Fiche TGO I 2024

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Université Thomas SANKARA Année académique 2023-2024

UFR/SJP – Licence 1 – S1
Chargé du cours : Pr W. D. KABRÉ
Coordonnateur : Z. KARAMBIRI
………………………………………………………………………….
 M. SAWADOGO et W. D. KABRE, Théorie générale des obligations – Droit burkinabè et
comparé, support de cours publié, 2020.
 A. BENABENT, Droit des obligations, 18e éd. Paris, L.G.D.J., 2019.
 L. ANDREU, N. THOMASSIN, Cours de droit des obligations, 4e éd. Gualino, 2019.
 P. MALINVAUD ; M. MEKKI, J.-P. SEUBE, Droit des obligations, 15e éd. LexisNexis, 2019.
 M. FABRE-MAGNAN, Droit des obligations, Tome 1 – Contrat et engagement unilatéral, 5e
éd. PUF, 2019.

TRAVAUX DIRIGÉS DE LA THÉORIE GÉNÉRALE DES OBLIGATIONS I

Séance n° 1
La formation du contrat : les avant-contrats-la promesse
Analyse d’arrêt
Travail à faire : Analysez la décision suivante : Cass. 3e Civ, 23 juin 2021, n° 20-17.554, arrêt
n° 583.

1. Selon l’arrêt attaqué (Lyon, 19 mai 2020), rendu sur renvoi après cassation (3e Civ., 6
décembre 2018, pourvois n° 17-21.170 et 17-21.171), le 1er avril 1999, M. [F] et Mme [M]
ont consenti à M. et Mme [Y] une promesse de vente d’un appartement dans un immeuble en
copropriété et de la moitié de la cour indivise, l’option ne pouvant être levée qu’au décès de la
précédente propriétaire, [J] [K], qui s’était réservée un droit d’usage et d’habitation.
2. Devenue attributaire du bien à la suite de son divorce, Mme [M] s’est rétractée de cette
promesse le 17 février 2010.
3. Après le décès de [J] [K], M. et Mme [Y] ont levé l’option le 8 janvier 2011.
4. Ils ont assigné Mme [M] en réalisation de la vente. Celle-ci a sollicité le rejet de la demande
et subsidiairement la rescision de la vente pour lésion. […]
Sur le moyen unique, pris en sa première branche

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6. Mme [M] fait grief à l’arrêt de déclarer parfaite la vente consentie à M. et Mme [Y] par la
promesse du 1er avril 1999, alors « que, dans une promesse unilatérale de vente, la levée de
l’option par le bénéficiaire de la promesse postérieurement à la rétractation du promettant
exclut toute rencontre des volontés réciproques de vendre et d’acquérir ; que la réalisation
forcée de la vente ne peut alors être ordonnée ; qu’en l’espèce, la cour d’appel a constaté que
les époux [Y], bénéficiaires de la promesse unilatérale de vente consentie par [S] [M],
avaient levé l’option postérieurement à la rétractation de Mme [M] ; qu’en jugeant néanmoins
que cette levée de l’option avait eu pour effet de rendre la vente parfaite, la cour d’appel a violé
les articles 1101 et 1134 du code civil, dans leur rédaction antérieure à celle issue de
l’ordonnance du 10 février 2016. »
7. En application des articles 1101 et 1134 du code civil, dans leur rédaction antérieure à celle
issue de l’ordonnance du 10 février 2016, et 1583 du même code, la Cour de cassation jugeait
jusqu’à présent, que, tant que les bénéficiaires n’avaient pas déclaré acquérir, l’obligation du
promettant ne constituait qu’une obligation de faire.
8. Il en résultait que la levée de l’option, postérieure à la rétractation du promettant, excluait
toute rencontre des volontés réciproques de vendre et d’acquérir, de sorte que la réalisation
forcée de la vente ne pouvait être ordonnée (3e Civ., 15 décembre 1993, pourvoi n° 91-10.199,
Bull. 1993, III, n° 174), la violation, par le promettant, de son obligation de faire ne pouvant
ouvrir droit qu’à des dommages-intérêts (3e Civ., 28 octobre 2003, pourvoi n° 02-14.459).
9. Cependant, à la différence de la simple offre de vente, la promesse unilatérale de vente est
un avant-contrat qui contient, outre le consentement du vendeur, les éléments essentiels du
contrat définitif qui serviront à l’exercice de la faculté d’option du bénéficiaire et à la date
duquel s’apprécient les conditions de validité de la vente, notamment s’agissant de la capacité
du promettant à contracter et du pouvoir de disposer de son bien.
10. Par ailleurs, en application de l’article 1142 du code civil, dans sa rédaction antérieure à
celle issue de l’ordonnance du 10 février 2016, la jurisprudence retient la faculté pour toute
partie contractante, quelle que soit la nature de son obligation, de poursuivre l’exécution forcée
de la convention lorsque celle-ci est possible (1re Civ., 16 janvier 2007, pourvoi n° 06-13.983,
Bull. 2007, I, n° 19).
11. Il convient dès lors d’apprécier différemment la portée juridique de l’engagement du
promettant signataire d’une promesse unilatérale de vente et de retenir qu’il s’oblige
définitivement à vendre dès la conclusion de l’avant-contrat, sans possibilité de rétractation,
sauf stipulation contraire.
12. La cour d’appel a relevé que, dans l’acte du 1er avril 1999, Mme [M] avait donné son
consentement à la vente sans restriction et que la levée de l’option par les bénéficiaires était
intervenue dans les délais convenus.
13. Ayant retenu à bon droit que la rétractation du promettant ne constituait pas une
circonstance propre à empêcher la formation de la vente, elle en a exactement déduit que, les
consentements des parties s’étant rencontrés lors de la levée de l’option par les bénéficiaires,
la vente était parfaite.
14. Le moyen n’est donc pas fondé.
PAR CES MOTIFS, la Cour :
REJETTE le pourvoi ;
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Section 2
Formation du contrat : les pourparlers, les avant-contrats et la conclusion du contrat
Travail à faire : traitez intégralement le cas suivant (Introduction et développements bien
rédigés)
Le 1er janvier 2024 Souké, en couple depuis 3 ans, a entrepris plusieurs projets pour la venue
du futur enfant. Chauffeur d’un véhicule de 11 places de tourisme dont il est propriétaire, il
désire le vendre pour investir dans une activité qui lui permettra de rester auprès de sa famille.
À cet effet, le 15 janvier 2024, il propose à son ami, Siriki, d’acheter le véhicule, en ajoutant «
je vais te faire un prix amical et je suis sûr que nous arriverons à nous accorder sur un
calendrier de paiement assez avantageux pour toi ».
Il entreprend par ailleurs d’agrandir le cybercafé qu’il a ouvert avec l’aide de touristes dont il
a fait la connaissance dans le cadre de son activité de transport de touristes. Pour le local, il ne
se fait pas d’inquiétude car le contrat de bail qui le lie au propriétaire contient une clause de
préférence à son profit au cas où ce dernier se déciderait à vendre. C’est donc en toute confiance
que le 20 janvier 2024, il adresse par écrit une proposition à Brama, un vendeur de matériel
informatique, portant sur l’acquisition de 2 imprimantes couleurs et de 2 scanners que ce
dernier lui avait fortement recommandés lors de sa dernière visite à la boutique, au prix de
250.000 FCFA l’imprimante et 400.000 FCFA le scanner.
Le 28 janvier, Siriki l’informe qu’il accepte la proposition d’achat du véhicule et Brama livre le
matériel commandé. Auparavant, le 27 janvier 2024 Souké recevait un financement
supplémentaire et du matériel de la part de ses amis touristes. Il ne souhaite plus vendre son
véhicule ni acquérir le matériel. Par ailleurs, alors qu’il pense pouvoir obliger son bailleur à
lui vendre le local qui abrite son cybercafé, il découvre que ce dernier a vendu le local à son
beau-frère il y a à peine deux mois.
Eclairez Souké sur ses différents engagements.

Séance n° 3
La formation du contrat : la capacité
Analyse d’arrêt
Travail à faire : analysez l’arrêt suivant : Cass. civ. (Burkina Faso), arrêt n°19 du 04 février
2021, dossier n°91/2019.
Sur le premier moyen tiré de la violation des articles 1108 du Code civil et 629 du Code des
personnes et de la famille
Attendu que le demandeur fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir violé les articles 1108 du Code
civil et 629 du Code des personnes et de la famille en ce qu’il a déclaré valable la vente faite
par N.J.P alors qu’au moment de la conclusion dudit contrat les facultés intellectuelles de N.J.P
étaient déjà gravement altérées et qu’il était un majeur incapable et qu’au sens de l’article 1108
du Code civil, le consentement doit être libre et éclairé et les parties au contrat saines d’esprit
au moment de donner leur accord ;

3
Que l’article 629 du Code des personnes et de la famille prévoit que l’altération des facultés
mentales est une cause naturelle d’incapacité d’exercice ; que l’arrêt doit être cassé au regard
des dispositions légales citées ;
Attendu qu’il ressort des constatations faites par les juges du fond que l’incapacité dont se
prévaut le demandeur a été constatée par ordonnance judiciaire prise postérieurement à la
conclusion de la vente ;
Attendu du reste que cette appréciation relève du pouvoir souverain des juges du fond ;
Qu'il convient de déclarer ce moyen irrecevable ;
Sur le second moyen tiré de la fausse interprétation ou fausse application de la loi
Attendu que le demandeur fait grief à l’arrêt attaqué (CA Ouaga, 22 /11/2018) d’avoir fait une
fausse interprétation ou fausse application de l’article 25 du Code de procédure civile en ce
qu’il a retenu que l’état d’incapacité de N.J.P n’était pas établi au moment de la vente et
qu’aucun certificat médical ou tout autre document attestant cette situation n’a été fourni et
qu’il doit être constaté par conséquent que le consentement au contrat de la vente a été
valablement donné ;
Que l'arrêt exige un certificat qui date d’avant la vente, alors qu’il a produit un certificat établi
en mars 2012 prouvant que l'incapacité remonte à avril 2010 ;
Attendu que l’article 25 du Code de procédure civile dispose que « Il incombe à chaque partie
de prouver, conformément à la loi, les faits nécessaires au succès de sa prétention » ;
Mais attendu qu’en l’espèce N.J.P, ne disposait d’aucun certificat médical, d’aucun document
attestant de son incapacité quand il vendait sa parcelle, que par conséquent la vente était
valable conformément à l’article 1583 du Code civil qui dispose que : « est parfaite entre les
parties, et la propriété est acquise de droit à l’acheteur à l’égard du vendeur, dès qu’on est
convenu de la chose et du prix, quoique la chose n’ait pas encore été livrée ni le prix payé » ;
Que le certificat médical dont se prévaut N.J.P, a été établi des années plus tard après la vente
et ne saurait justifier son incapacité d’agir au moment de la vente ; qu’en décidant comme il l’a
fait, l’arrêt a fait une bonne application de la loi ;
Qu'il convient de rejeter le moyen car non fondé ;
PAR CES MOTIFS
En la forme
Déclare le pourvoi recevable ;
Au fond Le rejette.
Séance n° 4
La formation du contrat : les vices de consentement
Cas pratique
Travail à faire : traitez intégralement le cas suivant (Introduction et développements bien
rédigés)

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Lors d’une exposition d’objets artisanaux dans la ville de Dona, monsieur Konossokoro se rend
vers midi au stand « d’ici et d’ailleurs » dont le tenancier prétend vendre des objets d’origines
diverses. Ce dernier lui présente des bracelets en argent mais qu’il décline en précisant : « j’ai
entendu parler des bracelets confectionnés en cuir et sertis de pierre par les déplacés internes
du site ‘’Lumière’’, ce sont ces pièces qui m’intéressent. C’est ma manière de soutenir ces
déplacés ». Il ajoute qu’aux dires de certains de ses amis, les déplacés portent eux-mêmes ces
bracelets car ils émettent un reflet lumineux, ce qui leur permet de se reconnaitre la nuit
tombée. Le commerçant lui présente alors un lot de bracelets sertis de pierres en ajoutant :
« vous avez de la chance, il ne reste que 10 pièces, elles partent comme de petits pains ».
Konossokoro achète le lot à 20.000f.
Satisfait d’avoir accompli un acte bienfaisant, il rentre chez lui vers 19 heures et offre une pièce
à son neveu, chauffeur à la Croix-Rouge, en lui indiquant qu’il s’agit de l’œuvre des déplacés
du site ‘’Lumière’’. Ce dernier s’étonne en ces termes : «j’ai livré des vivres sur ce site
aujourd’hui, un bracelet m’a même été offert. Je doute que les tiens proviennent de ce site car
tous les objets artisanaux qui y sont confectionnés portent la signature ‘’la vie au bout des
doigts’’, comme celui que je tiens ». Il ajoute que le délégué de la communauté n’a pas manqué
de préciser que cette signature vise à promouvoir le savoir-faire des artisans du site.
Furieux, Konossokoro promet de restituer les bracelets et d’exiger le remboursement de la
somme payée. Pour le calmer, son neveu lui signale qu’il a plutôt fait une bonne affaire dans la
mesure où le cuir des bracelets achetés à l’exposition est de meilleure qualité comparativement
à celui des bracelets confectionnés sur le site ‘’Lumière’’. Mais Konossokoro est déterminé à
obtenir l’annulation du contrat qui le lie au vendeur des bracelets.
Sur quelles bases peut-il y parvenir ?

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