Support Gestion Des Entreprises

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Association Win4Youth

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Siège : 115 Avenue Felix EBOUE (Centre-Ville)
Réf : Boutique Alima
Formations, Mise en stage, Conseils, Orientations et Events
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Brazzaville-CONGO

GESTION D’ENTREPRISES

« SUPPORT DE COURS »

La Réussite est au bout des efforts


Avant - Propos

Ce cours à plusieurs niveaux s'adresse en particulier à des apprenants


souhaitant acquérir les connaissances de base en gestion dans le cadre
d’une création ou d’une reprise d’entreprise.
L’Association Win4Youth prépare des élites destinées à être capable de
Développer les compétences utiles à la gestion de l’entreprise,. Elle
participe aussi à la formation des Directeur d’entreprises. En outre, il fournit
son assistance pour l´amélioration des méthodes d’apprentissage en Gestion.

Attention ! Le simple fait de lire le présent document vous donne le droit de


l’offrir en cadeau, à vos connaissances et ami(e)s en leur demandant de
contacter le Win4Youth ou de composer le numéro suivant :
(00 242) 06 700 76 07 / 06 600 35 77 / 05 611 86 06.

Vous devez cependant respecter ces conditions pour éviter une poursuite
judiciaire ou une convocation auprès des Officiers de la Force de l’ordre :

 Ne pas l'utiliser de façon commerciale ;


 Ne pas faire de spam ;
 Ne pas l’intégrer à une chaîne de produits ;
 Ne pas le modifier.
 Ne pas le photocopier

Ecrit par
Simplice MIAMISSA
Formateur en Gestion des entreprises.
CHAPITRE 1 : DEFINITION DE L’ENTREPRISE

Introduction
Pour présenter les principaux traits de l’entreprise, on utilisera quatre
sections : la première vise à proposer une définition aussi complète que
possible de ce qui est l’entreprise, la seconde s’intéressera aux produits que
peut produire une entreprise. Enfin la dernière section traitera le rôle
économique et social de l’entreprise et les objectifs de l’entreprise.

SECTION 1 : DEFINITION DE L’ENTREPRISE

Dans l’histoire économique, on trouve de nombreuses définition de


l’entreprise il est important de réaliser que chaque définition est marquée
par son époque : elle dépend à la fois des formes d’organisation du travail et
de la production qu’une époque s’est donnée et des analyses théoriques que
les hommes ont fait de l’activité économique de cette époque. Parmi les
plusieurs approches de l’entreprise on choisira celle qui montre l’évolution
de la notion d’entreprise qui est passée d’une entreprise « boîte noir » à une
entreprise système.

1- Définition de L’organisation :

L’organisation est définie comme étant une unité sociale organisée pour
atteindre un certains objectifs. Elle suppose un but formel, une division
des tâches et une attribution des rôles, un système de communication,
un mécanisme de prise de décisions, un ensemble de règles d’évaluation
de l’activité.

2- Définition de L’entreprise :

« l’entreprise est une unité économique autonome disposant de moyens


humains et matériels qu’elle combine en vue de produire des biens et
services destinés à la vente . » ( G.BRESSY et C.KONKUYT ,2000)

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3- Trois caractéristiques

l’entreprise est à la fois :

 Une organisation technique : elle produit des biens et services à


partir d’une combinaison de moyens (capital sous différentes formes,
compétences) ;

 Une organisation économique : la création et la répartition de la


valeur est une finalité centrale de l’entreprise ;

 Une organisation sociale : une cellule sociale et humaine, l’entreprise


est composée de 3 acteurs principaux : Apporteurs de capitaux,
Dirigeants, Salariés.

Ces 3 acteurs ont des objectifs et des stratégies individuelles différentes.


- Un centre de décision relativement autonome : calcul économique, gestion
et décisions.

4- Evolution de la notion d’entreprise


a. L’entreprise « boîte noire »

Les théoriciens de l’entreprise capitaliste (XIXème siècle) n’ont pas pris en


compte immédiatement l’élément humain dans l’organisation de l’entreprise.
La théorie économique néoclassique considère la firme comme une « boîte
noire » c’est un acteur dont les objectifs (maximisation du profit) et les
contraintes (capacités technologiques) sont des données. Il n’y a pas
d’analyse à l’intérieur de l’entreprise.
Cette vue de l’entreprise a été développé par plusieurs auteurs on a retenu
celle de F.PERROUX.
 Définition de F.PERROUX

L’entreprise est une forme de production par laquelle, au sein d’un même
patrimoine, o, combine les prix des différents facteurs de la production,
apportés par des agents distincts du propriétaire de l’entreprise, en vue de
vendre sur le marché un bien ou des services et pour obtenir un revenu
monétaire qui résulte de la différence de deux séries de prix : le prix de

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vente unitaire et le prix de revient unitaire, cette définition est
schématisé ainsi :
Facteur de
production Production
Combinaison Vente Marché
Capital + travail obtenue

Entrées nécessaires pour la Activité de Sortie Détermination des prix et


production (inputs) production (Output) des quantités

 L’entreprise est une boîte noire

C'est-à-dire le patron se soucie uniquement du résultat de fin d’exercice. Il


cherche à réaliser des bénéfices. Dans ce cas il se concentrera sur :
 Le prix de vente unitaire ;
 Le prix de revient unitaire ;
 Les quantités vendues.

Avec le temps cette concentration sur le résultat en négligeant le facteur


humain a guidé des entreprises vers une crise qui les a orientés à considérer
l’entreprise comme étant organisation.

b. L’entreprise est une organisation


L’entreprise est une organisation mettant en œuvres différents moyens dans
le but de produire et commercialiser des biens et services.
L’entreprise devient une réalité humaine parce qu’elle regroupe un
ensemble d’individus disposant d’une autonomie de décision selon se place
dans la hiérarchie de l’entreprise. Elle n’est plus une « boîte noire » mais une
structure sociale, elle devient une organisation. Ce terme désigne un
ensemble de personnes regroupées en vue d’attendre certains buts. Il faut
donc des structures des procédures, de communication et de contrôle pour
coordonner les tâches et le travail des individus.
Pour les tenants de la théorie de l’agence (Jensen et Mekling 76),
l’entreprise est une organisation et cette dernière est un « nœud de contrats »
ces contrats visent à gérer les conflits potentiels entre les acteurs et à
canaliser les comportement dans un sens conforme à l’intérêt de tous.

3
Finalement l’entreprise est une organisation capable de s’adapter à
l’évolution de l’environnement en changeant les procédures. Donc
l’entreprise est dynamique elle évolue en permanence elle détient un système
ouvert.

c. L’entreprise est un système

L’étude de l’entreprise comme étant système est l’approche


systémique. Elle repose sur la notion de système. Celui-ci a été défini en
1951 par Ludwig Von Bertalanffy comme « un ensemble d’éléments en
interaction ».

Un système peut être soit ouvert, soit fermé. Un système ouvert est en
relation permanente avec son environnement : il échange avec celui-ci de
l’énergie, de la matière, de l’information qu’il utilise pour maintenir son
organisation contre la dégradation du temps et il y rejette de l’entropie (ou
énergie usée)
Un système fermé n’échange rien avec son environnement, il vit sur
ses réserves et accumule de l’entropie jusqu’à ce que celle-ci soit maximale
et qu’il ne puisse plus fournir aucun travail.

Un système est rarement simple, il est souvent constitué par une


grande variété d’éléments organisés hiérarchiquement et ayant des fonctions
spécialisées. Les niveaux hiérarchiques et les éléments sont reliés entre eux
par une grande diversité de liaison et les interactions sont non linéaires. Ce
qui est évident car l’entreprise est une entité de nature très complexe qui
doit être retenue tout à la fois comme une réalité économique, une réalité
humaine et une réalité sociale.

Caractéristiques du système :
 Structuré,
 Finalisé : les éléments du système sont en interaction dynamique vers
un but.
 Frontière : tout système est séparé de son environnement par une
frontière qui le délimite.

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 Eléments : plus il y a d’éléments plus le système est complexe. Plus ils
sont variés plus les systèmes est complexe. Plus il y a interaction entre
les éléments plus le système est complexe, chacun des éléments va
donner un état au système. Ils peuvent être dans des états différents
dans le temps. Il en va de même pour le système dans son ensemble.
Ils peuvent être classés en catégories.
 Variable d’entrée : éléments qui viennent de l’environnement
et qui vont agir sur le système.
 Variable de sortie : viennent du système et vont agir sur
l’environnement.
 Variable d’état : information sur le fonctionnement du
système.
 Variable de commande : éléments chargés de réguler le
système.
 Liaison : entre les éléments du système peuvent s’échanger des
informations, des capitaux, des flux de différente nature qui
participent à la régulation.
 Fonctionnement : tout système fonctionne. En fonctionnant le
système génère des variables, des flux et va connaître des états.

Selon l’approche systémique, l’entreprise est un système peut être défini


comme un ensemble composé d’éléments en interaction permanente,
organisé et ouvert sur son environnement auquel il doit s’adapter en
permanence pour sa survie. Envisager une entreprise en tant que système
consiste à la considérer comme un ensemble organisé, composé de
différentes fonctions, services, individus en permanente interaction, ayant
tous des objectifs pouvant être contradictoires.

L’entreprise en tant que système est ouverte sur son environnement


externe, source de menaces à appréhender mais aussi d’opportunités à
saisir. L’entreprise doit s’y adapter en permanence pour sa survie et son
développement.

Michel Kalika définit l’entreprise comme un système, c'est-à-dire il prend


en compte des interrelations, d’une part entre les composants du système,

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d’autre part, entre ceux-ci et l’environnement de l’entreprise. Michel Kalika
identifie quatre composants essentiels du système d’entreprise :
 Un système technique chargé de la transformation des inputs en bien
et services
 Un système psychosociologique prenant en compte les membres de
l’entreprise, entant qu’individus animés d’une propre psychologie et en
tant qu’acteurs disposant d’un PV organisationnel.
 Un système de gestion
 Une structure organisationnelle chargée d’assurer la stabilité et l’unité
de l’entreprise.
Le système d’entreprise reçoit des flux d’entrées de son environnement
(inputs) qu’elle transforme en flux de sortie (output) grâce à l’organisation de
l’entreprise en sous-système opérationnel.

Autrement dit, l’étude du système entreprise s’opère en repérant les


différentes variables d’entrées (données externes), de sortie (les actions du
système) en s’attachant ensuite à l’analyse des règles et des procédures de
transformation.

En fin la dernière étape consistera à apprécier la façon dont le système est


piloté c'est-à-dire comment sont fixés les objectifs, quelles sont les variables
d’action comment est contrôlée l’évolution de l’organisation.

Variables d’entrée
Règles
Variables d’entrée Procédures Variables d’entrée
Variables d’action

Comparaison résultats / objectifs correction = système de pilotage

 Les différentes variables d’entrée sont les facteurs de production et


tout ce qui est nécessaire au fonctionnement d’un système.
 Le processus de transformation dépend de certaines règles et
procédures comme les lois physico-chimiques de fabrication, le droit

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du travail ou la réglementation fiscale, l’enregistrement des
informations comptable. La transformation est réalisée à l’intérieur du
système entreprise par un découpage de celui-ci en sous-système
ayant chacun leur finalité propre au sein d’une finalité globale : par
exemple le découpage en sous système d’approvisionnement
production, sous système distribution on sous-système pilotage
exécution.
 En sortie on obtient les résultats qui permettent de vérifier si les
objectifs fixés ont été atteints ou non (chiffres d’affaires taux de
rentabilité).
 Le système de pilotage repose sur deux notions clés : la fixation des
objectifs et le contrôle de leur réalisation en effectuant une
comparaison entre les prévisions et les résultats obtenus ce qui
renforce l’idée que l’entreprise est un système ouvert qui réalise un
échange avec son environnement : il s’approvisionne dans celui-ci,
opère une certaine transformation et rejette de l’entropie qu’il a créé
c’est la régulation du système. Elle est assurée par la rétroaction (feed
back) des extraits qui permettent de corriger les irrégularités des
nouveaux entrants.
 Le système d’information de l’entreprise est l’ensemble de moyens
matériel et humain et des méthodes permettant de traiter différentes
formes d’information, ce système participe à l’organisation et il est
nécessaire pour son fonctionnement on l’appelle le système
d’information pour le management (SIM). Il est composé de deux sous-
systèmes.
 Le système d’information stratégique (SIS) qui assure une surveillance
de l’environnement pour en déceler des évolutions. Ce système est
orienté vers les décisions stratégiques.
 Le système de gestion (SIG) qui a pour rôle d’assurer la surveillance
des procédures répétitives, l’enregistrement des opérations de la
détermination des résultats.

Le système d’information assure toutes les étapes du traitement de


l’information : saisie, stockage, diffusion, papier et informatique.

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Les différents sous-systèmes de l’entreprise et leurs liaisons sont représentés
à travers le schéma suivant :

Fixer des Objectifs


Système de pilotage

Etat d’avancement des Décisions + Informations


travaux

Information vers Information venant de…


Environnement extérieu
nvironnement extérieur
Système d’information
L’environnement externe L’environnement externe

Information sur l’état Information sur


d’exécution des tâches l’exécution de tâches
Système opérant

5. Quelques précisions sur la définition de l’entreprise

a. L’entreprise et l’établissement : quelle différence ?


Un établissement peut être une usine, une agence commerciale, un
laboratoire, un entrepôt, etc. … qui ne constituent pas a eux seuls des
entreprises mais de simple unité technique. L’entreprise regroupe ces
établissements et c’est à l’entreprise et à l’ensemble de ces établissements.

b. L’entreprise et les administrations : quelle différence ?


L’entreprise réalise une production marchande, les administrations
publiques (ministères, collectivités locales) et les administrations privées
(association, syndicats) produisent des services non marchands.

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c. L’entreprise office et établissement publics à caractère
industriel ou commercial
L’entreprise réalise une production pour la vendre sur un marché. L’office et
les établissements publics à caractère industriel ou commercial comme EDF
(électricité et gaz de France) et Sonelgaz (électricité et gaz en Algérie) sont
des entreprises publiques, elles produisent de biens ou services vendus
même si cette activité n’a pas toujours de but lucratif.

Section 2 : LES PRODUITS DE L’ENTREPRISE

Les entreprises qu’on vient de définir sont diverses, leur objet est lié à leurs
activités qui consistent en la production des biens de services et leur
commercialisation. Mais quels sont ces produits et ces activités ? Comment
peut-on les classifier ?
L’objet de cette section est de donner une réponse claire et précise aux
étudiants afin qu’ils puissent parler le langage des gestionnaires.

1. Définition
Un produit (bien ou un service) peut être défini comme un ensemble de
bénéfices utilisateurs : certains sont subjectifs, perceptuels, psychologiques.
Tandis que d’autres sont objectifs, tangibles ou physiques.
Les produits et les services ont pour objet la satisfaction des besoins des
consommateurs. Ils peuvent prendre plusieurs formes selon leur
caractéristique comme on le montrera.

2. Classification des produits et services de l’entreprise


Selon l’usure, selon le degré ou le temps de destruction et selon l’usage
qu’on peut classifier les produits et les services de l’entreprise on donnera
d’abord une vue d’ensemble de la classification à partir d’un organigramme
et on procèdera ensuite à une définition précise de chaque type.
Biens et services de
l’entreprise

biens matériels biens immatériels

biens directs biens indirects


Bien de Bien de
production consommation

Bien durable Biens non durables


Biens de consommation intermédiaire Bien d’équipement

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N.B : Les biens matériels : Se décomposent en biens directs et biens
indirects

A. Les biens directs ou de consommation finale : Ils regroupent les biens


qui peuvent satisfaire directement les besoins des agents économiques
exemple : le pain, la craie, le livre, les vêtements, la maison, la voiture selon le
degré de l’usure ou la destruction on trouve deux types :
 Les biens non durables ou périssables : Leur destruction
(consommation) intervient au premier usage comme la consommation
de l’électricité par les ménages, les produits d’entretien, les aliments …
 Les biens durables : Leur consommation dure plus longtemps comme
une maison d’habitation, vêtements, mobilier, automobile …

B. Les biens indirects ou bien de production : On distingue aussi deux


types :
 Les biens de consommation intermédiaire : Il s’agit de matières
brutes, de produits semi-finis qui nécessitent une transformation
pour devenir des produits prêts à la consommation finale.
Par exemple : La farine subit une transformation pour devenir un pain.
La laine subit une transformation pour devenir un tricot

Ces produits représentent des biens de matière consommable. Ils ont besoin
pour leur transformation de sources d’énergie qui sont détruites et pendant
leurs qualités à fin d’avoir des produits finis.
 Les besoins d’équipement : sont des biens durables pouvant être
utilisés plusieurs fois à la fabrication d’autres biens. Exemple :
machine, transport, construction, installation …

 Les biens immatériels (invisibles, services) :


Ont des produits des activités relevant du secteur tertiaire : opération de
distribution, des biens, services rendus par les administrations publiques …
On distingue :
 Service de production : sont les services qu’utilise l’entreprise pour
sa production par exemple le transport des matières premières à la
production.

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 Services de consommation : ils sont destinés à la consommation
finale.
Malgré la diversité des produits de l’entreprise, ils passent par le même
processus de production, pour être produit. Autrement dit ils sont le résultat
d’une combinaison des différents facteurs de production (eux aussi
considérées comme produit ou produits semi-finis). C’est pour cette raison
qu’il est essentiel pour l’étudiant de gestion de bien saisir les dimensions de
la combinaison en continuant le voyage à l’intérieur de l’entreprise et c’est
l’objet de la troisième section.

SECTION 3 : BUT ET ROLE DE L’ENTREPRISE

L’entreprise est aussi une réalité sociétale qui influence la société. Sa


contribution économique se manifeste sous forme de création d’emplois, de
produits, de valeurs, de revenus, de ressources pour les collectivités
publiques, d’innovation et de la diffusion du progrès technique.
Elle se manifeste également de façon sociale comme on l’expliquera plus loin.
Dans ce cas, l’entreprise joue deux rôles principaux : un rôle économiques et
un autre sociale.

1- but de l’entreprise

Le but de l’entreprise est la raison pour laquelle elle a été créé. Son objectif
varie selon la type d’entreprise et le système social dans lequel elle exerce
son activité. Un but est un objectif a atteindre dans l’accomplissement d’une
activité donnée. Il exprime le résultat qu’un individu ou une entité doit
s’efforcer d’obtenir dans la réalisation des opérations qu’ils ont pour mission
d’effectuer ou de diriger.

1.1 Finalité, mission et objectif :

 La finalité : pourquoi l’organisation existe

 La mission : les besoins satisfaits par l’entreprise pour remplir sa


finalité

 L’objectif : but mesurable quantitatif ou qualitatif

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1.2 Les finalités des organisations sont différentes :

La finalité c’est l’ensemble des raisons d’être d’une organisation, implicites


ou explicites vis-à-vis des différents partenaires (salariés, investisseurs,
clients, Etat…). Ces finalités peuvent être différentes d’une organisation à
l’autre de types différents et même dans des organisations du même type.
 Réaliser des profits, satisfaire le consommateur et pérennité pour les
entreprises privés ;
 Satisfaire les usagers/clients et mettre en place les missions des
services publics (Etat, collectivités locales et entreprises publiques)
 Partager un loisir entre les membres (Club)
 Exercer un rôle humanitaire (ONG ; association caritative)
 Promouvoir l’expression et la diffusion d’idées politiques, culturelles ou
religieuses (parti politique, association culturelle)

1.3 Le profit n’est pas le seul objectif des firmes :

Malgré l’importance de la notion du profit- elle représente le moyen principal


pour assurer la survie et la pérennité de l’entreprise – il ne peut être
considéré comme seul et premier objectif des firmes.
La définition des objectifs de la firme est un domaine de l’économie qui a
souvent fait l’objet de débats et il est peu de sujets ayant donné l’occasion à
des opinions aussi contradictoires.
La simplification et la norme que représente la recherche de maximisation
des profits ont été fortement remises en cause parce qu’elle ne décrivent pas
exactement ce qui se passe ou parce qu’elle ne seraient pas pratiquement
réalisables. Les principales critiques apportés à l’hypothèse de maximisation
des profits peuvent être résumés dans ce qui suit :

 La maximisation des profits ne peut être repérée. On se souviendra


que l’hypothèse de maximisation des profits a été avancée lorsqu’on a
présenté les modèles de référence de la fixation des prix. C’est en
analysant les objectives et lasses pratiques du « pricing » dans les
grandes entreprises et dans les PME que certains auteurs en sont
venus à la conclusion que la règle du cout marginal et de la recette

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marginale n’est pas utilisée dans les faits. D’ailleurs, disent ces
auteurs, il peut être fort difficile de repérer une recette marginale et un
cout marginal dans les entreprises diversifiées ou lorsque les
opérations de production sont très sophistiqués.

 D’autres critiques ont été faites à l’hypothèse de maximisation des


profits sur la base de la constatation que l’entreprise ne v it pas un
avenir certain. Cette incertitude ou cette incapacité à maitriser
suffisamment l’évolution des marchés et l’environnement est suffisante
pour empêcher l’entrepreneur de maximisation ses profits.

 Pour arriver à maximiser les profits, il serait nécessaire dans une


grande entreprise moderne que toute ses composantes soient tendues
vers un but unique.il faudrait qu’aucune erreur ne soit commise, que
l’information venant de la direction soit parfaitement transmise,
comprise et acceptée. La réalité tend à montrer que la complexité de
l’entreprise rend un tel modèle de fonctionnement impossible.

 Le souci de perfection technique pousse les ingénieurs et techniciens à


adopter des normes de qualité, des modes de fabrication et à choisir
des technologies qui ne reflètent nullement le désir de rechercher un
profit maximal. Les priorités accordées aux problèmes de sécurité au
travail et la protection de l’environnement seraient également des
éléments qui éloigneraient dès la maximisation des profits

 La théorie financière établit que lors d’une décision d’investissement il


est toujours nécessaire de faire l’arbitrage entre rendement et risque.
Dès lors maximiser les profits supposerait que l’on accepte de
maximiser le risque. Or, on peut constater en règles générales que les
investisseurs comme la plupart des individus ont une forte aversion à
l’égard du risque.

 Pour certains on ne peut retenir l’hypothèse de maximisation des


profits car une telle attitude serait immorale. On ne peut nier que les
dirigeants d’entreprises doivent se préoccuper des conséquences de
leurs actes et ménager le milieu dans lequel ils sont amenés à opérer

13
 Du fait de la dissociation entre la possession et le contrôle du capital
et donc de la relative autonomie des dirigeants face aux actionnaires,
les objectifs de l’entreprise reflètent beaucoup plus les priorités de
ceux qui dirigent que de ceux qui sont les propriétaires. Les priorités
des dirigeants peuvent aller dans un sens contraire à la volonté de
maximisation des profits. Ces priorités peuvent être :
 Le pouvoir et l’ambition personnelle, qui les poussent à augmenter le
contrôle exercé sur d’autres compagnies et augmenter le chiffre
d’affaire même si cela se fait au détriment du profit.
 La sécurité et la maintien de leur position : ils auront comme priorité
leur propre survie. Certains Managers préfèrent négliger des
possibilités d’affaires ayant un fort potentiel mais assez risquées pour
se contenter de réalisations moins brillantes mais dont les résultats
sont assurés.
 Les besoins et avantages liés à la position du manager :ils seraient
plus intéresser à bénéficier des avantages que leur procure leur poste.
Il en résulterait des dépenses qui ne sont pas indispensables et qui
viennent diminuer les profits présentés aux actionnaires.

2- Le rôle économique de l’entreprise

Ce rôle est crible :

 Un rôle de production de bien et de services ; l’entreprise doit


continuer au mieux les différents facteurs de production par rapport à
un niveau de production donnée et pour un moindre coût.

 Un rôle d’innovation et cela pour lutter contre la concurrence.


L’entreprise doit constamment améliorer ses méthodes de production
et chercher à découvrir de nouveaux biens et services. Elle est le
moteur essentiel du progrès technique.

 L’entreprise joue un rôle de créateur de richesse

 Un rôle de répartition : elle met en évidence les liens de l’entreprise


avec les autres agents économiques.

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Pour bien comprendre ce lien on aura recours à définir la notion de la valeur
ajoutée :

a. Définition de la valeur ajoutée (VA)

Lorsque l’entreprise vend la production, elle réalise la valeur qu’elle a créée


par son activité en transformant différents produits semi-finis.

La valeur ajoutée de la production – valeurs des consommations intermédiaires

 La valeur ajoutée dans une entreprise commerciale est la différence


entre la marge commerciale et les consommations intermédiaires.
 La marge commerciale est la différence entre le montant des ventes de
marchandises et le coût d’achat des marchandises vendues.

b. Comment calculer la valeur ajoutée


La valeur ajoutée de la production correspond au chiffre d’affaire (ventes)
corrigé de la variation des stocks de produits finis. On tient aussi compte du
fait qu’une partie de la production réalisée pendant la période a pu être
stockée au lieu d’être vendue ou qu’inversement une partie des ventes
réalisées correspond à une réduction des stocks, la production de la période
étant avérée insuffisante.

Cas pratique :
A B C sont trois entreprises qui créent de la valeur ajoutée
 L’entreprise A s’occupe de l’abatage et vend son bois à 800.000Frs à
l’entreprise B ;
 L’entreprise B est une scierie et s’occupe de transformer le bois en
planche. Elle vend son produit à 1.400.000Frs à l’entreprise C.
La richesse supplémentaire créé par cette entreprise B est de
1.400.000Frs – 800.000Frs = 600.000Frs
 L’entreprise C fabrique de meubles et les vend à 3.000.000Frs
La richesse créé par l’entreprise C = 3.000.000Frs – 1.400.000Frs =
1600000Frs
 La valeur ajoutée = valeur de la production – consommation
intermédiaire

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 La consommation intermédiaire : toutes les matières et fournitures
utilisées pour la production d’un bien ou d’un service

Dans ce cas et selon notre cas pratique :


 L’entreprise B a produit 1.400.000Frs en consommant 800.000Frs de
matière première. La richesse est de 600.000Frs.
 L’entreprise C a produit 3.000.000Frs en consommant 1.400.000Frs
de matière première (intermédiaire). La richesse est de 1.600.000Frs.
 La valeur ajoutée est abatage 800.000Frs ; scierie 600000Frs ;
meubles 1.600.000Frs = 3.000.000Frs.

La valeur ajoutée au niveau d’une entreprise

Pour une entreprise, la valeur ajoutée se définie comme richesse créés par
elle, cette valeur ajoutée sert à couvrir les charges d’exploitation de
l’entreprise.

La valeur ajoutée = production de l’exercice – consommations intermédiaires

Exemple :

L’entreprise industrielle « Nouara » met à votre disposition les informations


suivantes :
Elle a produit et vendu 5.100.00Frs, sa production stockée est estimée à
500.00Frs, quant à la production immobilisée (pour elle-même) a atteint
70.000Frs. Ses dépenses sont données ci-dessous :
 Matières fournitures : 170.000Frs
 Services : 100.000Frs
 Frais de personnel : 135.000Frs
 Impôts et taxes : 60.000Frs
 Frais financiers : 30.000Frs
 Frais divers : 30.000Frs
 Dotations aux amortissements et aux provisions : 50.000Frs

Travail à faire :
1) Calculer la valeur ajoutée de l’entreprise « Nouara » ?
2) Faites sa répartition pour déterminer le résultat d’exploitation ?

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La répartition de la valeur ajoutée

L’entreprise une fois qu’elle a créé la richesse, elle procède à la répartition :

 Elle verse des salaires pour les travailleurs

 Elle verse des intérêts aux prêteurs de fonds, notamment les banques

 Elle distribue les dividendes aux propriétaires de l’entreprise


(actionnaires dans le cas d’une société anonyme)

 Elle verse des impôts à l’Etat et aux collectivités locales

 Elle verse des cotisations à la sécurité sociale et au système


d’assurance chômage

 Elle dépense de l’argent pour acheter des équipements sur le marché


des équipements productifs

 Elle dépense de l’argent pour acheter des services et des biens


intermédiaires.

De la valeur ajoutée, l’entreprise met de côté une partie pour compenser la


dépréciation des équipements usés dans la production (amortissements et
provisions pour dépréciation) pour pouvoir les remplacer quand ils ne seront
plus utilisables :

Dans le cas de l’augmentation de la valeur ajoutée (les gains de productivité)


grâce à son organisation, à une meilleure combinaison et à une meilleure
efficacité de facteurs de production (personnel, capitaux, consommation
externes, matériels …). L’entreprise produit au cours du temps plus de
valeur.

Le surplus de valeur créé est réparti en contribution au bien-être collectif ce


gain de productivité est réparti sous forme de variation de prix des facteurs
et des produits entre :
 Les administrations qui reçoivent plus d’impôt et de cotisations

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 Les clients qui reçoivent une partie de ce gain à travers la réduction
des prix avec lesquels ils achètent
 Les salariés reçoivent une hausse des rémunérations
 Les associés reçoivent une hausse des dividendes
 Les prêteurs reçoivent ce gain de productivité à travers la hausse des
taux d’intérêts
 L’entreprise qui gagne en un accroissement de l’autofinancement

3- Le rôle social de l’entreprise

L’entreprise assure un double rôle social :

a. L’entreprise est une source du progrès technique qui conditionne la vie


des êtres humains. Elle s’invertie également de missions de lutte
contre l’exclusion et participe à des compagnes d’intérêt nation al(
financement d’associations, construction d’écoles, aides aux familles et
catégories nécessiteuses, forages de puits et ouvertures de pistes dans
des régions isolées).

b. L’entreprise joue un rôle important dans l’éducation. il faut savoir que


l’individu passe un temps considérable de sa vie au travail. De ce fait il
reçoit de l’entreprise qui l’emploi l’éducation par la formation
professionnelle et les promotions. Mais aussi l’accueil de stagiaires,
visites d’écoliers et parrainage.

c. les activités de sponsoring des clubs sportifs, activités scientifiques,


organisation des festivals, célébrations et autres activités sociales, aide
aux associations …etc.

Quant aux consommateurs ils adoptent de bonnes habitudes à travers la


publicité. Par exemple la publicité et la promotion des produits comme les
dentifrices renforcent l’hygiène chez les consommateurs.

18
Chapitre 2 : CONSTITUTION ET TRANSFORMATION
DE L’ENTREPRISE

Introduction

Les formes d’entreprises contemporaines sont les résultats de plusieurs


mutations et évènements majeurs qui ont mis les bases du système
capitaliste et ont contribué à l’apparition de nouvelles formes d’entreprises.
Pendant très longtemps, la production était l’œuvre d’artisans ou paysans
isolés ou exerçant dans leur propre communauté. La production est destinée
à satisfaire les besoins propres du fabricant. Généralement, le travail est
accompli par des outils personnels de l’exécutant et n’utilisant pas de
moyens techniques ou l’artisan est seul maitre de son activité.

Une partie de plus en plus importante de la production est désormais


destinée à la vente. Les commerçants s’imposent comme intermédiaires dans
la circulation des marchandises. Le passage au capitalisme industriel se fait
par la domination progressive du capital commercial sur les activités de la
production.
Une transformation totale des pratiques sera observée suite à l’utilisation de
la force motrice : la vapeur puis le développement de nouvelles sources
d’énergies tel que le charbon et l’électricité.
L’industrie contemporaine utilise des équipements couteux et doit
rechercher l’emploi rationnel pour une production développée assurant la
rentabilité des investissements consentis.
Durant le 19e siècle et la première moitié du 20e siècle, l’entreprise a connu
des évolutions importantes sous l’effet de crises économiques, mouvements
de concentration de capital et recul de l’interventionnisme de l’Etat. Cette
période est marquée par la croissance de la taille des entreprises, application
de nouvelles méthodes rationnelles et l’apparition de nouvelles formes
d’entreprises.
Dans ce chapitre, on parlera des étapes de la constitution de l’entreprise et
de sa transformation. Cette façon de procéder a pour objectif de présenter
aux lecteurs les concepts essentiels pour définir les formes de l’entreprise,

19
les événements environnementaux et les mutations qui ont touché les
systèmes de production.

SECTION 1 : PHASE DE CREATION ET DE TRANSFORMATION DE


L'ENTREPRISE

Le commerce lointain et les grandes découvertes révolutionnent tant l’activité


économique que la vision du monde contemporain : innovations techniques,
recherche scientifique, production en grande quantité, et dissémination
d’ateliers ruraux. A travers ces divers évènements l’entreprise est née sous
sa première forme : la manufacture dispersée, et se développe au gré du
changement que subi le capitalisme : elle adopte après 50 ans, sa deuxième
forme la manufacture rassemblée : les artisans d’un même fabricant sont
rassemblés dans un même lieu et contrôlés strictement.
Grâce aux fusions (à partir de 1873 en Europe et aux USA), la fabrique
troisième forme de l’entreprise se transforme en d’autres formes : très
grandes entreprise, groupe et conglomérat.

Pour présenter ces différentes formes de l’entreprise, il est primordial de


parler des grandes découvertes car ces dernières ont été la cause principale
de l’apparition et des mutations qu’ont connues les entreprises.

1. Les grandes découvertes :

Il s’agit de :
 le Cap de Bonne Espérance découvert par Bartholomeu Diaz en
1487. Le navigateur portugais Vasco de Gama double le Cap de
Bonne-espérance à la pointe Sud de l'Afrique. Il ouvre ainsi le
passage entre l'Afrique et l'Asie. Bartholomeu Diaz fut le premier à
le découvrir, mais à cause de la difficulté qu'il rencontra à le franchir,
il le nomma, « Cap des tempêtes ».

 L’Amérique, découverte par Christophe Colomb en 1492. Christophe


Colomb, né en 1451 à Gênes et décédé le 20 mai 1506 à Valladoïd en
Espagne, est le premier européen de l’histoire moderne à travers
l’océan Atlantique en découvrant une route aller – retour entre le
continent américain et l’Europe. Il effectue en tout quatre voyages en

20
tant que navigateur au service des Rois catholiques espagnoles
Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon .

Lors de son premier voyage en 1492, Christophe Colomb pensait avoir


débarqué aux « Indes », contrées aux richesses légendaires. Il débarqua sur
une île des Bahamas appelée Guanahani, dont la localisation exacte est
encore discutée. Lors du troisième voyage, il débarqua sur le continent au
niveau de l'actuel Vénézuéla. De plus, Christophe Colomb réalisa d'autres
voyages plus connus sous les noms de « voyages mineurs » ou « voyages
andalous ». Persuadé d'avoir atteint l'Extrême-Orient, il est mort sans savoir
qu'il avait découvert l'Amérique. On attribue à son compagnon Amerigo
Vespucci le fait d'avoir été le premier Européen à évoquer le fait que les
terres que Christophe Colomb avait découvertes n'étaient pas l'Asie mais en
réalité le Nouveau Monde.
 Après la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb pour le
compte de l’Espagne, le Roi du Portugal charge Vasco de Gama
d’ouvrir la route de l’Inde. Le navigateur part donc le 9 juillet 1497, à
la tête de trois navires. En novembre, il affronte le Cap de Bonne
Espérance, également nommé « Cap des tempêtes » à cause des
conditions maritimes extrêmes qui l’entourent. Vasco de Gama arrive
en Inde, à Calicut (actuelle Kozhikode), un an après son départ du
Portugal. Il pose alors les bases nécessaires à l’établissement de liens
commerciaux. Après être retourné au pays, il repart sur la route des
épices et fonde plusieurs colonies portugaises. Lors d’un ultime
voyage, le navigateur est nommé vice-roi des Indes, en 1524.

Grâce au commerce lointain, ces découvertes ont provoqué la renaissance


(après la peste noire du XIVème siècle et la guerre de cent ans). Le commerce
lointain est appelé aussi le commerce triangulaire ou le commerce colonial
triangulaire (Raymond Marin 1998, P.34).

21
L'expression commerce triangulaire ne doit pas se réduire uniquement à un
passage en trois temps sur trois continents : navires occidentaux se rendant
sur les côtes africaines pour échanger des esclaves contre des marchandises
; puis transférer des esclaves en Amérique et échange contre du sucre, du
café, du cacao, de l'indigo et du tabac ; enfin acheminement des produits
américains vers les ports européens.
En réalité, le déroulement du commerce triangulaire était beaucoup plus
vaste et il existait plusieurs routes : l'Europe s'activait en amont de la traite,
afin de réunir les capitaux, les marchandises, les hommes, les navires
nécessaires, et pour trouver des alibis et justifier ce trafic. Tandis qu'en aval,
elle s'occupait de la transformation des denrées coloniales.
Les conséquences de ces évènements étaient :
 L’afflux d’épices, de tissus, d’or et d’autres métaux précieux ;

 Le commerce lointain a fait naître des activités marchandes et bancaires


où l’argent est conçu comme un capital (création de la banque
d’Angleterre en 1694) ;

 Une immense chasse aux richesses et l’évolution du pillage ;

 Le développement du commerce triangulaire : Europe, Afrique et


Amérique.

Au sein de ces mutations l’entreprise a connu ses premières formes.

2. Les premières formes de l’entreprise

a. Le domestic - system ou le travail à domicile


En dehors des activités agricoles, certains paysans se spécialisent dans la
fabrication des outils qu’ils perfectionnent et qu’ils mettent en vente et/ ou
et à défaut de moyens, ils travaillent à domicile au compte d’un marchand
fabricant. Ce système est appelé aussi la manufacture dispersée. Il est très
avantageux pour le marchand.
La manufacture dispersée est considérée comme l’étape intermédiaire vers
l’organisation capitaliste du travail : il y a dissociation entre le travailleur et
l’organisateur - vendeur de la production. L’accentuation des évènements (la

22
défaite flamande, la puissance de l’Angleterre …) ont mené vers la deuxième
forme de l’entreprise.

b. Les manufactures rassemblées

Au XVIIIème siècle, les paysans pauvres quittent leurs terres et certains sont
amenés à vendre leurs fermes au grand propriétaire voisin. De nouvelles
catégories sociales apparaissent.

Il s’agit des patrons –artisans et des ouvriers constituée des artisans et


paysans ayant perdu leurs terres ou ateliers.

Par ces transformations dans la propriété et l’exploitation agricole, une main


d’œuvre nombreuse est rendue disponible et prise en charge par la
bourgeoisie. C’est ainsi qu’apparaît, la première séparation du capital et du
travail : la caractéristique spécifique du capitalisme selon Karl Max. Les
bourgeois détiennent le matériel, la matière première et faisaient travailler
les paysans pauvres dans un seul endroit moyennant un salaire.
La création des manufactures en Europe sous formes de :

 Manufactures royal (en France dès 1602 par le Roi Henri IV, AUBUSSON
(tapisserie) et SAINT-GOBAIN (minoterie))
 Manufactures privés VANROBAIS (draps)

La création de manufacture s’accélère et marqua le passage d’une société à


dominante agraire issue de la féodalité, à une société industrielle et
capitaliste au cours des XVIIIème et XIXème siècles.
Ce passage se faisait dans plusieurs directions :

 Appel au travail salarié et séparation du travail et capital


 Domination progressive du capital commercial ( commerçants s’imposent
dans les opérations d’échanges, transformation des commerçants en
capitalistes industriels lorsque ses derniers construisent leurs propres
unités industrielles ( exemples l’Italie du XVème siècle), le contrôle de la
production par les commerçants et les artisans deviennent des sous-
traitants (exemple de l’industrie du textile en Grande Bretagne en
XIXème siècle)) ;

23
 Investissement en capital technique ;
 Augmentation de la productivité, Production de masse et expansion vers
les marchés nationaux et étrangers ( ce qui à pousser aux conquêtes
coloniales) ;
 Essor des échanges et de leurs moyens (transport, monnaie, banque)

Ces transformations conjuguées à plusieurs innovations dans le domaine


industriel ont donné naissance à un nouveau mode de production.

SECTION 2: LE SIECLE DES TROIS REVOLUTIONS ET LE


DEVELOPPEMENT DU FACTORY SYSTEME (FABRIQUE)

L’apparition des factory system est à la fois le résultat d’une spécialisation


(maitres-artisans dirige un collectifs d’ouvriers de plus en plus spécialisés) et
de la mécanisation suite aux inventions majeures qu’a connu le 19e siècle.

1. La révolution industrielle et la constitution d’une


nouvelle forme d’entreprise

La nouvelle forme de l’entreprise est le résultat de plusieurs inventions et


innovations dans l’industrie.
 La machine à vapeur est fabriquée en 1774, le brevet a été déposé en
1769. Elle est utilisée dans le filage, le tissage, la locomotive, les
navires … Tout était mû par la vapeur.
La machine à vapeur prend une importance capitale comme moteur du
XIXème siècle, elle remplace les sources d’énergie insuffisantes (humaine,
animale) ou aléatoire (éolienne hydraulique).
 Les innovations dans les mines, sidérurgie, métallurgie
Le manque de matières premières et la demande croissante de fer ont motivé
Abraham Darby à mettre au point dès 1709 un procédé de transformation
de la houille en coke pour fabriquer la fonte, puis Nielson découvrit qu’avec
de l’air chaud on pouvait utiliser directement la houille naturelle.
 Les innovations dans la méthode de travail du textile
Le manque de main d’œuvre et les problèmes d’approvisionnement dans
l’industrie textile ont poussé certaines manufactures à s’orienter vers

24
l’exportation donc à changer d’organisation et à économiser une main
d’œuvre rare.
Les manufactures ont connu une division du travail. Adam Smith remarque
que pour développer l’habileté des gestes, l’innovation et le gain de temps
dans le passage d’une tâche à l’autre, il faut diviser et spécialiser le travail
de chacun.
Une nouvelle forme d’entreprise se crée de cette division et de l’introduction,
dans l’industrie, des inventions et des innovations.

2. La fabrique ou factory – system

La fabrique approfondit la division du travail car elle fait appel à la grande


taille. En effet l’introduction de la machine à vapeur dans le processus de
production est très coûteuse et elle ne se justifie que par une installation de
grande taille.
La fabrique est un lieu où il y a accumulation de capital et concentration des
ouvriers. Le factory – systèm diffère de la manufacture qui rassemblait des
tisserands et de l’équipement. La fabrique a marginalisé la petite entreprise
de montagne qui s’implantait le long des cours d’eau pour utiliser l’énergie.
Le système des fabriques s’accélère, car le développement des marchés
(intérieur et mondial) et l’élargissement des échanges rendent nécessaire une
augmentation de la production, donc de la taille de l’entreprise.

SECTION 3 : PHASE DE MONTEE DU CAPITALISME


INDUSTRIEL (19esiècle) ET L’APPARITION DE NOUVELLES
FORMES D4ENTREPRISES

Les évolutions les plus marquantes qu’a connues la forme des entreprises
était durant le 19esiècle et la première moitié du 20e siècle sous l’effet de
certaines mutations environnementales dans les pays capitalistes.

a. Le Recul de l’interventionnisme de l’Etat :

Sous l’influence de la classe bourgeoise devenue dominante et qui va


progressivement imposer la remise en cause des entraves à son activité. Ses
obstacles portaient essentiellement sur l’importation des matières premières,

25
règles et lois relatives aux relations du travail et les formes de propriétés.le
rôle de l’Etat est désormais circonscrit à assurer les conditions générales de
l’accumulation.

b. Les crises et la constitution des entreprises de grande


taille
En 1873 – 1895 « c’était la grande dépression » il y a eu baisse des prix
accompagnant le tassement et la réduction des productions et surtout la
rigidité à la baisse du salaire réel en période de crise.
Pour affronter cette crise et partager les risques du grand commerce lointain,
plusieurs formes juridiques ont été adoptées par les entreprises.
La société de capitaux est née en 1856 en Angleterre, en 1867 en France.
Cette forme constitue la forme achevée qui permettra la réunion des masses
de capitaux indispensables aux opérations de grande envergure.

Les crises et les guerres ont poussé les entreprises à se concentrer. Partout,
la taille moyenne des établissements et des entreprises industrielles s’accroît
: en grande Bretagne, entre 1884 et 1911, en France en 1906.
La concentration se développe après la 1ère guerre mondiale et tout au long
des années 1920. 1245 fusions ont eu lieu en 1929 (M.Beaud, 1981, P.277).
Ainsi, des groupes de grande dimension (USA et grande Bretagne) et
cartellisation (Allemagne) étaient privilégiés.

c. L’internationalisation du capital productif et la montée


en puissance des firmes multinationales:

Les changements technologiques ( développement des chemins de fer,


moyens de navigations, des sources d’énergies, la mécanographie et
l’informatique) ont augmenté la productivité et donné lieu à une saturation
des marchés traditionnels et l’apparition d’une concurrence exacerbée qui a
poussé le entreprises à la recherche de nouveaux marchés à travers
l’implantations de filiales à l’étranger ou le contrôle d’entreprises à l’étranger.

26
d. Modification des formes d’organisation :

La concurrence a atteint un tel niveau d’exacerbation que la flexibilité


organisationnelle et opérationnelle, l’innovation les politiques commerciales
et celles relatives à l’image de marque sont devenues des leviers stratégiques
pour la survie et la croissance de l’entreprise. L’organisation de l’entreprise a
évolué en s’adaptant à :

 L’exacerbation de la concurrence
 La nécessaire diversification des activités
 La multinationalisation
 La prédominance du monde de la finance
 Au poids de l’opinion publique

Pour répondre aux exigences du nouveau contexte, les entreprises adoptent


des structures organisationnelles et des méthodes de gestion permettant la
réactivité et la flexibilité (organisation matricielle, par projet, androcratie,
entreprise réseau) et concentre ses efforts sur des concepts nouveau
(recherche développement, qualité totale, pilotage par l’aval, robotisation,
automatisation ; relation client…)

e. La Mondialisation est devenue une réalité


incontournable:

Caractérisée par une ouverture des marchés et la disparition des barrières


aux produits et aux capitaux, dérèglementation du marché du travail et
régulation des flux migratoires et boostée par les progrès important en
technologies de l’information et de la communication, oblige donc les
entreprises à raisonner désormais à une échelle globale.

f. La constitution des groupes de sociétés et de


conglomérats

La concentration et la centralisation du capital industriel, la formation de


trusts et de monopoles nationaux, la formation des groupes multinationaux

27
et la colonisation ont facilité le développement des exportations de capitaux,
les prises de participation et la création de filiales à l’étranger.
Un groupe est une structure organisée et autonome de mise en valeur
du capital (I Morvan, P. 280). C’est un ensemble intégré d’entreprises. Il
existe entre ces entreprises et leur « société mère » des liaisons diverses mais
aussi tenaces pour qu’il y ait appartenance et adhésion à un ensemble.

Plusieurs événements ont aidé la constitution des groupes :

 En 1950 – 1960.
Les progrès de la mécanographie et de l’informatique ont augmenté la
productivité. Cela a conduit vers la saturation et signifie la recherche de
nouveaux marchés, de nouveaux procédés, de nouvelles productions et
surtout de nouvelles organisations.

 En 1960 – 1970.
Dans les années 60, la crise paraissait inconcevable mais durant les années
70, les conséquences de la crise étaient immaîtrisable : ralentissement de la
croissance, montée du chômage, accentuation de l’inflation, baisse du
pouvoir d’achat des travailleurs, incertitude, inquiétude. Pour échapper à ces
conséquences, la solution a résidé dans l’implantation des filiales ou la prise
de contrôle d’entreprises à l’étranger.

De 1967 à 1971, l’investissement à l’étranger augmente aux taux annuels


de 8% pour la grande Bretagne, 10% pour les USA, 12% pour la France, 32%
pour le Japon (Michel Beaud, 1981, P.292).
En France par exemple, le nombre des fusions s’élève après 1960 (et
particulièrement à partir de 1963) à 850 fusions et plus de 2000 entre 1961
et 1971.
Avec cette croissance externe ont pu se constituer des groupes financiers des
ensembles finances et des conglomérats.
Les groupes financiers sont des ensembles constitués par la réunion de
groupes industriels, bancaires et/ou commerciaux.

28
Les ensembles financiers sont des fédérations de groupes financiers. Leur
constitution se justifie par l’existence de gigantesques projets comme la
construction des villes nouvelles, les projets aérospatiaux ou le programme
nucléaire, etc.

Le conglomérat est une forme particulière de groupe. C’est un groupement


d’entreprises relativement autonomes, œuvrant dans des domaines qui ne
sont pas systématiquement reliés.

SECTION 4 : LES NOUVELLES FORMES D4ENTREPRISES

 Les trusts : les actionnaires confient leurs capitaux à des financiers


qui répartissent les risques en prenant des participations dans divers
secteurs d’activités. Le trust veut obtenir un monopole sur un produit
ou un secteur (I.T.T. aux USA) mais les lois anti trust luttent contre les
monopoles.
 Les holdings : c’est une société qui contrôle les filiales d’un groupe de
sociétés, en assurant une participation majoritaire dans leurs
capitaux. leur but est de retirer des revenus (dividendes) et de prendre
les décisions dans les affaires de ces filiales.
 Les conglomérats : ils regroupent un ensemble d’entreprises
diversifiées dont le développement est assuré regroupement avec
d’autres sociétés.
 Les cartels (ou ententes) : sont des accords implicites ou explicites
passés entre deux ou plusieurs sociétés sur des points particuliers tels
que : limitation des niveaux de prix, des quantités produites, répartition
des débouchés et des parts de marché ou des bénéfices,
 Les multinationales : sont des grandes entreprises, ou groupes
d’entreprises juridiquement liées les unes aux autres, exerçant leurs
activités dans plusieurs pays différents. Elles procèdent à des
investissements directs à l’étranger et peuvent exercer leurs activités
dans plusieurs secteurs : matières premières (pétrole et gaz),
l’industrie tel que l’automobile, industrie manufacturière et
l’agroalimentaire (Nestlé, Michelin, Coca Cola, Général Motors,
Mitsubishi,…) ou dans les services tels que les banques, le tourisme et
l’assurance.

29
CHAPITRE 3: CLASSIFICATION DES ENTREPRISES

Introduction
L’entreprise peut connaître au cours de sa vie plusieurs formes juridiques
successives comme elle peut grandir et passer de petite à une grande
entreprise ou encore se transformer en un groupe de sociétés.
La classification des entreprises est utile au niveau macro-économique pour
distinguer entre le secteur d’activité et la branche d’activité.

Les typologies permettent de mieux analyser les entreprises et de mieux


comprendre le fonctionnement de l’économie. Il existe une grande variété
d’entreprises qu’il est usuel de classer selon quatre critères. Chaque critère
fera l’objet d’une section : Section 1 : La forme juridique ; Section 2 : Les
origines des capitaux ; Section 3 : Le type d’activité ; Section 4 : La
dimension (taille).

Section 1 : Classification selon la forme juridique

La forme juridique permet de distinguer :


 les entreprises individuelles ;
 la société des personnes ou l’entreprise sociétaire ;
 la société des capitaux ;
 la SARL ; l’EURL.

Ces dernières formes seront définies comme suit :

1. L’entreprise individuelle

L’entreprise individuelle n’est pas une société. Elle présente l’affaire d’un
seul individu, personne physique. Le patrimoine de l’entreprise se confond
avec le patrimoine du chef d’entreprise.
Théoriquement, le nombre de salariés qu’emploie l’entreprise individuelle
n’est pas limitée. En réalité, le nombre est réduit. Les membres de la famille
pourvoient l’entreprise en force de travail.

30
Ces entreprises sont les plus nombreuses dans le commerce du détail, les
professions libérales (médecin, pharmacie, avocat …), les exploitations
agricoles.

Cette forme juridique rencontre des limites. L’entrepreneur engage


l’ensemble de son patrimoine (productif et personnel) en cas de décès de
l’entrepreneur, l’entreprise à de fortes chances de cesser ses activités. Pour y
remédier, l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) a été
instituée. Elle permet à l’entrepreneur de distinguer le patrimoine propre
personnel de l’entrepreneur du patrimoine de l’entreprise consacré à
l’exploitation.

2. L’entreprise sociétaire

La société est un acte commercial par lequel deux ou plusieurs personnes


décident de mettre quelques choses en commun. On distingue :

a. La société de personnes

On trouve deux types de sociétés :

 La société en nom collectif (SNC)


Les relations entre les associés sont fondées sur la confiance réciproque
qu’ils s’accordent. Les associés n’ont pas la possibilité de céder leurs parts
sociales et à la mort d’un associé, la société meurt aussi. Le patrimoine des
associés se confond avec le patrimoine de l’entreprise.

 Les sociétés en commande simple (SCS)

Il y a distinction entre les sociétaires, non seulement en fonction du nombre


de parts, mais aussi des statuts. On distingue les commanditaires et les
commandités.

 Le commanditaire : apporte tout ou partie du capital. Il reçoit une


part sur les résultats en fonction de son apport. En cas de faillite, il
n’est responsable que dans la limite de ce qu’il a apporté. Il ne gère
pas l’entreprise, mais il exerce un contrôle financier.

31
 Le commandité : gère l’entreprise, il est responsable de façon illimité
sur l’ensemble de ses biens.

b. Les sociétés de capitaux

Ce type de société concerne des entreprises de plus grande dimension dont


les sociétaires ne sont responsables qu’à concurrence des capitaux qu’ils
apportent. On distingue trois types :

 La société anonyme (SA)

Elle est fondée sur l’apport de capitaux. L’associé est une personne
anonyme, de sorte que la mort d’un actionnaire n’implique pas la mort de
l’entreprise. Les patrimoines des associés et de l’entreprise ne sont pas
confondus. Une société anonyme est composée d’au moins sept associés. Le
capital d’une société anonyme est divisé en titres de propriété appelés
actions. Chaque action peut être librement achetée et vendue sans accord
préalable des autres actionnaires, et représente un droit de propriété sur
une fraction de l’entreprise. Les actionnaires ne sont responsables des dettes
de l’entreprise que dans la limite de leurs apports.

 La société en commandité par actions

Cette forme juridique, peu répandue, s’applique à des entreprises de taille


moyenne. Les parts prennent la forme d’actions. Elle regroupe deux types
d’associés : les commandités et les commanditaires.

 La société à responsabilité limitée SARL

Elle a été introduite afin de permettre aux petits entrepreneurs de limiter


leur perte éventuelle aux capitaux investis dans leur entreprise. Elle tient à
la fois de la société de personnes et de la société de capitaux. La relation
entre associés est basée sur la confiance. Elle se rapproche de la société
anonyme.

32
Cette classification selon la forme juridique est complétée par une autre
basée sur les origines des capitaux. La section suivante fera l’objet de cette
typologie.

Section 2 : classification des entreprises selon les origines


des capitaux

Ce critère permet de classer les entreprises en :


 Entreprises privées ;
 Entreprises publiques et sociétés d’économie mixte ;
 Coopératives et mutuelles.

La définition de ces entreprises, selon la propriété du capital, est donnée


comme suit :

1. Les entreprises privées

Dans le secteur privé, on trouve deux formes juridiques : l’entreprise


individuelle et l’entreprise sociétaire qui peut être soit une société de
personnes, soit une société de capitaux.

2. Les entreprises publiques

Sont des sociétés contrôlées par l’Etat ou les collectivités publiques.


L’ensemble des entreprises publiques représente ce qu’on appelle le secteur
public. Elles peuvent prendre des formes juridiques différentes. Les régies,
les établissements publics, les sociétés nationales et les sociétés d’économie
mixte.
Le secteur public existe dans toutes les économies. L’Etat crée des
entreprises publiques lorsque :
 Il éprouve le besoin de contrôler des activités essentielles à la
prospérité ou à la sécurité de la nation.
 Il éprouve le besoin de satisfaire les citoyens et de les protéger
conformément à l’intérêt général.
 Les privés ne prennent pas d’initiative dans un secteur à haut risque
et néanmoins utile à la nation.

33
 Le souci de ceux qui gouvernent est d’influencer, grâce aux entreprises
nationales l’ensemble de l’économie.
 La crise de certaines industries peut conduire l’Etat à prendre le
contrôle de ces actifs et préserver l’emploi.
Le secteur public regroupe les établissements publics à caractère industriel et
commercial (EPIC), les sociétés nationales, les sociétés d’économie mixte, les
sociétés dont la majorité du capital est détenu par l’Etat ainsi que leurs
filiales.

3. Les coopératives et les mutuelles

Sont des entreprises dont les adhérents détiennent collectivement la


propriété. Ces organismes fonctionnent dans le système capitaliste, mais
avec des règles internes propres :

 L’adhésion est volontaire ;


 Les décisions sont collectives et démocratiques ;
 Chaque membre possède le même pouvoir (« un homme = une voix ») ;
 Le profit n’est pas recherché au bénéfice de quelques-uns, mais en
faveur de tous les membres de la communauté.
Le secteur coopératif comprend :

 Les coopératives agricoles ;


 Les coopératives de production ;
 Les coopératives de consommation ;
 Les coopératives de distribution ;
 Les coopératives de transporteur, etc.

Les mutuelles : sont nombreuses dans le secteur des services : assurances,


banques et les associations comme le croissant rouge.
Cette classification permet aux lecteurs d’éviter toutes confusions quand les
entreprises sont énumérées selon l’origine des capitaux. Une autre
classification est possible en fonction des domaines d’activités.

34
SECTION 3 : CLASSIFICATION DE L’ENTREPRISE SELON LES
CRITERES ECONOMIQUES

Cette classification a subi les aléas de l’environnement. Autrement dit, les


changements sur tous les plans ont rendu caduque certaines idées comme
c’est expliqué ci-dessous.

1. La classification selon le secteur d’activité

L’économiste australien Colin CLARK a proposé de rattacher toutes les


entreprises à l’un des trois secteurs suivants, d’après leur domaine d’action
principal :
 Le secteur primaire : correspond aux activités par lesquelles le
facteur naturel est prépondérant : agriculture, pêche, forêts, industrie
extractive.
 Le secteur secondaire : c’est celui de la transformation des biens
matériels : industrie, textile, sidérurgie, électrique …
 Le secteur tertiaire : est celui des entreprises prestataires de services
: distribution, banque, assurances, spectacles, coiffure.

Cette distinction n’est plus significative dans la mesure où le secteur


primaire occupe une place de plus en plus réduite dans les économies de
marché développées. Il existe aussi une difficulté de délimitation : le cas de
la production agricoles. Cette production est réalisée grâce à des procédés
industriels, des services de transport appuyés par une forte infrastructure de
type secondaire.

On assiste à une « explosion » du secteur tertiaire, ce qui a conduit certains


auteurs à proposer un quatrième secteur, le secteur quaternaire, dans lequel
les uns voient des activités culturelles et de loisirs, les autres celles de la «
matière grise » : informatique, recherche développement, enseignement.

2. Le secteur, la branche et la filière

a. le secteur : regroupe les entreprises ayant des activités similaires. A


titre d’exemple on cite : les mines ; le textile et cuir. Comme les
entreprises ont des activités assez diversifiées, leur appartenance à un

35
secteur donné est déterminée par son activité principale, c'est-à-dire
l’activité qui contribue le plus au chiffre d’affaires de l’entreprise. Une
entreprise ne peut appartenir qu’à un secteur puisqu’elle ne peut avoir
qu’une seule activité principale, et lorsqu’elle change cette activité, elle
change de secteur.
Le concept de secteur se rapporte à l’entité économique et juridique.
La classification en secteur a pour but l’étude du comportement économique
des entreprises. En effet, la décomposition en branche ne permet pas une
telle analyse, car les grandes décisions prises par les dirigeants d’une
entreprise concernent celle-ci toute entière et se répercutent sur toutes les
branches où elle a une activité. Le secteur l’emporte pour l’analyse des
phénomènes proprement économiques.

b. La branche : est un concept plus restrictif que celui du secteur. La


branche ne regroupe que les entreprises qui travaillent les mêmes
matières au même stade de la production (sidérurgie, industrie
mécanique) pour produire des biens analogues.
Les entreprises appartenant à la même branche ont les mêmes problèmes,
utilisent la même technologie, les mêmes matières premières et par
conséquent sont confrontées au même marché principal.
Le concept de branche se rapporte à une notion économique qui est le
produit et comme l’entreprise participe généralement à la production de
plusieurs biens elle appartiendra à plusieurs branches.
Donc les branches peuvent être composées d’entreprise ou de fractions
d’entreprise.

Exemple : Une société produisant des avions et du matériel d’équipement


électroménager sera classée par une partie de son activité dans la branche
« Construction aéronautique » et pour l’autre « machine et appareil
électrique ».

Si la classification en secteur est essentielle à l’analyse des phénomènes


économiques, pourquoi classer en branches ?
Le rôle de classification par branches est d’établir les processus techniques
de production. Il est en effet normal de penser que les unités de production
qui élaborent un type de produit recourent à des techniques relativement

36
semblables et consommant, dans des proportions voisines, les biens et
services des autres branches.
On appelle coefficient technique de production le rapport entre la
consommation par une branche A du produit d’une autre branche B et la
production de cette branche.
Les économistes, pour le besoin de comprendre les évolutions de
l’environnement technologique de l’entreprise, ont procédé à une autre
classification fondée sur la filière.

c. La filière : selon Y-MORVAN (1991), la filière se présente comme un


champ d’analyse de la dynamique des techniques (émergence,
évolution, rupture, disparition) dans un ou plusieurs contextes
donnés.

Selon la définition de l’Organisation des Nations Unies pour le


Développement, la filière représente une chaîne d’activité technique
ordonnée de l’amont vers l’aval du processus de fabrication d’un produit
(fabrication du produit) comme le montre l’exemple suivant :

Elevage Fabrication de lait Distribution

Filière

Amont Centre Aval


Ainsi on peut donner une autre définition : la filière est une succession
d’opérations articulées entre elles, allant de la production (à l’amont)
à la mise à disposition du produit final entre les mains de son
utilisateur (à l’aval).
Jean PARENT (1979, PP 89 à 91) avance que la filière confine en elle quatre
actions :
 L’activité de production : transformation des matières premières ;
 L’action de transfert : déplacement dans l’espace ;
 L’action de stockage : déplacement dans le temps ;

37
L’action de distribution.
Roland PEREZ (1983, PP. 69 à 71) définit la filière :
 Comme étant un ensemble d’opérations techniques qui correspondent
aux phases de transformation progressive des matières premières en
produits finis c’est une dimension technologique de la filière.
Mais il y a lieu de signaler qu’une filière de produit n’est pas nécessairement
linéaire, composée de stades successifs s’enchaînant chronologiquement les
uns sur les autres (J.PARENT, 1979).
De nombreux produits sont fabriqués à partir de composants préparés à
l’avance, comme les ordinateurs et les automobiles. La filière de produit peut
constituer un processus plus long (pétrole) ou moins long et facile comme la
filière « bois ».
Les filières sont reliées entre elles par des besoins de consommation comme
par exemple les filières automobiles et la filière sidérurgie.

 Comme étant un ensemble d’opérations économiques exprimant les


échanges effectués tout le long de la filière technique. Ces échanges
créent un flux monétaire constituant la contrepartie de transactions,
ce qui permet de calculer le profit aux différents stades de la filière.

 Comme étant un ensemble d’organisations ouvertes c'est-à-dire, qui


subissent et influence l’environnement externe. Les ateliers, les unités
de production, les firmes, les groupes industriels constituent des sous-
systèmes qui entretiennent entre eux des relations de complémentarité
et/ou de domination avec d’autres filières, institutions monétaires et
financières …
La filière est un outil de découpage du système productif en respectant
généralement le schéma suivant :
- La filière est constituée de branches ou parties de branches qui
entretiennent plus de relations entre elle qu’avec celles qui n’en fond pas
partie.
- Affectation des branches ou parties de branches à chaque niveau de la
filière, cette dernière et divisée en trois parties : amont, centre et aval
 L’amont représente les branches qui sont fournisseurs du centre.

38
 Le centre représente les branches qui sont fournisseurs de l’aval.

 Appartiennent à l’aval de la filière, les branches clients des branches


du centre.

Dans ce qui suit, on présente quelques exemples sur la filière (J.


MONTFORT, 1983)

Filière cuir

Amont Centre Aval

Cuirs et peaux Articles en cuirs et Une partie de la branche


chaussures Commerce et répartitions
Diverses

Filière bois

Amont Centre Aval

Sylviculture Meuble Une partie de la branche


Papier carton, industries Commerce
diverses

Filière textile

Amont Centre Aval

Fils et fibres Bonneterie, ouvrage en Une partie de la branche


artificielles Fils, articles d’habillement Commerce

Automobile

Amont Centre Aval

Une partie de la Une partie de la branche Réparation de l’automobile,


branche pneus et matérielle transport routier, une partie de
Automobile et cycle la branche autre transports
caoutchouc
routiers
Chimie

Amont Centre Aval

Minières Verre, parachimie, produits Une partie de la branche


diverses, Chimie pharmaceutiques, une partie de commerce
générale, chimie la branche pneus et caoutchouc, 39
organique transport matière plastique
Section 4 : Classification des entreprises selon la dimension
(la taille)

La section 4 est le complément de la section 3. Cette dernière est une


classification selon le critère économique. Dans cette classification on
distingue deux typologies comme suit :

Critères économiques

Selon l’activité (objet de Selon la taille (objet de


la section 3) la section 4)

La taille de l’entreprise peut se mesurer de différentes façons : par l’effectif


d’employés, par le chiffre d’affaires annuel, par la valeur ajoutée, par les
bénéfices réalisés, par la valeur des équipements productifs, etc.
Les indicateurs les plus utilisés sont l’effectif employé, le chiffre d’affaires et
la valeur ajoutée.

1. Les critères de la taille utilisée

Il existe un certain nombre de critères de la taille des entreprises. Grâce à


ces critères, on distingue ce qu’on appelle des petites et moyennes
entreprises, les grandes entreprises, et les groupes commerciaux ou
industriels.
Les principaux critères utilisés sont :

a. Le chiffre d’affaires

Il permet d’évaluer la production vendue sur le marché. Ce critère n’indique


pas la performance de l’entreprise, car celle-ci peut réaliser un chiffre
d’affaires élevé mais avec des pertes.
Le chiffre d’affaires ne représente pas un indicateur pour certaines
entreprises telles que les banques et les assurances.

40
b. Les effectifs

Dans l’industrie et le commerce on considère généralement comme :


 petite entreprise : Celle dont l’effectif est compris entre cinq et dix
personnes. Les petites entreprises (1 à 9 salaires) ont pour toute forme
juridique, la personne physique de leur propriétaire. Celui-ci supporte
alors en permanence sur son patrimoine personnel la totale
responsabilité des dettes de son entreprise. On trouve dans cette
catégorie des entreprises artisanales : ce sont toutes les entreprises de
moins de dix salariés qui ont pour activité la réparation, la
transformation et prestation des services ou à défaut toutes celles qui
ne pratiquent pas la revente en l’état, etc.

 Moyenne entreprise : Elle rassemble quelques centaines de salariés,


en général au maximum cinq cent salariés.
Il faut souligner que les moyennes entreprises sont définies différemment
selon les pays. En Europe par exemple, les moyennes entreprises sont celles
qui emploient entre 50 et 250 personnes.

 Grande entreprise : Son effectif est de plusieurs milliers de salariés.


Parmi cette catégorie on trouve la Firme multinational (FMN) : c’est une
grande entreprise, mais elle peut être une PME, le critère utilisé ici n’est pas
l’effectif mais le lieu de la production. Le FMN est une entreprise qui possède
des unités de production implantées dans plusieurs pays et gérées selon une
stratégie mondiale. Cette délocalisation de la production obéit à plusieurs
stratégies possibles :
- stratégie commerciale et d’importation à l’étranger pour s’ouvrir sur des
marchés en éliminant les barrières douanières.
- Stratégie de réduction des coûts : mains d’œuvre moins chère
approvisionnement plus facile.
- Stratégie opportuniste pour profiter des différentes législations
nationales plus ou moins rigoureuses (droit du travail, normes de
pollution, rapatriement des profits réalisés …)

41
 Très grande entreprise : Elle emploie plusieurs centaines de milliers
de salariés (la plus grande firme américaine de construction
automobile a un effectif de près de 700000 personnes). Elle est très
grande par son effectif et aussi par sa surface financière. Dans ce
genre d’entreprises, il faut organiser et motiver en fonction d’un but
commun. Leur développement et leur croissance se réalisent avec
l’abandon de la spécialisation et la mise en concurrence de nouveaux
produits. Leurs activités impliquent un marché national, voire
international pour abaisser les coûts. Elles ont une capacité à modifier
leur environnement et à posséder les moyens et les financements
nécessaires.

 Groupes : Ils constituent un ensemble d’entreprises ou de sociétés


soumises au contrôle stratégique, plus ou moins étroit d’une société
mère. Quand la grande entreprise diversifie ses produits, elle se
transforme en un groupe qui est un ensemble de sociétés ayant des
relations financières et économiques et contrôlées soit par une société
mère, soit par une société de portefeuille (Holding).

Théoriquement, la grande taille devrait profiter à l’entreprise dans deux


domaines: - les économies d’échelle et le pouvoir de négociation.
Pour finir ce point, on rappelle que l’utilisation du nombre de salariés ne
constitue plus, de nos jours, un critère décisif dans l’appréciation de la taille
de l’entreprise. Cela est dû à l’introduction de la technologie la plus récente
(robotisation …).

c. La valeur ajoutée VA

C’est la différence entre le chiffre d’affaires et le coût d’achat des matières et


services fournis par d’autres entreprises.
La valeur ajoutée constitue la véritable mesure de la valeur créée par
l’entreprise. Ce critère est donc, en théorie, plus significatif que celui du
chiffre d’affaires.
En pratique, il est moins utilisé car plus difficile à obtenir.

42
D -L’actif immobilisé

C’est une évaluation comptable des immobilisations de l’entreprise. Il est


très important notamment lorsqu’on compare des entreprises appartenant à
la même branche, donc ayant une même technologie.

Le chiffre d’affaires représente le montant des ventes de produit ou de


services effectués par l’entreprise CA = Q vendues X prix unitaire.
Finalement, aucun critère n’est en soi satisfaisant. De plus chaque
économiste a sa propre classification. Pour obtenir un classement utile et
rigoureux, il est alors nécessaire d’avoir recours à plusieurs critères à la fois.

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