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INTRODUCTION
Le management public peut être défini comme la mise en œuvre de méthodes et de
techniques visant à développer le pilotage de la décision publique. Il représente un champ d’études, d’expériences et de références pour l’amélioration de la performance des organisations publiques. Il contribue à la modernisation et la relégitimation de ces organisations après plusieurs décennies de remise en question de leur efficacité, voire de leur existence, par les approches néo-libérales. Les administrations publiques se doivent d’être exemplaires ; des pratiques socialement responsables permettent de prendre en considération leur impact sur la société. Si on assiste à une vague de réformes visant à moderniser l’administration publique en Europe, qu’en est-il des autres zones géographiques ? Nous nous intéressons au contexte Africain au cours de notre analyse.
LES ENJEUX
Souvent qualifiée de « nébuleuse », et en Afrique sans doute plus qu’ailleurs,
l’administration publique joue un rôle fondamental dans toute société, en ce qu’elle constitue ce que Max Weber a appelé « le type le plus pur de domination légale » et qu’elle est la matérialisation la plus perceptible de l’Etat. Il existe aujourd’hui un certain nombre d’enjeux d’accélération de la transformation du secteur public qui rendent impérieuse la recherche d’une plus grande efficacité dans l’action publique. Quatre de ces facteurs sont particulièrement déterminants. Le premier réside dans l’évolution des attentes de populations de plus en plus conscientes de la nécessité de mettre les fruits de la croissance économique au profit de la réduction de la pauvreté. En dépit de la croissance économique enregistrée en Afrique au cours des dernières années et des perspectives optimistes, le continent continue de faire face à des enjeux majeurs de réduction de la pauvreté avec près de la moitié de sa population vivant en deçà du seuil de pauvreté. Le deuxième est la pression qui existe sur les ressources financières des Etats. Si la croissance économique de l’Afrique a généré des ressources publiques importantes, il n’en demeure pas moins que beaucoup de pays restent encore dépendants des flux d’aide au développement qui continuent d’occuper une part non négligeable de leurs budgets. Or la crise financière mondiale de 2009 et la crise économique qui s’en est suivie amène les partenaires bilatéraux au développement à réduire considérablement l’aide extérieure au développement. Le troisième est la transformation structurelle de nos économies qui doivent davantage faire place au secteur privé. L’Afrique constitue sans doute l’une des régions du monde dans lesquelles le secteur public a occupé une place aussi importante pendant 50 ans sans discontinuité. Cette place s’explique notamment par le fait qu’aux lendemains des indépendances, l’administration publique est devenue le principal pourvoyeur d’emplois de la plupart des économies africaines. Depuis, elle continue aussi de régir l’essentiel de l’activité économique, en particulier dans les états francophones ayant souvent hérité de la tradition jacobine de centralisation du pouvoir. Le dernier enjeu majeur est lié aux avancées démocratiques et au rôle de plus en plus important de la société civile en Afrique. Ces deux phénomènes suscitent une exigence de transparence dans la gestion des finances publiques de plus en plus forte vis-à-vis de l’administration. Lorsqu’on y ajoute l’extension de l’assiette fiscale qui touche dans certains pays des classes moyennes dont la proportion grandit, cette exigence de transparence est sans doute appelée à aller crescendo. Au regard de ces quatre enjeux, Il est aujourd’hui nécessaire pour les administrations publiques africaines de suivre en profondeur deux logiques deb transformation : d’une part l’amélioration de l’efficience dans la gestion des finances publiques et la mise en œuvre des politiques publiques et d’autre part l’amélioration de la qualité du service public.
LES REALITES
Avec l’influence de la mondialisation, l’Afrique continue à vibrer au rythme managérial
des anciens maîtres coloniaux. On accuse aussi la faible culture entrepreneuriale et le style de leadership peu professionnel des dirigeants dans ce contexte précis, calqué sur un modèle de management caractérisé par un paradigme autoritaire ; patrimonial assez influent, des violations des droits de l’homme. À l'instar du Sénégal, la plupart des États africains francophones, marqués par un héritage institutionnel colonial, ont continué après leur accession à la souveraineté internationale à se référer à l’ancienne métropole et à importer un modèle d’organisation administrative secrété dans des sociétés occidentales et par des sociétés occidentales répondant à leurs besoins, à un moment de leur histoire, pour l’insérer dans un environnement social et culturel très différent. A cela s’ajoute l’économie et la structure politique qui évoluent sur les traces de la pauvreté et les programmes de réformes publiques aberrants qui influencent négativement l’image et la qualité de l’administration publique africaine.