Villemain. Tableau de L'éloquence Chrétienne Au IVe Siècle. 1854.
Villemain. Tableau de L'éloquence Chrétienne Au IVe Siècle. 1854.
Villemain. Tableau de L'éloquence Chrétienne Au IVe Siècle. 1854.
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Paris.— Imprimerie Bonaventure et DucessoU, d i, [liai I
TABLEAU
L'ÉLOQUENCE
CHRETIENNE
AU 11 SIECLE
M. VILLEMAIN
49*
PARIS 5.7- ¥d
DIDIER, LIBRAIRE -EDITEUR
35, '."' W DES \!i.I STINS
1854
,
PREFACE
DE L'ÉDITION DE 1849.
l'âme. On ne
semblerait pas citer par fragments leur génie ;
comme elle , est une force morale, lui apporte une sanc-
tion de plus.
Devant cet exemple, qui ne paraît une innovation que
parce qu'il est un retour à l'inspiration la plus antique
de la loi chrétienne, pouvait-on craindre de redire com-
bien la primauté spirituelle de Rome avait été dès l'ori-
gine le secours de tous les opprimés? Le pouvoir qu'elle
dut exercer au nom de la charité, sur la force et l'igno-
rance , ne se conçoit-il pas mieux ,
quand on voit l'ascen-
dant qu'elle peut prendre au nom de l'équité sociale sur
la civilisation avancée de notre âge? Et ne sent-on pas
davantage combien ce secours apostolique , cet édit de
justice et d'humanité qui partait de l'Église était précieux
pour la défense d'une ville de Grèce et d'Asie, quand on
le voit aujourd'hui même si puissant et si nécessaire
pour émanciper graduellement les peuples d'Italie? Puisse
la souveraineté pontificale garder ce caractère, et achever
ce qu'elle a commencé! et pour cela qu'il ne lui soit pas
demandé et qu'il ne soit pas exigé d'elle ce qui n'est pas
dans la raison des choses î
n'est pas Rienzi , et ne doit pas lui faire place ; car Rienzi
même , sous une forme plus moderne ne , serait pas au-
jourd'hui dans Rome plus puissant et moins éphémère
qu'au moyen âge.
La tribune impérissable de Rome , celle que l'épée ne
brise pas, qui survit à la force barbare et à la force éclai-
rée ,
qui arrêtait Attila , et dont la résistance préparait la
et peu durable ,
quand elle n'est pas sincère. Les ou-
vrages de Cieéron n'en sont pas du moins la preuve
décri profond où était tombé le polythéisme parmi les
esprits éclairés. Vainement Cieéron, par une contradic-
tion plus commune qu'on ne croit, reproche à la jeune
noblesse de Rome d'abandonner le soin des auspices de ,
ment 1
les soupers adultères des nouvelles divinités, et la
dieux.
Les heureux génies, les grands poètes que le sort avait
1. Suetonius, in Augusto.
TABLEAU DE L'ÉLOQ. CHR. 2
18 DU POLYTHÉISME.
foule.
D'après Yarron, extrait par saint Augustin 1
, c'est mer-
veille de voir combien le culte même le plus simple , le
des rois alliés lui érigea partout des autels; et dans Athè-
nes, un temple commencé pour Jupiter Olympien fut con-
sacré au génie de César-Auguste. Un collège de prêtres fut
institué sous le nom ù'augustales. L'idolâtrie devint plus
grande encore à la mort du prince. Les Romains, dans la
1. Suetonius, in Augusto.
2. Idem, in Caio.
DU POLYTHÉISME. 25
plus grande civilisation romaine, marquent assez combien
le polythéisme était incapable de réforme et devait s'adap-
ter à toutes les folies du pouvoir absolu.
Le sacerdoce ne pouvait opposer aucune résistance;
car tous les prêtres dépendaient du souverain pontife,
qui était l'empereur. Sous la république, les plus grands
citoyens avaient rempli les différentes fonctions sacerdo-
tales; mais sous l'empire, en restant toujours le partage
de la noblesse , elles tombèrent cependant aux mains des
hommes les plus médiocres : on les donnait à qui ne pou-
vait mieux faire.
Claude 1
dans sa jeunesse, fut jugé si stupide qu'on
,
1. Suetonius,in Claudio.
26 DU POLYTHÉISME.
qui épuisèrent tout ce que la tyrannie peut inventer et
l'espèce humaine souffrir.
Quand on voit passer Tibère Caligula, Claude, Néron,
,
blics ,
et figurent dans les annales de l'historien. La cruauté
se joignait à la débauche, suivant le génie du cœur humain
corrompu. On jetait des hommes dans les viviers où s'en-
graissaient les murènes ; on achetait le plaisir de couper
la tête d'un homme; le sang coulait dans un festin,
comme au Cirque. La mort était toujours de quelque
chose dans les plaisirs des Romains.
Le plus grand des maux de la tyrannie, c'est de dé-
Mais, comme
y a dans l'ignorance une crédulité
il
teinte.
A. de l'ancien culte romain succédaient ces
la régularité
bien que sa mort doive absoudre sa vie, bien qu'il ait été
reurs des enfers sont une fable La mort est le dénoùment et la fin
TABLEAU DE L'ÉLOO.'CHIÎ. o
34 DU POLYTHEISME.
de toutes les douleurs : nos maux ne vont pas au delà ; elle nous remet
dans le calme où nous reposions avant de naître. » La même opinion se
si souvent.
DU POLYTHEISME. 35
croyait à l'astrologie ; et il rapporte sérieusement les mi-
racles de Vespasien. Tels étaient les Romains les plus
1. Tertulliani Apologeticus
2. S ne ton us,i in Caio.
36 DU POLYTHÉISME.
la fois par les arts et par les vices d'un ingénieux poly-
i. Tac, in A g rie.
2. Plinii Junioris Epistola .
38 DU POLYTHÉISME.
), Tacit., in (ierwania.
DU POLYTHEISME. 39
térêt politique des Grecs. Les vieilles haines des cités ri-
Ptolémées.
D'autres monstres d'Egypte, et enfin les empereurs
de Rome, eurent aussi leurs monuments dans la cité de
Minerve; mais l'Athénien regardait avec mépris ces apo-
théoses barbares ou serviles, en les comparant aux chefs-
d'œuvre de la vieille idolâtrie consacrée par Phidias; et
le philosophe éclectique, qui mêlait à la fois la sublime
morale, l'enthousiasme allégorique de l'Académie et le
1. Pnusanias.
42 DU POLYTHÉISME.
fut ,
pendant plusieurs siècles . l'arsenal d'où sortirent
toutes les erreurs et toutes les sectes religieuses.
Parmi les peuples indépendants de Rome, et dont les
opinions se transmettaient par l'Egypte et la Syrie dans
le monde romain, il faut compter la Perse, les Indes,
et peut-être même cette contrée lointaine et mystérieuse,
qui n'est désignée nulle part dans les annales romaines,
la Chine. On sait que le nom de César, et même de eu -
l. AsiaticaiResearches,l. I.
48 DU POLYTHÉISME.
1. Suetonius, in Tiberio.
TABLEAU DE L'ÉLOy. CIIK. 4
50 DU POLYTHÉISME.
cosmopolite à combattre.
DU POLYTHÉISME. ;">?
PHILOSOPHIE STOÏQUE
ET
DU CHRISTIANISME
DANS LE SIÈCLE DES ANTONINS
DE LA
PHILOSOPHIE STOIQUE
ET
DU CHRISTIANISME
DANS LE SIÈCLE DES ANTON1NS.
qu'il fût païen les deux préceptes de notre décalogue, qui sont d'aimer
,
nisme, eût adopté le culte dont il avait les vertus, cette ré-
du plaisir et de la mort.
Au bord du Tibre, dans ce palais de marbre et d'or bâti
mouvement et de la vie.
L'ÉLOQUENCE CHRÉTIENNE
AU QUATRIÈME SIÈCLE
TABLEAU
DE
LÉLOQUENCE CHRÉTIENNE
AU QUATRIÈME SIÈCLE.
e
Le iv siècle est la grande époque de l'Église primitive,
et l'âge d'or de la littérature chrétienne. Dans l'ordre so-
cial, c'est alors que l'Église se fonda, et devint une puis-
sance publique; dans l'éloquence et les lettres, c'est alors
sont soutenus, sont inspirés par tous les génies qui les
entourent. Ils réfléchissent dans leur langage cet éclat de
magnificence et de politesse qu'ils reprochent à la cour de
Louis XIV; ils en sont eux-mêmes revêtus et parfois
est venu dans Athènes pour étudier les lettres dans leur
sanctuaire, et peut-être consulter en secret sur sa desti
née les philosophes et les hiérophantes. 11 est chrétien ;
et.
,
milles sénatoriales surtout tenaient encore à l'ancien culte,
comme à la gloire de leurs aïeux. Le peuple remplissait
les églises chrétiennes et les cimetières des martyrs. Les
esclaves, les pauvres embrassaient avec ardeur la foi nou-
velle qui leur donnait consolation et secours, et leur
faisait trouver en tout lieu cet autel de la Clémence que
le monde païen n'avait souffert qu'une fois, dans Athènes.
Déjà cependant on accusait les vices des prêtres, la
SAINT ATHANASE.
pas 1
, dit-il; niais le corps meurt, quand elle s'en éloigne.
dans les entraves de la chair, elle vit déjà d'une vie tout
extérieure, elle vivra bien davantage après la mort du
corps, grâce à Dieu qui par son Verbe l'a faite ainsi. Elle
voir tenu l'assemblée des fidèles dans une église qui n'était
pas encore consacrée.
Condamné dans Antioche par un synode d'évêques ariens,
absous dans Alexandrie par un synode d'évêques ortho-
doxes, absous de nouveau dans Rome par un concile que
présidait le pape, et auquel souscrivit dans Sardique une
assemblée des évêques d'Orient et d'Occident, Atbanase
est frappépar un dernier concile tenu dans Milan, sous les
yeux d'une cour arienne et il reçoit du gouverneur d'E-
,
des épées nues, des arcs, des flèches, des lances; et il les
vous.
« Plusieurs étant déjà sortis, et les autres se préparant
que, pour ces cent ans, nous n'aurons pas seulement cent
ans de béatitude , mais l'éternité : nous aurons travaillé
sur nous hériterons dans le ciel.
la terre, et
pée par ces études charmantes les abjurait plus tard, sans
nisme à sa naissance.
Contemporains et rivaux littéraires de Julien, qu'ils
avaient vu dans les écoles d'Athènes, saint Basile et Gré-
goire de Nazianze se tinrent à l'écart sous son règne,
plutôt peut-être pour échapper à ses séductions, que par
crainte de quelque rigueur ; car le frère de Grégoire de
Nazianze, Césaire, chrétien zélé comme lui, était médecin
116 TABLEAU DE L'ÉLOQUENCE CHRÉTIENNE
AU QUATRIÈME SIÈCLE. 11 ?
«Mon frère 1
m'avait écrit que tu souhaitais depuis
avons aussi des bêtes fauves, non pas les ours et les loups
de vos montagnes, niais des troupeaux de cerfs et de chè-
vres sauvages, des lièvres et d'autres animaux semblables.
Pardonnez-moi donc de fuir vers cet asile. Alcméon lui-
même s'arrêta, quand il eut rencontré les îles Echi-
nades. »
de même que ,
prenant par la main ceux qui ne connais-
sent pas une ville , on la leur fait parcourir ; ainsi je vais
promettait le ciel ,
pour arracher quelques bonnes actions
sur la terre. C'est à saint Basile qu'appartient cette belle
idée si souvent développée par Massillon : Que le riche
tromperie des joies les plus pures. Après les anciens phi-
losophes, il est éloquent d'une autre manière sur ce texte
monotone des calamités humaines. La source de celte élo-
quence est dans la Bible, dont il aime à emprunter la poé-
sie, plus pittoresque et plus hardie que celle des Grecs. Il
1. BufxaTa £7itTdbia.
2. Sanct. Basil. Oper., t. III, p. 532.
rhétorique ,
profession si honorée à cette époque, où ce-
pendant l'art de la parole, privé des grandes occasions que
donnent les États libres, n'avait plus d'exercice réel que
dans l'Église chrétienne. Suivant une pratique alors com-
mune, il se sépara de sa femme pour s'attacher au sa-
cerdoce ; mais le goût des lettres et de la philosophie
profane l'entraînait toujours. Son frère et ses amis l'en blâ-
maient. Il hésitait entre Platon et l'Évangile; et la trace
AU QUATRIÈME SIÈCLE. 131
sont subtiles.
Il n'a pas non plus cette couleur orientale qui charme
dans la plupart des orateurs de l'Église grecque : chose
singulière! il est mystique parle raisonnement seul; il
visita les saints lieux. Il n'en jugeait pas moins avec une
sage sévérité ces pèlerinages qui commençaient à devenir
très-fréquents. Après avoir blâmé la licence et la vie aven-
tureuse qu'entraînaient souvent de tels voyages, il ajoute :
paraît même
que Grégoire de Nazianze resta plus long-
temps que son ami dans Athènes, et y donna des leçons
d'éloquence; mais, après quelques retards, il alla rejoindre
saint Basile dans la solitude dont nous avons vu plus haut
la riante description.
des opprimés.
Cicéron, parlant àla grande âme de César, lui con-
né. C'est là qu'il acheva sa vie loin des cours et des con-
ciles, occupé de la culture d'un petit jardin , et revenant
à cette passion des vers qui avait enchanté sa jeunesse.
La plupart de ses poésies sont des méditations reli-
gieuses, qui, malgré la différence des génies et des temps,
ont plus d'une affinité avec les rêveries de l'imagination
poétique dans nos jours de satiété sceptique et de progrès
social. 11 une surtout dont le charme austère nous
en est
semble avoir devancé les plus belles inspirations de notre
âge mélancolique, tout en gardant l'empreinte d'une foi
brusquement.
« Une petite barque dont les parois sont fortement
clouées porte un fardeau plus lourd qu'un navire aux
jointures désunies. L'entrée des parvis célestes est étroite,
mais bien des routes y conduisent. Que chacun prenne
celle où sa nature le convie Qu'on les choisisse diverses,
!
vient pas pour gouverner tous les esprits pas plus que ,
l'homme.
Évidemment le mal était né du remède, de l'excès des
que
anstéritës cette nature s'était imposées contre sa
primant, tu désarmes. »
le
«< Mais afin que mes discours ne semblent pas une flat-
miséricorde !
dessus de la nature
Regarde combien il sera beau dans la postérité que
«
fête de Pâques.
Flavien se fit devancer par des courriers rapides; les
plaint 1
que les riches possesseurs de terres aimaient mieux
bâtir des granges que des temples, et que les pauvres la-
nuisent à la beauté.
Quelquefois la parure des hommes n'était pas moins re-
les autres. »
aime avec trop d'ardeur son Dieu et son Église pour rai-
sonner si patiemment. N'est-il pas d'ailleurs encore tout
inspiré de l'enthousiasme des premiers jours, et comme
rayonnant de leur lumière, à peu de distance du berceau
miraculeux de la foi, dans la ville où, dit-on, elle a pris
avec une verve aussi variée que piquante les excuses les ,
matin ,
par ménagement pour votre indolence , nous vous
laissons libres, lorsque l'air est encore frais et n'est pas
échauffé des reflets de la lumière ; et cet éclat même du
jour, nous ne vous obligeons pas d'en supporter tête nue
les atteintes ; mais nous vous recevons sous ces voûtes
qui voit son fils , que le fils qui voit son père, que l'esclave
qui voit son maître, que l'ami qui voit son ami que l'en- ,
alors que les fournaises, les réchauds, les glaives, tous les
genres de tourments et de mort étaient sentis non pas seu-
lement par la crainte, mais par la souffrance, et quand
ceux qui devaient combattre n'étaient pas encore tout à
fait détachés des autels profanes, des idoles, des voluptés
et de l'ivresse du monde, qu'ils n'étaient pas accoutumés
aux contemplations sublimes de la vie éternelle, mais
encore enchaînés aux choses présentes, et paraissaient
faiblir et devoir succomber, s'ils étaient attaqués chaque
jour, vois ce que fait Paul, le confident des vérités cé-
lestes, et sois attentif à sa sagesse. Il leur parle incessam-
ment de la vie à met sous leurs yeux les récom-
venir, il
.< l'éternité. »
L'éloquent prêtre d'Antioche voulait passer sa vie au
milieu de ce peuple ingénieux, où cent mille auditeurs
admiraient ses paroles. Mais l'éclat de son génie avait attiré
sur lui les regards de tout l'empire. Le siège patriarcal de
Constantinople semblait la place désignée pour le plus
grand orateur du christianisme.
,
gués bientôt dans un lieu plus désert encore, avec une telle
consolation de nos souffrances, nous partirons sans peine. »
« Quoique ce 1
soit de Dieu seul que l'homme innocent
doive attendre tout bien et espérer miséricorde, cepen-
dant, nous qui conseillons la prudence, nous t'adressons
encore cette lettre par le diacre Cyriaque, de peur que
l'iniquité n'ait plus de force pour accabler, que la bonne
conscience pour soutenir. Ce n'est pas à toi, le maître, le
qui toutes attestent que presque tous les saints ont été
diversement persécutés, passés à l'épreuve du feu, et
ont à ce prix obtenu la couronne. Que ta charité, frère
SYNÉSIUS.
de Crète.
Cette fertile région que Pindare, dans ses vers, a nom-
mée le jardin de Vénus, et qui fit longtemps une partie du
commerce de l'Orient, avait perdu beaucoup de sa splen-
deur. Je pleure, disait Synésius, sur cette terre illustre de
Cyrène, qu'ont habitée les Carnéade et les Aristippe. La
capitale même dépeuplée; mais on comptait encore,
était
voie vers toi pour apporter à ton front une couronne d'or,
à ton âme la couronne de la philosophie, Cyrène, ville
donner des armes à ceux qui n'ont pas été nourris dans
la pratique de ses lois car il n'a point de gage de leur
;
devoirs de la royauté. »
faut changer et que l'évêque doit être peuple par les opi-
nions ,
je n'hésiterai pas à m'expliquer. Qu'y a-t-il de
commun entre le peuple et la philosophie? Appelé a l'épis-
,
jusqu'à ce que j'aie appris
quelle est la nature de ce ministère. Sil peut s'accorder
terre.
« Il reste cependant, il reste toujours quelque lumière
dans ces yeux voilés; il reste dans ceux qui sont tombés
ici une force qui les rappelle aux cieux, lorsque, échappés
des flots de la vie , ils entrent dans la voie sainte qui con-
duit au palais du Père souverain.
« Heureux qui, fuyant les cris voraces de la matière et
s'échappant d'ici-bas, monte vers Dieu d'une course ra-
pide ! Heureux qui , libre des travaux et des peines de la
Méditations poétiques.
positive; du poète
et l'imagination finit par se confondre
avec le symbole de l'évêque.
Tel est surtout le caractère d'un hymne au Christ , où la
vait Ptolémaïs 1
. « Nous assurons aux femmes, écrivait-il,
un sommeil tranquille ,
pendant qu'elles savent qu'on
veille pour leur défense. »
SAINT EPHREM.
naître un
remarquable de ce siècle et de cette nation,
trait
2. Ibidem , t. II , p. 223.
Al QUATLUÈME SIÈCLE. 237
ou plutôt Ëphraïm ,
pour lui laisser un nom empreint de
son origine et qui fait pressentir son génie. L'omission de
ce nom et des souvenirs qu'il rappelle était, dans les la-
l'Église ,
et ne porta que le titre de diacre d'Édesse. L'as-
cétisme mystique, lors môme qu'il s'interdit toute opinion
hétérodoxe, aime à jouir de Dieu dans la liberté de sa foi,
d'admiration ,
je disais : Si tout cela resplendit d'une
telle gloire, combien les justes et les saints, qui font la
posa que ,
parti par l'ordre de Dieu qui lui avait montré ,
puisque tu la fais avec une foi vive, viens, mon père, toi
le guide des enfants du désert, et prions ensemble le Sei-
rité Mon joug est léger. Quel facile travail, en effet, que
:
dons. »
•
J'ai lu en grec son ouvrage qu'on avait traduit du
syriaque; et j'ai retrouvé, même dans une traduction,
l'éclat du génie. »
Éphraïm continua jusqu'à son dernier jour d'instruire
les religieux ses frères, et le peuple d'Édesse. Son ensei-
journée, comme
mercenaire qui a rempli sa tâche. 11
le
r
1. Sanct. Ephraem Oper., t. Il, p. 39. >.
262 tableau df. l'éloquence chrétienne
SAINT EPIPHANE.
fance, il fut élevé dans la religion juive par les soins d'un
docteur de la loi, qui le recueillit dans sa maison. Privé
de ce bienfaiteur à l'âge de seize ans, maître d'une for-
tune considérable, sans autre famille qu'une sœur, il
éprouva bientôt le trouble religieux que tant d'âmes res-
sentaient alors.
Un jour, sortant à cheval d'Éleuthéropolis, la ville de
fondation romaine qu'il habitait en Judée, il rencontre
un voyageur à pied qui se dépouillait de son manteau
pour le donner à un pauvre, 'louché de cette vue : « Qui
es-tu? » dit-il à l'étranger; cette question, dans l'esprit
du temps, avait surtout un sens religieux. Aussi reçut-il
pour réponse « Dis-moi quelle est ta foi et je te dirai la
: ,
mienne? —
Je suis juif, reprit Épiphane. Comment —
donc, étant juif, répond l'étranger, interroges- tu un
chrétien? Je suis chrétien ; tu n'as rien de plus à entendre
de moi. — Mais, dit le jeune homme, pourquoi ne de-
viendrais-je pas chrétien aussi? — Le défaut de volonté
est le seul obstacle, répond l'étranger. Tu peux vouloir. »
l'hospitalité et la vérité.
lève avant et après toutes les erreurs. C'est là, sans doute,
une vue haute qui appartenait à la croyance de l'Église
plutôt qu'au génie de l'écrivain : elle lui permet de tout
comprendre dans son sujet, et d'y ramener jusqu'aux
écoles philosophiques de la Grèce. Il le fait sous une
forme, il est vrai , bien rapide et bien inexacte.
C'est surtout dans l'histoire des sectes chrétiennes
orientales qu'Épiphane, par son origine et par ses études,
par sa connaissance des langues et des coutumes, a jeté
de grands traits de lumière. Souvent aussi , il reproduit
de précieux fragments sur les questions qui divisaient les
nature, les astres dans le ciel, les oiseaux dans l'air, les
que Dieu l'a fait lui-même, tandis que les autres animaux,
il a ordonné à l'air, à la terre , à l'eau de les produire. >
et de la foi.
, ces ca-
chots , ces cavernes eurent été tout à coup saisis par l'écla-
tante venue du Seigneur avec sa divine année, Gabriel
marchait en tète, comme celui qui a coutume de porter
aux hommes les heureuses nouvelles ; et sa voix forte, telle
•
l. Sanct. Epiph. Oper., t. I, p. 270.
AU QUATRIÈME SIÈCLE. 277
vre des Évangiles placé sur son cœur. Puis s'étant ranimé,
il fit apporter des charbons et de l'encens, le fit brûler
par ses prêtres, pria longtemps avec eux, leur dit adieu
en les embrassant, et expira, lorsque la tempête s'apai-
sait. Ses restes, ramenés à Salamine, y furent ensevelis avec
de grands honneurs ; et son nom demeura célèbre dans
l'Orient et consacré dans les deux Églises.
Avec lui et avec Cyrille d'Alexandrie, dont la vie se pro-
longe dans le v c siècle, nous voyons se fermer celte grande
époque de l'Église d'Orient qui, plus hâtive et plus écla-
tante que l'Église occidentale, eut un déclin de génie bien
plus rapide , sans les retours de grandeur et le progrès de
puissance accordés à Rome.
Après Épiphane et Cyrille en effet, et autour d'eux,
tout faiblit dans le christianisme oriental, avant même que
les barbares aient envahi le territoire qu'il occupait ; et
malgré la langue conservée, une civilisation et, pour ainsi
dire, une controverse toujours en activité, l'Église grecque
tombe un siècle même avant Mahomet. Et toutefois, dans
286 TABLEAU DE L'ÉLOQUENCE CHRÉTIENNE
SAINT HILAIRE.
,
tu nous présentes dans
ce monde bien des vérités de cet ordre dont la cause , est
ignorée et dont l'effet ne saurait être méconnu. Il est re
ligieux de croire là où il est naturel d'ignorer. Lorsque j'ai
élevé vers ton ciel la faible lumière de mes regards, j'ai cru
tout d'abord que le ciel était à toi. En voyant ce cours ré-
réfute.
don qu'il lui accorde, plutôt qu'une charge qu'il lui im-
pose. Inspirant, par l'admiration des merveilles célestes,
le respect de ses divins commandements, il dédaigne toute
volonté qui serait contrainte par la force à l'adorer. Si un
pareil moyen était employé à l'appui de la vraie foi, la
Mais cette espérance est trompée : entre les partis qui di-
visaient le concile, l'arianisme prévalut; et Hilaire resta
seul avec quelques évêques égyptiens que la pensée d'Atha-
nase soutenait dans leur foi.
SAINT AMBROISE.
vêque de Milan.
Ces devoirs pieux inspirèrent à saint Ambroise plus
d'un écrit ascétique, où la pureté d'une âme tendre se
du malheureux arien.
Pendant plusieurs jours, cette espèce de guerre civile se
prolongea dans Milan. Une foule de marchands de la ville
élaient arrêtés; et c'était vers le temps de Pâques époque ,
Maxime ,
jaloux d'affermir et d'augmenter sa puissance
par la perte de Valentinien, avait rompu tout traité et mar-
chait sur l'Italie. II fallut recourir encore à l'éloquenced'Am-
broise. 11 a lui-même rendu compte de cette mission dans
une lettre à Valentinien. Arrivé dans la ville de Trêves, où
résidaitMaxime avec sa cour et son armée l'évêque fut ,
la sœur.
Cette intervention du pieux évèque ne fut pas toujours
aussi sagement inspirée que le voudrait notre respect pour
sa vf-rtu. Malgré lu générosité naturelle d'Ambroise, l'idée
de la tolérance, telle que nous la concevons aujourd'hui
n'entrait pas dans son âme. Il abhorrait la violence et le
AU QUATftIÉME SIÈCLE. 31
en Occident.
Ce fut alors qu'Ambroise , aussi hardi envers le con-
quérant qu'il l'avait été pendant la faible minorité de
le punir du meurtre de Thessalonique.
Valentinien, osa
Moins heureux que Flavien, Ambroise ne réussit pas à
prévenir le sanguinaire courroux de l'empereur. Il s'était
une trop grande douleur pour moi, que toi, qui donnais
l'exemple d'une rare piété ,
qui montrais le modèle le plus
élevé de clémence ,
qui souvent ne laissais pas succomber
les coupables, tu ne t'affliges pas d'avoir laissé périr tant
d'innocents. » Puis , il ajoutait avec une admirable di-
gnité qui ne ressemble pas aux prétentions de suprématie
de Grégoire VII, mais à la pieuse douleur d'un chrétien
auquel le sang fait horreur : « Je n'ai contre toi nulle
haine ; mais tu me fais éprouver une crainte ;
je n'oserais
pas clans ses ouvrages; quoi qu'il en soit, rien n'est plus
authentique et plus mémorable que cette exclusion de
l'Égliseimposée par un pontife au monarque couvert du
sang de ses sujets. L'ambition a souvent abusé de cet
exemple. Mais si l'on se reporte au temps de Théodose à ,
Ibidem, p. 701.
é
à Rome pour n'y pas rester. Sans être entré dans le sa-
cerdoce, et sans autre mission que sa science et son zèle,
il faisait déjà servir sa puissante parole au triomphe de la
religion ,
qui n'était plus persécutée par l'empire , mais
trouvait encore de grands obstacles dans les souvenirs des
temps antiques, les monuments de Rome, et l'air même
qu'on y respirait. On vantait l'éloquence de ses entretiens,
et les vives paroles dont il éblouissait ses auditeurs, et
souvent accablait ses adversaires. Une imagination enthou-
siaste lui donnait beaucoup d'autorité sur plusieurs fem-
mes romaines d'une illustre naissance. Il les instruisait
cette lettre, on n'y sent pas moins, sous le luxe des pa-
roles, la ferveur du zèle et le génie du temps. « Que fais-
ciel ,
je me voyais transporté parmi les chœurs des anges
et, triomphant d'allégresse, "je chantais Nous accourons
:
spirée par une sage prévoyance mais elle n'est pas assez ;
frauduleux fidéicommis. »
jugé digne d'être haï par les hommes. Insensé ! j'ai voulu
chanter ie cantique du Seigneur sur une terre étrangère .
ments d'un style bien moins énergique et moins coloré et d'une fidélité
moins littérale, que la traduction de saint Jérôme.
2. Sanct. Hieron. 0per.,t. IV, p. (!03.
AU QUATRIÈME SIÈCLE. 343
l'on voit, par les monuments originaux, que ce combat durait encore à
e
la fin du iv siècle, et lorsqu'on lit, clans saint Jérôme, l'agréable descrip-
tion d'une famille de Home, où le grand-père était pontife de Jupiter, et
tenait sur ses genoux sa petite-fille enfant, qui récitait des prières chré-
tiennes?
.'}.")ë
TABLEAU DE L'ÉLOQUENCE CHRÉTIENNE
la pensée ,
je t'embrasserai par l'âme; et lorsque, délivre
de cette prison du corps ,
je m'envolerai de la terre, dans
quelque astre du ciel que me place le commun là je
père ,
SAINT AUGUSTIN.
On a besoin ,
pour concevoir ce phénomène , de repor-
ter les yeux sur la civilisation de l'Afrique, depuis la
364 TABLEAU DE L'ÉLOQUENCE CHRÉTIENNE
savante *.
i. « Quae autein major laus aut certior quam Carthagini boue dicere,
ubi tota civitas eruditissimi estis? » (Lucii Apuleii Florid. lib. JV.
2. Tertulliani Oper., p. 88.
,,
lui. Il un ami, et de
prétexta lintention de dire adieu à
rester à bord seulement jusqu'à l'heure où le vaisseau
mettrait à la voile, et il engagea sa mère à demeurer près
du rivage, dans un oratoire dédié à saint Cyprien, où elle
passa la nuit en prières. Mais cette nuit même le vent se
leva, et malgré sss regrets il partit.
urnes.
C'est dans les propres écrits d'Augustin, c'est dans le
troublé ,
je saisis Alype , et m'écriai '
: « Où sommes-
« nous; qu'est-ce que cela? que viens-tu d'entendre? Les
« ignorants se hâtent et ravissent le ciel ; et nous, avec nos
« sciences sans cœur, nous nous roulons dans la chair et le
« sang. Parce qu'ils nous ont précédés, est- il honteux de
« suivre? N'est-il pas plus honteux de n'avoir pas même la
Alype. »
mation ,
que l'auditoire du philosophe n'entend pas sans
quelque doute! La vérité, le bonheur, cela leur parait
d'ailleurs de bien graves questions qui, pour les traiter
qui a déjà porté les armes ; deux de ses parents, peu cul-
tivés par les lettres, mais qui lui représentent le bon sens
naturel; enfin , son fils Adéodat , « dont l'esprit, dit-il, si
nous n'avons pas atteint notre mesure; et par là, bien que
Dieu nous soit en aide, nous ne sommes ni sages ni heu-
reux. La pleine satisfaction des âmes, la vie vraiment heu-
reuse, c'est de connaître pieusement et pleinement celui
qui vous mène vers la vérité ,
quelle est cette vérité , et
de la foi religieuse ,
gardait l'enthousiasme de la science ;
son et moi , bien que je fusse seul. » Il ajoute que cet ou-
vrage n'a pas été achevé. Et comment le serait-il? où finit
n'était pas dans les plaisirs des sens. Pat- là, sans doute,
et d'autres choses semblables, je parais heureux ou pres-
que heureux à mon cher Nébride. Que je le sois aussi à
mes propres yeux. Que puis-je y perdre? et pourquoi me
refuser à une opinion. favorable? Voilà ce que je me suis
dit; puis j'ai fait ma prière, comme de coutume, et je
me suis endormi. »
à son ami 1
, et sur diverses questions que je t'adressais,
tu m'as découragé par je ne sais quelle maxime grecque
qui nous défend de nous enquérir des choses au-dessus
de nous. Mais je ne crois pas que nous-mêmes soyons au-
dessus de nous. Si donc je t'interroge aujourd'hui sur
ne mérite pas de recevoir pour réponse Que
l'âme., je :
2. Ibidem.
,
nuit trop noire. De même pour les sons; un son trop re-
tentissant nous blesse; nous n'aimons pas un son trop
faible et comme un chuchotement
, et cela ne tient pas ;
sa blessure ,
et comment , vers le même temps, il fut jeté
plus avant encore dans la vie religieuse, et reçut le sa-
cerdoce. La retraite qu'il s'était faite depuis son retour en
Afrique compagnie de quelques amis et de quel-
, dans la
le peuple, qui savait qu'il avait donné une part de son bien
aux pauvres et qu'il était le savant adversaire des mani-
chéens, demanda par acclamation qu'il fût ordonné prê-
tre. L'évèque, d'un âge avancé, et qui, Grec de naissance,
avait peine à prêcher en langue latine, souhaitait avec ar-
deur un tel secours pour lui-même et pour son Église.
Augustin se laissa vaincre , comme Ambroise à Milan , et
de telle sorte que leur droit s'étend avec leur raison. Cet
ordre, cette disposition régulière et calme qu'il demande
à une société il l'exige d'autant plus de l'âme humaine
,
la libre un contem-
action de son âme. Car ce n'est pas
platif, un cénobite qu'il a devant les yeux, c'est l'homme
AU QUATRIÈME SIECLE. 43
effet ,
que tout ce qui apparaît semblable à tous ceux qui
raisonnent appartienne en propre à la nature d'aucun
d'eux? Tu te souviens sans doute de ce qui a été dit na-
guère sur les sens corporels, que les choses dont la per-
ception nous est commune, les couleurs et les sons que
toi et moi nous voyons, nous entendons en même temps,
n'appartiennent pas à l'essence de nos yeux et de nos
oreilles, mais nous sont communes par la sensation. De
même les choses que toi et moi nous voyons en commun
par l'esprit , tu ne peux dire qu'elles appartiennent à l'es-
prit de l'un de nous. Ce que voient les yeux de deux
personnes n'est dans yeux ni de l'une ni de l'autre;
les
AUGUSTIN 1
AU TRIBUN MaRCELLIN , TRÈS-AUGUSTE SEIGNEUR
ET TRÈS-CHER FILS, SALUT EN DlEU.
ville de Madame.
Mais n'espérant pas sans doute vaincre les illusions
opiniâtres de Maxime, il s'abstient de répondre à sa ques-
tion principale , et n'essaye pas de révéler le dogme à qui
semble si peu préparé pour le recevoir. « Sache seule-
2
ment, lui dit-il pour que tu n'en ignores et que tu ne
,
a Longinien, Augustin.
cile ,
par la nécessité de répondre à tes questions dans ce
temps, sur de tels sujets, et avec les principes de mon
opinion, c'est-à-dire d'homme païen. »
l'empereur Honorius ,
qui prohibait la licence des fêtes
païennes, excita de grands troubles. Les païens, nom-
breux dans la ville ayant formé le bruyant cortège d'une
,
conté sur la vie et les mœurs des dieux doit être compris
et expliqué tout autrement par les sages : on a maintenant
pour les peuples réunis dans les temples de très-salutaires
interprétations de ce genre; hier ou avant-hier, nous en
avons entendu. »
des temples et des idoles, les arbres des bois sacrés, par
crainte non de profanation, mais d'avarice; et il condamne
le zèle intéressé des destructeurs.
Aux objections du paganisme mourant , à sa transfor-
bonté divine. Mais si l'âme créée libre était par elle seule
étudiait l'homme ,
plus il sentait la nécessité du secours
divin.
Ne vous étonnez donc pas que , dans l'activité de sa vie
épiscopale et le calme de sa conviction , il art gardé le
trace l'aptitude dont elle est douée pour trouver par elle-
mais elle se sait, comme par un souvenir qui lui est resté,
soin. »
peut le croire ,
pour le doute exprimé par le philosophe.
En honorant cet amour de la vérité donné pour but à
l'existenceAugustin n'y voit pas un appui suffisant aux
,
« Souviens -toi ', lui dit-il, quel tu étais, tant qu'a vécu
ta femme de religieuse mémoire , et dans les premiers
jours de sa mort; à quel point la vanité du siècle te
déplaisait , combien tu désirais le service de Dieu. Nous
en sommes témoins, nous à qui tu ouvris alors ton âme
et tes pensées; nous étions seuls avec toi, moi et mon
frère Alype; car je ne pense pas que les soins terrestres,
consacrent à Dieu.
« Qui t'en a détourné, sinon la réflexion que tu as
faite, d'après nos avis, que tu serais bien plus utile aux
églises, en continuante les défendre du ravage des bar-
bares, et en ne prenant toi-même du monde que ce qui
est nécessaireau soutien de la vie, sous le bouclier d'une
austère continence, et défendu au milieu des armes tem-
porelles par les armes de l'esprit, qui sont plus fortes et
plus sûres. »
ni la gloire!
î 8 $ i r, l !, % l \; r i c § ï .
DE L'EMPEREUR JULIEN.
famille.
Ces transitions climalériques, ces maladies de renou-
vellement, sont souvent mortelles aux peuples qui les
Julien ,
que l'on a traité tour à tour d'apostat et de philo-
sophe ,
et qui n'était qu'un fanatique du passé. Que l'on
DE SYMMAQUE
DE SAINT AMBROISE.
Proconsul d'Afrique ,
préfet de Rome ,
prince du sénat,
pontife , il eut par-dessus tous ces titres la réputation de
grand orateur comparé à Cicéron. Pour nous,
1
, et fut
Symmaque est un exemple curieux de l'état des lettres et
de la civilisation païenne au iv e siècle; et à ce titre on peut
l'étudier.
Symmaque était zélé pour le polythéisme. L'histoire
explique comment au , milieu de la ruine de l'empire
dans la chute de la discipline , dans l'oubli des vertus
guerrières quelques âmes ardentes avaient pu lier les
,
gloire et la liberté.
Dans les époques successives d'une société , comme
dans les différents âges de la vie de l'homme , c'est une
disposition naturelle à notre esprit d'imputer les maux
qu'il souffre à l'absence des illusions qu'il a perdues.
Ainsi, philosophe et homme d'Etat, Symmaque défendait,
au milieu du siècle de Théodose , le culte et la théogonie
de Numa. Des intérêts politiques animaient encore son
.')08 DE SYMMAQUE ET DE SAINT AMBROISE.
mo-
aplanit souvent la route vers les grandes dignités. Ces
numents de nos aïeux expliquent votre élévation au con-
sulat. La gravité de vos mœurs et votre goût des études
espérer davantage
1
. augmen-
Vous enverrez une flotte qui
tera les ressources de ce peuple dévoué. Le sénat, mêlé
au peuple, viendra la recevoir aux embouchures du Tibre.
Tous honoreront comme sacrés ces navires nous apportant
l'heureux tribut des moissons d'Egypte. »
encore l
, aux plaisirs du peuple de Mars. »
de l'empire.
Sous ce rapport, le discours de Symmaque peut servir
,
béissance que l'on rend aux hommes est donc mieux payée
que dévouement aux dieux? Par là, nous faisons tort à
le
sans conviction ,
cette obscure profession de déisme bizar-
rement unie à certaines formes de culte, devait -elle
sembler faible devant la victoire et l'enthousiasme des
orateurs chrétiens! Animés de tous les souvenirs d'une
lutte si longue conservant au milieu de leur triomphe,
,
la vapeur du sacrilège.
FIN.
Pages
Du Polythéisme dans le premier siècle de notre ère :}
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TABLEAU DE l'éloq. chr.\'S!v '
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