Fiche de Lecture 03 - L'on Parle D'une Région

Jean De la Bruyère, “L’on parle d’une ville”,“Les Caractères” (1688), La comédie sociale
Introduction :
Contexte :
Dans “Les Caractères” publiée en 1688, Jean de La Bruyère dresse une série de portraits
satiriques qui présentent des contre-modèles pour la société classique portée sur la figure de
l'honnête homme, c'est-à-dire les valeurs de mesure, de modération et de civilité.
Auteur :
En tant que célèbre moraliste du 17ème siècle qui peint l’âme humaine, la Bruyère mène une
réflexion sur les biens matériels en opposition avec les biens de l’âme.
Extrait :
C’est donc en juge de son temps que dans son ouvrage, il nous peint des caractères humains à
travers une galerie de portraits, appartenant pour la plupart, à l’ère antique.
Projet de lecture :
De quelle manière la Bruyère fait une satire des mœurs des courtisans ?
Plan de l’extrait : 2 mouvements

- Le monde décadent des courtisans (l1 à 7)
- Une satire impitoyable sur les aristocrates (l8 à 14)
- La Bruyère dénonce l’hypocrisie religieuse des courtisans (l15 à fin)
Développement :
1. Le monde décadent des courtisans
“L’on parle d’” "vieillard" Tournure Le texte s’ouvre sur des tournures
“jeunes gens” impersonnelle impersonnelle pour donner l’effet de
généralité
Le contraste qui se fait entre les jeunes et les vieillards donne une vision binaire des
courtisans entre les adjectifs “galants, polis, civils” attribués aux vieillards et les adjectifs
“durs, féroces, sans mœurs" attribués aux jeunes.
“ils se trouvent affranchis de Cela donne une impression de maturité aux jeunes alors qu’en
la passion des femmes” réalité “ils leur préfèrent des repas, des viandes, et des
amours ridicules”
“l’usage trop fréquent qu’ils Ici la Bruyère critique les buveurs de vins qui ne font aucune
en ont fait leur a rendu différence entre excès et modération
insipide”
“débauche”, “des eaux-de- Champ lexical de Ce champ lexical pousse la satire du

vies”, “les liqueurs les plus l’alcool jeune buveur compulsif et de
violentes”, “l’eau forte” l’ivrognerie
“ils” répétition du pronom La répétition du pronom personnel

personnel “ils” donne un regard distant à la
Bruyère pour mieux critiquer l'excès
des courtisans
2. Une satire impitoyable sur les aristocrates
Le regard distant que porte la Bruyère une fois encore dans ce texte dénonce le ridicule des
faux-semblants et de l’hypocrisie de la cours
“des artifices qu’elles croient ironie Le verbe “croire” est rempli d’ironie
servire à être belle” puisqu’il sous entend que la beauté
des femmes n’est pas réelle est n’est
présente que dans leur imaginaire
“leurs lèvres, leurs joues, effet comique L’effet comique présent dans cette
leurs sourcils et leurs énumération appuie sur
sourcils” “leurs bras, leurs l’obstination des femmes à cacher la
oreilles,” beauté naturelle par des artifices.
Les femmes préfèrent se déguiser comme le suggère le terme “peindre” par crainte de
“cacher” ou de “ne pas se montrer assez”
“ceux qui habitent cette Périphrase L’usage de certaines périphrase

contrée” “l’épaisseur des suggère le regard distant et
cheveux” moqueur que porte la Bruyère sur
les courtisans
L’imitation de la nature est un principe clé de classicisme et donc, pour la Bruyère, l’honnête
homme doit fuir les artifices et donc il va les critiquer sévèrement.
3. La Bruyère dénonce l’hypocrisie religieuse des courtisans
“leur” possessif L’utilisation du possessif appuie sur

le fait que l’auteur porte un regard
très distant sur la situation
“leur Dieu et leur Roi”

La coordination de ces deux entités qui portent une majuscule
suggère l’égale importance entre le Dieu et le Roi dans la
société
“autel consacré à leur Dieu” Champ lexical de la Le champ lexical de la religion met
“église” “prêtre” “saints” religion la Bruyère en spectateur de
“adorer” l’organisation de la messe
Le regard extérieur permet de montrer la hiérarchisation du Roi et du Dieu, où le peuple étant

hypocrite envers leur Dieu et préfèrent vénérer leur Roi.
Conclusion :
La Bruyère fait une critique indirecte de la cour et des courtisans en se mettant en position
extérieur et en usant du regard extérieur et par conséquent il va donc faire une satire des excès
de la cour : les plaisirs futiles, la fausse beauté des femmes, les perruques. Il en est de même du
rapport de la société avec la religion qui est hypocrite car les courtisans vénèrent plus les Rois
que Dieu.

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Jean De la Bruyère, “L’on parle d’une ville”,“Les Caractères” (1688), La comédie sociale

Plan de l’extrait : 2 mouvements

“débauche”, “des eaux-de- Champ lexical de Ce champ lexical pousse la satire du

“ils” répétition du pronom La répétition du pronom personnel

2. Une satire impitoyable sur les aristocrates

“ceux qui habitent cette Périphrase L’usage de certaines périphrase

3. La Bruyère dénonce l’hypocrisie religieuse des courtisans

“leur” possessif L’utilisation du possessif appuie sur

“leur Dieu et leur Roi”

Le regard extérieur permet de montrer la hiérarchisation du Roi et du Dieu, où le peuple étant

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