Imj STP 29120276

International Multilingual Journal of Science and Technology (IMJST)
ISSN: 2528-9810
Vol. 5 Issue 7, July - 2020
Le Contrôle De La Délivrance Du Permis De

Construire Par Le Juge : Note Sous Affaire
KUATE Sylvestre c/CUD
DOUNGUÉ KAMO Grégoire Yves
Doctorant en droit public à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques
Université de Dschang (Cameroun)
E-mail: [email protected]
Résumé- L’autorité municipale exerce plusieurs him a building permit, on the pretext that he
fonctions en matière d’urbanisme au Cameroun. previously obtained a land title on the ground
En sa qualité de garant de l’intérêt public dans la object of the dispute, is dismissed. By this
mise en œuvre du droit de propriété, il doit decision, the Administrative Court reaffirms the
s’assurer que les particuliers font un usage specificities of town planning litigation, such as
conforme à la réglementation en matière the principle of the independence of legislations
d’urbanisme. L’affaire KUATE Sylvestre c/CUD, and the prohibition for the judge to make
objet de la présente étude met en évidence le injunctions to the competent authority in order of
contrôle des attributions du Délégué du issuing a building permit.
gouvernement (désormais Maire de la ville ou «
super maire »), dans le cadre de la délivrance du Keywords—Building Permit, Urban
permis de construire. Dans cette affaire, le Community of Douala, Injunction, Irregularity,
requérant qui demande au juge administratif du Violation .
Littoral d’enjoindre le Délégué du gouvernement
auprès de la Communauté Urbaine de Douala de
lui délivrer un permis de construire sous prétexte
qu’il a préalablement obtenu un titre foncier sur
le terrain objet du litige, est débouté par le juge.
Par cette décision, le tribunal administratif du
littoral réaffirme les spécificités du contentieux
de l’urbanisme, notamment le principe de
l’indépendance des législations en matière
d’urbanisme et l’interdiction pour le juge de faire
l’injonction à l’autorité compétente pour délivrer
un permis de construire.
Mots clés —Permis de

construire,Communauté Urbaine de Douala,
injonction, irrégularité, violation.
Abstract- The Municipal authority exercises
several competences in urban planning in
Cameroon. As a guarantor of the public interest
in the implementation of the right of ownership,
he must ensure that individuals fulfill their right
in accordance with urban planning regulations.
The Kuate Sylvestre c/CUD case, which is the
subject of this study highlights the control of the
powers of the Government’s delegate (now
mayor of the city or « super mayor »), with regard
of the issuance of the building permit. In this
case, the applicant who requests the
administrative judge of the littoral region of
Cameroon to oblige the Government’s delegate
to the Urban Community of Douala to issue for
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TRIBUNAL ADMINISTRATIF DU ITTORAL

REPUBLIQUE DU CAMEROUN
B.P : 4880 DOUALA Paix-Travail-Patrie
M.R.M
AU NOM DU PEUPLE CAMEROUNAIS

ANNEE 2016
....... L’an deux mille seize ;

RECOURS N°15/RG/QD/15 Du
23 Février 2015 ....... Et le 28 du mois d’avril ;
---- Le Tribunal Administratif du Littoral à Douala,
COMPTE Nu 060/P/15
siégeant au Palais de Justice de ladite ville, en la salle des
AFFAIRE : audiences ordinaires et composé comme suit :
....... Monsieur ENYOUMA NYEMB Moïse Valentin,

KUATE Sylvestre
Me SOHAING-NEM — ....................................... Président ;
Juge audit Tribunal
---- Monsieur GONONDO BLADI,
CONTRE :
COMMUNAUTE URBAINE DE Juge, Membre ;
DOUALA (CUD) -----Monsieur AMADA BOUKAR , ......................................
NATURE DE L’AFFAIRE Juge,……………………………………… Membre ;

Ordonner qu’il soit délivré un ……. En présence de Monsieur BESSALA
permis de bâtir au requérant sur ATANGANA Hervé, Attaché au Parquet Général,
immeuble objet du titre foncier Chargé du Contentieux Administratif,
n°40511 /W et annuler la lettre du 8 occupant le banc du Ministère Public ;
avril 2010.
Avec l’assistance de Maître
ESSOUKAN EDOUBE Thérèse , Greffier tenant
JUGEMENT N° 79/QD/16 la plume ;
du 28 avril 2016 ------ A rendu en audience publique ordinaire,
conformément à la loi, le jugement dont la teneur
DECISION suit :
(Lire le dispositif)
----- Sur le recours intenté ;
PAR
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immeuble dont la propriété ne souffre d’aucune
Monsieur KUATE Sylvestre ayant pour conseil contestation, il a sollicité de la Communauté

Maître Urbaine de Douala un permis de construire;
SOHA1NQ NEIM, Avocat au Barreau du
«-----Que
Cameroun, Tel : 699 92 50 35 .............................................. dans; la correspondance datée du 08
demandeur
Avril 2010 à lui adressée, la Communauté
-----D’une Part ;
Urbaine de Douala par l’organe du Délégué du
CONTRE gouvernement répondra ainsi à sa requête aux
fins d'obtention du permis de construire :
-----LA COMMUNAUTE URBAINE DE «-----J’ai le regret de vous faire savoir qu’il m’a
DOUALA (CUD), ayant pour conseil la SCP été donné de constater que le terrain ci-dessus
NICO Halle & CO-LAW FIRM, Avocat au cité empiète de manière flagrante sur le domaine
public, l’établissement du Titre Foncier n'ayant
Barreau du Cameroun B.P :4876 Douala ........................................................
............................. - ..................................................................
guèredéfenderesse ;
respecté les règles relatives à
l’ordonnance n°74- 2 du 06 Juillet 1974 fixant le
------ D’autre Part ; régime foncier domanial qui dispose que ‘les
biens du domaine public sont inaliénables,
..... Par requête introduite au greffe le 02
imprescriptibles et insusceptibles
septembre 2010 sous le numéro 927, sieur
d’appropriation privée ».
KUATE Sylvestre ayant pour Conseil Maître
« -----Toutefois, je tiens à vous rappeler que les
ABDOUL AZIZ Avocat à Douala a saisi la
études relatives à l'aménagement des
Chambre Administrative de la Cour Suprême
pénétrantes EST et OUEST de la ville de Douala
d’un recours aux fins d'ordonner qu'il soit
sont très avancées ; par conséquent il ne m’est
délivré un permis de bâtir au requérant sur son
pas possible d’accorder une suite favorable à
immeuble objet du titre foncier n°40511/W et
votre demande ;» (Pièce 2)
d'annuler la lettre de Monsieur le Délégué du
gouvernement auprès de la Communauté « -----Mais attendu que ce rejet de la demande
Urbaine de Douala datée du 8 avril 2010 ; du permis de construire du requérant ne repose
----- Ladite requête est ainsi formulée : sur aucun fondement légal et encore moins
factuel ;
------ A L’HONNEUR DE VOUS EXPOSER:
« Attendu en effet qu’aux termes de l’article 1er
« -----Qu'il est propriétaire d’un immeuble non
du Décret n°76/165 du 27 Avril 1976 fixant les
bâti sis à Douala
conditions d’obtention du titre foncier, modifié et
IVème, quartier de Bonabéri, au lieu dit
complété par le décret n°2005/481 du 16
BOJONGO à MBEDI, d’une contenance
Décembre 2005, décret pris en application
superficielle de 2023 m2, objet du Titre Foncier
L’ordonnance n°74-2 du 06 Juillet 1974 fixant le
n° 40511 du département du Wouri, volume 203,
régime foncier domanial qui motive le rejet de la
folio 156 (Pièce 1);
demande du requérant « Le titre foncier est la
«-----Qu’en vu d’engager des travaux de certification de la propriété immobilière. Sous
construction sur son réserves des dispositions des articles 2 (alinéa 3)
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et 24 du présent décret, le titre foncier est d’autre part de ce que un réseau électrique
inattaquable, intangible et définitif................................................
aérien moyenne» tension traverse ce terrain sur
sa longueur » (Pièce 3);
«-----Attendu que l’article 2 du même décret
dispose quant à lui que : « -----Que bien que le requérant ait produit cet
acte juridique qui est le Titre Foncier a lui
« (I) Toute personne dont les droits ont ôté lésés
délivré et pris des dispositions pour faire
par suite d'une immatriculation, n'a pas de
déplacer les poteaux des lignes électriques de
recours sur l'immeuble, mais seulement en cas
moyenne tension surplombant l’immeuble
de dol, une action personnelle en dommages-
litigieux, la Communauté n'a pas cru en tenir
intérêts Contra l'auteur du dol,
compte dans sa décision ;
« (2) L'action est portée devant la juridiction
« -----Attendu qu’en réalité, le Délégué du
civile du lieu de situation de l'immeuble.
gouvernement auprès de la Communauté
« (3) Toutefois, le Ministre chargé des affaires Urbaine de Douala a été induit en erreur par ses
foncières peut, en cas de faute de collaborateurs :
l’administration, résultant notamment d’une
« -----Qu’en effet, les motivations de sa décision
irrégularité commise au cours de la procédure
sont à rechercher dons les visées expansionnistes
d’obtention du titre foncier, et au vue des actes
du groupe SC MAYA qui veut faire main basse à
authentiques produits, procéder au retrait du
tout prix sur le terrain du requérant
titre foncier irrégulièrement délivré... » «-------Attendu que partant que cette décision
« -----Qu’en prenant cette décision, le Délégué fait un énorme grief au requérant dès lors qu’il
du gouvernement auprès de la Communauté est dans l’impossibilité de viabiliser son
Urbaine de Douala s’est substitué au Ministre immeuble.
chargé des affaires foncières, en l’occurrence le « ---Qu’une telle décision procède purement et
Ministre des Domaines et des Affaires Foncières simplement d’un excès de pouvoir ;
qui est seul garant des biens immeubles « -----Qu’avant le présent recours Sieur KUATE
appartenant à l’État; Sylvestre avait, en date du 21 avril 2010,
introduit un recours gracieux préalable auprès
«-----Qu’il en résulte que cette décision procède de cette autorité, lequel à ce jour est resté sans
purement et effets ; (pièce 4)
simplement d’un excès de pouvoir «-----Qu’il importe cependant, au regard de ces
développements, d’annuler purement et
«-----Attendu par ailleurs que le Délégué avait
simplement cette décision de rejet et d’ordonner
d’ores et déjà
que lui soit délivré le permis de construire sur
précédemment rejeté une première requête du
son immeuble :
requérant, motifs pris de ce que « aucun acte
« C’EST POURQUOI LE REQUÉRANT
juridique ou contrat le liant avec le propriétaire
SOLLICITE.
de ce terrain situé au lieu dit BOJONGO’ A
MBEDI ne figure dans le dossier d’une part, « QU’IL VOUS PLAISE MONSIEUR LE
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PRESIDENT : la délivrance d’un permis de construire sur son

terrain objet du titre foncier no. 405111W au
« Lui donner acte du dépôt de sa requête :
motif que ledit terrain empiète sur le domaine
« Bien vouloir annuler la décision de rejet de la public ;
demande du requérant tendant à la délivrance «-----Qu’en agissant ainsi, le Délégué du
d’un permis de construire sur son immeuble gouvernement auprès de la Communauté
objet du titre foncier N°40511 du département Urbaine de Douala a excédé les pouvoirs qui
du Wouri, volume 203, folio 156 prise par’ le sont siens;
Délégué du gouvernement auprès de la «-----Mais attendu que le recours Urbaine de
Communauté Urbaine de Douala pour excès de Douala a fait bon usage des pouvoirs qui lui sont
pouvoir ; conférés comme il sera démontré dans les lignes
qui suivent ;
« Bien vouloir ordonner à cette autorité de « ------Attendu qu’en date du 17 Juin 2009 sieur
délivrer ou requérant le permis de construire sur Kuate Sylvestre a saisi la Communauté Urbaine
son immeuble objet du Titre Foncier N'J405l l du de Douala d’une demande de délivrance de
département du Wouri, volume 203, folio 156. permis de construire ;
« -----Qu’en application de l’article 19 de la loi
SOUS TOUTES RESERVES
no. 2004-003 du 21 Avril 2004 régissant
....... La Communauté Urbaine de Douala, sous l’urbanisme au Cameroun qui dispose que
la plume de son conseil susnommé, a produit son : « aucune construction provisoire au définitive,
mémoire en défense et enregistré le 7 Février aucune modification extérieure d’un bâtiment
2011 au Greffe de la Chambre Administrative de existant, aucune installation matérialisée de
la Cour Suprême sous le n°190. façon permanente eu temporaire par
l’occupation d’une emprise de quelques
Ledit mémoire est ainsi articulé : dimensions que ce soit sur une parcelle du
périmètre urbain d’une commune, ne peut être
....... PLAISE A LA COUR
édifiée sans autorisation préalable de la Mairie
«-----Vu le recours en annulation pour excès de compétente... . Il appartenait au Délégué du
pouvoir no. 927 introduit en date du 02 gouvernement auprès de la Communauté
Septembre 2010 auprès de la Chambre Urbaine de Douala d’autoriser les constructions
Administrative de la Cour Suprême du projetées par te recourant;
Cameroun par sieur KUATE Sylvestre ;
«-----Vu la notification du Greffier en Chef de la «-----Que dans sa démarche, il était de bon ton
Chambre Administrative de la Cour Suprême qu’il se rassure de ce que les conditions de
datée du 10 Janvier 2011 et ensemble les pièces délivrance d’un, permis de bâtir sont respectées
produites par le recourant au soutien de son en l’espèce ;
action ; «-----Que ce faisant, il devrait vérifier que les
«----- Attendu qu’il est fait grief à la dispositions de
Communauté Urbaine de Douala d'avoir rejeté
la demande du sieur KUATE Sylvestre tendant ù l'article 9 de la loi précité sont respectées;
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«-----Que cet article dispose que : « sont du 06 Juillet 1974 ;

inconstructibles sauf prescriptions spéciales, les «-----Que bien qu’ayant obtenu un titre foncier,
terrains exposés à un risque naturel, les parties sieur Kuate Sylvestre doit se pénétrer de l’idée
du domaine public classées comme telles et les selon laquelle tous les terrains objet de titre
aires écologiquement protégées telles que foncier ne sont pas obligatoirement
définies par la législation relative à la gestion de constructibles ;
l’environnement » ; «-----Que de plus fort, les travaux pour
l’aménagement des pénétrantes Est et Ouest sont
«-----Que complétant la disposition suscitée,
largement avancés (pièce n° 3);
l’article 4 de l’ordonnance no. 74-02 du 06
«-----Que ces travaux donneront lieu à des
Juillet 1974 dispose que : «font partie du
déguerpissements et expropriations ;
domaine public artificiel (...) les routes
«-----Qu’en vue de rendre la tâche facile tant à
nationales et provinciales et une emprise de
l’État qu’aux populations, la délivrance d'un
quarante (40) mètres de part et d'autre de l’axe
permis de bâtir pour un terrain situe duns une
de la chaussée. Cette emprise est réduite à dix
zone assiette de ces travaux, ne serait pas
(10) mètres cl partir du bord extérieur du trottoir
indiqué étant entendu que les constructions
dans les agglomérations et à cinq (05 mètres en
érigées à ces endroits devront être pris en
ville » ;
compte lors des procédures d’expropriation ;
«-----Qu ’il convient de relever de plus fort que
« -----Qu ‘il convient de relever que le rejet
le terrain de monsieur KUATE Sylvestre est situé
accordé à la demande de délivrance de permis
à proximité de la route nationale n° 03 ;
de bâtir de sieur Kuate Sylvestre ne vise pas à
«----- Qu’en vue de se rassurer du respect des
remettre en question son titre foncier no. 40511
règles édictées par la loi n°. 2004-003 et de
sur son terrain et ne constitue non plus une
l’ordonnance no. 74-02 précitées, le Délégué du
démarche en annulation de ses droits ;
gouvernement a instruit le département de
construire de son service de procéder à des «-----Qu'il échet de rejeter le recours en
vérifications afin que la demande de sieur annulation pour excès de pouvoir introduit par
KUATE Sylvestre soit solutionnée ; sieur KUATE Sylvestre ;
«-----PAR CES MOTIFS
«-----Qu’à la suite des travaux de ce
département, des rapports ont été dressés (voir « Vu le recours introduit par sieur KUATE
des pièces no. 1 et 2 du bordereau des pièces) Sylvestre ;
sur la base desquels le délégué a apporté une
« Vu les pièces jointes ;
solution de rejet à la demande à lui présentée ;
«-----Qu’en effet, il a été rapporté que le terrain « Mais vu les pouvoirs confères au Délégué du
situé à Bojongo et objet du titre foncier no. gouvernement par la loi no. 2004-003 du 21
40511, assiette de la demande de délivrance du Avril 2004 régissant l'urbanisme au Cameroun
permis de bâtir, ne respecte pas les limites et les dispositions de l'Ordonnance no. 74-2 du
édictées par l’article 4 de l’ordonnance no. 74-2 06 Juillet 1974 ;
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........ Bien vouloir constater que le terrain de Chambre Administrative de la Cour de céans
sieur KUATE Sylvestre situé à proximité de la sous le Numéro 927 ;
route nationale no. 3 et objet du titre foncier n°. «-----Vu le mémoire en défense de la
40511 assiette de la demande de délivrance du Communauté Urbaine de Douala tendant au
permis de construire dont la décision de rejet est rejet dudit recours reçu au Greffe de la Cour
querellée, ne respecte pas les dispositions de sous le N°190 en date du 07 février 2011 ;
l’article 4 de l’ordonnance susvisée ; «-----Vu la notification N°0327/L/G/C5/CAY
datée du 31 janvier 2012 de Monsieur le Greffier
........ Bien vouloir constater de plus fort que les en Chef de la Chambre Administrative de la
travaux de pénétrants Est et Ouest sont très Cour Suprême du Cameroun ;
avancés, les quels travaux donneront lieu à des «-----Vu la procédure suivie, ensemble les
déguerpissements et expropriations ; dispositions de la loi n°2006/022 du 29
décembre 2006 fixant l’organisation et le
« ..... Bien vouloir constater que lors des
fonctionnement des Tribunaux administratifs :
procédures d’expropriations, la valeur des
«-----Attendu qu’au soutien de son augmentation
constructions érigées sur les zones à déguerpir
tendant au rejet de l’action du recourant, la
est prise en compte dans le calcul des indemnités
Communauté Urbaine de Douala soulève, de
allouées ;
façon très peu sérieuse au demeurant, des
« ....... Bien vouloir constater que c’est du fait
incohérences qui ne sauraient en tout état de
du respect de toutes ces contraintes que la
cause, retenir l’attention de la Cour de céans;
décision de rejet aujourd’hui querellée a été
«-----Attendu qu’elle soutient en effet que le
réservée à la demande de sieur KUATE
refus de délivrance d’un permis de bâtir au Sieur
Sylvestre.
KUATE Sylvestre, trouve son fondement sur une
« EN CONSEQUENCE:
série de textes de lois et notamment :
«-----Bien vouloir rejeter le recours en « - Les articles 19 et 9 de la loi na2004—003
annulation pour excès de pouvoir introduit par du 21 avril 2004 régissant l’urbanisme au
sieur Kuate Sylvestre comme non fondé ; Cameroun ;
«-----Bien vouloir maintenir la décision de rejet
accordé à sa demande de délivrance d’un permis « - L’article 4 de l’ordonnance N°74-02 du 06
de construire.
juillet 1974 ;
SOUS TOUTES RESERVES.
« Qu’elle indique d’une part, en application
....... Le requérant a produit son mémoire en
combinée des articles 9 et 4 susvisés que les
réplique daté du 14 février 2012 et enregistré le
terrains faisant ‘parties du domaine public
16 du même mois sous le N° 196.
classés comme telle » sont inconstructibles et
Ledit mémoire est libellé de la manière suivante :
que, d’autre part, le • Domaine Public artificiel
«-----PLAISE A LA COUR: » couvre
« -----Vu le recours en annulation pour excès de «-----les routes nationales et provinciales et une
pouvoir de Sieur KUATE Sylvestre introduit en emprise de quarante (40) mètres C.) cinq mètres
date du 02 septembre 2010 par devant la en ville » ;
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«-----Que la Communauté Urbaine précise enfin Urbaine de Douala s’est volontairement trompée
que les travaux d’aménagement des pénétrants dans son appréciation de ce qu’est le Titre
Est et Ouest sont largement avancés » et que ces Foncier qui est la certification officielle de la
travaux donneront certainement lieu à des propriété immobilière, lequel, faut-il le rappeler,
expropriations ; est inattaquable, intangible et définitif ;
«-----Qu'à en croire cette dernière en effet, le
«-----Que de ce point de vue et, c’est en vue de recourant devrait se pénétrer de l’idée selon
rendre la tâche facile à l’État, la délivrance d’un laquelle tous terrains objet de Titre Foncier ne
permis de bâtir (...) ne serait pas indiqué dès lors sont pas obligatoirement constructibles ».
que l’État du Cameroun procédera dans le futur
à des expropriations forcées dans cette zone ; «-----Mais attendu que, s'il fallait encore s’en
convaincre, ce raisonnement traduit l’embarras
«-----Mais attendu que ce raisonnement éhonté de son auteur ;
démontre le malaise dans lequel se trouve la «-----Qu’il sera rappelé à cet égard que
Communauté Urbaine de Douala; l’obtention d’un Titre
«-----Qu’à aucun moment, elle n’aura excipé ces Foncier au Cameroun est entourée d’un
motifs au recourant dans son refus de lui formalisme rigoureux qui échappe à tout
délivrer le permis de bâtir ; amateurisme ;
«-----Qu’il s’ensuit que cette argumentation
laborieuse l’a été de toute pièce et surtout pour «-----Qu’en effet, la section 1 traitant des
les besoins de la cause ; précautions à prendre avant l’établissement du
«-----Qu’au demeurant, la Communauté Urbaine Titre Foncier du Décret n°76 - 165 du 27 avril
de Douala doit se rendre à l’évidence de ce que 1976 est assez édifiante ;
l’immeuble de Sieur KUATE Sylvestre ne fait pas «-----Que de fait, l’article 30 du décret susvisé
parti du domaine Public dès lors que : « les indique clairement que : « les plans annexés
immeubles destinés à faire partie du Domaine doivent, avant toute publication dans le livre
public artificiel de l’État sont classés par décret foncier, faire l’objet d’un visa confirmatif du
» ; article 5 ord N°77/2 du 1 janvier 1977 ; service du cadastre que devra s’assurer qu’ils
«-----Que bien plus, le domaine public comprend restent en tous points concordants à la
tous les biens meubles et immeubles qui, par configuration initiale des immeubles concernés,
nature ou par destination, sont affectés soit à et qu’ils n’empiètent pas sur des dépendances du
l’usage direct du public, soit aux services publics domaine public naturel ou artificiel » ;
; «-----Que l'article 31 poursuit en disposant qu’«
«-----Qu’à ce titre, ces biens sont inaliénables, avant de procéder à toute transformation des
imprescriptibles, insaisissables et sont actes en titre foncier, le chef du service
insusceptibles d'appropriation privé », article 2 provincial des Domaines doit vérifier sous sa
ord n°72-2 du 06 juillet 1974 notifiée par responsabilité les pièces déposées et s’assurer en
l’ordonnance n°77 - 2 du 10 janvier 1977fixant outre de l’identité des parties ;
le régime domanial ;
« 2°- De la disponibilité de l’immeuble »
«-----Que malheureusement, la Communauté
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«-----Que pour clore ce chapitre, l’article 32 peu sérieux de soutenir en même temps deux
dispose in fine que les immeubles frappés raisonnements contradictoires ;
d’expropriation ne sont pas disponibles et ne «-----Qu’en effet, soit le terrain du Sieur KUATE
sauraient en conséquence faire l’objet d’un Titre Sylvestre empiète le domaine public auquel cas,
Foncier ; son Titre Foncier consécutif serait un faux, soit
«-----Qu’ainsi, au mépris de toute cette alors reconnaître l’authenticité de cet acte en
procédure ayant abouti à l’obtention du Titre pensant que l’État du Cameroun fera
Foncier de son immeuble, la Communauté certainement procéder, dans un avenir qu’on ne
Urbaine de Douala dans une décision inique et maîtrise pas, à des expropriations, auquel cas,
scandaleuse, refuse de délivrer le permis de bâtir refuser à lui délivrer un permis de bâtir relève
au recourant afin d’exploiter son immeuble ; de l’abus pur et simple ;
«-----Que dans ces conditions, sauf à prétendre
«-----Qu’en tout état de cause, il n’appartient
que le Titre Foncier du recourant est un faux,
pas à la Communauté Urbaine de prendre des
parce qu'ayant été obtenu en marge de la
mesures conservatoires tendant à anticiper la
légalité, la Communauté Urbaine de Douala ne
politique de pouvoir exécutif ;
peut sérieusement soutenir sa décision de refus ;
«-----Que cette décision de refus procède «-----Qu’en effet, si l’État du Cameroun décide,
assurément d’un excès de pouvoir que le Juge pour la réalisation des objectifs d’intérêt
administratif doit sanctionner par son général, recourir à la procédure d’expropriation
annulation pure et simple ; pour cause d’utilité publique, l’État du
«-----Attendu par ailleurs, en second lieu, afin de Cameroun devra à ce moment rendre un décret
soutenir cette décision abusive, la Communauté d’expropriation, lequel entraîne le transfert de
Urbaine de Douala indique qu’en vue de rendre propriété et permet de muter les Titres existants
la tâche facile à l’État du Cameroun qui ne au nom dudit État ou de toute autre personne de
manquera pas de procéder à des expropriations droit public bénéficiaire de la mesure ;
dans la zone concernée, elle a cru devoir, en «-----Qu’en l’absence d’un tel acte pris par le
amont et illégalement, refuser à un citoyen pouvoir exécutif, la Communauté Urbaine de
d’exercer son droit consacré par la constitution Douala ne saurait valablement et légalement se
de disposer de son bien en refusant de lui poser en pouvoir exécutif violant par le fait
délivrer un permis de bâtir ; même les droits constitutionnels des citoyens
«-----Qu’il convient d’emblée de noter pour camerounais ;
battre en brèche l'argument ayant consisté à «-----Qu’il s’en suit que cet argument vétilleux
affirmer gratuitement que le terrain du recourant procède tout simplement d’un excès de pouvoir
empiéterait le domaine public artificiel, que qui doit être sanctionné ;
l’expropriation dont elle fait grand cas, « affecte « PAR CES MOTIFS :
uniquement la propriété privée » voir article 2,
loi 85 - 09 du 04 juillet 1985 relative à « (Et tous autres à ajouter, à déduire ou à
l’expropriation pour cause d’utilité publique et suppléer en cas de besoin même d’office)
aux modalités d’indemnisation ;
«-----Bien vouloir adjuger au Sieur KUATE
«-----Qu’il est pour le moins extraordinaire et
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Sylvestre l’entier bénéfice de son recours en de la chambre Administrative de la Cour

annulation pour excès de pouvoir ainsi que des Suprême du Cameroun référencée n°
présentes non contraires ; 2811/LYG/CS/CAY du 27 Août 2012 ;
« L’y dire fondé ;
«-----Vu le mémoire en réplique de Sieur KUATE
« EN CONSÉQUENCE : Sylvestre daté du 14 Février 2012 au soutien de
son recours en annulation ;
«-----Après annulation de la décision de rejet de «-----Attendu que dans ledit mémoire, Sieur
la demande du recourant tendant à la délivrance
KUATE Sylvestre sollicite d’une part
d’un permis de construire ;
l’annulation de la décision de rejet apportée à sa
« -----La Cour voudra bien ordonner au Délégué demande de délivrance d’un permis de
du gouvernement du Littoral à lui délivrer le construire par le Délégué du gouvernement
permis de construire sur son immeuble objet du auprès de la Communauté Urbaine de Douala,
Titre Foncier 40511/W vol 203 folio 156 ; d’autre part qu’il lui soit ordonné de lui délivrer
le permis de construire sur son immeuble objet
Rien vouloir enfin, sous le fondement des articles du Titre Foncier n° 40511/W Vol 203 Folio 156 ;
55 et suivants de la loi N'2006/ 022 du 29 «-----Qu’il soutient que son terrain n’empiète
décembre 2006, condamner la Communauté pas sur le domaine public parce qu’il a un Titre
Urbaine de Douala aux entiers dépens de Foncier et « que l’obtention de ce titre au
l’article 57 de la loi susvisée au profit de Maître Cameroun est entourée d’un formalisme
ABDOUL AZIZ, Avocat aux offres et
rigoureux qui échappe à tout amateurisme »;
affirmations de droit.
«-----Qu’il poursuit en alléguant qu’il
SOUS TOUTES RESERVES
n’appartient pas à la Communauté Urbaine de
Et ce, sera justice. Douala de prendre des mesures conservatoires
tendant à anticiper la politique du pouvoir
« -----La Communauté Urbaine de Douala a
exécutif en cas d’expropriation ;
produit son mémoire en duplique enregistré le 16
«-----Mais attendu que l’action de Sieur KUATE
Octobre 2012 sous le N°1513 au greffe de la Sylvestre ne peut prospérer;
Chambre Administrative de la Cour Suprême et
présenté ainsi qu’il suit: «-----Que le formalisme dont fait cas Sieur
KUATE Sylvestre n’est pas toujours
«-----PLAISE A LA COUR scrupuleusement observée
«-----Vu l’exploit de notification daté du Ier «-----Que pour s’en convaincre et surtout dans le
Octobre 2012 Ministère de Maître OMAM contexte économique actuel, nous sollicitons
Florence, Huissier de justice près la Cour qu’à défaut de procéder à une descente sur les
d'Appel du Centre et les Tribunaux de Yaoundé lieux que la Cour ordonne une expertise
agissant par /’intermédiaire de Maître EKIND1 cadastrale pour dégager un état des lieux
J.P Marcelle, Huissier de justice près la Cour litigieux, ce conformément aux dispositions de
d’Appel du Littoral et les Tribunaux de Douala ; l’article 116 du code de procédure civile et
....... Vu la correspondance du greffier en chef commerciale dont la teneur suit: «S'il y a lieu, au
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Cours d’un procès ou avant tout procès, à la débat au fond puis mise en délibéré pour
visite ou estimation d’objets, ouvrages ou jugement être rendu à l’audience du 28 avril
marchandises, il sera nommé un ou trois experts 2016 ;
par le Tribunal »
«-----Que cette expertise aura le mérite de -----Advenue cette date, il a été décidé ce qui suit
rétablir la vérité entre les parties et démontrera :
de plus fort, que les vérifications édictées par la
loi ne sont pas toujours minutieusement LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF
observées par ceux qui en sont chargés ; ...... Vu la requête contentieuse introduite le 2
février 2010 au greffe de la Chambre
«-----Que s’il y a eu des légèretés à quelque
Administrative de la Cour Suprême puis
moment que ce soit de l’établissement du Titre
transférée devant la juridiction de céans ;
Foncier, la Communauté Urbaine n 'est pas
----- Vu les autres pièces du dossier de la
tenue de les valider ;
procédure ;
« PAR CES MOTIFS
----- Vu la loi n°2006/015 du 29 décembre 2006
«-----Vu les dispositions de l’article 116 du Code portant organisation judiciaire modifiée par celle
Procédure Civile et Commerciale ; n°2011/027 du 14 décembre 2011 ;
«-----Bien vouloir constater qu’une expertise ----- Vu la loi nD2006/022 du 29 Décembre
cadastrale est opportune pour déterminer l’état 2006 fixant l’organisation et le fonctionnement
des lieux du terrain objet du Titre Foncier n° des Tribunaux Administratifs ;
40511/W ; ----- Vu les Décrets n°194/2012 et 569/2014 du
« EN CONSEQUENCE 18 Avril 2012 et du 18 décembre 2014 portant
nomination des Magistrats au siège des
«-----Bien vouloir ordonner une expertise Tribunaux Administratifs ;
cadastrale aux fins de dresser un état des lieux ----- Vu le jugement avant dire droit n°15 du 4
du terrain objet du Titre Foncier n° 4051 1/W février 2016 ;
pour se rendre à l’évidence que le site litigieux ----- Après avoir entendu en la lecture du rapport
fait partie du domaine public ; Monsieur
«-----Bien vouloir adjuger à la Communauté AMADA BOUKAR, rapporteur en l’instance ;
Urbaine de Douala l’entier bénéfice de ses
----- Ouï Sieur KUATE Sylvestre représenté par
précédent et présent mémoires.
son Conseil Maître SOHAING-NEIM en ses
« SOUS TOUTES RESERVES
observations ;
----- Enrôlée à l’audience du 7 janvier 2016, ----- Ouï La Communauté Urbaine de Douala,
cette affaire a été débattue et mise en délibéré représentée
pour jugement être rendu le 04 février 2016 sur par la SCP NICO HALLE en ses observations ;
l’exception d’incompétence soulevée par le -----Le Ministère Public entendu en ses
Ministère Public ; conclusions ;
-----Et après en avoir délibéré conformément à la
------La cause a été renvoyée au 7 avril 2016 loi, en formation collégiale ;
pour notification du jugement avant dire droit et
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-----Attendu que par requête en date du 26 août motifs que le terrain de sieur KUATE Sylvestre
2010 et enregistrée un greffe le 2 septembre de la n’a pas respecté l’emprise de la route nationale
même année sons le numéro 927, sieur KUATE n° 3 d'une part et ledit terrain est traversé sur
Sylvestre sous la plume de son Conseil Maître toute sa longueur pour une ligne moyenne
ABDOUL AZIZ, Avocat au Barreau du tension d’autre part, en violation des dispositions
Cameroun à Douala, a saisi la Chambre combinées de la loi 2004/003 du 21 avril
Administrative de la Cour Suprême aux fins régissant l’Urbanisme au Cameroun et de
d’annulation de la lettre du Délégué du l’ordonnance 74/2 du 6 juillet 1974 fixant le
gouvernement en date du 8 avril 2010 qui avait régime domanial ;
rejeté sa demande d’établissement du permis de
bâtir ; -----Que mieux encore, les travaux
d’aménagement de l’entrée ouest allaient bientôt
-----Que le requérant explique avoir saisi le
être lancés et une servitude de 75 mètres de
Délégué du gouvernement d’un recours gracieux
en date du 11 novembre 2014, qui a été chaque côté de la chaussée est nécessaire à cet
sanctionné par un rejet implicite ; effet ; Que ces travaux auront pour conséquence
le déguerpissement de tous les riverains y
compris le demandeur ;
-----Qu’il explique avoir sollicité le 8 mars 2010
-----Attendu que dans leurs mémoires
l’obtention d’un permis de bâtir de son
subséquents les parties n’ont plus varié dans
immeuble objet du titre foncier N° 40 51 1 /W,
leurs déclarations ;
situé au lieu dit Bonabéri à Douala;
-----Qu’il soutient que Monsieur le Délégué du -----Attendu que la Communauté Urbaine de

gouvernement pour justifier son refus de lui Douala a tout de même sollicité une expertise
établir ledit document évoque que le terrain en cadastrale pour déterminer avec exactitude si le
question empiète sur le domaine public routier titre foncier dont s’agit fait partie de l'emprise
par ce que situé à moins de 10 mètres de la route relative à la route nationale n°3 et par conséquent
nationale n°3 ; faisant partie du domaine public artificiel ;
-----Qu’il sollicite l’annulation devant l’auguste ----- Attendu que le Ministère Public à l'audience
juridiction de la lettre querellée pour excès de des plaidoiries a requis que Je Tribunal statue
pouvoir car cette autorité n’a pas donné une base dans cette cause sur ce qui lui appartiendra,
légale à sa décision ; l’exception d’incompétence soulevée ayant été
rejetée par jugement avant dire droit n° 015/16
-----Attendu que notifiée dudit recours, la du 4 février 2016 ;
Communauté Urbaine de Douala sous la plume
de son Conseil Maître N1CO HALLE, Avocat au ----- Attendu que le jugement susévoqué a été
Barreau du Cameroun a, par son mémoire en régulièrement notifié au Ministère Public le 1er
défense enregistré le 7 février 2011, conclu au mars 2016 ; Que celui-ci n’a pas exercé la voie
rejet du recours introduit par le demandeur aux de recours prévue par la loi ;
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-----Attendu que le Conseil du demandeur dans SUR LE RECOURS AU FOND

ses observations orales, a soutenu que le Délégué
du gouvernement en refusant de délivrer le -----Attendu que le Délégué du gouvernement a
permis de bâtir à son client a commis un excès motivé sa décision sur la non délivrance d’un
de pouvoir ; Qu’il ne lui appartient pas de dire permis de bâtir au sieur KUATE Sylvestre ; Que
que le titre querellé est irrégulier et qu’il aurait dans sa lettre du rejet du 8 avril 2010 le Délégué
empiété sur le domaine public routier sans du gouvernement explique que le titre foncier n°
rapporter la moindre preuve ; 40511/W empiète sur le domaine public routier
pur ce que situe à moins de 10 mètres de la route
-----Que le titre foncier est la certification nationale n°3 d'une part et ledit terrain est
officielle de la propriété de l’immeuble ; Qu’il traversé sur toute sa longueur par une ligne
est inattaquable, intangible et définitif et ne peut électrique moyenne tension d'autre part ;
être remis en cause que par le Ministre Chargé
des Affaires Foncières d’une part ou par décision ------Que mieux encore il ressort de cette lettre
du Tribunal compétent d’autre part ; que les travaux d'aménagement de l’entrée ouest
allaient bientôt être lancés et une servitude de 75
----- Que la décision du Délégué du mètres de chaque côté de la chaussée est
gouvernement manque de base légale et mérite nécessaire à cet effet ;
d’être sanctionnée conformément à la loi ;
----- Qu’à l’analyse de ce qui précède, il
-----Attendu que le Conseil de la Communauté convient de dire que le refus opposé par le
Urbaine de Douala fait observer que le titre Délégué du gouvernement à la demande de sieur
foncier n°40 511/W appartenant au demandeur a KUATE Sylvestre est surabondamment motivé
été annulé par le Ministre des Domaines, du et justifié;
Cadastre et des Affaires Foncières pour
irrégularité ; Que le titre foncier sous-tendant la -----Qu’il convient de dire non fondé le recours
demande du permis de bâtir ayant été annulé, le en annulation du demandeur ;
procès sur la non délivrance par le Délégué du
===== PAR CES MOTIFS===
gouvernement du permis de bâtir devient sans
-----Statuant publiquement, contradictoirement à
objet ;
l’égard des parties, en matière administrative, en
premier et dernier ressort et ù l’unanimité des
SUR LA RECEVABILITE membres de la collégialité ;
----- Attendu qu’il convient de dire recevable le ===== DECIDE ===

recours contentieux de sieur KUATE Sylvestre
« Article 1er : Le recours de sieur KUATE
pour avoir été introduit dans les forme et délai
Sylvestre est recevable ;
légaux ;
-----Article 2 : Ledit recours n’est pas fondé, par

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conséquent il est rejeté; Christophe BETI ETOA, « le permis de

construire est une autorisation administrative
----- Article 3 : Les dépens sont liquidés à la exigée avant la réalisation d’une construction,
somme de cent dix mille francs, soit 55000 fcfa afin de vérifier la conformité de celle-ci aux
pour Je jugement avant dire droit et 55 000 fcfa dispositions législatives et réglementaires
pour celui du fond ; relatives à l'utilisation des sols, à l'implantation,
la destination, la nature, l'architecture, les
------Ainsi jugé et prononcé en audience
dimensions, l'assainissement des constructions et
publique, tenue au Palais de Justice de Douala,
à l'aménagement de leurs abords »2. Aloys
les mêmes jour, mois et an que dessus ;
MPESSA observe dans ce sens qu’« en tout état
-----En foi de quoi le présent jugement a été
de cause, le permis de construire est un procédé
signé par le Président, les Membres et le greffier
; de police administrative dont toutes les règles
sont de ce chef, d’ordre public. Contrairement à
En approuvant……. Mots…….ligne(s) rayé(s)
son intitulé actuel, le permis de construire ne se
nul(s) ainsi que — ------------------ renvoi(s) en
marge/- préoccupe plus aujourd’hui de l’aménagement
intérieur des constructions, mais principalement
COMMENTAIRE de leur aspect extérieur3 ».
Ce n’est donc pas un fait du hasard si le
Le contrôle de la délivrance du permis de
contentieux de l’urbanisme au Cameroun tourne
construire par le juge : Note sous affaire
pour l’essentiel autour du permis de construire.
KUATE Sylvestre c/CUD
En effet, ce contentieux est l’occasion pour le
Le juge administratif veille à la régularité juge administratif de contrôler les attributions de
des actes de l’autorité municipale en matière l’autorité municipale à savoir le Délégué du
d’urbanisme lorsque ces actes lui sont déférés par gouvernement4 ou le maire en matière
les requérants. Le permis de construire est de loin d’urbanisme. C’est ce qui ressort de l’affaire
l’acte d’urbanisme le plus usité dans la pratique, KUATE Sylvestre c/CUD, objet du jugement
surtout dans les centres urbains. À ce titre, il est n°79/QD/16 du 28 avril 2016 rendu par le
plus susceptible de faire l’objet d’un recours Tribunal Administratif du Littoral.
1
devant le juge administratif . Acte d’occupation Dans cette affaire, le requérant est titulaire
du sol, l’article 107 de la loi du 21 avril 2004 d’un titre foncier sur un terrain dans
régissant l’urbanisme le définit comme un « acte l’arrondissement de Douala IVe, quartier de
administratif qui autorise une construction après Bonabéri, au lieu dit Bojongo à Mbedi. Il
vérification de sa conformité avec les règles de envisageait de construire sur cet immeuble. À ce
l'art et les règles d'urbanisme en vigueur ». Cette titre, il adressa une demande d’obtention du
définition est reprise par la doctrine. Selon permis de construire au Délégué du
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gouvernement auprès de la CUD le 17 juin 2009. et domanial ». D’autre part, cette propriété
Après une instruction minutieuse de cette jouxte la pénétrante ouest de la ville de Douala
demande, le chef de l’exécutif de la CUD conclut dont les travaux d’aménagement sont largement
à son irrecevabilité, motif pris de ce que le avancés et que ces travaux donneront
terrain à la base de celle-ci ne remplissait pas les certainement lieu à des déguerpissements et des
conditions nécessaires à la délivrance du permis expropriations pour cause d’utilité publique. Par
de construire. Insatisfait, le requérant saisit le conséquent, estime le Délégué du gouvernement
Délégué du gouvernement d’un recours gracieux auprès de la CUD, délivrer un permis de
préalable en date du 21 avril 2010. construire sur un tel terrain compliquerait
inutilement la tâche au moment des
Suite au rejet implicite du recours gracieux
expropriations.
préalable5, le sieur KUATE saisit par requête en
date du 02 septembre 2010 la Chambre Conformément à l’article 119 alinéa 4 de la
administrative de la Cour Suprême d’un recours loi n°2006/022 du 29 décembre 2006 fixant
tendant à faire « ordonner qu’il soit délivré un l’organisation et le fonctionnement des
6
permis de bâtir sur son immeuble objet du titre tribunaux administratifs , l’affaire est transférée
foncier n°40511/W et d’annuler la lettre de au Tribunal administratif du littoral.
Monsieur le Délégué du gouvernement auprès de
Dans cette affaire, il se pose au juge la
la CUD datée du 8 avril 2010 ».
question de savoir si un requérant peut se
Dans sa requête, il prétend qu’ayant obtenu prévaloir d’un titre foncier pour revendiquer
régulièrement sur son terrain le titre foncier la constructibilité d’un terrain. À cette question,
inscrit au numéro 40511 du département du le juge répond par la négative, ce qui permet
Wouri, le Délégué du gouvernement devrait lui d’établir la relation d’indépendance qui existe
délivrer automatiquement un permis de entre le titre foncier et le permis de construire.
construire.
Par cette décision, le juge administratif
Cependant le magistrat municipal s’oppose reconnaît l’irrégularité de la demande de sieur
à la délivrance de cette autorisation KUATE Sylvestre (I) et met en évidence
d’urbanisme. Son refus est doublement motivé : certaines spécificités du droit de l’urbanisme (II).
d’une part, le terrain objet de la demande
I - L’irrégularité de la demande de sieur
« empiète de manière flagrante sur le domaine
KUATE Sylvestre
public » et par conséquent, « le titre foncier
dont le sieur KUATE se prévaut a été obtenu en La décision rendue par le Tribunal
violation des dispositions de l’ordonnance n° Administratif du Littoral permet de retenir que la
74/06 du 02 juillet 1974 fixant le régime foncier
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demande du sieur KUATE Sylvestre ne peut pas terrain sous-tendant le titre foncier dont se
prospérer d’une part, parce qu’elle viole le Code prévaut le sieur KUATE jouxte la nationale n°3
de l’urbanisme camerounais et d’autre part, et par conséquent, ne respecte les limites
l’ordonnance n° 74/02 du 06 juillet 1974 fixant le énoncées à cet article.
régime domanial. Dans cette affaire, on peut relever
que le Délégué du gouvernement auprès de la
A- La violation du Code de l’urbanisme
CUD aurait pu invoquer une mesure
L’article 107 du Code de l’urbanisme dispose conservatoire8 que lui offre la législation en
que « le permis de construire est un acte matière d’urbanisme au Cameroun9. Il s’agit
administratif qui autorise une construction après précisément du sursis à statuer qui n’est pas
vérification de sa conformité avec les règles de seulement applicable dans le cas d’un plan
l’art et les règles d’urbanisme en vigueur (…) ». d’urbanisme en cours d’adoption, mais aussi en
cas de réalisation d’une opération d’urbanisme.
En effet, le sieur KUATE À l’époque des faits, les travaux d’aménagement
approuve le principe, la portée et la force de la pénétrante ouest de la ville de Douala
obligatoire du titre foncier. Cependant, il étaient en cours. Tel était aussi le cas dans une
confond la délivrance du permis de construire et espèce plus récente, l’affaire NGUIAGANG
la constructibilité du terrain. En d’autres termes, François c/Communauté Urbaine de Douala objet
il semble ignorer la quintessence de l’article 9 du jugement n°087/QD/17 du 23 février 201710.
alinéa 1 du code de l’urbanisme qui dispose : En l’espèce, le requérant exigeait des dommages
et intérêts à la Communauté Urbaine pour non-
« Sont inconstructibles, sauf délivrance du permis de construire11. Dans cette
prescriptions spéciales, les terrains exposés à un affaire, bien que le Délégué du gouvernement
risque naturel (inondation, érosion, éboulement, n’utilise pas le terme technique, il s’agit du sursis
séisme, etc.) ; les parties du domaine public à statuer12. Au fond la demande de sieur KUATE
classées comme telles et les aires est illégale au regard du décret du 06 juillet 1974
écologiquement protégées telles que définies par fixant le régime domanial.
la législation relative à la gestion de

B- La violation du décret n° 74/02 du 06
l’environnement ».
juillet 1974 fixant le régime domanial
La Communauté Urbaine de Douala a
Le rejet de la demande du sieur KUATE
démontré en l’espèce que le terrain objet de la
Sylvestre était davantage tiré de la violation de
demande du titre foncier appartient au domaine
l’article 2 alinéa 2 du décret n° 74/02 du 06
public conformément à l’article 4 alinéa 2 du
juillet 1974 fixant le régime domanial. En
décret de 1974 fixant le régime domanial.7 Le
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substance, cet article dispose que « les biens du II – La mise en évidence des spécificités du
domaine public sont inaliénables, droit de l’urbanisme par le juge
imprescriptibles, et insaisissables. Sous réserve
Dans la décision de justice objet de notre
des dispositions de l'alinéa 3 de l'article 5 ci-
analyse, il transparaît certaines particularités du
dessous, ils sont insusceptibles d’appropriation
droit de l’urbanisme. Le juge reconnait
privée ».
implicitement le principe de l’indépendance des
On aurait eu de la peine à comprendre que le législations en droit de l’urbanisme (A) et réitère
Délégué du gouvernement auprès de la CUD le principe interdisant au juge administratif de
délivra un permis de bâtir sur un terrain faisant faire les injonctions à l’autorité municipale en
partie du domaine public de l’État en matière de délivrance des actes d’urbanisme (B).
connaissance de cause13. Si tel avait été le cas, il
A- La reconnaissance implicite du principe
aurait tout simplement mis le requérant dans une
de l’indépendance des législations en droit
insécurité juridique tenant au fait qu’à tout
de l’urbanisme15
moment, compte tenu de l’évolution des travaux
d’aménagement de la pénétrante Ouest de la ville Le principe de l’indépendance des
de Douala, ce dernier courait le risque d’être législations permet d’affirmer l’autonomie du
déguerpi. L’on connaît combien les effets d’un droit de l’urbanisme face à certaines matières
déguerpissement sont dévastateurs pour ne pas connexes, telles que le droit de propriété ou le
dire vicieux à l’égard des occupants, alors droit de l’environnement16. Par ce principe, les
abandonnés à leur sort. On sait aussi que le règles d’urbanisme et les autres réglementations
déguerpissement entraîne la démolition des affectant l’utilisation du sol demeurent
immeubles irrégulièrement érigés, ce qui a pour parallèles17. Le permis de construire et le titre
conséquence immédiate l’anéantissement foncier ne jouent pas les mêmes rôles bien qu’ils
irrévocable des efforts consentis jusqu’alors par aient pour base commune une propriété
les occupants. Le droit de l’urbanisme vise aussi immobilière. Le principe de l’indépendance des
la protection du domaine public contre les législations en droit de l’urbanisme permet que
14
atteintes des constructions riveraines . lors de l’examen des questions typiques au droit
de l’urbanisme, le juge ne se sente pas lié par des
Ces considérations indiquent que le Délégué
questions connexes18 telles que la question du
du gouvernement n’a aucunement commis
titre foncier.
l’excès de pouvoir, et que c’est à bon droit que le
juge n’a pas accédé à la demande de sieur Le principe d’indépendance des législations
KUATE. Par cette décision, le juge reconnaît en droit de l’urbanisme n’admet que quelques
certaines particularités du droit de l’urbanisme. exceptions par exemple dans le cadre des sites
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classés19 ou des préoccupations violation de l’article 2 alinéa 2 du décret n°

environnementales, notamment espaces naturels 74/02 du 06 juillet 1974 fixant le régime
protégés20 et les zonages écologiques21. domanial. En clair, l’article 26 du décret
n°2016/3058/PM du 2 8 juillet 2016 fixant les
S’agissant du rapport qui existe notamment
règles d’utilisation du sol et de la construction
entre le permis de bâtir et le titre foncier, le juge
n’exige pas le titre foncier dans le dossier
rappelle par ailleurs dans cette affaire que « bien
d’obtention du permis de construire. Il traite
qu’ayant obtenu un titre foncier, sieur KUATE
plutôt d’un « certificat de propriété datant de
Sylvestre doit se pénétrer de l’idée selon laquelle
moins de six (6) mois ou un acte du ministre
tous les terrains objet de titre foncier ne sont pas
chargé des domaines en tenant lieu ». Toutefois,
obligatoirement constructibles ». C’est vrai que
il n’est pas exclu que le certificat de propriété en
le titre foncier peut tenir lieu de certificat de
question soit le titre foncier. On peut
propriété qui fait partie des pièces exigées pour
logiquement penser qu’il ne s’agit pas
l’établissement d’un permis de construire22. En
exclusivement du titre foncier abstraction faite
sens inverse, la constructibilité d’un terrain n’est
des autres actes valant certificat de propriété tels
pas une condition de délivrance d’un titre
que les certificats de vente que l’on a coutume de
foncier. Le permis de construire n’est pas lié par
se faire délivrer par les vendeurs de terrain,
la question de la propriété du terrain. Un auteur
parfois par devant notaire24. Si tel n’était
déclare d’ailleurs à ce propos :
d’ailleurs pas le cas, le législateur aurait pris soin
« Il est normal que le permis de construire de faire expressément et exclusivement mention
ignore les règles de droit privé qui régissent les du titre foncier aux lieu et place du certificat de
relations qui peuvent exister entre le propriété. Au-delà de toutes ces considérations,
constructeur et le droit des tiers. Cependant, on il est évident que le permis de construire n’est
aurait pu faire du permis une autorisation pas un titre de propriété. Autrement dit, le titre
administrative de synthèse, se substituant à foncier participe d’une logique qui est différente
toutes les autorisations spéciales prévues par des de celle du permis de construire. Par conséquent,
textes particuliers : les relations des ce n’est pas parce qu’on est détenteur d’un titre
constructeurs avec l’administration s’en foncier sur une parcelle que celle-ci est
trouveraient considérablement simplifiées » 23. forcément constructible25.
La validité d’un titre foncier ne conditionne Dans la constitution du dossier d’obtention
pas la délivrance d’un permis de construire. En du permis de construire, le titre foncier joue
fait, le juge de l’espèce n’a pas sanctionné essentiellement un rôle informatif26 et non
l’irrégularité qui entachait le titre foncier du sieur déclaratif de droit. D’ailleurs, selon l’article
KUATE comme cela est le cas, notamment pour premier du décret n° 76/165 du 27 avril 1976
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fixant les conditions d'obtention du titre foncier représentant de l’administration communale.

pris en application de l’ordonnance n° 74-1 du 6 L’injonction peut être définie comme étant
juillet 1974 fixant le régime foncier « la « l’ordre d'adopter un comportement déterminé,
certification officielle de la propriété adressé par le juge à une personne physique ou
immobilière » au Cameroun. Toutefois, il ne morale, quelle qu'en soit la qualité. Il peut s'agir
produit plus ses effets de droit s’il s’avère d'une obligation de faire, de ne pas faire ou
irrégulier ou obtenu frauduleusement27. Il va de même de cesser de faire, qui sera variable en
soi que l’adage « fraus omnia corrumpit » fonction de l'objet du litige et de la liberté
s’applique au permis de construire et en d'appréciation du juge »30. Une décision
particulier au titre foncier. La doctrine28 et la enjoignant le Délégué du gouvernement de
jurisprudence29 relatives au titre foncier sont délivrer un permis de construire au sieur KUATE
assez denses. On ne pourrait pas faire ce constat irait à l’encontre du principe de la séparation des
à propos de l’interdiction au juge de faire des pouvoirs qui interdit au corps judiciaire de faire
injonctions à l’autorité municipale en matière les injonctions à l’administration31. Si d’aventure
d’urbanisme. et c’est très souvent le cas, lorsque le juge
prononce l’annulation d’un acte administratif
B- L’interdiction au juge de faire des
illégal, il peut se contenter tout simplement
injonctions à l’autorité municipale en
d’allouer des dommages-intérêts au requérant si
matière d’urbanisme
ce dernier en a fait la demande. Il est important
Le requérant demandait au juge de l’espèce de relever ici qu’il ne s’agit pas d’un principe
de faire des injonction au Délégué du typique au contentieux de l’urbanisme, mais il
gouvernement auprès de la Communauté Urbaine est propre au contentieux administratif en

de Douala. Cependant, le tribunal administratif général.
ne pouvait faire droit à cette demande sans

C’est dire que si le juge avait fait droit à la
susciter des interrogations. Il apparaît clairement
demande de sieur KUATE au fond, ou mieux, si
dans ce jugement que le requérant demande au
sa requête était fondée, le juge ne pouvait à la
juge de « bien vouloir ordonner à cette autorité
limite du possible que lui accorder des
de délivrer au requérant le permis de construire
dommages-intérêts. Tel n’était pas le cas.
sur son immeuble objet du Titre Foncier N°
40511 du département du Wouri, volume 203, L’interdiction au juge de faire des injonctions
folio 156. » à l’administration participe de la nécessité de ne
pas paralyser le bon fonctionnement de
En fait, il serait critiquable que le juge
l’administration par des intrusions intempestives
administratif du Littoral fasse des injonctions au
du juge. La littérature est d’ailleurs abondante
Délégué du gouvernement en tant que
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sur la question de l’injonction32.Cette question défenses à des autorités exécutives ou

apparaît d’ailleurs dans plusieurs décisions de administratives ». Ce principe connaît quand
justice33 telles que l’affaire NANA Jean-Claude même des exceptions. Tel est le cas en matière
c/CUD, objet du jugement n° 14/2009/CA/CS du d’emprise ou de voie de fait, mais encore faut-il
14 janvier 2009 rendu par la Chambre que l’administration en soit convaincue38. Bien
administrative de la Cour Suprême34. Dans cette plus, en dehors de ces deux hypothèses, on
affaire, le requérant exigeait du juge observe souvent des cas où le juge fait des
administratif, d’exiger de la Communauté injonctions à l’administration39. Malgré les
Urbaine de Douala la délivrance d’un permis de balbutiements40, on constate de plus en plus que
construire et le paiement de la somme de le juge administratif s’interdit de faire des
414.548.689 FCFA à titre de dommages-intérêts. injonctions à l’administration.
Plus important, il demande au juge d’ordonner à
Conclusion
son bénéfice la délivrance par la CUD du permis
de bâtir sous astreinte de 2.000.000 de FCFA par Le juge administratif joue un rôle important
jour de retard à compter du prononcé de la dans l’encadrement des attributions de l’autorité
décision. Cependant, le juge n’a pas fait droit à municipale matière d’actes d’urbanisme. C’est la
cette demande. quintessence de l’affaire KUATE Sylvestre
c/CUD objet du jugement n°79/QD/16 du 28
Le principe de l’interdiction de faire des
avril 2016 rendu par le Tribunal Administratif du
injonctions à l’administration résulte aussi d’une
Littoral. Cet encadrement prend la forme d’un
interprétation a contrario de l’article 2 alinéa 3
contrôle ayant une double finalité. D’une part, il
de la loi n°2006/022 du 29 décembre 200635. Il
permet au juge de s’assurer que l’autorité
n’apparaît nulle part dans cette loi que le juge
municipale ne porte pas atteinte aux droits des
administratif puisse connaître d’un recours en
administrés, surtout le droit de propriété. C’est à
injonction contre l’administration. L’article 17
ce titre que le sieur KUATE saisit le tribunal afin
alinéa 3 de la même loi relative au recours
qu’il sanctionne la restriction de son droit de
gracieux préalable ne fait aucunement cas d’un
propriété par le Délégué du gouvernement auprès
délai de recours en injonction contre
de la Communauté Urbaine de Douala.
l’administration36. C’est une application de la loi
des 16-24 août 1790.37 Sur le plan pénal, D’autre part, l’action du juge administratif
l’interdiction au juge de faire des injonctions à permet de protéger l’autorité municipale contre
l’administration est fondé sur l’article 126 du un usage irrégulier du droit de propriété de
code pénal qui dispose qu’« est puni d'un nature à compromettre l’exercice de ses
emprisonnement de six (06) mois à cinq (05) ans attributions dans le cadre des autorisations
(…) le magistrat qui intime des ordres ou des d’urbanisme, et de garantir par l’intérêt général.
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C’est ainsi que le tribunal administratif du

l'axe de la chaussée. Cette emprise est réduite à dix (10)
Littoral s’interdit d’ordonner au Délégué du mètres à partir du bord extérieur du trottoir dans les
gouvernement de délivrer un permis de agglomérations et à cinq (5) mètres en ville ».
8 Voir C.E. 11 juillet 1939, CHARDIN, in Les grands
construire au sieur KUATE, au mépris de la arrêts du droit de l’urbanisme, Op. Cit., pp. 64 et ss.
législation en matière d’urbanisme. Par cette 9 Voir notamment les articles 50 décret de 2008 sur les
procédures d’aménagement foncier, article 17 du

décision le juge administratif prend fait et cause décret n°2008/ 0739/PM du 23 avril 2008 abrogé qui
pour le Délégué du gouvernement auprès de la renvoie à l’article 18 du décret de 2016.
10 Il s’agit de l’affaire NGUIAGANG François
Communauté Urbaine de Douala et confirme les c/communauté urbaine de Douala objet du jugement
spécificités du droit de l’urbanisme. n°087/QD/17 du 23 février 2017. Dans cette affaire, la
communauté Urbaine de Douala a été condamnée à
payer au requérant une somme de 7.219.600 FCFA au
titre de dommages-intérêts suite à son refus de lui
délivrer le permis de construire. Toujours en ce qui
concerne le contentieux de l’urbanisme, il faut relever
1 Voir NGOMSIK KAMGANG (J), Évolution dans la
que l’exécution illégale des travaux peut être
région de l’Afrique centrale des règles foncières et
sanctionnée pénalement par une mise en conformité
d’urbanisme l’exemple du Cameroun, thèse de Doctorat
des ouvrages ou par leur démolition prononcée par
Ph.D, Droit public, Université de Limoges, 2012, 887
le juge.
p., p. 33.
11 On peut y relever : « J’accuse réception de votre
2 Voir BETI ETOA (C), Urbanisme et domaine public :
demande dont l’objet est repris en marge Y faisant suite,
rencontre de deux ensembles normatifs distincts, thèse
j’ai l’honneur de vous informer qu’il m’est impossible
Droit public, Université Montesquieu-Bordeaux IV,
d’accéder à votre demande pour le moment.
2007, 450 p., p. 80. L’auteur cite en passant l’article L
En effet, cette parcelle est dans une zone réservée
421 du code de l’urbanisme français.
3 MPESSA (A), « Le permis de construire à l’épreuve à la mise en œuvre des grands projets d’infrastructure en
cours dans cet arrondissement.
de la pression foncière et du développement urbain
Je vous invite par conséquent à vous rapprocher
au Cameroun », Revue SOLON, 2003, Volume III,
de la direction de l’urbanisme et de la Salubrité publique
n°7, pp. 43-68., p. 45.
4 La fonction de délégué du gouvernement a disparu sis à l’Hôtel de ville de Douala BONANJO pour plus
d’informations ».
au profit de celle de maire de la ville conformément à
12 Voir AUBY (J-M), PERINET-MARQUET (H) et
l’article 243/024 du 24 décembre 2019 portant code
NOGUELLOU (R), Droit de l’urbanisme et de la
général des collectivités territoriales décentralisées.
5 L’hypothèse du rejet implicite découle de l’article 17 construction, Paris, 2015, 10e édition, LGDJ, p.457 et ss.
Voir également DROBENKO (B), Droit de l’urbanisme,
alinéa 2 de la loi n° 2006 /022 du 29 décembre 2006.
Op. Cit., pp. 209 et ss.
Cet article dispose que constitue le rejet d’un recours
13 Le droit de l’urbanisme vise aussi la protection du
gracieux le silence gardé par l’autorité adressataire
domaine public contre les atteintes des constructions
du recours gracieux pendant un délai de trois mois,
riveraines
consécutif à la demande ou à la réclamation qui lui a
14 Voir BETI ETOA (C), Op. Cit., pp.146 et ss.
été faite. Voir DOUNGUÉ KAMO (G.Y), Le recours
15 Le principe de l’indépendance des législations en
gracieux préalable au Cameroun, trente après, thèse de
matière d’urbanisme a une base essentiellement
Master, Université de Dschang, 2011, 173 p.
6 D’après cet article, « dès la mise en place des Tribunaux théorique. Par son application le juge, lors d’un
procès relatif à la validité d’un permis de bâtir ne
Administratifs prévus par la présente loi, les affaires
doit pas en principe s’étendre sur les questions
pendantes devant la Chambre Administrative de la Cour
connexes telles que celle de la propriété du terrain
suprême en vertu de l’alinéa (2) du présent article sont
objet dudit permis. Voir AUBY J-B., « Réflexion sur
transférées devant eux ».
7 Cet article dispose « font partie du domaine public les caractères de la règle d’urbanisme », Op. Cit., p.
44 et ss. Voir aussi AUBY (J-B), PERINET-MARQUET
artificiel (…) Les routes nationales et provinciales et les
(H) et NOGUELLOU (R), Droit de l’urbanisme et de la
emprises de quarante (40) mètres de part et d'autre de
construction, Op. Cit., p. 209.Voir aussi BETI ETOA
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(C), Urbanisme et domaine public, Op. Cit., pp.54 et ss. - un devis descriptif, quantitatif et estimatif des travaux ;
16 Voir SOLER -COUTEAUX (P), Droit de l’urbanisme, - un plan de masse des constructions à éditer ou à
OP. Cit., p.18. modifier, et de situation du terrain ;
17 Voir AUBY (J-B), PERINET-MARQUET ( H) et - des plans d’exécution comprenant le plan de fondations,
NOGUELLOU (R), Op. Cit., p.209.Voir aussi BETI de distribution, de toiture, de façades, de coupes et de
ETOA (C), Op. Cit., p.54 et ss. structure s’il ya lieu à des échelles définies dans le modèle
18 Voir AUBY (J-B), « Réflexion sur les caractères de la de demande de permis de construire ;
règle d’urbanisme », Op. Cit., p.44 et ss. - un système d’assainissement. »
19 À titre d’exemple l’article 28 de la loi n°2013/003 du 23 NGOMSIK KAMGANG (J), Évolution dans la région
18 avril 2013 régissant le patrimoine culturel au de l’Afrique centrale des règles foncières et d’urbanisme
Cameroun dispose : l’exemple du Cameroun, Op. Cit., p.495.
« (1) Aucune inscription ou construction nouvelle ainsi 24 Voir article
qu’aucun aménagement paysager ne peut être entrepris 25 Tel peut être le cas d’un terrain marécageux qui
sur un bien culturel immeuble classé, sauf autorisation n’est propice qu’à l’exercice d’une certaine activité
accordée par le ministre chargé du patrimoine culturel et par exemple agricole et non indiqué pour la
les ministres de tutelle technique concernés. construction.
(2) Dans les sites, aires de protection ou zones grevées de 26 Dans l’affaire Dame SIMO MEGUE Henriette
servitudes non édifiées, les constructions ou paysages Patience et Autres c/communauté urbaine de Douala,
existant antérieurement au classement peuvent seulement objet de l’ordonnance de référé N°01/OR/2009 rendu
faire l’objet de travaux d’entretien, après autorisation. Il ne en 2009 par la Chambre administrative de la Cours
peut être élevé de nouvelles constructions ou des travaux suprême, on relève en substance ce qui suit :
sylvicoles ou forestiers en lieu et place de celles qui sont « En effet, la décision portant délivrance du permis de
démolies ou déboisées. bâtir est conditionnée par le dépôt d’un dossier
(3) La délivrance, par l’autorité compétente, du permis de comportant :
construire sur les sites visés à l’alinéa 2 ci-dessus, est - un titre foncier ;
subordonnée à l’élaboration d’un plan de conservation du - un certificat de propriété ;
bien culturel concerné, approuvé par le ministre chargé du - un certificat d’urbanisme.
patrimoine culturel et les ministres de tutelle technique Que lorsqu’il existe une contestation sur la propriété de
concernés ». l’immeuble, ou une procédure au fond, le certificat de
20 Dans le même ordre d’idée, l’article 41 de la loi n° propriété qui comporte toutes les informations actuelles au
96/12 du 5 août 1996 portant loi-cadre relative à la sujet du titre foncier et qui est produit lors du dépôt du
gestion de l’environnement dispose : dossier du permis de bâtir en fait mention. »
« Les permis de construire sont délivrés en tenant dûment 27 Voir TCHAPMEGNI (R), Le contentieux de la
compte de la présence des établissements classés et de leur propriété foncière au Cameroun, thèse de Doctorat,
impact sur l’environnement, et peuvent être refusés ou Droit privé, Université de Nantes,2008, pp. 200 et ss.
soumis à des prescriptions spéciales élaborées 28 Voir à propos :
conjointement par les Administrations chargées de - TCHAPMEGNI (R), Op. Cit. 532 p.
l’environnement et de l’urbanisme, si les constructions - NGOMSIK KAMGANG (J), Op. Cit., pp.218 et ss.
envisagées sont de nature à avoir des conséquences - SIETCHOUA DJUOTCHOKO (C), « Les limites de
dommageables pour l’environnement ». l’absoluité du titre foncier au Cameroun », in Droit et
21 Voir aussi CADIOU (P-Y), Le droit de l’urbanisme et politique de l’immobilier en Afrique, exemple du
les zonages écologiques, Op. Cit., pp.5 et ss. Cameroun, mélanges en l’honneur du Professeur André
22 Article 26 du décret de 2016 dispose : TIENTCHEU DJIAKO, Yaoundé, Presses
« (1) Le dossier de demande de permis de construire est Universitaires d’Afrique, 2015, pp. 548-583.
établi en cinq (5) exemplaires et comprend : - MONGBAT (A), La protection des titres fonciers dans
- une demande timbrée au tarif réglementaire établie sur la jurisprudence administrative au Cameroun, thèse
formulaire administratif signé par le propriétaire du Master, Droit public, Université de Dschang, 2014,
terrain ou son mandataire ; 296 p.
- un certificat d’urbanisme ; 29 D’ailleurs sous réserve d’inventaire, environ 75%
- un certificat de propriété datant de moins de six (6) mois du contentieux administratif au Cameroun porte sur
ou un acte du ministre chargé des Domaines en tenant lieu l’annulation des titres fonciers obtenus ou délivrés
; frauduleusement.
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30 Sur la question, voir ECHEMOT (L), L’exécution par réglementaire ; - le détournement de pouvoir. b) les
l’administration des décisions du juge administratif en actions en indemnisation du préjudice causé par un acte
droit camerounais, thèse de Doctorat, Droit public, administratif ; c) les litiges concernant les contrats (à
Université de Yaoundé II, 2016, 438 p. pp.256 et ss. l’exception de ceux conclus même implicitement sous
31 Ibidem, pp.256 et ss. L’empire du droit privé) ou les concessions de services
32 Voir à propos : publics ; d) les litiges intéressant le domaine public ; e) les
- « L’injonction, l’exécution du jugement, la loi du 8 litiges intéressant les opérations du maintien de l’ordre ».
février 1995 après vingt ans de Pratique » – 36Cet article dispose que « le recours gracieux doit, sous
Réflexions sur l’effectivité des décisions du juge peine de forclusion, être formé :
administratif, Colloque organisé dans le cadre de la a) dans les trois mois de publication ou de notification de
Conférence nationale des présidents des juridictions la décision attaquée
administratives, Faculté de droit de Montpellier, b) en cas de demande d’indemnisation, dans les six mois
Vendredi 5 septembre 2014. suivant la réalisation du dommage ou sa connaissance
- DEBBASCH (R), « Le juge administratif et c) en cas d’abstention d’une autorité ayant compétence
l'injonction : La fin d'un tabou », in La Semaine liée, dans les quatre ans à partir de la date à laquelle ladite
Juridique, Édition Générale n° 16, 17 Avril 1996, I autorité était défaillante ».
3924. 37 Voir DEBBASCH (R), Op. Cit.. L’'article 13 de cette
- CAMMILIERI (A), « Le pouvoir d'injonction du loi interdit aux juges « de troubler de quelque manière
juge administratif : Une révolution avortée ? », in La que ce soit les opérations des corps administratifs, ni citer
Semaine Juridique, Édition Générale n° 3, 15 Janvier devant eux les administrateurs pour raison de leurs
1997, I 3992 fonctions ».
- GAUDEMET (Y), « Du bon usage de l'injonction (ou 38 Voir article 3 de la loi de 2006.
quand le juge refait l'impôt) », RFDA 2003, p. 520 39 CFJ/CAY, Arrêt n°204/A/CFJ/CAY du 18 août 1972,
- MODERNE (F), « Étrangère au pouvoir du juge, OLAMA BIDJOGO Vincent c/ État Fédéral du
l'injonction, pourquoi le serait-elle ? » RFDA 1990 p. Cameroun ; CS/CA, jugement n°49/CS/CA du 26 mai
798. 1977, JONG Henri c/ État du Cameroun ; CS/CA,
33 Voir par exemple, CS/CA Jugement jugement n°52/CS/CA du 26 mai 1977, OTOU
N°/82/82/83rendu en 1983 dans l’affaire opposant BANDOLO Sylvestre c/ État du Cameroun ; CS/CA,
ONAMBELE Germain à l’État du Cameroun ; CS/CA, Jugement n°4/CS/CA/77-78 du 23 février 1978,
Jugement n°/71/2010 du 22 février 2010, ALOLA BELINGA ZE Thomas c/ État du Cameroun ;
Dieudonné c/État du Cameroun. CFJ/SCAY, arrêt n°37 du 30 avril 1968, NYANDJA
Dans l’affaire Dame DOUNKE YATA Jeanne, épouse Félix contre République Fédérale du Cameroun… etc.
TCHOUNDJA c/CUD, le juge affirme : « Attendu 40 Voir ECHEMOT (L), Op. Cit., pp.282 et ss.
cependant que le Tribunal de céans est incompétent en la

matière, en vertu du principe de séparation de la
juridiction administrative et de l’administration active et
du principe de la séparation du pouvoir judiciaire du
pouvoir exécutif ;
Qu’il est constant en droit administratif
camerounais qu’il est interdit au juge administratif de
donner des injonctions à l’administration ; »
34 Dans cette décision, on relève : « Constater que sieur
NANA Jean Claude sollicite du juge de céans de

condamner l’administration à une obligation de faire ;
Dire qu’une telle mesure ne peut pas être
ordonnée par le juge administratif. »
35 D’après cet article, « le contentieux administratif
comprend : a) les recours en annulation pour excès de

pouvoir et, en matière non répressive, les recours incidents
en appréciation de légalité. Est constitutif d’excès de
pouvoir au sens du présent article : - le vice de forme ; -
l’incompétence ; - la violation d’une disposition légale ou
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Le Contrôle De La Délivrance Du Permis De

Mots clés —Permis de

TRIBUNAL ADMINISTRATIF DU ITTORAL

AU NOM DU PEUPLE CAMEROUNAIS

....... L’an deux mille seize ;

....... Monsieur ENYOUMA NYEMB Moïse Valentin,

NATURE DE L’AFFAIRE Juge,……………………………………… Membre ;

immeuble dont la propriété ne souffre d’aucune

Monsieur KUATE Sylvestre ayant pour conseil contestation, il a sollicité de la Communauté

PRESIDENT : la délivrance d’un permis de construire sur son

«-----Que cet article dispose que : « sont du 06 Juillet 1974 ;

Sylvestre l’entier bénéfice de son recours en de la chambre Administrative de la Cour

-----Qu’il soutient que Monsieur le Délégué du -----Attendu que la Communauté Urbaine de

-----Attendu que le Conseil du demandeur dans SUR LE RECOURS AU FOND

----- Attendu qu’il convient de dire recevable le ===== DECIDE ===

-----Article 2 : Ledit recours n’est pas fondé, par

conséquent il est rejeté; Christophe BETI ETOA, « le permis de

que « le permis de construire est un acte matière d’urbanisme au Cameroun9. Il s’agit

En effet, le sieur KUATE À l’époque des faits, les travaux d’aménagement

approuve le principe, la portée et la force de la pénétrante ouest de la ville de Douala

confond la délivrance du permis de construire et espèce plus récente, l’affaire NGUIAGANG

la constructibilité du terrain. En d’autres termes, François c/Communauté Urbaine de Douala objet

il semble ignorer la quintessence de l’article 9 du jugement n°087/QD/17 du 23 février 201710.

« Sont inconstructibles, sauf délivrance du permis de construire11. Dans cette

écologiquement protégées telles que définies par fixant le régime domanial.

la législation relative à la gestion de

classés19 ou des préoccupations violation de l’article 2 alinéa 2 du décret n°

« Il est normal que le permis de construire de faire expressément et exclusivement mention

trouveraient considérablement simplifiées » 23. forcément constructible25.

La validité d’un titre foncier ne conditionne Dans la constitution du dossier d’obtention

fixant les conditions d'obtention du titre foncier représentant de l’administration communale.

de faire des injonction au Délégué du typique au contentieux de l’urbanisme, mais il

gouvernement auprès de la Communauté Urbaine est propre au contentieux administratif en

ne pouvait faire droit à cette demande sans

sur la question de l’injonction32.Cette question défenses à des autorités exécutives ou

C’est ainsi que le tribunal administratif du

procédures d’aménagement foncier, article 17 du

cependant que le Tribunal de céans est incompétent en la

NANA Jean Claude sollicite du juge de céans de

comprend : a) les recours en annulation pour excès de

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