Les Atlas - Merged
Les Atlas - Merged
Les Atlas - Merged
Semestre II
-Au sud de la chaine paléozoïque cristalline de Ouled Dhlim qui est chariée sur le
WAC. La partie autochtone est représentée par des terrains allant de l’Ashgill inférieur
jusqu’au Dévonien.
-Au nord de Zemmour qui est subtabulaire dans sa partie orientale et plissé dans la
chaine de Dhlou. La série commence avec des grès et conglomérat du Cambrien (genre
Fallotaspis) et se termine avec des siltites du Dévonien sup
-le bloc ou mole côtier: les terrains paléozoïques, peu déformés, ont un âge compris entre le
cambrien supérieur et le Dévonien moyen.
-la Meseta moyenne: correspond au bassin de sidi Bettache, formée à partir du Dévonien et
a fonctionné jusqu’au Namurien.
-la Meseta centre orientale: caractérisée par la mise en place de nappes de glissement
synsédimentaires intra-viséennes et par des dépôts de types flysch d’âge viséen supérieur.
Composée essentiellement de :
Meseta occidentale: concordant avec des calcaires et des facies détritiques. Dépôts
de plateforme carbonatée (série de oued cherrat) avec des récifs dans les hauts fonds ce qui
implique un réchauffement du climat suite à la remontée de l’Afrique vers le tropique.
Meseta orientale: distension avec argile noire fine.
Dévonien sup:
Exemple de jebelet
Le Maroc central est le massif le plus important de la Meseta occidentale. Il est
constitué d’une suite de structures anticlinales et synclinales. Les premiers sont à cœur
cambro-ordovicien et les secondes sont occupées par des séries carbonifères. D’ouest en
est, on distingue l’anticlinal de la meseta côtière, le synclinal de Khataout-Rommani (bassin
de Sidi Bettache), l’anticlinal de Khouribga-Oulmes, le synclinal du Fourhal et en fin la zone
complexe d’Azrou-Khénifra caractérisée par des nappes synsédimentaires du Viséen
supérieur.
Log stratigraphique de la région de Chougrane (Maroc central)
1/ zone occidentale ou môle côtier: l’âge de la série n’excède pas le Dévonien moyen. Zone
soulevée à l’époque dinantienne (phase intraviseenne). Déformation post-viseen peu
intense, localisée à l’est de cette zone.
5/ bloc de Sehoul: terrains datés Cambrien (schistes et phyllades) traversés par un granite
daté Dévonien. Cette zone montre une tectonique éohercynienne qui est responsable de son
charriage sur l’axe Rabat – Tiflet. Ce bloc est considéré comme allochtone.
III/ Evolution paléogéographique
Dans la zone Rabat- Tiflet, la lacune de l’Ordovicien sup. et le Silurien inf. est liée à
son émersion lors de la phase calédonienne (fermeture de l’océan Iapétus).
- Dévonien
Au Tournaisien:
Distension marquée par la mise en place de roches basiques (BSB et AKH). La zone d’apport
des sédiments est l’ancienne plateforme du Dévonien (grès, conglomérat, olistostrome).
Le viseen sup-Namurien est marqué par une transgression générale; dépôts de pélites, de
flysch gréso-pélitiques et de calcaire et activité magmatique intense (BSB). Fin de la phase
intraviséenne.
Model géodynamique C
Dans la Meseta occidentale le magmatisme est représenté par des laves, des
dolérites, des coulées spilitiques et andésitiques de nature tholéitique à alcaline
caractérisant une zone en extension (bassin avant arc).
La collision entre Laurussia (Laurentia et Barltica) et le Gondwana au carbonifère
conduit à la suture (fermeture de l’océan) et la formation des chaines périatlantiques des
Appalaches en Amérique et la chaine hercynienne au nord en Europe. La Meseta marocaine
se retrouve donc au sud de cette zone de suture.
2/ Phase intraviséenne connue dans les zones Est de la Meseta occidentale, responsable de
plis synschisteux et des nappes de charriages.
3/ Phase majeure hercynienne responsable du raccourcissement NW-SE avec un
métamorphisme épizonal à mesozonal de la formation des chaines de la Meseta.
I - Généralités
Le Secondaire comprend :
- Crétacé : 141Ma à 65Ma
- Jurassique : 200Ma à 141 Ma
- Trias : 230Ma à 200Ma.
La limite inférieure est paléontologique (disparition de beaucoup de vertébrés et d’autres
organismes marins) et orogénique (discordance majeure entre le Permien et le Trias).
La limite supérieure est une limite paléontologique (disparition de certains reptiles et une
faune continentale et marine).
2
Figure 1 : les chaînes atlasiques du Maroc
Les chaînes atlasiques (Haut Atlas et Moyen Atlas) constituent un très bon exemple
de chaînes intracontinentales :
- elles sont situées à l’intérieur de masses continentales et leur substratum est
typiquement continental qui affleurent en plusieurs endroits (Tazekka, Toundout…) ;
- elles ne présentent pas de roches ophiolitiques ni de flyshs ;
Les dépressions subatlasiques, séparant les chaînes atlasiques des domaines voisins, ont été
formées les dernières phases orogéniques (du Miocène supérieur au Quaternaire). Dans ces
sillons dus à une subsidence active, les produits de l’érosion ont été accumulés sous forme
de molasses marnes et continentales.
Orienté du WSW vers l’ENE, est bordé au Nord par les plaines du Haouz et de Tadla,
le Moyen Atlas et par les vallées de la Haute et de la Moyenne Moulouya. Au sud, il est limité
par la plaine du Souss, et le sillon sud atlasique. Cette chaîne possède de nombreux
sommets : jbel Ayyachi : 3737m, J. Mgoun : 4071m, J. Toubkal : 4165m. Elle est subdivisée en
quatre secteurs morpho-structuraux : le Haut Atlas atlantique, le massif ancien, le Haut Atlas
central et le Haut Atlas oriental.
3
Figure 2 : Principaux domaines structuraux du Maroc
S’étend de la côte atlantique au couloir triasique d’Argana. Il est formé par une série
où dominent le Malm "laguno-marin", le Crétacé supérieur et l’Eocène.
4
Figure 3 : schéma structural du Haut Atlas
5
2 – le Massif ancien (figure 5)
Se situe entre le couloir d’Argana et Tizi n’Tichka. Il se compose de deux sous
ensemble différents, disposés de part et d’autre du synclinal de Nfis : le bloc occidental, se
rattache plus ou moins à la meseta occidentale ; le bloc oriental a des affinités avec l’Anti
Atlas. Le premier est caractérisé par la présence des granites hercyniens et le second est
formé surtout de granites précambriens et de laves.
Figure 5 : carte structurale du Massif ancien du Haut Atlas entre Amezmiz et Demnate
Il est limité approximativement par les cols de Tizi n’Tichka à l’Ouest et de Tizi
n’Talghamt à l’Est.
6
B – Le Moyen Atlas et le Maroc nord-oriental (figure 6)
Occupant une position presque médiane entre le Rif et le Haut Atlas, le Moyen Atlas
domine topographiquement les pays d’alentours : Plateau central et Saïss à l’Ouest et au
Nord-Ouest, couloir de Taza et plaine de Guercif au NE et la Vallée de la Moulouya à l’Est.
Le Moyen Atlas est subdivisé en deux sous ensembles : le Moyen Atlas tabulaire et le
Moyen Atlas plissé qui sont séparés par l’accident nord moyen atlasique.
Il est formé par des dépôts méso-cénozoïques très épais. Il est caractérisé par un
style structural organisé en rides qui se répartissent suivant trois directions : NE-SW
dominantes, E-W et NW-SE. Ces rident séparent de larges structures synclinales
correspondant aux zones d’accumulations sédimentaires. Vers le NE, le Moyen Atlas
s’ennoie sous les dépôts néogènes du bassin de Guercif au delà duquel se développent les
structures du Maroc nord-oriental (Mazgout, Beni Znassen…).
7
C – La Meseta orientale
La Meseta orientale est la zone rigide comprise entre le Haut Atlas et le Moyen Atlas.
On peut la subdiviser en plusieurs unités : la Haute et la Moyenne Moulouya, le Rekkam, la
chaîne des Horsts, les Hauts Plateaux et la zone des plis marginaux et du Dahra.
2 – le Plateau du Rekkam
Elle borde le couloir d’Oujda au Sud. Elle comprend les dômes de Debdou, du
Mekkam, du Narguechoum et le sous ensemble de Jerada. Le Jurassique est très réduit et
incomplet car les Horsts ont été des hauts fonds entre les plateaux et les vasières du couloir
d’Oujda.
4 – les Hauts Plateaux
Ils sont limités au Nord par la chaîne des Horsts, à l’Ouest par le Rekkam et au Sud
par le Haut Atlas oriental. Leur couverture jurassique est mince et se réduit à la seule "dalle
dolomitique" aaléno-bajocienne. Par contre la subsidence triasique est intense dans de
nombreux secteurs.
8
CHAPITRE II : TETHYS DE RECONQUETE ET
EXTENSION TRIASIQUE
9
I – Cadre structural tardi-hercynien et évolution permienne
10
Figure 8 : Cadre structural. A) Schéma des rifts continentaux triasiques au NW du craton
africain. B) Schéma structural montrant la position des bassins associés au rifting
continental. Pal : substratum hercynien ; Pe : Permien ; G1 : bassins détritiques (g : conglomérats, arkoses
et grès rouges ; a : argiles évaporitiques) ; G2 : bassins à remplissage volcano-sédimentaire ; J-C-Te :
couverture jurassique à tertiaire.
1 – En Europe
Il y a trois faciès :
* un faciès continental qui prolonge les faciès permiens (nouveaux grès rouges) avec
une faune d’eau douce
* un Trias germanique évaporitique
* un Trias alpin (mésogéen), caractérisé par des formations carbonatées avec des
calcaires littoraux à algues et polypiers et par des faciès hémipélagiques avec des calcaires
argileux à ammonites.
11
2 - En Afrique du Nord
Le Trias est de type alpin dans les zones septentrionales et de type germanique dans
les autres secteurs.
12
Figure 10 : les bassins triasiques (A) et les dépôts associés au niveau du Moyen Atlas (B) et
du Haut Atlas (C).
Les bassins subsidents ainsi formés sont comblés par des dépôts détritiques (figures
10, 11 et 12). Dans le domaine atlasique, ces dépôts appelés "couches rouges" sont attribués
au Trias supérieur (Keuper) et sont discordants sur le Permien ou sur le socle paléozoïque. Ils
passent progressivement aux formations carbonatées liasiques. Ils comportent les termes
détritiques grossiers à la base surmontés par des argilites à évaporites.
13
Figure 11 : Succession lithostratigraphique synthétique de la série volcano-sédimentaire du
bassin triasique de Berrechid-ElGara-BenSlimane.
Colonnes : I. colonne lithostratigraphique ; II. Nomenclature lithostratigraphique, III : principales séquences ;
IV. attributions stratigraphiques ; V. descriptions macroscopiques.
Ils sont constitués de conglomérats, de grès et d’arkose. Ils sont développés dans le
Haut Atlas de Marrakech et dans le Moyen Atlas au Nord de Midelt (région de Kerrouchène).
Ces formations détritiques grossières sont alimentées par les produits d’érosion des zones
hautes séparant les bassins et les reliefs résiduels.
14
début comme étant continentales, se seraient déposées dans un milieu marin peu profond,
plus ou moins confiné, compartimenté par des failles. Quant à la couleur rouge du Trias
marocain, elle est soit diagénétiques soit elle a une origine climatique (période
rhéxistasique).
15
Figure 13 : structure en grabens durant le Trias supérieur dans la région de Khénifra
16
A l’échelle du Maroc, depuis la zone prérifaine au Nord jusqu’au-delà du Haut Atlas
vers le Sud, les évaporites triasiques ont précipité dans des bassins subsidents et confinés. Le
confinement est assuré par des facteurs morpho-structuraux : la précipitation se fait dans
des grabens et demi-grabens, limités par des failles actives et séparés par des seuils et hauts
fonds. Il s’agit là d’un confinement tectonique (figure 15 et 16).
Dans le domaine atlasique cet épisode volcanique se place dans les "argilites
salifères" (figures 12 et 16). Ce complexe basaltique est formé par un empilement de
coulées entre lesquelles se sont déposés des niveaux sédimentaires qui donnent des
indications sur l’âge et le milieu de mise en place de ces basaltes. Localement, ce
magmatisme est exprimé sous forme de dépôts volcano-sédimentaires (figures 14 et 16).
Ce sont des basaltes et dolérites tholéitiques intermédiaires entre les tholéites
typiquement océaniques et les tholéites continentales. Les épanchements des coulées
basaltiques et la sédimentation des pyroclastites se sont faits soit dans des milieux
aquatiques peu profonds soit à l’air libre sous un climat à tendance aride.
17
Figure 16 : Reconstitution des étapes successives du rifting du Trias supérieur au Lias
inférieur sur une transversale recoupant le Moyen Atlas et la Haute Moulouya.
Pal : substratum paléozoïque (s : schistes métamorphiques ; gr : granite rose du bloc de la Haute Moulouya) ; g
: conglomérats, arkoses et grès rouges (bassins de 1 ère génération G1) ; a : argilites rouges évaporitiques ; bas :
basaltes doléritiques ; vs : dépôts volcano-sédimentaires (bassins de 2génération G2) ; J : calcaires et dolomies
du Lias ; B.B.F. : bassin de Boufekrane ; B.K. : bassin de Kerrouchen ; F.A. : faille d'Adarouch ; A.T.T. : accident du
Tizi n’Trettène ; A.N.M.A. : accident Nord Moyen Atlasique ; A.S.M.A. : accident Sud Moyen Atlasique ; F.K.A. :
faille de Ksabi-Ahouli.
18
Figure 17 : reconstitution au Trias supérieur
19
Figure 18 : Situation géodynamique du Maroc au Trias.
20
CHAPITRE III : LES DIFFERENTES ETAPES DE
L’EVOLUTION JURASSIQUE DES BASSINS DU HAUT
ATLAS ET DU MOYEN ATLAS
I –Introduction
21
I –Introduction
22
A- Le Haut Atlas occidental : un domaine de dépendance atlantique
C’est dans ce domaine que se sont individualisés les bassins du Haut Atlas et du
Moyen Atlas (figure 3). Ils sont le siège d’une sédimentation carbonatée très puissante. Ces
bassins avortent à la fin du Dogger et la mer se retire vers le Nord-Est.
L’évolution structuro-sédimentaire de ces bassins au cours du Jurassique peut être
décrite en termes de Stabilité, mobilité, comblement et sénescence (figure 20).
Tout autour de la Mésogée les plates-formes carbonatées liasiques ont connu une
grande extension au cours du Sinémurien –Carixien. Elles sont représentées à l’échelle du
Maroc par une sédimentation carbonatée plus ou moins épaisse suivant les zones
subsidentes considérées (figure 21).
Dans le domaine des chaînes atlasiques (Haut Atlas central et le Moyen Atlas), les
formations carbonatées du Lias inférieur et moyen sont subdivisées en deux unités
lithostratigraphiques différentes, séparés par une discontinuité sédimentaire :
1 - à la base, le "faciès essentiellement dolomitique" correspond aux bancs
massifs de calcaires et de dolomies du Lias inférieur. Il est caractérisé par une faune de
brachiopodes, gastéropodes, lamellibranches et de quelques ammonites et aussi par un
grand développement de spongiaires.
2 - au sommet, la formation marno-calcaire alternante du Lias moyen
(calcaires lités) renferme des silex, une importante faune de céphalopodes et des
constructions récifales coralliennes locales.
Ces dépôts carbonatés liasiques se sont formés sous une mer épicontinentale peu
profonde avec au Lias inférieur des milieux intertidaux à supratidaux qui évoluent au Lias
moyen après une remontée eustatique en milieux infratidaux (abondance de céphalopodes,
coraux, proportion élevée de marnes…).
Le Lias inférieur et moyen est caractérisé par la stabilité du substratum (apports
détritiques terrigènes très rares), l’homogénéité des faciès carbonatés et la généralisation
des milieux littoraux. C’est une période biostasique qui a favorisé le développement des
faciès carbonatés tidaux en énergie moyenne sous un climat tropical sec.
23
Figure 20 : Log stratigraphique synthétique du Moyen Atlas
24
Figure 21 : Paléogéographie du Maroc au cours du Lias moyen
Le passage Lias moyen - Lias supérieur (figure 20) est marqué à l’échelle de l’Afrique du Nord
par une crise tectonique matérialisée par une discontinuité sédimentaire majeure : faciès
noduleux de type "ammonitico-rosso", polyzones de condensation et lacunes stratigraphiques
(Domérien supérieur-Toarcien inférieur). Cette crise tectonique entraîne la dislocation de la
plate forme carbonatée liasique et l’individualisation des bassins du Haut Atlas s et du Moyen
Atlas (figure 22 : voir sortie).
25
Figure 22 : évolution en blocs basculés du causse de Guigou durant le Lias moyen
Ces bassins, encadrés par des plate formes résiduelles émergées ou submergées (zones de
plateaux et de causses), comportent des aires subsidentes à sédimentation essentiellement
marneuses qui évoluent en dépocentres et des zones hautes ou surélevées (rides) à dépôts
très réduits et de haute énergie (figure 23).
26
Figure 23 : dépocentres et rides dans le Haut Atlas
Eurasie
Amérique du Nord
Tethys
Atlantique
Afrique
Amérique du Sud
Le début du comblement des bassins du Haut Atlas set du Moyen Atlas commence au
Toarcien inférieur, par des dépôts marneux avec des intercalations carbonatées sur les
bordures des bassins. Cette sédimentation marneuse témoigne d’une rhexistasie et traduit un
refroidissement relatif du climat.
Ce sont des marnes grises ou bleues dont l’épaisseur peut atteidre 2500m dans l’axe
des dépocentres. Le biofaciès est composé de céphalopodes, brachiopodes, foraminifères,
ostracodes et lamellibranches pélagiques (Bositra buchi Ramer =Posidomya alpina Gras).
Au cours du Bajocien inférieur, la remontée eustatique est maximale. Elle a permis le
dépôt des Marnes de Boulemane (Moyen Atlas) ou Marnes de Talsint (Haut Atlas oriental). Ce
dépôt a permis l’envasement et l’ennoyage des rides. Sur ces dernières et sur leurs flancs, la
sédimentation marneuse est perturbée : elle se charge en calcaires en se réduisant en
épaisseur et elle est affectée par des discordances progressives et angulaires locales,
témoignant de l’instabilité des rides.
28
Vers la fin du Bajocien inférieur, la remontée des fonds sous marins entraîne une nette
diminution de la profondeur et le développement de la plateforme carbonatée su Bajocien
supérieur.
Les marnes de Boulemane sont couronnées par une ou plusieurs barres calcaires appelées
le(s) Calcaire(s) Corniche(s) ou «Formation de Rcifa » (10 à 300m). Ce sont des calcaires
bioclastiques et organogènes, caractérisés par une faune néritique et épirécifale (coraux,
échinodermes, algues, lamellibranches, gastéropodes, brachiopodes et ammonites).
30
Figure 27 : Relation Plateforme-Bassin au cours du Jurassique sur le versant
sud du Haut Atlas.
31
III – La phase de Sénescene jurassico-crétacée (Bathonien-
Wealdien) : Dislocation de la plate forme carbonatée
bajocienne, rides actives, régime de lagunes et arrivée de
silico-clastiques
La sénescence d’un bassin est la phase ultime de sa vie. Elle apparaît lorsque le taux de
sédimentation dépasse celui de subsidence.
Après le dépôt du calcaire corniche, le comblement des bassins du Moyen Atlas et du Haut
Atlas central se poursuit par des carbonates, des détritiques silico-clastiques et des évaporites
dont l’agencement séquentiel diffère d’un bassin à l’autre.
En général, la sénescence de ces bassins se déroule en quatre étapes :
1- Fin du comblement par des marno-calcaires (termes de transition)
2- Arrivée des détritiques silico-clastiques, d’origine lointaine dans certains
dépocentres. Cette sédimentation de faible profondeur, se fait sous forme de corps
progradants. Les directions des apports sont de l’Est vers l’Ouest ou du SE vers le NW.
Durant cette venue, il y a installation des milieux deltaïques ou prodeltaïques à faune
saumâtre ou euryhaline à restes de dinosauriens, à bois fossiles et à niveaux ligniteux.
3- Le confinement de certains dépocentres et l’installation de lagunes côtières. Dans
les parties orientales et nord orientales du domaine atlasique règnent des conditions
marines. Dans le Moyen Atlas le maximum de profondeur est atteint dans les
dépocentres de Zloul-Tazarine et de Bechyne (figure 31).
4- Après ce "régime de lagune", la mer se retire complètement des bassins atlasiques
pour se cantonner dans le Maroc nord oriental. Pendant ce temps, les zones émergées
sont soumises à un régime continental qui se traduit par des grès et argiles rouges.
L’évolution du Haut Atlas central et du Moyen Atlas en tant que bassin se termine avec cette
phase de sénescence.
32
Figure 29. Modèle d’évolution du Moyen Atlas au Bathonien .
A, schéma d’ensemble : 1, dépocentre ; 2, ride ou haut fond ; 3, dykes de gabbro ; 4, faille normale ; 5, faille inverse ; 6,
pli conique.
B, Les dépocentres de Skoura, El Mers et Marmoucha. 1, décrochement ; 2, rides avec intrusions ; 3, dépocentre ; 4,
lagune (sebkha) ; 5, Formation d’El Mers et série marno-grésese ; 6, rides actives.
33
Figure 30 : Evolution paléogéographique du Maghreb au cours du Lias et du Dogger
34
CHAPITRE VI : INDIVIDUALISATION ET EVOLUTION DES CHAINES
ATLASIQUES AU COURS DU CRETACE ET DU CENOZOÏQUE (TERTIAIRE
ET QUATERNAIRE)
A – L a transgression néocomienne
D– La régression sénonienne
V- Discussion et conclusion
35
I – Transgressions et régressions atlantiques au cours du
Crétacé (figures 31, 32, 33 et 34)
Après le Bathonien-Callovien les bassins du Haut Atlas et du Moyen Atlas sont comblés. Le
domaine des chaînes atlasique est exondé suite à un retrait de la mer vers le NE.
- Dès le Crétacé inférieur (Aptien : -112Ma) on note un début de convergence entre
l’Afrique et l’Eurasie qui se marque par un soulèvement du domaine atlasique qui apparaît
comme un haut fond vis-à-vis des transgressions crétacées et tertiaires.
- Au Campanien (-83Ma), commence la convergence continentale en Méditerranée
occidentale (Collision Afrique-Europe). On assiste à la structuration lente te progressive des
chaînes atlasiques.
Le Crétacé est caractérisé par plusieurs transgressions d’origine atlantique. Elles se font sous
forme de golfes à sédimentation essentiellement phosphatée à l’intérieur et organique puis
évaporitique sur les bordures.
36
Figure 32 : Les couches rouges jurassico-crétacées du Haut Atlas central et les niveaux
marins sus-jacents.
A – La transgression néocomienne
Cette transgression n’atteint que les marges atlantiques. Ailleurs (domaine des chaînes
atlasiques) règnent des conditions continentales.
- Sur la marge atlantique, cette transgression est représentée par des calcaires
fossilifères (sur toute la marge atlantique) puis des argiles rouges et vertes et des sables
rouges de la fin de la transgression et plus à l’Est (Chaouia et Rehamna occidentaux) par des
conglomérats rouges transgressifs.
- Dans le domaine des chaînes atlasiques, ce sont des grès rouges continentaux qui se
répandent à l’intérieur et à la périphérie des chaînes atlasiques avec une direction de
progradation vers le NE. Le matériel remanié provient de la plate forme saharienne et du
démantèlement de certaines parties de l’Atlas.
37
- Dans le bassin d’Essaouira, cette période est caractérisée par l’installation d’une
plate forme carbonatée subsidente.
38
D – La régression sénonienne
Au cours du Sénonien (-88Ma), la mer abandonne une part importante du Haut Atlas et du
Moyen Atlas. Cet épisode régressif est marqué par une sédimentation de type lagunaire et
continental avec de rares incursions marines. Cette régression est due à une activité
tectonique qui précède le soulèvement des chaînes atlasiques.
A l’Ouest, ce soulèvement entraîne la formation de deux gouttières, orientées WSW-ENE,
séparées par le bassin d’Essaouira.
Elle se développe au Nord de Safi et se prolonge vers l’Est jusqu’au dans le Moyen Atlas où
nous avons la sédimentation suivante :
Il est caractérisé par une sédimentation gréseuse dans un environnement côtier avec des
émersions intermittentes.
Elle couvre le bassin d’Agadir et le sillon pré africain (Bassin de Ouarzazate). Elle est
caractérisée par des faciès lagunaires et continentaux (argiles rouges du Coniacien et calcaires
dolomitiques à huitres du Santonien). Au sein de ses dépôts s’intercalent des décharges
conglomératiques à éléments carbonatés du Lias atlasique provenant de l’érosion du Haut
Atlas en voie de chevauchement sur l’avant pays méridional.
39
Figure 34 : Paléogéographie du Maroc au cours du Crétacé supérieur
40
II – L’évolution sédimentaire cénozoïque (Tertiaire et
Quaternaire)
41
B- La régression post-lutétienne et l’émersion totale du domaine des
chaînes atlasiques (figure 36)
Après le Lutétien, tous les dépôts du domaine des chaines atlasiques sont essentiellement
continentaux ; à l’exception du Miocène (Tortonien) marin qui transgresse sur le Moyen Atlas
à partir du NE jusque dans les régions de Boulemane (Skoura) et les modestes transgressions
littorales en bordure de l’Atlantique à l’Oligocène, au Miocène et au Plio-Quaternaire.
Le serrage atlasique s’est poursuivi par la phase tectonique fini-miocène qui a mis en horst
l’ensemble des chaines atlasiques. Il ya eu accentuation des reliefs et évolution des rides en
anticlinaux. Leur érosion alimente en produits détritiques grossiers les dépressions
intramontanes. Sur les bordures des chaines s’étalent des épandages molassiques qui
comblent les sillons marginaux.
Au Tortonien, après l’individualisation du sillon sud rifain, la mer s’est étalée sur sa partie
orientale pour occuper le domaine des chaines atlasiques et le couloir de Taza-Oujda, la Basse
Moulouya et Le Moyen Atlas (jusquà Skoura dans les régions de Boulemane). Cependant,
cette mer, peu profonde, est encombrée par un archipel formé par les massifs de Tazekka,
Terni-Mazgout et Beni Znassen.
Le sillon sud rifain est caractérisé par une sédimentation détritique de type molassique. Sur
les parties immergées du domaine des chaines atlasique se développent des faciès néritiques
calcaires variés.
42
Figure 36 : A. Paléogéographie du Maroc au cours du Néogène.
1 : terres émergées ; Moi-pliocène continental ; 3 : archipel du
Rif ; 4 : mers mio-pliocène ; 5 : transgressions maghrébines et
dunes de sables.
43
Figure 37 : Chevauchements récents sur la bordure nord du Haut Atlas
A- Le serrage crustal
Le socle est formé d’un matériel rigide (Précambrien cristallin recouvert par des laves du
Précambrien supérieur) et semi rigide (sédiments paléozoïques peu épais et indurés par
l’orogenèse hercynienne), coiffés par les grès du Trias. Il s’est de façon cassante.
La compression atlasique se manifeste par la remobilisation d’anciennes failles
synsédimentaires d’âge triasique et d’anciens décrochements tardihecyniens. Ces accidents
sont remobilisés soit en failles inverses ou en chevauchements de faible amplitude (accidents
E-W) soit en décrochements senestres (accidents NE-SW) soit en décrochements dextres
(accidents NW-SE).
B- La tectonique de couverture
44
importantes allant jusqu’à 10km. On cite comme exemple la nappe de Toundoute qui, arrivée
dans le bassin de Ouarzazate dès la fin du Crétacé, a continué à progresser vers le sud jusqu’à
la fin de l’Eocène.
Dans cette longue période les épisodes compressifs récents du Miocène, du Plio-
Villafranchien et du Quaternaire sont responsables de la mise en horst de l’ensemble des
chaines atlasiques. Les bordures des chaines sont, le plus souvent, chevauchantes (figure 39).
Ce raccourcissement est matérialisé par des chevauchements, des failles inverses et des
plissements qui affectent les dépôts récents plio-villafranchiens et quaternaires (figures 39,
40, 41 et 42). Il est responsable de la mise en relief du massif ancien cristallin du Haut Atlas
qui va culminer à plus de 4000m.
45
Figure 40 : coupes illustrant le style tectonique dans le Haut Atlas (A, B)
et le Moyen Atlas (C)
46
Figure 41 : Le jbel Tichoukt (Moyen Atlas) : colonne et coupes
47
V- Discussion et conclusion
L’évolution structuro sédimentaire du Jurassique à l'Actuel des Atlas marocains s'est faite en
deux étapes (figure 43) :
- Bassin intraplaque au cours du Jurassique ;
- Chaîne intracontinentale dont la structuration, en tant qu'élément
morphologique, a débuté au Crétacé supérieur.
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2. Modèle d’extension dissymétrique (Warme, 1988) : les bolcs basculés sont
reliés en profondeur à une grande faille de détachement crustal orientée vers le Nord. Cette
faille s’enracine dans le socle à une profondeur de 20km sous le Haut Atlas et le Moyen
Atlas.
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3. Modèle de formation de bassin à jeu de failles composantes normales et
décrochantes (Mattauer et al., 1977) : les failles de direction NE-SW et E-W sont des
structures qui délimitent les bassins intracontinentaux en transtension. Certaines de ces
failles sont héritées et contrôlent la direction des failles au cours de l’ouverture et de la
fermeture du bassin avec sigma1 verticale, sigma 2 NE-SW et sigma 3 NW-SE.
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