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Pourquoi l’espèce humaine est-elle la seule qui détruit son environnement alors que celui-ci lui permet de

survivre ?
Tout individu vivant et même toute chose minérale a un impact sur son environnement. Et chacun a des interactions de
proche en proche avec les autres.
Les végétaux et les animaux peu à peu évoluent en fonction de ce qui existe dans son environnement. Mais ils ne
détruisent pas a priori leur environnement.
Depuis quelques décennies des espèces dites envahissantes sont remarquées : elles prolifèrent en prenant la place
d’autres espèces. Par exemple, les perruches au détriment d’autres oiseaux en Europe. Elles ont été introduites par des
humains dans des environnements où elles n’étaient pas avant. Au niveau local, elles peuvent faire des « dégâts » sur la
faune, la flore ou les cultures mais pas à l’échelon de la planète et sans mettre en question leur propre condition de
survie.
Depuis 1950 environ, les indicateurs d’activité humaine (consommation d’eau ou d’énergie, par exemple) et de
transformation de la Terre (concentrations en gaz à effet de serre ou température de surface) ont augmenté de façon
spectaculaire. Cette montée en régime, nommée la Grande Accélération, amène à une dévastation des enveloppes de la
Terre (atmosphère, océans, terres émergées) qui constituent l’environnement des humains, des animaux et des végétaux.
Le climat est modifié, les sols sont artificialisés et de nombreux animaux disparaissent. La pollution se généralise dans
tous les milieux.
Renverser la tendance de cette destruction est une urgence absolue. Comprendre le pourquoi de cette dégradation
aveugle de l’environnement des humains permet d’une part de discerner en quoi il s’agit d’une spécificité des humains
et d’autre part d’élaborer de nouveaux imaginaires sur le futur qui inspirent l’espoir.
Quand les humains se placent hors de la nature
L’anthropologie de la nature est une science qui nous éclaire car elle s’intéresse en même temps aux humains, et à ce
qu’ils surmontent de naturel en eux, et à la nature qui se caractérise dans la pensée européenne moderne par l’absence
d’humains. Ce champ de recherche initié par Philippe Descola avance que la destruction de l’environnement est liée à
la façon de percevoir les lignes de partage entre humains et non-humains.
Depuis l’époque moderne, commencée au XVIe siècle, les Européens ont placé mentalement les plantes, les animaux et
les milieux de vie dans la sphère « nature » caractérisée par l’absence des humains. D’un côté il y a les humains, de
l’autre il y a la « nature ». Les non-humains (animaux, végétaux, sols, climat…) sont ainsi exclus a priori de notre
destinée. Cette façon de penser s’appelle le « naturalisme » et est exceptionnelle : dans les autres continents ou en Europe
avant l’époque moderne, les non-humains sont mêlés au tissu des relations sociales avec les humains. Par exemple, les
Achuars (nation indigène d’Équateur) fredonnent des poèmes qu’ils adressent aux plantes et aux animaux en étant
persuadés que ces derniers les comprennent.
La deuxième étape importante est qu’à partir du XVIIe siècle en Europe, on a commencé à séparer le droit des humains
et celui des non-humains. Dans ce sillage, les humains naturalistes, alors européens, deviennent convaincus qu’il est
possible d’avoir une croissance infinie de leurs richesses grâce à la « mise en valeur » de la Terre au moyen du progrès
infini des techniques (par exemple, des terres qui étaient gérées de façon communautaire deviennent des terrains privés
pour le commerce de la laine).
Les grands penseurs du XIXe siècle, par exemple Marx, à l’époque du déploiement de l’industrie n’ont pas perçu que
lier l’émancipation de l’humanité à l’augmentation du bien-être impliquait de soumettre la Terre à une exploitation
dévastatrice de ses ressources. À cette époque, comme tous les Occidentaux modernes, ils considéraient que la « nature
» était indestructible.
Tous les humains n’ont pas le même impact
Au XXe siècle, le « naturalisme » s’étend sur tous les continents. L’utilitarisme devient le mode de relation qui structure
les institutions et la façon collective de se rapporter aux non-humains. Cependant seule une portion d’humains cause les
effets dénoncés. D’après une étude de 2015 d’Oxfam, seuls 10 % des plus riches émettaient 50 % de gaz à effet de serre
alors que les 50 % plus pauvres n’émettaient que 10 %. Ou encore, la consommation de viande qui a de nombreux
impacts sur le climat et la biodiversité n’est que 2 kg par an en moyenne par habitant en Inde alors qu’elle atteint 100
kg aux États-Unis.
Au XXIe siècle, de plus en plus de voix s’élèvent pour exprimer le lien de la destinée de l’espèce humaine avec celle de
tous les autres non-humains dont il faut prendre soin. Les peuples autochtones, entre autres ceux d’Amazonie, sont de
plus en plus reconnus comme sources de savoirs et d’inspirations par les organisations internationnales telles l’IPCC ou
WWF. Associés à leur territoire, ces peuples perçoivent intimement l’intrication de la destinée des humains et des non-
humains. Ils permettent d’imaginer le foisonnement de possibilités pour rafistoler les liens entre humains et non-
humains.
En conclusion, la destruction de l’environnement des humains n’est pas liée intrinsèquement à l’ensemble de l’espèce
humaine mais à une succession singulière de phénomènes initiés il y a quelques siècles chez les humains d’Europe avec
le « naturalisme » qui a permis le déploiement mondial et aveugle du capitalisme et de l’exploitation de la Terre. Je
n’imagine pas des animaux – autres que les humains – capables d’engager une telle succession.
1. Quelle est la principale cause de la destruction de l'environnement selon l'auteure ?
a) Le réchauffement climatique b) La surpopulation
c) La façon dont les humains perçoivent leur relation avec la nature d) La pollution industrielle
2. Quel concept décrit la séparation mentale entre les humains et la nature ?
a) L'anthropocentrisme b) Le naturalisme
c) L'écocentrisme d) L'humanisme
3. Quel siècle marque le début de la séparation entre les humains et la nature dans la pensée européenne ?
a) XVIe siècle b) XVIIe siècle c) XVIIIe siècle d) XIXe siècle
4. Quelle est la principale caractéristique de la "Grande Accélération" ?
a) Une augmentation rapide de la population mondiale
b) Une diminution de la consommation d'énergie
c) Une augmentation spectaculaire des activités humaines ayant un impact sur l'environnement
d) Une amélioration des conditions de vie
5. Les végétaux et les animaux ne détruisent jamais leur environnement. (Vrai/Faux) Justifiez votre réponse.

6. Les perruches sont des espèces envahissantes qui menacent la biodiversité à l'échelle mondiale. (Vrai/Faux) Justifiez
votre réponse.

7. Les peuples autochtones ont une vision de la nature qui est plus respectueuse que celle des sociétés occidentales.
(Vrai/Faux) Justifiez votre réponse.

8. Marx a compris les conséquences de la croissance économique sur l'environnement. (Vrai/Faux) Justifiez votre
réponse.

9. Pourquoi la vision dualiste homme/nature est-elle problématique


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10.. Quel est l'intérêt de l'anthropologie de la nature ?
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11.. Quels sont les principaux signes de la "Grande Accélération" ?
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12.. Pourquoi les penseurs du XIXe siècle n'ont-ils pas anticipé la crise écologique ?
13.. Quelle est la vision de la nature des peuples autochtones ?
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14.. Quels sont les défis pour changer notre rapport à la nature ?
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_______________________________________________________________________________15.. Quelles
solutions propose l'auteure ?
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16.. Pourquoi les savoirs des peuples autochtones sont-ils importants
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17..Comment expliquer les inégalités dans les émissions de gaz à effet de serre ?
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18.. Qu'est-ce que l'utilitarisme ?
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19.. Quels sont les enjeux de l'Anthropocène ?
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20.. Comment concilier développement économique et protection de l'environnement ?
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