Organisation Des Entreprises
Organisation Des Entreprises
Organisation Des Entreprises
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LABORATOIRE DE PHYSIQUE DE LA MATIÈRE
CONDENSÉE ET DE TECHNOLOGIE
SUPPORT DE COURS
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Syllabus
Objectif :
Plan du cours :
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CHAPITRE I : Définition et classification des Entreprises
A/ Définition de l’entreprise :
Une entreprise est un groupement humain hiérarchisé qui met en uvre des
moyens intellectuels, physiques et financiers pour produire former, distribuer
les richesses conformément à des buts définis pour réaliser un profit.
En plus de réaliser un profit, l’entreprise a pour objectif de répondre aux
questions fondamentales importantes de l’économie :
- Que produire ?
Quels sont les besoins du marché afin de les satisfaire ?
- Pour qui produire ?
Quelle est la catégorie des consommateurs ayant exprimé le besoin ?
- Comment produire ?
Quelles matières employer, quelles techniques, quels investissements, quelles
personnes.
On peut dire que l’entreprise est une unité de production de biens et de services.
…Mais c’est aussi une unité de répartition des richesses :
- Pour fabriquer des biens et des services, l’entreprise doit combiner différents
facteurs de production.
Le but de l’entreprise est d’atteindre l’efficacité maximale afin de minimiser les
coûts et de réaliser des profits. Pour cela elle recherche la meilleure
combinaison possible des facteurs de production.
- L’entreprise en tant qu’unité de répartition des richesses.
Les richesses créées – encore appelées "valeurs ajoutées" – servent par la
suite à rémunérer l’ensemble des agents économiques ayant participé à
l’activité de production de l’entreprise.
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La part de chaque agent dans la richesse créée dépend du degré de
participation de celui-ci dans l’activité économique.
Les typologies sont destinées à classer des éléments, ici des entreprises, à
partir de différents critères. Elles permettent:
1. Critères juridiques :
2. Critères dimensionnels :
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3. Critères basés sur l’activité économique :
Selon la nature de leur activité, les entreprises sont aussi classées par branche
ou par secteur1. Une même entreprise peut se trouver classée dans plusieurs
branches ; elle est par contre toujours classée dans un même secteur, celui qui
correspond à son activité principale.
Ainsi l’entreprise ONCF qui a de nombreuses activités est classée dans
plusieurs branches et dans un secteur qui correspond à son activité principale,
les transports.
1. la classification juridique :
1
Branche : Ensemble d’entreprises qui produisent une même catégorie de biens.
Secteur : Ensemble d’entreprises ayant la même activité principale.
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60% de l’ensemble des entreprises. Bien que la responsabilité du propriétaire
soit totale, les entreprises individuelles présentent l’avantage d’être des
structures simples à créer. Cette forme juridique est le plus souvent retenue par
des artisans commerçants, exploitants agricoles et les petites entreprises
industrielles.
2. La classification dimensionnelle :
a. selon l’effectif :
L’application des critères de mesure de la taille conduit à distinguer les très
petites entreprises(TPE), les petites entreprises PE, les PME/PMI et les grandes
entreprises. Le plus souvent, c’est le critère de l’effectif qui est retenu pour
réaliser cette partition. On distingue ainsi :
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3. Classification économique selon le secteur d’activité :
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Application : L’Entreprise dans l’économie
1. Quels sont les principaux secteurs présents dans les deux classements ?
2. Quelles entreprises sont présentes dans les deux classements ?
3. Comment le critère retenu influence-t-il le classement des entreprises ?
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Application : L’Entreprise dans l’économie (Corrigé)
1. Les principaux secteurs présents dans les deux classements sont : les
services, l’automobile, la grande distribution et l’énergie. Ils représentent
d’ailleurs, les quatre secteurs d'activité les plus importants de l’économie
de la France.
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Les 10 plus grandes entreprises mondiales par chiffre d'affaires de 2010 selon le
Fortune Global 500.
Les 10 plus grandes entreprises mondiales par effectif employé de 2010 selon
le Fortune Global 500.
Source : Classement 2010 des 500 plus grandes entreprises mondiales, sur
CNNMoney.com. (Classement pour 2010 paru en 2011)
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Classement des 10 premières entreprises marocaines selon le chiffre d’affaires
(Résultats de 2010)
Rang Société Chiffre Bénéfice Secteur et Activité
d’affaires
1 OCP 43 500 000 8 800 000 Mines et Energie
2 SAMIR 000 000 Hydrocarbures
3 Maroc Telecom 37 030 146 835 881 318 Télécommunications
4 Office National 965 9 949 000 Energie Electrique
d’Electricité 31 665 000 000
5 Altadis Maroc 000 Non Tabacs
6 Afriquia smdc 20 675 000 communiqué Hydrocarbures
7 Royal air Maroc 000 NC Transports et
8 Shell du Maroc NC logistique
9 Marjane Holding 14 000 000 NC Hydrocarbures
10 Total Maroc 000 403 053 750 Grand distribution
14 000 000 335 424 757 Hydrocarbures
000 NC
12 942 677
169
9 510 150 292
8 816 320 086
7 735 103 128
11
4 894 411 514 076
825 643
Source : Classement global des 500 Entreprises les plus performantes – 10Eme
Edition 2011
Copublication de KOMPASS Maroc et EconomieEntreprises
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Dossier 1 : L’Univers des PME
Les PME rassemblent les petites et moyennes entreprises, celles qui emploient
au plus 500 salariés. La plupart des dirigeants de PME ne souhaitent pas que
leur entreprise dépasse une certaine taille – « la dimension humaine » de peur
d’en altérer le fonctionnement (objectif de stabilité et de convivialité).
La modestie de la taille des PME permet une gestion du personnel plus efficace
et plus économe. Plus efficace : parce qu’elle se traduit souvent par une plus
grande souplesse d’utilisation de la main d’ uvre et par un meilleur niveau
d’implication de celle-ci. Plus économe : parce que la main d’ uvre y est en
général moins qualifiée et peu syndicalisée, ce qui tend à réduire le coût du
travail et à faciliter l’ajustement des salaires en période de récession.
La taille restreinte des PME génère aussi un certain nombre d’handicaps, au
premier rang desquels se trouvent les problèmes de financement. Dans le
domaine du commerce extérieur les exportations sont fortement corrélées avec
la taille des entreprises.
Elle est due à ce que l’on appelle les « économies internes d’échelle ».
a/ La grande entreprise tire tout le parti du progrès technique : elle peut en effet
accroître son capital fixe et son équipement…
Elle peut établir la décomposition des tâches, […] organiser la production en
série et le travail à la chaîne.
Elle peut enfin susciter le progrès technique en établissant des bureaux
d’études et en encourageant la recherche scientifique et ses applications
industrielles.
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stocks de matières premières, de marchandises, qui lui permettent d’éviter les
aléas et les fluctuations de la production et des prix.
Questions (dossiers 1 et 2) :
1. Les grandes entreprises peuvent-elles s’équiper plus facilement en
capital technique (machines…) que les PME ? Pourquoi ?
2. Pourquoi les grandes entreprises « titrent-elles tout le parti du progrès
technique » ?
3. Pourquoi l’auteur écrit-il que la supériorité d’organisation de la grande
entreprise est due aux « économies d’échelle » ? Essayez de définir cette
notion à travers la lecture du texte.
4. Quels avantages la grande entreprise tire-t-elle de sa position de force
sur les marchés ?
5. Les grandes entreprises n’ont-elles que des avantages ? comparez-les
aux PME
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Dossiers 1&2 – Eléments de réponse
5. La grande taille n’a pas que des avantages. Parmi les inconvénients de la
grande entreprise c’est sa dimension « inhumaine ». Contrairement à une
PME, une grande entreprise emploie des effectifs importants. Le climat
social qui s’en suit est impersonnel et les relations sont formelles et
formalisées (ceci crée une lourdeur dans la communication, favorise la
montée du syndicalisme...).
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Chapitre II : L’environnement de l’entreprise
1. Définition :
Clients
Concurrents Four/s
Droit Politique
Sociologie Relations
internationales
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politiques et économiques s’enchaînent et la réglementation se modifie.
E L’ Comportement Analyse en
V E de l’entreprise terme de stratégie
O V
L I
U R
. ignorer les modifications de . absence de
T O l’environnement stratégie
I N particulière
O N
N E
M
. faire face aux évolutions . stratégie
E défavorables défensive
D N
E T . Anticiper les évolutions pour . stratégie
ne pas se laisser surprendre offensive
Exemple :
Toutefois les entreprises ne font pas que subir leur environnement, elles
peuvent également l’influencer.
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(téléphonie mobile, restauration rapide, Internet…).
Toutefois une entreprise peut avoir des influences plus négatives sur son
environnement : pollution, dégradation des paysages (conséquences négatives
sur l’environnement écologique), licenciements massifs (conséquences
négatives sur l’environnement économique et social)…
2. L’entreprise et le social :
Pendant longtemps, le facteur travail a été considéré par les entreprises comme
un facteur de production comme les autres. Au début du 20ème siècle, Taylor un
auteur classique du management, considère que l’individu est sensé réagir
comme une mécanique simple qui calque ses efforts sur les stimulants qui lui
sont proposés et les sanctions qui le frappent.
Sous l’impulsion des travaux de Mayo, il apparaît, que l’individu n’est pas qu’une
simple mécanique, des éléments psychosociologiques l’animent. La
performance de l’ouvrier dépend, il est vrai de diverses conditions matérielles,
mais tout autant sinon davantage de facteurs d’ambiance.
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entreprises, voulant être performantes, à mettre en place une gestion des
ressources humaines.
L’homme constitue ainsi la principale richesse des entreprises modernes.
L’ensemble des actions menées par l’entreprise en faveur de son capital
humain, traduit une situation sociale dans l’entreprise qui apparaît à travers la
lecture du bilan social. Celui-ci récapitule en un document unique les principales
données chiffrées permettant d’apprécier la situation de l’entreprise dans le
domaine social.
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Chapitre III: Les différentes activités de l’entreprise
I. L'activité commerciale
a) Connaissance du marché
Du fait que l'entreprise dépend de l'extérieur, une grande place est accordée aux
relations avec l'extérieur et le marché. Une bonne connaissance du marché est
indispensable pour définir la stratégie commerciale (avec les actions
correspondantes : prix, publicité, ...) et pour guider l'entreprise dans certaines
opérations ponctuelles. Il faut bien connaître ses besoins en informations,
ensuite on se renseigne. Il existe plusieurs sources : Ministère des Finances, de
l’industrie, syndicats, ... Il faut aussi utiliser les données sur l'entreprise, celles
données par les représentants, ... Ces renseignements peuvent ne pas suffire
pour certaines actions. Dans ce cas, on demande une étude de marché. Il faut
préciser l'étendue du marché à étudier : plus il est large, plus il donne
d'informations et plus il coûte cher. L'étude va au-delà des consommateurs
pour voir les intervenants : les acheteurs, les prescripteurs (journalistes,
enseignants, ...), leaders d'opinion (artistes, sportifs) et les distributeurs. Pour
réaliser l'étude, on prend un échantillon de personnes. Le choix des personnes
peut être aléatoire, ou avec une sélection préalable sur critères en accord avec
l'entreprise : l'échantillon est alors représentatif. Il s'en suit l'analyse des
informations obtenues et leur explication sous forme de facteurs : facteurs
extérieurs (climat, environnement, prix), facteurs propres aux consommateurs
(facteurs affectifs, réflexes, habitudes, cognitifs-rationnels : connaissance du
consommateur). Un modèle explicatif a pour objet de prendre en compte
plusieurs facteurs et de les combiner de façon à expliquer un comportement
donné.
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demander aux vendeurs leur opinion ou faire une étude de marché. La prévision
à moyen terme (2 à 5 ans), on utilise les méthodes historiques (en vérifiant la
stabilité du marché), et la prévision économique (étude prévisionnelle de
l'environnement, prévision sectorielle, prévision de l'entreprise).
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stratégie de développement.
On écrit alors le plan de marchéage ou de marketing. Le plan est établi sur une
durée de 3 à 5 ans (objectifs chiffrés). Les budgets sont évalués sur 1 an.
c) L'action commerciale
Toute entreprise dispose d'une certaine force de vente, c'est à dire d'une équipe
de vendeurs. Le coût de sa gestion représente de 5 à 15% du chiffre d'affaires.
Parmi les vendeurs on distingue les preneurs d'ordre (notent les commandent
et peuvent assurer les livraisons), les vendeurs en magasins, les représentants
et VRP (Voyageurs Représentants Placiers, négocient les contrats), les technico
-commerciaux (vendeurs avec formation technique), les négociateurs
(formation polyvalente : technique, commerciale, psychologique,..). Les
vendeurs remettent des rapports hebdomadaires précisant le nombre de visites,
...
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II- L'activité productrice
Pour éviter tout risque d'erreur pour l'entreprise, la production doit être
organisée, planifiée, contrôlée. Le mode de production est la façon dont le
produit ou le service est élaboré. On trouve la fabrication unitaire (artisan), la
production en série ou par lot (voitures), et la production continue (raffinage, ...).
Les productions en série demandent un investissement important ce qui ne
facilite pas l'adaptation au marché. Ces entreprises tentent de fidéliser leurs
clients par de la publicité, ... Les systèmes modernes essaient de concilier
productivité et flexibilité. Le choix d'un mode de production dépend du marché
(nombre de clients), et du produit.
Le bureau des méthodes définit les différentes opérations qui devront être
réalisées pour obtenir le produit, à partir des dessins et nomenclatures du
bureau d'études. On obtient le processus de fabrication: les gammes de
fabrication. Le bureau des méthodes est un des premiers responsables de la
productique : ensemble des sciences et techniques ayant pour but d'obtenir le
maximum d'efficacité des systèmes industriels de production.
Enfin, le dossier est remis au bureau de lancement qui déclenche les opérations
et en suit le déroulement.
a) L'organisation du travail
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(moyens insuffisants), sous-traitance de spécialité (absence de savoir faire). La
sous-traitance est aussi une première étape de la concentration verticale, avant
l'absorption du fournisseur. Elle permet de mieux contrôler les coûts de revient.
L'entreprise peut aussi se tourner vers une coopération avec d'autres firmes
permettant la mise en commun des moyens de fabrication.
b) Outils de gestion
III- La logistique
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institutionnels (exonérations fiscales, aménagement de la région,
réglementation, ...), et techniques (climat, géographie, ...).
IV- Le financement
a) Le bilan
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(immobilisations, impôts sur les bénéfices); de passif de trésorerie (découverts
bancaires).
b) L'équilibre financier
L'équilibre financier minimum est obtenu si l'actif immobilisé est financé par
des capitaux permanents, on a alors l'actif circulant = dettes à court terme. Si
l'échéance des dettes à court terme est inférieure à celle des créances à court
terme, ou si les stocks peuvent être dépréciés, ... alors il faut que les capitaux
permanents soient supérieur, et non plus égal, à l'actif immobilisé. Cette
différence s'appelle le fonds de roulement, il fait partie des capitaux
permanents et il concourt au financement de l'actif circulant. On appelle fonds
de roulement dont on a besoin (BFR), la partie des postes d'exploitation et hors
exploitation (Actif Circulant Exploitation + ACHE) non couverte par les dettes
d'exploitation et hors exploitation (DE + DHE). Le BFR doit être financé par des
capitaux permanents ou des crédits de trésorerie.
c) La trésorerie
La trésorerie est la différence entre son actif (disponibilité, ...) et son passif
(banques, ...), ou entre le FR et le BFR. La partie du BFR concernant l'exploitation
(BFRE) est la plus importante, c'est pourquoi on assimile le BFR à cette unique
partie dans les prévisions. On appelle aussi le BFRE le besoin de financement
du cycle d'exploitation car c'est la différence entre ACE (stocks, créances
clients) et DE (dettes aux fournisseurs), donc un besoin dans le cycle de
production.
c) Le financement
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Une fois déterminé l'objectif général de l'entreprise, il faut évaluer les moyens
disponibles en hommes et les moyens nécessaires, éventuellement recruter, ...
Cet ensemble de mesures et de décision constitue la politique du personnel. Si
au temps de Taylor, le salarié ne regardait que son salaire, aujourd'hui les
besoins ont évolué.
a) La politique du personnel
b) Le recrutement
c) L'évaluation du personnel
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promouvoir, muter, fixer les rémunérations, ... Mais l'évaluation peut ne pas être
objective et démotiver alors le salarié qui aura un sentiment d'injustice. De plus,
cela peut entraîner des jalousies. En cas de mutation, le salarié conserve son
salaire ... qui peut être supérieur à celui du groupe qu'il rejoint. Les salariés sont
aussi moins solidaires. L'évaluation se fait par le supérieur : cette méthode est
simple mais elle est laissée à une seule personne. On peut alors définir une liste
de critères (canevas de critères) qui servent à noter les salariés; il s'en suit un
entretien; reste le problème de la diversité des postes et de l'agressivité face à
l'évaluateur. On utilise en général des critères globaux définis avec les salariés,
avec des objectifs à atteindre pour chaque salarié (avec sa collaboration) : on
juge l'état des progrès, ...
d) La formation
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CHAPITRE IV : L’organisation de l’entreprise :
Les fonctions essentielles de l’entreprise
L’idée d’entreprendre engendre l’idée d’organiser ; dont son premier aspect est
l’identification des différentes tâches, des différentes opérations à accomplir.
Cette identification des tâches passe par :
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Fonctions essentielle d’après Fayol Tâches correspondantes
Administratives .prévoir .organiser
.coordonner . Contrôler
Commerciale . acheter. vendre
. échanger
Technique . produire. fabriquer
. transformer
Financière . rechercher les capitaux
. employer les capitaux
Comptable . inventorier
. calculer les prix de revente
. déterminer les prix de vente
. calculer le résultat net comptable
Sécurité . protéger les biens et les actifs
1. La fonction de direction :
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2- la fonction financière :
3- La fonction sociale :
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- la gestion économique des stocks, c’est-à-dire la détermination
optimale des dates de commandes et des quantités à commander.
5- La fonction technique :
La fonction technique n’existe pas dans toutes les entreprises, elle est chargée :
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De la nécessité des structures…
Illustration by H.Mintzberg
Mme Raku faisait de la poterie dans son atelier aménagé dans le sous-sol de sa
maison. Cette activité était composée d’un certain nombre de tâches distinctes :
préparation de l’argile, mise en forme, finition, application de vernis et cuisson
au four. La coordination entre ces tâches ne présentait aucun problème : Mme
Raku faisait tout elle-même.
Mais l’ambition et le succès des poteries de Mme Raku étaient la cause d’un
problème : le volume des commandes dépassait sa capacité de production. Elle
fut ainsi conduite à embaucher Melle Bisque qui avait un vif désir d’apprendre la
poterie, et il fallut diviser le travail entre elles deux. Comme les boutiques
d’artisanat voulaient des poteries faites par Mme Raku, il fut décidé que Melle
Bisque préparerait l’argile et le vernis, Mme Raku se réservant le reste. Et ceci
demandait une certaine coordination du travail, en fait un problème mineur pour
deux personnes travaillant dans un atelier de poterie : il leur suffisait de
communiquer entre elles de façon informelle.
Cette façon de faire donna de bons résultats, tellement bons d’ailleurs, que
Mme Raku fut rapidement à nouveau submergée de commandes. Il fallait
d’autres assistants ; mais cette fois, Mme Raku décida d’embaucher des
personnes qui sortaient de l’école de poterie, prévoyant qu’il leur faudrait un jour
faire la mise en forme elles-mêmes : Ainsi, alors qu’il avait fallu quelque temps
pour former Melle Bisque, les trois nouveaux assistants savaient d’emblée ce
qu’il fallait faire, et s’intégrèrent très rapidement; même avec cinq personnes la
coordination ne présentait aucun problème.
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L’entreprise continua à croître. Des changements très importants se
produisirent après qu’on eût fait intervenir un consultant en organisation. Sur
ses conseils, l’atelier fut réorganisé en quatre lignes de produit – pots, cendriers,
suspensions et animaux en céramique- chaque opérateur était spécialisé dans
l’une d’elles : le premier préparait l’argile, le second faisait la mise en forme, etc.
La production se fit ainsi sous la forme de quatre chaînes de fabrication.
Chacun travaillait en suivant des normes précises, à un rythme qui permettait la
coordination de l’ensemble. Bien entendu, la société des Céramiques ne vendait
plus aux boutiques d’artisanat ; Mme Raku n’acceptait que les grosses
commandes et la plupart des ventes se faisait à des chaînes de magasins.
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CHAPITRE V : L’organisation de l’entreprise :
Les structures de l’entreprise
Après avoir effectué la division du travail, l’accent est mis sur la coordination de
toutes ces tâches pour accomplir le projet organisationnel de façon intégré.
Cinq grandes façons d’effectuer cette coordination sont explicitées comme
suit :
1. L’ajustement mutuel :
Les individus coordonnent leur travail en communiquant de façon
informelle les uns avec les autres.
2. La supervision directe :
Une personne (en général un cadre) donne des ordres spécifiques aux
autres et de cette manière coordonne leur travail, travail dont il a la
responsabilité.
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3. La standardisation des procédés :
La coordination du travail est assurée par l’imposition généralement par
la technostructure, de normes et standards qui en guident la réalisation.
4. La standardisation des résultats :
La coordination du travail se fait par la mise en place, également
généralement par la technostructure, de mesure d’évaluation de la
performance standardisée ou de spécification précises de la production.
5. La standardisation des qualifications :
La coordination du travail est alors assurée par l’acquisition pour les
employés d’habiletés et de connaissances spécifiques, habituellement
avant qu’ils ne commencent le travail.
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jusqu’aux structures matricielles.
6. Le regroupement en unités :
C’est ce qui permet le mieux la supervision directe. Il renvoie aux critères
à partir desquels on regroupe les postes en unités, les unités en unités
plus importantes et ainsi de suite jusqu’à ce que tout soit regroupé sous
un même sommet stratégique. Le risque de tel regroupement est de ne
voir retenu que 2 critères : la fonction, qui est le moyen mis en uvre pour
produire le bien ou service et le marché qui est le but et les
caractéristiques propres des marchés que l’organisation dessert.
7. La taille des unités :
C’est le nombre de postes pouvant être regroupés pour former l’unité
élémentaire, c’est à dire le nombre maximum de personnes pouvant être
supervisées directement par une seule et même personne. La littérature
affirme que plus les tâches sont standardisées plus la taille des unités
est grande. Elle affirme aussi que les personnes qui ont une grande
confiance dans l’adaptation mutuelle ont tendance à maintenir la taille
des unités petites, en effet la communication informelle exige de petits
groupes de travail (Ouchi et Dowling 1974).
8. La décentralisation verticale :
C’est l’élément qui permet d’indiquer jusqu’à quel point le pouvoir formel
est "délégué" en bas de la chaîne d’autorité hiérarchique.
9. La décentralisation horizontale :
C’est l’élément qui permet d’indiquer jusqu’à quel point le pouvoir circule
informellement hors de cette chaîne d’autorité hiérarchique, c’est à dire
au niveau de la technostructure ou des fonctions de support logistique
1. L’âge et la taille :
Dans la littérature il a été mis en évidence que ces 2 facteurs ont
d’importants effets sur la structure. En premier lieu, que plus une
organisation est ancienne ou imposante et plus son comportement est
formalisé (Inkson et al. 1970, Samuel et Mannhein 1970, Pugh et al. 1968,
Udy 1965). Il a aussi été observé que plus l’organisation est grande et
plus la taille de son unité moyenne est importante (Dale 1952, Blau et
Schoenherr 1971) et plus sa structure est élaborée. Enfin, il a également
été montré que la structure d’une organisation reflète souvent l’époque à
laquelle a été fondée cette industrie (Stinchcombe 1965).
2. Le système technique :
Certaines observations ont trouvé que le système technique modifiait
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certains éléments structuraux de façon significative. Plus il joue un rôle
régulateur plus le travail se formalise et plus la structure du centre
opérationnel se bureaucratise (Woodward 1965, Pugh et al. 1968,
Hickson et al. 1969 et 1970, Child et Mansfield 1972). Il a également été
montré que plus un système technique est sophistiqué et plus la
structure administrative est élaborée, plus la décentralisation sélective
est grande et plus l’emploi de mécanismes de liaison devient important
(Woodward 1965, Khandwalla 1974, Udy 1959, Hunt 1970, Hickon et al.
1969). Pour terminer, il a été montré comment l’automatisation du travail
du centre opérationnel tend à transformer une structure bureaucratique
en structure organique (Woodward 1965).
3. L’environnement :
C’est un autre facteur étudié dans la littérature. On été identifiés des
environnements dynamiques avec des structures organiques (Duncan
1973, Burns et Stalker 1966, Burns 1967, Harvey 1968) et des
environnements complexes avec des structures décentralisées (Hage et
Aiken 1967, Pennings 1975). Il est à noter que certaines données de la
recherche suggèrent que des environnements hostiles puissent conduire
certaines organisations à centraliser temporairement leurs structures
(Hamblin 1958). Des différences marquées dans l’environnement
semblent également encourager la décentralisation sélective jusqu’à
conduire à des constellations de travail différenciées (Hlavacek et
Thompson 1973, Khandwalla 1973, Lawrence et Losch 1967). Il existe un
grand nombre d’informations selon lesquelles la diversification des
marchés d’une organisation encourage l’utilisation d’une structure
segmentée par marché que l’on retrouve aux échelons supérieurs pour
réaliser des économies d’échelle (Chandler 1962, Wrigley 1970, Rumelt
1974, Channon 1973, Dyas et Thanheiser 1976).
4. Le pouvoir :
Ce dernier facteur n’est pas non plus sans effet sur la structure. Le
contrôle extérieur semble accroître la formalisation et la centralisation
(Samuel et Mannheim 1970, Heydebrand 1973, Holdaway et al. 1975,
Reimann 1973). L’aspiration au pouvoir des membres de l’organisation,
en particulier si le chef d’entreprise a un profond besoin de pouvoir, il
tend à accroître la centralisation (Dill 1965). Mais la mode exerce
également une influence sur la structure, poussant même parfois une
organisation au choix d’une structure totalement inappropriée
(Woodward 1965, Lawrence et Lorsch 1967, Rumelt 1974, Child et Keiser
1978).
39
1. La structure hiérarchique :
Direction générale
Directeur Directeur
des études d’usine
Atelier Atelier
x y
40
S’agissant des inconvénients de la structure hiérarchique, ils proviennent de sa
rigidité, de la lenteur des décisions et de risque de déformation de l’ordre donné
(surtout quand il est oral vu le nombre de niveaux parcourus par ce dernier.
L’autre inconvénient est le risque de cloisonnement, l’information circule plutôt
dans le sens vertical et mal dans le sens horizontal entre services.
Enfin, il y a le risque de centralisation. Les informations tendent à remonter vers
le sommet, et les décisions à être prises par le dirigeant.
Par ailleurs, cette structure hiérarchique peut être considérablement assouplie.
Par exemple, le chef d’entreprise peut accroître la décentralisation des
décisions, c’est à dire donner plus de pouvoir aux échelons subalternes.
2. La structure fonctionnelle :
Chef d’atelier
Contremaîtres C1 C2 C3 C4 C5
Ouvriers
41
Direction d’usine
chef chef
d’équipe1 d’équipe2
42
3. La structure staff and line
43
a) Avantages
b) Inconvénients
4. La structure divisionnalisée :
Cette structure repose sur une division donnant naissance à la création de sous
-systèmes correspondant soit :
Schéma 1
PD.G
Planificatio Financ
44
Départ étranger Départ étranger
Affaires Affaires
juridiques juridiques
Marketing Marketing
Schéma 2
Direction générale
Usine A Usine B
At 1 At 2 At 3
NB: Un Etat Major peut être associé à chaque direction de produit ou se situer
au niveau de la direction générale.
45
D’abord et surtout la structure divisionnalisée s’appuie sur le regroupement en
unités sur la base des marchés au sommet de la ligne hiérarchique. Chaque
division comporte toutes les fonctions nécessaires aux opérations sur ses
marchés. Ainsi, dans le schéma qui représente un organigramme typique pour
une entreprise industrielle divisionnalisée : chaque division a ses propres
départements pour les achats, le développement, la fabrication et le marketing.
Cette dispersion des fonctions opérationnelles minimise l’interdépendance
entre les divisions, si bien que chacune peut fonctionner comme une entité
quasi-autonome, libérant chacune du besoin de coordonner son activité avec
celle des autres.
Président
46
La réponse à cette question est fournie par un autre paramètre de conception :
le système de contrôle des performances. En globale, le siège laisse aux
divisions presque toute latitude de décision, puis contrôle les résultats de ces
décisions. Ce contrôle est effectué a posteriori, en termes quantitatifs, dans le
cas des entreprises par le recours aux mesures de profit, de volume des ventes
et de rentabilité des investissements.
Le siège peut ainsi maintenir le contrôle face à l’autonomie des divisions. Ainsi
le mécanisme de coordination principal de la structure divisionnaire est la
standardisation des résultats et le système de contrôle des performances y est
un paramètre de conception essentiel.
a) Avantages
- La responsabilité est bien définie au niveau de chaque division
- L’utilisation des compétences et du matériel est généralement optimale.
- Le contrôle des objectifs tracé à chaque division se fait d’une manière facile et
avec une plus grande efficacité.
- La spécialisation des cadres peut être un facteur de rentabilité.
b) Inconvénients
- Risque de gaspillage à cause de la duplication des tâches
- Risque de perte de tout contrôle de la direction.
5. La structure matricielle :
Cette structure a été décrite par Jay Galbraith en 1970. Pour cet auteur,
l’accroissement du volume des informations qu’une organisation doit traiter
pour prendre des décisions, conditionne l’évolution de sa structure.
Généralement, dit-il, les organisations se structurent à partir des fonctions. Or
une telle structure se trouve vite dépassée parce qu’elle ne tient pas compte de
la stratégie (produits ou projets). Aussi propose-t-il un schéma structurel qui
développe des relations latérales privilégiant la stratégie mise en place.
Les relations latérales (collaboration) sont celles qui se développent entre les
différents chefs du projet (ou produit) et les différentes directions.
Direction générale
47
Unités fonctionnelles
Pilote
projet A Délai de réalisation Du projet : 11
mois
Pilote Projet mobile
projet B
Pilote
projet C Projet permanent
a) Avantages
b) Inconvénients
48
- selon Mintzberg, cette structure ne permet pas aux individus de
connaître avec précision la répartition du pouvoir.
49
Application : Lecture et exploitation d’un graphique
Patrick Raty
Directeur général
Monique Mothu
Assistante de
direction
50
ACTIVITES
Application : Lecture et exploitation d’un graphique (Corrigé)
1. LE CEPICI
2. ORGANIGRAME DE L’UFHB
3. Lecture de l’organigramme ci-dessus
51
Bibliographie
52