Projet 5

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Maraîchage et alimentation scolaire.

Belgique - Bénin - Sénégal

Les différents projets menés dans le cadre de F@dedd visent


essentiellement à développer des apprentissages à l’école
élémentaire ou au collège.
Mais qu’est-ce qu’on apprend et comment apprend-on par
le projet ?
C’est ce que nous allons montrer ici par le biais de projets de
maraîchage menés dans des écoles au Sénégal, au Bénin et
en Belgique.
1. Démarrer le projet.
Quelle est la situation au départ du projet ?
Les projets de maraîchage qui sont présentés ici se sont tous déroulés dans
des écoles plutôt rurales. Disposer d’un bout de terrain y est plus facile .
(Cependant créer un potager en ville n’est pas impossible. C’est le cas à l’école Sainte Claire au plein centre-
ville de Verviers (Belgique) ou de celui de l’école de Sing sing ou de El hadj amadou Cissé à Kaolack-
Commune . On s’inscrit dans le vaste mouvement de l’agriculture urbaine http://www.fao.org/urban-
agriculture/fr/)

A Kaolack, au Sénégal, l’école de Ngane Alassane est située dans une zone
où des habitants pratiquent traditionnellement la culture maraîchère.
Cependant, cette zone est soumise à l’extension de la ville proche et subit,
en raison des modifications du climat, un processus de salinisation des terres.

A Dahé au Bénin, dans une école d’un village qui est fort éloignée de la ville,
les habitants y disposent de très peu de ressources.

A Deigné dans un petit village en Belgique, la plupart des habitants


travaillent en ville et leurs enfants ont souvent perdu le contact avec la terre et
la production d’aliments.
Au Bénin, le gouvernement encourage les écoles à créer des cantines
scolaires. Mais les enseignants regrettent que l’alimentation qui y est
proposée aux enfants soit peu diversifiée. Mettre en place un projet de
culture de légumes avec les élèves, devrait permettre de varier et de
diversifier la nourriture qu’ils reçoivent à la cantine.

Au Sénégal, des cantines scolaires existent dans certaines écoles, souvent


organisées par et au profit des mamans du voisinage et de leurs progénitures
scolarisées. Les enseignants souhaitent développer un petit potager car cette
activité pourrait être une source de revenus pour l’école qui dispose de très
peu d’argent. La production locale de légumes est perçue, en plus, comme un
moyen de valoriser la production locale d’aliments sains et l’occasion de
partager des savoir-faire entre les élèves.
En Belgique, le potager s’intègre dans un projet de sensibilisation à la nature.
Les enseignants cherchent des solutions locales au dérèglement climatique.
Produire sa nourriture, manger des produits locaux, manger plus des légumes
et moins de viande sont des choix à valoriser.

Pour démarrer un projet de maraîchage, on observe, tant en Afrique qu’en


Europe, une mobilisation de la communauté autour de l’école. Les parents
viennent effectuer les travaux préalables les plus lourds. Des voisins
proposent leurs conseils ou assurent l’entretien et la surveillance des
plantations en dehors des périodes scolaires.
2. Apprendre par le projet.
Partout, les enfants ont perdu le contact avec la production de la nourriture et
méconnaissent la complexité de leur environnement proche. Les projets de
maraîchage et de cantine scolaire développent une dimension émotionnelle
forte. Les enfants retrouvent une relation « affectueuse » avec la nature et
sont fiers d’être capables de produire de la nourriture et d’en apprécier la
variété et les saveurs culinaires.
Par le travail en équipe, la coopération et la convivialité, ils arrivent à se
dépasser, à faire preuve de créativité, à échanger. C’est un apprentissage
concret de l’éco-citoyenneté.

Ils apprennent ainsi des techniques très variées. A travers les tâches
manuelles, ils appréhendent des techniques culturales comme la gestion de
l’eau souvent difficile d’accès et rare au Bénin et au Sénégal, l’utilisation
adéquate des outils et de leur entretien. Ils développent un rapport plus précis
et plus concret avec le temps (calendrier des saisons, durées…) en respectant
un calendrier de germination ou la fertilisation (de préférence naturelle et
biologique) des sols.

Et surtout, des apprentissages scolaires trop souvent dénués de sens


retrouvent un terrain d’application évident.

• Des calculs de surface en mathématique, des dénombrements, des


multiplications pour calculer le rendement de son activité.
• Des apprentissages linguistiques en nommant les choses (plantes ou
parties de plantes, outils, ...) et les actes que l’on pose dans la
langue maternelle et dans la langue d’enseignement.
• Des connaissances en SVT (Sciences de la Vie et de la Terre) sont
développées : cycle de la vie, connaissance des plantes, des
insectes, études des sols, connaissance de la chaîne alimentaire,
analyse de l’alimentation, réflexion sur la santé…
3. Pérenniser les acquis
Un projet de potager scolaire n’est pas un projet qui se mène sur une seule
année. Les élèves s’y appliquent durant toute leur scolarité, les plus âgés
transmettent le plaisir du jardin au plus jeunes élèves. Une transmission des
savoirs de pairs à pairs peut ainsi se faire. L’enseignant doit simplement
encourager et faciliter ces échanges.

On l’a lu plus haut, l’implication des parents et des habitants au voisinage de


l’école sont sollicités et participent au suivi du potager durant les périodes
creuses de l’année scolaire et facilitent la pérennisation de l’activité. Les
parents, les mères souvent, complètent l’action via les cantines scolaires et
apportent ainsi leur soutien à la poursuite de l’activité d’une année à l’autre.
(Voir aussi le film « Nos enfants nous accuseront » de Jean Paul Jaud
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18840328&cfilm=138220.html)
4. Développer des partenariats
S’il est un projet scolaire où les partenariats sont indispensables, c’est bien
celui-ci . Les contacts sont initiés par les équipes éducatives mais les élèves
prennent aussi conscience de l’ouverture nécessaire de l’école à son
environnement associatif et apprennent à nouer des contacts.
• Partenariat avec des organisations non gouvernementales.

A Kaolack, les écoles ont la possibilité de faire appel à


l’APROFES , une organisation non gouvernementale locale qui
dispose, entre autres, d’une longue expérience dans le
développement de périmètre maraîcher avec les femmes dans les
zones rurales. Sa technicienne agricole peut accompagner les
équipes d’enseignants pour le travail de la terre ou l’entretien
biologique des sols.

Au Bénin, c’est aussi une ONG locale qui peut être sollicitée ;
Eco-Benin assure une formation pédagogique et technique de
base aux enseignants candidats.

En Belgique, les écoles font quasiment toujours appel à un large


tissu d’associations, comme par exemple, le Collectif des Ecoles
en Développement Durable.

• Partenariat avec le réseau associatif et communautaire

Les associations de parents, le voisinage sont associés pour qu’ils


assurent le relais pour des taches spécifiques (creuser une mare
en Belgique, aider pour installer le potager au Sénégal ou au
Bénin, assurer l’arrosage ou surveiller le poulailler). Obtenir un
petit appui financier doit passer par une demande auprès des
parents, d’une entreprise privée locale, des autorités scolaires ou
administratives (municipalité).
5. Mettre en œuvre
et mutualiser de bonnes pratiques
Voici, enfin, une liste non-exhaustive de bonnes pratiques que les enfants ont
pu expérimenter et mettre en œuvre dans chaque école.

Pour le jardinage : apprendre à créer, entretenir et utiliser un compost pour


enrichir le sol, développer en cas de besoin une production hors sol (micro-
jardinage ou permaculture).

Pour recycler du matériel : des sachets d’eau douce pour pépinière


(http://projet-fadedd.com/galerie.php?id=13), vermi-compost, des conteneurs
en plastique (bassines, bidons, fûts en plastique, palettes en bois) voir
http://projet-fadedd.com/galerie.php?id=68
http://projet-fadedd.com/galerie.php?id=82
palette en bois http://projet-fadedd.com/galerie.php?id=75

Pour le développement communautaire : création d’un journal d’école,


intervention des média pour sensibiliser.

Création artistique : théâtre, Foire, exposition, dessin, chorégraphie.

Contacts extérieurs : journée portes-ouvertes, échanges d’expériences etc..

Pour la bonne gouvernance de la classe : création de brigades ou


commissions de vigilance.

Cet ebook a été rédigé dans le cadre du workshop F@dedd


qui s’est déroulé entre le 25 et le 29 mars 2019.
Y ont participé des enseignants et directeurs des écoles de Sing Sing,
El Hadj Amadou Cissé, Ibrahima Seydou Ndao,
des inspecteurs du CRFPE de Kaolack au Sénégal,
une technicienne agricole de l’APROFES,
une représentant d’Eco Bénin
et un représentant de HELMo Belgique.
Retrouvez tous les ebooks sur
http://projet-fadedd.com/

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