ECONOMIE ESP L3 Dernière Partie
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Une économie peut s’ouvrir (open) ou non au marché international (international market, international trade). A travers une politique
Marché B&S protectionniste (protectionist policy), l’Etat peut rendre le passage des biens et services à travers les frontières de son pays plus difficile.
local
Le protectionnisme se manifeste par la mise en place de barrières douanières (customs barrier, trade barrier). Le but est de protéger les
entreprises locales de la concurrence étrangère :
- (1) en limitant les quantités importées directement par des quotas ou contingents (quotas) ou indirectement par
l’alourdissement des procédures douanières ou l’augmentation des exigences en termes de normes sanitaires, par exemple.
- (2) en taxant les produits importés de droits de douanelai (duty or customs duty) de manière à ce que leurs prix soient assez
élevés pour ne pas éclipser les entreprises locales dans le marché local.
Inversement, une politique libérale (liberal policy) tend à éliminer les différentes formes d’obstacles au libre-échange (free trade) avec
l’extérieur. Dans le cadre de la politique du « laissez-passer » (laissez-passer policy), l’Etat doit laisser les acteurs privés locaux et
étrangers effectuer librement leurs échanges sans y intervenir.
Parmi les économies ouvertes (open economy), étant donné que chaque pays (ou groupe de pays) a sa propre monnaie d’échange, le
commerce international ne peut exister sans le Système Monétaire International (SMI). Le SMI est l’ensemble des règles (comme la
fixation du taux de change), des institutions (comme le FMI) et des accords qui régissent les relations monétaires entre les pays. A
travers sa politique de change (exchange rate policy), la Banque Centrale (en étroite collaboration avec l’Etat) s’assure que son pays
s’intègre parfaitement au SMI tout en ayant une certaine capacité d’adaptation aux diverses fluctuations économiques au sein du
commerce mondial.
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Quel est l’intérêt de s’ouvrir à l’extérieur et pourquoi vouloir appliquer le protectionnisme ?
Libre-échange = pouvoir importer des produits à Libre-échange = concurrence entre produits importés et
bas prix immunisant ainsi les consommateurs produits locaux : (1) La part de marché des producteurs et
contre l’inflation. Exemple des produits chinois vendeurs locaux diminue. (2) Si les produits importés sont
bon marché. très compétitifs, les producteurs locaux ne font pas le poids et
risquent la faillite.
D’ailleurs, comme le suggère le terme, le protectionnisme
Le libre-échange est source de création
vise principalement à protéger les entreprises locales, car
d’emploi, car elle attire les IDE (Investissement
comme on l’a vu précédemment, c’est au niveau des
Direct Etranger) : la possibilité d’importer
entreprises que s’opère la croissance économique. Une forte
facilement les intrants, et d’exporter les produits
dépendance avec l’extérieur expose un pays aux risques liés
peut être un facteur attractif pour les
aux changements de la conjoncture (context) internationale.
investisseurs étrangers.
Enlever les barrières douanières revient à renoncer aux taxes
Pouvoir exporter = Nouveaux débouchés pour douanières. Or, ces dernières constituent une ressource
les entreprises locales. importante pour les finances de l’Etat.
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Pourquoi ne pas seulement rejeter les inconvénients du commerce international et ne prendre que la meilleure partie ?
Pour le moment, aucun pays ne veut être totalement ouvert pour bénéficier des bienfaits du libre-échange au risque de s’exposer entièrement aux
aléas du commerce international tandis que les autres se permettent de faire une sélection. Pour que le commerce international soit équitable, les
risques et les bénéfices doivent être partagés par tous les participants.
L’OMC organise les rencontres internationales afin que les pays puissent fixer eux-mêmes les règles du commerce
international. Cependant, ces règles doivent être tournées vers la libéralisation progressive des échanges.
A titre d’illustration, parmi les sujets de discussion les plus débattus, il y a eu la suppression des subventions
agricoles (agricultural subsidies). En effet, certains pays développés subventionnent leurs producteurs et
exportateurs de produits agricoles afin de les rendre compétitifs sur le marché mondial. Beaucoup de pays
dénoncent cette pratique comme étant une concurrence déloyale.
L’OMC veille à ce que les accords commerciaux soient appliqués par les pays signataires. Si un pays pense que
conformément aux accords de l’OMC, ses droits n’ont pas été respectés, il peut formuler une plainte auprès de
l’ORD_Organisme de Règlement des Différends (Dispute Settlement Body) de l’OMC.
OMC essaie de faire en sorte que tous les pays, surtout les pays en difficulté comme les PED _ Pays En
Développement (Developing Countries)_ et les PMA _ Pays les Moins Avancés (Least Developped Countries),
soient parfaitement intégrés dans le commerce international.
- Avec la collaboration des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) que sont la Banque Mondiale (World
Bank) et le FMI _ Fonds Monétaire International (International Monetary Fund), l’OMC offre une
assistance technique pour aider les PED et PMA à participer plus dans le commerce international et à tirer
pleinement parti des avantages de l’échange.
- Il y a également le SGP_Système Généralisé des Préférences (Generalized System of Preferences). Il s’agit
SGP d’un mécanisme par lequel les pays développés permettent à des PED ou PMA d’exporter vers eux certains
produits avec une barrière douanière réduite ou nulle dans le but de les aider. Les pays riches définissent les
conditions d’éligibilité des bénéficiaires (le respect du droit de l’homme par exemple) et les listes des
produits concernés. Ces privilèges ne sont pas permanents et peuvent être retirés en cas de non-respect des
conditions d’éligibilité. 3
LE TAUX DE CHANGE ET LE SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL
Les taux de change se fixent en fonction de l’offre et de la demande de devises (currency) dans le monde entier. Plus les agents veulent
« acheter » du Dollar avec de l’Ariary, plus le dollar devient cher en Ariary. On dit alors qu’il y a une appréciation (appreciation) du Dollar par
rapport à l’Ariary ou une dépréciation (depreciation) de l’Ariary par rapport au Dollar.
Si la Banque Centrale de Madagascar veut augmenter la valeur de l’Ariary par rapport au Dollar, il suffit qu’elle achète massivement de l’Ariary
avec du Dollar. Cet achat augmente la demande globale de l’Ariary et engendre l’appréciation de l’Ariary par rapport au Dollar.
Le régime de change (exchange rate regime) est une politique de change qui implique l’intervention ou non de la Banque Centrale pour changer
le cours de sa monnaie.
- Si la Banque Centrale adopte un régime de change fixe (fixed exchange rate regime), cela veut dire qu’elle fera en sorte que le taux de
change ne varie pas. Lorsque beaucoup veulent acheter du Dollar avec de l’Ariary, le Dollar a tendance à s’apprécier (l’Ariary se déprécie).
Si la Banque Centrale veut éviter cela et garder le même taux de change, elle doit empêcher cette dépréciation en achetant de l’Ariary
avec du Dollar.
- Avec un régime de change flottant pur ou régime de flottement pur (purely floating exchange rate regime), la Banque Central n’agit pas
sur le marché de change.
- Le régime de flottement administré (managed float regime), quant à lui, est un compromis entre le régime de flottement pur et le régime
fixe. La Banque Centrale laisse le cours (rate or exchange rate) flotter en fonction de l’offre et de la demande en devise. C’est uniquement
lorsque la monnaie nationale se déprécie trop, ou s’apprécie trop que la Banque centrale intervient en augmentant l’offre ou la demande
en devise.
Le Système Monétaire International actuel est basé sur un système de change flottant.
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Quelques enjeux économiques du change :
La balance commerciale (trade balance) est un indicateur qui permet de savoir si les exportations (exports) sont supérieures ou inférieures (en
termes de valeur monétaire) aux importations (imports). Si les exportations sont supérieures aux importations, la balance commerciale est dite
excédentaire (trade surplus, positive trade balance). Inversement, si ce sont les importations qui sont supérieures, elle est dite déficitaire (trade
deficit, negative trade balance).
Le taux de change peut être utilisé à des fins protectionnistes c’est-à-dire pour limiter l’importation et stimuler l’exportation et influencer ainsi la
balance commerciale. La Chine, par exemple, est accusée d’avoir fait en sorte que le dollar soit très cher par rapport à sa monnaie (le Yuan) en
achetant massivement des dollars et en faisant recours à d’autres stratégies. De cette manière, importer des produits en payant en Dollar devient
automatiquement cher pour un Chinois. Inversement, exporter des produits depuis la Chine en réclamant un paiement en dollar devient très
rentable. Cette politique de dépréciation de la monnaie chinoise dissuade ainsi les opérateurs chinois à importer, mais les encourage à exporter.
Cette politique de dévaluation (devaluation), c'est-à-dire de réduction délibérée de la valeur de la monnaie, bien qu’il s’agit d’une pratique souvent
dénoncée par certains pays, peut donc être utilisée pour obtenir une balance commerciale excédentaire.
Pour simplifier, la balance de paiement (balance of payments) est un indicateur qui permet de savoir si les paiements faits par un pays (ou sortie
d’argent) sont supérieurs ou inférieurs aux paiements reçus (rentrée d’argent). Ces rentrées et sorties d’argent sont généralement en devises
étrangères.
- Les rentrées d’argent : Les exportations de biens et services, les rentrées d’argent issues du tourisme, les revenus que les travailleurs ou les
investisseurs nationaux ramènent au pays, les capitaux que les investisseurs étrangers font entrer dans le pays, les aides internationales, etc.
- Les sorties d’argent : Les importations de biens et services, les sorties d’argent issues du tourisme, etc…
Si la balance de paiement est excédentaire (positive balance of payments, balance of payments surplus) c'est-à-dire que le pays reçoit plus qu’elle ne
paie, le pays n’a aucun problème à financer les sorties d’argents incompressibles comme l’importation des produits essentiels. Si la balance de
paiement est déficitaire (negative balance of payments, balance of payments deficit), c’est l’inverse. Pour gérer la disponibilité des devises
étrangères, la banque centrale constitue une réserve de devises étrangères. En cas de besoin, la réserve d’Or de la Banque Centrale peut même être
mobilisée pour se procurer de devises étrangères.
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