Amann. Le Protévangile de Jacques Et Ses Remaniements Latins. 1910.
Amann. Le Protévangile de Jacques Et Ses Remaniements Latins. 1910.
Amann. Le Protévangile de Jacques Et Ses Remaniements Latins. 1910.
'
<«
M:
mi raryV^!
Digitized by the Internet Archive
in 2010 witii funding from
University of Ottawa
littp://www.arcliive.org/details/leprotvangiledOOaman
LE
PROTÉVANGILE DE JACQUES
DOCUMENTS
POUR SERVIR A L'ÉTUDE DES ORIGINES CHRÉTIENNES
LES
APOCRYPHES
DU
NOliVEAU TESTAMENT
PUBLIÉS SOUS 1. DIRECTION DE
J. BOUSQUET
VICE-RECTEUR DE l'INSTITUT CATHOLIQUE DE PARIS
ET
E. AMANN
DOCTEUR EN TUÉOLOGIR, LICENCIIÎ ES LETTRES
PARIS
LETOUZEY ET ANÉ, ÉDITEURS
7G BIS, RUE DES SAINTS-PERES
1910
,ES APOCRYPHES 1)11 NOUVEAU ÎESTAMENT
. DIHEOTION
IMJHLIKS SOUS I)
J. B0USQUE:T et AMANN
LE
PHOTÉVANOILE DE JACQUES
INTRODUCTION
TEXTES, TRADUCTION ET COMMENTAIRE
PAR
EMILE AMANN
D C It EN ; L
II G LICENCIÉ è S LETTRES
I ,
PARIS
LETOUZEY ET NÉ, ÉDITEURS
7 UIS, HUE DES SAlNTS-l'ÈHES
1910
NIHIL OBSTAT
J. LEBRETON
IMPRIMATUR
A. BAUDRILLART,
V. G., RECT.
FEB291<»6a
A LA MEMOIRE
DE
GUSTAVE MOREL
PROFESSEUR DE PATRor.OiilE
(1902-1905)
AVANT-PROPOS
à étudier d'un peu près les sources des légendes qui ont,
pendant plusieurs siècles, soit à Byzance, soit en Occident
inspiré les artistes chrétiens. Nous avions songé tout
d'abord à indiquer dans une note l'influence de nos textes
sur l'iconographie mariale. La complexité du sujet a
fait reculer notre incompétence. Le lecteur qui voudrait
prendre une idée de la question trouverait de nombreux
matériaux dans volumineux ouvrage de Rohault de
le
teur en jugera.
En publiant ce premier volume des Apocryphes du
Nouveau Testament, ce nous est un devoir bien agréable
de remercier tous ceux qui nous ont aidé de leurs conseils
et de leur expérience. MM, Bousquet et François Martin,
nous ont été d'un précieux secours. Mais nous avons des
AVANT-PROPOS IX
Emile Amann.
ADDENDA ET GORRIGENDA
p. 12,
.
p. 62,
note 1,
lieu
/.
de:
ii ;
/,
1, lire -.Geschichte des j'udischen Volkes, t. ii, 2^ édition,
lire
; lire
:
: -(.)6,.
. 1898,
p. 20.
Summa theol.,
. , lire :
III, q.
23.
a. 3
PROTEVANGILE DE JACQUES
.
sent :
p. 266, ligne 6,
p.
-,
-jva
319, commentaire,
;
bi•/
lire
;
au
: , .
B, I
lieu
: -o
de
ligne
; rfiv.n-x•/
10.
; lire :
; L :
au lieu de :
CHAPITRE PREMIER
. Le Protévangile de Jacques.
chasteté perpétuelle.
Cette détermination de la Vierge cause aux prê-
VIII.
teur de ce très court récit une sobriété voulue, qui lui fait
élaguer des textes antérieurs tout ce qui ne va pas à son
but, tout ce qui dans les récits précédents peut choquer la
bienséance, telle, du moins, que lui-même la comprend.
En dix chapitres assez courts il esquisse une biographie
de la Vierge jusqu'au moment de l'annonciation, après
quoi il juge sa tâche terminée ; les évangiles canoni-
ques sont suffisants pour nous apprendre les circons-
tances de la nativité du Sauveur. Le titre De nativi-
tate Mariée, proposé par Tischendorf, convient donc très
bien à cet opuscule.
i-ii présentent les parents de la Vierge, décrivent leur
tristesse de ne point avoir d'enfant, la retraite de Joachim
au désert. — III-I^ Un ange appparaît à Joachim d'abord,
à Anne ensuite pour leur annoncer la naissance d'une fille,
qu'ils devront appeler Marie. Dès son jeune âge elle devra
être consacrée au Seigneur, car elle est réservée dès main-
tenant à l'honneur d'enfanter le Sauveur du monde. —
v. La rencontre des deux époux a lieu, à la Porte d'Or,
c'est le signe auquel ils reconnaissent que la parole de
l'ange s'accomplira. — vi-viii. A l'âge de trois ans la Vierge
est présentée au temple; deux lignes suffisent pour y
caractériser sa conduite. A quatorze ans, quand les prêtres
veulent la marier, répond simplement qu'elle a voué
elle
LES DOCTRINES
Jésus que Marie est citée. Saint Luc dans les récits de l'en-
fance a surtout pour but de faire ressortir l'origine céleste
du Christ; et la place que saint Jean fait à Marie au pied de
la croix (Joa., xix, 25-28) est encore fort restreinte. On
remarquera enfin que les divers récits de la résurrection
BUT DES AUTEURS 11
du
1.
2.
Il
Ignace,
-,
livre des Actes,
Ad
i, 14.
Smyrn., i,
cf.
:
.-
convient de remarquer cependant que Marie apparaît au début
—
Harnack dans Hahn, Bihliothek
Cf.
^
suffisaient pas à dissiper. Sans doute trois Evangiles
affirmaient d'une manière précise que Marie avait conçu
le Sauveur en dehors des règles ordinaires de la nature,
mais ils n'indiquaient pas si l'épithète de Vierge con-
venait encore à la mère de Jésus après le divin enfan-
tement surtout ils ne disaient pas si l'épouse de Joseph
;
, 2.
,'
i, 26-38; et Joa.,
: fj
/.
.
-j
ii, 3
-
l'ont
: au
BUT DES AUTEURS 13
tribunal de Pilate les anciens des Juifs rapportent de Jésus qu'il est né
de la fornication.
veurs que les saints les plus éminents; mais qu'elle les
comme
( ).
texte reçu c'est celle que donnent en effet tous les
:
FROTÉV. 2
18 LES DOCTRINES
les anges, combien moins encore celle qui est née d'Anne,
celle qui a été donnée à Anne du fait de Joachim ^, celle
qui a été obtenue par les prières et les supplications enfin
exaucées de son père et de sa mère. Elle n'est point née
en dehors des règles ordinaires de la nature, mais comme
toute créature humaine de la semence d'un homme et
du femme. Si en effet l'histoire de Marie et
sein d'une
les traditions portent qu'il a été dit à son père Joachim
P.
1.
G.,
El
•/•,
t.
, -
-j:
/,
xLii, col. 748.
'
'/.; ,//,, "Avvr, /i^ieres., LXXix,
"-,
5,
CONCEPTION DE MARIE 19
'
,
', , ,'
1. Mafia;
, /,
/
'
-
>
>
.
Hœres., ibid.
2.
cus, et qu'il
briel entra
II
,
en trouve un curieux dans
chez
Isaïe, viii, 3, qu'il
leçon analogue à celle de VAlexandrinus et du Sinaiti-
entend de l'annonciation, en comprenant:
la prophétesse (Marie), et elle
«
Ht :
Et l'ange Ga-
conçut et enfanta un
fils. »
1. m, 1.
22 LES DOCTRINES
1. VI, 1.
2. VII, 2.
3. VIII, 1,
VŒU DE VIRGINITÉ 23
1. X, 1, 2.
2. IV, 1.
24 l'ES DOCTRINES
sance ^. Pour des raisons du même genre elle n'a pas laissé
que de troubler le naïf auteur du Protéçangile. Forcé
par les récits évangéliques de reconnaître entre Joseph
et Marie l'existence d'un lien conjugal, préoccupé d'au-
1. I Sam., 1, 11.
1.
2.
3.
4.
VIII, 3,
XIX,
IX, 1,
XIX,
1,
1,
.
voyez le
/,.
commentaire.
/..
VŒU DE VIRGINITE 27
fallait dès lors que Marie fût sainte non plus seulement
d'une sainteté extérieure et toute légale ; il fallait
3. Ps.-Matth., VII.
VŒU DE VIRGINITÉ 29
1. Luc, I, 34.
2. Nat. Mar., vu, 2.
4. La virginité « in partu ».
Et loin de passer
fluence qu'il serait difficile d'exagérer.
rapidement sur ce sujet, qui nous semble délicat, il s'y
est attardé avec complaisance, il a voulu donner de l'en-
fantement miraculeux des preuves véritablement tangi-
bles. Nous ne le suivrons pas sur ce terrain, où V Éi>an-
gile de la Nativité n'a pas voulu lui non plus s'aventurer,
que de génération, par elle, et non pas d'elle; elle fut pour
lui non une mère, mais une voie ^. » Tel est l'enseignement
que Tertullien prête aux valentiniens; il n'est pas dou-
teux que sur ce point les valentiniens n'aient fait que re-
prendre les erreurs de docètes plus ancienS; et qu'Ignace
avait déjà combattus Pour tous les docètes, le Christ n'a
'^,
[
de son prédécesseur. Dans la communication de l'ange
ov
,
à Joseph, saint Matthieu ^ écrit
là où le
.
:
Protéimngile
C'est toute
'
avait dit
la
:
diffé-
xb
,
ïyo'jzx de Matth.,
xii, 3;
,,
;,
enfin sur la manière dont on parle
i,
3,
à l'expression par laquelle
xiii,
), ,
1; xv,
du fruit
:
1, 2. Il
de Marie
insiste
.,
le
1. Matth., , 20.
:
la substitution dans
!^? ov à !*/; ; Il n'y a de bien
Pseudo- Jacques
de saint
de
PROTÉV. — 3
34 LES DOCTRINES
;
ov, ? Sans doute le Proiévangile n'em-
ploie pas pour désigner l'état deMarie les mots expres-
sifs /., 7.;(, saint Matthieu ne les a pas
employés davantage. Le terme 7.; aux divers
endroits où il est employé a une signification fort na-
turelle, il attire l'attention sur les signes extérieurs de
la situation de Marie.
Si le docétisme n'éclate pas dans les récits antérieurs
à celui de la naissance, il n'apparaît guère dans ce dernier.
La description très sobre et très discrète de l'enfantement
virginal peut fort bien s'accommoder d'une interpré-
tation orthodoxe; en tout cas, le docétisme y est si peu
apparent que les hérétiques pour s'en servir ont dû la
modifier profondément. On lit dans V Ascension d'isaïe,
apocryphe juif remanié par des mains chrétiennes,
un récit de la naissance de Jésus qui a des points de con-
tact évidents avec le Protéi^angile ^. « Et moi, je vis encore
36 LES DOCTKliNËS
6. XVII, 2. -
.
38 LES DOCTRINES
de Marie.
soit, l'idée du premier mariage de Joseph
Quoi qu'il en
permet au Protévangile d'affirmer avec vraisemblance la
vieillesse de Joseph. Cette affirmation qui trouvera tant
de crédit dans l'imagination populaire, n'avait aucun
fondement dans les Évangiles. Mais elle servait merveilleu-
sement la thèse de l'auteur; elle permettait de rendre
aussi vraisemblable que possible le séjour de Marie dans
la maison de Joseph; celui-ci pouvait passer aussi bien
pour son père que pour son époux ^. Jamais virgo
suhintroducta ne s'était trouvée dans des conditions plus
favorables.
L'explication donnée par le Protévangile concernant les
frères du Seigneur rencontra immédiatement un immense
succès. Clément d'Alexandrie et Origène s'y rangèrent
les premiers ^ ; elle devint l'explication classique dans
tout l'Orient. L'Occident lui fit d'abord bon accueil,
saint Hilaire, saint Ambroise, saintAugustin semblèrent
s'y rallier; brusque intervention de saint Jérô-
mais la
1. XVIII, 1.
2. XVII, 1.
3. Voir les références plus loin, dans l'histoire du livre.
VIRGINITE « POST PARTUM » 39
h. VIII, .
40 LES DOCTRINES
3. Ps.-Maith., VIII, 5.
4. XII, 5.
QUESTIONS DIVERSES 41
Protev., 1, 3; m, 1, 2, etc.
) :,
1. i, 1, 2; ii,
2.
3. ;,,
IV, 1, 2; IX, 2, etc.
4.
.
6.
7.
8.
)
III,
Luc, ,
4;
Protev.,
2.
•(), ,
,
SO-'-SI.
,
3.
2.
_.
9. XI, 3.
42 LES DOCTRINES
.-
passage parallèle de saint Luc, était fait mention
', -'.
le il
de l'Esprit-Saint, :! ^, à côté
de la ojV7.[j.'.q semble au contraire, en rappro-
Il
') (
Marie »
^, n'est pas inouïe dans l'ancienne litté-
rature chrétienne. On lui trouve des parallèles dans
7:;
Justin 3. Par l'effet des spéculations théologiques sur le
Verbe divin, Esprit-Saint a reculé à l'arrière-plan. On
sait la place très subordonnée que lui donne Justin *. Il
est remarquable que dans ce passage du Protéwangile
il ait disparu complètement. On le trouve cependant
mentionné un peu plus loin; l'ange qui vient rassurer
Joseph lui fait remarquer que « l'enfant qui est au sein
de Marie est du Saint-Esprit 5.» C'est la formule même
de saint Matthieu -'o^fy.z h/ :
1. Luc, I, 35.
2. Cf. A. Harnack dans Hahn, Bihliothek der Symbole, 3^ édit., p. 374-
375.
3. Justin, Apol., l, 46, -
... ; 66 :
/,'
)6. '.
4. ., , 6, le Saint-Esprit est mentionné après les anges.
5. Protev., xiv, 2.
6. Matth., I, 20.
7. Protev., '.,.
QUESTIONS DIVERSES 43
1. XI, 3 ; XIV, 2.
2. Matth., I, 21.
3. Ps.-Maith., IX, 2.
1. Protev., iv, 1.
2. Nat. Mar., m, 1.
3. Cf. Tobie. xii, 12 l'ange Raphaël porlo -ers le trône de Dieu les
:
mêmes
se
) ,,
4. Cf.
passirn ;
vers Dieu.
trou•ent
', .
-^
,
; ; '.
.
Testament des
;
XII
— On retrouverait
;
—
;
Le Livre d'Hénoch,
Au cinquième
Livre d'Hénoch,
/.-
ciel
-
Paris,
Socratis, etc.
De
; abstin., ii, 38, parlant des bons génies
\> : . Apulée,
:
De Deo
5. Ps.-Matlh., m, 3.
VALEUR IIISTOKigUE 45
7. Valeur historique.
1. Prolev'., xiii, 1.
3.
II,
\^oici leurs
De
Sermon de Germain
,
Virginis malrimonio
I^',
G.,
divers événements
suo Joseph.
patriarche de Constantinople vers 715,
. xcvin,
Qui fuerint
col. 292
:
sq.
Ecclesiaslica
:
autem ejus parentes certum non est, quia diserte in sacris litteris expres-
sum non legimus. Quidam autumant a Luca genealogiam Marix texi,
verum id non est omnino clarum, et juxla eam raiionem, Eli, quem et Joa-
chim dici volunl, constituant patrem Marias et Annam ejus conjugem
matrem. Videmus Protevangelion Jacobi propemodum hanc unam oh
causam conslructum esse,ut orlum Mariée indicet et summis vehat laudibus,
quomodo nimirum a slerili maire nata sit, angelo ejus nativitatem prsedi-
cente, quomodo Deo consecrata, quomodo triennia [non aliter quam monia-
VALEUR HISTORIQUE 47
n'en est que plus fort pour défendre l'historicité des points
qui de son temps s'étaient si fortement incorporés à
l'enseignement des théologiens ^. En particulier il s'est
cru obligé d'établir la possibilité du séjour de Marie
dans le temple. L'attitude de Baronius se comprend sans
peine. Préoccupé de répondre aux attaques protestan-
tes, que la tradition ecclésiastique
pénétré de l'idée
peut nous instruire sur certains points que l'Ecriture a
passés sous silence, il a rassemblé avec patience bon nom-
bre de textes où les anciens Pères, surtout parmi les Grecs,
exposent d'une manière oratoire les divers événements
les jam sub Papatu) in temphim inlroducta et ibi enutrita fuerit. Verum
istanon cons^eniunt cum historiis veieris Teslamenti, et alioqui hic liber jure
apocryphi lituluni habel. —
Mariage de la Vierge Verum islas lusiones de :
1. Il ne faudrait pas oublier non plus Noël Alexandre, cf. Hist. eccL,
i^' siècle, c. i, art. 3.
2. Dans Les vies des saints, composées sur ce qui nous est resté de plus
authentique et de plus assuré de leur Idstoire, Paris, 1701, t. m, au 8 sep-
tembre, col. 67 ; au 21 no\'Pinbre, col. 349 sq.
I-ROTÉV. — 4
50 LES DOCTRINES
mêmes choses ^.
dans les légendes juives Marie est dite fille d'Eli ou Jeho-
jakim ^. Or Éli, dans sa forme complète Éliakim, et Jeho-
jakim sont le même nom. On remarquera que dans la
généalogie de saint Luc, le père de Joseph est appelé
Héli 2; or déjà avant saint Augustin il y avait des gens
pour penser que Luc a'ait donné la généalogie, non point
de Joseph, mais de Marie; généalogie dans laquelle Héli
était non le père, mais le beau-père légal de Joseph. En défi-
nitive, il semble que de bonne heure ait existé une tradition
qui nommait Héli ou Joachim le père de la Vierge. — Quant
au métier de pasteur que le Protévangile donne à Joachim,
ilest plus douteux. La tradition sur ce point n'était pas
ferme, puisque Fauste le manichéen pouvait faire de Joa-
chim un prêtre. Il ne faut pas perdre de vue que la vie
de pasteur se prêtait mieux que d'autres aux narrations
imaginées par l'auteur. D'ailleurs, toute l'histoire de Joa-
chim et d'Anne reçoit bien peu d'autorité du fait qu'y
manque absolument toute mention de lieux. L'auteur
de Natwité de Marie a bien senti cette difficulté et
la
1. Luc•., I, 32.
2. Luc, u, 'i2-5L
VALEUR HISTORIQUE 53
1.
d'étable,
2.
Luc,
Au
mais simplement d'une crèche, .
II, 6, 7. Je dis « semblerait»; en fait saint Luc ne parle pas
)
le Juste « habiterait dans une caverne élevée, dans des
rochers solides
sianique
^.
(et
En
» (;:
comme mes-
considérant
autant de droits à cet honneur
il avait
que
',
ce passage
- :
/
1. Le rapprochement entre les grottes mithriaques et la grotte de la na-
,
tivitédu Sauveur n'a pas échappé à Justin. C'est, dit-il, pour singer les
,
'
quer les initiations dans une grotte
'.,
. ,
'.
' ;
mystères chrétiens que le diable a poussé les sectateurs de Mithra à prati-
:
ro-jç
,
ble ou la caverne.
cella, Keller.
Cf. Halle et
— Un texte
//;
sons souterraines en Arménie {Anab., IV, v, 25).»
le sanscrit
curieux de
saW (maison,
Xénophon
—
étable), et
décrit des mai-
D'ailleurs, ce me
semble, il n'est pas nécessaire de remonter si haut ni d'aller si loin. Les
-allées de la Loire et du Cher offrent encore aujourd'hui de nombreux
types d'habitation creusées à même la roche et simplement fermées
par un mur.
2. Justin, Dial., 78. Justin est amené à ce récit par l'histoire des
.
VALEUR HISTORIQUE 57
la nativité
gnes de la
(
une splendide église à Bethléem auprès de la grotte de
^ Les grandes li-
construction constantinienne sont encore con-
)
servées aujourd'hui par l'église de la Nativité.
D'Origène à Eusèbe, l'intervalle n'est pas long on ;
C'est
vante
après
:
toutes
,;
censement, il est obhgé de quitter cette ville pour aller en Egypte.
ces données confuses
, qu'on lit la
)
notice sui-
,
quelque
, ',
en particulier on ne comprend pas bien la première
difïïculté,
ment rapportée.
Contra Celsum, 1. I, 51 «Jésus est né à Bethléem. Si quelqu'un, après
1 .
lepays de ceux-là mêmes qui sont d'une autre religion; et l'on raconte
partout que dans cette grotte est né un certain Jésus, que les
chrétiens adorent.» P. G., t. xi, col. 756.
/.
ceux qui vien-
--
3.
.
Vit. Constant.,
. G.,
1. ,
t. , c.
col, 540.
1. Luc, II, 11. « Aujourd'hui vous est ne un Sauveur qui est le Christ
Seigneur, dans la ville de David ;))15. les bergers se disaient entre
eux : Allons jusqu'à Bethléem et voyons cet événement que le Seigneur
nous a fait savoir. »
2. Voyez le commentaire,
. Ps.-MaUh., XI II, 2.
)0 LES Dot IMINES
1. Ps.-Maith., XIV.
2. Cf. Protev., xviii, 2.
CHAPITRE III
HISTOIRE DU LIVRE
i. Le texte grec.
1900, p. 232-250 le même auteur avait déjà exposé des idées analogues
;
Vatican 455 (Ti Fb), 654 (Ti : G), 859, 1572, 1631,
: :
2048.
Venise, Saint-Marc : ii cl. 42 {T\ : A), 363 (Ti : B) ;
Milan, Ambrosienne -.
A 63 {Ti 0); C 92 (Ti
: : P).
Turin : 78, B. I. 21.
Vienne : theol. 123 (Ti :
/) ; hist. 61, 126.
nis
Londres
Archiep.
'
^, British
C. Pol.
— f° 62-67
' ...
/.
f» 16 : Joan-
'
1
Ir^-oD = le Protévangile,
depuis la nativité de Jésus jusqu'à la mort de Zacharie.
2. Les versions.
1. Version syriaque. — W.
Wright a publié en 1865 un
fragment du Protévangile syriaque ^, comprenant de xvii, 1,
à la fin. Le texte était assez étroitement apparenté au
grec; cependant comme la prière de Salomé (xx,2) était
écourtée, sans que d'ailleurs le texte présentât de lacunes,
on pouvait conjecturer que c'était le texte grec qui avait
été amplifié postérieurement à la traduction.
PROTÉV. — 5
66 HISTOIRE DU LIVRE
[...J
texte.
.
huitième jour du mois de Toth |...] le Seigneur
—
» Ces derniers mots devaient terminer le
Ces fragments serrent d'assez près le Protévan-
gile dont ils reproduisent exactement plusieurs
grec,
mots. Cela peut faire conjecturer qu'ils pro\uennent d'un
volume contenant le Proté<^angile au complet. Toutefois
la mention liturgique finale semblerait indiquer que nous
p.lOr>.
1. 1897, t. I, p. 424-442.
2.Conybeare en voit une preuve dans le fait que la version armé-
nienne et saint Éphrem parlent également delà Conceptio per aurem,
cf. Éphrem dans Assémani, Bibliolheca orientalis, t. i, p. 91. Cette —
preuve nous semble très faible, car l'idée de la conception par
l'oreille se retrouve fréquemment dans la littérature ecclésiastique
orientale et occidentale.
TEXTE ET VERSIO^;S 71
au Seigneur : —
Quand les jours de la sainte vierge Marie dans le
temple furent accomplis et qu'elle eut quinze ans, les prêtres tinrent
conseil entre eux et dirent « Que ferons-nous de Marie ? car ses pa-
:
«rents sont morts, et ils nous ont confié sa pureté ici dans le temple, et
«elle est presque arrivée à la taille de femme. Nous ue pouvons la garder
«au milieu de nous, de peur que, sans y penser, elle ne ruine le temple. »
— Les prêtres se dirent entre eux « Qu'en ferons-nous donc?)) Et l'un
:
l'humanité, descende et séjourne sur terre... Mais s'il ne venait pas sur
ces filles quelque signe, quelque ordre du Saint-Esprit, ils les prenaient
et les donnaient en mariage. De même pour celles-ci, qui étaient douze
filles de la tribu de Juda et de la famille de David, et la vierge Marie en
était, elle qui est bien au-dessus de toutes les vierges. — Elles étaient
donc rassemblées et se trouvaient toutes ensemble et le sort fut jeté sur
les jeunes gens pour savoir à qui d'entre eux une femme serait donnée.
— Or quand le grand-prêtre Zacharie eut pris dans le temple les diverses
tablettes, il les donna aux jeunes gens et ils irent chacun sur la tablette
le nom de la femme qu'ils dcA'aient prendre. Et quand le grand-prêtre
leur donna les tablettes.il n'y eut pas d'autre signe si ce n'est que les
y avait écrit sur elle le nom delà vierge Marie. Mais voici qu'une co-
lombe sortit de la tablette et se posa sur la tête de Joseph. » Le grand- —
prêtre remet la Vierge à Joseph; celui-ci refuse de l'accepter; dans un
long dialogue avec le grand-prêtre il lui expose ses raisons pour se déro-
ber à cet honneur. Finalement le grand-prêtre lui demande « Mais qui :
dans sa maison. »
1. Codex apocryphus Novi Testamenli, Lipsiae, 1832, p. 337-400.
Thilo mentionne, loc. cit., p. cvii, des indications données par Hain,
Repertorium hihJiographicum, qui pourraient faire croire à l'existence
d'éditions d>i xv^ siècle, sous ces titres Injantia Salvatoris Libellas de : ;
,
1.
sur cette même fête qu'il parle de l'histoire quœ clarissimi interpretis
Hieronymi prsenotatur nomine, referens beatum Matthseumortum h. Vir-
ginis atque initiamenta puerilia J .-C obsignasse lilteris hebraicis. Ibid.,
.
col. 327. On peut penser au premier abord que cette histoire écrite par
saint Matthieu n'est pas autre chose que la légende de Marie citée dans
le sermon précédent. Il semblerait assez bizarre que Fulbert ait eu en
main les deux remaniements latins, ait eu une certaine confiance dans
l'un (Év. de la Nativité) tandis qu'il aurait rejeté l'autre. En y réflé-
chissant on trouve que cette hypothèse est moins bizarre qu'il ne
paraît d'abord. Dans ce cas les mots que nous venons de rapporter, et le
blâme discret qui les suit, viseraient non pas V És'angile de la nativité,
mais celui que nous appelons Ps.-Matthieu avec Tischendorf.
1. Spéculum historiale, Venise, 1501, f» 66^.
2. Ibid., fo efib.
3. Legenda aurea, éd. Graisse, 1846, p. 585 sq.
;6 HISTOIRE DU LIVRE
1. Le Protévangile de Jacques.
1.
2.
3.
De
Pour
,
evangeliorum apocryphorum origine
Hseres.,
'.
.
'
t. xli, col. 444
et
:
usu, p. 27-34.
ces divers auteurs voir la Bibliographie, p. 173 sq.
,'',;-
LE PROBLEME LITTERAIRE 79
1. Hist. eccl., m, 27, P. G., t. xx, col. 273. Eusèbe y distingue nette-
ment deux catégories d'ébionites.
2. Hseres., xxx, 2, P. G., t. xli, col. 840.
80 HISTOIRE DU LIVRE
« Pour ce qui est des frères de Jésus, certains disent, en s'appuyant sur
une tradition du soi-disant Évangile de Pierre, ou du livre de Jacques,
que c'étaient des fils de Joseph nés d'une première femme que Joseph
avait eue avant Marie.
2. Hilgenfeld, Kritische U ntersuchungen ïiher
die Evangelien Justins,
Halle, 1850, p. 153 sq. ; dans Zeitschrift fur wissenschaftliche Théolo-
et
gie, Î865, Heft III, p. 339 sq.; 1867. Heft i, p. 87 sq. enfin dans son
;
1. Ainsi fait Hofmann, Das Leben Jesu nach den Apokryphen, p. 110
2. Lipsius ne donne pas d'exemples on peut donner celui-ci
; : A partir
de XXII, 3, il n'est plus une seule fois question de Marie ni de Jésus c'est ;
; , ;),
Jean-Baptiste. Sans doute l'Ecriture ne nous ditriendes conditions de
sa mort; mais la tradition peut suppléer à ce silence. Or il y a une tradi.
tion (' d'après laquelle Zacharie
aurait permis à Marie, même après la naissance de Jésus, de se tenir
dans le parvis du temple réservé aux vierges, assurant qu'elle était
digne de cette place. Irrités de cette transgression apparente de la loi,
,
•c:ù
avec Matth., , 211»,
tin étroitement
^ Mais il est un autre passage de Jus-
apparenté au texte du Protévangile 2,
;, -/.
1. Le Prolévangile donne
^/,
la
,7:. . ,-
combinaison suivante: itoxalto
/.:
., ,
2.
. iroC
33,
, . , '.
/.
Justin, Dial., 100, oppose Marie à Eve. Celle-ci étant encore vierge,
— Justin,
'Ir,-
ayant écouté
),
la parole du serpent
enfanta
(le
la
grec est plus fort
désobéissance et la mort, la
» ( du message angélique
-
5
croyons ce rapprochement purement
' ^. — rapproche ces mots de Prolév.,
fortuit.
Pour notre compte, nous
xii, 2 :
LE PROBLÈME LITTERAIRE 85
'
apocryphes, 12,
;
.
.
ces sectaires faisaient usage d'un
•/
. G., t.
,
grand nombre de
86 HISTOIRE DU LIVRE
fratremejus esse; sed quid dixit Judas servus Jesu Christi, utpote do-
:
mini, frater autem Jacobi, hoc enim verum est, frater ejus erat ex Joseph.
2. Geschichte des N. T. Kanons, t. i, p. 485, 499, n. 3.
3. Ibid., p. 502.
4. J6id., p. 771.
88 HlSTOIRK DT LIVRE
II
tache à un contre-sens sur Matth., xxiii, 35, l'histoire du
meurtre de Zacharie. —
L'auteur doit être Juif de nais-
sance; la langue du Hatc, très voisine de celle de l'An-
cien Testament, et très différente de celle de V Évangile
de Thomas (issu de cercles gnostiques), en est une preuve
manifeste. Mais les erreurs géographiques importantes
qui se rencontrent dans l'ouvrage montrent bien qu'il
ne faut pas en chercher l'auteur en Palestine. On peut
conjecturer aA^ec quelque vraisemblance que l'on a
affaire à un judéo-chrétien hellénistique, originaire
d'Egypte ou d'Asie-Mineure, et qui a écrit dans les
intitulé
«D'après ce
;
Hseres., xxvi, 12, P. G.,
livre,
que
t. xli, coU 349-352.
se trouvait cette
C est dans
tradition. Cf. p. 85, n. 1.
disent ces gnostiques. Zacharie aurait été tué dans
le livre
le
donc adorez-vous? » Mais celui qui lui était apparu au-dedans du temple
lui ferma la bouche afin qu'il ne pût parler. Mais quand sa bouche se
rouvrit pour parler, alors il leur révéla (sa vision) et ils le tuèrent. C'est
ainsi, disent-ils, que mourut Zacharie. C'est pour cela aussi que le prêtre
(juif) a reçu du législateur l'ordre d'avoir des sonnettes à ses vêtements,
afin que, au moment oîi il entre pour officier, celui que l'on adore se
cache et que son ignoble visage ne soit pas surpris. »
90 HISTOIRE DU LIVRE
inlusus esset a magis, rnisit homicidas suos dicens interficite omnes pueros :
Zacharias.
Elisabeth autem cognoscens quia querebatur [sic] lohannes, adprehendens
eum ascendit in montana et aspiciebat ubi eum absconderet. tune suspirans
Elisabeth exclamavit dicens : mons dei, suscipe me matrem cum filio.et
statim scissus est mons et recepit eos.
In his diebus planxerunt Zachariam et flewrunt eum tribus diebus et
dominus deus in loco Zachariœ Symeonem.
tribus nociibus,et suscitavit eis
isle acceperat responsum ab angelo non visurum se mortem, nisi videret
3. Cf .plus haut, p. 83 n. 3,
LE PROBLÈME LITTERAIRE 91
Matthieu
\ LIVRE
rise. —
Le plus récent de tous ces morceaux est indubi-
tablement le premier. Le second, qui débute par le récit
de la vision de Joseph et qui par le style se distingue du
premier, a été écrit pour affirmer la virginité de Marie
in partu et j)ost partum. Bien que, selon toute vraisem-
blance, il utilise l'Évangile de Jean, il peut être relative-
ment ancien, et originairement gnostique, quoique ce
dernier point ne soit pas démontré. Quant à la troisiè-
me que l'on puisse retrouver des traces de
partie, encore
la légende de Zacharie assez avant dans le ii^ siècle, il est
impossible de fixer la date, même approximative, de la
rédaction actuellement insérée dans le Protévangile. — Si
•/al
1. Comparer
...
Comparer
, .,Joa., xx, 25
:,
: tàv
et Protév.,
vin, 11
3 :
/,;'
;
/.
;j.oj
'.,
2.
et Prolé\'., , Joa.,
3: -')
:
f
:.
LE PROBLÈME LITTERAIRE 97
ques, ',
Commentaire sur saint Matthieu, à certain Livre de Jac-
qui parlait du premier mariage de
Joseph. Cette mention se trouve dans la première partie
de notre Protéi'angile, il est donc indubitable qu'Ori-
gène l'a connue ; mais il ne connaît certainement pas
la dernière partie, puisqu'il donne de la mort de Za-
(
charie une version toute différente de celle du Protévan-
gile.
livre.
En résumé, Origène
qui forme
est le plus ancien
tôt.
race de Joseph, afin que l'on vît bien que le Christ, fils
1. Cetera autem quse sub nomine Malthise, swe Jacobi Minoris, vel sub
nomine Pétri et Joannis, quse a quodam Leucio scripta sunt [vel sub
nomine Andrese quse a Nexocharide etLeonida philosophis), vel sub nomine
Thomse, et si qua sunt talia, non solum repudianda, verum etiam noveris
esse damnanda. Texte d'après Zahn, Geschichte des N. T. Kanons,X. n,
les chemin, et
livres proscrits continuaient à faire leur
finissaient par serépandre de plus en plus dans les mi-
lieux catholiques. On adoptait d'ailleurs à leur endroit
une attitude assez difîérente. Jadis ils étaient considé-
rés comme des écrits d'origine hérétique, on en arrivait
à les considérer maintenant comme des livres composés
primitivement par des catholiques, mais falsifiés dans
la suite par les manichéens. C'est ce que montre déjà la
'-
dance rigoureuse ^ ; il serait vraiment étonnant qu'ils
,'
Pseudo-Matthieu s'était fait l'écho pouvaient sembler
arbore
in
lauri, et emisii
, (") ,'/.
Protev.,
'•
() =
iv, 3,
Ps.-Matth.,
111,5, occurrensque Anna suspendit sein collo ejus... dicens: « Vidua
— Protev..
eram
IX, 2,
Matth,,
et ecce
Joseph déclare
jam non sum; sterilis eram et ecce
=; Ps.-
\\, k, Senex sum ego et filios habeo, ut quid mihi infantulam
jam
:,
concepi.
;»
istam traditis. —
La ressemblance entre Protec.,KiY, 2, et Ps.-Matth., xi,
—
Protev.,
'
flentem et
;,
XV,
=
= Ps.-Matth.,
4,
Ps.-Matth.,
alium gaudentem.
, 5,
-,
—
,'
1, est attribuable à la dépendance commune de Matth., i, 20, 21;
talis virginis.
—
—
\,Duos populos
Protev., xx, 3,
Accède ad infantem
Ps.-Malih.,
Protev.,
et
,,
video ante me,
continge de
2
1,
manu
ut quid
unum
tua.
1.Comparer Ps. -., i, \,tertiam partem sibi et omnidomui suse reser-
vabat= Nat. Mar., i, 2, tertiam suse familiae usibus et sibi reservabant.
Ps.-Matth., IV, \,post hsecautem expletis mensibus novem peperit Anna
filiam et vocavit nomen ejus Mariam = Nat. Mar., v, 2, concepit ergo
Anna et peperit filiam etjuxta mnndatum nngelinnn parentes vocahnnt
nomen ejus Mariam.
108 HISIOIRR Dr I,ÎVRE
de langue grecque.
..
vangile. Sans parler de la mention de la grotte de la nati-
vité, il est rappelé que les prêtres donnèrent Marie au
chaste Joseph, sojopsvi
(col.
.
comme un
1173), non point comme une épouse
dépôt : cj /, ;-
Des réminiscences du même genre
ordinaire, mais
l'autel, alors
de quoi
fit
ils
tuer son père Zacharie entre
que l'enfant fuyait avec sa mère Elisabeth,
ne méritent aucun reproche.
xatot'ov
',-
le
,
sanctuaire et
-
, ,, ^.
xatobç
»
', '
C'est l'histoire rapportée par le
aux ch. xxii-xxiii. La manière dont Pierre
Proté'>'angile
), ,
qui ont raconté sa vie. Or
azo/.pucpou
j'ai lu
j
postérieure. C'est alors, en effet, « que le bœuf reconnaît
son maître et l'âne lacrèche de son Seigneur » (Isaïe,
I, 3). Le sermon se termine par des considérations sur
l'arrivée des mages, leurs présents, enfin par des apos-
trophes fort oratoires et quelque peu ampoulées sur le
massacre des Innocents. C'est tout le sujet de notre Pro•
tévangile jusqu'à la légende de Zacharie.
Épiphane est bien renseigné sur le compte de notre apo-
cryphe, et le considère comme un récit digne de con-
fiance. Il ne le confond pas en effet avec cette
dont se servent les gnostiques qu'il a connus en Egypte
{Hseres., xxvi, 12), et qui racontait d'une manière si
étrange la mort de Zacharie; ni avec les livres mis par
les ébionites sous le nom de Jacques frère du Seigneur ^.
1. Hseres., -KXK, 23, P. G., t. xli, col. 444. Il n'est pas vraisemblable
qu'il s'agisse ici du Protésangile de Jacques. Dans la même hérésie,
'' '
(col.
.,
432),
parles Ebionites
'.
au c.
;
xxiii ?
' ,
,
apocryphes des apôtres possédés
le sort
cf.
Quand
l'ordonnait
Protev., ix), elle ne lui fut
(
elle fut confiée
(
pas donnée pour l'union charnelle, s'il faut dire la véri-
té. Joseph était veuf en effet. Sans doute, légalement,
il
juive
que
s'appelle l'époux de Marie
montre (
ce n'était pas du tout pour
; mais en
lui être
),
fait la tradition
unie que la
,
phane, n'a point de base dans l'Ecriture, car Marie
1.
;
Col. 705,
<7(7.
toute vraisemblance,
ne sont autres que
les
les récits
Par ces histoires Epiphane entend, selon
traditions dont il va parler plus loin et qui
du Protévangile.
2. Ilœres., lxxix, P. G., t. xlii, col. 740 sa-
DANS l'Église grecque 115
lest, sans doute, fort élevée en grâce, mais elle reste fem-
;me. — Nous avons expliqué plus haut i le passage cu-
rieux où Épiphane discute le texte du Protévangile que
,
1. P.
,''
2.
18.
'
^
Cf. Hseres., lxxviii, 23,
,
,'
P. G.,
'
t.
.
xlh, col. 737. ôsbç
11 HISTOIRE DU LIVRE
;
elle
plus élevée
est plus belle
(-/(
que
6 65
les chéru-
à
Il
DANS l'Église grecque 117
édition critique.
Le sermon attribué à Méthodios d'Olympe (f 311 ?)
.
'
1.
).,
"AËiov Sa -/.al
772.
,;
thentiques vont se multiplier, qui montrent
/,
/,
; ;,,
;-/ ();;
la diffusion
.
—
118 HISTOIRE DU LIVRE
'
entre les deux époux. Proi. , xiii ^. André de Crète, né
,
(. ;
1.
"
^" Voici le début, qui donnera quelque idée de cette prose rimée:
--
, ' '
y.o'.Ai'a, )6•/)
292
solennités
'
fois la fête de la Présentation de Marie au temple
, ,,
cornes de l'autel, pendant que ses parents prient, et que
le prêtre la bénit. Et voici que s'adressant au prêtre les
'
:
(col. 8^1) . —
-
-
(col.
8). —
; (col. 861).
120
« Reçois
MVHK
celle qui à son tour recevra
I
(concevra) le feu immatériel et incompréhensible, reçois
col, 332-336).
Jean Damascène est presque le contemporain
Saint
de Germain de Constantinople, Ses deux homélies sur la
nativité de la Vierge {P. G., t, xcvi, col, 661, 680)
fournissent type de tous les discours postérieurs qui
le
2.
3.
dans \e De
deque sancta Dei Génitrice, P. G.,
4.
orateurs grecs, à la fête de la conception de Marie.
Les premiers sermons sont
'
relatifs à la fête de la
1336)"
Conception
/ :
,
(col.
oo(col.l353).
— ; . -/., . .
,
(col.
tation de
1376). Il
la
y en a d'autres qui
Vierge :
se rapportent à la fête de la Présen-
:
derniers mots qui visent
(col.
le Protévangile.
;
1401).
—
On remarquera
(col. 1420).
les deux
DANS l'Église grecque 123
'
évangélique concorde bien avec
le
mélie vi^,
2.
'
col. 49.
,;
'
; ';
grotte de Bethléem au moment de la nativité de Jésus). Cf. dans l'ho-
544). —
', , '
(col. 2.
(col. 568) — 3.
*
,
'
.
(col. 600).—
632). — 5.
4.
'
"
.
(col.
,. ..
124 HiSTomr. Dr linhe •' ',
,
1. Le Protévangile
Catalogue des 60
-..... ' ')•^
livres,
n'est meiilionm'•
tcrropta.
'
—
[ comme
La date de
/.
a])Ocryphe que dans
i/.-ôç.
ce catalogue, qui
—
le
n'a
d'ailleurs nul caractère officiel, est difficile à préciser. Cf. Zahn, Ges-
chichte des '. T. Kanons, t. ii, p. 289-293.
DANS L^ÉGLISE GRECQUE 125
.
1. "' u.ovâyou
/povfi)v.
' .
2. Il s'agit d'un dialogue sur les questions religieuses soi-disant
tenu à la cour des Sassanides. L'ouvrage serait de la fin du vi^ BÏècle. De
126 HISTOIRE DU LIVRE
)
taisistes;
méon
grec l'Ancien
: «
en particulier celle qui concerne le vieillard Si-
Cet homme
était l'un
qui porta Dieu dans
des Septante qui avaient traduit en
Testament sous Ptolémée Philadelphe, roi
d'Egypte... Or Siméon, étant arrivé au passage d'Isaïe
ses bras (6
, .|
le
1.
, . G., t.
;,
cxxi.
(';
PROTÉv. — 9
130 HISTOIRE DU LIVRE
I
plus extrême prudence. On ne retrouve guère chez eux
; qu'une seule tradition qui paraisse dériver du Protëvangile;
\ encore n'est-ce pas directement à ce livre qu'elle a été
j
empruntée. Origène avait cité l'opinion de l'Évangile
! de Pierre et de Jacques, qui faisait des
de l'histoire
I
frères de enfants de Joseph nés d'un premier
Jésus les
1. P. G., t. cxxiii, col. 293 : «Le Seigneur a\^ait des frères et des sœurs,
enfants de Joseph, qu'il avait eus de la femme de son frère nommé Clo-
pas. Clopas en effet étant mort sans enfant, Joseph selon la loi la prit
pour femme et en eut six enfants, quatre garçons et deux filles, Marie
que l'on appelait la fille de Clopas [Maria Cleophœ) et Salomé » {In
Maith., XIII, 54-57)col. 704 In Luc, i, 31-32.
; Plus curieuse est l'ex-
: —
plication donnée par Théophylacte sur la Maria Jacobi mentionnée
par saint Luc, xxiv, 10. En rapprochant ce verset de Joa., xix, 24-27,
cet exégète conclut que Maria Jacobi n'est autre que la Théotokos.
'' &',, ;, , ,
(( On l'appelait ainsi (Marie,inere de Jacques) parce ,
qu'elle passait pour la
mère de Jacques fils de Joseph, celui qui est appelé le Mineur.
? .,
t. cxxiii, col. 1112. — La
même commentaire de saint Jean, xix,
explication est reprise dans le
qu'il est bien certain que Joachim n'a pas eu d'autre en-
fant que Marie. —
« Clopas, répond Théophylacte, était
|
3. Cf. plus haut, p. 122.
4. Dans Pitra, op. cit., p. 396.
I
'
5. Le texte dans Pitra
premières strophes : a'
op. cit.,
"
p. 25 sq. Voici, à titre d'exemple,
| |
' . les
134 HISTOIRE DU LIVRE
1
retrouvent dans même auteur sur la nati-
le cantique du
vité du Christ Il en est de même pour les autres hymnes
^. I
' -,.,,
,
/.où I
"
C-/.
" |
|
,-
|
|
"
"
|
;. — '
|
.
| | |
, |
';). | |
.
| | |
..
1. Ibid., . 1 sq., allusion à la grotte de la Nativité; commentaire des
paroles de la sage-femme : ex. | |
'
DANS l'Église grecque 135
1. Édité dans P. G., t. ex vu. Une étude sommaire lui a été consacrée
dans les Analecia bollandiana (1895), t. xiv, p. 396- 434.
13G HISTOIRE DU LIVRE
' . "; ,
;
, ' . "
." ',. '., ,'
,
/,: .. .
Par contre au 21 noembre, bien que les divers tropaires fassent allu-
sion à l'entrée de Marie dans le Saint des Saints, il n'y a pas de leçon
historique directement apparentée au Protévangile.
DANS . liCLISE GRECQUE 137
«Quand elle enfanta, elle dit:« Seigneur j'ai mis au monde une fdle. ...
«et je l'ai appelée Marie et je cherche auprès de toi pour elle et pour sa
«postérité un refuge contre Satan le maudit. » 32. Alors le Seigneur l'ac-
cepta avec gracieuseté, et la fit croître d'une belle croissance, et Zacharie
la prit chez lui. Or chaque fois que Zacharie entrait auprès d'elle dans le
sanctuaire, il trouvait près d'elle de la nourriture et i! lui dit : « Marie,
«d'où as-tu cela?» Elle dit : « Cela vient de Dieu, car Dieu soigne sans
«calculer, celui qu'il lui plaît. >>
-L•
DANS l'Église latine 139
col. 317. Potuerunt aiitem [fratres Dornini) fratres esse ex Joseph, non
ex Maria. Quod quidem si quis diligenlius prosequatur irweniet; nos ea
prosequenda non putavimus, quoniam fraternum nomen liquet pluribus
esse commune. On pourrait conjecturer que cette explication plus loin-
taine est celle du Protévangile, à laquelle saint Ambroise juge inutile
de s'arrêter.
L'explication du Protévangile au contraire par VArnbro-
est acceptée
siaster. In ep. ad Gai., P. L., t. Hic Jacobus fuit filius
xvii, col. 344.
Joseph, qui ideo {rater Dornini appellatus est, quia et Joseph pater ejus
etiam Domini pater nuncupatus est.
3. Priscilliani Opéra, éd. Schepss, Corpus de Vienne, t. xvui, p. 44 sq.
142 HISTOIRE Dr LIVRE
vel ex cognatione Marise malris ejus débet inteUigi. P. L.,t. xxxv, col.
disputans dicit : Unde hoc contigit ? Quid cvenit ? Non cognovi, non tetigi
... heu ! heu ! quid contigit... Hanc Moysi sententiam prsecavebani, ipsam-
que luxuriam in meo corpore refrsenabam, maxime quia et David filiam
fesse et regali me functum sacerdotio prœnoscebam. Le sacerdoce de Joseph
est rappelé ailleurs ; l'ange qui vient le rassurer lui dit : Joseph, fili
I
qu'il cite parfois textuellement. Expliquant les mots de
j
l'Evangile : « Avant qu'ils n'eussent habité ensemble,
I
Marie fut trouvée enceinte par l'opération du Saint-
Esprit, » Par qui fut-elle
l'exégète s'exprime ainsi : «
crains que ce qui dans son sein n'ait une origine di-
est
vine ^ » serrent de très près les mots du ch. xiv ç/36ij;j.xt :
1. Vivit dominus^ nescio unde s'il hoc, loc. cit., col. 632.
2. Timeo enim ne hoc quod est in utero ejus divinitus sit, col. 633. Cfc
tROTÉV. — 10
146 HISTOIRE DU LIVRE
du Protévangile de Jacques.
Mais dans la littérature catholique toute trace de notre
apocryphe disparaît pour longtemps. Ni les sermons
de saint Léon (f 461) sur la nativité du Sauveur, ni ceux
de saint Pierre Chrysologue ("f 450) sur l'incarnation du
Christ, ni les fort nombreuses homélies de Maxime de
Turin (milieu du v® siècle) ne font la moindre allusion
aux circonstances rapportées dans le Protévangile. Gré-
goire DE Tours lui-même (538-594), qui s'est fait un
devoir de rassembler toutes les choses remarquables qui
circulent sur le compte des saints, qui connaît les Acta
Pilati [Hist. Franc, i, 23), qui sait les légendes relatives
à la dormition et à l'assomption de la Vierge {Miraculo-
rum, 1. I, c. m), qui a appris sur l'étoile des Mages une
histoire très particulière {ihid., c. i), Grégoire ne fait
omnibus matribus. Talis enim fuit, qualis nec antea visa est, nec habebit I
sequentem. Mais ce sermon ne peut être d'Hildefonse; la fête de la Nati-
\\Xc de Marie n'existait pas encore de son temps en Espagne.
DANS t KGLISE LATINE 149
visum est, nos alia qusedam sed non aliéna legenfes, ecdesiastiann rnnrem
dehitis officiis exsequamur.
Elle est née suwant
DANS l'kGI.ISK .
la relation et les récits des saints Pères
153
1. Le texte n'est pas clair, et assez mal établi, nous le lisons Et quia :
hœc relatio inter sacrse Scripturse canones non habetur inserta, ideo unani-
mis Ecclesiœ conventus [consensus?) in recitanda aperte nec omnino elegit,
nec in non recipienda rejecit, cum nonnulla reperianlur dicta vel facta,
quse in pnefala série impossibilia videantur, quse tamen volentihus et
amantibus lej^ere non denegat fidelium induslria (?).
DANS l'Église latine 155
xiii^ siècle pourtant, elle est une des fêtes les plus popu-
laires de la vierge Marie et en jdusieurs églises on n'hésite
pas à incorporer le texte de la légende de la nativité dans
les Lectionnaires ^.
liturgie de ce jour.
La fête de la Présentation de Marie, au contraire, veut
être la commémoraison d'un événement historique.
Jérusalem la célèbre nous avons
dès le vi^ siècle ^,
4. On trouvera dans Batifîol, loc. cit., c. vi, les raisons pour lesquelles
la réforme du bréviaire entreprise par Benoît XIV n'a pu aboutir. On
verra, p. 284, que la commission consultative, frappée de la difficulté
qu'il y avait à déterminer exactement, quel mystère est honoré dans la
ques de Baillet, (cf. p. 49). Celui-ci avait fait remarquer dans la Vie
des saints, qu'au début la fête avait dû avoir pour objet d'honorer
la Présentation active de la Vierge, c'est-à-dire l'offrande que Marie
fait de Jésus au jour de la Purification. Après que ce mystère eut
PROTÉV. — 11
162 HISTOIRE DU LIVRE
perto, necdum
rum uocibus, gentium etiam
edito hactenus), ex Oraculorum
testimoniis,
et SibyllcM
denique muiio-*l
I
rum veterum auctorum libris descripta, exposita et editttU
grseco-latine, a Michaele Neandro Soraviense. Le texte
de Néander est réimprimé en 1567; Grynaeus l'édite de
nouveau en 1569 à Bâle, dans les Monumenta S. Patrum
orthodoxographa. M
Néander était loin de reprendre les théories de Postel
et de Bibliander sur la valeur du Protévangile^ qu'il re-
gardait seulement comme un document curieux.
Les criti<
ques du xvi^siècle d'ailleurs se montraient nettement défa-
vorables aux idées de Postel. Sixte de Sienne, Bibliotheca
sancta, 1. II, p. 86-87 (1566) rappelle que le ProtévangiU
a été édité par des hérétiques, et qu'il ne mérite nul cré-
dit : Exstat nunc scriptura qusedam ah hsereticis nostrorum
temporum typis excusa quse Protevangelium Jacohi, sive
sermo historiens de nativitate Deiparse inscribitur, conti» M
nens historiam Naiivitatis Mariée usque ad adi^entum Ma"
gorum, in quo inter ceteras ambiguee fidei narrationes,
illud etiam adjicitur absurdissimum^ nempe Josephum et
. EDITIONS
1. Protévangilf.
a) Texte grec.
1564, p. 340-392.
J. J. Grynseus, Monumenta S. Patrum orthodoxographa, Bâle,
1568.
J. A. Fabricius, Codex apocryphus Noi'i Testamenti, Hambourg,
1703; 2e édition, 1719.
Jones, A
new and full method of settling the canonical aiUhority
N. T., Londres, 1726, t. ii.
of the
Birch, Auctorium Codicis apocryphi N. T. Fahriciani, Copen-
hague, 1804.
J. C. Thilo, Codex apocryphus Novi Testamenti, Leipzig, 1832.
C. Ad. Suckow, Protecangelium Jacobi ex codice ms. Venetiano
descripsit, prolegomenis, varietate lectionum, notis criticis instru-
b) Version syriaque.
Cambridge, 1902.
et '-i'
dres, 1899.
c) Version éthiopienne.
d) Version arménienne.
e) Fragments sahidiques.
2. Remaniements latins
IL TRADUCTIONS
1. Protévangile
c) Traductions allemandes.
K. F. Borberg, Bihliothek
der neutestamentlichen Apokryphen
gesammelt, und erlaûtert, Stuttgart, 1841.
iibersetzt
d) Traduction française.
2. Remaniements latins
m. TRAVAUX DIVERS ;
1. Ouvrages généraux
p. 403-407.
b) Il y a aussi des renseignements importants à puiser dans
les hagiographes ; en particulier :
versions du N. T., c. i, p. 4.
Dom Calmet, Dissertation sur les Evangiles apocryphes en tête
du tome vu du Commentaire, 1^^ édition, 1707-1716.
Les différentes introductions au Nouveau Testament.
Les différentes encyclopédies bibliques.
2. Ouvrages pabticuliers
[ ]
Interpolations.
LE PROTÉVANGILE
JACQUES
t>ifiOTÈv. — \i
.
', 1. 1.
, '
^ C'est le titre de . Tischendorf le donne, comme étant le plus
simple.
Titres des principaux mss. grecs : On peut les grouper de la
manière suivante :
a)
(. — :
Ceux qui ne mentionnent pas Jacques :£, C
'
:
-
-
. .
. .. . — /: . .
-
b)
,,
: //:
le mentionnent a) sans lui donner aucun
(sic)
— F
—
:
G :
titre
-
-
. . . — 1>) en lui
— d'archevêque de Jérusalem : A, P.
''.,
Postel semble avoir fabriqué lui-même le titre composite :
',
Syr. : Au nom de la Sainte Trinité, une en essence, nous com-
mençons à écrire le livre de l'histoire de la Mère de Dieu, Marie,
depuis le jour de sa naissance jusqu'au jour de sa sortie de ce
monde. Que sa prière soit avec nous. Amen, Amen. — Livre pre-
I
NATIVITÉ DE MARIE, LA SAINTE THÊOTOKOS,
LA TRÈS ILLUSTRE MÈRE DE JÉSUS-CHRIST.
mier : sur ses parents et aussi sur son annonciation par l'ange.
Eth. : Liber naiivitatis Mariae. — Incipiamus, cum auxilio
domini nostri J. C, conscribere librum nativitatis Marisa dominée
nostras, matris Dei sanctœ.
à Tischendorf. -
— Les titres si divers que portent les mss. n'ont au-
cune garantie d'authenticité. Origène connaît le Hvre sous le nom de
Le nom qui donné à partir du iv^
siècle, c'est
le
'lay.ϐoj; cf.
désignent par
l'Histoire
les
p.
{i,
82,
),
premiers mots. Nulle part chez
lui est
çon est cependant très ancienne, c'est celle.de tous les mss. et de toutes
les citations, particulièrement nombreuses pour les premiers versets.
.; ;,
façons.
douze tribus.
Fabricius
»
conjecture -ç,xio^: :
t. c, col.
les surviA^ants
,
I, 1-2
2. " 6)^'
' /. , ^.
^
ex
offerebat,
filiis Israël.
Au lieu de xspto
ques citations patristiques, E,
Syr. : le
duplex illud faciebat.
,
surplus que j'offre sera pour tout
tion que je dois d'après la
serve de propitiation.
loi, je l'offre
— Eth.
et
Nemo
Ipse enim secuiii reputans dicebat.
le
.
erat qui faceret sicut
des douze tribus, Joachim était un homme riche; » que le mot his-
';
de s'abriter derrière un document.
yàqîn. Ce
XXIV,
nom
8)
est le
les
formes
celui
(IV Reg., xxiii, 36) et
Yehôyâqîm
d'Eliachim dans Judith
et
/
Yehô-
iv;
;
ces mots s'interchangent, d'où le nom d'Héli, que des légendes la-
tines postérieures donneront au père de la Vierge. C'est une manière
|.2 •:\ (; .. dk jacquiîs 181
race du roi David, fils d'Isaï; de même les remaniements latins. C'est
à une époque où la descendance davidique de Joseph ne suffit plus à
assurer l'origine davidique de Jésus. Joachim est extrêmement riche;
Marie.
L'imparfait
chiva offrait
cela
^
c'est une réponse directe aux accusations juives sur la pauvreté de
n'est pas indiqué. La leçon qui y voit le grand-prêtre est loiit à fait
isolée. Il peut s'agir tout aussi bien d'un simple particulier, qui, fier
0? ulol
PROTÉVANGILE DE JACQUES
^.
I, 2-4
,
2 ^
.
,
',
3.
, , *[',
?•
'^.
'-
(, '.
!
4.
' ', ^ ^.
'
^
f&^ fb^ L ajoutent
Orthographe divergente , ,, , .
: et Joachim apporta aussi
— — Eth.
ses offrandes
.,,
— F^ ajoute le grand-prêtre.
: Syr, Rubil. : : Robel.
3 Au témoignage de Georges de Nicomédie(P. G., t.c, col. 1341
1384),
actuels, qui
le
mss. lisaient ou
donnent déplus
que a traduit avant moi.
* C, 0, et Syr. ajoutent
:
,
texte courant ne portait pas
Ce sont les leçons des divers mss
le syria
etc.
5 Quelques mss. simplifient
» D
leçon singulière
:
: et il dit
'
et lisent
aux douze
:
tribus
« je
.— :
verrai
«
si vraiment
Syr. a un-
Est-ce que mo:
seul je n'ai pas engendré de postérité en Israël ? »
ches, et
.—
C'est la leçon la plus courante
il
Syr. : et il
'
^
triarche
D, F^, Pos
Abraham
:
.
et de
et
—
bonis viris,
Sarahsa femme.
Syr. : et
,
quod nempe progeniem e
il se
— Eth.
souvint
:
—
du pa-
tum Abraham•
seiiUit
semble des douze tribus, mais il est au neutre. Ici, c'est un adjectif pré-
.
.
cédé de l'article féminin, on pourrait sous-entendre L'auteur
s'imagine qu'il existe quelque livre de ce genre dans un local du temple.
Les recherches de Joachim lui montrent qu'en effet tous les justes ont
suscité une postérité en Israël, L'expression est clas-
sique dans l'Ancien et le Nouveau Testament. Cf. Gen., xxxviir, 8,
etMatth., xxii, 24. —
Toutefois une lueur d'espérance vient traverser
l'esprit de Joachim, il se rappelle qu'Abraham n'a eu son fils Isaac
que dans son extrême vieillesse; il peut donc espérer, lui aussi, que Dieu
aura pitié de lui.
•, yuvar/.l
,
•,' PROTKVANGII.E DE JACQUES
.
*
, I. 4-
^
II.
/,
2 ''
, : .
^
II, 1.
, '" ^. 2.
,
xupt'ou
^F^> : ( . — Sjt. : et
— Arm.
il n'alla plus dans sa maison,
,
mais il se rendit dans le désert. : « Et il passa en prières
trente jours et trente nuits, implorant et ne vivant que de pain et
m'ait visité.
^ Syr. : Or Anna sa femme était assise, se lamentant, et elle se
S'il agit ainsi, ce n'est pas seulement pour ne plus voir sa femme, ce quil
augmenterait sa peine, c'est encore et surtout pour supplier le Seigneui
et obtenir de lui un signe lui témoignant que sa prière a été exaucéeJ
Le désert, ce n'est point une région aride, c'est la plaine herbeuse, où l'on^
fois Moïse (Ex., xxiv, 18) et Ehe (I Reg., xix, 8), comme fera plus tardj
le Christ. S'agit-il d'un jeûne absolu ? L'expression de l'auteur, et laj
vaoe. Cette très jolie expression est une réminiscence directe de Joa.,
IV, 34. « Ma nourriture, c'est de faire la volonté de mon Père. » Cf.
aussi Jerem., xv, 16. Dès que tu m'as communicjué tes paroles, je les
«
Joachim; l'auteur, sans nous rien dire de son passé, se contente de nous
montrer son chagrin; et cela avec un art gracieux, en utilisant les peti-
,
à I Sam., i ; la mère de Samuel, la mère de Marie sait exprimer
;
en vers ses sentiments intimes, et l'auteur nous donne une idée de la
plainte
supposent pas,
a pu
monotone qui s'échappe de
très simplement
comme
sont des
le
les
expressions
ses lèvres.
(Cf.
elles
Gen.,
ne
XXIV, 722: ).
Le jour du Seigneur n'est pas désigné Hofmann, qui rattachait
2. :
abaisser son âme » est encore une expression empruntée aux Septan-
, ^ •
,
186 PROTÉVANGILE DE JACQUES H, 2-3,
, ; , icoxe
\
', :
£
, ",
' , ,
^. 3.
ste, (cf. Lev., xvi, 31; xxiii, 27-32; Num., xxix, 7), elle signifie noi
seulement l'humilité intérieure imposée au jour de la fête de l'exl
piation, mais encore la mortification extérieure particulièrement l|
pratique du jeûne. Or le jeûne est interdit aux jours de fête soler
nelles et le
chez
dimanche, dans l'ancienne Église chrétienne, aussi bien qui
(Cf. Ps. cxviii, 24; Judith,
les Juifs. 6. C'est ce que \\
ornement royal. Ce n'est pas sans intention que l'auteur fait propc
ser cet ornement à la femme de Joachim, il veut faire songer très dia
chaînement des idées est assez facile à saisir si l'on donne à l'aoriste
,, dans cette phrase sentencieuse, la signification du présent.
C'est un emploi qui n'est pas inouï dans la langue classique, et il est
inutile comme Conrady de recourir à une faute de traduction
le fait
d'un original hébreu. Cf. Joa., xv, 6; Apoc, x, 7. Anne exprime son
intention de ne pas commettre d'action mauvaise ou simplement dou-
teuse, malgré la sévérité dont Dieu use à son égard. Comme Tobie
(Tob., II, 21), elle craint que le bandeau aux mains de Judith n'ait une
origine suspecte; il a pu être donné à la jeune servante, pour prix de
ses complaisances, par quelque mauvais drôle. Anne ne veut point être
^ "'/,' ,
^'
PROTÉVANGILE
7.
F.
.
lACQUES
,
"
11,3-111,1
(
.
4.
, .
^
*,
;
,, -
^,
.
^
* ;
6:)
, '.
:
III. 1. -
^ Syr. : Va-t-en d'ici, et bien que je n'aie pas commis ces péchés,
voici que le Seigneur m'a humiliée grandement.
2 A : /. ; ; c'est la même leçon
que Syr. : Peut-être cela t'a-t-il été donné avec fraude.
3 Syr. : Yonathim lui dit : « Que te dirai-je sinon du bien
( c-à-d. tout ce que je pourrais te souhaiter serait du bien), car
.
voici que Dieu a retiré sa miséricorde de toi, et tu ne portes pas
de fruit en Israël. »
* A
'
ajoute tout seul une longue explication
.,
; 7.'.
:
.
-
^
Syr.
Syr. a lu
: ses
* .
vêtements de royauté.
:
— A ajoute
comiBC tu as béni Sara,
:
ma mère. Le
sens est moins naturel.
tait des
c'est-à-dire au milieu
.
ceux quelle portait au jour de ses noces, ainsi Judith, x, 3, se revê-
; /•,;
Vers la neuvième heure du jour,
de l'après-midi, elle descend dans le jardin
pour se promener ; la solennité du jour interdisant tout travail, c'est
contre sur sa route un nid dans un arbre, ce lui est une occasion de prier
Dieu: «Bénis ces oiseaux, ô mon Dieu; multiphe-les, mais écoute aussi
ma prière, et exauce ma supplication. Bénis-moi, comme tu as béni
le sein de Sara, à qui tu as donné un fils dans sa vieillesse. « Une tran-
sition assez maladroite amène ensuite les plaintes du chapitre suivant.
III. I .La vue d'un nid de passereaux suffit pour faire éclater les plaintes
d Anne. Le spectacle de cette heureuse fécondité accordée par Dieu-
190 PROTEVANGILE DE JACQUES . 1-
(, (
'
;
-Q (,
-tov
;
^.',? , ,
,
6 .2.
,
*]
,
,(
^,
;^
, ,
,. (
, ,, , ;
; --
, ,.
^. 3.
bêtes
.
mss., après la strophe sur les bêtes de la terre, en
muettes :
Syr.
«
au contraire n'a que la
Et pourquoi ne suis-je pas
,
semblable, ne fût-ce qu'aux bêtes muettes? car elles sont fécondes
devant toi , ô Seigneur, » et la strophe sur la terre féconde.
, . -
3 Les éditions anciennes ajoutent:
Cette leçon
est partiellement conforme au texte de plusieurs mss.
à des êtres qui nous semblent si chétifs (cf. Matth., x, 29-31) rappelle
à la femme de Joachim sa triste condition. La complainte qui
s'échappe de ses lèvres est d'une grande simplicité, mais sa mono-
tonie même en fait le charme. Cinq strophes. Dans la première à l'exem-
ple de Job, III, 3 sq., Anne maudit le jour de sa naissance; dans les qua-
III, 1-3 PROTÉVANGILE DE JACQUES 191
n'est point à cette terre. Car cette terre, elle aussi, porte
ses fruits selon la saison, et te bénit, ô Seigneur. »
Ire suivantes, toutes construites sur le même modèle, elle cherche dans la
qui suivent ; les oiseaux du ciel, les bêtes des champs (cf. Genèse, i)
.
Samuel, répand sa prière devant Dieu,
, ; la mère de
102 PROTÉVANGILE DE JACQUES IV, 1-2
-•
.,
Kat f§où ^
IV.
", ",
1.
,
^,
""
, ,.' , ^
'" ','
*
"', '
"
^
2.
'"
-
^
." ,;
L :
: Et quand Anna eut
; ,D :
dit
.
ces choses,
2 D ajoute
.
L
,
3 :
.
* Syr. : et il servira en sa présence.
^ L:
'
Syr.
i) :
: car l'ange
. du Seigneur lui a dit.
34, etc.
2. Anne n'a pas terminé sa prière que déjà l'auteur nous montre les
PROTÉV. — 13
194
'.
2,
" PROTÉA'ANGILE DE JACQUES
:, ^. 3.
IV 2-4
'-
^
-
. "'
*•
-
,
, ^,
', 4.
6
" * 6
' *
. '
, ^ è
«
.
^^.
^ :
;
pour la discussion de cette leçon, cf. introduction,
p. 17 sq.
^
3
D
, C, D
ajoute
— Syr. :
le
dix agneaux du troupeau, et ces
Seigneur mon Dieu.
.
^ C :
7^ . ]
^ Syr. : les prêtres et les
7 Fb.
.. .
:
^ D :
— Syr.
:
:
:
, F^ : -.
J'étais stérile et je n'avais pas d'en]
L:
core cette particularité, et n'indique pas, d'une manière précise, que l'ha-
bitation des deux saints époux était à Jérusalem. Les Grecs ont su
plus tard que la maison où naquit Marie était située proche de la pis-
cine probatique, souvent même ils la désignent simplement sous le nom
569, 677, etDefid. orth., iv, 14, P.G., t. xciv, col. 1154. D'autres tradi-
tions mettent à Sepphoris le lieu de la conception de la Vierge. Quoi qu'il
în soit de cette question de topographie, le tableau de la rencontre
i'Anne et de Joachim est l'un des plus gracieux de toute la littérature
• .,
',
V. 1.
.,
', .
,
éxt
^. '' . .
^ Syr. a mêlé les deux propositions : Si le Seigneur mon Dieu
est réconcilié avec moi, cela se verra sur l'ornement qui est entre
les yeux du prêtre, quand il monte
du Seigneur, et qu'ilà l'autel
(le Seigneur) ne voit pas de taches sur Eth. a une glose lui. —
curieuse: Erat enim in templo positum super altare diadema, cum
autem aliquis ex filiis Israël offerehat sacrificium quod Deus susci-
piebat, apparebat faciès ejus qui sacrificium obtulerat sicut in spécu-
la ; si vero non acceptum fuerat sacrificium, non apparebat ejus
ses péchés lui sont pardonnes et si par conséquent son opprobre va pren-
dre fin. Le du grand-prêtre, qui doit servir pour ainsi dire
de miroir à l'âme, n'est pas, comme l'a pensé Néander, l'ornement appelé
rational et qui donne par Lrim et le Thumim des réponses aux ques-
tions posées. C'est la lame d'or attachée à la tiare du grand-prêtre
(Ex., xxviii, 36), et qui porte, d'après les Septante, l'inscription
«Sainteté du Seigneur ». Suivant le texte de l'Exode, « cette lame sera
svn• le front du prêtre, et le prêtre sera chargé des iniquités commises
par les enfants d'Israël en faisant toutes leurs saintes offrandes; elle
sera
,
constamment sur son front devant Yaliveh, pour qu'il leur soit
favorable. » Le sens de ce passage n'étant pas très clair, on a pu ima-
giner dans la suite, que le dont la signification primitive étal
purement symbolique, pouA^it indiquer la pureté de celui qui faisail
offrir le sacrifice. D'après notre texte, si l'on ne voyait nulle souillurt
I
sur la lame d'or, c'était un signe que Dieu acceptait l'oiîrande qui lui
était faite. C'est de cette manière, que Joachim acquiert le cerlilude
, 1 PROTÉVANGILK DE JACQUES 197
que ses péchés lui sont pardonnes et que dès lors la stérilité de son
épouse ' cesser. Aussi descend-il du temple justifié comme le pu-
blicain repentant, Luc, xviii, 14, encore qu'il ne faille pas trop insister
sur ce rapprochement. Le Protévangile ne signale aucun événement
miraculeux dans tout le temps que dure la grossesse d'Anne. Le re-
j
grand-prêtre, averti par un ange, accepte l'oiTrande de Joachim revenu
I
du désert, après avoir rapporté le vœu que fait Joachim de consacrer
j
au Seigneur l'enfant qui pourra lui naître, il ajoute le récit des miracles
j
qui marquent la grossesse d'Anne. Dès le troisième mois, l'enfant tres-
j
saille dans le sein de sa mère (cf. Luc, i. 41), et Anne fait vœu de don-
I
ner son enfant au temple pour tous les jours de sa vie. Au sixième mois
de la femme, Joachim retourne au teinple ofl'rir des sa-
grossesse de sa
;
crifices sanglants. Et quand Joachim a fini de présenter son offrande,
il égorge lui-même le dernier agneau; au lieu de sang, c'est du lait
,
blanc qui jaillit des veines de la victime. C'est, comme l'explique le
j
homme, donnera naissance à un enfant mâle, qui deviendra un grand
dominateur et roi d'Israël. » Anne met au monde à la fin du septième
mois. Le fragment sahidique s'écarte bien davantage de la narration
du Proiéi'nn^ile. Après avoir raconté comment Joachim et Anne ont
été accablés d'outrages, il supprime l'épisode de .Joachim au désert.
C'est dans sa maison que Joachim a un songe syml>olique lui annon-
çant la naissance d'un enfant. Anne voit, la même nuit, un songe du
même genre, c'est après cela seulement qu'un ange, sous la forme
humaine, ap})araîtà Anne, et lui annonce la prochaine naissance d'une
fille appelée Marie.
198
2.
,• " .
PROTÉVANGILE DE JACQUES
".
ot
^•
"
^•
( ; V,2-VI,1
év
^
" .'
VI.
*
1.
^. ,
',-
, .
.:
^.
.,
Et quand d'Anna furent accomplis.
les jours
4
Syr. omet le dialogue avec la sage-femme.
A
i^a
Syr.
ajoute
;
: Et elle
:
.
leva son pied sept fois et revint vers sa mère.
bien que son enfant soit une fille, est en contradiction avec les habitu-
des de l'Ancien Testament, où l'on ne considère pas la naissance
d'une fille un comme événement particulièrement heureux. Le
remaniement arménien essaie d'atténuer l'impression que pourrait
causer cette nouvelle, la sage-femme dit à Anne : « Tu as mis au monde
une fille, mais très belle, agréable à contempler, bien faite, pure, sans
aucune tache. » C'est aller contre l'esprit de l'aiiteur primitif, car c'est
V,2-VI,1 PROTÉVANGILE DE JACQUES 199
déclare que, une femme met au monde une fille, elle sera impure
si
-' -
^
otsp'/esOac ot' ^
'. .
.
2.
,. ,
àatavTOJC
,
•'
^
*. ,- •. ^,
. '. .
'
-.
, -, ',
^ C
un sanctuaire
: .
vum habitacuîum pro illa
unum annum attingeret.
(litt.
— Syr. Et ses parents
:
firent
— Eth.
de sa chambre
:
.
pas pur, mais plutôt, appelons les fdles des Hébreux qui sont sans
tache, et qu'elles soient avec elle.» Et elles vinrent et s'amusaient
avec elle.
^ D, I, R, Syr. :
1
VI, 1-2 PKOTÉVANGILE JACQUES 201
de /,
que de personnes pures.
substitué des
;
leçons
On
arbitraires,
s'est
D. ; .
le mot
le
lui
sens
;
ont
ce
dernier
turé
les
'. mot
meilleurs mss.
est encore plus difficile à expliquer. Fabricius a conjec-
qui est ingénieux.
Il est inutile,
La leçon 8csu).avf.)v
.' ",
^. 3.
-
, -
2•
8 " ;.
', ",
^
, ' .
[],
m'a
1
dans Syr.
le
Syr. et Eth.
Syr.
visitée. »
F^, K,
: et elle
lisent ;
d'une bénédiction qui ne passe point.
chanta un
A
hymne saint et elle dit
les
: « Le Seigneur
Joachim y a même
convoqué tout le peuple d'Israël, car il s'agit de lui
présenter celle qui sera la mère du SauAcur. Les simples prêtres pro-
noncent les premiers une formule de bénédiction à laquelle la foule
s'associe en répondant Amen. « Donne-lui un nom illustre à jamais
dans toutes les générations » rappelle les mots du Magnificat « toutes :
par les princes des prêtres est naturellement plus solennelle. Ils com-
mencent par invoquer le Seigneur sous le titre de « Dieu des hauteurs «.
Ces « hauteurs » sont vraisemblablement les puissances qui habi-
tent dans le ciel (cf. Rom,, vin, 39,
en sorte que l'expression grecque correspondrait assez bien à
l'hébreu Yâhveh Sebâ'ôi. La bénédiction que Dieu accordera à Ma-
'
•1)....),-
rie est la bénédiction suprême (,),
après laquelle il n'y en a
plus bénédiction sans seconde, aurait dit le xvii^ siècle. Le syriaque
:
début rappelle les préludes de certains Psaumes (cf. xcvi, 1 cxlix, 1). ;
— <cII m'a visité» est le mot du Benedictus (hue, i, 68); «il a enlevé
mier fds « Dieu a enlevé mon opprobre. » Gen., xxx, 23. La leçon
:
. \
,
PROTÉVANGILE DE JACQUES
'.
, -
VI,3-VII, 2
"
^
:
, .-
, _) )
VII. 1.
'
. "• -
^
. , '*'•
',
-.-
,
^. 2.
^,
.
^ ,
leçon analogue.
ajoutent :
— Eth. ne
,.
auferat Deus succenseaWe in dominusnos. : forte iras-
catur nohis.
Un certain nombre de mss.
3 — Syr. lisent : :
« Tu
4
^ L
as bien parlé.
C, F^,
: '.et Syr.
»
»
VII. 1. L'enfant étant arrivée à l'âge de deux ans, le père songe le
ne renvoie chercher )>, auque] cas l'oiTrande qu'en feraient les parents
ne lui serait plus agréable. Avec une grande délicatesse l'auteur met
M
VI, 3-VIl, 2 PROTÉVANGILK DE JACOUES 205
Dieu d'Israël.
j('vii\csse (le Dans un âge si tendre, elle peut encore avoir be-
l'enfant.
soin de ses parents. Joachim répond à sa femme comme l'avait fait le
père de Samuel. I Sam., i, 22-23.
2. C'est donc quand Marie a atteint l'âge de trois ans, que, d'un
conunun accord, les parents se décident à accomplir leva• vœu. Le
nombre trois a une valeur symbolique, et il ne faut pas l'écar-
ter; c'est d'ailleurs le chifïre auquel s'est rallié et toute la tradition
grecque. Le brillant accompagner l'enfant jus-
cortège qui doit
qu'au temple a un double but. L'auteur, moins
instruit que ses
successeurs sur les grandes vertus de Marie dans un âge si tendre,
suppose que l'enfant pourrait avoir quelque répugnance à quitter
ses parents pour aller s'enfermer au temple. Mais, toute réjouie par la
vue des lumières brillantes, elle suivra sans hésiter et sans détourner
la tête le virginal cortège. Il convient d'autre part qu'une nombreuse
sion -/ ,
assemblée de vierges pures fasse escorte à la Vierge très pure, au mo-
ment où elle va définitivement être consacrée au Seigneur. L'expres-
« chacune un flambeau
pression néo-testamentaire
vera, plus loin sous la forme
», est calquée sur l'ex-
(Matth., xx, 9) on la retrou-
(viii, 3). Cet emploi singulier
:
(.
,
\
'
' ^
*. 3.
^^^^^^
*•
,
',
' ^,
^
-
. ,
^ Variantes assez nombreuses. 1)
— 2) — Syr. : Et quand elle arriva à son
temple, les prêtres la reçurent et l'embrassèrent.
-
, ,.
2
tera ton
C ajoute
, F^, , R
C :
etc. :
; A,
' .'.
continuent
— Syr. : le
ô (5'
Seigneur exal-
, chaque
L'ordre de Joachim s'accompHt et
la pensée de rauteur,ce ne peut être que
jour, /
le
cto;, chaque année (Hérodote).
cortège arrive au temple.
le grand-prêtre qui reçoit Marie
Dans
a été question plus haut. Ce sur quoi l'auteur veut attirer l'attention,
c'est la gloire future de Marie, le grand renom qu'elle aura dans toutes
les générations à venir. Le grand-prêtre précise maintenant les raisons
de cette par Marie qu'au dernier jour, c'est-à-dire à la fin
gloire. C'est
des temps, quand commencera l'ère messianique, Dieu manifestera
sa rédemption aux fils d'Israël. Si le grand-prêtre n'est pas autre que
Zacharie, futur père du Baptiste, il n'est pas étonnant, qu'en sa qualité
de prophète, il ait sur la rédemption prochaine d'Israël des lumières
VI, 2-3 PROTKVANGILE DE JACQUES 207
toutes spéciales. Mais l'auteur primitif ne semble pas avoir fait cette
identification ; dès lors il faut penser qu'il attribue au grand-jjrêtre en
fonction une illumination prophétique. Ainsi Caïphe prédit, sans le
savoir, que Jésus devait mourir pour sa nation. Joa., xi. 47-52.
3. C'est également à l'inspiration de l'Esprit-Saint, que les commenta-
comme un rite non prévu, qui n'a dû s'accomplir que cette fois, et
qui était légitimé par toutes les merveilleuses circonstances, qui avaient
entouré la naissance de Marie, par tout ce qu'on savait d'elle, etpartout
ce qu'on en attendait. Bref, la Présentation de Marie dans le Protévan-
gile ne ressemble pas moins du monde à la profession religieuse qu'elle
le
n'avait pas de degrés; c'est plutôt celui dont parle Ezéchiel (xliii, 13-
17) et qui devait comporter trois degrés. Ce serait donc sur la plate-
forme même où s'élève l'autel qu'aurait été placée Marie. Il n'est pas
question non plus des quinze degrés qui mènent à l'autel et qui, sans
doute d'après la description de Josèphe De bell. jud., V, v, 3), appa-
(
'.
VllI, 1
-
1
^.
: ou , leçon
la croix dans Marc, xv, 40, on obtient la première liste des frères de
Luther, en fait un de ces points de doctrine que l'on ne peut nier sans
renoncer à la foi catholique. Cf. Acia sanctorum, au 26 juillet. Anne
entourée de toute sa famille est un des sujets que ti'aitent avec
bonheur peintres, sculpteurs et graveurs allemands du xv^ et du
xvi^ siècle.
Pour ce qui concerne le séjour de la Vierge Marie dans le temple, on
remarquera que le Prolévangile ne le conçoit pas du tout de la manière
qu'ont rendue populaire les remaniements latins. Ni dans le texte du
Prolévangile, i\ï dans la pensée de l'auteur, le séjour de Marie au temple
ne constitue un fait régulier et ordinaire. Il n'est pas question le moins
du monde d'un couvent de vierges Israélites, établi dans les dépen-
dances du temple, et où l'on aurait eu coutume de garder pendant leur
jeunesse les fdles consacrées au Seigneur par leurs parents. Ceci est
une idée latine, qui s'est développée parallèlem.ent à la diffusion du
monachisme en Occident. Le vieil auteur du Proië<^angile ne supposait
rien de semblable, et il lui fallait toute son ignorance naïve des condi-
pour concevoir la situation faite à Marie
tions réelles de la vie Israélite
dans le le temple, non point comme une reli-
temple. Marie est dans
gieuse dans un couvent, mais comme une sainte sur un autel. Ce n'est
pas une femme en chair et en os, c'est déjà une [créature spiritualisée
hiératisée. Sa place n'est pas dans la vie ordinaire, elle ne peut être
que dans le Saint des Saints; et effectivement c'est là qu'elle séjourne,
qu'elle reçoit des anges sa nourriture. Les .commentateurs grecs du
PROTÈV. — \i
210
OfTspà .
(, /.
, PROTÉVANGILE DE JACQUES
'/scpbç
VIII, 1-2
2.
* ^* -
-^,
:
, .
;1
(
^
^
3.
:
-
1 .— Syr. :« Quand elle eut grandi
•
jF** : »,
mais
^ C
fait
:
mention des douze ans à
soit souillé.
.
— Eth.
F^
:
a
time•
lu
1
du Seigneur; qu'en ferons-nous, pour qu'elle ne souille
i
pas le sanctuaire du Seigneur?» Et ils dirent au grand-
l' prêtre « Tu te tiens à l'autel du Seigneur. Entre (donc)
:
est donc inutile, croyons-nous, de discuter les preuves que l'on donne
de l'historicité de la Présentation et du séjour de Marie au tenaple. Ces
preuves rassemblées jadis par Canisius {De Maria Deipara, 1. I) et par
Baronius (Apparaius ad Annales admettent
ecclesiasticos, n. 49 sq.)
, ",, 6 ap'/cepcùç ^
«
; 3,
^. Kaitcoù
-
,
^
*,
\ - ^-.
^-.
',,
, / '
-
L
Eth. donne
^.
ajoute la glose
rogo,
Dominu^ meus
sit.
te
et Deus meu^,
obsecro, indica mihi
^
. .
3 Eth. : omnes viros qui uxorem, non duxerunt.
*
"
L
Pos.
Syr.
baguettes.
ajoute
:
:
; ):
*.
Nysse, dans le sermon déjà cité, fait entendre qu'il n'était pas '-
nable de voir une jeune fdle séjourner au milieu des prêtres. L'expres-
sion : « tu te tiens à l'autel du Seigneur,» que certains mss. n'ont pas
comprise, indique simplement, qu'en sa qualité de souverain sacrifi-
Il
mot
fait
/^
évidemment
du costume
est bien sin-
allusion
obli-
aux
clochettes que l'Exode (xxviii, 33-35) prescrit de mettre au bas delà
robe du grand-prêtre, et dont parlent encore Josèphe (.4;j/. III, . 4)
et Philon [Vit. Mos., 1. III). Le nombre des clochettes n'était pas déter-
miné dans l'Ancien Testament. D'après le texte de l'Exode il devait
être assez considérable; les rabbins ont parlé de soixante-douze, Clé-
ment d'Alexandrie (Strom., v, 241) en met trois cent soixante. Justin
suite la restriction
,-
IX, 1
IX. 1.
. . '
-.
' ^"
.^ ^
'• '.
^ Plusieurs mss. grecs et Syr. : ne parut,
—
,
or la dernière baguette était à Joseph. Eth.
;
ultima
^ Syr. : :
'. :
les
, veufs ras-
semblés par son ordre, les dépose dans le sanctuaire. Il faut penser que
le nom de chaque prétendant est inscrit sur la baguette. Num., ihid., 3.
que l'auteur
; «
il
Tu
as obtenu
rapporter directement à
pour toi,
,Joseph et
»
faudrait rapporter à :,
Joseph doit garder la Vierge au Seigneur.
216 R É A G L D J ACQ
' "- s IX 2 ,
^
Qzhc
^
;
^.
.,,
2.
''
uloùçj
ctà
^
*.
^ L:
(). — , ,
,
différemment complété ^,
() )
lisent :
,
(, ). —
: : £, F^,
R : Syr. : Joseph, c'est à
toi que e'ient la vierge de la part du Seigneur, dans la part qui
est à toi,
es
Eth.
quem
ego enim
D
:
elegit
les fils,
la
et
tout
prennes, et que tu la gardes.
posuit custodem super illam sanctam vir-
— Syr.
et custodi illam.
:
hommes.
le veuvage
: Tu
—
aeta•
:
' .
tem pervenit ; si jorte hanc accepero, opprobrium erit super me
inter omnes filios Israël.
^ D : — Syr. : il se pourrait
que quelque accident arrivât
querie en Israël.
Syr.
^ Z)
:
:
,
que je devinsse un
pour la lutte.
.
objet de mo-
2.Joseph refuse d'abord l'honneur qui lui est fait. Il allègue son grand
âge subsidiairement, la présence dans sa maison de fils déjà grands,
et,
qui sont des hommes, dit le Syriaque. Les documents postérieurs sont
bien renseignés sur l'âge exact de Joseph. D'après l'/iisioire arabe de Jo-
seph le
vingt-dix ans
ments du
charpentier (ch. iv, x, xiv, xv), ce patriarche aurait eu quatre-
.même
quand Marie
genre. Hœres.,
—Hœres., lxxviii,
lui fut confiée.
8, 10,
il était ;
Epiphane a des renseigne-
des fils, et je suis vieux, tandis qu'elle, elle est une enfant.
ment les fils dont parle .Joseph ne sont autres que les personnages
mentionnés dans l'Evangile comme les frères du Seigneur. h'/Iisioire
de Joseph (c. ii) les appelle Jude, Juste, Jacques et Simon. Ce sont les
noms de Matth., xm, 55, avec le changement de .Tosé en Juste. D'après
la même histoire, Juste et Simon étaient les aînés, Jude et Jacques les
plus jeunes des quatre frères. Les filles se seraient appelées Assia et
Lydia. Beaucoup plus tard, Théophylacte en connaît trois : Esther,
Thamar Salomé; cette dernière épousa Zéhédée et lui donna Jacques
et
et Jean. Epiphane n'en connaissait que deux Marie et Salomé. Hœres., :
' '
PROTÉA'ANGILE DE JACQUES
^.
IX.2-X, 1
4
,-
3.
' ," ^.
.^ . ' -
. * -
-
..
. 1.
^
,,
Et Joseph
.
1 Syr. : et prends-la sous ta garde. craignit et il dit
à Marie.
2 ^^;
3 Eth. At vero ego ahire deheo in peregrinationem
: et jam nunc
tempus aan>enit.
^ Syr. et Eth.
également un
5 D :
:
chiffre
huit vierges.
: C, D, F^ : ;G, , L:
..
— Plusieurs mss. grecs donnent
Tout ceci explique assez comment Joseph laisse à Dieu le soin de pro-
téger Marie.
X. Pour bien comprendre la signification de cet épisode, il faut se
1.
fin lin. » Peut-être aussi l'auteur avait-il entendu parler des jeunes filles
nobles qui, tous les ans, à Athènes, tissaient le peplos destiné à la déesse
protectrice de la ville. Le chiffre sept, nombre des vierges que ramè-
nent les serviteurs, ne doit pas être primitif; il n'y a que sept tâches
à distribuer, et Marie qui arrive la huitième en prendra deux pour
elle seule. Le syriaque a été inspiré par une autre pensée. Le grand-
prêtre avait réclamé huit vierges de la tribu de Juda, et il ne s'en trou-
ve que sept, Marie est appelée à compléter leur nombre; toutefois il
, .
^' ' ^
DK JACQUES
.
- ^
1 - XI. 1
,, .' [ ^
^. , - -
. XI.
.]
1.
*,
^"
^ Syr. omet ce membre de phrase.
- Eth. omet rénumération.
^ Tous les mss. grecs donnent la pourpre et l'écarlate, mais
l'ordre diffère beaucoup. — Eth. donne seulement la pourpre, mais
indique postérieurement le byssus.
**
Qq. mss.' donnent Siméon.
•'•
Eth. Quudam die, cum iret Maria ad hauriendam aquam de
:
,
pourpre rouge (celle la
toutes ces matières précieuses, c'est la pourpre qui échoit à Marie. In-
signe des rois, elle conAient bien à Marie, issue de race royale, et destinée
à une royauté plus haute que toutes les dignités de la terre. — Plusieurs
critiques considèrent l'indication rela1ieà Zacharie comme xnie inter-
, . ,, PROTÉVANGILE DE JACQUES
^.
ô .,
XI, 1-2
.
,, 2.
^^^^^
^
^. ht
. . ^ Syr. : Salut à
— Eth.
toi,
:
toute belle.
Salus sit
,
super
Dominus enim benedixit tibi. Ille est tecum et tu invenisti gratiam
— L ajoute
omettent:
te,
:
..
apud eum. Exaltaberis magis quam omnes mulieres quse creatœ
sunt in mundo.
2 i^b;
^ A: èif. — Eth. : tu vero gravida es virtute
VerbiDomini et Spiritus Sancti.
conté deux apparitions. Mais il est peu vraisemblable qu'il ait existé, dès
le 11^ siècle, deux traditions relatives au lieu de l'annonciation. Meyer, —
pour expliquer la salutation à la fontaine, fait appel aux légendes po-
pulaires, qui mettent auprès des sources les rencontres avec les génies
ou les fées. —
La voix qui se fait entendre est bien celle de l'ange, encore
que son nom ne soit pas exprimé; la salutation est celle de Luc, i, 28.
mais à laquelle se joint de Luc, , 42. Cette
addition au texte de l'Evangile est très ancienne, elle est attestée
-/
par plusieurs manuscrits onciaux, et se retrouve dans le syria-
que, la vulgate, le gothique, l'éthiopien, dans Tertullien [De virg.
veland., 6, P. L., t. ii, col. 897) et Eusèbe [Dem. evang., 1. VII, c. i,
Elle doit être habituée à la -ue des anges, puisqu'au temple c'étaient
eux qui tous les jours lui apportaient sa nourriture. L'auteur de la
Nativité de Marie sentira cette difficulté et s'efîorcera de la résoudre. —
Du texte de Luc il ne reste que les premiers mots « Tu as trouvé grâce :
trice de Dieu, telle qu'on la voit opérer dans l'Ancien Testament.La con-
ception de l'auteur est encore vague, mais le logos ne saurait être pour
lui un simple flatus vocis, c'est une réalité mystéi^euse, et douée d'un
pouvoir d'opération. C'est à de telles expressions qu'il faut rattacher
suivant laquelle Marie aurait conçu Jésus par l'o-
l'idée plus tardive,
reille. une manière réaliste de dire que Marie a conçu,
C'est
après a\oir entendu les paroles de l'ange. Hofmann (p. 71) donne une
longue liste des divers témoignages patristiques. Le plus ancien sem-
ble bien être celui de saint Ephrem : Quemadmodum ex jjar^ulo sinii
illiiis [Evœ) aiiris ingressa et infusa est mors, iiaet per novam Mariae
aurem intravit atque infusa est vita. Assémani, Bibl. orient., t. i,
p. 91). Le sermon de saint Augustin d'où est tiré le texte Firgo per au-
rem imprsegnabatur {Sermon., cxxi, 3, append., éd. Bénédict.) n'est pas
authentique. Mais au moyen âge, aussi bien chez les latins que chez
les grecs, l'expression est courante. —-A l'annonce d'un événement si
224
%
3.
", , -
PROTÉvANGILE de JACQUES
, ') ^• ^•
XI. 2-3
^.
5 ^ ;
.
mihi
«
^
fiet,
Scito vero,
.
sionomie du dialogue
,
— Eth. modifie
Maria, le
:
,
F^ avant cette proposition place un fragment, de Luc,
pariant
« Quomodo
ei
:
angélus
mulieres,
i, 30
hoc
:
.
2 Syr. : lui dit :
5
i?, /^'a^
...
ajoutent
•
.
,
sens
savait trop bien quelle était à cet égard
de ses paroles est donc celui-ci
demande si elle a
thème de
le
saint Luc,
lecteur les
la situation de Marie. Le
L'accent porte
avant tout la
esscntielllement sur ,.
conception virginale qui est visée;
Dans
ici
l'Évangile, c'est
au contraire, c'est
sur l'enfantement virginal que portent les préoccupations de Marie.
Consacrée au Seigneur dès avant sa naissance, elle se demande si sa
virginité sera complètement respectée. C'est une manière pour l'auteur
de nous préparer au grand miracle des couches immaculées de Marie,
qui semble avoir pour lui autant d'importance que celui de la concep-
tion virginale. La réponse de l'ange reste assez vague étant calquée ;
sur les expressions mises dans sa bouche par saint Luc, elle ne va pas
directement à la question posée par Marie. Car la puissance du Seigneur
qui couvrira la Vierge de son ombre, a plutôt pour effet de la féconder
mystérieusement, que de la préserver de toute souillure dans l'enfante-
ment. Mais l'auteur n'avait pas d'autre phrase à sa disposition, et il
s'est servi
gile.
le
On remarquera simplement
changement de eu ^-;
ment a pour but d'éviter la répétitioii du mot
' ; .,
des expressions toutes faites, qu'il trouvait dans l'Évan-
la disparition du Saint-Esprit, et
Ce change-
qui sera
employé à la ligne suivante:» l'être saint qui naîtra de toi sera appelé
fils du Très-Haut. La phrase qui suit « Tu l'appelleras Jésus, c'est
>> :
lui qui sauvera son peuple de ses péchés» est formée en réunissant Luc,
I, 311j et Matth., i, Le fait que
21^. Cette fusion était toute naturelle.
Justin cite ces paroles de la même manière n'est pas une preuve
de sa dépendance à l'égard du Proiéwangile. Nous avons égale-
ment fait remarquer en son temps, que les mots
là où saint Luc a écrit seulement
que l'auteur n'était pas un docète, Marie répond, comme dans saint
,
,
à/,
ce. » C'est à l'égard de Dieu seulement que Marie est servante; pour
,
les hommes elle est une souA'eraine. Le Syriaque n'a pas compris cette
* ^. ." (
, XII. 1. , ^.
' ,
^.
*. 2. ^ -
. . 6 - -
, '.
^
*
D
iV
ajoute : ., ejus. Ille faciet de me
-
quid
.—
:
. .
^ : Eth. : Recedens a Zacharia sacerdote, abiit do-
mum Elisabeth, sororis patris sui.
^ Syr. par suite d'une erreur de lecture : le crible qu'elle tenait.
"^
C, F^ complètent par Luc, i, 42^.
deux cas. C'est un abrégé du Magnificat que l'auteur met dans la bou-
che du grand-prêtre. La manière dont le prêtre tourne à la louange
de Marie les mots « toutes les générations de la terre me proclame-
:
j
porte est signalé, c'est celui où Jean-Baptiste tressaille dans le sein de
Isa mère. L'écarlate qu'Elisabeth tient à la main n'est pas destiné
au voile du temple, car Elisabeth n'est pas vierge et n'est pas non
228 protévangile de jacqûes , 2-3
; (oo'j *
: ^/. ; jIv ^.
, ^, /.at
-
,,&-
*•
. ^; 3. '-
.'. ®
3
1
4
Fa,
Eth.
/:ô
ph ly
,
/''b
., ajoutent
.
:
...
eumque adoravit qui est in sinu tuo.
-
.
5 Syr. : m'appellent bénie. — Eth. supprime la phrase
.— — -
:
.
entier.
6 C'est la leçon de ^1, B, D, E, I, R, Pos., Syr. F^ :
— C: —
.
lement
—
:
Eth. pas d'indication, après
Remansit deinde Maria
F^>
très
:
le
cexa.
a lu //
le crible qu'elle
par Luc.,
au lieu
i,
mes et le fruit de ton sein est béni, » déjà prononcé, au moins en partie,
par l'ange ; il a supprimé également la fin : « heureuse celle qui a cru,
etc. » Ces paroles ressemblent trop à une exhortation dont Marie au-
rait eu besoinpour accorder une confiance entière aux paroles de l'an-
ge. Et notre auteur ne veut rien laisser soupçonner de semblable.
Accablée sous le poids des compliments que lui font et le grand-prètre
et sa cousine, Marie se demande d'où peut lui venir cet honneur.
« Elle avait oublié le mystère que lui avait révélé l'archange Gabriel. »
XII, 2-3 PROTÉVANGILE DE JACQUES 229
bre,
chiffre
)) .
avaient déjà traduit, Eccl., vi, 12, « la vie qu'il passe comme une om-
L'auteur a pu copier cette expression. Le
de trois mois est emprunté à Luc, i, 56. La constatation des
signes extérieurs de sa grossesse elïraie Marie, et la fait retourner chez
file. Cf. Luc, I, 24, à propos d'Elisabeth. L'âge qui est attribué à Ma-
rie (10 ans) au moment de la conception est assez étonnant. Si c'est à
l'âge de douze ans qu'elle a été confiée à Joseph, quatre ans se sont
I
roulés depuis ce moment, et Joseph est resté bien longtemps absent
l>our un gardien. Les mss. ont essayé de combler cet intervalle trop long.
Les uns ont donné quatorze ans à la Vierge quand elle sort du temple,
les autres lui donnent quatoize ou quinze ans lors de l'aniioncialion,
II y a là une difficulté textuelle qui n'est pas éclaircie.
230
'. 1.
-; ,
PROTÉVANGILE DE JACQUES
^.
\
XIH, 1
*• ^,
:
(
. -
'
; ;
^; '
' ;
^;
^
Eth.
D
Eth.
: . :
:
Postea Joseph ex itinere suo redux.
6 C, /^^ et Syr. :
^
Syr. : Au moment qu'Adam louait Dieu. — F^ :
...
les troubles de Joseph, rapportés par saint Matthieu, les scrupules d'une
âme, qui, découvrant la divine maternité de Marie, se juge indigne de
la mission qui Les grecâ n'ont pas eu de ces délicatesses,
lui est confiée.
^
PROTÉVANGILE DE JACQUES
, .
\
,
;
2.
" axb
;
^
., " *;
"^
^; 3.
' ,.
^
XIV. 1.
^ ,
^
Syr.
i) ajoute
: et l'a trompée et l'a souillée.
...
.
:
* D : :
^ D ajoute: '
;
^ Syr. : et eut grand'peine à son sujet.
2. Joseph ne
Marie; l'idée la
' pas dire cependant qu'il en aurait été ainsi pour
plus naturelle est celle d'une séduction ordinaire, c'est
pourquoi il veut interroger Marie et savoir d'elle le nom du séducteur.
Il commence d'abord par lui reprocher sa faute présumée, faute d autant
plus grave, que la pureté de Marie était une chose plus particulière-
ment sacrée. Elle qui autrefois a été élevée dans le temple d'une
manière comment pu oublier son Dieu à ce
point?
si extraordinaire,
On remarquera l'expression hébraïque
a-t-elle
.
Marie ne sait que répondre aux accusations et aux reproches
3.
de Joseph. Elle affirme son innocence, en redisant les paroles que Luc
avait mises dans sa bouche au moment de l'Annonciation, i, 34:
/..Cependant sa grossesse est évidente et Joseph lui en de-
mande une explication. La réponse que suggère à Marie l'auteur du
Protévangile est aussi invraisemblable que celle de xii, 2; Marie sait
bien en effet de qui elle a conçu; l'ange ne lui a-t-il pas révélé qu'elle
concevrait du Dieu vivant. Mais il ne faut pas trop presser le sens des
XIII, 1 - XIV, 1 PROTÉVANGILE DE JACQUES 233
Et Joseph lui dit : « D'où vient donc ce (qui est) dans ton
sein ? » Elle dit : « (Aussi vrai que) le Seigneur mon Dieu est
vivant, je ne sais pas d'où cela m'est venu. »
'. ' . ; ^
\
'
^• 2.
^'
'
.' '
,
^'
' 7 *
'"
^.
XV. 1. ^
catus
Syr.
quod in sinu ejus
2 Fb ajoute
Eth.
est,
:
:
que l'esprit
Deinde surrexit
mentem suim
est
d'un ange ne soit en
de spiritu [sancto?)
et
elevans
abiit orare in
et
.
dicens
sit.
elle.
templum
— Eth.
(suit une
et
:
Deum
timeo, ne
prière assez
pre-
'
longue, indépendante de notre texte).
^ Syr.
D ajoute
: dans son sommeU.
', ..
.
5 :
^ D, F^, Pos. :
nes.
de Dieu (c'est-à-dire des anges) avec les filles des hommes. Le Livre
d'Hénoch avait popularisé cette interprétation (cf. Hénoch, cvi, 6) et
saint Paul, quand il recommande aux femmes d'aA-oir la tête voilée
dans l'assemblée chrétienne à cause des anges (I Cor.,xi, 10) songe
La mention que fait l'auteur
peut-être au péril qu'elles peuvent courir.
de cette hypothèse, qui sera réfutée tout à l'heure, a vraisemblable-
XIV, 1-XV, 1 PROTÉVANGILE DE JACQUES 235
tête, et des mots « ne crains point de prendre Marie pour ton épouse. »
:
C'est à dessein que ces mots ont été supprimés. Nulle part la descen-
dance davidique de Joseph n'est indiquée. Si en effet, dans la pen-
sée du Protévangile, Jésus est de la race de David, ce n'est point,
comme dans saint Matthieu, parce qu'il a légalement pour père
Joseph descendant du grand roi, c'est parce que Marie, sa mère, est de
la tribu de David. D'autre part, Marie n'est pas l'épouse de Joseph,
* '* ;-
,
XV, 1-2
( ^
| ôooû,
.
^.
• ',
•
^. 2.
, ' , '.
iv ^,
•
;
" , ^,
-
., ^.
'
^
cum.
^
probum
^
C, F^, Syr.
Eth.
ph
L
:
ajoute
per duos dies.
fidelemque dicis.
:
(
Syr. traduit littéralement le grec
?)
— Eth.
.—
:
a dérobé
intemplum
Eth.
le
: quem
mariage.
nobis-
tu
—
.
:
qui était chère à l'auteur, et qui d'ailleurs se retrouve sous une autre
forme dans les légendes postérieures. D'après Origène, le grand-prêtre
Zacharie a laissé pénétrer Marie après la naissance de Jésus, dans l'en-
sous
prompt dans
comme
la
pensée de l'auteur,
' l'avait dit (Annas), et
du sacerdoce
ses attaques contre
le
Joseph
ils amenèrent Marie en
la
gogue (ce pouvait être un jour de sabbat), Annas qui a appris son arri-
vée de la veille, vient, en bon zélote, s'informer des causes de cette né-
gligence. Le petit dialogue entre les deux hommes est plein de naturel.
La visite d'Annas dans la maison de Joseph lui donne l'occasion de
constater l'état de Marie.
2. Très empressé le scribe court en référer au grand-prêtre. On ne
voit pas trop dans quelle ville habitaient Joseph et Marie; la rapidité
;
les
sens de «
qui par des présents faits au père se substi-
le
commettre un adultère»,
sens ici. Phocylide, 3, emploie
et les Oracles sibyl-
-
lins, II, 52 ;
V, 429, appellent d'adultère. Le le crime
sens présent se rapproche beaucoup de
Par sa consécra- ce dernier.
tion au Seigneur la vierge Marie est comme unie à Dieu par un mariage
mystique; la violation de ce vœu est une espèce d'adultère. Toutefois
238
3. Kat *,
PROTÉVANGILE DE JACQUES
;
XV,
1(
3-4
,
"
'• ;. ;
^.
4.
:
'
'*
^
^ .
^ Syr., D, F^ : et ayant entendu leurs hymnes (des anges) (deux
fois).
2 Syr., , A, devant eux (les anges). — Eth. : ubi verha laudum
.
cantici psalmistse die noctuque audwisti.
3 jE
les idées
ajoute:
— Eth. a bouleversé toute
sont les mêmes.
la suite du dialogue, mais
, ,-
la distinction entre les fiançailles et le mariage; et d'autre part l'union
la
:
on
volonté di-
peut
.
PROTÉVANGILE DE JACQUES
" XV,4-XVI, 2
, '.
'-
7.<\
.
*
^
-
,
XVI.
• - '.
1.
^. Kat
2.
^ Eth. :
,
(non?) expectasti donec
^'
manus
.
',*
.
^ : accepisti. C'est la
leçon de H.
3 ij', //./i, L comprennent que le sujet de est
— Eth. : Ecce aqua correctionis qua probantur omnes fornicato-
.
resite potabo,
Dominus coram omnibus hominibus.
4 F^:
5 , D,
l'envoi dans la
:
et postquam hanc
montagne.
.
biberis,
— Eth. a supprimé
.
actum tuum manifestabit
regret, auquel Joseph ne peut répondre que par ses larmes. L'auteur —
a trouvé l'idée de l'eau d'épreuve dans Num., v, 11-31, mais il en a
modifié assez profondément la signification. D'après le législateur juif,
l'eau amère de malédiction (les Septante ont traduit
destinée à mettre en évidence la culpabilité ou l'innocence de la fem-
est )
XV, 4-XVI, 2 PROTÉVANGILE DE JACQUES 24i
mais c'est toujours dans le cas où l'iui des conjoints, croyant avoir
à se plaindre de l'autre, veut attirer sur lui, s'il est coupable, la malé-
diction divine, malédiction qui se traduira par la stérilité aussi bien
de la femme que de l'homme. Mais notre auteur n'y a pas regardé de
si près; ce qu'il lui fallait, c'était l'attestation officielle de la virginité
de Marie, et il a pris dans la législation juive le dispositif qui lui pre-
mettait le mieux d'atteindre ce but. Il a modifié la cérémonie au gré
de sa fantaisie. L'offrande initiale (Num., v, 15) est supprimée, et d'au-
tre part, on a ajouté l'envoi dans la montagne ou dans le désert, qui
ne figure pas dans le texte des Nombres. La montagne, c'est, comme
dans les premiers chapitres de l'écrit, le lieu où Dieu se plaît, loin des
hommes, à manifester sa puissance. Toutes ces allées et venues ont dû
demander un certain temps, mais l'auteur ne se préoccupe pas plus du
temps que du lieu; tous les événements sont placés sur le même plan
comme dans un tableau des primitifs. L'épreuve tourne à la justifica-
tion de Joseph et de Marie; ils reviennent de la montagne sains et saufs
cl le peuple est dans l'étonnement. Etonnement bien légitime, puisque
PROTÉV. — 16
.
.
242
.
PROTÉVANGILE DE JACQUES
• Kat
, '( ^. 3.
XVI, 2 - XVII, 1
'. .
XVII.
'*
1. /. ^
'- ^
*.
1 Fa
Qq. mss.
2
:
Zacharias sacerdos
'
.
: ; : . Eth. Et cum
omnis populus nihil mali accidisse
— : vidisseru
.
et illis ni-
ajoutent
thiopien
G,H,Q
:
: kcfi'/Jizy.
C'est aussi la
adducerent coram se omnes
— G,H
leçon de l'E-
.
:
'. '.
et a lu : « d'inscrire les »
'
^ Nombreuses variantes : A,C revenant au texte de Luc lisent :
—D : — F^ :
de Joseph.
Eth., constant avec lui-miêm
—C se
,. '
raccorde à Luc :
, supprime cette mention des fils
I
1
XVI, 2-XVII, 1 PROTÉVANGILE DE JACQUES 243
mots
-
de
'. —
nunc in JudiPa per Sentium Saturninum; Justin, Dial.,lS:
Credner {Beitràge, , 23-1) suppose que les
saint Luc , proviendraient d'un
contre-sons fait par l'auteur du IIP Evangile sur le texte hébreu de
sa source. Kol-ha'ârefi ne signifiait que « toute la région. » Luc a tra-
duit toute la terre. Dans cette hypothèse il n'y aurait pas de désac-
cord sérieux entre la tradition représentée par Justin, Tertullien et le
,
otoaJtv
xaîBa
;
ot uSol
^'^-
''. TCO'.rjSOj
^.
(^
*
;
,.
^ ;
' ;
^.
-
2.
*''
•
', '
^.
.-
^" , , ,
'',
'. ^'
.' .
^ met tout ce membre de phrase. B, I, L, — R :
3 Je serais menteur et voici que les fils d' Israël savent bien.
Syr. :
(-).
5 fils
'
l'âne par
toujours donnés.
Syr.
Eth.
: et
la bride, l'autre suit
(. aj.)
On
—
—
et ivit
.
:
cum 60 simul.
B, C, F^ — Syr. Et quand atteigni-
.
: : ils
décision des mss. sur tous ces points. — Les réflexions de Joseph sur la
étaient arrivés à trois milles» ne doit pas faire illusion sur les connais-
sances géographiques de Fauteur. Veut-il dire que la caravane avait déjà
fait trois milles depuis son départ ? comme il n'est fait aucune mention
de ce dernier, ilest bien impossible de fixer l'endroit oîi elle se trouve actu-
ellement. L'auteur veut-il affirmer qiiOn était arrivé à trois milles de
IJethléem? C'est le sens le plus naturel mais on ne sait toujours pas d'où
;
, ,
' ^^ ,
''
PROTÉVANGILE DE JACQUES
^. 3.
oxt
%
XVII, 3 - XVIII,
^
66
1
•* ;
' ^.
^.
- ovou,
XVIII.
^,
1.
. ', -
^
2 C qui
.
Eth. supprime tout l'épisode des deux peuples.
veut se rattacher à la tradition de la grotte de
— Eth. supprime toute mention
la nativité
. .
a lu :
de lieu.
3 Eth. : Ecce dolores partus me cruciant, in eo sum ut pariam.
* 5, £ usent C'est aussi le sens du syriaque. — Eth.
simplement : Quomodo te deponam in hoc loco ?
.
^ :
.
: et
qui est dit de Rébecca, Gen., xxv, 23 : Yahveh lui dit : « Deux nations
«ont dans ton sein et se sépareront au sortir de tes entrailles. » Cepen-
dant deux peuples ne sont point dans le sein de Marie, ils sont
les
devant ses yeux, et c'est l'enfant qui va naître qui cause la joie de
l'un et la tristesse de l'autre. L'allusion est é'idente à la prophétie
de Siméon, Luc, ii, 34: Jésus est destiné à amener la chute et le
morales. Les deux peuples dont il est question, ne sont pas néces-
sairement les Juifs et les païens, mais plutôt les croyants et les
incroyants.
3. Nous avons déjà expliqué l'expression « au milieu du chemin».
Joseph
]ilusieurs mss.
....
;
.,
pas exprimé de cette manière. Nous avons traduit les parojes de
le
s'y avait
même. Sur les mots
qije
«
donnent
l'endroit
l'st désert » et sur la mention de la grotte, cf. introduction, p. 54 sq.
Seul le fragment sahidique parle à cet endroit d'une hôtellerie, vocov^
où Joseph aurait fait descendre Marie. Il paraît qu'au vi^ siècle on —
vénérait à Jérusalem la pierre que Marie avait sanctifiée en s'asseyant
sur elle à cemomei't du voyage. Cette pierre avait été originairement
à trois milles de Jérusalem Cf. Protev., xvii, 2. Après une tentative
qui échoua miraculeusement pour la transporter à Coastantinople,
file avait été dressée en guise d'autel dans l'Eglise du Saini -Sépulcre.
Un pèlerin l'y vit vers 5o0. Théodosius, De situ lerrse sancta-, dans les
,
2.
, ,
-
^ Se
TOJ
^
où
,
-, " , ' -
^
',
, ' ", , ^•
,
,
*
' - àvoj•
vants : Je vis toutes les choses arrêtées, puis soudain tout reprit
son cours. — Eth. : Dum autem it per i'iam terram, trementenn'idit,
hoves quoque pascentes vidit adspicicntes in cselum, et etiam juxta
magnum flumen ,iibi ad bibendum convenerat, multitudinem ovium
vidit suspicientem in aelum et stantem. Syr. Lewis, au contraire
— Pour
.
suit de très près le texte grec. ce dernier les mss. A, C, D,
E, (F^), H, R, Syr. mettent la narration à la première personne ;
/.
il
tissants du christianisme se
,;,
sont accomphs dans la tranquillité deDieu
,
, .
,'.
Peut-être faudrait-il voir dans cette description du silence de la
XVIII, 2 PROTÉVANGILE DE JACQUES 249
Divers traits, en montrent qu'on est à la lin delà journée; les ou-
effet,
vriers prennent leur repas, les brebis rentrent, les chevreaux vont boire.
Ce serait aussi au moment du coucher du soleil, qu'il serait le plus
facile de s'apercevoir de l'arrêt de la voûte céleste. Quelques-unes des
expressions sont bien choisies; appliqué à l'air qui subitement
s'arrête fait image. La description des ouvriers on train de prendre leur
repas est pittoresque et de bon aloi.
inams étaient dans
r.£.
a
Matth., XXVI, 23
rendu
L'expression
'.
)
'.
le plat, » c'est-à-dire ils
mss. ont
que Marc
lu
,,.
3.
,
XIX, 1-2
XIX.
;
6;.
1.
"
'
1
.
*
^
;
; •
". " ,, "
^.
" ;
-
;
' ^ 2.
' '.
-
1
^
,,, —
i7: . Syr. :
^\\\.
.
: Elevav'it deinde Joseph oculos suos ad
cum prope eam
.
colles Bethléem, mulieremque advenientem i>idit, et
^
*
^
(?
C
:
: .
'.
accessisset salutavit
ajoute :1
eam
:
; à la question de la
Maria, quœ concepit de
Spiritu sancto.
'
^
Syr.
R:
: Viens et tu verras.
.
XIX. 1. La narration continue un certain temps encore à la pre-
mière personne, qui se change brusquement et sans qu'on sache trop
pourquoi en troisième personne. La montagne dont il est question
peut être la colline assez élevée sur laquelle se trouAc situé Beth-
léem. Le dialogue entre Joseph et la sage-femme est rapide, comme il
conA'ient en l'occurrence. Le fait que Joseph cherche une sage-femme
juive semblerait indiquer que dans la pensée de l'auteur, il pouvait
y avoir dans le pays d'autres habitants que les Juifs, supposition assez
invraisemblable. Meyer pense que cette mention spéciale est destinée
à attirer l'attention sur les accoucheuses juiAes dont la gloire était bien
établie depuis les événements racontés, Exode, i, 15-21. A un point
de vue plus élevé, la sage-femme pourrait bien représenter l'humanité
docile aux enseignements divins, tandis que Salomé représente
XIX. 1-2 PROTÉVANGILE DE JACQUES 251
ter dans la grotte ? » ne se comprend pas bien on ne voit pas que Joseph ;
ait instruit l'accoucheuse du fait, qu'il a laissé Marie dans une grotte.
Mais cette question se comprend hien sur les lèvres de l'humanité,
qui, connaissant l'histoire de Jésus et celle de Marie s'enquiert des con-
ditions exactes de l'enfantement. C'est une nouvelle occasion pour l'au-
teur de développer son thème préféré Marie n'est pas l'épouse -véri- :
trouvent, Joa., I, 39 et 46. Joseph veut dire sans doute que les mira-
cles qui entoureront la naissance du Sauveur seront une preuve de
ment immaculé; mais il pense que divers prodiges comme ceux dont
il vient d'être le témoin vont se passer.
,
PROTÉVANGILE DE JACQUES
^ ,XIX, 2-3
. . , •(.3(
^,
'-
,
^
^, ;
6
" .
^
. ^
,
; , 7. "^,
^,
.- 3.
^ ajoute .
.
:
.
« Magnificavit hodie anima mea Dominum, quoniam noi^um lumen
ma gnamque gloriam vidi. » Et militia cseleslis adscendehat modo et
descendehat ad locum in quo erat qui hac die natus erat Deus Israël,
sur des nuées que paraît le Fils de Thomme. Cette nuée est dono le si-
gnal de l'apparition de Dieu parmi les hommes; c'est bien ce qu'ex-
prime la sasre-femme qui s'écrie : " Le salut (ou la rédemption) est arrivé
d'assez près le texte de Joa., xx, 25, pour que l'on puisse songer à un
emprunt direct. Le nom de Salomé est emprunté aux Synoptiques (cf.
Matth., XX, 20, xxvii, 5G; Marc, xv, 40, xvi, U. L'Évangile des Égyp-
tiens la connaît également et la représente comme une infatigable ques-
tionneuse. La conjecture de Meyer qui veut y voir Sémélé, d'après cer-
taines traditions, la mère, d'après d'autres la nourrice de Dionysos,
né lui aussi dans une iirotte, cette conjecture nous semble bien aven-
tureuse. 11 est invraisemblable que l'auteur ait fait ce rapprochement
conscient entre la naissance du Christ et celle de Dionysos.
'
254 PROTÉVANGILE DE JACQUES XIX, 3-XX, 2
'. >5 -
6. ,,
•
; où ^.
XX.
^
1. ' '- *.
^,
,
^
'
''
,
^. 2.
^ / : . C:
ou quelque chose d'analogue. Eth.
;
plusieurs mss. ajoutent
— :
. ..
pejjerit. et post partum çirgo permansit.
^ Syr. omet et lit à la place : Si je ne A'ois pas de mes yeux ; de
même Eth.
3 B, H, I, L, R, Pos. : — Syr. : montre-toi.
* Syr. ajoute : mais montre-toi si tu es vierge. — H ajoute :
. 5 C, F^,
—
,
Syr.
L,
:
R
et
:
Salomé entra
C :
.. ? --
vierge.
^ F^ et ajoutent d'abord le récit de l'accident; F^
:
-' —
Eth. rapporte l'incident à sa manière: Su-
lame autem accedens proxime ad Ala,riam, extendit manum suam
ut videret, at vero e
Sulame combustae
8
"^
B,
Syr.
'
I,
:
L, R, Pos.
.
brûle.
sunt.
— G, H
:
corpore Marise ignis ardens exiit
:
. - et manus
XX. 1. Et
sage-femme entra et dit à Marie « Laisse-
la :
de gazer ce que le texte primitif peut avoir d'un peu cru. D'ailleurs il
faut juger de tout l'épisode non point a\'ec nos idées modernes, mais
d'après les idées et les sentiments de l'auteur qui jugeait fort naturel
de faire constater de pi'su et de tactu le miracle de l'enfantement. La
première sage-femnae exprime bien la préoccupation à laquelle veut ré-
pondre l'auteur. Ce combat auquel on se livre de son temps au sujet
de l'enfantement virginal, l'auteur veut qu'il soit définitivement
terminé par le récit de cette constatation. En même temps
il veut mon-
trer à son lecteur qu'on n'est pas impunément incrédule à cette vérité.
Le châtiment de Salomé doit servir d'ex>^mple à tous.
2. Salomé châtiée pour son incrédulité et pour sa curiosité ne perd
-
:
cline Salomé; elle lui dit en effet : « Dieu de nos pères»; elle lui rappelle
qu'elle est de la race d'Abraham (cf. Luc, xm, 16; xix. 9), qu'elle a,
par conséquent, un droit plus spécial à
,
la bénédiction divine.
a ici son sens étymologique : ne fais pas de moi un exemple.
Meyer suppose que est une faute de transcription pouryovsûfftv
qui est la leçon du syriaque et de F^, L, Pos. Mais la phrase suivante
montre bien qu'il s'agit des pauvres. Comment, privée de ses mains,
Salomé pourrait-elle secourir les pauvres dont elle a l'habitude de pren-
dre soin ? Cette incidente montre que Salomé exerçait elle-aussi le
métier de sage-femme, bien que l'auteur ne parle point de sa profes-
sion. En cette qualité elle était amenée à rendre aux pauvres de menus
soins médicaux, dont elle ne demandait point le salaire. La manière
un peu dégagée dont elle parle de ses bonnes actions fait songer à la
^ "
' ",'. , '
256
6
PROTÉVANGILE DE JACQUES XX,
6
2 - XXI, 1
. ,'. ij.O'j, (1
•
^'
' , (,
. - -
^ 7:ço
3.
[fiv
. 6, , '. -
4.
*•
.
-., )
' " , ,
XXI. 1. '
^ Syr. :
.
mais rends-moi à ceux qui m'ont donné
— Eth. simplement
le jour.
.
Pos. '•
:
^ Syr. : .Je m'approche de lui, car j'ai péché dans mon cœur,
pour adorer l'enfant et elle dit : « Celui-ci est né roi d'Israël. »
qualité de roi. Cet enfant est né pour être un grand roi, ou plus exacte-
ment le grand roi d'Israël, c'est-à-dire le Messie. C'est la conception
que les Juifs ne veulent pas dépasser. La première sage-femme, au con-
traire, qui représente l'humanité croyante, a vu dès l'abord dans cet
enfant le Rédempteur. Salomé n'en sort pas moins jus-
Sauveur, le
^"
PROTÉVANGILE DE JACQUES
^.
^
XXI, 1-2
)
' , 2.
; * .'*, - *
*'
^.
^* ''
7. ' ;
3
D
G,
:
F":
'
: .
. . .. — F^, :
Syr. : à Bethléem de Juda.
,
*
5
D,E,F^,
ajoute:
',
G, Syr. :
), F* ajoutent : -
-
'
saint Matthieu en ajoutant les
'. — Eth. donne
noms des mages
simplement le récit de
Tanisuram, Malik
:
. .
et Sisseba,
6 F^ :
' D :
quelle plusieurs mss. ont renoncé pour serrer de plus, près le texte
de l'Évangile canonique. L'ensemble du récit depuis jus-
XXI, 1-2 PROTÉVANGILE DE JACQUES 259
dirent : « A
Bethléem de Judée, car c'est ainsi qu'il est
écrit. » Et il les renvoya. Et il interrogea les mages, leur
223, P. G., t. cm, col. 877), saint Jean Chrysostome (Hom., vi, In
Matth., P. G., t. Lvii, col. 64). Les expressions du Protévangile font
songer aux paroles d'Ignace Martyr : « Une étoile brillait dans le ciel, plus
éclatante que toutes les étoiles, sa lumière était inexprimable, et cette
apparition nouvelle excitait la surprise. Les autres étoiles avec le so-
leil et la lune l'entouraient en chœur; mais elle les dépassait tous par
8a lumière. « Ephes., xix, 2.
-, .
260 PROTÉVANGILE DE JACQUES
''',
..\
^'
XXI,
6-
2-4
. ,
^-
.
CV
, 3. \
-
,
'
*.
^,
!
.. - 4.
^
^,
^ , , L, R, Pos.
au textedeMatth.
,: , .
:
—D se rattache
3
C
Syr.
:
:
'.
de l'enfant; leçon que connaissent aussi C, G,
. . H :
.
4 Plusieurs mss. grecs et le syr. ajoutent, quoique de manière
assez différente : « Et l'adorèrent.» L'Eth. a la leçon singulière:
.
rum, quia rex erat; tus quiaDeus, et tertio propter incarna•
Judée. Ils partirent donc par une autre route. — ajoute d'a-
près Matth., II, 13-15, le récit de la fuite en Egypte.
,,
ne doit pas surprendre; de nombretix mss. de saint Matthieu lisent
II,
;
c'est
11
4.
:
), L'expression
Jérusalem
;
de Matth., montre bien que, pour l'auteur,
et ses environs
,
c'est le sac
au voyage.
immédiats.
de cuir dans lequel on
qui remplace .
la
-Judée,
Le Proiévangile ne s'occupe plus des mages, une fois qu'ils sont rentrés
dans leur pays. Les légendes postérieures n'ont pu se résigner
il les perdre complètement de vue. Voici ce que sait sur leur compte
1,1 relation éthiopienne: Ciun pcrveiiisscnt in tcgicneni siiam, i<.erunt
ad regern siium qui interrogavit eos dicens Quid vidisiis? Et narra- : «
(5 XXII. 1. '
PROTÉVANGILB DE JACQUES
•
XXII, 1-3
''
^,
à%h
, ^. 2.
' , 6'
*.
', ,
^.'
'
•
3.
. ,
. --
'.
II,
^
2
L :
16-18. C'est
3
Où
F* ajoute
.
Plusieurs mss. se rapprochent davantage
qui s'en rapproche le plus.
.
du texte de Matth.,
comme A
D'autres mss. rapportent la fuite en Egypte. Les uns
omettent l'épisode donné dans le texte et mentionnent simple-
ment la fuite; les autres F^, G, H, après avoir mentionné l'épi-
sode de l'étable, racontent d'une manière plus ou moins détaillée
l'avertissement à Joseph et son départ pour l'Egypte, — Eth.
fait de même, mais il met le récit de la fuite en Egypte après
l'épisode d'Elisabeth dans la montagne.
saisie de frayeur;
elle prit l'enfant et l'enveloppa de langes
3. Elisabeth, dontil avait été si peu question dans tout ce qui pré-
pas d'ailleurs de nous dire comment ils y vécurent et quand ils en sor-
tirent. La recension slave, publiée par Rerendts, avait des renseigne-
ments sur ces divers points. L'ange fait sortir de la montagne du pain et
de l'eau. A l'âge de neuf mois, Jean est sevré, et reçoit du miel sauvage
d'un palmier du désert. Quand l'enfant a treize mois, Elisabeth reçoit
l'ordre de sortir de sa retraite. A l'âge de cinq ans, Jean est confié à
l'ange Uriel; c'est alors qu'on lui donne le vêtement de poils de cha-
meau qu'il portera toute sa vie. Epiphane leMoine dans la vie de la
Vierge (P. G., t. cxx, col. 201) rapporte qu'Elisabeth, qui était à Beth-
léem, prit Jean et se sauva dans le désert. Elle se cacha quarante
jours dans une caverne. Cédrénus a transcrit ces détails dans son his-
toire [P. G., t. cxxi, col. 365).
264 PROTEVANGILE DE JACQUES XXII, 3 - XXIII, 3
."'^ '
; ( ,
*,
XXIII. - 1.
2. Kat
'
" '. 6
. ô ;
/.
^. 3. ^ "
^ Eth. : Et Herodes ascendit in Bethléem ut puerum Jesum requi-
reret qui
^
C:
Eth,
natus
:
xh
erat, sed
Zacharise non invenisset misit ad Zachariain.
.
eum non invenit.Cum autem Joannem filium
Et postea, misso
antea
.
ad eumnuncio, tertio ait illi r ex -.v. Si non adduxeris filium tuum,
scito et considéra quia ego ad te veniam et te occidam. » Et Zacharias,
his auditis, dixil -.«.Vivit Dominus, vel si sanguinem meum fuderitis,
ignoro tamen uhi
* D :
sit filius meus.
. »
une seconde fois des serviteurs vers Zacharie, et cette fois il fait des
menaces. L'Éthiopien suppose qu'il y eut après cela un troisième envoi,
et une nouvelle menace. Mais cette répétition est inutile.
3. En effet, la réponse de Zacharie à ceux qui le menacent est tout à
fait adéquate. Le texte, il est vrai, est diiTicile à établir. On peut répartir
les sens en deux groupes. Dans le premier, l'ordre des idées est celui-
ci « Dieu m'est témoin que je
: dis la vérité si malgré cette affir- ;
,
Barachie, tué entre le temple et l'autel. » Saint Jérôme nous apprend
dans le commentaire de ce passage, qu'à son époque, les pèlerins chré-
tiens vénéraient encore, dans les ruines du temple, les traces du sang
de Zacharie. Au lieu de plusieurs mss. lisent vou-
lant sans doute désigner par ce mot la séparation existant entre le
*
2
6eoû \
,
. ' .^ .'
d
,
utol
XXIV• 1. ^
-
. 2.
*.
^,
^'
. ^ , , «.
C : ''
(cf.
*•
'*
Eth.) ; 6,
)
8 où
,
. — Syr, (Lew.) ; Dieu me sera témoin que tu as répandu
mon sang, mais mon esprit, le Seigneur le recevra, parce que
c'estun sang innocent que tu répands sans (que j'aie commis de)
crime, au front de la porte du temple du Seigneur.
^ C, F^, Pos. (interseptum).
: Syr. omet cette —
phrase. — Eth. : Herodes autem surgens per noctem abiit in tem-
plum domini ubi manebat Zacharias et ibi occidit eum, et hoc
nemo unquam cognovit inter filios Israël.
2
*
Eth. et Slave
D, F^, :
—
.
.
:
blement à cette oblation que pense l'auteur, à moins que, dominé par
le souvenir de la scène de Luc, il ne songe à l'encensement qui formait
-
,
2 - 4
, ] . '.
7 1
.
^. 3.
) *.
^ ,'
^,
. -
-
4.
^
7.,
.
'
— Eth.
G, // ajoutent
tectum templi,
: Cum autem diu
et
:
ingressus
exspectavissent, ascendit
per fenestram intravit in
unus ex illis
. supra
templum.
.
Tune audwit çocem dicentem : « Certissime quidem Zachariam
occidit Herodes. » Et vox tacuit; et postquam nr audivit hanc vo-
voce audierat.
^
*
D h
vestibule.
^
'.
Syr.
F^
usque deorsum.
etc.
:
5 Eth. simplement
omet
.
ce
— Syr.
.
membre de
L
:
:
phrase.
Pos :
ils déchirèrent,
près du
Mais notre auteur n'y a pas regardé de si près; il n'a fait que dévelop-
per une tradition locale, qui montrait dans les ruines du temple le
sang de Zacharie, et il n'a pas craint de mettre en relation le meurtre
du grand-prêtre par Hérode et la destruction de Jérusalem parles Ro-
mains. La piention qui se trouve dans plusieurs mss., que le prêtre ouvrit
XXIV, 2-4 PROTÉVANGILE DE JACQUES 269
ensuite les portes du temple est prise à I Sam., m, 15; elle montre bien,
la conception que l'on se faisait postérieurement du temple de Jérusa-
lem.
3. Lorsque les prêtres, à l'appel de leur collègue, pénètrent dans le
,
qui font entendre un long gémissement. C'est un miracle semblable
à celui qui se passe à la mort du Christ, quand le voile du temple se
,
déchire depuis le haut jusqu'en bas. Matth., xxvii. 51. L'analogie
serait même plus frappante, si on lisait dans le texte comme ont fait
au lieu de
vêtements. »
,
que nous avons signalé d'abord, naais d'assez bonne heure on a dû lire
puisque le Syr. a compris « ils déchirèrent leurs
Le deuil des tribus d'Israël fait
:
r,v
^
ûxb
6
XXIV, 4-XXV, 2
', ' ,
^.
XXV. 1. ^'
', * | -
^ 2. " , xapcç '
;
^
' '.
(.)
2
C,
F^
Q
' Toy
: ',
— Eth., qui
. 6
23, le récit du retour d'Egypte. Suit dans l'Eth. cette simple prière :
^
Ei qui librum hune scripsit et ei qui jussit illum scribi, ei
.
:
.
.
^ F^:
C au lieu de ... lit :
Christi Salvatoris.
2 Ces lettres sont mises en tête de notre opuscule par A et ;
PROÏÉV. — 18
274 PSEUDO-MATTHIEU
me veut-il dire que le travail ardu qui lui est imposé ne lui laisse guère
d'espoir ? Veut-il dire au contraire que c'est dans l'espérance d'un pro-
fit considérable qu'il s'attarde à creuserune telle tranchée? Il est difficile
de choisir, encore que la seconde hypothèse soit la plus vraisemblable.
Jérôme se mettra donc à l'œuvre , et il commence par donner quelques
renseignements sur le prétendu livre composé en hébreu par saint Mat-
thieu. Comme tous les livres apocryphes, secreliores libri, cet ouvrage
n'était pas destiné à la publication, il devait rester la propriété d'hommes
très religieux qui se réservaient d'en faire connaître le contenu comme
bon leur semblait. Delà vient justement que les histoires racontées dans
ce livre ont été narrées aliter alilerque. C'est une explication des diver-
gences qui devaient exister à l'époque, entre les diverses narrations po-
pulaires relatives à la Vierge et à l'enfance du Christ. Sur Leucius qui
PSEUDO-MATTHIEU 275
que celui où, d'après une des recensions du décret de Gélase, aurait
été promulguée la prohibition des livres hérétiques et apocryphes.
Les mots cesset nunc oblatrantium morsus sont bien dans le style de
saint Jérôme, on sait que le solitaire de Bethléem n'était pas tendre
pour ceux qui contestaient ses travaux exégétiques. Le sens de la
phrase semble être celui-ci On va nous accuser, une fois de plus, d'in-
:
pervenire.
est bonne; c'est pour avoir voulu se mettre sur le même pied que i
les récits canoniques, que les récits de l'enfance s'étaient attiré les ''
gieux, qui, dans la suite des temps, l'ont reçu de leurs pré-
décesseurs. Le livre lui-même ils ne le confièrent jamais à
personne pour le traduire, mais son contenu ils l'ont expli-
qué de diverses manières. Ainsi arriva-t-il qu'un disciple
de Manichée, nommé Leucius, qui composa également de
faux actes des apôtres, publia ce livre, qui dès lors devint
prétexte non plus d'édification mais de destruction. Aussi
le livre fut-il condamné par un synode, comme indigne de
se faire écouter des oreilles de l'Eglise. Mais que cessent
les morsures de ceux qui aboient (contre nous). Nous ne
prétendons point ajouter aux Ecritures canoniques ce petit
livre; mais, pour démasquer la fraude de l'hérésie, nous
traduisons les écrits d'un apôtre et d'un évangéliste. Et
cela, tout autant pour obéir aux ordres de pieux évêques,
que pour résister à des hérétiques impies. C'est doncl'amour
du Christ que nous voulons satisfaire, pleins de confiance
dans les prières de ceux qui par notre obéissance auront pu
avoir accès à la sainte enfance de Notre Sauveur.
278 PSEUDO-MATTHIEU
Alla epistola.
i«
PSEUDO-MATTHIEU 279
c'est une œuA're entreprise uniquement avec des souvenirs sans i^raiide
mentatur et crescit. »
280 PSEUDO-MATTHIEU
'
pite evangelii sui hebraicis litteris obsignatum apposiiisse;
qviod an verum sit, auctori prœfationis et fidei scriptoris ij
non alia dicam quam quœ aut scripta sunt ibi aut conse-
quenter scribi potuerunt.
Alius prologus.
Le prologue que nous publions à la suite de cette lettre est celui des
mss. C et D. apparenté à l'épilogue qui termine le Protévangile
Il est
mais l'auteur s'y donne plus nettement la qualité de fils de Joseph et
de témoin oculaire des événements qu'il relate. La plénitude (des
temps) dont il est question n'est autre chose que l'avènement de l'ère
messianique. Cf. Gai., iv, 4. L'auteur remercie Dieu de lui avoir domaé
la sagesse nécessaire pour écrire cette histoire, qui doit montrer aux
douze tribus d'Israël que les temps messianiques sont enfin arrivés.
PSEUDO-MATTHIEU 281
Autre prologue.
* C, jE : in Israël .
2 C'est la leçon de ; les autres mss, ont des leçons qui dérivent
de celle-ci mal comprise.
3 donne une leçon qui se rapproche de Nat. Mar., i ,2.
^ :XXX annorum.
5 C : Achar. : Agar. D : Aquar.
6 donne le texte de Nat. Mar., i, 3.
^ A : sacerdos.
2 pour tout ce paragraphe donne le texte de Nat. Mar., 11.
vangile, bien qu'elle fût racontée en premier lieu, elle était en réalité
la seconde dans l'ordre chronologique. Mais notre auteur a l'idée
qu'Anne a conçu d'une manière virginale au moment même de l'annon-
ciation, comme plus tard la vierge Marie, il faut donc que l'apparition
à Anne, événement principal, ait lieu la première, Joachim sera ensuite
averti de l'heureuse nouvelle. — Vel sepulturam illi fecissem, puisque
Anne ne sait pas où est le corps de son mari, il ne saurait être question
de donner la sépulture, il s'agit plutôt de lui élever un mausolée.
lui
I
III. 1. In ipso ^ tempore apparuit quidam juvenis inter
''-
C, D ont une prière plus chrétienne : tibi soli gratias ago
quia ut voluisti ita ordinasti ut me soL•m a benignitatis tuas munere
excluderes.
^ C, D : i'idisti.
^ A : in eodem.
É
sens est plus fort, peut-être l'auteur songe-t-il déjà à l'application faite
à la A'ierge des mots : Dominus possedit nie in initio viarum suarum an-
,2-, 1 PSEUDO-MATTHIEU 287
« Per viginti annos habui eam, nunc vero quia noluit Deus
tuam '^.
Et cum hœc dixisset, respondit ei juvenis
» 2. :
«Angélus Dei ego sum, qui apparui hodie uxori tuae flenti
et oranti, et consolatus sum eam, quam scias ex semine
^
terai donc ici avec iTies brebis, tant que Dieu voudra bien
ni'accorder la lumière du siècle présent; par les mains de
mes serviteurs je (continuerai) de bon cœur à distribuer
leur part aux pauvres, aux veuves, aux orphelins, et à ceux
qui célèbrent le culte de Dieu. » 2. Et quand il eut ainsi parlé,
le jeunehomme lui répondit :« Je suis l'ange de Dieu qui
suis apparu aujourd'hui à ton épouse laquelle priait et
pleurait je l'ai consolée, sache que [par toi] elle a conçu
:
que avec joie, la vie telle que Dieu la lui a faite; d'autre pari les pau-
vres n'auront pas à souffrir de son absence.
2. Angélus Dei ego sum, cf. Tob., xii, 15. — Exsemine tuo concepisse;
c'est la leçon de quatre mss., confirmée d'ailleurs par ce qui suit : quam
iih'enies in utero liahenlem ; ex semiue tua est une addition posté-
rieure, destinée à restreindre le miracle. Mais cette bizarre alliance de
mots donne un sens tout à fait invraisemblable, si l'on songe en parti-
culier que Joachim est parti depuis cinq mois. Bea/t'/iirfo e/ws la quali- —
té qui la rend heata, bienheureuse, d'un bonheur objectif. On re-
imini similem visa est nec habere sequentem. Carrti. pasch., 1. II, vers 68,
P. L., t. XIX, — /n
col. GOO. de D «de Spiritu Sancto
u/tro, l'addition »
esttout conforme
à fait du mais
à l'idée contradictoirelivre, elle est
PROTÉV. — 19
290 PSEUDO-MATTHIEU , 2-4
* ajoute : et comede.
^ A, : Videntes autem pueri et mercenarii ejus qui eum eo eranl.
^ A, : putabant eum esse mortuum et accedenles vix elevaverunt
eum de terra.
^ D : contigit ut soporaretur.
2Leçon de C, D, E. A, —
lisent vohisque Deus talem dabit :
teur, assez malhabile, n'a pas su fondre dans un seul récit les données
empruntées à Jud., xiii, et à Tob., xii; il a dû revenir sur la doctrine
des anges gardiens dans une seconde narration. Cette doctrine est ex-
III, 4-5 PSEUDO-MATTHIEU 293
primée dans les niômes termes que Tob., xii, 12. — Gregarios sitos,
ceux qui gardent les troupeaux, une mauvaise lecture a amené la cu-
rieuse leçon de C, D : secretarios suos.
5. Triginta (lies. 1/auteur a fait la remarque qu'on s'avançait à toutes
petites journées, en faisant paître les troupeaux, il faut bien en effet
que les étapes aient été fort courtes; mais l'auteur n'a sur la géogra-
phie de la Palestine et particulièrement sur les distances que des idées
très confuses. —
Angélus Domini, dans le Prolévangile, ce sont les messa-
'
gers de Joachim qui viennent prévenir Aune; la transformation est inté-
ressante. —
Ad portam quse vocatiir aurea. La désignation est insuffisante.
Josèphe nous apprend, en effet, que parmi les portes du temple plusieurs
étaient recouvertes d'or ou d'argent
, : '
De hell. jud., V, , 3; cf. VI, , .3. Il n'est pas impossible d'ailleurs que
notre auteur ait pensé, non à une porte du tcm])l(', mais à une porte de
l'enceinte de Jérusalem, on ne voit pas bien Joachim arriver avec tous
294 PSEUDO-MATTHIEU III, 5 - IV
^
B: ante foras templi Domini, antc ejus introitum. dixit XV gradus
psalmorum per 'XV ascensionis gradus. Suit l'explication : nam
templum, De nat, Mar., vi, 1.
cf.
de l'époque mérovingienne. —
Quindecini gradus, ce nombre a été
imaginé d'après le nombre des psaumes graduels. On s'est imaginé
que les psaumes des degrés avaient été composés pour être récités sur
chacun des degrés qui menaient au temple. Puisqu'il y avait quinze
psaumes, il y avait donc quinze degrés. La démarche de Marie
montant toute seule les degrés du temple a remplacé les sept pas
qu'elle fait à l'âge de six mois. Protev., vi, 1.
V. Le cantique d'Anne est inspiré de Profev., vi, 3; les expressions
sont empruntées, en partie au Benedictus, en partie au cantique
d'Anne. Visitavit plebemsuam cf. Luc, i, 68, Benediclus... quia visitavit
et fecit redemptionem plebis suœ. — SterUis facta esL mater, cf. I Sam.,
ir, 5.
VI. Les occupations de Marie dans le temple sont décrites avec l'idée
que Marie y mène la vie d'une bonne religieuse.
1. L'auteur commence par signaler ce par quoi elle se distingue de
toutes les autres vierges : par sa maturité (à l'âge de trois ans, elle sem-
blerait en avoir trente) ;
par l'éclat de son visage (cf. Matth., xvii, 2,
d'après la Vulgate), et resplenduit faciès ejus sicut sol, \<estimenta
298 PSEUDO-MATTHIEU VI, 1-3
Factum est autem cum XII setatis annos haberet, et fama esset ac
dens dixit «
cat me. » At
: ^
bant ipsam ut virum acciperet de majoribus Israel.Tuncipsa respon-
potest fieri quod virum cognoscam vel vir cogTios-
illae dixerunt : « Timemus ne propter pulchritudinem
tuam nisi cognoscaris a viro et nubaris, secundum quod alise virgi-
veneratura sum perpétua. Nam ante Abel nullus erat inter homines
justus, et ipse per oblationes placuit Deo; et cum, esset occisus quod
Domino displicuit (peut-être faut-il lire : ab eo qui Domino displi-
teront poiir savoir si Marie est la première qui ait gardé la virginité.
C'est une des raisons pour lesquelles Marie n'allègue que des exemples
masculins. Abel a été proposé, par les Pères de l'Église (saint Basile,
,
saint Ambroise), comme un modèle de chasteté; l'Écriture, en elîet, ne
disant pas qu'Abel fut marié, on en concluait qu'il était vierge. Quant à
'
phane (//«res., lxxix, 5, P.G., t. xlii, col, 748) le mentionnent comme
vierge : .
exemple
Cassien,i)<? csenobiorum institutis,
est classique par-
i, 2 : quorum
prior Elias qui in V. Testantento virginilatis jam flores et castiw,onise
^ B,D : duodecim.
2 : jam pro consuetudine feminea in templo Dei illam morari
non posse.
3 D : octava. —A : tertia octava.
* D : Abyachar vel Ysachar. — B, : Isachar.
ajoute : ne aliquis eam decipere possit.
poser sur la tête de Joseph ici, elle gagne le ciel; l'auteur aura jugé
:
Mais l'idée de Joseph est très singulière, et l'on voit qu'il n'a pas très
bien compris le rôle qui lui revient. hypo-
Le grand-prêtre exclut cette
thèse, mais manière dont il parle du mariage futur de Joseph montre
la
dit. Tout ceci témoigne d'une certaine incohérence dans les idées de
1 : istius infantulse.
^ A, ajoutent ad solatium. :
plena, dominus tecum, etc. (sic). — B,D : Ave Maria, gratia plena
Dominus tecum, benedicta tu in mulieribus, et benedictus fructus
ventris tui, et ajoute de plus : Qmecum audivit, tremuitet expavit.
Tune angélus Domini adjunxit.
^ ajoute : de Spiritu Sancto qui obumbrabit tibi.
i>angile. Au lieu d'entendre simplement une voix qui lui adresse une
parole de salutation, Marie voit un ange qui lui annonce sous une for-
—
me non voilée sa maternité divine. I>es mots beala es Maria, etc., sem-
blent être l'écho d'une formule liturgique. — Lux de cselo, allusion au pro-
logue de saint Jean,i, 9: Erallux vcra quse illuminât omnem hominem
venientem in hune mundum. L'idée est heureuse de raccorder ainsi
les deux prologues de saint Luc et de saint Jean.
2. Tertia die, dans le Protévangile, c'est immédiatement après le retour
de Marie de la fontaine. — Juvenis, cf. plus haut'iii, 1. Purpuram fait al-
— ^
pourpre à la main au moment de l'annonciation était devenu classique.
iimere, l'absence de la salutation de Luc, i, 28, tient à ce que l'au-
teur du remanieraient serre d'assez près le récit du Protévangile, lequel
avait mis la salutation auprès de la fontaine. Comme cette salutation
manque ici, l'équilibre du récit n'est pas conservé. On remarquera en
outre la suppression de tout dialosiue. L'auteur est censé renvoyer à
l'Évangile canonique. —
La substitution de regem qui imperef, etc., aux
mots de l'Évangile s'explique par l'influence de Sedulius, T^rm. Pasch.,
II, 63 sq. : Salve sancta parens, enixa puerpera Regem qui cselum ler-
ramque lenet per ssecula etc., auquel notre auteur a déjà emprunté
plusieurs expressions.
X. 1. Mensihuft novem, neuf mois depuis qu'il avait reçu Marie dans
sa maison; comme, d'après l'auteur, l'annonciation a dû avoir lieu peu
314 PSEUDO-MATTHIEU , 1-2
"^
A, : Joseph in fabricandis tabernaculis regionum maritima-
rum erat opère prœoccupatus.
^ C, D omettent ce premier membre.
3 : quia mentis integritas et virginitas in ea persévérantes im-
maculatœ custoditae sunt ah ea.
* : semper enim in Domino, semper in oratione permansit.
^ A, : angeli Dei loquuntur.
^ A ajoute : qui eam imprœgnavit. — 5a lu : Non sit in te aliqua
suspicio de ipsa quia non nisi Spiritus Sanctus gravidam eam fecit.
"
A, : respiciam.
sa bouche les paroles que nous avons signalées chez certains auteurs
grecs. On ne lui fera plus teniï les propos qu'il tient dans le Protévan-
gïle. De même, aux compagnes de Marie et non plus à Joseph
c'est
rite est d'abord pour Marie. —Nec videre voluit, allusion au vœu de la
doit pas révéler le secret qu'il tient de l'ange. Aquam potationis Do- —
mini, tous les mss. lisent ainsi, mais on a un sens bien plus satis-
faisant en lisant, aquam probationis Domini, qui est la traduction lit-
térale de /,;.
—
prêtre ton péché, toi qui étais comme une colombe dans le
temple de Dieu, et qui recevais ta nourriture de la main
d'un ange, » Or on appela Joseph à l'autel, et on lui donna
de l'eau d'épreuve du Seigneur. Si un homme y goûtait
après avoir menti, et faisait sept fois le tour de l'autel,
Dieu un signe quelconque sur son visage.
faisait paraître
Quand Joseph en eut bu avec confiance et eut tourné
autour de l'autel, nul signe de péché n'apparut en lui.
signe plus grand pourra apparaître en toi que celui que trahit
l'état de ton sein ? Nous te demandons simplement ceci :
nement.
320 PSEUDO-MATTHIEU , 3-5
mus, ut, quia Joseph niundus est a te, confitearis quis est
qui te decepit. Melius est enim ut te tua confessio prodat,
quam ira Dei dans signum in facie tua in medio populi te
manifestet. » Tune Maria constanter et intrepida dixit ^ :
,
in ^. Et hoc Deo meo votum feci ab
infantia mea, ut ipsi qui me creavit in integritate perma-
nerem, in quo m.e coufido ipsi soli et ipsi soli sine
aliqua pollutione quamdiu vixero permanere.» 5. Tune
si est, etc.
^ : Et non est im^entum nec signum, neque vestigium alicujus
peccati in ea.
3 D ajoute : ex innocentia.
* : Alius dicebat sanctitatem, alius vero mala[m) conscientia{m)
accusabat. — : Alii dicebant quod pro mala conscientia accusabant
eam; alii dicebant : Grande signum est illud.
.
dont la Vulgate traduit régulièrement
— Et hoc Deo
vœux monastiques;
meo volum
les
feci,
la formule de serment Zr,
on croirait une formule de
etc.,
PROTÉV. — 21
322 PSEUDO-MATTHIEU 5-,1
omnes osculabantur ^ eani rogantes ut malis suspicionibus
eorum daret indulgentiam. Et deduxerunt eam omnes
populi et sacerdotes et omnes virgines cum exultatione
et gaudio usque ad domum suam, clamantes et dicentes :
peuples devant moi, l'un qui pleure, l'autre qui est dans la
joie. » Joseph lui répondit : « Reste assise et tiens-toi bien
sur ta monture, et ne dis point de paroles superflues. »
Alors apparut devant eux un bel enfant, revêtu d'une robe
éclatante; il dit à Joseph « Pourquoi as-tu appelé super-
:
flues les paroles sur les deux peuples dont a parlé Marie?
Elle a vu, en effet, le peuple des Juifs pleurer, parce qu'il
s'est éloigné de son Dieu, et le peuple des gentils se réjouir,
parce qu'il est arrivé et s'est approché du Seigneur, selon
qu'il l'a promis à nos pères Abraham, Isaac et Jacob. Le
pent à Joseph. —
Populum Jiidœoru m, au lieu de la distinction entre
croyants et incroyants, qu'avait en vue le Protévangile. Pseudo-Mat-
thieu oppose les Juifs aux Gentils.
2. Quia tempus advenerat pariendi, ce n'est pas Marie qui ressent
les premiers symptômes de la délivrance prochaine; c'est l'ange qui
déclare que l'heure est arrivée; les expressionsdu Prolévangile auraient
pu laiser croire que Marie avait connu les douleurs de l'enfantement. —
Speluncam, c'est la même idée que dans le récit primitif, il s'agit d'une
grotte qui Jie saurait en aucune manière servir d'habitation, ni mê-
XIII, 1-3 PSEUDO-MATTHIEU 325
grotte. — El ilii peperil, cf. Luc, ii, 7, et peperii filiiim suutn primo geni-
tum, mais le dernier mot a été supprimé, pour éviter toute difficulté.
Dans le la sage-femme étaient, à distance, té-
Protcvangile Joseph et
moins de l'enfantement. Seuls les anges sont ici les témoiiis de la nais-
sance du Christ; on remarquera la curieuse leçon de A, B.
3. L'épisode des sages-femmes dilfère en plusieurs points de celui
qu'avait raconté le Prolévangilc. Le nom de Zélomi qui est donné à
la première n'est qu'une corruption du nom de Salomé. Comme elle
n'a pas été témoin de renfantenient cl qu'elle n'a pas été instruite
par .Joseph de l'origine mystéi'icuse du iioiiveau-né. il est nécessaire
326 PSEUDO-MATTHIEU XIII, 3-4
^ A, ajoutent : ut te visitent.
^ A, : eas intrare.
^ A, ajoutent : Salome non ingressa,
^ : Quod audio, nisi probavero certe non credam. Ingressa ad
beatam virginem dixit : Volo probare palpando te utrum verum sit
elle ne veut pas croire sur la parole de sa compagne; il lui faut, une
vérification expérimentale. — Angustari, être étoulÎée par les sanglots.
328 PSEUDO-MATTHIEU XIII, 5-7
^ ajoute : in spelunca.
^ ajoute : qui erant in ipsis partibus venientes. — : qui erant
in regione illa custodientes gregem suum.
3 : dicentes : GL•ria in excelsis Deo et in terra pax hominibus bo-
nse vohintatis .Qui et dixerunt : Natus est hodie salvator mundi qui...
^ : qui restauraret, sicut promiserat non solum Israël, sed et
omnes génies.
saint Luc, ayant voulu se rallier à saint Matthieu pour les récits de l'en-
fance, il avait laissé de côté le IIP Évangile. Ps. -Matthieu n'éprouve
nulle difficulté de concilier les deux récits canoniques ; et bien qu'il
n'indique pas d'une façon expresse l'adoration des bergers, il laisse en-
tendre qu'il faut chercher dans saint Luc, un récit complet des événe-
ments. —
Quia nnlus est Salvator, cf. Luc., n, 11 avec suppression carac- ,
bus diebus.
désir de faire accorder le récit avec celui de saint Luc. Le même chan-
gement de admis par Théophylacte, In Malth., ii, P. G., t.cxxiii,
lieu est
col. 165,
prophéties.
il
—
/saiam, cL Is., i, 3.
grecque de Hab., m, 2,
avait trad'uite littéralement
ceris .
:
^ ,,
permet d'ailleurs de constater la réalisation de deux
—
Hahacuc dicentem, c'est la leçon
que l'ancienne Vulgate
In medio duorum animalium innotes-
Saint Jérôme est revenu au sens de l'hébreu Dominus opus :
^ C, D : tredecim.
- : a Spiritu S.
^ : Visitavit et fecit redemptionem plebis suae Israël benedictus
Dominus Deus noster.
* ajoute : se ad portam templi.
5 : accepit in ulnas suas et dixit.
3. Or
y avait aussi dans le temple du Seigneur une
il
Elle avait vécu sept ans avec son mari depuis sa virginité,
et elle était veuve depuis quatre-vingt-quatre ans. Jamais
elle ne s'éloigna du temple du Seigneur où elle vaquait aux
,
1) circoncision; 2) treize jours après la naissance : adoration des mages;
3) quarante jours après la naissance : présentation au temple. C'est
une autre manière de faire concorder Luc et Matthieu. D a certainement
pris pour guide l'usage liturgique. Perilhomen = —
cette ex-
pression ne se retrouve pas dansCetZ); elle est inintelligible puisque
la circoncision de Jésus a déjà été rapportée un peu plus haut. L'au-
teur a dû transcrire sans le comprendre quelque vieux texte qui si-
tuait au temple la cérémonie de la circoncision.
2. Simeon, l'épisode de Siméon est calqué de très près sur Luc., ii,
XVI. Secundo anno, les mss. ofl'rent sur cette date des variations
importantes; nous avons déjà vu que place l'adoration des mai>es D
avant la présentation, C la met deux jours après. Cette donnée est
celle qui semblerait le mieux se concilier avec le texte de saint Mat-
thieu, II, 1 ; l'adoration des mages aurait suivi de près la naissance
du Christ. Mais comme d'autre part le massacre des Innocents a dû
suivre d'assez près Tadoration des mages, on se demande pourquoi
XV, 3-XVI,2 PSEUDO-MATTHIEU 335
adoraverunt eum.
2 D : munera. — remplace tout ce qui précède par : et apertis
i
thesauris suis ohtulerunt ei munera, Guaspar myrrham, Melchior
thus, Balthasar aurum.
^ B, D Anno sequenti Herodes rediens a Roma cum videret quia.
:
voya par tous les chemins voulant les saisir et les tuer. Et
comme il n'arrivait pas à les trouver, il envoya des gens
à Bethléem et fit tuer tous les enfants de deux ans, et au-
dessous, selon la date dont il s'était enquis auprès des ma-
ges.
2. Mais le jour précédent Joseph fut averti en songe par
du t faire uu voyage à Rome, soit pour s'y disculper d'un crime de lèse-
majesté, soit au contraire pour accuser ses deux fds Alexandre etAris-
tobule. C'est seulement au retour de ce long voyage, qu'il put s'occu-
per de la question des mages et donner les ordres relatifs au massacre de
son Histoire scolastique [P. L., t. cxcviii, col. 15'io). Il nous semble
donc, tout bien considéré, que le texte original de Pseudo-Matthieu
mettait l'adoration des mages deux ans après la nativité et le mas-
sacre des innocents peu après la visite des mages.
Le récit de Pseudo-Mal thioii (htnnf ciisuilc hi n;ii'ralion de la t'uilu
PROTRV — -2^
338 PSEUDO-MATTHIEU XVII, 2
rum et matrem ejus etfugein ^^gyptum, et esto ibi usque quo dicam
tibi; futurum est enim ut Herodes quserat puerum ad perdendum,
De nativitate Mariae.
Prsefatio.
Préface.
pitres IX et X.
342 NATIVITÉ DE MARIE I, 1-3
que Joachim n'a pas été béni de Dieu; il est question ici de malédiction.
— Scriptura dicente, il n'y a pas trace d'un texte semblable dans l'An-
cien
9,
).
Testament
infecunda nec
d'après les
; on
sterilis
Septante
En
lit simplement dans Ex., xxiii,
in terra tua,
:
prenant
.'. :
(cf.
Is.,
non erit
xxxi,
lui
il le
demandant pourquoi,
regarda ^ mépris
lui qui
était sans enfant, au milieu de ceux qui
il osait se tenir
étaient féconds. Ses présents, disait-il, ne pouvaient en
aucune façon paraître dignes d'être acceptés par Dieu,
puisque Dieu l'avait jugé lui-même indigne de postérité, car
l'Écritvire dit « Maudit quiconque n'engendre pas de fils en
:
non promebat, sed tamen habebal [P. L., t. xi., col. 391). On trouve une
IV, 24:
être à saint
/.
formule tout à fait semblable dans saint Jean Damascène, De fide ortlt.,
sanctifiée dans le sein de sa mère; nous verrons même qu'il exclut for-
l'ange est un gage de l'accomplissement des promesses qui leur ont été
faites. — Domino humiiium exaltatori, cf. Luc, i, 52 et exaltavit hu-
:
milies.
2. Domum, à Nazareth.
352 NATIVITÉ DE MARIE V, 2-VI, 3
degrés faisant tout le tour de l'édifice, — C'est une idée ancienne dans
que le nombre des psaumes graduels était en rapport avec le
l'exégèse
nombre des degrés du temple.
2. Cumque ipai vestimenta, c'est une manière ingénieuse de laisser
V,2-VI, 3 NATIVITÉ DE MARIE 353
rent à la maison.
tacat, parce que à d'autres points de vue Marie était encore une petite
enfant. Serait-ce une manière discrète de protester contre les pieuseâ
exagérations de Pseudo-Matthieu, Vi, 1 ?
PROTÉV. —2 3
—
VII. 1. Cum fptaiis processu, cf. Luc, ii, 52, ei Jésus proficiebat sapien-
tie et setafe ei gratia apud Deum et homines, et I Sam., ii, 26. Juxta 1
Psalmistam, Ps. xxvi, 10 (Vulg.) : Quoniam pater meus et mater mea
dereliquerunt me, Dominus autem assumpsit me. Le souci de montrer
sa science scripturaire rend notre auteur un peu dur pour les vieux
parents de Marie qui n'avaieut dû se séparer qu'à regret de leur enfant. —
Ab anu,elis frequentabatur, il n'est pas parlé de la nourriture apportée
par les anges : Fauteur peut bien admettre la visite des anges, mais il
est tout naturel qu'une sainte religieuse soit réjouie tous les jours
par la visite des anges; il l'est moins qu'elle soit nourrie par eux.
2. Épisode correspondant à celui de la demande en mariage par le
VII, 1-2 NATIVITÉ DE MARIE 355
— Virginitatem
ont vue sous lesmots
Ps, Lxxv, 12 (Vulg.)
in circuilu ejiis affertis
i'vSpa où
:
,
ment au Seigneur, par le vœu de ses parents et par sa propre volonté.
vovisse, c'est l'idée, que,
Voi-ete et
munera.
de bonne heure, les exégètes
Luc, i,34. —
Contra scripiuram,
reddite Domino Deo vestro, omnes qui
— Morem genti insuetum, cette cou-
356 NATIVITÉ DE MARIE VIL2-VIII, 1
4. Nupiui habiles iwii cofijugatos, il n'est pas fait mention des veufs,
ils sont plutôt exclus si l'on tr^duil non ioiijiigalos : n'ayant pas été
mariés. — Florcin gentiivasficl, connue dans l'épreuve racontée, Num.,
XVII, 5.
'VIII. 1. JofiCfth devait demeurer à Bethléem qui semble être sa ville
natale Cf. Luc. ii. 3-4. Si l'on parle de son grand âge, il n'est fait
358 NATIVITÉ DE MARIE VIII, 1 - IX, 1
font aller aussitôt Marie dans la maison de Joseph ici Joseph se rend
;
seul dans sa demeure, tandis que Marie retourne à Nazareth. Cela tient
à la distinction des fiançailles et du mariage, distinction qui est conçue
au point de vue occidental. — Bien que l'auteur ne donne pas à Marie
le titre de reine des vierges, il en accepte cependant l'idée. Marie doit
être entourée d'un cortège de vierges. — Ad donium parentum ne
suppose pas nécessairement que les parents vivaient encore.
IX. i. La preiTiière annonciation à la fontaine a disparu. Cette scène,
pour ainsi dire canonisée dans l'Eglise grecque, a semblé suspecte à
l'auteur, puisqu'elle n'est point relatée dans saint Luc. Modiim vel —
ordinem, expression que l'auteur a dû trouver toute faite, et dont il
360 NATIVITÉ DK MARIE IX 1-4
Altissimi voeabitur ,
quia qui in terris nascetur humilis, in
cselo régnât sublimis : et dabit illi Dominus Deus sedem
David patris ejus, et regnabit in domo Jacobin aeternum,
non
et regni ejus erit finis : ipse quippe rex regum et domi-
nus dominantium est, et thronus ejus in sseculum sœculi».
4. His angeli verbis virgo non incredula, sed modam scire
volens respondit : « Quomodo istud fieri potest ? Nam cum
nuance exacte.
est difficile de préciser ici la A partir de denique nous —
avons un coininentaire continu de Luc, n, 26-38. C'est un peu
afiaire à
la manière de Bède et d'Alcuin, lesquels d'ailleurs sétaient fortement
pensées,
IX, 1 - 4 NATIVITÉ DE MARIE 361
non dubifat Virgo de facto, sed modum requirit et ordinem. Hom. iv,
sup. issus est, P. L., t. clxxxtii, col. 80.) — Juxta i'otnm meum, cf. viii,
362 NATIVITÉ DE MARIE IX, 4-X,l
nunquam hoc auditum est ut mamillfe plensp. sint lacté, etc. —-Contra om-
nes ardores Zitirfmis, réminiscence de saint Augustin, .Ser/»., cxliii, l'i :
XVIII, P. L., t. xLii, col. 1.'!2: Nec interjuit carnis concupiscentia, per
.
dans saint Matthieu, que l'on se contentera de gloser.
Nam sponsi more, explication que les commentateurs se passent
de main en main depuis saint Jérôme, In Matth., i, P. L., t. xxvi,
col. 24: Non ah alio inventa est, nisi a Joseph, qui pêne licentia maritali
de place dans Bethléem ? L'auteur ne paraît pas s'être posé cette ques-
tion, et il arrête brusquement son récit sur la mention de |a naissance
, i-2 NATIVITÉ DE MARIE 365
de Jésus. Au fait, son but était atteint; il a comblé par quelques brèves
indications les lacunes des Évangiles relativement à l'enfance de Marie,
il ne lui reste plus qu'à laisser la parole aux évangélistes eux-mêmes.
Est-il besoin de faire remarquer, en terminant, que le choix fait par l'au-
teur dans les légendes mariales a été intelligent, puisque seuls les épi-
sodes qu'il mentionne sont demeurés classiques dans l'Eglise latine ?
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES MATIÈRES ET DES NOMS PROPRES
Clément d'Alexandrie, 38, 81, 103, 106, 108, 233, 240, 318.
85, 86, 97, 99, 100, 109, 212. Ebionites, 78-80, 85, 99, 113.
Clément Romain, 183. Eck, 209.
Clémentines, 145. Ehrhard, 98.
Gollyridiens, 18, 20, 114. EU (Héli), 51, 180.
colombe, 210, 215. Eliakim, 51.
24
370 PROTEVANGILE DE JACQUES
Hrostwitha, 74, 103, 150. 39, 47, 52, 86, 103, 106, 108,
114, 131, 144, 217.
Ignace (S.), 11, 32, 81, 248, 259. ses fils, 37, 39, 52, 82,*131, 142,
Incarnation (fête), 118. 208, 216, 308, 358.
Innocents (massacre), 4, 68, 262, ses filles, 131, 217.
334, 337. son grand âge, 38, 39, 52, 216.
Innocent I, 104. son origine sacerdotale, 143.
Intercession des Saints, 40. son obéissance, 214.
J
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES 371
Mages, 4, 7, 67, 68, 257, 258, 259, naissance avant terme, 198.
261, 264, 333, 335, 336. naissance virginale (voir virginité
Magnificat, 16, 202, 226. in partu) .
Maïa, 55. Nationale (Bibliothèque), 63, 67,
Maître souverain, 41, 189, 256. 68, 69, 73.
Makarius de Moscou, 90. Nativité de Marie (livre de la), 7
Maie, 160. 21, 29, 31, 39, 44, 74, 75, 77,
Manichéens, 101, 103, 106, 141. 101, 107, 149, 151, 156, 158,
142, 273. 165, 169.
Maria Cleophœ, 131, 132. Nativité de Marie (fête), 68, 118,
Maria Jacobi, 131. 119, 133, 148, 150, 158, 160.
mariage, 24, 29, 30, 52, 144, 359. Nazaréens, 82.
Marc, 10. Nazareth, 30, 73, 113, 126, 237,
Mîtrcionites, 82. 335, 342, 349, 351.
Marie, 2, 3, 4, 6, 7, passim... Néander, 165, 180, 196.
dispensatrice des grâces, 40. Neubert, 27, 32, 37, 110.
nom de Marie, 8, 198, 199, 203, Nicéphore CalUste, 130, 217.
295, 348, Nicétas David, 122, 123.
Martin François, 44. Noël Alexandre, 49.
Martin Pauhn, 110.
martyres des apôtres, 105, 278. Œcuménius, 131.
martyrologe, 134, 150. Olier, 162.
Matthieu (S.), 6, 10, 74, 76, 230. Opus imperfectum in Matthseum,
Maxime de Turin, 146. 145.
Méchitaristes de Venise, 70. Origène, 13, 28, 29, 38, 57, 82, 83,
Médicis (Bibliothèque), 73. 86, 90, 97, 99, 100, 109, 179.
Méliton (Pseudo), 105. Osiris, 94, 200.
372 PROTEVANGILE DE JACQUES
Talmud, 13, 51, 219, 241, 319. vies de Notre-Seigneur, 46, 159.
45, 47, 52, 79, 127, 207-211, Vincent de Beauvais, 74,76, 156,
264-267, 352. 341.
Thilo, 64, 65, 72, 73, 74, 77, 101, Visitation, 3, 227-228.
Thomas (S.), apôtre, 253. 29, 49, 303, 317, 321, 354, 361.
Thomas d'Aquin (S.), 24, 38. voile du temple, 23, 219, 226, 228,
I. ANCIEN TESTAMENT
Genèse, i, 12-20.. 191 Juges, VIII, 19 193
VI, 2 234 XIII, 2-24 15, 192, 288, 291
xvn, 1-20 15 XI". 22 287, 290
XVIII, 6 203 XVIII, 13 195
XVIII, 9-15 . 15 Ruth, m, 13 193
XXI, 1-2 . 15 IV, 11 239
XXI, •7 203 I Samuel, i, 1-20 15, 24
XXI, 8 201 187, 192. 193.
XXV, 23 246 I, 22-23 205
XXV, 24-26 198 I, 25 353
XXX, 23 ,
203 , 5 297
XXXVII, 34 231 II, 26 207, 354
XXXVIII, 8 183 m, 3 238
XXXVIII, 27-30 . . 198 111,15 269
L, 10 185 XVIII, 16 207
Exode, I, 15-21 . . 250 XXV, 34 193
XVI, 10 251 II Samuel, i, 17 185
XXIII, 26 344 XXI, 10 231
XXIV, 18 184 I Rois, VIII, 10 251
XXV, 17-22 356 XIX, 28 184
XXVIII, 5-6 220 II Paralipomènes, xxiv,20-22. 88
XXVIII, 33-35 . . . 212 Tobie, II, 21 187
XXVIII, 36 196 III, 9-11 187
XXXV, 25 .219. 220 V, 5 288
Lévitique, xii, 5 199 VII, 15 239
XVI, 31 186 XII, 12 44, 293, 349
XXIII, 27-32 186 XII, 15 289
XXV, 9. • 213 xïi, 19 291
Nombres, v, 11-31. . 240, 241, 318 XII, 22 292
XVI, 27-31 217 Judith, IV, 180
xvn 213, 214, 307, 357 VIII, 6 186
XXIX, 7 186 IX, 9 204
Deutéronome, vu, 14 344 IX, 3 189
X, 17 360 Job, III, 3 191
XXII, 13-21 233 Psaumes, xxvi, 10 (Vulgate) 354
XXIV, 1-3 235 xLiv, 7 (Vulgate) 360
XXIV, 19-21 283 Lxviii, 26 207
Juges, VI, 19-22 290, 291 Lxxi, 8 (Vulgate) 360
TABLE DES PASSAGES DE LA BIBLE 375
Psaumes, lxxv, 12 (vulgate) 355 Isaïe, xxxixi, 16 55
xcvi, 203 Liv, 1 195
xcviii, 24 186 Lvii, 5 231
cxnv, 1 203 Jérémie, i, 5 15
cxLiv, 3 207 XV, 16 185
Proverbes, vin, 22 287 Ezéchiel, xliii, 13-14 207
Sagesse, xviii, 14-15 249 Daniel, vu, 13 251
Ecclésiaste, vi, 12 229 Osée, 10
I, 195
Isaïe, I, 3 331 23
II, 1, 195
VIII, 3 19 Amos, VI, 12 203
X, 6 204 Habacuc, m, 2 (d'après LXX) 331
XI, 1 215, 357 Zacharie, xii, 10 185
XXXI, 9 (d'après LXX) .. 344 XII, 14-14 269
XXXII, 17 204
Avant-propos
Introduction 1-169
Bibliographie 171
Abréviatioons et signe critiques 176
378 PROTÉVANGILE DE JACQUES