2016 Gérard Bitters
2016 Gérard Bitters
2016 Gérard Bitters
Union-Discipline-Travail
Ministère de l’Enseignement supérieur et
de la Recherche Scientifique
MEMOIRE DE MASTER
Filière : Botanique et Phytothérapie
THEME :
2.1-Matériel ......................................................................................................................... 6
2.1.1- Matériel technique ................................................................................................ 6
2.1.2- Matériel biologique ............................................................................................... 6
2.2-Méthodes d’enquête ethnobotanique ............................................................................ 6
2.2.2- Méthode du «porte-à-porte» ................................................................................. 6
2.2.3- Méthode du «Walk-in the- woods»....................................................................... 7
2.3- Méthodes d’analyses et des traitements des données ethnobotaniques ....................... 9
2.3.1- Evaluation des connaissances locales ................................................................... 9
2.3.1.1- Fréquence de citation des plantes ou « bitters » ............................................. 9
2.3.1.2- Indice de Smith............................................................................................... 9
2.3.2- Fréquence d’occurrence ...................................................................................... 10
2.3.3- Corrélation entre connaissance-âge et connaissance-genre sur les « bitters » .... 10
3- RESULTATS ET DISCUSSION…………………………………………………… ........ 11
3.1-Résultats………………………………………………………………………………......12
i
3.1.4-Parties utilisées dans la fabrication des « bitters » dans les deux zones .............. 18
3.1.5-Importance des espèces récoltées......................................................................... 19
3.1.6. Consensus des informateurs sur les plantes utilisées pour la préparation des
« bitters » ....................................................................................................................... 21
3.1.7-Fréquence d’occurrence (FO) des espèces les plus utilisées ............................... 22
3.1.8-Corrélation entre âge et connaissance des « bitters »…………………………...22
3.2-DISCUSSION……………………………………………………………………… ........ 24
CONCLUSION ........................................................................................................................ 28
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 29
ANNEXES ............................................................................................................................... 36
ii
DEDICACE
iii
REMERCIEMENTS
Merci à Mme KOFFI Epouse Eponou Ayah Léonie Pélagie, pour son aide et son
soutien inébranlable.
Une vive reconnaissance doit être manifestée à ses majestés Nanan EHOUE Aka,
chef canton de la tribu Yakassé Feyassé et au chef de village d’Assouba, Nanan ANVO
Simon pour leur importante contribution à l’élaboration de ce document, pour leur soutien
logistique, leurs orientations et leurs sages conseils.
Nous avions eu la chance de connaître des hommes et des femmes à Yakassé-Féyassé
(Abengourou) et Assouba (Aboisso) qui nous ont aidés dans le travail pratique. Merci au
iv
président des jeunes de Yakassé-Féyassé M. LASSO et à tous les habitants de ces deux régions
pour leur accueil si chaleureux. Merci à N’GOUAN Gaston et à son frère, N’GOUAN Souamé
dit JKK, pour leur grande disponibilité. Merci particulier à AGO Marie pour sa cuisine
inégalable. Ces mots ne sauraient traduire ce que nous ressentons pour vous. Nous voudrions
dire grand merci à la famille MALAN à Yakassé-Féyassé et la famille KOULOU à Koffikro
pour leur accueil, leur disponibilité et leur détermination pendant nos travaux sur le terrain.
Nous disons encore grand merci à Ms. ANDON Kouadio Ernest, ADOU Koffi,
KOUA Yamien, AMANGRAH Clément, KOUADIO Konan Dominique et ALLOU
Lazare pour leur collaboration et leur soutien durant nos travaux sur le terrain.
Nous ne saurions terminer cette liste de remerciements sans exprimer à l’endroit de nos
amis étudiants notre gratitude pour leurs diverses contributions à la réalisation de ce travail.
Que KOUAKOU Yao Bertin, AMANI Jean-Paul Aristide, DIOP Lamine, EHILE Ehilé
Hervé, LITTA Amani Léopold, GUITA André Cyril et TIBE bi Tibé jude trouvent ici
l’expression de notre reconnaissance et de notre amitié. Que nos liens se resserrent davantage.
Merci à tous les étudiants de la Botanique et Phytothérapie (BP).
v
LISTES DES FIGURES Page
Figure 1: Carte montrant les différentes zones d’études…………………………………….....3
Figure 2: Répartition par classe d’âge et par sexe de la population d’enquête ......................... 7
Figure 3: Deux étapes de l’enquête ethnobotanique : «porte à porte» (a et b) et «walk-in-the-
woods» en compagnie d’informateurs clé (c et d)……………………………………………..8
Figure 9: Classes d’âge ayant des connaissances sur les « bitters »…………………………...23
Tableau 2: Liste des espèces entrant dans la confection des bitters à Yakassé-Féyassé et
Aboisso….................................................................................................................................13
Tableau 3: Catégories de « bitters », le nombre d’espèces par catégorie et leur ICF dans les
deux régions…………………………………………………………………..........................22
vi
RESUME
Le « bitter » est une pratique peu connue dans la littérature pourtant, elle n’est pas
anodine et constitue même une activité économique en Afrique de l’ouest. L’objectif de cette
étude est d’approfondir les connaissances ethnobotaniques liées à la macération alcoolique dans
l’aire culturelle Agni, précisément à Aboisso et Abengourou. Pour ce faire, différentes
méthodes d’enquêtes ethnobotaniques ont été utilisées (Porte-à-porte et Walk-in-the-woods).
Les investigations ont permis d’avoir neuf types de « bitters » selon leur indication
thérapeutique. Ces types de bitters ont été regroupés en cinq catégories en fonction des maladies
traitées dont les plus citées sont les « bitters » mixtes à Yakassé-Féyassé avec une fréquence de
citation (Fc) = 65,38% et les « bitters » aphrodisiaques avec Fc = 55,26% à Aboisso. En outre,
les populations sont en accord pour ce qui est des plantes utilisées dans la fabrication des
« bitters » aphrodisiaques et des « bitters » contre les troubles gastriques et la constipation. Au
total 68 espèces ont été recensées qui se répartissent en 61 genres et 31 familles. La famille des
Apocynaceae est la plus représentée. Les racines constituent les organes les mieux utilisés.
Cette étude a aussi permis de calculer l’indice de Smith (S) des espèces les plus utilisées. Parmi
lesquelles, les plus importantes sont Turraea heterophylla (S= 0,58, Fc = 74,1%), Xylopia
aethiopica (S = 0,36 et Fc = 63%) à Yakassé-Féyassé et à Aboisso nous avons, T. heterophylla
(S= 0,38 et Fc = 50%) et E. angolense (S= 0,30 et Fc = 39,3 %). Cette étude montre que cette
pratique est bien établie et donne l’importance des espèces utilisées dans ces deux zones pour
la confection des bitters.
Mots clés: Ethnobotanique, Bitters, Aboisso, Abengourou, Côte d’Ivoire.
vii
INTRODUCTION
Les espèces végétales sont très riches du point de vue de leur nombre et de leur diversité
(Spichiger et al., 2000). Outre leur rôle dans l’équilibre de l’écosystème, les végétaux offrent à
l’homme des ressources naturelles indispensables pour sa survie et son développement. De plus,
les relations entre les plantes et les hommes existent depuis l’aube de l’humanité (Baytop,
1999;Diatta et al., 2013). Depuis bien longtemps, les hommes ont su distinguer les plantes utiles
des plantes toxiques pour assurer leur bien-être. Les plantes médicinales constituent donc un
patrimoine précieux pour l’humanité, et plus particulièrement, pour la majorité des
communautés démunies des pays en développement, qui en dépendent pour assurer leurs soins
de santé primaire (Ody, 1993; Salhi et al., 2010).
Par ailleurs, en Afrique, les soins de santé dépendent beaucoup des plantes médicinales
et des connaissances locales qui leur sont associées (Sinsin et al., 2002 ; Fyhrquist, 2007). Cela
explique l’intérêt de la recherche dans le domaine du savoir local (Wezel, 2002). Il est donc
nécessaire d’entreprendre des études ethnobotaniques en vue de mieux appréhender les
utilisations traditionnelles des espèces végétales (Betti, 2001 et 2004). L'ethnobotanique, qui
est en fait l'étude de la façon dont les communautés d'une région particulière emploient des
espèces végétales pour s’alimenter, se vêtir, se soigner et d'autres activités (Aiyeloja & Bello,
2006), donc une documentation sur les différentes activités est cruciale pour la conservation et
l'utilisation de ces ressources biologiques. De plus, l’ethnobotanique contribue par ses diverses
approches à préserver et promouvoir les connaissances traditionnelles (Alexiades, 2003).
Cependant, la plupart des études ethnobotaniques en général, et ethnomédicinales en
particulier, mettent l’accent sur l’inventaire et l’analyse des usages des plantes sans
suffisamment relever les pratiques associées, qui passent ainsi sous silence. Par exemple, Malan
et Neuba (2011), lors d’une étude ethnomédicinale réalisée chez les Agni-Ndenye (Est de la
Côte d'Ivoire), ont montré que le repas thérapeutique au cours de la grossesse était une pratique
médicinale largement répandue dans la communauté mais très peu signalée par les recherches
ethnobotaniques.
Une autre pratique peu mentionnée dans la littérature est la macération alcoolique,
couramment appelée «pitess» dérivé de «bitters», qui signifie «boisson amère». C’est une
préparation traditionnelle populaire qui consiste à mettre divers organes d’une ou de plusieurs
plantes (fraiches ou séchées) à macérer dans de l’alcool. Le macéré obtenu est utilisé pour
diverses indications telles que le paludisme, l’asthénie générale ou sexuelle (Tinde et al., 2012;
Kouassi, 2015). Cependant, très peu d’études scientifiques ont porté sur la typologie et la
1
composition des «bitters» (Vandebroek et al., 2010) à cause notamment de la difficulté
d’identification des fragments d’organes végétaux utilisés (Tinde et al., 2012). Pourtant, cette
pratique n’est pas anodine et constitue même une activité économique importante en Afrique
de l’Ouest (Volpato et al., 2009 ;Tinde et al., 2012). Ce travail vise donc à approfondir les
connaissances ethnobotaniques liées à la macération alcoolique dans l’aire culturelle Agni,
précisément dans les régions du Sud-Comoé et de l’Indénié-Djuablin. De façon spécifique, ce
travail vise à :
déterminer les différents types de «bitters» avec leur indication thérapeutique;
inventorier les espèces végétales et leurs proportions dans les bitters;
vérifier l’importance des espèces utilisées, pour la confection des «bitters».
Outre l’introduction et la conclusion, ce mémoire se subdivise en trois grandes parties. La
première partie présente les généralités sur le milieu d’étude. La deuxième partie présente le
matériel utilisé et expose l’approche méthodologique suivie dans le cadre de cette étude. La
troisième partie présente les résultats et leur discussion. Enfin, les références bibliographiques
et les annexes achèvent ce document.
2
1- GENERALITES
3
1.2-Caractéristiques physiques des sites d’étude
1.2.1-Climat
Le Département d'Aboisso bénéficie d'un climat chaud et pluvieux de type équatorial
(climat Attiéen). Selon Koua (2007), ce département est caractérisé par l'abondance des
précipitations avec une hauteur moyenne d'environ 1500 mm de pluie sur les dix dernières
années, une forte humidité atmosphérique (moyenne annuelle 85%) et des températures élevées
mais pas excessives (avec une moyenne de 25°C et amplitude thermique inférieure à 5°C). Le
régime pluviométrique est de type bimodal avec deux périodes arrosées (mars-juillet et octobre-
novembre), insérant deux périodes de faible pluviosité appelées saisons sèches (décembre-
février et août-septembre).
Les régimes climatiques du département d’Abengourou sont le régime de type
équatorial de transition atténué dans le nord et équatorial de transition dans l’extrême sud
(Bettié). Ces climats sont marqués par quatre saisons avec une précipitation moyenne annuelle
de 1241 mm et une température moyenne annuelle de 27°C (Aka et al., 2013).
Le relief du Département d'Aboisso est très accidenté, notamment dans la partie Nord
Est (dans les S/P d'Ayamé et de Bianouan) et à l'Est (dans la s/p de Maféré). Les sols
appartiennent au groupe des sols ferralitiques fortement lessivés en base sous forte pluviométrie
(Koua, 2007).
Le relief du Département d’Abengourou est relativement plat, mais comporte des collines
escarpées à faible hauteur. On note par endroits (Yakassé-Feyassé par exemple) une altitude se
situant entre 130 et 450 m. Le sol par endroit granitique et ferralitique comprend des zones de
bas-fonds et de marécages, propices aux cultures pérennes, maraîchères, rizicoles et bananières
(Aka, 2010).
1.2.3- Végétation
Le Département d’Aboisso appartient au secteur ombrophile du domaine guinéen
(Guillaumet & Adjanhoun, 1971). Les formations naturelles de cette zone sont dominées par la
forêt dense sempervirente à Eremospatha macrocarpa et Diospyros mannii. On y retrouve aussi
des formations hydromorphes composées de forêts marécageuses et de mangroves occupant les
vallées et les bas-fonds. En revanche, la végétation de la Sous-préfecture de Yakassé Feyassé
appartient au secteur mésophyle de Guillaumet & Adjanohoun (1971) et se caractérise par les
forêts denses humides semi décidues à Celtis spp. et Triplochiton scleroxylon (Koné et al.,
2013).
4
1.3-Milieu humain
La population du département d'Aboisso est de 307852 habitants (INS, 2014), répartis
en 8 sous-préfectures sur une superficie de 4662 Km², soit une densité de population de 48
habitants/Km² équivalent à celle trouvée au niveau national. La forte pression démographique
est due à la concentration de la main d'œuvre agricole autour des importantes entreprises
agricoles et agro-industrielles. Le département d'Aboisso a une population majoritairement
constituée d’autochtones que sont les Agni du royaume Sanwi. En plus de cette population, il y
a une population très hétérogène composée d'allochtones, les Baoulé et d'allogènes: Burkinabés,
Ghanéens, Togolais, Nigériens et Nigérians qui s'adonnent à diverses activités économiques
dans la région (Koua, 2007).
La population du canton Féyassé, quant à elle, est estimée à 36838 habitants en 2014.
Les autochtones Agni représentent 50% de la population totale. L’autre moitié de 50% regroupe
les allogènes composés de Senoufo, de Malinkés, de Baoulé, d’Attié, d’Abron, de Ghanéens,
de Burkinabé, etc (Aka, 2010).
5
2-MATERIEL ET METHODES
2.1-Matériel
6
Classe d'âge
>60
]40-60]
]20-40]
≤ 20
0 5 10 15 20 25
Nombre
Aboisso Hommes Aboisso Femmes Yakassé Hommes Yakassé Femmes
7
a) b)
c) d)
8
2.3- Méthodes d’analyses et des traitements des données ethnobotaniques
𝑛
𝑓𝑐 = × 100
𝑁
n est le nombre de personnes interrogées ayant cité la plante et N le nombre total de personnes
interrogées au cours de l’enquête. Une valeur élevée de la fréquence indique que l’espèce est
connue par la population enquêtée et une faible valeur montre que l’espèce n’est pas connue
par la communauté enquêtée. Cependant, cet indice ne prend pas en compte le rang d'apparition
d'une espèce dans la liste des citations Pour cela, l'indice de Smith a été calculé.
𝑆 = {𝛴[(𝐿𝑖 − 𝑅𝑗 + 1) / 𝐿𝑗]} / 𝑁
Où S est l’indice de Smith, Li la longueur d’une liste de citations et Rj le rang d’une citation
dans la liste. L’indice de Smith varie de 0 à 1 (importance maximale). Une valeur égale à 0
montre que l’espèce n’a pas d’importance pour la communauté enquêtée par contre une valeur
de 1 indique que la plante est très importante pour cette communauté. La fréquence, le rang
moyen et l’indice de Smith de chaque espèce ont été calculés à l’aide du logiciel ANTHROPAC
(Borgatti, 1996). Cet indice ne donne pas d’accord sur la composition des plantes utilisées pour
fabriquer les « bitters » par les personnes enquêtées, par conséquent le facteur de consensus a
été calculé.
9
informateurs sur la composition des « bitters »rapportée pour chaque catégorie d’utilisation.
L’ICF est calculée selon la formule suivante (Teklehaymanot, 2009):
𝑛𝑢𝑟 − 𝑛𝑡
𝐼𝐶𝐹 =
𝑛𝑢𝑟 − 1
L’ICF varie entre 0 et 1. Une faible valeur, proche de 0 indique que les informateurs sont en
désaccord sur les compositions des « bitters » proposées pour la catégorie de maladie donnée
et une valeur égale à 1 indique un accord sur la composition de ce « bitter» pour cette catégorie
de maladie (Canales et al., 2005).
10
3- RESULTATS ET DISCUSSION
3.1- Résultats
Prostate 3,84 _
Constipation _ 2,63
11
a b c
12
Tableau 2: Liste des espèces entrant dans la confection des « bitters » à Yakassé-Féyassé et Aboisso
13
Suite du tableau 2
14
Suite du tableau 2
15
Suite du tableau 2
16
Suite et fin du tableau 2
17
3.1.3-Types morphologiques
Tous les types morphologiques sont représentés (figure 5), avec une forte prévalence
des arbres et arbustes (58,6% à Yakassé-Féyassé; 73% à Aboisso), suivis par les espèces
lianescentes (32,61% à Yakassé-Féyassé; 11,11% à Aboisso) et enfin les espèces herbacées
(8,6% pour Yakassé-Féyassé et 15,6% à Aboisso). La figure 5 montre ces différents types
morphologiques
80
Proportion en %
70
60
50
40
30
20
10
0
Arbre Liane Herbe
Type morphologique
Yakassé-Féyassé Aboisso
3.1.4-Parties utilisées dans la fabrication des « bitters » dans les deux zones
Diverses parties de plantes entrent dans la fabrication des différents « bitters » (Figure
6). Les racines sont majoritairement utilisées (54,87% à Yakassé et 38,68% à Aboisso), ensuite
viennent les écorces de tige (29,92% à Aboisso et 15,59 % à Yakassé), enfin les graines (23,39%
à Yakassé et 18,24% à Aboisso). Pour certaines plantes comme Garcinia kola presque toutes
les parties sont utilisées (racines, écorces de tige et graines).
18
Proportion en %
60
50
40
30
20
10
0
Racine Ecorce Graine et Rhizome Feuille Liane Bulbe
fruit
Organe utilisé
Yakassé-Féyassé Aboisso
19
Espèces
Indice de Smith(S)
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
Turraea heterophylla
Xylopia aethiopica
Entandrophragma angolense
Mezoneuron benthamianum
Piper guineense
Morinda lucida
Garcinia kola
Alchornea cordifolia
Monodora myristica
Euadenia eminens
Garcinia afzelii
Zingiber officinale
Sphenocentrum jollyanum
Landolphia sp.
Cocos nucifera
Tiliacora leonensis
Paullinia pinnata
Guilandinia bonduc
Annickia polycarpa
Rauvolfia vomitoria
Mondia whitei
Aframomum melegueta
Combretum zenkeri
Olax subscorpioidea
Landolphia hirsuta
Ricinodendron heudelotii
Picralima nitida
Phyllanthus muellerianus
Carica papaya
Albizia adianthifolia
Dioclea reflexa
Terminalia ivorensis
Zanthoxylum gilletii
Borassus aethiopum
Illigeria pentaphylla
Cyperus esculentus
Eleais guineensis
Gossypium barbadense
Combretum paniculatum
Cleistopholis patens
Morinda morindoides
Nauclea diderrichii
Manotes expansa
Cymbopogon citratus
Anthocleista nobilis
Zanthoxylum zanthoxyloides
Uvaria afzelii
Sarcocephalius latifolius
Carpolobia lutea
Alstonia boonei
Baphia nitida
Bridelia grandis
Discoglypremna caloneura
Harungana madagascariensis
Khaya ivorensis
Phyllanthus amarus
Lophira alata
Piptadeniastrum africanum
Ocimum gratissimum
Psydrax subcordata
Landolphia owariensis
Citrus limon
Hoslundia opposita
Allium sativum
Hallea ledermanii
Theobroma cacao
Palisota hursita
Tapinanthus pentagonia Smith Yakassé F Smith Aboisso
Figure 7: Indices de Smith des espèces utilisées dans les deux zones d’études
20
.
b
a) b)
3.1.6. Consensus des informateurs sur les plantes utilisées pour la préparation des
« bitters »
Le calcul du degré de consensus effectué avec les spécialistes donne deux grands
groupes : les catégories de « bitters » avec un ICF de faible valeur (<0,5) et les « bitters » avec
une bonne valeur d’ICF (>0,5). Les « bitters » où le consensus est faible entre les spécialistes
sont : les « bitters » contre fatigue générale et douleurs lombaires (ICF = 0,17 à Yakassé-
Féyassé et 0 à Aboisso), les « bitters » antipaludiques (ICF = 0,43 à Yakassé-Féyassé et 0,25 à
Aboisso) et les « bitters » mixtes (ICF = 0,63 et 0,4 à Aboisso). Cela indique que nos
spécialistes ne sont pas unanimes sur la composition en espèces de ces catégories de « bitters ».
Par contre les « bitters » ayant des bonnes valeurs d’ICF sont : les « bitters » aphrodisiaque
(ICF= 0,62 à Yakassé-Féyassé et 0,588 à Aboisso) et troubles gastriques et constipation ICF =
0,54 à Yakassé-Féyassé et 0,56 à Aboisso). Le tableau ci-dessous montre les catégories de
« bitters », le nombre d’espèces et leur ICF dans les deux régions.
21
Tableau 3: Catégories de « bitters », le nombre d’espèces par catégorie et leur ICF dans les deux
régions.
Yakassé-Féyassé Aboisso
Nombre Nombre
Types de « Bitters » d’espèces ICF d’espèces ICF
Aphrodisiaque 30 0,62 21 0,58
Troubles gastriques et constipation 15 0,54 16 0,56
Mixtes
25 0,63 15 0,4
Paludisme 21 0,43 15 0,25
Fatigue générale et douleurs lombaires 14 0,17 6 0
L’analyse des fréquences d’occurrence des espèces utilisées pour la confection des
différents types de « bitters », montre qu’une seule espèce est «fréquente» Turraea heterophylla
(avec FO = 61,90%) qu’on trouve dans la catégorie « bitters » aphrodisiaque. Cela traduit que
cette espèce est reconnue pour ces propriétés aphrodisiaques.
Par ailleurs, pour le reste des catégories de « bitters », nous ne constatons que la présence
d’espèces « assessoires » et « accidentelles ».
Les investigations menées dans ces deux régions ont permis de mettre en évidence les
tranches d’âges qui ont une forte connaissance sur les différents types de « bitters ». Comme
l’illustrent la figures 9, ce sont par exemple les classes d’âges compris entre 30- 60 ans à
Yakassé-Féyassé et 40-60 ans à Aboisso qui ont plus de connaissances sur les « bitters ». Or,
l’analyse statistiques des données de notre étude avec le test de corrélation de Spearman a donné
un P-value = 0,56 à Aboisso et P-value = 0,59 à Yakassé-Féyassé. Ces différents P-values
observés sont supérieurs à P = 0,005, par conséquent il n’y a pas eu de corrélation entre l’âge
et connaissance des « bitters ». Ces figures ci-dessous montrent les classes d’âges ayant des
connaissances sur les « bitters ».
22
Nombre de citation
7
0
20-30 ans 30-40 ans 40-50 ans 50-60 ans 60 ans plus Classe d'âge
Aphrodisiaque antipaludique contre MG et C Contre Fg et Dl Mixte (a)
12
Nombre de citation
10
0
20-30 ans 30-40 ans 40-50 ans 50-60 ans 60 ans plus
Classe d'âge
Aphrodisiaque Antipaludique
Mixte (b)
Figure 9: Connaissance des « bitters » en fonction des classes d’âge à Yakassé-Féyassé (a) et
Aboisso (b).
23
3.2-DISCUSSION
La présente étude a consisté à inventorier les différents types de macéré alcoolique
appelé « bitters » et de connaitre leurs effets thérapeutiques dans nos deux régions d’études.
Les résultats de cette étude montrent que cette pratique est bien connue par la population de
Yakassé-Féyassé et d’Aboisso. En effet, en un mois de présence dans ces deux localités, nous
avons inventorié 9 types de « bitters » ont été inventoriés et les plus importants sont les
« bitters » mixtes à Yakassé-Féyassé et « bitters » aphrodisiaque à Aboisso. Les résultats ont
révélé une diversité dans l’indication thérapeutique des « bitters ». Une telle diversité dans
l’indication thérapeutique des « bitters » a été observée par Vandebroek et al. (2010). Selon cet
auteur, un « bitter » connu sous le nom mamajuana est utilisé en République Dominicaine pour
traiter plusieurs maladies. De même Volpato et al. (2009) révèlent qu’à Cuba un « bitter » du
nom Tifey est préparé en fonction des propriétés médicinales désirées. Ces résultats sont
contraires à ceux présentés par Tinde et al. (2012). En effet, ces auteurs ont focalisé leurs
travaux sur les « bitters » aphrodisiaques, car à l’origine ils étaient utilisés pour améliorer la
vigueur sexuelle. Mais, au-delà de l’aphrodisiaque, cette étude a révélé une diversité dans leur
usage.
Il ressort de notre travail que 68 espèces ont été recensées dans les deux zones pour la
confection de ces « bitters ». Parmi ces espèces, quatre familles sont les mieux représentées
dans la fabrication des « bitters ». Ce sont les Apocynaceae (7 espèces), les Fabaceae (6
espèces), les Rubiaceae et les Annonacaea (5 espèces chacune). Cette représentativité a
également été observée, à quelques différences près, au cours des enquêtes
ethnopharmacologiques réalisées par Tinde et al. (2012). Ces auteurs ont mentionné dans leurs
travaux que les familles ayant plusieurs espèces utiles pour la fabrication des bitters sont les
Fabaceae, Rubiaceae, Apocynaceae et Annonaceae. La prédominance de ces 4 familles
(Annonaceae, Apocynaceae, Rubiaceae et Fabaceae) montre qu’elles renferment beaucoup
d’espèces médicinales. Selon (Aké-Assi, 1984) cité par N’guessan et al. (2009), ces familles
sont les plus importantes de la flore ivoirienne en termes de nombre d’espèces qu’elles
comptent.
Il ressort de la présente étude que les types biologiques les plus représentés sont les
plantes ligneuses. Ces observations ont été faites par Malan & Tra Bi. (2007) et Zerbo et al.
(2007). Selon ces second auteurs, le caractère pérenne de ces espèces ligneuses permettrait de
disposer d’au moins un organe en chaque saison d’où la forte utilisation en pharmacopée
traditionnelle. Ce qui pourrait justifier cette sollicitude dans la fabrication des « bitters » dans
le cas de cette étude.
24
L’analyse des données recueillies au cours de ces travaux montre que les diverses parties
de la plante (racine, écorce de tronc, graine et fruit etc..) sont utilisées pour la fabrication des
« bitters » dans les deux sites. Par ailleurs, les racines et les écorces sont majoritairement
sollicitées dans les deux sites. Cette prépondérance des racines et écorces se justifie par le fait
que ces organes sont présents sur les plantes ligneuses telles tout au long de l’année, ce qui les
rend disponibles à toute période et sont très peu influencés par les saisons contrairement aux
feuilles et aux fruits. En plus, elles sont plus disposées à être conservées pendant longtemps
(Albuquerque, 2006) cité par Adomou et al. (2012).
A cet effet, le prélèvement intense de leurs racines et de leurs écorces pourrait présenter
un danger imminent pour la survie de la plante par rapport aux feuilles et entraîner, de ce fait,
leur raréfaction (Piba et al., 2015). De même, selon Bassirou et al. (2008), l’écorçage nuit à la
survie des plantes lorsqu’ils sont régulièrement pratiqués dans le temps.
Plusieurs plantes sont utilisées pour la fabrication des « bitters », cependant certaines
sont plus mentionnées que d’autres. Ce sont par exemple Turraea heterophylla, Xylopia
aetthiopica, Entandrophragma angolense et Mezoneuron benthamianum pour les spécialistes
à Yakassé-Féyassé. Pour la zone d’Aboisso, les spécialistes utilisent aussi Turraea
heterophylla, Entandrophragma angolense, Garcinia kola et Xylopia. aethiopica. Par ailleurs
ces plantes sont largement utilisées dans les diverses régions ivoiriennes et ailleurs dans le
monde pour soigner diverses maladies. En plus elles ont fait l’objet de plusieurs études
phytochimiques et pharmacologiques qui confirment leurs usages traditionnels.
En Côte d’ivoire, les plantes qui traitent les troubles de l’appareil reproducteur sont d’un
emploi courant. C’est le cas par exemple de Turraea heterophylla, où des études
phytochimiques réalisées sur ces racines ont permis d’identifier des terpènes et des alcaloïdes
qui sont à l’origine du potentiel érectile (Boua et al., 2013) d’où l’emploi récurrent de cette
plante par les guérisseurs dans le traitement traditionnel de l’impuissance en Côte d’Ivoire. Par
ailleurs, des travaux menés en Inde ont attesté son effet aphrodisiaque en association avec la
tige, l’écorce et la graine (Singh et al., 2012). Les travaux de ces auteurs permettent donc de
clarifier l’usage de cette espèce dans la fabrication des produits aphrodisiaques.
Il en est de même pour Garcinia kola où l’espèce est utilisée par les Agni et les Abouré
comme aphrodisiaque (Bouquet et Debray., 1974). Selon ces auteurs cette plante est très riche
en anthraquinones et en flavonoïdes. Les flavonoïdes ont une action tonifiante marquée sur les
vaisseaux sanguins (Paris et Huriabelle., 1981; Bruneton., 1993). Ce qui justifie l’usage
traditionnel dans le traitement des troubles de l’érection.
25
L’utilisation des écorces d’E. angolense dans la fabrication des « bitters » contre les
troubles gastriques est bien connu par les populations de ces deux régions. En effet, selon
Bouquet et Debray., 1974, l’espèce sert à soigner les maux de ventre en Côte d’Ivoire. En plus,
selon Piba et al. (2015), les écorces de cette espèce sont utilisées dans le traitement de l’ulcère.
Par ailleurs des études pharmacologiques et phytochimiques menées sur l’extrait au méthanol
de l’écorce ont montré un effet inhibiteur dose-dépendant sur des ulcères gastriques lors
d’essais sur des rats. Le méthyl angolensate, un triterpénoïde isolé de l’écorce, a provoqué
l’inhibition de l’ulcération gastrique et de l’activité du muscle lisse, et il a réduit l’action
propulsive de l’appareil gastro-intestinal chez des souris. Lors d’essais sur des souris et des rats,
le méthyl angolensate a manifesté une activité sédative (Tchinda., 2008). Tous ces travaux ainsi
mentionnés pourraient expliquer l’usage récurrent de cette espèce dans le traitement des
maladies gastriques.
Quant à Mezoneuron benthamianum, son utilisation n’est pas spécifique au peuple Agni,
ainsi elle est utilisée par le peuple Malinké pour le traitement de l’impuissance sexuelle selon
Adjanohoun et Aké-Assi (1979) et également chez les Oubi comme le mentionne les travaux
de Malan et Tra Bi (2007) pour le même usage. Cet emploi est aussi signalé par Bouquet et
Debray (1974). De plus les études de Békro et al. (2007), réalisées en canton N’gadié sur les
racines, ont permis d’isoler les composés qui sont responsable de cet effet thérapeutique. En
plus de cela au Nigéria, l’espèce est utilisée dans le traitement des hémorroïdes (Olufunke et
al., 2009).
Pour l’espèce Xylopia aethiopica, elle est largement sollicitée dans la confection des
bitters à travers l’arôme qu’elle apporte. Par ailleurs, selon Aké-Assi, (2011), l’espèce est
employée comme adjuvant en médecine de tradition africaine et est aussi utilisée dans la
préparation de plusieurs médicaments. Ces observations ont été également faites par Piba et al.
(2015) qui rapportent que les fruits de cette espèce sont employés comme adjuvant. Comme le
mentionne Bouquet et Debray. (1974), les fruits sont très généralement sont parfois utilisés en
médecine populaire comme reconstituant et vermifuge. Les écorces servent dans le traitement
des affections broncho-pneumoniques et des courbatures fébriles. Au Bénin, ces fruits sont
utilisés comme des ingrédients auxiliaires ou adjuvants, permettant de renforcer l’action
thérapeutique des composantes principales des recettes et permettent aussi de traiter les
symptômes secondaires de la maladie (Joy et al., 2001) cité par Adomou et al.(2012).
En ce qui concerne la fréquence d’occurrence, les résultats ont mentionnés qu’une seule
espèce est fréquente dans les catégories de « bitters ». Cela s’est révélé dans la catégorie de
26
« bitters » aphrodisiaque. Cette présence pourrait s’expliquer par le fait qu’elle est beaucoup
reconnue par les populations pour ces propriétés aphrodisiaques.
Il ressort des investigations deux valeurs d’ICF: des valeurs faibles (ICF˂0,5) et des
valeurs élevées (ICF˃ 0,5). Concernant les ICF faibles, ce résultat pourrait se justifier par le fait
que les informateurs n’ont pas la même connaissance sur les plantes utilisées pour la préparation
de ces « bitters ». A cela pourrait s’ajouter la complexité du domaine de la médecine
traditionnelle où les connaissances secrètes sont le plus souvent transmises oralement, soit de
père en fils, soit auprès des détenteurs qui les confient difficilement (Zerbo et al., 2007). Pour
ce qui est des valeurs élevées, cela se traduit par le fait que les spécialistes contactés sont à peu
près unanimes sur les espèces employées dans la confection de ces « bitters ». A côté de cela,
les connaissances sur les plantes utilisées pour leur préparation sont partagées comme le révèle
Malan et al. (2015).
De cette étude, il ressort qu’il n’y a pas eu de corrélation entre les connaissances sur les
« bitters » et les classes d’âges dans les deux régions. Ce résultat pourrait s’expliquer par le
faite que l’échantillonnage utilisé n’a pas été homogène ou encore la non fixation du nombre
de personnes interrogées par classes d’âges et par sexe. Cependant, le constat fait est que les
connaissances évoluent en fonction de l’âge.
27
CONCLUSION
L’étude effectuée sur les macérés alcooliques traditionnels « bitters » dans le Sud-Est
et l’est du pays avait pour objectif de connaître les différents types des « bitters » et de faire
l’inventaire des espèces utilisées pour leurs fabrications. Nos investigations effectuées en pays
Agni dans les régions d’Aboisso et d’Abengourou ont révélé que le bitter est une pratique bien
connue par ces populations. En effet, nous avons obtenu neuf types de « bitters » en fonctions
des différentes indications thérapeutiques.
Cette étude a permis de recenser 68 plantes appartenant à 61 genres et 31 familles. Les
espèces les plus importantes dans la confection des « bitters » sont Turraea heterophylla,
Xylopia aethiopica Entandrophragma angolense et Mezoneuron benthamianum pour la
population de Yakassé-Féyassé. Quant à celle d’Aboisso, nous avons également T.
heterophylla, E. angolense, Garcinia kola et X. aethiopica. Le consensus sur les plantes
utilisées pour leur préparation a eu un meilleur accord au niveau des catégories aphrodisiaques
et troubles gastriques et la constipation. Chez ces populations, les organes les plus sollicités
sont les racines et les écorces de tige dans la confection des « bitters ».
Pour des études futures :
Il serait envisageable que cette étude se poursuive dans d’autres villages de ces
différentes régions, dans le but de connaître d’autres types de « bitters » et d’autres
espèces utilisées;
Il serait souhaitable de mener cette étude chez d’autres groupes d’Agni afin de découvrir
s’il existe d’autres types de « bitters » ainsi que d’autres espèces utiles pour leurs
confection;
Il serait intéressant d’évaluer la disponibilité des ressources biologiques utilisées pour
la confection de ces « bitters » ;
Il est encourageant de faire des études pharmacologiques et toxicologiques sur ces
« bitters » en vue de sortir une boisson médicinale.
28
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35
ANNEXES
Annexe 1: Fiche d’enquête de la communauté villageoise
N° de la fiche:1
Date de l’enquête: Le 10 octobre 2015
1- Localisation géographique
Sous-préfecture: de Yakassé-Féyassé
Village: Yakassé-Féyassé
2- Identification individuelle
Profession: Planteur
36
Annexe 2: Fiche d’enquête du fabriquant
37
Annexe 3: Listes des espèces, noms locaux, familles, types morphologiques obtenus au cours
de l’étude.
Types
Noms scientifiques des espèces Nom local en Agni Familles
morphologiques
Aframomum melegueta K. Schum Essa Zingiberaceae Herbacée
Albizia adianthifolia (Schumch.) W. Wight Pambangni Fabaceae Arbre
Alchornea cordifolia (Schumach. &
Djéka Euphorbiaceae
Thonn.) Müll. Arg. Arbuste
Allium sativum L. Djéné Amaryllidaceae Herbacée
Alstonia boonei De Wild Emien Apocynaceae Arbre
Annickia polycarpa (DC.) Setten & Maas Subokorklai Annonaceae Arbre
39
Suite de l’annexe 3
Types
Noms scientifiques des espèces Nom local en Agni Familles
morphologiques
40
Suite de l’annexe 3
Types
Noms scientifiques d’es espèces Nom local en Agni Familles
morphologiques
Bakakpé mkpé ou
Rauvolfia vomitoria Afzel. Apocynaceae
bloukoudoua Arbuste
41
Suite et fin de l’annexe 3
Types
Noms scientifiques des espèces Nom local en Agni Familles
morphologiques
42