ACF 2010 La Pisciculture de Subsistance en Étangs en Afrique
ACF 2010 La Pisciculture de Subsistance en Étangs en Afrique
ACF 2010 La Pisciculture de Subsistance en Étangs en Afrique
Yves FERMON
En collaboration avec :
Amara
Photos de couverture : En haut droite : Tilapia zillii - Anton Lamboj En haut gauche : tang ralis par ACF en RDC, 2008 - Franois Charrier En bas : Bnficiare devant ltang quils ont ralis, Libria, ASUR, 2006 - Yves Fermon
Pisciculture de subsistance en Afrique
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oBJeCtifS Du manuel
Lobjectif du manuel est dapporter les lments indispensables pour la mise en place de production de protines animales poisson moindre cot en relation avec les ressources naturelles existantes et avec un minimum dapports externes. Ceci dans un contexte de subsistance. Dans le cas prsent, il sagit avant tout de proposer un schma directeur dun systme permettant de produire des poissons consommables dans le temps le plus court possible et moindre cot pour pallier un manque de protines animales. Ceci nempche pas la mise en place de structures ayant une certaine durabilit. Lensemble doit tre adapt au contexte environnemental. Dans cet ouvrage, il sagit de fournir un guide : des responsables de programme et leurs quipes techniques,
Aux responsables du sige pour assurer le suivi de la bonne marche des programmes. Ce manuel porte sur : Les diffrentes tapes de la mise en place dun programme pisciculture . Ds larrive sur le terrain, il sagit dvaluer les ressources renouvelables prsentes, les besoins des populations en poissons et loffre dj existante. Puis, tout un processus senchane entranant les aspects techniques de la mise en place dtangs de piscicultures, suivis des aspects biologiques des tangs. Finalement, il sagit de grer et de procder un suivi des tangs et de la production de poissons. Les contraintes qui doivent tre tenues en compte par les acteurs de terrain. Diffrentes contraintes vont influencer les choix pour la mise en place de production de poissons ou non et de quel type de techniques utiliser pour une bonne adquation avec les besoins humains et le milieu. Elles sont dordre environnemental, en liaison avec les ressources prsentes, la gomorphologie, le climat et lhydrologie de la rgion dintervention. Mais, elles sont galement dordre social et culturel, avec les croyances et tabous, les problmes fonciers et les lois en vigueurs. Lensemble fait que, selon la rgion dintervention, les ethnies et groupes sociaux concerns et le pays, les modes dinterventions seront diffrents. Plusieurs organismes ont publi des manuels techniques pour la mise en place de piscicultures en Afrique. Les premiers ouvrages prnaient des systmes mis en place au temps du systme colonial avec, comme but, une production de poissons pour lautosuffisance alimentaire. Cependant, aprs de nombreux essais, la majorit dentre eux sest rvle non viables plus ou moins long terme, pour diverses raisons. Les tudes entreprises par diffrents organismes de recherches nationaux ou internationaux comme le WorldFish Center (ex-ICLARM), le CIRAD, lIRD (ex-ORSTOM), les Universits de Louvain et de Lige ont permis dapporter des lments concernant les checs rencontrs et ont apport des solutions et apports de connaissances tant au niveau technique, social ou biologique avec les espces utilises. Cependant, en regardant lensemble des ouvrages, on peut mettre en avant quatre points : 9 La plupart des manuels raliss sont destins des systmes de production de poissons pour la vente, impliquant : Un investissement temporel qui peut devenir important et qui conduit une professionnalisation. Ceci demande une technologie avec la formation adquate des techniciens soit pour des aspects de la reproduction, de lalimentation ou bien sanitaire des poissons, soit pour la mise en place de systmes de production de nourriture pour lalimentation des poissons
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Un investissement financier pour, parfois, la terre, la mise en place des tangs, lemploi douvriers, de techniciens qualifis 9 Les manuels ne tiennent pas compte de la biodiversit locale. En effet, de nombreuses introductions et mouvements despces ont t effectus avec la volont de mettre en place de piscicultures et ont provoqu des bouleversements importants lquilibre des systmes cologiques. 9 Alors que ces documents prsentent des solutions qui paraissent universelles, la grande variation de la gomorphologie, de lhydrologie et du climat en Afrique feront quil existe des conditions trs diffrentes selon les zones dinterventions. 9 Peu douvrages tiennent galement compte des aspects socio-ethnologiques. Les niveaux dducation, les croyances et cultures des populations sont diffrents et lappropriation de ce type de projet par les populations est souvent peu mise en avant, malgr de rels progrs depuis quelques annes. 9 La plupart de ces ouvrages sont faits pour des aspects lis au dveloppement et donc avec une potentialit de mise en place temporelle plus longue. Ce manuel est avant tout un guide pour donner aux acteurs les tapes et procdures suivre. Cependant, il faudra adapter ces tapes et procdures en fonction du contexte dans lequel les actions seront entreprises : 9 Dun point de vue social, culturel et politique : Culture et croyance Des tabous alimentaires existent, des degrs divers, dans toutes les cultures. Il est vident que la nourriture, lment fondamental la subsistance de lhomme, est un domaine o la distinction entre le permis et linterdit, le pur et limpur, est fondamentale, pour des raisons sanitaires, morales ou symboliques. Lgislation locale Chaque pays est rgi par des lois concernant la faune, sa protection et les mouvements despces dune rgion lautre. Ces lois peuvent galement tre promulgues au niveau rgional et toutes les chelles administratives, jusquau village lui-mme. Elles peuvent tre lies aux aspects fonciers. 9 Dun point de vue environnemental : Biodiversit et ressources prsentes La faune des poissons africains comprend plus de 3200 espces dcrites appartenant 94 familles, mais toutes ne sont pas exploitables. La rpartition nest pas uniforme sur lensemble du continent et certaines espces ne sont connues que de zones bien dlimites. Par exemple, les Grands Lacs Africains possdent une faune dont la plupart des espces y est endmique. Il sagira donc dintervenir en ayant une bonne connaissance de la faune prsente par rapport aux espces potentiellement exploitables et par rapport aux risques de perturbations cologiques qui pourraient tre lis la mise en place dune pisciculture. Gomorphologie, climat et hydrologie Si la faune est si htroclite sur lensemble du continent, elle est le rsultat des vnements historiques et gologiques qui ont anim lAfrique durant des millions dannes. Ceci a provoqu des changements hydrologiques importants. Sur une chelle temporelle moins importante, les variations climatiques ont une importance primordiale pour assurer la viabilit dune pisciculture. La disponibilit en eau, avec ses diffrentes utilisations (boisson, domestique, agriculture) est un facteur limitant et source de conflits. Le type de relief et la nature des sols de la rgion mneront des problmes techniques pour la ralisation des tangs quil sagira de rsoudre. Ce premier manuel est destin une utilisation interne Action Contre la Faim, donc diffusion restreinte. Si ncessaire, un manuel avec corrections et rvisions sera propos ultrieurement. Puis, une diffusion externe ACF pourra tre envisage. Pour des raisons de place, seules les rfrences les plus utilises ont t mentionnes dans le texte.
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Lensemble demande des apports extrieurs dont lapprovisionnement peut devenir un vritable frein pour des petits producteurs.
leS taPeS
aCronymeS
ACF :
AIMARA : Association de spcialistes oeuvrant pour le dveloppement et lapplication des connaissances sur les poissons et les relations Homme-Nature APDRA-F: Association Pisciculture et Dveloppement Rural ASUR : CIRAD : CNRS : FAO : IRD : MNHN : ONU : ONG : SIG : CBD : AGR : IBI : RDC : Association dAgronomie et Sciences Utiles la Rhabilitation des populations vulnrables Centre de coopration Internationale en recherche Agronomique pour le Dveloppement Centre national de la recherche scientifique Organisation des Nation Unies pour lAlimentation et lagriculture (Food and Agriculture Organization of the United Nations) Institut de Recherche pour le Dveloppement Musum national dHistoire naturelle Organisation des Nations Unies Organisation Non Gouvernementale Systme Informatique Gographique Convention sur la Diversit Biologique Actions Gnratrices de Revenus Indice dIntgrit Biologique Rpublique Dmocratique du Congo (ex-Zare)
Amara
Association de spcialistes oeuvrant pour le dveloppement et l'application des connaissances sur les poissons et les relations Homme-Nature
Les milieux aquatiques et la gestion de l'eau reprsentent un des enjeux majeurs pour les dcennies venir. Les poissons sont une source de protines de bonne qualit pour l'alimentation humaine, mais galement une source de revenus non ngligeables pour les socits des pays en dveloppement comme dvelopps. Cependant, la dmographie, le dveloppement urbain, l'amnagement des cours d'eau, l'industrialisation, les changements climatiques, la dforestation... ont des consquences irrversibles sur les milieux et la biodiversit aquatiques et donc sur les hommes qui vivent de ces ressources.
Les buts
Recherche 9 Acqurir de nouvelles connaissances ichtyologiques - systmatique, biologie, cologie, thologie...- sur les espces d'eau douce, saumtre et marine ; 9 Mettre en vidence des savoir et des pratiques relatives la pche et la gestion de la biodiversit et leurs modes de transmission. Diffusion des connaissances 9 Diffuser les rsultats auprs des populations locales, du grand public et de la communaut scientifique par des publications, des expositions, des interventions auprs des mdias et via internet. Gestion durable des milieux et des ressources 9 Sensibiliser en utilisant les valeurs sociales, culturelles, alimentaires, conomiques et patrimoniales des espces en vue de la prservation, de la gestion et de la conservation de la biodiversit ; 9 Collaborer avec les acteurs locaux la gestion durable des ressources aquatiques.
Les comptences
tudes des caractristiques des milieux et des impacts ; tudes de la biologie, biogographie, cologie et comportement des espces ; tudes anthropologiques et socio-conomiques des relations Homme - Nature ;
Modlisation des cosystmes, analyses statistiques : laboration de bases de donnes ; Association AMARA Expertise et inventaires faunistiques. 50 avenue de La Dhuys 93170 Bagnolet - FRANCE [email protected]
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remerCiementS
ACF
Devrig VELLY - Rfrent scurit alimentaire au sige dACF, New York Cdric BERNARD - Responsable scurit alimentaire ACF en RDC Franois CHARRIER - Responsable scurit alimentaire ACF en RDC, Relecteur
Aimara
Franois MEUNIER - Professeur Emeritas au MNHN, Prsident dAIMARA. Relecteur Patrice PRUVOST - Secrtaire dAIMARA Hlne PAGZY - Chercheur, CNRS
Autres collaborateurs
Roland BILLARD - Professeur Emeritas au MNHN, Relecteur Didier PAUGY - Directeur de Recherche lIRD Thierry OBERDORFF - Directeur de Recherche lIRD Jrome LAZARD - Directeur de Recherche au CIRAD Alain BARBET - Consultant agronome Anton LAMBOJ - Chercheur, Universit de Vienne, Autriche Mickael NEGRINI - Technicien aquacole Kirk WINNEMILLER - Chercheur, Universit du Texas, USA tienne BEZAULT - Chercheur, EAWAG, Suisse Fabien NANEIX - Enseignant John P. SULLIVAN - Ichtyologiste, Universit de Cornell, USA
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Pourquoi ?
3 6 6 9 10 12
ii. leS PreSSionS exerCeS Sur leS reSSourCeS ii.1. Les modifications de lhabitat II.2. La pollution des eaux ii.3. Limpact des pches ii.4. Les introductions iii. leS aSPeCtS internationaux iV. LOBJECTIF dE La pIsCICuLTurE
13 15 15 17 18 19 21 21 21 22 23 23 24 25
ii. uN pEu dHIsTOIrE iii. uNE pIsCICuLTurE dE suBsIsTaNCE : BuT ET prINCIpE iV. pOLYCuLTurE Vs MONOCuLTurE
rCaPitulatif - Partie 01
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V.1. Les caractristiques socio-conomiques et culturelles V.2. Les relations hommes-ressources V.3. Les relations hommes-hommes
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ix.4. La clture ix.5. Le remplissage de ltang et les tests x. LEs rEssOurCEs NCEssaIrEs x.1. les matriels x.2. Les ressources humaines et temps ncessaires xi. rCaPitulatif
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113 115 116 118 119 121 126
ii. La FErTILIsaTION ii.1. Les fertilisants ou engrais ii.2. Le compost iii. rCaPitulatif
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127 129 132 133 134 135 136 136 139 139 139 142 145 146 149 150 150 151 152
ii. le tranSPort DeS PoiSSonS iii. La prOduCTION daLEVINs dE TILapIas iii.1. La reconnaissance des sexes iii.2. Les tangs dalevinage iii.3. Les Hapas et cages iii.4. Les autres structures iV. LEMpOIssONNEMENT dEs TaNgs V. LE suIVI dEs pOIssONs Vi. la ViDange et la rColte Vi.1. Les pches intermdiaires Vi.2. La vidange complte Vii. rCaPitulatif
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153 153 158 162 163
i.5. La Lutte contre les prdateurs i.6. rcapitulatif ii. leS teChniqueS De ConSerVation et De tranSformation iii. La gEsTION dEs TaNgs iii.1. les stocks piscicoles et les indices utiles pour leur suivi iii.2. Les rendements attendus iii.3. La gestion des rcoltes iii.4. Les diffrents types de cots de production iii.5. La tenue des registres et la comptabilit iii.6. La formation iV. LEs TaNgs ET La saNT
164 164 165 167 167 168 168 170 171 171 171
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Pisciculture de subsistance en Afrique
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3 5 5 6 14 19 22
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Figure 46. Figure 47. Figure 48. Figure 49. Figure 50. Figure 51. Figure 52. Figure 53. Figure 54. Figure 55. Figure 56. Figure 57. Figure 58. Figure 59. Figure 60. Figure 61. Figure 62. Figure 63. Figure 64. Figure 65. Figure 66. Figure 67. Figure 68. Figure 69. Figure 70. Figure 71. Figure 72. Figure 73. Figure 74. Figure 75. Figure 76. Figure 77. Figure 78. Figure 79. Figure 80. Figure 81. Figure 82. Figure 83. Figure 84. Figure 85. Figure 86. Figure 87. Figure 88. Figure 89. Figure 90. Figure 91. Figure 92. Figure 93. Figure 94. Figure 95. Figure 96. Figure 97.
Exemples de systme piscicole en drivation. Mise en place dtangs piscicoles : 3. Les tangs. Visualisation par piquetage du premier plan du reprage des alimentations en eau possibles, des vidanges envisageables, des diffrentes valles (CIRAD). Prparation du site dun tang. Nettoyage du site. Diffrences de niveaux deau. Mise en place du canal dalimentation. Profil transversal du canal. Mesure et pente des parois. Creusement dun canal. Mise en place du canal de vidange. Niveau du canal de vidange Piquetage de ltang et des digues. Nettoyage de la zone o seront implantes les digues. Dfinitions des diffrents types de digues. Description et proportion dune digue (de 1 m de haut). Diffrence de pression sur une digue. Digues. Hauteur correcte ; Digues trop petites. Creusement de la tranche dancrage. Noyau argileux et saturation de la digue. Hauteur dune digue. Profondeur ; Revanche ; Tassement. Hauteur de la construction. Dimension dune digue. Calcul des pentes des digues. Construction des digues (I). Traditionnel - Par blocs. Construction des digues (II). Prparation de lassiette. Lassiette. Direction de la pente et disposition des drains : en rayons, en artes de poissons Fosse de vidange. Coupe transversale dun tang au niveau du foss de vidange. Coupe transversale de la prise deau dun tang. Prise deau par tuyau. Extrmit de tuyau de bambous. Prise deau par gouttire. Diffrents type de gouttires. Prise deau par canal. Schma dun exemple de filtre sur sable. Dispositif de vidange par tuyau coud rigide. Composition dun moine. Position dun moine dans ltang. Position du moine par rapport la digue aval. Moine en bois de petit taille et moyenne. Canalisation en bois. Moule de moine. Vue de face ; Vue de dessus. Moine. Vue de dessus et exemple de taille. Fonctionnement dun moine. Buse en bton. Coupe transversale ; Moule ; Buse finie. Mise en place dun trop-plein en tuyau. Type de bassin de dcantation. Naturel ; En bton. Coupe de bassin de dcantation. Normal ; Amlior. Mise en place dun couvert vgtal sur les digues. Digues plantes. Cultures potagres ; Petits animaux ; Plantation darbres. Type drosion et conservation des sols. Ruissellement ; Infiltration ; Canal de protection.
72 74 75 76 76 78 79 79 80 81 81 82 83 83 83 84 84 85 85 85 85 86 87 88 88 88 89 90 90 91 91 91 92 92 92 93 95 96 97 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 106 107 107
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Figure 98. Figure 99. Figure 100. Figure 101. Figure 102. Figure 103. Figure 104. Figure 105. Figure 106. Figure 108. Figure 107. Figure 109. Figure 110. Figure 111. Figure 112. Figure 113. Figure 114. Figure 115. Figure 116. Figure 117. Figure 118. Figure 119. Figure 120. Figure 121. Figure 122. Figure 123. Figure 124. Figure 125. Figure 126. Figure 127. Figure 128. Figure 129. Figure 130. Figure 131. Figure 132. Figure 133. Figure 134. Figure 135. Figure 136. Figure 137. Figure 138. Figure 139. Figure 140. Figure 141. Figure 142. Figure 143. Figure 144. Figure 145. Figure 146. Figure 147. Figure 148. Figure 149.
Cltures. En broussailles ; En bois ou bambou. 108 Cycle biologique schmatique simple dun tang. 113 Mise en place dtangs piscicoles : 4. Llevage. 114 Pyramides trophiques. 115 Les diffrentes algues. 115 Les plantes aquatiques . 116 Les rotifres. 116 Les crustacs. 117 Les insectes. 117 Les mollusques. 118 Les vertbrs autres que les poissons. 118 Effets bnfiques des engrais organiques. 119 Prparation de compost sec. 123 pandage de fumier sur des tangs sec. 125 pandage de fumier sur des tangs en eau empoissonns (I). 125 pandage de fumier sur des tangs en eau empoissonns (II). 125 Prparation dun compost anarobique. 125 Enclos compostire dans ltang. 126 Mise en place dtangs piscicoles : 4. Llevage et 5. La fin du cycle. 128 Schma de montage dune senne. 129 Diffrentes tapes de construction de senne simple. 130 Mise en place des btons pour tirer la senne. 130 Construction dune senne poche. 131 Manipulation dune senne. 131 Filets maillants. 133 Utilisation dun pervier. 134 Diffrents types dpuisettes. 135 Diffrents types de nasses locales. 135 Emballage de poissons en sacs plastiques. 138 Diffrentiation sexuelle de diffrentes espces. 140 Alevins produits en fonction de la densit de poissons chez Oerochromis niloticus. 141 Alevins produits par poids de femelles chez Oreochromis niloticus. 141 Hapas et cages. 142 Diffrents systmes de reproduction de tilapia en hapas et cages. 143 Stockage de poissons vivants en hapas ou filets. 144 Prsentation schmatique des relations entre la densit dempoissonnement, le taux de croissance instantan (G) et le rendement instantan par unit de surface (Y) avec et sans alimentation complmentaire. 146 Rendement et poids moyen de Oreochromis niloticus la rcolte en fonction de la densit initiale.147 Impact de la prsence dun prdateur (ici, Hemichromis fasciatus) dans les tangs. 148 Matriels de mesure. 149 Relation poids - taille. 150 Vidange de ltang. 151 Exemples de collecte des poissons lextrieur de ltang. 152 Mise en place dtangs piscicoles : 5. La fin du cycle et on recommence. 154 Poissons pipant la surface ; Poissons morts flottant en surface. 156 Maladies des poissons. Maladies bactriennes ; Parasites externes. 156 Exemple des cycles vitaux dagents pathognes pour les poissons. 157 Structures facilitant le nourrissage. 161 Quelques prdateurs de poissons. 164 Diffrentes mthodes de schage naturel du poisson. 166 Exemple de fumage du poisson. 166 Exemple de systme de salage. 166 Moustique et escargot. 172
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Diffrents comportements viter proximit des structures piscicoles. Nettoyage des digues.
172 172
aNNExEs
Figure 152. Figure 153. Figure 154. Figure 155. Figure 156. Figure 157. Figure 158. Figure 159. Figure 160. Figure 161. Figure 162. Figure 163. Figure 164. Figure 165. Figure 166. Figure 167. Figure 168. Figure 169. Figure 170. Figure 171. Figure 172. Figure 173. Figure 174. Figure 175. Figure 176. Figure 177. Figure 178. Figure 179. Figure 180. Figure 181. Figure 182. Figure 183. Figure 184. Figure 185. Figure 186. Principales dnominations anatomiques externes dun poisson. Diffrentes formes de corps. Corps en section transversale. Mchoires. Forme des dents. Fontanelles. Barbillons. Fentes branchiales sans opercule ; arc branchial compos dun cratobranchial, de branchiospines, dun hypobranchial et dun pibranchial et de lamelles branchiales ; branchies externes. Organes respiratoires ariens. Nageoires paires. Nageoires dorsales. Nageoires caudales. Diffrents types dcailles. Ligne latrale. Localisation des organes lectriques. Principales mensurations effectues sur un poisson. Diagnose externe des Cichlidae. Parade nuptiale et ponte chez un Cichlidae pondeur sur substrat, Tilapia zillii. Nids de Oreochromis niloticus ; Oreochromis macrochir. Parade nuptiale et ponte chez un Cichlidae incubateur buccal, Haplochromis burtoni. Incubation buccale. Exemple du cycle dun tilapia incubateur buccal maternel. Diffrents stades chez les incubateurs buccaux. Comparaison entre embryons de pondeurs sur substrat et incubateurs buccaux. Relation entre le poids de poissons de 20 cm et la taille de maturation chez Oreochromis niloticus pour diffrentes origines gographiques. Classe de taille chez Oreochromis niloticus selon diffrentes localisations gographiques. Comparaison du taux de croissance de diffrentes espces en milieu naturel par localit. Comparaison du taux de croissance de diffrentes espces en milieu naturel par espce. Fcondit relative (% du poids total), % dclosion (% du total dufs) de Clarias gariepinus, pluviomtrie moyenne mensuelle et temprature moyenne. Brazzaville. Parade nuptiale chez Clarias gariepinus. Premiers stades de dveloppement chez Clarias gariepinus. Plusieurs stades du dveloppement larvaire jusqu 17 jours. Clarias gariepinus ; Heterobranchus longifilis. Croissance compare de plusieurs espces de poissons africains. Croissance dHeterotis niloticus et de Lates niloticus. Les ichtyorgions et les pays.
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207 207 208 208 209 209 210 210 211 211 212 212 213 213 213 215 216 218 219 220 220 221 222 222 224 224 225 225 227 228 229 229 230 238 245
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Tableau XXXVIII. Tonnage des produits halieutes en 2005 par pays pour lAfrique (FAO, 2006). Tableau XXXIX. Liste des espces des eaux douces ayant fait lobjet dune introduction en Afrique (FAO, 2006 ; Fishbase, 2006). Liste des espces introduites par pays africain. Tableau XL. Liste des espces deaux douces utilises en aquaculture par pays (FAO, 2006 ; Fishbase, Tableau XLI. 2008). Tableau XLII. Rgime alimentaire des plusieurs espces de tilapia en milieu naturel. Tableau XLIII. Taille maturit sexuelle, taille maximale et longvit chez diffrentes espces de tilapia. Tableau XLIV. Caractristiques des pays africains. Tableau XLV. Caractristiques des ichtyorgions et des lacs en Afrique. Les ichtyorgions et leur rpartition par pays en Afrique. Tableau XLVI. Tableau XLVII. Les genres et espces de tilapia prsents par pays.
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194 195 197 203 217 223 240 244 246 248
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Photo W. Nids de Tilapia zillii (Libria) [ Y. Fermon]. 219 Photo X. Claroteidae. Chrysichthys nigrodigitatus [ Planet Catfish] ; C. maurus [ Teigler - Fishbase] ; Auchenoglanis occidentalis [ Planet Catfish]. 232 Photo Y. Schilbeidae. Schilbe intermedius [ Luc De Vos]. 233 Photo Z. Mochokidae. Synodontis batensoda [ Mody - Fishbase] ; Synodontis schall [ Payne - Fishbase]. 234 Photo AA. Cyprinidae. Barbus altianalis ; Labeo victorianus [ Luc De Vos, FAO (dessins)]. 235 Photo AB. Citharinidae. Citharinus gibbosus ; C. citharus [ Luc De Vos]. 235 Photo AC. Distichodontidae. Distichodus rostratus ; D. sexfasciatus [ Fishbase]. 236 Photo AD. Channidae. Parachanna obscura (RDC) [ Y. Fermon]. 236 Photo AE. Latidae. Lates niloticus [ Luc De Vos]. 237
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Partie I
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rCapITuLaTIF
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Photos den tte : Enfants capturant des alevins en milieu naturel pour les tangs, Libria, ASUR, 2006 - Yves Fermon
Chapitre 01
I. POURQUOI ?
Millionsdetonnes 140
120 100 80 60 40 20 0
50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 00 04 Chine Monde,Chineexclue
Annes
Figure 1. Production mondiale des pches et de laquaculture (FAO, 2007).
Tableau I. Situation mondiale des pches et de laquaculture, Chine exclue (FAO, 2007).
2000 Production Continentale Pches Aquaculture Total Marine Pches Aquaculture Total Total Pches Aquaculture Total Utilisation Consommation humaine Utilisation des fins non alimentaires Population (milliards) Approvisionnements en poissons de consommation par habitant (kg) 63,9 25,7 4,8 13,3 65,7 22,7 4,9 13,4 65,7 23,7 5,0 13,3 67,5 20,1 5,0 13,4 68,9 24,0 5,1 13,5 69,0 23,1 5,1 13,4 6,6 6,0 12,6 72,0 4,9 76,9 78,6 10,9 89,5 6,7 6,5 13,3 69,8 5,3 75,2 76,6 11,9 88,4 2001 2002 2003 2004 2005
(millions de tonnes) 6,5 7,0 13,5 70,2 5,6 75,8 76,7 12,6 89,3 6,6 7,6 14,2 67,2 6,1 73,3 73,8 13,8 87,5 6,8 8,3 15,1 71,3 6,6 77,9 78,1 14,9 93,0 7,0 8,8 15,8 69,7 6,6 76,3 76,7 15,4 92,1
Mais alors que les niveaux de production des pches se stabilisent, la population continue de crotre. Au vue des prvisions de lONU sur les tendances dmographiques et des valuations disponibles sur les tendances futures de production halieutique, uniquement pour maintenir la consommation de poisson par habitant de lAfrique ses niveaux actuels, la production devrait augmenter de plus dun tiers durant les 15 prochaines annes, ce qui est un enjeu de taille. La situation a t en partie aggrave par laccroissement sensible des exportations, et des rcoltes des flottes nonafricaines oprant dans la zone dans le cadre daccords de pche. Les ressources ichtyennes ctires sont dj fortement exploites, et les pches de captures marines auraient du mal produire davantage, mme au moyen dinvestissements massifs. Difficile denvisager de rduire les exportations, vu le besoin de devises trangres dans les pays concerns. Aprs un lger flchissement en 2002, le total mondial des captures en eaux continentales est de nouveau remont en 2003 et 2004 pour atteindre 9,2 millions de tonnes pendant cette dernire anne. Comme prcdemment, lAfrique et lAsie reprsentent environ 90 % du total mondial et leurs parts respectives sont relativement stables (Figure 2, p. 5). Les pches continentales paraissent toutefois en crise en Europe o le total des captures a chut de 30 % depuis 1999. La pche de loisir reprsente une part considrable des prises. Les statistiques des pays dvelopps sur les captures en eaux continentales, publies par la FAO, reposent gnralement sur des informations fournies par les correspondants nationaux, et le total des prises peut varier trs sensiblement selon que ces derniers tiennent compte ou non des captures des pches de loisir. En Afrique - comme dans le monde en gnral - laquaculture devra jouer un rle important. Au niveau mondial, laquaculture assure environ 30 % des approvisionnements mondiaux de poisson. La production aquacole en Afrique ne reprsente seulement qu1,2 % du total mondial (Figure 3, p. 5). Laquaculture en Afrique aujourdhui est essentiellement une activit de subsistance, secondaire et temps partiel, ayant lieu dans de petites exploitations. Cette production africaine est essentiellement constitue de tilapia (15 000 t), de poissons-chats (Clarias) (10 000 t) et de carpes communes (5 000 t). Il sagit donc dune activit encore embryonnaire et qui cherche sa voie sur le plan du dveloppement depuis environ un demi-sicle. Laquaculture
Pisciculture de subsistance en Afrique
Ocanie
0,2%
Figure 2. Pches continentales par continent en 2004 (FAO, 2007). ne contribue encore que trs marginalement lapprovisionnement en protines dorigine aquatique du continent africain o la production halieutique totale (maritime et continentale) tait value en 1989 5 000 000 t. La part du poisson dans lapprovisionnement en protines y est nanmoins trs leve (23,1 %), lgrement moins quen Asie (entre 25,2 et 29,3 %), mais loin devant lAmrique du Nord (6,5 %) ou lEurope occidentale (9,4 %), la moyenne mondiale tant de 16,5 % (Figure 4, p. 6).
Quantit
AsiesanslaChine etPacifique21,92% Europeoccidentale AmriquelatineetCarabes AmriqueduNord 8,51% Chine69,57% 3,54% 2,26% 1,27%
Valeur
AsiesanslaChine etPacifique29,30%
Approvisionnementenpoissondeconsommation(kg/habitant)
30 25 20 15 10 5 0
Aquaculture Pches
70
79
88 Monde
97
04
70
79
88 Chine
97
04
70
79 88 97 Monde,Chineexclue
04
Annes
Figure 4. Production aquacole par groupement rgional en 2004 (FAO, 2007). Laquaculture en Afrique reste donc limite. Il y a plusieurs raisons cela, mais la plus importante est que le secteur nest pas trait comme une entreprise commerciale, dans une optique viable et rentable. Mais ceci ne veut pas dire quil faut ngliger lamnagement des pches. Une meilleure gestion des pches marines et intrieures en Afrique contribuerait la sauvegarde de ces importants secteurs de production vivrire. Laquaculture na pas pour but de remplacer la pche mais de complter lapport de protines animales. Les milieux aquatiques continentaux sont tout particulirement affects par les activits humaines : modification ou disparition des habitats rsultant le plus souvent de travaux damnagement, pollutions dorigines diverses, surexploitation due la pche ainsi que les introductions volontaires ou non despces allochtones. Les consquences, amplifies lheure actuelle par laccroissement dmographique et une pression de plus en plus forte sur les ressources naturelles, mettent en danger la faune ichtyologique un peu partout dans le monde. Assez longtemps pargne, lAfrique subit son tour ces impacts, mme si la pollution par exemple, demeure encore relativement limite dans lespace. Laltration de lhabitat est une des menaces les plus importantes pour la faune aquatique. Les changements qui peuvent intervenir ont deux origines bien distinctes qui interfrent nanmoins le plus souvent : 9 Les changements climatiques avec leurs consquences sur les bilans hydriques et le fonctionnement hydrologique des hydrosystmes ; 9 Les modifications dues lhomme tant au niveau du milieu aquatique que de son bassin versant. Lexistence des milieux aquatiques superficiels dpend troitement des apports dus aux pluies, et donc du climat. Toute modification du rgime climatique aura des consquences importantes en termes de bilan hydrologique qui se traduiront par exemple par lextension ou la rgression des habitats aquatiques. Un cas spectaculaire est celui du lac Tchad dont la superficie a fortement diminu au cours des annes 1970 en raison dune priode de scheresse svissant sur le Sahel.
On sait que le climat na jamais t stable lchelle gologique et que les milieux aquatiques ont toujours fluctu sans que lhomme puisse en tre tenu pour responsable (phnomne El Nio par exemple). Mais on sait galement que lhomme peut agir indirectement sur le climat, soit localement par la dforestation, soit au niveau global par lmission de certains gaz dits effet de serre . Ces dernires annes, lopinion mondiale a t alerte sur un rchauffement possible de la plante qui serait d laugmentation de la teneur de lair en gaz carbonique, en mthane et en chlorofluorocarbone (CFC), dont lmission massive est lie aux activits industrielles. Si lon ne sait pas trs bien de quelle ampleur et de quelle vitesse sera ce rchauffement, on peut nanmoins craindre que ces changements climatiques surviennent dans les prochaines dcades, entranant une modification du rgime des pluies dans certaines rgions du monde. Outre des consquences encore peu prvisibles sur le plan hydrologique (augmentation ou diminution locales des pluies), on peut sattendre galement une augmentation de lensoleillement et de la temprature, des changements dans la rpartition de la vgtation, une lvation du niveau des mers. Mme sil est encore impossible au niveau local dvaluer les consquences de ces changements annoncs, il apparat vident, quelle que soit lampleur du phnomne, que la faune aquatique, dans son ensemble, sera la premire affecte. Les usages divers de leau pour lagriculture, la production dnergie, le transport, les besoins domestiques, sont lorigine de nombreux amnagements des hydrosystmes. Ces contraintes modifient le bilan hydrologique mais galement, directement ou indirectement, les habitats aquatiques dorigine. Les grands barrages hydrolectriques sont des constructions coteuses, dont lintrt conomique est souvent controvers, et dont limpact cologique est important. Lorsque lon barre un cours deau pour crer une retenue, on provoque de nombreuses modifications de lhabitat et des peuplements piscicoles et lon perturbe les dplacements des poissons migrateurs. Les amnagements avec la construction de digues, la rectification des cours, la construction dcluses pour la navigation sont encore limits en Afrique, mais on peut nanmoins citer quelques exemples de projets qui ont modifi assez considrablement les systmes naturels. Dans la valle du Sngal, par exemple, de nombreux travaux ont t raliss pour mieux grer les ressources en eau du fleuve et de les utiliser des fins agricoles. La construction dun barrage aval au niveau de lestuaire (barrage de Diama) a pour but dempcher les remontes deau marine dans le cours infrieur du fleuve pendant la saison sche, alors que le barrage de Manantali situ en amont permet de stocker de grandes quantits deau au moment des crues et de les restituer en fonction de la demande pour alimenter notamment de vastes primtres irrigus. Lensemble des ressources en eau de la valle du Sngal est donc maintenant partiellement sous contrle, mais la gestion des eaux devient complexe pour faire face des demandes parfois conflictuelles en terme dusages. Les zones humides sont souvent considres comme des milieux fertiles propices lagriculture. Partout dans le monde les projets de dveloppement et notamment la construction de barrages ont eu un impact important sur les hydrosystmes en rduisant parfois considrablement la superficie des plaines dinondation qui sont des lieux propices au dveloppement des juvniles de nombreuses espces de poissons. La quantit et la qualit des apports en eau de ruissellement aux cosystmes aquatiques dpendent de la nature du bassin versant et de sa vgtation. Or la disparition des forts, par exemple, que ce soit pour en faire des terres agricoles ou pour lexploitation du bois des fins domestiques ou commerciales, a pour consquence immdiate une augmentation de lrosion des sols et de la turbidit des eaux, ainsi quune modification du rgime hydrologique avec des crues plus courtes
Les barrages
mais plus brutales rsultant dun ruissellement plus important. Le problme de la dforestation concerne lAfrique dans son ensemble, et les informations disponibles montrent que le phnomne est inquitant par son ampleur. Ainsi, on a constat Madagascar que le taux de dforestation tait de 110 000 ha par an depuis 35 ans, et des taux drosion de 250 tonnes de sol par hectare ont t signals. Dans le bassin du lac Tanganyika, la dforestation est massive galement. Lrosion importante sur les pentes se traduit par des apports considrables de sdiments au lac et des modifications de la faune dans certaines rgions ctires particulirement exposes. Si la tendance actuelle persiste, les chiffres venir sont inquitants puisquon estime qu ce rythme, 70 % des forts dAfrique de lOuest, 95 % de celles dAfrique de lEst et 30 % de la couverture congolaise seraient amens disparatre dici lanne 2040. Laugmentation de la charge en matires en suspension dans les eaux, et des dpts vaseux dans les lacs et rivires, a de nombreuses consquences sur la vie aquatique. Il y a, bien entendu, rduction de la transparence des eaux avec ses implications concernant la photosynthse planctonique ou benthique. Les lments en suspension peuvent galement colmater les systmes branchiaux des poissons ou provoquer des irritations et les dpts vaseux altrent de faon importante la qualit des substrats dans les aires de reproduction. Si la pollution des eaux a longtemps paru comme un phnomne un peu secondaire en Afrique, il est vident que celui-ci est de plus en plus apparent depuis quelques annes. En gnral, cependant, on manque de donnes et encore plus dinformations dtailles sur lampleur de la pollution des eaux africaines. Les lments nutritifs (phosphates, nitrates) sont en gnral prsents en quantit limite dans les milieux aquatiques, et constituent ce que lon appelle des lments limitants. Tout apport supplmentaire de ces lments est rapidement assimil et stimule la production primaire. Lorsque le cycle naturel est perturb par les activits humaines, notamment par les apports en engrais, les lessives, les eaux uses en gnral, les excs de phosphates (et dans une moindre mesure de nitrates) sont responsables du phnomne deutrophisation. Ce phnomne se traduit par une prolifration excessive dalgues et/ou de macrophytes, et une diminution de la transparence des eaux. La dcomposition de cette abondante matire organique consomme beaucoup doxygne et conduit le plus souvent des mortalits massives despces animales par asphyxie. Leutrophisation a galement pour rsultat dentraner de fortes variations de la concentration en oxygne dissous et du pH au cours de la journe. Dans les lacs, le phnomne de fleur deau (le bloom des anglo-saxons) est une des manifestations de leutrophisation. Leutrophisation du lac Victoria durant les 25 dernires annes est assez bien documente. Laccroissement des apports en lments nutritifs au lac est le rsultat du dveloppement des activits humaines dans le basin versant du lac : urbanisation accrue, utilisation de fertilisants et de pesticides pour les cultures, utilisation de pesticides pour le contrle des mouches ts-ts Dans la seconde moiti du XXme sicle, lusage de pesticides chimiques sest largement dvelopp en Afrique, comme partout dans le monde, pour lutter la fois contre les vecteurs de grandes endmies et les ravageurs de cultures. La panoplie des produits utiliss est trs grande et si certains ont une faible toxicit vis--vis des organismes aquatiques, beaucoup sont des xnobiotiques, cest--dire des substances qui ont des proprits toxiques, mme lorsquelles sont prsentes dans le milieu de trs faibles concentrations. Cest le cas en particulier pour les pyrthrinodes (permthrine, deltamthrine) mais surtout pour les organochlors (DDT, dieldrine, endrine, endosulfan, malathion, lindane), qui, en plus de leurs toxicits, possdent des temps de rmanence importants, ce qui accentue leur accumulation et donc leur concentration au sein des chanes trophiques.
9 Des mtaux lourds au sens strict, masse atomique leve et forte toxicit, dont la prsence en faible quantit nest pas ncessaire la vie : cadmium, mercure, plomb 9 Des mtaux masse atomique moins leve, indispensables la vie (oligo-lments), mais qui deviennent trs vite toxiques quand leur concentration augmente : cuivre, zinc, molybdne, manganse, cobalt Les mtaux lourds se rencontrent en gnral de trs faibles concentrations dans les cosystmes naturels mais les activits humaines constituent une source importante de pollution. Les mtaux lourds arrivent dans les sols agricoles et les hydrosystmes par des apports intentionnels doligo-lments ou de pesticides, des rejets de raffineries ou dusines traitant les mtaux non-ferreux (nickel, cuivre, zinc, plomb, chrome, cadmium), des rejets de tanneries (cadmium, chrome) ou de fabrique de pte papier (mercure). Il faut y ajouter des retombes atmosphriques de pollutions lies aux activits humaines (industrielles notamment), et les effluents domestiques ou urbains (zinc, cuivre, plomb). La pollution par le mercure peut avoir pour origine des usages industriels (industrie du papier), lexploitation de gtes aurifres, lutilisation de fongicides organomercuriels. Les problmes associs la contamination par les mtaux lourds rsultent du fait quils saccumulent dans les organismes o ils atteignent parfois des seuils toxiques. Un phnomne proccupant avec certains contaminants, quil sagisse de mtaux lourds ou de pesticides, est le problme de la bioaccumulation qui conduit laccumulation dune substance toxique dans un organisme, des concentrations parfois bien suprieures celles observes dans le milieu naturel. Ce phnomne concerne divers contaminants. Les organismes ayant concentr des polluants peuvent entrer leur tour dans la chane trophique, et si le produit nest pas dgrad ou limin, il va se concentrer de plus en plus chaque maillon de la chane trophique, allant par exemple des algues aux oiseaux ichtyophages. Ce phnomne qui est appel bioamplification, montre que la pollution dun milieu par des substances qui ne sont mesures quen quantit trs faible dans leau, peut avoir des consquences inattendues au niveau des consommateurs suprieurs. Limpact de la pche sur les peuplements ichtyologiques se manifeste essentiellement, selon les engins de pche utiliss, par une pression slective sur certaines espces, soit au niveau des adultes, soit au niveau des jeunes. On pense frquemment que lactivit de pche elle seule, lorsquelle est pratique avec des engins traditionnels, ne peut tre tenue pour responsable de la disparition despces de poissons. En effet, il est difficilement imaginable que lon puisse liminer compltement une population par des captures faites en aveugle contrairement ce qui peut se passer pour la chasse. Cependant une pression importante associe des modifications de lhabitat peut entraner assez rapidement la rarfaction de certaines espces. Les effets de la pche sont particulirement sensibles sur des espces de grande taille ayant une faible capacit reproductive. On cite par exemple la quasi-disparition du poisson-chat Arius gigas dans le bassin du Niger. Chez cette espce, le mle est incubateur buccal de quelques ufs de grande taille. Au dbut du 20me sicle, on mentionnait la capture de spcimens de 2 mtres de long, alors que depuis les annes 1950 lespce semble devenue trs rare. Lun des effets les plus marqus de la pche se manifeste au niveau de la dmographie, avec la rduction de la taille moyenne des espces et la disparition des individus de grande taille. En effet, si la pcherie dbute en gnral avec des engins de grande maille, la taille de celles-ci diminue au fur et mesure que les captures de grands individus se font plus rares. Dans certains cas, la taille des mailles est si petite que les engins capturent les individus immatures et que les populations des espces qui ne peuvent plus se reproduire seffondrent dramatiquement. Dans le lac Malombe par exemple, la pche des Oreochromis (O. karongae, O. squamipinnis) se pratiquait au filet maillant. On a observ dans les annes 1980 un accroissement de la pche avec des seines petites mailles, et un effondrement parallle de la pche aux Oreochromis. Ce mode dexploitation serait responsable galement de la disparition de neuf espces de grande taille de Cichlidae endmiques.
II.2.4. La BIOaCCUmULatIOn
Alors que pendant des sicles les introductions despces de poissons ont t encourages un peu partout dans le monde afin damliorer la production piscicole, elles sont devenues depuis quelques dcennies lobjet de controverses parmi les scientifiques et les gestionnaires des milieux aquatiques. En effet, lintroduction de nouvelles espces a parfois des consquences importantes sur les peuplements piscicoles autochtones. Lintroduction de nouvelles espces dans un cosystme est parfois lorigine de phnomnes de comptition qui peuvent entraner llimination des espces indignes ou celle des espces introduites. Mais il peut y avoir galement des modifications indirectes, qui sont en gnral moins faciles observer, par le biais des chanes trophiques. Pour interprter correctement les impacts des introductions, il faut distinguer plusieurs niveaux dintervention : 9 Celui de la transplantation despces dun point un autre dun mme bassin hydrographique ; 9 Celui de lintroduction despces trangres au bassin mais provenant dune mme zone biogographique ; 9 Celui de lintroduction despces provenant de zones biogographiques diffrentes, voire de continents diffrents. Les espces introduites peuvent entrer en comptition avec les espces indignes, et ventuellement les liminer. Cest particulirement vrai lorsquon introduit des espces prdatrices. Lun des cas les plus spectaculaires est celui de lintroduction dans le lac Victoria de la perche du Nil, Lates niloticus, un poisson piscivore pouvant atteindre plus de 100 kg. Pour certains scientifiques, ce prdateur serait lorigine du dclin et probablement de la disparition de plusieurs espces appartenant une riche faune endmique de petits Cichlidae dont il sest nourri. Lintroduction dun prdateur dans un cosystme aquatique peut avoir des consquences sur le fonctionnement biologique du systme par le biais des chanes trophiques. Si on reprend lexemple du lac Victoria, la perche du Nil serait responsable de la quasi disparition dans les annes 1980 du groupe dtritivore/phytoplanctivore des haplochromines (Cichlidae endmiques), ainsi que du groupe des zooplanctivores qui constituaient respectivement 40 et 16 % de la biomasse de poissons dmersaux. Les dtritivores ont t remplacs par la crevette indigne Caridina nilotica, et les zooplanctivores par le Cyprinidae plagique Rastrineobola argentea, ces deux dernires espces tant devenues la nourriture principale de la perche aprs la disparition des haplochromines. Lintroduction dans un mme plan deau despces voisines qui ne cohabitent pas habituellement peut avoir pour consquence une hybridation. Les espces de tilapia, en particulier, sont connues pour shybrider, ce qui peut entraner des modifications gntiques pour les espces survivantes. Par exemple, dans le lac Naivasha, Oreochromis spilurus introduit en 1925 fut abondant dans les annes 1950 et 1960, puis shybrida avec O. leucostictus introduit en 1956. Il en rsulta la disparition de O. spilurus et des hybrides. La disparition des espces O. esculentus et O. variabilis, Tableau II. Provenance et nombre des introductions despces de poissons en Afrique.
En provenance de Afrique Amrique du Nord Amrique du Sud Asie Europe Inconnue Total Nombre 206 41 3 58 92 128 528
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Sardine du Tanganyika Amour marbr, grosse tte Carpe de Prusse Carpe commune Carpe argente Pseudorasbora Poisson chat Poisson chat Tte de boule Vairon Carpe herbivore Poisson rouge
Lake Tanganyika sardine Bighead carp Prussian carp Common carp Sharpbelly Silver carp Grass carp Goldfish
Ctenopharyngodon idella Cyprinus carpio carpio Hemiculter leucisculus Pimephales promelas Siluriformes Ictaluridae Clariidae Ameiurus melas Pseudorasbora parva
22 3 9
Hypophthalmichthys molitrix
12 8 3 5 6 3 21 5 5
Poisson chat marcheur Poisson chat nord africain Plco Truite arc-en-ciel Saumon de fontaine Gambusie Guppy Molly Truite de mer Brochet
Brown bullhead Walking catfish North African catfish Northern pike Sea trout Pejerrey Vermiculated sailfin catfish
Pterygoplichthys disjunctivus Esox lucius Oncorhynchus mykiss Salmo trutta trutta Salvelinus fontinalis
Rainbow trout Brook trout Mosquitofish Sailfin molly Guppy Ruffe European perch Pumpkinseed Bluegill
12 4
Cyprinodontiformes
Atheriniformes
Athrine dArgentine
3 8 3 9 3
Xiphophorus hellerii
Grmille, Goujonperche
Porte-pe vert
Green swordtail
4 3
Gobiidae
Neogobius melanostomus
Smallmouth bass Largemouth bass Chinese sleeper Mozambique tilapia Guapote tigre Blackchin tilapia Redbreast tilapia Redbelly tilapia Nile tilapia Nile perch Round goby
13 4 6
Oreochromis mossambicus Oreochromis niloticus niloticus Parachromis managuensis Tilapia rendalli Tilapia zillii Sarotherodon melanotheron melanotheron
Tilapia du Mozambique Cichlid de Managua Tilapia gorge noire Tilapia ventre rouge Tilapia ventre rouge
21 16 3 3 3 3
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endmiques des lacs Victoria et Kyoga, pourrait tre due lhybridation et/ou la comptition avec les espces introduites (O. niloticus, T. zillii). Des hybrides O. niloticus x O. variabilis ont t observs dans le lac Victoria. Si on considre les introductions et mouvements de poissons en Afrique (Annexe p. 195, Tableau II, p. 10 et Tableau III, p. 11), tout et nimporte quoi a t fait. Dabord par les colonisateurs qui ont introduit des espces dont ils avaient lhabitude comme la truite ou la carpe. Puis de nombreuses espces ont t transplantes de pays en pays en Afrique pour des essais de piscicultures, comme beaucoup de tilapia. Ceci allant jusqu des absurdits comme faire venir des populations de Tilapia du Nil (Oreochromis niloticus niloticus) ou du Mozambique (O. mossambicus) dans des zones o il existait dj des populations natives. Par exemple, la fameuse souche de Bouak en Cte dIvoire qui serait, en fait, un mlange de plusieurs souches, a t introduite dans plusieurs pays dans lesquels lespce O. niloticus est native. Mme chose sur la souche de Butar, au Rwanda, o il semblerait que ce soit une souche ramene un premier temps aux tats-Unis par un institut de recherche et ramene aprs au Rwanda ! ! (Lazard, pers. com.). Des lments sont donns sur la rpartition des espces en Annexe. Dans le cas prsent, il sagira donc de faire attention la provenance des poissons utiliser et au bassin hydrologique o laction est mene, ceci dautant plus, en raison des risques encourus par lintroduction de poissons et les aspects lgislatifs nationaux et internationaux concernant la biodiversit. Ce nest pas non plus parce quune espce a dj t introduite dans la zone dintervention, quil faut ncessairement lutiliser.
La Convention sur la diversit biologique (CDB) est un trait international qui fut adopt lors du Sommet de la Terre Rio de Janeiro en 1992. La Convention a trois buts principaux : 1. La conservation de la diversit biologique (ou biodiversit) ; 2. Une utilisation durable de ses lments ; 3. Un partage juste et quitable des bnfices des ressources gntiques. Autrement dit, son objectif est de dvelopper des stratgies nationales pour la conservation et lutilisation durable de la diversit biologique. Il est considr comme le document-cl concernant le dveloppement durable. Il fut ouvert aux signatures le 5 juin 1992 et entra en effet le 29 dcembre 1993. La CDB est signe en dcembre 1993 par 168 pays. Sur les 53 pays africains, seule la Somalie na pas sign ce trait. La convention reconnat, pour la premire fois en droit international, que la conservation de la diversit biologique est une proccupation commune lensemble de lhumanit et est consubstantielle du processus de dveloppement. Laccord couvre lensemble des cosystmes, des espces et des ressources gntiques. Elle relie les efforts traditionnels de conservation aux objectifs conomiques utilisant de faon durable les ressources biologiques. Lors de la runion de Buenos Aires, en 1996, laccent sera mme mis sur les savoirs locaux. Des acteurs essentiels, comme les communauts locales et les populations autochtones, doivent tre pris en compte par les tats, qui gardent leur souverainet sur la biodiversit de leurs territoires quils se doivent de protger. Elle tablit les principes pour le partage juste et quitable des bnfices provenant de lutilisation des ressources gntiques, notamment celles qui sont destines pour lutilisation commerciale. Elle couvre galement le domaine de la biotechnologie travers son protocole de Carthagne en 2001 sur la bioscurit, abordant les questions de dveloppement technologique, des partages des avantages et de bioscurit. La convention rappelle aux dcideurs que les ressources naturelles ne sont pas illimites et prconise une utilisation durable de celles-ci. Tandis que les efforts antrieurs de conservation visaient la protection de certaines espces et certains habitats, la convention reconnat que les cosystmes,
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les espces et les gnes doivent tres utiliss au profit de lhumanit. Toutefois, ceci devrait tre fait de faon et un rythme qui ne provoque pas un dclin long terme de la diversit biologique.
Avant tout, la convention est juridiquement obligatoire ; les pays y adhrant sont contraints appliquer ses dispositions.
Il sagira donc, de respecter ces dispositions lors des projets mens sur le terrain en vitant au maximum davoir une action sur le milieu qui risque davoir des consquences sur la biodiversit. Si cest le cas, cela peut se retourner contre lorganisme responsable de lintervention malgr les intentions et laccord tacite des autorits locales et rgionales.
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Contraignant Non favorable Modrement favorable Favorable Trs favorable Pas de donnes
Figure 5. valuation par SIG des zones potentielles pour des piscicultures de productions en Afrique.
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Chapitre 02
LE TYPE DE PISCICULTURE
Daprs la FAO (1997), le terme aquaculture dsigne : La culture dorganismes aquatiques, y compris poissons, mollusques, crustacs et plantes aquatiques. Le terme culture implique une quelconque forme dintervention dans le processus dlevage en vue damliorer la production, telle que lempoissonnement intervalle rgulier, lalimentation, la protection contre les prdateurs Cette culture implique galement la proprit individuelle ou juridique du stock dlevage. Du point de vue des statistiques, les organismes aquatiques rcolts par un individu ou une personne juridique les ayant eus en proprit tout au long de leur priode dlevage sont donc des produits de laquaculture. Par contre, les organismes aquatiques exploitables publiquement en tant que ressource de proprit commune, avec ou sans licences appropries, sont considrer comme des produits de la pche. Dans le cas prsent, nous nous intressons la culture de poissons ou pisciculture. Les types de piscicultures dpendent principalement de linvestissement, de la quantit de poisson produit par unit de surface et de la destination des produits. Ils sont gnralement caractriss par leur degr dintensification, lui-mme dfini selon les pratiques dalimentation ; laliment exogne reprsente en effet en gnral plus de 50 % du cot total de production dans les systmes intensifs. Cependant lintensification concerne de nombreux autres facteurs de production, comme leau, le foncier, le capital et le travail. Les diffrents types de systmes de production piscicole sont prsents dans le Tableau IV, p. 16 selon leur degr dintensification. Une premire classification peut tre tablie de la manire suivante : 9 Les systmes de production piscicole extensifs, bass sur la productivit naturelle de lenvironnement ou de la structure dlevage des poissons, sans ou avec trs peu dapports dintrants. On entend gnralement des levages installs dans des bassins ou des tendues deau de moyenne ou de grande dimension. La nourriture est tout simplement fournie par la productivit naturelle du plan deau, que lon favorise trs peu ou lgrement. Les apports extrieurs sont limits, les cots restent faibles, le capital investi est rduit, les quantits de poisson produites par unit de surface sont modestes. Bref, le contrle des facteurs de production reste un bas niveau. Les systmes dintgration de rizipisciculture appartiennent cette catgorie extensive, puisque le poisson bnficie des intrants apports pour la culture du riz. 9 Les systmes de production piscicole semi-intensifs reposant sur lutilisation dune fertilisation ou sur lemploi dune alimentation complmentaire, sachant quune part importante de lalimentation du poisson est fournie in situ par laliment naturel. Les levages associs du type volaille-poisson ou porc-poisson appartiennent typiquement ce type de pisciculture. 9 Les systmes intensifs et superintensifs, dans lesquels tous les besoins nutritionnels des poissons sont satisfaits par lapport exogne daliments complets, avec pas ou trs peu dapports nutritionnels issus de la productivit naturelle du bassin ou du plan deau dans lequel le poisson est lev (lac, rivire). Laliment utilis dans ces systmes dlevage est gnralement riche en protines (25 40 %) ; il est par consquent coteux. Laquaculture intensive signifie que les quantits de poissons produites par unit de surface sont leves. Pour intensifier llevage et pour amliorer les conditions, les facteurs de production (aliments, qualit de leau, qualit des alevins) doivent tres contrls. Le cycle de production exige un suivi permanent. Les principales infrastructures dlevage de ce type de pisciculture sont les enclos ou les cages, avec des taux de renouvellement de leau trs levs. Lvolution dun systme extensif vers un systme intensif qui sont les deux extrmes, est lie linvestissement volutif global de faible important.
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Empoissonnement Intrants Taux journalier de renouvellement de leau (%) Niveau dintensification Modles
Le plus souvent polyculture Peu ou pas dintrants Apport naturel Aucun Parfois < 5
Polyculture Fertilisants, macrophytes, aliment simple (sons, tourteaux) Compensation des pertes <5 Semi-intensif
Aration, recirculation de Aration /oxygnation leau 5 30 > 30 Intensif Super intensif Aquaculture de transformation
Extensif Semi-aquaculture
Aquaculture de production
Une autre typologie des systmes de production piscicole peut tre propose, base sur une diffrenciation entre : 9 Les modles o laliment a pour origine essentielle (ou unique) lcosystme (cas de lcosystme tang), systmes appels piscicultures de production. La gestion de ce type fait appel la fertilisation ou lalimentation complmentaire, ainsi qu la mise en uvre de la polyculture. Il existe une forte interaction entre la densit dempoissonnement, le poids individuel final des poissons (taux de croissance) et le rendement qui doit tre gr de manire attentive. Il sagit donc de recrer un cosystme o les poissons sont au bout de la chane trophique. 9 Les modles o laliment est entirement exogne et o le poisson se nourrit entirement grce des aliments artificiels, gnralement sous forme de granuls et comportant une proportion parfois trs leve de farine de poisson, systmes appels piscicultures de transformation. La gestion du second type repose essentiellement sur la monoculture, des densits dempoissonnement leves et une alimentation artificielle riche en protines. La dcision de mettre en uvre lun de ces types de systme piscicole dpend de nombreux facteurs qui sont prsents dans le Tableau V, p. 17.
Une autre typologie des piscicultures africaines a conduit les classer en quatre catgories, sur la base de critres socio-conomiques et non du niveau dintensification de la production : 9 La pisciculture dautoconsommation (dont le produit est destin lapprovisionnement du pisciculteur et de sa famille), o les techniques mises en uvre, qualifies dextensives, correspondent un faible niveau de technicit. 9 La pisciculture artisanale de petite production marchande, qui se dveloppe essentiellement en zone priurbaine et qui offre le meilleur environnement pour lapprovisionnement en intrants et la commercialisation du poisson. 9 La pisciculture de type filire caractrise par la segmentation des diffrentes phases dlevage, principalement en cages et en enclos. 9 La pisciculture industrielle, caractrise par des units de production de grande dimension dont lobjectif est strictement conomique, voire financier, par opposition aux trois formes prcdentes o la pisciculture constitue non seulement un outil de production, mais galement un outil de dveloppement. Pendant longtemps il a t admis que la pratique de la pisciculture de production ne ncessitait quun faible niveau de technicit de la part des pisciculteurs en comparaison des systmes bass sur une alimentation exogne. La ralit est loin dtre aussi simple. Les modles aquacoles intensifs, bass sur des technologies plus volues, savrent en fin de compte peut-tre plus faciles transfrer puisque leurs principales composantes sont bien dfinies
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Tableau V. Caractristiques des deux principaux modles de pisciculture vis--vis des diffrents facteurs de production. Le signe indique que le facteur de production constitue une contrainte
pour la mise en uvre du type de pisciculture concern ; le signe + un atout. Pisciculture de transformation + dbit + + Facteur de production Pisciculture de production surface + + + + + + +
Foncier Eau Impact environnement Capital/fonds de roulement Force de travail (par kg de poisson produit) Aliment Technicit Risque Cot de production Rendement Plasticit (ex : production dalevins)
et que llevage est conduit dans un environnement o les composantes naturelles non contrles interfrent peu (levage en cages en lacs et rivires) ou pas du tout (raceways, bacs). Les cots de production et les rendements sont suprieurs dans les systmes intensifs. Mais il existe des freins importants, en tout cas dans un premier temps : Le niveau de risque, en termes de maladies des poissons, est important dans les systmes intensifs par rapport aux systmes extensifs, Linvestissement de dpart est trs lev et ne porte ses fruits quaprs plusieurs annes, ce qui implique, La formation de techniciens ce qui demande du temps avec la professionnalisation,
La mise en place dune filire de vente qui doit tre accompagne dune transformation du poisson et autres moyens de conservation et de transport.
Dans un tel contexte, les notions dintensif et dextensif prennent une signification particulire. Ainsi la pisciculture industrielle, longtemps considre comme un moyen privilgi de concentrer gographiquement les facteurs de production et de raliser des conomies dchelle, est gnralement assimile la notion dintensif et la privatisation semble ne pouvoir passer que par son intermdiaire. Il apparat aujourdhui que tous les projets de ce type mis en place jusqu prsent sur le continent africain, ont chou par rapport leur objectif initial, cest--dire produire un poisson un cot infrieur au prix de vente. Il sagira donc de mettre en place tout un systme de production et dcoulement de la production, ce qui demande au pralable, une bonne tude de faisabilit. Ceci est exclu dans des zones o la demande en protines animales doit tre assez rapide en raison dun manque pour les populations. Par contre, ce type de systme peut tre peu peu dvelopp aprs une premire intervention de type de production. Mme si on a pu montrer que le tilapia Oreochromis niloticus tait lev en tangs artificiels par les gyptiens, il y a prs de 4 000 ans, il nen reste pas moins que le continent africain, la diffrence de lAsie, na pas de tradition en pisciculture. Au dbut du sicle, laquaculture tait encore totalement inconnue sur le continent. Les premires tudes sur les tilapia datent du XIXme sicle, et les premires tentatives pour dvelopper laquaculture remontent aux annes 1940. Les tentatives dintroduction de laquaculture en Afrique vers les annes 1950, sinscrivent dans la recherche dune diversification des sources de protines animales destines promouvoir lautosuffisance alimentaire des populations rurales. Les premiers essais effectus avec des tilapia la station de la Kipopo cre en 1949 (ex-Congo belge) ayant donn des rsultats prometteurs, les administrations coloniales entamrent des actions de vulgarisation. En 1957 tait cre la station
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piscicole de Kokondekro prs de Bouak en Cte dIvoire des fins de recherches et de formation. Les premiers essais portrent sur des espces aujourdhui abandonnes car de rendement mdiocre en intensif : Tilapia zillii, Tilapia rendalli, Oreochromis macrochir. Ce nest que vers les annes 1970 que lon saperut que les performances zootechniques de Oreochromis niloticus (ex-Tilapia nilotica) dpassaient nettement celles de la plupart des autres tilapia. Cest aussi partir de cette priode que lon commena sintresser lidentification dautres espces de poissons africains ayant un potentiel intressant pour la pisciculture. Mais, malgr une aide massive pour promouvoir la pisciculture familiale, limage de lAsie, les rsultats furent dcevants. Dans le cadre de programmes dONG humanitaires, il sagit avant tout de pouvoir permettre aux populations davoir des protines animales moindre cot et dans un temps assez court. Donc on va viser une pisciculture de type extensif semi-intensif, de production, demandant le minimum de technique de faon tre reproductible facilement. Ceci, tout en produisant dans un temps assez court une quantit de poissons de taille consommable. Dans de nombreux pays, des poissons de 80 100 g sont consomms. Il ne sagira donc pas de produire des poissons de 300 g ou plus, ce qui demande un temps plus important. Il sagit donc dune pisciculture qui se situe en autoconsommation, mais de type artisanal. Les points importants : 9 Minimum de technique pour une bonne appropriation par les bnficiaires, 9 Impact rduit sur le contexte environnemental : espces locales, 9 Production rapide moindre cot, 9 Minimum dintervention sur les tangs par les bnficiaires qui ont dautres activits majeures, 9 Minimum dintrants : vivants ou matriels. 9 Potentialits dAction Gnratrice de Revenus (AGR) : selon la taille de la pisciculture et le nombre dtangs, on peut arriver un systme permettant une AGR avec emploi de personnes pour lentretien et les soins courants prodiguer aux tangs, tout en gardant un systme de production extensif, en raison de la technicit demande.
Laquaculture extensive suggre une action minimale de lhomme, avec une contribution prdominante du milieu naturel que lon cherchera valoriser au mieux. Cette pratique est courante dans les milieux ruraux des pays pauvres, o le niveau de richesse moyenne des petits producteurs ne permet pas ces derniers dacqurir des intrants extrieurs au systme. Lacception du caractre extensif de laquaculture ne se peroit paradoxalement que par rapport son degr dintensification, cest--dire au niveau croissant de lintervention du producteur dans le cycle de vie de lorganisme aquatique (Tableau IV, p. 16). Il en dcoule un accroissement des investissements et des cots de production en voluant de lextensif vers lintensif (Figure 6, p. 19). La collecte de matriel animal (larves, juvniles ou pr-adultes) du milieu naturel, et son levage en captivit jusqu une taille commercialisable en utilisant les techniques dlevage constitue laquaculture base sur la pche. Ces formes de pratiques semi-aquacoles comprennent laquaculture faible niveau dintrants, pratique par la majorit des petits pisciculteurs de lAfrique subsaharienne. Elle est base sur la valorisation de lespace par lamnagement piscicole des bas-fonds en zone forestire. Les aspects sociaux prennent davantage dimportance ici, surtout dans la gestion communautaire des pcheries amplifies. Laquaculture, dans le cas prsent, permet dapporter un complment de protines poissons , que ne peut fournir la pche uniquement. Lassociation des deux systmes, quand ils sont prsents, rduit galement la pression sur les ressources halieutiques. En termes de besoins fonciers, pour un niveau de production donn, les tangs ncessitent davantage de surface foncire (ou surface en eau) que les systmes piscicoles plus intensifs qui, eux, ncessitent des taux de renouvellement en eau levs. Les tangs de pisciculture ont en gnral un faible impact ngatif sur lenvironnement, sauf dans le cas dutilisation despces exotiques dont lchappement en milieu naturel peut se rvler catastrophique. Les tangs peuvent tre utiliss pour recycler diffrents types de dchets comme les effluents (domestiques ou dlevage), directement dans des milieux empoissonns ou indirectement via des bassins de stabilisation et de matu-
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Intensif
Pchectire
Semi-intensif
Pcheartisanale
Extensif
Mare, bassind'inondation
Aquaculture
Figure 6. Continuum Aquaculture - Pche en relation avec lintensification de linvestissement. (Mikolasec et al., pers. com.) ration (lagunage) o le poisson constitue le maillon ultime. Cest donc cette approche qui sera privilgie dans le cadre de ce manuel.
Pche
La monoculture est le principe dutiliser une seule espce en production dans les structures piscicoles. La logique de la polyculture sapparente la logique des cultures associes. Lassociation de poissons disposant de rgimes alimentaires diffrents permet daugmenter le rendement net et donc la valeur de la production. La polyculture permet une intensification de la production par unit de surface, par contre, elle aboutit souvent une diminution de la valorisation du travail. Le principe utilis dans un tang de subsistance est de recrer un milieu semi-naturel qui tourne sur lui-mme. Il sagit dune situation intermdiaire entre la monoculture, o le flux dnergie est concentr sur une seule espce et un cosystme naturel en quilibre o les bnficiaires du flux sont trs diversifis en termes despces. Les espces-cible sont, en gnral, des espces du bas de la chane trophique, avec une tendance se reproduire petite taille. Il sagit donc de mettre dautres espces, des prdateurs, pour contrler la population et faire en sorte que les poissons investissent dans la croissance plus que dans la reproduction. En Afrique, les levages piscicoles associent le tilapia (souvent du Nil, Oreochromis niloticus) comme espce principale avec un Siluriforme (Heterobranchus isopterus, Clarias spp.), un Arapaimidae (Heterotis niloticus) et le prdateur Hemichromis fasciatus (pour liminer les alevins indsirables). Dans ces conditions les espces secondaires peuvent accrotre le rendement piscicole total de plus de 40 %. Quelle que soit lespce de tilapia retenue, laugmentation continue du nombre de classes dge dans une enceinte dlevage, engendre rapidement une comptition qui empche dobtenir une croissance intressante au niveau des premiers poissons empoissonns.
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Lassociation dun prdateur llevage de tilapia pour en contrler la reproduction indsirable est aujourdhui effectue par un nombre croissant de pisciculteurs africains. Dans ce cadre, les Siluriformes (Clarias ou Heterobranchus sp.) sont souvent considrs comme ayant une double fonction : prdation et polyculture. Les rsultats dlevage associs Clarias - Tilapia montrent quun nombre important dindividus de Clarias est ncessaire au contrle total de la reproduction des juvniles dO. niloticus mis en charge et quils exercent une comptition vis--vis des ressources alimentaires disponibles dans ltang. Pour contrler une population de 1200 tilapia en tang de 10 ares, une population de 260 Clarias de poids moyen initial suprieur 150 g est ncessaire et la croissance des tilapia est infrieure celle dun levage identique dans lequel le Clarias est remplac par un prdateur strict (Hemichromis fasciatus). Il a galement t not que, en prsence dun prdateur, les tilapia ont tendance investir dans la croissance avant de se reproduire, ce qui pourrait tre li au fait quils peuvent alors mieux assurer la dfense de leurs jeunes. Il existe diffrents avantages de la polyculture : 9 Les aliments naturels sont mieux utiliss, de faon plus complte, puisquune seule espce piscicole, mme avec un large spectre alimentaire, nutilise jamais toutes les ressources alimentaires dun tang. 9 Certaines impasses trophiques sont vites. Les poissons ne consomment pas tous les organismes comme certains petits crustacs qui peuvent se dvelopper dans les tangs. Il sagit de contrler les populations de cet envahisseur en introduisant une espce qui va soit rduire la nourriture de lintrus, soit se nourrir directement de lintrus. 9 La production des aliments naturels est stimule. Les poissons comportement fouisseur lorsquils sont la recherche daliments permettent de remettre en suspension et, ainsi, darer le sdiment, doxyder la matire organique et damliorer le recyclage des lments nutritifs qui stimulent la production daliments naturels. 9 Il peut y avoir une double fertilisation. Les djections des poissons herbivores sont tellement riches quelles ont un impact fertilisant qui peut tre compar celui dun levage terrestre associ. Cet effet est parfois nomm double fertilisation parce quune fertilisation chimique est bien plus efficace quand ces poissons sont prsents dans la polyculture. Par exemple, cette double fertilisation peut augmenter le rendement en carpe de 14 35 % par rapport une fertilisation normale obtenue en tang de monoculture. 9 La qualit de leau est amliore. En tang, la prsence de tilapia permet damliorer loxygnation de leau. Les tilapia amliorent aussi loxygnation en consommant la matire organique du fond qui, sinon, aurait t minralise par les bactries consommatrices doxygne. 9 Les organismes indsirables sont mieux contrls. Le contrle des mollusques est possible en tangs de pisciculture en utilisant des Heterotis niloticus, alors que les prolifrations des petits poissons sauvages ou des crevettes peuvent tres contrles en utilisant les poissons carnivores. Il existe galement des inconvnients la polyculture qui surviennent surtout lorsquun dsquilibre apparat suite une comptition entre les espces. De plus, lorsque la densit dempoissonnement est trs forte, le rle de la productivit naturelle de ltang dans lalimentation des poissons diminue, puisque les ressources trophiques naturelles doivent tre rparties entre tous les individus. Le gain obtenu par la pratique de la polyculture est relativement limit, alors que le travail occasionn par le tri des diffrentes espces au moment de la rcolte devient une relle contrainte. La monoculture est donc la seule mthode dlevage utilise dans les systmes intensifs o lapport des aliments naturels est trs limit. En tang, des densits dempoissonnement leves ne sont pas courantes, car loxygnation et laccumulation de substances toxiques (ammoniaque, nitrites) deviennent vite un facteur limitant. On choisira donc un systme de pisciculture de production, semi-intensif, dautoconsommation artisanale en utilisant la polyculture, plutt que la monoculture qui demande des apports de nourriture extrieurs et un suivi plus important si on veut une production intressante.
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Chapitre 03
I. la GOGRaPHIE
Parmi les 292 espces dlevage listes par les statistiques de la FAO (1995) et pour lesquelles des donnes sont disponibles, les 22 premires espces reprsentent 80 % de la production totale. Parmi ces 22 espces, pratiquement tous les animaux levs sont des filtreurs, des herbivores, ou des omnivores. Une seule espce, le saumon atlantique, est carnivore et il sagit clairement dune espce mineure en termes de volume de production. Le groupe le plus important est celui des poissons deau douce : 12,7 millions de tonnes, en comparaison avec 1,4 millions de tonnes pour les poissons amphihalins et 0,6 million de tonnes pour les poissons marins. Les poissons deau douce sont domins par les Cyprinidae (carpes) et les Cichlidae (tilapia). Les Cyprinidae prsentent un certain nombre davantages comparatifs : ils peuvent utiliser des aliments au contenu en protines et en farine de poisson limit ; ils peuvent tres levs en polyculture, permettant une valorisation optimale de la productivit naturelle des tangs et des plans deau dans lesquels ils sont stocks ; ils correspondent aussi des marchs porteurs dans les pays asiatiques, en raison des traditions et des prix relativement bas. En ce qui concerne lAfrique, la production aquacole repose essentiellement sur deux groupes despces autochtones : les tilapia (12 000 tonnes annuelles) et les poissons-chats (7 000 tonnes), et des espces introduites dont les carpes (2 000 tonnes). Historiquement ce sont les tilapia qui ont fait lobjet des premiers travaux dexprimentation aquacole en Afrique, principalement en RDC
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Mer Mditerrane
Mer rouge
Ocan Indien
Ocan Atlantique
Figure 7. Les ichtyorgions (limites en jaune-vert) et les pays (limites en rouge) (Paugy et al., - Faunafri, 2008). (ex-Zare) et au Congo, en particulier du fait de leur reproduction aise en captivit. Par la suite, diffrentes espces ont t testes en vue de dterminer leurs potentialits aquacoles. Ainsi, au dbut des annes 1970, on a mis en vidence, en Rpublique Centrafricaine, le fort potentiel aquacole du poisson-chat Clarias gariepinus sur lequel dimportants travaux de recherche ont t mens. Puis dans les annes 1980, dautres espces dintrt aquacole ont t identifies, notamment en Cte dIvoire, sur la base de leur apprciation par les consommateurs et de leurs performances zootechniques. Le cycle biologique de certaines dentre elles est maintenant totalement matris, ce qui a permis lamorce de leur production aquacole. En Afrique, les espces principalement utilises en pisciculture sont des poissons de la famille de Cichlidae, du groupe de Tilapiines. Ils sont communment appels tilapia. Ce sont, pour la grande majorit, des microphages/herbivores. Ils pratiquent les soins aux jeunes. Surnomms
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On connat plus dune centaine de tilapia dcrits. Certains pays en comptent plus dune vingtaine sur leur territoire (Annexe 04 p. 239). Certaines sont endmiques de lacs ou des zones trs circonscrites. La taille maximale observe est trs variable et natteint pas plus de 5 cm jusqu plus de 60 cm de Longueur Totale (LT). Les espces de Tilapiines sont spares en diffrents genres dont les 3 principaux sont Oreochromis, Sarotherodon et Tilapia. Cette sparation en genre est principalement lie au mode de reproduction de ces espces. Les Oreochromis sont des incubateurs buccaux maternels, cest--dire que les femelles gardent leurs ufs et alevins en bouche pour les protger. Les poissons du genre Sarotherodon sont aussi des incubateurs buccaux, mais biparentaux, les deux parents peuvent incuber. Les poissons du genre Tilapia sont, eux, des pondeurs sur substrat. La croissance maximale obtenue est de 3 grammes par jour. Oreochromis niloticus fut lun des premiers tre cultiv, et reste lespce la plus commune. Mais de nombreuses autres espces ont galement t utilises : O. aureus, O. macrochir, O. mossambicus, Tilapia rendalli, T. guineensis, Sarotherodon melanotheron. Ce dernier, frquent dans les milieux estuariens et lagunaires ouest africains, apparat plus particulirement adapt un levage en eaux saumtres. Beaucoup de ces espces sont maintenant rpandues dans le monde entier, soit quelles aient t introduites dans des milieux naturels pour amliorer la pche, soit quelles servent de base la production aquacole. Entre 1984 et 1995, la contribution des tilapia daquaculture la production totale de tilapia est passe de 38 % (198 000 t) 57 % (659 000 t). Quatre espces ou groupes despces ont domin la production entre 1984 et 1995, o ils ont contribu pour 99,5 % la production de tous les Cichlidae. Le tilapia du Nil a reprsent 72 % de la production totale de tilapia ; le taux de croissance annuel de sa production entre 1984 et 1995 a t de 19 %. En 1995, les principaux producteurs de tilapia ont t la Chine (315 000 t), les Philippines (81 000 t), lIndonsie (78 000 t) et la Thalande (76 000 t) ! Dautres Cichlidae ont t utiliss afin de contrler les populations de tilapia dans les tangs. Ce sont des espces prdatrices des genres Serranochromis et Hemichromis.
poulets aquatiques , les tilapia ont des caractristiques biologiques particulirement intressantes pour laquaculture : 9 Ils ont un bon taux de croissance mme avec une alimentation contenant peu de protines ; 9 Ils tolrent une large gamme de conditions environnementales (oxygnation, salinit des eaux) ; 9 Ils se reproduisent facilement en captivit et sont peu sensibles aux manipulations ; 9 Ils sont trs rsistants aux maladies et infections parasitaires ; 9 Ils sont apprcis des consommateurs.
Les Siluriformes sont, en fait, les poissons-chats. Ils sont spars en plusieurs familles. Lintrt en aquaculture pour les espces africaines est rcent. Certaines espces de Siluriformes sont trs intressantes pour laquaculture en raison de leur robustesse et de leur croissance rapide. Trois espces sont actuellement bien tudies pour la domestication : Clarias gariepinus, Heterobranchus longifilis et Chrysichthys nigrodigitatus. Par exemple, Heterobranchus longifilis est prsent dans une grande partie des bassins fluviaux de lAfrique intertropicale, et possde des caractristiques biologiques qui sont particulirement favorables une exploitation piscicole : capacit supporter des conditions hypoxiques grce son organe de respiration arienne, rgime alimentaire omnivore, fcondit leve et reproduction quasi-continue, potentiel de croissance remarquable (10 g par jour). La reproduction contrle de ces espces en captivit est matrise, mais llevage larvaire reste la phase la plus contraignante des filires dlevage. Le potentiel aquacole dautres poissons-chats, tels que Clarias isheriensis, Bathyclarias loweae, Heterobranchus isopterus ou H. bidorsalis, a galement fait lobjet dune valuation. Des essais sur Auchenoglanis occidentalis ont t raliss en Cte dIvoire. Certaines espces de Siluriformes sont strictement piscivores et ont t testes pour le contrle des populations de tilapia dans le cas de polyculture. Outre Heterobranchus longifilis, on pourra penser aux Schilbeidae, dont Schilbe mandibularis, S. mystus et S. intermedius et les Bagridae, Bagrus docmak, Bagrus bajad
Pisciculture de subsistance en Afrique
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Malgr labondance et la diversit des Cyprinidae dans les eaux continentales africaines, plus de 500 espces dcrites, aucune espce indigne na rellement t domestique jusquici. Pourtant certaines espces dpassent les 50 cm de LT comme Labeobarbus capensis (99 cm LT), ou Barbus altianalis (90 cm LT). Il y a eu, par contre, quelques tentatives pour introduire des Cyprinidae asiatiques comme la carpe commune (Cyprinus carpio), la carpe argente (Hypophthalmichthys molitrix), la carpe marbre (Hypophthalmichthys nobilis) et la carpe herbivore (Ctenopharyngodon idella). La carpe commune a ainsi t introduite en premier lieu Madagascar puis dissmine dans une dizaine dautres pays dont le Kenya, le Cameroun, le Malawi, la Cte dIvoire et le Nigria. Des essais ont t faits avec Labeo victorianus (41 cm LT) et Labeo coubie (42 cm LT). Cependant, ce sont souvent des espces deaux courantes et cela peut poser un problme concernant leurs cultures en tang avec des eaux quasi-stagnantes. On pourra trouver en Annexe une liste despces produites commercialement en aquaculture en Afrique, par pays recenses par la FAO (Annexe 02 p. 193). On pourra galement parler dautres espces, produites ou non, mais utilises galement, en essais, comme la perche du Nil (Lates niloticus, Latidae, 167 cm LS), le prdateur introduit dans le lac Victoria, pour de la production et pour le contrle des populations de tilapia en tang. Dautres espces ont t testes, mais les rsultats sont anciens et difficilement trouvables dans la bibliographie. La domestication de nouvelles espces autochtones africaines deaux douces est envisage. Il sagit par exemple de Gymnarchus niloticus (au Nigria, Gymnarchidae ; 167 cm LS pour 18,5 kg), Parachanna obscura (Channidae, 50 cm LS pour un poids maximum de 1 kg), Distichodus niloticus (Citharinidae, 83 cm LT, pour un poids de 6,2 kg), Par contre, en polyculture, une espce utilise rgulirement est lArapaimidae, Heterotis niloticus (100 cm LS, pour un poids de 10,2 kg), au Ghana, au Nigria, en Gambie, en Guine et au Congo. Il est clair, cependant, que les personnes se sont rapidement focalises sur moins de 10 espces. Cependant, les potentiels de nombreuses autres nont pas t tests et, au vu des dgts provoqus par les introductions despces, il conviendrait de dvelopper les levages avec des espces autochtones. Lun des intrts de la dmarche didentification despces autochtones visant dterminer celles ayant un potentiel intressant pour laquaculture est de mettre en vidence des espces ngliges et mal connues rvlant un potentiel aquacole suprieur celui dune espce sur ou dun genre trs voisin utilis jusqualors ; lautre est celui dviter lintroduction despces allochtones. Tel est le cas par exemple de Chrysichthys nigrodigitatus par rapport C. maurus ou celui de Heterobranchus longifilis par rapport Clarias gariepinus. Cette dmarche sinscrit aussi dans un souci de diversification.
il convient de penser que ce que lon trouve ailleurs NEST PAS mieux que ce que lon trouve chez soi .
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rcapitulatif
La pche et laquaculture contribuent la scurit alimentaire essentiellement de trois manires : Augmenter les disponibilits alimentaires, Fournir des protines animales hautement nutritives et dimportants oligo-lments, Offrir des emplois et des revenus que les gens utilisent pour acheter dautres produits alimentaires.
Les milieux aquatiques continentaux sont tout particulirement affects par les activits humaines par : 9 Les modifications de lhabitat, 9 La pollution des eaux, 9 Limpact des pches, 9 Les introductions. La Convention sur la diversit biologique (CDB) est un trait international qui fut adopt lors du Sommet de la Terre Rio de Janeiro en 1992. La Convention a trois buts principaux : 1. La conservation de la diversit biologique (ou biodiversit) ; 2. Une utilisation durable de ses lments ; 3. Un partage juste et quitable des bnfices des ressources gntiques. Avant tout, la convention est juridiquement obligatoire ; les pays y adhrant sont contraints appliquer ses dispositions.
Il sagira donc, de respecter ces dispositions lors des projets mens sur le terrain en vitant au maximum davoir une action sur le milieu qui risque davoir des consquences sur la biodiversit. Si cest le cas, cela peut se retourner contre lorganisme responsable de lintervention malgr les intentions et laccord tacite des autorits locales et rgionales.
LobjectiF de La piscicuLture
Lobjectif de la pisciculture nest pas de remplacer la pche mais de complter ses apports en maintenant le niveau de consommation actuel, compte tenu de laugmentation de la population mondiale. Toutefois, cet objectif doit tre poursuivi dans le respect des contraintes environnementales, de la sant du consommateur et de la biothique.
Les types de piscicultures dpendent principalement de linvestissement, de la quantit de poisson produit par unit de surface et de la destination des produits. Ils sont gnralement caractriss par leur degr dintensification.
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minimum de technique de faon tre reproductible facilement. Ceci, tout en produisant dans un temps assez court une quantit de poissons de taille consommable. Il sagit donc dune pisciculture qui se situe en autoconsommation, mais de type artisanal. Les points importants : 9 Minimum de technique pour une bonne appropriation par les bnficiaires, 9 Impact rduit sur le contexte environnemental : espces locales, 9 Production rapide moindre cot, 9 Minimum dintervention sur les tangs par les bnficiaires qui ont dautres activits majeures, 9 Minimum dintrants : vivants ou matriels. 9 Potentialits dAction Gnratrice de Revenus (AGR) : selon la taille de la pisciculture et le nombre dtangs, on peut arriver un systme permettant une AGR avec emploi de personnes pour lentretien et les soins courants prodiguer aux tangs, tout en gardant un systme de production extensif, en raison de la technicit demande. La monoculture est le principe dutiliser une seule espce en production dans les structures piscicoles. La polyculture est lassociation de poissons disposant de rgimes alimentaires diffrents, ce qui permet daugmenter le rendement net et donc la valeur de la production. On choisira donc un systme de pisciculture de production, semi-intensif, dautoconsommation artisanale en utilisant la polyculture, plutt que la monoculture qui demande des apports de nourriture extrieurs et un suivi plus important si on veut une production intressante.
poLycuLture Vs MonocuLture
Les faunes ichtyologiques se sont mises en place et ont volu en fonction de lhistoire des systmes aquatiques quelles occupent. Elles sont loin dtre homognes pour lensemble de lAfrique. Le continent africain peut tre spar en plusieurs grandes rgions ichthyologiques ou ichtyorgions. Elles ont t dfinies en fonction des affinits des faunes de poissons. Il sagira de regarder dans quel pays lintervention doit avoir lieu et de voir lichtyorgion correspondante.
La production aquacole repose essentiellement sur deux groupes despces autochtones : les Cichlidae avec les tilapia et les Siluriformes ou poissons-chats. Prises sparment, les espces de tilapia et de poissons-chats ne sont pas forcment rparties sur lensemble de lAfrique. Mais, ces deux groupes sont prsents partout. Il sagira donc de faire attention la provenance des poissons utiliser et au bassin hydrologique o laction est mene, ceci dautant plus, en raison des risques encourus par lintroduction de poissons et les aspects lgislatifs nationaux et internationaux concernant la biodiversit. Ce nest pas non plus parce quune espce a dj t introduite dans la zone dintervention, quil faut ncessairement lutiliser.
Les espces
Il convient de penser que ce que lon trouve ailleurs NEST PAS mieux que ce que lon trouve chez soi .
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Partie II
Contenu Lvaluation initiale pr-projet Le choix des villages Le choix des sites Les caractristiques des tangs La construction dun tang Lapproche biologique La manipulation des poissons Lentretien et la gestion des tangs
Pisciculture de subsistance en Afrique
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Plan dexcution
33
33 36 37 38 40 40 40 41
43
43 45 45 50 53 56
59
59 59 62 62 62 63 63 66 67
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III.4. le positionnement de plusieurs tangs III.5. la taille et la profondeur des tangs III.6. les diffrences de niveaux
67 68 69
73
73 75 77 81 82 83 89 90 90 94 105 106 106 107 108 108 108 109 109 110 112
113
113 115 116 118 119
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121 126
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127 129 132 133 134 135 136 136 139 139 139 142 145 146 149 150 150 151 152
153
153 153 158 162 163 164 164 165
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III.2. les rendements attendus III.3. la gestion des rcoltes III.4. les diffrents types de cots de production III.5. la tenue des registres et la comptabilit III.6. la formation Iv. les tangs et la sant
Sur la page suivante, le lecteur pourra trouver le plan gnral dexcution de la mise en place dtangs. Les diffrents chapitres suivent ce plan. Au fur et mesure de lavance du manuel, ce plan sera mentionn chaque dbut de chapitre en indiquant ltape traite.
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Lesvaluations
Dure: 3mois
Socio-conomique Ethnologique
Environnementale cologique-Ichtyologique
3mois
Leschoix Lestangs
Choixdesvillages
Choixdessites
Pland'amnagements
Achatsdumatriel Nettoyagedusite Piquetagedel'tang Canald'alimentation Alimentationdel'tang Constructiondesdigues Canaldevidange Amnagementdel'assiette Acquisitiondefilets depches Constructionde cagesouhapas
Dure: 36mois
Temps
Vidangedel'tang
Amnagementannexe
6-9mois
Finalisationetmiseeneau
L'levage
Collecteenmilieu naturelouproduction d'alevinsdetilapia
61/4-91/4mois
Fertilisation
Compostireexterne Reprised'uncycle
Entretienet Suividestangs
Suividespoissons
7-10mois Dure: 412mois
Lafinducycle
11-22mois
Stockagedes poissons
Dure: 0,51mois
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chapitre 04
Dans un premier temps, nous dtaillerons le milieu et les cosystmes. Puis, nous aborderons les diffrents aspects de lvaluation. Cette tape a une dure dun minimum de 3 mois, dure qui peut augmenter en fonction de limportance du programme et de la zone gographique valuer (Figure 9, p. 34).
Ainsi lorsque la prsence de telle ou telle espce nous renseigne sur les caractristiques de son milieu, celle-ci sera appele bio-indicateur. Les caractristiques propres (un biotope impliquant tel type de biocnose et inversement) chaque cosystme permettent un zonage. Ds lors pour chaque type dcosystme, il est possible dassocier ce zonage : un mode de fonctionnement, des biens et des services produits, des risques et menaces connus. Les tres humains, en tant que partie intgrante des cosystmes, tirent bnfice des biens et services produit par le fonctionnement des cosystmes. Les services produits par les coPisciculture de subsistance en Afrique
Un facteur cologique joue le rle de facteur limitant lorsquil conditionne les possibilits de succs dun organisme dans ses tentatives de colonisation dun milieu. Ce facteur peut tre limitant tant par son absence que par son excs. Chaque tre vivant prsente donc vis--vis des facteurs cologiques des limites de tolrances entre lesquelles se situe la zone de tolrance et loptimum cologique. Ainsi la valence cologique dune espce reprsente sa capacit supporter les variations plus ou moins grandes dun facteur cologique. Les facteurs cologiques peuvent donc agir de diffrentes faons sur la biocnose. Ils vont notamment intervenir sur : 9 Laire de rpartition biogographique des espces ; 9 La densit des populations ; 9 Lapparition de modifications (comportement, mtabolisme) adaptatives.
Un cosystme est un complexe dynamique compos de communauts de plantes, danimaux et de micro-organismes et de la nature inerte ; ce complexe est sujet des interactions en tant quentit fonctionnelle. Les cosystmes varient normment en taille, en dure de vie et en fonctionnement. Un bassin temporaire dans le creux dun arbre et un bassin ocanique sont tous deux des exemples dcosystmes. Les communauts de plantes, danimaux et de micro-organismes forment une biocnose. Celle-ci se caractrise par une chane alimentaire (ou trophique), allant du producteur primaire (le vgtal fabriquant de la matire organique partir de lnergie lumineuse, du CO2 de lair et des ions minraux du sol), aux divers consommateurs (de lherbivore au super prdateur), en passant par les divers dcomposeurs en charge dassurer le retour de la matire organique sous forme minrale dans le sol. La nature inerte est galement connue sous lappellation de biotope. Celle-ci regroupe lensemble des caractres gographiques et physico-chimiques de lcosystme (climat, nature du sol, relief, eau). Pour analyser et dcrire un cosystme donn, on utilise la notion de facteur cologique. Est dit facteur cologique, tout lment du milieu extrieur susceptible daffecter le dveloppement des tres vivants. ce titre, on distingue plusieurs types de facteurs cologiques : 9 Les facteurs biotiques, lis aux composantes biologiques (biocnose), interactions du vivant sur le vivant, intraspcifique (au sein de la mme espce) et interspcifique (entre deux espces diffrentes ou plus) ; 9 Les facteurs abiotiques, lis aux conditions physico-chimiques du milieu (biotope).
I. lcosystme
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Lesvaluations
Dure: 3mois
Socio-conomique Ethnologique
Environnementale cologique-Ichtyologique
3mois
Leschoix Lestangs
Choixdesvillages
Choixdessites
Pland'amnagements
Achatsdumatriel Nettoyagedusite Piquetagedel'tang Canald'alimentation Alimentationdel'tang Constructiondesdigues Canaldevidange Amnagementdel'assiette Acquisitiondefilets depches Constructionde cagesouhapas
Dure: 36mois
Temps
Vidangedel'tang
Amnagementannexe
6-9mois
Finalisationetmiseeneau
L'levage
Collecteenmilieu naturelouproduction d'alevinsdetilapia
61/4-91/4mois
Fertilisation
Compostireexterne Reprised'uncycle
Entretienet Suividestangs
Suividespoissons
7-10mois Dure: 412mois
Lafinducycle
11-22mois
Stockagedes poissons
Dure: 0,51mois
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1. les valuations
systmes comprennent les services de prlvement tels que celui de la nourriture et de leau ; les services de rgulation comme la rgulation des inondations, de la scheresse, de la dgradation des sols, et des maladies ; les services dauto-entretien comme la formation des sols, le dveloppement du cycle nutritionnel ; enfin les services culturels comme les bnfices dagrment, les bnfices dordre esthtiques et les autres avantages non matriels. Ces diffrents services rsultent du fonctionnement des cosystmes, cest--dire de lensemble des ractions biogochimiques affectant la biosphre et se caractrisant par des changes permanent de matire et dnergie le long des diffrents cycles (eau, carbone, azote) et chanes alimentaires. Du fait des diffrents cycles (comme celui de leau, Figure 10 ci-dessous), tous les cosystmes sont fortement ouverts les uns aux autres. Il existe cependant des frontires plus ou moins poreuses dnommes cotones. La lisire dun bois le sparant dune parcelle agricole, une haie coupe vent en sont de bons exemples. Comme toute frontire, ces zones sont dimportants lieux de transit et dchange. Lun des cotones les plus connus est la zone humide, zone de transition entre les milieux terrestres et aquatiques. Les zones humides constituent un vaste rseau interconnect dchange incluant les lacs, rivires, marais et les rgions ctires. Les conditions de vie et de production dune collectivit humaine dpendent toujours directement ou indirectement des services fournis par les cosystmes locaux (eau, nourriture, bois, fibre, matriel gntique). titre dexemple, les tudes prospectives menes dans le cadre du Millenium Ecosystem Assessment nous enseignent que la demande en nourriture (donc en service de prlvement, dauto-entretien) pourrait crotre de 70 80 % sur les 50 prochaines annes. Avec quels cosystmes ? Cette demande croissante engendrera ncessairement des difficults plus grandes pour les collectivits au niveau de laccs aux ressources et augmentera pour tous, le cot de la scurisation des approvisionnements, do le concept de vulnrabilit territoriale. Du fait de linterconnexion de tous les cosystmes, des chelles de temps htrognes se croisent sur un mme territoire : lenvironnement global (climat, grands cycles biogochimiques) qui volue sur la longue priode, lenvironnement local (production de biomasse) sur la moyenne, les collectivits humaines sur la courte priode. Que dire galement du changement climatique, vritable producteur dincertitudes affectant lenvironnement global. Ces temporalits et frontires
vapotranspiration
Prcipitations vaporation
Ruissellement
Rivire
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mouvantes au sein des territoires renforcent le besoin prospectif des analyses. Pour tenir compte de ces dpendances et interconnections multiples, des temporalits et distances de contamination variables, lapproche cosystmique des territoires parait la plus pertinente. Retenons donc quil existe des relations directes et indirectes entre vulnrabilit de lenvironnement, au sens de lensemble des cosystmes prsents sur un territoire, et vulnrabilit des collectivits humaines qui y sont incluses et vivent pleinement, sur un territoire, des biens et services procurs par ses cosystmes. Il sagira donc de procder lvaluation de lcosystme dans toutes ses composantes, tres humains inclus, afin de voir quelles sont les actions proposer pour assurer un meilleur bien-tre , principalement de scurit alimentaire mais galement de sant et deau et hygine.
II. lvaluatIon
Il sagira donc dvaluer : Selon 2 grands thmes : (i) Biologie et cologie : points 2 et 3. (ii) Socio-ethnologie : points 1 et 3
Les 3 points selon la Figure 11 ci-dessous : 1. Les Hommes. 2. Les ressources. 3. Les actions humaines sur les ressources.
Lidal serait de pouvoir effectuer ces deux thmes dvaluation conjointement. Dans le cas des interventions en post-urgence, un des facteurs limitant est le temps. Il faudra donc axer principalement lintervention dans un laps de temps le plus court possible et procder une valuation rapide .
MILIEU-COSYSTEME
2 3 1
RESSOURCES
VILLAGE
Figure 11. Schma contextuel des composantes de lvaluation. 1 : Les hommes ; 2 : Les ressources ; 3 : Les actions humaines sur les ressources.
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1. les valuations
Lvaluation rapide peut tre dfinie comme : Une valuation synoptique souvent entreprise en urgence, dans les dlais les plus brefs possible, afin de produire des rsultats fiables et applicables au but dfini .
III. prIncIpe
2. Les valuations peuvent se faire en trois tapes : conception/prparation, application et tablissement des rapports. Les valuations rapides fournissent les rsultats ncessaires dans les dlais pratiques les plus courts, mme si la priode prparatoire et le travail de planification qui prcdent ltude sont consommateurs de temps. Dans certaines circonstances (lorsquon tient compte de facteurs saisonniers, par exemple) il peut scouler du temps entre la dcision dentreprendre lvaluation et sa ralisation. Dans dautres cas (en cas de perturbation et de catastrophe, par exemple), lvaluation sera entreprise en urgence et le temps de prparation doit rester minimal.
Quelle que soit lvaluation rapide que lon prpare, il faut tenir compte des neuf points suivants : 1. Le type dvaluation rapide. Lvaluation rapide peut aller dune tude thorique une tude sur le terrain, en passant par des runions de groupes dexperts et des ateliers. Elle peut comprendre la compilation de connaissances et de donnes spcialises existantes, y compris de connaissances et donnes traditionnelles, et des mthodes dtude sur le terrain.
3. Inventaire, valuation et suivi. Lorsque lon conoit des exercices de collecte de donnes le type dinformation ncessaire est diffrent dans chaque cas et il importe de distinguer linventaire, lvaluation et le suivi. Linventaire de rfrence des zones humides sert de base llaboration dune valuation et dun suivi appropris. Les inventaires des zones humides, rpts certains intervalles, ne constituent pas ncessairement un suivi . 4. Le cot augmente, en particulier, lors de lvaluation de zones isoles, dans le cas de vastes chelles spatiales, dune haute rsolution topographique et/ou dun grand nombre de types de caractristiques. Le cot dune valuation entreprise rapidement sera plus lev du fait, par exemple, quil faut mobiliser de grandes quipes de terrain simultanment et les soutenir.
5. chelle spatiale. Les valuations rapides peuvent tre entreprises diffrentes chelles spatiales. En gnral, une valuation rapide grande chelle consiste appliquer une mthode normalise un grand nombre de localits ou de stations dchantillonnage. Il est clair que plus la zone est tendue, plus le temps demand peut tre long, dpendant du nombre de personnes impliques, et donc le cot plus lev. 6. Compilation des donnes existantes / accs aux donnes. Avant de dcider de raliser une nouvelle valuation sur le terrain, il est une premire tape importante qui consiste compiler et valuer le plus grand nombre possible de donnes et dinformations existantes et disponibles. Cette partie de lvaluation devrait dterminer les donnes et linformation qui existent ainsi que leur accessibilit. Les sources de donnes peuvent comprendre les systmes dinformation gographique (SIG) et la tldtection, les donnes publies et non publies et les connaissances et donnes traditionnelles que lon obtient par la contribution de populations locales et autochtones. Cette compilation doit servir danalyse des lacunes permettant de dterminer si le but de lvaluation peut tre atteint avec linformation existante ou sil faut conduire une nouvelle tude sur le terrain. Une bonne cartographie est indispensable la bonne marche de lvaluation et aux futures dcisions concernant les projets proposer. 7. Pour toute nouvelle donne et information recueillie durant une valuation rapide ultrieure sur le terrain, il est essentiel de crer une traabilit des donnes.
8. Fiabilit des donnes dvaluation rapide. Dans tous les cas dvaluation rapide, il est particulirement important que tous les rsultats et produits contiennent des informations sur les limites de confiance des conclusions. Si possible, il convient dvaluer la propagation derreur par lanalyse des donnes et de linformation pour fournir une valuation globale des limites de confiance des rsultats finals de lvaluation. 9. Diffusion des rsultats. Un lment vital de toute valuation rapide est la diffusion rapide, claire et ouverte des rsultats auprs dune gamme dacteurs, de dcideurs et des communauts locales. Il est essentiel de prsenter cette information chaque groupe sous la forme et avec le niveau de prcision qui convient le mieux.
Pisciculture de subsistance en Afrique
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Dans le cas prsent, deux aspects sont traiter et, de prfrence, conjointement, en relation avec les zones humides et ses ressources : Laspect biologique et les ressources ; Laspect socio-ethnologique et lhomme. De prfrence, deux spcialistes seront requis avec priorit pour les aspects biologiques.
Les mthodes disponibles pour une valuation rapide de la biodiversit des zones humides sont tributaires du but et des rsultats de projets spcifiques. Le facteur des ressources disponibles et des limitations est tout aussi important, en particulier parce quil influe sur la porte de lvaluation. Le temps, largent et lexpertise sont des limitations de ressources qui dterminent les mthodes disponibles pour un projet dvaluation particulier. En outre, ils dfinissent le projet du point de vue de sa porte dans les domaines suivants : taxons, gographie, choix du site, analyse, donnes et mthodes dchantillonnage. Ce sont des lments importants dune valuation de la biodiversit dune zone humide et la porte ou la capacit de chacun varie selon les besoins du projet et ses limites en ressources. Un des points important est dtablir ltat des lieux de la rgion. Le rseau hydrographique dun pays est son systme sanguin . Tout dommage dans un point se retrouvera en aval de ce point, que ce soit chimique, urbain, li lrosion Leau, cest la vie. Phrase courante et bien connue mais dans les systmes sant, eau et assainissement et scurit alimentaire (agriculture, poissons), cest le facteur commun primordial. Comme pour le corps humain o lon regarde le systme sanguin pour tablir un diagnostic, on peut tudier les cours deau pour valuer la sant dune rgion et connatre ainsi les points o il est ncessaire dintervenir.
Un des meilleurs indicateurs pour juger de la qualit de leau est ses composantes biologiques e.g. invertbrs (crustacs, mollusques, insectes), vertbrs (poissons). Une valuation des indicateurs suppose que la diversit biologique, du point de vue de la diversit des espces et des communauts, peut nous en dire long sur la qualit de leau, lhydrologie et la sant en gnral dcosystmes particuliers. Le biomonitoring est un monitorage souvent associ ce type dvaluation. Traditionnellement, cela concerne lutilisation dindicateurs biologiques pour exercer le suivi des niveaux de toxicit et du contenu chimique, mais rcemment, ce type dapproche a t plus largement appliqu au suivi de la sant globale dun systme plutt que de ses paramtres physiques et chimiques uniquement. La prsence ou labsence de certains indicateurs chimiques ou biologiques peut reflter les conditions environnementales. Les groupes taxinomiques, les espces individuelles, les groupes despces ou des communauts entires peuvent servir dindicateurs. Dordinaire, les macro-invertbrs benthiques, les poissons et les algues servent dindicateurs organiques. Il est donc possible dutiliser la prsence ou labsence despces, et dans certains cas labondance et les caractristiques de lhabitat, pour valuer ltat dcosystmes de zones humides. Lutilisation de critres biologiques pour suivre la qualit des cours des rivires dans les pays temprs est commune. Cest moins le cas pour les pays tropicaux. Lindice dintgrit biologique (IBI) est utilis depuis plus de 10 ans en Europe et en Amrique du Nord. Il permet une estimation de la sant dune rivire par lanalyse de son peuplement de poissons. Le maintien de la qualit de leau est une proccupation majeure pour une socit qui doit subvenir des besoins en eau de plus en plus importants, et ce, tant du point de vue quantitatif que qualitatif.
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1. les valuations
Lvaluation des ressources a pour objet de dterminer le potentiel dutilisation durable des ressources biologiques dans une zone donne ou dans un systme aquatique donn. Les donnes ont trait la prsence, ltat et aux conditions despces dimportances conomiques, despces dont dpendent les moyens dexistence et despces qui ont une valeur marchande potentielle. En bonne logique, il serait bon quune valuation des ressources facilite le dveloppement cologiquement durable plutt que des activits destructrices ou non durables. Limportance du choix du poisson comme indicateur est son importance galement en tant quapport de protines animales. Il sagit de voir quelles sont les ressources en espces disponibles dans les cours deau proches des villages cibls. Il est suppos que toute valuation rapide doit se faire en ayant lesprit les objectifs suprmes de conservation et dutilisation rationnelle. Les mthodes employes sont censes enrichir les connaissances et la comprhension dans le dessein dtablir une rfrence, lvaluation des changements dans les cosystmes ou de leur tat et lappui lutilisation durable de la ressource. Dans ce contexte, il y a cinq raisons prcises pour entreprendre une valuation rapide des zones humides qui couvrent ltendue des raisons possibles : 1. Rassembler des donnes gnrales sur la biodiversit afin dinventorier et de hirarchiser les espces, les communauts et les cosystmes des zones humides. Obtenir des informations de rfrence sur la biodiversit pour une zone donne. 2. Rassembler des informations sur ltat dune espce cible (telle quune espce menace). Rassembler des donnes relatives la conservation despces particulires.
4. Obtenir des informations indicatrices de la sant gnrale dun cosystme ou de ltat dun cosystme de zone humide donn.
3. Obtenir des informations sur les effets des perturbations (changements) naturelles ou induites par lhomme sur une zone ou une espce particulire.
5. Dterminer la possibilit dutiliser de manire durable les ressources biologiques dans un cosystme de zone humide particulier.
De nombreuses valuations rapides ne permettent pas dvaluer entirement les menaces ou les pressions pesant sur la diversit biologique. Nanmoins, il peut tre utile, afin de dterminer ce sur quoi devrait porter une future valuation, de faire une valuation provisoire des catgories de menaces. Il importe de noter que les mthodes dvaluation rapide des zones humides ne sont gnralement pas conues pour tenir compte des variations dans le temps, comme le caractre saisonnier, dans les cosystmes. Toutefois, quelques mthodes dvaluation rapide peuvent tre (et sont) utilises dans des tudes itratives en tant qulments dun programme de suivi intgr, afin de tenir compte de cette variation dans le temps. Les techniques dvaluation rapide conviennent tout particulirement au niveau spcifique de la diversit biologique et les prsentes orientations sintressent aux valuations ce niveau. Les valuations au niveau gntique de la diversit biologique ne se prtent gnralement pas des approches rapides . La nature complexe et la variabilit des cosystmes des zones humides font quil nexiste pas de mthode dvaluation rapide universelle, applicable toute la gamme des types de zones humides et la diversit des buts pour lesquels les valuations sont entreprises. En outre, ce quil est possible de faire, dans un cas particulier, dpend des ressources et des capacits disponibles. De manire gnrale, le but est de rassembler autant dinformations que possible sur un cosystme de zone humide au moyen dun chantillonnage tendu et aussi complet que possible des lments biologiques et caractristiques associes. Les listes despces et dhabitats seront probablement la forme de donnes la plus importante, mais dautres donnes de rfrence pertinentes pourraient comprendre : la richesse des espces, labondance, la taille relative des populations, la distribution et laire de rpartition, limportance culturelle en plus de limportance pour la biodiversit et dautres informations biologiques pertinentes qui tiennent la qualit de leau, lhydrologie et la sant de lcosystme. Les donnes sur la gographie, la gologie, le climat et lhabitat sont galement importantes. Pour la plupart des tudes, il serait bon de mesurer une diversit de variables de
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la qualit de leau. Celles-ci peuvent comprendre la temprature, la conductivit lectrique (CE, une mesure des sels totaux dissous), le pH (mesure de lacidit ou de lalcalinit de leau), la chlorophylle A, le phosphore total, lazote total, loxygne dissout et la transparence de leau (avec le disque de Secchi). Ces variables peuvent tre mesures avec des instruments individuels ou avec une combinaison dinstruments comprenant plusieurs types de sondes. On peut chercher les macrophytes visuellement. Les poissons peuvent tre chantillonns avec une grande diversit de mthodes, en gardant prsente lesprit la lgislation applicable. Sadresser aux pcheurs locaux et examiner leurs prises peut tre aussi une source de renseignements prcieuse. Afin dassurer proprement cette partie il est indispensable quun spcialiste puisse intervenir. Un gnraliste sera, entre autres, limit par ses connaissances concernant les organismes aquatiques et le fonctionnement des cosystmes. Le nombre despces Les donnes indispensables et minimales rcolter sont :
La quantit dindividus par espces pour un temps donn dchantillonnage La prsence/absence despces tmoins La qualit physico-chimique de leau (taux de nitrates / phosphates, pH, Oxygne, conductivit, turbidit). Les communauts locales peuvent tre une source importante dinformations sur la richesse des espces dans un habitat donn. On peut, par exemple, par des tudes des communauts et de la consommation, rassembler de linformation en trs peu de temps. Do limportance dune analyse conjointe avec une approche socio-ethnologique. Dans les espces rcoltes, on pourra ainsi voir lesquelles sont disponibles pour la pisciculture.
Il importe galement de rassembler des informations sur les caractristiques socio-conomiques et culturelles de la diversit biologique bien quune valuation conomique complte est, gnralement, hors de porte dune valuation rapide. Nanmoins, dans le cadre dune valuation dinventaire rapide ou dune valuation des risques, il peut tre utile dobtenir une premire indication des caractristiques socio-conomiques et culturelles qui ont une importance pour ltude du site. Cela fournit une indication des changements probables dans la base de ressources naturelles et peut servir dterminer les caractristiques qui devraient faire lobjet dune valuation de suivi plus dtaille. Il convient de prendre en compte notamment : 1. Registres palontologiques et archologiques ; 2. Btiments et artefacts historiques ; 3. Paysages culturels ; 4. Systmes de production et agro-cosystmes traditionnels, par exemple rizires, salines, estuaires exploits ; 5. Pratiques de gestion collective de leau et des terres ; 6. Pratiques dautogestion, y compris les droits de proprit coutumiers ; 7. Techniques traditionnelles dexploitation des ressources des zones humides ; 8. Tradition orale ; 9. Connaissances traditionnelles ; 10. Aspects religieux, croyances et mythologie ; 11. Les arts - musique, chanson, danse, peinture, littrature et cinma. En plus de lvaluation classique de ltat nutritionnel et sanitaire de la population locale, Il convient de se poser plusieurs questions quand on arrive dans une zone habite.
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1. les valuations
v.2. les relatIons hommes-ressources
Existe-t-il des tabous ? des croyances ? Il sagira dvaluer les relations homme / poisson / cours deau (croyance). Des tabous alimentaires existent, des degrs divers, dans toutes les cultures. Il est vident que la nourriture, lment fondamental la subsistance de lhomme (comme des autres tres vivants), est un domaine o la distinction entre le permis et linterdit, le pur et limpur, est fondamentale, pour des raisons sanitaires, morales ou symboliques. Les tabous peuvent avoir plusieurs justifications : religieuses, sanitaires, morales, psychologiques et affectives. Ces diverses justifications peuvent se mlanger. Dautres coutumes concernent le poisson et affectent l encore les femmes et les enfants. Il se peut quil sagisse dun vritable tabou, bien que souvent les gens qui ne sont pas habitus manger du poisson ne laiment pas pour la simple raison que cela sent mauvais ou ressemble un serpent . Dans certaines collectivits, lventail des tabous pour les femmes enceintes tait jadis si tendu quil leur tait quasiment impossible davoir un rgime quilibr. Cest ainsi quune partie du peuple Bahaya qui vit prs du lac Victoria avait lhabitude dinterdire la consommation de viande, de poisson, de lait et dufs aux femmes enceintes. Existe-t-il des poissons dits patrimoniaux cest--dire prsentant une importance au niveau de la symbolique ? Dans dautres cas, on assiste des interdits de pches de certaines zones lchelle dun village. Certains de ces interdits ont t juste mis en place pour pouvoir viter une trop grande prdation au niveau dune zone riche en poissons et permettent ainsi une gestion de la ressource ichtyologique. Comment est perue la pche ? Dans un certain nombre dethnies, la pratique de la pche est considre comme une activit pour les castes infrieures. tre pcheur et vivre de la pche est alors trs dconsidr. Quelles sont les ressources utilises ? En regardant les femmes prparant les repas et ce quelles prparent, en effectuant des visites au march, on pourra se rendre compte de la part du poisson dans lalimentation journalire. En thiopie, par exemple, le poisson est consomm principalement lors du carme. Dans le cas o le poisson est prsent dans lalimentation, il sagira alors de sassurer de sa source et de sa disponibilit. Par exemple, au Libria, les villages proximit des fleuves navaient aucun problme dapprovisionnement en poissons malgr un intrt pour la pisciculture, alors que 10 km plus loin, un autre village avait des problmes dapprovisionnement. Quelles sont les ressources produites ? Une visite des champs et un recensement du btail et des animaux prsents permettent de se rendre compte de la diversit des denres disponibles. Il faudra, cependant, bien sparer le btail qui serait de prestige avec les animaux utiliss pour lalimentation humaine. Quels sont les approvisionnements en eau ? Un des aspects important est lapprovisionnement en eau des populations. Il sagira donc de senqurir des points deau o les populations vont se fournir (puits, pompe, rivire) et estimer leur tat.
Qui fait quoi ? Quel est le rle des femmes et celui des hommes ? Usages et tches. Il existe une rpartition des tches entre les hommes et les femmes. Chez les peuples pcheurs, la plupart du temps, ce sont les hommes qui vont la pche mais les femmes soccupent de rcuprer le poisson, le transformer et le vendre. Chez dautres, la pche est pratique par les femmes et devient un acte social. Au Libria, les femmes avec les enfants, sen vont les aprs-midi la rivire pour capturer avec de grandes puisettes les poissons. Elles en profitent pour changer les dernires nouvelles du village. Quelle est la structure sociale ? La faon dont est structure le village est particulirement importante pour savoir quelle chelle et quelles sont les personnes cls et notables. Les groupements, leur fonctionnement , sont une
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cl de la russite de programmes sur le terrain. Quel est le systme de partage des terres ? Le type de partage des terres, leur appartenance, les droits fonciers sont autant de variables qui sont importantes connatre dans la mesure o les piscicultures vont tre tablies sur certaines zones privilgies. Leau et sa gestion est aussi un paramtre primordial. La plupart du temps, ces informations peuvent tre rcoltes sous forme denqutes pour lesquelles les ONG humanitaires dont ACF ont une bonne exprience par le pass. Il est, cependant, important de ne pas se contenter discuter avec les villageois, comme cela est parfois le cas. Dans un certain nombre de cas, on aura faire avec des communauts qui ont dj une exprience de la pisciculture, souvent avec checs. Le systme sest surtout dvelopp dans des pays ayant une tradition piscicole ancienne et o le savoir-faire ancestral, bien quempirique, joue un rle essentiel. Les nombreuses tentatives de transfert de ces modles piscicoles vers des pays o il ny avait pas de tradition piscicole ont chou. De nombreuses explications ont t avances pour analyser les difficults rencontres dans le dveloppement de laquaculture en Afrique : Dordre social, les populations rurales nayant pas de traditions et donc dexprience dans le domaine ; Dordre technique, dans la mesure o jusqu une poque rcente les techniques dlevage ntaient pas encore parfaitement matrises, ce qui avait pour consquence une production mdiocre en qualit et en quantit ; Dordre conomique, la pisciculture dveloppe dans le contexte dune activit de subsistance caractre familial, se pratiquant le plus souvent sans esprit de rentabilit.
Il faudra donc senqurir de la prsence ancienne dtangs des fins de production de poissons. Si cest le cas, la difficult sera alors de faire dsapprendre dabord pour permettre un rapprentissage.
Connatre ltat des lieux de la zone o lintervention doit avoir lieu ; Connatre les structures communautaires et sociales.
Le but tant davoir les lments pour proposer une solution permettant une bonne appropriation du projet par les populations, si les diffrentes composantes permettent daffirmer que la pisciculture est une solution pour la zone considre.
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chapitre 05
I. le choIx des vIllages
9 La motivation des villageois. Cest un des aspects dlicats. Il est trs difficile de juger au premier abord de la motivation gnrale. Le plus souvent, cette vision de la motivation viendra avec le dbut des travaux. Cependant, ltude prliminaire ethnographique permettra dapporter des lments sur les premiers aspects de cette motivation mais galement des lments permettant une bonne appropriation du projet par les bnficiaires. Il faut que les bnficiaires comprennent que les constructions effectues leur appartiendront et que ces travaux nappartiendront aucunement lONG qui soutient le projet, comme il ne servira rien de mettre en place ce type de projet si les villageois ne le veulent pas. Il nest, certes, pas question dimposer quoi que ce soit Si possible, il convient de choisir des
9 Prsence de sources ou de rivires proximit du village. Cest un des points cruciaux du choix des villages et qui sera repris plus en dtail dans le paragraphe suivant (paragraphe II, p. 45). Il est indispensable que le village dispose deau courante en suffisance.
9 On ne pourra galement choisir de villages trop loigns en raison des temps de transport et la logistique inhrente. Souvent, les techniciens servent de catalyseurs pour les bnficiaires et leur prsence est indispensable pour la motivation et le suivi. De mme, le rseau routier est souvent endommag et peu praticable. Pour cela, une bonne cartographie est indispensable et peut tre mise en place lors de lvaluation. 9 Pas de sources de poissons en quantit (pche) proche. En effet, la prsence de sources proches de poissons en quantit apprciable va tre un frein pour le dveloppement dtangs piscicoles. Malheureusement, de nombreuses fois, on aura la certitude que les villageois sont motivs alors quen fait, leur intrt se situe surtout pour obtenir une manne de la part des ONG internationales oprant dans la zone. On aura souvent alors, un fiasco total quant linvestissement villageois dans la mise en place des tangs. Il sagira donc de bien voir si les protines poissons sont indispensables et manquantes dans la zone. Cela sera dautant plus important si la demande vient des villageois, cet aspect apportera plus de poids leur demande.
9 Les projets proposs sont, en gnral, dassez courte dure. Le nombre de villages cibls devra donc tre choisi en fonction de la dure et des moyens logistiques qui seront disposition. Il est, cependant, illusoire, de proposer un projet de pisciculture pour une dure infrieure 12 mois. En effet, la mise en place dun tang de 200 m2 demande globalement 20 jours ouvrables pour 20 personnes. Si ce sont les bnficiaires qui amnent la main-doeuvre, il faudra tenir compte du fait que, pour la plupart, leur activit principale est souvent lagriculture et ils ne vont donc ne consacrer quun temps restreint la construction de ltang.
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Lesvaluations
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Socio-conomique Ethnologique
Environnementale cologique-Ichtyologique
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Dure: 36mois
Temps
Vidangedel'tang
Amnagementannexe
6-9mois
Finalisationetmiseeneau
L'levage
Collecteenmilieu naturelouproduction d'alevinsdetilapia
61/4-91/4mois
Fertilisation
Compostireexterne Reprised'uncycle
Entretienet Suividestangs
Suividespoissons
7-10mois Dure: 412mois
Lafinducycle
11-22mois
Stockagedes poissons
Dure: 0,51mois
44
2. Les choix
groupes familiaux de personnes, ce qui permet dviter les problmes interfamilles pour la gestion et la distribution des rcoltes. Dans le cas o des associations prennes existeraient, il sera galement possible de travailler avec elles en fonction de leur motivation et de leur cohsion sociale. Une fois que ce choix sera effectu, il sagira de passer la deuxime tape, cest--dire la prsence de sites favorables dans le village choisi. Le choix du village doit tenir compte de : La vulnrabilit de la population, La logistique, La ressource en eau,
II.1. leau
9 Des systmes saisonniers qui connaissent des flux prvisibles durant la saison humide annuelle, mais qui peuvent tre secs durant plusieurs mois de lanne ;
Il faudra tenir compte des variations temporelles des zones humides intrieures, notamment les variations dans les rgimes de flux de diffrents types dcosystmes deaux intrieures qui peuvent comprendre : 9 Des systmes prennes qui connaissent des flux de surface toute lanne et ne sasschent pas durant les scheresses ;
9 Des systmes phmres ( vie courte) qui connaissent brivement et rarement des flux et qui, entre deux, reviennent des conditions sches. Leur flux provient gnralement des prcipitations. Une eau courante prsente en permanence toute lanne (saison sche et des pluies) facilite la gestion des tangs. On va donc rechercher les systmes prennes. Cela permet davoir un renouvellement possible de leau de ltang, mme lger et, ainsi, avoir une bonne oxygnation et de pallier les pertes deau. La quantit deau ncessaire dpendra de la dimension des tangs, du sol et du climat prvalant dans la localit. Il est facile de calculer la quantit deau dun bassin. Cest un simple calcul de volume : volume = longueur x largeur x profondeur comme le montre la Figure 13, p. 46.
Pisciculture de subsistance en Afrique
9 Des systmes pisodiques (priodiques ou intermittents) qui connaissent des flux durant une priode prolonge, mais qui ne sont ni prvisibles, ni saisonniers. Ces systmes sont gnralement aliments aussi bien par les eaux de pluie que par leau souterraine. Parfois, les flux de surface peuvent se produire dans certains segments seulement et devenir souterrains dans les autres.
45
Mesuredelaprofondeur
Longueur Largeur
Outre une fuite la vidange, les pertes deau peuvent survenir par infiltration dans le substrat et par vaporation. Cette composante dpend du vent et de lhumidit de lair, de lensoleillement, cest--dire du climat de la rgion. Lvaporation sera moins forte sous un ciel nuageux quensoleill (Figure 14 ci-dessous). En milieu quatorial, la perte deau due lvaporation par jour est de lordre de 2 5 mm de hauteur, qui peut tre compense par un ajout de 15 35 litres deau par minute et par ha dtang. En zone intertropicale (25N - 25S), lvaporation dpasse presque toujours 100 cm par an. Les pertes deau par infiltration se font par le fond de ltang et par les digues. Si les digues sont bien construites, la perte principale se fera par le fond. Elle sera galement limite par le type de sol. En gnral, les pertes sont plus importantes lors du 1er remplissage dun tang (Figure 15 ci-dessous). Pour en tirer le maximum de profit il faut que ltang puisse tre en production pendant toute lanne. Il faut donc une alimentation en eau pendant toute lanne. Il faut de leau pour remplir les
Nuages Soleil Forte vaporation Hautetemprature Vent
Infiltration
Faible vaporation
Basse temprature
46
2. Les choix
2
Figure 16. Mesure du dbit pour de petits cours deau.
tangs et pour maintenir leau niveau. On doit compenser les pertes deau par vaporation et par infiltration. Cest pendant la saison sche quand il y a peu deau, que les pertes sont grandes. Pour maintenir sous eau une pisciculture dun hectare, il faut 2 5 litres deau par seconde. Ce dbit deau est donc contrler pendant la saison sche. Dautre part, il faut aussi vrifier sil ny a pas de risques dinondation. Les gens qui habitent sur place sont les mieux informs. Ils savent sil y a de grandes crues et si leau coule toute lanne. On peut aussi vrifier les marques des niveaux deau sur les berges et les ponts. Il ne faut pas construire un tang o il y a des risques dinondation, par exemple trop bas vers le bas de la pente. Non seulement on peut perdre tous les poissons, mais aussi les digues peuvent tre emportes. On regardera galement si les berges sont plantes, donc avec un coulement deau plus faible que si tout a t dfrich le long des berges. Le dbit dun cours deau se mesure de plusieurs manires. Pour de faibles dbits, on aura juste besoin dun chronomtre et dun seau (Figure 16 ci-dessus). On canalise toute leau du cours pour remplir un seau de capacit connue et on mesure le taux de remplissage. Pour de plus importants dbits, dans le cas dabsence dappareils de mesures adquats, on procdera ainsi : (i) Dterminer la section transversale mouille S en m2 (Figure 17 ci-dessous) avec : S=lxp O l est la largeur et p la profondeur. (ii) Utiliser un chronomtre et un objet flottant moiti pour estimer la vitesse V en m.s-1 du courant en une zone rgulire AB du cours (Figure 18 ci-dessous) : V = AB / t O t est le temps mis par lobjet flottant pour parcourir AB. (iii) Le dbit D en m3.s-1 du cours deau est alors dfini par : D=VxS
l S
Figure 17. Mesure de la section de la rivire. Figure 18. Mesure de la vitesse V du courant.
47
On peut disposer de leau en quantit plus que requise, mais si ses caractristiques physico chimiques ne sont pas propices llevage du poisson, la pisciculture ne pourra tre mise en place. Une analyse de leau est donc un pralable conditionnant le choix du site. Plus simplement, lobservation des poissons dans un cours deau ltat naturel, pendant un laps de temps assez long, peut constituer un indice de bonne qualit de leau pour la pisciculture (Figure 19 ci-dessous). Une eau se caractrise dune part par des paramtres physiques (temprature, densit, viscosit, couleur, turbidit, transparence), et dautre part par des paramtres chimiques (pH, conductivit, alcalinit, duret, oxygne dissous, phosphore, azote ammoniacal, nitrites, nitrates, gaz carbonique). De manire gnrale, lanalyse chimique de leau doit se faire de prfrence en saison sche. La forte vaporation de leau en cette saison permet la concentration des diverses composantes prsentes, ce qui permet de dceler certains extrmes. Rapidement, quelques observations peuvent tre faites sans instruments. Leau ne doit pas avoir une mauvaise odeur, ni mauvais got, ni une vilaine couleur ; elle ne doit pas tre trop boueuse. Il faut viter lutilisation des eaux trs turbides ou fortement charges en particules en suspension (eau boueuse). Souvent, la turbidit de leau est cause par une vitesse trop rapide du cours deau sur un terrain fortement rodable. Cependant, on pourra utiliser des eaux charges mais en mettant en place un bac de dcantation en amont de ltang. Il faudra en outre tenir compte de la proximit dusines, car certains rejets industriels peuvent contaminer une eau pralablement de bonne qualit et la rendre inutilisable pour la pisciculture. Il en est ainsi des effluents : 9 Dusines de mtallurgie, qui rejettent du plomb, 9 Dusines dlectrolyse (fabrication de piles par exemple) qui rejettent du mercure, 9 Des raffineries qui contiennent des composs phnols, 9 Des usines agro-alimentaires comme les brasseries qui peuvent rejeter des substances fertilisantes, et qui, lextrme, peuvent rendre les eaux eutrophes et peu propices la pisciculture. Ces effluents peuvent tuer les poissons ou saccumuler dans leur chair, ce qui prsente un risque potentiel pour les consommateurs.
Leslabourspeuventaugmenter lrosionetaugmenterlaturbiditdes coursdeau Leseffluentsgazeuxpeuvent modifierlaqualitdeseauxde vitezlespesticides pluielocales pulvrisset Usines transportsparle Unrideaudarbrespeut empchercespesticides vent datteindrelestangs Leseffluentspeuventpolluer leaudalimentationdestangs
Cultures
Pesticides
Utilisezdesfosssintercepteurs pourempcherleruissellementde pesticides
construction
Exploitationdecarrires
Legravierdelexploitation dunecarrirepeut obstrueroumodifierle coursdelarivire
48
2. Les choix
A
Disquede25cm dediamtre
Poids
Corde
10cm
10cm
Disquecomplet
10cm
10cm
Les paramtres usuellement mesurs sont les suivants : Pour les caractristiques physiques : couleur, transparence et temprature ;
Plusieurs types dappareils sont utiliss pour la mesure de ces paramtres. La transparence rend compte la richesse de leau en aliments naturels ou en particules en suspension. Elle se mesure laide du disque de Secchi (Figure 20 ci-dessus). Si lon ne dispose pas de ce matriel, il peut tre bricol en utilisant une perche, un morceau de papier en polythylne blanc et un mtre ruban. Le morceau de papier blanc est fix lextrmit infrieure de la perche que lon plonge verticalement dans leau. On mesure la profondeur o le papier blanc disparat de la vue. On continue limmerger. Puis, on remonte et on note nouveau la profondeur laquelle on voit rapparatre le papier. La profondeur est value par la moyenne des deux lectures. La duret totale traduit la quantit de sels solubles dans leau, particulirement les ions calcium (Ca2+) et magnsium (Mg2+) importants dans la croissance du phytoplancton. Une eau est dure si sa concentration en sels est leve, ou douce. Une eau piscicole est considre comme bonne pour la pisciculture si elle a une duret comprise entre 100 et 300 mg de carbonate de calcium (CaCO3). La duret deau traduit en fait sa capacit pouvoir faire prcipiter certains ions des sels alcalins, dont lion sodium (Na+) de la soude (NaOH), utilise dans la fabrication du savon. Ainsi, si lon ne dispose pas de matriels de dosage, le test suivant peut tre essay : on se lave les mains avec du savon de mnage en utilisant un chantillon de leau doser. Elle sera qualifie de douce si elle mousse immdiatement et abondamment ; elle est dure si la mousse est difficile venir, lventuelle mousse disparaissant peu de temps aprs son apparition. De plus, les traces de sels dissous restent visibles sur les bords dun cours eaux dures ltiage quand le niveau habituel des eaux a beaucoup baiss. Le pH traduit la concentration de leau en ions Hydrogne (H+), ou plus simplement donne une mesure de lacidit ou de la basicit de leau. Ainsi, leau est neutre pH = 7, acide si le pH est
Pour les caractristiques chimiques : pH, taux doxygne dissous, duret totale et carbonate, et bien souvent, phosphore total, nitrates et nitrites.
49
infrieur 7 et basique sil est suprieur 7. La plupart des poissons croissent assez bien dans la gamme de pH allant de 6,5 9,0. Tous ces paramtres conditionnent directement le dveloppement daliments naturels. Une eau est pour le poisson ce que le sol est pour la plante. Si elle est de bonne qualit ou amliorable, elle est propice pour la pisciculture. Le sol est une composition dorganismes vivants, de matires organiques et minrales, deau et dair. En fonction de leur texture, structure et consistance, il existe diffrents types de sols avec plus ou moins dair et deau. Les caractristiques physiques du sol dterminent son impermabilit de mme que sa capacit assurer la stabilit des digues des tangs, et ses caractristiques chimiques influencent la richesse de leau. Elles comprennent la texture (composition granulomtrique), la structure (arrangement des particules du sol non perturb), le poids spcifique (concentration des particules), la porosit (proportion des vides ou espaces inter-particulaires du sol), la permabilit (rsistance relative du sol au passage dun flux deau), la compressibilit (capacit de se dformer en diminuant de volume sous leffet de la pression), la rsistance au cisaillement (opposition relative du sol au glissement), la couleur Les sols argileux sont souvent les meilleurs, compte tenu de leur capacit retenir leau et leur haute rsistance au cisaillement. Une terre bonne pour la construction de parpaings en briques de terre est en principe bonne pour la construction des tangs. La zone des sols argilo-sableux, limono-silto-argileux, limono-argileux, limono-sablo-argileux et argilo-silteux est la plus souhaitable. Les sols trs sableux ne retiennent pas leau, tandis que les sols purement argileux sont difficiles terrasser, et surtout forment des digues peu stables. Un sol qui contient trop de sable ou de gravier ne retiendra pas leau (Figure 21 ci-dessous). La couleur du sol permet davoir une indication sur le drainage du sol et sa composition. Cependant, les marbrures peuvent apparatre pour dautres raisons (Tableau VI ci-dessous). Si les marbrures sont de couleurs brillantes, ce nest pas un problme de drainage. Si les marbrures sont mattes, habituellement gris, cest un signe de problme de drainage pour une bonne partie de lanne. Un jaune clair abondant avec un pH acide caractrise un sol sulphatique. La texture indique le contenu relatif de particules de taille diffrentes comme le sable, la vase ou largile. Elle permet destimer la facilit du travail effectuer, la permabilit Pour la construction des tangs, les sols intressants sont les sols argilo-sableux car ils retiennent facilement leau. Largile pure, la latrite, lhumus noir et la tourbe ne sont pas de bons sols pour la construction des digues. Lhumus noir, la tourbe et les sols sableux sont trop poreux sauf si on place un noyau dargile pour viter les fuites. Largile pure, une fois sche, peut se craqueler. Les sols en latrites sont trop durs. Il existe des tests simples pour connatre rapidement la texture du sol. Tableau VI. Couleur du sol et conditions de drainage du sol.
Couleur Couleurs chaudes, marron, rouge et orange Jaune clair, gris clair et fonc avec des marbrure orange et/ou grises Gris clair et fonc, tendant vers le bleu ou jaune-brun clair avec des marbrures oranges, brunes ou grises Bon drainage Drainage pauvre en saison. La nappe est entre 25 et 120 cm de profondeur Sol marcageux. La nappe est moins de 25 cm de profondeur Condition de drainage
II.2. le sol
Solargileux
Solsableux
50
2. Les choix
A-Faireuneboule
Texturebrute
Texturemodrmentbrute
Texturemdiane
Texturemodrmentfine
Texturefine 3m
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A-Creusementdutroule matin
B-Remplissagejusquras bord
C-Regarderplustardlaquantit deaurestantdansletrou
D-Remplissage nouveaudutrou
Un premier test consiste prendre une poigne de terre la surface et de la comprimer dans la main pour en faire une boule (Figure 22, p. 51) (A). Jetez la boule en lair et rattrapez-la (B). La boule se dsintgrera si le sol contient trop de sable ou de gravier (C). Si au contraire elle demeure compacte (D), le sol peut tre bon pour un tang, mais, pour en tre sr, on devra faire un autre essai. Un autre test, proche du premier, peut tre effectu (Figure 23, p. 51). Prendre une quantit du sol dans la main, la ptrir, faire du mortier et en fabriquer une boule. Lancer la boule sur un mur vertical situ 3 m environ de loprateur. Si la boule adhre au mur, la terre est considre comme bonne pour les digues dtangs. Elle est dautant plus indique que le degr daplatissement de la boule adhre est faible. Si la boule nadhre pas, mais se disloque et tombe, la terre sera juge de mauvaise qualit et donc non recommandable pour la construction dtangs. Un test plus concluant peut tre effectu. Un matin, il sagit de creuser un trou assez profond o on pourra tenir jusqu la taille (A). Puis, on le remplit deau jusquau bord (B). Le soir, une certaine quantit deau sera infiltre dans le sol (C). On remplit nouveau le trou jusquau bord (D). On recouvre le trou avec des planches ou des branchages (E). Enfin, le lendemain matin, si la plus grande partie de leau est encore dans le trou, cest que le sol retient suffisamment leau pour y creuser un tang (F) (Figure 24 ci-dessus). Quelles que soient les autres conditions, il est indispensable que la nature du sol permette davoir une rserve deau permanente. Il doit donc tre suffisamment charg en argiles pour obtenir une impermabilit dautant plus grande que les apports deau seront irrguliers ou faibles. Lobjectif est de ne devoir compenser que lvaporation. Le fait davoir sa disposition une topographie propice et un sol superficiel sableux nest cependant pas nfaste tant quune source dargile est disponible proximit ou dans le sous-sol proche de la surface. En effet, mme de trs grands barrages hydrolectriques voient leurs digues construites sur le principe du Masque dargile recouvrant de la terre Tout venant . Un terrain sablonneux ou humifre est donc rendu tanche par apport dune
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2. Les choix
couche superficielle dargile de 30 cm dpaisseur. Un terrain rocheux est souvent difficile travailler sans moyens mcaniques, et est parfois parcouru de fissures quil faut colmater par de largile. Les caractristiques chimiques du sol ont trait la concentration en collodes, au degr de saturation en bases changeables, la capacit dchange cationique ou anionique, la capacit de rendre disponibles divers lments minraux Le sol doit ainsi contenir un certain nombre dlments minraux changeables. Ceci est possible si le sol contient une certaine proportion de matires organiques. La richesse naturelle de leau est gnralement lie la richesse du sol qui la porte. Les sols acides sont viter, car cette acidit peut tre transmise leau et porter prjudice la croissance des poissons. Il sera ncessaire dans ce dernier cas dinvestir trs lourdement dans lapport de chaux vive afin de relever le pH de leau en vue de son utilisation piscicole. La composition chimique de leau des tangs dpend essentiellement des caractres chimiques des terrains quelle traverse et de la vgtation qui les recouvre. En gnral les eaux de savane sont plus riches et moins acides que les eaux qui sortent de la fort, mais les risques de pollution par les sdiments sont plus grands (ravinement, rosion en nappe). Plus les terrains traverss sont riches en sels minraux et plus leau est alors dote dune forte productivit naturelle, grce la prolifration du phytoplancton et de certains vgtaux suprieurs. Une construction viable dtang nest possible que si la topographie du terrain le permet. Un des principes gnraux est de minimiser les cots. Pour cela, il est bon que lalimentation des tangs se
II.3. la topographIe
limitefoncire Figure 25. Reprage des alimentations en eau possibles (A, K), des vidanges envisageables (C, D, L, M, E, F), des diffrentes valles (niveau de M par rapport D), comparaison des diverses places propices linstallation dtangs (IG, GH, ON), vision densemble du basfonds (CIRAD).
53
fasse par gravit, de mme que la vidange. En outre, les digues doivent pouvoir tre construites sans grand dplacement de terre. La topographie a trait, nous lavons dit, aux formes et aux dnivels du terrain considr. On parlera ainsi dun terrain plat ou dun terrain accident, dune valle troite et encaisse ou large La topographie va dterminer la possibilit construire des tangs, leur superficie et leur nombre (Tableau VII ci-dessus). Une fois quune zone est choisie, en fonction de leau et du sol, il faudra vrifier diffrents paramtres topographiques pour confirmer la potentialit dinstallation. Il faudra mesurer la zone, la pente, llvation et la distance en fonction de la source deau, le meilleur moyen pour alimenter les bassins, le moyen le plus simple pour le drainage. On pourra donc galement mieux apprhender les endroits pour installer le(s) tang(s) (Figure 25, p. 53). Le choix du site pour la construction dtangs en terrains accidents devra se faire en ayant lesprit lopportunit du fait que les dblais ultrieurs pourront squilibrer approximativement avec les remblais. En outre, les dnivels de terrain devraient pouvoir tre valoriss dans lalimentation et la vidange gravitaire en eau des tangs. Lalimentation de leau par gravit simplifie largement la mise en place des tangs en fonction de la topographie. La source deau doit tre situe plus haut que ltang de faon que leau puisse scouler delle-mme dans ce dernier (Figure 26 ci-dessous). Une pente douce permettra un bon coulement de leau. Cette pente doit avoir entre 1 et 3 % (cest--dire une diffrence lhorizontale de 3 cm pour une longueur de 100 cm). Si la pente est trop forte, on va avoir une dvalaison des eaux trop importante. Si elle est trop faible, un barrage sera ncessaire pour stocker leau, ce qui va entraner des travaux supplmentaires parfois lourds. Sans pente, il ny a pas dcoulement deau, ce qui ne permettra pas de vidange de ltang (Figure 27 et Figure 28, p. 55).
54
2. Les choix
Calculer une pente est assez simple et demande peu de matriels (Photo A, p. 56, Figure 29 et Figure 30, p. 57). On lexprime en pourcentage. On place un piquet en haut et un piquet en bas de la pente. On tend une corde horizontalement entre les deux piquets laide dun niveau de maon. En absence de niveau, une bouteille remplie deau peut faire laffaire. Ce dispositif est particulirement pratique, puisquil permet de procder rapidement, mme sur un terrain herbeux ingal, et avec une prcision suffisante (lerreur maximale est infrieure 6 cm par 20 m de distance). Il exige une quipe
A.Faiblepente(13%) Favorable
Figure 28. Pente de colline. A : Trop forte ; B : Forte dun ct, favorable de lautre ;
C : Les deux pentes sont favorables.
55
de trois personnes. Un observateur installe un piquet au point de dpart A dont lemplacement est marqu et maintient la corde sur la graduation correspondant h. Lobservateur en B maintient galement la corde contre la mme graduation, puis dplace la corde sur le deuxime piquet vers le haut ou vers le bas de la pente, jusqu ce que la personne place au centre indique que le niveau de maon est lhorizontale avec les cordes bien tendues. Si on ne dispose pas de niveau maon, une bouteille deau peut suffire. On a alors H. Il suffit alors de mesurer la diffrence H-h. La pente P en % sera alors : P = (H-h) x 100 / D Avec D = distance entre A et B.
Un bon pisciculteur va tous les jours contrler son tang. Il passe une fois par jour pour surveiller, pour donner manger ses poissons. Chaque semaine il recharge le composts, il coupe les herbes sur les digues Il faut donc que ltang ne soit pas trop loin de la case du pisciculteur et quil ny a pas de barrires infranchissables entre ltang et la maison (rivire en saison de pluie, par exemple). Il est dailleurs conseill dhabiter le plus prs possible de son tang pour le surveiller contre les voleurs (Figure 31, p. 58). On a dj vu quon ne va pas construire un tang l o la pente est trs forte parce que la digue en aval devrait tre trs grande et donc coteuse pour un tang de superficie rduite. Pour chaque travail, on compare leffort ncessaire avec le bnfice quon peut en tirer. Si on a le choix, on va donc prfrer un terrain dcouvert un terrain plein de troncs darbres quil faut enlever avec toutes les racines. On va aussi choisir un terrain sans rochers ou gros cailloux. Il sagit de connatre lappartenance du terrain sur lequel va tre implant la future srie dtangs. On va devoir faire de la prospection. Une des solutions est de demander aux villageois de voir par eux-mmes quels sont les sites de proximit. Puis, dvaluer les diffrents sites selon les critres ci-dessus. En marge des tangs, la maintenance ou la plantation des arbres et dautres espces vgtales permettra en terrain trs accident non seulement de protger les sols contre lrosion, mais aussi denvisager lexploitation du terrain de manire rentable en considrant par anticipation
II.4.3. le foncIer
56
2. Les choix
les diffrentes composantes dune pisciculture intgre avec les autres spculations du monde rural (herbes pour bovins, fruits comme aliments ou fertilisants dans les tangs, zones vraiment gorges deau pour des cultures comme le riz, ). Lassainissement et le drainage de leau dans la plupart des zones marcageuses tant difficiles, ces dernires devront tre choisies pour la construction dtangs piscicoles en ayant bien lesprit cette contrainte susceptible de grever les cots dexploitation dans le futur.
Observateur arrire
Observateur avant
Maintenirlesdeuxextrmitsdela cordelammehauteur
Observateurplacau centre
Figure 29. Mesure dune pente : dispositif.
H-h
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Le choix du site doit tenir compte de : Leau : quantit et qualit ; Le sol : impermable ;
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Chapitre 06
I. DESCRIPTION
Lesvaluations
Dure: 3mois
Socio-conomique Ethnologique
Environnementale cologique-Ichtyologique
3mois
Leschoix Lestangs
Choixdesvillages
Choixdessites
Pland'amnagements
Achatsdumatriel Nettoyagedusite Piquetagedel'tang Canald'alimentation Alimentationdel'tang Constructiondesdigues Canaldevidange Amnagementdel'assiette Acquisitiondefilets depches Constructionde cagesouhapas
Dure: 36mois
Temps
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Dure: 0,51mois
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3. les tangs
En ce qui concerne lutilisation de ltang, il est certain que le mme tang peut servir diffrentes utilisations selon les moments et lvolution de la structure mise en place. On trouvera : 9 Les tangs reproducteurs pour llevage des poissons gniteurs ; 9 Les tangs de frayres pour la production dufs et de jeunes alevins, et dalevinage pour la production dalevins de plus grandes tailles ; 9 Les tangs de stockage (ou de stabulation) pour conserver le poisson vivant temporairement, souvent avant de le vendre ; 9 Les tangs de grossissement pour la production de poisson de consommation ; 9 Les tangs intgrs situs proximit de cultures, danimaux dlevage ou dautres tangs piscicoles dont les dchets sont susceptibles de servir de produits dalimentation ou de fertilisation. Dans le cas prsent, ne seront considrs que les tangs utilisables pour la pisciculture de subsistance et qui sont les tangs les plus viables. La particularit principale sera quils soient entirement vidangeables avec de leau courante disponible toute lanne. Nous ne tiendrons pas compte, de ce fait, des tangs collinaires aliments par les eaux de pluies ou de ruissellement et les tangs de rsurgence aliments par des eaux de la nappe phratique. On va donc axer le travail sur deux types dtangs, aliments par un cours deau : 9 Les tangs de barrages. 9 Les tangs de drivation.
tang
Alimentation eneau
61
Les tangs de barrage sont des tangs au travers desquels passe la totalit de leau provenant de la source (Figure 35, p. 64). Quand on a une petite rivire encaisse, on peut barrer le passage deau de faon que la masse deau retenue par le barrage forme un tang. Devant le barrage, on installe un moine pour vidanger ltang. Un ou plusieurs dversoirs sont prvoir pour vacuer le trop plein deau en cas de crue ou de fortes pluies. Les dversoirs doivent tre en mesure dvacuer mme les plus fortes crues, sinon tout le barrage risque dtre emport. Le point le plus important avant de commencer la construction dun tang de barrage est de connatre le niveau maximum et le dbit maximum de la rivire pendant la saison humide aprs une forte pluie. Sur les grands cours deau qui grossissent fort en saison de pluie, il est prfrable de faire des tangs en drivation plutt que des tangs de barrage. En plus de ce manque de contrle sur le dbit deau qui entre dans ltang, on ne peut pas non plus empcher les poissons qui vivent en amont du cours deau dentrer dans le bassin. On ne peut non plus mettre des grillages devant les dversoirs pour viter que les poissons schappent quand le dversoir fonctionne. Le grillage risque de se boucher avec des feuilles, branches et de la boue en suspension dans leau. Leau va monter et risque de casser la digue. On ne peut pas contrler correctement la quantit deau qui traverse le bassin : il y a donc beaucoup de risques dinondation (perte de poissons, de fertilisants et daliments quand le dbit du cours deau est important). Contrairement aux tangs de barrage, qui retiennent toute leau de la source deau, les tangs de drivation nutilisent quune partie de leau (Figure 36, p. 65). Ce sont donc des tangs au travers desquels passe une partie de leau provenant de la source et non la totalit. Lentre et la sortie deau dans ltang sont contrles. On va donc dvier une partie du cours deau dans un canal dalimentation qui apportera leau aux bassins. La prise deau sur le cours deau se construit dhabitude devant un petit barrage de dviation. Ce barrage assure un niveau deau constant dans le canal dalimentation. Tout le surplus deau dont on na pas besoin passe par le dversoir du barrage. Les bassins aliments par un canal en drivation peuvent tre construits en parallle ou en srie. Les tangs en drivation de type contour sont construits sur les pentes dune valle et sont composs essentiellement par trois digues. Ces tangs sont en gnral peu coteux, sans risque dinondation et bien vidangeables.
II.3. COmPaRaISON
Un meilleur contrle de lalimentation en eau a pour effet de faciliter la gestion de ltang, notamment pour la fertilisation de leau et lalimentation du poisson.
Un meilleur drainage a galement pour effet de faciliter la gestion de ltang, par exemple au moment de la rcolte totale des poissons levs et lors de la prparation et de lasschement du fond de ltang. Une forme rgulire et des dimensions correctes permettent de mieux utiliser un tang des fins particulires et simplifient sa gestion.
Pratiquement, malgr un cot plus lev, la gestion intgre de plus en plus intensive de la production de poissons, sera meilleure avec des tangs de drivation (Tableau VIII, p. 63). En outre, il ne sera pas possible dtendre le nombre dtangs avec un barrage. Ceci est important car cela vite de bloquer de leau de rivires qui est aussi utilise par les villages situs en aval. Cela peut permettre dviter des conflits parfois violents. Les tangs en drivation aliments en eau par gravit sont les plus adquats dans lapproche propose ici.
Le choix dun type donn dtang dpend beaucoup du type dalimentation en eau disponible et de la topographie du site choisi.
62
3. les tangs
Tableau VIII. Avantages et inconvnients des tangs de barrage et de drivation.
Type Avantages Inconvnients La digue doit tre solidement ancre cause des dangers de rupture en cas de crue. Il faut prvoir un dversoir et son canal dvacuation qui peuvent tre coteux. Pas de contrle larrive deau (quantit, qualit, poissons sauvages). Impossible vidanger entirement, sauf en cas dasschement complet de la source dalimentation en eau. Gestion de ltang difficile (fertilisation, alimentation) cause de lirrgularit de lapprovisionnement en eau. Forme et dimensions irrgulires. Problmes sociologiques possibles en raison de la rtention deau vis--vis des populations en aval. Cots de construction plus levs par comparaison aux tangs de barrage. Productivit naturelle plus faible, surtout lorsque ltang est construit sur un sol non fertile. Les travaux de construction exigent au pralable des levs topographiques soigneux et un piquetage dtaill.
tang de barrage*
Simplicit de conception dans le cas de petits cours deau. Cots de construction relativement faibles, sauf en prsence de problmes de protection contre les inondations. La productivit naturelle peut tre leve suivant la qualit de leau dalimentation.
tang de drivation**
Facilit de rgulation de lapprovisionnement en eau. Possibilit dune bonne gestion de ltang. Cots de construction plus levs sur terrain plat. Vidange totale possible. Ralisation possible dtangs de formes et de dimensions rgulires.
* Lorsque ltang de barrage est construit avec un canal de drivation, certains des inconvnients qui lui sont propres peuvent disparatre (alimentation en eau contrle, absence de dversoir, vidange totale, gestion facilite). Toutefois, les cots de construction risquent dtre considrablement augments, sil faut prvoir la drivation dun dbit deau important. ** Les avantages relatifs dpendront de la disposition des tangs, soit en chapelet (gestion de ltang plus difficile), soit en parallle (vacuation et alimentation en eau indpendantes, ce qui simplifie la gestion).
Selon les besoins, on va pouvoir faire construire soit une srie dtangs avec une gestion en dcal avec ensemencement dcal, ce qui permet des rcoltes mensuelles, soit des rcoltes rgulires durant lanne. Toujours dans le but de limiter la quantit de travail et les cots dune part, et doptimiser la disponibilit en eau dautre part, il faudra disposer les bassins en fonction de la topographie. La mise en valeur dun site amnageable est par consquent un exercice complexe. Un positionnement en terrasses permet damnager une surface beaucoup plus importante dtangs et de mieux garder leau (Figure 37, p. 66). En cherchant positionner les digues-aval en travers de lcoulement des nappes dans le sous-sol, on augmente par stockage les disponibilits en eau du site. Une conception densemble dun site est indispensable pour utiliser au mieux la surface, le dnivel entre lalimentation et la vidange et les disponibilits en eau. Une disposition des tangs au fil de leau ne maximise pas la surface amnageable (B) : la surface en vert nest pas utilise. Cet coulement seffectue paralllement au cours deau. Par contre, dans le schma (C), leau est bloque dans son coulement perpendiculaire au court deau puisque les tangs sont tous au mme niveau. Davantage deau sera alors stocke dans le sous-sol au-dessus des plans dtangs. Elle sera disponible pour remplir nouveau les tangs ou pour limiter les pertes durant la saison sche.
63
Coursd'eau Dversoirettrop-plein
Barrage
Coursd'eau
Canaldedrivation Barrage
64
3. les tangs
vacuationdeleau Coursd'eau
tang tang
tang
tang
Canaldedrivation
Arrivedeau
65
Coursd'eau
Coursd'eau
Canal d'alimentation
Coursd'eau
Canal d'alimentation
Figure 37. Disposition des tangs par rapport la topographie (CIRAD). Pour une surface en eau quivalente, on recherchera une forme dtang qui minimise la longueur totale de digue (Figure 38 et Tableau IX ci-dessous). Pour un tang de mme dimension, la longueur totale de la digue augmente rgulirement lorsque la forme de ltang scarte progressivement du carr pour devenir plus allonge. Paralllement, les cots de construction augmentent. Les digues qui sparent les tangs (digues intermdiaires) sont plus troites que la digue-aval. La forme carre allonge la digue aval (A). Une forme rectangulaire trop allonge la rduit, mais allonge de manire importante les digues intermdiaires (C). De plus, si lon veut garder la mme pente pour garantir une bonne vidange, il faudra creuser plus profondment. Ces deux formes ne sont pas optimales (A et C). Sur un terrain rgulier, la forme dtang qui demandera le moins de travail est rectangulaire mais pas trop allonge (B). Cest la forme qui sera utilise prfrentiellement. En gnral, les tangs rectangulaires ont une longueur environ deux fois suprieure leur largeur. Il vaut mieux, galement, employer une largeur standard pour les tangs prvus pour le mme usage. Dans plusieurs cas, il peut tre plus simple et plus conomique dadapter la forme de ltang la topographie existante (Figure 39, p. 67). Tableau IX. Diffrentes formes pour un tang de 100 m2.
Forme de ltang carr rectangulaire Largeur (m) 10 7 5 2 Canaldalimentation Longueur (m) 10 14,3 20 50 Longueur des digues (m) 20 + 20 = 40 14 + 28,6 = 42,6 10 + 40 = 50 4 + 100 = 104
Digueintermdiaire
Digueaval
66
3. les tangs
Lorientation des tangs va varier selon langle de la pente de manire limiter au minimum les terrassements (Figure 40 ci-dessous). 9 Pentes de 0,5 1,5 % : La longueur des tangs rectangulaires doit tre perpendiculaire aux courbes de niveau. Cest--dire que les tangs doivent tre orients dans le sens de la Digue pente pour que le fond suive la pente naturelle et quil ne soit pas ncessaire de creuser la partie Figure 39. Exemple dtang dont la forme la plus profonde. est adapte la topographie. Ici, deux digues 9 Pente suprieure 1,5 % : La lonseulement sont ncessaires. gueur des tangs rectangulaires doit tre parallle aux courbes de niveau. Cest--dire que les tangs doivent tre perpendiculaires la pente. Plus la pente saccentue, plus les tangs doivent tre rtrcis.
III.3.
SELON La PENTE
E=vacuation-P=prised'eau
101,6
P
10
20m
101,2
1,2
E
10 10 10 0,6 0,8 1,0
E E
P P
20
99,6 99,2
Pente de 1%
Pente de 3%
Pente de 5%
Figure 40. Disposition et forme des tangs selon la pente. Lorsque lon veut installer plusieurs tangs, il existe deux possibilits de positionnement les uns par rapport aux autres (Figure 41 ci-dessous) :
9 En chapelet : Les tangs dpendent les uns des autres quant leur approvisionnement en eau, puisque leau scoule depuis les plus levs vers ceux qui sont situs plus bas. Ce systme a pour avantage de limiter le nombre de canaux dalimentation et de vidange des tangs. Cependant,
Alimentation P E P E P E A P E P E P E
P=Prised'eau E=vacuation
P E
P E Vidange
67
9 En parallle (Photo B, p. 68) : Les tangs sont indpendants les uns des autres, chacun tant aliment directement partir du canal dalimentation. Leau nest pas rutilise aprs avoir travers un tang. A contrario des tangs en srie, il est possible disoler sans problmes lenPhoto B. Exemple dtangs rectangulaires en semble des tangs, et donc de limiter les risques construction disposs en parallle (Libria) de contamination. Les vidanges se font indpen[ Y. Fermon]. damment et la pente est la mme pour tous les tangs.
le fait que cest la mme eau qui passe dans tous les tangs peut amener des problmes quant la propagation de maladies. En effet, si un tang est contamin, le risque de contamination des autres et de perdre toute sa production est important. On aura galement des problmes lors des vidanges des tangs. La pente demande est galement plus importante au total.
Les tangs sont caractriss par leur taille, leur forme et leur profondeur. Nous avons vu au paragraphe II, p. 45 le calcul de la superficie et du volume dun tang.
La taille individuelle dtangs peut tre dcide par le pisciculteur, compte tenu des facteurs suivants (Tableau X et Tableau XI ci-dessous) : 9 Utilisation : un tang frayre est gnralement plus petit quun tang dalevinage, lui-mme plus petit quun tang de grossissement. 9 Quantit de poisson produire : un tang de pisciculture de subsistance est plus petit quun tang de pisciculture commerciale petite chelle, lui-mme plus petit quun tang de pisciculture commerciale grande chelle. 9 Niveau de gestion : un tang de pisciculture intensive est plus petit quun tang de pisciculture semi-intensive, lui-mme plus petit quun tang de pisciculture extensive. 9 Disponibilit des ressources : il est inutile de faire de grands tangs si les ressources disponibles, par exemple en eau, en poissons reproducteurs, en engrais et/ou en aliments, sont insuffisantes. Tableau X. Taille des tangs de grossissement.
Type de pisciculture Pisciculture de subsistance Pisciculture commerciale petite chelle Pisciculture commerciale grande chelle Superficie (m2) 100 - 400 400 - 1000 1000 - 5000
68
3. les tangs
Tableau XII. Caractristiques dtangs peu profonds et dtangs plus profonds.
tangs peu profonds tangs plus profonds Stabilit accrue de la temprature de leau Moins daliments naturels disponibles Capture des poissons en eau profonde difficile Digues leves et solides ncessaires
chauffement rapide de leau Importantes fluctuations de temprature Risques accrus de prdation par les oiseaux Croissance accrue de plantes aquatiques Digues plus petites ncessaires
50cm
150cm
9 Importance des rcoltes et de la demande du march local : de grands tangs, mme si on ne les rcolte quen partie, risquent de fournir trop de poissons par rapport la demande du march local. Dans la situation de pisciculture de production, on choisira plutt des tangs ayant un maximum de surface de 400 m2. Les tangs piscicoles sont gnralement peu profonds. Leur profondeur maximale nexcde pas 1,50 m (Tableau XII et Figure 42, p. 69). La partie la moins profonde devrait avoir au moins 0,50 m afin de limiter la croissance des plantes aquatiques. Des tangs plus profonds sont dune construction bien plus coteuse car le volume des digues augmente rapidement avec la profondeur de ltang. Toutefois, il est parfois ncessaire dutiliser des tangs plus profonds. Dans les rgions sches, stocker de leau pour en avoir assez en saison sche pour les poissons est primordial. Dans tous les cas, il y a certaines rgles quil ne faut pas ngliger si on veut avoir des tangs facilement grables et totalement vidangeables, aliments par gravit (Figure 43, p. 70). Leau scoule vers le bas, du point le plus haut au point le plus bas (A). La surface de leau dans un tang est toujours horizontale (B). Le fond de ltang doit se situer au-dessus de la nappe phratique au moment de la rcolte (C).
III.5.2. La PROFONDEuR
Le fond de la prise deau principale doit se situer au-dessous du niveau minimal de la source deau (D).
Le fond du canal dalimentation doit se situer au moins la hauteur du niveau deau maximal dans ltang (E).
Larrive deau de ltang doit tre situe au moins la hauteur du niveau deau maximal dans ltang (F).
Lentre du dispositif de vidange de ltang doit tre tout au plus au niveau du point le plus bas de ltang (G). La sortie du dispositif de vidange de ltang doit tre au moins la hauteur du niveau deau dans le canal de vidange (H).
Lextrmit du canal de vidange doit tre au moins la hauteur du niveau deau maximal dans le lit naturel (I).
69
A
Sourcedeau Prisedeau
B
Canaldalimentation
C
Prisedeau
D
vacuation
E
Canaldevidange
F
Canaldevidange Litnaturel
H
Les explications sont donnes dans le texte.
Figure 43. Les diffrents points importants pour la gestion de leau par gravit. Dans le cas dun tang en drivation aliment par un cours deau, par une prise deau principale et un canal dalimentation, il est facile de dterminer la diffrence de niveau (x) (cm) qui correspond la valeur mesure entre le niveau minimal la prise deau principale et le niveau deau maximal au bout du canal de vidange (Figure 44, p. 70). On considre un tang dune profondeur de prfrence de 150 cm. Il faudra y rajouter la diffrence de niveau ncessaire entre la sortie du dispositif de vidange de ltang et le niveau deau maximal dans le canal de vidange (b) et la diffrence de niveau ncessaire entre la prise deau de ltang et le niveau deau maximal dans ltang (c) ainsi que la valeur entre lentre et la sortie du dispositif de vidange de ltang (e).
1 1a 1b 2 3 4 5 6 7 7a 7b 8 9
c x
a d b x
1:Coursd'eauenamont-niveaud'eau:1a:minimal-1b:maximal 2: Prise d'eau principale : mme niveau que le cours d'eau 6 : Sommet des digues 3:Canald'alimentation 7 : Dispositif de vidange de l'tang - 7a : Entre - 7b : Sortie 4 : Prise d'eau de l'tang 8 : Canal de vidange 5 : Niveau d'eau maximal de l'tang 9:Coursd'eauenaval-niveaud'eaumaximal x = Diffrence de niveau ncessaire entre le niveau d'eau minimal la prise d'eau principale et le niveau d'eau maximal en aval de l'tang du cours d'eau a = Diffrence de niveau ncessaire entre le sommet des digues et le niveau d'eau maximal dans l'tang b = Diffrence de niveau ncessaire entre la sortie du dispositif de vidange de l'tang et le niveau d'eau maximal dans le canal de vidange c = Diffrence de niveau ncessaire entre la prise d'eau de l'tang et le niveau d'eau maximal dans l'tang d = Profondeur maximale de l'tang (150 cm minimum de prfrence)
70
3. les tangs
x > 150 + b + c + e Ce minimum de diffrence de niveau est primordial pour avoir des tangs compltement vidangeables.
Iv. RCaPITuLaTIF
On va donc sorienter vers : Rectangulaires, Des tangs de drivations, Disposs en parallle,
Les tangs seront donc disposs selon un schma comme celui indiqu sur Figure 45 ci-dessous. Des exemples sont prsents sur la Figure 46, p. 72.
Coursdeau
Prise deau
71
Coursdeau
Canalde drivationnaturel
Canal dalimentation
Coursdeau
Canal dalimentation
Canal dalimentation
Canalde drivation
B
Figure 46. Exemples de systme piscicole en drivation. Alimentation par un cours deau Une (A) ou deux (B) ranges dtangs disposs en parallle Un canal de drivation naturel Contrle de leau optimal
72
Chapitre 07
cette tape, on tudie une ou plusieurs localisations possibles des tangs. Une premire slection est arrte visant minimiser le travail par rapport la surface dgage. Lamnagement est volutif : les hypothses formules sur le remplissage et le dtournement des crues sont values au fur et mesure de la ralisation de la construction. Les critres qui seront observs tout au long de lamnagement sont principalement : 9 La remonte des nappes ; 9 Ltanchit de la digue aval ; 9 Le comportement des trop-pleins et des moines durant les crues ; 9 La faisabilit du travail ; 9 Les interactions qui se dveloppent avec les amnagements environnants (casiers, marachage). Un premier plan damnagement est propos (Figure 25, p. 53 et Figure 48, p. 75). Il sagit de mettre sur papier les mesures de moindre pente et de situer sur le plan la position des diffrentes structures amnager. Dabord, on va dgager partiellement le terrain la machette pour mieux le visualiser. Puis, on va procder au lever du site. De manire gnrale, le lever du site se fait mthodiquement, avec un espacement rgulier entre les points levs. Chaque point lev est matrialis sur le terrain laide dun piquet de niveau. Lextrmit suprieure du piquet de niveau porte une lettre correspondant la mme lettre sur la future carte topographique. Lespacement entre les points levs dpendra de la topographie du terrain. Si le terrain est trs accident, il faudra lever des points trs rapprochs. Le premier point lev peut se faire au niveau du point de captage. On va pouvoir dterminer la ligne de plus grande pente comme nous lavons vu au paragraphe II.3, p. 53. Pour cela, on va dabord localiser le point le plus haut, puis le plus bas. Puis on va calculer la pente entre ces deux points.
I. le plan damnagement
73
Lesvaluations
Dure: 3mois
Socio-conomique Ethnologique
Environnementale cologique-Ichtyologique
3mois
Leschoix Lestangs
Choixdesvillages
Choixdessites
Pland'amnagements
Achatsdumatriel Nettoyagedusite Piquetagedel'tang Canald'alimentation Alimentationdel'tang Constructiondesdigues Canaldevidange Amnagementdel'assiette Acquisitiondefilets depches Constructionde cagesouhapas
Dure: 36mois
Temps
Vidangedel'tang
Amnagementannexe
6-9mois
Finalisationetmiseeneau
L'levage
Collecteenmilieu naturelouproduction d'alevinsdetilapia
61/4-91/4mois
Fertilisation
Compostireexterne Reprised'uncycle
Entretienet Suividestangs
Suividespoissons
7-10mois Dure: 412mois
Lafinducycle
11-22mois
Stockagedes poissons
Dure: 0,51mois
74
3. Les tAngs
marigot source
Piquetage ducanal
limitefoncire
limitefoncire Figure 48. Visualisation par piquetage du premier plan du reprage des alimentations en eau possibles (A, K), des vidanges envisageables (C, D, L, M, E, F), des diffrentes valles (niveau de M par rapport D), (Figure 25, p. 53) (CIRAD). En rouge, limite dintervention. La ligne de plus grande pente permet dimplanter les diffrentes structures de lexploitation piscicole de manire ce quelles soient les plus fonctionnelles possible, notamment du point de vue de lcoulement des eaux et de lassainissement. La disposition des diffrentes structures sur la carte topographique devra se faire en tenant compte en outre du cot de construction et du fonctionnement de la future station, des rgles de la scurit du travail, de lextension future probable de la station. Aprs avoir dlimit et visualis le futur site dimplantation, le premier travail sera de nettoyer cette zone. Il faut dfinir de faon prcise la zone concerne avant de commencer dfricher, puis, dterminer les coins extrieurs de la superficie contenant les tangs, qui doivent comprendre intgralement la surface occupe par les digues. On peut dlimiter cette zone par des piquets en bois, des cordages ou des poteaux. Une fois cette tche accomplie, il faut dlimiter une surface supplmentaire, au-del des digues, qui servira de zone de travail et de passage autour du site. On est alors prts commencer (Figure 49, p. 76). Cela commence par : Dfrichez la zone comprenant les digues des tangs en la dbarrassant de toute la vgtation, des arbustes, des arbres (y compris des racines et des souches) et de toutes les grosses pierres. Dfrichez la zone de travail et de passage autour des digues. Dfrichez tous les arbres et arbustes sur une bande de 10 m autour des digues et des ouvrages, autour des voies de desserte et autour des installations dalimentation en eau et de drainage.
Pisciculture de subsistance en Afrique
75
Enlevertoutela vgtation
Figure 49. Prparation du site dun tang. Toutes les herbes devront tre coupes comme pour la culture. Tous les arbres doivent tre coups et leurs racines extirpes. Si on laisse des racines, ltang finira par suinter. Les herbes, les arbustes, toutes matires organiques et les roches doivent tre enlevs. On pourra brler si cela est possible. Le terrain doit tre trs bien nettoy avant que la construction proprement dite ne commence. Parmi les lments enlever, on trouvera (Figure 50 ci-dessous et Photo C, p. 77) : 9 Vgtaux ligneux (A), l o les racines risquent de provoquer de graves fissures dans les ouvrages piscicoles comme les dispositifs darrive deau et de vidange. 9 Souches darbres (B), dont la dcomposition risque daffaiblir les ouvrages en laissant des vides dans le sol. 9 Grosses pierres et rochers (C), dont lextraction peut savrer ncessaire. 9 Termitires et terriers danimaux (D), qui doivent tre entirement supprims. Il faut ensuite bien colmater le trou ainsi cr avec de la terre argileuse.
Souchedarbre
B
Grossespierresetrochers Arbustesetarbres
C
Termitire Terrier
3. Les tAngs
Photo C. Nettoyage du site. gauche : Arbre non enlev au bord dun tang { viter}(RDC) ; droite : Sites avant dfrichage (Libria) [ Y. Fermon]. Lalimentation en eau comprend la prise deau, le canal principal dalimentation et les petits canaux pour acheminer leau du canal dalimentation vers ltang. Les prises deau principales servent rgler globalement et driver lalimentation en eau dun tang ou dun groupe dtangs. Elles ont essentiellement pour rle dassurer une alimentation rgulire en eau, susceptible dtre rgle en fonction des conditions prsentes. Les prises deau sinstallent, si possible, contre-courant pour viter le transport des matriaux que charrie la rivire vers les tangs. Ce canal aliment, en principe par un dbit constant mais rglable, est destin amener leau la partie suprieure des tangs construits de faon que leur vidange complte puisse tre faite quel que soit le niveau de leau dans le fond de la valle. Cette condition est trs importante et doit tre strictement respecte. Dans les cas trop frquents o elle ne lest pas, les tangs ne sont plus que de simples diverticules du cours deau dont les crues dmolissent les digues et do les poissons sortent et entrent volont. On fait quelques sondages pour voir sil ne se prsente pas de difficults particulires (prsence de rochers en particulier). Les principaux lments dune prise deau sont les suivants : Un ouvrage de drivation servant rgler le niveau du cours deau et assurer quil est suffisant pour alimenter la prise deau sans la noyer. Un dispositif de rgulation du niveau dentre (et du dbit) lintrieur de louvrage proprement dit, servant rgler lalimentation en eau des tangs ; un tel dispositif est gnralement reli louvrage de transport de leau ; Un ouvrage de protection de lentre, par exemple pilotis pour empcher toute dtrioration de la prise deau due aux dbris. On utilisera une prise deau ouverte ou niveau libre dans laquelle les niveaux dalimentation ne sont pas contrls et o la prise fonctionne dans toutes les conditions de dbit. Ce systme est simple et relativement bon march, mais il exige gnralement une alimentation en eau fiable et qui
75
ne varie pas trop. Les points important prendre en compte sont les suivants (Figure 51 et Tableau XIII ci-dessous) :
Les niveaux de la source dapprovisionnement en eau (rivire, petit cours deau) par rapport louvrage dalimentation et aux tangs proprement dits. La profondeur laquelle on souhaite capter leau (en surface, plus bas ou sur toute la profondeur de la source dalimentation).
Il faudra sassurer que le niveau deau dans la source dalimentation est toujours suffisant pour permettre de puiser de leau la profondeur souhaite. Il faut galement sassurer que la prise deau ne risque pas dtre noye. Plus la prise deau est large, moins la perte de charge sera forte lorsque leau coule vers les tangs. Ce facteur peut avoir de limportance en cas de trs faible charge. Dans la plupart des cas, toutefois, la prise deau a environ la mme largeur que le canal dalimentation qui lui est reli. La taille de ce dernier est fixe en fonction du dbit souhait. Si le canal dalimentation est particulirement large, ou si on veut accrotre la perte de charge au niveau de la prise deau (par exemple, si le niveau externe de leau est nettement suprieur celui requis dans le canal dalimentation), la prise deau peut tre plus troite que le canal dalimentation. En gnral, une prise plus troite est plus facile rgler. Pour cela, on peut installer des ouvrages simples construire. Aprs avoir slectionn la prise deau, on amnage le canal dalimentation qui amnera leau jusque dans les tangs (Figure 52, p. 79). Ce canal a une pente trs faible et doit pouvoir amener de leau tout au long de lanne. On choisit le trac du canal en piquetant une courbe de niveau partant
Coursdeau
Prisedeau principale
Lahauteurdeaudiminue avecladistance
Prisedeaudeltang
tang
A:Niveaudeauminimal-maximaldanslecoursdeauetdanslapartieinitialeducanal B:Pertedecharge C:Niveaudeauminimal-maximaldanslapartieterminaleducanalaprslespertesdecharge D:Leniveaudelaprisedeaudeltangdoittreplusbasqueleniveaudeauminimaldansle canal E:Leniveaudeaumaximaldoittrecontrlpourempcherlesinondations F:Sortiedelaprisedeau10cmau-dessusduniveaudeaumaximaldansltang Figure 51. Diffrences de niveaux deau. Tableau XIII. Ouvrages pour prise deau.
Type de rivire Petite Dbit infrieur 10 litres/ seconde Pas de crue importante Grande Dbit au moins double du dbit ncessaire Prsence de crue importante Ouvrage ncessaire De drivation ne pouvant tre submerg Non ncessaire De drivation pour augmenter le niveau deau Non ncessaire Digue en terre Bois/lianes/argile Barrire en bois Barrire en bois ou en pierre, rglable -
74
3. Les tAngs
Figure 52. Mise en place du canal dalimentation. de la base de la prise deau jusquau site o seront construits les tangs. Pratiquement, aprs avoir tabli le trac de la courbe de niveau, on adopte un trac dfinitif en fonction du terrain. Il faut toujours viter de donner une pente trop forte au canal et prvoir si ncessaire, des chutes empierres ou btonnes. Ensuite, on procde au creusement et au talutage du canal. Rappelons quil faut creuser le canal sec. La mthode consistant creuser un canal au fur et mesure que leau y pntre, est viter car elle conduit systmatiquement donner une pente beaucoup trop forte au fond du canal. Les canaux sans revtement dtanchit ont la plupart du temps une section transversale de forme trapzodale, dfinie par les lments suivants (Figure 53 ci-dessous) : 9 La largeur (b) de son fond (ou plafond) horizontal ; 9 La pente (z/l) des parois latrales ; 9 La profondeur maximale de leau (h) ; 9 La revanche (f) permettant dviter tout dbordement. Les dimensions du canal sont indiques dans le Tableau XIV, p. 80. Il est indispensable que la vitesse du courant dans le canal nentrane pas lrosion de ses parois. La vitesse maximale de leau varie avec la nature du terrain : 0,15 m/s dans la terre fine et 1,00 m/s dans les cailloux. Si lon ne peut suivre la courbe de niveau pour une raison quelconque et que lon doive faire
Surfacedeleau f
Pentez/l(1,5/1ou1,5:1)
h z (z=1,5) b Figure 53. Profil transversal du canal. Mesure et pente des parois.
l (l=1)
75
descendre le niveau du canal, il faut prvoir une chute oblique ou bien un tuyau, mais il ne faut en aucun cas donner au canal une pente trop forte. Si, malgr toutes ces prcautions, leau du canal est trouble, il faut prvoir sur le parcours des bassins de dcantation ou des largissements conus de telle faon que la vitesse du courant y soit assez faible pour favoriser le dpt des matires en suspension. Aprs les dernires vrifications du trac dfinitif, on peut procder au terrassement du canal sec, en commenant o lon veut, suivant les ncessits du moment. Cette opration se fait en trois temps (Figure 54 ci-dessous) :
1. Dabord creuser la partie centrale avec des parois verticales distantes dune largeur gale la largeur du fond, puis on ajuste la pente en long du fond, et lon procde la coupe des talus (talutage). 2. Attention de laisser en place (dans laxe ou sur les bords) les piquets dont les sommets doivent
Axe Laisser10cm aufond Largeurdufond Matrialiser letrac avecdes piquets Axe Creuserles10 cmrestant Largeurdufond Dplacerla ficelleversles piquetsdepente Laisserdes sectionsnon creuses Ficelle Tenderune ficellelelong despiquets Ficelle Enleverles sectionsnon creuses Enleverles piquetsdaxe etdefond Formerles paroisducanal Largeurdufond Formerlesparois
Niveaudemaon
Piquets
Niveaufinaldu fondducanal
Figure 54. Creusement dun canal. Photo D. Un canal en cours de creusement (Libria) [ Y. Fermon].
74
3. Les tAngs
servir de repres pour la profondeur et de rejeter les terres de dblai en contrebas afin dviter un dbordement ventuel en priode de crues. Lorsque, en certains endroits du parcours, les canaux doivent tre approfondis, le mme gabarit est utilis pour vrifier que la largeur constante du plafond et la pente rgulire des berges ont bien t respectes, dans la partie la plus profonde du canal. Inversement, lorsque le canal doit passer par certains points hauts et flanc de colline, la profondeur du terrassement sera plus faible et lamnagement dune banquette sur le ct du canal est ncessaire. Celle-ci sera construite en terre parfaitement compacte et la crte, dune largeur suffisante, devra atteindre partout le mme niveau au-dessus de la section mouille. Linstallation des chutes deau destines ramener la pente du canal au maximum acceptable, doit toujours tre faite avant la premire mise en eau, afin dliminer tous les risques drosion. Par contre, la mise en place des trop-pleins, des bacs de dcantation et des fosss de garde pour lvacuation des eaux de pluie, sils sont ncessaires, est moins urgente. Pour terminer, il faut noter que le procd qui consiste creuser un canal ( reculons) par petites sections partir de la rivire jusqu la profondeur suffisante pour que leau y coule, aboutit systmatiquement donner trop de pente au canal. Ce procd est dconseiller. Lemplacement et le trac du canal de vidange sont en gnral plus faciles dterminer (Figure 55 ci-dessous). Les tangs doivent pouvoir se vider tout au long de lanne sans quil y reste de flaque deau. Pour cela, il faut que le fond du canal de vidange soit bien plus bas que le fond de ltang (Figure 56 ci-dessous). Ce canal se construit, gnralement, une fois ltang termin. Cependant, il est inclus ici car la faon de le raliser est identique celle du canal dalimentation. Prendre le lit de la valle comme canal de vidange est risqu. En effet, si au cours des crues, le niveau deau dans la valle est plus haut que le fond de ltang, on ne pourra pas utiliser le lit de la valle comme canal de vidange. Si au contraire, ce niveau deau est en permanence plus bas que le fond de ltang, on pourra utiliser le lit de la valle comme canal de vidange. Il est galement prfrable de mettre en place un canal de drainage autour de la zone des tangs. prsent, ltape suivante sera de fixer lemplacement des tangs sur la parcelle comprise entre le canal dalimentation et la position du canal de vidange. 3. On ajuste la pente le long du fond.
Canald'alimentation
Emplacement del'tang
A Plusbasqueceluideltang
Canal devidange
B Plushautqueltangparfois
75
Sur la parcelle dlimite par les canaux dalimentation et de vidange, on peut maintenant dlimiter le ou les tangs. Cette opration sappelle le piquetage. Elle devra permettre de reprsenter lemplacement des digues ainsi que les dimensions et les hauteurs des digues avec des piquets. Il faudra ainsi respecter, par la suite, ces dimensions au cours des travaux (Figure 57 cidessous et Photo E ci-contre). Le piquetage se fait laide de piquets qui doivent avoir une hauteur suffisante pour autoriser les dblais ou remblais ultrieurs sans risque de dcouvrir les extrmits enterres ou de couvrir les bouts ariens. On aura au total 4 ranges de piquets pour la digue principale et les 2 digues latrales et 3 pour la digue amont. Ces piquets Photo E. Piquets lors de la construction des seront espacs les uns des autres de 2 m. Un esdigues (Libria) [ Y. Fermon]. pacement entre les ranges de piquets sera fonction des dimensions des digues.
Canald'alimentation Canald'alimentation
V. le pIquetage de ltang
Emplacement del'tang
Emplacement del'tang
Canal devidange
Canal devidange
74
3. Les tAngs
Diguesintermdiaires entretangsadjacents
Amont
Aval
Latrale Diguespriphriques Figure 58. Nettoyage de la zone o seront implantes les digues. Figure 59. Dfinitions des diffrents types de digues.
Il ne suffit pas de creuser un trou pour avoir un tang : aprs avoir dlimit lemplacement de ltang, il faut construire avec soin des digues bien tanches tout autour. Les digues sont les parties essentielles de ltang, delles dpendront la solidit de ltang, sa capacit retenir leau Il faut rappeler quil est ncessaire, dabord, de dbarrasser lassiette de ltang et lemplacement des digues de tous les dbris qui pourraient sy trouver : racines, plantes, cailloux On enlve galement la couche superficielle du sol, (cest--dire la couche de terre cultive), l o la digue doit tre construite, pour viter les fuites deau travers la base de la digue quand ltang sera sous eau. La plupart du temps, on oublie de dcaper le sol avant la construction des digues. Ceci provoque presque toujours dimportantes fuites deau et par consquent, un besoin accru en eau (Figure 58 ci-dessus). Pour un tang de drivation, on distingue (Figure 59 ci-dessus) : 9 La digue amont parallle au canal dalimentation, 9 Les digues latrales, perpendiculaires la prcdente et la digue principale et supportant sur leurs parois (talus) la pression des eaux de deux tangs voisins, et
Banquetteousommet 1m
2m
1m Talusoupente
1m Fondationoubase
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Toute digue doit avoir les proprits suivantes : Elle doit pouvoir rsister la pression deau cre par la hauteur de la masse deau retenue dans ltang (Figure 61 ci-dessous). Elle doit tre suffisamment haute pour empcher leau de scouler par-dessus, ce qui aurait rapidement pour effet de la dtruire (Figure 62 ci-dessous). Elle doit tre impermable, et les infiltrations travers la digue doivent tre rduites au minimum.
9 La digue principale, celle la plus en aval, qui supporte de son talus amont la plus grande pression des eaux de ltang. Cette dernire doit tre la plus paisse et la plus haute. Une digue comporte cinq parties principales (Figure 60 ci-dessous) : 9 La fondation ou base, 9 Le corps, 9 La banquette ou sommet, 9 Les talus, 9 La hauteur.
Si le terrain contient beaucoup de sable, il est prudent de creuser une tranche au centre, tout au long de chaque digue, jusqu la couche de terre impermable, de faon remplacer la terre sableuse et permable par un noyau dargile impermable qui va jusquau sommet de la digue. Les digues ainsi construites sont tanches et plus solides. Cette technique dancrage de la digue ne demandant que peu de travail est conseille pour la construction des tangs et quel que soit le type de terre utilise pour la construction (Figure 63, p. 85). Il est gnralement inutile de prvoir pour une digue intermdiaire, qui spare deux tangs, une solidit comparable celle dune digue priphrique, dans la mesure o la pression deau est pratiquement gale de part et dautre. Toutefois, sil faut vider un tang alors que lautre reste plein, les carts de pression seront voisins de ceux observs sur les digues priphriques, et il faudra prvoir une construction plus solide. Les dimensions des digues dpendent de la superficie de ltang. La fondation de la digue est fonction de la hauteur deau projete dans ltang. La pente du talus est fonction de la qualit du sol. Elle peut ainsi varier de 1 pour 3 (soit 33 %) pour un sol meuble 2 pour 3 (66%) pour un sol de meilleure portance. La banquette ou sommet de la digue doit avoir une largeur suprieure 1 m
Pressioningales Pressiongales
Unedigueplus solideestrequise
Ladiguepeuttre moinssolide
L'eaurentredansl'tang
chappement despoissons
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3. Les tAngs
pour permettre les manutentions ultrieures de la senne pendant les pches. Une implantation de la digue commence par limplantation de la fondation. La digue-aval qui ceinture le site piscicole est lobjet dune pression exerce par leau des tangs. Leau sature la terre dans le bas de la digue (Figure 64, p. 85). La digue-aval doit tre conue en consquence pour viter toute infiltration. Sur les terrains sableux, elle doit avoir une base plus large que sur les terrains argileux. Quand leau, dans son trajet, rencontre une nappe phratique situe plus bas, leau du soussol de ltang est en quilibre avec la nappe puisquelle a perdu sa pression. Dans ce cas favorable, il ny a plus dinfiltration une fois le sol satur en eau. Le calcul de la hauteur de la digue construire doit tenir compte des lments suivants (Figure 65 ci-contre) : 9 Profondeur souhaite de leau dans ltang. 9 Revanche, cest--dire partie suprieure de la digue qui ne doit jamais se trouver immerge. Elle varie de 25 cm pour les trs petits tangs en drivation 100 cm (1 m) pour les tangs de barrage sans canal de drivation. 9 Hauteur de digue perdue au cours du processus de tassement, compte tenu de la compression du sous-sol sous le poids de la digue et du tassement propre de la nouvelle terre dont elle est constitue. Il sagit du coefficient de tassement, dont la valeur est habituellement de 5 20 % de la hauteur de construction de la digue. On peut donc dfinir deux hauteurs de digue (Figure 66 ci-contre) : La hauteur de conception (selon les plans) HP, qui est la hauteur requise de la digue une fois termin le processus de tassement, pour que la profondeur ncessaire deau dans ltang puisse tre atteinte sans danger. Elle est gale la profondeur deau majore de la revanche. La hauteur de construction HC, hauteur laquelle doit slever la digue nouvellement construite, avant que tout tassement ne commence. Elle est gale la hauteur de conception majore de la hauteur de tassement. La hauteur de construction (HC en cm ou m) peut tre calcule simplement partir de la hauteur de conception (HP en cm ou m) et du coefficient de tassement (CT en %) par la formule suivante : HC = HP / [(100 - CT) / 100]
Noyauargileux
Profondeurde leau
(15%)
T R (30) P {153} HP (130) (100) Figure 66. Hauteur de la construction (dfinitions et exemple dans le texte). HC
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Par exemple, si la profondeur maximale de leau dans un tang en drivation de taille moyenne est de 100 cm et si la revanche est de 30 cm, la hauteur de conception de la digue sera gale HP = 100 + 30 = 130 cm. Pour un coefficient de tassement estim 15 %, la hauteur de construction requise sera gale HC = 130 / [(100 - 15) / 100] = 130/85 = 153 cm.
Globalement, au minimum, pour 1 m de haut, la digue doit faire 4 m la base. La pente de la digue en bas de la pente de ltang est plus importante pour limiter lrosion et permettre un accs plus facile au fond de ltang (Figure 60, p. 83, Figure 66 et Tableau XV ci-dessous). La largeur du sommet de la digue est en fonction de la profondeur deau et du rle que doit jouer la digue pour la circulation et/ou les transports : Tableau XV. Exemples de dimension de digues.
200 Bonne 0,80 0,25 1,05 0,60 1,5 :1 1,5 :1 4,53 20 1,31 3,36 0,80 2 :1 2 :1 6,04 20 1,31 4,48 1,00 1,5 :1 21 6,36 15 1,53 5,63 8,19 15 1,53 7,26 Assez bonne Bonne Surface (m2) Qualit du sol Profondeur de leau (max m) Revanche (m) Hauteur de digue (m) Largeur au sommet (m) Pente du cot sec (PS) (extrieur) Pente du cot mouill (PM) (intrieur) Largeur la base (m) Coefficient de tassement (%) Hauteur de construction (m) Surface de section transversale (m2) Volume par mtre linaire (m2) 400 - 600 Assez bonne 1,00 0,30 1,30
Une digue repose sur sa base. Elle doit samincir depuis celle-ci jusquau sommet, cette dernire partie tant galement appele crte ou couronnement. Lpaisseur de la digue dpend donc : De sa largeur au sommet ou largeur en crte. De la pente des deux parois latrales.
(>1,00m)
Penteduct mouill
Hauteur deau {2:1}
Pentedu ctsec
{1,5:1}
Solsargileux Basedautantplusimportantequelateneurensableaugmente
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3. Les tAngs
Tableau XVI. Expression des valeurs de pente selon lunit choisie.
Pente Rapport 1 :1 1,5 :1 2 :1 2,5 :1 3 :1 Pourcentage 45 34 27 22 18 Degr 100 66 50 40 33
1m 1m 1m 1m 1m 1m 1m 1m 1m 1m
1,5 :
1,50m
3:1
1m
2:1 1,5:
1: 1
Axe
Les digues des tangs individuels ont deux cts, le ct mouill lintrieur de ltang et le ct sec lextrieur (Figure 67, p. 86). Lun et lautre se rapprochent progressivement de la base au sommet, en formant un angle habituellement exprim sous la forme du rapport dfinissant la variation de distance horizontale (z en m) par mtre de distance verticale, par exemple 2 :1 ou 1,5 :1. Si lon considre une digue dont les cts sont inclins suivant une pente de 2 :1, pour chaque mtre de hauteur partir du sommet, la largeur de la base augmente de chaque ct de 2 x 1 = 2 m. Les pentes latrales de chaque digue doivent tre choisies en tenant compte des considrations suivantes : 9 Plus la pente est forte, plus elle risque de sabmer. 9 Plus le sol est sableux, plus sa rsistance diminue et plus les pentes doivent tre douces. 9 Lorsque la grandeur de ltang augmente, les vagues deviennent de plus en plus importantes et lrosion devient plus forte. 9 Lorsque la pente augmente, le volume de terre dplacer augmente, ainsi que la surface de terrain ncessaire la construction des tangs. Dordinaire, les pentes latrales des digues vont de 1,5:1 3:1, soit de 18 45 (Figure 68 et Tableau XVI ci-dessus), selon les conditions locales pour des tangs de 100 600 m2. Il est possible de choisir pour le ct sec de la digue une pente plus forte que celle du ct mouill.
Elle doit tre au moins gale la profondeur deau, mais ne doit pas tre infrieure 0,60 m pour les sols argileux et 1 m pour des sols un peu sablonneux. Elle doit tre dautant plus importante que la teneur en sable du sol augmente. Elle doit tre sre pour tout transport prvu.
Le soin apport la construction des digues est un lment essentiel de la dure de vie des tangs (Figure 69, Figure 70 et Figure 71, p. 88 et Photo F, p. 89). Pour construire les digues, on creuse le sol de la partie la moins profonde de ltang : on enlve la terre trop sableuse (A). La bonne terre argileuse est transporte et compacte humide, au moyen dune dame ou en roulant un ft de 200 l rempli deau sur lemplacement des digues. Chaque couche de bonne terre argileuse humide (ne contenant pas de dbris vgtaux ni de grosses pierres) de 10 cm dpaisseur est dame vigoureusement (B). Si on dame une couche de terre trop paisse, la terre ne sera pas bien tasse en profondeur. La terre sera bien compacte et la digue bien tanche si les digues sont construites selon cette technique dite en escalier . On utilise une dame, un ft, ou un rouleau pour bien compacter chaque marche descalier, lune aprs lautre. La plupart des fuites deau sont dues un mauvais compactage, en particulier au-dessus du dispositif de vidange. Chaque marche descalier, de largeur dcroissante du bas vers le haut, est dame et compacte vigoureusement (C). Aprs avoir mont la digue, marche aprs marche, jusqu la hauteur deau voulue (0,6 1,2 m) en fonction du type dtang (ponte, alevinage, gniteur) et sans oublier la hauteur de la revanche de 0,25 m, il suffit daplatir les artes des marches descalier avec un manche en bois. Dans les terrains trs argileux, le sol est plus difficile travailler et certains prfrent construire les digues avec des blocs de terre quils dcoupent dans le sol. Les sols sableux sont plus faciles travailler et seffritent dans les mains : ils sont trs permables et conviennent moins bien pour la pisciculture (D). Pour construire des digues sur des sols argileux, on procde de la mme faon, (m-
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Canal devidange
Canal devidange
thode de lescalier) mais on dplace la terre par motte taille, dbarrasse de la couche suprieure vgtale et des gros dbris vgtaux (E). Avec un peu deau, chaque motte de terre argileuse se colle aux mottes voisines et forme une pte solide et impermable, qui adhre fortement au sol argileux sur lequel est construite la digue. On oublie souvent de dcaper les mottes provoquant ainsi des fuites deau inutiles travers les digues. Aprs avoir dpos cte cte les mottes de terre tout le long de la digue construire, on arrose et on crase chaque marche descalier sur toute sa longueur pour que chaque motte de terre argileuse se colle ses voisines (F). En plus, on utilisera un rouleau ou un ft de 200 litres rempli deau ou une dame pour bien compacter la digue sur toute sa longueur. Si les digues de ltang sont bien construites avec de la terre approprie, ltang pourra durer plus dune vingtaine dannes avec peu dentretien.
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3. Les tAngs
Photo F. Digues. gauche : Pente mal ralise qui srode (RDC)[ Y. Fermon] ; droite : Construction (Cte dIvoire) [ APDRA-F] (CIRAD). Soit lors de la construction, on laisse lespace pour les structures dentre et sortie deau, soit celles-ci sont faites en mme temps. On verra ultrieurement comment les construire. Une fois que les digues sont construites, on va pouvoir soccuper de lassiette ou fond de ltang. Ltang devant se vider sans quil y reste des flaques deau, on amnage le fond ou plutt lassiette de ltang en pente douce vers le dispositif de vidange (Figure 72 ci-dessous). La construction se fait en dblayant les bosses pour rester lgrement en dessus des cotes. Pour les remblais, un soin particulier est donn ici au compactage et au choix de la qualit du sol utiliser, car cest comme dans le cas du canal dalimentation qui est immerg en permanence. Dans le cas de petits tangs, le fond doit tre en pente douce (0,5 1,0 %), depuis larrive deau jusquau dispositif de vidange, pour assurer une mise sec facile et complte de ltang. On doit toujours sassurer que lentre du dispositif de vidange soit lgrement au-dessous du point le plus bas du fond de ltang. Pour les tangs plus grand (plus de 4 ares) lamnagement de fosss de drainage vers la vidange est trs utile. Il est prfrable dassurer une mise sec complte par un rseau de fosss de vidange peu profonds et ayant une pente de 0,2 %, plutt que de chercher crer une pente sur toute lassiette de ltang.
P P P=Prisedeau E=vacuation P
VII.
lamnagement de lassIette
Figure 72. Lassiette. Direction de la pente (A) et disposition des drains : Rayonnant (B) ; En artes de poisson (C).
Pisciculture de subsistance en Afrique
87
Quand le fond de lassiette est entirement rgularis, on procdera au creusement des drains convergeant des bords vers la zone de vidange. Les drains sont des petits canaux construits pour faciliter lvacuation totale de leau. Toutes les diffrentes oprations sont ralises en respectant les donnes du lever et des piquets de niveau. On peut disposer les drains (Figure 72, p. 89) : 9 En rayon partir du dispositif de vidange, ou 9 En artes de poisson . Les fosss de vidange doivent tre tous relis une fosse de capture creuse dans la partie la plus profonde de ltang, dordinaire lavant du dispositif dvacuation, l o tous les poissons peuvent tre rassembls pour la rcolte (Figure 73 ci-dessous). Il y a lieu de ne pas oublier de prvoir les diffrences de niveau suivantes (Figure 74 ci-dessous) : 9 Entre lextrmit du foss de vidange et le fond de la fosse de capture (au moins 20 cm). 9 Entre le fond de la fosse de capture et le fond du dispositif de vidange (au moins 10 cm). Il sagit, ici, de voir quels sont les dispositifs dalimentation ou prise et de vidange de leau des tangs, cest--dire comment faire arriver leau dans les tangs et comment les vider compltement, tout en grant ces entres et sorties deau. Les ouvrages de prise deau servent rgler en permanence le dbit deau qui pntre dans ltang. Il existe trois principaux types douvrages de prise deau : 9 Par tuyau, 9 Par gouttire, 9 Par canal. La conception et la ralisation dun ouvrage de prise deau doivent bien prendre en considration les recommandations suivantes (Figure 75, p. 91) :
Fossede Moine capture
VIII.1.
Rseauenartes depoisson
Le fond de la prise deau doit tre un niveau identique celui du fond du canal dalimentation et de prfrence au moins 10 cm au-dessus du niveau maximal de leau dans ltang. La prise deau doit tre horizontale ou avec un minimum possible de pente. Louvrage doit tre plac de faon que leau fasse des claboussures et se mlange autant que possible son arrive dans ltang. Louvrage doit permettre dviter lentre dans
Sommet deladigue
Niveaunormal deleau
Moineavecgrilleet planchetteenplace
Fossedecapture (pente0,5%)
Canal dvacuation
10cm
Tuyaudevidange enpente
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3. Les tAngs
Fondducanal dalimentation Prisedeau deltang Fonddelaprisedeau10cmau-dessus duniveaumaximaldeleau Partiepeuprofonde deltang
Figure 75. Coupe transversale de la prise deau dun tang. ltang de poissons ou dautres animaux aquatiques indsirables. Pour les prises deau dtangs, on peut utiliser des tuyaux en diffrents matriaux, selon lalimentation en eau requise et le diamtre intrieur des tuyaux (Figure 76 ci-contre). Dordinaire, les tuyaux de prise deau se prolongent sur une distance de 60 cm 100 cm en surplomb audessus du niveau deau de ltang lorsque celuici est plein, et leur extrmit doit tre au moins 10 cm au-dessus du niveau final du plan deau. On utilisera principalement de tuyaux en PVC ou plastique, qui sont rsistant et ne se dtriore que trs peu. Dans le cas o ceux-ci ne seraient pas disponibles, on pourra utiliser du bambou. Les tuyaux de bambou constituent des prises deau conomiques et de bonne qualit, condition den disposer sur place (Figure 77 cicontre). Ils peuvent servir de diffrentes faons au remplissage de petits tangs, par exemple : 9 Sans modification, avec rglage du dbit en amont : 9 quips dune petite vanne mobile servant rgler le dbit ; 9 Munis dune modification destine amliorer la qualit de leau.
Coupeen oblique
Courant
Les prises deau par gouttire surplombent gnralement la surface de leau sur une disTuyaufermune tance denviron 1 m lorsque ltang est plein (Fiextrmit gure 78, p. 92). De construction simple, elles peuvent tre fabriques avec les matriaux suivants Figure 77. Extrmit de tuyau de bambous. (Figure 79, p. 92) : 9 Bambou : En coupant une tige de bambou dans le sens de la longueur et en enlevant les cloisons intrieures. Le diamtre est habituellement limit au maximum 10 cm. 9 Bois : En assemblant trois planches de manire former une gouttire de section rectangulaire. Il est facile dy installer une vanne de rglage du dbit. 9 Mtal : En pliant dans le sens de la longueur une tle mtallique galvanise de faon obtenir une gouttire de section semi-circulaire. Le rglage du dbit se fait alors en amont.
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Bambousretenus
Bois
Gouttireen tleondule
Figure 79. Diffrents type de gouttires. Le canal dalimentation en eau peut tre reli ltang par un petit canal dcouvert, (Figure 80 ci-contre). Ce canal peut tre ralis de diffrentes faons, notamment : 9 En creusant un petit canal en terre de section trapzodale. 9 En construisant un petit canal revtement dtanchit, de section rectangulaire, en bois, en briques ou en parpaings. Deux petites Figure 80. Prise deau par canal. parois parallles sont montes sur une fondation lgre le long des berges du canal. Si ncessaire, elles sont quipes de deux paires de rainures, dune part pour rgler le dbit en y insrant de fines planchettes et dautre part pour interdire aux poissons indsirables laccs ltang laide dune grille coulissante.
On peut augmenter loxygne dans leau assez simplement la prise deau dun tang au moment o leau chute dans ltang. Le principe est daugmenter la surface de contact entre lair et leau. Le mlange de loxygne atmosphrique leau samliore mesure que : 9 La hauteur de la chute deau augmente : 9 La largeur de leau et de la surface de contact avec lair augmente : 9 Le clapotis et la fragmentation de leau en fines gouttelettes augmentent. Si leau alimente ltang travers un tuyau, on peut amliorer loxygnation : 9 En ajoutant un coude de 90 lextrmit du tuyau, ouverture vers le haut ; 9 En plaant un filtre perfor vertical sur lextrmit renverse du tuyau ; 9 En fixant un cran perfor horizontal de faon quil sincurve autour de lextrmit du tuyau et le dpasse lgrement. Si leau dalimentation chute verticalement dans ltang par lintermdiaire dun dispositif en surplomb, on pourra amliorer loxygnation en mettant sous le jet un panneau horizontal, plan ou ondul, qui brisera le jet. Il est indispensable de positionner sous larrive deau, des blocs de pierres qui viteront ltang de se creuser dans cet endroit.
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3. Les tAngs
Au niveau de la prise deau, des dispositifs de filtration de leau sont habituellement utiliss : 9 Pour amliorer la qualit de leau en rduisant la turbidit et en permettant dliminer certaines matires organiques en suspension, telles que dbris vgtaux. 9 Pour limiter lintroduction de poissons sauvages, qui peuvent sapproprier la nourriture, transmettre des infections et des maladies et rduire la production des tangs. Les espces carnivores peuvent dtruire le stock de poissons, notamment les plus petits. Il est possible de raliser diffrents types de structures plus ou moins efficaces et plus ou moins lourdes mettre en place. Dans un premier temps, on peut mettre un barrage assez grossier comme une grille, au niveau du canal dalimentation gnral ou de ltang pour empcher les gros dtritus de passer par les tangs. Pour les animaux aquatiques, on utilisera des structures plus fines. Souvent, de simples grilles, parfois en moustiquaire, ont t utilises au niveau de la prise deau (Photo G ci-contre). Cependant, soit ces grilles se colmatent trs rapidement et demandent donc un nettoyage journalier, soit elles sont dtruites car pas assez solides. On peut effectivement mettre en place des structures plus labores, mais qui demandent souvent des surcots plus levs. Cependant, il est possible de mettre en place un systme simple, pas trop onreux et demandant un entretien rgulier mais non contraignant, pouvant tre seulement dune deux fois par an, si leau est assez claire. Il sagit de faire pasPhoto G. Exemple de grille non efficace lar- ser larrive deau par des graviers, puis par du rive deau dun tang (Libria) [ Y. Fermon]. sable (Figure 81 et Photo H, p. 93). Dans le cas o leau dalimentation est trop
VIII.1.5. la fIltratIon
Photo H. Exemple de filtre mis en place la prise deau dun tang au Libria [ Y. Fermon].
rempliravec lematrieldefiltration Grillage Dbris Ciment Eau Poissonssauvages Canald'alimentation Massesfiltrantes Graviers Sable
tang
Digues
75
turbide et charge en sdiment, il est possible de mettre en place avant son arrive dans ltang, un filtre dcantation. Le principe est simple. Il suffit de mettre en place un petit bassin en amont et dy faire passer leau faible dbit. Les particules vont se dposer au fond de ce bac qui devra tre vid saturation. Leau qui parviendra ltang sera alors claire. Ceci sera expos ultrieurement. Un tang de pisciculture bien construit doit pouvoir se vider compltement grce un dispositif de vidange adapt aux dimensions de ltang. Avant de commencer la construction des digues proprement dites, il faut prvoir linstallation dun dispositif de vidange. De prfrence, on installera le systme de vidange en mme temps que le montage des digues, en laissant lespace ncessaire, ou bien avant les digues. Deux raisons principales justifient la construction douvrages de vidange : Maintenir la surface de leau de ltang son niveau optimal, lequel concide habituellement avec le niveau deau maximal prvu pour ltang en question ; Permettre la vidange complte de ltang et la rcolte du poisson au moment voulu. Outre ces deux fonctions essentielles, un bon dispositif de vidange doit, dans la mesure du possible, assurer galement que : Le temps ncessaire la vidange de ltang nest pas excessif ; Le dbit des eaux de vidange est aussi rgulier que possible, pour viter de perturber le poisson de manire excessive ; Il ny a aucune perte de poissons, en particulier en cours de vidange ; Leau peut tre vacue sur lensemble de ltang ; Tout excdent deau raisonnable peut tre vacu ; Le nettoyage et lentretien sont faciles effectuer ; Les cots de construction et dentretien sont relativement faibles.
VIII.2.
Dans la plupart des cas, les ouvrages de vidange comportent trois lments essentiels : 9 Une zone de capture, lintrieur de ltang, dont leau est vacue et dans laquelle le poisson est captur pour la rcolte ; 9 Le dispositif de rgulation de leau proprement dit, comprenant tous les bouchons, robinets, planchettes, grilles et vannes ventuellement ncessaires ; 9 Un dispositif dvacuation de leau hors de ltang, constitu dun tuyau ou dune ouverture creuse travers la digue, et/ou dun dispositif de trop-plein. Dans les deux cas, une zone protge lextrieur de la digue doit empcher les eaux de vidange daffouiller les parois ou le canal dvacuation. Les ouvrages de vidange des tangs peuvent tre construits de diverses faons, avec diffrents matriaux comme bambou, bois, briques, parpaings ou bton. On distingue quatre principaux types douvrages : 9 Les simples ouvertures creuses dans la digue ; 9 Les canalisations simples et les siphons ; 9 Les digues perces ; 9 Les moines.
Dans plusieurs manuels, on prconise quun simple tuyau suffit : il peut tre en bambou, en PVC, en bois, en fer ou en bton et dun diamtre dau moins 100 mm pour les petits tangs de 3 5 ares. Le diamtre intrieur des tuyaux de vidange dterminera la capacit de dbit de louvrage. Cependant, lusage, il savre quau-dessus de 100 m2 (ou 1 are), le moine est le plus fiable et permet une bonne gestion de leau des tangs. Pour les tangs infrieurs (stockage, alevinage), on pourra utiliser des tuyaux. De ce fait, ne seront montrs ici que les deux mthodes de vidange prfrentielles. On va choisir la grandeur et la qualit des tuyaux quil convient dutiliser selon la superficie de ltang et les diamtres requis. Des diamtres de 5 10 cm suffisent pour des tangs de taille inf-
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3. Les tAngs
rieure 100 m2. Les tuyaux peuvent tre en bambou, en mtal galvanis ou en plastique (PVC). Un dispositif de vidange peut tre constitu dune canalisation rectiligne de faible diamtre. Il importe que les tuyaux utiliss cet effet soient installs au point le plus bas de ltang, avant que la digue ne soit construite. La mthode avec un tuyau qui permet le mieux de contrler la hauteur de leau est celle dutiliser un tuyau rigide pivotant. Ce dispositif de vidange est constitu de trois parties, de prfrence en plastique rigide : 9 Une canalisation de base lgrement en pente, forme par exemple dun seul ou de pluPiquetdacier sieurs tuyaux en PVC qui passent travers la diTuyauavecgrillage gue ; auniveaudeleau 9 Un tuyau vertical qui monte jusqu la hauteur du niveau deau maximal ; 9 Un coude 90 reliant ces deux tuyaux. Il peut tre coll au tuyau vertical, ce qui nest toutefois pas indispensable moins que lajustement entre les deux tuyaux ne soit trs lche. Le coude nest pas coll au tuyau de base, mais peut tre Tuyaufixau lubrifi laide dun produit appropri, tel que de Piquetdacier la graisse minrale, du lard ou du savon. Ce type de dispositif de vidange peut tre install soit lintrieur de ltang, devant la digue, Planche soit lextrieur, derrire la digue, auquel cas, il faut placer un grillage, lextrmit intrieure du tuyau de base. Il est gnralement prfrable de placer le tuyau vertical lintrieur de ltang pour limiter le risque dobstruction et rduire les fuites 10cm (Figure 82 ci-dessous). Ancrageenbtonqui
maintientfermementle tuyauenplace Coude90 Noncoll
Si possible, il faut placer louverture du tuyau horizontal au moins 10 cm au-dessous du point le plus bas de ltang. On peut fixer soigneusement le tuyau vertical un piquet dacier situ devant,
Niveaudeaumaximal
Niveaudeaumaximal
Partiellement vidang
Compltement vidang
Tuyaudevidange
Tuyaudevidange
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au moyen dune corde ou dune chane, ce qui permet dviter les mouvements accidentels. On va placer lextrmit du tuyau vertical un grillage troitement ajust. Pour rgler le niveau deau dans ltang, il suffit dincliner le tuyau suivant langle voulu en le tournant vers le haut ou vers le bas. Puis, il suffit de le fixer dans la position choisie avec la chane ou la corde. Pour vidanger ltang, on va faire pivoter progressivement le tuyau vertical vers le bas, en suivant la descente du niveau de leau. Lorsquil est en position horizontale, on enlve le tuyau coud de lextrmit du tuyau horizontal pour terminer la vidange de ltang et rcolter le poisson. On peut utiliser ce dispositif pour vacuer les eaux normales de trop-plein, puisque toute quantit deau en excs dans ltang par rapport au niveau choisi pour le tuyau vertical est alors vacue automatiquement. Parmi les divers ouvrages de vidange des tangs, le moine constitue lun des plus anciens et des plus couramment utiliss. Le moine est un conduit dvacuation en forme de U vers lintrieur de ltang, et prolong sa base par une canalisation. Leau est vacue par cette canalisation enterre sous la digue. La structure est construite au point le plus profond de ltang. Le moine comprend deux ailes latrales et un dos. Deux ou trois rainures parallles amnages verticalement sur chacune des ailes peuvent recevoir des planchettes en bois qui, en se juxtaposant les unes sur les autres, ferment le moine du ct ouvert vers lintrieur de ltang. Lespace entre les deux premires ranges de planchettes est bourr avec de la terre argileuse, pour rendre cette partie du moine tanche. Dans lventuelle troisime paire de rainures, des grilles font office de planchette et prviennent la fuite des poissons pendant les vidanges. Cette troisime paire de rainures savre dans la pratique trs utile surtout en fin de vidange. En effet, lorsque lon atteint la dernire frange deau au fond de ltang, la capture des poissons accumuls en charge importante devant louverture du moine ne laisse pas toujours le temps de grer au mieux les planchettes des deux premires paires, et la prsence des grilles dans la troisime apparat ds lors salutaire. Le niveau deau de ltang est facile contrler et ajuster. Il peut faire office de trop-plein et simplifie la rcolte du poisson. De plus, un moine est facile dutilisation et son cot de construction nest pas trop lev si les dimensions de la digue sont assez importantes. Il a, par contre, linconvnient de ne pas tre trs simple construire, en particulier lorsquon le ralise en briques ou en bton. Le moine de vidange complet se compose donc des lments suivants (Figure 83 ci-dessous) : 9 Une colonne verticale trois cts (appele moine), dont la hauteur est gnralement gale celle de la digue ; 9 Une canalisation qui traverse la digue et qui est scelle au pied de la colonne, larrire ; 9 Une semelle de fondation pour la colonne et la canalisation ; 9 Des rainures dans lesquelles sont installes les planchettes et les grilles qui forment le quatrime ct du moine.
Rainures Conduite dvacuation Grille Argile coulementdeleau Planchesdebois Tour verticale
Fondation
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3. Les tAngs
Comme nimporte quel autre ouvrage de vidange, le moine est gnralement construit du ct de ltang situ loppos de larrive deau. Cela peut tre soit au milieu de la digue, soit dans le coin dun tang lorsque leau est vacue dans un bassin de capture commun deux tangs adMoineau Moinedans jacents (Figure 84 ci-contre). milieu uncoin La fondation du moine se construit en tenant compte de la pression ultrieure de leau sur louvrage, et surtout des niveaux respecter pour assurer la vidange gravitaire de ltang. En tout Canaldevidange(dedrainage) tat de cause, la base du moine donnant sur la conduite dvacuation devra se trouver une Figure 84. Position dun moine dans ltang. cote relative lgrement en dessous du point le plus bas de lassiette de ltang, et bien sr, plus haute que le niveau maximum du lit du cours deau dvacuation. Le moine peut tre intgr la digue ou indpendant, une certaine distance lintrieur de ltang. Cette dernire solution prsente les avantages suivants (Figure 85 ci-dessous) : Si le moine est intgr la digue, les infiltrations deau par la digue seront plus importantes et les braconniers pourront y accder plus facilement. Pour empcher que de la terre tombe lintrieur du moine, il faudra alors construire un mur de protection supplmentaire de part et dautre, mais lentretien du moine sera plus facile. Si le moine est construit sur le fond de ltang, lavant du pied de la paroi intrieure de la digue, il faudra construire une canalisation plus longue, mais laccs au moine se fera par une passerelle amovible et il sera beaucoup plus difficile de modifier le rglage du moine.
Canaldalimentation
Les moines peuvent tre construits en bois, en briques ou en bton en fonction surtout des matriaux disponibles, de leur cot, des comptences techniques locales et de la taille de louvrage. Le type de moine dont la construction est la plus dlicate est le moine en briques. Il faut en effet faire appel un maon qualifi pour obtenir un ouvrage correctement construit et tanche. Sinon le revtement de mortier devra tre refait frquemment, ce qui augmentera les dpenses dentretien. Gnralement, les moines en bois et en bton sont de construction plus simple et moins onreuse. Lors de la construction dun moine, il ne faut pas oublier que : La canalisation doit tre pose avant la construction de la digue et de la colonne du moine. Il faut construire une dalle de fondation solide pour viter des problmes ultrieurs. Il va falloir faire attention aux diffrents raccordements (colonne et semelle, colonne et canalisation, rainure du moine) La canalisation doit avoir une pente suffisante, de prfrence de 1,5 2 %. IL est ncessaire dinstaller un dispositif distinct de trop-plein chaque fois quil y a le risque dintroduction incontrle deaux de crues dans ltang.
B Figure 85. Position du moine par rapport la digue aval. A : Intgr dans la digue ; B : lintrieur de ltang.
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Un modle de moine peut tre construit entirement en bois. Il sagit du type de moine dont la construction est la plus simple et la moins coteuse, bien que ltanchit et la durabilit de louvrage exigent que lon procde soigneusement. La hauteur dun moine en bois ne doit pas dpasser 2 m (Figure 86 ci-dessous).
Supports transversauxde de3x5cm
Piquetsde5x5cm
Piquetsde5x5cm
Dimensions internes 28 x 46 cm
150 cm
27 cm 30 cm
B
Figure 86. Moine en bois de petit taille (A) et moyenne (B).
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3. Les tAngs
Pour construire un moine en bois, il faut choisir un bois lourd et durable, rsistant leau. La durabilit du bois peut tre amliore par application dun produit de conservation ou dhuile moteur usage. Il ne faut cependant pas oublier de laver le bois avant dempoissonner ltang. Il faut utiliser des planchettes sans nuds, de 3 5 cm dpaisseur. Ainsi, il faudra environ 0,4 m3 de bois pour un moine de 2 m de haut. Dans la plupart des cas, il nest pas ncessaire de prvoir des fondations, bien quen prsence de sols moins stables il puisse tre indiqu de prvoir de simples pieux de fondation en bois, Figure 87. Canalisation en bois. dans la mesure o ils sont trs lgers. Dordinaire, il est suffisant de les construire sur des fondations lgres, par exemple des dalles de pavage ou de simples pieux en bois ou encore des planches assez larges poses plat sur le fond de ltang. Les moines de petites et moyennes dimensions se composent de planches cloues ou visses ensemble, de faon que la face tourne vers ltang soit ouverte. Il est prfrable de visser un poteau dancrage de chaque ct de la colonne. Il faut enfoncer tout dabord ces deux poteaux jusqu une profondeur suffisante dans le fond de ltang, puis les visser au moine. Si lon veut amliorer la solidit de louvrage, il est possible dajouter un contreventement oblique de chaque ct, supportant la partie suprieure de la colonne contre la canalisation. Au lieu dutiliser des lments standard de canalisation en plastique ou en bton, on peut construire un conduit entirement en bois (Figure 87 ci-dessus). Il suffit cet effet dassembler par des clous ou des vis quatre planches montes en caisson rectangulaire. On fixe soigneusement la canalisation ainsi ralise sur un sol bien compact et on lenfouit sous la digue. Des colonnes de moines de moins de 1,5 m de hauteur, raccordes des canalisations de 25 30 cm de diamtre au maximum, peuvent tre construites avec une seule paisseur de briques scelles au mortier. Les moines plus grands et plus larges que lon peut raliser avec ces matriaux, exigent cependant une base de largeur double et de solides contreventements pour assurer la solidit et la stabilit de louvrage, lequel devient alors trop lourd et trop coteux dans la plupart des cas. Les rgles de construction observer pour des petits moines sont : Les moines en briques et en parpaings doivent avoir des surfaces intrieures soigneusement finies, revtues dun enduit. Cette technique a rvl trois dfauts majeurs : 1. Les parpaings sont creux et le crpissage seffrite rapidement. Des fuites, difficilement rparables, apparaissent sur les moines vieillissants. 2. Le moine est souvent inutilement grand au vu du dbit que le tuyau peut vacuer (ce qui ncessite des planches assez longues et relativement coteuses pour fermer le moine). 3. Il est impossible de raliser deux moines de mme largeur pouvant utiliser les mmes grilles ou les mmes planches. En revanche, cette construction nest pas onreuse.
Pour des structures en bton, il y a lieu de faire appel aux services dun maon qualifi. La qualit dexcution doit en effet tre excellente pour garantir la durabilit de louvrage. Au dpart, la construction du coffrage se faisait sur site. La construction sur site de coffrage permettait de couler le bton qui prenait la forme dun moine au dmoulage. Cette technique prsentait une difficult lors de sa mise en uvre. La construction du moule sur place savrait dlicate, le dcoffrage parfois hasardeux et la rcupration des planches problmatique. Ce qui augmentait beaucoup le cot de la construction. Les moines taient le plus souvent de tailles diffrentes mais bien plus solides. Depuis on utilise une meilleure solution : le moule dmontable et rutilisable (Figure 88 et Photo I, p. 100). Lide a t de concevoir un moule dmontable rutilisable. En outre, cette solution garantit un dimensionnement standard. Cependant, les premiers moules taient assez lourds transporter.
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Serre-joint
B
Figure 88. Moule de moine. A : Vue de face ; B : Vue de dessus.
Lorsque le pisciculteur sinvestissait lui-mme dans la recherche du sable et du gravier, ces moines cotaient finalement moins cher que ceux qui sont raliss en parpaings. Puis, ce type de coffrage subit nouveau des volutions majeures. En particuliers, le moule est dsormais transportable par une seule personne pied ou vlo. Le coffrage en bois enduit intrieurement dhuile (huile de vidange de moteurs de vhicules par exemple) est donc ralis au-dessus de la fondation afin de couler les ailes et le dos du moine. titre indicatif, les dimensions prsentes dans le Tableau XVII ci-dessous peuvent tre adoptes, en fonction de la taille de ltang. Ainsi, pour un tang de 0,5 2 ha, le coffrage couler pourra Tableau XVII. Indications sur les dimensions des moines selon la taille de ltang.
Surface de ltang Hauteur (m) Largeur du dos (mi) Largeur des ailes (m) paisseur du bton S < 0,5 ha 1,50 0,54 0,44 0,12 S > 0,5 ha 2,00 0,70 0,54 0,15
Photo I. Moule et moines (Guine). gauche : Le 1er tage et le moule ; droite : Mise en place du 2me tage [ APDRA-F] (CIRAD).
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3. Les tAngs
Tableau XVIII. Estimation du dbit et de la dure de vidange de ltang en fonction du diamtre de la conduite dvacuation.
Diamtre (cm) 10 15 20 30 40 Dbit (l/s-1) 8 18 31 70 130 Dbit (m3/h-1) 28,8 64,8 111,6 252 468 Dure de vidange dun tang de 4 ares (Profondeur moyenne : 1 m) 13 h 53 6 h 11 3 h 35 1 h 35 52 mn
avoir : 2 m de hauteur, 0,7 m de largeur du dos, 0,54 m pour les ailes et 0,15 dpaisseur. Le mlange du bton utiliser sera de 1 volume de ciment pour 2 volumes de sable fin et 4 volumes de gravier, soit, pour le moine sus dcrit, 4 sacs de ciment, 4 brouettes de sable et 8 brouettes de cailloux concasss. La capacit de dbit dun moine est fonction du diamtre intrieur de la canalisation. La section transversale du moine augmente en fonction du diamtre de la canalisation (Tableau XVIII ci-dessus, Tableau XIX et Figure 89 ci-dessous). La largeur intrieure de la colonne doit tre gale au diamtre de la canalisation augment de 5 10 cm de chaque ct ; Il doit y avoir un espace dau moins 8 10 cm lavant de la premire rainure ; Les deux sries de planchettes doivent tre spares par un intervalle dau moins 8 10 cm ; Les points suivants sont importants :
La distance entre la dernire srie de planchettes et la face arrire de la colonne doit tre dautant plus grande que la capacit de dbit est leve, sans toutefois dpasser une valeur maximale de 35 40 cm. Pour faciliter la manuvre des planchettes, il est prfrable de limiter la largeur intrieure dun moine une valeur maximale de 50 cm.
D 510cm 510cm
3 L 2 1 W W=Largeur D=Diamtredelaconduite L=Longueur r=Rainures W=D+2x(510cm) L=(1)+(2)+(3)+r+r (1)=810cm (2)=810cm (3)=maximum3540cm r=4cmchacune r r
lavant de la rainure 1 Intervalle entre les rainures 1 et 2 Distance entre la rainure 2 et la face arrire Largeur de deux rainures Longueur intrieure
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Photo J. Premier tage du moine associ la premire buse (Guine) [ APDRA-F] (CIRAD).
Argile
Photo K. Le haut dun moine (RDC) [ Y. Fermon]. Lentretien du moule ncessite un minimum dattention. Il est prfrable de le stocker mont pour ne pas quil se dforme et de lenduire ds que possible dhuile de vidange. Bien utilis, un moule peut faire plus de 20 moines. En laissant quelques tiges de fer dans le bton encore frais pour faire la jonction avec ltage suivant, il tait tout fait possible de construire par tape un moine de plus de 2 m (Photo I, p. 100 et Photo J ci-dessus). La terre utilise entre les planchettes pour obstruer le moine doit tre riche en matire organique afin de garder sa plasticit. Des argiles trop pures se fissurent souvent du ct de la buse, ce qui ne tarde pas provoquer des fuites. La hauteur deau dans ltang se rgle donc par le moine grce aux planchettes en bois entre lesquelles on tasse de largile (Figure 90 cicontre). Leau est retenue dans ltang par cette couche impermable jusquau niveau de la planchette la plus haute. Le grillage au sommet de la dernire planchette empche les poissons de sortir de ltang par-dessus la planchette la plus haute du moine.
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3. Les tAngs
Coffrageavec desplanches de2cm Rainurepourancrer lesmurslatraux lment suprieur
A
Fondation
On veillera toujours ce que les mailles du grillage soient plus petites que les poissons levs dans ltang. Quand ltang est rempli jusqu la dernire planchette, toute leau qui entre en plus dans ltang, traverse la grille au-dessus de la couche impermable et tombe dans le fond du moine. En ce lieu, elle traverse la digue puis sort de ltang en passant par le tuyau de vidange (Photo K, p. 102). Le moine achev, il est indispensable de le doter de fondations appeles semelles. La semelle sert aussi de surface plane et dure pour rcuprer aisment les derniers poissons. Les moines de ce type sont gnralement munis de canalisations. On peut utiliser une canalisation en PVC ou bien mettre en place des buses en bton. Si lon veut obtenir les meilleurs rsultats, la canalisation doit tre soutenue par une bonne fondation dont la construction doit se faire en mme temps que celle de la colonne du moine (Figure 91 et Photo L ci-dessus). Les joints des canalisations doivent tre soigneusement scells pour viter les fuites deau. Dans les environnements humides, du fait de labondance deau qui compense les risques de fuite, les buses en bton constituent une bonne technique : Elles sont bon march : deux paquets de ciments suffisent pour 10 m de buse auquel il faut ajouter un demi paquet pour les joints ; Leur section permet un dbit suprieur celui dun tuyau de 100 ou de 120 mm de diamtre ; Le fond plat de la buse permet dacclrer les fins de vidange, ce qui est trs pratique ; Il est facile de rajouter une buse lorsque le besoin sen fait sentir. Cependant les buses en bton prsentent aussi un certain nombre dinconvnients, notamment dans les zones plus sches, qui sont autant de recommandations : Le moule doit tre bien fabriqu et correctement entretenu afin que les jonctions soient embotables et le demeurent ; Il est prfrable de monter les buses avant de construire la digue, il est ainsi plus facile de dtourner leau. On peut alors les installer sur un terrain sec et dur au lieu de les poser mme la boue ; Il faut veiller ce que les buses soient bien enterres sous la pente afin que lorsque le pisciculteur descend cet endroit pour visiter son moine, il ne descelle pas les couvercles des buses ; Le long des buses (comme le long des tuyaux) constitue une zone de faiblesse autour de laquelle il faut soigneusement damer, sinon le risque dinfiltrations est important.
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Pour des raisons de scurit, on devra toujours empcher que le niveau deau dans ltang dpasse le niveau maximal prvu et que leau se dverse par-dessus une digue quelconque. Toute eau en excs qui pntre dans un tang dlevage dj rempli - eaux de crue ou de ruissellement, par exemple - doit tre immdiatement et automatiquement vacue. Un tel incident provoquerait la perte de la plus grande partie du stock de poisson et exigerait aussi dimportantes rparations avant que la reprise de lexploitation de ltang ne soit possible. Dans le cas dun tang en drivation, dont la plus grande partie des eaux excdentaires sont dtournes au niveau de louvrage de drivation la prise deau, un dispositif dvacuation tel quun tuyau vertical ouvert ou un moine doit vacuer automatiquement tout dbit excdentaire. Il faut cependant veiller ce que toutes les grilles soient maintenues en bon tat de propret. Un moine assure galement la fonction de trop-plein. On peut cependant rajouter un tuyau supplmentaire pour pallier le colmatage de la grille par manque dattention. En cas de prcipitations abondantes, les eaux de ruissellement risquent de constituer un apport excessif, en particulier pour les tangs de barrage ou les tangs construits au pied de vastes terrains en pente dont le couvert vgtal est rduit. En pareilles circonstances, les eaux de ruissellement sont aussi souvent trs turbides en raison de leur forte charge en fines particules de sol. De plus, si elles traversent des zones cultives, elles risquent daccumuler des substances toxiques comme des pesticides. Pour viter que ces eaux atteignent les tangs, il faudra les isoler par un ou plusieurs fosss de protection. Si ltang est dpourvu de dispositif de vidange coulement libre ou si ce dispositif est trop petit, et si la quantit deau en excs est toujours limite, il est possible dinstaller un tuyau de tropplein qui peut tre en bambou, PVC ou fer galvanis (Figure 92 ci-dessous). Il est prfrable dutiliser des tuyaux dune seule pice pour viter la prsence de joints. Si le tuyau plie ou dpasse dune longueur excessive de lautre ct de la digue, il est parfois utile dinstaller des supports simples, par exemple en bois ou en bambou.
Supportdun longtuyau
Niveaudeaumaximal
Inclinaisondutuyaude sortequesonextrmit infrieuresoitde1520 cmau-dessousduniveau maximaldeleau Placementdu trop-pleinau coindeltang vacuationdeleau plusprofondeen courbantlextrmit infrieuredutuyau Niveaudeaumaximal
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3. Les tAngs
Un bassin de dcantation (ou de sdimentation) est spcialement conu pour amliorer la qualit de leau en liminant les particules de sol minrales, telles que sable fin et limon, qui peuvent tre prsentes en grandes quantits dans certaines eaux de forte turbidit. La sparation de ces particules se fait en rduisant suffisamment la vitesse de leau pour permettre leur dpt. Il existe plusieurs types de bassins de dcantation (Figure 93 ci-dessous) : 9 Un simple petit tang construit au dbut du canal dalimentation ; 9 Un bassin rectangulaire construit sur le canal dalimentation, en briques, en parpaings ou en bton (Figure 94, p. 106). Si le bassin de dcantation est constitu dun simple bassin rectangulaire, les dimensions seront : Sa surface horizontale minimale. Par exemple, pour un dbit de 0,030 m3.s-1 et afin de dcanter une particule dont le diamtre est suprieur ou gal 0,1 mm, la surface horizontale minimale du bassin de dcantation sera de 5,6 m2. Dans les conditions idales ainsi dfinies, 100 % des particules de diamtre suprieur ou gal 0,1 mm doivent se dposer. Mais une fraction moins importante de particules de plus petite taille se dposera aussi. Le taux de dcantation diminue avec la taille individuelle des particules. La surface minimale de la section transversale du bassin. Elle sera de 0,3 m2, dans lexemple prcdent.
VIII.3.
Sa largeur intrieure, minimale. Si lon considre lexemple prcdent, elle sera 1,2 m. Sa longueur intrieure, standard. Elle sera de 4,6 m dans lexemple.
Sa profondeur, qui est la somme de la profondeur deau (0,25 m), la revanche (0,20 m) et la hauteur de dcantation (de 0,10 0,20 m). Dans lexemple, elle sera de 0,60 m.
Il est possible de choisir une largeur et une section transversale plus importantes, ce qui permettra ensuite de rduire la longueur standard. Dans la mesure o les vitesses critiques ne sont pas dpasses, la forme du bassin peut tre adapte lespace disponible sur place et de manire diminuer les cots de construction. titre indicatif, les rapports longueur : largeur gnralement employs sont de 2 :1 5 :1. Le fond du bassin de dcantation est ralis un niveau infrieur celui du canal dalimentation, pour pouvoir y concentrer les particules de sol extraites des eaux darrive. Lamnagement ralis selon les indications ci-dessus peut tre amlior de la faon suivante : lentre, on fait passer leau sur un large bord, proche de la surface du bassin, afin de rduire au minimum les turbulences.
la sortie, on tale de manire analogue le courant deau sur un large bord plac proximit de la surface.
Il faut viter de choisir un emplacement expos aux vents latraux, qui pourraient agiter leau et remettre les particules en suspension.
3m-10m
1mx7m
Sableet limon
Sableet limon
B
Figure 93. Type de bassin de dcantation. A : Naturel ; B : En bton.
Pisciculture de subsistance en Afrique
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1m
Coupeverticale
1m
Coupeverticale 2%
A
Figure 94. Coupe de bassin de dcantation. A : Normal ; B : Amlior.
Vueenplan
lintrieur du bassin, on ajoute quelques dflecteurs destins ralentir davantage lcoulement et lui faire suivre un itinraire plus long en zigzag. Linstallation de ces dflecteurs permet de raccourcir dun tiers la longueur du bassin. Il faut veiller ce que leau scoule travers le bassin de manire calme et uniforme. Le fond doit tre inclin (pente de 2 %) depuis lextrmit aval jusqu lentre du bassin.
Il faut procder rgulirement au nettoyage du bassin de dcantation en enlevant le sol accumul au fond, aprs avoir coup larrive deau. Cela peut se faire laide dun simple tuyau ou dun siphon. Dordinaire, le sol collect au fond du bassin constitue une terre trs fertile. On peut lutiliser dans un jardin et dans les champs pour amliorer les cultures.
Une fois ltang creus et les divers ouvrages en place, les digues doivent tre protges contre lrosion, en semant des herbes rampantes sur la partie suprieure, au sommet, sur le ct sec et sur le ct mouill jusquau niveau normal de leau (revanche) dans ltang. Pour cela, on peut taler une couche de 10 15 cm de terre vgtale sur la zone engazonner (Figure 95 ci-dessous). Cette terre est obtenue soit du stock de terre vgtale prcdemment extraite lemplacement de ltang, soit dans le voisinage. On va planter les boutures ou les mottes de gazon intervalles relativement rapprochs. Puis, on va arroser immdiatement aprs avoir plant et, par la suite, intervalles rguliers. Ds que le gazon sest tabli, il faut le couper court rgulirement pour stimuler son extension toute la surface. En cas de fortes pluies, on peut utiliser un systme de protection temporaire, par exemple du foin ou dautres matriaux, aussi longtemps que le couvert herbac nest pas complet.
On peut utiliser lespace des digues (Figure 96, p. 107). Dans certaines rgions, des cultures potagres ou des plantes fourragres peuvent y pousser (A), mais il faut prendre soin de choisir des espces assurant une bonne couverture du sol et dont les racines ne risquent pas daffaiblir les digues en pntrant le sol trop profondment ou en remaniant sa structure. Seuls de petits animaux peuvent pturer ou circuler dessus (B). Il ne faut pas planter darbres la surface ou proximit des digues, car les racines les affaibliraient (C).
Couchede1015cm deterrevgtale
Figure 95. Mise en place dun couvert vgtal sur les digues.
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3. Les tAngs
Figure 96. Digues plantes. A : Cultures potagres ; B : Petits animaux ; C : Plantation darbres. Lors de la mise en place des tangs, il est particulirement important de sassurer des risques drosion du bassin versant. Lrosion du sol a des effets ngatifs sur la qualit de leau ainsi que sur linstallation piscicole proprement dite. Lorsque leau scoule sur une pente, elle entrane avec elle des particules provenant du sol de surface. Plus lcoulement est important et rapide, plus il y a de particules emportes. Lrosion peut entraner : Des dgradations graves de la pente proprement dite et des proprits du sol, ce qui rduit la fertilit ; Une arrive deau turbide en bas de la pente et des problmes de dpts de sol ailleurs. Il va falloir essayer de contrler autant que possible lrosion des sols sur les pentes pour empcher que des eaux turbides ne scoulent pas dans les tangs (Figure 97 ci-dessous). Cette pratique, appele conservation des sols, peut engendrer des avantages non ngligeables : Des sols plus riches sur les pentes et une plus grande production de divers produits tels que bois, fruits, fourrage ou aliments ; Une meilleure qualit de leau dans les tangs et une production plus importante de poissons. La vgtation prsente protge le sol contre lrosion. Les racines contribuent stabiliser les particules de sol et augmenter la permabilit des couches infrieures. Les matires organiques quelle apporte dans le sol, comme lhumus, augmentent la rsistance lrosion et ralentissent le ruissellement. Elle peut galement contribuer au dpt des particules de sol.
En amnageant la vgtation naturelle sur les terrains en pente, il est possible de garantir que le sol acquiert une plus grande rsistance lrosion. Dans les zones recouvertes de forts, il faut maintenir la couverture du sol aussi intgralement que possible en grant lexploitation des arbres et en protgeant la fort contre le pturage excessif et les feux. Les forts ayant une bonne vgtation basse, des systmes radiculaires bien dissmins et un bon couvert par les feuilles offrent les meilleures conditions. Dans les zones de savane, on va contrler lutilisation du feu pour la rgnration des ptures et donner la prfrence aux feux prcoces pour garantir suffisamment de nouvelles pousses avant le dbut des pluies. Il faudra viter le pturage excessif, notamment par les moutons et les chvres. Ds que possible, il faut prvoir des rotations pour les pturages. Si on nest pas en mesure de lutter contre lrosion, on peut avoir recours un canal de protection pour recueillir et dtourner les eaux turbides ou, le cas chant, amliorer la qualit de leau dalimentation en utilisant un bassin de dcantation (paragraphe VIII.3, p. 105).
tang
Ruisselle
ment
tang
tang Infiltration
Canaldeprotection
Figure 97. Type drosion et conservation des sols. A : Ruissellement ; B : Infiltration : C : Canal de protection.
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Si le sol utilis peut laisser sinfiltrer leau, il faudra recourir la technique du plastique biologique , pour renforcer ltanchit de lassiette de ltang. Cette technique permet de rduire les fuites et infiltrations par colmatage de lassiette et des digues dun tang construit sur un sol pas assez impermable. La ralisation du plastique biologique se fait de la manire suivante : 1. 2. 3. Aprs avoir bien rgularis les structures en enlevant dbris vgtaux et cailloux, on couvre toute lassiette et le futur ct en eau des digues avec des dchets de porcherie.
On recouvre ensuite ces dchets laide de feuilles de bananier, de la paille ou dautres matires vgtales. Puis, on tale une couche de terre sur lensemble et on dame copieusement. Deux trois semaines aprs, mettre ltang en eau.
4.
La clture prvient lentre des prdateurs de toutes espces (serpents, grenouilles, loutres) dans lenceinte de ltang (Figure 98 et Photo M ci-dessous). Elle peut tre fait dun grillage, que lon enterre sur une profondeur de 10 cm au moins et lextrmit suprieure tourne vers ltang. Des piquets mtalliques ou de bois peu putrescible sont ainsi implants tous les 50 - 90 cm pour servir de support la grille fixe laide de fils dattache. Pour les bambous, il faudra songer leurs remplacements aprs 18 mois au maximum en zone tropicale. Dautres matriaux autres que le grillage peuvent tre utiliss. Dans tous les cas, il convient de veiller ce que la clture nait aucun trou sur lensemble de son primtre. Le deuxime rle est galement de limiter le braconnage qui est une des causes importantes de labandon des tangs. Lutilisation des portes daccs dans lenceinte des tangs devra tre, de ce fait, bien contrle. Le cas chant, si les oiseaux piscivores sont trop nombreux, on peut avoir recours la mise en place dun filet grossier sur les tangs et lutilisation dpouvantails.
Ix.4. la Clture
Contrleduniveaud'eau
A C
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3. Les tAngs
Ix.5. le remplIssage de ltang et les tests
Pour sassurer du bon fonctionnement de tous les ouvrages, tels que prise deau principale, canaux, prise deau de ltang et dispositif de vidange ; Pour vrifier la solidit et ltanchit des nouvelles digues ; Pour acclrer la stabilisation de ces digues. Ds que possible, il est conseill de mettre ltang sous eau :
Afin dassurer au maximum, scurit et efficacit, on procdera comme suit : 1. Remplissez ltang trs lentement jusqu ce que la profondeur deau atteigne au maximum 0,40 m au niveau du dispositif de vidange. 2. 3. 4. 5. 6. 7.
Fermez larrive deau et laissez ltang sous eau pendant quelques jours. Au cours de cette priode, inspectez soigneusement les digues. Rparez les fissures et les parties effondres, en compactant bien. Videz leau compltement et laissez ltang sec pendant plusieurs jours. Continuez inspecter les digues et effectuer les rparations ventuellement ncessaires.
Remplissez nouveau ltang trs lentement, jusqu ce que le niveau de leau dpasse de 40 cm le niveau atteint la fois prcdente.
Fermez larrive deau. Inspectez les digues et effectuez les rparations ventuellement ncessaires. Quelques jours plus tard, videz ltang entirement. Rptez les oprations ci-dessus de remplissage/vidange jusqu ce que le niveau deau dans ltang atteigne le niveau maximal prvu.
Vrifiez rgulirement ltat des digues et effectuez les rparations ventuellement ncessaires.
Ltape initiale de prospection et du piquetage du site ne demande que peu de matriel. Il sagit Piquets Ficelle et corde Dcamtre Machette et coupe-coupe Massette Niveau de maon ou si possible, un thodolite ou niveau automatique Papier et crayons
Puis, il est ncessaire de faire la liste des descriptifs techniques, en se rfrant aux plans topographiques et aux dessins de dtail disponibles. Ces descriptifs doivent traiter sparment des terrassements et des ouvrages, comme indiqu ci-aprs : 1. Descriptifs des terrassements : (i) Dfrichage du site, notamment dessouchage et dracinement complets, manutention et placement de la vgtation dfriche ; (ii) Enlvement de la couche de terre vgtale, avec indication de sa superficie, de son paisseur et des lieux dentreposage ; (iii) Construction des digues, avec indication de la provenance et de la qualit de la terre ainsi que de ses caractristiques ; (iv) Compactage des digues, avec mention de lpaisseur maximale des couches, de lhumidit du sol, de la contenance et du type dquipement utiliser. 2. Descriptifs des ouvrages, rpertoriant les types et caractristiques des matriaux employer dans chaque cas, tels que : (i) Bton arm - type de dosage, limites observer lors du test daffaissement, types darma-
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tures, mthode de cure, coffrages ; Bois - liste dtaille des espces, traitement, humidit relative, conditions de stockage ; Briques ou parpaings - qualit, fini extrieur, type, poids, conditions de stockage ; Tuyaux - type, matriau, stockage, manutention, pose ; Mortiers et enduits, additifs, eau ; Peintures - indication du nombre de couches, du type de peinture.
Pour les travaux de construction effectus la main, de simples outils sont ncessaires : Houe, pelle, machette, pioche, brouette et/ou panier, coupe-coupe, seaux, hache, barre mine, bche, rouleau de fil, niveau de maon, dame, marteau, massettes, dcamtre, scie, serre-joint ; En matriels utiliss et consommables : 9 Planches de bois, 9 Tuyau PVC ou en fer galvanis, 9 Bton, 9 Sable, 9 Gravier, 9 Fer bton 9 Piquets, 9 Feuilles de bananier, 9 Huile de vidange, 9 Peinture.
Dans la plupart des cas, les besoins dintrants ne seront que le tuyau PVC et le bton. Il arrive que le bton ne soit que difficilement disponible. On pourra choisir alors de faire des structures en bois ou en brique locale amliore de faon supporter limmersion. Le temps entre deux rparations risque alors dtre rduit, des moines en bton pouvant durer plus de 20 ans. Les travaux peuvent tre mens bien par les bnficiaires et les membres de leur famille, avec le concours de quelques amis si ncessaire. Il est possible galement, pour acclrer le temps de construction, de passer un contrat avec des journaliers pour creuser ltang la main pour un prix fixe bas sur le volume des terrassements. Chaque tang na gnralement pas plus de 400 m2 de surface. Le volume des terrassements permet destimer le temps quil faudra pour construire chaque tang et, si ncessaire, le prix prvoir pour sous-traiter cette tche. Tableau XX. Exemples de temps ncessaires pour la construction dtangs (hommes/j).
1 tang de 400 m2 Prise deau principale Canal dalimentation Excavation/construction des digues Vidange Temps total 130 50 (200 m) 600 (150 m3) 5 785 2 tangs de 200 m2 266 50 (200 m) 1600 (400 m3) 4 1920 130 70 (270 m) 3600 (950 m3) 90 3890 4 tangs de 400 m2 et 2 de 100 m2
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3. Les tAngs
Les normes de travail relatives aux terrassements effectus la main dpendront principalement de la nature du sol. Plus il est dur travailler et moins les rendements sont levs. La prsence deau en excs a galement pour consquence de rduire les rendements, en particulier en prsence dargiles lourdes et collantes. On verra dans le Tableau XX, p. 110 des exemples de dure pour chaque tranche de travail. Les temps varient fortement et ne sont donns qu titre indicatif. Par exemple, un tang de 200 m2 a demand 20 jours pleins pour 20 personnes, soit un total de 400 hommes par jour (8 heures de travail effectif par jour) au Libria. Au Cameroun, pour une exploitation complte de 2 ha avec 15 tangs de 400 m2 chacun, une closerie de 10 x 10 m2, un bureau plus un magasin de 150 m2, 5 poulaillers et 5 porcheries, le temps a t de 226 hommes par jour par tang. Ceci correspond un total de 3435 hommes par jour pour lensemble de lexploitation. Des normes de travail applicables aux travaux de terrassement effectus la main sont indiques au Tableau XXI, p. 110. Il sagit des rendements moyens la fouille et au jet une distance de 1 m quon peut escompter de travailleurs de force moyenne qui effectuent des terrassements pendant une journe de huit heures : les valeurs minimales correspondent lemploi de la houe et les valeurs maximales lemploi de la pioche et de la pelle dans des conditions analogues. Ces rendements doivent tre lgrement rduits lorsque la distance de jet augmente. Pour les travaux dexcavation et de profilage des canaux, le rendement dun terrassier qualifi varie de 0,8 1,2 m3/ jour. On peut globalement estimer la dure des travaux, mais pour chaque cas, on devra recalculer ce calendrier en fonction des moyens disponibles (Tableau XXII ci-dessous). Si le nombre de main doeuvre est suffisant, plusieurs tapes peuvent se faire dans le mme temps. Tableau XXII. Exemple de calendrier des travaux pour la construction dun tang (main doeuvre denviron 400 hommes par jour). Activit en sombre.
Activits/Semaine Dfricher la vgtation Dcaper le sol superficiel Creuser le canal dalimentation Construire la prise deau Creuser le canal de vidange Construire la vidange de ltang Construire la prise deau de ltang Construire les digues Finaliser ltang Pour 3 ou 4 tangs 1 2 3 4 5 6 7 8 Pour 1 ou 2 tangs 1 2 3 4
Tableau XXIII. Exemple de calendrier en fonction des saisons (15 tangs) au Cameroun.
Activits/Mois Nettoyage du site Lever topographique Plan damnagement Canal dalimentation Terrassements Suite Sept Oct Nov Dc Jan Fv Mars Avril Mai Juin Juil Aot Sept
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Dans le temps, il est souhaitable que les terrassements se fassent au moment o les cots de construction seront les plus faibles. Le moment le plus propice est donc la saison sche, surtout en fin de saison pour le terrassement. ce moment-l, la portance du sol est meilleure et le marcage est peu engorg deau. Pour la programmation des travaux, on conoit donc un calendrier dans lequel figurera la programmation de chaque tche (Tableau XXIII, p. 111). On verra dans le Tableau XXXVI, p. 169 des exemples de gestion pour 4 tangs pour une construction denviron un mois (400 hommes par jour). Le nettoyage peut prendre moins de temps si la main doeuvre est suffisante pour assurer plusieurs chantiers en mme temps.
xI. rCapItulatIf
Lensemble des oprations mener peut tre rsum dans la figure suivante :
Lestangs
Achatsdumatriel
Pland'amnagements
Nettoyagedusite Piquetagedel'tang Canald'alimentation Alimentationdel'tang Constructiondesdigues Canaldevidange Amnagementdel'assiette Acquisitiondefilets depches Constructionde cagesouhapas
Dure: 36mois
Temps
Vidangedel'tang
Amnagementannexe
Finalisationetmiseeneau
On insistera sur :
Le piquetage qui doit tre prcis pour les pentes Le contrle et la gestion de leau par les canaux Le choix de moine pour la vidange des tangs La conservation des sols en amont Limportance des digues, de leur robustesse et de leur taille et de bien les damer Lisolation totale des tangs de lextrieur pour mieux les contrler
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Chapitre 08
12. Lafertilisation 13. Lattenteduneeauverte
lapproChe bIologIque
Ltang est donc mis en eau. Il est temps de passer aux aspects biologiques (Figure 100, p. 114). Un tang est un milieu qui va tourner sur lui-mme. Il va donc falloir assurer le dbut et la mise en place de cycles biologiques. la suite de la construction de ltang, les tapes suivantes seront :
Ltang est un petit cosystme plusieurs niveaux trophiques comportant des micro-organismes et algues, du plancton, des insectes et larves dinsectes. Puis, des poissons qui sont la composante importante quon veut faire crotre de faon optimale (Figure 99 ci-dessous). Les organismes vgtaux photosynthtiques sont les seuls organismes vivants capables de transformer de la matire minrale en matire organique. Llaboration de molcules complexes requiert de lnergie que les plantes captent partir de lnergie solaire. La matire organique est dabord labore partir dlments minraux par les plantes photosynthtiques. Par la suite, elle peut tre assimile et transforme par les organismes animaux. Ceux-ci consomment de la matire organique pour se dvelopper, ils sont incapables de se dvelopper partir de matires minrales. La matire organique (dbris vgtaux, djections et cadavres danimaux), est dcompose et minralise et retourne par ce processus de la matire minrale. On estime quil faut 1 kg de phytoplancton pour obtenir 10 g de poisson comme le tilapia (Figure 101, p. 115). La population de chaque niveau trophique doit en effet tre nettement suprieure celle de ses prdateurs pour pouvoir se renouveler.
Lumire solaire Vert:Producteurs Noir: Consommateurs Brun:Dcomposeurs Photosynthse Assimilation Prdation Dcomposition
Plancton
Phytoplancton Algues
Benthos Bactries
Lesvaluations
Dure: 3mois
Socio-conomique Ethnologique
Environnementale cologique-Ichtyologique
3mois
Leschoix Lestangs
Choixdesvillages
Choixdessites
Pland'amnagements
Achatsdumatriel Nettoyagedusite Piquetagedel'tang Canald'alimentation Alimentationdel'tang Constructiondesdigues Canaldevidange Amnagementdel'assiette Acquisitiondefilets depches Constructionde cagesouhapas
Dure: 36mois
Temps
Vidangedel'tang
Amnagementannexe
6-9mois
Finalisationetmiseeneau
L'levage
Collecteenmilieu naturelouproduction d'alevinsdetilapia
61/4-91/4mois
Fertilisation
Compostireexterne Reprised'uncycle
Entretienet Suividestangs
Suividespoissons
7-10mois Dure: 412mois
Lafinducycle
11-22mois
Stockagedes poissons
Dure: 0,51mois
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4. LLevage
Consommateursde3meordre Super-carnivores Consommateursde2meordre Carnivores Consommateursde1erordre Herbivores Producteursprimaires Vgtaux,phytoplancton
1g
10g
100g
1000g
Matires minrales
Dcomposeurs
Matire organique
Le plus important groupe dorganismes vgtaux dans un tang piscicole est le phytoplancton. Il est compos par un ensemble trs vari dalgues aquatiques qui se trouve ltat libre dans leau (sans substrat). Ces algues sont composes soit dune cellule (monocellulaire) soit de plusieurs cellules (pluricellulaire) (Figure 102 ci-dessous). Leur prsence en trs grand nombre donne une couleur vert bleu vert marron leau de ltang. Le phytoplancton a deux fonctions trs importantes dans un tang piscicole. Premirement, cest un producteur doxygne et deuximement, cest le premier maillon de la chane alimentaire dans un tang piscicole. Les algues sont des organismes photosynthtiques qui transforment lnergie lumineuse en nergie chimique, tout en consommant du gaz carbonique (CO2) la nuit, comme tout organisme et en produisant de loxygne (O2). Ce processus na lieu que pendant la journe avec la prsence
10m Alguesfilamenteuses
Alguesunicellulaires
10m
10m
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du soleil. La dure de vie de ces organismes est relativement courte et la biomasse phytoplanctonique varie en fonction des caractristiques du milieu comme la temprature, la prsence dlments minraux, lclairement Les algues filamenteuses en trop grande concentration sont supprimer dans les tangs. Si la masse des organismes vgtaux (phytoplancton et plantes aquatiques) dans ltang est Figure 103. Les plantes aquatiques trop importante, elle peut consommer loxygne ( viter dans les tangs). aux dpens des poissons levs. laube, on peut observer les poissons venant chercher de loxygne la surface de leau et mme parfois, une mortalit massive par asphyxie. Les plantes suprieures peuvent devenir des concurrentes indirectes srieuses de la production piscicole en tang, soit par la respiration durant la nuit, soit par la consommation dlments minraux, soit enfin par labri quelles offrent aux organismes prdateurs. On distingue les plantes immerges, les plantes merges et les plantes flottantes (Figure 103 ci-dessus). Elles ne sont gnralement pas utiles dans ltang lexception de llevage de poissons herbivores. Par lutilisation des sels minraux, ces lments ne sont plus disponibles pour le phytoplancton, maillon de base de la chane alimentaire de ltang. De mme, la couverture forme par les plantes suprieures diminue la pntration de la lumire dans leau, ce qui rduit les capacits de photosynthse du phytoplancton et donc son dveloppement. La prsence de quelques poissons herbivores peut limiter leur prolifration. Si malgr ces mesures, les plantes aquatiques suprieures apparaissent, il faudra les enlever le plus vite possible.
Plantes merges Plantes flottantes Plantes submerges
Les algues servent de nourriture aux herbivores microscopiques : le zooplancton. Lui-mme alimente les consommateurs de 2me ordre : les carnivores. Ils consomment des dtritus, du phytoplancton, des bactries et pour les plus grands, dautres organismes zooplanctoniques. On trouve galement beaucoup dorganismes prs du fond que lon appelle benthos. Les Rotifres sont de petits organismes mesurant entre 50 m et 3 mm qui ont souvent une forme de trompette, cylindrique ou sphrique. Ils possdent deux couronnes de cils autour de leur bouche ainsi quun systme organique spcialis avec notamment un tube digestif. Ils ne sont ni segments ni mtamriss. Le corps est revtu latralement dune cuticule rsistante qui parfois devient une coque vritable. Ils vivent principalement en eau douce mais quelques espces occupent les eaux sale ainsi que les milieux humides. Ils se nourrissent essentiellement de micro-organismes en suspension dans leau. Certains Rotifres sont des parasites de crustacs, de mollusques et dannlides. Ils composent une grande partie du zooplancton deau douce et constituent une source de nourriture importante dans les cosystmes deau douce (Figure 104 ci-contre). Une partie des organismes composant le zooplancton sont des petits crustacs qui sont principalement rpartis selon deux classes, en ordre croissant de tailles. On distingue les cla-
116
4. LLevage
Adultes
Juvniles
Grands Coppodes
Figure 105. Les crustacs. docres et les coppodes (Figure 105 ci-dessus). Le zooplancton forme un excellent aliment pour beaucoup despces de poissons surtout au moment du stade larvaire. Cependant, les plus grands coppodes sont les prdateurs dufs, de larves et mme dalevins. Il est important de connatre le dynamisme de dveloppement des groupes composant le zooplancton. On pourra trouver dans leau galement quelques crustacs prdateurs et parasites de poissons. De plus, la prsence de crabes et de crevettes nest pas exclure sils passent le filtre. Aprs la mise en eau dun tang bien fertilis, on observe pendant les premiers jours un bon dveloppement de la population de la classe des plus petits zooplanctons, les rotifres. Ce nest quaprs une semaine que la population des cladocres atteint son optimum et de mme, aprs une dizaine de jours pour la population des coppodes. Une bonne partie des invertbrs aquatiques sont des insectes (Figure 106 ci-contre). La plupart du temps ce sont des larves comme celle de moustiques, libellules, simulies, phmres, trichoptres qui ont une phase de vie larvaire aquatique et, aprs mergence, vont pondre dans leau. Par ce cycle, certains sont des vecteurs de maladies humaines graves comme le paludisme (moustique) ou bien lonchocercose ou ccit des rivires (simulies). Certaines se rvlent galement tre des prdateurs dalevins redoutables. Certains insectes ont une vie aquatique ltat dadultes comme les dytiques et les npes. Ce sont aussi, souvent des prdateurs dalevins.
Adulte
Larves
Dytique
48mm
Libellule
1020mm
117
Il existe un certain nombre de Mollusques aquatiques (Figure 108 ci-contre). On pourra trouver des escargots deau et des anodontes ou moules deau douce. Les escargots peuvent tre des prdateurs des ufs de poissons. Ils sont galement le vecteur dune maladie parasitaire, la bilharziose. Parmi les autres organismes aquatiques, on pourra trouver des hydraires, des vers parasites (helminthes, plathelminthes), des sangsues, des ponges et mme des mduses. Certains sont des prdateurs dalevins. Parmi les vertbrs, il est clair que les plus reprsents sont les poissons avec plus de 10 000 espces deau douce dcrites dans le monde entier. On reviendra sur la biologie de certaines espces utiles en pisciculture. On trouvera galement, bien reprsents, les amphibiens dont font partie les grenouilles et les crapauds qui ont une phase larvaire aquatique (Figure 107 ci-dessous). Nombreux ttards sont herbivores, mais il en existe qui sont des prdateurs et peuvent se nourrir de petits poissons. Parmi les reptiles, plusieurs serpents comme les couleuvres Figure 108. Les mollusques. et certaines tortues sont des prdateurs de poissons. Enfin, il existe plusieurs espces doiseaux piscivores comme les martins-pcheurs, les plicans, les cormorans, les aigles pcheurs, les hrons qui sont autant de prdateurs efficaces de poissons juvniles et dadultes. Enfin, un mammifre, la loutre, qui est un gros prdateur de poissons.
Amphibiens (grenouilles)
Reptiles (serpents,tortues)
Oiseaux (aigles,hrons)
Mammifres (loutres)
Une eau naturelle claire ne contient pas daliments pour le poisson. Leau de ltang est comme la terre agricole : si la terre est fertile, la plante pousse bien. Pour rendre leau fertile, il faut y apporter des lments fertilisants dont le phosphore en priorit. Une eau rpondra dautant mieux la fertilisation que ses caractristiques physiques et chimiques initiales (temprature, pH, oxygne dissous) sont proches des gammes optimales des espces choisies. La fertilisation permet donc daugmenter la production daliment naturel dans un tang, ce qui permet au poisson de trouver de quoi se nourrir en plus grande quantit. La fertilisation consiste fournir des aliments aux organismes vivants de ltang qui vont servir daliment aux poissons mis en levage. Lorsquon utilise des engrais pour augmenter la production piscicole des tangs, on va sefforcer dtablir et de maintenir une population dense de phytoplancton et de zooplancton, qui devraient donner une belle couleur verte leau.
II. la fertIlIsatIon
118
4. LLevage
Laction des engrais organiques est un peu plus complexe. On distingue au moins trois fonctions pour ce type dengrais qui sont de (Figure 109 ci-contre) : Servir en partie, daliment direct pour certaines espces de poissons dont le tilapia, mais galement pour une partie de la faune vivant dans ltang, Servir de support toute une srie de populations dorganismes microscopiques, faisant partie des aliments naturels de poisson. Servir de matire fertilisante,
CO2
CO2 Zooplancton
9 Fumiers animaux, provenant le plus souvent des animaux de la ferme ; 9 Dchets dabattoir ; 9 Fermentation du manioc ; 9 Vgtation naturelle ;
La fonction fertilisante de la fumure organique est progressive car les lments minraux contenus dans cette fumure ne sont mis la disposition du phytoplancton quau fur et mesure de sa dcomposition jusqu sa minralisation complte. Plusieurs sortes de matires organiques, la plupart du temps des dchets, peuvent tre utilises comme engrais organiques. Les plus courantes sont les suivantes :
Bactries
Faunebenthique
9 Compost, un mlange de diverses sortes de matires organiques. Ils constituent une source supplmentaire de gaz carbonique (CO2), qui est trs importante pour lutilisation efficace des lments nutritifs prsents dans leau. Ils augmentent labondance de bactries dans leau, qui acclrent la dcomposition des matires organiques, et servent galement de nourriture pour le zooplancton, qui son tour augmente aussi en abondance. Ils ont des effets bnfiques non seulement sur la structure du sol du fond de ltang mais aussi sur la faune benthique comme les larves de chironomides. Toutefois, les fumiers animaux prsentent certains inconvnients, la plupart du temps lis leur faible teneur en lments nutritifs primaires, leurs effets ngatifs sur la teneur en oxygne dissous et la rticence de certains pisciculteurs utiliser des dchets animaux directement dans les tangs piscicoles. La composition chimique du fumier organique varie considrablement selon lanimal duquel il provient - savoir lespce, lge, le sexe, son type dalimentation - et selon la manire dont le fumier est trait, cest--dire sa fracheur relative, les conditions de stockage et le taux de dilution avec de leau. Les fientes de poule sont trs riches en lments nutritifs. Les djections de porc sont habituellement plus riches que celles de mouton ou de chvre. La bouse de vache et le crottin de cheval sont plus pauvres en lments nutritifs, en particulier lorsque les animaux se nourrissent uniquement dherbe. Leur contenu en fibres est relativement lev. Lexcrment de buffle est le fumier le plus pauvre de tous. Le fumier doit tre facile collecter. Les animaux sous abris ou en enclos produisent un fumier plus concentr que ceux qui sont en libert. On peut concevoir les abris danimaux de faon amliorer la collecte et la distribution du fumier vers les tangs. Les sources de fumure organique animale sont assez nombreuses, mais souvent en quantits plutt faibles (Tableau XXIV et Tableau XXV, p. 120). On distingue :
119
9 Les fientes de poules et autres oiseaux sont souvent trop disperses en milieu rural pour tre exploitables dans les grands tangs. 9 Le fumier de porc qui nest utilisable que par les non musulmans. Lassociation porcherie et pisciculture est trs intressante par les rendements et les facilits quelle procure. On laissera scher ce fumier pendant 2 semaines avant de lutiliser. 9 Le fumier de vache et autres ruminants qui est utiliser avec beaucoup de prcautions car il est trop riche en cellulose et risque de provoquer une importante fermentation qui fera chuter brutalement le taux doxygne. Il est prfrable de lutiliser en application sur le fond des tangs, sec aprs la vidange. Une scarification de lassiette permet de mlanger le fumier la vase sans retourner le sol. 9 Le purin est un liquide suintant dun tas de fumiers aprs une pluie ou un arrosage ne se trouve que dans les levages en stabulation o lon rcolte les urines et le fumier. Il est excellent pour la production de zooplancton raison de 2,5 litres/are/semaine. En cas dodeur ammoniacale, il faut rduire les doses de moiti. La quantit de fumier animal appliquer dans un tang donn varie considrablement selon des facteurs comme le climat, la qualit de leau et du sol, les caractristiques du fumier et le type de systme cultural (type de poisson, densit dlevage, longueur de la priode dlevage). Il est, cependant, impossible de recommander un traitement qui soit valable en toutes circonstances. Les pandages doivent tres uniformes pour viter toute concentration fcheuse. Le choix des engrais est fix par la disponibilit et le prix, si possible nul. Chaque engrais doit faire lobjet dessais pour vrifier sa productivit et sa non-nocivit. Lpandage de fientes se ralise prfrentiellement en poids de fiente et en pourcentage de la biomasse de poissons. Il ne faut pas dpasser les valeurs maximales recommandes. Ceci pour viter dabord une accumulation au fond de ltang et ensuite une chute rapide du taux doxygne. La frquence idale des apports suit la rgle : le plus souvent possible. Le mieux est une application quotidienne. titre indicatif, dans les petits tangs ruraux de 100 m2 et 300 m2, la distribution se fait une fois, ou de prfrence deux fois par semaine. Si on Tableau XXIV. Quantit maximale de fumiers frais solides par jour et par 100 m2 dtang.
Fumier solide Volailles Porcs Petits ruminants Gros ruminants Canards Poules Porcs Moutons/chvres Buffles Gros btail Chevaux Quantit maximale (kg frais/100 m2/j) 2,8 4,8 6,0 3,4 6,3 6,0 5,2
120
4. LLevage
nutilise pas du fumier tous les jours mais seulement une fois par semaine, cela ne veut pas dire quil faut en rpandre sept fois plus en une seule fois dans ltang. Plusieurs engrais organiques autres que le fumier animal sont couramment utiliss sur les exploitations piscicoles de petite taille. Ces engrais sont habituellement des dchets que lon peut se procurer peu de frais et localement. Les engrais organiques les plus couramment utiliss sont : Les dchets dabattoir, tels que contenu de panse de bovins, sang, os et eaux uses enrichies. Les dchets agro-industriels, tels que graines de coton, mlasse, tourteau olagineux et boue rsiduelle dhuile de palme (4 5 % dazote). Des dchets comme les balles de riz, les bagasses de canne sucre et la sciure de Bois sont riches en cellulose, qui se dcompose trs lentement dans ltang. Le rouissage du manioc. Les tubercules de manioc de lespce amre quon peut laisser tremper dans les tangs pour en enlever lacide cyanhydrique avant consommation, constituent un moyen excellent et bon march de fertiliser les petits tangs. Le manioc est ensuite rcupr et consomm. La fertilisation provient du jus de rouissage et est donc gratuit. Un apport minimum de 10 kg de tubercules/are/jour est recommand. La dose peut atteindre 200 kg/are/semaine mais jamais plus. La vgtation qui a t coupe dans ltang proprement dit, dans les canaux ou autres plans deau. Dans certaines rgions, des plantes flottantes nuisibles comme la jacinthe deau (Eichornia crassipes), les fougres deau (Salvinia sp.) et les laitues deau (Pistia sp.) peuvent tre utilises bon escient. Le compost produit en dehors des tangs peut tre tal sur le fond de ltang assch avant le remplissage, ou tre utilis rgulirement pour fertiliser leau. La vgtation telle que gramines coupes, dchets vgtaux et fruits en dcomposition peut tre utilise pour fabriquer un compost simple dans ltang proprement dit. Les quantits moyennes de ces engrais organiques appliquer aux petits tangs sont indiques dans le Tableau XXVI (ci-dessous). Il faut les utiliser rgulirement, en vitant de surcharger ltang avec une rserve pour plusieurs semaines. Il faudra vrifier la qualit de leau pour ajuster les quantits utilises.
Le compostage se caractrise par la dcomposition intensive par des micro-organismes de matires organiques, en gnral sous conditions contrles. Ce processus permet dutiliser toute une gamme de dchets, rsidus et vgtation naturelle bon march pour la production dun produit propre, sec et riche en matires organiques et lments nutritifs primaires. Ce produit sappelle compost. La fabrication de compost est effectue par lintermdiaire de diffrents groupes de micro-organismes comme des bactries, des champignons et des protozoaires, qui ont besoin principalement de carbone (C) et dazote (N) pour leur dveloppement. Cest pour obtenir ces substances quils dcomposent les matires organiques disponibles. Les compost sont composs de vgtaux relativement tendres comme les feuilles, herbes et plantes aquatiques, quon mlange des matires Tableau XXVI. Quantit dengrais organiques.
Engrais organiques Fumier animaux Dchets dabattoir Dchets agro-alimentaire Manioc Vgtation Compost Quantit moyenne Voir Tableau XXIV et Tableau XXV, p. 120 10 kg/100 m2/semaine 8 kg/100 m2/semaine 50 100 m3/semaine 10 25 kg/100 m2/jour 20 25 kg/100 m2/semaine 20 25 kg/100 m2/semaine 50 kg/100 m2 de fond dtang
II.2. le Compost
121
Pour prparer le compost terre, il est plus facile dutiliser la mthode arobique (Figure 110, p. 123). Il est alors important de garantir quil y a toujours de lair dans le tas de compost pour maintenir une dcomposition rapide et totale des matires organiques. cette fin, les tapes seront de : 1. Commencer constituer un nouveau tas de compost en plaant une premire couche de matires vgtales grossires, par exemple des rachis de feuilles de bananier, de la paille ou des tiges de canne sucre, sur une hauteur dau moins 25 cm. Cette couche devrait permettre la circulation dair tout en absorbant les liquides riches en lments nutritifs provenant des couches suprieures. 2. Couper les matires utilises pour le compost en petits morceaux de 3 7 cm. 3. Empilez sans tasser toutes les matires, en laissant de lespace entre les couches. Il ne faut jamais compacter le tas de compost. Il ne faut pas faire un tas trop haut pour viter quil ne se tasse sous son propre poids. 4. Maintenir le tas humide mais non mouill. Trop deau empcherait la circulation de lair. Il faudra protger le tas de la pluie (trop humide) et du soleil (trop sec). 5. Retourner le tas de temps autre pour larer et viter une production de chaleur trop intense au centre. On introduit un morceau de bois au milieu du tas et on attend quelques minutes avant de le retirer. Si le tas est trop chaud, sec ou trop odorant, il est temps de le retourner. Il y a deux manires dempiler les matriaux : En tas au-dessus du niveau du sol, de prfrence pendant les saisons de forte pluie. Il sera alors plus facile retourner et maintenir ar, mais les pertes dazote et de carbone sont leves, ou Dans des fosses creuses dans le sol, dans un endroit surlev pour viter les inondations. Il faudra les protger par des tranches, si ncessaire. Cest prfrable sous des climats secs pour retenir lhumidit. Les pertes dazote et de carbone sont plus faibles.
Le compost peut tre produit dans des conditions anarobique (en labsence doxygne) ou arobique (en prsence doxygne). Chaque type prsente des caractristiques spcifiques (Tableau XXVII ci-dessous). Dans certains systmes agricoles, on utilise les deux types de compostage, par exemple la prparation arobique dans les parties extrieures du matriau et la prparation anarobique dans la zone intrieure o il y a peu doxygne. En pisciculture, le compostage est habituellement pratiqu de deux manires : Compostage simple arobique/anarobique sous eau, en tas. Compostage arobique sec, soit en tas, soit dans des fosses.
II.2.1. le Chaulage
Les tangs de terre sont conditionns par chaulage, cest--dire en prparant les tangs et en Tableau XXVII. Caractristiques des mthodes de compostage.
Caractristiques Prsence doxygne Pertes dazote Pertes de carbone Production de chaleur Destruction dagents pathognes Teneur en humidit Arobie Ncessaire Importante Importantes Importante Oui Optimum entre 40 et 60 %, contrler En tas, au-dessus du niveau du sol Mthode de compostage Dans une fosse, en dessous du niveau du sol En tas la surface de leau Anarobie Non Rduites Rduites Trs petite Non Pas importante En tas, une certaine profondeur sous leau En tas envelopp, au-dessus du niveau du sol Dans une fosse couverte, endessous du niveau du sol
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4. LLevage
Ildoityavoirdelair dansletasdecompost
Letasnedoitpas tretroplev
Ilfauthumidifier sansmouiller
Protectioncontre lesoleiletlapluie
Vrificationduprocessusdecompostage: Intrroduireunmorceaudebois
siletasesttropchaudou tropodorant,ilfautleretourner
123
les traitant avec divers types damendements calcaires, substances chimiques riches en calcium (Ca). Le chaulage amliore la structure du sol de ltang, amliore et stabilise la qualit de leau et permet que les engrais soient plus efficaces pour augmenter la nourriture naturelle disponible. Lun des effets les plus importants, que lon peut mesurer et utiliser pour contrler le chaulage, est celui qui modifie lalcalinit totale de leau de ltang. Lalcalinit totale (AT) de leau est la mesure de sa concentration totale en carbonates et en bicarbonates de substances comme le calcium (Ca) et le magnsium (Mg) qui sont typiquement alcalins. Le chaulage des tangs nest pas toujours ncessaire. On peut le faire sur un nouvel tang ou sur un tang dj utilis. Dans certains cas, il peut non seulement tre un gaspillage dargent, mais aussi savrer nuisible aux poissons. Avant de prendre une dcision, ltang devra tre tudi attentivement ainsi que les caractristiques particulires de son eau et de son sol. On vrifiera les points suivants : 9 Si le pH du sol du fond de ltang est infrieur 6,5, le chaulage est justifi. 9 Si le fond de ltang est trs vaseux parce quil na pas t rgulirement vid et assch, le chaulage amliorera les conditions du sol. 9 Sil y a risque quune maladie contagieuse se propage ou sil faut lutter contre des ennemis des poissons, le chaulage peut aider, en particulier dans les tangs vidangs. 9 Si la quantit de matires organiques est trop leve, soit dans le sol du fond, soit dans leau, le chaulage est conseill. 9 Si lalcalinit totale de leau est infrieure 25 mg/l CaCO3 le chaulage peut tre justifi. Une amlioration de la structure ; Une augmentation du pH. Les effets sur le sol du fond de ltang sont :
Une acclration de la dcomposition des matires organiques ; Tous ces facteurs entraneront un change plus rapide et plus important de minraux et dlments nutritifs entre le sol du fond de ltang et leau, en mme temps quune diminution de la demande en oxygne dissous. Habituellement, les amendements calcaires et les engrais sont appliqus sparment. Il faudra donc chauler au moins deux semaines, et de prfrence un mois, avant tout pandage dengrais. Le chaulage annuel sera donc effectu diffrents moments de lanne selon le calendrier de gestion de ltang. En climats tropicaux, il est prfrable de chauler ltang ds que le poisson a t rcolt et au moins deux semaines avant le rempoissonnement. Les engrais sont appliqus ensuite, 15 30 jours aprs le chaulage. Cependant, les mesures du pH et de lalcalinit, mme si elles sont courantes, ne seront pas forcment accessibles pour les bnficiaires, qui pourront alors sadresser des laboratoires et instituts locaux. Pour les ONG, des kits danalyses sont facilement disponibles dans le commerce et peu onreux.
Il est possible dpandre les engrais soit sec, soit lorsque ltang est en eau. Un certain nombre de mthodes concernent lemplacement et la rpartition du fumier animal dans diverses situations (Figure 111, Figure 112 et Figure 113, p. 125). Toutefois, les exemples illustrs ont un caractre gnral et doivent tre adapts aux conditions locales (qualit et quantit de fumier disponible, qualit de leau, conditions mtorologiques).
II.2.2. lpandage
lexception des dchets dabattoir et des tubercules de manioc, les engrais organiques sont donc amoncels en un ou plusieurs tas dans leau. On peut galement utiliser un enclos dans un coin de ltang. Lengrais organique est entass et compact lintrieur, afin de dclencher une production de compost sous eau. On avait dj vu comment faire du compost en arobie. On peut avoir un compost en anarobie (paragraphe II.2, p. 121). Pour cela, dans chaque tang, on amnage une compostire en bambou ou en bois pour retenir lengrais. On la placera dans un angle, dans la partie la moins profonde de ltang (Figure 115 et Photo N, p. 126). Le tas doit tre bien tass sous eau, par exemple en pitinant soigneusement
124
4. LLevage
Entas Enranges
Figure 111. pandage de fumier sur des tangs sec. A : Nouvel tang ; B : tang o leau est mal contrle ; C et D : tang o leau est bien contrle (cas le plus courant).
10m 1m
Figure 112. pandage de fumier sur des tangs en eau empoissonns (I). A : Distribution du fumier animal liquide partir des digues ; B : Distribution du fumier animal solide laide dune chambre air et dun panier ; C : Disposition du fumier animal en tas le long des berges ; D : Dtail dun enclos allong. chaque couche (Figure 114 ci-contre). Mais il devra dpasser lgrement de la surface de leau, tant donn que sa hauteur diminuera lentement. Chaque semaine, il faut ajouter de nouvelles couches de matires pour le reconstituer. Pour obtenir de trs bons rsultats : Utilisez au moins un tas de compost par 100 m2 dtang.
Veiller ce que la superficie totale de la surface des enclos compost corresponde 10 % de la surface de ltang.
Figure 113. pandage de fumier sur des tangs en eau empoissonns (II). A : Distribution du fumier animal pur partir Retourner les tas tous les deux ou trois jours. dune embarcation ; B : Disposition du fumier Placer les tas en eau suffisamment profonde. animal mlang de la litire en petit tas le long des digues.
Une fois que les tangs sont en eau et fertiliss, il va donc falloir attendre que le cycle naturel de ltang se mette en place. Pour cela, on attendra plusieurs jours durant lesquels, en cas de bonne fertilisation, leau va devenir verte, cest--dire riche en phytoplancton. Pour savoir si leau est suffisamment verte, on peut utiliser un disque de Secchi (paragraphe II.1.2, p. 48) ou tout simplement plonger le bras dans ltang jusquau coude. Si on distingue peine le bout des doigts, cest que leau est suffisamment verte. Ltang est maintenant prs recevoir les poissons.
125
Photo N. Compostire. [En haut, Libria Y. Fermon], [En bas, APDRA-F] (CIRAD).
III. rCapItulatIf
Les deux tapes sont donc : La fertilisation Lattente dune eau verte qui indique que ltang est prt pour lensemensement La prparation de compost arobie et anarobie
On insistera sur :
126
chapitre 09
Il est souvent ncessaire de manipuler les poissons vivants, par exemple pour les contrles ordinaires de croissance et dtat sanitaire, pour les transferts dun tang lautre et pour la rcolte finale. Diffrents types de filets et de petits quipements sont gnralement utiliss pour ces manipulations. Il est cependant ncessaire de garder en mmoire certains points voqus prcdemment. Si ce sont des bnficiaires qui vont effectuer les captures, la difficult sera de leur faire comprendre que ce nest pas ncessaire daller chercher des poissons ailleurs que chez eux. Un des principes important sera de nutiliser que des engins de capture non destructeurs pour la faune locale.
Il faudra veiller bien respecter les lois relatives la pche. Le cas chant, des autorisations pourront tre demandes auprs des instances locales. Pour se procurer des spcimens sauvages, on peut faire appel des pcheurs locaux qui peuvent tre, le cas chant galement des bnficiaires. En gnral, ils connaissent bien les lieux de capture possible des diffrentes espces. Le cas chant, on pourra fabriquer des petits engins de pche.
127
Lesvaluations
Dure: 3mois
Socio-conomique Ethnologique
Environnementale cologique-Ichtyologique
3mois
Leschoix Lestangs
Choixdesvillages
Choixdessites
Pland'amnagements
Achatsdumatriel Nettoyagedusite Piquetagedel'tang Canald'alimentation Alimentationdel'tang Constructiondesdigues Canaldevidange Amnagementdel'assiette Acquisitiondefilets depches Constructionde cagesouhapas
Dure: 36mois
Temps
Vidangedel'tang
Amnagementannexe
6-9mois
Finalisationetmiseeneau
L'levage
Collecteenmilieu naturelouproduction d'alevinsdetilapia
61/4-91/4mois
Fertilisation
Compostireexterne Reprised'uncycle
Entretienet Suividestangs
Suividespoissons
7-10mois Dure: 412mois
Lafinducycle
11-22mois
Stockagedes poissons
Dure: 0,51mois
128
4. llevage
Un des outils principaux de collecte est la senne. Cest le moyen le plus simple pour capturer des alevins. Si on utilise une senne mailles de 1 cm environ, on nattrapera que les poissons qui ont au moins 5 cm. Si on veut rcolter des alevins, on utilisera des sennes faites partir de toile moustiquaire. Une senne est un filet allong comportant des cordages chaque extrmit, que lon tire le long de ltang pour procder la rcolte, puis que lon referme en cercle pour piger les poissons et que, le plus souvent, on ramne sur la berge. Une senne se compose dune ou de plusieurs nappes de filet montes (Figure 117 ci-contre) : 9 la partie suprieure sur une ralingue suprieure (corde du haut) quipe de flotteurs ; 9 la partie infrieure sur une ralingue infrieure (corde du bas) munie de lests (ou plombs). Les cordages se prolongent normalement au-del du filet pour former les bras de halage.
5. la fin du cycle
Ralingue suprieure quipede flotteurs Fildassemblage
I.1. la senne
Hauteurdufilet
Nappedefilet
Il existe plusieurs types de sennes. Les deux Figure 117. Schma de montage dune senne. modles suivants sont le plus frquemment employs. Senne identique sur toute sa longueur. Il sagit dun simple panneau de nappe de filet rectangulaire. La senne est constitue de trois parties : Une poche centrale fabrique de faon lche, destine recueillir les poissons ; Deux ailes latrales destines diriger les poissons vers la partie centrale. Pour pouvoir raliser un filet, diffrents matriaux sont ncessaires (Figure 118, p. 130). Les cordages peuvent tre en fibre naturelle (chanvre, manille, sisal) ou synthtique. Les fibres synthtiques sont plus solides et plus rsistantes. Le cordage peut tre torsad ou tress. Les flotteurs peuvent tre raliss avec diffrents matriaux, comme du bois lger, si possible enduit de peinture ou de goudron pour viter son imprgnation par leau, ce qui rduirait sa flottabilit ; de lige ; de matires plastiques. Bref, dun matriel qui flotte. Les lests sont gnralement en terre cuite ou en plomb. Dans ce dernier cas, le matriau ncessaire la fabrication se prsente sous forme de minces feuilles de plomb ou dolives de diffrents poids. On peut utiliser du plomb de rcupration. Il faudra un poids total de lests gal 1,5 fois la flottabilit totale ou la pousse verticale des flotteurs. Il est galement possible dutiliser de petites pierres, mais celles-ci risquent de se briser plus facilement. Pour le montage, on mettra globalement un flotteur tous les 10 25 cm maximum. Pour le lest, un tous les 3 intervalles. Diffrentes tapes sont ncessaires pour monter une senne (Figure 118, p. 130). Il suffit de deux personnes pour manuvrer une petite senne, une chaque extrmit du filet, celui-ci tant maintenu la verticale par des perches en bois (Figure 119, Figure 120 et Figure 121, p. 131 et Photo O, p. 132). Il faut veiller ce que la ralingue infrieure reste toujours lgrement en avant de la ralingue suprieure. En prsence dun fond vaseux, ou sil sagit dune senne plus grande et plus lourde, la manuvre du filet exige parfois une force mcanique plus importante. Dans ce cas, une personne tire le filet depuis chaque perche, tandis que dautres facilitent la manuvre en tirant sur les cordages de halage. Il est utile de prvoir une personne supplmentaire se tenant prs du milieu du filet pendant la manuvre, pour faciliter cette dernire le cas chant, par exemple si le filet est bloqu par un obstacle quelconque sous leau.
129
A
Ralinguesuprieure6mmde diamtreet11mdelongueur
150 cm
B
Montagedufiletaumoyen dunenavettefilet Noeud anti-glissant Noeud normal
Les sennes sont parfois des quipements relativement coteux. Il convient de les entretenir soigneusement pour les maintenir en bon tat. Il faut les protger de la lumire solaire directe. Aprs utilisation, il faut les rincer et les nettoyer soigneusement pour les dbarrasser des dbris, des cailles, du mucus de poisson Il faut les conserver labri, dans un endroit frais et sec, par exemple sous un hangar ouvert et les protger des rats et des souris, par exemple en les suspendant des barres horizontales au-dessus du sol. Il faudra remplacer une partie de la nappe de filet aussitt que ncessaire.
D
Commencerparattacherlanappe defiletlaralinguesuprieur
9mailles 8mailles 8mailles
Flotteur
noter que lusage de la senne est souvent prohib en milieu naturel. Si ce nest pas le cas, il ne faudra lutiliser que pour la rcolte dalevins ou de gniteurs. Le cas chant, des autorisations devront tre obtenues auprs des autorits comptentes.
Percheenbois
20 30cm
F
Ralingue suprieure quipede flotteurs Installationdeslestsetdesflotteurs
43 2 1 4 3 21 4 3 21 4 3 21
3 2 1 3 2 1 3 2 13 2 13 2 1 3 2 1
1erlest
130
4. llevage
8m 7m
5. la fin du cycle
8m
2m 1,30m
Aile Partiecentrale
Aile
1,30m
Unefoislestroispartiesassembles,lapartie centraleformeplusfacilementunepoche
23m
Poche
Manoeuvredela sennedepuislarive
A
Utilisationdune petitesennepar 2personnes Capturedespoissons danslefilet.Puis,tirer ensuitesurlarive
C
Transfertdespoissons dansunrcipientau moyendunepuisette
E
Figure 121. Manipulation dune senne.
131
Photo O. Utilisation de petites sennes de plage (Libria, Guine, RDC) [ Y. Fermon]. Le filet maillant est lun des filets le plus largement utiliss dans les pches de capture en eau douce. On pourra lutiliser pour capturer des gniteurs ou bien capturer quelques poissons de bonne taille dans les tangs.
132
4. llevage
5. la fin du cycle
Prendreun poissondela tailledecapture voulue.Passer uneficelleautour delapartiela plusgrosse
Filetmaillanttirentre2poteaux
Figure 122. Filets maillants. La forme et la conception gnrales dun filet maillant sont trs voisines de celles dune senne. Cependant, le fil pour filet est plus mince et gnralement en monofilament synthtique, par exemple en monofilament de polyamide dun diamtre de 0,12 0,25 mm, suivant la dimension des mailles. La dimension des mailles est fonction de la taille des poissons rcolter. Les poissons doivent pouvoir passer travers la maille tire jusquau niveau de leurs opercules branchiaux, mais pas davantage (Figure 122 ci-dessus et Photo P, p. 132). Lorsquils se sentent capturs et cherchent scarter de la maille, les opercules branchiaux doivent tre retenus par les cts de la maille (do le nom de filet maillant). Ces filets sont particulirement slectifs pour la taille. La grandeur de mailles est dtermine en mesurant le primtre corporel, ou circonfrence, de quelques poissons de la taille quon souhaite rcolter. Le filet maillant doit avoir une grandeur de mailles tires infrieure au primtre corporel du poisson denviron un quart. On vitera des filets de moins de 4 cm ou de 2 pouces tirs, pour viter de capturer des poissons trop petits. Il est important de relever les filets toutes les heures au maximum si on veut obtenir des poissons vivants et peu endommags. Un autre engin peu destructeur et souvent utilis par les pcheurs pour la capture de poissons est lpervier. Il est bien utile pour capturer sans les endommager des poissons de belle taille. Un filet pervier est constitu dune pice circulaire plate de nappe de filet petites mailles, fortement leste sur sa priphrie. Gnralement, une srie de ficelles relie le bord extrieur un anneau central partir duquel elle constitue une corde de halage unique. Cet quipement ntant pas trs facile fabriquer soi-mme, il est possible de le faire fabriquer et de lacheter auprs de pcheurs ou revendeurs locaux. Lutilisation dun filet pervier demande une certaine adresse (Figure 123 et Photo Q, p. 134). Il doit en effet tre lanc bien ouvert et lhorizontale la surface de leau. Il senfonce rapidement jusquau fond, avant dtre ferm par une traction exerce sur la corde centrale de manire piger le poisson dans le filet. Il est possible dutiliser un pervier depuis les berges, dans leau ou partir dune embarcation.
Pisciculture de subsistance en Afrique
I.3. lpervIer
133
Filet ouvert
Filet ferm
Utilisationdans leaudunpervier
Filet ferm
Les puisettes sont dun usage courant dans les fermes piscicoles pour manipuler et transfrer de petites quantits de poissons. Il est possible de les acheter toutes faites, de les monter partir de pices prfabriques ou de les fabriquer soi-mme. Une puisette comprend trois parties principales (Figure 124 et Photo R, p. 135) : 9 Une poche ralise dans une nappe de filet dun type et dune grandeur de maille adapts la taille et la quantit des poissons manipuler ;
9 Une armature laquelle la poche est suspendue, gnralement en fer galvanis rsistant ou en fer bton (dordinaire de forme circulaire, triangulaire ou en d avec des attaches permettant dy fixer une poigne ou un manche) ;
134
4. llevage
Ronde
5. la fin du cycle
Carrourectangulaire
Semi-circulaire
Poigneou manche
Armature Poche
9 Une poigne ou un manche, en mtal ou en bois, de 0,20 1,50 m de long, suivant lutiliFigure 124. Diffrents types dpuisettes. sation de lpuisette. Les puisettes prsentent des tailles et des formes trs diffrentes. Il importe de garder prsentes lesprit les rgles ci-aprs. Leur profondeur ne doit pas dpasser 25 35 cm. On prendra une taille adapte celle du poisson manipuler. Les pcheurs locaux utilisent souvent des nasses, casiers ou trappes pour capturer de faon rgulire des poissons pour lalimentation. Cela peut tre le cas pour capturer des gniteurs ou bien dautres espces associes comme les poissons-chats. Il est possible galement de les utiliser dans ltang sans perturber le reste de la population. Ces nasses consistent dordinaire en une armature en bois, en tuyau de matire plastique, en bambou ou en fil de fer, ferme par des surfaces en nappe de filet, en lattes de bambou ou en grillage mtallique. On distingue deux principaux types de nasses (Figure 125 ci-contre et Photo S, p. 136) : Ouverture:2530cm 9 Les casiers, gnralement munis Longueur:80100cm dappts et dun orifice dentre en forme dentonnoir par lequel le poisson peut pntrer, mais ne peut schapper que difficilement. 9 Les trappes poche ou compartiment, gnralement munies dun filet guideur qui conduit les poissons dans un compartiment dont lentre en forme de V les empche de schapper.
Photo S. Nasses. gauche et en haut droite, nasse traditionnelle (Libria) ; en bas droite, nasse en grillage avec des tilapia (hiopie) [ Y. Fermon]. Une des mthodes les plus simples pour capturer des gniteurs est tout simplement une canne pche. Cest un engin slectif qui permet de capturer et de maintenir en vie sans problme des poissons comme les tilapia. Il sagira cependant dutiliser autant que possible des hameons sans ardillon.
Le transport de poissons vivants est une pratique laquelle on doit recourir frquemment :
La dure du transport varie suivant la distance parcourir : 9 Depuis les cours deau, la dure de transport est gnralement importante et varie de quelques heures un ou deux jours ; 9 Prs des tangs, la dure de transport est gnralement courte (moins de 30 minutes) trs courte (quelques minutes). Il existe certains principes fondamentaux rgissant le transport de poissons vivants :
Les poissons vivants sont gnralement transports dans leau. Or, la qualit de cette eau varie progressivement au cours du transport. Les changements les plus importants concernent la concentration de certaines substances chimiques. Loxygne dissous (OD) sert essentiellement la respiration des poissons. Lactivit bactrienne et les processus doxydation consomment galement de loxygne en prsence de matire organique.
136
4. llevage
5. la fin du cycle
Le gaz carbonique (CO2) est produit par les poissons en tant que sous-produit de la respiration. Les bactries en produisent galement. Le gaz carbonique existe sous diffrentes formes, la forme la plus toxique, CO2 libre, est dautant plus abondante que le pH de leau diminue.
9 La consommation doxygne dissous saccrot quand la temprature augmente. 9 La consommation dOD par les petits poissons rapporte 1 kg est plus importante que celle des poissons de plus grande taille. 9 La consommation doxygne de poissons au repos est bien infrieure celle de poissons en activit ou nerveux. Lammoniac est excrt par les poissons et produit par les bactries sous diffrentes formes ; la forme la plus toxique, lammoniac libre ou non ionis (NH3), est dautant plus abondante que la temprature et le pH sont levs.
Dautres modifications de la qualit de leau peuvent galement survenir pendant le transport. 9 Une lvation de la temprature de leau dans les rgions climat chaud, qui a pour effet daugmenter la consommation doxygne et la teneur en ammoniac libre toxique 9 La diminution du pH de leau rsultant de laugmentation de la teneur en gaz carbonique, qui a pour effet de rduire la teneur en ammoniac libre toxique, mais daugmenter la teneur en CO2 libre toxique ; 9 Une augmentation de la teneur en matires en suspension provenant des dchets/djections des poissons.
La qualit de leau Une eau frache, ce qui permet de limiter lactivit des poissons et des bactries, et rduire ainsi la consommation doxygne dissous et la production dammoniac et de gaz carbonique. On pourra utiliser si ncessaire de la glace. On vitera dexposer les poissons un brusque changement de temprature de leau.
Une eau claire exempte de solides en suspension, pour moins solliciter les branchies des poissons, pour rduire la quantit de bactries prsentes avec les solides organiques et limiter les risques dappauvrissement en oxygne ds la dcomposition de matires organiques.
Pour le transport lui-mme, pour du court et moyen dlai, on peut utiliser des pots en terre ou des fts, des seaux ou des bassines mais galement des sacs plastiques gonfls lair. Pour les Clariidae, juste un peu deau suffit en raison de leur capacit pouvoir respirer lair ambiant. Dans le cas de long dlai, on va privilgier des sacs plastiques gonfls loxygne, lair si on ne trouve pas doxygne (Figure 126 et Photo T, p. 138). On peut se procurer de loxygne chez un carrossier qui fait de la soudure ou bien dans un dispensaire ou un hpital. Autant que possible, chaque gniteur devra tre seul dans son sachet et, pour les jeunes, on limitera les densits. Cependant, il est vrai que cela va augmenter le volume transporter, ainsi, les risques de mortalit sen trouvent largement rduits. Il ne faut pas mettre trop deau dans le sachet. Un niveau juste au-dessus du poisson suffit amplement. On compte, en gnral, 1/3 deau pour 2/3 dair ou oxygne. Pour des poissons juste collects, on changera leau du rcipient toutes les 5 mn ou ds quon verra les poissons piper la surface pour vacuer les dchets organiques rejets par les poissons en raison du stress quils viennent de subir par leur capture et qui consomment loxygne de leau et ce, trs rapidement.
Dans la mesure du possible, il faut viter de manipuler trop les poissons la main car on dtruit le mucus quils ont sur le corps et de les laisser trop longtemps hors de leau.
Il existe un certain nombre de prcautions prendre et dactions entreprendre : 9 Pour des transport moyen et long terme, avant le transport, lorsque les poissons proviennent des tangs, on va les maintenir en stabulation, en hapas par exemple, sans alimentation et lon va les garder assez longtemps pour que leur tractus digestif soit compltement vide. Leau dans laquelle ils seront transports restera ainsi plus propre. La dure minimale de la priode de jene dpend de la temprature de leau et de lespce considre. En eau chaude, une dure de 12 24 heures est parfois suffisante. Ce nest pas ncessaire pour des transports de courte dure. 9On vitera, autant que possible, de salir leau de transport. Il faudra donc nettoyer soigneu-
137
sement les poissons en eau propre avant de les charger dans le conteneur de transport. 9 On placera les conteneurs dans lobscurit et labri de bruits soudains pour maintenir les poissons calmes pendant le transport proprement dit. 9 Autant que possible, on maintiendra les poissons au frais pendant le transport. On effectuera les oprations de transport la nuit ou tt le matin. De mme, on vitera la lumire solaire directe et lon placera de prfrence les conteneurs lombre. On peut recouvrir les conteneurs de sacs ou de tissus humides pour augmenter leffet refroidissant de lvaporation 9 Il ne faut surtout pas nourrir les poissons pendant le transport. 9 Autant que possible, on remplacera leau de transport par de leau mieux oxygne et plus frache, pendant des arrts prolongs, si les poissons semblent perturbs ou commencent venir la surface de leau pour respirer, au lieu de rester calmement au fond ou encore lorsque le transport dure plus de 24 heures sans apport supplmentaire doxygne. Le cas chant, on peut augmenter la quantit doxygne dans leau en agitant leau avec la main. 9 La densit de poissons ne doit pas tre trop leve pour viter une trop forte consommation doxygne. Pour un sachet de litre, on mettra 3 ou 4 poissons de 2 cm mais un seul de 8 cm. De plus, pour des poissons subadultes et adultes, on peut avoir des blessures occasionnes par les contacts pouvant entraner la mort dun poisson. 9 Ds quun poisson est mort dans un sac ou un rcipient, il faut lenlever rapidement. Pour la mise en eau, on laissera le rcipient tremper de faon rduire lcart de temprature entre leau du sac et leau de ltang. Puis, on mettra de leau de ltang peu peu dans le rcipient pour finir lacclimatation des poissons avant de les relcher.
Dgonfler lesacet fermerle sacautour dutube Sceller
Tirerle tube
Air
Tube
Air
Eau
Eau+ poissons
Eau+ poissons
Eau+air+ poissons
Eau+air+ poissons
138
4. llevage
III. la productIon dalevIns de tIlapIa
5. la fin du cycle
Il est possible de mettre en place une production dalevins partir de gniteurs collects en milieu naturel. En effet, il savre parfois difficile de pouvoir se fournir en alevins de faon consquente en milieu naturel, comme par exemple, en saison des pluies. Trois possibilits existent et varient selon les espces. On peut les reproduire de faon : Naturelle, o lon amnage un plan deau selon les besoins comportementaux et habitus des espces reproduire et lon y met des gniteurs, Semi-naturelle avec injection dhormones pour dclencher la production des gamtes de faon simultane, et, enfin,
Artificielle o, aprs injection, on extrait les ovocytes manuellement et le sperme pour procder une fcondation manuelle. La reproduction et lalevinage des tilapia sont actuellement raliss dans des systmes dlevage et selon des niveaux dintensification trs variables, dpendant des conditions topographiques, physico-chimiques, et socio-conomiques de la rgion. Les diffrentes techniques utilises jusqu prsent sont prsentes selon le milieu dans lequel elles sont dveloppes, savoir : 9 Les tangs de pisciculture, 9 Les hapas et les cages, 9 Les tanks artificiels (bassins), raceways et arnes, 9 Les hapas en tanks, 9 Les aquariums dexprimentation.
Dans la situation de pisciculture dautoconsommation, on choisira prfrentiellement la reproduction en tangs et, le cas chant, en hapas et cages.
Il faut tenir compte des besoins comportementaux des tilapia (Annexe 03 paragraphe II, p. 216). Ce sont des animaux territoriaux. Pour les incubateurs buccaux, ce sont les mles qui dfendent le territoire. Chez les pondeurs sur substrat, les deux parents sont territoriaux. Gnralement, on peut considrer que la taille des territoires sera de lordre d1 m2 au sol. Cette taille va augmenter avec la taille de lindividu. Cependant, la variabilit individuelle est trs importante chez ces poissons. De par leur biologie, on pourra obtenir des alevins de 10 15 mm tous les mois. Cependant, pour des incubateurs buccaux, il faudra mnager les femelles qui subissent le harclement des mles ds la fin de lincubation. Si elles sont trop sollicites, la garde des jeunes sera plus courte avec un risque plus important de perte dalevins. Il est parfois assez difficile de diffrencier les sexes des poissons. Chez certaines espces comme les Alestidae, le dimorphisme apparat sur la nageoire anale. Chez beaucoup despces de Cichlidae incubateurs buccaux, les mles prsentent une coloration brillante. Cependant, certains mles non dominants gardent une coloration proche de celle des femelles. Il est alors ncessaire de regarder les orifices urognitaux en retournant les poissons (Figure 127, p. 140). Lorsque la saison de reproduction arrive, les gniteurs doivent tre soigneusement choisis. Les poissons prsentent les caractristiques ci-aprs : 9 Labdomen des mles doit librer quelques gouttes de laitance lorsquil est lgrement comprim. 9 Lorifice gnital des femelles doit tre gonfl et protubrant, de couleur rose rougetre ; leur abdomen doit tre arrondi et mou, dnotant ainsi la prsence de gonades arrives au stade dormant. Lorsquil y a risque dagressivit chez les mles (par exemple, dans le cas des poissons-chats), les poissons des deux sexes doivent tre placs dans des tangs distincts aprs avoir t slectionns. Dans le cas dune unit centrale permettant de fournir des alevins lensemble des pisciculteurs, on peut proposer aux services locaux la mise en place dune station dalevinage en tang. Dans ce
139
Arrivmaturation
Gouttede laitance
Anus
m m
A-Testdematuration
Orificeurognital
Papille urognitale
Orificeurinaire
f m
B-Clariasgariepinus
Papille Anus Fentegnitale
C-Latesniloticus
Queue
Tte
Anus Papillegnitale
Oviducte
Anus
Urtre
m
D-Cichlidae
Poreurognital Anus
140
4. llevage
5. la fin du cycle
cas-l, on choisira des tangs dont la superficie oscille entre 1 et 5 ares avec une profondeur de 0,4 0,5 m. Certains auteurs recommandent des tangs de 4 ares, permettant une production suprieure, par unit de surface, celle des tangs de 0,5 are. Dautres prconisent par contre lemploi de petits tangs de 9 12 m2 dans lesquels on ne dverse quun seul couple de gniteurs. La faible superficie de ces tangs facilite la pche rgulire des bancs dalevins ds la fin de la garde parentale. Ces petits tangs ne ncessitent pas de moine. Cest ce dernier systme qui sera privilgi. Cette mthode, pour des incubateurs buccaux, permet une production de 200 300 alevins par couple de gniteurs et par mois. Il semble toutefois que la frquence des pontes et la production dalevins sont srieusement amliores en installant dans ces petits tangs 4 6 femelles avec 2 3 mles. Cela viterait en tout cas labsence de production par strilit de lun ou lautre gniteur. En tang de 4 ares, la mise en charge est effectue laide de 200 femelles (poids moyen = 150 300 g) et de 70 mles (p.m = 50 200 g), soit une densit de 0,7 gniteurs/m2 et un rapport des sexes femelle / mle de 3:1 (Figure 128, Figure 129 et Tableau XXVIII ci-dessous). La diminution de la production dalevins par kg de femelle, avec laugmentation du poids moyen des femelles peut tre attribu 3 facteurs : Diminution de la fcondit avec laugmentation du poids. Diminution de la frquence des pontes avec laugmentation du poids. Diminution de la frquence de reproduction des mles vis--vis des grosses femelles plus agressives. En ce qui concerne les pondeurs sur substrat, on pourra baisser le sexe ratio. Deux techniques de rcolte sont gnralement utilises, soit la vidange rgulire des tangs dalevinage intervalle de 60 jours, de faon limiter la frquence des pontes et sparation des gniteurs et du jeune frai laide de filets de mailles appropries, soit la rcolte par sennage ou pervier de ltang permettant de rcolter tous les alevins dun poids moyen suprieur 0.5 g. Lexploitation dbute 30 60 jours aprs la mise en charge des gniteurs et se poursuit la frquence Tableau XXVIII. Production dOreochromis niloticus en fonction du nombre de gniteurs mis en charge dans un tang de 4 ares 122 jours dlevage.
Densit de gniteurs (ind/m2) 0,35 0,50 0,70 1,00
400 80
(g/m2/mois) 60 49 86 112
Alevinsproduits/m2/jour
Nombred'alevinsproduits /kgdefemelle/jour
300
70 60 50 40 30 20 10 0 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550
200
100
Densitdepeuplementsdesgniteurs(ind/m2)
Poidscorporeldesfemelles(g)
Figure 129. Alevins produits par poids de femelles chez Oreochromis niloticus.
141
dune rcolte tous les 15 jours. Dun point de vue biologique, un des principaux avantages de lobtention des alevins en tang est lutilisation optimale des ressources de ltang, compar au mode dlevage en milieu plus ferm. Dun point de vue pratique, llevage en tang est galement dune technologie plus simple, exigeant un contrle moins rgulier quun levage en conditions artificielles. Cependant, hautes densits, les conditions de stockage deviennent plus ou moins similaires celles observes en cage ou en tank et il est alors ncessaire deffectuer un suivi plus prcis des diffrentes phases de production : Contrle de la reproduction des gniteurs et rcolte frquente des alevins, Amlioration de la productivit de ltang par fertilisation, Alimentation rgulire de poissons, Contrle de la qualit de leau et renouvellement deau si ncessaire. Sous certaines conditions, dpendant principalement de la taille des mailles et de la densit des gniteurs, la reproduction des tilapia en cage est toutefois ralisable et a dj conduit des productions trs leves en alevins (Figure 130 ci-dessous et Photo U, p. 143). Les hapas sont des poches fixes de petites tailles (de 1,511 m 331 m) fabriques laide de filet moustiquaire (mailles de 1-3 mm) en nylon et attaches des montants en bambous, pieux ou piquets en bois enfoncs dans le fond dun tang de faible profondeur. Le hapa est plac 1020 cm du fond de ltang et la profondeur est denviron 0.6 m. Il peut tre galement dispos dans un bassin. Ainsi, les gniteurs sont confins dans une chambre interne dlimite par des filets mailles de 30 mm, de telle sorte que les alevins puissent aisment se maintenir dans la chambre externe ( mailles de 1-3 mm) au fur et mesure quils sont produits. Ce dispositif prsente linconvnient de limiter les flux deau au travers du hapa, car les gniteurs nont pas accs aux parois de la chambre externe. Or, on sait que le mouvement des poissons, ainsi que leur action de broutage des algues et
Hapa intrieur
Hapa extrieur
A2
A1
142
4. llevage
5. la fin du cycle
Figure 131. Diffrents systmes de reproduction de tilapia en hapas et cages. A : Simple ; B : Double avec au centre les gniteurs ; C : Gniteurs maintenus dans une moiti. des dtritus facilitent le renouvellement deau au sein du hapa. Une alternative, en mettant les gniteurs dans une moiti du hapa, permet dassurer aux gniteurs de bonnes conditions de circulation deau (Figure 131, p. 143). Les meilleurs rsultats sont obtenus des densits de 2,5 5,0 gniteurs/m2. Les premiers essais font tat de bons rsu ltats avec des sexe ratio femelle/mles de 5:1 7:1. Rcemment, cependant, des ratios 2:1 et 3:1 semblent plus avantageux. Un des avantages de lutilisation du systme hapa est la facilit de contrle des pontes et de rcupration des alevins, chaque unit tant aisment manipulable par une ou deux personnes maximum. On peut galement rcuprer tous les jours des alevins lpuisette. Un bon intervalle de rcolte sera de 10 14 jours pour des femelles dun deux ans.
143
Les cages sont gnralement constitues dun cadre de soutien rigide fait de bois ou de mtal quip dun filet synthtique dlimitant un volume deau et quip dun systme de flottaison attach au niveau du cadre de surface ou support par des montants enfoncs dans les lacs ou cours deau faible profondeur. La slection des sites pour ltablissement dun levage en cage est primordiale. Des facteurs tels que qualit et circulation de leau, protection adquate contre les dbris flottants et les vagues, accessibilit du site, scurit et distance par rapport aux marchs sont importantes considrer. Larrive brutale des premires eaux de crue, extrmement turbides, doit galement tre prise en considration, car elle entrane une dgradation des conditions dlevage et un arrt de lalimentation des poissons. Un couvercle ou un filet de protection install sur la cage permet de la submerger si ncessaire. Enfin, il faudra tre attentif la prsence ou labsence de courants deau au sein de la cage, la diminution de la concentration en O2 dissous suite aux phnomnes de remonte des gaz toxiques, et aux variations thermiques importantes durant les priodes de transition. Quel que soit le modle utilis, le fond de la cage doit se situer au moins une distance de 0,3 m du fond o les dchets saccumulent et provoquent une diminution de la concentration en O2. Les cages destines la reproduction et la production de juvniles sont gnralement de plus petite taille que celles destines la production de poissons de consommation, dans des cages de 0,5 et 1 m3. La profondeur de la cage peut galement affecter la croissance et la reproduction des tilapia. Une profondeur de 0.5 1 m est gnralement adopte pour la production de poissons de consommation dans des cages de 20 m3. Des mailles de 3 mm semblent une dimension maximale pour observer la ponte des gniteurs dO. niloticus car la taille moyenne des ufs est de 2,5 3,0 mm de diamtre. Le meilleur taux de production dalevins (53 ind/m2/mois) est obtenu avec un rapport des sexes de 3:1.
Figure 132. Stockage de poissons vivants en hapas ou filets. A : Bti en bois et cage en filet ; B, C et D : Hapas ou cage en filet dans ltang ou les canaux ; E : Panier ; F : Vivier en bois et grillage.
144
4. llevage
5. la fin du cycle
On pourra nourrir les gniteurs avec du son de riz, par exemple. En ce qui concerne la production dalevins, la technique dlevage en cages permet daugmenter trs sensiblement la quantit de larves produites grce la rcolte frquente des larves au fur et mesure de leur production. Ces rcoltes, rptes et compltes, sont dautant plus efficaces quelles ne ncessitent pas de vidange de ltang, ni de pche au filet de senne, et donc limitent les pertes de progniture rgulirement observes lors de ces oprations. De plus, le systme double filet rduit le cannibalisme exerc par les adultes, augmentant ainsi le nombre de larves produites par femelle. noter que cages et hapas peuvent servir pour stocker les poissons rcolts lors de la vidange des tangs de production. En consquence, en pisciculture de production, il semble recommandable dinstaller des gniteurs la densit de 4 ind/m2, gs de 1,5 2 ans avec des mles lgrement plus gros que les femelles avec un rapport des sexes de 1 mle pour 3 femelles. Ces cages ou hapas peuvent tre disposs directement dans le canal dalimentation ou autres points o ils seront protgs. Ils peuvent servir plusieurs fins : Production dalevins Stockage des alevins rcolts en milieu naturel Stockage des espces associes aprs captures en milieu naturel Stockage des poissons aprs vidange des tangs. On pourra galement se servir de petits filets ou autres pour cela (Figure 132, p. 144). Il existe dautres structures comme les bassins en ciment ou les aquariums pour produire des alevins. Cependant, ces structures sont plutt dsignes pour des production importante dans des exploitation de type commerciales. Elles demandent des cots et des techniques beaucoup plus importante et onreuses (Photo V ci-dessous).
145
Les bassins en maonnerie ou en parpaings ont gnralement une forme allonge permettant dentretenir une bonne circulation deau. Les aquariums doivent tre de grande taille (minimum 200 l pour des tilapia). Quand ltang sera rempli deau, quil aura t fertilis et que leau sera devenue suffisamment verte et que les alevins sont disponibles, il est maintenant temps de les introduire dans les tangs. La densit de poissons, en relation avec lespce et son comportement est un des lments cl de la russite de llevage. Puis, quand les poissons herbivores arriveront une taille leur permettant de se reproduire, on mettra quelques prdateurs pour contrler la reproduction et limiter au possible la prsence dun trop grand nombre dalevins. Les poissons ne feront pas ce que vous voulez quils fassent. Ils volueront en fonction des conditions que vous leur donnez. Il va donc falloir leur donner des conditions optimales pour un investissement de leur nergie mtabolique dans la croissance. La densit dempoissonnement optimale dun tang de pisciculture est la quantit de poisson au dbut de la priode de production qui garantit lobtention du revenu le plus lev. La dfinition de la densit dempoissonnement dun tang est lun des paramtres les plus importants dans la russite dun levage. Dans les systmes aquacoles, un stock de jeunes poissons grossit une vitesse presque maximale tant que laliment et les autres conditions environnementales ne sont pas limitantes. Lorsquelles le deviennent, la biomasse atteinte est appele charge critique (CSC). La croissance diminue partir de cette CSC, mais elle nest pas nulle. La biomasse continue donc augmenter, jusqu ce que la population atteigne le niveau de capacit biotique ou (K). partir de K, les effets lis la densit de la population sont tels que la croissance cesse et la biomasse reste stable. Il est cependant possible daugmenter la densit dempoissonnement, ce qui permet daccrotre le rendement, tant que le taux daugmentation de la densit dempoissonnement reste suprieur la diminution du taux de croissance individuel. Mais partir du moment o la diminution du taux de croissance devient suprieure laugmentation de densit, le rendement chute, ainsi que cela apparat sur la Figure 133 ci-dessous. Si les poissons sont placs dans des tangs faible densit et que les aliments naturels sont abondants, ils grossissent la vitesse maximale permise par la temprature. Lapport daliment comY plmentaire est inutile ce stade et napporte rien de plus car laliment nest pas un facteur limitant. En revanche, lorsque le stock lev atteint la CSC, laliment devient limitant. La croissance diminue donc, G G sauf si la gestion de llevage est intensifie. Si la production daliment naturel peut tre accrue par Y fertilisation, la croissance maximale est de nouveau relance, jusqu ce quune nouvelle CSC soit atteinte un niveau suprieur. ce stade, une alimentation comDensitd'empoissonnement plmentaire peut savrer ncesFigure 133. Prsentation schmatique des relations entre saire au maintien de la croissance la densit dempoissonnement, le taux de croissance maximale. Puis, de nouveau, une instantan (G) et le rendement instantan par unit de CSC est atteinte lorsque la qualit surface (Y) avec (pointill) et sans (trait plein) alimenta- de laliment ou la qualit de leau deviennent limitantes. tion complmentaire.
Rendementparunitdesurface(Y) Tauxdecroissance(G)
146
4. llevage
5. la fin du cycle
La densit peut tre utilise pour rguler le taux de croissance moyen des poissons et par consquent, la dure de la priode dlevage. Comme dj vu, lorsque la densit dempoissonnement est accrue, la CSC est atteinte pour un poids individuel moindre et la croissance au-del de la CSC est rduite. La croissance moyenne sur la totalit de la priode dlevage est par consquent infrieure. De faon plus gnrale, le rendement et la croissance individuels sont respectivement positivement et inversement corrls la densit. En dautres termes, jusqu un certain seuil, plus la densit est basse, plus la croissance est rapide et plus le rendement est faible. Les systmes piscicoles en tang choisis sont des polycultures domines par le tilapia, surtout Oreochromis niloticus (ou autres tilapia). Dans certains endroits, un silure a t choisi comme espce principale. Le groupe des silures avec Clarias gariepinus, Heterobranchus isopterus et Heterobranchus longifilis constitue le deuxime grand groupe, la dernire de ces espces (H. longifilis) nest utilise que dans des systmes de pisciculture intensifs avec aliment granul. Bien que trs souvent oubli, Heterotis niloticus est vraisemblablement le troisime poisson par ordre dimportance. En utilisant des densits peu leves, on peut obtenir un meilleur taux de croissance, un poids final plus lev mais un rendement moindre. Mais avec un taux de croissance suprieur, la dure du cycle dlevage diminue, ce qui peut permettre dobtenir un bnfice suprieur la fin de lanne. Des expriences conduites en Cte dIvoire ont montr que le compromis entre le rendement et le poids moyen final se situe pour une densit comprise entre 4 000 et 7 000 tilapia /ha (Figure 134 ci-dessous). Dsormais, on conseille lemploi de densits dempoissonnement plus faibles quauparavant pour laquaculture faible niveau dintrants. Cette densit est de 5 000 poissons/ha, soit 0,5 ind/m2. La densit prne tait gnralement de 2 ind/m2. La densit de tilapia doit tre de 0,5 ind/m2. Un certain nombre de projets ont retenu et retiennent encore le silure (souvent Clarias gariepinus). Cette technique est trs contraignante : il faut pouvoir disposer, chaque dbut de cycle, dalevins de silures bien calibrs pour viter que ceux-ci ne sattaquent aux tilapia en grossissement dans ltang. De plus, si pour une raison quelconque la dure du cycle sallonge, le silure, croissance plus rapide, va dlaisser les alevins de tilapia pour sattaquer aux gros individus. La valeur de la production seffondre alors puisque les gros poissons cotent plus cher que les petits. Si certaines saisons, les alevins de silures abondent, ils sont difficiles trouver dans le milieu naturel dautres moments de lanne. Dans les milieux extensifs, Clarias gariepinus sest rvl un pitre carnassier, incapable dradiquer les alevins. Par contre, quelques individus ont une croissance si forte quils sont capables de sattaquer aux gros tilapia au bout de 4 5 mois. Il vaut mieux retenir Hemichromis fasciatus, ou un autre Cichlidae 600 6000 piscivore dune gestion beaucoup plus souple. Ce petit carnassier, de taille 500 5000 nettement infrieure au tilapia, ne peut sattaquer quaux alevins. Cest avec 400 4000 ce type de carnassier que les croissances les plus rapides du tilapia ont t observes (Figure 135, p. 148). Ceci 300 3000 lui confre un nouvel avantage : il permet dobtenir rapidement un produit 200 2000 de belle taille, mieux apprci par le consommateur. Lradication des alevins de tilapia (premiers comptiteurs 10 1000 des gros tilapia pour la ressource alimentaire) permet de valoriser deux fois 0 0 0,1 0,4 0,7 1 mieux les intrants. De plus, la prsence de carnassiers facilite le contrle des Densit(ind/m2) populations. Il nest alors plus ncesFigure 134. Rendement et poids moyen de Oreochromis saire de pratiquer de pches fastiniloticus la rcolte en fonction de la densit initiale. dieuses et hasardeuses pour liminer
Poidsmoyen(g) Rendment(kg/ha/an)
147
les alevins. Ceci nempche pas, une fois le milieu contrl par un prdateur, dutiliser judicieusement quelques silures mis aprs le dbut du cycle, et une densit o ils ninfluenceront pas la croissance des tilapia. La polyculture avec Heterotis niloticus est devenue importante ds la fin des annes 80. Cette espce ne semble pas induire une diminution du rendement du tilapia, mais parat au contraire parfaitement complmentaire. On laisse un nombre trs limit de gniteurs dHeterotis (de plus de 1 an et demi) se reproduire, on observe la faon dont le couple reproducteur surveille les alevins et, lorsque ceux-ci paraissent suffisamment grands pour tre isols, ils sont pchs (au bout de 1 2 mois). En termes conomiques, lassociation dHeterotis au tilapia correspond une utilisation plus intensive de la surface. La polyculture avec des Cyprinidae est encore faible en Afrique sauf avec des espces introduites. On peut penser que celle-ci peut se dvelopper avec des espces autochtones. On peut donc associer le tilapia comme espce principale (Oreochromis niloticus quand il est prsent) avec un Siluriforme (Heterobranchus isopterus, Clarias spp.), Heterotis niloticus et un prdateur (Hemichromis fasciatus, Parachanna spp. ou Serranochromis spp.) pour liminer les alevins indsirables, selon un ratio de 0,03 pour Heterotis niloticus, 0,04 pour un Siluriformes, 0,2 piscivores pour chaque tilapia.
Reproduction petitetaille
Introductionduprdateur
Croissance
Nourriture disponible
Croissance
Nourriture disponible
Reproduction plusgrandetaille
Croissance Prdation
Reproduction petitetaille
nanisme
bonnecroissance
Figure 135. Impact de la prsence dun prdateur (ici, Hemichromis fasciatus) dans les tangs. gauche : Sans prdateur ; droite : Avec prdateur.
148
4. llevage
5. la fin du cycle
Pour le prdateur, la proportion doit tre denviron 13 % du poids de tilapia mis. Globalement, une dizaine de poissons denviron 7/8 cm pour une centaine de tilapia ayant atteint 6/7 cm suffisent. Lempoissonnement des prdateurs se fera un mois environ aprs la mise en charge de ltang en tilapia. Pour une gestion adquate, il faudra vrifier priodiquement la taille des poissons et la vitesse de leur croissance. Pour cela, on va mesurer et peser un chantillon de poissons de ltang. Dans le cas de poissons vivants, il est toujours prfrable de les peser en eau propre, en procdant aussi vite que possible (Figure 136 ci-dessous). On peut mesurer le poids global dun nombre de poisson connu. Le mieux est de mettre un lot dans un rcipient ou un sac qui sera pes. Aprs comptage des poissons, on aura alors un poids moyen par individu. Pour mesurer le poids vif de poissons de taille relativement importante comme les gniteurs, il suffit dutiliser une sacoche ou une civire ralise par exemple au moyen dun morceau de toile tendue entre deux barres de bois. Les mesures de longueur sont particulirement rapides et utiles dans le cas de poissons de taille moyenne importante. Elles peuvent seffectuer en infligeant nettement moins de stress ou de dommages aux poissons. La mthode la plus simple pour mesurer la longueur dun poisson consiste utiliser une planchette de mesure. On peut en fabriquer une simplement en bois. Il suffit de fixer une rgle gradue en millimtres et en centimtres la partie suprieure de la planchette horizontale. On fixe galement une planchette perpendiculairement contre laquelle on mettra la rgle au niveau du zro. Il est parfois indiqu dappliquer une couche de vernis impermable de bonne qualit.
Tare Balancesressort etPesons Pese
B
Planchetteenbois recouvertdun vernisimpermable
Balance commerciale
A
Figure 136. Matriels de mesure. A : Balances et pesons ; B : Prise de poids ; C : Planche de mesure.
Rglegradue
149
Lchantillon doit avoir une taille minimale de 20 individus, mme si statistiquement un chantillon de 5 individus suffit. Si la pese du poisson savre dlicate, il convient dutiliser la relation longueur-poids, afin destimer le poids individuel moyen des poissons. Pour faire un suivi de croissance, on va procder comme suit (Annexe 01 , p. 189) : 1. Prendre les mesures dun chantillon de poissons lors de lempoissonnement ; 2. Pour des poissons de moins de 5 cm de LS, on procdera la mme manipulation deux fois par semaine durant le premier mois. Ensuite, les prises de mesures pourront sespacer, une par semaine. Il est bien, autant que possible, de suivre la croissance sur une dure de 3 mois.
Pour mesurer la longueur dun poisson, on le 220 place sur la plan200 chette horizontale, lextrmit de 180 sa tte contre la 160 planchette avant 146 140 verticale, donc au niveau du zro de 120 la rgle. On tend 100 bien sa nageoire 80 caudale et lon mesure la longueur sur 60 lchelle gradue. 40 On utilise souvent 20 la longueur totale 0 ou la longueur 0 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 la fourche. Cepen20,4 dant, il vaut mieux Longueurtotale(cm) utiliser la LonFigure 137. Relation poids - taille. gueur Standard (LS) (Annexe 03, paragrapheI,p.207). Il est possible dtablir une relation mathmatique entre la longueur et le poids des poissons, qui permet destimer le poids partir de mesures de longueur (Figure 137 ci-dessus). Cette relation dpend de lespce et du milieu considrs. Pour cela, il faut : 1. Prendre un chantillon de poissons dans ltang. 2. Mesurer la longueur standard de prfrence de chaque individu puis, 3. Peser le poisson individuellement.
240
150
Poidsvif(g)
La rcolte du poisson peut se faire par plusieurs mthodes. On peut rcolter tout le poisson en une seule fois (vidange complte) ou lon peut le faire en plusieurs fois en faisant des pches intermdiaires sans vider ltang avant de vidanger compltement. Cette mthode permet lexploitant de se procurer du poisson pendant la dure de llevage. Il peut le faire avec un filet, un pervier, des nasses ou des lignes. En mme temps il peut suivre la croissance des poissons. Les pches intermdiaires ne doivent toutefois pas se faire trop tt, il faut attendre que les poissons aient atteint une taille suffisante avant de les collecter pour la consommation. La taille des poissons la rcolte varie selon lendroit o on se trouve. Parfois, les poissons sont consomms des taille infrieure 10 cm LS. chaque rcolte, il faut nenlever quune petite quantit de poisson, surtout si on fait beaucoup
4. llevage
5. la fin du cycle
de pches intermdiaires. Lexploitant devra chaque fois noter le poids du poisson quil sort du bassin, afin de les additionner la production au moment de la vidange complte. Si ces pches se font dune faon modre, elles permettent de rcolter une production totale plus leve que si on pratique une seule vidange la fin du cycle. Pour collecter le poisson, on pourra utiliser des engins de pche (Chapitre 9, paragraphe I, p. 127) Une vidange se fait toujours tt le matin, afin de pouvoir travailler pendant les heures de fracheur. Ainsi les poissons et surtout les alevins que lon gardera souffriront moins. Le matriel et les outils ncessaires pour la vidange (pelle, bassines, paniers) seront rassembls le soir auparavant. On pourra stocker les poissons non consomms ou vendus dans des cages ou des hapas. La vente du poisson sera prvue soit au bord de ltang et, dans ce cas, on informera les voisins, soit au march du village, un moyen de transport rapide sera alors prvu.
Pour rcolter les poissons lintrieur de ltang, on va retirer les planches du moine, une range la fois. Chaque fois quon enlve une range de planches, il faudra bien veiller remettre la grille au-dessus pour empcher les poissons de schapper. Lorsque ltang est partiellement vidang, on va rcolter une partie des poissons juste en face du moine (Figure 139, p. 152). On va continuer retirer les planches une par une sans oublier de remettre chaque fois la grille en place jusqu ce que ltang soit compltement vide. On peut alors rcolter les derniers poissons en commenant par les alevins et en terminant par les gros poissons. Leau boueuse nest pas bonne pour les alevins. On laissera donc couler un peu deau propre dans ltang pour viter quil ne devienne trop boueux. Un certain nombre de poissons vont passer par le moine. On peut placer une caisse grillage ou des paniers dans la tranche dvacuation lextrieur de ltang, lextrmit du tuyau venant du moine (Figure 197 ci-dessous). Il faudra bien faire attention ce que le tuyau se trouve bien lintrieur de la caisse, de manire que les poissons ne puissent schapper. On a donc procd la rcolte des poissons.
Lorsque lon a un tang quip dun moine, on peut rcolter les poissons de deux manires (Figure 138 ci-dessous) : lintrieur de ltang, juste en face du moine lextrieur de ltang, aprs que les poissons aient travers le moine et le tuyau dvacuation.
Figure 138. Collete des poissons. A : lintrieur aprs vidange complte ; B : lextrieur, avec une cage ; C : lintrieur, au niveau de la fosse de collecte.
151
50
cm
20
0c
Panier
50cm
20
cm
Nappedefilet Caissedercolte
vII.
rcapItulatIF
Aprs la fertilisation, les tapes sont donc :
La collecte des spcimens en milieu naturel ou par une production dalevins de tilapia ; Lempoissonnement des tangs avec les tilapia ; Le suivi de la croissance ; La collecte des prdateurs en milieu naturel ; Lempoissonnement en prdateurs ; Un suivi et une collecte partielle des poissons ;
Puis, aprs plusieurs semaines, la vidange et la collecte complte des poissons. On insistera sur : Les mthodes de pches et les prcautions prendre, pour garder les poissons en bon tat et viter les problmes lgislatifs et locaux ;
La biologie des espces et les contraintes quelles apportent pour une bonne production, reproduction, alimentation, comportement, tant pour une bonne croissance que pour le choix de la densit ; Le transport des poissons et les soins attentifs apporter de faon viter une perte qui peut tre totale des poissons.
152
Chapitre 10
Les maladies des poissons risquent dinfliger des pertes graves dues : Un ralentissement de la croissance et de la production des poissons ; Une vulnrabilit accrue aux prdateurs ; Une sensibilit accrue toute dgradation de la qualit de leau ; Une mortalit accrue des poissons. Bien quil soit difficile dviter compltement les maladies de poissons, il est prfrable de chercher prvenir leur apparition plutt que de les laisser se dclarer et dessayer ensuite de les soigner aprs quelles aient commenc crer des problmes. Dans certains cas, les poissons qui survivent sont tellement affaiblis quil est difficile dappliquer un traitement vritablement efficace. Toutefois, plusieurs traitements simples et efficaces sont applicables, titre prventif ou comme moyen de lutte prcoce, avant que la maladie ne devienne trop grave. Il existe diffrentes causes de maladie susceptibles daffecter les poissons directement ou de continuer provoquer des problmes de sant. Tout facteur qui soumet les poissons un stress ou une contrainte diminue sa rsistance aux maladies et accrot les risques dapparition de problmes sanitaires. Les trois principales causes de maladie sont : Une alimentation inadquate. Les maladies nutritionnelles deviennent dautant plus courantes que le systme dlevage devient plus intensif et que les poissons satisfont moins leurs besoins nutritifs partir dorganismes naturels.
Le stress caus par lexposition un facteur ambiant extrme ou une substance toxique. Manutention brutale ou excessive, par exemple lors de la rcolte ; Stress d au surpeuplement et/ou au comportement, par exemple lors du stockage ou du transport ; Temprature de leau inadquate ; Teneur en oxygne dissous insuffisante ; volution du pH vers des valeurs extrmes ; Prsence de gaz toxiques tels quammoniac ou hydrogne sulfur ; Pollution de leau due des produits chimiques agricoles ou industriels, des eaux uses et de fortes charges de sdiments ;
Pisciculture de subsistance en Afrique
153
Lesvaluations
Dure: 3mois
Socio-conomique Ethnologique
Environnementale cologique-Ichtyologique
3mois
Leschoix Lestangs
Choixdesvillages
Choixdessites
Pland'amnagements
Achatsdumatriel Nettoyagedusite Piquetagedel'tang Canald'alimentation Alimentationdel'tang Constructiondesdigues Canaldevidange Amnagementdel'assiette Acquisitiondefilets depches Constructionde cagesouhapas
Dure: 36mois
Temps
Vidangedel'tang
Amnagementannexe
6-9mois
Finalisationetmiseeneau
L'levage
Collecteenmilieu naturelouproduction d'alevinsdetilapia
61/4-91/4mois
Fertilisation
Compostireexterne Reprised'uncycle
Entretienet Suividestangs
Suividespoissons
7-10mois Dure: 412mois
Lafinducycle
11-22mois
Stockagedes poissons
Dure: 0,51mois
154
5. la fin du cycle
Une attaque dorganismes pathognes, soit externes et affectant la peau, les branchies ou les nageoires, soit internes et prsents dans le sang, le tube digestif, le systme nerveux Les risques de maladie deviennent encore plus importants lorsque les poissons sont exposs plusieurs causes de stress simultanes, par exemple des manipulations lorsque la temprature de leau est infrieure la normale ou un surpeuplement en prsence dune teneur insuffisante en oxygne dissous. Dautres facteurs peuvent aussi tre lorigine de la survie et de la propagation dorganismes pathognes, ce qui rend la lutte contre la maladie encore plus difficile. Il sagit notamment des facteurs suivants : 9 Prsence de poissons malades ; 9 Prsence dhtes intermdiaires tels que mollusques et oiseaux ichthyophages, ncessaires laccomplissement du cycle de vie de lorganisme pathogne ; 9 Introduction dorganismes pathognes par lintermdiaire de facteurs de production contamins tels que de leau provenant par exemple dun tang ou dune exploitation situe en amont. La prvention des maladies peut se faire grce une gestion adquate. Il faut veiller : Assurer une bonne qualit de leau par une alimentation suffisante, une teneur en oxygne dissous adquat et eau non pollue. Maintenir un environnement sain de ltang en empchant lenvasement, contrlant les vgtaux, en prservant un bon quilibre entre phyto- et zooplancton et en changeant leau si ncessaire. Maintenir les poissons en bonne sant en limitant la densit de stockage. Si ncessaire, on va stocker sparment les poissons de taille et de sexe diffrents pour limiter les manifestations dagressivit. On manipulera les poissons avec soin lors des phases de stabulation et de transport. Empcher lintroduction dorganismes pathognes provenant de lextrieur. Empcher la multiplication dorganismes pathognes dans lenceinte des tangs. Lorsquune maladie se dclare, il faudra enlever aussi vite que possible des tangs les poissons morts ou agonisant, au moins tous les jours, et vitez de trop perturber et stresser les poissons survivants. Hormis des signes vidents comme la prsence de poissons morts ou agonisants, beaucoup dautres symptmes indiquent que les poissons ne sont pas en bonne sant (Figure 141, p. 156) : 9 Le comportement des poissons devient anormal : Nage faible, lente, erratique, Flottaison dans leau la tte dresse, Frottements, Mouvements rapides et contorsions, Jaillissements rpts, Regroupement et agglutination en eau peu profonde ou au point darrive deau, Poisson isol du groupe principal. 9 Les poissons prsentent des signes physiques : Bouche ouverte / pipage, Corps : Blessures ouvertes, lsions, zones sanguinolentes, perte dcailles ou cailles redresses, ventre gonfl, coloration anormale, Branchies : ples, abmes, gonfles, sanguinolentes ou bruntres, Yeux : opaques ou exophthalmie, Nageoires : plies, rodes, Prsence dorganismes sur la peau, les branchies et la nageoire. Il nest pas facile didentifier dans un tang de pisciculture la cause des problmes sanitaires des poissons. Deux situations courantes sont nanmoins faciles identifier : Une proportion importante (sinon la totalit) des poissons prsentent des signes de dtresse ou meurent subitement, avec seulement certains des symptmes mentionns ci-dessus (tels que pipage ou bouche ouverte). La cause est un stress pralable et/ou une mauvaise qualit de leau (souvent une faible teneur en oxygne dissous), ou encore la prsence dune substance toxique telle que pesticide ou agent polluant. Seuls quelques poissons sont morts, tandis que dautres prsentent des signes de dtresse. Gnralement, quelques poissons meurent au bout de plusieurs semaines. La cause est alors une alimentation inadquate et/ou le dveloppement de certains organismes pathognes.
155
B
Figure 141. A : Poissons pipant la surface ; B : Poissons morts flottant en surface.
La plupart des traitements demandent des produits chimiques difficilement trouvables et qui peuvent poser des problmes de manipulation et de toxicit. On vitera donc demployer tout traitement. Il conviendra alors de sacrifier les poissons malades. Cependant, il conviendra de savoir si on a affaire une maladie lie des organismes pathognes. Lorsque cela est possible et si cela savre indispensable en raison de limportance de maladies dans une zone, on peut effectuer une autopsie avec, en particulier : 1. Recherche de parasites externes ; 2. Recherche de parasites internes ; 3. Couleur et aspect du foie.
On distingue trois principaux groupes dorganismes vivants susceptibles de provoquer des maladies chez les poissons (Figure 142 ci-dessous et Figure 143, p. 157) : 9 Les virus. Leur dtection et leur identification, exige des techniques de laboratoire hautement spcialises. La lutte contre les maladies virales est dlicate. 9 Les bactries. Les bactries sont des organismes monocellulaires minuscules (de 1 12 m) qui vivent gnralement en colonies. Le traitement des maladies bactriennes comme les ncroses de la queue et des nageoires, ainsi que les ulcres de la peau, exige lavis de personnes comptentes et exprimentes. 9 Les parasites. Les parasites sont de petits ou trs petits organismes, constitus dune ou de plusieurs cellules, qui se dveloppent lintrieur ou lextrieur du corps.
Ulcresde lapeau
Ichthyophthirius (Protozoaire)
Ncrosedes branchies
Bactries (112m)
Saprolegnia (Champignon)
156
5. la fin du cycle
Poissoninfect
Cyclevitalde35jours20C Maladie qui se risque de se propager rapidement dun poisson lautre par le biaisdelacontaminationdeleauetaufond de ltang, ce qui la rend difficile combattre
A
Trmatodeadulte danslintestin doiseaux aquatiques Mtacercaires danslesyeux dupoisson Oeuf dans leau
Miracidium
Cercaires dansleau
Mollusque (hteintermdiaire)
Figure 143. Exemple des cycles vitaux dagents pathognes pour les poissons. A : Ichthyophthirius multifilis Maladie des points blancs ; B : Diplostomum spathaceum - Diplostomose.
Les parasites externes des poissons sont beaucoup plus faciles dtecter et identifier. Il est habituellement possible de les liminer. Les protozoaires sont de trs petits parasites monocellulaires, Les vers parasites monognes sont de trs petits vers fixs par des crochets (0,3 1 mm), Les sangsues, (3 5 cm), sont des vers anneaux, fixs par une ventouse chaque extrmit du corps, Les coppodes, (crustacs) accroch sur le corps du poisson sont souvent munis de deux sacs dufs allongs, Les poux du poisson (crustacs) ont un corps aplati en forme de disque recouvert dune carapace dorsale arrondie (6 10 mm), Les champignons (moisissures) constitus de filaments qui se dveloppent habituellement en une masse ou une couche cotonneuse. Ils peuvent galement se dvelopper sur les branchies.
Pisciculture de subsistance en Afrique
Les parasites internes des poissons sont trs difficiles liminer. Bien que leurs effets soient parfois aisment identifiables, la dtection et lidentification des parasites proprement dits exigent gnralement des comptences spciales,
157
Dans la plupart des cas, les poissons tireront une grande partie de leur nourriture des petits animaux et vgtaux qui croissent dans leau verte (Chapitre 08 p. 113). Cependant, il arrivera quil soit ncessaire de distribuer des apports daliments supplmentaires si la production primaire dans les tangs nest pas bonne et, donc, si la croissance des poissons est faible.
Dun point de vue de la nutrition, la matire organique comprend les protides (protines), les lipides (graisses), les glucides (hydrates de carbone), ainsi que des substances en proportion relativement plus faibles (micronutriments) tels que les vitamines et les minraux. Les besoins en nutriments varient selon les espces (Tableau XXIX ci-dessous) ainsi que leur rgime alimentaire (Annexe 03 p. 207). 9 Les vgtaux terrestres : herbacs, feuilles et graines de lgumineuses arbustives, fruits, lgumes ; 9 Les vgtaux aquatiques : jacinthe deau, laitue deau et lentille deau ; 9 Les petits animaux terrestres : vers de terre, termites, mollusques ; 9 Les animaux aquatiques : vers, ttards, grenouilles, poissons ; 9 Le riz : brisures, issues de polissage, son, balle ; 9 Le bl : balayures, remoulages, son ; 9 Le mas : gluten, farine de gluten ; De nombreuses substances peuvent constituer des aliments de complment, par exemple :
9 Les tourteaux aprs extraction de lhuile des graines de moutarde, de noix de coco, darachide, de palme, de coton, de tournesol, de soja ; 9 La canne sucre : molasses, tourteaux filtrs, bagasses ; 9 La pulpe des cerises de cafier ; 9 Les graines de coton ;
9 Les dchets de brasserie : drche et levure ; 9 Les dchets de cuisine ; 9 Les dchets dabattoir : abats, sang, contenu de rumen ou de panse ; 9 Les pupes de vers soie ; 9 Le fumier : fientes de poule, lisier de porc.
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5. la fin du cycle
Si on opte pour lutilisation daliments de complment, les produits prsentant les caractristiques suivantes seront choisis prfrentiellement (Tableau XXX ci-dessous) : Valeur nutritive adquate : teneur leve en protines et en carbohydrates et faible teneur en fibres ; Bonne acceptation par les poissons auxquels ils sont destins ; Motifs conomiques : pour une qualit donne, choisir de prfrence le cot le moins lev ; Cot additionnel minimal de transport, de manutention et de traitement ; Facilit de manutention et dentreposage.
Aliments disponibles pendant la plus grande partie de la priode de croissance des poissons ;
Tableau XXX. Valeur compares des principaux ingrdients utiliss pour lalimentation de complment des poissons.
Ingrdient Riz brisures Crales Eau 11,3 Protines brutes F Hydrates de carbone TE Teneur Fibres TF E F F F
Bl
son
issues
10,0
TF E E
TE E
TE
TE
TE
TE
TE TE TE TE TE TE F E E
TE E E E TE E E E TE TF TE TF TF TF Nant 40 - 55 7 - 10 <5 E E F E
TE E F F F
TE
TE TE TF F
11,4
TF TF TF TF TF
Jacinthe deau (Eichornia crassipes) Kangkong (Ipomea aquatica) Laitue deau (Pistia spp.) Sang de bovin, frais
Plantes aquatiques
TE
91,5
TF TF E
Sous-produit animaux
30 - 42 7 - 13 <5
TF
16 - 21
20 - 30
12 - 15
Trs faible = TF
159
Pour obtenir les meilleurs rsultats, il convient dutiliser des mlanges simples des diffrents ingrdients alimentaires, de manire fournir aux poissons les protines supplmentaires et les hydrates de carbone utiles dont ils ont besoin. Dans la mesure du possible, il faut viter de leur distribuer une proportion forte de substances fibreuses (Tableau XXXI ci-dessus). Les mlanges se feront en fonction de produits disponibles moindre cot. Il nest pas facile de savoir exactement quelle quantit de nourriture donner aux poissons. Lobservation des poissons permet de se faire une ide de leurs besoins. Pour dterminer les quantits requises vous devez tenir compte des facteurs suivants : Les petits poissons ont relativement besoin de plus de nourriture que les grands. En prsence dune nourriture naturelle abondante, il faut utiliser moins daliments de complment. La quantit ncessaire daliments de complment est dautant moins importante que sa qualit est plus leve, Les eaux temprature leve exigent une alimentation plus abondante que les eaux temprature plus frache. La quantit totale daliTableau XXXIII. Taux de rationnement du tilapia en tang ments de complment fournir en fonction de la taille (table de Marek). quotidiennement aux poissons Classe de taille Taux en monoculture Taux en polyculture dun tang particulier est gnralement exprime en pourcen5 10 g 6,67 5,33 Tableau XXXII. Exemple de quantit distribuer au cours du temps par m2 dtang.
Mois 1 2 3 4 5 6 Poids / m2 360 480 720 960 1200 1440 10 20 g 20 50 g 50 70 g 70 100 g 100 150 g 150 200 g 200 300 g 300 400 g 400 500 g 500 600 g 5,33 4,60 3,33 2,82 2,16 1,71 1,48 1,29 1,15 1,09 4,00 3,71 2,67 2,24 1,76 1,43 1,20 1,03 0,93 0,87
160
5. la fin du cycle
Dans un certain nombre de cas, il est avantageux ou mme impratif darrter lalimentation complmentaire des poissons : 9 Lorsque la temprature de leau est trop faible ou trop leve (Tableau XXXIV ci-dessous) ; 9 Lorsque la teneur en oxygne dissous est limite ; 9 Le jour o ltang reoit une application de fumure organique ; 9 Lorsquune pidmie se dclare dans ltang ; 9 Si des manipulations doivent avoir lieu dans ltang. En cas de ncessit de nourrissage, les produits dalimentation doivent tre entreposs trs soigneusement pour viter une dtrioration excessive de la qualit des produits et des pertes trop importantes. Les principaux facteurs contrler sont les suivants : 9 La teneur en humidit de lair et des produits dalimentation doit tre aussi faible que possible. 9 La temprature de lair comme celle des produits dalimentation doit rester aussi basse que possible. En effet, plus de 25 C, la dtrioration des produits et les pertes saggravent rapidement. 9 Les moisissures et les insectes (coloptres, teignes, charanons) peuvent provoquer des pertes considrables et contaminer les produits par les sous-produits de leur mtabolisme, 9 Une temprature et une humidit leves favorisent leur dveloppement. 9 Les rongeurs (souris, rats, etc.) et Tableau XXXIV. Exemples darrt dalimentation les oiseaux peuvent consommer dimporcomplmentaire selon lespce en fonction tantes quantits de produits dalimentade la temprature. tion. Leurs dchets risquent galement de Temprature dinterruption Espce les contaminer. dalimentation 9 Les voIs et les dommages indirects Tilapia du Mozambique < 19 et > 35C infligs aux entrepts de produits daliTilapia du Nil < 18 et 34C mentation peuvent enfin poser dautres Silure < 18 et 36C problmes de gestion.
Monticule enterre
tage du poids total (ou biomasse B) de poissons qui sy trouvent. Ce pourcentage est appel taux journalier dalimentation (TJA). Par exemple, pour une TJA = 2,5 % dune biomasse des poissons de 80 kg, il faudra donc distribuer quotidiennement dans ltang 80 x (2,5 / 100) = 2 kg daliments de complment. Cette quantit va changer au cours de la croissance des poissons et donc de laugmentation de la biomasse du poisson dans ltang (Tableau XXXII et Tableau XXXIII, p. 160). Si les poissons ne mangent pas toute la nourriture distribue, il convient de diminuer un peu les quantits le jour suivant. Inversement, si les poissons mangent rapidement toute la nourriture distribue, il faudra augmenter un peu les quantits le jour suivant. Pour pouvoir bien observer les poissons, il est plus facile de les nourrir la mme heure chaque jour, de prfrence tt le matin et en fin daprs-midi, lorsquil fait plus frais et ceci, au mme endroit. Il est plus facile de les nourrir dans la partie la moins profonde de ltang afin de pouvoir les observer pendant quils mangent. Si la quantit de nourriture distribue est trop importante, une partie de celle-ci se dposera au fond de ltang, ce qui polluera leau de ltang. Pour faciliter le nourrissage et lobservation, on peut fabriquer un carr ou un cercle de bambou ou de bois lger et lattacher un piquet que enfoncer dans le sol. Il suffit alors de verser la nourriture lintrieur du carr ou du cercle (Figure 144 ci-dessous). On pourra donc mieux voir la quantit de nourriture qui se dpose au fond ou bien tter le fond avec la main pour voir les pssibles dpots.
Figure 144. Structures facilitant le nourrissage. A : Fond surlev dtang ; B : Plateau fixe immerg ; C : Cadre flottant.
161
Au moins une fois par jour, le pisciculteur doit visiter les tangs et vrifier que : Lalimentation en eau de chaque tang est adquate ; Les digues sont en bon tat ; La qualit de leau est satisfaisante, comme en tmoignent le comportement des poissons et la prsence de plancton. Le meilleur moment de la journe pour cette visite se situe de bonne heure le matin, lorsque les teneurs en oxygne dissous risquent de devenir insuffisantes et que lexploitant peut contribuer prserver le bon tat de sant des poissons. Si possible, une deuxime visite des tangs peut avoir lieu vers la fin de laprs-midi, en particulier au cours des priodes critiques, pour veiller ce que les poissons restent en bonne sant pendant la nuit. Des contrles plus dtaills doivent tre faits une fois par semaine et de manire priodique sur : Les canaux et les digues des tangs, en vue du gros entretien ou de la remise en tat, Les filtres, Les compostires, afin de les remplir si ncessaire. En toutes circonstances, il faut maintenir sous contrle le dveloppement de la vgtation terrestre et lutiliser pour le compostage. Il faudra galement veiller ce que les tangs restent bien protgs comme cela a t mentionn auparavant (Chapitre 7 p. 73).
Bien que rduite dans un cas de pisciculture de production, certaines activits rgulires doivent tre menes pour assurer une bonne production de poissons (Tableau XXXV ci-dessous).
Tableau XXXV. Activits de suivi. x : suivi ; xx : suivi plus complet ; V : En tang vidang uniquement.
Domaine Alimentation en eau Prise deau principale Canal dalimentation Prise deau des tangs Filtres tang Niveau deau Qualit deau Digues Vase du fond Vgtation aquatique Vgtation terrestre Animaux nuisibles Poissons Comportement Compostire Vols Contrle Contrle / remplissage Protection x x x Vrification / rglage Coloration Contrle / rparation / protection Contrle de lpaisseur / qualit Contrle / limination Contrle / limination Contrle / limination x x x x xx x x xx V xV xx V xx xx Nettoyage / rparation / rglage Nettoyage / rparation / rglage Nettoyage / rparation / rglage Contrle / nettoyage x x x x xx xx V x Suivi et action possible Quotidienne Hebdomadaire Priodique
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5. la fin du cycle
I.4. les travaux dentretIen aprs la vIdange
I.4.1. lasseC
La mise sec dun tang ou lassec est la dure que reste un tang sans eau (priode entre la vidange et la remise sous eau). Elle peut tre totale ou partielle, de courte ou de longue dure. Lassec permet, grce des phnomnes physico-chimiques et biologiques, les effets bnfiques suivants : Une mobilisation des lments nutritifs contenus dans le sol, Une minralisation rapide des dbris organiques, La destruction des plantes aquatiques, des germes de maladie, des parasites et de certains prdateurs du poisson. La priode de mise sec peut tre rduite quelques jours. Une courte priode est dailleurs prfrable pour viter la formation de fissures dans les digues ainsi que dans le fond de ltang, due la rtraction des argiles. Un lger travail superficiel du fond de ltang peut aider laration du sol et aux trois points mentionns plus haut. Toutefois il ne faut pas labourer profondment, car cela pourrait provoquer une remonte la surface de terre strile, et un enfouissement en profondeur de la couche superficielle riche en lments nutritifs. Une culture (lgumineuses ou culture vivrire) peut tre effectue sur le fond de ltang pendant une mise sec prolonge. Les parties non rcoltes seront ensuite enfouies dans le sol avant la remise sous eau. Cependant, cette culture devra tre aussi brve que possible. Cest gnralement lendroit le plus profond de ltang (devant le moine), que la vase tend saccumuler. Il faut sans cesse procder lenlvement de celle-ci afin que les poissons puissent, lors de la rcolte, y trouver de leau la plus propre possible. Cette vase se compose dune accumulation de sdiments de la couche superficielle du fond de ltang et de dbris organiques. Elle est donc trs riche en lments nutritifs et peut tre utilise ct de ltang comme engrais pour des cultures marachres. Il est aussi possible, afin de ne pas perdre ces lments nutritifs, de rpartir cette boue sur dautres endroits de lassiette sans toutefois en laisser trop. Les drains ont tendance se combler au cours des productions. Un passage rapide selon le trac du rseau initial suffira, mais la boue devra tre rejete au loin et non pas dpose sur les bords de ces drains. Au moment de la construction des tangs une pente lintrieur de ltang a t respecte. Au cours de la production une dgradation seffectue cause du creusement des berges par la population (nids du tilapia), des effondrements par tassement au cours des travaux effectus, une rosion incessante due aux vagues (dans les grands tangs). Il faut alors effectuer un rechaussement des digues par apport de nouvelle terre (argile) et refaire la pente initiale. Le cas chant, il faudra reboucher les terriers creuss par des petits animaux dans les digues. Il arrive souvent que le conduit darrive deau a t mal prvu (trop court) et quun creusement se produise dans la digue amont de ltang laplomb du conduit. Une pierre plate ou un amas rocheux est dpos sur le fond de ltang au point de chute du filet deau pour casser le jet et rduire les dgradations par affouillement. Sinon une rparation de la digue simpose avec un parement de pierres pour limiter lrosion de leau. Lorsquil sagit de moines en brique ou en maonnerie, il est ncessaire de vrifier le crpi extrieur. Si lon constate une altration lgre, il faut refaire le crpi. Si les joints du ciment sont dj attaqus, il faut rejointoyer les pierres ou les briques et recrpir lensemble. Si quelques planchettes sont dfectueuses, on procde leur remplacement.
163
Les poissons dlevage ont de nombreux ennemis et concurrents, comme les poissons sauvages, les grenouilles, les insectes, les crustacs (crabes, crevettes) ; les serpents, les oiseaux et les mammifres, contre lesquels il faut les protger (Figure 145 ci-contre). Cette protection est particulirement importante lorsque les poissons sont encore trs petits. La lutte contre les ennemis dans des tangs vidangs, appele aussi dsinfection des tangs, vise plusieurs objectifs, cest--dire :
Poissonssauvages
Mollusques
Oiseaux
Grenouilles
Tuer les animaux aquatiques prdateurs, tels Serpents Crabes que poissons carnivores, jeunes grenouilles et insectes laisss dans les flaques deau et la vase, Tortues qui survivront et se nourriront des jeunes poisFigure 145. Quelques prdateurs de poissons. sons qui seront stocks ;
liminer tous les poissons non rcolts, lesquels plus tard concurrenceront les nouveaux stocks pour lespace et la nourriture, en particulier sils se reproduisent sans contrle ;
Dtruire les parasites des poissons et leurs htes intermdiaires, comme les mollusques, et contribuer ainsi lutter contre les maladies. Certains traitements de dsinfection produisent des avantages supplmentaires, par exemple amliorer la qualit de leau et du sol du fond de ltang ou augmenter la fertilit de ltang. Les tangs en terre sont trs faciles dsinfecter une fois que leau a t vidange aussi compltement que possible, soit par gravit pour les tangs vidangeables.
En gardant ltang sec (de prfrence par temps chaud et ensoleill), on pourra liminer un certain nombre dindsirables. Les rayons ultraviolets du soleil ont un effet strilisant puissant sur les bactries. Selon la temprature de lair, il sera ncessaire de garder ltang entirement sec entre 24 heures (au minimum) et un mois .
On peut aussi utiliser pour dsinfecter des tangs vidangs certains sous-produits agricoles qui sont peu onreux lorsquils sont disponibles sur place, par exemple le son de riz (400 1 000 kg/ ha), la mlasse de sucre non raffine (400 500 kg/ha) et de la poussire ou des copeaux de tabac (300 kg/ha). Il suffit dtaler la quantit ncessaire du sous-produit sur le fond de ltang. Puis, on recouvre avec 5 10 cm deau pendant 10 15 jours. Il est prfrable de ne pas vidanger ltang mais de le remplir, de faon ne pas perdre leffet fertilisant du dsinfectant organique. Avant dappliquer la poussire ou les copeaux de tabac, il est prfrable de faire tremper les sacs dans leau pendant la nuit. Cette mesure empchera la poussire de senvoler avec le vent pendant lpandage sur le fond de ltang. On vitera des produits chimique comme la chaux.
I.6. rCapItulatIf
On insistera sur : Le contrle du comportement des poissons et les actions entreprendre (aration, autopsie) ; La nutrition complmentaire uniquement en cas de ncessit ; Lentretien des tangs avec le nettoyage et la lutte contre les prdateurs. Une fois ce travail fini, il suffit de refaire couler leau dans ltang et de le fertiliser avec du compost animal ou vgtal, avec des djections animales ou avec des matires vgtales comme auparavant. Une fois leau redevenue verte, on peut rempoissonner.
Pisciculture de subsistance en Afrique
164
5. la fin du cycle
Ds que les poissons sont rcolts et tus, il est prfrable de les vider et denlever tous les organes internes et le sang et/ou enlever les branchies (ou couper la tte). Il faut prserver la propret des poissons en les lavant leau propre. On vitera de les poser mme le sol et lon pourra les protger soigneusement, par exemple dans des caisses ou des sacs de plastique pour les protger de la boue, de la poussire, des insectes Si on veut le vendre frais, il va falloir le vendre le plus vite possible. Soit on rcolte seulement la quantit de poissons quon pense pouvoir vendre le jour mme, soit on va les garder au frais, lombre ou recouverts de feuilles de bananier, dherbe Le mieux est dobtenir de la glace, mais cest rarement le cas. Par contre, on ne laissera jamais des poissons morts dans de leau car ils se dtrioreront rapidement. Si on doit les transporter, le mieux est dviter les heures les plus chaudes de la journe et voyager tt le matin ou mme la nuit. Bien quil vaille mieux privilgier la vente de poisson ltat frais, dans certains cas, le traitement du poisson peut savrer prfrable. On pourra soit lexposer de haute temprature en le cuisant, soit abaisser la teneur en eau des poissons par schage, salage ou fumage (Figure 146, Figure 147 et Figure 148, p. 166). 9 Le schage consiste enlever lhumidit de la surface et de la chair du poisson prpar. 9 Le salage consiste enlever la plus grande partie de leau prsente dans la chair du poisson et la remplacer par du sel. 9 Le fumage consiste enlever la plus grande partie de leau contenue dans la chair du poisson par une exposition la fume de combustion de bois. Lors du choix dune mthode de transformation, il faut tenir compte soigneusement du type de poissons conserver. Les poissons maigres comme les tilapia sont beaucoup plus faciles traiter que les poissons huileux/gras comme les poissons-chats. Par ailleurs, les grands poissons sont plus difficiles traiter que les poissons petits et minces. Il existe plusieurs mthodes pour scher ou fumer le poisson, demandant des investissements et du matriel plus ou moins important. On nentrera pas ici dans les dtails. On pourra trouver diffrentes techniques dans les manuels de la FAO. Une fois les poissons traits, il va falloir les entreposer correctement : En les tenant au frais et au sec ;
165
Accrochageune cordetendue
En les emballant bien pour les protger de Chambrede lhumidit (moisissures) et fumagedontla pour retarder le rancissepartiesuprieure ment de leur graisse ; estcouvertedun En les protgeant grillage contre linfestation par Chambre1 Foyermunidun des insectes, par exemple couverclemtallique en les plaant dans des perfor paniers tresss garnis de Chambre2 plastique ou de papier soDcoupedunetrappe lide. En cas dutilisation de daccsaufoyeren conservantlemorceau sacs en plastique, il faut dcouppourpouvoir les mettre labri de la luFoyer obturerlefoyerau mire solaire directe pour coursdufumage viter lapparition dhumidit lintrieur. Figure 147. Exemple de fumage du poisson. Il faudra vrifier rguTonneauoucaisse lirement la qualit des poissons stocks et les traiter nouveau, si ncessaire. On retiendra que :
Placementdespoissonsen couchesavecduselau-dessus etau-dessousdechaque couche,ainsiquesurlescots
Pour vendre le poisson, il faut bien le prparer ; Le poisson peut tre gard vivant, ou Il peut tre fum, sal ou sch.
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5. la fin du cycle
III. la gestIon des tangs
Une gestion adquate comporte un suivi rgulier des tangs, la tenue de relevs prcis et la planification des oprations. Dans ces conditions, on est en mesure, par exemple, de dcider du moment opportun de la fertilisation des tangs. Il est important de suivre de prs ltat des stocks de poissons. A cet effet, il faut tout dabord connatre les diffrents indices ou paramtres communment employs pour mesurer et comparer les rsultats caractrisant les diffrents stocks de fermes piscicoles, comme leur croissance, leur niveau de production et leur taux de survie.
III.1. les stoCks pIsCIColes et les IndICes utIles pour leur suIvI
Les donnes suivantes sont utilises pour dcrire la taille dun stock piscicole : 9 Stock initial qui correspond au nombre et au poids de poissons stocks dans ltang au dbut du cycle de production. On peut ds lors dfinir les deux paramtres suivants : Le taux dempoissonnement qui est le nombre moyen et poids moyen de poissons par unit de surface, par exemple 2 poissons/m ou 2 kg/m ou 200 kg/ha ; La biomasse initiale qui est le poids total des poissons stocks dans un tang donn, par exemple 100 kg dans ltang nX. 9 Stock prsent pendant le cycle de production qui est le nombre et le poids de poissons prsents dans ltang o ils sy dveloppent. Toutefois, quelques-uns disparaissent parce quils se sont chapps ou parce quils sont morts. Un paramtre important est alors : La biomasse prsente qui est le poids total de poissons prsents dans un tang un moment donn. 9 Stock final : de manire analogue, la fin du cycle de production : La biomasse finale qui est le poids total des poissons prsents lors de la rcolte finale. En ce qui concerne les modifications dun stock piscicole au moment de la rcolte ou au cours dune priode de temps donne :
La rcolte dun tang est le poids total des poissons rcolts dans ltang.
Le rendement est cette production rapporte lunit de surface. Par exemple, si la production dun bassin de 500 m2 a atteint 20 kg, le rendement pendant cette priode a t de 20 / 500 = 0,040 kg/m= 4 kg/100 m ou 400 kg/ha. Le taux de production est la production exprime par unit de temps (jour, mois, anne) Par exemple, une production de 20 kg en 30 jours correspond un taux de production de 20 / 30 = 0,66 kg/jour.
La production est laugmentation du poids total observe au cours dune priode dtermine. Il sagit de la diffrence entre la biomasse mesure la fin et la biomasse mesure au dbut de la priode. Par exemple, pour une mise en charge de 55 kg, et un poids mesur un temps de 30 jours aprs empoissonnement de 75 kg, cela sera 75 - 55 = 20 kg.
Le taux de production quivalent est le rendement exprim par unit de temps, gnralement par jour ou par anne = 365 jours. Il permet de comparer la production obtenue au cours de diffrentes priodes. Par exemple, un rendement de 400 kg/ha obtenu en 30 jours quivaut (400 x 365) / 30 = 4866,7 kg/ha/an. Il peut tre parfois intressant de calculer la moyenne journalire du taux de production qui, dans ce cas, est gale 4866,7 / 365 = 13,3 kg/ha/jour ou 1,33 g/m/jour.
Le taux de survie est le pourcentage de poissons encore prsents dans ltang la fin dune certaine priode de temps. Il doit tre aussi proche que possible de 100 %. Le taux de mortalit est la diffrence de 100 retranch du taux de survie. Par exemple, si le nombre de poissons tait de 1200 au dbut de la priode considre et de 1175 la fin, le taux de survie au cours de cette priode a t de [(1175 x 100) / 1200] = 97,9 % ; le taux de mortalit a t de 100 - 97,9 = 2,1 %. Un stock de poisson est constitu dindividus. On peut rappeler ici les mesures effectues sur les individus pour le suivi des bassins (Chapitre 09 paragraphe V, p. 149).
167
Le poids moyen (g) obtenu en divisant la biomasse (g) par le nombre total de poissons prsents. La croissance moyenne (g), cest--dire laugmentation du poids moyen au cours dune priode de temps donne. Il sagit de la diffrence entre le poids moyen au dbut et la fin de la priode.
Le taux de croissance moyen, cest--dire la croissance (g) exprime par unit de temps, gnralement un jour. On parle alors de taux de croissance journalier, obtenu en divisant la croissance pendant une priode donne par la dure de cette priode en jours. Il est calcul soit pour une priode dtermine au cours du cycle dexploitation, soit pour la totalit de ce cycle. Exemple : ltang (312 m) a t empoissonn avec 680 poissons dune biomasse initiale de 5,6 kg. la fin du cycle dexploitation (149 jours), la rcolte a t de 43,8 kg pour 450 poissons. Donc : Production de ltang = 43,8 - 5.6 = 38,2 kg Rendement = 38,2 / 312 = 12,24 kg/100 m2
Taux de production = 38,2 / 149 = 0,26 kg/jour Taux de survie = [(450 x 100) / 680] = 66 % Taux de mortalit = 100 66 = 34 %
Le poids moyen initial des poissons tait de 5600 / 680 = 8,2 g, et le poids moyen final de 43800 / 450 = 97,3 g. On a donc :
Croissance moyenne pendant le cycle dexploitation = 97,3 8,2 = 89,1 g Taux de croissance journalier = 89,1 / 149 = 0,6 g/jour.
Les rendements vont dpendre des espces utilises. Cependant, on peut donner une estimation du poids par tang attendu selon les espces.
On peut donc obtenir 150 kg de poissons pour un tang de 100 m2 par an, cest--dire environ 12 kg par mois pour 100 m2 dtang. Pour un petit tang de 200 m2, qui est le minimum, on pourra donc avoir environ 24 kg par mois de poisson, soit 0,8 kg par jour.
En polyculture qui associe Heterotis niloticus et Heterobranchus isopterus, les juvniles dH. isopterus sont introduits la densit maximale de 20 individus par are dans les tangs de production de tilapia. Ces systmes produisent des rendements de lordre de 4 15 t/ha/an, selon le niveau dapport de fertilisants.
Considrons un tang de 400 m2 contenant le tilapia du Nil (polyculture avec le poisson-chat africain Clarias gariepinus), de poids la mise en charge comprise entre 5 et 10 g pour les deux espces. Au bout de 7 mois dlevage extensif (poissons abandonns eux-mmes, sans aucun apport), on peut escompter une production denviron 30 kg (soit dans les 750 kg/ha/an). Pour une mme dure en un peu moins extensif (tang plus ou moins fertilis), la production annuelle variera de 50 100 kg, soit lquivalent de 1,2 2,5 tonnes/ha/an. Cela montera 10 tonnes/ha/an en levage avec un prdateur, soit 150 kg par tang de 400 m2 sur 6 mois.
La gestion des rcoltes dpendra du mode dapproche. Mais dans la majorit des cas, les villageois devront par eux-mmes rgler cet aspect. Cette gestion dpendra de la quantit dtangs, mais il semble adquat davoir au moins 3 tangs pour assurer une rcolte quasi mensuelle avec des poissons de taille consommable.
Si on met des alevins dans diffrents tangs diffrentes poques de lanne, on pourra les rcolter des priodes diffrentes galement et, ainsi, une quantit pas trop importante de poissons en mme temps. On pourra en pcher toute lanne.
168
5. la fin du cycle
Tableau XXXVI. Exemples de gestion pour 4 tangs. Collecte aprs 3 mois ( gauche) ; aprs 4 mois ( droite). les couleurs correspondent aux diffrentes tapes dcrites dans le plan de mise en place des tangs.
1erexemple
Mois 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 6 5 7 6 8 7 9 8 10 11 12 13 14 15 13 16 14 17 15 18 16 19 20 21 22 17 18 19 9 10 11 12 1 2 3 4 tang1 tang2 tang3 tang4 Rcolte
2meexemple
tang1 tang2 tang3 tang4 Rcolte
1reanne
6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
2meanne
18 19 20 21 22 23 24
Empoissonnement Entretiendestangs
Grossissement tangnonfonctionnel
Vidangeetrcolte
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Si on a 4 tangs et une bonne rserve dalevins, on peut empoissonner chaque tang un mois diffrent de lanne et pcher chaque tang 3 6 mois plus tard selon la taille laquelle les poissons semblent consommables (Tableau XXXVI, p. 169). En effet, selon les endroits, des poissons de 60 80 g seront consomms et un tilapia peut atteindre cette taille en 3 mois. La dure et le temps de grossissements dpendront galement du suivi de croissance. En estimant 4 tangs de 400 m2, qui peuvent produire jusqu 50 kg par mois par tang, on pourra produire jusqu 500 kg par an. Dans un pays o le poisson se vend 5 US$ le kg, cela permettra dobtenir pour les groupements lquivalent de 2500 US$ par an, soit environ 200 US$ par mois.
La distribution des rcoltes entre les bnficiaires sera effectue en fonction du type dassociations et groupement qui a t adopt. Ceci peut varier selon les pays, les ethnies et structures sociales prsentes dans les endroits o seront implments les diffrents projets.
Un exploitant dtang doit tout dabord payer les facteurs de production fixes (biens dquipements dure de vie suprieure un cycle de production (terrain, eau, tangs, filets)) et variables (articles de fonctionnement (consommables, main duvre)). Toute dpense consacre lexploitation de la ferme piscicole fait partie des cots de ce type, et est appele gnralement cots dexploitation. Ils sont donc qualifis de : 9 Cots dexploitation fixes. Ils sont peu variables et sont lis aux facteurs de production fixes. Les plus importants concernent les dpenses comme les cots lis au droit annuel dusage de leau, aux droits de location et dexploitation le cas chant. 9 Cots dexploitation variables ou cots de fonctionneTableau XXXVII. Dure de vie utile des ouvrages et des ment, correspondent aux cots quipements (en annes, en supposant une utilisation directement lis la production. normale).
Ouvrage / quipement tangs en terre Canaux en terre En bois dur trait En maonnerie Ouvrages des tangs En bton Tuyaux PVC Buses En bois avec toit de chaume Btiments Bateau en bois Clture en fil de fer et poteaux Filet de pche Hapas perviers, puisettes Brouette Outils datelier (scie, marteau) Pioche, pelle, hache Seaux, bassines En briques dargiles au soleil En briques cuites ou parpaings Annes 30 20 10 20 20 10 20 4 6 20 8 10 5 2 2 3 5 2 1
Dans le cas dune pisciculture de production, hormis le cot fixe de construction de ltang (souvent construit par lexploitant luimme), les cots sont trs faibles et pratiquement ngligeables. Nanmoins, il importe didentifier ces cots de manire aussi raliste que possible, pour viter de consacrer inutilement du temps, de largent ou dautres ressources des oprations inefficaces ou non rentables. Les facteurs de production de longue dure comme les tangs et les btiments subissent progressivement une usure. court terme, ils sont maintenus en tat de fonctionnement grce aux activits dentretien qui impliquent lachat de matriel. Aprs un certain nombre dannes, il faut toutefois les remplacer ou les rnover. Cette priode, appele vie utile, est plus ou moins importante (Tableau XXXVII, p. 170. Certains comme
170
5. la fin du cycle
III.5. la tenue des regIstres et la ComptabIlIt
les btiments et les tangs ont une vie utile trs longue, tandis que dautres comme les brouettes et les filets peuvent tre compltement usags au bout de quelques annes. Les exploitants nont besoin de tenir que des registres simples, qui doivent leur permettre de connatre mois par mois : 9 Le montant des dpenses consacres aux tangs et par tang ; 9 Le nombre total (et le poids) de poissons ensemencs ; 9 Le nombre total de poissons rcolts (et le poids) ; 9 Le nombre de poissons donns (et le poids), soit la famille pour sa propre consommation, soit en change de la fourniture de main-duvre occasionnelle ; 9 Le nombre total de poissons morts (et le poids) 9 Le nombre total (et le poids) des poissons vendus comptant (revenu montaire) et/ou changs contre dautres produits (revenu montaire quivalent). la fin de lanne, les registres ci-dessus fourniront des informations sur les points suivants : Valeur totale du poisson donn ; Valeur totale de toute la rcolte de poisson ; Montant des gains (bnfice net) ou des pertes (perte nette) de pisciculture.
Il est possible dutiliser chaque jour une simple fiche pour enregistrer pendant un mois toutes les activits de pisciculture, le montant de toutes les dpenses effectues et les donnes dtailles concernant la production piscicole (Annexe 01, p. 189). Cette fiche sappelle fiche journalire. Ceci peut tre dans un petit cahier dcolier en utilisant une double page par fiche. Toute activit, par exemple le travail effectu et les quipements achets pour son fonctionnement, doit tre immdiatement note avec les donnes pertinentes correspondantes, comme le montant des dpenses effectues, Le nombre de poissons rcolts et le nombre de poissons donns ou vendus. Il est important de noter ces dtails sitt quils sont connus. la fin du mois, additionnez les diffrentes colonnes pour obtenir les totaux du mois. De mme, on pourra la fin de lanne, en faisant le total des mois, faire un bilan annuel.
Afin de promouvoir et dassurer correctement la prennit du projet, des formations sont ncessaires auprs des bnficiaires et futurs exploitants dtangs. Les thmes abords seront : Limportance du poisson dans lalimentation Les protines animales sont indispensables pour une bonne croissance des enfants ainsi que la sant des parents. Limportance des cours deau : leau et la sant Leau est un des milieux majeurs pour le dveloppement des maladies humaines. Plusieurs parasites et maladies transitent par leau et le manque dhygine : le paludisme, le cholra, la bilharziose, pour ne citer que quelques-unes dentre elles. On reviendra dans le chapitre suivant sur la sant et les tangs. On ne dtaillera pas ici ces deux thmes qui sont bien dvelopps dans plusieurs ouvrages. Comment construire les tangs On pourra reprendre les diffrentes tapes numres dans ce manuel.
III.6.la formatIon
171
et dans les enclos, les mollusques et les moustiques peuvent y vivre et prolifrer trs aisment. Il faudra donc priodiquement, les dbarrasser des plantes qui sy trouvent et faucher les digues. Les herbes des bords ne doivent pas pendre dans leau afin que les poissons puissent bien liminer les insectes et autres animaux (Figure 149 et Figure 151 ci-dessous).
Il est fortement dconseill dutiliser les tangs ou les enclos comme lieux daisance (Figure 150 ci-dessous). Il vaut mieux utiliser une latrine si elle est prsente ou en construire une 10 m au moins du bord de lun quelconque des tangs ou enclos et de la source dalimentation en eau. Si on est pris dun besoin pressant pendant le travail prs des tangs ou des enclos, du cours deau qui les alimente, du canal dalimentation ou des rigoles darrive, une distance dau moins 10 m est le minimum pour satisfaire ce besoin. De mme, il faudra viter de faire ses besoins sur un tas de compost ou proximit. Un tang nest pas non plus un lieu avec une eau pour usage domestique, comme la boisson ou la lessive. Il est ncessaire de transmettre aux personnes ayant accs aux infrastructures ces rgles minimales dhygine.
10
oui
10 m
non
oui
non non
10m
non oui
172
Rcapitulatif gnral
Lensemble des tapes pour arriver la production de poissons pour la subsistance est prsent dans le diagramme page suivante. Le systme de pisciculture choisi est celui de production, semi-intensif, dautoconsommation artisanal en utilisant la polyculture, plutt que la monoculture qui demande des apports de nourriture extrieurs et un suivi plus important si on veut une production intressante.
Lvaluation de lcosystme dans toutes ses composantes, tres humains inclus, est primordiale afin de voir quelles sont les actions proposer pour assurer un meilleur bien-tre , principalement de scurit alimentaire mais galement de sant et deau et dhygine. De prfrence, deux spcialistes seront requis avec priorit pour les aspects biologiques. Connatre ltat des lieux de la zone o lintervention doit avoir lieu ; Connatre les structures communautaires et sociales. Lensemble des informations rcoltes permettra de :
Le but est davoir les lments pour proposer une solution permettant une bonne appropriation du projet par les populations, si les diffrentes composantes permettent daffirmer que la pisciculture est une solution pour la zone considre.
La provenance des poissons utiliser et lendroit et le bassin hydrologique o laction est mene sont importants ceci dautant plus, en raison des risques encourus par lintroduction de poissons et les aspects lgislatifs nationaux et internationaux concernant la biodiversit. Ce nest pas, non plus, parce quune espce a dj t introduite quelque part, dans la zone dintervention, quil faut lutiliser.
173
Lesvaluations
Dure: 3mois
Socio-conomique Ethnologique
Environnementale cologique-Ichtyologique
3mois
Leschoix Lestangs
Choixdesvillages
Choixdessites
Pland'amnagements
Achatsdumatriel Nettoyagedusite Piquetagedel'tang Canald'alimentation Alimentationdel'tang Constructiondesdigues Canaldevidange Amnagementdel'assiette Acquisitiondefilets depches Constructionde cagesouhapas
Dure: 36mois
Temps
Vidangedel'tang
Amnagementannexe
6-9mois
Finalisationetmiseeneau
L'levage
Collecteenmilieu naturelouproduction d'alevinsdetilapia
61/4-91/4mois
Fertilisation
Compostireexterne Reprised'uncycle
Entretienet Suividestangs
Suividespoissons
7-10mois Dure: 412mois
Lafinducycle
11-22mois
Stockagedes poissons
Dure: 0,51mois
174
Le choix des sites est ltape la plus importante pour un projet piscicole en tang. Il doit tenir compte de : Leau : quantit et qualit ; Le sol : impermable ;
La prfrence ira aux tangs en drivation, aliments en eau par gravit, rectangulaires, disposs en parallle, dune taille de 100 400 m2.
On insistera sur :
Le piquetage qui doit tre prcis pour les pentes ; Le contrle et la gestion de leau par les canaux ; Le choix de moine pour la vidange des tangs ; La conservation des sols en amont. Limportance des digues, de leur robustesse et de leur taille et de bien les damer ; Lisolation totale des tangs de lextrieur pour mieux les contrler ;
Pour la fertilisation, la prparation de composts arobie et anarobie est une phase importante. Lattente dune eau verte indique que ltang est prt pour lensemensement.
Lempoissonnement des tangs avec les tilapia ; Le suivi de la croissance ; La collecte des prdateurs en milieu naturel ; Lempoissonnement en prdateurs ; Un suivi et une collecte partielle des poissons ;
La collecte des spcimens en milieu naturel ou par une production dalevins de tilapia ;
175
Les espces africaines sont nombreuses et beaucoup sont utilisables en pisciculture. Le choix des espces se fera en fonction de la localisation gographique des tangs (ichtyorgions). Cependant, dans le cadre de la subsistance, on choisira : Un tilapia pour la production principale. Poissons qui sont robustes, fortement plastiques et sadaptant aux conditions environnementales, avec des soins parentaux labors, ce sont des opportunistes dun point de vue alimentaire, avec : On pourra galement utiliser dautres espces dans ltang comme une espce omnivore et / ou une espce herbivore. Pour le prdateur, la proportion doit tre denviron 13 % du poids de tilapia mis. Globalement, une dizaine de poissons denviron 7/8 cm pour une centaine de tilapia ayant atteint 6/7 cm. Lempoissonnement des prdateurs se fera un mois environ aprs la mise en charge de ltang en tilapia. La densit de tilapia sera de 0,5 ind/m2. Pour la collecte en milieu naturel, un des principes importants sera de nutiliser que des engins de capture non destructeurs pour la faune locale. Il faudra veiller bien respecter les lois relatives la pche. Le cas chant, des autorisations pourront tre demandes auprs des instances locales. On insistera sur : Une espce piscivore qui sera le prdateur pour le contrle des reproduction de tilapia ;
Le transport des poissons et les soins attentifs apporter de faon viter une perte qui peut tre totale des poissons. Pour assurer une bonne production, on insistera sur :
La biologie des espces et les contraintes quelles apportent pour une bonne production, reproduction, alimentation, comportement, tant pour une bonne croissance que pour le choix de la densit ;
Les mthodes de pches et les prcautions prendre, pour garder les poissons en bon tat et viter les problmes lgislatifs et locaux ;
Le contrle du comportement des poissons et les actions entreprendre (aration, autopsie) ; La nutrition complmentaire uniquement en cas de ncessit ; Lentretien des tangs avec le nettoyage et la lutte contre les prdateurs. Le poisson peut tre gard vivant.
Pour le vendre, il faut bien le prparer. Sil nest pas vendu frais, il peut tre fum, sal ou sch. On a donc un schma directeur dun systme permettant de produire des poissons consommables dans le temps le plus court possible et moindre cot pour pallier un manque de protines animales.
176
Bibliographie
Ne sont cites ici que quelques rfrences. Cette liste nest pas, bien entendu, exhausitive. Le lecteur pourra trouver galement sur le site de la FAO (www.fao.org) divers documents concernant les pches et laquaculture. Arrignon J., 1993. Amnagement piscicole des eaux douces, 4me dition. Technique & documentation - Lavoisier - Paris. 631 p. Bard J., de Kimpe P., Lemasson J. & Lessent P., 1974. Manuel de pisciculture tropicale, CTFT, PARIS. Billard R. (ed), 1980. La pisciculture en tang, Paris, France : INRA, 434 p. CIRAD - GRET, 2006. Mmento de lagronome. 1691 p. Coche A.G. & Van der Wal H., 1983. Mthode simple pour laquaculture Pisciculture continentale : lEAU. FAO collection formation, 1 volumes 112 p. Dlinc G., 1992. The ecology of the fish pond ecosystem with special reference to Africa. Kluwer Academic (Publ.), Dordrecht, Netherlands : 230 p. Egna H.S. & Boyd C.E., 1997. Dynamics of pond aquaculture, Boca Raton, USA : CRC Press, 437 p. FAO, 1997. Review of the state of world aquaculture. FAO Fisheries Circular. N886, Rev. 1. Rome, Italy. FAO Inland water resources and aquaculture service, Fishery Resources Division. FAO, 2000. Simple methods for aquaculture. FAO Training Series. FAO, 2006. Aquaculture production 1986-1992. FAO/FIDI/C815 (Rev. 6), 216 p. FAO, 2007. Situation mondiale des pches et de laquaculture. (SOFIA). Froese, R. and D. Pauly. (Eds). 2008. FishBase. World Wide Web electronic publication. www.fishbase.org, version (06/2008) Jauncey K. & Ross B., 1982. A guide to tilapia feeds and feeding. Institute of Aquaculture, University of Stirling, Scotland, 111 p. Lazard J., 1990. Llevage du tilapia en Afrique. Donnes techniques sur sa pisciculture en tang. p. 5-22. In : Mthodes artisanales daquaculture du tilapia en Afrique, CTFT-CIRAD, 82 p. Lazard J. & Legendre M., 1994. La pisciculture africaine : enjeux et problmes de recherche. Cahiers Agricultures, 3 : 83-92. Lazard J., Morissens P. & Parrel P., 1990. La pisciculture artisanale du tilapia en Afrique : analyse de diffrents systmes dlevage et de leur niveau de dveloppement. p. 67-82. In : Mthodes artisanales daquaculture du tilapia en Afrique, CTFT-CIRAD, 82 p. Lazard J., Morissens P., Parrel P., Aglinglo C., Ali I. & Roche P., 1990. Mthodes artisanales daquaculture du tilapia en Afrique, Nogent sur Marne, France : CTFT-CIRAD, 82 p.
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Glossaire
A
Abiotique : Facteur physique qui influence le dveloppement et/ou la survie dun organisme. Anarobie : Se dit des conditions ou des processus o loxygne gazeux nest pas prsent ou nest pas ncessaire. une alimentation orale sous la forme dun aliment complet.
Abondance : Paramtre dordre quantitatif servant dcrire une population. Le dnombrement exhaustif dune population animale ou vgtale, est gnralement impossible, do le recours des indicateurs. Par extension, labondance dsigne un nombre dindividus, rapport une unit de temps ou de surface, dans une catgorie donne : population, recrutement, stock, rapporte une unit de temps ou de surface. Acide amin : Catgorie de composs organiques contenant du carbone, de lhydrogne et de loxygne ; associs en grands nombres, ils constituent des protines ; certains dentre eux jouent un rle essentiel pour la production de poisson. Acide gras : Lipide form dune chane hydrocarbone plus ou moins longue comportant un groupe carboxyl (-COOH) une extrmit et un groupe mthyl (-CH3) lautre extrmit.
Anoxique : Caractris par labsence doxygne. Dans un milieu anoxique, le maintien de la respiration arobie est impossible, par consquent, la vie se limite la prsence dorganismes dont le mtabolisme est assur par dautres mcanismes (fermentation, respiration anarobie comme la sulfato-rduction, la photosynthse bactrienne ...). Aquaculture : Ensemble de toutes les activits de culture de plantes et dlevage danimaux deau continentale (douce) ou marine. Le vocable aquiculture autrefois utilis est considrer comme un synonyme dsuet. Suivant lespce concerne on utilise les vocables suivants : Algoculture pour la culture des algues. Anguilliculture pour llevage des anguilles.
Arobie : Condition ou processus o de loxygne gaseux est prsent ou ncessaire. Organismes arobes obtiennent leur nergie de croissance dune respiration arobie. Alevin : Tout jeune poisson, partir du moment o il recherche de la nourriture exogne (aprs labsorption des rserves vitellines). Aliment complmentaire : Aliment distribu en plus de la nourriture prsente naturellement.
Conchyliculture pour llevage des coquillages. Pisciculture pour llevage des poissons. Salmoniculture pour llevage des salmonids (saumons et truites).
Aliment compos : Aliment compos de plusieurs ingrdients dorigine vgtale ou animale dans leur tat naturel, frais ou conservs, ou de produits drivs de leur transformation industrielle, ou encore de substances organiques ou inorganiques, contenant ou non des additifs, destin
Azote ammoniacal : Terme spcifique se rfrant au poids total de lazote sous forme ionise NH4+.
Azote : lment gazeux, sans odeur qui constitue 78 pour cent de latmosphre terrestre ; prsent dans tous les tissus vivants. En forme gazeuse, il est presque inerte.
Aufwuchs : Terme allemand dsignant la couche dalgues poussant sur des rochers.
179
B
Bactrie : Trs petit organisme unicellulaire se dveloppant souvent en colonie importante et incapable de produire des composs du carbone par photosynthse ; responsable principalement du pourrissement/ dcomposition des matires vgtales et animales mortes.
dfini par les organismes (plantes, animaux, microorganismes) qui typiquement y vivent, e.g. prairie, bois, etc. ; ou, une plus petite chelle, un microhabitat.
C
Calcaire ou Pierre chaux : Roche naturelle constitue principalement de carbonate de calcium CaCO3.
Bicarbonates : Sels acides dacide carbonique (voir carbonate) ; en solution dans leau, ils contiennent lion HCO3 tel que le bicarbonate de calcium Ca(HCO3)2 par exemple.
Benthos : Ensemble des organismes vgtaux et animaux vivant dans ou sur la couche superficielle du fond dun tang. Terme associ : benthique. Contraire : plagos.
Biodiversit : Variation parmi les organismes vivants de toutes sources y compris, entre autres, milieu terrestre, milieu marin et autres cosystmes aquatiques, ainsi que les complexes cologiques dont ils font partie ; ceci inclut la diversit chez les espces, celle entre les espces et celle des cosystmes. Biothique : Partie de la morale qui concerne la recherche sur le vivant et ses utilisations.
Biocnose : Groupe de plantes et animaux formant une communaut naturelle, qui est dtermine par lenvironnement ou lcosystme local.
Bioaccumulation : Catch of substances - e.g. heavy metals or chlorinated hydrocarbons - resulting in high concentrations of these substances in aquatic organisms.
Cellulose : Compos organique qui constitue la partie essentielle de la structure solide des plantes ; elle est galement prsente dans le corps animal.
Carbonate : Sel dacide carbonique, un compos form de gaz carbonique (CO2) en contact avec leau ; par exemple carbonate de calcium, CaCO3.
Chane alimentaire : Concept simpliste rfrant la srie squentielle dorganismes, appartenant des niveaux trophiques successifs dune communaut, travers lesquels de lnergie est transfre par voie alimentaire. Lnergie entre dans la chane alimentaire grce la fixation par les producteurs primaires (plantes vertes pour la majeure partie). Elle passe ensuite aux herbivores (consommateurs primaires) puis aux carnivores (consommateurs secondaires et tertiaires). Les lments nutritifs sont alors recycls vers la production primaire par les dtritivores.
Biotique : En relation avec la vie et la matire vivante. Biotope : Zone ou habitat dun type particulier,
Biomasse : (a) Poids vif total dun groupe (ou stock) dorganismes vivants (e.g. poissons, plancton) ou dune partie dfinie de ce groupe (e.g. gniteurs) prsent dans une surface deau, un moment donn. [Syn : stock prsent]. (b) Estimation quantitative de la masse des organismes constituant tout ou partie dune population, ou dune autre unit donne, ou renferme dans une surface donne pendant une priode donne. Exprime en termes de volume, de masse (poids vif, poids mort, poids sec ou poids hors cendres), ou dnergie (joules, calories). [Syn. : charge].
Collode : Particule de trs petite dimension (de 0,5 1 micron), soit minrale (par exemple argile collodale), soit organique (par exemple humus). Conductivit : Mesure de la concentration en ions ou en sels de leau en relation directe avec la facilit avec laquelle elle conduit llectricit. En gnral de leau avec une haute conductivit possde un bon pouvoir tampon. Elle varie avec la temprature et est exprime en Siemens (S) par mtre 25C.
Chaux teinte : Pte de chaux obtenue par addition deau de la chaux vive.
Charge : Niveau auquel leau est maintenue ou peut tre leve, lui permettant par exemple de scouler vers des niveaux plus bas ou de parcourir des tuyaux.
Conflit dusage : Conflit naissant entre diffrents utilisateurs dun mme milieu susceptibles davoir des intrts contraires ou concurrents.
180
Cote ou lvation : Distance verticale ou hauteur au-dessus dun plan horizontal de rfrence donn ; voir galement lvation/ niveau et niveau/plan de rfrence. Courbe de niveau : (a) Ligne imaginaire reliant tous les points du sol de cote identique. (b) Ligne qui joint tous les points de mme cote sur un plan ou une carte ; elle reprsente le parcours dune courbe de niveau tel quil existe sur le terrain.
Endmique : Spcifique ou indigne dans une rgion. Qualifie des agents pathognes et des maladies qui, de tous temps, sont prsents ou gnralement prvalents dans une population ou une rgion gographique.
base mthodologique permettant de raliser une synthse complexe des relations existant entre des organismes et leur environnement.
Cycle vital : La squence des stades du dveloppement dun individu, depuis le stade zygote jusqu la mort. Cyste : (a) Phase trs rsistante, non-mobile, dshydrate, inactive existant chez des organismes libres ou parasites, en rponse des conditions de milieu dfavorables. (b) Membrane non-vivante entourant une cellule ou un groupe de cellules.
lvation ou niveau : Termes gnraux dsignant la distance verticale ou hauteur audessus dun plan de rfrence commun, tel que le niveau moyen des mers (voir altitude) ou un plan horizontal arbitrairement choisi (voir cote) ; calcule daprs des donnes topographiques. nergie : En aquaculture : concerne habituellement les besoins alimentaires des organismes aquatiques, exprims par une quantit de joules/calories par jour ncessaires pour assurer les processus de vie essentiels, cest--dire la croissance et la reproduction.
D
Dblai : (a) Lieu o le niveau du sol doit tre abaiss une cote donne en enlevant de la terre. (b) Terre elle-mme ainsi enleve. Dmersal : Animal vivant prs du fond sans pour autant y vivre de faon permanente.
quidistance des courbes de niveaux : Diffrence dlvation entre deux courbes de niveau voisines. thologie : Science du comportement animal. Eutrophe : Riche en matires nutritives, phosynthtiquement productif et souvent dficient en oxygne par temps chaud.
Dtritus : Tout type de matire organique dsintgre, accumule dans leau, sur le fonds ou sur le sol. Digestibilit : Vitesse et degr relatifs auquels une nourriture est digre et absorbe.
Drches : coproduits issus de la fabrication du bio thanol. Par un procd de fermentation industrielle, le sucre contenu dans les crales ou dans les betteraves est transform en thanol puis en biothanol par concentration puis dshydratation. Les autres produits issus de la fermentation sont concentrs pour obtenir des drches, riches en protines.
Eutrophisation : Lenrichissement dun plan deau deau en lments nutritifs, de manire naturelle ou artificielle, caractris par des pousses planctoniques tendues et une diminution subsquente de la teneur en oxygne dissous. Extrusion : Procd de transformation des aliments : la matire est soumise pendant un temps trs court (20 60 s) de hautes tempratures (100 200C), de fortes pressions (50 150 bars), et un cisaillement trs intense.
E
cologie : Branche des sciences concerne par les relations existant entre des organismes et leur environnement. cosystme : Ensemble (ou systme) naturel possdant des structures et des relations distinctes qui relient les communauts biotiques (de plantes et danimaux) lune lautre ainsi qu leur environnement abiotique. Ltude dun cosystme donne la
F
Fcondit : En gnral, capacit de reproduction potentielle dun organisme ou dune population, exprime par le nombre dufs (ou de descendants) produit au cours de chaque cycle de reproduction. Fcondit relative : Nombre dufs par unit de poids vif.
181
Fingerling : Terme sans dfinition rigoureuse ; se dit de jeunes poissons partir de lalevin avanc jusqu lge dun an partir de lclosion (indpendamment de la taille).
Hybridation : Fcondation de llment femelle dune espce par llment mle dune espce diffrente. Hydrate de Carbone : Compos organique constitu de carbone, dhydrogne et doxygne, tels que les sucres, lamidon et la cellulose ; aliment nergtique gnralement le moins coteux, en particulier pour les poissons omnivores et herbivores. Hydraulique : Relatif leau, laction ou lutilisation de lnergie lie son dplacement.
Frai : Terme commun pour dsigner des dovules, fertiliss ou devant tre fertiliss ; aussi utilise pour ufs fconds, ainsi que de trs jeunes poissons dune mme classe de recrutement, gnralement nombreux.
G
Gabarit : Modle en bois servant donner la forme voulue, par exemple un canal ou une digue.
I
Ichtyophage : Animal se nourrissant essentiellement de poisson. [Syn. : piscivores]. Indigne : Natif dun pays ou dun lieu. Ichtyologie : Ltude des poissons.
J
Juvnile : Stade du jeune organisme avant ltat adulte.
Gntique : Science ayant pour objet ltude des questions relatives la transmission des caractres des parents aux descendants chez les tres vivants.
K L
Larve : tat propre diffrents embranchements du rgne animal, qui se situe entre la sortie de luf et le passage la forme juvnile/adulte par mtamorphose. Lessivage : Migration en profondeur des substances solubles ou des collodes dans les interstices du sol. Ligne de base (digue) : Voir Pied dune digue. Ligne de saturation : Limite suprieure de la zone humide lintrieur dune digue en terre partiellement immerge. Laitance : Masse de produits gnitaux. Se dit pour le sperme des poissons.
Gnotype : Structure gntique dun organisme au locus ou aux loci contrlant un phnotype donn. Un organisme est homozygote ou htrozygote en chacun des loci.
Gniteur : (a) Animal adulte servant assurer la reproduction. (b) (Stock de) Stock de poissons destins la reproduction, faisant de prfrence lobjet dune gestion spciale en tangs distincts.
H
Halieutique : Science de lexploitation des ressources vivantes aquatiques. Herbivore : Animal qui se nourrit principalement de vgtaux.
Humus : Matire organique dcompose prsente dans des engrais organiques, des composts ou des sols, dans laquelle la plu-
Hormone : Substance chimique produite dans une partie dun organisme et gnralement achemine par voie sanguine dans une autre partie de cet organisme, o elle a un effet spcifique.
Ligne de vise : Ligne imaginaire partant de loeil de lobservateur et dirige vers un point fixe ; il sagit toujours dune ligne droite ; appele galement axe de vise. Limnologie : Ltude des lacs, tangs et autres plans deau douce stagnante et de leurs associations biotiques. Lipide : Une des grandes catgories de composs organiques (graisses et substances
182
analogues) largement prsents dans les organismes vivants ; les lipides alimentaires ont deux fonctions principales : source dnergie et source de certains composants alimentaires (acides gras) indispensables la croissance et la survie.
despces comptitrices. Employ parfois improprement comme lquivalent de microhabitat, faisant rfrence lespace physique occup par une espce. Niche alimentaire : Rle dun poisson dans un systme dlevage en ce qui concerne la consommation de nourriture.
M
Macrophage : Organisme vivant qui se nourrit de proies ayant une taille plus grande que celle de sa bouche. Contraire : microphage.
Macrophyte : Plante vasculaire relativement grande par comparaison au phytoplankton microscopique et aux algues filamenteuses. La structure de base dun macrophyte aquatique est visible lil nu.
Msocosme : cosystme isol dans une enceinte plus ou moins grande dun volume deau dun 10 000 m3. Principalement utilis pour la production de proies vivantes en jarres, bassins, poches plastiques, tangs et enclos. Mtabolisme : Processus physiques et chimiques par lesquels les aliments sont transforms en de la matire complexe, les substances complexes sont dcomposes en substances simples et de lnergie est mise la disposition dun organisme. Mtamorphose : Ensemble des changements caractrisant le passage de ltat larvaire ltat juvnile ou adulte pour certains embranchements animaux. Ces changements concernent la fois la forme et la physiologie et saccompagnent souvent dun changement de type dhabitat.
Nitrite : Premire tape dans loxydation de lammonium excrt par les organismes aquatiques comme produit final de la dgradation mtabolique. Le nitrite inhibe la fixation de loxygne par lhmoglobine et devient ainsi toxique pour les poissons. Les crustacs sont moins affects parce que lhmocyanine nest que partiellement inhibe. Pour une concentration donne, le nitrite est toutefois plus toxique dans les eaux douces que dans les eaux marines ou saumtres. Niveau ou Plan de rfrence : Niveau ou plan utilis plusieurs reprises au cours dun lev topographique particulier et par rapport auquel les droites ou les points relevs sont dfinis. Niveau : Voir lvation.
Nitrate : Produit terminal de la stabilisation arobie de lazote organique ; sa prsence dans leau est indicative dun enrichissement organique dorigine agricole ou industrielle. Souvent utilis comme engrais en culture dtang.
Niche cologique : Concept de lespace occup par une espce qui comprend non seulement lespace physique mais galement le rle fonctionnel jou par lespce. Une espce donne peut occuper diffrentes niches des stades diffrents de son dveloppement.
N
Necton : Ensemble animal dont les lments nagent activement dans un tang ; capables dune mobilit soutenue et dirige, comme par exemple les insectes et les poissons.
Niche : Rle cologique dune espce dans une communaut ; conceptualise comme lespace multidimensionnel dont les coordonnes sont les divers paramtres reprsentant la condition dexistence de lespce et auquel celle-ci est limite par la prsence
Nurserie : Lieu protg destin llevage des jeunes, aprs la mtamorphose ralise en closerie et avant passage dans le milieu extrieur. Nyctmral : Succession du jour et de la nuit en 24 heures qui rythme la variation priodique de la physiologie des vgtaux et des animaux.
Nivellement : Opration consistant mesurer des diffrences dlvation en divers points du terrain au moyen dun lev topographique.
183
Nutrition : Ensemble des processus par lesquels un animal (ou une plante) absorbe et utilise la nourriture ou les lments nutritifs ; lacte ou le processus par lequel lorganisme est nourri.
O
Oligo-lment : Mtal ou mtallode, prsent en faible quantit (= ltat de trace) dans les tissus vivants et ncessaire au mtabolisme de ces tissus.
Perte de charge : La perte de charge est due par exemple la friction ou au changement de vitesse apparaissant lorsque leau se dplace travers un tuyau ou tout autre ouvrage hydraulique. pH : Coefficient utilis pour caractriser lactivit des ions dhydrogne dans une solution ou dans un sol. Le pH de leau pure est gal 7 et caractrise une solution neutre. Une solution ayant un pH infrieur 7 est dite acide, tandis quune solution pH suprieur 7 est dite alcaline.
Ontognie : Histoire des premiers stades de la vie dun organisme, c. d. des stades qui sparent lembryon de ladulte. Terme associ : ontogntique.
Oligotrophe : Qualifie un milieu, une masse deau, o la concentration en lments nutritifs (= nutriments) est faible.
P
Paillage : Placement dune couche de matire vgtale, afin de protger de jeunes plantations (voir Paillis).
Partiteur : Ouvrage de drivation plac sur un canal dalimentation pour dtourner son dbit en deux (type en T) ou en trois (type en X) parties, ou pour augmenter le niveau deau dans une section du canal, ou pour contrler lalimentation en eau hauteur de la prise deau dun tang. Plagos : Le plagos est lensemble des organismes aquatiques qui occupent une colonne deau. Il comprend donc le necton et le plancton. Terme associ : plagique. Contraire : Benthos. Prenne : Se dit de la vgtation terrestre qui pousse et survit plus dune anne et qui a habituellement des feuilles toute lanne.
Pisciculture de subsistance en Afrique
Parthnognse : Reproduction au dpart dun gamte femelle, sans quil y ait fcondation par un gamte mle (e.g. chez les rotifres).
Paillis : Couverture non dense faite de rsidus organiques (par exemple herbe coupe, paille, feuilles) que lon rpand la surface du sol, principalement pour conserver lhumidit et empcher les mauvaises herbes de pousser.
Photosynthse : (a) Processus par lequel les plantes vertes contenant de la chlorophylle transforment lnergie solaire en nergie chimique, en produisant des matires organiques partir de minraux. (b) Principalement la production de composs de carbone partir de gaz carbonique CO2 et deau, avec libration doxygne.
Photopriode : Priode claire, naturellement ou artificiellement, et considre du point de vue des phnomnes biologiques associs la lumire.
Phnotype : Apparence physique ou externe dun organisme en contraste avec sa constitution gntique. Caractres dun individu qui peuvent tre mesurs et observs.
Phylognie : Caractrise lhistoire volutive des groupes dorganismes vivants, par opposition ontogntique qui caractrise lhistoire du dveloppement de lindividu. Terme associ : phylogntique. Phytobenthos : Flore benthique. Phytoplancton : Algues unicellulaires vivant en suspension dans la masse deau. Composante vgtale du plancton. Piscivore : Animal qui se nourrit de poisson. [Syn. : ichtyophage]. Plan : Surface plane imaginaire ; toute ligne droite reliant deux points quelconques dun plan est situe entirement dans ce plan.
Plan de rfrence : Voir Niveau de rfrence Plancton : Ensemble des organismes de trs petite taille, soit vgtaux (phytoplancton), soit animaux (zooplancton), qui vivent en suspension dans leau.
184
Point de rfrence : Point fixe habituellement identifi sur le terrain par un repre plac lextrmit dune ligne de vise. Point de repre : Point fixe bien dfini, dlvation connue ou suppose, utilis par exemple comme point de dpart dun lev topographique ou comme point de rfrence sur un chantier ; un point de repre temporaire (PRT) nest utilis que pendant une courte priode et il nest pas repr de faon permanente comme un point de rfrence.
Plasticit : (a) Capacit qua un sol de se dformer sans casser et de rester dform mme quand la force dformante nagit plus. (b) Possibilit qua un caractre chez un organisme, de sadapter un environnement donn.
R
Rapport gonado-somatique (RGS) : Rapport du poids des gonades au poids vif total (ou du poids vif total au poids des gonades), exprim habituellement comme un pourcentage. Raceway : Bac en forme de circuit utilis pour llevage en closerie.
Ration : Quantit totale daliments fournie un animal au cours dune priode de 24 heures.
Recrutement : Processus dintgration dune nouvelle gnration la population globale. Par extension, la nouvelle classe de jeunes elle-mme. Remblai : (a) Zone dont il est ncessaire dlever le niveau du terrain une hauteur requise en apportant de la terre. (b) Terre ellemme ainsi rapporte.
Point perdu : Point de rfrence topographique temporaire dont on effectue le lev entre deux points dfinis ; il nest plus utilis lorsque les relevs ncessaires ont t faits. Polyculture : Llevage dau moins deux espces non comptitives dans la mme unit dlevage.
Porosit : Espace laiss libre entre les particules ou les grumeaux dans le sol. Post-larve : Stade qui suit immdiatement celui de la larve et prsente certains caractres du juvnile.
Rsilience : Rfre laptitude dun systme cologique ou dun systme de subsistance se rtablir aprs des tensions et des chocs. Respiration : Processus nisme vivant, plante oxygne et matire de lnergie, du gaz dautres produits.
Repeuplement : Action de relcher en grand nombre dans le milieu naturel des organismes produits en closerie, dans un but de reconstitution des stocks appauvris.
Probiotique : Ensemble de bactries, levures ou algues ajoutes certains produits alimentaires et qui aident la digestion des fibres, stimulent le systme immunitaire et prviennent ou traitent la gastro-entrite. Protine : Compos organique dont la molcule est de taille importante et dont la structure est complexe, constitu dune ou plusieurs chanes dacides amins ; indispensable lorganisation et au fonctionnement de tous les organismes vivants ; les protines alimentaires sont essentielles pour tous les animaux, jouant un rle de reconstituant tissulaire ou de source nergtique.
Rhizome : Tige paisse et horizontale, gnralement souterraine, qui met des pousses vers le haut et des racines vers le bas.
S
Sdentaire : Qui se dplace peu et reste dans son habitat. Slection (gntique) : Action de choisir les individus prsentant des proprits intressantes pour lutiliser comme reproducteur.
T
Taille marchande ou commerciale : Taille minimale que lorganisme doit atteindre pour avoir le droit dtre vendu.
Taille portion : Taille dun organisme consommable par une seule personne, se dit gnralement des poissons et des gros crustacs.
Pisciculture de subsistance en Afrique
185
Traabilit : Capacit retracer tout le parcours dun produit ou dun organisme depuis sa mise en levage jusqu sa vente aux particuliers. Trophique : Qui se rapporte la nutrition des organes et des tissus.
Thermocline : Zone dun plan deau thermiquement stratifi (e.g. mer, lac, retenue deau) situe sous la couche de surface, o le gradient de temprature augmente abruptement (i.e. o la temprature diminue rapidement avec laugmentation de la profondeur). Une thermocline constitue gnralemente une barrire cologique et ses oscillations influencent considrablementont la distribution et la productivit des stocks.
Tenure : Accords socialement dfinis, souvent dcrit en termes densembles de droits dtenus par des individus ou groupes (reconnus soit lgalement, soit coutumirement), concernant les droits daccs et les rgles dusage de terres ou de ressources qui y sont associes, telles que des arbres individuels, des espces vgtales, de leau ou des animaux.
Taxinomie : Classification des organismes fossiles et vivants en fonction de leurs relations volutives.
V
Vessie natatoire : Organe rempli dun mlange gazeux riche en oxygne et permettant la stabilisation des poissons osseux dans leau. Cet organe est reli lsophage. Les poissons cartilagineux (groupe des slaciens comme les raies et les requins) nen possdent pas.
Vitamine : Substance ncessaire en trs petite quantit pour le bon dveloppement du corps et de ses fonctions vitales. Vitellin : Cellules, substances ou stuctures nutritives servant dalimentation endogne dufs ou de larves.
Vitellus : Total des rserves nutritives incorpores dans le cytoplasme dun uf.
W X Y Z
Zooplancton : Animaux microscopiques vivant en suspension dans la masse deau. Composante animale du plancton. Zoobenthos : Faune benthique.
Turbidit : Perturbation ou rduction de la pntration de la lumire dans leau rsultant de la prsence de matire en suspension, collodale ou dissoute, ou de la prsence dorganismes planctoniques.
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Annexes
Contenu Exemples de fiches Tableaux de donnes Biologie des espces Donnes biogographiques Fiches espces
187
189
189 191
193 207
207 216 216 217 218 226 226 231 233 233 234 234 234 236 236 237 237
239 255
Photos den-tte : Cichlidae, Hemichromis fasciatus en milieu naturel, Libria, ASUR, 2006 - Yves Fermon, Claire Gsegner
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annexe 01
exemples de FIches
Sont prsents ici des modles de : 1. Fiches pour le suivi des tangs dans leur ensemble. Ces fiches peuvent servir soit pour lensemble des tangs, soit pour chaque tang sparment. Il suffira alors de faire une synthse des fiches individuels des tangs. 2. Fiches pour le suivi des poissons. L encore, cela peut tre fait par espce, par tang, pour lensemble des tangs Ces fiches sont des exemples et doivent tre modifies en fonction de lexploitation mise en place. On y trouvera, cependant, les informations ncessaires pour une gestion correcte des tangs et des stocks de poissons.
Totaldumois
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Bilanannuelpartang
tangn Mois Janvier Fvrier Mars Avril Mai Juin Juillet Aot Septembre Octobre Novembre Dcembre Total 9 Date : Date de lobservation ; 9 Activits et remarques : Les activits effectues sur les tangs (Nourrissage, nettoyage des berges) et les remarques (couleur de leau, dbit de leau) ; 9 Argent dpens : Somme dargent dpens pour une des activit (main doeuvre) 9 Poissons morts : Nombre, poids, espces des poissosns morts trouvs et enlevs ; 9 Poissons donns : Poissons donns aux travailleurs intervenant sur les tangs ou pour la consommation familiale ; 9 Poissons vendus : Poissons vendus au march ou lextrieur pour obtenir de largent. En fin danne ou bien en fin de cycle, il est alors possible de faire un bilan gnral des activits, des revenus et de la consommation gnral pour, le cas chant, amliorer le systme dexploitation pour les autres cycles. Argent Poissons dpens morts Travailleurs Poissonsdonns Famille Total Annes Poissonsvendus Quantit Revenu
190
Sont prsents ici deux types de fiches pour assurer le suivi des poissons : 1. Les deux premires correspondent aux aspects quantitatifs de la production. Elles permettrons de connaitre par tang et pour lensemble des tangs, la production en poissons. 2.
Lensemble des ces informations permettront dapporter des lments pour amliorer la production pour les cycles suivant (densit par espce, apport supplmentaire daliments, temps de cycle).
La troisime est le suivi par espce et par poisson ou lot de poissons pour estimer la croissance et lvolution des rapports poids / taille des poissons.
Date Espce Datedintroduction Datefin Dure(jours) Nombreinitial Biomasseinitiale(g) Poidsmoyeninitial(g) Densitinitiale Taillemoyenneinitiale(cm) Poissonsmorts Nombrefinal Biomassefinale(g) Poidsmoyenfinal(g) Taillemoyennefinale(cm) Rationtotaledistribue(g) Productiontotale(g) Tauxdeconversion Croissancejournalire(g) Croissancejournalire(cm) Survie(%)
Fichedempoissonnement
tangn Surfaceouvolume(V)
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Date
Fichedvaluationdelacroissanceetlaproduction
tang
Surfaceouvolume Contrlen Datedbut Datefin Dure(jours) Nombreinitial Biomasseinitiale(g) Poidsmoyeninitial(g) Poissonsmorts Nombrefinal Biomassefinale(g) Poidsmoyenfinal(g) Rationtotaledistribue(g) Productiontotale(g) Tauxdeconversion Croissancejournalire(g) Survie(%) Nf Bf Pmf RT Bf-Bi RT/(Bf-Bi) (Pmf-Pmi)/jours (Nf-Ni)x100 Di Df Df-Di Ni Bi Pmi
Suividespoissons-Taille/Poids-enindividueloumoyen
tangn Espce Nombre Sexe Longueur standard(cm) Poids(g) Date Remarques
192
Annexe 02
TAbleAux de donnes
Sont prsents ici une srie de tableaux donnant des informations sur : Tableau XXXVIII. Le tonnage des produits halieutes par pays pour lAfrique. Tableau XXXIX. La liste des espces des eaux douces ayant fait lobjet dune introduction en Afrique. Tableau XL. Tableau XLI. Liste des espces introduites par pays africain. La liste des espces utilises en aquaculture en Afrique.
193
TAbleAu xxxVIII.Tonnage des produits halieutes en 2005 par pays pour lAfrique (FAo, 2006).
Pays Afrique du Sud Algrie Angola Bnin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Centrafrique Congo Congo RD / Zare Cte dIvoire Djibouti gypte rythre thiopie Gabon Gambie Ghana Guine Guine quatoriale Guine-Bissau Kenya Lsotho Libria Libye Madagascar Malawi Mali Maroc Mauritanie Mozambique Namibie Niger Nigria Ouganda Rwanda Sngal Sierra Leone Somalie Soudan Swaziland Tanzanie Tchad Togo Tunisie Zambie Zimbabwe Total Capture Poissons, crustacs, Mollusques Aquaculture 3142 368 F 372 6F 200 F 337 0 80 2965 F 866 F 539748 0 78 0 1154 0 1047 1 0 266 F 8500 F 812 1008 F 2257 1222 50 F 40 56355 10817 386 F 193 F 0 1600 F 0 11 F 1535 2665 5125 F 2452 820750 126627 F 240000 F 38407 132 9006 F 14200 F 142682 15000 F 58448 222965 F 55866 F 260 F 889301 4027 9450 43941 32000 F 393428 96571 F 4027 6200 F 149171 46 10000 F 46339 F 144900 F 59595 101008 F 934961 247577 43695 552745 F 50058 579537 427575 8186 F 405263 F 145993 30000 F 63600 F 70 F 347811 F 70000 F 29267 111782 70125 F 15452 F Total Capture 6619 12813 0 0 0 240 F Plantes aquatiques Aquaculture 3000 90 F 56 67 F 1 6000 F Total
93253346
817608 126259 240000 F 38035 132 9000 14000 F 142345 15000 F 58368 220000 F 55000 F 260 F 349553 4027 9450 43863 32000 F 392274 96571 F 3500 F 6200 F 148124 45 10000 F 46073 F 136400 58783 100000 F 932704 247577 42473 552695 50018 523182 416758 7800 F 405070 145993 30000 F 62000 70 F 347800 F 70000 F 27732 109117 65000 F 13000 F
48149792
141403138
1305803
14789972
16095775
194
TAbleAu xxxIx. liste des espces des eaux douces ayant fait lobjet dune introduction en Afrique (FAo, 2006 ; Fishbase, 2006).
Milieu (M) : Trouves galement en eaux : m = marines, s = saumtres Taille maximale (T) : LS = Longueur standard - LF = Longueur la fourche - LT = Longueur totale ; m = mle ; f = femelle ; ns = non sex Aquaculture (A) : 1 = leves pour la consommation
Ordre Famille Arapaimidae Anguillidae Clupeidae Cyprinidae Espce Heterotis niloticus Anguilla anguilla Limnothrissa miodon Aristichthys nobilis Barbus anoplus Barbus barbus Carassius auratus auratus Carassius carassius Catla catla Ctenopharyngodon idella Cyprinus carpio carpio Gobio gobio gobio Hypophthalmichthys molitrix Labeo rohita Labeobarbus aeneus Labeobarbus natalensis Mylopharyngodon piceus Rutilus rubilio Rutilus rutilus Scardinius erythrophthalmus Tanichthys albonubes Tinca tinca Distichodus niloticus Astyanax orthodus Bagrus meridionalis Schilbe mystus Clarias gariepinus Ictalurus punctatus Silurus glanis Hucho hucho Oncorhynchus mykiss Salvelinus fontinalis Salmo trutta fario Salmo trutta trutta Esox lucius Pachypanchax playfairii Aphanius fasciatus Gambusia affinis Gambusia holbrooki Phalloceros caudimaculatus Poecilia latipinna Poecilia reticulata Xiphophorus hellerii Xiphophorus maculatus Auteur (Cuvier, 1829) (Linnaeus, 1758) (Boulenger, 1906) (Richardson, 1845) Weber, 1897 (Linnaeus, 1758) (Linnaeus, 1758) (Linnaeus, 1758) (Hamilton, 1822) (Valenciennes, 1844) Linnaeus, 1758 (Linnaeus, 1758) (Valenciennes, 1844) (Hamilton, 1822) (Burchell, 1822) (Castelnau, 1861) (Richardson, 1846) (Bonaparte, 1837) (Linnaeus, 1758) (Linnaeus, 1758) Lin, 1932 (Linnaeus, 1758) (Hasselquist, 1762) Eigenmann, 1907 Gnther, 1894 (Linnaeus, 1758) (Burchell, 1822) (Rafinesque, 1818) Linnaeus, 1758 (Linnaeus, 1758) (Walbaum, 1792) (Mitchill, 1814) Linnaeus, 1758 Linnaeus, 1758 Linnaeus, 1758 (Gnther, 1866) (Valenciennes, 1821) (Baird & Girard, 1853) Girard, 1859 (Hensel, 1868) (Lesueur, 1821) Peters, 1859 Heckel, 1848 (Gnther, 1866) s m-s M T 100 LS m 200 LT ns 17.5 LT ns 146 LS ns 10.1 LF f 90 LS ns 41 LT ns 64 LT ns 120 LT ns 150 LT ns 120 LS ns 13 LS ns 100 LT ns 96 LT ns 50 LF m 68.3 LT m 180 LS ns 25.8 LF f 45 LS ns 35 LS ns 2.2 LS ns 64 LT ns 83 LT m 10 LT m 97 LT f 34 LS ns 150 LS ns 100 LS ns 500 LT ns 165 LS ns 100 LS ns 85 LS ns 60 LT ns 140 LT ns 150 LT ns 10 LS m 6 LS ns 4.2 LS ns 6 LS f 5.2 LT ns 12 LS ns 5 LS f 14 LT m 16 LT f 4 LS m
Osteoglossiformes (Poissons-couteaux, Mormyres) Anguilliformes (Anguilles) Clupeiformes (Clupes, sardines) Cypriniformes (Carpes, Barbus, Characins)
A 1 1
1 1 1 1 1
s s s
1 1 1
m-s
1 1
s s m-s s s
s s
195
TAbleAux xxxIx (suite). liste des espces des eaux douces ayant fait lobjet dune introduction en Afrique (FAo, 2006 ; Fishbase, 2006).
Milieu (M) : Trouves galement en eaux : m = marines, s = saumtres Taille maximale (T) : LS = Longueur standard - LF = Longueur la fourche - LT = Longueur totale ; m = mle ; f = femelle ; ns = non sex Aquaculture (A) : 1 = leves pour la consommation
Ordre Perciformes (Perche, gobies, bars) Famille Moronidae Terapontidae Latidae Centrarchidae Espce Morone saxatilis Terapon puta Lates niloticus Lepomis cyanellus Lepomis gibbosus Lepomis macrochirus Lepomis microlophus Micropterus dolomieu Micropterus punctulatus Micropterus salmoides Perca fluviatilis Sander lucioperca Amatitiana nigrofasciata Astatoreochromis alluaudi Astronotus ocellatus Oreochromis andersonii Oreochromis aureus Oreochromis esculentus Oreochromis karongae Oreochromis leucostictus Oreochromis macrochir Oreochromis mortimeri Oreochromis mossambicus Oreochromis niloticus eduardianus Oreochromis niloticus niloticus Oreochromis shiranus shiranus Oreochromis spilurus niger Oreochromis spilurus spilurus Oreochromis urolepis hornorum Serranochromis robustus jallae Serranochromis robustus robustus Tilapia guinasana Tilapia rendalli Tilapia sparrmanii Tilapia zillii Butis koilomatodon Microctenopoma ansorgii Macropodus opercularis Osphronemus goramy Trichogaster trichopterus Channa striata Channa maculata Protopterus aethiopicus aethiopicus Auteur (Walbaum, 1792) Cuvier, 1829 (Linnaeus, 1758) Rafinesque, 1819 (Linnaeus, 1758) Rafinesque, 1819 (Gnther, 1859) Lacepde, 1802 (Rafinesque, 1819) (Lacepde, 1802) Linnaeus, 1758 (Linnaeus, 1758) (Gnther, 1867) Pellegrin, 1904 (Agassiz, 1831) (Castelnau, 1861) (Steindachner, 1864) (Graham, 1928) (Trewavas, 1941) (Trewavas, 1933) (Boulenger, 1912) (Trewavas, 1966) (Peters, 1852) (Boulenger, 1912) (Linnaeus, 1758) Boulenger, 1897 Gnther, 1894 (Gnther, 1894) (Trewavas, 1966) (Boulenger, 1896) (Gnther, 1864) Trewavas, 1936 (Boulenger, 1897) Smith, 1840 (Gervais, 1848) (Bleeker, 1849) (Boulenger, 1912) (Linnaeus, 1758) Lacepde, 1801 (Pallas, 1770) (Bloch, 1793) (Lacepde, 1801) Heckel, 1851 s s M m-s s T 200 LT m 30 LT ns 200 LT m 31 LT m 32 LS ns 41 LT m 43.2 LT m 69 LT m 63.5 LT m 65 LS ns 60 LS ns 130 LT ns 10 LS 19 LS ns 45.7 LT m 61 LT m 45.7 LT m 50 LS m 38 LS f 32 LT ns 40.2 LT m 48 LT ns 39 LS ns 49 LT ns 64 LT ns 39 LS ns 32 LS m 29 LS f
A 1 1
Percidae Cichlidae
s s
1 1
s s
1 1 1 1 1 1 1
s s s
1 1 1
s s m-s
196
N = native (si le nombre total est nul, lespce provient dun autre continent) I = introduite - E = endmique o = introduite mais non tablie - q = vrifier
Burkina Faso
Comores
Cap Vert
rythre o N I
N N
I NI
N o
Ctenopharyngodon idella Cyprinus carpio carpio Gobio gobio gobio Labeo rohita
I I
o I
N N
Mylopharyngodon piceus
Scardinius erythrophthalmus Tanichthys albonubes Citharinidae Characidae Bagridae Clariidae Siluridae Tinca tinca Distichodus niloticus Astyanax orthodus Schilbe mystus Bagrus meridionalis Clarias gariepinus N I I I o I I I I N N I I I I
N I
Cyprinodontidae Poeciliidae
Aplocheilidae
Esocidae
Gambusia affinis
Xiphophorus hellerii
Xiphophorus maculatus
thiopie N I I I I I N N N 197
Burundi
Djibouti
gypte
Angola
Algrie
Congo
Bnin
Famille
Cte dIvoire
Centrafrique
Congo RD
Cameroun
Botswana
Pays
Afrique du sud
N = native (si le nombre total est nul, lespce provient dun autre continent) I = introduite - E = endmique o = introduite mais non tablie - q = vrifier
Burkina Faso
Comores
Cap Vert
rythre I I
I N N I N
Percidae Cichlidae
Sander lucioperca
Perca fluviatilis
Micropterus salmoides
Micropterus punctulatus
Micropterus dolomieu
Lepomis microlophus
Lepomis macrochirus
Lepomis gibbosus
Lepomis cyanellus
Lates niloticus
I I I I I
I I
I N
Oreochromis leucostictus
Oreochromis karongae
Oreochromis esculentus
Oreochromis aureus
I I
N I
o I
N N I
o I
N I
N I
I o
I I
Oreochromis mossambicus
N I
N I
Anabantidae Osphronemidae
Eleotridae
Channidae Protopteridae
Channa striata
Channa maculata
Trichogaster trichopterus
Osphronemus goramy
Macropodus opercularis
Microctenopoma ansorgii o
Butis koilomatodon
Tilapia zillii
Tilapia sparrmanii
Tilapia rendalli
Tilapia guinasana
I I N N I N
N N
N N N
N N N N
N o
N 4
N 3 12 8
N 9
N 4 11
198
thiopie N N N I I
Burundi
Djibouti
gypte
Angola
Algrie
Congo
Bnin
Famille
Cte dIvoire
Centrafrique
Congo RD
Cameroun
Botswana
Pays
Afrique du sud
N = native (si le nombre total est nul, lespce provient dun autre continent) I = introduite - E = endmique o = introduite mais non tablie - q = vrifier
Guine-Bissau
Mauritanie N
Gabon
Libria
Ghana
Rutilus rutilus
Rutilus rubilio
Mylopharyngodon piceus o I
Labeobarbus natalensis
Labeobarbus aeneus
Labeo rohita
Hypophthalmichthys molitrix N
Ctenopharyngodon idella
Catla catla
Carassius carassius
Barbus barbus
Barbus anoplus
Aristichthys nobilis
Limnothrissa miodon
N I
Maroc
Kenya
Libye
Mali
Espces
N I
I I
I I
I I
I o I
o o
I I
o I
o N
I I
Cyprinodontidae Poeciliidae
Aplocheilidae
Esocidae
Poecilia latipinna
Gambusia holbrooki
Gambusia affinis
Aphanius fasciatus
Pachypanchax playfairii I I
Esox lucius
Salvelinus fontinalis
Oncorhynchus mykiss
Hucho hucho
Silurus glanis
Ictalurus punctatus
Clarias gariepinus
Schilbe mystus
Bagrus meridionalis I N
Astyanax orthodus
Distichodus niloticus
I I N
N N
N N
I I
I I
q I I
o I
Xiphophorus maculatus
Xiphophorus hellerii
Namibie I I I I I 199
Lsotho
Maurice
Gambie
Guine
Famille
Mozambique
Madagascar
Pays
Guine quatoriale
Malawi
TAbleAu xl. (suite ) liste des espces introduites par pays africain.
N = native (si le nombre total est nul, lespce provient dun autre continent) I = introduite - E = endmique o = introduite mais non tablie - q = vrifier
Guine-Bissau
Mauritanie N o
Ghana
Lates niloticus
Maroc
Kenya
Libye
Mali
Espces
N NI q
o I I
o I I I
I I
Micropterus punctulatus
Micropterus dolomieu
Lepomis microlophus
I I
I N I
Astatoreochromis alluaudi
Oreochromis leucostictus
Oreochromis karongae
Oreochromis esculentus
Oreochromis aureus
Oreochromis andersonii
N I
I NI
N I N I I
Oreochromis mossambicus
q I I
I N
I I I
Tilapia guinasana
N N
o I
N I
Tilapia sparrmanii
I N N I N
N N
Anabantidae Osphronemidae
Eleotridae
Macropodus opercularis
Microctenopoma ansorgii
Butis koilomatodon
N I I
Trichogaster trichopterus
I I N 0 22 4
Channidae Protopteridae
Channa striata
I 0 25 23 1 7 9
1 35 8
200
Namibie I N E N N I
Lsotho
Maurice
Gambie
Guine
Malawi
Famille Gabon
Mozambique
Madagascar
Pays
Guine quatoriale
Libria
TAbleAu xl. (suite ) liste des espces introduites par pays africain.
N = native (si le nombre total est nul, lespce provient dun autre continent) I = introduite - E = endmique o = introduite mais non tablie - q = vrifier
Nombre de fois introduit 5 2 4 1 I I o I 7 2 2 1 1 4 1 1 1 1 2 1 6 3 1 1 1 1 1 2 3 1 1 6 4 5 1 I I 1 4 6 Sao Tom & Principe Nombre de fois native 2 3 0 3 0 0 0 0 0 0 3 1 0 0 0 0 0 0 6 0 3 0 0 0 0 0 4 0 0 0 0 0 0 0 201
Sierra Leone
Seychelles
Zimbabwe I I I I I N I I I I I
Swaziland
Tanzanie
Sngal
Somalie
Soudan
Zambie
Tunisie
Tchad
Togo
Limnothrissa miodon
N I
N N N I
I NI
6 10
Catla catla
Carassius carassius
Ctenopharyngodon idella
I I
28 0 10 0
15 0
Hypophthalmichthys molitrix
Labeobarbus aeneus
I I o o
Tanichthys albonubes Citharinidae Characidae Bagridae Clariidae Siluridae Tinca tinca Distichodus niloticus Bagrus meridionalis Schilbe mystus Clarias gariepinus Silurus glanis
Scardinius erythrophthalmus
Astyanax orthodus
N N
N N
N N
N N
N N
N N I
1 23 2 26
Oncorhynchus mykiss
I I
I I
16 0 10 0
Cyprinodontidae Poeciliidae
Aplocheilidae
Esocidae
E I
I N
Gambusia holbrooki
13 0
Xiphophorus maculatus
Xiphophorus hellerii
11 0
N = native (si le nombre total est nul, lespce provient dun autre continent) I = introduite - E = endmique o = introduite mais non tablie - q = vrifier
Nombre de fois introduit 1 N 1 5 8 2 9 2 6 21 2 3 4 3 1 1 5 7 2 4 1 15 18 1 3 2 1 2 1 2 1 1 7 1 5 1 1 1 3 6 1 2 Nombre de fois native 0 14 0 0 3 0 0 0 0 0 0 0 0 4 0 3 7 2 5 2 2 2 2 5 2 2 2 4 2 7 4 12 0 10 4 22 2 0 0 0 0 0
Sierra Leone
Seychelles
Morone saxatilis Terapon puta Lepomis cyanellus Lepomis gibbosus Lepomis macrochirus Lates niloticus
NI
N I I o
N I
I o
Lepomis microlophus
Micropterus dolomieu
I I I I
o o I I I
Percidae Cichlidae
Astatoreochromis alluaudi Oreochromis andersonii Oreochromis esculentus Oreochromis karongae Oreochromis leucostictus
N I NI N I I o
N N o
N N
I I
Oreochromis mortimeri
Oreochromis macrochir
I I I
I I
I I N I
Oreochromis mossambicus
Oreochromis niloticus eduardianus Oreochromis niloticus niloticus Oreochromis spilurus niger Oreochromis shiranus shiranus Oreochromis spilurus spilurus
N I
N N N I
N N I N
Oreochromis urolepis hornorum Serranochromis robustus jallae Tilapia guinasana Tilapia rendalli Tilapia zillii Serranochromis robustus robustus N N N I
N N N N N N
N N N
N N N N
N N I
N N
Anabantidae Osphronemidae
Eleotridae
Channidae Protopteridae
Trichogaster trichopterus
N I 8 9 10 11 0
N N N 1 9 0 5 10 16 0 3 12 14 21 381 217
202
Zimbabwe o I o I N
Swaziland
Tanzanie
Rwanda
Sngal
Somalie
Soudan
Zambie
Tunisie
Tchad Togo
N 20
TAbleAu xlI. liste des espces deaux douces utilises en aquaculture par pays (FAo, 2006 ; Fishbase, 2008).
N = native (si le nombre total est nul, lespce provient dun autre continent) E = endmique - I = introduite o = introduite mais non tablie - q = vrifier A = Production commerciale - X = Exprimental
Burkina Faso Cte dIvoire Centrafrique Congo RD Cameroun Pays Famille Espces Heterotis niloticus Anguilla anguilla Carassius auratus auratus Cyprinidae Carassius carassius Cirrhinus cirrhosus Ctenopharyngodon idella Cyprinus carpio carpio Hypophthalmichthys molitrix Scardinius erythrophthalmus Alestidae Brycinus lateralis Bagridae Bagrus bajad Claroteidae Chrysichthys nigrodigitatus Schilbeidae Schilbe intermedius Clarias anguillaris Clariidae Clarias gariepinus Clarias ngamensis Heterobranchus bidorsalis Heterobranchus longifilis Siluridae Silurus glanis Mochokidae Synodontis nigromaculata Oncorhynchus mykiss Salmonidae Salmo trutta trutta Esocidae Esox lucius Liza ramado Mugilidae Mugil cephalus Moronidae Dicentrarchus labrax Terapontidae Terapon puta Latidae Lates niloticus Centrarchidae Micropterus salmoides Percidae Sander lucioperca Oreochromis andersonii Cichlidae Oreochromis aureus Oreochromis karongae Oreochromis macrochir Oreochromis mossambicus Oreochromis niloticus niloticus Oreochromis shiranus shiranus Sargochromis carlottae Sargochromis giardi Sarotherodo galileus galileus Sarotherodon melanotheron melanotheron Serranochromis robustus robustus Tilapia cameronensis Tilapia rendalli Tilapia zillii Nombre despces utilises en aquaculture Nombre despces introduites pour laquaculture Nombre despces introduites Nombre despces natives Arapaimidae Anguillidae Afrique du sud
Botswana
Comores
Cap Vert
rythre
thiopie I IA I I I N N N I I I N N I I 1 1 10 9
Burundi
IA
IA
IA IA A
N o
N IA
I IA IA oA I I N N
IA
I I
IA IA oA
N A N
N IA I
N N N N N N N N N A N N N N N N N N N N N N N I N N N
N N N A N N
N A N N A N A I N N N N N
N N N N N N IA N N N
N NX N
I N N N A N
N N
IA I I o A IA
I IA
I N
N o
I o I
N A A IA N o
N I
N I I A I I IA N
I I
N o N I I I I I N I A IA A N N N N
o N I I I o IA I IA IA A
N N
N N EA N N 4 1 3 14
N N N N X
N 7 5 11 6 5 3 8 4
N 0 0 1 12
N 0 0 2 11
N 0 0 3 11 2 0 1 5
I 1 1 3 3
0 0 0 1
N 3 2 4 2
0 0 1 1
N N N 2 3 2 2 6 4 3 8
N 6 0 5 6
0 0 0 1
N 8 4 7 10
I 0 0 4 1
N 3 1 3 0 4 0 3 10
Gambie A N N N
Djibouti
gypte
Angola
Algrie
Gabon
Congo
Bnin
203
TAbleAu xlI (suite). liste des espces deaux douces utilises en aquaculture par pays (FAo, 2006 ; Fishbase, 2008).
N = native (si le nombre total est nul, lespce provient dun autre continent) E = endmique - I = introduite o = introduite mais non tablie - q = vrifier A = Production commerciale - X = Exprimental
Guine-Bissau Mozambique Pays Famille Guine Ghana Espces Arapaimidae Anguillidae Guine quatoriale
Madagascar
A A Heterotis niloticus Anguilla anguilla Carassius auratus auratus Cyprinidae Carassius carassius Cirrhinus cirrhosus Ctenopharyngodon idella I Cyprinus carpio carpio Hypophthalmichthys molitrix Scardinius erythrophthalmus Alestidae Brycinus lateralis Bagridae N Bagrus bajad Claroteidae A N N Chrysichthys nigrodigitatus Schilbeidae N Schilbe intermedius A Clarias anguillaris Clariidae A A N Clarias gariepinus Clarias ngamensis A N Heterobranchus bidorsalis A N Heterobranchus longifilis Siluridae Silurus glanis Mochokidae Synodontis nigromaculata Oncorhynchus mykiss Salmonidae Salmo trutta trutta Esocidae Esox lucius Liza ramado Mugilidae N N Mugil cephalus Moronidae Dicentrarchus labrax Terapontidae Terapon puta Latidae A N Lates niloticus Centrarchidae Micropterus salmoides Percidae Sander lucioperca Oreochromis andersonii Cichlidae Oreochromis aureus Oreochromis karongae IA Oreochromis macrochir Oreochromis mossambicus A A Oreochromis niloticus niloticus Oreochromis shiranus shiranus Sargochromis carlottae Sargochromis giardi N N Sarotherodo galileus galileus Sarotherodon melanotheron melanotheron A N Serranochromis robustus robustus Tilapia cameronensis Tilapia rendalli N N Tilapia zillii Nombre despces utilises en aquaculture 10 3 0 Nombre despces introduites pour laquaculture 1 0 0 Nombre despces introduites 2 0 0 Nombre despces natives 5 8 2
N N I I I IA IA
IA I
I A I I I
N A I
IA oA o o o
IA IA IA I
oA IA I o N A
I I
IA IA IA
N N N N A A N N A A
N A A N N N
N N N A N A N N N N N N A N A N N A N N N N N A
IA IA IA I q N N
N N N A N
IA IA I I o
N NI I I I o
I I I I o
I IA I N IA A
NIA A A
N N N
A N
N IA I 4 4 16 1 A 7 3 5 4
N A IA o o IA N N N N N N A N N N o N N A IA I o IA I o I N A N N N N I N A A IA A I A A A N A A N N N N N N N N I I 1 0 10 1 N A N N 5 11 1 3 1 0 4 4 0 13 2 11 A N 6 0 3 9
IA
NI
I IA A IA
N 0 0 0 9
I N 5 4 13 8
3 2 4 1
A 6 1 1 4
1 0 1 4
N 3 0 0 6
N 8 6 10 4
N 1 0 1 9
I A 4 2 5 4
204
Runion La IA 5 5 5 0
Mauritanie
Ouganda
Namibie
Lsotho
Maurice
Nigria
Malawi
Libria
Maroc
Kenya
Libye
Niger
Mali
TAbleAu xlI (suite). liste des espces deaux douces utilises en aquaculture par pays (FAo, 2006 ; Fishbase, 2008).
N = native (si le nombre total est nul, lespce provient dun autre continent) E = endmique - I = introduite o = introduite mais non tablie - q = vrifier A = Production commerciale - X = Exprimental
Sao Tom & Principe Pays Famille Rwanda Espces Arapaimidae Anguillidae
Nombre de fois utilis en aquaculture Nombre de fois introduit pour l'aquaculture Nombre de fois introduit 11 3 1 1 1 5 16 2 1 1 1 4 1 3 18 1 2 3 1 1 9 1 2 1 2 5 1 4 3 2 4 1 1 5 7 27 1 1 1 1 3 1 1 7 2 170 5 0 1 1 0 5 16 2 1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 1 0 9 1 2 0 0 0 1 0 3 2 2 0 1 3 2 11 0 0 0 0 0 1 0 1 0 72 6 2 7 2 0 15 27 10 3 0 0 0 0 0 2 0 0 0 2 0 16 10 6 0 0 0 1 3 21 3 5 7 0 20 15 18 1 0 0 0 0 1 0 7 5 215
Sierra Leone
Seychelles
N Heterotis niloticus Anguilla anguilla I Carassius auratus auratus Cyprinidae Carassius carassius Cirrhinus cirrhosus I Ctenopharyngodon idella IA Cyprinus carpio carpio I Hypophthalmichthys molitrix Scardinius erythrophthalmus Alestidae Brycinus lateralis Bagridae N Bagrus bajad Claroteidae N Chrysichthys nigrodigitatus Schilbeidae N Schilbe intermedius N Clarias anguillaris Clariidae A N Clarias gariepinus Clarias ngamensis N Heterobranchus bidorsalis N Heterobranchus longifilis Siluridae Silurus glanis Mochokidae Synodontis nigromaculata Oncorhynchus mykiss Salmonidae Salmo trutta trutta Esocidae Esox lucius Liza ramado Mugilidae N N N Mugil cephalus Moronidae N Dicentrarchus labrax Terapontidae Terapon puta Latidae N Lates niloticus Centrarchidae Micropterus salmoides Percidae Sander lucioperca Oreochromis andersonii Cichlidae N Oreochromis aureus Oreochromis karongae I Oreochromis macrochir I Oreochromis mossambicus IA A Oreochromis niloticus niloticus Oreochromis shiranus shiranus Sargochromis carlottae Sargochromis giardi N Sarotherodo galileus galileus A Sarotherodon melanotheron melanotheron Serranochromis robustus robustus Tilapia cameronensis I N Tilapia rendalli N Tilapia zillii Nombre despces utilises en aquaculture 0 3 2 0 Nombre despces introduites pour laquaculture 0 2 0 0 Nombre despces introduites 0 6 0 2 Nombre despces natives 1 1 14 1
Zimbabwe
Swaziland
Tanzanie
Sngal
Somalie
Soudan
Zambie
Tunisie
Tchad
Togo
I o IA
I I
I I IA oA I IA
N N N N N N N N N N N N N N A A N N N N N N N N N N N N IA I
N N
N N A A N N N N N N o IA I
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N N N
N N I N A I IA
I IA
N IA I A I A IA N A N I
A oA I o A N A IA I N N N N
I I
N IA N A A I 5 6 2 4 5 11 0 9
N N N
N A N 6 2 5 8 4 2 8 9
N 1 0 0 9
0 0 0 3
N 3 0 4 8
N N 0 0 0 13
N 2 0 3 9
N 8 4 10 1
206
annexe 03
I. la mORPHOlOGIE ET la SYSTmaTIQUE
La morphologie des poissons est un des lments qui permettent de les dterminer. Elle est trs variable et est relier au mode de vie, aux comportements et habitudes. On trouvera les principales dnominations anatomiques externes dun poisson sur la Figure 152 ci-dessous. Seront donns ici les caractres morphologiques permettant de distinguer les diffrentes espces. Les dessins et texte proviennent principalement de la Faune des poissons des eaux douces et saumtres dAfrique de lOuest (IRD, 2004).
Dos Opercule Nageoiredorsale Lignelatrale Pdonculecaudal
Tte
Figure 152. Principales dnominations anatomiques externes dun poisson. 9 Le rapport longueur du corps sur hauteur du corps (L/H) (Figure 153 ci-dessous)
Anguilliforme,Serpentiforme L/H=12-18 Trsallong L/H=7-10 Allong L/H=4-6
Courtoumoyen L/H=3-4
lev L/H=2-3
Trslev L/H<2
207
Figure 154. Corps en section transversale. A : comprim latralement ; B : plus ou moins rond ; C : dprim dorso-ventralement ; D : trs comprim dorso-ventralement ou aplati. 9 La tte Les mchoires (Figure 143 ci-dessous) On a coutume de distinguer le prmaxillaire, le maxillaire et chez certaines familles le(s) supramaxillaire(s), de la mandibule (mchoire infrieure) (A). Selon les espces ou les familles, les mchoires sont plus ou moins gales et normalement dveloppes (Alestidae, certains Cyprinidae) (B) ou trs allonges en forme de bec (rostre) (Belonidae) (C) : dans les deux cas, on parlera de bouche terminale. Les mchoires peuvent tre aussi ingales. Dans certains cas, la bouche est en position supre (Aplocheilidae, Poeciliidae, Latidae) (D), en position subinfre (certains Mormyridae) (E) ou en position infre (Mochokidae) (F). Enfin, certaines espces ont une bouche protractile (Serranidae) (G). Chez certains genres, la bouche possde des lvres trs dveloppes formant parfois un disque adhsif (H) permettant aux poissons de se coller aux rochers et de se maintenir dans les eaux de fort courant.
pmx mx md
E A C
Rtracte
Protracte
Figure 155. Mchoires. A : Prmaxillaire (pmx), maxillaire (mx), mandibule (md) ; B : gales en forme de rostre ; C : Mchoires gales normalement dveloppes ; D : Bouche supre ; E : Bouche subinfre ; F : Bouche protractile ; G : Bouche infre ; H : Bouche infre formant un disque adhsif.
208
Les dents (Figure 156 ci-dessous) Elles sont portes au bord des mchoires par le prmaxillaire, le maxillaire, le dentaire (mandibulaire), le long de laxe de la vote buccale par le vomer et le parasphnode, sur les cts de la vote par les palatins et les ectoptrygodes et par les pharyngiens suprieurs et infrieurs. Enfin certaines espces possdent des dents linguales. videmment, pour un groupe de poissons donn tous les types de dents ne sont pas forcment toujours prsents. On distinguera les dents en fonction du nombre de cuspides quelles possdent. On parlera de dents monocuspides droites (Marcusenius) (A), coniques ou caniniformes (certains Cichlidae) (B et C), tranchantes (Hydrocynus) (D) ou recourbes (Synodontis) (E) ; de dents bicuspides (Petrocephalus, Distichodus) (F et G) ; de dents polycuspides dont les cuspides sont situes dans un mme plan (certains Alestidae et Cichlidae) (H) et de dents polycuspides molariformes dont les cuspides forment une couronne (certains Alestidae) (I). Dautres types moins frquents existent aussi.
Figure 156. Forme des dents. Monocuspides droites (A : Marcusenius sp.), coniques (B : Brycinus sp. et C : Chromidotilapia sp.), tranchantes (D : Hydrocynus sp.) et recourbes (E : Synodontis sp.). Bicuspides (F : Petrocephalus sp. et G : Distichodus sp.). Polycuspides dans un mme plan (H : Micralestes sp.) et molariformes (I : Brycinus sp.). Les yeux Suivant les familles, les yeux peuvent avoir des positions diffrentes. Ils sont la plupart du temps latraux, mais peuvent tre en position dorsale, notamment chez les Pleuronectiformes (poissons plats) (o ils sont en plus du mme ct de la tte). Enfin, ils peuvent tre saillants. Certaines espces possdent galement des yeux en partie recouverts dune paupire adipeuse, dun repli nictitant ou dune membrane nictitante. 1 2 Les fontanelles (Figure 157 ci-contre) Les fontanelles crniennes sont parfois utilises comme critres de dtermination : la fontanelle fronto-paritale chez les Alestidae (A) ; frontale et occipitale chez les Clariidae (B).
Figure 157. Fontanelles. A : Alestes sp. ; B : Clarias sp. : frontale (1) et occipitale (2).
209
Les barbillons (Figure 158 ci-dessous) Ils sont de trois types. Certaines familles possdent une paire de barbillons nasaux situs juste derrire les narines postrieures (Bagridae, Clariidae) (A). Il peut galement exister une paire de barbillons maxillaires pourvus (certains Mochokidae) (B) ou non (Cyprinidae et Mochokidae) dune membrane basale. Enfin, il peut exister une (certains Cyprinidae) ou deux (Siluriformes) paires de barbillons mandibulaires. Chez certains groupes, les barbillons maxillaires et mandibulaires (Synodontis) peuvent porter des ramifications (C). Parfois enfin, les barbillons mandibulaires sont inclus dans les lvres comme chez les Chiloglanis (D).
1
4 2
Figure 158. Barbillons. A : Les types : nasaux (1), maxillaires (2), mandibulaires externes (3) et internes (4). B : Barbillons maxillaires membraneux (Synodontis sp.) ; C : Barbillons maxillaires avec ramifications (Synodontis sp.) ; D : Barbillons mandibulaires inclus dans les lvres (Chiloglanis sp.). Lopercule Il recouvre les fentes branchiales chez les Osteichthyens (poissons osseux). Selon les groupes, la membrane branchiostge qui recouvre los operculaire est soude ou non listhme de la gorge. Cela peut tre un critre de dtermination chez certains Siluriformes. Il est, la plupart du temps, largement ouvert, mais il peut parfois laisser une ouverture assez rduite ou trs rduite. Chez les Chondrichthyens (poissons cartilagineux) les fentes branchiales ne sont pas recouvertes par un opercule. Larc branchial (Figure 159 ci-dessous) Il se compose de trois os portant vers lextrieur les lamelles branchiales et vers lintrieur les branchiospines. Los suprieur est lpibranchial, les infrieurs le cratobranchial et lhypobranchial. Chez certaines espces (Polypteridae), les ju3 4 vniles possdent une paire de branchies externes qui se rsorbent par la suite. Il en est de 1 2 mme chez les embryons de Protopterus (poisson poumon) qui en possdent trois ou quatre A paires. Lappareil accessoire pour une respiration arienne (Figure 160, p. 211) Certaines formes ont la possibilit, grce des organes spcialiss de survivre un certain temps hors de leau sans prjudice majeur. Ces organes sont de diffrents types : organe arborescent des Clariidae (A), poumons des Polypteridae (B1) et des Protopteridae (B2), organe labyrinthiforme des Anabantidae (C), diverticule pharyngien des Channidae (D), vessie gazeuse des Gymnarchus (E) et des Heterotis.
C
Figure 159. Fentes branchiales sans opercule (A : Requins) ; arc branchial compos d'un cratobranchial (1), de branchiospines (2), d'un hypobranchial et d'un pibranchial (3) et de lamelles branchiales (4) (B) ; branchies externes d'un jeune Polypterus sp. (C).
210
3 4
A B1 B2
3 1 3 1 2 1
C
3 4
Figure 160. Organes respiratoires ariens. Organes respiratoires arborescents (A : Clarias sp.), arborescences (1), branchies (2), valvules branchiales (3) ; disposition de la vessie gazeuse (1) et des poumons (2 et 3) par rapport lintestin (4) (B1 : Polypterus sp. ; B2 : Protopterus sp.) ; lames du labyrinthe dun Anabantidae (C), lames principales (1 3), stylet (4) ; diverticules pharyngiens (D : Parachanna sp.), chambre antrieure (1), chambre postrieure (2), communication avec le pharynx (3) ; tube digestif et vessie gazeuse (E : Gymnarchus sp.), vessie gazeuse (1), orifice du conduit pneumatique (2). 9 Les formes et constitutions des nageoires, les types dcailles et autres phanres diffrencient les espces. Les nageoires Le corps
On distingue les nageoires paires (pectorales et ventrales ou pelviennes) qui sont lquivalent des membres des Ttrapodes, des nageoires impaires (dorsale, caudale et anale) :
Les nageoires paires sont les pelviennes (ventrales) et les pectorales (Figure 161 ci-dessous). Chez les Gobiidae, les pelviennes sont soit soudes pour former un disque ventral (A), soit unies par une membrane transversale. Ces mmes nageoires sont galement unies chez les Periophthalmus, et les pectorales leur permettent de progresser assez rapidement sur la terre ferme. Chez les Siluriformes, le premier rayon des pectorales est souvent paissi formant une pine osseuse qui peut tre denticule sur un ou deux cts (B), il faudra donc faire attention en les manipulant. Chez les Polypteridae, les nageoires pectorales sont de vritables palettes natatoires rattaches au tronc par un pdoncule (C), permettant au poisson deffectuer de multiples mouvements.
Figure 161. Nageoires paires. A : Pelviennes soudes dun Gobiidae (A) ; B : Premier rayon des pectorales denticul dun seul ct (1) ou sur les deux faces (2) (B : Clarias sp.) ; C : Palette natatoire (pectorale) (C : Polypterus sp.). Les nageoires impaires sont la dorsale, la caudale et lanale. Les dorsales sont de trois types (Figure 162, p. 212) : elles peuvent tre supportes par des rayons simples pineux, des rayons mous gnralement ramifis, ou tre adipeuse. La dorsale adipeuse est toujours situe en arrire de la dorsale rayonne (A). Il peut exister deux dorsales, lune pineuse (en avant), lautre molle ; ou une seule nageoire dorsale possdant des rayons antrieurs pineux suivis de rayons mous (B). Chez certaines espces (la plupart des Siluriformes), le premier rayon est constitu dune forte pine plus ou moins fortement denticule. Selon les espces, la nageoire dorsale a des formes diffrentes : bord droit, bord concave, bord rond, filamenteuse (C). Enfin quelques espces sont dpourvues de nageoire dorsale (certains Schilbeidae).
Pisciculture de subsistance en Afrique
211
Figure 162. Nageoires dorsales. Nageoire dorsale molle (2) prcde dun fort rayon pineux (1) et suivie dune dorsale adipeuse (3) (A). Deux dorsales : rayons pineux (1), rayons mous simples et bifurques (2), spares (B1) et contigus (B2). Nageoire bord droit (1), bord concave (2), bord rond (3) et filamenteuse (4) (C). Selon la longueur respective de chacun de ses lobes, suprieur et infrieur, la nageoire caudale (Figure 163 ci-dessous) est qualifie dhomocerque, lorsque les lobes sont symtriques (A) ; dhtrocerque quand les lobes sont parfaitement dissymtriques : soit le lobe suprieur (Carcharhinidae) (B1), soit le lobe infrieur est plus dvelopp (certains Amphiliidae) (B2). Selon les espces, la nageoire caudale peut avoir plusieurs formes : arrondie, fourchue, chancre, margine. (C) : chez les Cyprinodontiformes, il existe de nombreuses formes diffrentes.
B1
B2
C
Figure 163. Nageoires caudales. Homocerque (A : Citharinus sp.). Htrocerque (B1 : Carcharhinus sp.) et (B2 : Amphiliidae). Diffrentes formes (C) : arrondie (1), tronque ou margine (2), chancre (3), en croissant (4), fourchue (5), pointue et spare des nageoires dorsale et anale (6), pointue, absente ou fusionne avec les nageoires dorsale et anale (7). Les variations morphologiques de la nageoire anale peuvent servir la dtermination de certaines espces, notamment chez les Cyprinodontiformes. Chez certains Alestidae adulte, elle est de forme diffrente chez le mle et la femelle. Chez les Perciformes, les premiers rayons simples sont transforms en de vritables pines. Chez certains Siluriformes (Schilbeidae, Clariidae), elle est trs dveloppe. En revanche, elle est absente dans dautres familles (Gymnarchidae).
212
Les cailles Selon leur nature, on distingue deux types principaux : ganode et lasmode (Figure 164 cidessous). Les premires, paisses et rhombiques, recouvertes dune brillante couche de ganone sont particulires aux Polypteridae (A). Les secondes sont de deux types : elles sont soit cyclodes cest--dire fines et dpourvues dpines (B), soit ctnodes cest--dire pourvues de petites pines sur leur bord postrieur (C). Chez les Tetraodontidae, les cailles se sont transformes et constituent des spicules (D). Les Siluriformes sont dpourvus dcailles, lexception de certains Amphiliidae qui possdent des plaques osseuses sur le corps. Enfin, chez les Chondrichthyens les cailles dites placodes sont de vritables petites dents, do leur nom de denticules cutans, qui confrent la peau de ces poissons cette texture rpeuse particulire (E). Il existe chez quelques familles, certaines cailles durcies transformes en cusson (scutelles) formant une carne ventrale chez les Clupeidae par exemple.
Figure 164. Diffrents types dcailles. A : Ganodes ; B : Cyclodes ; C : Ctnodes ; D : Sclrification dermique chez les Tetraodontidae ; E : Placodes (denticules). La ligne latrale (Figure 165 ci-dessous) Sur les poissons cailleux, elle est en communication avec lextrieur par une srie longitudinale de pores qui souvrent au niveau des cailles perces de la ligne latrale. On distinguera quatre types : ligne latrale complte o toutes les cailles de la ligne latrale sont perces (Mormyridae et certains Alestidae) (A) ; ligne latrale interrompue, avec des cailles perces sur deux niveaux (Cichlidae, Anabantidae) (B) ; ligne latrale incomplte o seules les cailles antrieures sont perces (certains Alestidae et Mugilidae) (C) ; ligne latrale absente (certains Mugilidae et Nandidae).
Figure 165. Ligne latrale. A : Complte ; B : Interrompue sur deux niveaux ; C : Incomplte. Les organes lectriques Certaines familles possdent de tels organes qui ont diffrentes formes, localisations, puissances et fonctions (Figure 166 ci-dessous). Nous citerons les Gymnarchus et les Mormyridae dont les dcharges faibles paraissent servir essentiellement la reconnaissance des congnres et des obstacles. Les Malapterurus produisent des dcharges beaucoup plus importantes utilises pour la dfense et lattaque.
B
plan est celui des lectroplaques.
Figure 166. Localisation des organes lectriques. Gymnarchus (A) ; Mormyridae (B) ; Malapterurus (C). Les flches indiquent la direction et le sens du courant lintrieur des organes. Le
213
Ces mesures sont importantes pour dterminer les espces mais galement pour suivre lvolution des poissons dans un tang. Les mensurations sont prsentes Figure 153 p. 175. Les numros entre parenthses correspondent ceux indiqus sur les figures. Longueur totale (1) : distance horizontale de lextrmit antrieure du museau lextrmit postrieure de la nageoire caudale. Longueur standard (2) : distance horizontale de lextrmit antrieure du museau la base (ou articulation) de la nageoire caudale. Hauteur du corps (3) : hauteur verticale maximale du poisson, nageoires non comprises.
Longueur de la tte (4) : selon les familles, elle peut tre la distance horizontale de lextrmit antrieure du museau au bord postrieur de lopercule ou la distance horizontale de lextrmit antrieure du museau la pointe postrieure de locciput ou au bord osseux de lencoche forme derrire la tte par la ceinture scapulaire. Longueur du museau (5) : distance horizontale de lextrmit antrieure de la mchoire suprieure au bord antrieur de lil. Diamtre de lil (6) : diamtre horizontal de lil. Largeur interorbitaire : largeur minimale entre les orbites.
Longueur prdorsale (7) : distance horizontale de lextrmit antrieure du museau larticulation du premier rayon de la nageoire dorsale. Longueur pranale (8) : distance horizontale de lextrmit antrieure du museau larticulation du premier rayon de la nageoire anale.
Longueur prpectorale (9) : distance horizontale de lextrmit antrieure du museau larticulation du premier rayon de la nageoire pectorale.
Longueur prpelvienne (prventrale) (10) : distance horizontale de lextrmit antrieure du museau larticulation du premier rayon de la nageoire pelvienne (ventrale). Longueur de la base de la nageoire dorsale (11) : distance horizontale maximale mesure entre les deux extrmits. Longueur de la base de la nageoire anale (12) : voir nageoire dorsale (11).
Longueur de la nageoire pectorale (13) : longueur depuis larticulation du premier rayon jusqu lextrmit du plus long rayon. Longueur de la nageoire pelvienne (ventrale) (14) : voir nageoire pectorale (13). Longueur du pdoncule caudal (15) : distance horizontale prise du bord postrieur de la nageoire anale (ou dorsale si celle-ci stend plus en arrire) la base de la nageoire caudale. Hauteur du pdoncule caudal (16) : hauteur verticale minimale du pdoncule caudal. On procde galement un certain nombre de comptages. Formule des nageoires : le nombre dpines ou de rayons simples est indiqu en chiffres romains, celui des rayons mous bifurqus (branchus) en chiffres arabes (exemple : III-7). Nombre dcailles en ligne latrale et/ou longitudinale. Nombre dcailles en ligne transversale. Nombre dcailles prdorsales.
Nombre de dents des ranges externes et internes des mchoires suprieure et infrieure. Lensemble de ces caractristiques sont importantes pour dterminer quelle famille, genre, espce appartiennent les espces cultives.
214
1 4 2 5 6 7 11 15
16
13
12
14
10 8
74
2 11
13
15 16
14
9 10 8 7 5 4 11 15
12
3 6 9 10 8 2 1 12
16
14
Figure 167. Principales mensurations effectues sur un poisson. A : Characiforme ; B : Perciforme ; C : Siluriforme. Se reporter au texte pour la dfinition de la numrotation.
215
A
+ * * *
On peut, globalement, sparer les Tilapiines des autres Cichlidae africains par la prsence de la marque tilapienne sur la dorsale, bien visible chez les juvniles et des cailles cyclodes (Figure 154 ci-dessus). Trewavas (1983) a divis les tilapia sensu lato en trois principaux genres, Sarotherodon, Oreochromis et Tilapia sensu stricto. Un des critres de diffrentiation a t le mode de reproduction. Parfois en liaison, dautres critres ont t utiliss. 9 Le genre Tilapia ne comprend que les espces qui fixent leurs ufs sur un substrat, contrairement aux autres qui pratiquent lincubation buccale. Outre ce caractre thologique, les espces de Tilapia diffrent de celles des deux autres genres par los pharyngien infrieur, qui est aussi long que large, avec la pointe antrieure plus courte que la partie dente ; les dents pharyngiennes postrieures sont bicuspides ou tricuspides (parfois quadricuspides). Il y a au maximum 17 branchiospines sur la partie infrieure du premier arc branchial (contre 28 chez les autres genres). 9 La plupart des espces du genre Oreochromis ont dabord t dcrites dans le genre Tilapia. Trewavas (1983), se basant sur des caractres thologiques, a class dans ce genre les espces incubation buccale exclusivement pratique par les femelles. Autres critres diagnostiques du genre Oreochromis : la taille rduite des cailles sur le ventre, compare celles des cailles sur les flancs ;
II.1. la SYSTmaTIQUE
Figure 168. Diagnose externe des Cichlidae. A : Tilapia zillii ; B : Haplochromis spp. Caractres de famille : 1 : Une seule paire de narines ; 2 : Dorsale en 2 parties continues, rayons durs et mous ; 3 : Ligne latrale interrompue. Caractres intra-familial : + : Marque tilapienne bien visible chez les juvniles ; * : caille cyclode ; ** : caille ctnode.
216
la papille gnitale bien dveloppe chez les deux sexes ; los pharyngien infrieur plus long que large ou aussi long que large ; la partie dente de los pharyngien infrieur aussi longue ou un peu plus longue que la partie antrieure ; les dents pharyngiennes postrieures bicuspides ou avec la cuspide infrieure rduite ou sans cuspide nette. 9 Comme pour le genre Oreochromis, la plupart des espces du genre Sarotherodon ont dabord t dcrites dans le genre Tilapia. Trewavas (1983), se basant sur des caractres thologiques, a transfr dans le genre Sarotherodon les espces chez lesquelles les mles et les femelles pratiquent lincubation buccale. Outre ce caractre thologique, le genre Sarotherodon se distingue par les cailles sur le ventre qui ont presque la mme taille que celles des flancs ; la papille gnitale du mle qui est petite ; los pharyngien infrieur qui est plus long que large ou aussi long que large et sa partie dente qui est plus courte que la partie antrieure ; les dents pharyngiennes postrieures qui sont bicuspides ou dont la cuspide infrieure est rduite ou sans cuspide nette. Parmi les nombreux exemples de rgimes alimentaires et des adaptations trophiques qui y sont associs, les plus remarquables sont celles observes chez les Cichlidae des Grands lacs africains. Tous les types de nourriture existant dans ces lacs ont t utiliss par ces poissons et souvent avec des adaptations morphologiques et des comportements adquats. Il existe, par exemple, chez les poissons molluscivores des espces extractrices et des espces broyeuses. De mme, les brouteurs dalgues pilithiques ont des stratgies diffrentes, certains arrachant les algues des rochers, les autres les coupant ras. On notera aussi certaines adaptations particulires comme les mangeurs dcailles et les poissons nettoyeurs qui se nourrissent de parasites dautres poissons. Les tilapia sont, en gnral, des poissons microphages et / ou herbivores (Tableau XLII ci-dessous). Cependant, comme pour la grande majorit des Cichlidae, ce sont des opportunistes, cest-dire quils sont capables de se nourrir dune grande varit ditems. Par exemple, Oreochromis niloticus est un phytoplanctonophage, cest--dire qui se nourrit principalement de phytoplancton et qui peut aussi ingrer des algues bleues, du zooplancton, des sdiments riches en bactries et en diatomes, ainsi que des aliments artificiels. Tilapia guineensis possde une bouche infre (en position basse). Son rgime alimentaire est non spcialis tendance herbivore, cest--dire quil mange de tout, surtout des herbes. Sarotherodon melanotheron est un microphage, planctonophage et benthophage, cest--dire quil mange principalement du plancton et des organismes vivant au fond ou proximit du fonds (le benthos). Tableau XLII. Rgime alimentaire des plusieurs espces de tilapia en milieu naturel.
Espce O. aureus O. esculentus O. jipe O. leucostictus O mossambicus O. niloticus O. pangani O. shiranus O. variabilis S. galileus S. melanotheron T. guineensis T. kottae T. mariae T. rendalli T. sparrmanii T. zillii Phytoplancton X X X X X Zooplancton X Algues Macrophytes Priphyton Dtritus Invertbrs Larves et ufs de poissons
II.2. lalImEnTaTIOn
X X X X X X
X X
X X
X X X X
X X
X X X X X
X X X X
217
Les Cichlidae prsentent des parades nuptiales labores et qui sont en liaison avec les soins quils prodiguent leurs jeunes. Le mode de soins aux jeunes est un des critres de diffrentiation des genres de tilapia. Il en existe deux principaux chez les Cichlidae qui sont numrs ci-dessous. Les tilapia pratiquant ce mode de reproduction ont t placs dans le genre Tilapia. Une bonne partie sont monogames. Les ufs adhsifs sont dposs sur une surface dure. En fonction des espces, il peut sagir soit dun substrat cach (anfractuosits de rocher, coquilles descargots), soit dun substrat ouvert (cuvettes amnages le plus souvent sur le sable ou le sol meuble vaseux) (Photo W, p. 219), puis fertiliss. Les ufs sont fertiliss et closent aprs quelques jours durant lesquels les deux parents assurent en gnral une garde vigilante. Lorsque les larves peuvent nager librement, elles restent en groupe prs du substrat sous la surveillance des parents. Les ufs de couleur jauntre sont colls sur un support, pierre ou morceau de bois lintrieur du nid chez Tilapia zillii, comme le montrent la Figure 169 ci-dessous. Sur un fond argilo-sableux ou vaseux, les nids sont des excavations peu profondes et les ufs sont dposs dans une petite cavit. Plus il y a de cavits, plus il y a de pontes. Un des gniteurs reste constamment au-dessus du nid, surveiller la ponte et les jeunes alevins quittent le nid lorsquils ont atteint 8 mm de long.
Figure 169. Parade nuptiale et ponte chez un Cichlidae pondeur sur substrat, Tilapia zillii. La femelle est en gris. A et B : La femelle dpose une premire srie dufs sur le substrat nettoy au pralable. Le mle reste proximit ; C : La femelle quitte le site de ponte, le mle passe au-dessus des ufs et les fertilise. La squence A C se rpte ainsi plusieurs fois ; D : La femelle, devenue plus sombre, garde et are les ufs qui ont t rassembls ; E : La femelle Tilapia zillii nettoie ses ufs.
218
Les ufs sont plus gros mais relativement moins nombreux que chez les incubateurs sur substrats. La plupart du temps, la ponte seffectue sur un substrat, souvent prpar par le mle. Cependant, chez certaines espces plagiques, la ponte peut avoir lieu en pleine eau. En gnral, ce sont des espces polygames. Les mles forment un territoire que les femelles viennent visiter. On distingue trois grandes catgories dincubation buccale : 9 Lincubation maternelle est le systme le plus frquent. La ponte a lieu sur un substrat, et les ufs non adhsifs, pondus seuls ou par petits groupes, sont pris rapidement en bouche par la femelle. Le mle dpose son sperme au moment o la femelle ramasse les ufs ou alors les fertilise dans la bouche. Lincubation se poursuit jusqu ce que les jeunes soient entirement indpendants. Dans certains cas, la femelle les abandonne priodiquement pour se nourrir puis les reprend ensuite dans la bouche. Cest le cas de tous les Haplochromines et du genre Oreochromis. Les femelles peuvent incuber en mme temps des ufs fconds par plusieurs partenaires. 9 Lincubation paternelle est pratique par quelques espces seulement. Cest le cas pour Sarotherodon melanotheron. 9 Lincubation biparentale est galement un cas rare chez les Cichlidae. Chez la plupart des Chromidotilapines les deux parents se partagent le frai. Il existe galement des espces chez lesquelles la femelle commence lincubation puis le mle prend le relais : cest le cas des Cichlidae gobie du lac Tanganyika. Chez les incubateurs buccaux, souvent, les mles se runissent sur une zone de nidification faible profondeur et sur un substrat meuble (gravier, sable, argile). Chaque mle porteur dune coloration caractristique dlimite et dfend un territoire et amnage un nid, o il tentera dattirer et de retenir une femelle mre. La forme et la taille du nid varient selon les espces et mme selon les populations au sein dune mme espce (Figure 170 ci-dessous). Il sagit souvent dune organisation sociale en arne de reproduction. Les femelles qui vivent en bande proximit de laire de reproduction neffectuent que de brefs sjours sur les arnes. Allant dun territoire lautre, elles sont courtises par des mles successifs jusquau moment o, sarrtant au-dessus de la cuvette dun nid, elles forment un couple phmre. Aprs une parade de synchronisation sexuelle (Figure 171, p. 220), la femelle dpose un lot dovules, le mle les fconde immdiatement en injectant son sperme sur les ufs en suspension dans leau, puis la femelle se retourne et les prend dans la bouche pour les incuber. Cette opration trs brve peut tre recommence, soit avec le mme mle, soit avec un autre mle dans un territoire voisin. Chez les Haplochromines, les nageoires anales prsentent un leurre mimant un uf pour leurrer les femelles. Il sagit de polygynie et polyandrie successives. Finalement, la femelle sloigne de larne o les mles demeurent cantonns et emporte en bouche les ufs fconds quelle va Photo W. Nids de Tilapia zillii (Libria) incuber dans des zones abrites. [ Y. Fermon].
B
Figure 170. Nids de A : Oreochromis niloticus ; B : Oreochromis macrochir.
219
Figure 171. Parade nuptiale et ponte chez un Cichlidae incubateur buccal, Haplochromis burtoni du lac Tanganyika. Le mle est en gris. A et B : La femelle pond les oeufs alors que la mle reste proximit ; C : Aprs avoir pondu quelques oeufs, la femelle se retourne rapidement ; D : La femelle se prpare ramasser les oeufs avant que le mle ait eu le temps de les fertiliser ; E : Collecte des oeufs par la femelle ; F : Le mle dploie sa nageoire anale devant la femelle et lui montre ainsi les ocelles ; G et H : La femelle, les oeufs en bouche, essaie alors de collecter ces ocelles et se rapproche ainsi de lorifice gnital du mle qui jacule ce moment l ; I : La femelle commence pondre un nouveau chapelet dufs. Lensemble de la squence se rpte ainsi plusieurs fois de suite. Lclosion a lieu dans la bouche de la femelle 4 5 jours aprs la fcondation, et la vsicule vitelline est compltement rsorbe lge de 11 12 jours (Figure 174, p. 222). La dure de cette phase dpend principalement de la temprature. Ds que la vsicule vitelline est rsorbe et que les alevins sont capables de prendre de la nourriture exogne, la femelle laisse schapper de la bouche un nuage dalevins qui soriente par rapport la mre et se rfugie dans sa bouche au moindre danger
Figure 172. Incubation buccale. A : Les alevins rentrent dans la bouche de leur mre la moindre alerte. B : Les alevins dans la bouche de leur mre.
220
Lesfemellesvisitentles nidspourlaponte
Lesadultesnonfconds viventenpleineeau
Dabordlesalevinsviventennuageprsdelamre
Fondclair
etdescendentdeplusenplusprofondau furetmesuredeleurcroissance
Vase-boue
sable
Figure 173. Exemple du cycle dun tilapia incubateur buccal maternel. et lappel de ses mouvements (Figure 172, p. 220).
Une femelle en bonne condition peut se reproduire avec une priodicit de 30 40 jours quand la temprature est de 25 28C. Une mme femelle peut produire 7 8 pontes par an, mais toutes les femelles dun lot sont loin de se reproduire aussi frquemment.
Lorsque les alevins atteignent une taille de 9 - 10 mm, ils saffranchissent dfinitivement de leur mre. Celle-ci les libre en eau peu profonde, sur les bords, o ils sorganisent en banc et continuent leur croissance. Lensemble du cycle est rsum dans la Figure 173, p. 221.
221
3jours
4joursaprsfcondation
Pondeurssursubstrat
Incubateursbuccaux
Embryon
1mm 5jours
1mm
8jours
10jours
Figure 175. Comparaison entre embryons de pondeurs sur substrat et incubateurs buccaux.
Le nombre dufs et dalevins quune femelle peut contenir dans sa bouche varie selon sa taille et lespce. Le record est sans doute dtenu par Oreochromis mossambicus qui a atteint la taille respectable de 35 cm avec 4 000 ufs. Chez Sarotherodon melanotheron, les ufs de teinte jaune ocre et lgrement piriformes (en forme de poires), atteignent 3 mm de diamtre. Ils sont incubs par le mle. Les alevins lclosion mesurent 5 mm de long et 9 mm lorsque la vsicule vitelline est rsorbe. Le mode de reproduction et de soins parentaux a une influence sur la taille des embryons et leur dveloppement. En gnral, de par la contrainte physique, les incubateurs buccaux ne peuvent accueillir quun nombre limit dufs dans la cavit buccale (Figure 175 ci-dessus).
II.3.3.la cROISSancE
Selon les espces, on peut noter que la taille maximale et la taille de maturation sexuelle varient : les poissons des grands lacs mrissent une longueur plus grande et grandissent jusqu une taille plus importante que ceux des lagons, tangs ou rivires (Tableau XLIII, p. 223, Figure 176 et Figure 177, p. 224). En lac, la taille de maturation et la longueur maximale des mles et des femelles ne diffrent pas. Par contre, dans les petites tendues deau ou les milieux surpeupls, les mles grandissent plus vite que les femelles dont la taille de maturation est infrieure celle des mles. Ce dimorphisme sexuel de croissance peut tre reli au mode de soins parentaux. Ds que les individus atteignent lge de maturit (1 3 ans selon le sexe et le milieu), les individus mles prsentent une croissance nettement plus rapide que les femelles et atteignent une taille nettement suprieure. Cela peut se comprendre dans la mesure o les mles doivent tablir un territoire de reproduction et le dfendre. Chez les pondeurs sur substrat, cette diffrence est, comme cela sentend, moins importante. Chez les incubateurs buccaux, le mle est gnralement dautant plus dominant que sa longueur est grande. Chaque fois que lon introduit un nouveau mle dans le milieu, les mles se hirarchisent et conservent cette hirarchie jusqu la venue du nouvel intrus. Que fait le dominant ? Il prend le territoire le mieux plac et le surveille vivement, agressant tout mle passant proximit et courtisant les femelles. Il investira donc de lnergie dans la dfense de son territoire aux dpens de sa croissance par rapport aux autres mles. Cependant, la croissance des mles restera suprieure celle des femelles. Les poissons en mauvaise condition environnementale mrissent une taille plus petite que ceux qui sont en bonne condition. Si on trouve des individus en tat de reproduction toute lanne, il existe nanmoins des pics de reproduction qui concident avec les deux saisons des pluies en milieu quatorial ou lunique saison des pluies sous dautres latitudes. De plus, la croissance dOreochromis niloticus est extrmement variable dun milieu lautre, ce qui suggre que la taille maximale
Pisciculture de subsistance en Afrique
222
Juvniles Larves
7jours
Tableau XLIII. Taille maturit sexuelle, taille maximale et longvit chez diffrentes espces de tilapia.
Espce Alcolapia grahami Oreochromis aureus Oreochromis esculentus Lieu Lac Magadi Lac Kinneret Lac Victoria Lac Victoria, Kavirondo Gulf Lac Victoria, Jinja Lac Victoria, Mwanza Aquarium tang Lac Naivasha Lac douard Lac George Lac Albert Lagon, lac Albert tang en Ouganda tang au Kenya Lac Malawi Lac Kariba Bas Malolo Haute Malolo gypte Lac Sibaya Afrique du Sud Aquarium gypte Lac George Lac Rudolf Cratre, lac Rudolf Lac douard Lac Baringo Lac Albert Lagon, lac Albert Lac Rukwa Lac Malawi Lac Malawi Lac Chilwa Lac Malawi Lac Victoria Lac Kinneret Rivire Sokoto Nigria, rivire Osse Rivire Jamieson Lac Kariba Lac Kinneret tang en gypte Lac Naivasha Aquarium Taille Typique maturation / Nain (mm) N 25 T 190 T 230 T T T N N T T T T N N N T T T N T N T N T T T N T T T N N T T T T T T N T N T T T N N 230 225 240 105 164 180 210 140 260 100 120 70 285 300 180 90 100 45 200 390 250 170 260 280 100 280 275 220 200 240 220 220 110 165 100 135 130 90 70 Taille maximale (mm) 100 315 375 330 340 325 Longvit (Annes) 5 10 7 7 7
Oreochromis leucostictus
390 390
5 8
Oreochromis mossambicus
7 11 9
Oreochromis niloticus
360 500
Oreochromis rukwaensis Oreochromis saka Oreochromis shiranus shiranus Oreochromis shiranus chilwae Oreochromis squamipinnis Oreochromis variabilis Sarotherodon galileus Tilapia mariae
340 290 290 330 300 345 300 450 270 250
5 5 5 5 7 7
Tilapia zillii
5 7
223
Poidsmoyen(g)pourdespoissonsde20cm
180
G
170 160
E
150 140
D A
C K
130
T
120 110 100
B
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42
Tailledematuration(cm)
Figure 176. Relation entre le poids de poissons de 20 cm et la taille de maturation chez Oreochromis niloticus pour diffrentes origines gographiques. R : Lac Turkana ; A : Lac Albert ; G : Lac George ; E : Lac douard ; D : Lac Katinda ; C : Lac Chanagwora ; K : Lac Kijanebalola ; T : Lagune Tonya du lac Albert ; B : Lagune Buhuku du lac Albert.
m
10 5 0 15 10 5 0 20 15 10 5 0 35 30 25 20 15 10 5 0 20 15 10 5 0 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62 64 66
tangKijansi
m
LagonBuhuku f
f m
Taille de maturation
LacKijanebalola
fm
Frquence
LacGeorge
fm
LacTurkana
fm
Figure 177. Classe de taille chez Oreochromis niloticus selon diffrentes localisations gographiques.
224
40 30 20 10 0
LacKinneret
Tg Oau Tz
Mariout(gypte)
On Tg Tz Oau
Tchad
On
Tg Tz
Longueurtotale(cm)
40 30 20 10 0 40 30 20 10 0
0
Barotse
Oa Tr Oma
Kafue(1)
Oa Tr Oma
Kafue(2)
m f Oa m f Oma
LacMalawi
Ol Osa Osh
LacVictoria
Os Ov
10
ge(Annes)
10
Figure 178. Comparaison du taux de croissance de diffrentes espces en milieu naturel par localit. Oa : Oreochromis andersonii ; Oau : O. aureus ; Oe : O. esculentus ; Ol : O. lidole ; Oma : O. macrochir ; Omo : O. mossambicus ; On : O. niloticus ; Osa : O. saka ; Osh : O. shiranus ; Ov : O. variabilis ; Sg : Sarotherodon galileus ; Tr : Tilapia rendalli ; Tz : T. zillii.
40 35 30 25 1: Incomati, Limpopo 2 : Barrage de Doordraai 3 : Barrage de Dam 4 : Lac Sibaya 1 2 4 3 5 6 1: Lac Albert 2 : Lac Itasy 3 : Lac Tchad 4 : Lac Montasoa 5 : Lac Mariout 6 : Lac Aloatra 4 3 1 2 3 1: Lac Itasy 2 : Kafue 3 : Lac Aloatra
Longueurstandard(cm)
20 15 10 5 0 35 30 25 20 15 10 5 0 0 1 3 1 2
1 2
C
1: Lac Tchad 1978 2 : Lac Tchad 1980 1 3 : Lac Mariout 2 3
D
2 3
4 5 6 1: Kafue 2 : Lac Montasoa 3 : Lac Itasy 4 : Lac Liambezi 5 : Lac Kariba 6 : Lac Alaotra 4 5 6 7 0
1 2 3
E
1 2
F
7 0 1 2 3 4 5 6 7
ge(Annes)
Figure 179. Comparaison du taux de croissance de diffrentes espces en milieu naturel par espce. A : Oreochromis mossambicus ; B : O. niloticus ; C : O. macrochir ; D : Tilapia rendalli ; E : T. zillii ; F : Sarotherodon galileus.
225
est plus dpendante des conditions environnementales que dventuelles diffrences gntiques. Par exemple dans le lac Tchad en Ouganda, O. niloticus atteint 30 cm au bout de 3 ans alors que dans le lac Mariout en gypte, 5 ans sont ncessaires pour arriver la mme taille. On note que, dans les mmes milieux, la croissance dO. niloticus est suprieure celle dautres espces de tilapia sur un temps long (Figure 178 et Figure 179, p. 225). Il atteint 300 500 g en 8 mois, O. leucostictus 300 g, Tilapia zillii 250 400 g. Elle est dun maximum de 3 g/jour dans des conditions optimales. Il existe dautres espces de Cichlidae, piscivores, qui sont utiliss en polyculture pour le contrle des populations de tilapia.
Le groupe des Hemichromis vert . Il sagit dun complexe despces avec deux espces majeures : H. elongatus et H. fasciatus. Les autres espces du genre appartenant au groupe des Hemichromis rouges ont t testes galement mais sans succs en raison de leur rgime alimentaire plutt omnivore que piscivore. Les poissons du genre Serranochromis, qui sont de grands prdateurs dAfrique australe et de lEst. Les tilapia sont :
Fortement plastiques et sadaptant aux conditions environnementales, Avec des soins parentaux labors, Ce sont des opportunistes dun point de vue alimentaire.
III.1.1.la SYSTmaTIQUE
226
jusqu la caudale, ladipeuse tant absente ( lexception dune espce possdant une adipeuse rduite). Les nageoires verticales ne sont pas confluentes. Le corps est plus ou moins allong. La tte est aplatie. Les os cphaliques latraux sont contigus. Les yeux, bord libre, sont trs petits. Il existe plus de 35 espces dcrites de Clarias en Afrique. Le genre Heterobranchus est caractris par la prsence dune grande nageoire adipeuse entre la dorsale rayonne et la nageoire caudale soutenue par des pines neurales prolonges. La tte est aplatie. Les os cphaliques latraux sont contigus. Les yeux, bords libres, sont petits. Seules, 5 espces sont connues. Peu dtudes ont port sur les besoins nutritionnels des Clariidae, en particulier de Clarias gariepinus et dans une moindre mesure encore de Heterobranchus longifilis en milieu naturel. Les rares tudes effectues montrent une similitude dans la couverture des besoins gnraux des deux espces. Clarias gariepinus se nourrit sur le fond et sont omnivore. Il mange des insectes, des crabes, du plancton, des escargots et des poissons mais galement de jeunes oiseaux, des cadavres, des plantes et des fruits, le rgime variant en fonction de la taille. Les autres Clariidae sont tous, gnralement, selon les connaissances que lon a sur leur alimentation, des omnivores. Plusieurs espces ont, cependant, une tendance se nourrir de poissons principalement. Chez Heterobranchus longifilis, la premire prise daliments des alevins seffectue ds lge de 2 jours, alors que la vsicule vitelline nest pas encore entirement rsorbe. ce stade, les alevins, dont la largeur de la bouche est denviron 1 mm, sont dj capables dingrer des proies planctoniques de grande taille. Le rgime alimentaire, essentiellement zooplanctonophage jusqu lge de 5-6 jours, tend par la suite se diversifier progressivement avec lincorporation dinsectes de taille croissante, principalement de larves de chironomides. ce stade, on trouve galement, dans les estomac, des coquilles de gastropodes, des dtritus organiques, des dbris de vgtaux, et des graines, qui traduisent lvolution du rgime vers celui de ladulte, considr comme un omnivore tendance carnassire. Les alevins se nourrissent de faon continue de jour et de nuit, sans quun rythme quelconque dans la prise daliments ne soit mis en vidence. Les Clariidae sont des poissons essentiellement nocturnes.
80 30
III.1.2. lalImEnTaTIOn
closionetfconditrelativ(%)
70 60
E T
20
Pluviomtrie(cm)etTemprature(C)
50
40 30
P
10
20 10
FR
0 J F M A M J J A S O N D
Mois
Figure 180. Fcondit relative (% du poids total), % dclosion (% du total dufs) de Clarias gariepinus, pluviomtrie moyenne mensuelle et temprature moyenne. Brazzaville.
227
La taille de premire maturation se situe entre 40 et 45 cm pour les femelles entre 35 et 40 cm pour les mles chez Clarias gariepinus. Les ufs sont verdtres. Lincubation est denviron 33 heures 25C. Ovipares, la reproduction seffectue pendant la saison des pluies (Figure 180 ci-dessous). Les poissons font des migrations latrales dans les plaines inondes pour se reproduire puis retournent dans les lacs ou lits majeurs des rivires. Dans la plupart des pays africains, le cycle de reproduction du poisson-chat dbute au commencement de la saison des pluies. Le stimulus final de la fraie semble tre associ la monte des eaux et linondation des zones marginales. Au cours de la fraie, de grands bancs de poissonschats mles et femelles adultes se concentrent au mme endroit, dans des eaux dune profondeur souvent infrieure 10 cm, en bordure de lacs ou deaux calmes. Le poisson-chat africain fraye en captivit sur une grande varit de substrats, incluant des fibres de sisal, des feuilles de palmier et des pierres.
III.1.3. la REPROdUcTIOn
D Figure 181. Parade nuptiale chez Clarias gariepinus. A : Le mle (en gris) approche la femelle ; B et C : Le mle enserre la tte de la femelle et la tient solidement ; D : Le sperme et les ovocytes sont relchs dans le milieu et la femelle les disperse par des mouvements de queue ; E : Le couple se repose.
228
1mm
Incubation
1mm
36h
1mm 1mm
48h
closion
1mm
12h
1mm
6j
1mm 1mm
9-12j
24h
J14
J14
J17
J17
Figure 183. Plusieurs stades du dveloppement larvaire jusqu 17 jours. A : Clarias gariepinus ; B : Heterobranchus longifilis. aa : amorce de la nageoire adipeuse ; bp : bourgeon de la pectorale ; bpe : bourgeon de la pelvienne ; ea : bauche des rayons de lanale ; ed : bauche des rayons de la dorsale ; ra : rayons de lanale ; rc : rayon de la caudale ; rd : rayons de la dorsale ; v : vsicules.
229
Durant la parade, qui peut durer plusieurs heures, la femelle du poisson-chat dpose ses ufs par petits groupes. La parade nuptiale est prcde par des combats de mles. Les couples sisolent. Le mle se met en U autour de la tte de la femelle. Les ufs et le sperme sont relchs ; puis, suivi par des mouvements de sa queue, la femelle disperse les ufs sur une surface importante. Le couple se repose plusieurs minutes aprs la ponte (Figure 181, p. 228). Le partenaire fertilise en mme temps chaque groupe dufs en lchant un nuage de laitance au-dessus des ufs. Les ufs adhrent finalement la vgtation submerge. En captivit, beaucoup dufs sont dtruits par la violence des coups de queue. Aprs la fraie, le banc de poissons-chats retourne en eau plus profonde. Il ny a pas de protection parentale pour les ufs. Aprs quelques semaines, le poisson-chat produit nouveau un groupe dufs et se prpare une nouvelle fraie. Une seconde fraie sera provoque par les pluies ou par une nouvelle crue. Plusieurs fraies peuvent se succder ainsi la mme anne. Les ufs closent aprs 24 36 heures, suivant la temprature de leau. Les larves, appeles ce stade larves vsicules, se cachent dans la vgtation. Les alevins et les juvniles de poisson-chat africain sont difficiles trouver dans la nature. Cest probablement d la forte mortalit des ufs et des larves. Il ny a pas de soins parentaux si ce nest le choix du site de ponte. Le dveloppement des ufs et des larves est rapide et les jeunes sont en nage libre 48 72 heures aprs la fcondation (Figure 182 et Figure 183, p. 229). Les jeunes restent dans les zones inondes et vont migrer quand ils atteignent 1,5 2,5 cm de long. Chez Heterobranchus longifilis, les ufs sont munis dun large disque adhsif. Leur incubation est effectue en eau stagnante et lobscurit. 27 - 29C, lclosion intervient 24 28 h aprs la fcondation. Les taux de croissance se sont rvls trs prometteurs. Cest ainsi que toutes les tudes sur des grands Clarias et Heterobranchus font tat de croissance presque linaire au-del de lge dun an (Figure 184 ci-dessous).
III.1.4. la cROISSancE
Pour Heterobranchus longifilis, les poissons ont atteint en moyenne 900 g en 6 mois partir dun poids moyen de 25 g, lors dessais de grossissement en tangs deau douce. Entre 100 et 500 g, la vitesse de croissance dpasse 5 g/j. Pour Clarias gariepinus, les poissons atteignent 500 1000 g en 8 mois.
Ln Cg Hl Poidscorporel(g)
800 700 600 500 400 300 200 100 50 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 0 10 28 56 84 112 140 168 196 224 254 140 130
Longueurstandardoutotale(cm)
Hl
Cs
Cg
Cg
ge(Annes)
Jours
Figure 184. Croissance compare de plusieurs espces de poissons africains. A : Selon la taille ; B : Selon le poids. Cs : Clarias senegalensis ; Cg : Clarias gariepinus ; Hl : Heterobranchus longifilis ; Ln : Lates niloticus.
230
Ces poissons-chats caractriss par la prsence de deux quatre paires de barbillons, dpines pectorales bien dveloppes, dune nageoire adipeuse moyennement ou fortement dveloppe, dune nageoire anale moyennement dveloppe. Louverture de la bouche est soutenue du ct suprieur par los prmaxillaire et par une partie de los maxillaire.
Parmi les autres poissons-chats utiliss en pisciculture, on pourra noter les poissons du genre Chrysichthys et lespce Auchenoglanis occidentalis (Photo X, p. 232). Autrefois dans la mme famille, ces genres ont t rcemment mis en deux genres bien distincts. De la famille des Claroteidae, le genre Chrysichthys est caractris par la prsence de quatre paires de barbillons ; une nageoire dorsale 6 (rarement 5 ou 7) rayons mous, prcds par une pine trs courte et par une pine fortement dveloppe et faiblement denticule son bord postrieur ; une nageoire adipeuse de taille moyenne ou petite (la base tant moins grande que la largeur de la tte) ; une paire de nageoires pectorales 8-11 rayons mous, prcds par une pine forte, bien denticule sur le bord postrieur ; une paire de nageoires ventrales, implantes environ au milieu du corps, I,5 rayons ; une nageoire anale de taille moyenne III-VI,6-12 rayons ; une nageoire caudale bien bifurque. Les yeux, bord libre, sont latraux et grands. Le corps est moyennement allong, 4-6 fois aussi long que haut. Le Chrysichthys, plus connu sous le nom local de mchoiron , est un poisson trs apprci en Cte dIvoire et en Afrique de lOuest en gnral. Les nombreuses recettes traditionnelles base de mchoiron dans la restauration locale (maquis) illustrent lattachement au caractre festif de cette espce. Il est dailleurs facile dobserver que les plus grosses ventes ont lieu la veille des grandes ftes. Lappellation de mchoiron regroupe lensemble des trois espces du genre Chrysichthys : C. maurus, C. nigrodigitatus et C. auratus. La distinction entre Chrysichthys maurus et C. auratus nest pas toujours aise car, pour des individus de taille comparable, les diffrences morphologiques interspcifiques sont minimes alors que la variabilit intraspcifique peut tre trs grande en particulier selon les saisons. En revanche, la distinction de ces deux espces avec C. nigrodigitatus est aise du fait de la plus grande taille de celui-ci et de sa coloration plutt gris argent, alors quelle tend au jauntre chez C. maurus et C. auratus. Les mchoirons, poissons benthiques, se nourrissent principalement, au stade adulte, de dtritus organiques et dinvertbrs : larves dinsectes (chironomes, diptres), de crustacs planctoniques, de mollusques. En revanche les juvniles, jusqu la taille de 15 cm, semblent se nourrir essentiellement de zooplancton. Les Chrysichthys sont des espces robustes rsistant bien aux manipulations et capables de supporter momentanment de faibles teneurs partielles en oxygne. En milieu naturel, C. maurus a une croissance relativement lente, il atteint environ 12 cm (soit 25 g) en un an. Lorsquil est lev en tang une densit de 3 poissons au m2 et nourri avec un aliment artificiel 33 % de protines brutes, C. maurus passe de 11 g 200 g en 12 mois. C. maurus peut se reproduire partir de lge de 10 mois. La taille des petits individus matures est de 9 11 cm dans les cours deau ivoiriens. En milieu naturel, la reproduction de C. maurus est saisonnire. Des ovocytes de petit diamtre (100 - 150 m) peuvent tre observs ds le dbut de la grande saison des pluies (soit en avril mai). Larrive des eaux douces continentales et la baisse de la temprature de leau (passant alors 26 29C) semblent avoir une influence sur le dbut du processus de reproduction de cette espce. Lactivit de ponte commence en juin et stale jusquen novembre - dcembre. Pendant la saison sche, partir de janvier, les couples encore en reproduction sont rares. Pour laccouplement et le dpt des ufs, cette espce recherche des anfractuosits (rochers, bois morts, bambous...). Les parents restent gnralement dans le nid avec les alevins jusqu la rsorption de leur vsicule vitelline. Le dimorphisme sexuel est trs marqu : le mle mature se reconnat par une tte plus large et la femelle par un embonpoint de labdomen et un renflement de la papille urognitale. La fcondit relative est de lordre de 15 20 ovocytes par gramme de poids de femelle. Une mme femelle ne produit quune seule ponte chaque anne.
cHRYSIcHTHYS maURUS
231
La biologie de C. auratus semble trs proche de celle de C. maurus mais avec une croissance nettement infrieure. Cette espce ne prsente donc aucun intrt aquacole. En milieu naturel, C. nigrodigitatus atteint 18 cm (longueur la fourche) en un an, 24 cm en deux ans et 30 cm en trois ans. Des tudes ont montr qulev en bassin, il mettait onze mois pour passer de 15 g (11 cm) 250 g (26 cm). ltat sauvage, C. nigrodigitatus se reproduit en gnral partir de la taille de 33 cm (3 ans dge) avec un comportement analogue celui de C. maurus (recherche de rceptacle de ponte par le couple). La fcondit relative de cette espce est voisine de celle de C. maurus. Il est donn, en moyenne, une valeur de 15 ovocytes par gramme de poids de femelle, avec des valeurs extrmes de 6 et 24. Lclosion intervient 4 5 jours aprs la temprature de 29 30C en donnant des larves de 25 30 mg dotes dun important sac vitellin qui se rsorbe progressivement en une dizaine de jours. Ils atteignent 350 - 400 g en 8 10 mois. Il existe chez les femelles adultes un dveloppement progressif et synchrone des gonades correspondant lexistence dune saison de reproduction bien marque. Les pontes dbutent fin aot et leur frquence est maximale entre septembre et octobre (plus de 50 %). On observe ensuite une baisse vers fin novembre et lactivit de ponte sachve en dcembre. Toutefois, il faut noter que si la majorit des pontes se situe rgulirement entre septembre et novembre, le maximum annuel se dplace sensiblement selon les annes.
cHRYSIcHTHYS aURaTUS
cHRYSIcHTHYS nIGROdIGITaTUS
C
Photo X. Claroteidae. A : Chrysichthys nigrodigitatus [ Planet Catfish] ; B : C. maurus[ Teigler - Fishbase] ; Auchenoglanididae. C : Auchenoglanis occidentalis [ Planet Catfish].
232
De la famille des Auchenoglanididae, le genre Auchenoglanis est caractris par un corps peu allong, trois paires de barbillons (une paire maxillaire et deux paires mandibulaires) et la position de la narine antrieure qui se trouve sur la lvre suprieure ; nageoire dorsale 7 rayons branchus, prcde par deux pines : une petite et une forte denticule ; nageoire adipeuse dbutant proximit de la nageoire dorsale ; pectorales 9 rayons branchus, prcdes par une pine forte ; nageoires ventrales bien dveloppes 6 rayons dont 5 branchus ; nageoire anale moyenne 6-8 rayons branchus et nageoire caudale margine. Cette espce a t test en Cte dIvoire Bouak. Les taux de croissance se sont rvls assez faible et lessai na pas t renouvel.
Les Schilbeidae (famille de poissons-chats se rencontrant en Afrique et en Asie) se caractrisent par une tte aplatie dorso-ventralement, un abdomen assez court, un aplatissement latral de la partie caudale du corps et une nageoire anale allonge (Photo Y ci-dessous). Les nageoires dorsales sont courtes et parfois absentes. Les nageoires pectorales, comme la nageoire dorsale chez la plupart des espces, sont pourvues dune pine. Selon lespce, trois ou quatre paires de barbillons sont prsentes autour de la bouche. Les Schilbeidae sont des poissons plus ou moins bons nageurs dont le corps est aplati latralement linverse de la majorit des silures vivant sur le fond qui ont un corps anguilliforme ou aplati dorso-ventralement. En Afrique, cinq genres de Schilbeidae sont actuellement reconnus : Parailia, Pareutropius, Siluranodon, Irvineia et Schilbe. Les trois premiers genres ont peu de valeur conomique en raison de leur petite taille. En revanche, certaines espces des genres Irvineia et Schilbe qui peuvent atteindre une taille assez importante (50 cm ou plus) sont trs apprcies. Chez Schilbe mandibularis, la taille de premire maturit sexuelle prsente une variation le long du cours deau (amont, lac et aval) pour les deux sexes. Elle est lgrement plus faible chez les mles que chez les femelles (12,3 cm contre 14,8 en amont et 14,8 contre 18,1 cm en aval). Les donnes relatives lvolution de la maturit sexuelle et au rapport gonado-somatique rvlent un cycle de reproduction saisonnier bien distinct. Lespce se reproduit en saison des pluies davril juin puis daot octobre. Lactivit maximale de reproduction survient davril juin, correspondant au pic de la pluviomtrie. Le repos sexuel survient pendant la saison sche, de dcembre mars. La fcondit relative moyenne atteint 163600 ovocytes par kg de poids corporel, avec un minimum de 15308 ovocytes et un maximum de 584593. Le diamtre de lovocyte la ponte est environ de 1 mm. Un effet ngatif du milieu lacustre sur certains indicateurs biologiques de la reproduction (taille de premire maturit sexuelle, sex-ratio, poids corporel moyen et fcondit) a t mis en vidence. Cette influence du milieu lacustre pourrait tre d la forte pression de pche qui y est exerce. Les poissons du genre Schilbe deviennent piscivores vers 13 - 14 cm LT. Ce sont des poissons utilisables pour le contrle des populations de tilapia. Tous les poissons appartenant cette famille possdent trois paires de barbillons, une paire maxillaire et deux paires mandibulaires, sauf chez certaines formes rhophiles dont les lvres sont transformes en disque adhsif. Il ny a pas de barbillons nasaux. La premire dorsale, rayonne,
233
B
Photo Z. Mochokidae. A : Synodontis batensoda [ Mody - Fishbase] B : Synodontis schall [ Payne - Fishbase]. possde un rayon antrieur pineux. La seconde dorsale adipeuse est grande et parfois rayonne. Le premier rayon des pectorales est pineux et denticul. Il existe un fort bouclier cphalo-nucal. Prs de 180 espces rparties en 11 genres sont connues pour cette famille (Photo Z ci-dessus). Plusieurs espces du genre Synodontis peuvent atteindre une grande taille (plus de 72 cm) et reprsentent un intrt commercial certain. Certains pourraient tre utilises comme espces dappoints en polyculture.
234
B
Photo AA. Cyprinidae. A : Barbus altianalis ; B : Labeo victorianus [ Luc De Vos, FAO (dessins)]. possde 19 24 rayons mous branchus. La ligne latrale est complte, droite et mdiane (47-92 cailles). Enfin, on note, comme chez tous les Characiformes, la prsence dun appendice cailleux la base des nageoires ventrales. Toutes les espces, microphages hautement spcialises, possdent de trs nombreuses branchiospines fines et trs serres. La particularit la plus remarquable est la prsence dun organe suprabranchial complexe qui agit comme une pompe aspirante et foulante pour concentrer et essorer les particules alimentaires avant de les diriger vers lsophage.
B
Photo AB. Citharinidae. A : Citharinus gibbosus ; B : C. citharus [ Luc De Vos].
Pisciculture de subsistance en Afrique
235
B
Photo AC. Distichodontidae. A : Distichodus rostratus ; B : D. sexfasciatus [ Fishbase]. Les Citharinidae ne sont jamais trs abondants dans les captures, mais ils sont dun grand intrt conomique. Toutes les espces de cette famille sont dassez grande taille. La taille maximale observe est celle dun Citharinops distichodoides de 84 cm LS pour un poids de 18 kg, captur dans le bassin tchadien. Llevage de Citharinus citharus a t test mais sans suite actuellement. Cest un herbivore (Photo AB, p. 235). Les Distichodontidae appartiennent lordre des Characiformes. Cette famille, qui nest reprsente quen Afrique, se distingue par lensemble des caractres suivants : corps allong (plus haut chez Distichodus), cailles ctnodes, nageoire adipeuse gnralement prsente, ligne latrale mdiane, et dents bien dveloppes. Les poissons du genre Distichodus peuvent atteindre une grande taille (80 cm LS). D. rostratus (76 cm LT, poids de 6 kg) a t utilise en pisciculture (Photo AC ci-dessus). Ce sont principalement des espces herbivores. Les Channidae (antrieurement Ophiocephalidae) constituent une famille de poissons deau douce prsente en Afrique et en Asie. Leur corps est allong et cylindrique, couvert dcailles cyclodes. Les nageoires impaires sont longues et rayonnes, sans pines. Un organe de respiration accessoire est prsent sous forme de deux cavits pharyngiennes suprabranchiales, permettant de respirer directement lair atmosphrique. Ces poissons peuvent ainsi survivre longtemps hors de leau.
236
Un seul genre, Parachanna, est prsent en Afrique, comprenant trois espces. Parachanna obscura peut atteindre 34 cm LS et est un prdateur piscivore qui convient parfaitement pour le contrle des populations de tilapia dans les tangs (Photo AD, p. 236). Les Latidae ont la forme du deuxime suborbitaire non soud au propercule et portant une lame sous-oculaire prolonge en pointe vers larrire. Cette famille possde galement un processus cailleux la base des ventrales. Une forte chancrure spare les deux dorsales. Dans cette famille, cest la fameuse Perche du Nil appel galement Capitaine en Afrique de lOuest, Lates niloticus, qui a fait lobjet dessai en tang piscicole (Photo AE ci-dessous). Cest cette espce qui t introduite dans le lac Victoria dans les annes 60. Des problmes se sont cependant fait jour, cause du cannibalisme et de la tolrance la teneur en oxygne. Cette espce peut atteindre 200 cm pour un poids de 200 kg. Sa croissance est quasi-linaire (Figure 185, p. 238).Piscivore, elle peut tre utilis en prdateur pour le contrle des tilapia. Cette famille, qui possde la caractristique davoir des ovaires sans oviductes, est trs ancienne. Elle nest plus reprsente, aujourdhui dans le monde que par quatre genres monospcifiques : un en Australie, Sumatra et Borno (Scleropages), deux en Guyane et au Brsil dont le clbre Arapaima gigas qui peut atteindre 200 cm et peser 200 kg, et un genre, Heterotis, en Afrique. Le corps, comprim latralement, est recouvert de grandes cailles osseuses. La ligne latrale est complte. Les nageoires ne sont composes que de rayons mous. Il existe des dents maxillaires et prmaxillaires, mais pas de dents pharyngiennes. Une seule espce de cette famille est prsente en Afrique, Heterotis niloticus. Une fiche de prsentation peut tre consulte en Annexe 05 p. 255. Ses caractristiques principales sont : 9 Une croissance rapide : 3 g /individu /jour et plus. Grande taille, suprieure 100 cm de long (Figure 185, p. 238).
237
90 1 80 2
100 90 80
1 2 5 7
3 6
70
3 70
Longueurstandard(cm)
60
Longueurstandard(cm)
8-9 10
60 50 40 30 20 10 0 4
50
40
30 20
10
1: Delta du Nil 2 : Niger 3 : Chari 4 : Nil Khartoum 5 : Lac Tchad, sud 6 : Lac Tchad, nord 7 : Lac Kyoga 8 : Lac Turkana 9 : Lac Albert 10 : Lac Nasser
5 6 7 8 9
ge(Annes)
ge(Annes)
Figure 185. Croissance dHeterotis niloticus (A) et de Lates niloticus (B). 9 Une reproduction dlicate. Il ncessite une faible profondeur et de la vgtation herbace. Il aime lespace. Les nids dHeterotis niloticus sont construits dans la vgtation herbace. Ils sont comparables de petites cuvettes mesurant environ 1,2 m de diamtre, le centre lgrement excav situ environ 30 cm de profondeur. Le fond est nu et gnralement bien aplati. Les bords compacts ont 20 cm dpaisseur au sommet et dpassent lgrement de leau. Il sont construits avec les tiges des plantes qui ont t tes du centre du nid. Les parents restent proximit du nid lorsque les ufs sont pondus. Les ufs sont assez petits (2,5 mm de diamtre) et de couleur orange. Ils closent environ deux jours aprs la ponte. Les alevins ont de longs filaments branchiaux, de couleur rouge fonc, qui se prolongent lextrieur de lopercule. Ils forment rapidement un essaim denviron 30 cm de diamtre occupant le centre du nid. Le 5me ou le 6me jour, les alevins quittent le nid, toujours en essaim dense, et sous la protection des parents. Les jeunes Heterotis niloticus vivent en essaim, puis en bancs dont les effectifs diminuent au fur et mesure de la croissance. 9 Cest un microphage planctonophage mais tendance omnivore. Les espces africaines sont nombreuses et beaucoup sont utilisables en pisciculture. Cependant, dans le cadre de la subsistance, on choisira : Un tilapia pour la production principale ; avec Une espce piscivore.
On pourra galement utiliser dautres espces dans ltang comme une espce omnivore et / ou une espce herbivore.
Le choix des espces se fera en fonction de la localisation gographique des tangs (ichtyorgions).
238
Annexe 04
Donnes biogogrAphiques
Afin de complter le chapitre 03 p. 21, le lecteur pourra trouver ici des informations sur : Tableau XLIV. Quelques caractristiques des pays africains. Tableau XLV. Figure 186. Les caractristiques des ichtyorgions et des lacs en Afrique. Reprise de la carte des ichtyorgions et des pays.
Tableau XLVI. Les ichtyorgions et leur rpartition par pays en Afrique. Tableau XLVII. Les genres et espces de tilapias prsents par pays en Afrique. Lutilisateur sur le terrain pourra donc, par croisement, savoir dans quelle ichtyorgion il se trouve et quelle(s) espce(s) de tilapia est (sont) prsentes(s) dans sa zone dintervention.
239
TAbleAu XliV.
Rgion : Rgion dans laquelle se trouve le pays Population en habitants - Surface en km2 - Densit en habitant / km2 H = Habitats possibles pour la pche en km2 HS = % dhabitats possibles / surface du pays PM = Production moyenne entre 2000 et 2004 en tonnes - Prod = Productivit Icht = Nombre dIchtyorgions dont une partie est incluse dans le pays Familles, Genres, Espces : Nombre de famille, genres et espces de poissons connus du pays
Pays Afrique du Sud Algrie Angola Bnin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap-Vert Centrafrique Comores Congo Congo (RD) / Zare Cte dIvoire Djibouti gypte rythre thiopie Gabon Gambie Ghana Guine Guine quatoriale Guine-Bissau Kenya Lsotho Libria Libye
Rgion Australe Nord Australe Sub-Sahara Australe Sub-Sahara Sub-Sahara Sub-Sahara Sub-Sahara Sub-Sahara Orientale Sub-Sahara Sub-Sahara Sub-Sahara Orientale Nord Orientale Orientale Sub-Sahara Sub-Sahara Sub-Sahara Sub-Sahara Sub-Sahara Sub-Sahara Orientale Australe Sub-Sahara Nord
Population 44187637 33333216 13115606 7862944 1639833 13902972 8691005 17340702 455294 4303356 690948 3702314 62660551 17654843 768900 78887007 4786994 74777981 1424906 1641564 22409572 9690222 540109 1442029 34707817 2022331 3631318 5900754
Surface 1219090 2381741 1246700 112622 581730 274200 27834 475442 4033 622984 1862 341999 2344798 322461 23200 995450 121320 1127127 267667 11295 238538 245857 28051 36125 581787 30355 111370 1759540
Densit 36,2 14,0 10,5 69,8 2,8 50,7 312,2 36,5 112,9 6,9 371,1 10,8 26,7 54,8 33,1 79,2 39,5 66,3 5,3 145,3 93,9 39,4 19,3 39,9 59,7 66,6 32,6 3,4
H 13386 22976 2958 36390 1901 2559 19638 11771 59212 113724 4928 20989 22048 8524 2290 13871 5090 222 3756 30576 6 342
HS 1,1 1,8 2,6 6,3 0,7 9,2 4,1 1,9 17,3 4,9 1,5 2,1 2,0 3,2 20,3 5,8 2,1 0,8 10,4 5,3 0,0 0,3
240
Rgion : Rgion dans laquelle se trouve le pays Population en habitants - Surface en km2 - Densit en habitant / km2 H = Habitats possibles pour la pche en km2 HS = % dhabitats possibles / surface du pays PM = Production moyenne entre 2000 et 2004 en tonnes - Prod = Productivit Icht = Nombre dIchtyorgions dont une partie est incluse dans le pays Familles, Genres, Espces : Nombre de famille, genres et espces de poissons connus du pays
Pays Afrique du Sud Algrie Angola Bnin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap-Vert Centrafrique Comores Congo Congo (RD) / Zare Cte dIvoire Djibouti gypte rythre thiopie Gabon Gambie Ghana Guine Guine quatoriale Guine-Bissau Kenya Lsotho Libria Libye
PM 900 8800 28919 141 8700 13081 56500 15000 25765 212000 14366 287387 12518 9493 2500 74700 4000 1015 150 147442 37 4000
Prod 0,7 3,8 97,8 0,0 45,8 51,1 28,8 12,7 4,4 18,6 29,2 136,9 5,7 11,1 10,9 53,9 7,9 45,8 0,4 48,2 63,4 116,8
Icht 3 3 3 1 2 2 2 3 2 2 6 2 1 4 2 3 1 1 2 3 2 1 6 1 2 3
Familles 47 10 42 46 13 29 15 55 1 31 12 50 65 49 5 46 8 3 43 36 56 35 22 27 34 5 37 4
Genres 113 16 112 108 37 67 30 163 1 98 23 160 265 113 5 146 9 3 106 57 137 91 30 47 75 11 75 5
Espces 224 23 294 182 96 140 57 498 1 320 28 409 1104 241 5 230 10 3 249 86 262 266 38 78 193 15 178 8
241
Rgion : Rgion dans laquelle se trouve le pays Population en habitants - Surface en km2 - Densit en habitant / km2 H = Habitats possibles pour la pche en km2 HS = % dhabitats possibles / surface du pays PM = Production moyenne entre 2000 et 2004 en tonnes - Prod = Productivit Icht = Nombre dIchtyorgions dont une partie est incluse dans le pays Familles, Genres, Espces : Nombre de famille, genres et espces de poissons connus du pays
Pays Rgion Orientale Australe Sub-Sahara Nord Orientale Sub-Sahara Orientale Australe Australe Sub-Sahara Sub-Sahara Orientale Orientale Sub-Sahara Nord Australe Sub-Sahara Sub-Sahara Orientale Sub-Sahara Orientale Orientale Australe Orientale Sub-Sahara Sub-Sahara Nord Australe Australe Population 18595469 13013926 11956788 33757175 1248592 3177388 201234 19686505 2044147 12525094 131859731 30262610 787584 8648248 300905 7502 193413 11987121 83688 6005250 8863338 41236378 1136334 37979417 10542141 5681519 10175014 11502010 12382920 Surface 587041 118484 1240198 458730 2040 1030700 375 799380 825112 1186408 923768 241548 2504 26338 266000 410 1001 196722 455 71740 637657 2505810 17365 945088 1284200 56785 163610 752612 390757 Densit 31,7 109,8 9,6 73,6 612,1 3,1 536,6 24,6 2,5 10,6 142,7 125,3 314,5 328,4 1,1 18,3 193,2 60,9 183,9 83,7 13,9 16,5 65,4 40,2 8,2 100,1 62,2 15,3 31,7 4771 12903 71237 33 101015 152252 1401 10366 73065 3927 6,7 2,0 2,8 0,2 10,7 11,9 2,5 6,3 9,7 1,0 13965 7,1 2416 9,2 46763 16353 44249 58480 50078 5,8 2,0 3,7 6,3 20,7 21284 2,1 H 10555 27526 54034 4777 HS 1,8 23,2 4,4 1,0
Madagascar Malawi Mali Maroc Maurice Mauritanie Mayotte (France) Mozambique Namibie Niger Nigria Ouganda Runion La (France) Rwanda Sahara Occidental Sainte-Hlne Sao Tom & Principe Sngal Seychelles Sierra Leone Somalie Soudan Swaziland Tanzanie Tchad Togo Tunisie Zambie Zimbabwe
242
Rgion : Rgion dans laquelle se trouve le pays Population en habitants - Surface en km2 - Densit en habitant / km2 H = Habitats possibles pour la pche en km2 HS = % dhabitats possibles / surface du pays PM = Production moyenne entre 2000 et 2004 en tonnes - Prod = Productivit Icht = Nombre dIchtyorgions dont une partie est incluse dans le pays Familles, Genres, Espces : Nombre de famille, genres et espces de poissons connus du pays
Pays PM 30000 48391 101974 1577 5000 11792 1500 33587 166193 255116 7071 Prod 28,4 17,6 18,9 3,3 2,3 2,5 0,9 7,6 28,4 50,9 29,3 Icht 1 5 3 2 3 5 5 2 1 5 3 1 Familles 24 17 31 14 20 35 7 38 14 24 57 20 19 10 6 0 5 50431 14000 200 52200 70 287443 75640 5000 894 65334 13023 36,1 29,3 0,2 7,3 21,4 28,5 5,0 35,7 0,9 8,9 33,2 2 1 2 3 1 6 2 1 2 4 1 49 18 34 12 27 10 30 31 40 10 23 18 Genres 39 99 76 17 41 68 12 117 38 52 147 54 34 24 7 0 6 98 26 81 20 60 18 129 67 79 14 117 42 Espces 52 402 172 23 59 109 13 229 82 91 362 226 50 68 7 0 6 175 33 185 33 116 35 449 139 150 18 352 91
Madagascar Malawi Mali Maroc Maurice Mauritanie Mayotte (France) Mozambique Namibie Niger Nigria Ouganda Runion La (France) Rwanda Sahara Occidental Sainte-Hlne Sao Tom & Principe Sngal Seychelles Sierra Leone Somalie Soudan Swaziland Tanzanie Tchad Togo Tunisie Zambie Zimbabwe
243
TAbleAu XlV.
N:Ceslettressontreprisesdanslafigure Bassins hydrographiques : Nombre de bassins hydrographiques se trouvant dans lichtyorgion Familles, Genres, Espces : Nombre de famille, genres et espces des poissons connus de lichtyorgion
Ichtyorgion Angolaise Basse Guine Cap Congolaise Haute Guine Karroid Maghreb Malgache Nilo-soudanienne Nilo-soudanienne (burno-ghanenne) Orientale Sherbro Island Zambze Zanzibar Island Non dfinie 1 (Mer Rouge) Non dfinie 2 (Abyssinie) Non dfinie 3 (Namibie 1) Non dfinie 4 (Namibie 2) Non dfinie 5 (Sahara) Lac Amaramba Lac Chilwa / Lago Chiuta Lac Edward / douard Lac Georges Lac Kivu Lac Malombe Lac Naivasha Lac Natron Lac Malawi / Nyasa Lac Ruhondo Lac Rukwa Lac Tanganyika Lac Victoria Superficie (km2) 520 000 622 000 232 000 3 453 000 261 000 1 087 000 1 588 000 596 000 9 668 000 425 000 1 905 000 1 900 2 949 000 23 000 61 000 956 000 176 000 71 000 4 462 000 3 100 9 800 24 000 25 000 7 300 2 000 3 500 22 000 128 000 1 700 75 000 233 000 309 000 Bassins hydrographiques 131 116 158 3 116 77 438 364 74 108 249 24 115 1 48 425 33 23 58 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 2 Familles 34 56 27 66 43 32 22 24 70 57 41 7 46 4 15 31 1 0 8 7 10 12 10 7 8 3 2 13 4 14 25 16 Genres 78 176 49 228 105 64 40 39 218 148 88 7 27 6 34 72 1 0 10 10 23 24 20 12 31 3 3 88 5 27 112 45 Espces 184 511 78 983 286 107 60 52 653 320 214 9 303 12 46 99 1 0 13 17 39 62 50 38 48 3 9 375 8 60 371 205
N A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S a b c d e f g h i j k l m
244
Mer Mditerrane
O
Mer Rouge
I E J L B D c e d j l k A f
Ocan Atlantique
N m g h
Ocan Indien
i a b H F C
M Q R
Figure 186. Les ichtyorgions (limites en jaune-vert) et les pays (limites en rouge)(Faunafri).
245
TAbleAu XlVi.
Ichtyorgions
Afrique du Sud Algrie Angola Bnin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Centrafrique Congo Congo RD / Zare Cte dIvoire Djibouti gypte rythre thiopie Gabon Gambie Ghana Guine Guine quatoriale Guine-Bissau Kenya Lsotho Libria Libye Madagascar Malawi Mali Maroc Mauritanie Mozambique Namibie Niger Nigria Ouganda Rwanda Sahara occidental Sngal Sierra Leone Somalie Soudan Swaziland Tanzanie Tchad Togo Tunisie Zambie Zimbabwe Nombre de pays
3 3 3 1 2 2 2 3 2 2 6 2 1 4 2 3 1 1 2 3 2 1 6 1 2 3 1 5 3 2 3 5 5 2 1 5 3 1 2 1 2 3 1 6 2 1 2 4 1 48
1 1 1
Karroid
Pays
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
1 1 1
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
1 1
1 1
1 1 1
1 1
1 1
1 1 1
1 2 5 1 6 5 4
1 6 2
23
1 1 9
246
Zanzibar Island 1
Sherbro Island
Basse Guine
Haute Guine
Congolaise
Malgache
Angolaise
Zambze
Orientale
Maghreb
Cap
TAbleAu XlVi (suite). les ichtyorgions et leur rpartition par pays en Afrique.
Non dfinie 1 (Mer Rouge) Non dfinie 3 (Namibie 1) Non dfinie 4 (Namibie 2) Non dfinie 2 (Abyssinie) Lac Chilwa/Lago Chiuta Non dfinie 5 (Sahara) Lac Malawi/Nyasa Ichtyorgions Lac Edward/douard
Lac Tanganyika 1 1 1 1 4
Lac Amaramba
Lac Malombe
Lac Naivasha
Lac Ruhondo
Lac Georges
Pays Afrique du Sud Algrie Angola Bnin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Centrafrique Congo Congo RD / Zare Cte dIvoire Djibouti gypte rythre thiopie Gabon Gambie Ghana Guine Guine quatoriale Guine-Bissau Kenya Lsotho Libria Libye Madagascar Malawi Mali Maroc Mauritanie Mozambique Namibie Niger Nigria Ouganda Rwanda Sahara occidental Sngal Sierra Leone Somalie Soudan Swaziland Tanzanie Tchad Togo Tunisie Zambie Zimbabwe Nombre de pays
1 1 1 1 1 1 1
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
1 1
1 1
1 1 1 1 1 1 1
1 2 2 2 1 2 1 1 2 3 2 2
10
Lac Victoria 1 1 1 1 5
247
Lac Rukwa
Lac Natron
Lac Kivu
Nombre despces 106 48 7 2 13 7 8 3 6 30 3 11 27 18 0 8 2 10 10 7 11 12 3 10 22 1 Oreochromis amphimelas 31 1 Oreochromis andersonii 61 10 N N N I I Oreochromis angolensis 23 1 E Oreochromis aureus 46 11 I N I N Oreochromis chungruruensis 23 1 Oreochromis esculentus 50 4 N Oreochromis hunteri 34 2 N Oreochromis ismailiaensis 1 E Oreochromis jipe 54 2 N Oreochromis karomo 30 2 Oreochromis karongae 34 3 Oreochromis korogwe 31 2 N Oreochromis lepidurus 19 2 N N Oreochromis leucostictus 32 6 I N I Oreochromis lidole 38 3 Oreochromis macrochir 40 25 I N I N I I I I I ? I I I I I Oreochromis malagarasi 30 1 Oreochromis mortimeri 48 4 I ? Oreochromis mossambicus 39 21 N I I I N I I I I I N Oreochromis mweruensis 27 3 N Oreochromis niloticus baringoensis 36 1 E Oreochromis niloticus cancellatus 28 1 E Oreochromis niloticus eduardianus 49 7 N N I Oreochromis niloticus filoa 15 1 E Oreochromis niloticus niloticus 64 34 I I N I N I I I N N I ? I N N N I Oreochromis niloticus sugutae 20 1 E Oreochromis niloticus tana 35 1 E Oreochromis niloticus vulcani 28 2 N N Oreochromis pangani girigan 33 1 E Oreochromis pangani pangani 34 1 Oreochromis placidus placidus 36 4 N Oreochromis placidus ruvumae 27 2 Oreochromis rukwaensis 36 1 Oreochromis saka 40 3 Oreochromis salinicola 10 1 E Oreochromis schwebischi 33 4 N N N N Oreochromis shiranus chilwae 20 2 Oreochromis shiranus shiranus 42 4 Oreochromis spilurus niger 35 4 N N Oreochromis spilurus percevali 16 1 E Oreochromis spilurus spilurus 19 6 I N N Oreochromis squamipinnis 33 3 Oreochromis tanganicae 45 4 N N Oreochromis upembae 23 2 N Oreochromis urolepis hornorum 27 3 I Oreochromis urolepis urolepis 48 1 Oreochromis variabilis 33 3 N
248
N:Native;E:Endmique;I:Introduit;?:Nonvrifi
Longueur Totale
Nombre despces 106 48 17 0 8 10 5 2 7 14 Oreochromis amphimelas 31 1 Oreochromis andersonii 61 10 N Oreochromis angolensis 23 1 Oreochromis aureus 46 11 I N Oreochromis chungruruensis 23 1 Oreochromis esculentus 50 4 Oreochromis hunteri 34 2 Oreochromis ismailiaensis 1 Oreochromis jipe 54 2 Oreochromis karomo 30 2 Oreochromis karongae 34 3 N N Oreochromis korogwe 31 2 Oreochromis lepidurus 19 2 Oreochromis leucostictus 32 6 Oreochromis lidole 38 3 N N Oreochromis macrochir 40 25 I I ? Oreochromis malagarasi 30 1 Oreochromis mortimeri 48 4 Oreochromis mossambicus 39 21 I N N Oreochromis mweruensis 27 3 Oreochromis niloticus baringoensis 36 1 Oreochromis niloticus cancellatus 28 1 Oreochromis niloticus eduardianus 49 7 Oreochromis niloticus filoa 15 1 Oreochromis niloticus niloticus 64 34 N I N ? Oreochromis niloticus sugutae 20 1 Oreochromis niloticus tana 35 1 Oreochromis niloticus vulcani 28 2 Oreochromis pangani girigan 33 1 Oreochromis pangani pangani 34 1 Oreochromis placidus placidus 36 4 N N Oreochromis placidus ruvumae 27 2 N Oreochromis rukwaensis 36 1 Oreochromis saka 40 3 N N Oreochromis salinicola 10 1 Oreochromis schwebischi 33 4 Oreochromis shiranus chilwae 20 2 N N Oreochromis shiranus shiranus 42 4 I N N Oreochromis spilurus niger 35 4 I Oreochromis spilurus percevali 16 1 Oreochromis spilurus spilurus 19 6 Oreochromis squamipinnis 33 3 N N Oreochromis tanganicae 45 4 Oreochromis upembae 23 2 Oreochromis urolepis hornorum 27 3 Oreochromis urolepis urolepis 48 1 Oreochromis variabilis 33 3
Pays Espce Nombre d'espces Tilapia bakossiorum Tilapia baloni Tilapia bemini Tilapia bilineata Tilapia brevimanus Tilapia busumana Tilapia buttikoferi Tilapia bythobates Tilapia cabrae Tilapia cameronensis Tilapia cessiana Tilapia coffea Tilapia congica Tilapia dageti Tilapia deckerti Tilapia discolor Tilapia flava Tilapia guinasana Tilapia guineensis Tilapia gutturosa Tilapia imbriferna Tilapia ismailiaensis Tilapia jallae Tilapia joka Tilapia kottae Tilapia louka Tilapia margaritacea Tilapia mariae Tilapia nyongana Tilapia rendalli Tilapia rheophila Tilapia ruweti Tilapia snyderae Tilapia sparrmanii Tilapia spongotroktis Tilapia tholloni Tilapia thysi Tilapia walteri Tilapia zillii
106 9 18 9 18 27 21 41 16 37 14 24 19 25 40 20 23 12 14 35 9 15 ? 8 11 15 25 18 40 21 45 10 11 5 24 15 22 9 27 27
250
Nombre de pays Afrique du Sud Algrie Angola Bnin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Centrafrique Congo Congo RD / Zare Cte dIvoire Djibouti gypte rythre thiopie Gabon Gambie Ghana Guine Guine quatoriale Guine-Bissau Kenya Lsotho 48 7 2 13 7 8 3 6 30 3 11 27 18 0 8 2 10 10 7 11 12 3 10 22 1 1 E 2 N 1 E 1 E 6 N N N N 2 N N 4 N N 1 E 4 N N N N 1 E 2 N 1 1 E 10 N N N N 1 E 2 N N 1 E 2 I 17 N N N N N N N N N N N 1 E 1 E 1 E 1 2 1 E 4 N N 1 E 5 N N N N 2 N N 24 N N N I N N N I N I 1 E 6 N N N 1 E 10 N N N 1 E 4 N N N N 1 E 2 N 28 N N N N N N I I N N N N N
Longueur Totale
Pays Espce Nombre d'espces Tilapia bakossiorum Tilapia baloni Tilapia bemini Tilapia bilineata Tilapia brevimanus Tilapia busumana Tilapia buttikoferi Tilapia bythobates Tilapia cabrae Tilapia cameronensis Tilapia cessiana Tilapia coffea Tilapia congica Tilapia dageti Tilapia deckerti Tilapia discolor Tilapia flava Tilapia guinasana Tilapia guineensis Tilapia gutturosa Tilapia imbriferna Tilapia ismailiaensis Tilapia jallae Tilapia joka Tilapia kottae Tilapia louka Tilapia margaritacea Tilapia mariae Tilapia nyongana Tilapia rendalli Tilapia rheophila Tilapia ruweti Tilapia snyderae Tilapia sparrmanii Tilapia spongotroktis Tilapia tholloni Tilapia thysi Tilapia walteri Tilapia zillii
106 9 18 9 18 27 21 41 16 37 14 24 19 25 40 20 23 12 14 35 9 15 ? 8 11 15 25 18 40 21 45 10 11 5 24 15 22 9 27 27
Nombre de pays Libria Libye Madagascar Malawi Mali Maroc Mauritanie Mozambique Namibie Niger Nigria Ouganda Rwanda Sngal Sierra Leone Somalie Soudan Swaziland Tanzanie Tchad Togo Tunisie Zambie Zimbabwe 24 0 1 0 0 2 0 2 0 0 0 1 1 0 6 0 0 0 1 6 0 0 0 1 2 0 2 0 1 0 14 0 3 0 7 0 0 0 1 15 17 0 8 10 5 2 7 14 7 6 8 10 7 12 11 1 4 3 31 7 7 3 14 9 N N N N N N E N N N N N N N ? N N N N N N N N I N ? N N N N I N N N N N I I N N N N N N N N N N N E N N I N N N N N N N N N I N N N Pisciculture de subsistance en Afrique
251
Longueur Totale
Pays Espce Nombre d'espces Sarotherodon caroli Sarotherodon caudomarginatus Sarotherodon galilaeus galilaeus Sarotherodon galilaeus multifasciatus Sarotherodon galileus borkuanus Sarotherodon galileus boulengeri Sarotherodon galileus sanagaensis Sarotherodon linnellii Sarotherodon lohbergeri
106 22 20 41 17 16 20 16 21 14 26 Sarotherodon melanotheron heudelotii 20 Sarotherodon melanotheron leonensis Sarotherodon melanotheron melanotheron 26 15 Sarotherodon melanotheron paludinosus Sarotherodon mvogoi 24 Sarotherodon nigripinnis dolloi 22 Sarotherodon nigripinnis nigripinnis 20 Sarotherodon occidentalis 31 Sarotherodon steinbachi 15 Sarotherodon tournieri liberiensis 20 Sarotherodon tournieri tournieri 13 Alcolapia alcalicus 10 Alcolapia grahami 20 Alcolapia latilabris 9 Alcolapia ndalalani 8 Danakilia franchettii 10 Konia dikume 14 Konia eisentrauti 10 Myaka myaka 9 Pungu maclareni 14 Stomatepia mariae 15 Stomatepia mongo 14 Stomatepia pindu 13 Genres
252
Nombre de pays Afrique du Sud Algrie Angola Bnin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Centrafrique Congo Congo RD / Zare Cte dIvoire Djibouti gypte rythre thiopie Gabon Gambie Ghana Guine Guine quatoriale Guine-Bissau Kenya Lsotho 48 7 2 13 7 8 3 6 30 3 11 27 18 0 8 2 10 10 1 E 4 20 N N N N N N 2 N 1 1 E 2 N E 1 E 1 E 5 2 14 N N N N 1 3 N N N 3 N N N 4 N N N 5 1 E 1 2 N 2 2 1 1 1 E 1 E 1 E 1 E 1 E 1 E 1 E 1 E 43 5 2 6 2 4 2 5 3 2 4 14 5 43 2 6 3 4 1 1 19 1 3 8 9 26 1 2 8 4 5 4 2 1 1 2 1 1 1 1 1 3 7 11 12 3 10 22 1 N N N N N N N N N N N N N N N N N N N N 5 1 7 3 1 2 1 19 1 2 1 2 5 3 6 6 2 5 2 1 1 2 3 3 5 1 5 1 2 1
Longueur Totale
Pays Espce Nombre d'espces Sarotherodon caroli Sarotherodon caudomarginatus Sarotherodon galilaeus galilaeus Sarotherodon galilaeus multifasciatus Sarotherodon galileus borkuanus Sarotherodon galileus boulengeri Sarotherodon galileus sanagaensis Sarotherodon linnellii Sarotherodon lohbergeri
106 22 20 41 17 16 20 16 21 14 26 Sarotherodon melanotheron heudelotii 20 Sarotherodon melanotheron leonensis Sarotherodon melanotheron melanotheron 26 15 Sarotherodon melanotheron paludinosus Sarotherodon mvogoi 24 Sarotherodon nigripinnis dolloi 22 Sarotherodon nigripinnis nigripinnis 20 Sarotherodon occidentalis 31 Sarotherodon steinbachi 15 Sarotherodon tournieri liberiensis 20 Sarotherodon tournieri tournieri 13 Alcolapia alcalicus 10 Alcolapia grahami 20 Alcolapia latilabris 9 Alcolapia ndalalani 8 Danakilia franchettii 10 Konia dikume 14 Konia eisentrauti 10 Myaka myaka 9 Pungu maclareni 14 Stomatepia mariae 15 Stomatepia mongo 14 Stomatepia pindu 13 Genres Oreochromis Tilapia Sarotherodon Alcolapia Danakilia Konia Myaka Pungu Stomatepia
Nombre de pays Libria Libye Madagascar Malawi Mali Maroc Mauritanie Mozambique Namibie Niger Nigria Ouganda Rwanda Sngal Sierra Leone Somalie Soudan Swaziland Tanzanie Tchad Togo Tunisie Zambie Zimbabwe 24 0 2 9 0 1 0 0 0 0 2 2 6 1 0 0 0 3 0 1 1 1 1 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 17 0 8 10 5 2 7 14 7 6 8 10 7 12 11 1 4 3 31 7 7 3 14 9 N N N N N N N N N N N E N N N N N N N N N E N N E N N N N N E E 43 9 43 6 26 2 1 1 1 1 1 3 2 2 1 3 2 4 3 4 2 1 4 6 1 1 3 1 2 5 4 1 2 3 3 3 1 4 3 1 2 2 4 Pisciculture de subsistance en Afrique
253
Longueur Totale
254
Annexe 05
fiches espces
Sont prsentes ici par des fiches, diffrentes espces utilises plus ou moins couramment en aquaculture. Le lecteur y trouvera les synonymes scientifiques, les noms communs anglais et franais, les tailles et poids maximum connus dans la littrature, ainsi que des cartes de rpartition et des lments de la biologie de ces espces. Fiche I. Fiche II. Fiche III. Fiche IV. Fiche V. Fiche VI. Fiche VII. Cichlidae. - Oreochromis andersoni Cichlidae. - Oreochromis aureus Cichlidae. - Oreochromis esculentus Cichlidae. - Oreochromis macrochir Cichlidae. - Oreochromis mossambicus Cichlidae. - Oreochromis niloticus Cichlidae. - Oreochromis shiranus 256 257 258 259 260 261 262 263 264 265 266 267 268 269 270 271 272 273 274
Fiche VIII. Cichlidae. - Sarotherodon galileus Fiche IX. Fiche X. Fiche XI. Fiche XII. Cichlidae. - Sarotherodon melanotheron Cichlidae. - Tilapia guineensis Cichlidae. - Tilapia mariae Cichlidae. - Tilapia rendalli
Fiche XIII. Cichlidae. - Tilapia zillii Fiche XIV. Cichlidae. - Hemichromis elongatus et Hemichromis fasciatus Fiche XV. Cichlidae. - Serranochromis angusticeps
Fiche XVI. Cichlidae. - Serranochromis robustus Fiche XVII. Clariidae. - Clarias gariepinus Fiche XVIII. Clariidae. - Heterobranchus longifilis Fiche XIX. Arapaimidae. - Heterotis niloticus
255
fiche i. cichlidAe.
Oreochromis andersoni (Castelnau, 1861)
Synonymes : Chromys andersoni Castelnau, 1861 - Oreochromis anulerson (Castelnau, 1861) Sarotherodon andersoni (Castelnau, 1861) - Tilapia andersoni (Castelnau, 1861) - Tilapia kafuensis Boulenger, 1912 - Tilapia natalensis (non Weber) Nom anglais : Three spotted tilapia Nom franais :
K. Winnemiller Aquaculture : commercial Pches : commercial - sport Ornement : Taille max. : 61 cm LT Poids max. : 4,7 kg Biologie : Benthoplagique. Peut vivre en eaux saumtres. Considr comme une peste. Vie autant dans des eaux courantes que dans les marcages mais prfre des eaux faible courant. Forme des bancs. Les jeunes vivent au milieu de la vgtation. Diurne. Se nourrit de dtritus et dalgues, de zooplancton. Les adultes mangent des insectes et dautres invertbrs. Incubateur buccal maternel.
Distribution : Lespce est connue des bassins du Ngami, de lOkavango, de la Cunene et du Mossamedes (Angola), du Haut et Moyen Zambze, de la Kafue et du lac Kariba.
256
Fishbase Aquaculture : commercial Pches : commercial - appt Ornement : commercial Taille max. : 50,8 cm LT 37 LS Poids max. : 2,0 kg Biologie : Benthoplagique. Peut vivre en eaux saumtres. Peut se maintenir dans une chelle de temprature de 8 30 C. Considr comme une peste. On le trouve sur tous les types dhabitats. Forme des bancs. Se nourrit principalement de phytoplancton et dun peu de zooplancton. Les jeunes ont un rgime alimentaire plus tendu. Incubateur buccal maternel.
Distribution : La distribution naturelle de cette espce comprend la rivire Sngal, le moyen Niger (jusqu Busa au Nigeria), la haute Bnou, le lac Tchad, le bas Logone et le bas Chari. On le trouve dans la valle du Jordain et le bas Nil.
257
Fishbase Aquaculture : commercial Pches : commercial - exprimental Ornement : Taille max. : 50 cm LS Poids max. : 2,5 kg Biologie : Benthoplagique. Peut vivre dans une chelle de temprature entre 23 et 28 C. Tolre de basse concentration en oxygne. Se nourrit de phytoplancton en le filtrant et de plante, de petits animaux comme des insectes et des crustacs. Incubateur buccal maternel.
Distribution : Lespce est connue des lacs Victoria, Nabugabo, Kyoga et Kwania, duu Nil Victoria prs de s Murchison falls. Endmic lorigine du lac Victoria, elle a t introduite dans diffrents barrages.
258
Luc De Vos Aquaculture : commercial Pches : commercial - sport Ornement : Taille max. : 43,0 cm LS Poids max. : Biologie : Benthoplagique. Territoire de reproduction avec un nid en forme de volcan. Vie dans des eaux profondes et calme avec de la vgtation aquatique. Diurne. Forme des bancs occasionnellement. Se nourrit de dtritus, dalgues et de diatomes. Incubateur buccal maternel.
Distribution : Lespce est connue du Kafue, du haut Zambze et du bassin du Congo, dans la rgion de lOkavango et le Ngami et la Cunene, le Chambzi et le Bangweulu. Introduit ailleurs dans diffrents pays.
259
fiche V. cichlidAe.
Synonymes : Chromis mossambicus, Peters, 1852 - Tilapia arnoldi Gilchrist & Thompson, 1917 - Tilapia kafuensis (non Boulenger, 1912) - Chromis niloticus (non Linneaus, 1758) - Tilapia mossambica (Peters, 1852) - Sarotherodon mossambicus (Peters, 1852) - Chromis niloticus mossambicus Peters, 1855 - Chromis dumerilii Steindachner, 1864 - Tilapia dumerilii (Steindachner, 1864) - Chromis vorax Pfeffer, 1893 - Tilapia vorax (Pfeffer, 1893) - Chromis natalensis Weber, 1897 - Tilapia natalensis (Weber, 1897) - Sarotherodon mossambicus natalensis (Weber, 1897)
A. Lamboj Aquaculture : commercial Pches : commercial - sport Ornement : commercial Taille max. : 39 cm LS Poids max. : 1,1 kg Biologie : Benthoplagique. Peut vivre en eaux saumtres et mme en mer o il est capable de se reproduire. Tolre de bas niveau doxygne. Considr comme une peste. On le trouve sur tous les types dhabitats. Forme des bancs. Omnivore. Se nourrit principalement de phytoplancton mais aussi dinsectes, de zooplancton et mme de poissons pour les adultes. Les jeunes ont un rgime alimentaire plus tendu. Incubateur buccal maternel.
Distribution : La distribution naturelle de cette espce comprend le bas Zambze, le bas Shir et les plaines ctires du delta du Zambze. Se trouve au sud dans la rivire Brak au Cap et dans le Transvaal dans la Limpopo. Largement introduit partout.
260
Y. Fermon Aquaculture : commercial Pches : commercial Ornement : commercial Taille max. : 74 cm LT 39,5 LS Poids max. : 4,3 kg Biologie : Benthoplagique. Considr comme une peste. On le trouve dans tous les types dhabitats Diurne. Se nourrit de phytoplancton et dalgues. Incubateur buccal maternel.
Il existe 8 sous-espces dOreochromis niloticus : O. n. baringoensis, O. n. cancellatus, O. n. eduardianus, O. n. filoa, O. n. niloticus, O. n. sugutae, O. n. tana, O. n. vulcani. Distribution : O. n. niloticus : bassins du Sngal, de la Gambie, de la Volta, du Niger, de la Bnou et du Tchad. Connu dIsral, du Nil, du Jebel Marra, du lac Tchad, de la Gambie. - O. n. baringoensis : endmique du lac Baringo. O. n. cancellatus : lac de la valle du Rift thiopiens, lac Beska et systme de lAwash. O. n. edouardianus : Nil Albert, lacs Albert, George, Kivu, Tanganyika et la Ruzizi. Introduit dans le lac Victoria. O. n. filoa : systme de lAwash. O. n. sugutae : rivire Suguta au Kenya. O. n. tana : lac Tana. O. n. vulcani : lac Turkana (Rudolf) et environs.
261
Fishbase Aquaculture : commercial Pches : commercial Ornement : commercial Taille max. : 39 cm LS Poids max. : Biologie : Benthoplagique. Vie dans des eaux peu profondes et calmes avec de la vgtation aquatique le long du lac Malawi. Diurne. Se nourrit de dtritus et de phytoplancton. Incubateur buccal maternel.
Il existe 2 sous-espces dOreochromis shiranus : O. S. shiranus, O. s. chilwae Distribution : O. s. shiranus : rivire Shir avant les rapides de Murchison, lac Malawi et ses tributaires, haute Shir. O. s. chilwae : lac Chilwa et son bassin au Malawi et au Mozambique.
262
Fishbase Aquaculture : tilapia Pches : commercial Ornement : Taille max. : 41 cm LT 34 LS Poids max. : 1,6 kg Biologie : Dmersal. Forme occasionnellement des bancs, plutt territorial. Prfre les eaux ouvertes, mais les jeunes sont en banc sur les ctes et les adultes sur le sable. Se nourrit dalgues et de fins dbris organiques. Incubateur buccal biparental.
263
Y. Fermon Aquaculture : commercial Pches : commercial Ornement : commercial Taille max. : 31 cm LT Poids max. : Biologie : Dmersal. Plutt des eaux saumtres et estuariens. Peste potentiel. Abondant dans les mangroves. Vie plutt en groupe. Plutt nocturne. Se nourrit de dtritus et daufwuchs.
Il existe 3 sous-espces de Sarotherodon melanotheron : S. m. heudelotii, S. m. melanotheron, S. m. leonensis. Distribution : S. m. heudelotii : connue des lagunes et des estuaires du Sngal jusquen Sierra Leone. S. m. melanotheron : la rpartition naturelle de cette sous-espce est restreinte aux lagunes et aux estuaires depuis la Cte dIvoire jusquau Cameroun. S. m. leonensis : connue des eaux saumtres et des eaux douces prs des ctes de la Sierra Leone et de louest du Liberia. Occasionnellement retrouve en mer.
264
fiche X. cichlidAe.
Tilapia guineensis (Bleeker in Gnther, 1862)
Synonymes : Chromis guineensis Bleeker in Gnther, 1862 - Haligenes guineensis Bleeker, 1863 - ?Tilapia affinis Dumril,1858 - ?Chromis latus Gnther, 1862 - ?Tilapia lata (Gnther, 1862) - ?Tilapia polycentra Dumril, 1858 Nom anglais : Guinea tilapia Nom franais : Tilapia de Guine, Carpe
A. Lamboj Aquaculture : commercial Pches : commercial Ornement : Taille max. : 35 cm LT - 28,2 LS Poids max. : Biologie : Vie galement en eaux saumtres. Benthoplagique. Se nourrit de crevettes, de bivalves, de plancton et de dtritus. Ovipares, pondeurs sur substrat.
Distribution : Lespce est connue des zones ctires du Sngal jusqu lAngola. Elle remonte parfois les fleuves une distance importante de la mer.
265
Fishbase Aquaculture : Pches : Ornement : commercial Taille max. : 39,4 cm LT - 23 LS Poids max. : 1,4 kg Biologie : Dmersal. Peut vivre en eaux saumtres. Considr comme une peste. Vie dans des eaux courantes dans les zones rocheuses ou vaseuses et sableuses. Se nourrit de plantes. Atteint sa maturit sexuelle 1015 cm. Les parents prparent un nid. Les deux parents gardent les ufs (600-3300 par femelle) qui closent au bout de 1 3 jours. Les soins parentaux continuent jusqu ce que les alevins atteignent une taille de 2,5 3 cm.
Distribution : Lespce est connue des lagunes ctires et du cours infrieur des rivires de la Cte dIvoire ( partir du Tabou) jusqu la rivire Cross au Nigeria. Elle na pas t rcolte jusqu prsent de la zone entre le Pra au Ghana et le Bnin. Elle est retrouve dans la zone ctire jusquau sud du Cameroun dans la rivire Kribi.
266
Fishbase Ornement : commercial Taille max. : 45 cm LT Poids max. : 2,5 kg Biologie : Dmersal. Considr comme une peste. Vie dans des eaux calmes avec beaucoup de vgtation. Il forme des bancs. Poisson diurne. Les jeunes sont planctonophages, les adultes vgtariens mais se nourrissent aussi dinsectes et de crustacs. Supporte une grande marge de temprature et de salinit.
Distribution : Lespce est connue des bassins du Sngal, du Niger, du Congo du Zambze, du lac Tangayika et de la Malagarasi. Connue galement du Shaba, du Haut Kasai, de la Lualaba, du lac Malawi, du Natal de lOkavango et de la Cunene. A t introduit dans plusieurs pays.
267
A. Lamboj Aquaculture : commercial Pches : commercial Ornement : commercial Taille max. : 49 cm LT - 21 LS Poids max. : Biologie : Dmersal. Diurne. Forme des bancs occasionnellement. Prfre les zones peu profondes avec de la vgtation. Herbivores. Pondeurs sur substrat avec soins et garde parentale. Les jeunes sont frquemment trouves au milieu de la vgtation et dans les zones inondes.
Distribution : Lespce est prsente dans le Sngal, le bassin du Niger (et la Bnou), le bassin tchadien, la Volta, lOgun, lOshun, la Bia, la Como, la M, le Bandama, le Boubo et le Sassandra, lOubangui, lUl, et lIturi (Congo), le lac Albert, le Nil, le lac Turkana et le bassin du Jourdain. Elle a fait lobjet de plusieurs introductions des fins piscicoles.
268
A. Lamboj Aquaculture : commercial Pches : subsistance Ornement : commercial Taille max. : 25 cm LT - 20,4 LS Poids max. : 0,3 kg Biologie : Benthoplagique. Potamodrome. On le trouve en savane et fort. Se nourrit de crevettes, dinsectes et de petits poissons. Pondeur sur substrat ouvert. Trs agressif et territorial.
Distribution : H. fasciatus (en bleu sur la carte) a une vaste rpartition en Afrique. On la trouve du bassin du Nil jusqu lEst et les rgions centrales comme le lac Tchad. Largement distribu du Sngal au Congo. H. elongatus (en rouge sur la carte) se trouve de la Sierra Leone aux bassins de lOkavango et du Zambze.
269
K. Winnemiller Aquaculture : commercial Pches : commercial - sport Ornement : commercial Taille max. : 41 LS Poids max. : 2,5 kg Biologie : Dmersal. On le trouve dans les marcages dans les zones trs plantes et sur les rives des rivires. Dans les cours deau rapides, au niveau des rochers et des zones sableuses. Se nourrit de petits poissons, dinsectes et de crevettes. Incubateur buccal.
Distribution : Lespce est connue du bassin de la Cunene, de lOkavango, du Haut Zambze, de la Kafue et de la Luapala-Moeru.
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K. Winnemiller Aquaculture : Pches : commercial - sport Ornement : Taille max. : 56 LT Poids max. : 6,1 kg Biologie : Dmersal. On le trouve dans les marcages dans les zones plantes et sableuses, mais galement au niveau des zones rocheuses. Se nourrit de poissons et dinvertbrs. Les grands spcimens se trouvent dans les grandes rivires et tendues deau permanentes. Se reproduit en t dans les zones de vgtation le long de rives. Incubateur buccal.
Il existe 2 sous-espces de Serranochromis robustus : S. r. robustus, S. r. jallae. Distribution : S. r. robustus : Lespce est connue du lac Malawi et du Haut Shir. Connue galement de la Luongo (bassin du Congo). Introduite dans le Haut Ruo et au Swaziland. S. r. jallae : cette sous-espce est connue de la Cunene, de lOkavango, du Haut Zambze, de la Kafue, du Moyen Zambze incluant la Luangwa, de la Luapala-Moeru, de la Lualaba et de la Kasai. Introduite au Zimbabwe dans la Limpopo et au Natal.
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Y. Fermon Aquaculture : commercial Pches : commercial mineur Ornement : Taille max. : 170 LT Poids max. : 60 kg Biologie : Benthoplagique. On le trouve dans les eaux calmes principalement. Mais il est possible de le trouver dans tous les milieux. Trs tolrant aux conditions environnementales. Grce son organe de respiration arien, il est capable de se dplacer de mare en mare laide de ses nageoires pectorales. Se nourrit la nuit dun grand ventail de proies : insectes, plancton, invertbrs mais aussi de jeunes oiseaux, de plantes Migre vers les zones inondes pour la reproduction. Peut produire de faibles dcharges lectriques. Distribution : La rpartition de C. gariepinus est presque panafricaine. Elle est absente du Maghreb, de Haute et Basse Guine et de la province du Cap. On la trouve galement au Moyen Orient. Introduit dans plusieurs autres pays mais a eu des effets ngatifs cologiques.
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Y. Fermon Aquaculture : commercial Pches : commercial mineur Ornement : commercial Taille max. : 150 cm LS Poids max. : 55 kg Biologie : Dmersal. Se trouve dans les rivires importantes ou dans les lacs. Nocturne, se nourrit de tout ce quil trouve : invertbrs, poissons et autres vertbrs.
Distribution : Cette espce se trouve dans le Nil, le Niger, le Sngal, le bassin du Congo, le Haut et Moyen Zambze. Connue galement des lacs Tanganyika et douard, de la Gambie et de la Bnou, du Tchad et de la Volta et des bassins ctiers de Guine jusquau Nigria.
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www.arowana.de Aquaculture : commercial Pches : commercial Ornement : commercial Taille max. : 100 cm LS Poids max. : 10,2 kg Biologie : Plagique. Leur appareil branchial auxiliaire leur permet de vivre dans des zones dsoxygnes. Se nourrit principalement de plancton. Durant, la reproduction il construit un nid circulaire dans les marcages. Les jeunes sont gards par le mle. Les jeunes Heterotis niloticus vivent en essaim, au niveau des marcages, puis en bancs dont les effectifs diminuent au fur et mesure de la croissance.
Distribution : il faut pour cette espce considrer la distribution actuelle aprs introduction et la rpartition naturelle originelle. Il est gnralement admis que les premires introductions ont t faites au dbut des annes 1950. Distribution naturelle dorigine : il sagit de tous les bassins de la rgion nilo-soudanienne, Corubal, Sngal, Gambie, Volta, Niger (plus Bnou), Tchad, Nil et Omo-lac Turkana. Introductions et nouvelles implantations russies de lespce : lacs de barrages de Cte dIvoire (bassin du Bandama et de la Bia), Cross, Sanaga, Nyong, Ogou, Congo infrieur et moyen (il semble que lespce nait pu franchir les chutes en amont de Kisangani), Oubangui et Kasa. Les essais dimplantations Madagascar se sont avrs gnralement infructueux, toutefois il est possible que lespce existe dans quelques cours deau de la cte orientale de lle.
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