Bilan 2021 Repris
Bilan 2021 Repris
Bilan 2021 Repris
SECTION BOBO
BOBO-DIOULASSO
Bobo-Dioulasso, le 28 ou
29/01/2022
Bonjour Camarades,
Au nom du Bureau de la section, je tiens à vous adresser ainsi qu’à vos proches
les vœux de bonheur, de santé et de réussite pour cette année qui commence.
Comme il (est) devrait être de coutume chaque année, nous organisons aujourd’hui
l’Assemblée Générale Bilan des activités de l’année 2021.
Nous aborderons l’exercice selon le plan suivant:
III- Perspectives
Cette crise se manifeste ostentatoirement par les attaques contre les droits sociaux et
démocratiques des travailleurs, les luttes inter-impérialistes pour le repartage du
monde. L'un des corollaires de celte dynamique est l'aggravation des inégalités
sociales et de la paupérisation qui contraste avec les progrès de la science et de la
technologie des temps modernes. Cette crise a pris une dimension plus aiguë avec la
pandémie de la COVID -19.
Ainsi, on assista partout à la fermeture des frontières, l'arrêt des transports,
l'interdiction des regroupements de plus de 50 personnes variables selon les pays,
des fermetures d'entreprises conduisant au chômage partiel, des fermetures d'écoles
et d'universités, etc.
Ces mesures désastreuses dont les conséquences économiques et sociales n'ont pas
fini d'être évaluées, ont plongé la quasi-totalité des pays dans une grave et inédite
crise économique.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 9,8 milliards d’euros investis par les opérateurs
pour développer les réseaux fixes et mobiles en 2018 en France.
Enfin, les télécommunications influent notamment sur la vie des ménages, ainsi 1,9 %
des dépenses des ménages français concernent les télécommunications. En France,
en 2019, 1€ investi par les opérateurs télécoms dans les réseaux fixes et mobiles
génère 6€ en création de PIB cumulé.
Quant à l'Afrique, elle est l'objet de toutes les convoitises et de ce fait, subit de
plein fouet les répercussions de la crise du système capitaliste impérialiste,
dépendant essentiellement de la vente de ses matières premières (or, pétrole, cacao,
uranium, coton…) à l'état brut.
Etisalat Egypte
Maroc Telecom
Dans ses résultats financiers publiés au titre du troisième trimestre de 2021, Maroc
Telecom enregistre une solide et constante marge de 51,6 % pour un chiffre d’affaires
global en léger recul de 1,9 % par rapport au troisième trimestre de 2020.
Au Gabon, Chute de 3,2% du chiffre d’affaires dans les télécoms en raison de la Covid
19.
De façon global, Les opérateurs ont vu augmenter leur marge bénéficiaire avec les
services de transfert d’argent, l’utilisation d’internet sur le mobile.
Au niveau national, le Burkina Faso, tout comme les autres États néocoloniaux,
subit de plein fouet les répercussions de la crise du système capitaliste-impérialiste
sur le triple plan : social, politique et économique. En effet, pour ce qui concerne le
secteur des télécommunications en proie à une forte concurrence et
principalement à MOOV-AFRICA, filiale de la multinationale Maroc télécom (61% du
capital dont 10% acquis en 2018), elle-même filiale de Etisalat Groupe.
L’année 2021 a été marqué par les moments important suivants :
3°) La baisse des investissements qui s’est poursuivie dans le fixe, la fibre optique
et le mobile ; L’arrêt et le démentellement (dépôt) du CDMA ; MOOV-AFRICA perd la
place du premier opérateur télécom au profit de Orange Burkina. Elle a poursuivi
durant l’année sa politique de réduction de charge: le non remplacement de la
logistique vétuste ; réduction du personnel avec les départs volontaires ; effectifs
insuffisant du personnel ; pas de remplacement ou de recrutement du personnel ;
absence de plan de carrière pour les travailleurs ; aucune gestion prévisionnelle des
emplois et des carrières ( plus de concours et examens professionnels considéré
autrefois comme acquis) ; poursuite de la politique d’externalisation et de
sous-traitance des activités ; absence de dialogue avec les partenaires
sociaux(pas de rencontre avec les délégués du personnels) ; raréfaction des
formations et des réunions en présentielles ; multiplication des formations et réunions
à distance ; faible motivation du personnel( notamment pas de décoration à la DRO
malgré l’organisation de deux ’’11 Décembres’’ dans des conditions difficiles et avec
félicitation du comité national d’organisation) ; le non renouvellement des tenues de
sécurité.
5°) la lutte contre le nouveau système de la couverture médicale MCI CARE ayant
permis de préserver des acquis de sécurités sociales (Bon de pharmacie)
7°) 2021 a vu aussi revenir la question des 6% des actions des travailleurs
fortement souhaité qui jusque-là n’a pas encore vu son aboutissement.
« Chez Orange, nous avons la forte conviction que sans progrès social, il ne peut
y avoir de progrès économique. Et sans progrès économique, il ne saurait
également y avoir de progrès social. De ce fait, l’actionnariat salarié est pour
nous une volonté affichée de solidarité avec les employés. Un gage d’efficacité et
un élément de partage des fruits de la croissance. Par ce dispositif, nous voulons
renforcer le sentiment d’appartenance des salariés » … « Cette reconnaissance pour
nous, c’est une façon de dire merci aux employés. Pour tout ce qui est fait dans le
développement de l’entreprise et de tout ce qui sera fait. Pour nous, c’est une
action stratégique qui s’inscrit dans la durée » a déclaré le Directeur général de
Orange Burkina, Ben Cheick Haїdara.
9°) 2021 a connu son épilogue avec un message de Vœux 2022 de la Direction
Générale, adresser aux travailleurs. Disons que cet acte nous va droit au cœur et
que cela fait bien longtemps que nous n’avons pas eu un tel message. Nous espérons
comprendre que ce retour de la Direction Générale est une rupture avec
l’isolement pour une reprise d’un dialogue fécond gage de paix et de sérénité.
Cette situation est exacerbée par les conséquences des crises sécuritaire et
sanitaire auxquelles le pays est confronté et a pris l'allure d'une guerre civile
marquée par :
- D’une part par les attaques menées par divers groupes terroristes ;
La situation est allée de mal en pis et aujourd'hui, le bilan est catastrophique : une
bonne partie du territoire est sous contrôle de groupes armés qui imposent leurs lois
aux populations, des localités et même des provinces entières ont vu leurs écoles et
services administratives fermées, des villages entiers se sont vidés et continuent de
se vider pour s'installer dans les chefs-lieux de région. Dans certaines zones, ni les
commerciaux, ni les équipes techniques des entreprises (notamment
télécoms) ne peuvent plus y intervenir.
Pourtant les sit-in ne sont rien d'autre que les manifestations sur la voie publique
régies par la LOI N°22/97/II/AN du 21 Octobre 1997- portant liberté de réunion et de
manifestation sur la voie publique.
Sur le plan économique, les rouages essentiels de l’économie sont détenus par les
industries des puissances impérialistes notamment françaises. Le pays regorge de
ressources diverses tels que l'or, le granite, le calcaire dolomitique, le phosphate, le
cuivre, le manganèse, le quartz, l'argile etc.
Il connaît un boom minier depuis ces dernières années, avec un nombre d'unités
industrielles qui est passé de dix (10) à dix-sept (17) entre 2010 et 2015, et le secteur
a été peu touché par la Covid-19. Dans le domaine du coton qui constitue un autre
grand produit d'exportation, les firmes françaises dictent leur loi au détriment des
intérêts du pays.
Au plan social, les populations éprouvent des difficultés pour satisfaire à leurs
besoins sociaux de base. Les augmentations incessantes et générales des prix des
produits de base induisent un renchérissement continu du coût de la vie. Les hausses
des prix sont surtout dues à l'absence d'une réelle volonté de contrôle desdits prix
doublés de l'option des politiques néolibérales. Le chômage frappe massivement les
jeunes à qui on fait plutôt miroiter l'auto-emploi. Ce chômage est aggravé par la
réduction drastique des recrutements, dans les télécoms notamment à MOOV-
AFRICA, malgré les bons résultats les retombés pour les travailleurs se font
attendre. Au plan du logement, la crise du foncier témoigne du peu de considération
que le pouvoir accorde à cette préoccupation populaire : le passif du foncier que les
nouvelles autorités s'étaient promises d'apurer reste intact cinq ans après, la
promesse de construire 40 000 logements sociaux se révèle comme un engagement
démagogique, voire une arnaque. Les fameuses sociétés de promotion immobilière
qui ont poussé comme des champignons. La révision en cours de la loi sur le foncier
qui poursuit la thèse antipopulaire selon laquelle la terre appartient à ceux qui
peuvent l'exploiter et vise à renforcer au niveau des masses la négation de leur droit
au logement. Aussi à MOOV-AFRICA les indemnités logements et de
transports restes faibles (malgré ) à cause du renchérissement des coûts.
Tout ceci conduit à classer le Burkina dans la rubrique de Pays pauvres très
endettés (PPTE) avec le rang de 182eme sur 189 pays et territoires en 2019 selon le
classement du PNUD basé sur l'indice de développement humain.
Ainsi, depuis 2017 jusqu'à nos jours, pratiquement tous les secteurs d'activités ont
connu ou connaissent des mouvements de grève et autres manifestations. Tour à
tour, les agents des Télécommunications (MOOV-AFRICA et ORANGE
Burkina…), les agents de l'éducation, des impôts, du trésor, des finances, de la
santé, des péages, les contrôleurs et inspecteurs du travail, les encadreurs
pédagogiques, les informaticiens, les journalistes, les gardes de sécurité pénitentiaire,
les administrateurs civils, les policiers, les élèves et étudiants...sont montés au
créneau pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail. Les autres couches
des populations ne sont pas en reste (exemple des mobilisations et les luttes des
coton culteurs, des populations de Fada en lutte pour les questions de voirie, de
Koukounfouanou en résistance contre le déguerpissement forcé de leur village, des
commerçants de Ouahigouya, des transporteurs routiers contre l'augmentation de
certaines taxes et les propos incendiaires du ministre de la sécurité Simon
COMPAORÉ, marches-meetings des populations dans les régions en proie à
l'insécurité, ...). L'insurrection populaire et la résistance au putsch, en instruisant les
masses populaires, ont fait faire un bond qualitatif au mouvement démocratique
révolutionnaire, au mouvement populaire à travers les luttes populaires sur
l'ensemble du territoire national.
Les récentes mobilisations des populations de l'Est, du Sahel, de Kaya, de Titao pour
dénoncer l'incapacité du gouvernement à assurer leur sécurité et celle de leurs biens
expriment leur ras le bol. Ces mobilisations sont amenées à se poursuivre et à
s'approfondir tant que des solutions idoines ne seront pas trouvées à la problématique
de l'insécurité.
Ces luttes, loin d'être des actes d'incivisme ou une défiance à l'autorité de l'État,
comme le prétend la bourgeoisie au pouvoir et non au pouvoir, ont un fondement
révolutionnaire : les populations veulent un véritable changement en leur faveur.
L’année 2021 s’en va avec son lot d’inquiétudes et son lot d’incertitudes.
L’année 2022 qui commence comme s’est terminé 2021, annonce des perspectives
de mobilisation et d’action pour sortir de l’isolement où nous avons été enfermés par
les gouvernants et le patronat.
III- PERSPECTIVES
Déjà des actions sont programmées. Le SYNATEL, par des initiatives et actions
diverses a contribué et doit continuer à contribuer entre autres à :
1°) Relever le défi de la mise en place d’un espace de dialogue franc sincères
fructueux respectant les engagements pris avec la Direction Générale.
2°) Lutter pour maintenir les espaces de liberté pour les travailleurs (le droit de
négocié, droit de s’organiser)
5°) Revoir les recettes financières (notamment rédiger un nouveau contrat pour
la location du foyer) ; organiser une Assemblée Générale tous les trois mois,
assurer la formation des militants, réorganiser et renforcer les activités socio-
récréatives pour l’atteinte d’une solidarité agissante… A cet effet, un budget-
programme des (du programme d’) activité de la Section sera proposé très bientôt
pour adoption.
6°) Se préparer pour soutenir les négociations du BN avec la Direction Générale sur
les points de revendication du 19ème congrès et le suivi de l’application des
accords de 2016 ; Poursuivre la libération des 6% d’actions promis aux travailleurs ;
Renforcer l'unité et la cohésion sociale des couches catégorielles de l’entreprise ;
Se battre pour la préservation des acquis sociaux (nouveau system de santé) ;
exiger du pouvoir le bilan de la privatisation.
7°) Renforcer et élever notre niveau de conscience, l'unité des masses en participant
de façon solidaire aux luttes syndicales et citoyennes de l’UAS, du collectif CGTB et
de la CCVC
C'est aussi dire que la garantie de son succès futur réside dans le respect des
principes qui ont guidé sa stratégie et sa tactique jusque-là.
La lutte doit donc se poursuivre pour un changement véritable pour les masses
laborieuses. Et dans le contexte décrit plus haut, la question du changement ne peut
être abordée sans que l'on ne mette en débat les options économiques et sociales qui
se cachent derrière les batailles pour accéder au pouvoir politique.
C'est pourquoi, en cette année 2022, nous invitons l'ensemble des militants à :
défendre les acquis de l'insurrection populaire, notamment les libertés démocratiques
et politiques, individuelles et collectives ; s'organiser mieux et lutter avec
persévérance contre tous les putschistes et fauteurs de guerre civile réactionnaire ;
dénoncer et combattre l'ethnicisme, le régionalisme et la référence aux
appartenances confessionnelles que les politiciens véreux et obscurantistes tentent et
tenteront d'utiliser pour diviser notre peuple; poursuivre la lutte contre l'impunité,
pour le jugement et le châtiment des putschistes, leurs complices et commanditaires
ainsi que les auteurs de crimes contre notre peuple; dénoncer les ingérences des
puissances impérialistes et leurs succursales dans notre pays, exiger et obtenir le
départ de toutes les troupes étrangères présentes dans notre pays. Demeurer sur
des positions de lutte, pour l'amélioration de nos conditions de vie et de
travail ; se battre pour la reconnaissance et l'effectivité de nos droits légitimes au
contrôle populaire de la gestion des biens publics pour construire ce tout ensemble
qui peut nous envoyer à gagner de Nouvelles conquêtes sociale.
C'est sur ces positions d'espoir et de détermination que la Section souhaite pleins
succès aux activités de l’année 2022. Nous avons confiance à votre engagement et
votre militantisme. A très bientôt dans les luttes et les mobilisations.