fûts, en vrac…),
→→ aux spécificités du site de stockage (accessibilité, sensibilité, manœuvrabilité, portance et état du
sol...),
→→ aux distances de transport à parcourir (parfois plusieurs centaines de kilomètres).
• Afin de limiter les contaminations du sol autour du chantier, canaliser le transfert des déchets.
ed
Procéder à l’évacuation des déchets
• Traiter et quantifier immédiatement les déchets.
• Favoriser les filières courtes de traitement et d’élimination de certaines fractions :
→→ produits liquides pompés en citerne : raffinerie,
→→ déchets fermentescibles : unité de compostage ou biocentre,
→→ plastiques et absorbants : incinérateur d’ordures ménagères sous réserve des autorisations d’accès.
• Évacuer quotidiennement les déchets du site pour éviter son engorgement.
C
Précautions d'usage
• Au-delà de 100 m3 de surface de stockage, la réglementation associée aux installations classées
s’applique.
• Ne pas sous-estimer les risques de fuite ou d’écoulement pouvant contaminer le milieu naturel.
• Pour éviter la perforation des films plastiques ou des bâches, les utiliser en plusieurs épaisseurs ou
bien poser au préalable du géotextile.
• En fin de chantier, nettoyer et restaurer le site.
Illustrations
© Cedre
© Cedre
89
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Équipement et matériel
re
Moyens de transport à choisir en fonction des caractéristiques du déversement et des moyens dispo-
nibles
• Moyens " légers " : chenillettes, quads (avec remorques).
• Moyens " lourds " : chargeurs, camions d’assainissement, camions bennes, tonne à vide associée à
un tracteur…
• Transfert depuis des sites difficiles d’accès : hélicoptère, grue, tyrolienne, moyens nautiques (barges,
chalands…).
ed
Matériels de conditionnement
• Sacs, seaux, poubelles, big bags étanches, fûts, bennes étanches, conteneurs étanches….
• Des moyens de transport et d’élimination des déchets sont prévus dans les annexes techniques de la
disposition spécifique ORSEC POLMAR-Terre qui peut être, activée ou non, selon le volume déversé
C27 et la gravité de la pollution portuaire.
Mode opératoire
• Identifier les sociétés agréées pour collecter et transporter les déchets ainsi que celles capables de les
C
traiter (centres d’incinération spécifiques aux déchets dangereux, cimenteries, centres de traitement
physico-chimiques...). À noter qu’il existe également des sociétés qui se chargent des déchets, depuis
leur collecte jusqu’à leur traitement.
• Demander un devis aux entreprises identifiées sur la base du volume à traiter, de la composition des
déchets et de leur conditionnement.
• Prendre contact avec celles retenues.
• Si le pollueur est identifié, négocier avec son assureur la prise en charge des opérations de stockage/
traitement des déchets.
Précautions d'usage
90
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Illustrations
re
ed
© Cedre
Chargement de big bags sur un camion
C
© Cedre
91
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Financement de la réponse
Objectifs
En vertu du principe pollueur-payeur, les coûts des mesures de prévention et de lutte contre la pollution
incombent au pollueur. Quel que soit le milieu considéré, ce principe s’applique en cas de pollution
accidentelle. Mais l’application de ce principe requiert deux conditions essentielles : le pollueur doit être
identifié et un lien de causalité direct doit être établi entre l’accident et chacun des dommages.
Mode opératoire
• Identifier le pollueur
re
Si la source de pollution est une installation industrielle à terre
De nombreux industriels sont assurés au titre de la Responsabilité Civile des Atteintes à l’Environne-
ment (RCAE). Celle-ci propose différentes garanties au choix de l’industriel, mais aucune ne couvre
le préjudice écologique. Certains industriels sont leur propre assureur au titre des atteintes à l’envi-
ronnement et prennent en charge directement les frais.
Si la source de pollution est un navire
Les armateurs souscrivent des assurances auprès de mutuelles souvent appelées P&I Clubs. Ces der-
ed
niers garantissent la responsabilité incombant au propriétaire de navire pour les pertes ou préjudices
consécutifs à la pollution résultant du déversement d'hydrocarbures. Attention, les sommes versées
par les P&I Clubs sont plafonnées. Si les dépenses excèdent ce plafond, c’est le régime international
d’indemnisation qui intervient pour rembourser les frais supplémentaires :
C28 →→ si la pollution est provoquée par un pétrolier, ce sont les FIPOL (Fonds internationaux d'indemni-
sation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures) qui sont concernés.
→→ s’il s’agit d’hydrocarbures de propulsion, c’est la convention Bunker qui entre en vigueur avec
un montant maximum bien moindre que celui des FIPOL.
→→ pour les pollutions par produits chimiques, il n’y a pas encore de régime international d’indem-
C
nisation.
• Faire prendre en charge tous les frais et indemnisations possibles par le pollueur ou son assu-
reur
Le pollueur ou son assureur peuvent financer directement les mesures de lutte, mais il convient que
les autorités publiques valident les choix techniques proposés par les experts de l’industriel ou son
assureur, contrôlent les opérations effectuées sur le terrain et valident la clôture des opérations.
Le pollueur peut limiter sa prise en charge des dépenses à un remboursement des frais qui seront
jugés ultérieurement justifiés et raisonnables, laissant à l’autorité publique la charge du financement
immédiat de l’action. Tout ce qui n’aura pas été pris en charge directement fera donc l’objet de
dossiers de demande d’indemnisation, dans lesquels chaque dépense engagée pour lutter contre la
pollution devra être justifiée.
• Tout écrire, justifier et conserver pour être en mesure d’obtenir le remboursement des coûts
d’intervention non directement pris en charge et des dommages économiques liés à la pollution.
Précautions d'usage
• Il est conseillé à l’autorité portuaire de faire un constat de pollution dès le premier jour de l’incident
et de demander aux gendarmes de venir également dresser un procès-verbal.
• Anticiper en préparant les contrats-types (en conformité avec la réglementation sur les marchés
publics et en utilisant les dispositifs spécifiques aux urgences).
92
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Logo du Port
re
ce jour, à …h….., à un constat détaillé des faits.
2. DESCRIPTION DE LA POLLUTION
ed
Localiser et numéroter sur une carte l’ensemble des sites mentionnés
et annexer cette carte au constat.
Pour chaque zone portuaire (quai, appontement, bassin, ...) touchée
par la pollution : C29
• indiquer le nom du lieu (quai, bassin...) et l’heure exacte de la
visite du site par l’officier de port
• décrire le site : type d’infrastructure, étendue du site
• décrire le type de polluant observé : hydrocarbures, produit
chimique...
C
• décrire l’ampleur de la pollution : quantité, taux de recouvre-
ment...
• joindre des photographies circonstanciées (date et heure) de la
pollution constatée
• préciser si un arrêté de fermeture du port a été pris (si oui, le
photographier)
• préciser si une intervention a été réalisée ou est en cours. Si oui,
la décrire brièvement
• préciser s’il y a des dommages humains et/ou matériels.
Le commandant de Port
Signature + cachet
93
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Mode opératoire
Pendant la crise
• Constater ou faire constater la pollution, prendre des photos.
• Contacter le pollueur/représentant du propriétaire du navire, son assureur pour échanger sur les
re
techniques de lutte adoptées, obtenir des conseils et les maintenir informés de l’avancée des travaux
et des coûts.
• Déposer plainte et, dans la mesure du possible, lorsque le propriétaire du navire est connu et repré-
senté, négocier avec lui directement la prise en charge des opérations de nettoyage.
• Tenir un journal de bord qui recense tous les événements et opérations menées, depuis le début de
la pollution.
• Tenir une fiche par chantier, à un rythme adapté à la nature, la fréquence et l’ampleur de la pollu-
ed
tion. Centraliser et conserver ces fiches. Calculer les coûts sur la base de ces fiches (personnel et
matériel).
• Recueillir et archiver :
→→ les preuves qui permettent de démontrer la réalité de la pollution et son ampleur : fiches de recon-
C30 naissance, constats, rapports d’experts, échantillons, analyses, photos et films.
→→ les justificatifs des dépenses : bons de commandes, factures, bulletins de salaire, feuilles de temps
des agents impliqués, contrats de travail des agents temporaires…
→→ les documents qui attestent de la gestion rigoureuse de la crise et qui justifient des choix opérés :
comptes rendus, relevés de décisions, points de situation, rapports d’expertise, arrêtés municipaux...
→→ les articles de presse et, le cas échéant, les images vidéo (journaux télé…).
C
→→ Maintenir un relais actif avec les autres autorités locales impactées ainsi qu’avec les services de l’État.
Après la crise
• Se procurer auprès de l’assureur le formulaire d’indemnisation et le remplir. Ce dernier devra conte-
nir les informations suivantes : la source de la pollution (nom du navire par exemple) ; le nom du
demandeur, son représentant légal et son adresse ; un résumé de la demande qui explique la façon
dont le port a été impacté ; une synthèse des sommes demandées.
• Compléter le formulaire avec une présentation du port ; le journal de bord des événements ; une
hiérarchisation avec une table des matières qui renverra aux différentes pièces justificatives pour
chaque catégorie de coûts (factures, fiches de chantiers, fiches de personnel, bulletin de salaires,
matériel utilisé…) ; les photographies (datées, commentées et localisées) et coupures de presse
collectées.
• Si la pollution concerne plusieurs autorités locales, prendre contact avec les autres autorités locales
et services/agences touchés ou impliqués afin de vérifier la cohérence et la coordination des
demandes et des coûts.
• Adresser le dossier, en principe, à l’assureur du propriétaire du navire (assureur de type P&I Club).
94
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Précautions d'usage
• Avant toute crise, il est conseillé d’établir un recueil de photographies récentes et de documents
descriptifs des sites remarquables du port afin de disposer d’un " état zéro " des infrastructures.
• Il est conseillé à l’autorité portuaire de faire un constat de pollution dès le premier jour de l’incident
et de demander aux gendarmes de venir dresser un procès-verbal.
• Consigner les coûts au moyen de formulaires adéquats. Présenter rapidement ces éléments à l’orga-
nisme en charge de les traiter.
• Faire signer les documents les plus importants par les différentes parties prenantes afin de leur
donner un caractère officiel.
• Désigner une personne en charge de la partie indemnisation, qui travaillera en lien avec les respon-
sables techniques et l’autorité portuaire tout au long de la crise. Prévoir en appui de cette personne
la possibilité de contracter avec un ou plusieurs experts pour le montage d’un dossier d’indemnisa-
re
tion, si l’ampleur de la pollution le justifie, et identifier en amont les personnes ou réseaux suscep-
tibles d’assurer cette expertise.
• En cas de pollutions par hydrocarbures couvertes par le système des FIPOL, le dossier devra être
adressé au FIPOL dans les 3 ans suivant la date du début du dommage constaté. Pour les pollutions
par substances dangereuses, la convention SNPD 2010 n’étant pas encore entrée en vigueur, les
délais sont ceux du droit national. Le dossier ainsi constitué servira de base pour les demandes
d’indemnisation qui pourraient être adressées à l’État et au juge, notamment si le propriétaire du
navire n’est pas connu.
ed
C
95
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Retour d’expérience
Objectifs
Analyser méthodiquement et rigoureusement la gestion d’un événement afin d’en tirer des enseigne-
ments pour l’avenir.
Créer une opportunité de partage, d’apprentissage et de progression pour l’ensemble des acteurs de
la crise.
Mode opératoire
re
• Désigner un animateur qui peut être : commandant de port, maître de port, officier " matières
dangereuses ", agent portuaire ou responsable QHSE du port en charge de la gestion de l’inci-
dent. Dans un souci d’objectivité, lui associer un acteur extérieur, si possible expérimenté dans le
domaine de la gestion de crise (comme un officier sapeur-pompier ou de gendarmerie).
• Convier tous les acteurs de la gestion de l’événement, quels que soient leur niveau hiérarchique et
leur statut, dont les responsables communaux, ceux des sociétés privées, experts…
• Collecter les informations permettant de reconstituer chronologiquement la suite des événements.
• Conduire des entretiens individuels pour enrichir cette chronologie du témoignage des acteurs.
ed
• Formaliser l’histoire commune, en découpant la gestion de l’événement sous forme de séquences
et en analysant pour chacune : le contexte de la situation, les hypothèses envisagées, les décisions
et les actions entreprises, les effets et les conséquences de ces dernières.
• Organiser une réunion de synthèse.
C31 • Formaliser un plan d’action et réviser le plan d’intervention portuaire s’il existe.
Illustration
C
© Cedre
Entretien de groupe
96
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
c Milieu maritime
c Port de commerce
c Milieu estuarien
c Port de pêche
c Milieu fluvial
c Port de plaisance
c Milieu lacustre
Objectifs
re
Déterminer s’il est nécessaire, pertinent et faisable d’entreprendre des opérations complémentaires aux
opérations de nettoyage, plutôt que de laisser les processus naturels opérer à leur rythme.
Mode opératoire
Mettre en place un suivi permettant de décider de la poursuite ou de l’arrêt des démarches de restau-
ration.
• Réaliser un suivi physico-chimique de l’eau et des sédiments.
• Assurer un suivi de la restauration des populations végétales et animales.
Précautions d'usage
• Rechercher, si elles sont disponibles, les informations qui permettront d’établir un état de réfé-
rence du port avant l’accident.
• Trouver, avec les différentes parties intéressées, un consensus concernant le niveau acceptable qui
permettra de sortir de la phase de réponse et de passer dans la phase post-accident.
97
C
ed
re
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Compléments d’information
re
Exemples de cas concrets D1
Bibliographie D4 D5
C
99
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
2008, DONGES,
1998, RIO GRANDE, BRÉSIL LOIRE-ATLANTIQUE
Le 24 août 1998, le chimiquier Bahamas entre au Le 16 mars 2008, une fuite de canalisation provoque
port de Rio Grande au Brésil chargé de 19 000 un déversement estimé à plus de 400 tonnes de
tonnes d'acide sulfurique concentré à 95 %. À la fioul lourd au cours du chargement d’un navire
suite d'erreurs techniques, la salle des machines à la raffinerie de Donges située en Loire-Atlan-
est envahie par un mélange d'eau et d'acide. Ce tique. Les premières reconnaissances permettent
mélange, très corrosif, crée de sérieux problèmes de constater la présence de polluant sur l’eau
re
pour la structure du navire. sous forme d’irisations, de plaques et de trainées
Le 30 août, le navire gîte fortement et l'acide depuis l’estuaire de la Loire jusqu’à près de 10 km
atteint les générateurs principaux, l'équipage aban- en amont de Donges. À terre, certains apponte-
donne alors le Bahamas par crainte d'explosion. ments du Grand Port Maritime de Saint-Nazaire
Des jets du mélange d'acide et d'eau pulvérisé sont sont touchés. Des vents constants concentrent le
observés émanant des citernes et de la salle des polluant sur les infrastructures portuaires et des
pompes. Une intervention de pompage à terre est ouvrages de défense du port de Paimboeuf.
engagée par les propriétaires du navire et réalisée Le 17 mars, le BSAD Argonaute de la Marine natio-
ed
par une société d’intervention privée. Le mélange nale est mobilisé pour récupérer le polluant en mer.
d'acide et d'eau étant trop corrosif, il détruit le Par précaution, des mesures conservatoires d’inter-
flexible de pompage. diction de pêche et de collecte de coquillage sont
Trois points problématiques pour l'intervention prises par arrêté préfectoral. Suite aux résultats
sont à relever. Le premier est le risque élevé d'ex- apportés par des campagnes de prélèvement, les
plosion dû à la génération d'hydrogène. Le second interdictions seront levées le 17 avril.
est l'absence de citerne à terre pour recevoir le Globalement, la récupération sur l’eau s’avère peu
mélange d'eau et d'acide corrosif. Le troisième est performante : l’essentiel de la collecte s’opère sur
l’impossibilité pratique de neutraliser une quantité le littoral. Les opérations de dépollution terrestres
d'acide aussi considérable. De plus, une corrosion battent leur plein. En mars, ce sont près de 1 000
des structures du navire pourrait entraîner une lixi- hommes/jour (UIISC, SDIS et sociétés de service)
C
viation de métaux lourds dans l'environnement. qui sont impliqués.
Deux mois après le début des opérations, il est La grande diversité des substrats pollués nécessite
D1 décidé de décharger lentement, à marée descen- la mise en œuvre de techniques de lutte adaptées.
dante, la cargaison du navire dans l'eau du port, Le nettoyage des infrastructures (quais, apponte-
tout en surveillant constamment le pH. L'opération ments, enrochements) commence à l’aide de jets
de pompage dure plus de onze jours, sans dépasser d’eau basse et haute pression. Certains enroche-
les limites convenues de pH et sans lixiviation des ments et lits de galets très pollués sont enlevés et
composés ferriques de la coque. Pour finir, le navire lavés à proximité, dans des installations provisoires
est sabordé dans les eaux internationales sur déci- de lavage pour les uns et en bétonnière pour les
sion des autorités maritimes. autres. Le lavage des portes d’écluses, de cales
de radoub et de canalisations rend nécessaire le
recours à des cordistes. L’ensemble des opérations
s’achève début juillet 2008. Les déchets collectés
sont centralisés sur une aire de prétraitement
aménagée à l’intérieur de la raffinerie. Chaque type
de déchet est dirigé vers une filière de traitement
adaptée en fonction de sa nature et de son degré
de contamination.
100
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
pleur de la pollution. Les résultats de modélisation naissances confirment l’intrusion d’hydrocarbures
indiquent une dérive potentielle du fioul en direc- flottants dans la ria d’Étel, menaçant notamment
tion de Terre-Neuve, et les autorités canadiennes le port de plaisance d’Étel.
sont informées du déversement. La fermeture complète de la ria à l’aide de barrages
Un premier barrage flottant est posé deux heures flottants lourds n’est pas concevable en raison des
après l’alerte. Le pompage commence dans l’après- forts courants caractérisant le site. C’est donc un
midi, après constat de l’efficacité du confinement. dispositif fixe de confinement en épi, constitué d’un
Le matériel et le personnel impliqués sont ceux du barrage flottant assorti de boudins absorbants, qui
est mis en place. Il est amarré au quai du port d’Étel
ed
stock POLMAR et du balisage. La société respon-
sable de la pollution assume la prise en charge et saisi sur un corps-mort de 6 tonnes. Posé à l’aide
des déchets générés et accepte de rembourser les d’une barge ostréicole, il constitue l'élément prin-
coûts de l’intervention des services de l’État et des cipal du dispositif de protection, en cas d’une fuite
consommables mis en œuvre. soudaine de l’épave ou de relargage à partir des
Les autorités canadiennes effectuent en parallèle plages fortement souillées en aval. Opérationnel
une reconnaissance aérienne. Celle-ci permet, le jusqu’à la fin des opérations de lutte, il a permis
lendemain de l’incident, de repérer une fuite du d’intercepter une partie du volume -somme toute
dispositif de confinement et une extension de la faible- de polluant et de débris souillés dérivant vers
pollution dans le port. Les quantités impliquées l’amont en provenance de l’entrée de la ria.
paraissent cependant faibles. Un jour après, le Dès le jour de l’accident, outre la collecte manuelle
C
dispositif est renforcé à l’aide d’absorbants. d’amas de polluant et d’accumulations d’algues
Suite au constat renouvelé d’une pollution d’am- fortement souillées, la majorité des opérations au
pleur modeste, mais bel et bien visible sur l’eau à sein de la ria d’Étel consistait en du nettoyage à
partir du pied de l’enrochement, le Préfet émet, haute pression de surfaces dures (rochers et infras-
une semaine après l’incident, un arrêté d’interdic- tructures portuaires). Les derniers chantiers sont
tion de pompage d’eau et de pêche dans le port de clôturés à la mi-mars 2012. En parallèle, une aire
Saint-Pierre. Celles-ci seront respectivement levées spécifique de lavage de bateaux de plaisance est
le 24 juin et le 10 août. Le 8 juin, le Préfet met montée sur le terre-plein jouxtant le port de plai-
en demeure l’exploitant du dépôt de prendre les sance : quelques dizaines de bateaux sont sortis
mesures nécessaires à l’arrêt de la pollution. Une de l’eau pour être nettoyés de mars à avril par une
société spécialisée est mandatée pour le nettoyage société spécialisée.
du site et le traitement des déchets. L’alimentation
des viviers est assurée en utilisant l’eau de mer
adjacente.
Au bilan, 12 m3 de fioul ont été récupérés sur l’eau
par pompage. Ce point s’est avéré important car
l’archipel, du fait de son isolement géographique,
avait une capacité limitée à alimenter rapidement
son stock de produits absorbants.
101
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
ments. Après validation de la technique, le polluant Celui-ci présente en majorité un aspect de film gris
est pompé dans une hydrocureuse. Cette opéra- argenté. Deux autres vols d’observation de la zone
tion est d’abord réalisée depuis la berge, puis sur sont effectués. Le Groupe de Plongeurs Démineurs
le plan d’eau à l’aide d’un récupérateur à seuil mis de la Manche apporte également son concours en
à disposition par le Cedre et mis en œuvre par les procédant à une inspection de la coque du chaland.
lamaneurs. Ce dernier est remorqué à quai et le pompage de
En fin de journée, une part significative de l’huile ses soutes est réalisé par une société spécialisée.
de soja déversée a été récupérée. Durant la nuit, Un arrêté d'interdiction de pêche et de navigation
ed
le vent tombe et le reste de l’huile est dispersé par sur la zone impactée est décrété par la Préfecture de
la marée descendante. Le lendemain matin il n’y a département et la mairie de Tourlaville. Par précau-
plus de trace d’huile dans le bassin du port. tion, un arrêt temporaire du pompage au niveau
des prises d’eau est décidé. Un suivi constitué de
prélèvements et analyses est réalisé.
Un Centre Opérationnel de Crise (COD) est mis en
place à Saint-Lô, dans les locaux de la Préfecture.
Le 16 octobre, un point de situation réunissant les
différents acteurs est établi. Des reconnaissances
nautique et aérienne sont programmées et les
C
protections réglementaires à mettre en place pour
les jours suivants sont définies par des arrêtés muni-
cipaux et préfectoraux. Il est décidé d’interdire la
pêche à pied, la pratique d’activités nautiques et le
maintien d’un niveau de vigilance pour l’utilisation
des prises d’eau.
La reconnaissance nautique réalisée le 16 octobre
permet de constater que l’évolution de la situation
est conforme à ce que l’on pouvait attendre du
comportement et du devenir d’un diesel marine
dans le contexte de renouvellement important des
masses d’eau de la grande rade de Cherbourg. Des
petites zones d’accumulations peuvent subsister
un peu plus longtemps dans les zones protégées au
renouvellement d’eau moins rapide, à l’intérieur du
port par exemple. Concernant l’impact environne-
mental, cet évènement a pu provoquer une expo-
sition faible et temporaire de certains organismes
marins présents dans la grande rade qui, le cas
échéant, se sont détoxifiés naturellement.
102
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
À la suite de leur déversement sur un plan En dehors de la nature même du produit, les
d’eau, les hydrocarbures et les produits éléments extérieurs qui favorisent l’évapora-
chimiques sont soumis aux conditions exis- tion sont la vitesse du vent ainsi que la tem-
tantes (températures de l’eau et de l’air, vent, pérature de l’air et celle de l’eau. L’agitation
courant, agitation du plan d’eau en surface…) du plan d’eau en surface (le clapot), qui
et se transforment plus ou moins rapidement. dépend de son exposition au vent et de la
On parle alors de vieillissement du polluant. force de celui-ci, peut entraîner la dispersion
naturelle d’un polluant dans la colonne d’eau
re
Dans les premières heures, les produits déver- ou au contraire provoquer la formation d’une
sés peuvent s’évaporer pour leurs parties les émulsion (appelée " émulsion inverse ") entre
plus volatiles, flotter et s’étaler en formant le produit et l’eau, en fonction de la nature
un film plus ou moins épais, se dissoudre ou du polluant.
couler. Cependant, presque tous les hydrocar-
bures raffinés flottent en s’étalant et s’éva- Les transformations secondaires comprennent
porent de manière plus ou moins importante, l’oxydation et la biodégradation. Lentes, elles
leur dissolution restant très limitée et leur ne sont à considérer qu’après plusieurs jours,
ed
dépôt sur le fond pouvant survenir assez fré- voire plusieurs semaines.
quemment après adsorption sur les matières
en suspension présentes dans les eaux por- En même temps qu’il vieillit, le polluant flot-
tuaires. Quelques rares hydrocarbures, plus tant se déplace en surface du plan d’eau
lourds que l’eau, peuvent aussi couler dès leur sous l’action du vent et du courant. Les
déversement. Pour les substances chimiques conditions météorologiques prédominantes
par contre, la diversité des comportements peuvent alors l’accumuler contre des quais,
est très grande et ne peut être étudiée des navires, des enrochements ou des berges.
qu’au cas par cas, car de nombreux produits Dissous ou dispersé dans la colonne d’eau, il
C
chimiques se dissolvent, flottent, coulent ou n’est plus soumis qu’au courant.
s’évaporent, en cumulant souvent plusieurs
de ces comportements (cf. SEBC). D2
Photo-oxydation
Évaporation
t ent n
men nem
atio
Étale tion émin
Frac Diss 3% dérive de la nappe
1,1 noeud
ds t
B
eu en
Dispersion Émulsification
no u v
15 e d
rc
A
fo
100 %
Sédim Biodégradatio
entati n
© Cedre
© Cedre
on force du courant
Dissolution
1 noeud
jours semaines
Évolution / vieillissement d’un polluant déversé sur plan Dérive et étalement d’un polluant sur un plan d’eau sous
d’eau l’action du vent et du courant (comme ordre de grandeur,
la dérive de la nappe est la résultante des vecteurs " 3 %
du vent " + " 100 % du courant ").
103
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
LA BASE DE DONNÉES
LES GUIDES OPÉRATIONNELS
" MOYENS DE LUTTE "
Depuis 1982, le Cedre publie des guides opération- Le Cedre met à jour régulièrement une base de
nels à destination des décideurs et opérateurs afin données " moyens de lutte " destinée à donner des
de leur donner accès à des informations nécessaires informations sur :
et pratiques en cas de pollutions accidentelles des • les matériels et produits de lutte utilisables
re
eaux. Toutes les connaissances et l’expertise du en cas de déversements accidentels
Cedre, capitalisées depuis sa création en 1979, sont d’hydrocarbures, de substances nocives
utilisées pour réaliser ces documents synthétiques. potentiellement dangereuses et de macro-
Les thématiques traitées sont larges. Dans le cas déchets ;
des pollutions portuaires, voici les guides dont la • les fabricants et fournisseurs d'équipements ou
consultation est recommandée : de services spécialisés dans les domaines de la
• Absorbants ; protection, de la récupération, du stockage, du
• Barrages " à façon " ; nettoyage…
ed
• Barrages manufacturés ; Cette base de données est en libre accès sur le site
• Conteneurs et colis perdus en mer ; Cedre.fr dans la rubrique Ressources.
• Observation aérienne ;
• Reconnaissance ;
• Récupérateurs ;
• Substances nocives et potentiellement dan-
gereuses.
Ces guides sont accessibles sur : cedre.fr, rubrique
Ressources, sous-rubriques Publications puis
Guides opérationnels.
C
Une restitution de l’activité de veille technologique Le Cedre publie sur cedre.fr la liste des absorbants,
du Cedre dans le domaine des déversements en dispersants et produits de lavage testés dans son
milieu marin et en eaux intérieures, donne nais- laboratoire et ayant satisfait aux normes en vigueur.
sance chaque trimestre aux lettres techniques du Cette liste est disponible à la rubrique Analyses et
Cedre. Elles sont disponibles en versions française Recherche, sous-rubrique Efficacité des produits.
et anglaise sur cedre.fr.
Ces guides sont accessibles dans la rubrique
Ressources, sous-rubriques Publications puis Lettres
techniques.
104
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Glossaire et sigles
Absorbant : produit solide, naturel ou de synthèse, relatives à la réglementation du transport des gaz
destiné à piéger et retenir un liquide déversé sur un liquéfiés.
plan d’eau afin d’en faciliter sa récupération. Code IMDG : " International Maritime Dangerous
Accord ADN : accord européen relatif au transport Good Code ". Code maritime international régis-
international des marchandises dangereuses par sant le transport des marchandises dangereuses en
voie de navigation intérieure. colis.
Adsorption : rétention, adhérence ou accumulation Code IMSBC : " International Maritime Solid Bulk
d’une substance gazeuse, liquide ou solide à la Cargoes Code ". Code maritime international régis-
surface d’une autre substance quelconque. Adhé- sant le transport des cargaisons solides en vrac.
re
rence d’un polluant flottant, en suspension ou en CODIS : Centre Opérationnel Départemental d'In-
solution dans l’eau à la surface d’un solide tel que cendie et de Secours.
des sédiments ou autres matières en suspension Colonne d’eau : volume d’eau dans un tube vertical
dans l’eau. réel ou imaginaire d’une masse d’eau considérée.
AIPPP ou AI3P : Autorités Investies du Pouvoir de Confinement : arrêt de la migration ou de la dérive
Police Portuaire. de polluants flottants liquides ou solides hors d’un
AJDA : Actualité Juridique du Droit Administratif. site, grâce à la mise en œuvre d’un barrage.
AP : Autorités Portuaires. Convention Bunker : convention internationale sur
ed
ATEX : matériels destinés à être utilisés en ATmos- la responsabilité civile pour les dommages dus à la
phères Explosibles, selon les réglementations fran- pollution par les hydrocarbures de soute.
çaise et européenne. COS : Commandant des Opérations de Secours.
Au vent : l'expression au vent s'utilise pour situer CROSS : Centres Régionaux Opérationnels de
un objet dans l'espace en indiquant qu'il se trouve Surveillance et de Sauvetage.
du côté d'où souffle le vent, par rapport à un objet CSI : Code de la Sécurité Intérieure.
servant de référence. Ainsi, l'objet est en amont C. transp. : Code des transports.
d'une ligne perpendiculaire au vent passant par
Décantation : séparation par différence de gravité,
l'objet, et reçoit le vent avant l'objet de référence.
de produits non miscibles (qui ne se mélangent
BSAD : Bâtiment de Soutien, d’Assistance et de pas), dont l’un au moins est liquide.
C
Dépollution.
Dispersant : produit chimique liquide utilisé pour
Biodégradation : décomposition de certaines subs- faciliter la mise en suspension d’un hydrocarbure
tances, telles que des hydrocarbures, par des orga- dans la masse d’eau et aider à sa dissémination, D4
nismes vivants. afin d’en accélérer la biodégradation par le milieu
CAS : numéro d'enregistrement unique d'un naturel.
produit chimique dans la base de données améri- DML : Diesel Marine Léger.
caine Chemical Abstracts Service qui regroupe les
DOS : Directeur des Opérations de Secours.
substances chimiques, les polymères, les séquences
biologiques et les alliages. Écrémage : récupération sélective des hydrocar-
bures à la surface de l’eau à l’aide d’un écrémeur.
CGCT : Code Général des Collectivités Territoriales.
ECDE : Étude et Documents du Conseil d’État.
Chalutage : concentration et épaississement d’une
nappe de polluant étalée sur un plan d’eau à l’aide Effluents : eaux usées ou déchets liquides rejetés
d’un barrage remorqué en “ U “ par deux embarca- dans l’eau lors d’opérations de nettoyage au cours
tions, à une vitesse inférieure à 1 nœud. de la lutte contre une pollution.
Code IBC : " Intermediate Bulk Container ". Recueil Émulsification : action qui consiste à obtenir une
international de règles relatives à la réglementation émulsion.
du transport de vrac liquide. Émulsion : : incorporation d’eau dans le pétrole
Code IGC : " International Code for the Construc- pour créer, sous l’effet de l’agitation ou de l’ajout
tion and Equipment of Ships Carrying Liquefied de produits actifs, un mélange hétérogène.
Gases in Bulk ". Recueil international de règles EPI : Équipement de Protection Individuelle.
105
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
re
natures, de formes variées délibérément jetés, ou n’exerçant sur ceux-ci qu’un pouvoir de police
accidentellement perdus sur le littoral ou en mer, spéciale pour les activités nautiques pratiquées à
déchets provenant des terres qui sont transportés partir du rivage avec des engins de plage et des
dans le milieu marin par les fleuves, les systèmes engins non immatriculés. Cette police spéciale
d'évacuation et d'assainissement ou transportés s’exerce en mer jusqu’à une limite fixée à 300
par le vent. mètres à compter de la limite des eaux, elle-même
variable en fonction de la marée.
MD : Matières Dangereuses.
TP : Travaux Publics.
MDO : Marine Diesel Oil.
ed
UIISC : Unité d’Instruction et d’Intervention de la
Numéro BIC : numéro permettant d’identifier
Sécurité Civile.
le propriétaire d’un conteneur et attribué par le
Bureau International des Conteneurs et du trans- VHF : " Very High Frequency ". Système de commu-
port intermodal. Il est constitué d’un code de 4 nication à très hautes fréquences.
lettres dont la dernière est un U. ZMFR : Zone Maritime et Fluviale de Régulation.
Numéro ONU : numéro d'identification à 4 chiffres
des marchandises dont le transport est réglementé.
Oléophile : qui présente une affinité pour les corps
gras, qui les absorbe sélectivement.
ORSEC : Organisation de la Réponse de SÉcurité
C
Civile.
PCS : Plan Communal de Sauvegarde.
Point d'éclair : température à partir de laquelle un
liquide peut s'enflammer au contact d'une source
de chaleur : flamme, étincelle... Si l'on retire la
source de chaleur, l'inflammation s'arrête.
POLMAR-Terre : le dispositif POLMAR (POLlutions
MARines-Terre) est un dispositif pour lutter contre
les pollutions marines par hydrocarbures sur le
littoral français.
QHSE : Qualité Hygiène Sécurité Environnement.
SEBC : " Standard European Behavior Classifica-
tion ". Classification qui permet de déterminer le
comportement théorique d’une substance en fonc-
tion de ses propriétés physico-chimiques, puis de la
classer dans les cinq familles : gazeux, évaporant,
flottant, soluble, coulant.
SDIS : Service Départemental d’Incendie et de
Secours.
106
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
Bibliographie
ALBRECHT M. et N. MARQUE. Etude inter-agences de l’eau. Équipements et plans d’intervention des ports
autonomes français littoraux et fluviaux face au risque de pollution accidentelle provoquée par un navire.
R.96.03.C. Plouzané : Cedre, 1996, 149 p.
BAILEY D. et al. Harboring pollution: Strategies to clean up U.S. Ports. Natural Resources Defense Council,
2004, 97 p. Disponible sur : www.nrdc.org/sites/default/files/ports2.pdf [Consulté le 16.10.2018]
BECET J-M. et R. REZENTHEL. Dictionnaire juridique des ports maritimes et de l’environnement littoral.
Rennes : Presses Universitaires de Rennes (PUR), 2004, 368 p.
re
BELAMARIC G., KURTELA Ž. et R. BOSNJAK. Simulation method - Based oil spill pollution risk analysis for the
port of Šibenik. Transactions on Maritime Science. Volume 05, numéro 02, 2016, pp. 141-154.
BERTHELEME J. Démarche environnementale de lutte contre les déversements d’hydrocarbures au sein des
ports de plaisance. S.2009.10. Brest : Cedre, 2009, 90 p.
BOUZAHER A. Contribution à l’élaboration d’une méthodologie d’évaluation des risques liés à la manœuvre
portuaire en Algérie. Thèse de doctorat en sciences, en hygiène et sécurité industrielle soutenue le 21 mai
ed
2016. Fesdis : Université de Batna 2, 2016, 146 p.
CAREY J., KNAPP S. et P. IRVING. Assessing ecological sensitivities of marine assets to oil spill
by means of expert knowledge. Econometric Institute Report 2014-13, 2014, 19 p.
Disponible sur : https://repub.eur.nl/pub/51749/EI2014-13.pdf [Consulté le 16.10.2018]
CARIOU G. Pollution du Lord Star. Réception des chantiers de nettoyage. Port de commerce de Brest le
mardi 3 mars 2015. EPI.15.03. Brest : Cedre, 2015, 7 p.
CARLAN V., HEAVER T., SYS C. et al. Oil spill response in/and around the North-west European ports. Final
C
Report, Prinsstraat : University of Antwerp, 2016, 55 p.
CEREMA. Guide méthodologique : Transport de marchandises. Caractéristiques de l’offre et capacité des
modes de transport. Sourdun : Cerema, 2014, 288 p.
D5
CHAVAROCHE L. Équipement des ports français face au risque de pollution accidentelle. S.98.05. Plouzané :
Cedre, 1998, 66 p.
COELHO, N-F. Extraterritoriality from the Port: EU’s approach to jurisdiction over ship-source pollution.
Spanish Yearbook of International Law. Volume 19, 2015, pp. 269-284.
CONSEIL GENERAL DES PONTS ET CHAUSSEES et P. BALLAND. Mission d’inspection sur les ins-
tallations de réception portuaires pour les déchets d’exploitation des navires et les rési-
dus de cargaison. Directive 2000/59/CE du parlement européen et du conseil en date du 27
novembre 2000. Paris : Ministère de l’équipement, du logement et des transports, 2001, 54 p.
Disponible sur : www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/014000662.pdf. [Consulté
le 16.10.2018]
DAGORN L. et A. DUMONT. Les barrages antipollution manufacturés. Brest : Cedre, 2012, 95 p. (Guide
opérationnel)
107
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
DEN BOER S. et al. Development of an oil spill hazard scenarios database for risk assessment. Journal
of coastal research. Proceedings of the 13th International Coastal Symposium, special issue 70, 2014,
pp. 539-544.
DINWOODIE J., TUCK S. et H. KNOWLES. Assessing the environmental impact of maritime operations in
ports: A systems approach. In Maritime Logistics: Contemporary Issues. Emerald Group Publishing Limited,
2012, pp. 263-284.
DODDS A. et C. RAE. Pollution incident response management plan. Helipad, Port authority of New South
Wales – Newcastle, 2016, 18 p.
Disponible sur : www.portauthoritynsw.com.au/media/1662/pollution-incident-response-management-
plan-helipad.pdf [Consulté le 16.10.2018]
Emergency response to chemical accidents in port areas / 2nd international conference on safety in the port
re
environment. Bremen : 5-7 October 1992, 390 p.
GAILLARD M., GIRAUD W., LAMOUREUX J., et al. Pollutions accidentelles des eaux par des substances
nocives et potentiellement dangereuses. Brest : Cedre, 2017, 158 p. (Guide opérationnel)
GUÉNA A. Déversement d’huiles dans le bassin portuaire de Rouen Quevilly. Port autonome de Rouen, 19
janvier 2006. Rapport d’intervention des 20 et 21 janvier 2006. EPI.06.01. Brest : Cedre, 2006, 23 p.
GUÉNA A. Les barrages antipollution " à façon ". Brest : Cedre, 2012, 88 p. (Guide opérationnel)
ed
HOMSOMBAT W., YIP T. L., YANG H. et al. Regional cooperation and management of port pollution.
Maritime Policy & Management. Routledge, Volume 40, numéro 5, 2013, pp. 451-466.
IMO. Guidance concerning chemical safety in port areas : Guidance for the establishment of programmes
and policies related to prevention of, preparedness for, and response to accidents involving hazardous
substances. Londres : International Maritime Organization (IMO), 1996, 63 p.
IMO. Comprehensive manual on port reception facilities. Londres : International Maritime Organization
(IMO), 1999, 323 p.
C
KARAGYOZOV C., KARAIVANOVA M. et I. VENCISLAV. Review of oil and waste streams in the port of
Bourgas. 2013, 12 p.
Disponible sur : www.pse.ice.bas.bg/www_systems_engineerig_laboratory/Distance_learning_systmeng/
Distance_Course_5/Distance_Course_5_EN/Lecture_Course_5_EN/Lekcii_Course_5_PDF_EN/Lecture_9_
ENG.pdf. [Consulté le 16.10.2018]
KREMER X. Conteneurs et colis perdus en mer. Brest : Cedre, 2011, 73 p. (Guide opérationnel )
LE FLOCH S. et F. CABIOC’H. Prise en compte du risque chimique en zone portuaire et en haute mer : état
de la situation. R.01.61.C. Brest : Cedre, 2001, 32 p.
LE FLOCH S. et P. RICHARD. Accident du chalutier Landora dans le port de Douarnenez (Août 2003).
EPI.03.01. Brest : Cedre, 2003, 4 p.
LEGIFRANCE. Arrêté du 27 novembre 2009 définissant le programme et les modalités de formation des
surveillants de port et des auxiliaires de surveillance.
Disponible sur : www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000021393948&categorieLien=id
[Consulté le 16.10.2018]
LEGIFRANCE. Code de l’environnement. Version consolidée au 7 octobre 2018.
Disponible sur : www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?cidTexte=LEGITEXT000006074220&dateTexte=20181023
[Consulté le 16.10.2018]
108
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
LEGIFRANCE. Code général des collectivités territoriales. Version consolidée au 7 octobre 2018.
Disponible sur : www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&dateTexte=20181025
[Consulté le 16.10.2018]
LEGIFRANCE. Code des ports maritimes. Version consolidée au 15 août 2016.
Disponible sur : www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?cidTexte=LEGITEXT000006074233&dateTexte=20180912
[Consulté le 16.10.2018]
LEGIFRANCE. Code de la sécurité intérieure. Version consolidée au 15.10.2018.
Disponible sur : www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?cidTexte=LEGITEXT000025503132&dateTexte=20181025
[Consulté le 16.10.2018]
LEGIFRANCE. Code des transports. Version consolidée au 12.09.2018. Disponible sur : www.legifrance.gouv.
fr/affichCode.do?cidTexte=LEGITEXT000023086525&dateTexte=20181025. [Consulté le 16.10.2018]
re
LEGIFRANCE. Décret n° 2009-877 du 17 juillet 2009 portant règlement général de police dans les ports
maritimes de commerce et de pêche.
Disponible sur : www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000020870586&categorieLien=cid
[Consulté le 16.10.2018]
LEGIFRANCE. Décret n° 2011-2108 du 30 décembre 2011 portant organisation de la surveillance de la navi-
gation maritime.
Disponible sur : www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000025061871&dateTexte=&ca
ed
tegorieLien=id [Consulté le 16.10.2018]
LEGIFRANCE. Loi n° 2004-811 du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile. Version consolidée au
6 août 2018. Disponible sur : www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000804612.
[Consulté le 16.10.2018]
LESQUEL E. La pollution des ports non autonomes du littoral Manche Atlantique, I/IV. Rapport de syn-
thèse : les pollutions portuaires accidentelles et chroniques. R.98.32.C/I. Plouzané : Cedre, 1998, 64 p.
LESQUEL E. La pollution des ports autonomes du littoral Manche-Atlantique, III/IV. Lutte contre les déver-
C
sements accidentels de produits pétroliers en site portuaire. Éléments d’information et recommandations
opérationnelles. R.98.32.C/III. Plouzané : Cedre, 1998, 112 p.
LI Y., WANG W., LIU B. et al. Research on oil spill risk of port tank zone based on fuzzy comprehensive
evaluation. Aquatic Procedia. Volume 3, mars 2015, pp. 216-223.
MAMACA E. Récupération de produits flottants pâteux ou solides en zone portuaire : essai d’un dispositif
dans le port de Saint Guénolé le 18 mars 2003. R.03.05.C. Brest : Cedre, 2003, 4 p.
MERLIN F-X. et P. LE GUERROUE. Utilisation de produits absorbants appliquée aux pollutions accidentelles.
Brest : Cedre , 2009, 52 p. (Guide opérationnel)
MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’ENERGIE ET DE LA MER. Règlement pour le transport et la manu-
tention des marchandises dangereuses dans les ports maritimes. Paris : Ministère de l’Environnement, de
l’Énergie et de la Mer, 2017, 98 p.
Disponible sur : www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/RPM%20consolid%C3%A9_01-07-2017.pdf
[Consulté le 16.10.2018]
NG A. K. Y. et S. SONG. The environmental impacts of pollutants generated by routine shipping operations
on ports. Ocean & Coastal Management. Volume 53, issues 5-6, mai-juin 2010, pp. 301-311.
NOUBADJI V., PACELLE, J-F. et B. PETITPA. L’accueil des navires en détresse dans les ports et le droit de res-
ponsabilité. Conférence étude de cas du 06/02/01 présentée dans le cadre du D.E.S.S. Droit des transports.
Toulouse : Institut d’Études Internationales et de Développement (IEID), 2001, 69 p.
109
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
O’BRIEN M. Oil spills in ports. Ports & Harbors. Juillet 2006, pp. 34-35.
Disponible sur : www.itopf.org/knowledge-resources/documents-guides/document/oil-spills-in-ports-2006/
[Consulté le 16.10.18]
OHLENSCHLAGER J-P. et G. GORDIANI. EMSA study on the delivery of ship-generated waste and cargo
residues to port reception facilities in EU ports. Final report. Copenhague : Ramboll, 2012, 52 p.
OMI. Recommandations révisées relatives à la sécurité du transport des cargaisons dangereuses et
des activités apparentées dans les zones portuaires. Edition de 2007. Londres : Organisation Maritime
Internationale (OMI), 2008, 144 p.
OMI. Transports maritimes de marchandises dangereuses en colis. Code IMDG. Arrêtés nationaux - 2013.
Règlement relatif à la sécurité des navires. Division 411 - Transport par mer des marchandises dange-
reuses en colis : arrêté du 23 novembre 1987 modifié en dernier lieu par l’arrêté du 22 novembre 2012 et
re
Règlement national des Ports Maritimes (RPM) : arrêté du 8 juillet 2000 modifié en dernier lieu par l’arrêté
du 9 décembre 2010. Paris : Form-Edit, 2013, 103 p.
PEIGNE G. et C. LE MUT-TIERCELIN. Adéquation des moyens d’intervention en stock aux petites pollutions
accidentelles littorales et portuaires par hydrocarbures et produits chimiques. R.98.37.C . Plouzané : Cedre,
1998, 6 p.
PEIGNE G. Les récupérateurs. Brest : Cedre, 2015, 93 p. (Guide opérationnel)
ed
PNUE et OMI. APELL (Awareness and Preparedness for Emergencies at Local Level = information et prépara-
tion au niveau local) pour les zones portuaires. Un processus pour répondre aux accidents technologiques.
Londres : Organisation Maritime Internationale (OMI), 1996, 90 p.
PONCET F. Déversement accidentel d’huile de soja dans le bassin n°6 du port de commerce de Brest (29) le
lundi 29 octobre 2012. Compte-rendu d’intervention du 29 octobre 2012. EPI.12.09. Brest : Cedre, 2012, 5 p.
POSOW. Oil spill waste management manual. La Vallette : REMPEC, 2016, 45 p.
REMPEC. Rapport de l’atelier sur la préparation à la lutte et sur la lutte contre les accidents liés au transport
maritime survenant dans les zones portuaires de la Méditerranée et leurs approches et impliquant des subs-
C
tances dangereuses. Barcelone (Espagne) 22-26 mars 1994. Valletta : Regional Marine Pollution Emergency
Response Centre for the Mediterranean Sea (REMPEC), 1994, 14 p.
SANCHEZ J.-F. Risk assessment in ports. The contingency plan for the port of Huelva. In : Risk management
in civil engineering advanced course, 17-21 November 2008, Lisbon. 19 p. Disponible sur : http://riskmana-
gement.lnec.pt/pdf/papers/Nov21_apresentacoes/24_Presentation_Sanchez.pdf [Consulté le 16.10.2018]
SORMUMEN O-V. E. et al. Uncertainty in maritime risk analysis: Extended case study on chemical tanker
collisions. Proceedings of the Institution of Mechanical Engineers, Part M: Journal of Engineering for the
Maritime Environment. Sage publishing, Volume 229, issue 3, 2015, pp. 303-320.
STOYANOV S., KOZAREV N. et N. ILIEVA. Water pollution and waste management in port areas. Sofia :
University of Chemical Technology and Metallurgy, 18 p. Disponible sur : www.pse.ice.bas.bg/www_sys-
tems_engineerig_laboratory/Distance_learning_systmeng/Distance_Course_5/Distance_Course_5_EN/
Lecture_Course_5_EN/Lekcii_Course_5_PDF_EN/Lecture_13_ENG.pdf. [Consulté le 16.10.2018]
STRUSKI N. et X. KREMER. État de l’art des techniques et procédures utilisées pour lutter contre les pollu-
tions accidentelles par substances dangereuses en zones portuaires et littorales. R.03.34.C. Brest : Cedre,
2003, 79 p.
110
Pollutions portuaires accidentelles
Guide opérationnel
TEVANUI C. Les ports-refuges. Mémoire de DESS en droit, option droit maritime et des transports. Aix-en-
Provence : Centre de Droit Maritime et des Transports (CDMT), 2003, 80 p.
THOMAS C. et E. LESQUEL. La pollution des ports (ports de commerce, de plaisance et de pêche). R.98.03.C.
Plouzané : Cedre, 1998, 37 p.
VALDOR P. F., GOMEZ A. G. et A. PUENTE. Environmental risk analysis of oil handling facilities in port areas.
Application to Tarragona harbor (NE Spain). Marine Pollution Bulletin. Elsevier, Volume 90, 2015, pp. 78-87.
VENDE B. Les polices dans les ports maritimes. Aix-en-Provence : Presses Universitaires d’Aix-Marseille, 2005,
495 p.
re
ed
C
111
Le Cedre en bref
Depuis 40 ans, le Cedre est un expert internationalement reconnu dans le domaine des
pollutions accidentelles des eaux. Son équipe constituée d’une cinquantaine de docteurs,
ingénieurs et techniciens agit aux quatre coins du monde depuis sa base située à Brest
en France.
Son caractère pluridisciplinaire lui permet de développer un large panel d’activités :
intervention, formation, planification d’urgence, analyses et recherche. Le Cedre est
également un centre de ressources documentaires reconnu.
re
Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux
715 rue Alain Colas, CS 41836, F 29218 BREST CEDEX 2
Tél. +33 (0)2 98 33 10 10 - Fax +33 (0)2 98 44 91 38
www.cedre.fr
ed
Dans la même collection
Guides opérationnels :
C
• Absorbants (2009), 52 pages.
• Autorités locales (2012), 78 pages.
• Barrages " à façon " (2012), 88 pages.
• Barrages manufacturés (2012), 95 pages.
• Bénévoles (2012), 52 pages.
• Conteneurs et colis (2011), 73 pages.
• Dispersants (2016), 59 pages.
• Huiles végétales (2004), 35 pages.
• Mangroves (2016), 93 pages.
• Matériaux pollués et polluants (2004), 65 pages.
• Observation aérienne (2009), 62 pages.
• Pollutions accidentelles des eaux par des substances nocives et potentiellement dangereuses (2017), 158 pages.
• Pollutions portuaires (2007), 51 pages.
• Professionnels de la mer (2012), 100 pages.
• Reconnaissance (2006), 41 pages.
• Récupérateurs (2015), 93 pages.
• Soins à la faune sauvage (2017), 127 pages.
• Suivi écologique (2001), 37 pages.
ISBN 978-2-87893-122-8
ISSN 1950-0556
© Cedre - 2018