Texte 2
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II-Origine
Les pollutions d'origine humaine, dites aussi anthropiques, ont de nombreuses
formes en pouvant être locales, culturelles, ponctuelles, accidentelles, diffuses,
chroniques, génétiques, volontaires, involontaires, etc.
Cette pollution est une diffusion directe ou indirecte dans l'environnement de
polluants. Ce sont souvent des sous-produits involontaires d'une activité humaine,
comme les émissions des pots d'échappement ou des installations de combustion. Les
déchets de produits de consommation courante (emballages, batteries usagées) jetés
sans précautions dans l'environnement biophysique et dans l'environnement humain,
constituent également une source de pollution très fréquente. Il peut aussi s'agir
de phénomènes physiques (comme la chaleur, la lumière, la radioactivité,
l'électromagnétisme, etc.).
Le caractère impur ou malsain est généralement relatif car dépendant de la dose, de
la durée d'exposition, d'éventuelles synergies, etc. Il est relatif :
• soit à leur nature de « poison » pour l'Homme ou l'environnement
(exemple : mercure de la baie de Minamata ; smog londonien généré par la
combinaison d'un phénomène climatique naturel et d'émissions causées par le
chauffage urbain) ; par extension, le simple caractère désagréable, même sans
danger, peut suffire à invoquer le qualificatif de pollution là où le mot
« nuisance » est souvent préféré,
• soit à leur nature tératogène(provoquant des malformations chez les
nouveau-nés), même non associée à un caractère toxique,
• soit à leur nature de perturbateur endocrinien,
• soit, en dépit de leur caractère non directement toxique pour l'homme
et les êtres vivants, à leur capacité éventuelle à changer ou perturber le
fonctionnement d'un écosystème ou de la biosphère,
• soit en détruisant la vie (exemple : insecticides) ou ses conditions
(exemple : chlorofluorocarburesdétruisant la couche d'ozone),
• soit au contraire en surfavorisant certaines expressions (exemple :
nitrates ou phosphates agricoles, favorisant une flore nitrophile au détriment des
autres espèces, voire l'eutrophisation ou la dystrophisationdes zones humides,
baies marines, évoluant vers des zones mortes dans les cas les plus graves),
• Il peut aussi s'agir d'introduction d'espèces ou de pollution génétique
pouvant perturber le fonctionnement des écosystèmes, c'est-à-dire l'introduction
d'espèces ou de gènes dans un biotope d'où ils étaient absents (p. ex. rat musqué
ou OGM) ou de pollution par des gaz à effet de serre tels que le gaz carbonique ou
le méthane, cf. infra.
Des pollutions d'origine environnementale peuvent être dues :
1. aux conséquences directes ou indirectes de catastrophes naturelles,
tels que le volcanisme ;
2. à une pollution liée à des phénomènes naturels, tels que les éruptions
solaires ;
3. à une pollution d'un captage d'eaupotable par un animal qui fera ses
besoins à proximité, ou qui serait mort et en décomposition dans l'eau ;
4. à la production de toxines lors du phénomène d'efflorescence algale.
III-Types de pollution
1-La pollution chimique
2-Morts prématurées
Un rapport publié en octobre 2017 dans la revue The Lancet évalue le bilan des
maladies dues à la pollution à 9 millions de morts prématurées, soit 16 % de
l'ensemble des décès survenus dans le monde en 2015, soit 15 fois plus que les
décès dus aux conflits qui ont sévi sur la planète cette année-là. La pollution de
l'air est responsable de 6,5 millions de décès (maladies cardiaques, AVC, cancers
du poumon et bronchopneumopathies chroniques) ; la pollution de l'eau causerait
pour sa part la mort de 1,8 million de personnes par maladies gastro-intestinales
et infections parasitaires, et la pollution sur le lieu de travail abrégerait la
vie d'environ 800 000 personnes, du fait de leur exposition à des substances
toxiques ou cancérigènes, chiffre probablement en dessous de la réalité, selon le
rapport. À elles seules, l'Inde et la Chine représentent près de la moitié du total
mondial des morts par pollution, avec respectivement 2,5 millions et 1,8 million de
décès[36]. Une étude publiée dans « The Lancet Planetary Health » en 2022 conclut
que le nombre de décès prématurés attribuables à la pollution reste stable entre
2015 et 2019 : 9 millions. Les décès attribuables aux formes dites anciennes de
pollution (utilisation du charbon pour se chauffer ou cuisiner, accès limité à
l’eau potable…), liés à des conditions de vie insalubres, ont reculé, en
particulier en Afrique, depuis le début du siècle. Mais ces progrès, dus
essentiellement à des politiques hygiénistes, sont annihilés par l’augmentation des
décès imputables aux formes plus « modernes » de pollution (pollution aux
particules fines ou chimique) : avec 6,3 millions de morts en 2019, ils ont crû de
7 % en quatre ans et de plus de 66 % depuis 2000 (environ 3,8 millions)[37].
Globalement, plus de 7 millions de morts étaient attribuables en 2012 aux effets
des pollutions de l'air extérieur et domestique, et les régions de l'Asie et du
Pacifique sont les plus touchées[38]. Au moins 656 000 individus meurent
prématurément chaque année en Chine à cause de la pollution de l'air. En Inde, elle
causerait 527 700 décès par an[39].
Il est estimé que 700 millions d'Indiensn'ont aucun accès à l'hygiène et qu'un
millier d'enfants meurent chaque jour de diarrhée infectieuse[30].
5-Impact psychologique
Le philosophe australien Glenn Albrecht a montré que les changements
environnementaux, d'une manière générale, ont un impact psychologique, qu'il
appelle par le néologisme solastalgie, ou écoanxiété.
2. L'intervention de l'État
a. Mesures pour lutter contre la pollution
L’État intervient de plus en plus pour réparer ou prévenir les effets néfastes de
la pollution. Cette intervention peut être :
• contraignante : de nouvelles normes visent à limiter la pollution (il
existe des normes européennes d’émission de gaz à ne pas dépasser pour les
véhicules, l’obligation des pots d’échappement catalytiques ou de filtres à
particules),
• incitative : l’État va prendre des mesures visant à changer les
comportements. Cela va par exemple se traduire par un bonus/malus pour les
véhicules automobiles peu/trop polluants, une prime à la casse pour les véhicules
trop anciens ou encore des allègements d’impôts pour des travaux de rénovation dans
les logements visant à réduire la consommation d’énergie,
• répressive : la justice cherche à déterminer qui sont les pollueurs
pour leur faire payer les dégâts (par exemple les bateaux qui dégazent en mer).
Ces mesures commencent à faire changer durablement les comportements, les
constructeurs automobiles produisent des modèles de moins en moins polluants, le
tri sélectif des déchets progresse, etc.
b. Un enjeu mondial
• La lutte contre la pollution ne peut se faire efficacement qu’au niveau
international, en effet cette pollution n’a pas de frontières. Depuis la fin des
années 1980, des négociations internationales visent à trouver des accords pour
lutter collectivement contre certains effets de la pollution. La lutte contre le
réchauffement climatiquedû aux émissions de gaz à effet de serre en est l’exemple
le plus abouti.À partir de 1997 à Kyoto sont négociés des « permis à polluer » pour
les pays développés, qui devaient permettre de diminuer les émission de gaz à effet
de serre. Mais les américains décident de ne pas participer et de créer leur propre
système, ce qui a nui à l’efficacité du processus.D’autres pays, comme ceux de
l’Union européenne, ont quant à eux adopté ce système et fait des efforts
conséquents.La négociation de Copenhague, qui devait permettre en 2009 de trouver
un nouveau compromis pour le futur, intégrant les nouveaux pays industrialisés, n’a
pas abouti ce qui montre la difficulté de trouver un accord acceptable par tous les
pays concernés.
• Le concept de développement durable nous montre que si nous ne faisons
rien, nous risquons de remettre en question le bien être des générations futures.
• Le problème de la pollutionnotamment nous montre les coûts économiques
ou sociaux qui augmenteront dans les années à venir.
• L’État prend donc des mesures contraignantes ou incitatives pour
limiter ou prévenir les effets pervers de cette pollution. Pour cela nous devons
notamment remettre en question nos comportements de consommation excessive.
• Lutter contre la pollution est un enjeu mondial, le protocole de Kyoto
nous montre les difficultés à venir pour mettre d’accord les principaux pays
pollueurs de la planète.
Les problèmes environnementaux deviennent une priorité pour nos sociétés, un enjeu
au niveau international qui doit impliquer tous les états.