La Flamme D'amour, Extraits Journal D'elisabeth KINDELMANN, 2éme Édition, La Flamme D'amour
La Flamme D'amour, Extraits Journal D'elisabeth KINDELMANN, 2éme Édition, La Flamme D'amour
La Flamme D'amour, Extraits Journal D'elisabeth KINDELMANN, 2éme Édition, La Flamme D'amour
LA FLAMME D’AMOUR
DU CŒUR IMMACULÉ DE MARIE
EXTRAITS
DU JOURNAL SPIRITUEL
D’ÉLISABETH KINDELMANN
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L’image de la couverture est une représentation de la Vierge de la Flamme
d’Amour peinte par l’artiste Erwin Schôppl, Regensburg, Autriche, 1977.
Deuxième édition
ISBN 978-0-9879765-5-0
Mai 2015
Publié par:
LA FLAMME D’AMOUR DU CŒUR IMMACULÉ DE MARIE INC.
Téléphone : 579-721-4027
[email protected]
www.laflammedamour.org
Imprimé au Canada
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PRÉFACE
3
BIOGRAPHIE D’ÉLISABETH KINDELMANN
Budapest, Hongrie
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visiteurs étranges. En criant, je résistai physiquement à un jeune
homme qui fréquentait la maison. Le jour même, je m’en allai, conti-
nuant à errer avec mon petit bagage.
Ce jour-là, le 10 août 1926, je me rendis à l’église de l’Adoration per-
pétuelle de l’avenue Ülloi. Lorsqu’on ferma l’église, j’errai avant
d’aboutir sur un banc de la place Matyas. L’agent de police qui faisait
sa ronde eut pitié de moi et ne me chassa pas. Quand le jour se leva,
je me rendis à l’église du Cœur de Jésus, où je dormis pendant toute
la Messe. Après m’être réchauffée, je recommençai à errer pour
trouver du travail. À côté de l’église de Jozsefvaros, sur la porte
d’une crémerie, j’ai lu qu’on engageait des porteurs de lait. Je me
suis présentée et on m’engagea, mais on me dit que je ne pourrais
prendre le travail que trois jours plus tard, quand l’ancien porteur au-
rait quitté la crémerie. Que faire durant ces trois jours? Il y avait, rue
Koszuru, une manufacture qui engageait tout de suite des personnes
qui s’occupaient à casser des noix. Les employés étaient assis le
long d’une table. Chacun avait deux paniers. Ils prenaient les noix
dans un panier, les cassaient, et mettaient les noix écalées dans
l’autre. La production de chacun était pesée. On payait quatre fillers
par heure1, et pour dix fillers, je pouvais acheter cinq croissants au
marché de la place Teleki, le moins cher de la ville. Je suis allée
chez les pères franciscains qui m’ont donné un peu d’argent. J’ai par-
tagé le pain avec une femme affamée. Nous le mangeâmes tout de
suite sur un banc de la place. Les franciscains m’ont proposé de
m’adresser aux sœurs de la rue Maria, qui m’ont effectivement don-
né asile pour un pengo. La faim me poussa à voler et j’eus honte. Je
suis allée me confesser. Le père qui me confessait pleurait avec moi
et me rassurait que je n’avais pas commis de péché, car c’était la mi-
sère qui m’avait contrainte à voler. Plus tard, les sœurs chez qui
j’étais logée me firent grâce du prix de l’hébergement. Dans ma mi-
sère et sans aucun appui humain, je dus changer d’employeur pour
chaque sou de plus. Pour un même travail dans une crémerie de la
rue Baross (huitième arrondissement de Budapest) on me donnait six
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pengos, ainsi que le déjeuner. La troisième crémerie, également rue
Baross, assura mon existence pendant près d’un an. C’était ce travail
qui était le plus favorable du point de vue matériel. Je gagnais huit
pengos et je ne travaillais que de cinq heures et demie à onze
heures. Je passais mes heures libres à prier, le plus souvent à
l’église de l’Adoration perpétuelle. Je participais régulièrement à
l’office de l’Adoration perpétuelle.
Pour compléter mon salaire, je me suis engagée dans une usine où
l’on épluchait des pommes de terre. On payait deux fillers pour dix ki-
los de pommes de terre épluchées. En trois heures, je pouvais ga-
gner douze fillers. Parallèlement, je vendais des friandises dans un
petit cinéma de banlieue. Je ne regardais pas les films. Pendant la
séance, assise dans un fauteuil vide, je pensais à Dieu. La directrice
m’emprunta souvent de petites sommes. Quand ses dettes
s’élevèrent à vingt pengos, elle préféra se débarrasser de moi. Elle
me renvoya.
Je devins porteuse occasionnelle aux Halles du neuvième arrondis-
sement. À six heures, j’allais aux Halles et proposais mes services
aux dames venues faire leurs achats. Arrivée chez elle, plus d’une de
ces femmes m’invitait à prendre le petit déjeuner. C’est ainsi que je
fis la connaissance d’une famille bourgeoise de Budapest, grâce à
laquelle je pus fréquenter des cours à l’école d’infirmière de la rue
Dohany, dans le huitième arrondissement. Ce ne sera pourtant
qu’une dizaine d’années plus tard que je pourrai mettre en pratique
mes connaissances d’infirmière à l’hôpital des sœurs franciscaines et
à l’hôpital antituberculeux de l’avenue Tarogato.
Je poursuivis cette occupation aux Halles même quand j’eus un em-
ploi dans une petite entreprise familiale de brosserie. Mon salaire
s’élevait à soixante pengos par mois et la famille m’offrait le déjeu-
ner. J’avais ainsi les moyens de louer une chambre et je m’installai
au 10 de la rue Magdolna, au premier étage, où je payais vingt pen-
gos par mois. Je travaillais de huit heures à seize heures.
Dans ce combat pour le pain quotidien, je désirais faire connaître le
Bon Dieu aux gens. Je fus sans cesse préoccupée par la nécessité
de l’enseignement religieux et de la mission.
À l’âge de quinze ans, j’ai décidé de devenir religieuse de l’Adoration
perpétuelle (la Congrégation des religieuses réparatrices fut fondée à
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Paris par la comtesse d’Oultremont). Je passai des heures à regar-
der, silencieuse, le Saint Sacrement exposé à l’adoration des fidèles.
Ainsi, mon cœur se remplissait de l’amour de Dieu.
Un jour, j’ai décidé de me rendre au couvent et de demander à la
sœur portière comment on pouvait être admis. Elle me répondit qu’il
fallait une recommandation et me remit une grande feuille imprimée
sur laquelle on énumérait ce qu’il fallait remettre au couvent lors de
l’admission. En plus de la longue énumération des éléments du
«trousseau», il était indiqué que chacun pouvait verser une certaine
somme, suivant ses possibilités.
Je lus tout cela avec stupéfaction et je pensai que je ne saurais ja-
mais amasser une telle fortune. Ma pauvreté fit donc échouer mes
projets de devenir religieuse. Pourtant, le désir de devenir religieuse
missionnaire naissait et grandissait dans mon âme. Je ne me doutais
pas encore que Dieu avait d’autres projets avec moi.»
Automne 1928. «Je ne me rappelle plus du tout le nom de la dame
âgée que je rencontrai souvent à l’Adoration perpétuelle. Je lui fis
part de mes projets et de mes rêves de missionnaire. Elle me donna
l’adresse des sœurs missionnaires de la rue Hermina, qui éduquaient
des orphelins et qui déléguaient aussi des missionnaires.
Arrivée à la rue Hermina, je demandai à parler avec la sœur chargée
des admissions. C’est là que pour la première fois de ma vie
j’entendis l’expression “Supérieure”. La sœur portière me fit entrer
dans la chambre d’hôtes. La Supérieure arriva et me fit asseoir, car
j’étais restée debout par habitude. Je lui ai dit mon intention d’aller en
mission pour faire connaître aux gens le Bon Dieu. Après lui avoir ra-
conté que j’étais orpheline et lui avoir dit ce que je gagnais, se levant,
elle me dit: “Sais-tu, mon enfant, pourquoi tu veux devenir religieuse?
Tu n’as pas la vocation, seulement tu es orpheline, tu n’as pas un
foyer, et c’est pour cela que tu veux entrer au couvent.”
Sur cela, la conversation fut interrompue. Tout s’ébranla en moi. Je
n’ai raconté mon échec à personne, sauf à la dame qui m’avait fourni
l’adresse de ce couvent. Après m’avoir écoutée, elle me dit: “Va à la
Maison-Mère de l’avenue Ménesi, chez la Supérieure provinciale.”
Je pris le tramway pour aller à Pest (Buda et Pest sont séparées par
le Danube qui coupe la ville en deux) par le pont François-Joseph. Je
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demandai à voir la Supérieure provinciale. Je dus attendre quelque
cinq minutes, qui me parurent aussi longues que les cinq minutes qui
précéderont ma mort.
La Supérieure provinciale me parla avec tant de gentillesse que je
fus complètement détendue. Je lui racontai tout avec une complète
sincérité. Elle me prit la main comme une mère et me dit: “Nous de-
manderons au Seigneur Jésus quelle est sa volonté, et Il nous dira
ce que nous devons faire. Tout se passera selon sa volonté.” Nous
entrâmes toutes les deux dans la chapelle, mais moi je suis restée
en arrière, debout auprès des bancs. Je regardais de loin comment
la Supérieure provinciale parlait avec le Seigneur Jésus. Avec une
douce légèreté, la Supérieure revint à moi, me prit la main et me ra-
mena dans la salle de réception. Là, elle me fit asseoir, posa sa main
sur la mienne, me regarda très profondément dans les yeux, et me
dit: “Mon enfant, la volonté de Dieu est différente.” J’eus presque un
malaise. “Sais-tu quelle est la volonté du Bon Dieu? Il veut autre
chose de toi. Il te confiera une autre mission. Cette mission que Dieu
te confiera, remplis-la aussi bien que tu pourras.”
La Supérieure provinciale m’accompagna jusqu’à la sortie. Elle
m’embrassa sur le front et me bénit. La volonté de Dieu était autre.
Après la rencontre avec la Supérieure provinciale, tout s’était écroulé
en moi. J’étais désemparée. Cette torture de mon âme dura une se-
maine. Alors je ne savais pas encore que ce supplice était l’œuvre du
diable.
Après une confession chez le père Matray (qui devint par la suite
mon confesseur pour de longues années), l’obscurité de l’incertitude
se dissipa dans mon cœur.»
1927-1930. «Prier et connaître, je n’avais pas d’autre désir. J’ai du
mal à exprimer la soif que j’avais d’étudier pour élargir mes connais-
sances. En six mois, j’ai appris mot à mot les manuels des deux
premières années de l’école primaire supérieure. Mais je n’avais pas
l’argent pour passer les examens. Je me suis mise à étudier les
livres des troisième et quatrième années. J’ai ainsi fait mes études
sans avoir de certificat.
L’automne 1929 apporta un grand tournant dans ma vie. Comme
j’avais une belle voix et une oreille fine, je fus admise au chœur de
l’église de la Communauté du Christ-Roi à Jozsefvaros (huitième ar-
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rondissement). Le premier ténor était Karoly Kindelmann, tandis que
j’étais le premier soprano. Il demanda à m’épouser. Je me suis ma-
riée à l’âge de seize ans. Mon mari en avait trente de plus. Il exerçait
le métier de maître-ramoneur, ce qui payait bien à l’époque. Notre
mariage eut lieu le 25 mai 1930, dimanche de la Pentecôte. Mon ma-
ri fit construire une maison de quatre pièces dans la périphérie de
Budapest.
De 1931 à 1942 naquirent six
enfants. L’Angélus et le Ro-
saire faisaient partie de notre
vie quotidienne.
Le 26 avril 1946, mon mari
décédait. Mon état de veuve
avec six enfants était particu-
lièrement lourd. Après la dé-
vastation de la guerre, je ne
pus survivre avec mes en-
fants qu’en troquant nos biens. Les armoires se vidaient et presque
toutes nos affaires changèrent de propriétaire. La nationalisation de
1948 amena ma famille au bord du ravin. Je devins serveuse à
l’académie militaire, où je travaillais douze heures par jour. Les
restes qui n’étaient pas consommés assuraient les repas de ma fa-
mille. Mais six mois plus tard, j’étais renvoyée pour des motifs “poli-
tiques”. On avait constaté que je gardais chez moi une statue de la
Vierge et des chandelles.»
Novembre 1950 - mai 1951. «J’étais dans une situation humaine-
ment sans issue. Les problèmes pécuniaires presque insoutenables
m’éloignaient de plus en plus de Dieu. Je déambulais sans but précis
de rue en rue, de quartier en quartier. C’est ainsi que je vis, dans le
quartier de Kobanya, que l’enseigne de l’ancienne fonderie Eötli avait
changé, s’appelant maintenant fonderie Gábor Áron. Un chef du per-
sonnel de bonne volonté m’y engagea comme contrôleur technique
des pièces. Ainsi, je pus sauver ma famille de la famine. Mes enfants
faisaient un travail d’artisanat à domicile. Mes deux filles aînées con-
fectionnaient des bas avec une machine à tricoter, tandis que les
garçons fabriquaient de la toile à tamis sur un métier à tisser.
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Peu après, l’usine où je travaillais fut réorganisée, ce qui entraîna le
renvoi d’un certain nombre d’employés, dont je faisais partie. Je dus
recommencer à chercher du travail.
Le 26 décembre 1951, ma fille aînée, Cécile, se marie.
En lisant une annonce dans un journal, j’ai trouvé du travail dans une
usine de cuisinières. Le salaire y était tellement bas que je dus bien-
tôt chercher un autre emploi. En automne 1953, je devins employée
à la fabrique d’appareils à gaz. Mon emploi prit fin un mois avant le
soulèvement national de 1956.»
Noël 1955. «Ma deuxième fille, Valérie, se marie.»
Été 1957. «Mon employeur suivant est le teinturier Lazlo Harangi,
dans le septième arrondissement. Après la teinturerie, je fus occupée
dans une coopérative artisanale où je fabriquais des écharpes de
soie.»
Juin 1957. «Mariage de ma troisième fille, Maria. En juin 1958, c’est
mon fils, Karoly, qui se marie. En 1959, le problème du logement des
quatre nouvelles familles est résolu.»
1960. Les soucis matériels ayant presque disparu, Élisabeth Kindel-
mann va s’inscrire à l’université populaire pour y étudier la psycholo-
gie et l’astronomie. Pourtant, ce projet, comme tant d’autres, échoua.
«Le 13 juillet 1960, trois jours avant la fête de
Notre-Dame du Carmel, j’eus une merveil-
leuse illumination spirituelle, écrit-elle. Cette il-
lumination dura trois jours, du lever jusqu’au
soir. Dès que je parlais à quelqu’un ou que
quelqu’un me parlait, cette illumination ces-
sait. Cette douce sensation créait en moi un
calme serein. C’était une expérience qui sur-
passait tout. Ce n’est que plusieurs semaines
plus tard que je sus que cette illumination
constitua l’introduction muette de la présence du Seigneur qui ne
peut être exprimée en termes intellectuels.»
Noël 1961. Jozsef, deuxième enfant, mais premier des trois fils, se
marie à l’âge de vingt-six ans. En six ans, cette famille eut trois fils.
Leur mère mourut après la naissance du troisième enfant, à la suite
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d’un cancer du sein. La grand-mère paternelle se chargea d’élever
les trois petits orphelins.
Lorsqu’elle approcha la cinquantaine, elle crut qu’une période calme
et paisible succéderait à une vie mouvementée. Mais voici que le
Seigneur et sa sainte Mère s’adressent à elle.
1962. «Avant de recevoir les messages de Jésus et de la Sainte
Vierge, je reçus l’appel suivant: “Renonce à toi-même, car Nous te
confierons une grande mission. Mais tu ne seras de taille à
l’accomplir que si tu renonces complètement à toi-même. Tu as le
libre arbitre. Tu ne devras donc accomplir cette mission que si tu le
veux toi aussi. «Après les doutes et les tourments de mon âme,
j’acceptai la volonté de Dieu. Mon âme fut tellement envahie de
grâce que je ne pus dire un mot.»
C’est en son for intérieur qu’elle entend leurs paroles. Elle distingue
clairement la voix du Seigneur Jésus, de la Vierge Marie, ou de
l’ange.
Le 11 avril 1985, Élisabeth Kin-
delmann décédait à la suite
d’une longue maladie supportée
avec patience et réconfortée par
le sacrement des malades. Elle a
été ensevelie à Erd/Ofalu, à envi-
ron vingt-quatre kilomètres au
sud-ouest de Budapest, au bord
du Danube. En 2001, les restes
d’Élisabeth furent transférés
dans la crypte familiale à l’église de l’Esprit Saint, à Budapest qu’elle
fréquentait quotidiennement.
Avant de servir comme instrument au Seigneur et à la Vierge Marie,
elle dut endurer des épreuves innombrables qu’elle surmonta avec
une rare énergie.
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Le père Gabriel Róna, S.J., réside à
Budapest, en Hongrie. Il a vécu trente ans en
Équateur. C’est à cette époque qu’il reçut
providentiellement les écrits de madame
Élisabeth Szántó Kindelmann: un message
céleste qui parle de la Flamme d’Amour du
Cœur Immaculé de Marie. Il s’est consacré à la
tâche de traduire ces écrits du hongrois à
l’espagnol qu’il résume ainsi: « Satan intensifie
au maximum ses efforts pour perdre les âmes.
Face à lui, son éternelle adversaire, Marie Très
Sainte. Nous savons que «là où le péché abonde, la grâce surabonde»
(Rom 5, 20). Elle obtint du Père céleste, par les mérites de la Passion de
son Très Saint Fils, une effusion de grâces très grande, comme jamais il n’y
en eut depuis que le Verbe de Dieu s’est incarné (13 avril 1962). Elle va
aveugler Satan par la Flamme de lumière et de grâce qui jaillit de son Cœur
Immaculé. Elle nous dit ce que nous devons faire pour collaborer avec Elle
à cette œuvre. La Très Sainte Vierge Marie pleure, supplie, prie et nous
demande des prières, des sacrifices, des heures saintes en famille, des
jeûnes, pour l’aider dans cette lutte contre le mal. »
Le père Gabriel Róna a été coordinateur international du Mouvement
Flamme d’Amour jusqu’en août 2008, puis conseiller spirituel jusqu’en avril
2012.
Le coordinateur international
L’actuel coordinateur international du Mouvement
Flamme d’Amour du Cœur Immaculé de Marie, Gyözö
Kindelmann, est le petit-fils d’Élisabeth Kindelmann. Il a
été élu à ce poste le 2 décembre 2014, lors de la réunion
internationale qui a eu lieu en Colombie.
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MES COMBATS SPIRITUELS – NUIT OBSCURE
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– je n’irai plus bâiller – me disais-je. Peu à peu, il me semblait que
même ma conscience s’y était résignée.
Un dimanche, je me suis mise à laver le linge de la semaine. Dans la
matinée, j’ai envoyé mes enfants à la sainte Messe, tandis que moi,
j’ai lavé toute la journée. Le soir venu, mes enfants m’avertirent:
«Maman, il est déjà cinq heures et demie!» Je me suis sentie déran-
gée par cela, et j’ai continué mon travail. Finalement, un de mes en-
fants, quelques minutes avant six heures, me dit: «Je t’en prie, dépê-
che-toi!» Cela m’a secouée, et j’y allai.
J’y allai, mais dans cet état, je ne savais pas comment m’adresser à
Dieu. Je me surpassais en divagations dans mes pensées: «Que je
suis bête! Pourquoi je garde encore le jeûne du Tiers Ordre du Car-
mel? C’est une pure folie!... Laisse donc tout cela!...» Je décidai de
ne plus me priver de manger de viande puisque mon alimentation
était de si mauvaise qualité. J’ai toujours observé ce jeûne sans au-
cune difficulté, mais seulement par routine.
Quand je revins à la maison, j’ignore moi-même comment m’est tom-
bé dans les mains le petit Psautier de la Très Sainte Vierge 2 . Je
l’ouvris et je me mis à prier. Cette prière qui dans le passé montait
toujours de mon cœur vers Dieu me semblait maintenant un vain
murmure... Je pris dans mes mains mon vieux livre de méditation,
mais c’est en vain que je m’efforçais: un silence obscur, glacé et
muet m’entourait de toutes parts. J’éclatai en sanglots: «Dieu ne veut
plus rien savoir de moi.»
Une semaine où mon quart de travail commençait le matin, et la se-
maine suivante, où il commençait dans l’après-midi et se terminait
très tard, j’ai éprouvé une grande angoisse intérieure. Il me venait de
telles pensées que les révéler serait blasphémer contre Dieu.
Au milieu de ce grand combat, l’ennemi Malin me fit entendre dans
mon cœur des paroles horribles: «C’est pour cela que je l’ai permis,
pour que tu te persuades qu’il est inutile de lutter davantage.»
La terrible lutte dura environ trois ans jusqu’au jour où ma fille C. me
dit: «Maman, dépêche-toi, aujourd’hui à deux heures de l’après-midi,
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ce sera l’enterrement du docteur B.» Il était déjà une heure de
l’après-midi.
Cela m’a donné un coup au cœur. Sans y penser davantage, je me
suis habillée pour ne pas me mettre en retard. Quand je suis entrée
dans la salle de la veillée mortuaire, j’ai éclaté en sanglots. Je pen-
sais: «Lui, il est bien maintenant. Il a été un véritable carme de vie
sainte et exemplaire... Mais moi?... Est-ce que je me rendrai jusque-
là, moi?...»
«Ne pleure pas!» C’était sa voix aimable et douce comme seules les
âmes bienheureuses peuvent faire entendre. – «Retourne au Car-
mel!»
Le lendemain, c’était le dimanche 16 juillet (1961), fête de la Reine
du Carmel, patronne de notre église. J’arrivai tôt le matin et je restai
jusqu’à la tombée de la nuit. C’est avec beaucoup de difficulté que je
me levai pour aller me confesser. Une sécheresse terrible consumait
mon âme. Je ne ressentais aucun regret dans mon cœur. J’ai récité
la pénitence mécaniquement tandis que je pensais: «Tous ces gens
sont en train de louer notre très sainte Mère»; mais l’idée ne m’est
pas venue à l’esprit que moi aussi j’étais en train de la louer. Je ne
faisais que penser au frère B., parce que cela procurait un peu de
soulagement à mon âme.
C’est lui qui me poussa à aller vers la Très Sainte Vierge: «Vas-y et
incline-toi devant elle!» C’est ce que je fis… mais je ne trouvai pas la
paix.
La nuit était déjà bien avancée quand je suis arrivée à la maison. Là,
j’ai été saisie d’une sensation tellement étrange, comme si j’avais
laissé mon âme meurtrie et usée au Carmel. Même si ce jour-là je
n’avais pas pris une seule bouchée, c’est avec beaucoup de difficulté
que je me suis mise à calmer ma faim. Le Malin se plaça de nouveau
tout près de moi: «Sotte! À quoi te sert tout cela? Repose-toi donc.
Ne donne pas de l’importance à ces choses-là.»
Avec un poids sur le cœur, je suis sortie dans le jardin où, dans le si-
lence de la nuit, j’ai commencé à verser des larmes abondantes. À la
lumière des étoiles, devant la statue de Notre-Dame de Lourdes que
j’avais dans notre jardin, j’ai commencé à prier avec une grande fer-
veur.
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Le matin suivant, j’allai en hâte à la petite chapelle que je fréquentais
autrefois, quand j’étais moi-même une jeune maman, et où je m’étais
retrouvée tant de fois à la table du Seigneur avec le frère B. Au-
jourd’hui encore, c’était la sympathie que je ressentais pour lui qui
me conduisait là. En chemin, je rencontrai quelques anciennes con-
naissances qui gardaient de moi le souvenir d’une jeune maman
exemplaire. Cela me troublait parce que je croyais que le Malin vou-
lait maintenant me tenter par la vanité. J’implorais de tout cœur: «Ma
Mère du ciel, plus jamais je ne veux t’être infidèle! Ne m’abandonne
pas! Tiens-moi fort! J’ai peur de moi-même! Mes pas sont si chance-
lants.»
Durant la sainte Messe, je priais sans cesse le Seigneur Jésus:
«Seigneur, pardonne-moi mes péchés.» Je n’osais pas m’approcher
de la table du Seigneur, même si la personne qui était à mon côté
me prit plus d’une fois par le bras: «Allons-y donc!»
Durant ces jours, j’ai reçu ces grâces extraordinaires que le Seigneur
accorde uniquement aux faibles et aux convalescents. Une sœur
agenouillée à côté de moi m’a dit: «Je m’agenouille à côté de vous
pour être moi aussi une sainte.» Oh! Je savais qu’elle voyait et sen-
tait le Seigneur Jésus en moi.
Quelques fois, je marchais continuellement les yeux baignés de
larmes. L’amour que je ressentais pour le Seigneur Jésus baignait
mes yeux de larmes de repentir. Je ne voulais plus voir le monde, je
recherchais uniquement le silence pour pouvoir entendre continuel-
lement la voix du Seigneur. Parce qu’à partir de ce moment-là, c’était
Lui qui me parlait... Ah! Ces conversations intimes sont si simples!...
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Pendant que je L’adorais, plongée dans une profonde dévotion, le
démon me dit: «Crois-tu qu’Il peut faire cela? S’Il en avait le pouvoir,
Il le ferait parce que ce serait bien plaisant pour Lui.»
Quelle terrible gifle! Le cœur me serra... Alors apparut la sainte Face
du Seigneur devant mes yeux spirituels, et Il dit:
«Regarde mon visage défiguré et mon Corps sacré torturé! N’ai-Je
pas souffert pour sauver les âmes? Crois en Moi et adore-Moi!»
En cet instant, j’ai fait des actes de foi, d’espérance et de charité, et
je L’ai supplié de ne jamais permettre que je me sépare de Lui... qu’Il
m’enchaîne solidement à ses pieds sacrés pour que je reste ainsi
toujours unie à Lui! Ainsi, je me sentirais à l’abri. Lui, pour sa part,
me demanda de renoncer à moi-même, parce que je suis très dis-
traite et mondaine.
«Je ne t’oblige pas, ta volonté est libre. Seulement si tu le veux!»
De toutes mes forces, je me suis appliquée à le faire. Par la suite,
tout s’ordonnait autour de moi pour m’amener toujours plus près de
Lui, car Il continuait à me presser.
«Je voudrais te donner de grandes grâces, mais pour cela, renonce
complètement à toi-même!»
Ces paroles étaient graves pour mon entendement. C’est pourquoi je
Lui demandai: «En serai-je capable?»
«Tu n’as qu’à vouloir; le reste, confie-le-Moi.»
Cela m’a coûté bien des luttes, mais le Seigneur a éclairé mon intel-
ligence et m’a guidée pas à pas. J’ai eu à vivre ces renoncements
concrètement dans ma famille.
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DANS L’ÉGLISE
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Je demeurais là longtemps. Je commençais à avoir froid. Je voulais
prendre congé de Lui pour aller à la maison. Alors, au fond de mon
cœur, j’ai entendu sa voix suppliante:
JÉSUS- «Ne t’en va pas tout de suite!»
Je suis restée à ma place. Après un petit moment, j’ai entendu une
douce voix dans le silence de mon âme:
SAINTE VIERGE - «Ma chère petite carmélite!»
En l’entendant, un grand repentir inonda mon âme. Par la suite,
j’entendis deux fois encore cette douce voix, et, entre-temps, jaillirent
de mes yeux des larmes de peine et de douleur pour mes péchés.
Peu de temps après, la Très Sainte Vierge recommença à parler
dans mon cœur comme si elle se retenait de pleurer, puis elle a dit:
SAINTE VIERGE - «Adore, fais réparation à mon saint Fils si souvent
offensé!»
Je restai pensive: cela ne peut venir du Malin parce que lui ne dit
pas: «Adore et fais réparation...» Par la suite, il s’est produit une pe-
tite confusion en mon âme: comment puis-je faire cela? Je suis res-
tée encore un peu dans l’église; je ne priais pas, je voulais seulement
mettre mes pensées en ordre. Mais une étrange pénombre recou-
vrait mon esprit. En route vers la maison, j’ai demandé à la Très
Sainte Vierge: «Ma Mère du ciel, si c’est toi qui me demandes cela,
alors dirige mes chemins auprès de ton très saint Fils.»
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demption que si, totalement et sans interruption, tu vis unie à Moi à
chaque instant.
Rappelle-toi, ma petite carmélite, lorsque tu t’es retrouvée veuve,
que tes enfants ont commencé à grandir, et que tu leur demandais
qu’ils t’aident seulement pour une heure chacun!... Quelle grande
aide cela aurait été pour toi! Et comme tu étais triste quand ils
s’excusaient sous toutes sortes de prétextes... Tu devais t’affairer
seule et abandonnée.
Pense aux nombreux enfants que J’ai Moi aussi, ma fille. Si chacun
d’eux M’aidait seulement une heure, quel délice J’aurais avec vous!
À ces moments-là, Je pense spécialement aux âmes qui Me sont
consacrées, que Je considère les élues de mon Cœur, et malgré
cela, elles ne veulent pas s’unir intimement à Moi. Les
préoccupations mondaines les distraient. Immerge-toi en Moi! Aide-
Moi à leur place, non durant une heure, mais sans arrêt! Ne Me
demande pas comment tu dois travailler. Sois ingénieuse! Profite de
chaque occasion pour calmer ma soif par ton désir du salut des
âmes.»
ORDRE DU JOUR
10 avril 1962
Un jour, Il m’a dit: «Maintenant, ma fille, Je vais te donner
l’affectation de tes jours. J’ai commencé à te parler de cela une fois,
tu t’en souviendras, mais Je voulais inclure davantage de choses
dans ton programme, c’est pourquoi Je l’ai différé jusqu’à
aujourd’hui. Viens, si tu as le temps. Si tu en as beaucoup, dis-le-
Moi, le vouloir est tien. Je respecte absolument ta volonté. Tu Me
loues si tu Me l’abandonnes spontanément.
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† JEUDI: DÉDIE-LE POUR OFFRIR RÉPARATION
AU TRÈS SAINT SACREMENT
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† DIMANCHE
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La Sainte Vierge sanglotait tellement que c’est à peine si j’entendais
ce qu’elle disait. Je lui ai demandé ce que je devais faire. Moi, au
nom de tout le pays, je lui ai tout promis, rien que pour soulager sa
douleur, parce que mon cœur aussi était sur le point d’éclater.
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d’Amour pour la propager. Leur mission est sublime et émouvante.
Ne sois pas gênée, ma petite, mets-toi à l’œuvre au plus vite! Ma
Flamme d’Amour va partir du Carmel. Ce sont eux qui m’honorent le
plus, ou plutôt ce sont eux les plus appelés à m’honorer.
Apporte deux chandelles, allume d’abord ta petite chandelle, et avec
sa flamme, allume l’autre. Ensuite, passe-la à mon fils bien-aimé. Il
va la propager entre mes douze dévots les plus insignes.»
(Par la suite, je demandai à la Sainte Vierge si les douze prêtres
seraient tous des carmes. Elle me répondit par un «non»).
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Sa voix était si suppliante que mon cœur brûlait d’ardeur pour Lui...
Le lendemain, j’éprouvais une telle angoisse que même mes forces
physiques s’en ressentaient grandement. Le Seigneur me dit:
«Souffre avec Moi, ma fille!»
Une autre fois, je marchais dans la rue, il était midi. Soudain, le Sei-
gneur a commencé à me parler. Il se plaignait avec tristesse et m’a
demandé d’écrire ses paroles: «Je suis le Mendiant du pays, ma pe-
tite. À Moi, on ne veut pas donner de travail. On a interdit toute men-
dicité dans le pays, Moi seul continue à mendier. J’erre sans manger
ni boire, d’une rue à l’autre, de maison en maison, de village en vil-
lage; dans le froid hivernal ou sous la chaleur, quand hurle le vent ou
quand il pleut à verse. Personne ne me demande où Je vais dans cet
état si lamentable. J’ai les cheveux collés de sang, les pieds gercés
d’avoir marché à votre suite, Je tends les mains sans cesse en de-
mandant de l’aide... Je vais d’un cœur à l’autre et Je reçois à peine
une petite aumône; après on ferme rapidement la porte de son cœur,
c’est à peine si Je peux jeter un regard à l’intérieur. Je dois me retirer
modestement, et mes grâces restent accumulées dans mon Cœur.
Demande beaucoup de grâces, ma petite, pour les autres aussi. Oh!
vraiment, Je suis en dette envers toi, Je dois t’être reconnaissant
pour ta fidélité. Te surprends-tu de cela? N’en sois pas étonnée,
chacun de tes petits sacrifices assouvit ma soif infinie, déchirante. Ne
vis pas même un instant sans sacrifice!»
FÊTE DE LA CHANDELEUR
4 mai 1962
SAINTE VIERGE - «En la fête de la Chandeleur, mes fils bien-aimés in-
troduiront en procession la Flamme d’Amour de mon Cœur, afin que,
de cette façon, elle devienne un feu ardent dans les cœurs, dans les
âmes. Que tout soit préparé de façon qu’elle se propage comme une
traînée de poudre. Que ces âmes que j’ai choisies fassent tout pour
se préparer à la grande mission.»
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ANNONCE MA MISÉRICORDE, SACRIFIE-TOI !
SAINTE VIERGE – (...) Écoute-moi, je t’en prie, ne sois pas distraite du-
rant la vigile... c’est un exercice extrêmement utile pour l’âme, c’est
son élévation à Dieu. Fais tout l’effort physique nécessaire. Moi aus-
si, j’ai veillé beaucoup. Dans la famille, c’était moi qui restais à veiller
durant les nuits tandis que l’Enfant-Jésus était encore petit bébé, car
saint Joseph travaillait beaucoup, s’efforçant pour que nous puis-
sions vivre pauvrement. Fais-le, toi aussi! Même durant ton jour de
repos, le dimanche, tu feras des veillées et entendras autant de
saintes Messes qu’il te sera possible! Offre-les pour la jeunesse!
Pense à tous ces enfants qu’on conduit chaque année à mon saint
Fils! Combien d’âmes s’égarent faute de pouvoir prendre racine
parce que personne ne se préoccupe de leur avancement spirituel?...
UNE NOUVELLE PRIÈRE ENSEIGNÉE PAR LE CHRIST
Et le doux Rédempteur me pria de réciter avec Lui cette prière qui
exprime ses désirs les plus ardents :
que nos pieds cheminent ensemble,
que nos mains rassemblent dans l’unité,
que nos cœurs battent au même rythme,
que nos âmes soient en harmonie,
que nos pensées soient à l’unisson,
que nos oreilles écoutent ensemble le silence,
que nos regards se fondent l’un dans l’autre, et que nos lèvres sup-
plient ensemble le Père Éternel, pour obtenir miséricorde.
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Cette prière, je la fis entièrement mienne. Il la médita tant de fois
avec moi, affirmant que ce sont ses éternels désirs. Il m’enseigna
cette prière afin que je l’enseigne aux autres. Faisons nôtres ses
éternelles pensées, ses ardents désirs, de toutes nos forces et de
tout notre esprit.
Le Sauveur, après avoir demandé cela, ajouta encore : «Cette prière
est un instrument entre vos mains, parce qu’en collaborant avec Moi
de cette manière, Satan, par cela aussi, restera aveugle, et à cause
de sa cécité, les âmes ne seront pas induites au péché.»
17 mai 1962
Durant ma prière du matin, la Sainte Vierge m’a parlé; et aussi durant
la sainte Messe, elle se plaignait sans arrêt sur un ton très triste. Elle
souffrait, comme si elle se tordait les mains, et suppliait: «La rage
sauvage de Satan va en augmentant pour s’emparer même des
âmes persévérantes. Ne lui permettez pas cela! Aidez-moi!»... «Va,
parle à mes fils. Ils seront mes envoyés.»
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elles prennent de bonnes résolutions à l’opposé de la mollesse.
Quand elles se réveilleront en ce nouveau jour, le ferme propos de la
conversion se sera renforcé dans des millions d’âmes.»
En même temps que la Sainte Vierge disait cela, elle me permettait
d’expérimenter ce qui se passait dans les âmes sous l’effet de la
grâce.
LE MOMENT EST PROCHE OÙ MA FLAMME D’AMOUR
S’ALLUMERA TOUT AUTOUR DE LA TERRE
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elle s’étendra dans le monde entier, même dans les endroits les plus
inaccessibles, car pour Satan, il n’y a pas de lieux inaccessibles.
Puisez-y force et confiance. J’appuierai votre travail par des miracles
jamais vus auparavant, et que la réparation à mon saint Fils va
accomplir imperceptiblement, doucement et silencieusement.»
6 août 1962
Du matin jusqu’au moment de la Communion, ou peut-être bien un
peu avant, le Seigneur inonda de nouveau mon cœur de ses
plaintes.
JÉSUS - «Aucune âme que J’ai confiée au soin de mes prêtres ne
devrait se damner. Ce mot, damnation, cause une terrible douleur à
mon Cœur. Je souffrirais de nouveau la mort de la Croix pour chaque
âme, même s’il Me fallait souffrir mille fois plus, car pour les damnés
il n’y a plus d’espoir. Empêche cela! Par tes désirs ardents, sauve les
âmes!
Tu sais, tout comme il y a trois formes de baptême: le baptême
d’eau, de sang et de désir, il en est de même pour le salut des âmes.
De mon Sacré-Cœur aussi jaillirent du sang et de l’eau sur vous, et
le puissant désir avec lequel Je l’ai fait pour vous. Sais-tu ce qu’est le
désir? C’est un instrument merveilleux et délicat à la portée même de
l’homme le plus incapable, qui peut l’utiliser comme un instrument
miraculeux pour sauver les âmes. L’important est qu’il unisse son
désir à mon Précieux Sang qui émane de mon côté. Augmente tes
désirs de toutes tes forces, ma petite, car cela sauve beaucoup
d’âmes!»
En disant que la perte des âmes, leur damnation, était une douleur
épouvantable pour Lui, le doux Sauveur m’a permis de la partager, et
j’ai senti en mon cœur une douleur si aiguë qu’elle m’ébranlait
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presque. Je ferai tous les efforts possibles, mon Seigneur Jésus,
pour que les âmes qui me sont confiées ne se damnent pas.
LAMENTATION DE JÉSUS
À CAUSE DES PÊRSONNES CONSACRÉES
16 août 1962
De nouveau, le Seigneur Jésus se lamentait: «Tu vois, ma petite,
que bien des personnes qui Me sont consacrées passent leur vie
nonchalamment! En quelle oisiveté elles perdent leur temps bien à
leur aise! À Moi aussi, elles jettent quelques miettes qui tombent de
la table, comme un mendiant. Et depuis combien de temps J’endure
cela! Et jusqu’à quand? Malheur à vous si la patience du Père cé-
leste s’épuise! Il n’y aurait personne pour retenir sa main de justice.
À vous aussi, Je devrai dire: éloignez-vous de Moi, maudits, parce
que vous n’avez pas défendu la cause de mon Royaume, parce que
vous n’avez pas fait valoir ce à quoi Je vous avais appelés. J’ai mar-
ché si longtemps avec vous. Combien de fois Je vous ai répriman-
dés! Et vous répondiez d’un geste de la main qui aurait offensé
même un mendiant.» (Sa parole résonnait douloureuse et triste en
mon cœur).
Encore ce même jour, la Sainte Vierge traita avec moi précisément
de cela: «C’est moi qui vous donne la force d’entreprendre. Ma
Cause se réalisera en dépit de très nombreuses objections et
d’obstacles mal intentionnés. (...)
«Ô ma Mère du ciel! Ma faible force aussi se nourrit de toi!»
LE SEIGNEUR JÉSUS - «Aie confiance, ma petite! Personne ne peut
bouleverser le plan de Dieu. Il est vrai que J’ai besoin de votre effort
aussi pour mon œuvre rédemptrice. Je ne veux perdre aucun d’entre
vous. Satan entreprend une bataille contre les êtres humains comme
il n’y en a jamais eu auparavant.»
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ton âme. Prends soin de ton vêtement nuptial, et par lui, irradie le
bonheur! Peu importe où tu entreras, qu’on sente que tu participes
chaque jour au banquet céleste. Désire ardemment que le désir d’y
participer naisse chez les autres aussi. Que la venue de mon
Royaume soit ton seul et unique objectif de première importance.
Soyez vaillants! Rendez-Moi témoignage devant les hommes.
Comme sont nombreuses les personnes que seule leur lâcheté em-
pêche de s’approcher davantage de Moi. Ne fais rien sans Moi! N’aie
aucune pensée sans M’y introduire. Ne suis-Je donc pas Celui qui
vous donne l’entendement? Mais malheureusement, c’est à peine s’il
y a quelqu’un qui M’en est reconnaissant. Toi non plus, tu ne M’en as
pas remercié encore. Si vous ne possédiez pas l’entendement, vous
ne vous distingueriez plus des autres créatures. Ce que
l’entendement humain pense procède entièrement de mon entende-
ment. Sois reconnaissante pour cet admirable don au nom de ceux
qui ne le sont pas.»
LE DON DU SILENCE
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tu venir avec nous? Car c’est maintenant que nous partons pour re-
mettre ma Flamme d’Amour. Tu recevras de nous les forces et les
grâces.»
VIVRE DANS DE CONTINUELLES HUMILIATIONS
POUR RECEVOIR LES GRÂCES DE LA SAINTE VIERGE
15 septembre 1962
Durant la matinée, la Sainte Vierge s’est lamentée avec une douleur
à briser le cœur, parce que beaucoup d’âmes se perdaient à cause
de l’incompréhension due à leur superficialité. Elle fait et concède
tout ce qu’elle peut; cependant, les âmes consacrées rejettent tout.
Elle me demanda d’accepter les sacrifices qui, par les mérites des
humiliations, obtiendront finalement la possibilité de sauver les âmes.
ELISABETH - «Je te demande humblement pardon, ô ma Mère. Je ne
veux pas chanceler, pas même au milieu de mes terribles tentations.
Tu sais, n’est-ce pas, que je ne suis rien qu’un insignifiant petit grain
de poussière? Je ne peux rien faire sans Vous deux.»
Elle répliqua: «C’est précisément à travers ta petitesse, ton incapa-
cité et ton humilité que ma Flamme d’Amour va se mettre en œuvre,
doucement, sans rien brusquer. C’est pourquoi, fais attention et de-
meure effacée dans l’humilité. Tu auras à vivre de continuelles humi-
liations extérieures et intérieures, car c’est seulement ainsi que je
peux te garder pour transmettre ma Flamme d’Amour.»
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JOURS DE GRÂCE – LES JEUDIS ET LES VENDREDIS
FAIRE DES HEURES DE RÉPARATION
29 septembre 1962
SAINTE VIERGE - «Sais-tu, ma petite, comment vous devez considérer
le jeudi et le vendredi? Comme deux grands jours de grâce. Ces
jours-là, ceux qui offrent réparation à mon saint Fils recevront une
grande grâce. Durant les heures de réparation, le pouvoir de Satan
s’affaiblit dans la mesure où les âmes réparatrices supplient pour les
pécheurs... Il ne faut rien faire d’éclatant, il ne faut pas se vanter de
l’amour. Il brûle au fond des cœurs et se propage aux autres...Je
veux que non seulement vous veniez à connaître mon nom, mais
aussi la Flamme d’Amour de mon Cœur maternel qui bat pour vous.
Et je t’ai confié la tâche de faire connaître cet amour enflammé. C’est
pourquoi tu dois être très humble. Une grâce si grande n’a été con-
cédée qu’à très peu. Tiens en grande estime une si grande grâce...»
4 octobre 1962
Ce jour-là, ce fut de nouveau la Sainte Vierge qui me parla: «Rap-
pelle-toi ce que je t’ai dit: il faut emprunter le chemin obscur, boueux,
bruyant et pénible de Bethléem pour chercher un refuge à ma
Flamme d’Amour. Tu viens avec saint Joseph et avec moi, ma petite
carmélite. La Flamme d’Amour de mon Cœur cherche un refuge.
Prends tout le chagrin et l’amour de mon Cœur maternel, et ceux
aussi avec lesquels, humiliée et dans l’obscure insécurité, j’ai cher-
ché refuge en compagnie de saint Joseph. À présent, tu dois aussi
emprunter ce chemin silencieusement, sans une parole de plainte ou
de lamentation, humiliée, incomprise, exténuée. C’est difficile, je le
sais. Mais ton Rédempteur est avec toi; cela m’a aussi donné des
forces. Saint Joseph t’accompagne; aie recours à lui! Il est bon. De-
mande-lui sa protection agissante!»
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MOIS DE NOVEMBRE, MOIS DE L’EFFET DE GRÂCE
13 octobre 1962
Je demandai aussi l’effusion de grâce de la Flamme d’Amour de la
Sainte Vierge sur les âmes en peine, quand le Seigneur Jésus me
permit de ressentir qu’à ce moment, une âme venait d’être libérée du
purgatoire. Je sentis en mon âme un soulagement indescriptible. À
ce moment-là, par pure grâce de Dieu, mon âme s’immergea dans la
félicité incommensurable de l’âme qui se présentait devant Dieu. En-
suite, j’ai prié avec tout le recueillement de mon âme pour les prêtres
moribonds. Entre-temps, un sentiment très angoissant inondait tout
mon intérieur. Ce sont des souffrances que donne le Seigneur pour
que je puisse moissonner des âmes avec Lui. Durant mon profond
recueillement, un soupir de la Sainte Vierge, léger comme un souffle,
a surpris mon âme:
SAINTE VIERGE - «Ta compassion pour les pauvres âmes a tellement
ému mon Cœur maternel, ma petite, que je te concède la grâce que
tu as demandée. Si à quelque moment que ce soit, en invoquant ma
Flamme d’Amour, vous récitez en mon honneur trois Ave Maria,
chaque fois une âme sera libérée du purgatoire. Durant le mois des
défunts (en novembre), à la récitation de chaque Ave Maria, dix
âmes seront libérées du purgatoire. Les âmes souffrantes doivent
aussi sentir l’effet de grâce de la Flamme d’Amour de mon Cœur ma-
ternel.»
18 octobre 1962
JÉSUS - «Ma petite, t’ai-Je vraiment demandé de nombreuses souf-
frances ces derniers jours? Je t’en prie, ne te lasse pas de ces
grandes douleurs. Supporte-les, non seulement pour ta famille, mais
pour celles de tout le pays. Tu sais, Satan, écumant de rage, veut
détruire les familles. Souffrons ensemble! Moi, Je souffre uni à toi, et
toi, unie à Moi. Je t’aime beaucoup, Je ne te laisserai pas sans souf-
frances. Consume-toi, toi aussi! N’aime que Moi, sers-Moi avec fidéli-
té, et ne te surprends pas que Je manifeste toujours mon amour
dans les souffrances. C’est l’amour excessif de mon Cœur, ma pe-
37
tite, qui fait que Je te considère digne de souffrances. C’est seule-
ment ainsi que tu peux sauver beaucoup d’âmes.
Toi aussi tu es mère de famille, tu connais plusieurs formes de désin-
tégration des familles. Lance-toi dans le fourneau des souffrances à
cette intention! Oh! les familles détruites, combien de péchés elles
occasionnent contre Moi. Répare et souffre pour elles. Ne gaspille
pas la moindre occasion. Que nos pensées soient à l’unisson. Con-
sidère clairement la valeur de tes souffrances. Pense que ceux qui
moissonnent avec Moi sont peu nombreux. Sais-tu pourquoi? Parce
qu’il n’y a pas d’âmes prêtes à se charger de souffrances, spéciale-
ment celles qui le feraient avec persévérance. Et sans cela, elles ne
peuvent mériter que Je répande sur elles mes grâces sans interrup-
tion.»
19 octobre 1962
SAINTE VIERGE - «Ma Flamme d’Amour est devenue si incandes-
cente, ma petite, que c’est non seulement sa lumière, mais aussi sa
chaleur que je veux répandre sur vous avec toute sa force. Ma
Flamme d’Amour est si grande que je ne peux la retenir plus long-
temps au dedans de moi; avec une force explosive, elle bondit vers
vous. Mon amour qui se répand fera éclater la haine satanique qui
contamine le monde, afin que le plus grand nombre d’âmes se sau-
vent de la damnation. Je l’affirme, il n’y a jamais rien eu encore de
semblable. C’est mon plus grand miracle que je fais maintenant avec
vous (et elle me pria en suppliant de ne pas la comprendre mal!).
Mes paroles sont claires comme du cristal et faciles à comprendre.
Cependant, ne les embrouillez pas, ne les interprétez pas mal, car
votre responsabilité serait grande si vous faisiez cela. Mettez-vous
au travail, ne soyez pas oisifs! Je vous aiderai d’une manière quasi
miraculeuse, et mon aide sera continuelle. Ayez confiance en moi!
Agissez de toute urgence! Ne remettez pas ma Cause à un autre
jour! Satan ne regarde plus les bras croisés, il fait des efforts
énormes. Il sent déjà que ma Flamme d’Amour s’allume, ce qui pro-
voque sa terrible fureur.
Entrez dans la bataille, nous serons les vainqueurs! Ma Flamme
d’Amour aveuglera Satan dans la mesure même où vous la propage-
38
rez dans le monde entier. Je veux que, tout comme on connaît mon
nom dans le monde entier, on connaisse aussi la Flamme d’Amour
de mon Cœur qui fait des miracles au fond des cœurs. Quant à ce
miracle, vous n’avez pas besoin de commencer à faire enquête.
Tous sentiront son authenticité en leur cœur. Et celui qui l’aura senti
une fois le communiquera aux autres, parce que ma grâce agira en
lui. Il n’a pas besoin d’être authentifié. Moi je vais l’authentifier en
chaque âme, afin que chacune connaisse l’effusion de grâce de ma
Flamme d’Amour.» (...)
JÉSUS - «Par ta participation à mon œuvre de Salut, tu dois amener à
Moi ces âmes qui Me dédaignent et Me comprennent mal. Ce n’est
pas chose facile, mais nos mains rassemblent dans l’unité. Celui qui
recueille avec Moi obtiendra un résultat assuré. Même si en appa-
rence le fruit ne se voit pas, tu peux en être certaine. Demandez à
mon Père en mon Nom, Il vous accordera ce que vous Lui demande-
rez par mon intermédiaire. Ayez confiance et mentionnez la Flamme
d’Amour de ma sainte Mère, car les trois Personnes divines lui sont
obligées. Vous recevrez les grâces que vous demanderez par elle.
Elle est l’épouse de l’Esprit Saint et son amour réchauffe tellement
les cœurs et les âmes refroidies dans le monde, qu’en vous réveillant
avec des énergies nouvelles, vous pourrez vous élever jusqu’à
Dieu.»
INVOCATION IMPORTANTE.
AJOUTEZ CETTE DEMANDE À L’AVE MARIA
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Note de l’éditeur: L’évêque compétent demanda à Élisabeth: «Pour-
quoi devrions-nous réciter le très ancien Ave Maria d’une façon diffé-
rente?»
Le 2 février 1982, le Seigneur répondit: «C’est exclusivement grâce
aux suppliques efficaces de la Très Sainte Vierge que la Très Sainte
Trinité accorda l’effusion de la Flamme d’Amour. Par elle, demandez
dans la prière avec laquelle vous saluez ma Mère très sainte:
“Répandez l’effet de grâce de votre Flamme d’Amour sur toute
l’humanité, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.”
Afin que, par son action, l’humanité se convertisse.»
LA TRÈS SAINTE VIERGE - «Je ne veux pas changer la prière par la-
quelle vous m’honorez3; par cette supplique, je veux plutôt secouer
l’humanité. Celle-ci n’est pas une nouvelle formule de prière, elle doit
être une supplique constante4.»
HISTOIRE DE LA HONGRIE
4 novembre 1962
La bienheureuse Vierge Marie, en s’inclinant vers moi, commença sa
conversation: «Les saints hongrois me supplient avec une joie inef-
fable, ma petite carmélite, pour que ma Flamme d’Amour s’allume le
plus tôt possible sur leur pays.»
La Sainte Vierge permit que je ressente cette joie moi aussi. Je
m’unissais en esprit à l’hommage reconnaissant des saints pendant
que la Sainte Vierge me caressait véritablement l’âme, et poursuivait
en disant: «Ma petite, l’intercession de saint Émeric5 pour la jeunesse
est la prière la plus émouvante de tous les saints hongrois.»
3
L’Ave Maria.
4Prions le Rosaire habituel en y ajoutant cette supplique à chacun des Ave
Maria qui le composent.
5Saint Émeric était le fils de saint Étienne, premier roi de Hongrie. Éduqué
avec grand soin dans la foi chrétienne, il mourut encore jeune au cours
d’une partie de chasse, en l’année 1031. Sa fête est célébrée le 5
novembre.
40
Elle me permit de ressentir dans mon cœur l’admirable union des
saints. Je me remplis d’une allégresse indescriptible.
6 - 7 novembre 1962
J’étais agenouillée en silence, sans dire un mot. Il ne cessait pas de
me louer. Entre-temps, le démon s’arrangea pour me torturer, mais à
mon grand étonnement, sa présence suscita en moi une sensation
particulière, mais qui n’était pas la peur. Il ne put me faire de mal,
mais il attira l’attention sur lui. Je m’efforçai d’écouter les paroles du
Seigneur. Le diable, cependant, se débattait impuissant, et dit: «À
présent, ce sera facile pour toi, tu t’es sortie de mes griffes!»
Je restai stupéfaite et ne compris pas ce que c’était. Je pensais
silencieusement durant des heures, méditant en moi-même pourquoi
le démon était si exaspéré...
Pendant que j’étais ainsi agenouillée, je perçus la voix de la Sainte
Vierge dans mon cœur: «Tu es la première, ma petite, que j’inonde
de l’effet de ma Flamme d’Amour pleine de grâces, et en union avec
toi, j’inonde aussi toutes les âmes. Quand quelqu’un fait de l’ado-
ration réparatrice ou rend visite au Saint Sacrement, tant que cela
dure, Satan perd sa domination sur les âmes de la paroisse. Lorsqu’il
est aveugle, il cesse de régner sur les âmes.»
Comment puis-je décrire le poids que j’ai ressenti dans mon cœur
quand la Sainte Vierge me communiqua ces choses? Durant ma
méditation, j’écoutai: «Ton acceptation des sacrifices et ta fidélité, ma
petite, m’incitent à répandre sur vous dans une plus grande mesure
encore l’effet de ma Flamme d’Amour, et en premier lieu et dans une
plus grande mesure sur toi, parce que tu es la première qui la
reçoit.»
17 novembre 1962
Au petit matin, je me réveillai en entendant mon ange gardien dire:
«Les anges et les saints te regardent avec grande admiration.» Il me
demanda d’augmenter en moi de toutes mes forces la profonde
41
adoration et la louange à la sainte Majesté divine, car «ils sont rares
ceux qui ont été désignés pour recevoir ces grâces d’une grandeur
incomparable.» En entendant ses admonestations, le fardeau de
mes péchés pesa sur moi. Je me sentis si indigne de cette abon-
dance de grâces que l’effet de grâce de la Flamme d’Amour de la
Sainte Vierge répand sur moi...
Ce jour-là, la Sainte Vierge conversa longuement avec moi. Je ne
peux pas tout décrire, seulement ce qui arriva durant les heures de la
matinée. Ma misère, d’une grandeur indescriptible, déprimait mon
âme. Dès lors, j’écoutais les paroles de la Sainte Vierge avec un plus
grand respect que je ne le faisais jusqu’à présent. Je sentis qu’elle
aussi était sur le point de me communiquer des choses
extraordinaires... Durant la sainte Messe, la Sainte Vierge insuffla
dans mon subconscient ce que je ressens maintenant, et qui a fait
que mon âme soit si légère et élevée à un état si sublime.
«Cette grande grâce, ma petite, est la sainte pureté.»
À ses paroles, je sursautai profondément. Après une brève attente
silencieuse, la Sainte Vierge poursuivit:
«Tu viens d’être purifiée de toute tache qui était la marque du péché
contre la pureté. À l’avenir, partout où tu te présenteras, il sera
accordé à un grand nombre de percevoir la pureté particulière de ton
âme que l’effet de grâce de ma Flamme d’Amour a répandue sur toi,
et qu’elle répandra sur tous ceux qui vont croire et avoir confiance
en moi.»
JE VAIS TE CONFIER POURQUOI
JE T’AI CHOISIE, PRÉCISÉMENT TOI...
19 novembre 1962
SAINTE VIERGE - «Dans tes longues luttes, voici que maintenant je
vais te confier pourquoi je t’ai choisie, précisément toi la première,
pour te remettre la Flamme d’Amour. Il est vrai que tu as toi-même
reconnu ne pas en être digne; c’est la pure vérité. Il y a des âmes
beaucoup plus dignes que toi. Mais les grâces dont je t’ai comblée et
les souffrances que tu supportes avec tant de fidélité font que c’est
toi qui as été choisie. Je vois ta constance à te montrer persévérante,
et je te récompense à l’avance pour cela. Et pour que tu ne t’affliges
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pas, je vais mentionner un tout petit détail qui est à ton mérite et qui
m’est bien agréable aussi. Beaucoup de personnes te connaissent
depuis plusieurs années ici où tu résides: tu as livré ton grand com-
bat devant les hommes. Il y en a beaucoup qui t’admirent, et même
tes ennemis parlent de toi avec respect.
Il me plaît aussi d’entendre cela. Il est agréable pour une mère que
l’on reconnaisse qu’un de ses enfants est bon. Et tu es doublement
ma fille… Je sais que tu protestes, ma petite carmélite. Tu as pour
cela suffisamment de motifs. Je me réjouis aussi parce que tu n’es
pas prétentieuse. C’est pour cela que je me suis tournée vers toi.
Moi, la Mère de la Miséricorde, je t’ai confié la plus éminente de mes
grâces: faire connaître ma Flamme d’Amour aux autres. Pourquoi
précisément à toi?
Je te le dis. Écoute, ma fille, tu es aussi mère d’une famille nom-
breuse. Tu connais toutes les peines et tous les problèmes d’une fa-
mille à travers tes enfants. Je sais que plusieurs fois, il s’en fallut de
peu que tu ne succombes sous la croix des dures épreuves. Tu as
eu et tu as beaucoup de douleurs à cause de tes enfants. Supporter
tout cela est méritoire pour toi et pour n’importe quelle mère de fa-
mille. Ces expériences, que par disposition divine il t’a fallu vivre, ne
sont pas survenues en vain. J’en ai tenu compte moi aussi. Je sais
que tu me comprends et c’est pour cela que j’ai partagé avec toi ce
que ressent mon Cœur maternel. Telle est ta douleur, telle est la
mienne aussi.
Dans mon pays, il y a beaucoup de familles très froides, comme la
tienne. Par la Flamme d’Amour de mon Cœur, je veux remplir de
chaleur ces familles et les autres. Je vois que tu le comprends bien,
car tu vis toi aussi la même réalité. C’est pour cela que tu compatis
avec moi, que tu t’inquiètes avec moi. Tu vois, à cause de cela je t’ai
confié à toi la première l’abondance de mes grâces. Seule une mère
est capable de partager véritablement avec moi mes douleurs. Cer-
tainement, je suis la Mère des Douleurs, je souffre tant à cause des
âmes qui se perdent! J’ai des douleurs qui me torturent quand je re-
garde la souffrance de mon saint Fils. Ne t’épargne aucune fatigue,
sois mon éternelle compagne pour m’aider à supporter mes souf-
frances. Voilà ce que je te demande.»
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LA PARTICIPATION À LA SAINTE MESSE EST
CE QUI CONTRIBUE LE PLUS À AVEUGLER SATAN
22 novembre 1962
Une fois, la Sainte Vierge me dit: «Si vous assistez à la sainte Messe
sans obligation et que vous êtes en état de grâce devant Dieu, je
répandrai la Flamme d’Amour de mon Cœur et j’aveuglerai Satan
durant ce temps-là. Mes grâces s’écouleront abondamment sur les
âmes pour lesquelles vous offrez cette sainte Messe. La raison en
est que Satan, rendu aveugle et dépouillé de son pouvoir, ne pourra
rien faire. La participation à la sainte Messe est ce qui aide le plus à
aveugler Satan. Assoiffé d’une terrible vengeance, tourmenté, il livre
une lutte plus féroce encore contre les âmes parce qu’il sent que son
aveuglement est proche.»
30 novembre 1962
Aujourd’hui, au moment où je commençai à sonner la cloche à six
heures du matin, la Sainte Vierge me dit aimablement: «Tout au long
de la journée aussi, offrez vos travaux pour la gloire de Dieu! Cette
offrande, faite en état de grâce, aide aussi à aveugler Satan. Vivez
en conformité avec mes grâces afin que Satan soit aveuglé toujours
davantage et dans un rayon d’action toujours plus grand. Si vous
mettez à profit les abondantes grâces que je vous offre, elles ren-
dront meilleures une multitude d’âmes.»
18 décembre 1962
J’ai emménagé dans mon nouveau domicile qui, pour faire réparation
pour les péchés, ne consiste qu’en une petite pièce de deux mètres
sur deux, construite au fond du jardin. Aujourd’hui, c’était le premier
jour que j’y dormais. J’avais beau être fatiguée, le sommeil ne me
ferma pas les yeux. Minuit arriva et je ne pouvais encore trouver le
sommeil. Je pensais: «Si je n’arrive pas à m’endormir maintenant,
alors je ne pourrai pas me réveiller quand arrivera l’heure de la vi-
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gile.» Ainsi éveillée, je pensais à la Flamme d’Amour de la Sainte
Vierge – parce que j’offre une des heures de ma veillée nocturne
pour que s’allume la Flamme d’Amour de la Sainte Vierge – quand
soudainement, je sentis un coup au corps; puis un deuxième, suivi
d’un troisième. Finalement, un coup plus petit. Je passai une nuit
terrible; de la peur, je n’en éprouvais quasiment pas. Après les
coups, la fatigue et la douleur s’emparèrent de moi, et je me retrouvai
vaincue par le sommeil.
Je me réveillai passé deux heures du matin, mais sans pouvoir veiller
même une heure. Je me sentais comme quelqu’un qu’on aurait rossé
à coups de bâton. C’est le diable qui m’avait frappée, je le savais; j’ai
senti sa présence. Mais mon attention avait été attirée sur le fait que
le quatrième coup ne m’avait pas fait aussi mal que les précédents.
J’ai senti comme si deux mains l’avaient retenu. Après avoir veillé
presque trois quarts d’heure, je me suis recouchée. Je m’endormis
profondément, comme cela m’arrive rarement. Je me réveillai avant
sept heures. J’étais chargée de sonner les cloches de notre église
parce que la sœur sacristine était malade. On peut imaginer ma
déception. Car, quand j’arrivai à l’église, la Messe matinale de l’Avent
(«Rorate») était déjà terminée. Attristée, je me plaignis à la Sainte
Vierge que le diable m’avait frappée et que je n’avais pas pu me
lever. Ce que je vais écrire maintenant est étonnant. La Sainte
Vierge me dit:
«Nous étions là aussi, mon saint Fils et moi! Nous lui avons permis
de te frapper, mais je l’en ai rapidement empêché. Cela suffit ainsi!»
La Sainte Vierge ne me parla plus de cela. J’avais très honte à cause
de cela. Même après plusieurs jours, la rougeur me couvrait le
visage. Durant le jour, le Malin riait d’un air moqueur: «Écoute,
écoute, j’ai voulu t’ouvrir les yeux pour te faire sortir de tes folies. Ça
suffit de jeûner et de veiller à ce point! Arrête donc cela! Une sottise
pareille n’a pas de sens!»
La Sainte Vierge l’interrompit et me promit de ne plus permettre au
Malin de me frapper. Mais cette fois-ci, c’était nécessaire. La Sainte
Vierge continua à me parler: «Fais des sacrifices, ma petite, et
plonge-toi dans le profond anéantissement de l’humilité. Tu es mon
petit instrument bien-aimé, et ton acharnement à atteindre une
grande humilité me remplit de satisfaction. C’est l’effet de grâce de
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l’effusion de ma Flamme d’Amour qui te donne une telle constance
dans ta persévérance.»
Les paroles de la Sainte Vierge m’ont stimulée très fortement
pendant longtemps.
2 janvier 1963
J’étais au Sanctuaire Mariaremete (Refuge de Marie) pour l’heure
d’adoration du Saint Sacrement. J’étais plongée dans une prière si-
lencieuse, quand le Seigneur Jésus me dit avec gratitude:
«Dis et ne cesse de répéter: Mon Jésus adoré! Je t’ai déjà dit com-
bien cela M’est agréable; et même si durant une heure tu ne pronon-
çais aucune autre parole, répète-la avec le repentir de tes péchés.
Cela obtient beaucoup de grâces, le pardon pour les péchés, et
donne la paix aux âmes.»
Il prononça ses derniers mots au pluriel, et Il demanda de passer sa
demande aux autres dès que j’aurai l’opportunité de le faire.
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ABANDON À JÉSUS SUR LE CHEMIN DES HUMILIATIONS
4 février 1963
Le Seigneur Jésus ne permit pas que je souffre sans consolation.
Dans son infinie bonté, Il conversa avec moi longuement, m’instruisit,
m’exhorta à continuer à souffrir avec persévérance:
«Ne sois pas surprise: certaines personnes que J’aime beaucoup et
qui M’aiment beaucoup aussi, n’auront pas confiance en toi et te trai-
teront avec méfiance en te laissant de côté. Abandonne-toi simple-
ment à Moi! Le chemin du Golgotha n’a pas été sans obstacle. Moi
aussi J’ai dû M’ouvrir un chemin à grand-peine. Toi, maintenant, tu
M’accompagnes au Calvaire sur le chemin des humiliations. Notre
chère Mère vient avec nous aussi et te fait participer à ses douleurs.
Accepte cette grande distinction; ceux avec qui elle les partage sont
très peu nombreux. Tu es sa petite carmélite, sa choisie. Je suis
obligé envers elle et Je ne peux rien lui refuser parce qu’elle invoque
sa Flamme d’Amour. Je suis toujours près de toi, même si tu ne le
sens pas.»
Et je méditais en moi-même tout ce qu’Il a souffert au Gethsémani.
M’interrompant, Il dit: «Pénètre-toi de mes terribles souffrances. Tu
vois, c’est pour cela que J’avais demandé à mes disciples de prier et
de veiller. Leur veille aurait soulagé mes souffrances. Le Père cé-
leste M’envoya un ange. Maintenant, Je t’apporte Moi-même un sou-
lagement dans tes souffrances.»
Et de nouveau, Il fit référence à la Flamme d’Amour de la Sainte
Vierge, qui L’oblige: «Sois reconnaissante envers notre chère Mère!
Je t’en prie encore une fois: ne recule devant aucune de mes deman-
des. Abandonne-toi simplement à Moi! Si grand que soit le tourment
que te cause Satan, c’est Moi qui le lui permets. Sois sans crainte!
Son pouvoir s’arrête là où Je le détermine.»
Il fit ensuite allusion à saint Jean-Baptiste qui Lui avait préparé le
chemin. Il me parla de ses souffrances et de sa constante persévé-
rance : «Celle dont Je Me sers, ma petite, ne peut être un roseau
penché par le vent. Elle doit persévérer fortement à mon côté avec
une détermination inébranlable. Ton âme ne peut s’incliner vers ce
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qui ne Me sert pas. C’est Moi qui te le demande encore une fois, ma
petite, persévère avec Moi! Tu sais bien à quel point Je t’aime!»
23 mars 1963
JÉSUS- «Ma petite, Je vous en prie, faites attention, ne perdez pas
l’état de grâce sanctifiante! Elle est la beauté de vos âmes par la-
quelle vous pouvez Me charmer, et si vous avez perdu cette grâce
sanctifiante, ne tardez pas à la récupérer. Oh! si vous saviez avec
quel amour J’ai souffert pour vous afin d’obtenir de mon Père céleste
le pardon de vos péchés! Et toi, Je t’en prie, aide-Moi afin que de
nombreuses âmes retrouvent ce beau vêtement de la grâce qu’elles
ont reçu à leur baptême.» (Et sa voix était suppliante).
24 mars 1963
...La grande humiliation et le rejet catégorique que je subis à
l’occasion de la sainte confession de la veille continuaient à me per-
turber.
JÉSUS - «Élisabeth!»
Mon cœur se serra. Il me semblait étrange qu’Il s’adresse à moi ain-
si : «Crois-tu en Moi, en Nous? Crois-tu que Moi et notre Mère bien-
aimée t’avons accréditée devant son fils bien-aimé? Dis, le crois-tu?»
Dans mon cœur, je Lui répondis immédiatement: «Mon adorable Jé-
sus, Tu sais mieux que personne comment est ma foi.»
JÉSUS - «Crois-tu pouvoir accomplir parfaitement le destin pour le-
quel Nous t’avons choisie? Je te demande de nouveau: acceptes-tu
les nombreuses humiliations et les souffrances que comporte en soi
la tâche de faire valoir notre sainte Cause? Sais-tu que les souf-
frances que tu as reçues jusqu’à maintenant ont servi uniquement à
te préparer à atteindre le but qui t’a été fixé? Tu es un instrument
entre nos mains. Veux-tu continuer à être un instrument? Veux-tu
gravir avec Moi le mont Calvaire, le Golgotha? Si tu le veux, alors ta
place est aux côtés de la Mère des Douleurs. La Flamme d’Amour de
son Cœur qu’elle veut allumer sur la terre à travers toi réclame un
plein abandon de ta part. Ne réponds pas immédiatement. Retire-toi
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en toi-même et prépare-toi à la réponse concernant la grande
Cause!»
À la maison, et aussi durant la matinée, Il a poursuivi: «Je vois à quel
point t’a secoué le fait qu’on n’ait pas cru en tes paroles sincères qui,
en vérité, viennent de Moi. Je remarque avec quelle force d’âme tu
as reçu la première grande souffrance qui était une espèce de répéti-
tion générale pour commencer à souffrir. Ce temps de grâce destiné
au monde entier, cette sainte Cause que Nous voulons entreprendre
par ton intermédiaire, ne peut partir sur des pieds d’argile. C’est seu-
lement par une âme dure comme l’acier trempé qu’elle peut être
mise en œuvre.»
Et pendant qu’Il disait cela, un effluve puissant de sa grâce fit irrup-
tion dans mon âme. Le Seigneur Jésus demanda si je comprenais
cela. Par ses paroles lumineuses, Il répandit sur moi la grâce admi-
rable de l’Esprit Saint, l’Esprit de Force, et la lumière admirable de
l’Esprit Saint illumina mon esprit.
Le Seigneur Jésus me dit qu’Il venait de me donner avec une force
admirable la grâce de la foi et de la confiance. Parce que sans ces
deux vertus, aucune autre ne peut prendre racine en moi ni en l’âme
de personne. C’est là le pilier fondamental de cette grande et sainte
Cause qui ne peut se mettre en marche que de cette manière.
«Médite à fond l’importance de mes paroles! Ce qui vient de se pro-
duire en toi est le mouvement initial de la foi en ton âme... Je vois
que tu n’arrives pas à supporter que cette personne de vie sainte te
rejette si catégoriquement. Tu ne dois pas te préoccuper de cela!
C’est Moi qui t’ai guidée, et si tu t’inquiètes, il faudra croire que tu
n’es pas heureuse avec Moi.»
En écoutant ces paroles, j’avais le cœur consterné... «Que fais-Tu de
moi, mon Jésus adoré? Comment dois-je m’humilier devant Toi?
Comme cela me fait mal de T’avoir offensé...»
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À CAUSE DU MANQUE DE FOI,
LA TERRE SUBIRA UNE GRANDE SECOUSSE
27 mars 1963
Le Seigneur Jésus m’a parlé beaucoup du temps de grâce et de
l’Esprit d’Amour qui sera tout à fait semblable à la première Pente-
côte, et qui inondera la terre de sa force. Ce sera le grand miracle qui
attirera l’attention de toute l’humanité. Tout cela est l’effusion de
l’effet de grâce de la Flamme d’Amour de la Sainte Vierge.
La terre qui s’est enténébrée à cause du manque de foi dans l’âme
de l’humanité passera par une grande secousse. Après, on croira; et
cette secousse, à travers la force de la foi, va créer un monde nou-
veau. Par l’intermédiaire de la Flamme d’Amour de la Sainte Vierge,
la foi s’enracinera dans les âmes et la face de la terre se renouvelle-
ra, parce que «... Rien de semblable n’est jamais arrivé encore de-
puis que le Verbe s’est incarné.» Le renouvellement de la terre inon-
dée de souffrances se réalisera par le pouvoir d’intercession de la
Sainte Vierge.
16 mai 1963
Tandis que je cuisinais, le Seigneur Jésus me dit: «Je t’en prie, à
l’avenir ne pense pas à toi-même. Que ta pensée soit uniquement:
nous! Si tu viens à Moi, si tu penses à Moi, pense que nous deux,
nous sommes un. Qu’il n’y ait pas entre nous la moindre fissure! Je
remplirai les vides de ton âme par la grâce, et toi, renonce à toi-
même de telle manière que, même si tu continues à vivre, que ce soit
Moi qui vive en toi, et que tu ne vives que par Moi.»
Ensuite, Il répéta de nouveau: «Comme Nous t’aimons, ma petite!»
Quelques jours plus tard: «Et Je te dis: désormais, ne parle plus de
toi-même, le “je” doit cesser en toi complètement. Que pour toi
n’existe que Moi. Voilà ta véritable vie.»
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MOI, LE SPLENDIDE RAYON DE L’AURORE,
J’AVEUGLERAI SATAN
19 mai 1963
La Sainte Vierge fit entendre sa voix dans mon cœur de telle façon
que ses premières paroles étaient comme enlacées avec celles du
Seigneur Jésus: «Toi aussi, ma petite, tu étais parmi les lève-tôt.
Alors que ton âme était dans la nuit obscure, j’ai fait briller sur toi ma
Flamme d’Amour, et par sa douce et caressante chaleur, je t’ai don-
né une force nouvelle. Il y a beaucoup d’âmes endormies comme
l’était la tienne: sur elles aussi, je veux projeter les rayons vivifiants
de mon Cœur maternel, l’effet de grâce de ma Flamme d’Amour.
Écoute, la terre est en ce moment semblable à la nature avant la
tempête. Elle ressemble aussi à un volcan qui, en faisant éruption,
noie, tue et aveugle par sa fumée infernale et sa pluie de cendres; et
par ses secousses, il renverse tout autour de lui. Voilà présentement
la terrible situation de la terre. Elle porte à ébullition le cratère de la
haine. Sa cendre mortelle de soufre veut rendre grises et incolores
les âmes créées par le Père céleste à l’image et à la ressemblance
de Dieu.
Et moi, le splendide rayon de l’aurore, j’aveuglerai Satan. Je vais li-
bérer ce monde enténébré par la haine et contaminé par la lave sul-
fureuse et fumante de Satan, avec comme conséquence que l’air, qui
donnait la vie aux âmes, est devenu étouffant et meurtrier. Aucun
moribond ne doit se damner. Ma Flamme d’Amour commence déjà à
s’allumer. Tu sais, ma petite, les âmes élues auront à lutter contre le
Prince des ténèbres. Ce sera une tempête terrible. Non, bien davan-
tage, ce sera un ouragan qui voudra détruire jusqu’à la foi et la con-
fiance des élus eux-mêmes. Mais dans cette terrible tourmente pré-
sentement en gestation, vous verrez la clarté de ma Flamme
d’Amour illuminant ciel et terre par l’effusion de son effet de grâce
que je remets aux âmes en cette nuit obscure.»
24 mai 1963
JÉSUS - «Sois confiante! Je t’ai toujours dit que ce que tu demandes
avec confiance, tu l’as déjà reçu. Peux-tu penser que si tu Me de-
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mandais des âmes Je ne te les accorderais pas? Que nos mains
rassemblent dans l’unité! Demande, ne sois jamais fatiguée de de-
mander, de désirer pour Moi! Si ceux qui demandent étaient nom-
breux, combien se convertiraient! Je vous ai tous appelés à mon
œuvre de Salut, pères et mères, doctes et ignorants, sains et ma-
lades. Tous peuvent travailler pour Moi, l’homme libre et celui qui
souffre en prison, car l’important c’est la disponibilité de l’âme, et
aussi la liberté spirituelle qui constitue la culture de l’âme. Spéciale-
ment les malades, oui, en vérité, ceux-là peuvent voler sur les ailes
de la confiance absolue en Moi. Par une seule demande, ils peuvent
obtenir la conversion massive des âmes.»
(Quand les malades offrent leurs souffrances, cela aveugle Satan, et
grâce à cela, les âmes s’engagent sur le chemin du salut).
26 juillet 1963
JÉSUS - «De nouveau, Je dois Me plaindre, dit le Seigneur. Écoute-
Moi! Mon Cœur souffre tant! L’enfer avale ces âmes créées à l’image
et à la ressemblance de mon Père céleste, qui tombent entre les
griffes de Satan. La Flamme d’Amour de ma Mère peut calmer la
douleur de mon Cœur. Toi aussi, ma petite, tu apaises ce terrible
tourment spirituel. C’est pourquoi Je te demande: Accepte toute souf-
france que Je t’offre.»
Après les paroles du Seigneur Jésus, la Sainte Vierge dit aussitôt:
«Quelle que soit la difficulté que tu dois affronter, ma petite carmélite,
n’abandonne pas la lutte. Par ma Flamme d’Amour que je fais main-
tenant descendre sur la terre, commence dans le monde un temps
de grâce jamais connu jusqu’à maintenant. Sois ma fidèle collabora-
trice!»
BRÛLEZ COMME LE BUISSON
QUI BRÛLE SANS SE CONSUMER
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«Cette souffrance a beau te faire mal, accepte-la. Écoute, tu reçois
des grâces que bien d’autres âmes ne reçoivent que sur des dizaines
d’années. Sois très reconnaissante pour cela! C’est la Flamme
d’Amour de ma Mère qui M’oblige sans cesse. Je t’ai déjà dit maintes
fois: Elle t’a choisie afin que tu sois parmi ses plus favorisées.»
Tandis que je faisais mon travail, Lui me parlait et me dit encore di-
verses choses. Par moments, les membres de ma famille venaient à
moi avec leurs différents problèmes. Dans ces moments-là, le Sei-
gneur Jésus restait silencieux. Il est d’une délicatesse infinie.
Alors qu’il restait vingt minutes avant qu’il ne soit trois heures de
l’après-midi, je regardai attentivement mon horloge en pensant à son
Agonie. Une fois, Il s’était plaint d’avoir subi ses douleurs les plus
atroces vingt minutes avant sa mort.
Ce même jour, à la tombée de la nuit, Il me dit encore: «N’est-ce pas
que tu ne doutes plus que Je t’ai choisie pour que tu sois une des
travailleuses de la Rédemption? Beaucoup de prêtres missionnaires
ne peuvent en faire plus que toi. Tes sacrifices continuellement re-
nouvelés et ton effort ininterrompu Me sont très agréables. Et la foi
vive mise en Moi maintient ton âme dans une fraîcheur continuelle et
la rend apte à recevoir cette abondance de grâces. Ainsi, ma petite,
ne sers que Moi!»
Cela vaut aussi, selon le Seigneur, pour tous ceux qui font des sacri-
fices pour son œuvre rédemptrice. Le premier jeudi et le premier
vendredi sont toujours des jours de souffrance particuliers. Le Sei-
gneur Jésus les répand dans une plus grande mesure ces jours-là.
Aujourd’hui, Il m’a dit: «La moisson est abondante mais les ouvriers
sont peu nombreux, spécialement ceux qui, de toute leur âme et de
tout leur cœur, s’enrôlent parmi mes ouvriers. Tu comprends, n’est-
ce pas? Ne faites pas de mauvais gré ce que vous faites. Brûlez
comme le buisson qui brûle et cependant ne se consume pas! J’ai
besoin d’un semblable sacrifice qui ne se consume jamais, et dont le
feu qui brûle d’amour Me touche.»
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MARIE SERA VÉNÉRÉE DAVANTAGE QUAND ELLE RÉPANDRA
L’EFFET DE GRÂCE DE SA FLAMME D’AMOUR DANS LES ÂMES
4 août 1963
JÉSUS - «Je dois te dire, ma fille, que jamais ma Mère n’aura été au-
tant vénérée depuis que le Verbe s’est fait Chair qu’elle le sera dès
qu’elle répandra l’effet de grâce de sa Flamme d’Amour dans les
cœurs et dans les âmes. Le jour où va se faire valoir sa Flamme
d’Amour, toutes les prières et suppliques qui lui auront été adressées
en n’importe quel endroit du monde se fondront en une seule sup-
plique de secours, et ainsi l’humanité se prosternera aux pieds de la
Mère de Dieu pour la remercier de son amour maternel sans limites.»
Le même jour, Il me dit aussi: «Transmets mes paroles aux per-
sonnes concernées, et demande-leur de ne pas empêcher de couler
ce grand fleuve de grâces que ma Mère, par sa Flamme d’Amour,
veut répandre sur la terre.» (Le 13 mars 1976, Il me demanda aussi
de les transmettre).
6 août 1963
JÉSUS - «Sais-tu ce qui fait que l’âme vit de vérité? L’exercice continu
de la prière et du sacrifice. Sans cela, vos âmes sont malades et
elles mourront. Oui, il faut donner au corps ce dont il a besoin. L’âme
aussi réclame sa part. Mais entre le corps et l’âme, il y a le Malin qui
agite l’âme de tous côtés. Si l’âme ne tient pas fermement les rênes,
c’est malheureux, mais elle se fera du tort.»
Le même jour, plus tard: «Demandez souvent et beaucoup! Vous re-
cevrez aussi souvent et pour autant d’intentions que vous Me de-
manderez, autant de fois et pour autant de besoins. Plus encore, si
Je perçois votre confiance, Je comblerai vos demandes et de façon
répétée. On ne peut Me vaincre en générosité. N’est-ce pas que tu
sens cela toi aussi, ma petite? Et cela te donne une grande force.
Même si tu trébuchais, ta réprimande serait courte. Sais-tu pourquoi?
Parce que Je t’ai enchaînée à mes pieds à ta propre demande. De
Moi-même, Je ne l’aurais pas fait, la libre volonté est tienne. Mais si
Je vois votre confiance, alors vous Me créez une obligation, et cela
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signifie que vous pouvez Me dépouiller comme vous le voulez. Je ne
Me refuse pas; avec l’amour de mon Cœur, Je Me tiens devant vous:
Me voici pour vous rendre heureux.»
7 août 1963
JÉSUS - «Mon amour est tout-puissant. Pénètre-toi de ce grand mi-
racle: Je suis continuellement à votre disposition. Avec Moi vous
n’avez pas besoin d’attendre votre tour, ni de demander l’heure et le
lieu du rendez-vous. Je suis présent partout et à chaque instant. Si
vous M’appelez, mon oreille est déjà sur votre cœur et Je M’occupe
de vous, Je vous caresse, Je vous soigne. Je ne demande pas le
dossier du malade, J’ai faim uniquement de la voix du repentir. Voilà
l’unique pas qui vous rapproche de Moi: le repentir.
Je sais que beaucoup rechuteront, mais si Je vois que vous ne vous
égarez pas en vous éloignant de Moi, Je peux rapidement vous rele-
ver de votre prostration, parce que ma main divine est près de vous.
Lorsque Je vous relève, le péché tombe instantanément de vous et
vous redevenez légers. Pour cela, Je ne désire rien d’autre que la
gratitude; dites-Moi pour cela une seule parole: “Merci!” Vous Me
demandez: “Combien de fois?” Chaque fois que Je vous relève. Na-
turellement, c’est bien là le minimum que vous pouvez faire. Mais si
vous Me remerciez pour les autres aussi, alors vous êtes sur le che-
min sérieux du progrès. Prie aussi, mon Élisabeth, afin que le
nombre des âmes repenties et reconnaissantes augmente de jour en
jour.»
JE RÉCOMPENSE TA GRANDE
COMPASSION POUR LES ÂMES DU PURGATOIRE
31 août 1963
SAINTE VIERGE - «Ma petite, je récompense le grand désir et la com-
passion que tu ressens pour les âmes du purgatoire. Jusqu’à pré-
sent, tu as récité trois Ave Maria en mon honneur pour la libération
d’une âme. Maintenant, pour calmer ton ardent désir, dix âmes se-
ront désormais libérées du lieu de souffrances.»
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Je ne pouvais quasiment pas comprendre une si grande bonté. Au
lieu de me fendre en quatre en remerciements, seul un soupir est
venu à mes lèvres: «Sainte Mère de Miséricorde, merci pour tant de
grâces!»
12 septembre 1963
Après ma sainte confession, le Seigneur Jésus m’a inondée de
grands tourments, et ces souffrances alternaient. Une fois, j’ai eu à
souffrir parce que les doutes m’envahissaient; une autre fois parce
que, à la demande de la Sainte Vierge, j’ai dû souffrir l’agonie des
mourants et leur lutte contre Satan. La Sainte Vierge me dit de nou-
veau: «Tu vois, ma petite, lorsque la Flamme d’Amour de mon Cœur
s’allumera sur la terre, son effet de grâce se répandra aussi sur les
mourants. Satan sera aveuglé, et avec l’aide de votre prière durant
votre veillée nocturne, la terrible lutte des mourants contre Satan
prendra fin, et sous la douce lumière de ma Flamme d’Amour, même
le pécheur le plus endurci se convertira.»
Et pendant qu’elle me disait cela, mes souffrances ont tellement
augmenté que j’ai quasiment éclaté à cause de la douleur.
16 septembre 1963
LA SAINTE VIERGE dit: «Ma petite, j’étends l’effet de grâce de la
Flamme d’Amour de mon Cœur sur tous les peuples et toutes les na-
tions, non seulement sur ceux qui vivent en la sainte mère l’Église,
mais sur toutes les âmes marquées du signe de la Croix bénite de
mon saint Fils.»
Annotation postérieure dans le journal: «Aussi sur les non baptisés!»
(La Sainte Vierge répéta ces choses les 19 et 22 septembre aussi).
24 septembre 1963
SAINTE VIERGE - Ma Flamme d’Amour que de mon Cœur je désire
répandre sur vous dans une mesure de plus en plus grande, s’étend
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aussi aux âmes du purgatoire. Fais bien attention à ce que je dis,
écris mes paroles et remets-les aux personnes concernées: dans les
familles qui observent l’Heure sainte de réparation en famille les jeu-
dis ou les vendredis, si quelqu’un vient à mourir, après un seul jour
de jeûne strict observé par un membre de la famille, le défunt est li-
béré du purgatoire.» (Comprenons: s’il est mort en état de grâce).
Note: Observer un «jeûne strict» ne veut pas dire qu’on doive souffrir
de la faim; il faut manger du pain et boire de l’eau.
JÉSUS - «Tu M’es agréable en ce moment. Tu demandes pourquoi?
Continue à faire de ton mieux! Que t’a dit ton ange gardien? Aug-
mente en toi l’adoration et l’hommage à la sainte majesté de Dieu. Tu
vois comment, par ta proposition de faire chaque heure un examen
de conscience, ton âme s’affine pour se rendre de plus en plus apte
à s’immerger en Dieu et à L’adorer. Ton hommage aussi s’accrédite
dans une grande mesure auprès de la sainte majesté de Dieu. Cette
proposition de ta part exige un très grand recueillement. Mais à celui
qui aime, l’impossible n’existe pas. De cela, J’ai donné suffisamment
l’exemple.
Ton violent caractère continuera, mais de cette mauvaise nature qui
est la tienne, Je ferai une œuvre d’art si tu te soumets à ma main di-
vine. Abandonne-toi simplement à Moi, tout comme les grappes de
raisins pressés qui se transformeront en vin, qui deviendra mon Pré-
cieux Sang. Toi aussi tu t’enivres de mon Précieux Sang, mais seu-
lement si d’abord tu te transformes et te clarifies comme le moût; ou
comme le blé qui se transformera en mon Corps très saint seulement
après avoir été moulu. Toi aussi, tu te transformeras seulement
après avoir été moulue, et ta misérable nature sera divinisée. Tu
comprends cela, n’est-ce pas? Ensemble, nous avons déjà médité
beaucoup sur cela. Celui qui mange mon Corps et boit mon Sang
demeure en Moi et Moi en lui. Celui en qui Dieu est sera divinisé lui
aussi. Pénètre-toi, ma fille, de cette si grande grâce!»
SEULE UNE MÈRE PEUT COMPRENDRE
L’ANGOISSE ET LA DOULEUR DE MON ÂME
18 octobre 1963
Durant la veillée nocturne, la Sainte Vierge a commencé à me parler;
et, ce faisant, elle a répandu en mon cœur la douleur sans limites de
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son Cœur maternel. Tandis que mon cœur se remplissait de la dou-
leur de son Cœur maternel, elle continuait à parler: «Ma petite, seule
une mère peut comprendre l’angoisse et la douleur de mon Cœur.
C’est pour cela que je m’adresse à toi. Tu connais l’angoisse. Je sais
que tu me comprends. Oh! combien de mes enfants se damnent! Je
m’effondre sous le poids de la douleur, c’est pourquoi je la partage
avec toi, afin que tu te hâtes de plus en plus à mettre en œuvre la
sainte Cause. Toi aussi tu es mère, et l’angoisse de mon Cœur est
tienne aussi.»
Pendant qu’elle augmentait la douleur maternelle en mon cœur, elle
me demanda encore une fois de ne refuser aucune fatigue et de ne
pas négliger sa demande qui va passer à travers moi.
23 - 24 octobre 1963
J’ai passé ces deux jours plongée dans l’adoration de la Très Sainte
Trinité. Entre-temps, les doutes perturbaient mon âme à l’extrême. Je
ne peux me libérer de mes tourments spirituels déprimants. Je suis
une sotte victime de mes propres imaginations. Qui peut me délivrer
de cela? Ce n’est plus une tentation du Malin puisque cela fait déjà
longtemps que la Sainte Vierge a aveuglé Satan en mon âme. Vrai-
ment, suis-je moi-même la source de ces luttes? En ce moment pré-
cis, je n’ai pas l’occasion d’aller consulter mon directeur spirituel; lui
sûrement pourrait expliquer les désordres des doutes qui dominent
mon âme. Je sentais comme si mon âme était en train de grimper à
un mât si haut que cela donnait le vertige, et qu’il ne me restait plus
qu’à continuer jusqu’en haut ou à me précipiter dans l’abîme. Mais je
ne pouvais plus supporter cette longue lutte... Au milieu de mes souf-
frances, je sentais que de m’immerger dans la Très Sainte Trinité est
ce qui aide mon âme à ne pas abandonner pour toujours l’épuisante
lutte qui, malgré tout, ne veut pas cesser en mon âme.
La nuit tombait déjà quand je suis allée auprès du Seigneur Jésus
pour que mon âme trouve le repos... Soudain, l’Esprit d’Amour me
remplit d’un sentiment qui me fit tressaillir.
Je dois écrire que la perception de l’espace et du temps cessa
d’exister en moi, et dans cette extase spirituelle, le Seigneur se mit à
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me parler. Sa voix répandit sur moi une force extraordinaire. Ses pa-
roles parvinrent à ma conscience par une locution tout à fait hu-
maine : «Comme récompense pour ces grandes luttes, ma petite, la
Très Sainte Trinité a pris possession de ton âme à un degré de plus
en plus élevé. Elle a fait alors parvenir, jusqu’au degré le plus élevé,
la mise sous tension de toutes tes forces humaines. Tu ne te sur-
prendras pas de ce que Je vais maintenant te dire ni de la façon dont
Je l’exprimerai. Pour que tu puisses comprendre le sens de mes pa-
roles, Je dois utiliser des expressions qui te sont familières: tant en
quantité qu’en qualité, tu as répondu aux exigences divines.»
Ces paroles venant de Lui ont plongé mon âme dans des joies ini-
maginables, alors qu’Il parlait encore: «Désormais, étant donné que
ton âme a été purifiée de l’angoisse des doutes, le pouvoir de t’élever
vers le Père céleste et de te plonger dans la contemplation réjouis-
sante et admirable de la Très Sainte Trinité te sera donc concédé
fréquemment. Remarque bien que Je te parlerai moins souvent. Par
ta fréquente immersion en la Très Sainte Trinité, ton âme s’élèvera
de plus en plus vers Dieu et demeurera en compagnie du Père cé-
leste. Voilà la récompense de tes souffrances dont la valeur est im-
périssable.
Je vais maintenant t’accorder, à la place de tes doutes, le cadeau
d’une autre catégorie de souffrances. Désormais, tu auras à suppor-
ter une grande lutte ininterrompue contre les exigences du corps qui
tenteront d’attirer vers la terre avec une grande force les ardents dé-
sirs de ton âme qui tend vers le haut. C’est seulement en leur résis-
tant sans cesse victorieusement et en les affrontant que tu pourras
demeurer en possession de l’Esprit d’Amour. Je bonifierai tous les
sacrifices de tes luttes et de tes fatigues en faveur des douze prêtres
appelés à faire connaître et mettre en œuvre la Flamme d’Amour de
ma Mère.»
À ce moment, la Sainte Vierge est intervenue, et avec un immense
amour, elle m’a dit: «Mon petit instrument, je ferai prévaloir en ton
âme la certitude que mes paroles sont authentiques. Humilité! Sa-
crifice! Ces deux vertus dominent inséparablement ton âme. Sois
donc confiante, enfin, en mon pouvoir maternel par lequel j’aveugle-
rai Satan et libérerai le monde de la damnation.»
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JE NE PEUX RETENIR DAVANTAGE LA FLAMME DE MON CŒUR.
SON EFFET ÉCLAIRERA TOUTES LES ÂMES.
7 novembre 1963
Ces jours-ci, la Sainte Vierge insiste et demande sans cesse: «Je ne
peux plus retenir ma Flamme d’Amour dans mon Cœur. Permettez-
lui de bondir vers vous! Faites tous les préparatifs pour le départ!
Seul le premier pas est difficile! Une fois qu’il aura été fait, ma petite,
ma Flamme d’Amour renversera tumultueusement la méfiance des
âmes. Et, ne rencontrant plus de résistance, elle éclairera les âmes
d’une douce lumière. Celles qui accueilleront ma Flamme d’Amour
seront enivrées par l’abondance des grâces, elles annonceront par-
tout, comme je l’ai déjà dit, qu’un tel flot de grâces n’a jamais été
donné depuis que le Verbe s’est fait Chair.»
27 novembre 1963
Encore une fois, la Sainte Vierge parla et me demanda d’une voix
tout à fait humaine: «Dis-moi, ma petite, jusqu’à quand resterez-vous
ici sans faire un pas?»
Ses paroles provoquèrent immédiatement en mon cœur le sentiment
de ma misère et de mon inutilité... Puis elle fit entendre de nouveau
ses paroles qui résonnaient si merveilleusement comme seulement
une fois je les avais entendues jusqu’à ce jour. Ses paroles réson-
naient majestueuses, sévères et pressantes: «À qui, pensez-vous,
vais-je demander des comptes pour avoir dressé des obstacles? S’il
y avait quelqu’un parmi vous à faire ainsi obstacle, défendez ma
Flamme d’Amour de toutes vos forces. Il faut vous dédier à aveugler
Satan. Les forces conjuguées du monde entier sont nécessaires afin
de réussir cela. N’atermoyez pas, parce qu’un jour vous aurez à ré-
pondre du travail qui vous a été confié, du sort d’une multitude
d’âmes. Je veux que pas une seule âme ne se damne! Car Satan se-
ra aveuglé dans la mesure où vous travaillerez contre lui.»
Ici, la Sainte Vierge ajouta que la responsabilité retombera non seu-
lement sur les prêtres, mais sur tous ceux qui, par recherche de leurs
aises, ne se sont pas enrôlés dans la lutte pour aveugler Satan.
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SAINTE VIERGE - «Mettez tout de suite en œuvre l’effusion de grâces
de ma Flamme d’Amour! À votre groupe, je concède une force admi-
rable à tous et à chacun en particulier. Votre responsabilité est
grande, mais votre travail ne sera pas vain! Pas une seule âme ne
doit manquer à l’effort commun. La douce lumière de ma Flamme
d’Amour s’allumera et prendra feu sur toute la surface de la terre, et
Satan, humilié et réduit à l’impuissance, ne pourra plus exercer son
pouvoir. Cependant, ne cherchez pas à prolonger ces douleurs de
l’enfantement!»
Par la suite, elle me redemanda de ne pas négliger de faire parvenir
son message à Monseigneur (je lui ai apporté par lettre le 28 no-
vembre 1963).
FAITES PÉNITENCE!
15 décembre 1963
Le Seigneur Jésus m’instruisit et se plaignit de nouveau: «Avec
quelle grande foi, quelle grande espérance et quel grand amour, J’ai
fait pour vous le sacrifice le plus grand! J’ai cru et espéré que
J’aurais des disciples qui correspondraient à mes sacrifices faits
avec un amour sans limites. Dans mon Agonie, alors que Je suais du
sang, la consolation de mon Père céleste M’a donné de nouvelles
forces pour pouvoir boire jusqu’au fond la coupe des souffrances. J’ai
souffert comme Homme, refusant toute aide de la Divinité, pour que
mon Cœur ressente la même chose que vous. Comme Homme, J’ai
éprouvé tous les genres de souffrances et J’ai parcouru le chemin de
la douleur motivé par l’espérance mise en vous. J’ai vu les nom-
breuses infidélités et, à l’opposé, votre abandon amoureux aussi.
C’est votre abandon qui M’a motivé et M’incite aujourd’hui encore à
la miséricorde et à la clémence. Tu sais que lorsque Je trouve un
seul juste, Je pardonne à beaucoup. Faites donc pénitence afin que
mon espérance mise en vous produise pour vous le fruit du salut!»
L’AUTEL EMPOUSSIÉRÉ
22 décembre 1963
Je nettoyais la chapelle tout en m’immergeant en son infinie bonté.
Dans mon allégresse, je Le remerciais de pouvoir être aujourd’hui si
longtemps en sa présence. Lui aussi m’a confié qu’Il ressentait la
même allégresse; et cependant, Il a commencé à se plaindre. Je
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m’étais mise à nettoyer derrière et au pied du grand autel qui n’avait
pas été nettoyé depuis des années. La couche de poussière avait
l’épaisseur d’un doigt et ma blouse de travail blanche était devenue
grise. C’est alors que le Seigneur Jésus s’est adressé à moi en se
plaignant amèrement:
«Tu vois, c’est ainsi qu’est l’âme qui se recueille devant ou au pied
de mon autel, mais qui, durant des années, ne se garde pas propre.
Elle ne regarde pas en elle-même, seule la force de l’habitude la
maintient en ma présence. Elle aussi M’arrive avec une couche d’un
doigt de poussière sur l’âme.»
Alors Il m’a permis de jeter un regard sur un prêtre qu’Il m’avait déjà
montré une fois, et Il m’a demandé de souffrir pour lui parce qu’Il dé-
sirait fort que ce prêtre parvienne en sa présence. Il se dérobe sans
cesse à la raison pour laquelle il a été choisi par Dieu. À ce moment-
là, je restai très émue, et ma surprise d’aujourd’hui n’est pas
moindre. À présent, je continue où je m’étais arrêtée: «En vérité, toi
non plus tu n’aurais pas pensé que derrière mon autel il y avait cette
épaisse couche de poussière grise. Toi aussi tu ne nettoies que la
surface. Maintenant au moins, tu peux voir pourquoi Je Me plains tel-
lement des âmes qui Me sont consacrées et qui se présentent de-
vant mon autel avec l’âme grise et empoussiérée. Elles voient seu-
lement le beau, l’extérieur, parce qu’elles ne regardent pas en elles-
mêmes. Et tout comme tu es devenue grise dans ta blouse blanche,
elles aussi salissent par leur exemple beaucoup, beaucoup d’âmes.
Et elles ne s’en rendent même pas compte! Elles ne doivent pas
s’admirer puisqu’elles ne regardent pas le splendide autel du temple
de leur âme; elles regardent par-dessus. Elles évitent ce qui est diffi-
cile, et avec le passage des années, leur âme devient grise et cou-
verte de poussière. Gare à elles, car l’exemple attire! À celui qui sait
peu, il sera peu exigé; elles en savent beaucoup, mais elles se con-
tentent de savoir, elles ne ressentent pas avec Moi. Cela leur est
égal – comme Je l’ai déjà dit – de ne Me laisser que quelques
miettes. Évidemment, pour une miette, Moi aussi Je donne seule-
ment une miette. Elles ne Me donnent de leur vie que ce dont elles
n’ont plus besoin, et encore, elles s’imaginent que pour la miette
qu’elles M’ont jetée, elles sont en droit de recevoir quelque chose.
J’aime énormément les petits sacrifices, les toutes petites miettes,
pourvu que celui qui les donne ne soit pas orgueilleux. L’âme humble
62
M’est agréable, et même si le sacrifice qu’elle M’offre est tout à fait
insignifiant, elle recevra pour cela une grande récompense. Mais
J’exige l’effort.
Je reviens sur la poussière, ma petite, où ma réflexion a commencé.
Le monde est un autel couvert d’une couche de poussière comme
celle-ci. J’en suis la Victime. De plus, vous élevez votre regard vers
Moi, vous voyez ma splendeur et vous vous réjouissez de sa beauté,
vous profitez de ma bonté, mais vous ne pensez même pas que der-
rière tout cela il y a un océan de souffrances. Vous savourez tout
simplement le bien qui vous est offert, mais il ne vous vient même
pas à l’esprit que vous devriez y correspondre en retour.
Tu vois, voilà la peine de mon Cœur. Que nos pensées soient à
l’unisson! Ah! comme je Me suis lamenté!... Mais ne te fatigue pas
pour cela! Une peine partagée est une demi-peine. Mais Je partage
avec toi l’allégresse aussi. Que même partager ma peine soit une
joie pour toi, puisqu’en ce faisant, Je t’accorde ma confiance divine.
Dis-Moi, sœurette, arrives-tu à comprendre cela? Peut-être que non?
C’est sans importance. Je désire seulement que nos cœurs battent
au même rythme. L’esprit n’arrive pas à comprendre autant que le
cœur compatissant sans cesse illuminé par la splendeur du sacrifice.
La lumière s’obscurcit en celui qui demeure dans la poussière, et il
ne voit pas la peine de mon Cœur. Nous deux, supplions le Père cé-
leste pour ces âmes empoussiérées.»
63
siens. Et je veux T’aimer comme aucun pécheur converti ne T’a aimé
jusqu’à maintenant.»
Tandis que je me repentais de mes péchés, Il poursuivait: «Tu sais,
le grand péché du monde est de négliger mes inspirations. C’est à
cause de cela et de la tiédeur des âmes consacrées que le monde
marche dans les ténèbres. Elles pourraient M’aider, mais elles ne se
rendent même pas compte combien cette tiédeur est dangereuse. Je
t’en prie, communique s’il te plaît à ton directeur spirituel le désir de
mon Cœur. Que lui et tous ceux qui s’occupent de guider les âmes
suivent mes inspirations avec une plus grande fidélité et amènent les
âmes à en comprendre l’importance, car sans cela, il est impossible
de vivre une vie spirituelle. Si grande que soit votre ténacité, si vous
négligez mes saintes inspirations, vos âmes se souilleront comme
celles qui vous ont été confiées.»
17 janvier 1964
Aujourd’hui, le Seigneur Jésus commença à parler du foyer de Naza-
reth, qui était le nid chéri et bien chaud de la Sainte Famille:
«Tu sais, c’est ici que J’ai préparé mon Âme pour le grand sacrifice,
pour les souffrances que J’ai supportées pour vous. Toi aussi, il t’a
fallu mûrir dans la sainte enceinte de la famille. Comme tu étais or-
pheline, le foyer que tu as formé par le mariage était le lieu où ton
âme devait se préparer pour ta grande vocation, qui n’a pu mûrir que
dans le sanctuaire familial. Je sais, Je connais tes qualités, et c’est
pourquoi ma divine Providence ordonna tout de façon préméditée
afin de te rendre apte à tout ce que, à travers toi, Je veux communi-
quer au monde. Du sanctuaire familial, vous devez vous lancer dans
la vie, dans les luttes difficiles de la vie.
C’est dans la chaleureuse solidarité du sanctuaire familial que les
âmes reviennent se réchauffer après les grands égarements. C’est là
qu’elles viennent se retrouver elles-mêmes et qu’elles reviennent de
nouveau à Dieu. Il est nécessaire que vous, les mères, vous étendiez
la chaleureuse compréhension de votre cœur même après que vos
enfants ont déjà formé leur foyer. Grande est la responsabilité qui re-
tombe sur vous. Ne croyez pas que, une fois l’enfant devenu adulte,
il n’a plus besoin de parents. Ma Mère aussi M’a accompagné par-
tout par son amour, par ses sacrifices et ses prières. Vous devez
faire cela vous aussi, et Je bénirai vos efforts. Ma Mère bien-aimée
M’oblige à cela. C’est sa puissante intercession qui a obtenu de Moi
pour les familles cette grande effusion de grâces avec laquelle au-
jourd’hui elle veut inonder la terre. Comme elle l’a dit: “Rien de com-
parable n’est arrivé depuis que le Verbe s’est incarné.”
Elle met à la racine du mal la force curative de sa bonté maternelle.
Elle n’a pas voulu faire un miracle spectaculaire comme dans les
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grands sanctuaires qui suscitent l’admiration et qui ont une renom-
mée mondiale. Elle veut que chaque famille soit un sanctuaire, un
lieu merveilleux où, en union avec vous, elle réalise ses miracles au
fond des cœurs. Passant d’un cœur à l’autre, elle dépose en vos
mains la Flamme d’Amour de son Cœur qui, par vos prières accom-
pagnées de sacrifices, aveuglera Satan qui veut régner dans les fa-
milles.»
La Sainte Vierge ajouta aussi quelques mots: «Par ton entremise, ma
petite carmélite, je veux faire connaître l’angoisse qui jaillit de l’amour
sans limites de mon Cœur maternel, à cause du danger qui menace
le monde entier par la désintégration des sanctuaires familiaux.
J’adresse mon cri d’alarme maternel avant tout à vous, et en union
avec vous, je veux sauver le monde. À toi la première, ma petite, je
te permets de sentir cet effort immense que je commence à déployer
pour aveugler Satan.
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traordinaire de grâce, a rempli mon cœur de la sensation de la pré-
sence de Dieu. Tout cela est arrivé dans le jardin enneigé. C’est seu-
lement en revenant à ma petite maison que je me suis rendue
compte du temps que cela avait duré. Par la suite, le Seigneur Jésus
se mit aimablement à converser.
«Tu sais, Je Me trouvais si seul, et comme tu ne venais pas, Je suis
venu à toi. C’est une joie pour Moi d’être avec toi. Je te suis recon-
naissant maintenant des nombreuses fois où tu penses à Moi. Oh! si
tu savais comme tu m’es agréable quand tu médites avec tant de dé-
votion sur mon Précieux Sang, et quand tu Me fais réparation et
M’adores. J’estime qu’il est juste de ma part de t’honorer aussi de
cette manière particulière. Et la solitude! Oh! cette solitude et cette
froideur qui M’entourent continuellement! C’est pourquoi maintenant
Je reste près de toi. Je ne perturbe pas ton repos, Je suis ici avec toi
dans le silence. Que nos cœurs battent au même rythme! Continue à
faire ce que tu faisais. Je resterai encore un bon moment avec toi
parce que… que ferais-Je seul? Personne ne vient M’adorer, ni pour
faire réparation, ni pour demander, ni pour rendre grâce. Je sais que
toi tu ne manques jamais sans raison. Toi, tu n’as pas d’absence in-
justifiée. Mon Élisabeth, Je te fais le présent de ma divinité. Serre-
Moi sur ton cœur, car J’éprouve Moi aussi des sentiments humains.
J’ai voulu te donner comme récompense le saint sursaut que tu as
ressenti tout à l’heure, en signe de ma gratitude envers toi.»
QUICONQUE LIRA CECI participera AUSSI
À L’EFFUSION DE MES GRÂCES
20 janvier 1964
JÉSUS - «Écris ce que Je dis: toute personne qui lira cet effluve divin
dont Je t’ai honorée hier, et en tous lieux où elle le lira, elle aussi –
sans exclure personne – aura part à l’effusion de mes grâces que Je
répandrai sur les âmes par tes mérites unis à mes mérites, en
acompte pour les gouttes d’huile exprimées par tes souffrances.»
8 février 1964
JÉSUS - «Regarde autour et vois: qui moissonne avec Moi?»
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Ce qu’Il m’enseigna durant mon travail est intéressant. Il me montra
une surface très étrange en mouvement de rotation. De quelque côté
que je regardais, je ne voyais plus que cela. Je vis d’innombrables
âmes sur des étendues impossibles à embrasser d’un seul regard,
qui souffraient de corps et d’âme. Le Seigneur Jésus attira mon at-
tention:
«Vois-tu, Je te montre cela pour que tu voies comme la moisson est
abondante. Toi, ma bien-aimée, toi, ma grande collaboratrice, que
nos mains rassemblent dans l’unité! Continue à travailler pour le sa-
lut des âmes! Cette vision que J’ai déployée sous tes yeux te fait voir
qui récolte avec Moi. Vois-tu la quantité à récolter et la rareté de la
main-d’œuvre? C’est pourquoi tu dois consacrer toutes tes forces à
ton travail. N’est-ce pas que maintenant tu ressens en ton cœur une
douleur plus aiguë? Accepte-la de bon cœur! Cette douleur chassera
de ton cœur pour un certain temps les ennuis du Malin qui, d’après
ce que Je vois, t’avait grandement exténuée.
Récolte avec Moi, mon Élisabeth! J’ai peu d’ouvriers et c’est en vain
que J’offre une grande récompense, ceux qui s’offrent sont peu
nombreux. Sois ma bonne ouvrière toi aussi, surpasse la norme!»
29 février 1964
ELISABETH - «Mon Jésus adoré, accepte-moi comme je suis!»
JÉSUS - «Toi aussi, accepte-Moi! Les cheveux en désordre et col-
lants, mon Corps flagellé et dépouillé de son vêtement, mes mains et
mes pieds percés par les clous, mon côté ouvert.»
Et en même temps, Il fit en sorte que je médite avec Lui ses tristes
paroles... Ensuite, Il dit: «Enveloppe-Moi de ton amour qui recueille
mon Précieux Sang émanant de la blessure de mon côté. Con-
temple-Moi, contemple-Moi! As-tu déjà vu dans ta vie une créature
aussi pitoyable? Vois-tu comme Je suis devenu une ruine? Toi non
plus tu ne peux en faire trop pour Moi. Et alors que nos âmes sont
ainsi en harmonie, que nos pensées soient aussi à l’unisson!
68
Je te prie d’écrire de nouveau mon enseignement qui corrobore celui
du Saint-Père. Sur cela, nous n’avons pas encore médité. Mais c’est
très important. Si tu ne t’en souviens pas, Je te le redis.»
Ce que le Seigneur Jésus me demande avec insistance, c’est ce qu’Il
m’a fait écrire pour la première fois le 24 mai 1963. Après l’avoir écrit,
je l’ai gardé sans réfléchir davantage sur cela. Comme les doutes
étaient très grands en mon cœur, je n’ai même pas osé le relire. Et
maintenant, le Seigneur Jésus me l’a fait écrire: «Pour mon œuvre
de Rédemption, J’ai grand besoin de vous.»
J’étais suspendue à ses paroles. C’est à peine si je réussissais à les
ordonner dans mes pensées. Le doute se logea de nouveau dans
mon cœur en L’entendant mentionner ma personne et parler de mon
travail comme quelque chose d’important, destiné à compléter étroi-
tement le travail du Saint-Père. Le Seigneur Jésus, avec de douces
paroles, continuait à parler: «Ce que Je dis maintenant est pour toi et
pour toutes les mères qui œuvrent selon mon Cœur: votre travail
n’est pas de moindre valeur que le travail des personnes élevées à la
plus haute dignité sacerdotale. Comprenez, mères de famille, la su-
blime vocation à peupler mon Royaume et à remplir les places des
anges déchus. De votre cœur, de votre giron, part chaque pas de ma
sainte mère l’Église. Mon Royaume s’accroît dans la mesure où
vous, mères, vous vous occupez des âmes créées. Vous avez le tra-
vail le plus grand et qui exige une plus grande responsabilité. Soyez
pleinement conscientes que J’ai déposé entre vos mains la tâche de
conduire une multitude d’âmes au salut éternel.»
69
Tandis que j’écrivais, le Seigneur Jésus m’a demandé que j’écrive en
rouge ces communications de sa part jointes aux autres. «Fais par-
venir ma demande au Saint-Père, parce que c’est par son intermé-
diaire que Je désire accorder ma bénédiction porteuse de grandes
grâces. Que l’on donne à chaque occasion une bénédiction spéciale
à ces pères qui, en cette grande œuvre de la création, collaborent
avec Moi et acceptent ma sainte volonté. Cette bénédiction est
unique et ne peut être donnée qu’aux pères de famille. À la nais-
sance de chaque enfant, Je répands des grâces extraordinaires sur
ces familles.»
À présent, en terminant ses paroles, je n’avais plus en moi l’angoisse
du doute, mais mon cœur s’est ému en sentant déborder sur lui des
grâces si extraordinaires. «Ô mon Jésus, ta bonté et ta miséricorde
sont inexprimables!» Il inonda mon cœur de ces grâces que reçoi-
vent les mères de famille qui mettent au monde et éduquent leurs en-
fants selon son agrément et sa sainte volonté...
11 mars 1964
Je méditais sur l’infinie miséricorde de son Sacré-Cœur, et je désirais
des âmes pour Lui. J’ai recommandé ma famille spécialement à sa
miséricorde. Ainsi plongée en Lui, le Seigneur Jésus, d’une voix en-
courageante et douce: «La confiance accrue est une garantie impor-
tante. Dis-Moi, mon Élisabeth, peux-tu t’imaginer que Je n’accorde-
rais pas ce que vous demandez en faveur des âmes? S’il en était
ainsi, ne serais-Je pas Moi-même celui qui entraverait mon œuvre de
Rédemption? Je vois que tu ressasses ces pensées. Je vais ré-
pondre à tes paroles non prononcées. Naturellement, Je n’appelle
pas tous et chacun de la même manière. Celui à qui J’ai beaucoup
donné, J’en attends davantage de lui. Mais que cela ne soit pas
l’important pour toi. L’essentiel, c’est de faire des sacrifices pour ceux
que vous voulez amener sur mon chemin.»
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FAIS DES SACRIFICES AUSSI POUR LES PRÊTRES
AFIN QU’ILS SORTENT DE LEUR OISIVETÉ
12 mars 1964
JÉSUS - «Je te prie de prêter une attention particulière à l’importance
extraordinaire des vocations sacerdotales. Ces désirs de ma part ne
sont pas nouveaux pour toi. Et maintenant, avec une dévotion parti-
culière, fais des sacrifices à cette fin. Car non seulement Je recom-
mande à ton attention particulière les vocations à venir, mais davan-
tage les vocations sacerdotales actuelles. Fais beaucoup de sacri-
fices pour elles.»
Le même jour, durant l’adoration de nuit: «Dis cela à ton directeur
spirituel!»
Mon cœur se mit immédiatement à trembler. Puis le Seigneur Jésus
parla d’une voix de tonnerre: «Avant que n’arrivent les temps diffi-
ciles, préparez-vous avec une ténacité renouvelée et une décision
ferme à la vocation à laquelle Je vous ai appelés. Ne vivez pas dans
une oisiveté ennuyeuse et indifférente, parce que déjà la grande
tempête se prépare. Ses rafales entraîneront les indifférents plongés
dans l’oisiveté. Face à elle, ne survivront que les âmes ayant une vé-
ritable vocation. Le grand danger qui éclatera bientôt se mettra en
marche lorsque Je lèverai la main. Transmettez mes paroles
d’avertissement afin qu’elles parviennent à toutes les âmes sacerdo-
tales. Que les secoue ma parole qui d’avance vous avertit, et ma
demande sévère...»
14 mars 1964
JÉSUS - «T’étonnes-tu que l’éternelle pensée de ma divinité soit si
claire pour toi? La recevra de Moi toute âme qui, par sa vie de sacri-
fice, se livre pleinement à la participation à mon œuvre de Rédemp-
tion. Le sacrifice donne de l’éclat à tes œuvres, et tu reconnais mon
désir à leur lumière. Je t’ai déjà donné là-dessus diverses instruc-
tions. Le désir est un instrument merveilleux qui renferme déjà en lui
le sacrifice. Par exemple, un enfant désire être un excellent élève.
Pour y parvenir, il étudie avec ténacité. La mère désire la maternité
71
et elle vit en elle le désir d’accepter le sacrifice. La recherche du sa-
vant aussi implique un sacrifice. Le sportif désire être le premier, et
dans ce but, il s’impose tous les sacrifices. Le père de famille désire
construire la maison familiale, et il fait pour cela de grands sacrifices.
C’est pourquoi Je vous incite continuellement à remplir votre cœur de
désir, parce que cela comporte en soi le sacrifice. Ces deux choses
sont inséparables.»
72
Le Seigneur Jésus m’a dit cela parce qu’à sa demande, je jeûne au
pain et à l’eau tous les lundis, et je ne l’omets pas même quand une
fête tombe ce jour-là. (...) Et Il a aussitôt inondé mon âme de cette
souffrance que ces âmes endurent encore, en me disant qu’à chaque
heure une âme sacerdotale sera libérée, et qu’après quelques
heures elles seront donc en sa présence. Cette douleur a duré à
peine une ou deux minutes, mais même à genoux, je me suis quasi-
ment écroulée à cause des douleurs.
Après avoir communié, le Seigneur Jésus m’a permis de ressentir la
libération d’une âme. Il a fait varier mes sentiments d’un extrême à
l’autre: après les profondeurs de la souffrance, Il m’a inondée de
l’allégresse sublime de l’âme parvenue en la présence de Dieu...
15 juin 1964
Le Seigneur Jésus dit: «Que répandre la Flamme d’Amour, ma pe-
tite, soit le but principal de ta vie. Cela doit avancer comme un cours
73
d’eau. Rien ni personne ne peut l’arrêter. Ce cours d’eau est ma
grâce qui purifie, qui détruit quand il le faut, ou qui sauve et donne
vie, mais il doit courir parce que Dieu le veut! Dis-le à ton directeur
spirituel: voilà ma demande à lui et à tous ceux qui sont appelés à
mettre en œuvre la Cause.»
21 juillet 1964
Tandis que j’arrosais les fleurs de l’autel: «Tu vois, tout comme tu ar-
roses les fleurs quotidiennement, de la même manière les cœurs de-
vraient aussi se remplir chaque jour de mon amour divin qui main-
tiendrait leur âme fraîche et la rendrait capable de sacrifices.»
26 juillet 1964
En revenant de la sainte Messe, le Seigneur Jésus dit aimablement:
«Accepte de Moi, ma petite sœur, la manifestation extraordinaire de
mon amour que tu mérites par ton continuel repentir. C’est le chemin
le plus court pour arriver à Moi, c’est pourquoi tu voles comme une
flèche vers Moi. Cet humble repentir ininterrompu te maintient en
vol... J’oublie tout. Par ton repentir, tu M’attires à toi comme un ai-
mant. Et toute âme qui fait cela M’attirera à elle. Oh! Je vous en prie,
attirez-Moi à vous! Voilà l’instrument le plus parfait dans vos mains
par lequel vous Me compromettez entièrement, et Je vous accorde
n’importe quoi. En ces moments-là, Je répands sur vous des grâces
sans mesure.»
27 juillet 1964
JÉSUS - «Tu vois que nous sommes ici entre nous maintenant. Sais-
tu que ta petite maison est mon sanctuaire? Je demeure avec plaisir
chez toi parce que de même que Moi Je t’ai donnée asile dans ma
maison, toi aussi tu M’offres un abri. Qu’est-ce qui M’unit à toi? C’est
ton inépuisable repentir. Oui, c’est cela qui M’enivre. Pauvre petite
âme, écoute ces paroles par lesquelles Je reconnais ce dont tu es
capable. Tu enivres le Dieu sublime et tout-puissant! Comprenez
74
cette grande merveille: par le repentir de vos péchés, vous pouvez
Me rendre heureux.»
3 août 1964
JÉSUS - «Ce que l’aimant a attiré à lui une fois, ma petite, il ne le
lâche plus, car cela serait contraire aux lois naturelles. Moi non plus
Je ne te lâche pas, ni toi ni personne, parce que cela serait contraire
à la loi de ma tendresse divine. Je t’ai acceptée et t’ai abritée en mon
Cœur, et par l’aliment abondant de mes grâces, Je t’offre le fidèle
amour de mon Cœur. Je te demande de prier ensemble le Père éter-
nel afin qu’Il accorde sa miséricorde à ceux qui s’arrachent avec vio-
lence au champ d’attraction de ma divinité.»
11 août 1964
JÉSUS - «Je savais que tu allais vaincre ta fatigue et que tu viendrais.
Si tu savais avec quelle allégresse Je t’attends!... Une âme, parmi la
multitude, qui M’aime... Comme Je suis content de toi! Éprouve toi
aussi cette joie en ton âme! Toi, bien-aimée! Toi! C’est la contrition
de tes péchés qui rend ton âme si belle et si aimable, comme celle
de tous ceux qui s’approchent de Moi avec une véritable contrition de
leurs péchés.»
15 août 1964
Le Seigneur Jésus dit d’une voix plaintive: «Ma chère enfant, sou-
haite-Moi beaucoup, beaucoup d’âmes! Voilà mon unique demande.
Les âmes! Oh! avec quelle ardeur Je désire les pécheurs! Oh!
comme Je souffre à cause de l’indifférence et du mépris des âmes!
Dis-Moi, mon Élisabeth, est-ce difficile de M’aimer?»
Et à cette demande, Je Lui ai de nouveau répondu uniquement par la
contrition de mes péchés. Le Seigneur Jésus continua: «Le grand
repentir de ton âme, Élisabeth, féconde les âmes. Sais-tu ce qu’est
ton repentir? Il est comme l’abeille qui recueille le pollen en volant de
fleur en fleur. Voilà ton repentir. Et plus tu pries pour les âmes, plus
Je répands l’abondance de mes grâces et elles se repentiront de
leurs péchés. Tu vois, vaine est l’abeille et vaine la fleur; si l’abeille
ne coopère pas, il n’y a aucun résultat. Regarde, le pécheur est pas-
sif, il ne fait rien, il est comme la fleur, elle espère seulement être fé-
condée. Tu Me comprends, n’est-ce pas? Par le repentir de tes pé-
chés, mes grâces agissent dans les âmes. Comme le pollen recueilli
75
se transforme en miel, ainsi les larmes de ton repentir, au moyen de
ma grâce, se transforment dans les âmes des pécheurs en un doux
miel. Donne-Moi beaucoup de joie!»
18 août 1964
JÉSUS - «Tu augmentes la joie de mon divin Cœur, et tous ceux qui
M’adorent l’augmentent sans cesse aussi. Si seulement vous étiez
nombreux! Toi, ma petite amie, avec quel bonheur Je te regarde! J’ai
soif de chacune de tes paroles qui assouvissent mon désir pour les
âmes! J’ai gravé profondément en ton âme mon enseignement, ma
soif des âmes. Alors que J’étais suspendu à la Croix, J’ai crié d’une
voix forte: J’ai soif! C’est cela que Je vous crie aujourd’hui encore,
surtout aux âmes qui Me sont consacrées.»
27 août 1964
LA SAINTE VIERGE commença à converser: «Cette souffrance mater-
nelle, ma petite fille, et l’offense que tu dois supporter de la part des
autres, sont une nouvelle occasion pour toi de voir pourquoi j’ai choi-
si une mère pour transmettre mes communications. Seule une mère
est capable de compatir avec moi. Ces souffrances multiples t’ont
mûrie, et par ton expérience tu comprends de mieux en mieux la su-
prême importance de ta participation à l’œuvre de mon saint Fils.
Sans cela, tu ne pourrais faire de grands sacrifices, étant donné que
la véritable disponibilité pour les sacrifices ne peut mûrir que dans les
souffrances. Pénètre-toi de cette vocation à laquelle tu as été élevée
par ta seule dignité de mère. La dignité maternelle est en même
temps une vocation saturée de souffrances, et c’est elle que je par-
tage avec toi. Je te remercie, ma petite, de ta participation continuelle
et remplie de sacrifices. Moi, comme Mère aimante, je t’assure de ta
récompense céleste.»
8 novembre 1964
Plusieurs fois, le Seigneur Jésus m’instruisit sur la piété, et Il deman-
da ou plutôt se plaignit: «Écoute-Moi, et ne te surprends pas si Je Me
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plains depuis plusieurs jours, même des âmes pieuses. Malheureu-
sement, J’ai une sérieuse raison pour cela. Je le fais afin que tu
M’offres réparation pour elles aussi, car les âmes pieuses qui ne font
pas de sacrifices blessent davantage mon Cœur. Oh! que Je suis
triste quand Je regarde la multitude des âmes dévotes qui vivent une
vie pieuse sans que cela ne leur assure beaucoup de mérites pour
gagner le salut éternel. Oh! combien d’entre elles ne s’approchent
plus de Moi! Comme si elles avaient peur. Même le regret de leurs
péchés ne procède pas de l’amour.
Écris simplement mes paroles, ou mieux, ma demande à ceux qui
font partie des indifférents: sans sacrifice, il n’y a pas de progrès.
C’est une erreur de penser que Je Me contente d’une piété stérile,
car elle est comme un arbre qui ne produit pas de fruit. Et J’ajoute
encore, ma petite Élisabeth: les gens pieux de cette catégorie ne
pensent même pas à quel point leur âme est opaque et grisâtre. La
lumière de la grâce pénètre et illumine seulement l’âme brûlante
d’amour, dans la mesure où ils exposent leur âme à l’effet transfor-
mant de ma grâce. Ne te surprends pas si Je te parle sur un ton aus-
si sévère. Cette sévérité aussi procède de mon amour. J’aimerais
qu’elles prennent à cœur mes paroles et qu’elles se prosternent de-
vant Moi en une adoration réparatrice et le cœur repentant. Parce
que c’est aussi une habitude des âmes pieuses de penser qu’après
avoir consacré un bon moment à leurs dévotions, elles ont déjà don-
né à Dieu ce qui est à Dieu.
Oh! insensés! Si vous ressentiez l’immense douleur que votre pieuse
indifférence cause à mon divin Cœur! Je suis la Victime, et ce n’est
pas par des attitudes pieuses, mais par l’acceptation ininterrompue
des sacrifices que J’ai réalisé mon œuvre rédemptrice. Repentir! Re-
pentir! Repentir! Voilà ce que Je vous demande. La voix du repentir
est celle qui parvient jusqu’au trône de mon Père céleste. C’est la
voix qui retient le bras de justice de mon Père au-dessus de vous.»
10 novembre 1964
JÉSUS - «Il Me semble que tu as oublié que ces paroles qui sont
miennes ont déjà été prononcées alors que J’avançais chargé de ma
Croix, et que les saintes femmes pleuraient sur Moi plus que sur
leurs propres péchés. De nouveau, Je demande aux âmes pieuses le
repentir; le repentir à la place des autres aussi!»
77
TON CONFESSEUR A MIS EN ŒUVRE LA SAINTE CAUSE
13 - 14 novembre 1964
JÉSUS - «...Calme-toi, ma petite. J’ai irradié une telle lumière dans
l’âme de ton confesseur qu’à sa clarté, il voit nettement le chemin
qu’il doit suivre désormais afin de mettre en œuvre notre sainte
Cause... Nous avons gagné un des douze...»
Dans la soirée, en entendant ces paroles, une grande allégresse a
rempli mon cœur comme jamais je n’en ai sentie jusqu’à maintenant.
Dans mon cœur, j’ai vu comment Satan sera aveuglé, ainsi que les
effets bénéfiques que vont en retirer les hommes du monde entier.
Sous l’effet de l’allégresse, c’est à peine si j’ai pu fermer les yeux de
toute la nuit, et quand m’est venu un léger sommeil, mon ange gar-
dien m’a réveillée en disant: «Comment peux-tu dormir avec une si
grande allégresse qui ébranlera le monde?»
LE SEIGNEUR JÉSUS dit: «L’aveuglement de Satan signifie le triomphe
universel de mon divin Cœur, la libération des âmes et l’ouverture du
chemin du salut dans toute sa plénitude.»
2 décembre 1964
Les grandes angoisses spirituelles sont revenues. Le Seigneur Jé-
sus, par un léger soupir, infusa en mon cœur: «Accepte tout pour ma
gloire, ma fille! La souffrance, la paix de ton âme, son angoisse et
ses doutes, parce que tout cela apparaîtra dans ma gloire. Et quand
ton corps aura laissé la terre, tu vas jouir de cette gloire avec Moi, et
cela fécondera les âmes qui vivent sur la terre. Répète fréquemment
avec les anges: gloire à Dieu!»
5 décembre 1964
Les angoisses de mon cœur allaient en augmentant, accompagnées
de doutes de la foi, tandis que mon âme se débattait dans les té-
nèbres... Le Seigneur Jésus calma pendant quelques minutes
l’angoisse qui régnait dans mon cœur, et Il dit:
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«Souffres-tu beaucoup? Que la souffrance de ton sacrifice ne cesse
pas! Sais-tu pourquoi? Dans la mesure où Je laisse descendre sur
toi les ténèbres des doutes de la foi et l’angoisse spirituelle, dans la
même mesure, Je mettrai clarté et soulagement dans les âmes qui
vont mettre en œuvre mes communications données à travers toi.
Mon Élisabeth! Souffre avec héroïsme, avec persévérance, sans ar-
rêt! Moi, en tout cas, Je lèverai de temps à autre devant toi le voile
qui cache ma divine volonté, et Je manifesterai ma complaisance
pour que tu y puises des forces de temps en temps, et pour que ton
âme se remplisse de l’abondance de ma divine grâce que tu devras
passer aux autres afin qu’ils louent et glorifient Dieu pour son infinie
bonté.»
NOUS ALLONS ÉTEINDRE LE FEU PAR LE FEU
6 décembre 1964
Quand la sainte Messe a commencé, la Très Sainte Vierge, avec une
bonté maternelle, a dit: «Nous allons éteindre le feu par le feu.»
Elle me surprit beaucoup par ses paroles, parce qu’elle fit une pause
et puis continua: «Je ferai en union avec vous un miracle tel que les
savants du monde tenteront en vain d’imiter, il ne sera jamais à leur
portée. Cela, seule la sagesse des âmes pures et aimantes de Dieu
peut le comprendre, car elles possèdent Dieu et ses secrets infinis.
Oui, ma petite, nous éteindrons le feu par le feu: le feu de la haine
par le feu de l’amour! Le feu de haine de Satan lance ses flammes
tellement haut qu’il croit sa victoire déjà assurée, mais ma Flamme
d’Amour aveuglera Satan. J’ai remis cette Flamme d’Amour entre tes
mains; bientôt, elle atteindra sa destinée, et les flammes qui jaillis-
sent de mon amour éteindront le feu de l’enfer. Ma Flamme d’Amour
entourera la terre d’une clarté inimaginable et d’une chaleur bé-
néfique. Ma petite, pour cela j’ai besoin d’un sacrifice, de ton sacri-
fice, de votre sacrifice, afin que les esprits et les cœurs où brûle la
haine infernale reçoivent la douce lumière de ma Flamme d’Amour.»
Puis elle se mit à expliquer: «Sais-tu ce que tu es? Un petit point qui
s’est allumé dans ma Flamme d’Amour. La clarté reçue de moi illu-
mine les âmes. Et plus nombreuses seront les âmes sacrifiées et
celles qui veillent en prière, plus grande sera la force de ma Flamme
d’Amour sur la terre. Formez donc une file étroitement serrée, parce
79
que c’est dans la force du sacrifice et de la prière que se brise la
flambée de la haine infernale. Les méchants diminueront de plus en
plus, leur flamme qui brûle de haine s’éteindra, et la splendeur de ma
Flamme d’Amour remplira toutes les régions de la terre.»
12 décembre 1964
Tôt dans la matinée, en allant à la sainte Messe, le Seigneur Jésus,
avec une extraordinaire bonté, fit entendre ses paroles en mon âme:
«J’ai beaucoup, beaucoup de choses à te dire, ma toute petite sœur.
Ne te surprends pas si Moi, l’Homme-Dieu, Je suis si loquace avec
toi. Ton âme est comme l’eau pure d’un lac. Mes yeux divins peuvent
continuellement voir ce qu’il y a en toi. Les galets au fond du lac res-
plendissent par leur éclat et enchantent. Ce sont tes péchés et tes
défauts cachés que le repentir a rendus resplendissants et brillants.
Je te le dis, il n’y a en eux aucune fange, aucune saleté, seulement
de la beauté pour Moi. Mes yeux divins prennent plaisir à les regar-
der. C’est ce que tu as senti et qui t’a enlevé la force de marcher. Le
regard de Dieu reposa sur ton âme. Et maintenant, Je poursuis sur
un sujet entièrement nouveau. Oh! mon Élisabeth, permets-Moi de
t’honorer en guise de préambule. Comme Je désire que tu arrives à
Moi et que désormais rien ne puisse jamais perturber notre union.
Mais maintenant, Je passe à ce que Je veux te dire: notre union ici
sur la terre a atteint un tel degré que le désir du martyre imbibe ton
âme, que le martyre de la souffrance a atteint en toi son plein déve-
loppement. Mon Sang divin arrose toutes les particules de ton corps,
et ceci le rend fort et capable de supporter le grand martyre que tu
endures continuellement sans un mot de plainte. Je vais maintenant
dévoiler devant toi plusieurs choses encore afin que tu puises des
forces des fruits savoureux de tes souffrances.
Quand Je t’ai offert mes grâces, mon Âme déjà alors s’est réjouie du
degré élevé de disponibilité pour les sacrifices avec lequel tu les as
embrassés. Et ta volonté ininterrompue de souffrir avec Moi augmen-
tait de plus en plus la transfusion de mes grâces. Sais-tu ce que cela
signifie? Cela signifie qu’avec la rapidité et dans la mesure où tu par-
ticipes à mon œuvre de Rédemption, avec la même rapidité et dans
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la même mesure progresse la Cause sainte que Nous t’avons con-
fiée. Autrement dit, le martyre que tu vis en ton âme prépare bien la
progression de plus en plus grande de nos communications. Si toi,
ma petite Élisabeth, tu t’approchais de Moi seulement à pas prudents
et lents, cela serait un préjudice très grave pour la sainte Cause...
Vraiment, ma bien-aimée, maintenant tu comprends déjà pleinement
la valeur de tes souffrances: ta promptitude empressée en amènera
d’autres aussi à agir rapidement, et mes grâces vont triompher bien-
tôt dans les âmes pour lesquelles tu as offert d’accepter le martyre
avec toutes ses conséquences.»
4 février 1965
Ce matin, je me suis réveillée soulagée. Le Seigneur Jésus dit: «La
paix soit avec toi!»
Je n’ai pas pu ne pas accepter en mon cœur cette parole. Aux pa-
roles du Seigneur Jésus, la paix désirée entra en mon cœur. Cette
paix me donna une force particulière. Le Seigneur Jésus dit: «As-tu
beaucoup souffert, ma petite? Satan, privé de la lumière de ses yeux,
n’a pu t’induire à aucun péché. Une fureur sauvage s’est emparée de
lui quand il a su que c’est toi qui devais transmettre ma sainte volon-
té, et c’est pourquoi il a voulu la sortir à grands coups de ta tête...
C’est par un mérite de tes souffrances que ma divine clarté illumine
l’origine divine des “faits démontrés” dans l’âme des appelés à
transmettre la Cause. Le camp des opposants sera grand, et tu dois
encore souffrir beaucoup pour que la Cause parvienne à triompher.
Rends compte de l’état de ton âme à ton confesseur...»
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JE N’AUGMENTERAI PLUS TES SOUFFRANCES
20 mai 1965
À la sainte Messe du matin, avant la sainte Communion, le Seigneur
Jésus daigna m’adresser ses paroles: «Sois très forte! Je ne te don-
nerai pas davantage de souffrances.»
En entendant ces paroles, je me suis alarmée. Je ne recevrai plus de
souffrances? «Ô mon Jésus adoré, est-ce que cela signifie que Tu
me retires ton amour? Cela m’attriste encore plus.» Et tristement, je
me plaignis au Seigneur Jésus: «La souffrance pour moi, c’est quand
je n’ai pas de souffrance. Et à présent, comment puis-je me tenir de-
vant Toi? Ton amour, fondu en un seul avec les souffrances, domi-
nait mon cœur, et maintenant qu’il ne va plus le dominer, que vais-je
devenir?» Mon cœur s’alourdit et je demandai au Seigneur: «Mon
adorable Jésus, pourquoi me traites-Tu ainsi? Je ne mérite pas les
souffrances? Ou ne suis-je pas assez forte pour les supporter?»
Pendant encore un long moment, je me plaignais au Seigneur Jésus.
Il dit de nouveau: «Je vois que tu ne M’as pas compris. Je t’ai donné
jusqu’à maintenant autant de souffrances que tes forces humaines
pouvaient supporter. Désormais, Je ne les augmenterai plus. Pour
toi, la mesure est déjà comble. Il n’y a plus la moindre place dans ton
cœur et dans ton âme. Je le répète: persévère et sois tranquille, tu
es le vase rempli à raz bord des souffrances reçues. Désormais, Je
ne diminuerai pas mon amour, mais Je n’augmenterai pas tes souf-
frances non plus. Je t’ai déjà dit que Je ne te ménagerai pas, tu de-
vras souffrir jusqu’à ton dernier soupir. Et parce que tu as pris part à
mon œuvre de Rédemption avec tant d’enthousiasme, Je te garde en
mon amour. La paix soit avec toi, mon Élisabeth! Ma paix, personne
ne peut la donner sinon Moi. Moi qui t’ai appelée parmi les ouvriers
de la Rédemption, maintenant Je t’appelle parmi ceux qui ont reçu la
récompense.»
30 mai 1965
LA SAINTE VIERGE dit: «Après ta mort, ma petite, ta place sera auprès
de moi. Et tes gouttes d’huile recueillies sur la terre, que par ta vie
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sacrifiée mon saint Fils a unies à ses mérites, retomberont dans les
lampes éteintes des âmes et s’allumeront à ma Flamme d’Amour. À
sa lumière, elles trouveront le chemin qui conduit au salut. Ces
gouttes d’huile vont tomber aussi sur les âmes qui n’ont pas de
lampe; elles aussi en ressentiront la raison et parviendront à mon
saint Fils. Après, tu auras du travail même au ciel, et tu poursuivras
ta participation à mon œuvre de Salut après ta mort aussi.»
10 juin 1965
Au matin, dès le réveil, le Seigneur Jésus m’a parlé... et louangée.
Avant la sainte Messe, chaque matin, j’ai l’habitude d’adorer une
heure dans l’église. Durant ce temps, le Seigneur Jésus m’a parlé de
nouveau: «Ressens la clarté de mon regard pénétrant, sans lequel tu
ne peux comprendre ma divine parole, et par lequel Je te donne
maintenant une force particulière. Je t’ai déjà dit que Je
n’augmenterai plus ta souffrance, mais que Je ne la diminuerai pas
non plus. Je changerai les formes sous lesquelles elle va t’atteindre.
Que tu ne sois pas encore morte est aussi une forme de ces souf-
frances. Je t’avoue avec joie que ton renoncement à vivre M’a beau-
coup plu. Cela ne reste pas stérile ni pour toi ni pour ceux pour qui tu
l’as offert. Et maintenant, Je désire une autre chose de toi: par tes
souffrances, tu t’es convertie en une victime brûlante d’amour en qui
se complaît la Très Sainte Trinité… Tu n’as pas à craindre que quoi
que ce soit, même pour un instant, te sépare de Nous. Le ciel est ou-
vert pour toi. Naturellement, cela ne signifie pas que les tourments de
la terre cesseront, c’est pourquoi aussi il y a eu la noirceur dans ton
âme.
J’ai placé ton âme et ton corps sous la pleine domination du Prince
des ténèbres pour qu’il fasse de toi ce qu’il veut. Qu’il profite de
chaque opportunité et te mette à l’épreuve. J’ai mis à sa disposition
tous les instruments pour te faire vaciller, afin qu’il s’aperçoive à qui il
a affaire: à une âme dont la Très Sainte Trinité a pris possession. Il
lui a fallu reconnaître qu’une telle âme sait vivre, mourir et souffrir, et
se conforme pleinement à ma sainte divine volonté. Peut-il exister
pour toi une plus grande récompense que de reposer dans les bras
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du Père céleste et de te remplir de la Très Sainte Trinité? C’est pour-
quoi Je dis: tu es une victime brûlante d’amour.»
Ce matin, tandis que le Seigneur Jésus parlait, le sentiment de la
présence de Dieu s’est répandu en moi, semblable à un fleuve qui
déborde. Je n’ai rien vu, je l’ai senti seulement. Cette présence divine
m’a confirmé en mon cœur que je ne suis pas trompée par ma
propre imagination... Le Seigneur Jésus dit: «...Ton sacrifice brûlant
d’amour conduira les âmes à la connaissance et à l’amour de Dieu.
Voilà mon délice. C’est pourquoi Je te garde encore sur la terre afin
que tu sois une victime brûlante d’amour que Je regarde avec joie de
mes yeux divins.»
Après cela, il y eut silence et tranquillité en mon âme, mais seule-
ment pour quelques jours.
7 - 8 juillet 1965
Longuement et intimement, le Seigneur Jésus dit: «Ne Me laisse pas
de côté, mon âme bien-aimée! À la parole de ton confesseur, Je n’ai
à ajouter que ce que J’ai déjà dit: sa parole est ma parole. Consi-
dère-la toujours comme authentique parce que J’ai éclairé ton con-
fesseur; c’est lui qui te connaît, te comprend et te guide et qui ne va
jamais t’abandonner. C’est pourquoi, ne sois pas angoissée! Tu ne
dois pas avoir peur! Que ma volonté soit claire. Je te dirai toujours
d’avance ce qui va arriver. Ne t’ai-Je pas dit aussi que Satan allait se
déchaîner sur toi pour pouvoir essayer toutes ses tentations? Je Me
réjouis, ma petite Élisabeth, qu’à mon rappel à l’ordre, tu es allée
promptement chez ton confesseur. Tu vois, tu es en possession de
l’Esprit d’Amour, ce dont J’ai déjà parlé avec toi, et le Malin ne peut
prévaloir contre toi. C’est sûr, Je lui ai permis de te tourmenter: ce
que le Malin veut réussir en toi, c’est que tu ne prêtes pas attention à
ma parole de sommation. Il connaît tes points faibles, mais
l’instrument de l’obéissance est en ton pouvoir, et c’est par lui que tu
l’as vaincu; le Malin est resté sans force et aveugle à côté de toi. Ah!
que Je suis heureux que tu exerces si diligemment cette vertu si con-
traire à ta nature! Ma chère Élisabeth! En ces occasions, tu M’obliges
vraiment, et par ma grâce incommensurable, ton âme devient plus
brillante encore.»
84
Après cela, je suis restée très pensive sur les paroles du Seigneur
Jésus. Comme est sainte et grande la vertu d’obéissance sur la-
quelle jusqu’à maintenant je n’avais pas réfléchi comme je le fais au-
jourd’hui; et dans quelle grande mesure mon âme deviendra res-
plendissante par cette vertu d’obéissance. Par la suite, j’ai pris la
ferme résolution d’accepter avec une plus grande fidélité et un plus
grand abandon ce que je reçois directement du Seigneur Jésus ou
indirectement de mon confesseur.
20 juillet 1965
(...) J’ai offert au Seigneur Jésus mes souffrances, et j’ai désiré des
âmes pour Lui. Le Seigneur Jésus était très ému, et en son émotion,
Il a recommencé à converser intimement: «Ah! comme tu es aimable
de désirer des âmes pour Moi! Pourrait-on désirer quelque chose de
mieux pour Moi? C’est ce que J’espérerais de vous tous. Tu vois,
mon Élisabeth, vous, pauvres petites âmes, vous pouvez donner
quelque chose à Dieu. Le Père céleste accueille tes désirs aussi
avec amour et les retourne en effusion de grâces sur toi et sur ces
âmes pour lesquelles tu Me supplies. Crois-Moi, tu ne pourrais rien
Me dire de plus grand ou de plus agréable. C’est pour cela que Je
suis descendu du ciel, pour racheter les âmes pour la vie éternelle.»
Et tandis qu’Il disait cela, Il étanchait en mon cœur la soif des âmes
et répandait sur moi à l’extrême le feu de sa brûlante charité, sous
l’effet duquel j’ai commencé à trembler. Entre-temps, Il dit suave-
ment: «Sois humble, ma bien-aimée, aujourd’hui plus encore! Dieu
est descendu jusqu’à toi.»
17 octobre 1965
C’est arrivé durant l’élévation. Quand le prêtre a prononcé les pa-
roles de la consécration, au même instant, le Seigneur Jésus m’a
permis de sentir d’une façon étonnante la transsubstantiation de son
très saint Corps, et Il a dit: «J’ai fait cela pour toi et pour toutes les
âmes. C’est l’œuvre des grâces spéciales de mon amour divin que tu
aies pu sentir profondément en ton cœur ce moment sublime.»
Plusieurs heures après, mon cœur palpitait encore de l’admirable
expérience de la transsubstantiation. Tandis que mon cœur battait, je
pensais: «Quand les apôtres vivaient en corps et en âme les mo-
ments du miracle de la transsubstantiation auprès du Seigneur Jé-
sus, comment ont-ils pu le supporter?» Parce que même en ces
quelques minutes – non, j’ai mal écrit, en ces quelques instants – j’ai
senti comme si j’allais mourir à l’instant même. Et si le Seigneur Jé-
sus n’avait pas atténué en moi l’extraordinaire effet de la transsubs-
tantiation, je serais restée sans force, parce que même l’effet tardif
était terrible à supporter.
86
EN QUOI CONSISTE SUIVRE L’EXEMPLE DES SAINTS?
87
et des cœurs de nous tous qui voulons suivre ton enseignement et
ton œuvre de Rédemption.»
17 décembre 1965
Après la sainte Communion, Il m’a instruite de nouveau et a inondé
mon âme de sa clarté divine. Je vais décrire quelques-unes de ses
paroles qu’Il m’a adressées: «Ma clarté te pénètre et t’entoure. Par
mon intermédiaire, tu éclaires dans l’Avent obscur ces âmes qui
M’attendent encore: les sacrifices de ta vie, unis à mes mérites, se-
ront lumière pour elles aussi. J’ai dit à ceux que J’inonde de la lu-
mière particulière de ma grâce: vous êtes la lumière du monde. Toi et
les autres, vous aurez à étendre la clarté sur les taches obscures de
la terre qui sont dans l’ombre du péché, pour que ma clarté divine at-
tire vers le vrai chemin les âmes qui marchent à tâtons dans l’ombre
du péché et de la mort.»
3 janvier 1966
Tôt ce matin-là, une profonde contrition de mes péchés a envahi mon
cœur. Et tandis que j’allais à l’adoration matinale et à la sainte Messe
qui la suivait, Il me parlait durant tout le parcours. Je n’ai pu écrire
que ces quelques mots qui ont laissé une trace vive dans mon cœur
tandis que je continuais à ressentir la douleur de mes péchés: «Tu
vois, ma bien-aimée, quel immense pouvoir est le repentir! Vous
pouvez désarmer la puissance de Dieu avec laquelle Il s’apprête à
châtier. Écoute, mon Élisabeth, toi et vous tous qui faites réparation
pour les autres, vous obligez ma main levée pour châtier… à par-
donner. J’ai étendu devant mon Père céleste mes mains clouées à la
Croix afin qu’elles vous défendent et vous sauvent de la damnation
éternelle. J’ai offert satisfaction à mon Père. Vous aussi vous devez
le faire. Voilà la véritable participation à mon œuvre de Rédemption.»
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POURQUOI PENSER QUE TU ES SEULE?
JE SUIVAIS AVEC UN SOIN PARTICULIER CHACUN DE TES PAS
25 janvier 1966
En revenant de nuit à la maison, en descendant de l’autobus, je ne
pouvais quasiment pas me tenir sur la neige verglacée, et à ce mo-
ment-là, m’est venu un sentiment déprimant de solitude. Regardant
autour de moi, les autres passagers se dispersaient rapidement, la
plupart étaient accompagnés. Sur le chemin obscur et gelé, je
n’osais presque pas marcher. En partant, le Seigneur Jésus m’a sur-
prise d’abord seulement par ses paroles, et ensuite, par sa présence
de plus en plus ressentie. Entre-temps, Il m’a demandé: «Dis-Moi,
petite sœur, pourquoi penser que tu es seule puisque c’est Moi qui te
conduis. Sois sans crainte! Je ne te lâche pas. Viens, marchons en-
semble, et la prochaine fois, qu’il ne t’arrive pas de penser que tu es
seule!»
Et tandis qu’Il disait ces choses-là, Il augmentait encore plus en mon
cœur la sensation de sa présence, et Il a poursuivi en me disant: «Il y
a longtemps, mon Élisabeth, alors que tu ne pensais pas encore au-
tant à Moi, déjà alors J’étais avec toi pour te protéger des chutes sur
le chemin verglacé et glissant de la vie. N’est-ce pas qu’alors tu ne
croyais pas que c’était Moi qui te protégeais d’une multitude de
chutes? Toutefois, il en était ainsi parce que Je suivais avec un soin
particulier chacun de tes pas. Oh! ma bien-aimée, la pensée que tu
es abandonnée, c’est à Moi qu’elle fait le plus mal. Nos âmes sont en
harmonie et nos pensées sont aussi à l’unisson; alors, rejette loin de
toi toute idée de solitude! Cela est impossible entre nous deux. Et si
malgré cela tu le pensais, cela M’affligerait beaucoup. Tu ne pense-
ras plus vraiment à une telle chose? Le battement de mon Cœur se
répercute sur le tien et, si tu es seule, tu auras à l’entendre plus en-
core. Tu vois comme devient immédiatement pesante la souffrance si
un seul instant tu ne penses pas à Moi! Je le sais très bien. Voilà la
garantie éternelle de mon amour. Et maintenant, Je te demande: as-
tu un désir?»
ELISABETH - «...Oui, j’en ai un. Avant tout, je désire des âmes pour
Toi, et que toutes les âmes possèdent Dieu, Toi, Amour infiniment
bon et miséricordieux!»
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Et tandis que je m’immergeais en Lui, Il a soupiré silencieusement en
mon cœur: «Merci, Élisabeth! C’est ce que J’attendais de toi. Je vois
que ma grâce ne se déverse pas vainement dans ton cœur.»
9 avril 1966
Au reposoir (du Vendredi saint), j’ai adoré le Seigneur. Je voulais
penser profondément au grand tourment qu’Il a souffert pour moi. Le
Seigneur Jésus, par un silencieux soupir, a commencé à converser:
«Tu vois, le Verbe s’est fait Chair.»
J’ai essayé en vain, je ne réussis jamais à faire même un pas de
plus. Le Seigneur Jésus a alors attiré mon attention sur cela. «Je ne
réussis pas à comprendre ce miracle, mon adorable Jésus, même
maintenant.» Le Seigneur Jésus a continué: «Cela ne Me surprend
pas, ma petite. Je te rassure: personne n’a compris ce grand miracle
jusqu’à maintenant sinon ma Mère; car pour le comprendre, il est né-
cessaire de recevoir les souffrances aussi. C’est seulement à travers
les souffrances que l’âme peut comprendre le grand miracle de
l’Incarnation du Verbe. Par la consommation du sacrifice, se clarifiera
en ton âme ce que J’ai fait pour toi, pour vous.»
«Mon adorable Jésus, ce sont de profondes pensées que Tu m’as
expliquées. Mon divin Maître, je ne peux pas comprendre, cependant
je sens que ce n’est que par la contrition de mes péchés que je peux
T’en remercier. Je n’ai pas d’autres paroles ni d’autre demande que
celles du bon larron: “Seigneur, souviens-Toi de moi en ton
Royaume!”»
Et tandis que par ces paroles je priais le Seigneur Jésus, la Sainte
Vierge s’est adressée à moi: «Oui, ma petite carmélite, l’âme repen-
tie, adressez-vous tous à mon saint Fils et à moi quand vous pensez
au Royaume de mon saint Fils et que vous faites tout pour qu’il arrive
à vous tous. C’est pourquoi je veux faire déborder ma Flamme
d’Amour sur la terre pour que vous voyiez le chemin qui conduit au
Royaume de mon saint Fils.»
Puis, encore une fois, le Seigneur Jésus dit: «Je te dis à toi aussi ce
que J’ai dit au bon larron: le jour même de ta mort, tu seras avec Moi
dans le paradis. Toi non plus, tu ne peux soupirer davantage pour
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Moi que Moi pour toi, étant donné que nos cœurs battent au même
rythme. Écoute le battement de mon Cœur qui résonne dans le tien!»
Tout de suite en achevant d’écrire ces lignes, je me suis mise à ge-
noux. Le battement de son Cœur m’oblige à m’agenouiller et je ne
peux continuer à écrire.
19 avril 1966
JÉSUS - «T’étonnes-tu de voir et de comprendre avec tant de clarté
les mystères divins? Seul peut les voir ainsi celui dont le regard s’est
fondu avec mon regard divin, et dont la pensée aussi est une avec
ma pensée divine. Mon Élisabeth, que les nombreux mystères divins
que tu as connus grâce à ma clarté divine durant les extases te forti-
fient dans les nombreuses souffrances que toi aussi tu dois supporter
pour le salut des âmes. Je sais que tu souffres avec joie, mais Je
vais renforcer sans cesse ta disponibilité pour les sacrifices, car Je le
sais, tu en auras besoin sans cesse, toi et tous ceux à qui Je t’ai en-
voyée en relation avec nos saintes communications. Tu dois faire
pour eux des sacrifices. C’est pourquoi Je te le redis maintes fois,
pour que cela devienne ta prière continuelle et sans cesse renouve-
lée.»
LA FLAMME D’AMOUR INONDERA TON CONFESSEUR
3 juin 1966
Quelques jours auparavant, j’ai mentionné à la Sainte Vierge ce qu’a
dit mon confesseur: «Tant que le Seigneur Jésus ou toi, ma Mère,
Vous ne le mettrez pas au courant de vos demandes, il ne va rien
faire.» À cela, la Sainte Vierge m’a répondu aujourd’hui: «Ma petite,
ma Flamme d’Amour ne fait pas exception en son âme non plus. Je
vais l’inonder lui aussi de la douce lumière à laquelle il ne pourra pas
résister, ni lui ni aucun de ceux qui seront appelés à transmettre mes
grâces. Tout comme j’ai irradié en ton âme une douce lumière, de
même je le fais avec d’autres aussi. Je dois seulement te déclarer,
ma petite, que plus pure est l’âme qui la reçoit, plus pleinement brille-
ra en elle la grâce de ma Flamme d’Amour, car c’est la pureté qui
rend l’âme réceptive. Et alors, par mon amour maternel, je fais jaillir
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des larmes de repentir.» À ces paroles de la Sainte Vierge, une
grande tranquillité est entrée en mon cœur.
11 juillet 1975
- PREMIER ENSEIGNEMENT -
JÉSUS - «Mes enfants, nombreux sont ceux qui souffrent – pour ainsi
dire – captifs et aveuglés par les choses matérielles. Beaucoup de
personnes, malgré leur bonne volonté, ne peuvent se rapprocher da-
vantage du Bon Dieu parce que les biens matériels se dressent
comme un mur entre Dieu et l’âme.
Parmi vous aussi, il y a des âmes bien intentionnées qui font de
temps à autre de sérieux sacrifices; cependant, elles ne peuvent re-
cevoir ces grâces particulières qu’elles désirent, parce que les biens
ou les intérêts matériels les maintiennent aveugles. Ces âmes reçoi-
vent sans interruption les inspirations sur ce qu’elles doivent faire,
mais elles ne veulent pas croire que cette initiative leur vient de Dieu,
de leur ange gardien ou de leur saint patron.»
Le Père céleste ne désire pas que nous tentions de convaincre ou
d’influencer ces personnes d’une quelconque façon, parce qu’Il at-
tend d’elles le renoncement volontaire. Et aussi parce que la Provi-
dence divine, la délicatesse divine, considère que l’intéressé ne pour-
rait renoncer, en dépit des conseils, et pourrait même pécher par mé-
fiance.
- SECOND ENSEIGNEMENT -
JÉSUS - «Si quelqu’un renonce à un bien propre, qu’il ne le donne
pas à un lieu où son nom sera commémoré comme donateur pour
toujours et brillera pour sa propre gloire, mais qu’il le fasse sans être
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remarqué, dans l’anonymat, parce que c’est seulement ainsi que le
Père des cieux pourra le récompenser. Car celui qui fait le bien d’une
manière remarquée a déjà reçu sa récompense ici sur la terre.»
- TROISIÈME ENSEIGNEMENT -
D’ÉLISABETH KINDELMANN - «Pour les enseignements et les inspira-
tions du Seigneur Jésus (de Dieu Esprit Saint), la Flamme d’Amour
de la Très Sainte Vierge prépare en notre âme le chemin. Si nous
faisons allusion à la Flamme d’Amour, le Seigneur Jésus éclairera
notre intelligence pour savoir ce que nous devons faire, par exemple,
laquelle entre deux choses est la plus parfaite, laquelle est la volonté
de Dieu. Celui qui reçoit cette lumière, qu’il la suive, qu’il la trans-
mette aux autres, et qu’il en prenne soin comme nous prenons soin
d’une fleur qui, si elle n’est pas arrosée et n’est pas soignée, se
couvre de poussière et se fane.»
- QUATRIÈME ENSEIGNEMENT -
«Aimez beaucoup le Bon Dieu. Aimez-Le davantage chaque jour!»
LE PÈRE CÉLESTE dit - «Dans la mesure où vous M’aimez, dans cette
même mesure le monde sera libéré du péché et des malheurs.
Vous êtes responsables les uns des autres! Vous êtes responsables
de votre famille, de votre patrie, du monde entier! Que tous se sen-
tent responsables du sort de toute l’humanité! Voilà ce que vous de-
vez transmettre les uns aux autres: dans la mesure où vous M’aimez,
dans la même mesure vous recevrez mes inspirations aussi.»
SAINTE VIERGE - «Je vous concède à tous la grâce de voir le résultat
de vos travaux en faveur de ma Flamme d’Amour, tant en chaque
âme que dans votre pays et le monde entier. Vous, qui vous dépen-
sez et faites des sacrifices pour la prompte effusion de ma Flamme
d’Amour, vous allez parvenir à la voir!»
15 août 1980
JÉSUS- «L’Église et le monde entier sont en danger grave, et vous,
par vos forces, vous ne pouvez changer la situation. Seule la Très
Sainte Trinité peut vous aider, par l’intercession concertée de la Très
Sainte Vierge, de tous les anges et de tous les saints, et des âmes
libérées avec votre aide.»
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IL EST URGENT DE FORMER
DES COMMUNAUTÉS DE PRIÈRE RÉPARATRICE
1er janvier 1981
JÉSUS - «Surpassez vos limites! Regardez les trois Mages, quel sa-
crifice surhumain ils ont fait! Ils ont vraiment dépassé leurs limites.
C’est ce que doit faire en premier lieu le clergé, de même que les
personnes consacrées à Dieu et tous les croyants.»
(Nous devons intensifier au-delà de toute mesure habituelle nos
prières et nos sacrifices pour la paix dans le monde et pour le salut
des âmes. Nous devons atteindre des sommets).
JÉSUS - «Dans toutes les paroisses, il faut organiser de toute ur-
gence les communautés de prière réparatrice. Bénissez-vous les uns
les autres par le signe de la Croix! Les étrangers aussi.»
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GRANDE MOBILISATION DE PÉTITION AU SAINT-PÈRE
20 novembre 1981
Ce jour-là, tandis que je préparais la nourriture pour les volailles, j’ai
entendu les paroles du Seigneur Jésus et de la Sainte Vierge pro-
noncées simultanément au fond de mon cœur:
JÉSUS ET LA SAINTE VIERGE - «Nous te saluons. Nous savons que tu
souffres beaucoup. Mais aujourd’hui, par ton intermédiaire, nous de-
mandons au monde entier une grande mobilisation. Communique
notre demande à ton directeur spirituel.
De toutes les parties du monde, que des multitudes de personnes
envoient leur pétition au Saint-Père en sollicitant la déclaration offi-
cielle pour le monde entier de l’effusion de la Flamme d’Amour de
nos Cœurs. Nous ne demandons pas, de propos délibéré, un exa-
men qui prendra du temps, comme Nous l’avons déjà indiqué dans
notre demande antérieure aussi. Tous la sentent en leur propre
cœur, en leur âme.
Notre demande est urgente, urgente. Il n’y a plus de temps pour se
permettre aucun délai. Que les fidèles, ensemble avec les prêtres,
dans un grand recueillement spirituel, satisfassent notre demande.
L’effusion des grâces atteindra aussi les âmes des non baptisés par
son action.»
12 décembre 1981
LA SAINTE VIERGE dit: «Ma petite et vous tous, mes enfants bien-
aimés, soyez en alerte! Satan veut arracher de sous vos pieds le sol
de l’espérance. Il sait très bien que s’il réussit à le faire, il aura tout
enlevé à votre âme: si vous perdez l’espérance, il n’a même plus
besoin de vous inciter au péché. L’homme qui a perdu l’espérance
est dans une terrible obscurité. Il ne voit déjà plus avec les yeux de la
foi. Pour lui, toute vertu, tout ce qui est bon, perd sa valeur. Oh! mes
enfants, priez sans cesse les uns pour les autres! Permettez que
l’effusion de mes grâces agisse en votre âme!»
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