Transvections

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Moulay Youssef

Devoir Libre
Transvections

MP*
Transvections Devoir Libre

énoncé

Les transvections

Dans tout le problème, E désigne un Ã-espace vectoriel de dimension finie n ⩾2.

On note GL (E ) le groupe des automorphismes de E et SL (E ) l’ensemble des endomor-


phismes de E de déterminant 1.

idE désigne l’application identité de E .

On appelle involution de E tout automorphisme u de E tel que u 2 = id.

E ∗ désigne l’ensemble des formes linéaires de E .


On appelle transvection de E tout endomorphisme t de E différent de idE possédant les
deux propriétés suivantes :
1 il existe un hyperplan H de E tel que : [x ∈ H , t (x ) = x
2 [x ∈ E , t (x ) − x ∈ H .

Préliminaires

1 1a Montrer qu’un sous-espace vectoriel H de E est un hyperplan de E si et seulement


s’il existe une forme linéaire non nulle φ ∈ E ∗ telle que H soit le noyau de φ . (On dira
que φ définit I’hyperplan H .)
1b Que peut-on dire de deux formes linéaires définissant le même hyperplan ? Justi-
fier ?
2 Soit f un endomorphisme de E de rang 1.

2a Montrer qu’il existe une forme linéaire λ et un vecteur e non nuls de E tels que :

[x ∈ E , f (x ) = λ(x )e

2b Montrer que Tr (f ) = λ(e) (on pourrait compléter le vecteur e en une base de E ).


En déduire que f 2 = Tr (f )f .

3 Soit e un vecteur de E . Montrer que si pour toute forme linéaire ϕ de E , ϕ(e) = 0 alors
e est le vecteur nul. (On pourrait supposer que e est non nul et construire une forme
linéaire ϕ de E telle que ϕ (e) = 1).

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1 : Transvections d’un espace vectoriel

4 Soit t une transvection de E et soit H l’hyperplan de E apparaissant dans le définition


de t ci-dessus.

4a Montrer que H = Ker (t − id) .

H sera appelé hyperplan de la transvection t .


4b Montrer que Im (t − id) est une droite vectorielle contenue dans Ker (t − id) .
Im (t − id) sera appelée droite de la transvection t .

En déduire que (t − id) 2 = 0.


4c Montrer que t est inversible et exprimer son inverse en fonction de t .
5 Montrer qu’un endomorphisme t de E est une transvection si et seulement s’il existe
un endomorphisme f de E de rang 1 et de trace nulle telle que t = id +f .

Écrire alors t −1 en fonction de f . Qu’en déduit-on pour t −1 ?


6 Montrer qu’un endomorphisme t de E est une transvection si et seulement s’il existe
une forme linéaire non nulle ϕ de E et un vecteur non nul a du noyau de ϕ tels que

[x ∈ E , t (x ) = x + ϕ(x )a (3)

Préciser dans ce cas l’hyperplan et la droite de t en fonction de ϕ et de a .


7 Montrer que les transvections d’hyperplan H donné constituent, avec l’identité de E ,
un groupe T (H ) pour la composition des applications.
8 Soient t et s deux transvections de E données selon la relation (3) par (ϕ, a) et (ψ, b)
où ϕ et ψ sont des formes linéaires non nulles de E et a et b sont des vecteurs non
nuls respectivement de Ker ϕ et de Ker ψ .

8a Calculer pour tout x ∈ E la différence t ◦ s (x ) − s ◦ t (x ) .


8b Montrer que t et s commutent si et seulement si a ∈ Ker ψ et b ∈ Ker ϕ . En
donner une caractérisation en fonction des hyperplans et des droites de t et de s .
9 Montrer en utilisant la question 5. que le groupe GL (E ) n’est pas commutatif.

Trouver une condition nécessaire et suffisante pour que deux transvections commutent.

En déduire que GL (E ) n’est pas commutatif.

2 : Décompositions en produit de transvections

10 Soit u une involution de E .

10a Montrer que Ker (u − idE ) ⊕ Ker (u + idE ) = E .


10b Écrire la matrice de u dans une base adaptée à cette somme directe et en déduire
det (u) en fonction de d = dim Ker (u − id) .

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10c Montrer que Im (u + idE ) = Ker (u − idE ) .

On dit que u est une involution minimale si Ker (u − idE ) est de dimension 1.

11 11a Montrer que si u est une involution minimale, alors il existe une forme linéaire
non nulle θ et un vecteur e tels que :

(4) [x ∈ E , u (x ) = −x + θ (x ).e
11b Réciproquement si θ est une forme linéaire et e un vecteur non nuls de E ,
montrer que l’application
u : x ↦−→ −x + θ (x ).e
est une involution de E si et seulement si θ(e) = 2.
12 Soit t la transvection donnée par la relation (3).

12a On considère l’involution minimale u donnée par la relation (4).

Calculer u ◦ t (x ) pour tout x ∈ E .


12b Montrer que la famille (e, −a + θ(a)e) est liée si et seulement si a = 21 θ (a)e .
12c Montrer qu’il existe θ et e tels que u ◦ t soit une involution minimale et en
déduire que t est la composée de deux involutions minimales.
13 Quel est le déterminant d’une transvection.
14 Soit t une transvection de E et σ un automorphisme de E . Montrer que σ ◦ t ◦ σ −1 est
une transvection de E et préciser son hyperplan et sa droite en fonction de ceux de t .
15 Prouver que si t et t ′ sont deux transvections de E , il existe un automorphisme σ de E
tel que :
t ′ = σ ◦ t ◦ σ −1

Montrer que si n ⩾3, on peut choisir σ ∈ SL (E ) .


16 E étant rapporté à une base β = (e i )1⩽i ⩽n , on désigne par I n la matrice identité d’ordre
n et, pour tout couple d’entiers (i , j ) tels que 1⩽i ⩽n et 1⩽j ⩽n , par E i ,j la matrice carrée
d’ordre n ayant tous ses éléments nuls sauf celui situé à la ième ligne et la jème colonne
qui vaut 1.

16a Montrer que, si i ,j , B i ,j (λ) = I n + λE i ,j est la matrice, dans la base β , d’une


transvection de E . Déterminer son hyperplan et sa droite.
16b Si M est une matrice carrée d’ordre n , expliquer comment la matrice produit
B i ,j (λ).M se déduit de la matrice M .
17 Soit M une matrice carrée d’ordre n inversible. Montrer qu’il existe une matrice B ,
produit de matrices B i ,j (λ) (i ,j ) telle que le produit B .M soit une matrice triangulaire
supérieure dont les éléments de la diagonale sont tous égaux à 1 sauf celui situé à la
dernière ligne et la dernière colonne dont on donnera la valeur.

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18 Déduire de ce qui précède que tout élément de SL (E ) est la composée d’une ou


plusieurs transvections.
19 Déterminer les éléments de SL (E ) qui commutent avec les transvections. En déduire
le centre Z de SL (E ) (ensemble des éléments de SL (E ) qui commutent avec tous les
éléments de SL (E ) ). Montrer que Z est un groupe cyclique.

corrigé

Préliminaires

1a H étant un hyperplan de E , soit (e 1, e 2, · · · , e n −1 ) une base de E qu’on complète en


une base (e 1, e 2, · · · , e n −1, e) de E . Il existe alors une unique application linéaire de E dans
à telle que ϕ (e k ) = 0 pour tout 1 ⩽ k ⩽ n − 1 et ϕ(e) = 1.
On a alors Ker ϕ ⊂ H puisque ϕ s’annule sur les vecteurs d’une base de H . Ker ϕ est aussi
un hyperplan de E puisque ϕ , 0. Alors H = Ker ϕ .

1b Deux formes linéaires ϕ et ψ non nulles ont le même noyau si et seulement si elle
sont proportionnelles, ie s’il existe λ ∈ Ã∗ tel que ψ = λϕ

2a Ayant dim Imf = 1, soit e un vecteur directeur de Imf . Pour tout x ∈ E il existe
un unique scalaire λ (x ) tel que f (x ) = λ(x )e . La linéarité de l’application λ ainsi définie
découle de la linéarité de f .

2b On compléte le vecteur e en une base B = (e, e 2, · · · , e n ) de E . La matrice de f dans


cette base est alors
λ (e) λ (e 1 ) · · · λ(e n )
­ 0 0 ··· 0 ®
© ª
A = ­­ . .. .. ®®
­ .. . . ®
« 0 0 · · · 0 ¬

On voit alors que tr (f ) = tr (A) = λ(e) . Maintenant pour tout x ∈ E ,


f 2 (x ) = f (λ(x )e) = λ (x )f (e) = λ(x )λ(e)e = λ(e)f (x )

et donc f 2 = λ(e)f = tr (f )f .

3 Supposons par contrapposée que e , 0E . On le complète en une base (e, e 2, . . . , e n )


de E et on considère l’unique application linéaire ϕ de E dans Ë définie par
ϕ(e) = 1 et ϕ(e k ) = 0 pour k = 2, 3, . . . , n

Ce qui prouve l’existence d’une forme linéaire ϕ de E telle que ϕ(e) , 0E .

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4a D’après la condition (1), H ⊂ Ker (t − id) . H et Ker (t − id) ont pour dimension commune
n − 1. Donc H = Ker (t − id) .

4b Im (t − id) est bien de dimesion 1 d’après la formule du rang et la condition (2) signifie
que Im (t − id) ⊂ H .

Ensuite pour tout x ∈ E , (t − id) (x ) ∈ Im (t − id) ⊂ Ker (t − id) donc (t − id) 2 (x ) = 0E . Alors
(t − id) 2 = 0.

4c t 2 − 2t + id = 0 donc t (2 id −t ) = id. Alors t est inversible et t −1 = 2 id −t .

5 Soit t une transvection de E et soit H son hyperplan. Si on pose f = t − id alors


H = Ker f et donc f est de rang 1. De plus f 2 = (t − id) 2 = 0 donc d’après la question 2.b
du préliminaire tr (f ) = 0.

Réciproquement ; soit f un endomorphisme de E de rang 1 et de trace nulle. D’après la


question 2.a. du préliminaire f 2 = 0. En posant t = id +f et H = Ker f = Ker (t − id) on a
Im (t − id) ⊂ H grace au fait que (t − id) 2 = 0. Ce qui rempli les condition (1) et (2) d’une
transvection.

Noter qu’alors t a pour hyperplan Ker f et pour droite Im f .

Ensuite ; t −1 = 2 id −t = id −f . −f étant un endomorphisme de E de rang 1 et de trace nulle


on en déduit que t −1 est aussi une transvection.

un exemple. t = id +f où f est l’endomorphisme de Ã2 canoniquement associé à la ma-


trice
2 2 2
−3 −3 −3®
© ª
­
«1 1 1¬

qui est clairement de rang 1 et de trace nulle donc t est une transvection.

t −1 = 2 id −t donne ensuite
−1 −2 −2
A −1 = ­ 3 4 3®
© ª

«−1 −1 0¬

6 Posons f = t − id.

t est une transvection ⇐⇒ rg (f ) = 1 et tr (f ) = 0


⇐⇒ \ϕ ∈ E ∗ \{0}, \a ∈ E \{0E } ; [x ∈ E , f (x ) = ϕ (x )a et ϕ(a) = 0


Dans ce cas l’hyperplan de t est Ker ϕ et sa droite est Ã.a .

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7 id ∈ T (H ) par définition de T (H ) . Soit maintenant t et s deux transvections dans


T (H ) . Il existe des formes linéaires ϕ et ψ de noyau H et des vecteurs a et b de H tels
que
[x ∈ E , t (x ) = x + ϕ(x )a et s (t ) = x + ψ (x )b

D’après la question 2 de cette partie : [x ∈ E , t −1 (x ) = x − ϕ(x )a

On a alors pour tout x ∈ E ,


s ◦ t −1 (x ) = t −1 (x ) + ψ (t −1 (x ))b = x − ϕ(x )a + ψ (x ) − ϕ(x )ψ (a) b


Comme ψ et ϕ ont pour noyau commun H alors il existe α ∈ Ã\{0} tel que ψ = αϕ . et
ainsi
s ◦ t −1 (x ) = x + ϕ(x ) − a + αb − αϕ (a)b


avec −a + αb − αϕ (a)b ∈ H puisque a, b ∈ H . Si ce vecteur est nul alors s ◦ t −1 = i d E


sinon s ◦ t −1 est une transvection d’hyperplan H d’après la question 4. Dans les deux cas
s ◦ t −1 ∈ T (H ) .
Alors T (H ) est un sous-groupe de GL (E ) .

8a Soit x ∈ E .
s ◦ t (x ) = t (x ) + ψ (t (x ))b
= x + ϕ(x )a + ψ (x + ϕ(x )a)b
= x + ϕ(x )a + ψ (x )b + ϕ(x )ψ (a)b
t ◦ s (x ) = x + ψ (x )b + ϕ(x )a + ψ (x )ϕ(b)a

Et par suite s ◦ t (x ) − t ◦ s (x ) = ϕ(x )ψ (a)b − ψ (x )ϕ (b)a

8b Notons que d’après l’expression de la question précédente si ψ (a) = 0 et ϕ(b) = 0


alors s ◦ t = t ◦ s .

Pour la réciproque, supposons par l’absurde que s ◦ t = t ◦ s et que (ϕ(b) , 0 ou ψ (a) , 0).
Si par exemple ψ (a) , 0 alors a < Ker ψ , comme b ∈ Ker ψ alors (a, b) serait libre et donc
d’après l’expression de la question précédente
[x ∈ E , ϕ(x )ψ (a) = ψ (x )ϕ(b) = 0

ψ (a) , 0, donc ϕ(x ) = 0 pour tout x ∈ E .


Ce qui contredit la donnée même de ϕ comme forme linéaire non nulle.

Ainsi on aurait montré que s et t commutent si et seulement la droite de l’une est incluse
dans l’hyperplan de l’autre.

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9 Puisque dim E ⩾ 2, il est possible de choisir deux hyperplans distincts H 1 = Ker ϕ1


et H 2 = Ker ϕ2 . Il suffit de prendre a 2 ∈ E ∖ Ker ϕ1 et un vecteur non nul quelconque a 1
pour que les transvections définies par les couples (ϕ1, a 1 ) et (ϕ2, a 2 ) ne commutent pas.

10a u 2 = id donc u est une symétrie et par suite


E = Ker (u − id) ⊕ Ker (u + id)

10b Dans une base de E adaptée à cette dernière somme directe, la matrice de u est la
matrice diagonale diag (1, · · · , 1, −1, · · · , −1) où il y’a d coefficients égaux à 1.

On en déduit que det (u) = (−1) n −d .

10c Soit y ∈ Im (u + id) . Il existe x ∈ E tel que y = u (x ) + x . On a alors u (y ) =


u 2 (x ) + u (x ) = x + u (x ) = y . Donc y ∈ Ker (u − id) .
Alors Im (u + id) ⊂ Ker (u − id) . Mais comme E = Ker (u − id) ⊕ Ker (u + id) alors dim Ker (u − id) =
dim E − dim Ker (u + id) = dim Im (u + id) . Donc Im (u + id) = Ker (u − id) .

11a Si u est une involution minimale alors dim Im (u + id) = dim Ker (u − id) = 1 et donc
u − id est de rang 1.
D’après la question 2.a des préliminaires, il existe une forme linéaire θ et un vecteur e tous
les deux non nuls tels que

[x ∈ E , u (x ) + x = θ (x )e

11b Soit u : x ↦−→ −x + θ (x )e , où θ ∈ E ∗ \{0} et e ∈ E \{0E }. Pour tout x ∈ E ,

u 2 (x ) = −u (x ) + θ (x )u
= x − θ (x )e + θ (x ) − e + θ (e)e


x + θ (x ) − 2 + θ (e) e


Ainsi u 2 = id ⇐⇒ [x ∈ E , θ (x ) (−2 + θ (e))e = 0


⇐⇒ θ(e) = 2 (Car θ et e sont non nuls.)

Noter que dans ce cas Im (u + id) ⊂ Ã.e et même, puisque θ est non nulle, Im (u + id) = Ã.e .
Donc u est une involution minimale d’axe la droite Ã.e .

12a Soit x ∈ E .

u ◦ t (x ) = −t (x ) + θ(t (x ))e = −x − ϕ(x )a + θ (x ) + ϕ(x )θ(a) e




= −x + ϕ(x ) (−a + θ(a)e) + θ (x )e

12b Si a = 21 θ (a)e alors −a + θ(a)e = 12 θ (a)e est colinéaire avec e .

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Réciproquement si (e, −a + θ(a)e) est liée alors en ajoutant −θ (a)e au deuxième vecteur
on voit que (e, −a) est liée et donc que (e, a) est liée. Posons alors a = αe où α ∈ Ã. En
appliquant θ on a alors θ (a) = 2α et donc α = 12 θ (e) . Alors a = 21 θ(a)e .

2
12c Il suffit de prendre une forme linéaire θ telle que θ(a) , 0 et ensuite e = θ (a ) a.
Les deux vecteurs e et −a + θ (a)e sont alors colinéaires et donc l’expression de u ◦ t (x )
devient
1
u ◦ t (x ) = −x +

θ (a)ϕ(x ) + θ (x ) e
2

L’application ψ = 12 θ (a)ϕ +θ est une forme linéaire de E . Comme e est maintenant colinéaire
à a alors e ∈ Ker ϕ et donc ψ (e) = θ(e) = 2.

D’après la question 2.b de cette partie u ◦ t est une involution minimale.

Posons maintenant v = u ◦ t . Comme u 2 = id en composant avec u on obtient t = u ◦ v où


u et v sont des involutions minimales ayant pour axe commun la droite Ã.e .

13 D’après la question 1.b de cette partie une involution minimale a pour déterminant
−1, donc une transvection a pour déterminant 1 puisque on peut l’écrire comme composée
de deux involutions minimales.

14 Reprenons l’écriture de t sous la forme t = id +f où f est un endomorphisme de


rang 1 et de trace nulle.

On aurait alors σ ◦ t ◦ σ −1 = id +σ ◦ f ◦ σ −1 . De plus rg (σ ◦ f ◦ σ −1 ) = rg (f ) = 1 et


tr (σ ◦ f ◦ σ −1 ) = tr (σ −1 ◦ σ ◦ f ) = tr (f ) = 0. Alors σ ◦ t ◦ σ −1 est une transvection.

Son hyperplan est Ker (σ ◦ f ◦ σ −1 ) = σ ( Ker f ) image par σ de l’hyperplan de t , car

σ ◦ f ◦ σ −1 (x ) = 0E ⇔ t ◦ σ −1 (x ) = 0E ⇔ σ −1 (x ) ∈ Ker f ⇔ x ∈ σ ( Ker f )

Sa droite est Im (σ ◦ f ◦ σ −1 ) = σ ( Im f ) image par σ de la droite de t car

Im (σ ◦ f ◦ σ −1 ) = σ ◦ f ◦ σ −1 (E ) = σ ◦ f (E ) = σ ( Im (f ))

15 On utilise les écritures t (x ) = x + ϕ(x )a et t ′ (x ) = x + ϕ ′ (x )a ′ . Soit σ un automor-


phisme quelconques de E . Pour tout x ∈ E

σ ◦ t ◦ σ −1 (x ) = σ σ −1 (x ) + ϕ (σ −1 (x ))a = x + ϕ(σ −1 (x ))σ (a)




Pour avoir t ′ = σ ◦ t ◦ σ −1 il suffit donc que ϕ ′ = ϕ ◦ σ −1 et a ′ = σ (a)

Construisons alors un tel σ . a est un vecteur non nul de l’hyperplan H = Ker ϕ , on le


complète en une base (a, e 2, · · · , e n −1 ) de H puis en une base B = (a, e 2, · · · , e n −1, e n ) de
E en ajoutant un vecteur e n qui n’est pas dans H . On forme de la même façon une base
B ′ = (a ′, e 2′ , · · · , e n′ −1, e n′ ) de E telle que (a ′, e 2′ , · · · , e n′ −1 ) soit une base de H ′ = Ker f ′ .

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Considérons alors l’endomorphisme σ défini par :




 σ (a) = a ′


σ (e k ) = e k′ si k ∈ [[2, n − 1]]
 σ (e n ) = ϕ′(e n′ ) e ′ (ϕ ′ (e ′ ) , 0 car e ′ < H ′ )


 ϕ (e ) n
n n n

σ est un automorphisme de E car il transforme la base B en une base de E et on a


(
ϕ ′ (a ′ ) = ϕ ◦ σ −1 (a ′ ) = 0
[k ∈ [[2, n − 1]], ϕ ′ (e k′ ) = ϕ ◦ σ −1 (e k′ ) = 0
 
ϕ ′ (e ′ )
et de plus ϕ ◦ σ −1 (e n′ ) =ϕ◦ σ −1 ϕ (e nn) σ (e n ) = ϕ ′ (e n′ ) .

ϕ ◦ σ −1 et ϕ ′ prennent les mêmes valeurs sur les vecteurs de la base B ′ , elles sont donc
égales. D’autre part, par construction de σ , σ (a) = a ′ .

16a Si i , j et λ , 0, la matrice λE i ,j et de rang 1 et de trace nulle, donc d’après la


question 2 de la partie I, B i ,j (λ) = I n + λE i ,j est la matrice d’une transvection de E qu’on va
noter t i ,j (λ) . Ensuite

Ker (t i ,j (λ) − id) = vect{e k /k , j } et Im (t i ,j (λ) − id) = vect e i

16b La matrice B i ,j (λ)M s’obtient en appliquant l’opération L i ←− L i + λL j sur les lignes


de M .

17 On va raisonner par récurrence sur n .

Pour cela on va d’abords démontrer un résultat intermédiaire : étant donné une matrice
inversible M ∈ Mn (Ã) , il existe une matrice C qui est le produit de une ou de deux matrices
de transvections telle que C M soit de la forme

1 α2 · · · αn
­0
© ª
CM = ­.
®
­ ..
­ ®
M′
®
®
«0 ¬

M ′ étant une matrice d’ordre n − 1 qui aura forcément le même déterminant que M . Soit
donc M ∈ G L n (Ã) et soit f l’endomorphisme de E tel que Mat B (f ) = M .

Si (e 1, f (e 1 )) est libre alors la famille (f (e 1 ), f (e 1 ) − e 1 ) est aussi libre. On complète cette


dernière en une base (f (e 1 ), e 1 − f (e 1 ), v3, · · · , vn ) et on considère la forme linéaire ϕ de
E définie par :
ϕ (f (e 1 )) = 1, ϕ(e 1 − f (e 1 )) = 0 et ϕ(vk ) = 0, [k ∈ [[3, n]]

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On pose ensuite pour tout x ∈ E , t (x ) = x + ϕ(x ) e 1 − f (e 1 ) . On a e 1 − f (e 1 ) ∈ Ker ϕ




donc t est une transvection de E et on a


t (f (e 1 )) = f (e 1 ) + ϕ(f (e 1 )) e 1 − f (e 1 ) = e 1


Si C est la matrice de t dans la base B alors C M est de la forme indiquée précédemment.

Si (e 1, f (e 1 )) est liée, ayant dim E ⩾ 2 on peut choisir un vecteur e ∈ E tel que (e 1, e) soit
libre et donc aussi (f (e 1 ), e) .

D’après le cas précédent il existe deux transvections t 1 et t 2 de E telles que t 1 (f (e 1 )) = e et


t 2 (e) = e 1 de telle sorte que t 2 ◦ t 1 (f (e 1 )) = e 1 . Il suffit alors de poser C = Mat B (t 2 ◦ t 1 ) .
Il suffit ensuite d’appliquer l’hypothèse de récurrence à M ′ . . .

Au bout du procédé on aura formé une matrice K , produit de transvection telle que
1 × ··· ×
© .
. .. .. ª®
­0
­ . . .®
KM = ­. .
­ .. .
®
­ . 1 × ®
®
« 0 · · · 0 λ ¬

K étant un produit de matrices de transvections on a det (K ) = 1 et donc λ = det (M ) .

18 Si M ∈ S L n (Ã) , la question précédente montre qu’il existe B ∈ G L n (Ã) produit


de matrices de transvections telle que T = B M soit triangulaire supérieure avec des
coefficients diagonaux qui sont cette fois tous égaux à 1. Par des opérations élémentaire
sur les colonnes de T de type C j ←− C j + λC 1 (les pivots étant à chaque étape égaux à 1
et sans besoin de permutation) on se ramène à la matrice identité. Autrement dit il existe
C ∈ G L n (Ã) produit de matrices de transvections telle que B M C = I n
On aura alors M = B −1 C −1 qui est encore un produit de matrice de transvections.

19 Soit f un élément de Z . Soit a un vecteur non nul de E . En se basant sur la question


6, on peut construire une transvection t de E telle que
Im (t − idE ) = Ã.a

Maintenant, le fait que f ◦ t = t ◦ f implique que f ( Im (t − idE )) ⊂ Im (t − idE ) et donc


que f (a) est colinéaire à a . Ceci pour tout vecteur non nul, et donc pour tout vecteur, de
E . Un résultat usuel affirme que f est de la forme λ idE . Mais comme f ∈ SL (E ) alors
det (f ) = λ n = 1. Réciproquement, il est immédiat que tout endomorphisme λ idE où λ est
une racine énième de l’unité est un élément de Z .
Z = {λ idE / λ ∈ Õn }

En particulier Z est un groupe cyclique engendré par e2iπ/n idE .

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