Électricité 2 Cours

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Université Marien Ngouabi

Faculté des Sciences et Techniques


Département : Physique

LICENCE I
PHYSIQUE

U.E PHYSIQUE GENERALE


ELECTRICITE II

Charge de cours : Dr Wilfrid NDEBEKA

Année académique
2020/2021
Copyright © 2021 Wilfrid Ndebeka
Table des matières

I Première partie : Magnétostatique

1 Rappel sur l’analyse vectorielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7


1.1 REPRÉSENTATION D’UN POINT DANS L’ESPACE 7
1.1.1 Systèmes de coordonnées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.1.2 Coordonnées polaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2 Éléments d’analyse vectorielle 10
1.2.1 Rappels sur les vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3 Dérivées partielles, différentielle d’une fonction 10
1.3.1 Dérivées partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.2 Différentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4 Les opérateurs 11
1.4.1 Quelques formules très utiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.5 Circulation et flux d’un champ vectoriel 12
1.5.1 Circulation d’un champ vectoriel �A sur un contour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.5.2 Flux d’un champ vectoriel �A sur une surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.5.3 Surface ouverte appuyée sur un contour, Surface fermée entourant un volume fini . 13
1.6 Théorème de Stokes 14
1.7 Théorème d’Ostrogradski 14
1.7.1 Exemple simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.8 Lignes de champ 15
1.9 Lignes ou surfaces équipotentielles 15
1.10 Exercices 15

2 Champs et forces magnétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17


2.1 Introduction 17
2.1.1 Les aimants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Parcours Physique Année académique 2020 - 2021


2.1.2 Expérience de l’aimant brisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.1.3 Champ magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.1.4 Expérience d’Œrsted . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.1.5 Force magnétique exercée par le champ magnétique sur une charge en mouvement
19
2.1.6 Orientation de la force magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2 Force magnétique sur un courant conducteur parcouru par un courant 20
2.2.1 Loi de Biot et Savart . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.2.2 Règles mnémotechniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.3 Symétries et invariances 22
2.3.1 Invariances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.3.2 Symétries et antisymétries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.3.3 Calcul du champ magnétiques dans un cas simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.3.4 Méthode de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.3.5 Exemples de plans de distribution de courants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.3.6 Champ magnétique crée par une spire circulaire sur son axe . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.4 Champ magnétique crée par une solénoïde de longueur L, sur son axe 29
2.5 Exercices 30

3 Le théorème d’Ampère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.1 Démonstration du théorème d’Ampère 33
3.2 Utilisation du théorème d’Ampère 35
3.3 Exemples et applications 35
3.3.1 Conducteur rectiligne infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.3.2 Solénoïde infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.3.3 Bobine torique (de section transverse quelconque) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.4 Exercices 39

II Deuxième Partie
4 Induction électromagnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

5 Équations de Maxwell - Ondes électromagnétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

6 Les courants alternatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47


I
Première partie :
Magnétostatique

1 Rappel sur l’analyse vectorielle . . . . . . . 7


1.1 REPRÉSENTATION D’UN POINT DANS L’ESPACE
1.2 Éléments d’analyse vectorielle
1.3 Dérivées partielles, différentielle d’une fonction
1.4 Les opérateurs
1.5 Circulation et flux d’un champ vectoriel
1.6 Théorème de Stokes
1.7 Théorème d’Ostrogradski
1.8 Lignes de champ
1.9 Lignes ou surfaces équipotentielles
1.10 Exercices

2 Champs et forces magnétiques . . . . . . 17


2.1 Introduction
2.2 Force magnétique sur un courant conducteur par-
couru par un courant
2.3 Symétries et invariances
2.4 Champ magnétique crée par une solénoïde de
longueur L, sur son axe
2.5 Exercices

3 Le théorème d’Ampère . . . . . . . . . . . . . . 33
3.1 Démonstration du théorème d’Ampère
3.2 Utilisation du théorème d’Ampère
3.3 Exemples et applications
3.4 Exercices
1. Rappel sur l’analyse vectorielle

1.1 REPRÉSENTATION D’UN POINT DANS L’ESPACE

Nous considérerons un repère orthonormé Oxyz, de vecteurs unitaires ex , ey , ez

1.1.1 Systèmes de coordonnées

Coordonnées cartésiennes

−−→
�r = OM = x�ex + y�ey + z�ez (1.1)

Si M se déplace, on a :
−−→ −→
d OM = dM = dx�ex + dy�ey + dz�ez (1.2)

−−→2
OM = x2 + y2 + z2 (1.3)
� −−→�2
d OM = dx2 + dy2 + dz2 (1.4)

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8 Chapitre 1. Rappel sur l’analyse vectorielle

Coordonnées cylindriques

Les coordonnées cylindriques �er , �eθ , �ez comme


vecteurs unitaires.
On définit M par sa coordonnée z et par les
coordonnées polaires r, θ de son projeté sur le
plan xOy.

−−→ x = r cos θ
OM = r�er + z�ez (1.5)
y = r sin θ

−−→2
OM = r2 + z2 (1.6)
−−→
d OM = dr�er + rdθ�eθ + dz�ez (1.7)
� −−→�2
d OM = dr2 + (rdθ )2 + dz2 (1.8)

� �
−−→ ∂f 1∂f ∂f
grad f = + + (1.9)
∂r r ∂θ ∂z

1 ∂ (rAr ) 1 ∂ Aθ ∂ Az
div�A = + + (1.10)
r ∂r r ∂θ ∂z

 1 ∂ Az ∂ Aθ 
r ∂θ − ∂z
−→  ∂ Ar ∂ Az 
rot�A =  � ∂ z − ∂ r � (1.11)
1 ∂ (rAθ ) ∂ Ar
r ∂r − ∂θ

1 ∂ (r∂ f /dr) 1 ∂ 2 f ∂ 2 f
�f = + 2 + (1.12)
r ∂r r ∂ θ 2 ∂ z2

Coordonnées sphériques

Vecteurs unitaires : �er , �eθ , �eϕ .


On définit M par la longueur

r = OM et les deux angles ϕ et θ (1.13)



−−→ x = r sin θ cos ϕ

OM = r�er y = r sin θ sin ϕ (1.14)


z = r cos θ
−−→
d OM = dr�er + r sin θ dϕ�e phi + rdθ�eθ (1.15)
−−→2
OM = r2 (1.16)
� −−→�2
d OM = dr2 + r2 sin2 θ dϕ 2 + r2 dθ 2 (1.17)

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1.1 REPRÉSENTATION D’UN POINT DANS L’ESPACE 9

F IGURE 1.1 – Système de coordonnées sphériques

−−→ � �
OM = r�er �eϕ appartient au plan x0y (1.18)
� �
−−→ ∂f 1∂f 1 ∂f
grad f = , , (1.19)
∂ r r ∂ θ r sin θ ∂ ϕ
� 2 �
1 ∂ r Ar 1 ∂ (sin θ Aθ ) 1 ∂ A phi
div�A = 2 + + (1.20)
r ∂r r sin θ ∂θ r sin θ ∂ ϕ
 � �
1 ∂ (sin θ Aϕ ) ∂ Aθ
 r sin θ ∂θ − ∂ϕ 
−→�  
rot A =   r sin 1 ∂ Ar
− 1 ∂ (rAϕ ) 
 (1.21)
 �θ ∂ ϕ r ∂ r� 
1 ∂ (rA θ ) ∂ Ar
r ∂r − ∂θ

1 ∂ 2 (r f ) 1 ∂ (sin θ ∂ f /∂ θ ) 1 ∂2 f
�f = + + (1.22)
r ∂ r2 r2 sin θ ∂θ r2 sin2 θ ∂ ϕ 2

1.1.2 Coordonnées polaires

M = M(r, θ ), vecteurs unitaires : (�er ,�eθ )

−−→
OM = r�er (1.23)

� �
−−→ ∂f 1∂f
grad f = , (1.24)
∂r r ∂θ

1 ∂ (rAr ) 1 ∂ Aθ
div�A = + (1.25)
r ∂r r ∂θ

� �
−→ 1 ∂ (rAθ ) ∂ Ar
rot�A = − �ez (1.26)
r ∂r ∂θ

1 ∂ (r∂ f /dr) 1 ∂ 2 f
�f = + 2 (1.27)
r ∂r r ∂θ2

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10 Chapitre 1. Rappel sur l’analyse vectorielle

1.2 Éléments d’analyse vectorielle


Ci-dessous, f (x, y, z) désigne un champ scalaire : c’est une fonction des variables (x, y, z). �A(Ax , Ay , Az ),
� x ,Cy ,Cz ) désignent des champs vectoriels, chaque composante est un champ scalaire
�B(Bx , By , Bz ) et C(C
dépendant des variables spatiales (x, y, z).

1.2.1 Rappels sur les vecteurs


Le produit scalaire
Le produit scalaire de deux vecteurs est un nombre positif ou négatif
� �
�A · �B = Ax Bx + Ay By + Az Bz =� �A � × � �B � cos �A, �B (1.28)

Le produit scalaire de deux vecteurs orthogonaux est nul.

� �A �2 = �A2 = �A · �A = A2x + A2y + A2z (1.29)

Le produit vectoriel
Le produit vectoriel de deux vecteurs est un vecteur
 
�i �j �k
�A ∧ �B = (Ay Bz − Az By , Az Bx − Ax Bz , Ax By − Ay Bx ) = Ax Ay Az  (1.30)
Bx By Bz

�A ∧ �B est un vecteur orthogonal à la fois à �A et à �B


� �
� � � � � � ��
� A ∧ B �=� A � × � B � × �sin A, B� (1.31)

Le produit vectoriel de deux vecteurs colinéaires est nul. � �A ∧ �B � représente l’aire du parallélogramme
généré par �A, �B.
Orientation du produit vectoriel : Règle des doigts de la main droite : �A = pouce ; �B = index ; �A ∧ �B =
majeur.
Le produit mixte
Le produit mixte de trois vecteurs est un nombre
� � � � � �
� =C
�A · �B ∧ C � · �A ∧ �B = �B · C� ∧ �A (1.32)

est invariant
� �par permutation circulaire.
� �A · �B ∧ C
� � représente le volume du prisme droit généré par �A, �B, C.

Dès que deux vecteurs sont colinéaires, le produit mixte est nul.
Le double produit vectoriel
Le double produit vectoriel de trois vecteurs est un vecteur
� � � � � �
�A ∧ �B ∧ C
� = �A · C
� �B − �A · �B C � (1.33)

n’a pas de composante sur �A puisqu’il est orthogonal.

1.3 Dérivées partielles, différentielle d’une fonction


1.3.1 Dérivées partielles
Soit f (x, y, z) une fonction des variables spatiales x, y, z
— ∂ f /∂ x est la dérivée de la fonction f par rapport à x en considérant y et z comme des constantes,
— ∂ f /∂ y est la dérivée de la fonction f par rapport à x en considérant x et z comme des constantes,
— ∂ f /∂ z est la dérivée de la fonction f par rapport à x en considérant x et y comme des constantes.

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1.4 Les opérateurs 11

1.3.2 Différentielle

∂f ∂f ∂f
df = dx + dy + dz (1.34)
∂x ∂y ∂z
est la différentielle de f (x, y, z) ; elle représente les variations de f (x, y, z) lorsque x varie de x à x + dx, y
de y à y + dy et z de z à z + dz.

1.4 Les opérateurs


Ils agissent soit sur des champs scalaires, soit sur des champs vectoriels. En coordonnées cartésiennes,
on en définit :
L’opérateur "nabla" :
� �

− ∂ ∂ ∂
�= , , (1.35)
∂x ∂y ∂z
L’opérateur "gradient" :
� �
−−→ →
− ∂f ∂f ∂f
grad f = � f = , , (1.36)
∂x ∂y ∂z
−−→ −−→ −−→
Remarque : d f = grad f · d OM avec d OM(dx, dy, dz)
L’opérateur "divergence" :
∂ Ax ∂ Ay ∂ Az
div�A = + + (1.37)
∂x ∂y ∂z
� et �A).
(produit scalaire de �
L’opérateur "rotationnel" :
−→ →

rot�A = � ∧ �A (1.38)


(produit vectoriel de � et �A) tel que :
   
∂ Az /∂ y − ∂ Ay /∂ z �i �j �k
−→  
rot�A =  ∂ Ax /∂ z − ∂ Az /∂ x  =  ∂∂x ∂∂y ∂∂z  (1.39)
∂ Ay /∂ x − ∂ Ax /∂ y Ax Ay Az

Remarques :
— Le gradient s’applique à un champ scalaire et le résultat est un champ vectoriel.
— La divergence s’applique à un champ vectoriel et le résultat est un champ scalaire.
— Le rotationnel s’applique à un champ vectoriel et le résultat est un champ vectoriel.

1.4.1 Quelques formules très utiles


Le rotationnel d’un gradient est nul :
� � → − �→ − �
−→ −−→
rot grad f = � ∧ � f = �0 (1.40)

La divergence d’un rotationnel est nulle :


� � → − �→ − �


div rot�A = � · � ∧ �A = 0 (1.41)

Divergence et rotationnelle du produit f �A d’un champ scalaire f par un champ vectoriel �A :


� � −−→
div f �A = f · div�A + grad f · �A (1.42)
� � −−→
−→
rot f �A = f rot
� �A + grad f ∧ �A (1.43)

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12 Chapitre 1. Rappel sur l’analyse vectorielle

Cas particulier : si �A est un vecteur fixe indépendant des coordonnées de l’espace :


� � −−→
div f �A = grad f · �A (1.44)
� � −−→
−→
rot f �A = grad f ∧ �A (1.45)

Divergence d’un produit vectoriel :


� �
−→ −→
div �A ∧ �B = �Brot�A − �Arot �B (1.46)

Carré d’un champ vectoriel :


−−→ �� 2 � � − →
� −−→�
grad A /2 = A ∧ rot�A + �A · grad �A (1.47)

Rotationnel d’un rotationnel :


� � −−→ � �
−→ − →�
rot rot A = grad divA − ��A
� (1.48)

Laplacien scalaire
Il est définit par


− ∂2 f ∂2 f ∂2 f �−−→ �
� f = � 2 f = 2 + 2 + 2 = div grad f (1.49)
∂x ∂y ∂z
Laplacien vectoriel
Il est définit par
−−→ � �


→ − →

��A = grad div�A − rot rot�A (1.50)

En coordonnées cartésiennes, on peut écrire ��A = (�Ax , �Ay , �Az ) où � est le Laplacien scalaire ; ce
n’est pas vrai dans les autres systèmes de coordonnées (cylindriques et sphériques).
Le Laplacien s’applique à un champ scalaire ou vectoriel et le résultat de même nature.

1.5 Circulation et flux d’un champ vectoriel


1.5.1 Circulation d’un champ vectoriel �A sur un contour
� →
− →

La circulation d’un champ vectoriel �A sur un contour est l’intégrale curviligne �A · dl où dl désigne


un élément de contour ( dl est tangent au contour en tout poing).
L’intégrale curviligne s’évalue entre un point de� départ P et un point d’arrivée Q.
Si le contour est fermé, alors P = Q et le signe est barré d’un rond et la circulation s’écrit :

�A · →

dl (1.51)

F IGURE 1.2 – Circulation sur un contour

Un champ vectoriel �A dont la circulation est nulle sur tout contour fermé est dit circulation conservative.
−−→
C’est toujours vrai si �A est un champ défini par �A = grad f où f est une fonction "potentiel" (exemple :
champ de pesanteur, champ de gravitation, champ électrostatique).

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1.5 Circulation et flux d’un champ vectoriel 13

1.5.2 Flux d’un champ vectoriel �A sur une surface


Le flux d’un champ vectoriel �A sur une surface est l’intégrale surfacique
��
�A · −

dS (1.52)


→ −→
où dS désigne un élément de surface (le vecteur dS = �ndS est normal en tout point de la surface). Une


surface qui entoure un volume est fermée : le vecteur dS est orienté vers l’extérieur. Une surface qui


s’appuie sur un contour fermé est ouverte ; dS est orienté par le contour.

F IGURE 1.3 – Surface ouverte

F IGURE 1.4 – Volume clos

1.5.3 Surface ouverte appuyée sur un contour, Surface fermée entourant un volume fini
Une surface ouverte appuyée sur un contour orienté (exemple : un disque délimité par la circonférence
d’un cercle) s’oriente à l’aide de la règle des doigts de la main droite : pouce en M le long du contour C,
index = MO, vise le centre O de C et majeur = vecteur surface dS � (sur la figure 7)

F IGURE 1.5 – Volume clos

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14 Chapitre 1. Rappel sur l’analyse vectorielle
��
Si la surface fermée, alors le signe est barré d’un rond et le flux au travers s’écrit :
� �
�A · −

dS (1.53)

Un champ vectoriel �A dont le flux est nul sur toute surface fermée entourant un volume quelconque est dit
à flux conservatif (exemple : champ magnétique).

1.6 Théorème de Stokes


Formule de Stokes ou du rotationnel :
� ��
�A · →

dl =
−→ − →
rot�A · dS (1.54)

La circulation du champ vectoriel �A sur un contour fermé C est égale au flux de son rotationnel à travers
n’importe quelle surface S s’appuyant sur ce contour fermé. On choisit une orientation arbitraire du

F IGURE 1.6 – illustration du théorème de Stokes

contour C.
Le vecteur surface �S est alors orienté par C selon la règle des doigts de la main droite : pouce sur le
contour dans le sens choisi, l’index vise le centre O, le majeur indique le vecteur �S.

1.7 Théorème d’Ostrogradski


Formule d’Ostrogradski ou flux � flux divergent � :
� � ���
�A · −

dS = div�A · dv (1.55)

Le flux du champ vectoriel �A à travers une surface fermée S est égal à l’intégrale de sa divergence sur le
volume intérieur V délimité par cette surface.

1.7.1 Exemple simple


Prenons �A(x, y, z) = x�ex + y�ey + z�ez . Alors div�A = 3.
D’après le théorème d’Ostrogradski :
� � ���
�A · −

dS = div�A · dv = 3V (1.56)

Le volume V intérieur à toute surface S fermée et quelconque est tout simplement donné par
� �
V = 1/3 �A · −

dS. (1.57)

Si le volume V intérieur à toute surface fermée est composée de facettes planes, le calcul de cette
intégrale est aisé.

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1.8 Lignes de champ 15

F IGURE 1.7 – Illustration du théorème d’Ostrogradski

1.8 Lignes de champ


−−−→ −−−→
Si �A est un champ vectoriel, l’équation des lignes de champ est donnée par �A = kdOM (k réel), dOM
étant un élément tangent à la ligne de champ. On en tire les équations différentielles par élimination de k :
Coordonnées cartésiennes :

−−−→
dx/Ax = dy/Ay = dz/Az avec dOM(dx, dy, dz) (1.58)

Coordonnées cylindriques :

−−−→
dr/Ar = rdθ /Aθ = dz/Az avec dOM(dr, rdθ , dz) (1.59)

Coordonnées sphériques :

−−−→
dr/Ar = rdθ /Aθ = r sin θ dφ /Aφ avec dOM(dr, rdθ , r sin θ dφ ) (1.60)

�A est tangent en tout point à la ligne de champ.

1.9 Lignes ou surfaces équipotentielles


−−→
Si �A est un champ vectoriel tel que �A = gradV où V est une fonction "potentiel", l’équation des lignes
ou surfaces équipotentielles est donnée par
−−→ −−−→ −−−→
dV = 0 = gradV · dOM = �A · dOM (1.61)

impliquant que les lignes ou surfaces équipotentielles sont orthogonales aux lignes de champs.
Leur équation est donnée par V (x, y, z) = constante, qui définit une surface.
En deux dimensions dans le plan x0y, V (x, y) = constante définit une ligne équipotentielle.

1.10 Exercices
Exercice 1 Soit M ∈ R3 , on appelle (r, θ , z) les coordonnées cylindriques et (ρ, θ , Φ) les coordonnées
sphériques. Rappeler les relations permettant d’obtenir (x, y, z) en fonction de ces coordonnées. Exprimer
r et ρ a l’aide de x, y et x.
2 2 2 −−→
Exercice 2 On definit f (x, y, z) = (x − a) + (y − b) + (z − c) , calculer grad f (M).
On choisit un point M de la sphère de centre Ω = (a, b, c) ; représenter graphiquement le vecteur
−−→
grad f (M).
Exercice 3 On définit f (x, y, z) = (x − a)2 + (y − b)2 + (z − c)2 .
On choisit un point M de la sphère de centre Ω = (a, b, c).

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16 Chapitre 1. Rappel sur l’analyse vectorielle
−−→
1. Vérifier que le vecteur grad f (M) est orthogonal à la sphère au point M et que ce vecteur est "dirigé
suivant les valeurs croissantes" de f .
−−→
2. Donner l’équation d’un plan sous la forme f (x, y, z) = c, calculer grad f .
Exercice 4 Le plan est muni d’un repère orthonormé (O,�i, �j). Soit M �= 0 le point du plan dont les
coordonnées polaires sont r et θ ; on définit

�u = cos θ�i + sin θ �j
(1.62)
�v = − sin θ�i + cos θ �j.

Représenter sur une figure le point M et les vecteurs �u et �v.


 
−ωy


Exercice 5 Soit �V =  ωx . Montrer que rot�V = 2ω�k.
0
� �
→ −−→

Exercice 6 Soit f une fonction de R3 dans R dont les dérivées sont connues, montrer que rot grad f =
0
V = (αx, αy, αz) où α est une constante.
Exercice 7 On définit le champ de vecteurs de composantes �
Calculer div�V , représenter le champ de vecteurs pour α > 0, puis pour α < 0. Pouvez-vous en déduire
une interprétation géométrique de la divergence ?
Exercice 8 Montrer que si le champ de vecteurs � V dérive d’un potentiel vecteur �A, alors div�A = 0.
Exercice 9 Si α est une constante réelle, si f et g sont deux fonctions qui admettent des dérivées partielles
secondes, démontrer les propriétés suivantes

Δ ( f + g) = Δ f + Δg (1.63)
Δ (α f ) = αΔ f (1.64)
�−−→ �
div grad ( f ) = Δ f (1.65)

Exercice 10 Montrer que

�Δ�V = −−→ � �
−→ − →
grad div�V − rot · rot�V (1.66)

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2. Champs et forces magnétiques

2.1 Introduction
Dans ce chapitre nous allons montrer que les aimants, les courants et les objets chargés en mouvement
ont tous en commun d’exercer les uns sur les les autres une force qui est de même nature. Nous verrons
qu’il faut avoir recours à un nouveau champ, le champ magnétique, pour expliquer cette interaction. Non
seulement il sera finalement admis que les courants produisent des forces magnétiques mais aussi que les
courants et les aimants produisent des forces sur les charges en mouvement.

Il existe deux sources possibles pour les champs magétiques :


— les courants électrique et
— la matière aimantée.
La notation usuelle désignant ce champ est �B, son unité est le Tesla (T).

2.1.1 Les aimants


Les aimants sont des corps qui ont la propriété d’attirer les métaux ferreux. Ils existent naturelle-
ment dans la nature, mais on les fabrique (aussi) artificiellement. Ils sont généralement en acier dur (cobalt).

Propriétés : Chaque aimant comprend un pôle Nord et un pôle Sud, situé respectivement à chaque
extremité de celui-ci. Si l’on met deux aimants en présence de l’un et de l’autre, les pôles identiques se
repoussent, tandis que les pôles différents s’attirent. (Voir Fig 2.1)

F IGURE 2.1 – Les pôles identiques se repoussent tandis que les pôles différents s’attirent

Un barreau aimenté A que l’on sectionnerait donnerait naissance à plusieurs aimants B, ayant chacun
un pôle Nord et un pôle Sud. En plaçant ceux-ci bout à bout on obtient à nouveau un aimant unique C,
ayant un pôle Nord et un pôle Sud. Les pôles d’un aimant sont inséparables.

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18 Chapitre 2. Champs et forces magnétiques

F IGURE 2.2 – Expérience de l’aimant brisé

2.1.2 Expérience de l’aimant brisé


Coupons un aimant en deux parties afin d’obtenir des pôles isolés !

Observation : chaque moité possède les deux pôles Nord (N) et Sud (S). Même si on répète l’opé-
ration, on n’obtiendra jamais un seul pôle magnétique. Il est impossible d’isoler un seul pôle. Chaque
fragment est un aimant complet possédant deux pôles.

Interprétation : Toute matière ferromagnétique est constituée d’aimants élémentaires (microscopiques).


Lorsque la matière n’est pas aimantée les aimants élémentaires sont complètement désordonnés (voir
Figure 2.3). Leurs actions se neutralisent mutuellement.
Si la matière est placée dans un champ magnétique tous les aimants élémentaires s’orientent suivant la
même direction et dans le même sens. A l’intérieur de la matière les pôles se neutralisent mutuellement.
A chaque extrémité par contre il reste des pôles non neutralisés qui tous ensembles constituent un pôle
magnétique important.

F IGURE 2.3 – Arrangement microscopique des pôles dans un aimant brisé

Lorsqu’on coupe l’aimant en deux parties, il en va de même pour chacune des parties.

2.1.3 Champ magnétique


Pour bien introduire le concept de champ magnétique, passons en revue notre formulation des
interactions électriques, où nous avons introduit le concept de champ électrique. Nous avons représenté
les interactions électriques en deux étapes :
1. Une distribution de charge électrique au repos crée un champ électrique �E dans l’espace environnant.
2. Le champ électrique exerce une force �F = q�E sur toute autre charge q présente dans le champ.
Nous pouvons décrire les interactions magnétiques de la même manière :
1. Une charge ou un courant en mouvement crée un champ magnétique dans l’espace environnant (en
plus du champ électrique)
2. Le champ magnétique exerce une force �F sur tout autre courant de charge mobile qui est présent
dans le champ.
Un champ magnétique est une région de l’espace dans lequel un aimant est active, il est défini par des
lignes de forces allons du pôle Nord au pôle Sud. (Voir figure 2.4), ou bien c’est une région de l’espace où
une aiguille magnétique est soumise à une force magnétique.
Certains outils s’aimantent et attirent des objets en métal ; les aiguilles des boussoles, en magnétite,
sont naturellement aimantés. Les phénomènes magnétiques et électriques sont de nature différente. Cette

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2.1 Introduction 19

F IGURE 2.4 – Lignes de champs magnétiques

(a) Aiguille non deviée (b) Aiguille deviée

F IGURE 2.5 – Expérience d’Œrsted

conception est soutenue par une simple expérience consistant à placer un aimant à proximité d’un corps
isolant chargé électriquement : c’est l’expérience d’Œrsted.

2.1.4 Expérience d’Œrsted


Une boussole placée au voisinage d’un fil électrique est déviée dès qu’un courant parcourt le fil. De
même, si on enroule en plusieurs spires un fil électrique autour de la boussole, l’aiguille de celle-ci prend
la direction de l’axe du solénoïde ainsi constitué dès que le courant est établi. Ces deux expériences
mettent en evidence le lien étroit qui unit un courant électrique et le champ magnétique.
L’expérience dŒrsted montre non seulement que les courants produisent des forces magnétiques mais
aussi que les courants et les aimants produisent des forces sur les charges en mouvements.
Le champ magnétique en un point est caractérisé par son vecteur champ magnétique �B.
— Direction : celle d’une aiguille magnétique placée en ce point
— Sens : celui de la force magnétique sur le pôle Nord de l’aiguille.
— Intensité : d’autant plus grande que les forces magnétiques sur l’aiguille sont plus importantes.

� d B : Tesla
�Unité
�B ≡ Tesla = N·C−1 ·m−1 · s = V · m−2 · s.
L’expérience (d’Œrsted) établit qu’il existe une force entre des objets matériels aimantés ou parcourus par
des courants. En ce qui concerne les courants, il est établi que la force en question agit sur une charge
électrique ponctuelle et est proportionelle à sa vitesse. Cette dépendence ne peut trouver d’explication
dans les forces électriques de type �Fel = q · �E, c’est pourquoi la modélisation mathématique fait appel à un
autre champ vectoriel, le champ [d’induction] magnétique.

2.1.5 Force magnétique exercée par le champ magnétique sur une charge en mouvement
Dans un référentiel galiléen, où règne un champ d’induction magnétique uniforme �B, une particule
électrique q se déplaçant à la vitesse �v subit une force �F appelée force de Lorentz. La force de Lorentz est
donnée par

�F = q ·�v ∧ �B. (2.1)

Soulignons que �F est perpendiculaire à la fois à �B et à �v. Cette dernière particularité implique que la
force magnétique ne fournit aucun travail.
En effet, le long d’un élément de trajectoire d�l, le travail élémentaire

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20 Chapitre 2. Champs et forces magnétiques

δW = �F · d�l (2.2)

correspond à une puissance dissipée nulle

δW � d�l � �
P= = F · = q �v ∧ �B ·�v = 0. (2.3)
dt dt
En combinant ce résultat et le principe fondamental de la dynamique, on trouve

�F = m�a = m d�v = m�a


dt
P d�v dv2
P = �F ·�v =⇒ = ·�v = =0 (2.4)
m dt dt
Le champ magnétique ne modifie donc pas la norme du vecteur vitesse de la particule. L’énergie cinétique
d’une particule chargée dans un champ d’induction magnétique ne change donc pas et sa vitesse est
constante en grandeur, mais généralement pas en direction.

2.1.6 Orientation de la force magnétique

�FB = q�v ∧ �B

Si on oriente les doigts de la main droite selon �v


et que qu’on les remplie pour qu’ils s’alignent sur
�B, alors le pouce pointe selon �FB . Pour une charge
q négative, �FB est orientée dans le sens opposé au
pouce.

2.2 Force magnétique sur un courant conducteur parcouru par un courant


Si l’on place un fil conducteur dans un champ magnétique, il n’est soumis à aucune force bien qu’il
soit fait de particules chargées, car celles-ci ont des vitesses thermiques orientées au hasard. Par contre,
lorsque le fil est parcouru par un courant, les électrons de conduction acquièrent une faible vitesse et sont
donc soumis à une force magnétique qui est ensuite transmise au fil.

La force magnétique �FB s’exerçant sur un conducteur de longueur l parcouru par un courant I est
donnée par :

�FB = I�l ∧ �B. (2.5)


Dans l’éventualité où il y a N conducteurs parallèles parcourus par un même courant, l’équation (2.5)
devient

�FB = NI�l ∧ �B. (2.6)


L’équation (2.6) n’est valable que pour un tronçon de fil rectiligne plongé dans un champ magnétique
uniforme. Si l’une ou l’autre de ces conditions n’est pas respectée, il faut subdiviser le fil en segments
infinitésimaux, appliquer l’équation (2.5) sur chacun d’eux et additionner (intégrer) leurs contributions.
En somme, dans un tel cas, la force agissant sur un élément de fil infinitésimal d�l est

d �FB = Id�l ∧ �B. (2.7)

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2.2 Force magnétique sur un courant conducteur parcouru par un courant 21

F IGURE 2.6 – La force magnétique sur un élément de fil Id�l parcouru par un courant I.

2.2.1 Loi de Biot et Savart


Les sources du champ magnétique peuvent être des aimants ou des courants. Dans le second cas, une
loi purement expérimentale détermine l’élément d�l de champ magnétique créé par un un élément de fil
parcouru par un courant. Cette formulation infinitésimale permet de calculer par intégration le champ
magnétique généré par n’importe quelle géométrie de source de courant.

Enoncé
On considère un circuit filiforme fermé (C) parcouru par un courant d’intensité I constante. Soit M un
point de l’espace. Un élément d�l en P du fil crée en M un champ magnétique

µ0 Id�l ∧�uPM
d �B p (M) = (2.8)
4π PM 2

�B p (M) = µ0 Id�l ∧�uPM
. (2.9)
4π (C) PM 2

µ0 : perméabilité du vide (µ0 = 4π × 10−7 S.I., ε0 µ0 c2 = 1)

2.2.2 Règles mnémotechniques


Dans l’utilisation de la formule de Biot et Savart, il faut faire attention au fait que le champ magnétique
créé par un courant fermé est la somme vectorielle de tous les d �B, engendrés par un élément de circuit,
dont le sens est donné par celui du courant I

−→
� µ0 I d �P ∧ PM
dB = .
4π � PM �3

Or chaque d �B est défini par un produit vectoriel. Il faut donc faire extrêmement attention à l’orientation
des circuits. Voici quelques règles mnémotechniques :
1. Règle de la main droite :

lorsque la paume de la main droite est tournée


vers le point M, les doigts étant le long du fil et
dans le sens du courant, le pouce indique le sens
du champ magnétique.
Lorsque les doigts enroulent le fil dans le sens du
champ magnétique, le pouce indique le sens du
courant.
2. Règle du bonhomme d’Ampère :

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22 Chapitre 2. Champs et forces magnétiques

un observateur est disposé le long du conducteur


de façon que le courant électrique circule de ses
pieds vers sa tête. Il regarde un point M de l’es-
pace. En ce point M le champ magnétique est
orienté vers sa gauche

3. Règle du tire bouchon :

−→
le trièdre formé des vecteurs d�l, PM et �B doit être
direct. On fait tourner le premier vecteur vers le
deuxième, si ce sens de rotation est la droite, on
visse le tire-bouchon, le champ magnétique est
dans le sens de ce vissage

Le vecteur champ magnétique est un pseudo-vecteur car son sens dépend de l’orientation de l’espace.
Ceci provient de l’apparition d’un produit vectoriel notamment dans la loi de Biot et Savart. Ce produit
vectoriel est un produit de deux vrais vecteurs (vecteurs dont la direction ne dépend pas de l’orientation
de l’espace).

On dit que l’espace est orienté dans le sens direct lorsque les trois vecteurs de sa base sont orientés
dans le sens des trois doigts de la main droite (pouce : �ux , index : �uy , majeur : �uz ).

Ceci a une importance lorsque nous allons aborder les symétries, car un plan de symétrie transforme
la base directe en base indirecte, et le vecteur champ magnétique changera de sens de part et d’autre de ce
plan.

2.3 Symétries et invariances

Les symétries et les invariances permettent de simplifier la recherche du champ magnétique créé par
une distribution de courants.

2.3.1 Invariances

Pour considérer celles-ci, on place un point M qui regarde la distribution, puis on le déplace par
translation le long de la distribution ou par rotation autour d’elle. Si le point M voit la même distribution,
il y a invariance et le champ magnétique au point M ne dépendra pas de la coordonnée qui "produit"
l’invariance.

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2.3 Symétries et invariances 23

2.3.2 Symétries et antisymétries

Plan de symétrie

Prenons une distribution de courant dont on peut


trouver un plan de symétrie et calculons le champ
magnétique en un point M de ce plan.
Si une distribution (Π) de courants admet un plan
de symétrie, alors le champ �B est forcément ortho-
gonal à ce plan.
Cela signifie que l’existence d’un seul plan de symé-
trie nous permet de trouver la direction du champ
magnétique.

On peut également montrer qu’en deux point M et M’


symétriques par rapport à un plan de symétrie de la
distribution, le champ magnétique en M’ est l’opposé
du symétrique du champ �B en M.

Le champ magnétique change de sens à la traversée du plan de symétrie.

Plan d’antisymétrie

Prenons une distribution (Π� ) de courant dont on peut


trouver un plan d’antisymétrie et calculons le champ
magnétique en un point M de ce plan.
Si une distribution de courants admet un plan
d’antisymétrie, alors le champ �B est contenu dans
ce plan.

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24 Chapitre 2. Champs et forces magnétiques

On peut également montrer qu’en deux point M et


M’ symétriques par rapport à un plan d’antisymétrie
de la distribution, le champ magnétique en M’ est le
symétrique du champ B en M.

Remarque :
le champ �B est antisymétrique par rapport à un plan si ce plan est un plan de symétrie pour les courants.

2.3.3 Calcul du champ magnétiques dans un cas simple

Soit un fil infiniment long parcouru par un courant


d’intensité constante I. On cherche le champ magné-
tique créé en un point M distant de r du fil.
Ci-contre est le schéma illustrant la situation. On utili-
sera les coordonnées cylindriques dans ce problème.

Symétries et invariances
Le plan perpendiculaire contenant le fil passant par M est un plan de symétrie pour la distribution, le
champ magnétique est perpendiculaire à ce plan.
De plus, la règle du tire bouchon indique que le sens du champ magnétique est le même que celui du
vecteur �uθ (la base �ur , �eθ , �uz est directe).
Il y a invariance par rotation autour du fil et par translation suivant l’axe Oz (fil infini), le champ
magnétique ne dépend que de r.
Finalement :

�B(M) = Bθ (r)�uθ (2.10)


Champ magnétique élémentaire
Nous allons calculer le champ magnétique créé par un élément infinitésimal de fil, puis nous somme-
rons sur l’ensemble du fil infini. D’après la loi de Biot et Savart, on a :

−→ −→
µ0 Id�l ∧ PM µ0 Idz �uz ∧ PM
d �B = = (2.11)
4π PM 3 4π PM 3
Exprimons le produit vectoriel de cette expression.
On a :

−→ −→ −−→
PM = PO + OM = −z�uz + r�ur (2.12)

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2.3 Symétries et invariances 25

Donc
−→
�uz ∧ PM = r�uθ (2.13)

On a aussi :

r r r
cos α = = ⇔R= (2.14)
PM R cos α
et

z = r tan α
dz = r × d (tan α)
� �
dz = 1 + tan2 α dα
r
dz = dα (2.15)
cos2 α
Utilisons (2.12) et (2.14) dans (2.10), l’expression de la loi de Biot et Savart :

µ0 Ir r
d �B = dα�uθ
4π cos2 α r3
cos3 α

µ0 I cos α
⇔ d �B = dα�uθ (2.16)
4πr
Intégration
Il suffit à présent de sommer de façon continue tous les champs élémentaires créés par les éléments
infinitésimaux dl du fil infini. Les bornes d’intégration concerneront α puisque c’est le paramètre que
nous avons choisi de garder.
Afin de considérer un fil infini, nous devons intégrer α de -π/2 à π/2. Mais comme la situation est
symétrique de part et d’autre du point O, nous pouvons intégrer entre 0 et π/2 et multiplier le champ
obtenu par 2.
Ce qui donne :

� � π/2 � π/2
µ0 I cos α µ0 I µ0 I
Bθ (r) = dα = cos αdα = 2 cos αdα
f il 4πr 4πr −π/2 4πr 0

µ0 I
Bθ (r) =
2πr
Le champ magnétique créé par un fil infini s’écrit :

�B(M) = µ0 I �eθ (2.17)


2πr

2.3.4 Méthode de résolution

Champ produit par le courant circulant dans un conducteur fini ou non rectiligne

Le champ magnétique produit par un courant circulant dans un conducteur rectiligne infini est
donné par l’équation (2.17). Voici les étapes recommandées pour calculer le champ magnétique produit
par tout autre courant.

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26 Chapitre 2. Champs et forces magnétiques

1. Tracer un schéma de la situation et dessiner un élément de courant Idl quelconque. Choisir un


système d’axes qui permettra, au besoin, d’exprimer dl en fonction d’une seule coordonnée.
2. Illustrer le vecteur champ d�B produit par Idl, le segment de droite de longueur r et l’angle θ entre
leurs directions. Le sens de d�B est donné par la règle de la main droite. Écrire le module dB en
exprimant dl, θ , et r en fonction de variables. (L’expression obtenue doit être valable où que soit
placé l’élément de courant et non correspondre à un élément de courant en particulier.)
3. Calculer les composantes de d�B. Même si d�B est parallèle à un axe x, il faut distinguer dB et dBx ,
qui peuvent avoir un signe différent.
4. Afin de réduire le nombre d’intégrales à résoudre, utiliser la symétrie du problème pour déduire si
le champ selon un ou deux des trois axes�
est nul. Écrire l’intégrale selon chaque composante où le
champ est non nul. Par exemple, Bx = dBx .
5. Souvent, l’intégrale obtenue contient quatre variables : dl, θ , r et un autre angle utilisé pour calculer
la composante de d�B. Utiliser la géométrie du problème pour exprimer toutes ces variables en
fonction d’une même variable d’intégration (qui est souvent une des coordonnées du système d’axes
ou encore une coordonnée angulaire). Ce faisant, il faut s’assurer que dl demeure positif, car il
s’agit d’une longueur et non d’une composante vectorielle.
6. Déterminer les bornes d’intégration qui correspondent aux valeurs extrêmes de la variable d’inté-
gration, puis intégrer afin d’obtenir chaque composante du champ résultant.

2.3.5 Exemples de plans de distribution de courants


— Fil rectiligne infini parcouru par un courant I

F IGURE 2.7

Le fil est confondu avec l’axe Oz.


Tous les plans contenant le fil sont de symétrie (Π ) de la distribution de courants.
Tous les plans perpendiculaires sont plans de symétrie-inversion de la distribution de courants. Le
champ magnétique étant perpendiculaire aux plans de symétrie et la distribution de courant étant
invariante par translation selon z et rotation selon θ , on a

�B = Bθ (r)�uθ .
Les lignes de champs sont orthoradiales. Ce sont des cercles d’axe Oz.

— Bobine circulaire plate


On considére une bobine circulaire plate d’axe Oz parcourue par un courant i. La bobine est contenue
dans le plan xOy : tout plan contenant l’axe Oz est plan de symétrie inversion de la distribution de
courants. En tout point M, le champ magnétique est contenu dans le plan passant par M et contenant
l’axe Oz. Par ailleurs, la distribution de courants est invariante par rotation selon θ . On en déduit

�B = Br (r, z)�ur + Bz (r, z)�uz . (2.18)

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2.3 Symétries et invariances 27

F IGURE 2.8

Le plan xOy est plan de symétrie de la distribution de courants. Le champ �B est perpendiculaire à
ce plan en tout point de xOy :

�B = Bz (z)�uz . (2.19)
De plus, xOy étant plan de symétrie, les composantes du champ sont fonctions paires de z.
— Solénoïde fini

F IGURE 2.9

Le solénoïode d’axe Oz et de centre O est de taille finie. Le plan xOy est plan de symétrie de
la distribution de courants. Tous les plans passant par l’axe Oz sont plans de symétrie-inversion.
La distribution de courants est invariante par rotation selon θ . On a donc les mêmes expressions
générales et conclusions que dans les cas précédent de la bobine plate.
— Solénoïde infini

F IGURE 2.10

Dans ce cas, les plans perpendiculaires á l’axe Oz (axe du solénoïde) sont plans de symétrie. En
tout point M, le champ �B(M) est donc normal au plan passant par M et perpendiculaire à l’axe du
solénoïde. La distribution de courants ne dépend plus que de r. On en déduit l’expression générale
du champ �B : 1

�B = Bz (z)�uz . (2.20)
1. www.docplayer.fr/32440435-Proprietes-de-symetrie-du-champ-magnetique.html

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28 Chapitre 2. Champs et forces magnétiques

2.3.6 Champ magnétique crée par une spire circulaire sur son axe

On consière une spire de centre O, de rayon R


parcourue par un courant I (définissant le sens
positif).
On cherche le champ �B en un point M de côté z
sur l’axe (Oz). Le plan yOz est un plan d’anti-
symétrie pour I, donc un plan de symétrie pour
�B. Comme M ∈ yOz, on a Bx = 0.
De même avec xOz, on a By = 0, donc �B(M) =
Bz (0, 0, z)�k = Bz (z)�k. De plus Bz est une fonc-
tion paire : le plan xOy est un plan de symétrie
pour I, donc un plan d’antisymétrie pour �B.


Donc, en M d’abscisse x, on aura :

�B(−z)�k = �B(M � ) = −�SxOy (�B(M)) = −�SxOy (Bz (z)�k)


= −Bz (z)�SxOy (�k) = Bz (z)�k. (2.21)

Loi de Biot et Savart :

−→
OP = ρ�eρ
d �P = dρ�eρ + ρdθ�eθ = Rdθ�eθ
−→ −→ −−→
PM = PO + OM = −R�eρ + z�k
Donc PM 2 = R2 + z2

Ainsi

−→
PM −R�eρ + z�k
�uPM = = √ (2.22)
PM R2 + z2
L’élément infinitésimal crée en M un champ
� �
I(Rdθ�
e ) ∧ e
−R� + �k
z
µ0 θ ρ
dB(M) = (2.23)
4π (R2 + z2 )3/2
Ainsi

�� � �
�B(M) = Bz (z)�k = µ0 2π R2 dθ
d B(M) · k �k =
� � (2.24)
(C) 4π θ =0 (R2 + z2 )3/2

�B(M) = µ0 I R2
Soit (2.25)
2 (R2 + z2 )3/2

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2.4 Champ magnétique crée par une solénoïde de longueur L, sur son axe 29

µ0 I�
et pour z = 0, �B(0) = 2R k. Donc

� �
�B(M) = �B(0) R2
(2.26)
(R2 + z2 )3/2

� �B(M) �z−→+∞ ∝ 1/z3 (caractéristique de la na-


ture bipolaire du champ �B)

2.4 Champ magnétique crée par une solénoïde de longueur L, sur son axe
Cylindre de longueur L, rayon R sur lequel on réalise
un enroulement serré de N tours de fils parcouru par
un courant I.
Cet enroulement équivaut à N spires de même cou-
rant I, équisdistantes et équireparties sur la longueur
L du solénoïde.

F IGURE 2.11

L L
Condition N << R ⇒ N >> R

F IGURE 2.12

Les dNspires = N dz
L = ndz spires (n : nombre de spires par unité de longueur) situées entre les côtés z
et z + dz créent en M un champ magnétique :

µ0 dNspires I R2
d �B(M) =
2
� �3/2�k (2.27)
2
R2 + (z − zM )

Ainsi,

� z2 � z2
µ0 R2 nI dz
�B(M) = d �B(M) =
2
× � �3/2�k. (2.28)
z1 z1 2
R2 + (z − zM )

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30 Chapitre 2. Champs et forces magnétiques

Soit,

 z2
�B(M) = µ0 R2 nI z − zM  �k.
×� (2.29)
2R2
R2 + (z − zM )2
z1

On a

z − zM = HM × R2 + (z − zM )2 = AM (2.30)

Donc

z − zM � −→�
� = cos α, où α = �k, MA (2.31)
R2 + (z − zM )2

F IGURE 2.13

Ainsi

�B(M) = µ0 nI × (cos α2 − cos α1 )�k (2.32)


2

Cas particulier :
Pour un solénoïde très long et un point M à l’intérieur, trés éloigné des deux faces

F IGURE 2.14

cos α2 − cos α1 = 1 − (−1) = 2 (2.33)

Donc,

�B(M) = µ0 nI�k (2.34)

2.5 Exercices
Exercice 11 Dans trois expériences réalisées séparément, des particules chargées, sont envoyées avec
une vitesse connue dans une région de champ magnétique homogène. Les résultats des mesures donnent :

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2.5 Exercices 31

�v1 = v1�ex �F1 = 2q1 v1 B0 (�ez − 2�ey )


�v2 = v2�ey �F2 = q2 v2 B0 (4�ex −�ez )
�v3 = v3�ez �F3 = q3 v3 B0 (�ey − 2�ex )

Determiner le champ magnetique �B

Un courant de 5 A dans le fil illustré à la figure ci-


Exercice 12 contre. Calculer le champ magnétique produit par ce
courant au point P. On donne R = 2 m.

Un courant de 2 A dans le fil illustré à la figure ci-


contre. Trouver le module et l’orientation du champ
Exercice 13 magnétique produit par ce courant au point A en ex-
primant l’intégrale en fonction (a) d’une coordonnée
angulaire ; (b) d’une coordonnée cartésienne.

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3. Le théorème d’Ampère

Le théorème d’Ampère permet une détermination rapide du champ magnétique pour des distributions
de courants de symétries élevées. Il (théorème d’Ampère) est analogue au théorème de Gauss. Alors que
le théorème de Gauss permet de relier l’intégrale de surface du champ électrique à la charge contenue
dans le volume enfermé par la surface, le théorème d’Ampère permet de relier l’intégrale de ligne du
champ magnétique au courant qui traverse la surface délimitée par la ligne.

3.1 Démonstration du théorème d’Ampère


Considérons tout d’abord un parcours fermé en forme de cercle de rayon R, centré sur un conducteur
rectiligne parcouru par un courant I (figure 3.1a).

(a) (b)

F IGURE 3.1 – Un courant qui sort de la page. L’intégrale �B · d�l sur un parcours fermé qui entoure le
courant est égale à µ0 I. Ce résultat demeure valable que lorsque le parcours épouse la forme d’une ligne
de champ comme en (a) ou qu’il ait une forme quelconque comme en (b), pourvu que le parcours entoure
le courant.

�l un élément infinitésimal de longueur. Quel que soit la position de d�l, �Bd�l = Bdl, car cos θ =
�Soit d�
cos �B, d�l = 1. Puisque la valeur du module de B est constante tout au long du parcours,
� �
�Bd�l = B d�l = B (2πR) . (3.1)
µ0 I
Nous savons que pour un fil rectiligne B = 2πR (équation (2.17)). On obtient donc

�Bd�l = µ0 I (à l’intérieur) (3.2)

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34 Chapitre 3. Le théorème d’Ampère

On peut montrer que ce résultat est valable pour un parcours de forme quelconque, pourvu que ce parcours
entoure le courant (figure 3.1b). on peut décomposer le parcours de la figure 3.1b en «projections» qui sont
des portions de cercles, chacune étant sous-tendue par un même angle. Pour chacune de ces projections,
le produit scalaire �B · d�l est le même, quel que soit le rayon.

Considérons maintenant le cas d’un parcours qui n’entoure pas le courant (figure 3.2). On voit clai-
rement que le champ longe la moitié du parcours dans un sens et l’autre moitié dans l’autre sens, donc

�Bd�l = 0 (à l’extérieur) (3.3)

Ici encore, on peut montrer que ce résultat est valable quelle que soit la forme du parcours, pourvu qu’il
n’entoure pas le courant.


F IGURE 3.2 – L’intégrale �B · d�l sur un parcours fermé qui n’entoure pas le courant est nulle, quelle que
soit la forme du parcours

Il ne reste donc plus qu’à considérer ce qui se produit quand il y a plusieurs courants, certains encerclés
par le parcours et d’autres non. On peut exprimer le champ magnétique résultant comme une somme
vectorielle des contributions dues à chacun des courants. L’intégrale de ligne du champ résultant sera
donc la somme des intégrales de lignes des contributions. Pour les courants qui ne sont pas entourés par le
parcours, ces intégrales seront nulles, et pour les autres, elles seront µ0 I. On obtiendra donc le résultat
suivant, qui est le théorème d’Ampère :

Théorème d’Ampère
La circulation du champ magnétique �B créé par un ensemble de courants sur un contour Γ orienté est
égale à la somme algébrique des courants enlacés multipliée par µ0 :

�B · d�l = µ0 ∑ Ienlacés (3.4)
Γ

∑ I est le courant total traversant la surface délimitée par le parcours, cela signifie que les courants en
sens opposés ont un signe différent.
Pour appliquer le théorème d’Ampère, il faut en premier lieu orienté le contour d’Ampère. Cette orientation
définit le sens du vecteur �n normal à la surface s’appuyant sur le contour d’Ampère (voir figure 3.3). Les
courants sont ensuite additionnés en tenant compte de leur signe. Si le courant circule dans le même sens
que le vecteur �n, il est compté positivement. Il sera compté négativement dans le cas contraire. Dans
l’exemple de la figure 3.4, les courants I3 et I1 passant à travers le contour orienté Γ sont positifs alors que
le courant I2 est négatif. On obtient

CΓ = �B · d�l = µ0 (I1 + 2I3 − I2 ) (3.5)
Γ

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3.2 Utilisation du théorème d’Ampère 35

Notons que les courants traversant le contour d’Ampère peuvent être également volumiques ou
surfaciques.

F IGURE 3.3 – Orientation du contour d’Ampère fermé et de sa normale

F IGURE 3.4 – Contour d’Ampère et courants enlacés

3.2 Utilisation du théorème d’Ampère


Comme le théorème de Gauss, celui d’Ampère s’utilise principalement lorsque les symétries du
problème sont suffisantes. On veut calculer le champ en un point M de l’espace. Il faut trouver un contour
fermé qui entoure certains courants et telque la circulation du champ magnétique soit simple à calculer,
c’est-à-dire
— sur la totalité ou une partie du contour, �B � d�l et la norme � �B � est constante ;
— ou/et sur une partie du contour �B ⊥ d�l donc la circulation sera nulle sur cette partie là.

3.3 Exemples et applications


3.3.1 Conducteur rectiligne infini
Un conducteur rectiligne infini de rayon R est parcouru par un courant I. Déterminer le module du
champ magnétique à une distance r du centre du conducteur pour (a) r > R et (b) r < R. On suppose que
le courant est distribué uniformément sur la section transversale du conducteur.

Étant donné la symétrie cylindrique de la distribution de courant, on sait que le champ aura une sy-
métrie cylindrique. Cela nous permet d’affirmer que le module du champ est le même pour tous les points
situés à une distance r du centre et que les lignes de champ sont circulaires. On choisit donc pour le
parcours d’intégration un cercle de rayon r dont le centre coïncide avec le centre du conducteur (figure
3.5).
(a) r > R : le rayon du contour circulaire est plus grand que le rayon R du cylindre. En un point quelconque
situé sur le parcours, �B est parallèle à d�l, ce qui signifie que �B · d�l = Bdl. D’après l’équation (3.4),
� �
�B · d�l = B dl = µ0 ∑ I (3.6)
Γ
En effet, on peut sortir le module du champ B de l’intégrale puisqu’il est constant sur le parcours
choisi.

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36 Chapitre 3. Le théorème d’Ampère

F IGURE 3.5 – Contour d’Ampère et courant enlacé

L’intégrale est alors simplement égale à 2πr et le courant total ∑ I à l’intérieur du parcours est égal
à I. On obtient donc B(2πr) = µ0 I et
µ0 I
B= (3.7)
2πr
Cette approche est plus simple que ce qu’exige la loi de Biot-Savart appliquée à une telle situation.
En revanche, le théorème d’Ampère devient inapplicable si le fil n’est pas infini. En effet, il faut
alors tenir compte du champ magnétique résultant produit par le courant dans tout le circuit dont
fait partie le conducteur, situation qui n’a plus la symétrie nécessaire.
(b) r < R : Le rayon du contour circulaire est plus petit que le rayon R du cylindre. Le courant circulant à
l’intérieur du parcours de la figure 3.6 est égale à une fraction seulement du courant total I. Cette

F IGURE 3.6

fraction est donnée


� par le rapport
� entre l’aire délimitée par le parcours et celle du conducteur,
c’est-à-dire ∑ I = πr2 /πR2 I. Elle peut aussi être obtenu en utilisant la densité de courant �j.

Densité volumique de courant

Pour une surface élémentaire dS décrite par son vecteur normal d�S, l’intensité dI du courant
traversant cette surface et �j, le vecteur densité de courant en ce point, sont reliés par dI = �j · d�S.
Pour une distribution uniforme de courant sur la surface, nous avons
��
I
I= j dS = jS =⇒ j = (3.8)
S S

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3.3 Exemples et applications 37

Reprenons l’équation (3.6)


� �
�B · d�l = B dl = µ0 ∑ I. (3.9)
Γ

Nous savons que

I I ∑I r2
j= = = =⇒ ∑ I = I (3.10)
S πR2 πr2 R2
Ainsi l’equation (3.6) devient

µ0 r2 I
B dl = B (2πr) = (3.11)
R2
D’où
µ0 rI
B= (3.12)
2πR2
Conclusion


µ0 Ir
2πR2
, pour r < R
B= µ0 I (3.13)
2πr , pour r > R

On remarque que, pour r = R, les équations (3.7) et (3.12) donnent le même résultat. Le module du
champ magnétique est donc continu d’un côté à l’autre de la surface du conducteur. La figure 3.6
(bas) représente le module du champ magnétique en fonction de r.

3.3.2 Solénoïde infini

F IGURE 3.7 – Contour d’Ampère et courants enlacés

Soit un solénoïde infini d’axe (Oz) constitué de N spires jointives. On considère que, bien que le fil
soit enroulé en hélice, un tour correspond à une spire, ce qui est approximativement vrai si l’on considère
des spires jointives et un diamètre de fil négligeable devant le rayon du solénoïde. Le rayon du solénoïde
est R et le nombre de spires par unité de longueur sera noté (n = N/L).
On cherche le champ en un point M quelconque de l’espace. On se place évidemment dans un système
de coordonnées cylindriques.
Symétries du système
Symétries des courants

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38 Chapitre 3. Le théorème d’Ampère

— plan contenant une spire. C’est un plan de symétrie. Le champ est donc perpendiculaire à ce plan.
Vrai quelque soit la position de ce plan sur (Oz)
— plan contenant l’axe ((Oz)). C’est un plan d’anti-symétrie des courants. Il contient donc le champ.
Ceci est vrai quelque soit l’orientation du plan.
Le vecteur champ magnétique est donc selon la direction �uz , et sa norme est indépendante de la
coordonnée z. En effet, quelque soit la position z du point M, celui-ci voit un solénoïde infini (invariance
par translation le long de (Oz)). En conclusion, � �B � ne dépend que de la coordonnée r : �B = �B(r).
Choix du contour
On choisit donc comme contour un rectangle (ABCD) dont la longueur AB = L, dans un plan d’anti-
symétrie (plan contenant l’axe (Oz)). Ce rectangle aura deux côtés parallèles à (Oz), respectivement (AB)
et (DC), aux rayons r1 et r2 et deux côtés perpendiculaires (BC) et (DA).
Calcul de la circulation
La circulation du champ se decompose en quatres parties, correspondant à chaque côté du rectangle :

� �
C= B(r2 ) ·�uz (dz) ·�uz + B(r) ·�uz (dr) ·�ur +
côté (AB)r=r2 côté (BC)
� �
B(r1 ) ·�uz (dz) ·�uz + B(r) ·�uz (dr) ·�ur (3.14)
côté (CD)r=r1 côté (DA)

Certaines de ces intégrales sont nulles, celles sur les côtés perpendiculaires à (Oz) (on voit dans ces
intégrales des termes �uz ·�ur qui sont nuls). Il reste, en utilisant �uz ·�uz = 1

� � �
C= �B · d�l = B(r2 ) · (−dz) + B(r1 ) · (dz)
(C) côté (AB)r=r2 côté (CD)r=r1
= B(r1 )L − B(r2 )L = L [B(r1 ) − B(r2 )] (3.15)

Utilisation du théorème d’Ampère


Le théorème d’Ampère s’écrit dans ce cas :


C= �B · d�l = L [B(r1 ) − B(r2 )] = µ0 ∑ Ienlacé (3.16)
(C)

Donc tout dépend de la position du contour et du fait qu’il y ait ou non des courants enlacés.
— Si le courant se trouve complètement à l’intérieur du solénoïde, c’est-à-dire r2 < R, on a ∑ Ienlacé = 0,
d’ou
L [B(r1 ) − B(r2 )] = 0 =⇒ B(r1 ) = B(r2 ) (3.17)
Le champ est donc constant à l’intérieur du solénoïde, quelque soit r. Nous le noterons B0
— Si le contour se trouve complètement à l’extérieur du solénoïde, c’est-à-dire r1 > R, on admettra
que le champ est nul partout. En effet, pour tout morceau dl de spire produisant un champ dB, on

peut trouver un morceau dl d’une autre spire produisant un champ −dB, car le solénoïde est infini
— Si le contour se trouve à cheval sur quelques spires du solénoïde, nous pouvons déterminer le
nombre de courants enlacés. Chaque spire conduit un courant I et il y a n spires par unité de
longueur. Donc pour un contour-rectangle de longueur L, le nombre de courants enlacés est nL. De
plus, le champ en r1 , qui est à l’intérieur du solénoïde, est constant et égal à B0 . Le champ en r2 ,
qui est à l’extérieur, est nul. On a, en utilisant l’equation (3.17)

L [B0 − 0] = µ0 (nL) I (3.18)


et donc

B0 = µ0 nI (3.19)
Conclusion : le champ à l’intérieur du solénoïde est constant et égal à B0 = µ0 nI où n est la densité
linéique de spires et I le courant les traversant. Ce champ est dirigé selon l’axe du solénoïde. Le champ
est nul à l’extérieur.

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3.4 Exercices 39

3.3.3 Bobine torique (de section transverse quelconque)


Une bobine torique est constituée de N
spires jointives (parcourues par un courant
d’intensité I) régulièrement enroulées sur
une tore de révolution d’axe (Oz).
La section transverse du tore est quel-
conque (pas nécessairement circulaire).
Soit (r, θ , z) les coordonnées cylindriques
du point M.
L’étude des invariances et des symétries
donnent : (le plan OHM est plan de symé-
trie (Π+ ))

�B(M) = B(r, z)�uθ (3.20)

3.4 Exercices
Exercice 14 Déterminer selon le cas l’orientation du champ magnétique total au point M ou du courant I
pour le conducteur.

F IGURE 3.8

Exercice 15 Considérez un circuit carré de côté a, parcouru par un courant I. Calculez le champ
magnétique en son centre.
Exercice 16 Appliquer le théorème d’Ampère au calcul du champ magnétique crée par un conducteur
cylindrique de section circulaire de rayon R dans lequel la densité de courant J est constante
Exercice 17 Un très long solénoïde comporte n spires par unité de longueur et il est parcouru par un
courant I. Déterminer le module du champ magnétique produit à l’intérieur de ce solénoïde.
Exercice 18 Deux bobines de N spires, de rayons R, parcourues par un courant d’intensité I, ont leurs
centres distants de R. Le sens du courant est telque les champs créés par les deux spires s’ajoutent dans
l’espace situé entre les deux spires.
1. Calculez �B au milieu O de l’axe joingnant les deux centres.
2. Calculez �B pour tout point M de l’axe voisin de O repéré par OM = x
Quelle est la variation relative de �B entre O et M pour x/R = 0, 1 ?
Exercice 19 On considè une spire circulaire parcourue par un courant d’intensité I, mobile autour d’un
de ses diamètres et placée dans un champ magnétique uniforme �B de direction quelconque dans un repère
Oxyz (on placera la spire dans le plan Oxy, son centre correspondant avec l’origine O du repère).

a) Calculer la force nette qui agit sur cette spire


b) Calculer le moment de cette force.
c) Ecrire ce moment sous la forme C � =M � ∧ �B, M
� étant un vecteur à déterminer, appelé
moment magnétique

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40 Chapitre 3. Le théorème d’Ampère

Exercice 20 Théorème d’Ampère : conducteur coaxial - Un câble coaxial infini cylindrique de rayons
R1 , R2 , R3 (R1 < R2 , R3 ). Le courant d’intensité totale I passe dans un sens dans le conducteur intérieur et
revient dans l’autre sens par le conducteur extérieur.
Calculez �B en tout point M et représentez graphiquement �B(r), r étant la distance du point considéré à
l’axe du cylindre.

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