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Les Principes de Fonctionnement

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LES PRINCIPES DE FONCTIONNEMENT DES JURIDICTIONS

Ces principes visent tous, la saine application de la loi, la protection du


citoyen et de ses biens.

Ils procèdent :

- Pour certains, des règles statutaires d’équité des Acteurs de la Justice

- Pour d’autres, des droits à la défense reconnus aux parties.

L’objet de la Justice est de dire le droit. C'est-à-dire assurer la protection


des citoyens et de leurs biens à travers une juste application de la loi.

Pour cause, les normes internationales et nationales, d’une part, définissent


et imposent des règles d’équité aux Acteurs de justice relativement à leurs
fonctions et, d’autre part, reconnaissent aux citoyens des droits à la
défense.

Quelles sont ces règles statutaires et les droits à la défense reconnus aux
citoyens à l’occasion des procès ?

TITRE I : LES REGLES D’EQUITE S’IMPOSANT AUX ACTEURS

Nombre d’Acteurs interviennent dans le déroulement des procès :


Magistrats, Greffiers, Avocats, Huissiers de Justice etc.

Cependant, se référant à l’administration quotidienne des juridictions, notre


intervention ne se limitera qu’à deux d’entre eux : les Magistrats et les
Greffiers sur qui repose, à titre principal, le fonctionnement des juridictions.

Quels éléments objectifs permettent de conclure que les règles statutaires


qui s’appliquent aux Magistrats et aux Greffiers privilégient l’équité à
l’occasion du fonctionnement des juridictions ?

CHAPITRE 1 : LES REGLES S’APPLIQUANT AUX MAGISTRATS

Les Magistrats sont chargés de dire le droit, de trancher les litiges. Ils
représentent le dernier recours quant à la régulation de la paix, de l’essor
économique, social et même politique dans la société. C’est pourquoi, la
rédaction de leur statut met en avant la garantie des droits de la société et
des citoyens. Ceci apparait à divers endroits dudit statut dont nous ne
retiendrons que deux. Les règles qui prônent :

- la négation de l’omnipotence aux Magistrats


- l’indépendance des juges.

Section 1 : La négation de l’omnipotence aux Magistrats


Le refus de l’omnipotence aux Magistrats se constate à travers leurs
attributions. Deux principes, en effet, s’imposent aux Magistrats à
l’occasion de l’exercice de leurs fonctions :

- le principe de la séparation des pouvoirs ;


- le principe de la négation du juge unique.

Paragraphe 1 : Les règles de la séparation des pouvoirs

Dans son préambule, la constitution du 23 juillet 2000 affirme les valeurs et


principes auxquels est attaché le Peuple ivoirien. Au nombre desdits
principes figure celui de la séparation des pouvoirs. Le préambule de la
Constitution énonce en effet :

« LE PEUPLE DE COTE D’IVOIRE


Exprime son attachement aux valeurs démocratiques (…)
notamment :
La séparation et l’équilibre des pouvoirs… »

Les pouvoirs concernés dans le préambule de la Constitution sont :


- le pouvoir Exécutif dont la compétence est la gouvernance de l’Etat ;
- le pouvoir Législatif dont la compétence est de légiférer ;
- le pouvoir Judiciaire dont la compétence est de dire le droit.

La séparation des pouvoirs s’entend la non intervention de l’un de ces


pouvoirs cités dans le domaine de compétence des deux autres.

Comment, donc, ladite séparation se traduit-elle dans l’exercice des


fonctions des Magistrats lorsque nous savons que dans l’exercice de leurs
fonctions les Magistrats du Ministère Public répondent de l’Exécutif et ceux
du siège, du pouvoir judiciaire ?

Le principe s’applique à la fois aux Magistrats du Ministère Public et à ceux


du Siège à travers :

- la négation aux Magistrats du Ministère public des fonctions de juger ;


- la négation aux Magistrats du siège de créer la loi.

I - La négation aux Magistrats du Ministère public des fonctions de


juger

Le Ministère public veille aux intérêts généraux de la Société sous l’autorité


du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, membre de l’Exécutif. Deux
textes, entre autres, illustrent la dépendance du Ministère public de
l’exécutif. Ce sont : l’article 9 de la loi 94-440 du 16 août 1994 déterminant
la composition, l’organisation, les attributions et le fonctionnement de la
Cour Suprême modifiée par la loi 97-243 du 25 Avril 1997 et l’article 36 du
code de procédure pénale. Ces textes disposent :

L’article 9 :
2
« Le Procureur Général près la Cour Suprême est placé sous
l’autorité du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice »

L’article 36 :
« Le Ministre de la Justice peut dénoncer au Procureur Général les
infractions à la loi pénale dont il a connaissance, lui enjoindre
d’engager ou de faire engager des poursuites ou de saisir la
juridiction compétente de telles réquisitions écrites que le Ministre
juge opportunes »

Il apparait, à la lumière des textes parcourus, que les prérogatives du Garde


des Sceaux, Ministre de la Justice vis-à-vis du Ministère Public,
assujettissent cette Institution aux ordres de l’Exécutif. Donc, à
l’intervention du Ministère Public, dans le fonctionnement des juridictions
en tant que représentant de l’Exécutif.

Dès lors, au nom de l’indépendance du pouvoir judiciaire que clame l’article


101 de la constitution et par application du principe de la séparation des
pouvoirs, les fonctions de juger qui relèvent du pouvoir judiciaire, ont été
niées aux Magistrats du Ministère Public, limitant ainsi, au regard des
dispositions des articles premiers, 31 et 32 du code de procédure pénale,
leurs attributions à la présentation des mis en cause au magistrat exerçant
le pouvoir judiciaire en vue de leur jugement, à la prise de réquisitions
devant ledit Magistrat et à l’exécution des décisions prononcées.

II - La négation au juge de créer la loi

S’inspirant du principe de la séparation des pouvoirs l’article 101 de la


constitution insiste sur l’indépendance du pouvoir judiciaire par rapport aux
autres pouvoirs. Le texte énonce :

« Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir exécutif et du


pouvoir législatif ».

L’article 101 renvoie ainsi, chaque pouvoir à la circonscription stricte de ses


actes à son domaine d’attributions. Il récuse l’interférence dans l’exécution
des attributions des pouvoirs cités.

Aussi le législateur interdit-il au juge qui incarne le pouvoir judiciaire, dans


le fonctionnement des juridictions, de faire, de créer la loi alors que celle-ci
est d’essence du pouvoir législatif. Ladite interdiction est inscrite à l’article
13 du Code Pénal qui dispose :

« Le juge ne peut qualifier d’infraction un fait qui n’est pas


légalement défini et puni comme tel. Il ne peut prononcer d’autres
peines et mesures de sûreté que celles établies par la loi et prévues
pour l’infraction qu’il constate. L’application par analogie d’une
disposition pénale à un fait qu’elle n’a pas prévu est interdite ».

Il résulte de ce qui précède que, si au juge, il est reconnu de dire le droit, il


ne peut le faire que sur la base de la loi créée par le législateur dont c’est le
rôle. Il ne doit, pour quelque raison que ce soit, créer la loi et ouvrir ainsi
droit aux abus, aux sanctions arbitraires, aux sanctions suggestives.
Paragraphe 2 : La négation du juge unique

I – Le non cumul des fonctions

Elles s’adressent aux Magistrats du siège dont la fonction régalienne est de


dire le droit et s’appliquent notamment aux fonctions de poursuite et de
juger.

La principale question est de savoir si le juge peut exercer sur une même
affaire des fonctions de poursuite et ses fonctions ordinaires de juger. En
d’autres termes, le juge peut-il connaître en jugement une affaire qu’il a lui-
même instruite ?

Le législateur, en répondant à cette question, retient du cumul des


fonctions de poursuite et de juger un principe et une exception.

A– Le principe

Le législateur interdit au juge de connaître en jugement les affaires


auxquelles se sont appliqués ses actes de poursuite. L’illustration de ce
principe est l’interdiction faite au juge d’instruction de connaître en
jugement les affaires qu’il a instruites. L’article 49 du code de procédure
pénale qui constitue la source légale de cette interdiction dispose en effet :

« Le Juge d’instruction est chargé de procéder aux informations


ainsi qu’il est dit au chapitre premier du Titre III. Il ne peut, à peine
de nullité, participer au jugement des affaires pénales dont il a
connu en sa qualité de juge d’instruction. »

Cette précaution résulte de la crainte du législateur d’exposer les citoyens à


une même conviction du juge à toutes les étapes de la procédure.
Cependant, cette interdiction connait des exceptions.

B – Les exceptions

Il en existe tant en matière pénale qu’en matière civile.

1- En matière pénale

Elle concerne le Juge des Enfants qui, vis-à-vis des délinquants mineurs, a
les mêmes attributions que le Juge d’instruction vis-à-vis des délinquants
majeurs.

Or, au Juge des Enfants, le législateur accorde :

- d’une part, de présider le Tribunal pour Enfants, compétent pour


connaître du jugement des affaires qu’il a, lui-même, instruites (article
780 du CPP) ;

- d’autre part, de faire partie de la composition de la Cour d’Assises des


mineurs en qualité d’Assesseur. Fonction qui l’amène à connaître
aussi du jugement des affaires criminelles qu’il a, lui-même, instruites
(article 776 du CPP).
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2- En matière civile

L’instruction des affaires en matière pénale, correspond, en matière civile, à


la mise en état d’une affaire. La procédure de mise en état intervient que
pour les affaires qui présentent une complexité exigeant une préparation
poussée du dossier. L’instruction de ces affaires est contrôlée par un juge
qui appartient à formation de jugement. Il peut en être le Président ou un
Assesseur ainsi que le prévoit l’alinéa 3 de l’article 47 du code de procédure
civile, commerciale et administrative. Ce texte dispose :

« Si, le jour fixé pour l’audience, les parties comparaissent ou sont


régulièrement représentées, le Tribunal peut :
- (…) soit renvoyé l’affaire devant le Président d’audience ou devant
le juge qu’il désigne parmi les juges de la formation de jugement,
pour être mise en état, par ses soins… »

II – les incompatibilités relationnelles

Les parties sont celles qui se retrouvent devant la juridiction de jugement


pour réclamer, pour certaines, réparation du préjudice encourue, pour
d’autres, présenter leurs moyens de défense. Elles sont donc, pour la plus
part, soit initiatrices des procès, soit parties défenderesses.
Comment par rapport aux dites parties, la loi conçoit-elle l’intervention du
juge afin d’éviter de taxer son action de juge et partie ?

La loi frappe d’incompatibilité l’action du juge lorsqu’elle rencontre ses


propres intérêts, ceux d’un parent, ceux d’un allié ou ceux de son employé.
Le juge ne peut donc connaître en jugement que les affaires dans lesquelles
ses intérêts, ceux de ses parents, alliés ou employé ne sont engagés.

I- La collégialité

La collégialité demeure le principe de la composition des Tribunaux et


Cours en matière de jugement des affaires en toutes matières en Côte
d’Ivoire. Elle a pour but de favoriser l’examen des affaires par plusieurs
juges, plusieurs intelligences au lieu d’un seul. Ce principe connaît
cependant, pour le moment, une exception.

A- Le principe.

Le principe de la collégialité signifie que les juridictions ivoiriennes en


toutes matières, ne délibèrent, ne rendent les décisions qu’en nombre
impair d’au moins trois (3) Magistrats.

Ce principe est un gage de décisions de justice d’avantage correctes, justes,


parce que inspirées de la conviction de plusieurs Magistrats.
Il minimise les risques d’erreurs. Les articles 17 et 35 nouveaux de la loi
portant organisations judiciaires disposent à propos de la collégialité :

Article 17 nouveau :
« En toutes matières, les arrêts des Cours d’Appels sont rendus par des
Magistrats délibérant en nombre impair…
Les arrêts sont toujours rendus par trois Juges au moins ».

Article 35 nouveau :

« Les jugements des Tribunaux de Première Instance sont rendus par des
Magistrats délibérant en nombre impair…
Les jugements sont toujours rendus par trois Juges au moins ».

Le principe de la collégialité connait cependant une exception à


l’application.

B- L’exception au principe.

L’exception à l’application du principe de la collégialité s’observe à


l’occasion des audiences des juridictions du premier degré, en l’occurrence
aux audiences des Sections de Tribunaux. En effet, en l’état actuelle, la loi
permet, sauf en certaines matières, aux Sections de siéger avec un seul
Magistrat. Cette disposition est alléguée par le même article 35 nouveau
qui prescrit : « Les Sections détachées siègent généralement avec un seul
Juge. Toutefois, elles siègent en formation collégiale de trois Magistrats au
moins dans les cas suivants :

- en matière civile commerciale et administrative, lorsque l’intérêt du


litige excède cinquante millions (50.000.000f) ;

- en matière de faillite et de liquidation judiciaire ;

en matière délictuelle et obligatoirement en présence du Ministère Public,


lorsqu’il s’agit d’infractions contre la sûreté de l’Etat, la défense nationale,
la sécurité publique ainsi que de celles passibles de la peine de mort ».

Section 2 : L’indépendance du Juge

Comme nous le relevions, le juge représente le pouvoir judiciaire. C’est


donc lui qui dit le droit et veille à l’état de droit. Il exerce ainsi des fonctions
de haute importance qui ont nécessité la prise de mesures
constitutionnelles pour assurer la protection de ladite fonction contre toute
sorte d’influences. Ces mesures se retrouvent à divers niveaux de son
statut. Cependant, au regard du thème traité, nous ne nous en tiendrons
qu’à trois d’entre elles :

- la soumission du juge à la seule autorité de la loi ;


- l’inamovibilité du juge ;
- la gestion de sa carrière.

Paragraphe 1 : La soumission des Magistrats à la seule autorité de


la loi

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Cette disposition est prévue à l’article 103 de la constitution. Ce texte
énonce :
« Les Magistrats ne sont soumis, dans l’exercice de leurs fonctions
qu’à l’autorité de la loi »

Elle met en lumière la lutte contre l’influence du juge par des volontés
étrangères à sa propre conviction et à l’objet de la loi. Dans l’élan, la
disposition constitutionnelle ne restreint pas la source de l’influence à une
catégorie de personnes. Elle a un caractère général qui, en dehors de
l’influence pouvant résulter des autres pouvoirs, concerne aussi celle de la
hiérarchie professionnelle du Magistrat.

L’objectif du constituant est que le juge travaille en toute indépendance et


ne tienne compte, au moment de rendre la décision, que de son intime
conviction et ce que la loi lui commande ainsi que le prescrit le législateur à
l’article 348 du code de procédure pénale :

« La loi ne demande pas compte aux juges des moyens par lesquels
ils se sont convaincus ; elle ne leur prescrit pas de règles desquelles
ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude et la
suffisance d’une preuve ; elle leur prescrit de s’interroger eux-
mêmes, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont
faites sur leur raison, les preuves rapportées contre l’accusé et les
moyens de sa défense. La loi ne leur fait que cette seule question qui
renferme toute la mesure de leurs devoirs :
« Avez-vous une intime conviction ? »

L’attitude que doit avoir le juge dans l’exécution de ses fonctions,


notamment, au moment du prononcé de la décision, est celle décrite par
l’article 348. Dès lors, il fallait protéger cette position du droit en donnant
les moyens au juge de l’assumer. C’est ce que le constituant a fait à l’article
103 de son texte en soumettant le juge à la seule autorité de la loi.

Paragraphe 2 : L’inamovibilité du juge

L’inamovibilité du juge est abordée par la même disposition


constitutionnelle qui prévoit la soumission du juge à la seule autorité de la
loi. L’article 103, en effet, en son alinéa 2, indique :
« Les Magistrats du siège sont inamovibles »

La disposition constitutionnelle s’adresse à l’autorité détentrice du pouvoir


de mutation du juge. La disposition ne nie pas à l’autorité la mutation du
juge mais elle lui impose de recueillir son avis lorsqu’elle y éprouve le
besoin.
Pourquoi donc cette limitation du pouvoir de l’autorité ?
En fait, la mutation d’un Agent de l’Etat, en elle-même, n’est pas une
mauvaise chose, au contraire. Son but est d’éviter aux Agents de l’Etat de
se familiariser avec les populations au point qu’ils ne puissent exécuter
leurs fonctions en toute sérénité, en toute indépendance. Elle constitue
même, certaines fois, un recours salvateur lorsque le lieu de travail de
l’Agent ne lui est plus réceptif. Malheureusement, l’objet de cette belle
mesure est, dans nos Etats, détourné par les détenteurs du pouvoir de
mutation qui s’en servent plutôt pour brimer ceux des Agents qui ne leur
sont pas soumis lorsque ceux-ci ne défèrent pas, sans condition, à leurs
ordres manifestement aux antipodes des exigences du service.

Le juge pourrait en souffrir. En effet, en milieu judiciaire, la soumission du


juge à la seule autorité de la loi peut être interprétée par l’autorité investie
du pouvoir de mutation comme une insoumission nécessitant la brimade
dudit juge par une mutation sanction.

L’inamovibilité du juge est donc d’ordre à prévenir cette attitude


désobligeante de l’autorité et à prédisposer le juge à la seule autorité de la
loi.

Paragraphe 3 : L’autonomie de gestion de la carrière du juge

La gestion de la carrière professionnelle des Magistrats échappe au


Ministre de la Fonction Publique et à celui de la justice. Elle échoit au
CONSEIL SUPERIEUR DE LA MAGISTURE qui, quoique présidé par le
Président de la République n’est pour autant pas soumis à l’Exécutif pour
deux raisons :
- la présidence du conseil s’explique par le fait que le Président de la
République est le « garant de l’indépendance de la Magistrature » ;
- le conseil est majoritairement composé de Magistrats et régulièrement
présidé par son Vice Président qui n’est autre que le Président de la Cour
Suprême, généralement Magistrat.
La composition du conseil est prévue par l’article 105 de la constitution. Ce
texte cite comme membres du conseil :
- le Président de la Cour Suprême, destiné à être remplacé par le Président
de la Cour de Cassation dès lors que ladite Cour sera fonctionnelle. Il en est
le Vice Président ;
- le Président de la Conseil d’Etat (Vice Président de la chambre
administrative)
- le Président de la Cour des comptes (Vice Président de la chambre des
comptes)
- le Procureur Général près la Cour de Cassation (Procureur Général près
la Cour Suprême)
- six personnalités extérieures à la Magistrature dont trois titulaires et trois
suppléants désignés en nombre égal par le Président de la République et le
Président de l’Assemblée Nationale ;
- trois Magistrats du siège dont deux titulaires et un suppléant, désignés
par leurs pairs ;
- trois Magistrats du Parquet dont deux titulaires et un suppléant, désignés
par leurs pairs.

Quant à l’article 106 de la constitution, il indique les attributions du conseil


et précise :

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- qu’il fait des propositions de nominations des Magistrats des juridictions
supérieures, des Premiers Présidents des Cours d’Appel, des Présidents des
Tribunaux ;
- qu’il donne son avis pour la nomination et la promotion des autres
Magistrats ;
- qu’il statue comme CONSEIL DE DISCIPLINE des Magistrats.

Cette autonomie de gestion de la carrière des Magistrats à travers le


conseil supérieur de la Magistrature achève de convaincre de la bonne foi
du constituant quant à la mise à l’abri du Magistrat de toute influence
contraire à la bonne administration de la justice et le met au devant de sa
propre responsabilité pour la saine application de la loi dans l’intérêt bien
compris de la société et des citoyens.

A ces règles statutaires des Magistrats il faut ajouter celles qui s’appliquent
aux Greffiers pour comprendre la détermination du législateur à promouvoir
une justice dénudée de toutes les pesanteurs et des soupçons.

CHAPITRE 2 : LES REGLES S’APPLIQUANT AUX GREFFIERS.

Le greffier n’a pas la même responsabilité que le Magistrat dans le


domaine de l’application de la loi. Cependant, son rôle au sein des
juridictions n’ignore pas les préoccupations du législateur qui sont de
promouvoir une justice soumise uniquement à l’autorité de la loi.

Après avoir donné toutes les garanties nécessaires au juge pour une
saine application de la loi, le législateur fait du greffier le témoin légal de
l’application des textes par le juge, à l’occasion de l’exercice de ses
fonctions juridictionnelles. C’est- à- dire à l’occasion de l’exécution des
fonctions qui font appel à dire le droit. Ce faisant, le législateur prévoit :

- La présence du greffier à toutes les étapes d’exécution des


fonctions juridictionnelles du juge ;
- Des incompatibilités à l’exercice des fonctions du greffier.

Section 1 : L’obligation de présence aux instances de l’exécution


des fonctions juridictionnelles

L’approche de l’obligation nécessite l’éclairage des fonctions


juridictionnelles du juge, la précision de la source légale de l’obligation de
présence, de son sens et des attributions du greffier à cette occasion.

Paragraphe 1 : Les fonctions juridictionnelles du juge

Les fonctions du juge dont l’exécution nécessite la présence du greffier


concernent les instances d’instruction et celles de jugement au cours
desquels le respect de la procédure et la consignation des déclarations des
parties sont exigés.

Ceci étant, à quelles sources légales obéit l’obligation de présence aux


instances ?
Paragraphe 2 : Les sources légales de la présence du greffier.

Elles sont fonction des instances, on distingue celles de l’instance


d’instruction et celles de jugement.

I- La présence aux instances d’instruction

A- En matière pénale

Divers textes du code de procédure pénale prescrivent la présence du


greffier aux instances d’instruction des affaires. Cependant, nous ne
citerons, à titre d’exemple, que l’article 92 dont l’alinéa 2 énonce : « Le
juge d’instruction est toujours assisté d’un greffier »

B- En matière civile

La procédure de mise en état est conduite par un juge, assisté d’un greffier.
Cette disposition est prévue par le dernier alinéa de l’article 48 du code
de procédure civile, commerciale et administrative. Le texte énonce :
« (…) Le juge de la mise en état est assisté dans ses fonctions d’un
greffier »

II- La présence aux instances de jugement

Les codes de procédures tant en matière civile que pénale prévoient la


présence du greffier dans les fonctions de jugement.
Cependant, nous ne citerons à titre d’exemple, que les textes qui se
rapportent à l’organisation judiciaire dont les articles 17 et 35 nouveaux
disposent respectivement, à propos des formations de jugement des cours
d’Appel et des tribunaux ce qui suit :

Article 17 (loi 97-339 du 11 juillet 1997)


« (…) En toute matière, les arrêts des cours d’Appel sont rendus par
des magistrats délibérant en nombre impair, assistés d’un
greffier… »

Article 35 (loi 99-435 du 06 juillet 1999)


« Les jugements des tribunaux de première instance sont rendus par
des magistrats délibérant en nombre impair, assisté du greffier… »

La présence obligatoire du greffier constatée, qu’en est-il du sens de cette


présence ?

Paragraphe3 : Le sens de la présence du greffier aux instances


d’investigations

Le constituant et le législateur ont eu recours à un certain nombre de


textes pour assurer la protection de la fonction juridictionnelle du juge
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contre toutes formes d’influences. Ces mesures permettant désormais au
juge de travailler libéré, en toute indépendance, le nouveau souci du
législateur a été de s’assurer que le but visé en libérant le juge de toutes les
contraintes pouvait être atteint chaque fois que celui-ci aurait à exécuter
ses fonctions juridictionnelles. Pour s’en rendre compte, il fait recruter un
témoin de l’exécution desdites procédures : le greffier à qui il assigne de
dresser à chacune de ces instances d’investigations, un compte rendu des
déclarations des parties et du mode d’exécution de la procédure par le juge
afin qu’il y soit recouru en cas de besoin.

L’article 444 du code de procédure pénale résume au mieux cette fonction


du greffier à l’audience. Le texte prescrit en effet :
« Le greffier tient notes du déroulement des débats et
principalement, sous la direction du président, des déclarations des
témoins ainsi que des réformes au prévenu»
Le greffier témoigne par écrit :

- D’une part, du mode d’exécution des procédures par le juge ;


- D’autre part, des déclarations des parties aux procès.

De par sa présence, le greffier valide, en tant que témoin de la procédure,


l’instance que le législateur déclare nulle en cas d’absence du greffier. Il
authentifie, par ailleurs les procès verbaux et les décisions qui résultent de
l’instance par leur signature conjointe avec le juge. Les articles 104,
105,444 et 477 du code de procédure pénale, puis l’article 142 alinéas
10 du code de procédure civile, commerciale et administrative sont
formelles sur ce point. Ces articles énoncent la signature conjointe par le
greffier et le juge des arrêts, jugements et procès verbaux résultant des
instances d’investigations.
L’article 79 du code de procédure pénale par exemple indique, concernant
les procès verbaux établis dans les cabinets d’instruction, la signature de
leurs copies par le greffier seul.

Comme on le constate, les fonctions du greffier aux instances


d’investigations ne sont pas des fonctions de secrétaire du juge. Le greffier
assure plutôt des fonctions de témoin aux instances d’investigation citées.

Il est recouru, par les juges d’appel et les parties aux notes du greffier en
cas de contestations sérieuses. Notamment, en cas de recours exercé contre
la décision du juge.

Au regard de l’intérêt des attributions du greffier à l’occasion de l’exécution


de la fonction juridictionnelle, celles-ci ont été assorties d’incompatibilités.

Section 2 : Les incompatibilités liées aux fonctions de Greffier

Elles sont prévues par le décret d’application du statut des greffiers et


relativement :
- Aux relations existantes entre le juge et le greffier ;
- Aux intérêts du greffier ;
- Aux biens sur lesquels portent les procès.
Paragraphe 1 : Les incompatibilités relatives à la nature des
relations entre le Greffier et le Juge

En attendant le nouveau statut des Greffiers, les incompatibilités auxquelles


ils sont soumis sont prévues à l’article 46 du décret 93-609 du 02 juillet
1993. Ce texte stipule :

« Les Secrétaires, Attachés et Administrateurs des greffes et


parquets exerçant les fonctions de greffiers ou de greffier en chef ne
peuvent à peine de nullité des actes intervenus :

- Ni siéger à l’audience de la juridiction à laquelle ils


appartiennent lorsque celle-ci compte parmi se membres leur
conjoint, un parent ou allié en ligne directe ou en ligne
collatérale jusqu’au troisième degré inclusivement ;
-
- Ni assister un magistrat exerçant des attributions
juridictionnelles lorsqu’ils trouvent par rapport à lui dans les
mêmes conditions de parenté ou d’alliance ; »

Paragraphe 2 : Les incompatibilités relatives aux intérêts du


Greffier

Elles sont prévues par le même texte qui stipule :

« (…) ils ne peuvent siéger à l’audience ou assister un juge :


- Lorsqu’il s’agit de leurs propres intérêts ou de ceux d’une
personne dont ils sont représentant légal ou le mandataire à un
titre quelconque ;
-
- Lorsqu’il s’agit de leurs propres intérêts ou de ceux de leur
conjoint ou de leurs parents ou alliés en ligne directe ou en
ligne collatérale jusqu’au troisième degré inclusivement….. »

Paragraphe 3 : Les incompatibilités relatives aux biens concernés


par le procès

Cette disposition est prévue par l’article 47 du même décret.


Ce texte énonce :

« Les fonctionnaires désignés dans la présente section ne peuvent se


rendre acquéreurs des droits litigieux pendants devant la juridiction
dans laquelle ils sont en service »

TITRE II : LES DROITS DU CITOYEN A L’OCCASION


DES POURSUITES

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La préservation des droits du citoyen à l’occasion des procédures des
poursuites a toujours été une préoccupation pour le constituant. Si cette
volonté apparait clairement dans l’étude précédente, ici, le constituant la
complète en affirmant, tant dans le préambule de la Constitution que dans
son libellé, un certains nombre de principes qui encadrent les droits à
observer vis-à-vis des citoyens dans la conduite de l’œuvre de la Justice.

Le préambule de la Constitution, en effet :

- proclame l’adhésion du Peuple de Côte d’Ivoire aux droits et


libertés tels que définis dans la déclaration universelle des droits de
l’Homme du 10 décembre 1948 ;

- exprime l’attachement dudit Peuple à la transparence dans la


conduite des affaires publiques.

Quant au libellé de la Constitution, il affirme :

- l’égalité des êtres humains devant la loi ;


- le libre accès à la Justice pour tous.

Ces principes généraux ont été traduit en fait par le législateur à travers les
droits qu’il reconnait citoyen au seuil et au cours des procès.

Quel est l’étendue de ces droits ?

CHAPITRE 1 LES DROITS DU CITOYEN AU SEUIL DES PROCES

Il s’agit des droits reconnus au citoyen dès l’engagement des poursuites ou


au moment de la mise en œuvre de l’action en Justice. Dans certains cas,
l’observation desdits droits peut dépendre de la volonté du citoyen, comme
dans d’autres elle peut lui être imposée. L’approche de ces droits s’identifie
aux principes suivants :

- La présomption d’innocence ;
- Le droit à l’action en Justice (L’assistance des parties.)
- Le droit à la défense
- Les principes de jugement

Section1 : La présomption d’innocence

Paragraphe 1 : Le principe

Il signifie que toute personne poursuivie n’est reconnue coupable des faits
dont elle est soupçonnée que si la juridiction compétente en retient sa
culpabilité.

Ce principe fait profiter, au mis en cause , du doute et met alors en avant la


nécessité de la personne qui poursuit d’apporter la preuve irréfragable de
l’accusation en indiquant clairement la description des faits reprochés à la
personne poursuivie et leurs sources légales. Il s’oppose, pendant le temps
des poursuites, à toute assimilations des conditions de publicité, de
détention et de traitement de la personne poursuivie à celle d’une personne
reconnue coupable et condamnée. C’est d’ailleurs ce qui ressort des textes
qui prévoient ledit principe.

Paragraphe 2 : La source légale du principe

Le principe est prévu à l’article 11 de la Déclaration Universelle des Droits


de l’Homme que reprend en son article 22, la constitution ivoirienne.

Ces textes disposent :

- L’article 11 de la déclaration

« Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente


jusqu’à ce que sa culpabilité ait été établie au cours d’un procès public… »

- L’article 22 de la constitution

« « Nul ne peut être arbitrairement détenu. Tout prévenu est


présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité ait été établie à la
suite d’une procédure lui offrant ainsi les garanties indispensables à
sa défense ».

Section 2 : Le droit à l’action en Justice

En matière pénale comme en matière civile la loi reconnait au citoyen qui


entend défendre ses droits de saisir la Justice. Ce droit obéit cependant à un
principe auquel le législateur, au nom du caractère sacré dudit droit,
apporte une exception.

Paragraphe 1 : Le principe

A – La saisine en matière pénale

En cette matière, l’article premier de code de procédure pénale indique que


concurremment au Ministère public, la partie lésée par une infraction peut
mettre en mouvement l’action publique sous réserves de certaines
conditions.

Ces conditions, sont énoncées aux articles 88 et 381 de code de procédure


pénale. Les textes cités indiquent le principe de l’action de la victime en
relevant que celle-ci doit consigner une somme suffisante au Greffe aux fins
de couvrir les charges pécuniaires du procès.

B – La saisine en matière civile

Ici, encore, le code de procédure civile reconnait au citoyen le droit de


porter les affaires devant la juridiction civile, sous certaines conditions,
suivant les formes indiquées aux articles 33 à 39.

Les conditions de l’action du demandeur sont spécifiées à l’article 43


14
du code de procédure civile qui exige de ce dernier de s’acquitter, entre les
mains du Greffier en Chef, d’une somme jugée suffisante pour couvrir les
charges pécuniaires du procès.

On constate que si l’exercice du droit de saisine des juridictions qui est


reconnu au citoyen est noble, il n’en demeure pas moins que les principes
de sa mise en œuvre, dans les deux cas, constituent un obstacle à l’accès
audit droit. Ce qui explique que le législateur ait prévu une exception au
principe.

Paragraphe 2 : L’exception

Comme nous le rappelions dans l’introduction du chapitre, la constitution


ivoirienne, en son article 20 fait du droit à l’accès à la justice un droit
reconnu de façon égalitaire à tous les citoyens, donc, un droit inaliénable.

C’est cette volonté du constituant que le législateur traduit dans les faits à
travers l’exception par laquelle il ouvre une possibilité à ceux des citoyens
qui ne peuvent justifier de moyens pour satisfaire aux exigences du
principe, de profiter eux aussi, du droit de saisir la Justice lorsqu’ils veulent
porter leur affaires devant les juridictions. L’exception prévue dans ce cadre
est : l’assistance judiciaire.

Que recouvre cette notion et comment est-elle organisée ?

I. La notion de l’assistance judiciaire

A – L’approche

L’assistance judiciaire est une institution qui permet à la partie démunie qui
désire saisir le tribunal d’être affranchie non seulement, de la condition de
paiement de la consignation mais aussi de bénéficier, le long du procès, du
concours gratuit des prestations des officiers publics ou ministériels
(Greffiers, Avocats, huissiers de justice…), des experts.
En effet, lorsque l’assistance judiciaire est accordée à la partie, les frais de
justice qui lui étaient applicables au cours du procès sont désormais
avancés par trésor public dans les proportions déterminées par la décision.

B - La source légale

L’assistance judiciaire est prévue par la loi n° 72-833 du 21 décembre


1972. Son organisation et son fonctionnement sont prévus par le décret
fixant les modalités d’application de ladite loi, le décret n° 75-319 du 09
mai 1975.

II - L’organisation de l’assistance judiciaire

Il ne s’agit là que d’une simple notion. L’assistance judiciaire, au plan


organique, comprend un bureau qui siège à la chancellerie , c'est-à-dire au
Ministère de la Justice. C’est ce bureau qui reçoit les requêtes des parties,
en étudie le bien fondé et décide d’accorder ou non l’assistance judiciaire
au requérant. La requête doit contenir :

- l’indication de la juridiction à saisir ;


- l’objet de la saisine de la juridiction ;
- les justificatifs de la saisine du bureau de l’assistance.

Quant au bureau national de l’assistance judiciaire, il est composé :


- du Directeur ou Sous-directeur des Affaires Civiles et pénales,
Président ;
- du Directeur des Affaires Sociales ou son représentant ;
- du Directeur Général des impôts ou son représentant ;
- d’un Avocat désigné pour deux (2) années par le Bâtonnier de l’ordre
des Avocats ;
- d’un huissier de justice désigné par le Garde des Sceaux, Ministre de
la Justice;
Le secrétariat du bureau est assuré par un Greffier.

Section 3 Le droit à la défense

Le principe veut que toutes les personnes poursuivies devant les juridictions
bénéficient de toutes les conditions à même de leur permettre de présenter
la meilleure défense de leurs intérêts. Il emprunte, dans le droit positif
ivoirien, le visage de la libre assistance des parties d’un Avocat.

Ce droit, relativement aux parties poursuivies devant les juridictions


répressives est traité de façon particulière. Pour ces parties, le législateur
va au-delà de la liberté de se constituer l’Avocat et rend obligatoire la mise
en œuvre dudit droit relativement à certaines procédures de poursuite.

Comment s’appréhendent le caractère libre et le caractère obligatoire du


droit à la défense ?

Paragraphe 1 : Le caractère libre de l’assistance

Le principe résulte de certaines dispositions constitutionnelles


matérialisées par des dispositions législatives.

I – Les dispositions constitutionnelles

La constitution énonce trois principes qui favorisent le droit à la défense.

- D’une part, il exprime l’attachement du peuple de Côte d’Ivoire à la


transparence dans la conduite des affaires publiques.

- Ensuite, il prescrit l’égal accès à la justice pour tous les citoyens ;

- Enfin, il insiste sur la nécessité d’offrir au citoyen poursuivi devant les


juridictions toute les garanties de sa défense.

Comment se traduisent ces principes dans le cadre de la défense ?

A – La transparence dans la conduite des affaires publiques

Le mot transparence renvoi à l’état de quelque chose au travers duquel on


peut voir distinctement. C’est la qualité d’une Institution qui laisse
apparaître au grand jour la totalité de ses activités.
16
Dans ce sens, et en l’appliquant à l’institution judiciaire, la transparence
que prône le constituant serait en rapport étroit avec la tenue à l’écart de
toute opacité aux procédures de poursuite. Elle a pour corolaire, toute
entreprise qui, à l’occasion des poursuites, visent l’éclairage des parties
relativement aux procédures engagées contre elles. La transparence permet
aux parties, désormais renseignées, d’optimiser leurs moyens de défense
mais aussi de s’approprier les décisions qui résultent des procès parce
qu’elles les jugent justes.

L’attribution d’éclairer les parties sur les procédures et leurs implications,


de les préparer à optimiser leurs moyens de défense revient
institutionnellement à l’Avocat que le législateur, à juste titre, désigne
indistinctement aussi bien « Avocat » que « Conseil » des parties. Le terme
« Conseil » renvoyant à l’œuvre de l’encadrement, de l’éclairage des parties
et de l’orientation de leurs actions par rapport aux procédures et le terme
« Avocat » s’associant à la défense desdites parties dans la procédure des
poursuites et devant les juridictions.

Au regard des attributions de l’Avocat et la transparence qui doit


caractériser les procédures, le législateur à d’abord souhaiter l’assistance
des parties par un Avocat dans les conditions de poursuite avant de rendre
obligatoire ladite assistance pour certaines procédures ou qualités de
délinquants

B – L’accès égalitaire à la justice

Ce principe est prévu à l’article 20 de la constitution. Ce texte dispose :

« Toute personne a droit à un libre et égal accès à la Justice »

Cette disposition constitutionnelle renvoi à une Justice rendue dans l’intérêt


des citoyens et dans les mêmes conditions pour tous citoyens. Ceci doit être
entendu, par donner les mêmes chances aux citoyens devant les méandres
des procédures judiciaires afin de les prédisposer à une meilleure
préparation et présentation de leurs plaidoyers, gage d’une Justice
dénudée de tout soupçon, d’une Justice en laquelle se reconnaissent les
citoyens.

Il en résulte que l’Etat doit assurer aux citoyens toutes les chances de leurs
prétentions devant la Justice en s’assurant qu’ils bénéficient de tous les
moyens légaux dignes de leurs ambitions de se défendre et de défendre
leurs intérêts. Or ce devoir de l’Etat, au regard des ambitions légitimes des
citoyens ne peut être assuré que par sa ferme résolution de recommander
aux parties l’assistance d’un Avocat dont c’est le rôle institutionnel d’aider à
la protection des droits des citoyens devant les juridictions.

C’est pourquoi, faisant sienne la prescription du constituant, le législateur


ivoirien la matérialise à travers des dispositions législatives qui invitent les
parties à se faire assister d’Avocat et que même, pour certaines procédures,
l’Etat commet d’office et sa charge un Avocat pour assister ceux des
citoyens qui ne peuvent se procurer les services d’un Avocat.

C - La nécessité d’offrir au citoyen les moyens utiles à sa défense


Cette prescription est faite l’article 22 de la constitution. Ce texte
prescrit :

« Nul ne peut être arbitrairement détenu. Tout prévenu est présumé


innocent jusqu’à ce que sa culpabilité ait été établie la suite d’une
procédure lui offrant les garanties indispensables à sa défense ».

A l’article 22, le constituant exprime ce qu’il entend par une bonne


administration de la justice. Pour lui, il n’existe de justice que celle qui
donne la chance à la personne soupçonnée de se défendre. Il ne conçoit

pas de justice en dehors de celle qui met en avant la reconnaissance à la


personne poursuivie de droit à la défense. Le constituant repousse aussi la
présomption de culpabilité et s’accroche à l’innocence de la personne
soupçonnée jusqu’à ce que les moyens de défense que l’Etat est censé lui
offrir n’aient pu lui conserver l’innocence.

II - Les dispositions législatives

Le souci du constituant de voir les parties être assistées par un conseil à


l’occasion des poursuites est matérialisé par le législateur tant à l’étape de
l’enquête préliminaire que devant les juridictions.

A - Le droit à l’assistance à l’étape de l’enquête préliminaire.

A cette étape déjà, le législateur prescrit l’assistance du mis en cause.


Il élargit même le pouvoir de l’assistance et l’étend aux parents et amis du
mis en cause.

L’article 76-1 du code de procédure pénale qui prévoit cette forme


d’assistance prescrit même aux officiers de police judiciaire de notifier ce
droit au mis en cause et de faire mention de cette interpellation au procès
verbal.

L’article 76-1 dispose en effet : « Toute personne contre qui il existe


des indices graves et concordants de participation à une infraction ou qui a
été victime ou qui est appelée à porter son concours à la manifestation de
la vérité, peut au cours des enquêtes se faire assister d’un avocat.

Toutefois, à titre exceptionnel, dans les localités où il n’existe pas


d’avocat, la personne peut être autorisée à se faire assister d’un parent ou
d’un ami….. ».

Les magistrats ou les fonctionnaires chargés de la mise en


mouvement et de l’exercice de l’action de publique doivent l’avertir de ce
droit. Mention de cet avertissement et éventuellement du nom de l’avocat,
du parent ou de l’ami est portée au procès verbal… »

B – Le droit à l’assistance devant les juridictions

Il est l’expression du principe de la défense que retient le législateur


ivoirien et qui veut que devant les juridictions d’instruction comme celles de
jugement, le législateur exige du juge, l’application des dispositions du
18
dernier alinéa de l’article 76-1 du code de procédure pénale. Ce texte exige
l’avertissement du prévenu de son droit de se faire assister d’un avocat et la
mention de ladite diligence dans les actes dressés.

Dans la procédure d’instruction, ce droit est constaté aux articles 192 et


770 du CPP.

Devant la Cour d’Assises ce droit est constaté par l’article 274 du CPP.

Devant le Tribunal de Flagrant délit, ce droit est constaté par les articles
385 du CPP.

Devant le Tribunal correctionnel et de simple police, ce droit est constaté


par l’article 408 du CPP.

Devant la Chambre des Appels correctionnels, ce droit est constaté par


l’article 505 du CPP.

Paragraphe 2 – Le caractère obligatoire de l’assistance

Il concerne l’assistance d’office du prévenu ou de l’accusé

En matière pénale, suivant la qualité du délinquant ou la gravité de


l’infraction, certaines procédures de poursuites appellent la commission
d’office d’un avocat pour assurer la défense des mis en cause lorsque ceux-
ci n’arrivent pas à s’en procurer. Cette pratique adhère pleinement à
l’esprit de l’article 22 de la constitution qui, en reprenant l’article 11 de la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, dispose :

« Tout prévenu est présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité ait


été établie à la suite d’une procédure lui offrant les garanties
indispensables à sa défense »
Les procédures ainsi concernées sont :

- les procédures suivies contre les délinquants mineurs ;


- les procédures suivies contre les accusés devant les Cours d’Assises.

I - Les délinquants mineurs

A - l’approche de la procédure

L’article 756 du code procédure pénale dispose :

« Les mineurs de dix-huit ans (mineurs n’ayant pas encore atteints les 18
ans) auxquels est imputée une infraction qualifiée de crime ou délit ne sont
pas déférés aux juridictions pénales de droit commun et ne sont justiciables
que des tribunaux pour enfants ou de la Cour d’Assises des mineurs ».

A cette catégorie de délinquants soumis à la procédure d’exception


décrétée par l’article 756, la loi reconnait d’être immédiatement
représentés par un Avocat pour assurer leur défense. Le législateur met
d’abord, en avant, la constitution dudit conseil par les délinquants et leurs
représentants légaux. Mais au regard du caractère obligatoire qu’emprunte
cette assistance, le législateur indique presqu’aussitôt au juge des Enfants

de leur en désigner d’office ou de la faire par le bâtonnier de l’ordre des


Avocats au cas ou les mineurs et leurs représentants venaient à être
défaillants.

B - La source légale de l’obligation

La désignation d’office d’un avocat pour assister le mineur est prévue à


l’article 770 du Code de procédure pénale. Ce texte dispose en effet :

« Le juge des enfants prévient des poursuites les parents, tuteur ou gardien
connus. A défaut de choix un défenseur par le mineur ou son représentant
légal, il désigne ou fait désigner par le bâtonnier un défenseur d’office… »

Notons que lorsque la désignation de l’Avocat procède du juge des enfants,


elle n’est pas suivie d’honoraire à acquitter par le prévenu…

Cette perception de la défense du citoyen devant la justice s’étend au


délinquant majeur devant la Cour d’Assises.

II - L’accusé

A - L’approche de la procédure

Les exigences constitutionnelles d’assistance évoquées dans le cas des


poursuites des mineurs délinquants sont aussi suivies dans le cas des
accusés.

Les assises concernent le jugement de la catégorie des infractions les plus


graves. Les sentences qui y sont prononcées, en conséquence, sont sévères
et peuvent définitivement influencer la vie de l’accusé. Il en résulte que le
législateur ait jugé nécessaire d’offrir à ce dernier non seulement des
garanties solides pour sa défense mais aussi la possibilité de comprendre la
marche de la procédure et la signification de la décision de la Cour.

L’accusé est, à cet effet, appelé à se constituer un conseil pour l’assister.

A défaut de pouvoir le faire, la loi invite le Président des Assises à lui en


désigner, tenant ainsi compte du caractère obligatoire de l’assistance à
cette instance. Cette injonction de la loi est adossée à une source légale.

B - La source légale

La désignation d’office d’un Avocat pour assister l’accusé est prévu à


l’article 274 du Code de procédure pénale. Ce texte prescrit :

« L’accusé est ensuite invité à choisir un conseil pour l’assister dans sa


défense. Si l’accusé ne choisit pas son conseil, le Président ou son
remplaçant lui en désigne d’office »

20
A côté de ces principes relatifs aux droits du citoyen qui, comme nous
l’avons indiqué, s’achèvent à l’entame du procès, existent ceux qui ont trait
à son déroulement.

CHAPITRE 2 LES DROITS DU CITOYEN RELATIVEMENT AU

DEROULEMENT DU PROCES

On distingue, dans ce groupe de droits, ceux qui résultent des principes de


jugement et ceux des droits de recours.

Section 1 - Les droits résultant des principes de jugement

La procédure de jugement adoptée par le législateur ivoirien offre au


citoyen des garanties certaines de protection. Elle met en effet en avant :

- Le principe de la collégialité ;

- Le principe du contradictoire.

Paragraphe 1 : Le principe de la collégialité

Ce principe admet , dans l’organisation judiciaire, une exception.

I - Le principe et sa source

A - Le principe

Il signifie la connaissance des affaires en jugement par un collège de juges.


Selon ce principe, la justice est rendue par plusieurs magistrats qui
prennent les décisions à la majorité absolue des voix. D’où la nécessité des
formations de jugements de comprendre, certes plusieurs magistrats, mais
des magistrats délibérant en nombre impairs de sorte à éviter les blocages
à l’occasion du vote en cas de non consensus.

La finalité du principe est d’assurer des procès équitables aux citoyens car,
s’il est vérifié que l’union fait la force, il est aussi admis que de la réunion
des intelligences surgissent toujours les meilleures décisions. Ce principe
vise aussi la transparence dans la conduite des procès et renforce ainsi la
foi du citoyen en la justice, traduisant ainsi en fait le préambule de la
constitution qui exprime l’attachement du peuple de Côte d’Ivoire à la
transparence dans la conduite des affaires publiques.

B - la source légale

Le principe est prévu pour les formations de jugement des Cours d’Appels
et des Tribunaux respectivement par les articles 17 et 35 des lois
modificatives de la loi n° 61-155 du 18 mai 1961 portant organisation
judiciaire. C'est-à-dire, la loi n°97-339 du 11 juillet 1997 et la loi n° 99-435
du 6 juillet 1999.

II - l’exception au principe
Elle concerne les procès tenus par les Sections de Tribunaux pour lesquels
le principe n’est appliqué que pour quelques procédures d’un intérêt
particulier.

Paragraphe 2 Le principe du contradictoire

Ce principe met en avant la participation effective de toutes les parties aux


débats et leur confrontation aux fins de leur permettre de se défendre.

Ainsi, le législateur a , à côté du mode accusatoire dans lequel le rôle


principal dans la recherche des preuves est laissé aux parties, choisi le
mode inquisitoire qui laisse le rôle prépondérant au juge dans la conduite
de l’instance et la recherche des preuves.

Le mode inquisitoire permet au juge d’être maître du procès et de veiller au


caractère contradictoire des débats. Le juge conserve en effet la direction
des investigations donc convoque, interroge ou auditionne les parties sans
que, cela puisse, de leur côté étioler leur droit d’apporter les preuves des
accusations qu’elles portent ou de leur innocence.

Dans un tel système, l’établissement de la preuve de la convocation des


parties est, de loin, très important. Car de la comparution par rapport à la
preuve de leur convocation résultent deux conséquences :

- La forme de la décision ;
- Et la voie de recours susceptible contre elle.

Il en résulte que le législateur a choisi de privilégier la convocation des


parties :

- Par voie d’huissier de justice (exploit de citation, d’assignation) ;


- Par lettre recommandée avec accusé de réception ;
- Par notification par voie administrative.

Ces modes ont été choisis parce qu’ils présentent l’avantage de rapporter
aux dossiers la preuve du mode de remise de la convocation aux partie
permettant ainsi au juge de décider de la forme de la décision qu’il rend.

Section 2 - Le droit d’exercice des voies de recours

Au citoyen la loi reconnait un droit de recours à l’occasion des procès.


Certains de ces droits se lisent au seuil des procès quand les autres se
situent au terme desdits procès.

Paragraphe 1 : Les droits de recours au seuil des procès

Il en existe un certain nombre. Cependant, au regard du thème traité nous


ne retiendrons que la « récusation ».

(voir document)

Paragraphe 2 Les droits de recours au terme des procès

22
Ils concernent les recours ordinaires que sont l’opposition et l’appel puis le
recours extraordinaire qu’est le pourvoi en cassation.

I – Les recours ordinaires

Par ces recours le citoyen dispose de la possibilité de faire reprendre les


procès soit sur toutes les actions, soit sur certains points seulement.

A – L’opposition

Elle est formée contre les décisions (jugements ou arrêts) rendues par
défaut. C'est-à-dire les décisions rendues en l’absence du prévenu qui n’a
comparu à aucune des audiences, ni personne pour lui et dont il n’est pas
rapporté la preuve qu’il a eu connaissance de l’acte de convocation.

L’opposition produit deux effets :

- un effet extinctif ;

- un effet de saisie.
1 – L’effet extinctif

L’opposition rend invalide la décision attaquée. Celle-ci est désormais


considérée comme non avenue ainsi que dispose l’article 480 du code de
procédure pénale. Ce texte énonce en effet :

« Le jugement par défaut est non avenu dans toutes ces dispositions
si le prévenu forme opposition à son exécution… »

Par le recours de l’opposition, le citoyen peut donc obtenir l’annulation de


la décision entreprise par la juridiction de jugement.

2– L’effet de saisie

Par l’opposition, le plaideur demande à la juridiction qui a statué de retirer


sa décision et de reprendre le procès. Ici, la demande ne peut être adressée
qu’à la juridiction qui a statué et non une juridiction supérieure à celle-ci.

L’opposition est la justification et la consécration du principe du


contradictoire qui met en avant la nécessité d’entendre toutes les parties au
procès, de les confronter aux fins de rendre des décisions idoines.

L’opposition, cependant, ne peut être exercée contre les arrêts des Cours
d’Assises.

Par ailleurs, elle est inopérante contre :

- les mandats (de dépôt, d’arrêt) ;

- le versement des provisions ;

- les jugements frappés d’appel.

B – L’Appel
Il est exercé contre toutes les formes de jugements rendus en premier
ressort par les juridictions du premier degré. Il est formé par les parties au
procès et porte soit sur toutes les dispositions du jugement (le condamné
seulement) soit sur une partie desdites dispositions (le condamné, la partie
civile, le Ministère public).

L’appel connait deux effets assortis de limites.

1 – Les effets de l’appel

On distingue :

- l’effet suspensif

- l’effet dévolutif

a – L’effet suspensif

Il signifie que pendant les délais de l’appel et durant l’instance d’appel,


l’exécution du jugement est suspendue. L’article 501 du code de procédure
pénal énonce à cet effet :

« Pendant les délais d’appel, à l’exception du délai du Procureur Général et


durant l’instance d’appel (jusqu’à ce que la Cour d’Appel rende son arrêt), il
est sursis à l’exécution du jugement ».

b – L’effet dévolutif

L’affaire qui a déjà été jugée par une juridiction du premier degré
(juridiction inférieure) est déférée, par le jeu de l’appel, à une juridiction du
second degré (juridiction supérieure) pour être à nouveau jugée sur les
griefs que porte le recours.

Comme on le constate, c’est donc l’appel qui, à travers ses effets, fonde le
double degré de juridiction qui reste la possibilité offerte à la partie qui a
des griefs contre un jugement rendu en premier ressort par les juridiction
du premier degré de saisir la Cour d’Appel, juridiction du second degré
pour reprendre le jugement de l’affaire sur les griefs exposés dans l’acte

d’appel. En cela, le principe du double degré de juridiction partage les


mêmes limites que l’appel.

B – Les limites de l’appel

1 - L’appel ne peut être formé contre les jugements rendus en premier et


dernier ressort.

2– sur l’effet suspensif :

L’appel ne s’oppose pas

- à la mise liberté des prévenus ;

- à l’exécution des mandats de dépôt, d’arrêt décernés à l’audience ;

24
- au versement à la partie civile de la provision qui lui a été accordée (art
455 CPP)

3 – sur l’effet dévolutif

L’appel n’autorise pas la Cour

- à connaître des faits nouveaux, différents de ceux qui ont été soumis au
premier juge.

- à connaître tous les faits soumis au premier juge en allant au-delà des
griefs portés dans l’acte d’appel ;

- à juger dans un sens contraire à l’intérêt de l’appelant (art 508 du CPP).

C – Le pourvoi en cassation

Le pourvoi en cassation est une voie de recours extraordinaire. C’est le


recours par lequel il est demandé à la cour suprême (juridiction suprême),
l’annulation d’une décision rendue en violation de la loi. La Cour Suprême
n’est donc pas un troisième degré de juridiction. Elle veille au respect de la
loi et au maintien de l’unité d’interprétation judiciaire. En cela elle examine
seulement si les juridictions inférieures ont, dans leurs sentences,
correctement appliqué la loi aux faits constatés.

Section 1 : Les différents types de pourvoi

On distingue à titre principal deux formes de pourvoi :

- Le pourvoi de droit commun ;

- Le pourvoi dans l’intérêt de la loi ;

Paragraphe 1 : Le pourvoi de droit commun

IL est aussi dit pourvoi dans l’intérêt des parties. C’est le pourvoi
exercé par les parties

Paragraphe 2 : Le pourvoi dans l’intérêt de la loi

Il apparait comme un moyen pour combler la portée du pourvoi dans


l’intérêt des parties. En effet, il permet à la Cour Suprême, gardienne de la
loi dont elle doit assurer une interprétation exacte et uniforme, de le faire
pleinement.

Ceci étant, notre étude ne se limitera qu’au pourvoi de droit commun. C’est-
à-dire le pourvoi dans l’intérêt des parties.

Quelles en sont les effets

Section 2 - Les effets du pourvoi

Le pourvoi dans l’intérêt des parties a deux effets :


- Un effet suspensif
- Un effet dévolutif

Paragraphe 1 : L’effet suspensif

Le principe de cet effet admet une exception.

I – Le principe

Il est inscrit à l’alinéa 1 er de l’article 563 du CPP et signifie que, sauf


dispositions contraires, l’exécution de la décision attaquée sur pourvoi est
suspendue.

II – L’exception

- Les mandats d’arrêts et de dépôt continuent de produire leur entier effet ;

- Par ailleurs le pourvoi ne s’applique pas aux condamnations civiles


prononcées par les juridictions civiles.

Paragraphe 2 : L’effet dévolutif

Le sens réel de l’expression « effet dévolutif » tend à laisser croire,


dans le cas présent, que la Cour Suprême serait saisie du procès. En réalité,
il n’en est rien car la Cour Suprême, on le sait, n’est pas un troisième degré
de juridiction. Il faut, ici, comprendre par ce terme que le pourvoi permet la
mise en œuvre, devant la Cour Suprême, juridiction supérieure aux autres,
de la procédure spéciale du pourvoi en cassation. Il s’étend, quelle que soit
la partie demanderesse du pourvoi, au contrôle général de la légalité de la
décision.

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