INS Appel 06 - 03 - 2020

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NOTE D’INFORMATIONS

SITUATION DE LA MALNUTRITION AU NIGER


Plus de deux million d’enfants de moins de 5 ans souffrent de retard de croissance.

Un enfant de 6-59 mois sur dix souffre de malnutrition aiguë et est à haut risque de décès.

Un enfant sur 2 qui décèdent au Niger a souffert de malnutrition.

Au moins 1 personne sur 10 souffre de la sous-alimentation.

Près de 2 enfants de 6-59 mois sur 3 souffrent d’anémie.

La moitié des femmes en âge de procréer souffrent de l’anémie.

Un risque accru de surpoids et obésité chez les adultes et les jeunes enfants ayant souffert de malnutrition.
POURQUOI DEVONS-NOUS AGIR VITE ET INVESTIR DANS LA NUTRITION ?
La nutrition est un des piliers du développement économique du Niger. L’absence de mesures adéquates de prévention entraine
des conséquences énormes :

SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE SUR LE PLAN HUMAIN ET SOCIAL


• Baisse annuelle de 7,1 % du Produit Intérieur Brut (PIB) au • Contribue à hauteur de 43 % à la mortalité des enfants de
Niger (sources COHA). moins de 5 ans.
• Faible productivité dans tous les secteurs productifs. • Faibles performances scolaires (une année de scolarité
• Coût élevé de la prise en charge et du traitement de la perdue par enfant atteint).
malnutrition aiguë dans les structures de santé et au niveau
communautaire.

Le retour de l’investissement dans la nutrition est également important. Les pays qui accordent la priorité à la nutrition dans sa
dimension multisectorielle et dans leurs allocations budgétaires retrouvent des gains rapides et importants comme c’est le cas du
Ghana en Afrique de l’Ouest.
« Un dollar investi dans les programmes de nutrition
rapporte 16 Dollars de gain en capital humain et
développement économique, selon le rapport mondial de
nutrition 2015 ».

La Nutrition doit être considérée comme un investissement stratégique si l’on veut se mettre sur le chemin de l’atteinte des
Objectifs du Développement Durable d’ici 2030.

QUELS SONT LES ENGAGEMENTS PRIS PAR LE NIGER?


Les principaux engagements concernant la nutrition sont : les coopérations bilatérales et multilatérales. Dans le Cadre de
• Le Mouvement Scaling up Nutrition (2011) l’appui budgétaire de l’Union Européenne au Gouvernement
• Les Objectifs de Développement Durables (2017) du Niger, le Ministère de la Santé Publique (MSP) élabore
• Cibles mondiales en nutrition de l’Assemblée Mondiale de la actuellement une feuille de route pour permettre à l’État de
Santé (2012) planifier un engagement financier croissant dans la prise en
• La Nutrition Pour la Croissance (N4G) en 2013 charge de la malnutrition aigüe. Cette feuille de route met en
• La Stratégie Régionale Africaine de Nutrition (ARNS, 2015- évidence l’effort budgétaire nécessaire pour maintenir et même
2025) renforcer les capacités des structures sanitaires à assurer le
• Les Déclarations de Maputo (2003) et de Malabo (2014). traitement des enfants malnutris et ainsi pérenniser les acquis
de la réduction de la mortalité infantile connus ces dernières
Pour respecter ces engagements, le Niger a adopté la Politique années. L’enjeu est d’autant plus important dans un contexte
Nationale de Sécurité Nutritionnelle (PNSN) et son premier de raréfaction des ressources, en particulier de réduction des
plan d’action triennal 2017-2019. De plus, la constitution du financements humanitaires dédiées au fonctionnement des
Niger reconnait le droit à une alimentation adéquate pour tous centres de prise en charge de la malnutrition aigüe sévère.
(Article 12). Dans le contexte du transfert de compétences aux collectivités
territoriales, celles-ci doivent également être accompagnées
Il faut deux fois plus d’investissements publics et la participation pour jouer pleinement leur rôle dans le domaine de la sécurité
de toutes les parties prenantes y compris les parlementaires, nutritionnelle.
la société civile et les spécialistes des medias pour rentabiliser
les bénéfices nutritionnels au profit du développement inclusif Parallèlement à cet engagement bien maitrisé au Niger,
national. Le Niger ne pourra pas renverser les tendances des allocations budgétaires doivent cibler également les
actuelles sans allocations budgétaires croissantes dans la durée mesures préventives à haut impact dans une large gamme
en complément de l’aide extérieure. de secteurs pouvant contribuer à la réduction de toutes les
Il existe des opportunités de financement dont celles de la Banque formes de malnutrition. Les principaux secteurs concernés
Mondiale (BM/GFF), de la Banque Africaine de Développement par la nutrition sont la santé, l’agriculture et les systèmes
(BAD), de la Banque Islamique de Développement (BID), de alimentaires, l’éducation, la protection sociale et l’hydraulique
l’Union européenne (UE), la Fondation Bill et Melinda Gates, et assainissement.

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« Durant la mission en décembre 2018 de la Coordinatrice des Nations
Unies du Mouvement SUN au Niger, les autorités du Niger ont pris
l’engagement d’allouer sur le budget national 15 % du coût total des Plans
Multisectoriels de la Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle ».

QUELLE EST L’IMPORTANCE ET LE RÔLE DES MÉDIAS DANS LA SÉCURITÉ


NUTRITIONNELLE AU NIGER ?
Les médias se positionnent parfois comme étant le principal éducateur dans la société. Ils ont le potentiel de stimuler les efforts des
parties prenantes dans la lutte contre toutes les formes de malnutrition. Cet énorme potentiel est à peine connu et n’est pas du tout
pleinement utilisé.

Les spécialistes des médias et de la communication à travers leur position peuvent influencer
fortement l’accès à l’information juste sur la nutrition dans un contexte d’abondance de fake
news à travers les réseaux sociaux en :
• jouant un rôle essentiel en matière de sensibilisation et d’influence sur l’opinion publique sur l’alimentation et la nutrition et en
donnant des messages justes et utiles ;
• allant au-delà de la simple transmission de l’information et jouer un rôle de premier plan dans la communication d’informations
fiables sur l’importance de l’alimentation saine (sûre et nutritive), abordable et durable ;
• multipliant l’usage des nouveaux canaux technologiques (Sites Internet et réseaux sociaux, site web divers) ;
• mobilisant la communauté et les leaders d’opinion pour participer activement à la lutte contre le fardeau de la malnutrition au
Niger.

Les spécialistes des médias doivent jouer le rôle de veille citoyenne en :


• disséminant les informations sur les changements dans l’alimentation et la situation nutritionnelle et insistant sur l’importance
de la nutrition dans ses dimensions de prévention et de prise en charge ;
• Menant un plaidoyer essentiel visant à faire de la nutrition une priorité politique et à s’assurer que les structures de gouvernance
et les actions mises en place favorisent la redevabilité de tous.

QUELLE EST LA DEFINITION ET L’USAGE DE LA TERMINOLOGIE EN NUTRITION ?

Malnutrition Aigüe :
La malnutrition aiguë modérée ou sévère sont des stades
de malnutrition dont les formes sévères constituent une Malnutrition Chronique
urgence médicale nécessitant une prise en charge rapide ou retard de croissance :
et efficace. Ces formes de malnutrition se détectent grâce La malnutrition est la conséquence d’une alimentation
au rapport poids/taille chez les enfants de 6-59 mois. Elles insuffisante en qualité comme en quantité et de
surviennent à la suite d’un choc comme par exemple les privation multiples comme par exemple le faible accès
situations de crises ou de maladies comme par exemple la à l’eau potable et assainissement, aux soins de santé et
diarrhée ou la rougeole. à l’éducation par exemple. La malnutrition chronique se
détecte grâce au rapport taille/âge, reflétant une petite
taille par rapport à l’âge. Le retard de croissance a été
décrit comme non seulement « meilleur indicateur»
du bien-être chez les enfants, mais aussi il reflète de
« façon précise » des inégalités dans les sociétés . Ces
enfants risquent tout au long de leur vie de ne jamais
réaliser leur plein potentiel physique et intellectuel.

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Carences en micronutriments
ou faim insoupçonnée:
il s’agit des formes de malnutrition caractérisées
par un manque de vitamines ou de minéraux
résultant d’une alimentation déséquilibrée ou de Anémie :
problèmes d’assimilation particuliers. Les carences en il s’agit d’un appauvrissement du sang, caractérisé
micronutriments constituent une menace importante par la diminution des globules rouges et provoquant
pour la santé et le développement des populations un état général de faiblesse. L’anémie se détecte par
particulièrement dans les pays à faibles revenus, un faible taux d’hémoglobine dans le sang suite à des
chez les enfants d’âge préscolaire et chez les femmes analyses de laboratoire.
enceintes. Ce fardeau est d’autant plus insidieux que
les carences en micronutriments passent souvent
inaperçues jusqu’au moment où leurs effets ou formes
graves sont irréversibles. Elles sont dans leurs formes
graves à l’origine de plusieurs maladies dont le goitre,
l’anémie et la carence en vitamine A.

Surpoids et Obésité :
Selon l’OMS, le surpoids et l’obésité sont définis comme « une accumulation anormale ou excessive de graisse qui
présente un risque pour la santé » . La mesure du surpoids et de l’obésité chez l’adulte la plus communément utilisée est
l’indice de masse corporelle (IMC) - un indice simple qui permet d’estimer le surpoids et l’obésité chez les populations
et les individus adultes. Il correspond au poids en kilogrammes divisé par le carré de la taille exprimée en mètres (kg/
m2). Le surpoids et obésité, longtemps considéré comme un problème de riches, est en passe de devenir un problème
des pauvres en raison de la disponibilité accrue des « calories bon marché » contenues dans des aliments gras et
sucrés. Le surpoids augmente le risque de contracter des maladies non transmissibles, comme le diabète de type 2 ou
les maladies cardiovasculaires.

Sous-alimentation ou faim chronique :


Selon la FAO, la sous-alimentation ou faim chronique fait
référence à la condition des personnes dont l’apport en
énergie alimentaire, exprimé en kilocalories (Kcal) par
personne et par jour, est continuellement en dessous du
besoin énergétique alimentaire minimum pour maintenir
une vie saine avec une activité physique légère

La Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition (PNIN) est coordonnée par


l’Institut National de la Statistique (INS) et le Haut-Commissariat à l’Initiative 3N
(HC3N). Sur financement de la Délégation de l’Union européenne au Niger, elle est
une opportunité pour orienter l’action et pour valoriser les données existantes tout en
renforçant les capacités nationales sur le plan institutionnel et organisationnel.

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