Université de Carthage Année universitaire: 2022/2023

Filière: T et PC
Institut Préparatoire aux Etudes Niveau d’étude: 1
d’ingénieurs de Nabeul Semestre: 1
Nombres de pages: 2
Département de mathématiques Date: 31/10/2022 Durée: 2H

Devoir Surveillé 1 d’analyse

√
Exercice 1 :(5 pts) Soit la fonction g(x) = ln(x + x2 + 1).
√
1. Montrer que : ∀x ∈ R, x + x2 + 1 > 0.
2. Justifier que g est dérivable sur R et que :
1
∀x ∈ R, g ′ (x) = √ .
x2 +1

3. Etablir que g est bijective sur R et que g −1 = sh.

4. A l’aide d’une intégration par parties calculer la primitive :
Z √
x2 + 1 dx.

5. Résoudre sur R l’équation différentielle

 
(E) : 1 + x2 y ′ + xy = 1.

Exercice 2 :(6 pts) Pour x ∈ R et k ∈ N⋆ , on pose

Z x
dt
Fk (x) = .
0 (ch t)k
1. Montrer que Fk est impaire et strictement croissante sur R.
t k
Z ex
uk−1
2. En posant u = e , montrer que : Fk (x) = 2 du.
1 (1 + u2 )k
3. Calculer F1 (x) et F2 (x), pour tout x ∈ R.
ekt
4. Soit k ∈ N⋆ . Montrer que : ∀t ∈ R, (ch t)k ≥ k .
2
Déduire que, Fk est bornée sur R.
θ
5. Par le changement de variable u = tan( ), montrer que :
2
Z 2 Arctan(ex )
Fk (x) = π
(sin θ)k−1 dθ.
2

 
6. Déduire une expression simplifiée de f (x) = cos 2 Arctan(ex ) .

1
Exercice 3 :(9 pts) Pour tout n ∈ N, on définit la fonction Tn par :
 
Tn (x) = cos n Arccos(x) .

On va étudier la fonction Tn et montrer qu’elle est polynômiale.

Les polynômes {Tn , n ∈ N} sont appelés polynômes de Tchebychev.
1. Déterminer le domaine de définition D des Tn .
2. Pour tout x ∈ D, calculer T0 (x), T1 (x) et T2 (x).
3. (a) Montrer que ∀x ∈ [−1, 1], Arccos(x) + Arccos(−x) = π.
(b) Étudier en fonction de n la parité de Tn .
4. Vérifier que Tn (cos θ) = cos(nθ) pour θ ∈ [0, π] puis pour θ ∈ R .
a + b a − b
5. On rappelle que : cos a + cos b = 2 cos cos .
2 2
Vérifier la relation : Tn+2 (x) + Tn (x) = 2x Tn+1 (x).
6. Soit θ ∈ R. Exprimer cos(3θ) en fonction de cos(θ).
7. Montrer que : ∀n ∈ N, Tn est une fonction polynômiale de degré n sur [−1, 1].
′′
 
8. On considère l’équation différentielle (E0 ) : 1 − x2 y − xy ′ = 0, ∀x ∈] − 1, 1[.
En posant z = y ′ , déterminer une solution de (E0 ) vérifiant : y(0) = 1 et y ′ (0) = 0.
9. On définit, pour n ∈ N∗ , l’équation différentielle suivante :
′′
 
(En ) : 1 − x2 y − xy ′ + n2 y = 0, ∀x ∈ [−1, 1].

(a) On pose la fonction z(θ) = y(cos(θ)), ∀θ ∈ [0, π], montrer que y est solution de (En )
si et seulement si z est solution de :
′′
(Fn ) : z + n2 z = 0, ∀θ ∈ [0, π].

(b) Trouver les solutions à valeurs réelles de (Fn ).

(c) Déduire les solutions à valeurs réelles de (En ).
(d) Montrer que : ∀n ∈ N∗ , il existe une unique solution de (En ) vérifiant :
π π n
     
′
y cos =0 et y cos =  
2n 2n sin π
2n

et déterminer cette solution.

BON TRAVAIL

2
 Corrigé : Devoir Surveillé 1
-*- 2022-2023 -*-
(Par : Mouajria Hattab)

Exercice 1. √ √ √
1. Pour tout x ∈ R, −x ≤ |x| = x2 < x2 + 1 donc 0 < x2 + 1 + x.
√ 
2. Soit g(x) = ln x2 + 1 + x , x ∈ R.
√
* x 7→ x2 + 1 + x est dérivable sur R car x2 + 1 > 0, ∀x ∈ R.
* X 7→ ln(X)
√ est dérivable sur ]0, +∞[.
* ∀x ∈ R, x2 + 1 + x ∈]0, +∞[.
Comme composé, g est donc dérivable sur R.
 x 
√
1+ √ 2
′ x + 1 x2 + 1 + x 1
∀x ∈ R, g (x) = √ 2 =√ √  = √
x +1+x x2 + 1 x2 + 1 + x x2 + 1

3. g est continue strictement croissante

q sur R alors g réalise une bijection de R sur g(R) = R.
−1
g (x) = y ⇐⇒ g(y) = x ⇐⇒ y + 1 = (ex − y) ⇐⇒ 2ex y = e2x − 1.
2

On obtient g −1 (x) = y = sh(x), pour tout x ∈ R.

√
4. Par une intégration par parties avec u(x) = x2 + 1 et v ′ (x) = 1, on obtient
Z √ √ Z
(x2 + 1) − 1 √ Z √
x + 1dx = x x + 1 −
2 2 √ dx = x x + 1 −
2 x2 + 1dx + g(x)
x2 + 1
Z √
1 √ 1 √ 2 
donc x2 + 1dx = x x2 + 1 + ln x + 1 + x + c, c ∈ R.
2 2
x 1
5. ∀x ∈ R, x2 + 1 ̸= 0 donc (E) ⇐⇒ y ′ + 2
y= , ∀x ∈ R .
1+x 1 + x2
x
L’équation homogène associée à (E) est (H) : y ′ + y = 0.
1 + x2
La solution générale de (H) est :
R xdx
−
y(x) = λe 1 + x2 = √ λ où λ ∈ R.
1 + x2
λ(x)
On cherche une solution particulière de (E) sous la forme yp (x) = √ où λ est
1 + x2
λ′ (x) 1 1
dérivable sur R. Ceci implique que √ = 2
donc λ′ (x) = √ . On obtient
1+x 2 1 + x√  1 + x2
√  ln x2 + 1 + x
λ(x) = g(x) = ln x2 + 1 + x et donc yp (x) = √ .
1 + x2
L’ensemble des solutions de (E) est donc :
 √  1
y(x) = λ + ln x2 +1+x √ , où λ ∈ R.
1 + x2

1
Exercice 2.
Z −x
dt
1. Soit x ∈ R. On a : Fk (−x) = . On pose u = −t, on obtient que :
0 (ch t)k
Z x
−du Z x
du
Fk (−x) = k =− = −Fk (x).
(ch u)k

0 0
ch (−u)

1
La fonction f (t) = est continue sur R. Sa primitive qui s’annulle en 0 est Fk qui
(ch t)k
est donc dérivable sur R et ∀x ∈ R, Fk′ (x) = f (x) > 0.
Z x
dt Z x
2k t
2. Fk (x) = = k dt. On pose u = e on aura :
0 (ch t)k

0 t −t
e +e
Z ex
2k du Z ex
uk−1
Fk (x) = k = 2k du.
u (u2 + 1)k

1 1 1
u+ u

Z ex e x
du π
 
3. F1 (x) = 2 2
= 2Arctan(u) = 2Arctan(ex ) − .
1
Z ex
u +1 1 x 2
u −2 e 2

F2 (x) = 4 du = 2 =1− .
1 (u2 + 1)2 u +1 1 1 + e2x
et ekt
4. Pour tout t ∈ R, ch t ≥ donc (ch t)k ≥ k , ∀k ∈ N⋆ .
2 2
Z x
dt k
Z x
−kt 2k  −kx
 2k
∀x ≥ 0, Fk (x) = ≤ 2 e dt = 1 − e ≤ .
0 (ch t)k 0 k k
Fk est bornée sur R+ et comme elle est impaire, Fk est bornée sur R.
k
Z ex
uk−1 θ
5. Fk (x) = 2 2
du. On pose u = tan( ) on aura :
1 u +1 2
!k−1
2k Z 2Arctan(ex ) tank−1 ( 2θ ) tan( 2θ )
! Z 2Arctan(ex )
2 θ k−1
Fk (x) = k 1 + tan ( ) dθ = 2 2 θ
dθ.
2 π2 2 1 + tan ( )
 π
2 θ
1 + tan ( 2 ) 2 2

tan( 2θ ) θ θ θ θ sin θ
Comme on a : 2 θ
= tan( ) cos2 ( ) = sin( ) cos( ) = on aura
1 + tan ( 2 ) 2 2 2 2 2
Z 2Arctan(ex ) !k−1 Z 2Arctan(ex )
k−1 sin θ
Fk (x) = 2 dθ = (sin θ)k−1 dθ.
π
2
2 π
2

2
6. D’une part F2 (x) = 1 − . D’une autre part on a :
1 + e2x
Z 2Arctan(ex )  2Arctan(ex )
F2 (x) = π
sin(θ)dθ = − cos(θ) = − cos (2Arctan(ex ))
π
2 2

2 1 − e2x
Donc cos (2Arctan(ex )) = − 1 = .
1 + e2x 1 + e2x

2
Exercice 3.
1. La fonction Arccos est définie sur [−1, 1] donc D = [−1, 1].
2. T0 (x) = cos(0) = 1. T1 (x) = cos(Arccos(x)) = x et

T2 (x) = cos(2Arccos(x)) = 2 cos2 (Arccos(x)) − 1 = 2x2 − 1.

3. (a) On pose f (x) = Arccos(x) + Arccos(−x). f est dérivable sur ] − 1, 1[ et

−1 −1
∀x ∈] − 1, 1[, f ′ (x) = √ + (−1) q = 0.
1 − x2 1 − (−x)2
π
Donc f (x) = C, ∀x ∈] − 1, 1[. f (0) = 2Arccos(0) = 2 × = π donne C = π.
2
Arccos(1) = 0 et Arccos(−1)
 = π donne f (1) = f (−1) = π.
(b) Tn (−x) = cos n Arccos(−x) = cos n (π − Arccos(x)) = (−1)n Tn (x).
Si n pair, Tn est paire. Si n impair, Tn est impaire.
4. Pour θ ∈ [0, π], Arccos(cos(θ)) = θ donc Tn (cos(θ)) = cos(nθ).
Si θ ∈ [−π, 0], Tn (cos(θ)) = Tn (cos(−θ)) = cos(−nθ) = cos(nθ).
Finalement, si θ ∈ R : ∃k ∈ Z tel que −π ≤ θ − 2kπ ≤ π. cos est 2π-périodique,
Tn (cos(θ)) = Tn (cos(θ − 2kπ)) = cos(n(θ − 2kπ)) = cos(nθ − 2knπ) = cos(nθ).
   
5. Tn+2 (x) + Tn (x) = cos (n + 2) Arccos(x) + cos n Arccos(x)
   
= 2 cos (n + 1) Arccos(x) cos Arccos(x) = 2xTn+1 (x).
6. Soit θ ∈ R. D’après 4), cos(3θ) = T3 (cos(θ)) et d’après 5), T3 (x) = 2xT2 (x) − T1 (x) =
2x(2x2 − 1) − x = 4x3 − 3x. Donc cos(3θ) = 4(cos θ)3 − 3 cos(θ).
7. Par récurrence sur n ∈ N : T0 (x) = 1 donc T0 est un polynôme de degré 0.
T1 (x) = x donc T1 est un polynôme de degré 1.
Soit n ∈ N. On suppose que Tn et Tn+1 sont des polynômes de degré respectivement n
et n + 1. Comme Tn+2 (x) = 2x Tn+1 (x) − Tn (x), alors Tn+2 est un polynôme de même
degré que x Tn+1 (x) donc de degré n + 1 + 1 = n + 2.
′
 
8. L’équation vérifiée par z est (E) : 1 − x2 z − xz = 0, ∀x ∈] − 1, 1[.
La solution générale de (E) est :
xdx
R
λ
z(x) = λe 1 − x2 = √ où λ ∈ R.
1 − x2
Z
Donc y(x) = z(x) = λArcsin(x) + C, où λ, C ∈ R .
y(0) = 1 donne C = 1 et y ′ (0) = λ = 0 donc y(x) = 1 = T0 (x) est l’unique solution.
9. (a) Par composée de fonctions deux fois dérivables, la fonction z est deux fois dérivable.
On a : z ′ (θ) = − sin(θ)y ′ (cos(θ))
 et z′′ (θ) = − cos(θ)y ′ (cos(θ)) + sin2 (θ)y ′′ (cos(θ)).
Donc : z ′′ (θ) + n2 z(θ) = 1 − cos2 (θ) y ′′ (cos(θ)) − cos(θ)y ′ (cos(θ)) + n2 y(cos(θ)). D’où :
′′
 
y solution de (En ) sur [−1, 1] ⇐⇒ ∀ x ∈ [−1, 1], 1 − x2 y (x) − xy ′ (x) + n2 y(x) = 0
 
⇐⇒ ∀ θ ∈ [0, π], 1 − cos2 (θ) y ′′ (cos(θ)) − cos(θ)y ′ (cos(θ)) + n2 y(cos(θ))
⇐⇒ ∀ θ ∈ [0, π], z ′′ (θ) + n2 z(θ) = 0
⇐⇒ z solution de (Fn ) sur [0, π]

3
(b) Son polynôme caractéristique est : r2 + n2 = 0.
Ses racines sont donc : in et −in. La solution générale de l’équation (Fn ) est :

z(θ) = A cos(nθ) + B sin(nθ), où (A; B) ∈ R2 .

(c) Puisque y(x) = z(Arccos(x)), la solution générale de (En ) est donc :

   
y(x) = A cos n Arccos(x) + B sin n Arccos(x) , où (A; B) ∈ R2 .

π π n
     
′
(d) y cos = 0 donne B = 0 et y cos =  donne A = 1.

2n 2n π
sin 2n
Ceci implique que l’unique solution de (En ) vérifiant ces deux conditions est :
 
y(x) = cos n Arccos(x) = Tn (x).