Les Atlas - Merged

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 72

Université : Université Sultan Moulay Slimane

Etablissement: Ecole Supérieure de Technologie Khénifra


Département : Département de Génie de l’Environnement

Filière : Génie des Mines et de l'Environnement

Semestre II

MODULE : GEOLOGIE DU MAROC ET


HYDROGEOLOGIE
Partie : Géologie du Maroc
Domaine Mesetien et Atlasique

Prof : MOUSSAID Azizi

Année Universitaire : 2022-2023


I- Introduction

L’histoire du Paléozoïque est marquée par de profondes modifications qui ont


affecté l’évolution du globe terrestre ainsi que celle du monde vivant de point de vue
climatique paléontologique, paléogéographique et tectonique.
I/ Les terrains paléozoïques du Maroc saharien et sa marge
septentrionale
Le domaine de l’Anti-Atlas est essentiellement paléozoïque autour des boutonnières
précambriennes. Dans cette zone affleurent des terrains allant du protérozoïque au
carbonifère. L’aspect tabulaire de ces formations traduit la faible intensité de déformation
hercynienne et post-hercynienne.
I-1/La série paléozoïque au sud de Tindouf

Cette série repose sur le socle Précambrien de la dorsale de Réguibat:

-Le Cambrien est absent.

-Ordovicien: grès et conglomérat.

-Silurien: argile puis carbonates avec des graptolites.

-Dévonien: grès, schiste-grès et marne-calcaire, argile et conglomérat.

-Carbonifère: calcaire gréseux, marne grès calcaire et des formations rouges.


Schéma montrant la dorsale de Reguibat

I-2/La série paléozoïque du Sahara marocain

Comprend deux ensembles:

-Au sud de la chaine paléozoïque cristalline de Ouled Dhlim qui est chariée sur le
WAC. La partie autochtone est représentée par des terrains allant de l’Ashgill inférieur
jusqu’au Dévonien.

-Au nord de Zemmour qui est subtabulaire dans sa partie orientale et plissé dans la
chaine de Dhlou. La série commence avec des grès et conglomérat du Cambrien (genre
Fallotaspis) et se termine avec des siltites du Dévonien sup

I-3/ La série paléozoïque de l’Anti-Atlas

Elle prolonge en continuité celle de Zemmour.

Les terrains paléozoïques, peu déformés, se trouvent en continuité depuis l’Anti-Atlas


occidental jusqu’au Tafilalet.

La série type est formée d’une série sédimentaire allant de l’Infracambrien au


Stéphanien
I-4/ La Meseta marocaine

Elle est subdivisée en deux parties:

La Meseta orientale : affectée par la phase éohercynienne (éovarisque du Dévonien


sup). Elle est constituée par un ensemble de boutonnières paléozoïques affleurant au cœur
de la couverture secondaire et tertiaire. Ce domaine est caractérisé par une activité
volcanique viséo-namurienne dans Tazzeka, Mekkam et Jerada.

La Meseta occidentale : subdivisée en trois zones structurales:

-le bloc ou mole côtier: les terrains paléozoïques, peu déformés, ont un âge compris entre le
cambrien supérieur et le Dévonien moyen.

-la Meseta moyenne: correspond au bassin de sidi Bettache, formée à partir du Dévonien et
a fonctionné jusqu’au Namurien.
-la Meseta centre orientale: caractérisée par la mise en place de nappes de glissement
synsédimentaires intra-viséennes et par des dépôts de types flysch d’âge viséen supérieur.

1-4-1/ la série paléozoïque de la Meseta

Composée essentiellement de :

Cambrien inf. : daté archéocyathes avec calcaire récifal.

Cambrien moy. : schistes surmontés d’une puissante série de shales et grauwackes.

Cambrien sup. : lacune.

Ordovicien : domaine de plateforme avec shales, grès et argilite fine : glaciation

La majeure partie du Maroc se trouve au large de la calotte glaciaire antarctique.

Silurien : transgression (fonte d’inlandsis) avec argile à graptolites, grès et calcaires à


orthocers puis des laves basaltiques --------- distension.

Dévonien inf. et moy. :

Meseta occidentale: concordant avec des calcaires et des facies détritiques. Dépôts
de plateforme carbonatée (série de oued cherrat) avec des récifs dans les hauts fonds ce qui
implique un réchauffement du climat suite à la remontée de l’Afrique vers le tropique.
Meseta orientale: distension avec argile noire fine.

Facies de talus avec des turbidites, dépôts détritiques et flysch; bassin.

Dévonien sup:

Meseta occidentale: système transtensif avec alternance de bassins (conglomérat et


olistostromes) et de rides (calcaire récifal). Dépôts détritiques syn-tectoniques.

Meseta orientale et Zayan: déformation tectono-métamorphique; phase éo-


hercynienne. Pas de dépôts.

Carbonifère inf. : Tournaisien-Viseen inf.

Meseta occidentale: môle côtier, R-T émergés.

Distension et montée de magma basique dans le

Bassin de Sidi Bettache avec des grès, conglomérats et olistostromes. Mouvements


tectoniques extensifs.

Meseta orientale: pas de dépôts reste émergée.

Carbonifère moy: Viseen moy sup-Namurien-Westphalien inf

Meseta occidentale: transgression sauf môle côtier, Sehoul et ride de Zaer.

BSB: alternance gréso-pélitique et mise en place de magmas basique tholéitiques;


distension.

Meseta orientale: repose en discordance sur la chaine éohercynienne avec grès,


calcaires, pélites et charbon et mise en place de magmas intermédiaires calcoalcalins: arc
continental

Carbonifère sup: Westphalien moy sup-Stephanien

Compression hercynienne et formation de la chaine hercynienne. La mer se retire


vers l’Est.
Dépôts continentaux: conglomérats et grès en discordance sur le reste, sont liés au
Permien

Exemple de jebelet
Le Maroc central est le massif le plus important de la Meseta occidentale. Il est
constitué d’une suite de structures anticlinales et synclinales. Les premiers sont à cœur
cambro-ordovicien et les secondes sont occupées par des séries carbonifères. D’ouest en
est, on distingue l’anticlinal de la meseta côtière, le synclinal de Khataout-Rommani (bassin
de Sidi Bettache), l’anticlinal de Khouribga-Oulmes, le synclinal du Fourhal et en fin la zone
complexe d’Azrou-Khénifra caractérisée par des nappes synsédimentaires du Viséen
supérieur.
Log stratigraphique de la région de Chougrane (Maroc central)

II/ Zones structurales de la chaine hercynienne au Maroc

Selon l’âge, le type de structures et l’intensité de déformation on distingue


plusieurs zones:

1/ zone occidentale ou môle côtier: l’âge de la série n’excède pas le Dévonien moyen. Zone
soulevée à l’époque dinantienne (phase intraviseenne). Déformation post-viseen peu
intense, localisée à l’est de cette zone.

2/ zone centrale à déformation hercynienne au sens strict, phase majeure: sillon


(BSB)caractérisé par une déformation et un métamorphisme anchi à épizonal (290 MA).
3/ zone de transition:caractérisée par la mise en place de nappes de glissement
synsédimentaire aucours de la phase intraviséenne.

4/ zone Est ou Maroc oriental: terrains, structurés lors l’orogénèse éohercyniéenne.

5/ bloc de Sehoul: terrains datés Cambrien (schistes et phyllades) traversés par un granite
daté Dévonien. Cette zone montre une tectonique éohercynienne qui est responsable de son
charriage sur l’axe Rabat – Tiflet. Ce bloc est considéré comme allochtone.
III/ Evolution paléogéographique

La période anté-viséen supérieur:

-vers la fin de l’Ordovicien la majeur partie du Maroc se trouve au large de la calotte


glaciaire antarctique.

-Transgression au Silurien (fonte d’inlandsis) et distension.

Du Cambrien au Silurien, la meseta présente les mêmes facies que l’Anti-Atlas, il


s’agit d’une plate-forme épicontinentale.

Les deux domaines faisaient partie de la marge nord du WAC.

Dans la zone Rabat- Tiflet, la lacune de l’Ordovicien sup. et le Silurien inf. est liée à
son émersion lors de la phase calédonienne (fermeture de l’océan Iapétus).

- Dévonien

Au Dévonien inf et moy: début d’organisation en rides ( zaïar) et bassins et réchauffement


du climat (Afrique remonte vers le tropique).

Sillon subsident NE-SW Marrackech-Oujda (Meseta orientale) accueille des sédiments


pélagiques et détritiques.
Au Dévonien sup déformation et métamorphisme éohercyniens dans la Meseta orientale et
fermeture de ce sillon.

Au Tournaisien:

Distension marquée par la mise en place de roches basiques (BSB et AKH). La zone d’apport
des sédiments est l’ancienne plateforme du Dévonien (grès, conglomérat, olistostrome).

Pas de dépôts dans la Meseta orientale.

Le viseen sup-Namurien est marqué par une transgression générale; dépôts de pélites, de
flysch gréso-pélitiques et de calcaire et activité magmatique intense (BSB). Fin de la phase
intraviséenne.

Au Westphalien- Stéfanien s’amorce le serrage responsable du métamorphisme, de la


granitisation et de la déformation synschisteuse. Le raccourcissement avait une direction
globale NW-SE.

la mer se retire vers l’Est.

Model géodynamique C

Les activités magmatiques d’âge dévono-Dinantien connues dans la Meseta orientale,


sont essentiellement andésitique, dacitique et rhyolitique de nature calcoalcaline et sont
donc en relation avec une subduction (arc).

Dans la Meseta occidentale le magmatisme est représenté par des laves, des
dolérites, des coulées spilitiques et andésitiques de nature tholéitique à alcaline
caractérisant une zone en extension (bassin avant arc).
La collision entre Laurussia (Laurentia et Barltica) et le Gondwana au carbonifère
conduit à la suture (fermeture de l’océan) et la formation des chaines périatlantiques des
Appalaches en Amérique et la chaine hercynienne au nord en Europe. La Meseta marocaine
se retrouve donc au sud de cette zone de suture.

On pense qu’au début du Dévonien la fermeture de l’océan débute par une


subduction d’une croûte océanique sous le domaine de la Meseta.

La convergence entre Laurussia et le Gondwana est responsable au Maroc de:

1/Phase éohercynienne à la fin du Dévonien connue dans le bloc de Sehoul et la Meseta


orientale.

2/ Phase intraviséenne connue dans les zones Est de la Meseta occidentale, responsable de
plis synschisteux et des nappes de charriages.
3/ Phase majeure hercynienne responsable du raccourcissement NW-SE avec un
métamorphisme épizonal à mesozonal de la formation des chaines de la Meseta.

Collision entre les continents depuis l’Ordovicien jusqu’au Dévonien (470–350MA).


Domaine Atlasique
CHAPITRE I : INTRODUCTION

I - Généralités

Le cycle alpin du Maroc est le résultat de dérives relatives de l’Afrique et de l’Europe, en


relation avec l’ouverture de l’Atlantique central et de la Méditerranée. Ces mouvements de
dérives ont entraîné la remobilisation des accidents tardi-hercyniens (accidents sud-
atlasique, nord-moyen atlasique et accident des Açores) en décrochements. Ces accidents
ont contrôlé la sédimentation jurassique et ont contribué à la structuration des chaînes
atlasiques durant le Crétacé et le Cénozoïque.
Le cycle alpin s’étend depuis le Mésozoïque jusqu’à l’Actuel. Il comprend :
- Le Secondaire (mésozoïque) : 230Ma à 65Ma
- Le Tertiaire (Cénozoïque) : 65 Ma à 2,6Ma
- Le Quaternaire.

Le Secondaire comprend :
- Crétacé : 141Ma à 65Ma
- Jurassique : 200Ma à 141 Ma
- Trias : 230Ma à 200Ma.
La limite inférieure est paléontologique (disparition de beaucoup de vertébrés et d’autres
organismes marins) et orogénique (discordance majeure entre le Permien et le Trias).
La limite supérieure est une limite paléontologique (disparition de certains reptiles et une
faune continentale et marine).

Le Tertiaire comprend le Paléogène et le Néogène. La limite supérieure est caractérisée par


l’apparition de l’Homme.

II - Les grandes subdivisions structurales du domaine atlasique : expression


géographique.

Le Maroc appartient à la partie nord occidentale de l’Afrique du nord. Il comprend


trois domaines structuraux qui, du Nord vers le Sud, sont : les domaines rifain, atlasique,
anti-atlasique et ses confins sahariens.
Le domaine atlasique est limité par le Rif au Nord et l’Anti-Atlas au Sud. Il comprend
plusieurs ensembles structuraux :
- les chaînes atlasiques (Haut Atlas et Moyen Atlas) ;
- Les dépressions sub atlasiques qui leur sont associées ;
- Les Mesetas occidentale et orientale ;
Dans le domaine des chaînes atlasiques, la couverture est formée de dépôts surtout
d’âge mésozoïque ; elle est déformée dans le Haut Atlas et dans le Moyen Atlas plissé.
Ailleurs (Hauts Plateaux et Causse moyen atlasique), elle est restée horizontale et forme
donc les "zones tabulaires" qui encadrent les chaînes atlasiques.

2
Figure 1 : les chaînes atlasiques du Maroc

Les chaînes atlasiques (Haut Atlas et Moyen Atlas) constituent un très bon exemple
de chaînes intracontinentales :
- elles sont situées à l’intérieur de masses continentales et leur substratum est
typiquement continental qui affleurent en plusieurs endroits (Tazekka, Toundout…) ;
- elles ne présentent pas de roches ophiolitiques ni de flyshs ;

Les dépressions subatlasiques, séparant les chaînes atlasiques des domaines voisins, ont été
formées les dernières phases orogéniques (du Miocène supérieur au Quaternaire). Dans ces
sillons dus à une subsidence active, les produits de l’érosion ont été accumulés sous forme
de molasses marnes et continentales.

A – Le Haut Atlas (figures 2 et 3)

Orienté du WSW vers l’ENE, est bordé au Nord par les plaines du Haouz et de Tadla,
le Moyen Atlas et par les vallées de la Haute et de la Moyenne Moulouya. Au sud, il est limité
par la plaine du Souss, et le sillon sud atlasique. Cette chaîne possède de nombreux
sommets : jbel Ayyachi : 3737m, J. Mgoun : 4071m, J. Toubkal : 4165m. Elle est subdivisée en
quatre secteurs morpho-structuraux : le Haut Atlas atlantique, le massif ancien, le Haut Atlas
central et le Haut Atlas oriental.

3
Figure 2 : Principaux domaines structuraux du Maroc

1- le Haut Atlas occidentale ou Haut Atlas atlantique (figure 4)

S’étend de la côte atlantique au couloir triasique d’Argana. Il est formé par une série
où dominent le Malm "laguno-marin", le Crétacé supérieur et l’Eocène.

4
Figure 3 : schéma structural du Haut Atlas

Figure 4 : le Haut Atlas atlantique ou Haut Atlas occidental

5
2 – le Massif ancien (figure 5)
Se situe entre le couloir d’Argana et Tizi n’Tichka. Il se compose de deux sous
ensemble différents, disposés de part et d’autre du synclinal de Nfis : le bloc occidental, se
rattache plus ou moins à la meseta occidentale ; le bloc oriental a des affinités avec l’Anti
Atlas. Le premier est caractérisé par la présence des granites hercyniens et le second est
formé surtout de granites précambriens et de laves.

Figure 5 : carte structurale du Massif ancien du Haut Atlas entre Amezmiz et Demnate

3 – le Haut Atlas central (figure 3)

Il est limité approximativement par les cols de Tizi n’Tichka à l’Ouest et de Tizi
n’Talghamt à l’Est.

4 – le Haut Atlas oriental (figure 3)

Il se développe à l’Est de Tizi n’Talghamt. Il se comporte comme une série marine


(Lias - Dogger) à dominante calcaire.

6
B – Le Moyen Atlas et le Maroc nord-oriental (figure 6)

Occupant une position presque médiane entre le Rif et le Haut Atlas, le Moyen Atlas
domine topographiquement les pays d’alentours : Plateau central et Saïss à l’Ouest et au
Nord-Ouest, couloir de Taza et plaine de Guercif au NE et la Vallée de la Moulouya à l’Est.
Le Moyen Atlas est subdivisé en deux sous ensembles : le Moyen Atlas tabulaire et le
Moyen Atlas plissé qui sont séparés par l’accident nord moyen atlasique.

1 – le Causse moyen atlasique

Il est organisé en blocs basculés (succession de plateaux étagés) et constitué de carbonates


de plate forme tidale du Lias inférieur et moyen. Ces affleurements sont en grande partie
recouverts par des coulées volcaniques d’âge quaternaire.

2 – le Moyen Atlas plissé

Il est formé par des dépôts méso-cénozoïques très épais. Il est caractérisé par un
style structural organisé en rides qui se répartissent suivant trois directions : NE-SW
dominantes, E-W et NW-SE. Ces rident séparent de larges structures synclinales
correspondant aux zones d’accumulations sédimentaires. Vers le NE, le Moyen Atlas
s’ennoie sous les dépôts néogènes du bassin de Guercif au delà duquel se développent les
structures du Maroc nord-oriental (Mazgout, Beni Znassen…).

Figure 6 : schéma structural du Moyen Atlas.

7
C – La Meseta orientale

La Meseta orientale est la zone rigide comprise entre le Haut Atlas et le Moyen Atlas.
On peut la subdiviser en plusieurs unités : la Haute et la Moyenne Moulouya, le Rekkam, la
chaîne des Horsts, les Hauts Plateaux et la zone des plis marginaux et du Dahra.

1 - la Haute et la Moyenne Moulouya

Elles s’étendent d’Aghbala à Missour. On y distingue deux ensembles structuraux,


séparés par les chaînes de Midelt-Jbel Hariga-Jbel Ouchilas. A l’Ouest se trouve le paléo seuil
de la Haute Moulouya (zone de Midelt) où affleure largement un socle paléozoïque couvert
par une couverture mésozoïque très réduite (Ahouli-Dwira-Anjil). A l’Est (Bassin de la
Moyenne Moulouya), se développent les dépôts secondaires et tertiaires.

2 – le Plateau du Rekkam

Jurassique au Nord et crétacé au Sud, correspond à la zone de raccordement entre la


Moulouya et les Hauts Plateaux.

3 – la Chaîne des Horsts

Elle borde le couloir d’Oujda au Sud. Elle comprend les dômes de Debdou, du
Mekkam, du Narguechoum et le sous ensemble de Jerada. Le Jurassique est très réduit et
incomplet car les Horsts ont été des hauts fonds entre les plateaux et les vasières du couloir
d’Oujda.
4 – les Hauts Plateaux

Ils sont limités au Nord par la chaîne des Horsts, à l’Ouest par le Rekkam et au Sud
par le Haut Atlas oriental. Leur couverture jurassique est mince et se réduit à la seule "dalle
dolomitique" aaléno-bajocienne. Par contre la subsidence triasique est intense dans de
nombreux secteurs.

5 – la zone des plis marginaux et du Dahra

Elle est comprise entre la Moyenne Moulouya, le Rekkam, Jbel Mechkakour et le


Haut Atlas oriental. Elle est établie sur un ancien territoire subsident où le Trias et le
Jurassique sont très épais.

8
CHAPITRE II : TETHYS DE RECONQUETE ET
EXTENSION TRIASIQUE

I – Cadre structural tardi-hercynien et évolution permienne

II – Evolution triasique du domaine atlasique

A – Le Trias aux pourtours de la Méditerranée


B – Contexte structural et formation des bassins triasiques
C – Comblement des bassins

III – Le passage Trias – Lias

9
I – Cadre structural tardi-hercynien et évolution permienne

La période tardi-hercynienne (entre -310Ma et -270Ma) est caractérisée par un


épisode de fracturation généralisé correspondant en particulier à des décrochements
organisés suivant les directions NE-SW, ENE-WSW (figures 7 et 8). La chaîne hercynienne est
ainsi fragmentée en blocs basculés. Ce schéma tectonique va guider et contrôler l’évolution
post-hercynienne du Maroc en général et du domaine des chaînes atlasiques en particulier.
Pendant le Permien et le Trias inférieur et moyen la chaîne hercynienne a été érodée et
pénéplanée après la phase post-autunienne (Permo-Trias) et va servir par la suite de socle
pour les sédiments secondaires et tertiaires. Les sédiments triasiques reposent alors en
discordance sur les dépôts permiens et anté-permiens.

Figure 7 : carte structurale du Massif ancien du Haut Atlas

10
Figure 8 : Cadre structural. A) Schéma des rifts continentaux triasiques au NW du craton
africain. B) Schéma structural montrant la position des bassins associés au rifting
continental. Pal : substratum hercynien ; Pe : Permien ; G1 : bassins détritiques (g : conglomérats, arkoses
et grès rouges ; a : argiles évaporitiques) ; G2 : bassins à remplissage volcano-sédimentaire ; J-C-Te :
couverture jurassique à tertiaire.

II – Evolution triasique du domaine atlasique

A – Le Trias aux pourtours de la Méditerranée

1 – En Europe

Il y a trois faciès :
* un faciès continental qui prolonge les faciès permiens (nouveaux grès rouges) avec
une faune d’eau douce
* un Trias germanique évaporitique
* un Trias alpin (mésogéen), caractérisé par des formations carbonatées avec des
calcaires littoraux à algues et polypiers et par des faciès hémipélagiques avec des calcaires
argileux à ammonites.

11
2 - En Afrique du Nord

Le Trias est de type alpin dans les zones septentrionales et de type germanique dans
les autres secteurs.

B - Contexte structural et formation des bassins triasiques

La formation des bassins triasiques s’annonce au Permien et s’accentue au cours du


Trias. Il s’agit d’une distension qui favorise la formation des bassins d’effondrement (graben
et demi-graben) par basculement de blocs (figures 9 et 10).
Dans le domaine atlasique la remobilisation des accidents tardi-hercyniens est liée à
un épisode précoce du rifting de l’Atlantique central.

Figure 9 : les bassins triasiques du Maroc

12
Figure 10 : les bassins triasiques (A) et les dépôts associés au niveau du Moyen Atlas (B) et
du Haut Atlas (C).

C – Le comblement des Bassins subsidents

Les bassins subsidents ainsi formés sont comblés par des dépôts détritiques (figures
10, 11 et 12). Dans le domaine atlasique, ces dépôts appelés "couches rouges" sont attribués
au Trias supérieur (Keuper) et sont discordants sur le Permien ou sur le socle paléozoïque. Ils
passent progressivement aux formations carbonatées liasiques. Ils comportent les termes
détritiques grossiers à la base surmontés par des argilites à évaporites.

13
Figure 11 : Succession lithostratigraphique synthétique de la série volcano-sédimentaire du
bassin triasique de Berrechid-ElGara-BenSlimane.
Colonnes : I. colonne lithostratigraphique ; II. Nomenclature lithostratigraphique, III : principales séquences ;
IV. attributions stratigraphiques ; V. descriptions macroscopiques.

1 - Les termes détritiques grossiers

Ils sont constitués de conglomérats, de grès et d’arkose. Ils sont développés dans le
Haut Atlas de Marrakech et dans le Moyen Atlas au Nord de Midelt (région de Kerrouchène).
Ces formations détritiques grossières sont alimentées par les produits d’érosion des zones
hautes séparant les bassins et les reliefs résiduels.

2 - Les argilites à évaporites

On distingue des "argilites salifères inférieures" et des "argilites salifères supérieures"


par rapport au complexe basaltique qui s’y intercale. Ces argilites rouges, interprétées au

14
début comme étant continentales, se seraient déposées dans un milieu marin peu profond,
plus ou moins confiné, compartimenté par des failles. Quant à la couleur rouge du Trias
marocain, elle est soit diagénétiques soit elle a une origine climatique (période
rhéxistasique).

Figure 12. – Enregistrement sédimentaire (mégaséquence I) associé à la première phase de


rifting (Trias supérieur) à travers le Moyen Atlas et la Haute Moulouya.
Pal : Paléozoïque ; cg : conglomérats et arkoses ; g : grès moyens et silts ; ar : argiles rouges ; an : argiles
noires sommitales ; bas : basaltes ; g : gypse ; h : halite.

Le contenu faunistique est pauvre pour deux raisons :


- le milieu est sursalé et non propice à la vie.
- le milieu est oxydant et défavorable à la fossilisation.
Malgré ces conditions, ces couches triasiques révèlent la présence de certains
gisements fossilifères : à Argana ces couches ont donné des crânes et squelettes de
Stégocéphales, des reptiles herbivores (Phytosaures), des reptiles mammaliens (ancêtres des
Dinosaures géants), poissons osseux (Dipneustes). Le milieu était une vaste plaine côtière
sous un climat chaud et humide avec une végétation tropicale (microflore : pollens de
conifères, de ptéridophytes, des gymnospermes primitifs : figures 13 et 14).

15
Figure 13 : structure en grabens durant le Trias supérieur dans la région de Khénifra

Figure 14 : Découpage tectonique, sédimentation et volcanisme associés sur la bordure NE


du Moyen Atlas au début du Lias. A : lithostratigraphie de la formation volcano sédimentaire
suprabasaltique ; B : carte schématique illustrant la différenciation du bassin (G2) de Boufekrane-Oued
Defali.

16
A l’échelle du Maroc, depuis la zone prérifaine au Nord jusqu’au-delà du Haut Atlas
vers le Sud, les évaporites triasiques ont précipité dans des bassins subsidents et confinés. Le
confinement est assuré par des facteurs morpho-structuraux : la précipitation se fait dans
des grabens et demi-grabens, limités par des failles actives et séparés par des seuils et hauts
fonds. Il s’agit là d’un confinement tectonique (figure 15 et 16).

Figure 15 : Le Trias du Haut Atlas central

D - Le complexe basaltique et les niveaux sédimentaires associés

Dans le domaine atlasique cet épisode volcanique se place dans les "argilites
salifères" (figures 12 et 16). Ce complexe basaltique est formé par un empilement de
coulées entre lesquelles se sont déposés des niveaux sédimentaires qui donnent des
indications sur l’âge et le milieu de mise en place de ces basaltes. Localement, ce
magmatisme est exprimé sous forme de dépôts volcano-sédimentaires (figures 14 et 16).
Ce sont des basaltes et dolérites tholéitiques intermédiaires entre les tholéites
typiquement océaniques et les tholéites continentales. Les épanchements des coulées
basaltiques et la sédimentation des pyroclastites se sont faits soit dans des milieux
aquatiques peu profonds soit à l’air libre sous un climat à tendance aride.

Ce magmatisme intrusif (sills et dykes) ou effusif (coulées) auquel est associé un


magmatisme explosif, est connu à l’échelle de l’Afrique du Nord et sur les côtes orientales de
l’Amérique du Nord. Il est lié à la réactivation de certains accidents tardi-hercyniens : faille
N40 (Causse moyen atlasique d’El Hajeb) et N110 (Haut Atlas de Marrakech). Ce
magmatisme triasico-liasique est d’origine profonde. Il est l’une des manifestations de la
fissuration de socle hercynien lors des phases de distension liées au rifting de l’Atlantique
central (figure 17).

17
Figure 16 : Reconstitution des étapes successives du rifting du Trias supérieur au Lias
inférieur sur une transversale recoupant le Moyen Atlas et la Haute Moulouya.
Pal : substratum paléozoïque (s : schistes métamorphiques ; gr : granite rose du bloc de la Haute Moulouya) ; g
: conglomérats, arkoses et grès rouges (bassins de 1 ère génération G1) ; a : argilites rouges évaporitiques ; bas :
basaltes doléritiques ; vs : dépôts volcano-sédimentaires (bassins de 2génération G2) ; J : calcaires et dolomies
du Lias ; B.B.F. : bassin de Boufekrane ; B.K. : bassin de Kerrouchen ; F.A. : faille d'Adarouch ; A.T.T. : accident du
Tizi n’Trettène ; A.N.M.A. : accident Nord Moyen Atlasique ; A.S.M.A. : accident Sud Moyen Atlasique ; F.K.A. :
faille de Ksabi-Ahouli.

18
Figure 17 : reconstitution au Trias supérieur

III – Le passage Trias-Lias

Le passage Trias-Lias est continu et le changement de sédimentation qui


l’accompagne n’est que la conséquence d’une remontée eustatique. Celle là correspond aux
avancées de la "Téthys de reconquête" sur le domaine atlasique qu’elle recouvre sous forme
de "transgressions lagunaires". A l’Ouest, l’Atlantique central est en phase d’océanisation,
alors que la Téthys transgresse sur les Mesetas par l’Est. Entre les deux, au Nord du Front
sud atlasique, s’ouvre le rift atlasique (figure 18).

Ces transgressions annoncent le grand cycle transgressif jurassique.

19
Figure 18 : Situation géodynamique du Maroc au Trias.

20
CHAPITRE III : LES DIFFERENTES ETAPES DE
L’EVOLUTION JURASSIQUE DES BASSINS DU HAUT
ATLAS ET DU MOYEN ATLAS

I –Introduction

II – Le Lias inférieur et moyen : le développement d’une plate


forme carbonatée (période de stabilité) et différenciation des
bassins

III – Le passage Lias moyen – Lias supérieur (période de


mobilité) : individualisation des bassins

VI – Le Lias supérieur et le Dogger : le comblement des bassins


par une sédimentation syntectonique, essentiellement
carbonatée

III – La phase de Sénescene jurassico-crétacée (Bathonien-


Wealdien) : Dislocation de la plate forme carbonatée
bajocienne, rides actives, régime de lagunes et arrivée de silico-
clastiques

21
I –Introduction

Au cours du Jurassique le domaine des chaînes atlasiques se différencie et évolue en deux


parties bien distinctes séparées par le "massif ancien du Haut Atlas" (figure 19) :
1-A l’Ouest, c’est le bassin d’Essaouira-Agadir, dont la moitié sud ouest (bassin de
Haha) correspond au Haut Atlas atlantique ou Haut Atlas occidental. Il est ouvert sur
l’Atlantique central au cours de création.
2- A l’Est, c’est le domaine des chaînes atlasiques qui s’étend depuis le Massif ancien
du Haut Atlas (Atlas de Marrakech) jusqu’à l’ouest oranais et la Méditerranée. Il constitue le
prolongement le plus occidental de la Téthys au sein duquel se sont individualisés les bassins
intracontinentaux du Haut Atlas et du Moyen Atlas.

Figure 19 : les différentes parties du domaine atlasique

22
A- Le Haut Atlas occidental : un domaine de dépendance atlantique

Ce domaine (figure 4) est caractérisé pendant le Lias et le Dogger par un régime


épicontinental où les apports terrigènes deltaïques ou alluviaux proviennent du domaine
saharien (au Sud) et du Massif ancien du Haut Atlas (à l’Est). Leurs sont associés des dépôts
marins organogènes ou évaporitiques et dépôts carbonatés. Du Callovien à l’Oxfordien, des
transgressions venant de l’Atlantique, largement ouvert, induisent le développement d’une
plate forme carbonatée à constructions récifales.

B - Le domaine des chaînes atlasiques : un domaine d’obédience


mésogéenne

C’est dans ce domaine que se sont individualisés les bassins du Haut Atlas et du
Moyen Atlas (figure 3). Ils sont le siège d’une sédimentation carbonatée très puissante. Ces
bassins avortent à la fin du Dogger et la mer se retire vers le Nord-Est.
L’évolution structuro-sédimentaire de ces bassins au cours du Jurassique peut être
décrite en termes de Stabilité, mobilité, comblement et sénescence (figure 20).

II – Le Lias inférieur et moyen : le développement d’une plate


forme carbonatée (période de stabilité) et différenciation des
bassins

Tout autour de la Mésogée les plates-formes carbonatées liasiques ont connu une
grande extension au cours du Sinémurien –Carixien. Elles sont représentées à l’échelle du
Maroc par une sédimentation carbonatée plus ou moins épaisse suivant les zones
subsidentes considérées (figure 21).

Dans le domaine des chaînes atlasiques (Haut Atlas central et le Moyen Atlas), les
formations carbonatées du Lias inférieur et moyen sont subdivisées en deux unités
lithostratigraphiques différentes, séparés par une discontinuité sédimentaire :
1 - à la base, le "faciès essentiellement dolomitique" correspond aux bancs
massifs de calcaires et de dolomies du Lias inférieur. Il est caractérisé par une faune de
brachiopodes, gastéropodes, lamellibranches et de quelques ammonites et aussi par un
grand développement de spongiaires.
2 - au sommet, la formation marno-calcaire alternante du Lias moyen
(calcaires lités) renferme des silex, une importante faune de céphalopodes et des
constructions récifales coralliennes locales.
Ces dépôts carbonatés liasiques se sont formés sous une mer épicontinentale peu
profonde avec au Lias inférieur des milieux intertidaux à supratidaux qui évoluent au Lias
moyen après une remontée eustatique en milieux infratidaux (abondance de céphalopodes,
coraux, proportion élevée de marnes…).
Le Lias inférieur et moyen est caractérisé par la stabilité du substratum (apports
détritiques terrigènes très rares), l’homogénéité des faciès carbonatés et la généralisation
des milieux littoraux. C’est une période biostasique qui a favorisé le développement des
faciès carbonatés tidaux en énergie moyenne sous un climat tropical sec.

23
Figure 20 : Log stratigraphique synthétique du Moyen Atlas

24
Figure 21 : Paléogéographie du Maroc au cours du Lias moyen

III – Le passage Lias moyen – Lias supérieur (période de


mobilité) : individualisation des bassins

Le passage Lias moyen - Lias supérieur (figure 20) est marqué à l’échelle de l’Afrique du Nord
par une crise tectonique matérialisée par une discontinuité sédimentaire majeure : faciès
noduleux de type "ammonitico-rosso", polyzones de condensation et lacunes stratigraphiques
(Domérien supérieur-Toarcien inférieur). Cette crise tectonique entraîne la dislocation de la
plate forme carbonatée liasique et l’individualisation des bassins du Haut Atlas s et du Moyen
Atlas (figure 22 : voir sortie).

25
Figure 22 : évolution en blocs basculés du causse de Guigou durant le Lias moyen

Ces bassins, encadrés par des plate formes résiduelles émergées ou submergées (zones de
plateaux et de causses), comportent des aires subsidentes à sédimentation essentiellement
marneuses qui évoluent en dépocentres et des zones hautes ou surélevées (rides) à dépôts
très réduits et de haute énergie (figure 23).

26
Figure 23 : dépocentres et rides dans le Haut Atlas

Eurasie
Amérique du Nord

Tethys

Atlantique
Afrique

Amérique du Sud

Figure 24 : Cadre paléogéographique global au cours du Lias moyen


27
VI – Le Lias supérieur et le Dogger : le comblement des bassins
par une sédimentation syntectonique, essentiellement
carbonatée

Le comblement des bassins se déroule du Toarcien au Bajocien supérieur, voire


Bathonien inférieur. Il est représenté par une sédimentation essentiellement carbonatée qui
reflète les étapes suivantes (figures 20 et 27) :

A – Le début du comblement au cours du Toarcien

Le début du comblement des bassins du Haut Atlas set du Moyen Atlas commence au
Toarcien inférieur, par des dépôts marneux avec des intercalations carbonatées sur les
bordures des bassins. Cette sédimentation marneuse témoigne d’une rhexistasie et traduit un
refroidissement relatif du climat.

B – La poursuite du comblement au cours du Dogger

La séquence de comblement aaléno-bajocienne est composée de 3 termes (figures 20 et 25) :


- les Calcaires à Zoophycos (= Barre d’Amane Illila) de l’Aalénien-Bajocien inférieur,
- Les Marnes de Boulemane du Bajocien inférieur,
- Le(s) Calcaire(s) Corniche(s) du Bajocien supérieur.
1- L’Aalénien et le Bajocien inférieur : Calcaires à Zoophycos

L’Aalénien et le Bajocien inférieur sont représentés par des dépôts marno-calcaires


alternants où les calcaires micritiques noirs portent les traces de Zoophycos.
Dans le Moyen Atlas ces dépôts subissent des variations latérales de faciès et
d’épaisseur : au Nord Est, se sont des calcaires micritiques noirs à céphalopodes et très épais
(150 à 200m) ; au Sud Ouest, ce sont des calcaires rougeâtres peu épais (15à 20m),
bioclastiques (lamellibranches, gastéropodes) et riches en silico-clastiques.

2 - Le Bajocien inférieur : envasement et ennoyage des rides avec les Marnes


de Boulemane et de Talsint

Ce sont des marnes grises ou bleues dont l’épaisseur peut atteidre 2500m dans l’axe
des dépocentres. Le biofaciès est composé de céphalopodes, brachiopodes, foraminifères,
ostracodes et lamellibranches pélagiques (Bositra buchi Ramer =Posidomya alpina Gras).
Au cours du Bajocien inférieur, la remontée eustatique est maximale. Elle a permis le
dépôt des Marnes de Boulemane (Moyen Atlas) ou Marnes de Talsint (Haut Atlas oriental). Ce
dépôt a permis l’envasement et l’ennoyage des rides. Sur ces dernières et sur leurs flancs, la
sédimentation marneuse est perturbée : elle se charge en calcaires en se réduisant en
épaisseur et elle est affectée par des discordances progressives et angulaires locales,
témoignant de l’instabilité des rides.

28
Vers la fin du Bajocien inférieur, la remontée des fonds sous marins entraîne une nette
diminution de la profondeur et le développement de la plateforme carbonatée su Bajocien
supérieur.

3 - Le Bajocien supérieur : installation d’une plate forme carbonatée : le(s)


Calcaire(s) Corniche(s)

Les marnes de Boulemane sont couronnées par une ou plusieurs barres calcaires appelées
le(s) Calcaire(s) Corniche(s) ou «Formation de Rcifa » (10 à 300m). Ce sont des calcaires
bioclastiques et organogènes, caractérisés par une faune néritique et épirécifale (coraux,
échinodermes, algues, lamellibranches, gastéropodes, brachiopodes et ammonites).

Figure 25 : Les changements du régime sédimentaire dans le Moyen Atlas


au cours du Lias et du Dogger.
29
De point de vue paléogéographique, le(s) Calcaire(s) Corniche(s) correspond à
l’installation d’une plate forme carbonatée parsemée par des récifs (Dans le Moyen Atlas :
région de Tagnamas au SE de Boulemane et dans le Haut Atlas : Jbel Bou Igrane, région de
Rich).

La sédimentation aaléno-bajocienne, qui atteste du comblement du bassin (figure 26),


est perturbée par la surrection des rides. Sur ces rides et sur leurs flancs s’installe une
sédimentation qui reflète un milieu peu profond et instable (dépôts très réduits, des
structures gravitaires (slumps) resédimentation de blocs, lacunes sédimentaires discordances
progressives et angulaires locales : figures 27 et 28).

Figure 26 : schéma structural du Moyen Atlas au cours du Toarcien-Bajocien.


1 : dépocentre ; 2 : rides ; 3 : décrochement ; 4 : faille normale ; 5 : rides avec intrusions

30
Figure 27 : Relation Plateforme-Bassin au cours du Jurassique sur le versant
sud du Haut Atlas.

Figure 28 : relation Plateforme-Bassin au cours du Jurassique inférieur et moyen sur la


bordure nord du sillon haut-atlasique.

31
III – La phase de Sénescene jurassico-crétacée (Bathonien-
Wealdien) : Dislocation de la plate forme carbonatée
bajocienne, rides actives, régime de lagunes et arrivée de
silico-clastiques

La sénescence d’un bassin est la phase ultime de sa vie. Elle apparaît lorsque le taux de
sédimentation dépasse celui de subsidence.
Après le dépôt du calcaire corniche, le comblement des bassins du Moyen Atlas et du Haut
Atlas central se poursuit par des carbonates, des détritiques silico-clastiques et des évaporites
dont l’agencement séquentiel diffère d’un bassin à l’autre.
En général, la sénescence de ces bassins se déroule en quatre étapes :
1- Fin du comblement par des marno-calcaires (termes de transition)
2- Arrivée des détritiques silico-clastiques, d’origine lointaine dans certains
dépocentres. Cette sédimentation de faible profondeur, se fait sous forme de corps
progradants. Les directions des apports sont de l’Est vers l’Ouest ou du SE vers le NW.
Durant cette venue, il y a installation des milieux deltaïques ou prodeltaïques à faune
saumâtre ou euryhaline à restes de dinosauriens, à bois fossiles et à niveaux ligniteux.
3- Le confinement de certains dépocentres et l’installation de lagunes côtières. Dans
les parties orientales et nord orientales du domaine atlasique règnent des conditions
marines. Dans le Moyen Atlas le maximum de profondeur est atteint dans les
dépocentres de Zloul-Tazarine et de Bechyne (figure 31).
4- Après ce "régime de lagune", la mer se retire complètement des bassins atlasiques
pour se cantonner dans le Maroc nord oriental. Pendant ce temps, les zones émergées
sont soumises à un régime continental qui se traduit par des grès et argiles rouges.

L’évolution du Haut Atlas central et du Moyen Atlas en tant que bassin se termine avec cette
phase de sénescence.

32
Figure 29. Modèle d’évolution du Moyen Atlas au Bathonien .
A, schéma d’ensemble : 1, dépocentre ; 2, ride ou haut fond ; 3, dykes de gabbro ; 4, faille normale ; 5, faille inverse ; 6,
pli conique.
B, Les dépocentres de Skoura, El Mers et Marmoucha. 1, décrochement ; 2, rides avec intrusions ; 3, dépocentre ; 4,
lagune (sebkha) ; 5, Formation d’El Mers et série marno-grésese ; 6, rides actives.

33
Figure 30 : Evolution paléogéographique du Maghreb au cours du Lias et du Dogger

34
CHAPITRE VI : INDIVIDUALISATION ET EVOLUTION DES CHAINES
ATLASIQUES AU COURS DU CRETACE ET DU CENOZOÏQUE (TERTIAIRE
ET QUATERNAIRE)

I – Transgressions et régressions atlantiques au cours du Crétacé

A – L a transgression néocomienne

B – La transgression barremo-apto- albienne

C- La transgression cénomano-turonienne sur l’essentiel du domaine des


chaînes atlasiques

D– La régression sénonienne

II – L’évolution sédimentaire cénozoïque (Tertiaire et Quaternaire)

III- Le volcanisme alcalin cénozoïque

IV-La tectonique atlasique

V- Discussion et conclusion

35
I – Transgressions et régressions atlantiques au cours du
Crétacé (figures 31, 32, 33 et 34)

Après le Bathonien-Callovien les bassins du Haut Atlas et du Moyen Atlas sont comblés. Le
domaine des chaînes atlasique est exondé suite à un retrait de la mer vers le NE.
- Dès le Crétacé inférieur (Aptien : -112Ma) on note un début de convergence entre
l’Afrique et l’Eurasie qui se marque par un soulèvement du domaine atlasique qui apparaît
comme un haut fond vis-à-vis des transgressions crétacées et tertiaires.
- Au Campanien (-83Ma), commence la convergence continentale en Méditerranée
occidentale (Collision Afrique-Europe). On assiste à la structuration lente te progressive des
chaînes atlasiques.

Le Crétacé est caractérisé par plusieurs transgressions d’origine atlantique. Elles se font sous
forme de golfes à sédimentation essentiellement phosphatée à l’intérieur et organique puis
évaporitique sur les bordures.

Figure 31 : A - Situation du domaine atlasique marocain ; B - Répartition des synclinaux à


«Couches rouges » jurassico-crétacées dans la chaîne atlasique.

36
Figure 32 : Les couches rouges jurassico-crétacées du Haut Atlas central et les niveaux
marins sus-jacents.

A – La transgression néocomienne

Cette transgression n’atteint que les marges atlantiques. Ailleurs (domaine des chaînes
atlasiques) règnent des conditions continentales.

- Sur la marge atlantique, cette transgression est représentée par des calcaires
fossilifères (sur toute la marge atlantique) puis des argiles rouges et vertes et des sables
rouges de la fin de la transgression et plus à l’Est (Chaouia et Rehamna occidentaux) par des
conglomérats rouges transgressifs.

- Dans le domaine des chaînes atlasiques, ce sont des grès rouges continentaux qui se
répandent à l’intérieur et à la périphérie des chaînes atlasiques avec une direction de
progradation vers le NE. Le matériel remanié provient de la plate forme saharienne et du
démantèlement de certaines parties de l’Atlas.

B – La transgression barremo-apto- albienne

Le début de la transgression apto-albienne (-120 à -100Ma) est marqué par l’installation


d’une sédimentation de type plate forme ouverte au Barrémien (-125Ma). Cette transgression
envahit le bassin d’Agadir-Essaouira et avance vers l’Est pour former deux golfs au sud et au
Nord du massif ancien du Haut Atlas. Le golf nord a atteint le Haut Atlas central.

C- La transgression cénomano-turonienne sur l’essentiel du domaine


des chaînes atlasiques

Après la régression fini-jurassique, la mer réoccupe l’essentiel du domaine des chaînes


atlasiques au cours du Cénomano-Turonien, en dépassant les incursions marines du Crétacé
inférieur. Le maximum transgressif est atteint au cours du Turonien.

37
- Dans le bassin d’Essaouira, cette période est caractérisée par l’installation d’une
plate forme carbonatée subsidente.

- Dans le domaine des chaînes atlasiques, la sédimentation est de type


épicontinentale, caractérisée par des faciès constants : marnes rouges ou vertes à gypse avec
des intercalations de calcaires argileux, surmontée une barre de calcaires néritiques.
Les parties septentrionales du domaine des chaînes atlasiques (Moyen Atlas) situé au nord de
Boulemane, Basse Moulouya et le Nord des Hauts Plateaux) ont échappé à cette inondation
et ont constitué "la Terre des Idrissides" séparant le Rif du reste du domaine des chaînes
atlasiques recouvert par la transgression.

Figure 33 : Colonne stratigraphique synthétique et évolution séquentielle des "Couches


rouges" jurassico-crétacés dans les environs d'Anoual (Haut Atlas oriental).

38
D – La régression sénonienne

Au cours du Sénonien (-88Ma), la mer abandonne une part importante du Haut Atlas et du
Moyen Atlas. Cet épisode régressif est marqué par une sédimentation de type lagunaire et
continental avec de rares incursions marines. Cette régression est due à une activité
tectonique qui précède le soulèvement des chaînes atlasiques.
A l’Ouest, ce soulèvement entraîne la formation de deux gouttières, orientées WSW-ENE,
séparées par le bassin d’Essaouira.

1- La gouttière septentrionale (figure 34)

Elle se développe au Nord de Safi et se prolonge vers l’Est jusqu’au dans le Moyen Atlas où
nous avons la sédimentation suivante :

- Le Coniacien est lacunaire. Le Santonien est représenté par une alternance de


marnes et d’argiles qui passent vers le sommet à des calcaires massifs. Il représente la fin de
la sédimentation de mer ouverte (faune pélagique) sur la plate forme continentale.
- Le Campanien, d’épaisseur variable (20 à 100m), est caractérisé par un retrait de la
mer. La dislocation de la plate forme carbonatée santonienne entraine la formation de golfes
et de lagunes plus ou moins isolés avec accumulation de marnes bitumineuses à Bekrit-
Timahdit et le dépôt de séries «stériles ailleurs».
- Le Maestrichtien marque le début de la sédimentation phosphatée. A l’Ouest du
méridien de Boulemane, le Maestrichtien est caractérisé parle faciès phosphaté qui s’ajoute
au faciès bitumineux apparu dès le Campanien.

2- Le Bassin d’Essaouira (figures 34)

Il est caractérisé par une sédimentation gréseuse dans un environnement côtier avec des
émersions intermittentes.

3- La gouttière méridionale (figure 34)

Elle couvre le bassin d’Agadir et le sillon pré africain (Bassin de Ouarzazate). Elle est
caractérisée par des faciès lagunaires et continentaux (argiles rouges du Coniacien et calcaires
dolomitiques à huitres du Santonien). Au sein de ses dépôts s’intercalent des décharges
conglomératiques à éléments carbonatés du Lias atlasique provenant de l’érosion du Haut
Atlas en voie de chevauchement sur l’avant pays méridional.

39
Figure 34 : Paléogéographie du Maroc au cours du Crétacé supérieur

40
II – L’évolution sédimentaire cénozoïque (Tertiaire et
Quaternaire)

A- Les formations paléocènes et éocènes de dépendance atlantique

Du Maestrichtien jusqu’à l’Eocène moyen (Lutétien) s’individualisent des golfes à


sédimentation phosphatée en bordure du bassin atlantique et des premiers reliefs atlasiques.
Le paléocène est caractérisé par des faciès continentaux.
L’Eocène est caractérisé par une trilogie de faciès :
*les Calcaires de Bekrit-Timahdit,
*les Marnes à gypse,
*Les calcaires à silexite
Ces faciès montrent qu’à l’Eocène moyen (Lutétien), le fond de golfes septentrional couvre les
régions du Moyen Atlas situées à l’Ouest du méridien de Boulemane par une mer
épicontinentale. Il se développe alors une plate forme carbonatée (1 er terme). Ensuite après
un confinement tectonique (dislocation de la plate forme carbonatée) s’installe un régime de
lagune (2eme et 3eme termes).Au pied des relies atlasiques, les dépôts lutétiens se chargent
en éléments carbonatés du Lias qui témoignent de la surrection des chaines atlasiques alors
soumises à l’érosion.

Figure 35 : Schémas paléogéographiques du Maroc au Paléogène


A. A l’Eocène t base de l’Oligocène
B. Le golf eptentrionaml au Lutétien

41
B- La régression post-lutétienne et l’émersion totale du domaine des
chaînes atlasiques (figure 36)

Après le Lutétien, tous les dépôts du domaine des chaines atlasiques sont essentiellement
continentaux ; à l’exception du Miocène (Tortonien) marin qui transgresse sur le Moyen Atlas
à partir du NE jusque dans les régions de Boulemane (Skoura) et les modestes transgressions
littorales en bordure de l’Atlantique à l’Oligocène, au Miocène et au Plio-Quaternaire.

1- Les dépôts continentaux du Néogène récent et du Pliocène

Le serrage atlasique s’est poursuivi par la phase tectonique fini-miocène qui a mis en horst
l’ensemble des chaines atlasiques. Il ya eu accentuation des reliefs et évolution des rides en
anticlinaux. Leur érosion alimente en produits détritiques grossiers les dépressions
intramontanes. Sur les bordures des chaines s’étalent des épandages molassiques qui
comblent les sillons marginaux.

2- Les dépôts marins du Miocène supérieur et du Pliocène ancien

Au Tortonien, après l’individualisation du sillon sud rifain, la mer s’est étalée sur sa partie
orientale pour occuper le domaine des chaines atlasiques et le couloir de Taza-Oujda, la Basse
Moulouya et Le Moyen Atlas (jusquà Skoura dans les régions de Boulemane). Cependant,
cette mer, peu profonde, est encombrée par un archipel formé par les massifs de Tazekka,
Terni-Mazgout et Beni Znassen.
Le sillon sud rifain est caractérisé par une sédimentation détritique de type molassique. Sur
les parties immergées du domaine des chaines atlasique se développent des faciès néritiques
calcaires variés.

III- Le volcanisme alcalin cénozoïque

Au cours du Plio-Quaternaire, le Moyen Atlas a été le siège d’une activité magmatique


alcaline essentiellement effusive. Les coulées basaltiques couvrent une grande partie des
plateaux et s’étalent le long des principales vallées. Des phénomènes explosifs ont, par
ailleurs, crées des diatrèmes et des caldeiras (Michlifène, Lechmine El Kettane).
Deux séries alcalines d’âge Miocène moyen (-14 à -10Ma) et Quaternaire (-1.8 à -0.5Ma) ont
été reconnues. Elles sont le résultat d’une fusion partielle du manteau supérieur. Elles ont été
mises en place à la faveur de distensions secondaires induites par le jeu de cisaillements
crustaux dans un contexte compressif. (Convergence Afrique-Europe).

42
Figure 36 : A. Paléogéographie du Maroc au cours du Néogène.
1 : terres émergées ; Moi-pliocène continental ; 3 : archipel du
Rif ; 4 : mers mio-pliocène ; 5 : transgressions maghrébines et
dunes de sables.

B. carte des affleurements néogènes du Moyen Atlas central

IV-La tectonique atlasique

Vers la fin de la sédimentation mésozoïque (Sénonien supérieur) intervient, dans le domaine


des chaines atlasiques, un changement structuro-sédimentaire important qui correspond aux
premières manifestations de la tectogenèse atlasique. Cette activité tectonique, en
compression, va durer de façon, plus ou moins continue, durant tout le Cénozoïque (figure
37). Elle se traduit par le serrage de la croute terrestre qui affecte les bassins jurassiques et
les zones hautes qui les séparent. Ce serrage est responsable de la surrection progressive des
chaines atlasiques (Haut Atlas et Moyen Atlas).
La tectonique atlasique se manifeste différemment dans le socle (substratum) et dans la
couverture essentiellement jurassique.

43
Figure 37 : Chevauchements récents sur la bordure nord du Haut Atlas

A- Le serrage crustal

Le socle est formé d’un matériel rigide (Précambrien cristallin recouvert par des laves du
Précambrien supérieur) et semi rigide (sédiments paléozoïques peu épais et indurés par
l’orogenèse hercynienne), coiffés par les grès du Trias. Il s’est de façon cassante.
La compression atlasique se manifeste par la remobilisation d’anciennes failles
synsédimentaires d’âge triasique et d’anciens décrochements tardihecyniens. Ces accidents
sont remobilisés soit en failles inverses ou en chevauchements de faible amplitude (accidents
E-W) soit en décrochements senestres (accidents NE-SW) soit en décrochements dextres
(accidents NW-SE).

B- La tectonique de couverture

La tectonique atlasique a provoqué un décollement de la couverture jurassique au niveau des


argilites du Trias supérieur. Ce décollement est le résultat d’un serrage crustal qui a provoqué
le rétrécissement des bassins jurassiques (figure 38) et par conséquent le débordement
frontal de leur contenu. Ce débordement est accompagné de chevauchements locaux de
faible amplitude (moins de 4km : écailles de Ksiba et d’Atlas d’Afourar) et de translations

44
importantes allant jusqu’à 10km. On cite comme exemple la nappe de Toundoute qui, arrivée
dans le bassin de Ouarzazate dès la fin du Crétacé, a continué à progresser vers le sud jusqu’à
la fin de l’Eocène.

Figure 38 : modélisation de l’inversion tectonique du «rift atlasique»


et rétrécissement du bassin lors de la structuration tertiaire

C- Le serrage d’ensemble au Néogène et au Quaternaire

Dans cette longue période les épisodes compressifs récents du Miocène, du Plio-
Villafranchien et du Quaternaire sont responsables de la mise en horst de l’ensemble des
chaines atlasiques. Les bordures des chaines sont, le plus souvent, chevauchantes (figure 39).
Ce raccourcissement est matérialisé par des chevauchements, des failles inverses et des
plissements qui affectent les dépôts récents plio-villafranchiens et quaternaires (figures 39,
40, 41 et 42). Il est responsable de la mise en relief du massif ancien cristallin du Haut Atlas
qui va culminer à plus de 4000m.

45
Figure 40 : coupes illustrant le style tectonique dans le Haut Atlas (A, B)
et le Moyen Atlas (C)

46
Figure 41 : Le jbel Tichoukt (Moyen Atlas) : colonne et coupes

Figure 42 : Représentation schématique de l’inversion tectonique le long de l’ « Accident


sud-moyen-atlasique »

47
V- Discussion et conclusion
L’évolution structuro­ sédimentaire du Jurassique à l'Actuel des Atlas marocains s'est faite en
deux étapes (figure 43) :
- Bassin intraplaque au cours du Jurassique ;
- Chaîne intracontinentale dont la structuration, en tant qu'élément
morphologique, a débuté au Crétacé supérieur.

Figure 43 : Les différentes étapes de l'évolution géodynamique méso-cénozoïque du


Moyen Atlas.
48
Cette évolution méso-cénozoïque est une conséquence de l'ouverture de l'Atlantique
central et de la cinématique des plaques américaine, africaine et ibérique. Elle s’est déroulée
suivant les modèles proposés :

1. Modèle de formation du bassin par rifting symétrique (du Dresnay , 1975 ;


1979) : lié au fonctionnement des failles normales conjuguées E-W générées par des failles
extensives N-S. Cette dynamique conduit à la formation de blocs basculés depuis la plate
forme jusqu’au centre du bassin.

Figure 44 : Modèle de formation bassin par rifting symétrique

49
2. Modèle d’extension dissymétrique (Warme, 1988) : les bolcs basculés sont
reliés en profondeur à une grande faille de détachement crustal orientée vers le Nord. Cette
faille s’enracine dans le socle à une profondeur de 20km sous le Haut Atlas et le Moyen
Atlas.

Figure 45 : Modèle d’extension dissymétrique.

50
3. Modèle de formation de bassin à jeu de failles composantes normales et
décrochantes (Mattauer et al., 1977) : les failles de direction NE-SW et E-W sont des
structures qui délimitent les bassins intracontinentaux en transtension. Certaines de ces
failles sont héritées et contrôlent la direction des failles au cours de l’ouverture et de la
fermeture du bassin avec sigma1 verticale, sigma 2 NE-SW et sigma 3 NW-SE.

Figure 46 : Modèle de formation de bassin à jeu de failles composantes normales et


décrochantes.

4. Modèle de formation par décrochements purs (Laville, 1985) : défini à partir


de l’analyse cartographique du bassin du Haut Atlas. Ce bassin est composé de sous bassins
emboîtés en forme de «S» associés à des failles et montrent des structures compressives et
distensives synchrones. La genèse des structures s’effectue dans un modèle décrochant en
multiples relais distensifs et compressifs de décrochements senestres ENE et NE.

Figure 57 : Modèle de formation par décrochements purs

51

Vous aimerez peut-être aussi