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Diplome PaulLibbrecht ConstructionCombinatoireGroupeHurwitz

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CONSTRUCTION

COMBINATOIRE
D'UN GROUPE
D'HURWITZ

TRAVAIL PRÉSENTÉ PAR


PAUL LIBBRECHT
POUR L'OBTENTION DU
DIPLÔME DE MATHÉMATHICIEN

SOUS LA DIRECTION DU PROFESSEUR OSCAR BURLET ET


L'EXPERTISE DU PROFESSEUR MARC TROYANOV
Introduction
En 1893, Adolf Hurwitz a prouvé par des moyens analytiques qu’une surface complexe de genre g supérieur
ou égal à 2 ne pouvait avoir plus de 84 · (g − 1) transformations conformes. Depuis, de nombreuses personnes
ont modélisés la géométrie conforme complexe en la géométrie hyperbolique, à commencer par Poincarré,
Klein et Siegel.
Le théorème était là mais il a été difficile d’aller plus loin, c’est-à-dire de donner la liste des groupes de
transformations conformes qui atteignaient cette borne maximale, ils s’appelleront les groupes d’Hurwitz.
Le travail est encore, selon notre connaissance inachevé.
Le présent travail de diplôme se propose de redémontrer les étapes essentielles de ce théorème en appliquant
le formalisme de la géométrie hyperbolique et en parallèle de construire un exemple de groupe d’Hurwitz
par un moyen combinatoire privilégié : le graphe de Cayley d’un groupe. L’exemple sera le groupe PSL2 (F7 )
agissant sur une surface de genre 3.
Nous admettrons les connaissances élémentaires de géométrie différentielle (pour cela, le livre [Berger-
Gostiaux (1987)] peut constituer un excellent rappel), de la théorie des revêtements (c.f. [Wolf (1974),
pp 31-42]) et de la géométrie hyperbolique (un livre élémentaire peut y introduire [Lyndon (1984)], des
énoncés plus conséquents se trouvent dans [Zieschang (1981), pp 10-43], enfin [Magnus (1974)] peut donner
une bonne culture générale).

Le texte est organisé de la façon suivante : les trois premiers chapitres introduisent aux outils combinatoires
étudiés ici, les trois suivants démontrent les théorèmes géométriques qui nous serviront ; les deux derniers
chapitres font une synthèse de ces deux facettes afin de prouver que notre groupe est bien un groupe d’Hurwitz
et de s’approcher d’une réalisation abordable de la surface et de son pavage.
Plus précisément, le chapitre premier donne les premières définitons nécessaires à l’observation du groupe
qui deviendra groupe d’Hurwitz, il prouve en outre la simplicité des groupes PSLn (K) ; le chapitre II a
pour ambition de donner un cadre parfaitement rigoureux aux graphes de Cayley en s’approchant le plus
possible d’une “utilisation pratique” de cet outil ; le chapitre III utilise les deux précédents pour déterminer
une présentation de P SL27 ; le chapitre IV est sans commentaire ; le chapitre V nous construit l’élément
le plus difficle à atteindre du théorème d’Hurwitz, à savoir l’existance de groupes triangulaires, le chapitre
VI achève la démonstration. Au chapitre VII nous synthétiserons les précédents pour exhiber de manière
abstraite la surface sur laquelle agit PSL2 (F7 ) et montrer qu’il est un groupe d’Hurwitz. Le dernier chapitre
s’occupe essentiellement de simplifier la structure des 168 éléments de PSL2 (F7 ) afin d’obtenir une surface
véritablement réalisable.

Je voudrais chaleureusement remercier mon directeur de diplôme, le professeur Oscar Burlet, pour m’avoir
introduit une si belle matière et je voudrais remercier également le professeur Marc Troyanov pour les longues
heures de patience passées avec moi.
Paul Libbrecht
Lausanne, le 19 août 94

-3-
-4-
Chapitre I
d
Transformations homographiques de K
Ce premier chapitre est la première approche des groupes linéaires projectifs. Des propriétés essentielles de
PSL2 (K) sont étudiées ici, avec un éclairage particulier sur les générateurs et relations qui les lient. L’étude
est faite de manière “géométrique” au sens où les PSL2 (K) sont considérés comme des groupes agissant
homographiquement sur P1 K, on rencontrera donc des êtres comme des inversersions, des translations, etc.
Le but final est la démonstration de la simplicité de presque tous les PSL2 (K).
Définition cadre
Soit K un corps commutatif quelconque et n un entier ≥ 2. Le groupe linéaire GLn (K) est le groupe de
toutes les matrices inversibles (i.e. de déterminant non-nul) de taille n × n. On considère l’action matricielle
n
multiplicative de GLn (K) sur K . Par mesure de cohérence, on appellera µ cette action, c’est-à-dire que µ
n
est un morphisme de groupe GLn (K) −→ P erm(K ).
à x1 !
..
n .
Pour des raisons de mise en page, on notera un élément de K indifféremment (x1 , . . ., xn ) ou xn ; dans
tous les cas, la multiplication d’un vecteur par une matrice est la multiplication à gauche en considérant que
le vecteur est écrit en colonne.
Au chapitre des notations, précisons encore que si G est une matrice, on écrira (G)l,c pour sa composante
n
à la ligne l et la colonne c. De même, si v = (x1 , . . ., xn ) est un vecteur de K alors on notera (v)i sa ieme
composante.

Lemme GLn (K) agit fidèlement sur K .


n

DEMO En effet, supposons que µ(G) soit l’identité pour une certaine matrice G de GLn (K). Si l’on
n
appelle (ei )ni=1 la base ordonnée canonique de K , (ei )j = δij (Kronecker), alors on a :
(µ(G)(ei ))k = (G)i,k
Puisque µ(G) est l’identité, on a donc que µ(G)(ei ) = ei ainsi (G)i,k = δik et donc G ne peut
être que la matrice identité.

Définition projective
Soit n ≥ 2 et K un corps, appelons Scaln (K) le sous-groupe de GLn (K) composé des matrices scalaires

A = λ · I. Clairement Scaln (K) est isomorphe au groupe (K , ·).
n
On appellera alors Pn−1 K le quotient de l’ensemble des vecteurs non-nuls de K par l’action du groupe
Scaln (K).

Lemme
Z (GLn (K)) = Scaln (K)

DEMO Z (GLn (K)) ⊃ Scaln (K) : Cette affirmation est claire puisque tout A ∈ Scaln (K) s’écrit de
manière unique comme λ · I : A · B = λ · I · B = λ · B · I = B · (λI) = BA.
Z (GLn (K)) ⊂ Scaln (K) : Pour chaque i 6= j = 1, . . ., n, posons Cij comme la matrice n’ayant
que des 1 sur la diagonale et un 1 en i, j : (
1 si l = c
(Cij )l,c = 1 si l = i et c = j
0 sinon

Chapitre I - page 5 - Transformations homographiques de b


K
On obtient alors que :
½
si l 6= i X
n
(A)l,c
= (Cij )l,k · Ak,c = (Cij · A)l,c =
(A)j,c + (A)l,c si l = i
k=1
X
n ½
(A)l,c si c 6= j
= (A · Cij )l,c = (A)l,k · (Cij )k,c =
(A)l,i + (A)l,c si c = j
k=1
Pour chaque c 6= j on a : (A)j,c + (A)i,c = (Cij · A)i,c = (A · Cij )i,c = (A)i,c ainsi (A)j,c = 0, ceci
étant valable pour n’importe quel j, on obtient que les composantes de la matrice A sont nulles
en dehors de la diagonale. Donc, si A est dans le centre de GLn (K), elle est forcément diagonale.
En outre (A)j,j + (A)i,j = (Cij · A)i,j = (A · Cij )i,j = (A)i,i + (A)i,j pour chaque i 6= j et dès
lors (A)j,j = (A)i,i ce qui signifie que toutes les composantes de la diagonale sont égales et donc
que toute matrice du centre de GLn (K) est une matrice scalaire.

Lemme n
L’action de GLn (K) passe au quotient de K par Scaln (K).

DEMO Il s’agit d’une conséquence immédiate du lemme précédent :


n
Quel que soit x ∈ K et ∀ G ∈ GLn (K) on a que
µ(G) (µ(Scaln (K))(x)) = µ (G · Scaln (K)) (x) = µ (Scaln (K) · G) (x) = µ(Scaln (K))(µ(G)(x))
n
Ce qui signifie que si deux vecteurs de K sont équivalents par l’action de Scaln (K), leurs images
par la multiplication de n’importe quelle matrice de GLn (K) sont également équivalentes. Donc
l’action µ peut descendre aux classes.

Corollaire e : GLn (K) −→ P erm(Pn−1 K) dont le noyau est Scaln (K). Le


On a donc une application µ
morphisme d’action passe donc au quotient de GLn (K) par Scaln (K). Il s’agit bien d’un
groupe qui sera nommé P GLn (K) . Ainsi l’action de P GLn (K) est fidèle également.

DEMO Soit G ∈ GLn (K) telle que µ e (G) est l’identité. Cela est équivalent à ce que G soit telle que
n ∗
∀ x ∈ K ∃λ ∈ K avec µ(G)(x) = λ · x alors pour chaque i, on peut trouver λi tel que
µ(G)(ei ) = λi · ei donc (G)i,j = λi · δij ainsi la matrice G doit être diagonale. De plus appelons
v le vecteur qui ne contient que des 1, on peut également trouver un λ tel que µ(G)(v) = λ · v,
mais puisque la matrice est diagonale, on a que (µ(G)(v))i = λi ainsi λi = λ et donc G doit
être une matrice scalaire.
Que P GLn (K) soit un groupe vient du fait qu’il est le quotient d’un groupe par son centre qui est
bien un sous-groupe normal. En conséquence kerµ e = Scaln (K) et donc µe redescendu au quotient
de GLn (K) par kerµ e = Scaln (K) est un morphisme injectif P GLn (K) −→ P erm(Pn−1 K) et donc
l’action de P GLn (K) sur Pn−1 K est fidèle.

Définition

A chaque groupe GLn (K) on associe un morphisme bien connu, le déterminant GLn (K) −→ K . Nous allons
considérer son noyau qui est l’ensemble des matrices de déterminant 1 et sera écrit SLn (K) .

Chapitre I - page 6 - Transformations homographiques de b


K
Lemme Le centre de SLn (K) est SLn (K) ∩ Scaln (K) qui est l’ensemble des matrices scalaire λ · I ou
λ est une racine nieme de l’identité.
DEMO Lorsque nous avons montré que le centre GLn (K) est Scaln (K), nous avons montré que toute
matrice qui commutait avec les matrices Cij était une matrice scalaire. Or ces matrices sont
toutes triangulaires (supérieures ou inférieures) ne contenant que des 1 dans la diagonale, leur
déterminant est donc 1, i.e. Cij ∈ SLn (K). Donc toute matrice qui est dans le centre de SLn (K)
doit être scalaire.
Réciproquement toute matrice scalaire commute avec toutes les matrices de SLn (K) puisqu’elle
commute avec toutes les matrices de GLn (K). Ainsi donc le centre de SLn (K) est l’ensemble des
matrices scalaires de déterminant 1.
Enfin si une matrice est diagonale, son déterminant est le produit des éléments diagonaux, il
résulte que le déterminant d’une matrice scalaire λ · I vaut λn et, également, 1 (puisqu’elle est
dans SLn (K) ainsi λ est une racine nieme de 1.

Définition
On appellera P SLn (K) le quotient de SLn (K) par son centre. Il s’agit bien d’un groupe puisque le centre
est un sous-groupe normal.

Diagrammes En appelant p et q les projections de quotient, on a le diagramme suivant :


incl. det ∗
1 −→ SLn (K) −−−−−→ GLn (K) −−−−−→ (K , ·) −→ 1
 
 
 
p q
y y

P SLn (K) P GLn (K)


↓ ↓
1 1
Celui-ci peut être complété :
incl det ∗
1 −→ SLn (K) −−−−−→ GLn (K) −−−−−→ (K , ·) −→ 1
  
  
  
p q f
y y y
i d ∗±
1 −→ P SLn (K) −−−−−→ P GLn (K) −−−−−→ K n∗ −→ 1
K
↓ ↓ ↓
1 1 1
n∗
On a noté ici K pour signifier l’ensemble {k n ∈ K | k 6= 0}.
DEMO Le fait essentiel de cette démonstration est que :
n∗
incl 1 (ker q) = {G ∈ SLn (K) | incl(G) = G ∈ Scaln (K)} = ker p et det(Scaln (K)) = K
Grâce à cela nous allons pouvoir construire i et d. Quant à f il est défini comme la projection
∗ n∗
de quotient du groupe (K , ·) par le sous-groupe det(Scaln (K)) = K .
On construit i de la façon suivante : soit [G] un élément de P SLn (K), on a donc p(G) = [G] et
l’on pose i(G) = q ◦ incl(G). L’application i est bien définie sur P SLn (K) puisque si p(H) =
[H] = [G] = p(G) on a que i(G) = q ◦ incl(G) = q(G) = q(H) = q ◦ incl(H) = i(H) puisque
incl(ker p) ⊂ ker q.

Chapitre I - page 7 - Transformations homographiques de b


K
De même on construit d([G]) comme f ◦ det(G) qui est indépendant du choix de G puisqu’on a
n∗
det(ker q) = det(Scaln (K)) = K = ker f .
Il nous reste à prouver que l’on a bien une suite exacte : par définition il est clair qu’on a
im i = im(q ◦ incl) = q(im incl) = q(ker det), de plus :
ker d = q(ker(f ◦ det)) = q(det 1 (ker f )) = q(det 1 (det(ker q))) = q(ker det · ker q) = q(ker det)
Ainsi donc im i = ker d.
Il est clair que d est surjective puisque f et det sont surjectives. En outre i est injective puisque
ker i = p(ker(q ◦ incl)) = p(incl 1 (ker q)) = p(ker p) = 1.

Droite complétée, action fractionnaire


Nous allons étudier ici le rapprochement entre les transformations projectives d’une droite projective et les
transformations fractionnelles ainsi qu’elles sont pratiquées en géométrie hyperbolique. Ce sera sur ce second
modèle que nous nous appuyerons pour obtenir les conclusions de notre chapitre.
Définitions
Appelons bK l’ensemble composé des éléments de K et d’un élément supplémentaire nommé infini et noté
∞.

Lemme On a une bijection canonique entre P1 K et b


K.

DEMO Posons β : P1 K −−−−−−−−−→ b K


[(x, y)] avec y 6= 0 7−−−−−−−−−→ xy
[(x, 0)] 7−−−−−−−−−→ ∞

Cette application est bien définie puisque si [(x, y)] = [(a, b)] on peut trouver λ ∈ K tel que
(x, y) = (λ ·a, λ ·b). Alors, si y = 0, on a que λ ·b = 0 i.e. b = 0 et donc β ([a, b]) = ∞ = β ([x, y]).
Si y 6= 0 alors b 6= 0 et donc :
x a · λ λ6=0 a
β ([(x, y)]) = = = = β ([(a, b)])
y b·λ b
Elle est bijective car on peut lui trouver l’inverse suivant : γ : b K −→ P1 K
x 6= ∞ −
7 → [(x, 1)]
∞ 7 → [(1, 0)]

En effet γ ◦ β : P1 K −→ P1 K et, de même, β ◦ γ : b


K −→ b
K
[(x, 0)] 7−→ [(1, 0)] x 6= ∞ 7−→ x
[(x, y)] avec y 6= 0 7−→ [( xy , y)] ∞ 7−→ ∞

Définition µ ¶
a b
Étant donnée une matrice A = de GL2 (K), on lui associe l’application b
K −→ b
K appelée ω(A) et
c d
définie comme suit :
• si c 6= 0, on définira ω(A) : b
K −−−−−−−−−→ b
K
. ©− d ª −
x ∈ K− 7 −−−−−−−−→ a·x+b
c c·x+d
x = −c
d
7−−−−−−−−−→ ∞
x=∞ 7−−−−−−−−−→ ac

• si c = 0, on définira ω(A) : b
K −−−−−−−−−→ b
K
x ∈ K 7−−−−−−−−−→ a
d ·x+ b
d (ce qui est possible puisque
c = 0 ⇒ ad 6= 0 ⇒ a, d 6= 0)
x = ∞ 7−−−−−−−−−→ ∞

Chapitre I - page 8 - Transformations homographiques de b


K
Lemme Pour toute matrice A ∈ GLn (K), la transformation β 1 ◦ω (A)◦β est une transformation
e (A).
de P1 K qui fait le même travail que la transformation matricielle multiplicative µ

¡a ¢ ³ ´ ³ ´ ³ ´
DEMO Posons A = b
c d . On a donc e (A)[ xy ] = [ a·x+b·y
∀ [ xy ] ∈ P1 K on a µ c·x+d·y ]. De l’autre côté :
¡ ¢ ¡1¢ ¡ ¢
• c = 0 : β 1 ◦ ω (A) ◦ β : [³x0 ´]7−→ β ◦ ω (A)(∞) 7−→ β 1 (∞) ³ a x +b ´7−→ [³0 ] = ´ [ x0 ] ³ ´
y 6= 0 [ xy ] 7−→ β ◦ ω (A)( xy ) 7−→ β 1 yd 7−→ [ ax+by ] = [ ax+by
cx+dy ]
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
dy
³ ´
• c 6= 0 : β 1 ◦ ω (A) ◦ β : [ x0 ] 7−→ β ◦ ω (A)(∞) 7−→ β 1 ac 7−→ [ ac ] = [ ax+by
cx+dy ]
³ ´ ³ ´ ³ a x +b ´ ³ ´
y 6= 0 [ xy ] 7−→ β ◦ ω (A) xy 7−→ β 1 c xy +d 7−→ [ ax+by cx+dy ]
³ ´ ³ ´ y
³ ´
En conséquence, β 1 ◦ ω (A) ◦ β ([ xy ]) = µ e (A)([ xy ]) pour tout [ xy ] ∈ P1 K.

Corollaire L’application ω ainsi construite définit une action de GL2 (K) sur b K. Son noyau est
le même que celui de µ e , c’est-à-dire Scal2 (K) et donc P GL2 (K) agit, par l’action
ω , de manière fidèle sur bK.

DEMO L’application ω associe à chaque matrice de GL2 (K) une transformation de b K et β 1 ◦ ω ◦ β


associe à chaque matrice GL2 (K) une transformation de P1 K. Le lemme précédent montre que
β1 ◦ ω ◦ β = µ e : GL2 (K) −→ P erm(P1 K) et donc que ω (A) = β ◦ µ e (A) ◦ β 1 . ω est donc un
morphisme GL2 (K) −→ P erm( b K) puisque
ω (A) ◦ ω (B) = β ◦ µe (A) ◦ β ◦ β ◦ µ
1
e (B) ◦ β 1 = β ◦ µ e (B) ◦ β 1 = β ◦ e(A · B) ◦ β 1 = ω (A · B)
e (A) ◦ µ
De même, ω (G) = Id ⇐⇒ β 1 ◦ ω (G) ◦ β = Id ⇐⇒ µ e (G) = Id ⇐⇒ G ∈ Scal2 (K). Donc
ker ω = Scal2 (K). Ainsi le passage au quotient ω̄ de ω est une action fidèle de P GL2 (K) sur b
K.

Corollaire-Définition ω̄ étant une action fidèle de P GL2 (K) sur bK, elle l’est pour tous les
sous-groupes de P GL2 (K). En se rappelant que PSL2 (K) s’injecte
dans P GL2 (K), on a donc une action fidèle de PSL2 (K) sur b
K.
Nous la nommerons également ω̄ , de même que ω est une action de
SL2 (K) sur b
K. De plus on nommera l’image de PSL2 (K) par ω̄ dans
K) l’ensemble des transformations homographiques de b
P erm( b K,
b
on le notera H( K) . Étant l’image d’un groupe par un morphisme,
il s’agit encore d’un groupe.
CLAIR
Remarques
Il s’agit là très certainement d’un abus de langage, puisque c’est, a priori, l’image de P GL2 (K) qui
devrait porter ce nom. Le fait est que l’on s’intéresse à P SL2 (K) pour ses propriétés de groupe
et que la technique choisie est justement de considérer l’action d’un point de vue “géométrique”.
Nous aurions pu maintenir l’étude des deux groupes en parallèle mais cela doublerait probablement
le nombre d’énoncés dans les deux parties qui vont suivre. En outre les propriétés essentielles de
PSL2 (K) telle que celle qui est démontrée dans le Lemme “Engendré Encore” restent apparemment
inatteignables pour P GL2 (K). Nous décidons donc de n’étudier plus que PSL2 (K).

Chapitre I - page 9 - Transformations homographiques de b


K
à !

Description de H K
d

Le but de cette partie est la découverte de quelques propriétés essentielles des homographies de b K.
Ses générateurs sont en tous cas d’un intérêt tout particulier. Munis des outils de cette partie nous
pourrons affronter sans trop de difficulté la démonstration de la simplicité des PSL2 (K). Commençons
par un lemme qui nous rappelle que nous avons refusé d’étudier tout P GLn (K).

Lemme Une homothétie h : b


K −→ b K de rapport λ est une homographie si et seulement s’il

existe µ ∈ K tel que µ2 = λ.
DEMO Une homothétie est une transformation qui fixe ∞ et envoie x ∈ K sur λ ·x ; si, donc A ∈ SL2 (K)
et ω (A) est une homothétie, on aurait ω (A)(0) = 0 i.e. db = 0 ⇒ b = 0 et ω (A)(∞) = ∞ i.e.
c = 0. ¡ ¢
Ainsi donc, une homothétie est l’image par ω d’une matrice diagonale a0 d0 de SL2 (K). Alors
ω (A)(x) = ad · x ∀ x ∈ K∗ et det(A) = a · d = 1 i.e. a = d1 ou b = a1 .
Donc ω (A)(x) = a · a1 · x = a2 · x. Le rapport doit donc être un carré de K.
¡ ¢
D’autre part pour A = a0 01 on a ω (A) : ∞ 7−→ ∞ i.e. ω (A) est une homothétie de
a
x 6= ∞ 7−→ a2 · x
b
K.

2∗
Notation : On écrira K l’ensemble des carrés non-nuls du corps K.

Remarque
Le but de ce chapitre est donc d’étudier PSL2 (K) mais cela revient au même que d’étudier H( b
K)puisque
ce sont deux groupes isomorphes. Le travail va donc se faire géométriquement.
³ ´
Générateurs de H Kb Le groupe H( bK)est engendré par les éléments que voici :

• une inversion (pronnoncer iota) ¡ ¢


ι : x 7−→ − x1 ι=ω 0 1
−1 0
0 7−→ ∞
∞ 7−→ 0
∗2
• des homothéties de rapport l ∈ K
¡ √l ¢
ηl : ∞ 7−→ ∞ ηl = ω 0
0
1

x 7−→ l · x l


• des translations d’amplitude t ∈ K ¡1 ¢
τt : ∞ 7−→ ∞ τt = ω t
0 1
x 7−→ x + t
DEMO Pour un χ : x 7−→ ax+b b
cx+d ∈ H( K) il y a deux traitements possibles :
• soit c = 0 alors a · d = 1 donc a, d 6= 0 et d = a1 ; on a alors x 7→ ad · x + db = a2 · x + db
et ∞ 7→ ∞, mais alors χ a exactement le même comportememnt que τ b ◦ ηa2 et lui est
d
donc égal.
∗ ax+(b− c )
ad
−1 −1
• soit c 6= 0 et alors ∀ x ∈ K χ ◦ τ− d (x) = −c2 · x = c + c2 · x ,
= ac + bc−ad a 1
¡ −d ¢ c cx
χ ◦ τ− dc (0) = χ c = ∞ et χ ◦ τ− dc (∞) = c . a

Or mais τ ac ◦ η 12 ◦ ι a exactement le même comportement d’où τ ac ◦ η 12 ◦ ι = χ ◦ τ− d


c c c
mais (τx ) 1 = τ−x et alors χ = τ ac ◦ η 12 ◦ ι ◦ τ d .
c c

Chapitre I - page 10 - Transformations homographiques de b


K
∗2
Engendré encore Toute homothétie de rapport k 2 ∈ K est produit d’inversions et de
translations, en fait :
ηk2 = τ−k ◦ ι ◦ τ− k1 ◦ ι ◦ τ−k ◦ ι
Par conséquent, on peut affirmer que les homographies de b
K sont
engendrées par les translations et l’inversion.

DEMO Pour prouver ceci, nous avons besoin du petit lemme suivant :

Lemme Soit ϕ ∈ H( b
K) qui fixe 0 et ∞ alors ϕ est un homothétie de rapport ϕ(1)

¡ ¢ ¡ ¢
DEMO Puisque ϕ ∈ H( b K), on trouve ac db ∈ SL2 (K) avec ω ac db = ϕ
¡ ¢
Détaillons ac db sachant que ϕ fixe 0 et ∞ :
• ϕ(∞) = ∞ ⇔ c = 0
• ϕ(0) = 0 ⇔ db = 0 ⇔ b = 0
¡ ¢
Ainsi ac db est une matrice diagonale d’où :
¡ ¢ ¡ ¢
∀ x ∈ K ϕ(x) = ω a0 0b (x) = ad · x et ϕ(∞) = ω a0 0
b (∞) = ∞
et donc ϕ est bien une homothétie de rapport a
d = a
d · 1 = ϕ(1).
Q.E.D.

Pour prouver l’énnoncé de “Engendré Encore”, il nous suffira, en vertu du lemme précédent, de
montrer que :
τ−k ◦ ι ◦ τ− k1 ◦ ι ◦ τ−k ◦ ι applique 0 7−→ 0
∞ 7−→ ∞
1 7−→ k 2
Faisons donc les calculs :
τ−k ◦ ι ◦ τ− k1 ◦ ι ◦ τ−k ◦ ι(0) = τ−k ◦ ι ◦ τ− k1 ◦ ι ◦ τ−k (∞) = τ−k ◦ ι ◦ τ− k1 ◦ ι(∞) = τ−k ◦ ι ◦ τ− k1 (0)
= τ−k ◦ ι(− k1 ) = τ−k (k) = 0

τ−k ◦ ι ◦ τ− k1 ◦ ι ◦ τ−k ◦ ι(∞) = τ−k ◦ ι ◦ τ− k1 ◦ ι ◦ τ−k (0) = τ−k ◦ ι ◦ τ− k1 ◦ ι(−k)


= τ−k ◦ ι ◦ τ− k1 ( k1 ) = τ−k ◦ ι(0) = τ−k (∞) = ∞

τ−k ◦ ι ◦ τ− k1 ◦ ι ◦ τ−k ◦ ι(1) = τ−k ◦ ι ◦ τ− k1 ◦ ι ◦ τ−k (−1) = τ−k ◦ ι ◦ τ− k1 ◦ ι(−1 − k)


• si k 6= 1 : = τ−k ◦ ι ◦ τ− k1 ( 1+k
1
) = τ−k ◦ ι( k2−1
+k
) car 1 1 k−1−k −1
1+k − k = k2 +k = k2 +k

= τ−k (k 2 + k) = k 2

• si k = −1 : = τ1 ◦ ι ◦ τ1 (∞) = τ1 ◦ ι(∞) = τ1 (0) = 1 = (−1)2 = k 2

Corollaire On a la relation suivante entre ι et τ1 qui nous dit que l’homothétie de rapport
1 = −12 = 12 est l’identité :
τ1 ◦ ι ◦ τ1 ◦ ι ◦ τ1 ◦ ι = Id et de même τ−1 ◦ ι ◦ τ−1 ◦ ι ◦ τ−1 ◦ ι = Id
Q.E.D.

Chapitre I - page 11 - Transformations homographiques de b


K
Proposition Appelons T l’ensemble des translations, nous allons montrer que l’application qui,
à chaque translation τk ∈ H( b
K) associe son amplitude k est un isomorphisme de
groupe.
DEMO ¡ ¢
L’application qui à tout k ∈ K associe ω 10 k1 est :
¡ ¢ ¡ 0¢ ¡ 0 ¢
• un morphisme puisque ω en est un et que 10 k1 · 10 k1 = 10 k 1+k
¡1 k¢ ∗ ¡ ¢ ¡ ¢
• injective puisque ω 0 1 = Id ⇐⇒ ∃λ ∈ K 10 k1 = λ · 10 01 ⇐⇒ k = 0.
¡ ¢
• est surjective puisque, par définition, une translation est toujours ω 10 k1 . Ainsi cette
aplication est un ismorphisme de groupe et on a le résultat.

2∗
Proposition Le sous-groupe des homothéties de H( b K)est isomorphe à (K , ·).
2 ∗ ¡ ¢
DEMO L’application qui associe à tout k 2 ∈ K la transformation ω k0 01 est : par
¡ ¢ ¡ 0 ¢ ¡ 0 ¢
k

• un morphisme ω en est un que k0 01 · k0 01 = kk0 01


0 0
¡ ¢ k k
2∗¡ ¢ k·k ¡ ¢
• injective puisque ω k0 01 = Id ⇐⇒ ∃λ ∈ K k0 01 = λ · 10 01 =⇒ k = λ et 1
k =
k k
λ =⇒ k = 1 =⇒ k = ±1 et λ = k = ±1
2
¡ ¢
• est surjective puisque tout homothétie est, par définition, ω 10 0
1 . Ainsi cette application
k
est bien un ismorphisme de groupe.

Proposition ι est une involution. Le sous-groupe engendré par l’inversion hιi est isomorphe
à Z2
DEMO ι2 : ∞ 7−→ 0 7−→ ∞
0 7 → ∞ −
− 7 → 0

x ∈ K 7−→ − x1 −7 → − −11 = x
x
Donc ι2 est bien la transformation identité ainsi ι 1 = ι.

Équivalence des similitudes Soit ρ ∈ H alors les trois assertions suivantes sont
équivalentes :
(i) ρ(∞) = ∞
(ii) ρ est l’image par ω d’une matrice triangulaire
supérieure.
2∗
(iii) ρ = τp ◦ ηk où p ∈ K et k ∈ K avec p = ρ(0)
et k = τ−p ◦ ρ(1).
DEMO ¡ ¢
(i) ⇔ (ii) Dans la définition de ω , on a ∀ ρ = ω ac db ∈ H( b K) ρ(∞) = ∞ ⇔ c = 0
et donc ρ(∞) = ∞ est équivalent à dire que ρ est l’image par ω d’une matrice
triangulaire supérieure.
¡ ¢
(ii) ⇒ (iii) Supposons que ρ = ω a0 db ∈ SL2 (K), alors, d’après la définition de ω , on a que
ρ(x) = ad · x + db et que ρ(∞) = ∞.
2∗
Or ad − b · 0 = 1 = ad donc a, d 6= 0 et d = a1 d’où ad = a2 ∈ K donc ρ(x) =
a2 · x + b · a ∀ x ∈ K.
Mais τb·A ◦ ηa2 envoie x ∈ K 7→ a2 · x + b · a et ∞ 7→ ∞ donc ρ = τb·a ◦ ηa2 puisque
ces deux transformations ont le même effet sur b K.

Chapitre I - page 12 - Transformations homographiques de b


K
Maintenant ρ(0) = τb·a ◦ ηa2 (0) = τb·a (0) = b · a et
τ−b·a ◦ ρ(1) = τ−b·a ◦ τb·a ◦ ηa2 (1) = ηa2 (1) = a2
L’assertion (iii) est bien vérifiée.
(iii) ⇒ (i) L’homothétie applique ∞ sur lui même et la translation de même, donc la composée
ρ = τp ◦ ηk également alors ρ(∞) = ∞.

Définitions
Les transformations de H( bK) qui satisfont les trois conditions énnoncées dans le lemme ci-dessus sont
K) . On écrira H∞ ( b
appelées les similitudes de H( b K) l’ensemble des similitudes.

Énumération Dans le cas de corps finis il pourra s’avérer pratique de compter les similitudes,
voici une application d’énumération :

ε : K × K2 −→ H∞ ( bK)
(p, k) 7−→ τp ◦ ηk
On montre ici que c’est une bijection. Toutefois, nous verrons dans le lemme
suivant qu’il ne s’agit pas d’un isomorphisme avec la structure groupe sur
2∗
K × K fournie par le produit cartésien.
DEMO Cette application est surjective puisque toute similitude ρ peut, grâce au lemme précédent,
s’exprimer comme τp ◦ ηk .
2∗
Pour l’injection, prenons (p, k) et (p0 , k 0 ) ∈ K × K donc ε(p, k) = τp ◦ ηk et ε(p0 , k 0 ) = τp0 ◦ ηk0 .
Supposons que ε(p, k) = ε(p , k ) et montrons qu’alors (p, k) = (p0 , k 0 ).
0 0
supposition
Calculons : p = τp (0) = τp ◦ ηk (0) = ε(p, k)(0) = ε(p0 , k0 )(0) = τp0 ◦ ηk0 (0) = τp (0) = p0
Mais alors, on a aussi : k = η (1) = τ ◦ τ ◦ η (1) = τ ◦ ε(p, k) = τ ◦ ε(p0 , k 0 )(1) = τ
k −p p k −p −p −p
p=p0
= τ−p0 ◦ ε(p0 , k 0 ) = τ−p0 ◦ τ−p0 ◦ ηk0 (1) = ηk0 (1) = k 0
On a donc montré que ε(p, k) = ε(p0 , k 0 ) ⇒ p = p0 et k = k 0 ⇔ (p, k) = (p0 , k 0 ).

à !

Sous-groupes normaux de H K
d

Dans cette partie nous voulons montrer que tout sous-groupe normal est soit trivial soit tout H( b K),
il va nous falloir, pour cela, passer par quelques calculs et, hélas, restreindre l’ensemble des corps
envisagés.

Lemme Nous avons trois sortes de générateurs de H( b K), voici deux façons de les permuter :
2∗
∀ p∈Kk∈K (i) ι ◦ ηk = η k ◦ ι
1 (ii) ηk ◦ τp = τp·k ◦ ηk
DEMO
(i) ι ◦ ηk : 0 7−→ 0 7−→ ∞ η k1 ◦ ι : 0 7−→ ∞ 7−→ ∞
∞ 7−→ ∞ 7−→ 0 ∞ 7−→ 0 7−→ 0
∗ ∗
x ∈ K 7−→ k · x7−→ − k·x 1
= k1 · − x1 x ∈ K 7−→ − x1 7−→ x1 · − x1
Donc ι ◦ ηk et η k1 ◦ ι ont le même effet sur bK, ces deux transformations sont donc égales.
(ii) τpk ◦ ηk : ∞ 7−→ ∞ 7−→ ∞ ηk ◦ τp : ∞ 7−→ ∞ 7−→ ∞
x ∈ K 7−→ k·x7−→ k·x+p·k=k·(x+p) x ∈ K 7−→ x+p7−→ k·(x+p)
Donc ces deux transformations agissent de la même manière sur b
K, elles sont donc égales.

Chapitre I - page 13 - Transformations homographiques de b


K
2∗
Corollaire De ce résultat découlent directement la manière de conjuguer : ∀ k ∈ K et
∀ p∈K
(i) ι ◦ ηk ◦ ι = ι ◦ ηk ◦ ι 1 = η k1
(ii) ηk ◦ τp ◦ ηk1 = ηk ◦ τp ◦ η k1 = τpk et ηk ◦ τp ◦ ηk = τ kp
Q.E.D.

Remarque
H( bK) peut être très grand, et il est très difficile de donner les propriétés d’une homographie quelconque
de bK. Par exemple la recherche d’un point fixe revient à la résolution d’une équation polynômiale du
second degré.. La classification que l’on établit de P SL2 (R) en géométrie hyperbolique est impossible
à reproduire pour n’importe quel corps puisque l’existance de points fixes est donnée par les zéros
d’un polynôme. ¡ ¢
Voici un petit exemple qui montre le problème : l’inversion ι = ω 01 −1 0 admet un point fixe si et
seulement si le corps admet une racine de −1. En effet ι : 0 7→ ∞ et ∞ 7→ 0 donc elle ne fixe pas 0 ou
∗ ∗
∞, de plus x ∈ K 7→− x1 alors x ∈ K est fixe si et seulement si x =− x1 i.e. x 6= 0 et x2 = −1.
Or il y a beaucoup de corps où −1 n’est pas carré, par exemple, Q, F7 ou F27 . . .
Nous allons choisir la technique suivante : on s’intéresse aux similitudes dans les sous-groupes normaux
de H( bK)et ceci suffira pour tout reconstruire.

Définition
Pour prouver les résultats qui suivent, il va falloir restreindre les corps
³ ∗envisagés
´ : on dira d’un corps
2
K qu’il possède suffisemment de carrés s’il existe dans le groupe K , · un élément d’ordre > 2.

Acquisition d’une similitude Si K admet suffisemment de carrés, tout sous-groupe


normal non-trivial de H( b K) contient une similitude
non triviale.
DEMO Appelons H ce sous-groupe non-trivial, donc H contient une homographie non triviale. Si cette
homographie est une similitude, nous avons déjà gagné. Supposons qu’elle ne le soit pas : par le
résultat Générateurs de H( b
K) cette transformation peut s’écrire comme composée de la forme :

τp ◦ ηk ◦ ι ◦ τq avec p, q ∈ K et k ∈ K2 . Nous pouvons alors conjuguer par τ−q tout en restant
dans H (normalité) :
isom. des translations
τq ◦ τp ◦ ηk ◦ ι ◦ τq ◦ τ−q = τp+q ◦ ηk ◦ ι ∈ H
Il me faut, avant de continuer, écarter deux exceptions que on traitera ensuite : (k 2 = 1 et
q + p = 0) ou (k 2 = 1 et q + p 6= 0).
On suppose donc que k 2 6= 1 et l’on conjugue encore par l’inversion ι :
ι ◦ τp+q ◦ ηk ◦ ι ◦ ι 1 = ι ◦ τp+q ◦ ηk ∈ H normal
Mais H est un sous-groupe donc le produit de deux éléments de H est encore dans H :
involution lemme de commutation
τp+q ◦ ηk ◦ ι ◦ ι ◦ τp+q ◦ ◦ηk = τp+q ◦ ηk ◦ τp+q ◦ ηk =
isomorphismes
τ(p+q)(k+1) ◦ ηk2 ∈ H
Cette similitude est¡donc dans H et ¢elle n’est pas triviale car elle est image par la bijection
d’énumération ε de (p + q)(k + 1), k 2 qui est distinct de (0, 1) car k 2 6= 1.

Première exception : si k 2 = 1 et p + q = 0 alors τp+q ◦ ηk ◦ ι devient ηk ◦ ι qui est donc


dans H. Prenons c, un élément permettant à K d’avoir suffisemment de carrés. H est normal
donc il contient : ηc ◦ ηk ◦ ι ◦ η 1c = ηc ◦ ηk ◦ ηc ◦ ι = ηc2 k ◦ ι. Et puisque H est un sous-groupe
ηc2 k ◦ ι ◦ (ηk ◦ ι) 1 = ηc2 k ◦ ι ◦ ι 1 ◦ ηk1 = ηc2 k ◦ η k1 = ηc2 ∈ H qui est donc une similitude non
triviale car c est d’ordre > 2.
2∗
Seconde exception : si k 2 = 1 et p + q 6= 0, prenons à nouveau c ∈ K d’ordre > 2 alors
(normal) ηc ◦ τp+q ◦ ηk ◦ ι ◦ η 1c = τc(p+q) ◦ ηkc2 ◦ ι ∈ H. Mais on a vu, dans le cas général, que
ι ◦ τp+q ◦ ηk ∈ H alors :

Chapitre I - page 14 - Transformations homographiques de b


K
¡ ¢
τc(p+q) ◦ ηkc2 ◦ ι ◦ (ι ◦ τp+q ◦ ηk ) = τc(p+q) ◦ τkc2 (p+q) ◦ ηkc2 ◦ ηk = τ(p+q)c(kc+1) ◦ ηk2 c2 ∈ H
qui n’est pas triviale car k 2 c2 = 1 · c2 = c2 6= 1 car c est d’ordre > 2.

Portée Tentons maintenant d’examiner l’orbite d’une quelconque similitude par l’action de con-
jugaison de l’ensemble des similitudes : dans cette proposition, on obtient que si on a
une similitude non triviale, elle peut être décomposée d’après le lemme de description
2∗
des similitudes τa ◦ ηr avec (a, r) ∈ K × K , alors l’application d’action de conjugaison :

κ : K × K2 −→ H∞ ( bK)
−1
(p, k) 7−→ (τp ◦ ηk ) ◦ (τa ◦ ηr ) ◦ (τp ◦ ηk )
n o n o
2∗
a comme image : τl·a |l ∈ K si r = 1 et τq ◦ ηr |q ∈ K si r 6= 1.

DEMO Il suffit d’écrire :


isomorphismes
κ(p, k) = (τp ◦ ηk )−1 ◦ (τa ◦ ηr ) ◦ (τp ◦ ηk ) = η k1 ◦ τa−p ◦ ηr ◦ τp ◦ ηk
commutation
= τ a−p ◦ η kr ◦ τp ◦ ηk = τ a−p ◦ τ pr
k
◦ η kr ◦ ηk = τ k1 (a+p(r−1)) ◦ ηr
isomorphismes k k

Il nous reste maintenant à voir qu’ainsi viennent toutes les translations désirées. Il est temps de
séparer les deux cas pour examiner l’image de l’application :

ϕ : K × K2 −→ K
(p, k) 7→ 1
k · (a + p(r − 1))

• Si r 6= 1, on peut poser, pour chaque q ∈ K, p = q−a r−1 et donc ϕ(p, 1) = a + r−1 (r − 1) =


q−a

a + (q − a) = q ; donc dans cas, ϕ admet n’importe quel q ∈ K dans son image et donc
n’importe que τq ◦ ηk est atteint par κ (avec le k fixé).
2∗ 2∗
• Si r = 1, a 6= 0, κ(p, k) devient τ ak ◦ η1 = τ ak . Pour tout l ∈ K , on peut trouver k ∈ K
(en fait k1 ) ; tel que k1 = l alors toute translation τa·l est atteinte par κ et on a bien le résultat.

Suffisance Étant donnés un corps de caractéristique non 2 et un sous-groupe normal H∞


de H∞ ( b
K) qui contient une translation non-triviale alors H∞ contient toutes les
translations.

Lemme Si K n’est pas de caractéristique 2 alors pour tout x ∈ K, il existe c, d ∈ K tels


que c2 − d2 = x.
DEMO En posant c = 1 − d, notre équation devient :
caract6=2
c2 − d2 = (c + d)(c − d) = x = (1 − d + d)(1 − 2d) = (1 − 2d)
⇔ x = 1 − 2d ⇔ 2d = 1 − x ⇔ d = 12 (1 − x) ⇒ c = 1 − 12 (1 − x) = 12 (1 + x)
¡ ¢¡ ¢
Alors tout se vérifie (c + d)(c − d) = 12 (1 + x) + 12 (1 − x) 12 (1 + x) − 12 (1 − x) ce qui vaut
( 12 · 2)( 12 · 2x) = x. On observe alors que si x 6= ±1, c et d sont non nuls.
Q.E.D.

DEMO Soit a 6= 0 l’amplitude de la translation non-triviale qu’on a trouvée dans H∞ puisque H est
un sous-groupe on a déjà les translations τa et τ−a = τa1 . De plus, on a vu dans le lemme de
2∗
conjugaison que ∀ k ∈ K ηk ◦ τa ◦ η k1 = τak .
Quelle que soit la translation d’amplitude p 6= ±a que l’on cherche, le lemme nous donne
2∗
l’existence de e, f ∈ K tels que e − f = ap . Soient alors les translations :

Chapitre I - page 15 - Transformations homographiques de b


K
γ = ηe ◦ τa ◦ η 1e = τac δ = ηf ◦ τa ◦ η f1 = τaf
Elles sont aussi dans H∞ puisqu’elles sont des conjuguées de τa par des similitudes.
Mais puisque H est sous-groupe, γδ 1 ∈ H∞ et donc :
isomorphismes déf. de e,f
γδ 1 = τae ◦ τaf
1
= τa (e − f ) = τa · ( ap ) = τp
et donc τp ∈ H∞ quel que soit p ∈ K.

Résumé Prenons un corps qui n’est pas de caractéristique 2 et qui a suffisemment de carrés,
soit H un sous-groupe normal de H( b K). Par la proposition, nous savons l’existence
d’une similitude non-triviale, disons τa ◦ ηk dans H. Par l’étude de la portée de la
conjugaison de cette transformation, on sait que :
- si k 6= 1 on a, par conjugaison, tout l’ensemble {τq ◦ ηk |q ∈ K} dans H. Choi-
∗ ∗
sissons q ∈ K et p ∈ K en sorte que p − q 6= 0 (suffisemment de carrés).
Puisque H est un sous-groupe, on a donc :
(τp ◦ ηk ) ◦ (τq ◦ ηk ) 1 = τp ◦ ηk ◦ η k1 ◦ τ−q = τp−q ∈H
Puisque p − q est non nul, on a donc une translation non-triviale ; enfin par la
suffisance nous pouvons donc affirmer que toutes les translations se trouvent dans H ;
en effet, H ∩ H∞ ( b K) est encore un sous-groupe et il est normal puisque le conjugué
d’une similitude par une similitude reste une similitude.
- si k = 1, on a déjà une translation non-triviale ; ici, comme au tiret précédent,
on a que H ∩ H∞ ( b K) est un sous-groupe normal dans H∞ ( b K) ; enfin, grâce à la
suffisance on trouve toutes les translations.
Donc, tout sous-groupe normal contient toutes les translations.
CLAIR

Cadeau de l’inversion Si K est un corps de caractéristique non 2 et qui a suffisamment


de carrés alors tout sous-groupe normal H contient l’inversion.
DEMO Par le résumé précédent, H contient toutes les translations, en particulier la translation d’amp-
litude 1 que nous nommerons τ . Alors ι ◦ τ ◦ ι 1 = ι ◦ τ ◦ ι ∈ H (normal).
Mais H est un sous-groupe donc τ ◦ (ι ◦ τ ◦ ι) ◦ τ étant un produit d’éléments de H est dans H.
Or mais le corollaire de Engendré encore dit que τ ◦ ι ◦ τ ◦ ι ◦ τ ◦ ι = Id qui est l’élément neutre
de H( bK) donc ι = ι 1 = τ ◦ ι ◦ τ ◦ ι ◦ τ , mais on vient de voir que τ ◦ (ι ◦ τ ◦ ι) ◦ τ = τ ◦ ι ◦ τ ◦ ι ◦ τ
était dans H donc l’inversion est dans H.

Théorème Soit K un corps de caractéristique non 2 et qui a suffisamment de carrés alors tout
sous-groupe normal de H( b K) est soit trivial, soit l’entier de H( b
K).
En bref H( b
K) est simple et, par conséquent, PSL2 (K) est simple également.

DEMO On a vu que si H est un sous-groupe normal non-trivial de H( b K) alors il contient toutes les
translations (Résumé) et l’inversion (Cadeau). Or, dans Engendré encore, on prouve que toute
homothétie est produit d’inversions et de translations ; tous les produits de cette nature étant
dans H, on a donc toutes les homothéties dans H.
Enfin, le premier résultat d’engendrement nommé Générateur de H( b K) montrait que tout élément
b
de H( K) était produit d’homothéties, translations et de l’inversion ; donc vu que les translations,
les homothéties et l’inversion sont dans H, tout élément de H( bK) est dans H et donc H = H( b K).

Chapitre I - page 16 - Transformations homographiques de b


K
Ainsi H( b
K) est simple.
Dans le Corollaire-définitions des homographies on a montré que PSL2 (K) était isomorphe à
H( b
K). Donc, PSL2 (K) est simple.

Chapitre I - page 17 - Transformations homographiques de b


K
Chapitre II

Graphes de Cayley

Ce chapitre est une reformulation combinatoire de la théorie des revêtements pour les graphes. Un
intérêt tout spécial est porté sur les graphes de Cayley donnés par la présentation d’un groupe. Le but
final est de développer un outil “artisanal” pour déterminer la présentation d’un groupe. Cet outil
sera utilisé dans le chapitre suivant.
Les premières définitions et théorèmes sont extraits de Lyndon-Schupp (1977).

Définition
On appellera graphe un quadruplet (S, A, ε, ι) où
• S (les sommets ) et A (les arêtes ) sont des ensembles quelconques.
• L’application d’extrêmités ε va de A −→ S × S . On dira qu’un arête a va de p à q si ε(a) = (p, q).
La donnée de ε revient à la donnée de deux applications α et β : A −→ S en définissant ε = (α, β ).
• ι : A −→ A ( l’application d’inverse ) est une involution telle que ε(a) = (p, q) ⇒ ε(ι(a)) = (q, p)
(ou, de manière équivalent, α ◦ ι = ω .
Soit C = (S, A, ε, ι). Pour chaque S 0 ⊂ S et A0 ⊂ A, en sorte que ε(A0 ) ⊂ S 0 × S 0 et ι(A0 ) ⊂ A0 , le
quadruplet (S 0 , A0 , ε|A0 , ιA0 ) est un graphe et on l’appellera sous-graphe de C .
Étant donnés deux graphes (S, A, ε, ι) et (S 0 , A0 , ε0 , ι0 ), soient fS : S −→ S 0 et fA : A −→ A0 , on appellera la
paire (fS , fA ) morphisme de graphe si elle préserve l’incidence et les inverses, c’est-à-dire que, pour chaque
a dans A :
ε(a) = (p, q) ⇒ ε0 (fA (a)) = (fS (p), fS (q)) c’est-à-dire α0 ◦ fA = fS ◦ α et ω 0 ◦ fA = fS ◦ ω
ι0 ◦ fA = fA ◦ ι
Un morphisme de graphe (fS , fA ) sera nommé un isomorphisme de graphe si fS et fA sont des bijections.
La paire (fS1 , fA1 ) est alors également un morphisme de graphe. Cela se montre en utilisant directement les
conditions pour que (fS , fA ) soit un morphisme de graphe :

Chapitre II - page 18 - Graphes de Cayley


ε ◦ fA = (fS , fS ) ◦ ε0 ⇒ (fS1 , fS1 ) ◦ ε = ε0 ◦ fA1 de même ι0 ◦ fA = fA ◦ ι ⇒ fA1 ◦ ι0 = ι ◦ fA1
Enfin, on appellera revêtement de graphe un morphisme de graphe (fS , fA ) en sorte que fA et fS soient
surjectives et que, “restreint à l’étoile de chaque point”, fA soit une bijection. Cette dernière condition
revient à faire la construction suivante :
On a donc (fS , fA ) : (S, A, ε, ι) −→ (S 0 , A0 , ε0 , ι0 ). Pour chaque sommet p ∈ S, appelons Ep l’ensemble
{a ∈ A|α(A) = p}. De même, pour chaque p0 ∈ A0 on définit Ep0 0 . La condition exigée est que la
restiction de fA allant de Ep à Ep0 0 soit une bijection.

Chemins, concaténation, boucles


Soit C = (S, A, ε, ι) un graphe, on appelle chemin , une suite finie (éventuellement vide) a1 . . .an d’arêtes
“qui se suivent” (i.e. telles que ω (ai ) = α(ai+1 ) ∀ i = 1, . . ., n − 1).
On dira d’un graphe qu’il est connexe si pour chaque paire de sommets on peut trouver un chemin a1 . . .an
allant de p à q.
Ainsi pour un graphe connexe qui possède au moins une arête on a que chaque sommet s est l’image par ω
(et donc par α également grâce à ι) d’une arête, on peut donc dire que ω (A) = S = α(A) = ε(A × A).
On définit la concaténation ou produit de deux chemins a1 . . .an et b1 . . .bm s’ils se suivent (c’est-à-dire que
ω (an ) = α(b1 )) comme le chemin a1 . . .an b1 . . .bm = a1 . . .an b1 . . .bm .
La concaténation du chemin vide (que l’on notera ∅) avec un chemin a1 . . .an , se définit, de manière évidente,
comme ∅ a1 . . .an = a1 . . .an . De même a1 . . .an ∅ = a1 . . .an . Ce chemin vide est donc un élément neutre de
la concaténation. On remarque, de plus, que la concaténation est associative, en effet, si a1 . . .an , b1 . . .bm et
c1 . . .cl sont des chemins qui se suivent alors :
a1 . . .an (b1 . . .bm c1 . . .cl ) = a1 . . .an b1 . . .bm c1 . . .cl = (a1 . . .an b1 . . .m) c1 . . .cl
Si s est un sommet du graphe, on parle de boucle en s pour un chemin a1 . . .an tel que α(a1 ) = s =
ω (an ). Deux boucles en s peuvent donc toujours être concaténées. L’ensemble des boucles en s muni de la
concaténation est donc un semi-groupe avec un élément neutre.

Simplifications, amplifications, groupe fondamental


Soit un chemin a1 . . .an , s’il existe 1 ≤ i < n avec ai = ι(ai+1 ) , on dira qu’on peut simplifier a1 . . .an
en a1 . . .ai−1 ai+2 . . .an qui est encore un chemin puisque : ω (ai−1 ) = α(ai ) or ε(ai ) = (α(ai ), ω (ai )) donc
ε(ai+1 ) = ε(ι(ai )) = (ω (ai ), α(ai )) ainsi, on a bien α(ai+2 ) = ω (ai+1 ) = α(ai ) = ω (ai−1 ).
Réciproquement, si on a M = a1 . . .an et une arête b telle que α(b) = ω (ai ) pour un i alors on dira qu’on
peut amplifier M en le chemin M 0 = a1 . . .ai bι(b) ai+1 . . .an puisque le début et la fin du chemin bι(b)
sont bien ω (ai ) = α(ai+1 ).
On peut alors définir la relation d’équivalence modulo allers-retours . On dira que deux chemins M et M 0
sont équivalents modulo allers-retours, on écrira M M 0 si l’on peut trouver une suite de chemins M = M1 →
M2 → . . . → Mk = M 0 en sorte que l’on puisse simplifier ou amplifier Mi en Mi+1 (i = 1. . .n − 1). Puisque
les amplifications et simplifications ne changent ni le début ni la fin d’un chemin, on voit tout de suite que
deux chemins équivalents modulo allers-retours ont même début et même fin.
On montre facilement que c’est une relation d’équivalence puisque :
Réflexivité : Pour tout chemin M , on a M M grâce à la suite composée d’un seul mot M .
Transitivité : En ayant M M 0 et M 0 M 00 via les suites M = M1 → . . . → Mh = M 0 et M 0 = N1 →
. . . → Nk = M 00 , on a M M 00 via :
M = M1 → . . . → Mh = M 0 = N1 → . . . → Nk = M 00
Symétrie : On remarque d’abord que a1 . . .an peut être simplifié en a1 . . .ai−1 ai+2 . . .an si et seule-
ment si a1 . . .ai−1 ai+2 . . .an peut être amplifié en a1 . . .an , en effet, on a dans les deux
cas ai = ι(ai+1 ) et α(ai ) = ω (ai−1 ). Ainsi, on peut amplifier un mot en un autre
si et seulement si on peut simplifier l’autre en l’un. Alors, si M M 0 via une suite
d’amplifications-simplifications M = M1 → . . . → Mn = M 0 , alors on peut associer
à chacune des opérations tranformant Mi en Mi+1 son inverse transformant Mi+1 en
Mi et on obtient : M 0 = Mn → . . . → M1 = M .

Chapitre II - page 19 - Graphes de Cayley


On parlera de chemin réduit pour une suite d’arête a1 . . .an qui ne puisse pas être simplifiée c’est-à-dire en
sorte que ai 6= ι(ai+1 ) ∀ i = 1, . . .n − 1. Dans chaque classe il en existe au moins un qui est une suite
contenant le moins d’arêtes possibles.
On peut alors montrer que la concaténation est compatible avec la relation d’allers retours : En effet, pour
chaque M = a1 . . .am b1 . . .bn = N via M = M1 → . . . → Mh = N et O = c1 . . .co d1 . . .dp = P via
O = O1 → . . . → Ok = P , alors on obtient que M O N P via la suite :
M O = M1 O → . . . → Mh O = N O = N O1 → . . . → N Ok = N P
Soit C = (S, A, ε, ι) un graphe et s ∈ S. On appelle groupe fondamental , et on note π1 (C, s) , le quotient
de l’ensemble des chemins partant de et arrivant en s quotienté par la relation d’équivalence d’allers-retours
. L’opération est héritée de la concaténation des boucles en s qui passe aux classes puisque cette opération
est compatible avec la relation. On notera cette opération par le même signe. On a donc [M ] [M 0 ] = [M M 0 ].
L’associativité et l’élément neutre [∅] en découlent également.
Il reste à prouver que l’on a bien des inverses : pour une boucle a1 . . .an , la suite ι(an ). . .ι( a1 ) est également
une boucle puisque ω (ι(ai+1 )) = α(ai+1 ) = ω (ai ) = α(ι(ai )) et ω ◦ ι(a1 ) = α(a1 ) = s et α ◦ ι(an ) =
ω (an ) = s, de plus on vérifie à l’oeil que l’on a bien a1 . . .an ι(an ). . .ι(a1 ) ∅ et de la même manière que
ι(an ). . .ι(a1 ) a1 . . .an ∅.
Arbres et ses propriétés
Un graphe C connexe en sorte que π1 (C, s) est le groupe trivial est appelé un arbre , on dira qu’il est
simplement connexe .
Montrons que cette définition (appelons la (i)) est équivalente à la définition suivante, peut-être plus connue :
un arbre est un graphe si chaque paire de points n’est reliée que par un unique chemin réduit (ii).
(i) ⇒ (ii) : Admettons qu’entre deux point p et q il existe deux chemins réduits distincts a1 . . .an et b1 . . .bm .
Puisque α(a1 ) = p = α(b1 ) et que ω (an ) = q = ω (bm ), on peut construire la boucle en
q : an . . .a1 ι(b1 ). . .ι(bm ). Puisque a1 . . .an 6= b1 . . .bm , on a certains i en sorte que ai 6= bi ,
prenons le plus petit tel i. Ainsi ι(an ). . .ι(a1 )b1 . . .bn ι(an ). . .ι(ai )bi . . .bm et ce chemin est
réduit puisqu’aucune autre simplification n’est possible (chacune des parties ι(a1 ). . .ι(ai ) et
bi . . .bm sont des mots réduits et ι(ai ) 6= ι(bi ) puisque ai 6= bi ).
Ainsi donc cette boucle n’est pas équivalente au chemin vide. Appelons alors J un chemin
joignant s à q et J 1 le chemin inverse alors J ι(an ). . .ι(ai )bi . . .bm J 1 est une boucle en s qui
ne peut pas être équivalente à ∅ (sinon, en vertu de la compatibilité de la concaténation avec
la relations d’allers-retours, ι(an ). . .ι(ai )bi . . .bm serait équivalente à la première boucle aussi).
On a donc obtenu une boucle en s non-équivalente à ∅ alors que π1 (C, s) est trivial. Absurdité!
Donc a1 . . .an = b1 . . .bm
(ii) ⇒ (i) : Prenons une boucle en s qui ne soit pas équivalente à ∅, alors on peut trouver une boucle réduite
a1 . . .an qui lui est équivalente. Par non trivialité n ≥ 1, choisissons alors un i entre 1 et n et
soit p = ω (ai ). Le chemin a1 . . .ai est un chemin réduit (puisque a1 . . .an l’est) et il relie s à p ;
de même, le chemin ι(an ). . .ι(a1 ) est également réduit (car ι(ai ) 6= ai+1 ⇒ ι ◦ ι(ai+1 ) 6= ι(ai ))
et il relie également s à p. Ces deux chemins étant distincts, on conclut à l’absurdité ! Notre
supposition que l’on pouvait trouver une boucle non-équivalente au chemin trivial était donc
fausse. Et on a bien que π1 (C, s) est le groupe trivial.

Lemme Soit C un graphe non-vide. L’ensemble des sous-graphes de C qui sont des arbres peut être
ordonné partiellement, ainsi (Zorn), on peut trouver un arbre maximal dans C qui, si C est
connexe, contient tous les sommets du graphe.
DEMO On parlera d’arbre dans C au lieu de sous-graphe de C qui est un arbre. Remarquons d’abord
qu’il existe au moins un arbre dans C : le graphe étant non-vide, on peut trouver un sommet
s, le graphe composé de ce seul sommet est déjà un arbre. Prenons T 0 = (S 0 , A0 , ε0 , ι0 ) et
T 00 = (S 00 , A00 , ε00 , ι00 ) deux arbres dans C. On dira que T 0 est inclus dans T 00 (on notera T 0 ≺ T 00 )
si A0 ⊂ A00 (inclusion stricte). On a, dans ce cas, que T 0 est un sous-graphe de T 00 puisque
(connexité) S 00 = ω (A00 ) ⊂ ω (A0 ) = S 0 et ε00 = ε|A00 = (ε|A0 ) |A00 = ε0 |A00 .

Chapitre II - page 20 - Graphes de Cayley


On a bien un ordre puisque T 0 ≺ T 00 et T 00 ≺ T 000 implique que A0 ⊂ A00 ⊂ A000 , donc A0 ⊂ A000
ainsi T 0 ≺ T 000 ; de plus T 6≺ T puisque A = A et donc A 6⊂ A. Si maintenant on se donne
un sous-ensemble O = (Ti )i∈I = (Si , Ai , ε|Ai , ι|Ai ) totalement ordonné de l’ensemble des arbres
dans C alors on construit OM comme le graphe (SM , AM , ε|AM , ιAM ) tel que :
S M = ∪ Si AM = ∪ Ai
i∈I i∈I
Il est clair que c’est un graphe. Il est connexe puisque pour chaque paire de points, on peut
trouver un Si dans lesquels ils sont, Si étant un arbre, on peut rejoindre la paire de points par
une suite d’arêtes de Ai ⊂ AM . De plus, pour chaque boucle a1 . . .an , on peut trouver un Oi qui
la contient (puisqu’on peut trouver un Oik qui contient l’arête ak , il suffit alors de prendre le
plus grand de ces Oik ce qui est possible puisqu’il n’y en a qu’un nombre fini) ; or ce Oi est un
arbre donc on peut simplifier cette boucle en l’identité, la simplification se fera aussi dans OM
puisque le ι est le même sur les arêtes de Oi , de OM et de C. Ainsi donc OM est un arbre.
On a donc un ensemble partiellement ordonné pour lequel tout sous-ensemble totalement ordonné
admet une borne supérieure, le lemme de Zorn nous permet donc d’affirmer qu’il existe un arbre
dans C qui ne peut être inclus dans un autre arbre sans lui être égal. Puisque un arbre composé
d’un seul sommet est déjà un arbre dans C, on peut être sur que cet arbre contient au moins un
sommet.
Il reste à voir qu’un tel arbre maximal contient tous les sommets de C. Supposons par l’absurde
qu’il existe un sommet p de C qui ne soit pas un des sommets de l’arbre maximal. Puisque C est
connexe on peut donc relier p à l’un des sommets de l’arbre par un chemin a1 . . .an . On prend
le plus grand i en sorte que ai ne soit pas dans l’arbre et que α(ai ) non plus (au moins a1 sinon
0 0
p serait dans l’arbre) ³ alors, en posant SM = ´ SM ∪ {α(ai )} et AM = AM ∪ ai on obtient un
0 0 0
sous-graphe OM = SM , AM , ε|AM 0 , ι|AM 0 . Celui-ci est encore un arbre puisque toute boucle
en s qui ne passe pas par ai est équivalente modulo allers-retours à ∅ (car OM est un arbre) et
si une boucle b1 . . .bm passe par ai , disons bk = ai alors on a forcément bk+1 = ι(ai ) et donc elle
est simplfiable en b1 . . .bk−1 bk+2 . . .bm , donc toute boucle est encore équivalente, modulo allers-
0
retours, à ∅ et OM est donc un arbre dans C qui est strictement inclus dans OM . Absurdité !
Donc OM contient tous les sommets.

Outil Réciproquement, si OM = (T, B, ε|B , ι|B ) est un sous-graphe simplement connexe de (S, A, ε, ι)
tel que T = S alors (T, B, ε|B , ι|B ) est un arbre maximal.
0
DEMO Supposons que OM n’est pas maximal, alors il existerait un arbre OM = (T 0 , B 0 , ε|B 0 , ι|B 0 ) tel
. B. Puisque T contient tous
que B ⊂ B 0 et B 6= B 0 . Soit alors une arête b un élément de B 0 −
les sommets de (S, A, ε, ι), on a α(b) et ω (b) ∈ T et donc il existe un unique chemin réduit dans
0
OM allant de α(b) et à ω (b). Et, puisque OM est un sous-graphe de OM , ce chemin est réduit
0
dans OM . Puisque OM il est donc l’unique chemin réduit allant de α(b) à ω (b). De plus ce
chemin est différent du chemin composé l’unique arête b, puisqu’il est dans OM alors que b est
0 .
dans B − B, en outre, le chemin b est réduit. On a donc deux chemins réduits distincts joignant
α(b) à ω (b). Absurdité !

Théorème Pour n’importe quel graphe C connexe, le π1 (C, s) est un groupe libre. De plus, si
TM = (SM , AM , ε|AM ι|AM ) est un arbre maximal dans C, on a une bijection entre
A−. A et X où X est une base famille symétrique du groupe libre π (C, s).
M 1

DEMO Définissons ϕ une application allant de A dans l’ensemble des chemins depuis s qui a tout a ∈ A
associe l’unique chemin réduit ϕ(a) de TM joignant s à α(a). De même, on définit ϕ0 (a) comme
l’unique chemin réduit dans TM joignant ω (a) à s ; on adopte ici la convention d’écrire ι(a1 . . .an )

Chapitre II - page 21 - Graphes de Cayley


au lieu de ι(an ). . .ι(a1 ), et l’on appelle ā le chemin composé de l’unique arête a. Alors on peut
construire :
χ : A −→ π1 (C, s)
a 7−→ [ϕ(a) ā ϕ0 (a)]
Montrons que χ(A) engendre tout π1 (C, s) :
Prenons un [a1 . . .an ] ∈ π1 (C, s) alors :
[χ(a1 ) . . . χ(an )] = [ϕ(a1 ) ā1 ϕ0 (a1 ) . . . ϕ(an ) ān ϕ0 (an )]
α(ai )=ω (ai+1) α(a1 )=s=ω (an )
= [ϕ(a1 ) ā1 . . .ān ϕ0 (an )] = [a1 . . .an ]
⇒ϕ ι◦ϕ(ai+1 )
0 (a )=
i ⇒ ϕ(a1 )=∅=ϕ0 (an )

Donc tout élément de π1 (C, s) est exprimable comme produit d’éléments de χ(A). On appellera
X l’ensemble χ(A)− . {[∅]}. On le munit de l’opération d’inverse suivante : χ(a) 1 = χ ◦ ι(a).
Vérifions alors que cela correspond à l’opération d’inverse dans le groupe fondamental :
χ(ι(a)) = [ϕ(ι(a)) ι(a)ϕ0 (ι(a)] = [ι(ϕ0 (a)) ι(a) ι(ϕ(a))] = [ι(ϕ(a) ā ϕ0 (a))] = [ϕ(a) ā ϕ0 (a)] 1
Ainsi donc X est un ensemble symétrique engendrant π1 (C, s). On observe ensuite que χ(a) = [∅]
si a est dans AM , en effet, la boucle ϕ(a) ā ϕ0 (a) n’est composée que d’arêtes dans TM , il s’agit
donc d’une boucle dans TM . Or TM est simplement connexe, ainsi χ(a) est simplifiable dans TM
en ∅ ; puisque TM est un sous-graphe de C, on peut dire que les simplifications peuvent alors se
faire dans C et donc a ∈ AM ⇒ χ(a) = [∅]. On a donc que X = χ(A)− . {[∅]} = χ(A− .A )
M

Pour montrer que π1 (C, s) est bien un groupe libre, il nous faut encore montrer que chaque mot
sur l’aphabet X qui représente un élément trivial est un mot simplifiable.
Supposons en effet qu’il y ait une suite d’arêtes (ai )ni=1 tel que χ(a1 ) . . . χ(an ) = [∅]. Donc
la boucle M = ϕ(a1 ) ā1 ϕ0 (a1 ) . . . ϕ(an ) ān ϕ0 (an ) serait simpifiable en ∅. Mais les arêtes
ai sont dans A− . A tandis que les arêtes des ϕ(a ) et ϕ0 (a ) sont dans A ainsi donc on ne
M i i M
pourrait simplifier que les ai entre eux et les ϕ(ai ) et ϕ0 (ai ) entre eux. D’où ϕ0 (ai ) ϕ(ai ) ∅, i.e.
on aurait α ◦ ϕ0 (ai ) = ω ◦ ϕ(ai+1 ). Donc M serait simplifiable en a1 . . .an qui lui-même serait
encore simplifiable en ∅ donc on aurait un i tel que ai = ι(ai+1 ) mais alors χ(ai+1 ) = χ(ai ) 1 et
donc le mot serait simplifiable dans l’aphabet symétrique X.
Afin d’obtenir la bijection, il convient alors de montrer que χ est injective : prenons a et b
deux arêtes de A− . A et supposons que χ(a) = χ(b). On aurait alors que χ(a) χ(b) 1 =
M
χ(a) χ(ι(b)) = [∅] et donc, d’après le raisonnement précédent, ab 1 ∅ i.e. a = b. Ainsi χ est
injective et donc bijective de A−. A dans X.
M

Revêtement universel
Désormais, nous ne considèrerons que les graphes connexes. Soit C = (S, A, ε, ι) un graphe. On choisit
un sommet s ∈ S. On définit Cs comme l’ensemble des chemins partant de s. Rappelons que l’on appelle
chemin les suites finies d’arêtes qui se suivent et que l’on a égalité de deux chemins a1 . . .an avec b1 . . .bm si
et seulement si m = n et ai = bi ∀ i = 1. . .n. Adoptons la convention suivante : si± p = a1 . . .an , on écrira
ω (p) au lieu de ω (an ) et α(p) au lieu de α(a1 ). On définit Se comme le quotient Cs .
On définit alors l’ensemble Ae comme :
n o
e = ([p], a) ∈ Se × A|ω (p) = α(a)
A
L’incidence se définit comme : ε e et ω
e([p], a) = ([p], [p a]), on définit donc α e.
Alors on pose eι : A e −→ A e
([p], a) 7−→ ([p a], ι(a))
En effet p a est un chemin
³ (car´ ω (p) = α(a)) et ([p a], ι(a)) est une arête puisque ω (p a) = ω (a) = α ◦ ι(a).
e e e
Le quadruplet C = S, A, ε, eι est alors un graphe puisque :
e

Chapitre II - page 22 - Graphes de Cayley


¡ ¢
εe(eι([p], a)) = εe([p a], ι(a)) = ([p a], [p a ι(a)]) = ([p a], [p]) = ω
e ([p], a), α
e ([p], a
On peut alors construire σ : Se −→ S
[p] 7−→ ω (p)
Cette application est bien définie puisque les simplifications ou amplifications ne changent pas les extrêmités
d’un chemin, en outre elle est surjective car le graphe est connexe.
On peut également redescendre les arêtes, on construit ρ : A e −→ A.
([p], a) 7−→ a
Il s’agit montrer que le couple (σ , ρ) est bel et bien un morphisme de graphe et même un revêtement.
Le fait qu’il s’agit d’un morphisme de graphe découle des deux raisonnements suivants :
On a ε(ρ([p], a)) = ε(a) or :
e([p], a) = (σ , σ )([p], [p a]) = (ω (p), ω (p a)) = (α(a), ω (a)) = ε(a)
(σ , σ ) ◦ ε
On a commutation entre les inversions et ρ puisque ρ ◦ eι([p], a) = ρ ([p a], ι(a)) = ι(a) = ι (ρ([p], a)).
Montrons maintenant que (σ , ρ) est un revêtement i.e. que restreint sur l’étoile de chaque point, ρ est une
bijection et que ρ est surjective.
e définissons les ensembles :
bijection locale : soit p = a1 . . .an et donc [p] un sommet de C,
n o
Eα = {a ∈ A|α(a) = σ ([p])} E eα = ([p], a) ∈ A e

Il est clair, en vertu de l’incidence, que ρ(E eα ) ⊂ Eα . Le travail consiste main-


tenant à montrer que ρ : E eα −→ Eα est bijective.
La surjection vient directement : soit a ∈ Eα alors α(a) = σ (p) = ω (p) on a alors
eα avec ρ([p], a) = a.
un arête ([p], a) dans E
Pour montrer l’injectivité de cette application, prenons ([q], a) et ([r], b) deux arêtes
de E eα qui ont la même image par ρ. On a donc [q] = α e ([q], a) = [p] = α e ([r], b) =
[r], en outre a = ρ([q], a) = ρ([r], b) = b ainsi ([q], a) = ([r], b). Donc ρ : E eα −→
Eα est injective.
ρ surjective : soit a une arête de C, puisque C est connexe on sait qu’il existe un chemin p avec
ω (p) = σ (p) = α(a). Alors ([p], a) est une arête de Ae avec ρ([p], a) = a. Donc
ρ : Ae −→ A est surjective.
En résumé, on vient de construire pour chaque graphe C un graphe C e −→ C.
e et un revêtement (σ , ρ) : C
La paire (C, (σ , ρ)) sera appelé le revêtement universel de C .

Lemme Le graphe C e du revêtement universel d’un graphe C est un arbre, c’est-à-dire qu’il est sim-
plement connexe.
DEMO Prenons une boucle A1 . . .An non triviale en [∅]. Puisque c’est une boucle, on aurait α e (A1 ) = [∅]
et ωe (An ) = [∅]. Appelons ([pi ], ai ) les arêtes successives, donc, puisque A1 . . .An est un chemin, on
a ∀ i = 1. . .n − 1 que ω e (Ai ) = [pi ai ] = αe (Ai+1 ) = [pi+1 ] ; or [p1 ] = [∅] ainsi [pi ] = [a1 . . .ai−1 ].
Alors, puisque A1 . . .An est une boucle ω e (A1 . . .An ) = [pn an ] = [a1 . . .an ] = [∅]. Donc le chemin
a1 . . .an est équivalent à ∅ dans C.
Ainsi, si C e n’était pas simplement connexe, on pourrait trouver une boucle A1 . . .An en [∅] qui
serait un chemin réduit (eι(Ai ) 6= Ai+1 pour i = 1. . .n − 1) et non trivial (n > 0). Alors, en
vertu de la bijection locale ρ au points ω e (Ai ), on aurait que ι(ai ) 6= ai+1 pour i = 1. . .n − 1
donc le chemin a1 . . .an serait un chemin réduit dans C et non trivial, donc a1 . . .an 6 ∅ et
e (A1 . . .An ) = [a1 . . .an ] 6= [∅] donc A1 . . .An ne serait pas une boucle. Absurdité.
ω

Définition
Soit (σ , ρ) un revêtement entre C et C 0 . On appelle transformation de revêtement un isomorphisme de
graphe (τS , τA ) de C dans C en sorte que σ ◦ τS = σ et ρ ◦ τA = ρ. Il est clair que l’ensemble de ces
transformations muni de l’opération de composition est un groupe.

Chapitre II - page 23 - Graphes de Cayley


Lemme Le groupe des transformations de revêtements d’un revêtement universel (σ , ρ) : C e −→ C
est isomorphe à π1 (C, s) où s est le sommet choisi pour construire le revêtement universel.
DEMO Remarquons d’abord que la fibre σ 1 (s) est l’ensemble des chemins qui partent de et arrivent en
s quotienté par la relation d’allers retours, il s’agit donc du groupe fondamental π1 (C, s).
Appelons G l’ensemble des transformations de revêtement.
On construit une application ϕ : σ 1 (s) −→ G où τSp et τAp sont définis comme suit :
p p
p 7−→ (τS , τA )
Prenons un sommet [p] ∈ π1 (C, s) alors pour chaque sommet [r] j’ai que α(r) = s = ω (p) et
donc que [p r] est un sommet de C, e de même, pour chaque arête ([r], a), j’ai que [p r] ∈ Se et que
σ (p r) = ω (r) = α(a) donc ([p r], a) ∈ A. e Il est donc correct de poser :
τS : Se −→ Se
p
τAp : Ae −→ A e
[r] 7−→ [p r] ([r], a) 7−→ ([p r], a)
Il s’agit bien d’un morphisme de graphe puisque :
τAp ◦ ι([r], a) = τAp ([r a], ι(a)) = ([p r a], ι(a)) = eι([p r], a) = eι ◦ τAp ([r], a)
e ◦ τAp ([r], a) = α
α e ([p r], a) = [p r] = τSp ([r]) = τSp ◦ αe ([r], a)
e ◦ τA ([r], a) = ω
ω p
e ([p r], a) = [p r a] = τS ([r a]) = τS ◦ ω
p p
e ([r], a)
Prenons p et q dans π1 (C, s) et déterminons le morphisme (τS ◦ τS , τA ◦ τAq ). Pour tout sommet
p q p

r et arête A : τSp ◦ τSq ([r]) = [p q r] = τSo où o = p q, de même :


τAp ◦ τAq ([r], a) = ([p q r], a) = τAo ([r], a) où o = p q
Sachant, de plus, que τS∅ ([r]) = [∅ r] = [r] et que τA∅ ([r], a) = ([∅ r], a) = ([r], a), on a donc que
(τS∅ , τA∅ ) est la transformation identité. Ainsi, pour [p] ∈ π1 (C, s) on peut trouver [p 1 ] ∈ π1 (C, s)
−1 −1
et alors τSp ◦ τSq = τS∅ = IdSe et τAp ◦ τAp = τA∅ = IdAe. Ainsi chaque endomorphisme de graphe
(τSp , τAp ) admet un endomorphisme inverse, donc tous les (τSp , τAp ) sont des isomorphismes de
graphes de C e dans C.e
Enfin, vérifions ques ces isomorphismes sont des transformations de revêtement :
σ ◦ τSp ([r]) = σ ([p r]) = ω (p r) = ω (r) = σ ([r]), et ρ ◦ τAp ([r], a) = ρ([p r], a) = a = ρ([r], a)
On vient donc de montrer que ϕ : π1 (C, s) −→ G est un morphisme de groupe.
[p] 7−→ (τSp , τAp )
Il ne nous reste plus qu’à montrer que ϕ est un isomorphisme de groupe :
Surjection : soit (µ, ν ) une transformation de revêtement alors on pose p = µ([∅]). Nous
allons montrer que µ = τSp et ν = τSp . Pour cela prenons, pour un point [r] et une arête
A = ([r], a), l’unique (puisqu’arbre) chemin A1 . . .An entre [∅] et [r]. Posons r = r1 . . .rk , puisque
([∅], r1 ). . .([r1 . . .rk−1 ], rk ) en est un, on a que k = n + 1 et Ai = ([r1 . . .ri−1 ], ri ). On considère
le chemin ν (A1 ). . .ν (An ) : ν (A1 ) est une arête partant de µ(∅) = p, or ρ ◦ ν (A1 ) = ρ(A1 ) = r1
donc ν (A1 ) = ([p], r1 ) = τAp (A1 )
Récurrence : pour i allant de 2 à n on suppose que ν (Ai ) = τAp (Ai ). Alors ν (Ai+1 ) est une arête
partant de ω e (ν (Ai )) = ω e (τAp (Ai )) = [p r1 . . .ri ] et telle que ρ ◦ ν (Ai+1 ) = ρ(Ai+1 ) = ri+1 , ainsi
ν (Ai+1 ) = ([p r1 . . .ri ], ri+1 ) = τAp (Ai+1 ).
De même, ν (A) est une arête qui part de ω e (ν (An )) = [p r1 . . .rk ] et telle que ρ ◦ ν (A) =
ρ(A) = a ainsi ν (A) = ([p r], a) = τAp (A). Mais alors l’incidence nous permet de dire que
µ([r]) = µ(α e (A)) = α e ◦ ν (A) = α e ([p r], a) = [p r] = τSp ([r]).
On vient donc de montrer que si (µ, ν ) est une transformation de revêtement alors elle est égale
à un (τSp , τAp ) pour p = µ([∅]). Ainsi ϕ : π1 (C, s) −→ G est surjective.
Injection : Supposons que nous avons deux éléments distincts [q] et [p] de π1 (C, s) alors
τSp ([∅]) = [p ∅] = [p] 6= [q] = [q ∅] = τSq ([∅]), ainsi τSp 6= τSq et donc ϕ([p]) = (τSp , τAp ) 6=
(τSq , τAq ) = ϕ(q). Ainsi ϕ est injective.
Ainsi donc ϕ est un isomorphisme de groupe.

Chapitre II - page 24 - Graphes de Cayley


Lemme e = (S,
Soit C = (S, A, ε, ι) un graphe et C e A,
e ε
e, eι) son revêtement universel. Alors C est le
e
quotient de C par l’action du groupe G des transformation de revêtement.
DEMO La démarche de cette preuve consiste à montrer que (σ , ρ) passent au quotient et deviennent
alors des isomorphismes de graphe. On commence par montrer que deux sommets (resp. deux
arêtes) sont équivalents si et seulement si σ (resp. ρ) les envoye sur la même image.
Soient [r] et [q] deux sommets de C e et en sorte que σ (r) = σ (q) alors ω (r) = σ ([r]) = σ ([q]) =
ω (q), alors α(ι(r)) = ω (r) = ω (q) ainsi q ι(r) est un chemin partant de α(q) = s et revenant
en ω (ι(r)) =)α(r) = s, donc une boucle en s. Ainsi [q ι(r)] ∈ π1 (C, s), d’où ∃p ∈ π1 (C, s) tq
[r] = [p q] = τSp (q).
Réciproquement, s’il existe p ∈ π1 (C, s) tel que [r] = τSp (q) = [p q] alors σ (r) = σ (q) puisque τSp
est une transformation de revêtement.
e si et seulement si σ (r) = α(a) =
De même, on a a = ρ([r], a) = ρ([q], b) et ([r], a), ([q], b) ∈ A
α(b) = σ (q) et a = b ∈ A. Mais, par ce que nous venons de montrer, cette dernière assertion est
équivalente à dire que a = b et qu’il existe p ∈ π1 (C, s) tel que [r] = [p q]. Ceci revient à dire
qu’il existe p ∈ π1 (C, s) tel que τAp ([q], b) = ([r], a).
On a donc construit une relation ≈ sur les sommets qui est définie comme :
[r] ≈ [q] ⇔ ∃p ∈ π1 (C, s) t.q. [r] = [p q] ⇔ ∃(µ, ν ) ∈ G t.q. µ([r]) = [q] ⇔ σ ([r]) = σ ([q])
Il s’agit bien d’une relation d’équivalence, puisqu’elle vient de l’action d’un groupe.
De même, on a construit une relation ∼ = sur les arêtes de Ae qui est définie comme :
([r], a) ∼
= ([q], b) ⇐⇒ ρ([r], a) = a = b = ρ([r], b) ⇔ ∃(µ, ν ) ∈ G t.q. ν ([r], a) = ([q], b)
Cette relation est bien une relation d’équivalence puisqu’elle vient de l’action d’un groupe.
± e±∼. Il est clair que ε
Appelons S 0 = Se ≈ et A0 = A = e et eι passe au quotient :
A∼ 0 0
= A ⇒ ∃(µ, ν ) ∈ G t.q. ν (A) = A ⇒ ε e(A0 ) = ε
e(ν (A)) = (µ, µ)(ε e(A) ≈ ε
e(A)
et eι(A0 ) = eι ◦ ν (A) = ν ◦ eι(A) ∼
= eι(A)
D’après la surjectivité de ρ et σ et d’après cette la définition des relations, on a donc que ρ0 et
σ 0 (le passage au quotient de ρ et σ ) sont des applications surjectives et injectives. Il est clair,
de plus, que (ρ0 , σ 0 ) est un morphisme de graphe, donc (ρ0 , σ 0 ) est un isomorphisme de graphe.
On peut donc dire que C est le quotient de C e par l’action de G.

Graphes de Cayley
Le propos de cette partie est de définir un graphe associé à un groupe qui nous permettra de “visualiser” le
groupe. Nous commencerons notre étude par celle de graphes dits génériques, une propriété qui est conservée
par revêtement. Puisque le but de ce chapitre est de donner un outil pour montrer qu’un groupe admet la
présentation qu’on attend, nous allons réduire ce problème à la question de savoir si un graphe est isomorphe
au graphe de Cayley d’un groupe. Pour ce, nous allons étudier les revêtements universels d’un graphe de
Cayley pour passer, dans la partie suivante, aux revêtements d’un graphes sur les tous petits graphes.
Soit G un groupe et X un ensemble symétrique de générateurs (i.e. X engendre G et X 1 ⊂ X). On appellera
graphe de Cayley le graphe C(G, X) = (G, G × X, εG , ι) donné comme : l’ensemble des sommets est G,
l’ensemble des arêtes AG est G × X. On construit alors εG (g, x) = (g, g · x) et ι(g, x) = (g · x, x 1 ). Il s’agit
bien d’un graphe puisque :
αG ◦ ι(g, x) = αG (g · x, x 1 ) = g · x = ωG (g, x) et ωG ◦ ι(g, x) = ωG (g · x, x 1 ) = g · x · x 1 = g = αG (g, x)
De plus C(G, X) est connexe : en effet, prenons g et h deux sommets de C(G, X). Puisque G est engendré
par X, on peut trouver x1 , ..., xn ∈ X en sorte que g 1 · h = x1 · . . . · xn . Alors, la suite :

Chapitre II - page 25 - Graphes de Cayley


(g, x1 )(g · x1 , x2 ). . .(g · x1 · xn−1 , xn )
est un chemin puisque ω (g · x1 · . . . · xi−1 , xi ) = g · x1 · . . . · ·xi = α(g · x1 · . . . · xi , xi+1 ), il part de α(g, x1 ) = g
et arrive en ω (g · x1 · . . . · ·xn−1 , xn ) = g · x1 · ·. . . · ·xn = g · g 1 · h = h.

On dira d’un graphe qu’il est générique de degré p si de chaque sommet partent le même nombre d’arêtes.

Lemme Deux arbres génériques de même degré p sont isomorphes.


DEMO Appelons ces arbres C = (S, A, (α, ω ), ι) et D = (T, B, (β , ζ ), κ). Choisissons s ∈ S et t ∈ T .
Et définissons ∀ ©x ∈ S l’ensemble ª Ex = {a ∈ A|α(a) = x}, de même ∀ y ∈ t, on définit
l’ensemble Ey = b ∈ B|β (b) = y . Puisque les arbres sont du même degré, on peut choisir
une bijection e : Es −→ Et . Puisque C est générique, on a, pour chaque x ∈ S une bijection
hx : Es −→ Ex ; on a, de même, ∀ y ∈ T une bijection ky : Et −→ Ey .
On veut donc construire un isomorphisme de graphe (µ, ν ) : C −→ D. Soit x ∈ S et a ∈ Ex
Puisque C est un arbre, il existe un unique chemin a1 . . .an joignant s à x. On pose alors
b1 = e(a1 ) ∈ Et . Puis, ∀ i = 2 . . . n on pose bi = kζ (bi−1 ) ◦ e ◦ hω (ai−1 ) (ai ). La suite b1 . . .bn est
¡ ¢
alors un chemin de D puisque α(bi ) = α hω (bi−1 ) (. . .) = ω (bi−1 ). On dira que b1 . . .bn est le
transporté génériquement de a1 . . .an . Il faut savoir que ce transport dépend de b, des hx et des
ky , ceux-ci pourront être modifiés en fonction des besoins.
On pose alors µ(x) = ω (bn ) et ν (a) = kζ (bn ) ◦ e ◦ hω (an ) (a).
Puisque ν (a) = kζ (bn ) (. . .) ∈ Eζ (bn ) , on a que α ◦ ν (a) = ζ (bn ) = µ(x) = µ ◦ α(a). De même,
on remarque que a1 . . .an a est l’unique chemin allant de s à ω (an ), par définition de ν (a), on a
que b1 . . .bn ν (a) est le transporté génériquement de a1 . . .an a donc µ ◦ ω (an ) = ζ ◦ ν (a).
De plus si a est cette même arête alors a1 . . .an a est l’unique chemin allant de s à α ◦ ι(a) = ω (a)
alors b1 . . .bn b est bien le transporté génériquement de a1 . . .an a et ν ◦ ι(b) est donc une arête allant
de β ◦ ν ◦ ι(a) = µ ◦ α ◦ ι(b) = µ ◦ ω (a) = ζ ◦ ν (a) à ζ ◦ ν ◦ ι(a) = µ ◦ ω ◦ ι(a) = µ ◦ α(a) = β ◦ ν (a).
Or il n’y a qu’un seul chemin allant entre ces deux points et les arêtes ν ◦ ι(a) et κ ◦ ν (a) le
font, donc ν ◦ ι(a) = κ ◦ ν (a).
On a donc défini (µ, ν ) comme un morphisme de graphe, il reste à vérifier que c’est une bijection :
Pour cela, on montre qu’il existe un inverse de µ. En effet, pour tout sommet y de D, appelons
d1 . . .dm l’unique chemin joignant t à y. On refait alors la même construction avec b 1 : on pose
c1 = e 1 (d1 ) et ci = hω (ci−1 ) ◦ e 1 ◦ kζ (di−1 ) (di ) et l’on pose µ0 (y) = ω (cm ).
On a bien alors que d1 . . .dm est le transporté génériquement de c1 . . .cm ainsi µ(ω (cm )) = ω (dm )
et donc µ ◦ µ0 (y) = y. Réciproquement, dans la construction de µ, on a obtenu que ai =
hω (ai−1 ) ◦ e 1 ◦ kζ (bi−1 ) (bi ) donc que µ0 (ω (bn )) = ω (an ) i.e. µ0 ◦ µ(x) = ω (an ) = x. Ainsi µ est
bijective.
Pour trouver un inverse à ν il est alors évident de poser que, si b est une arête partant de y,
ν 0 (b)) = hω (cn ) ◦ e 1 ◦ kζ (dn ) (b). On obtient alors que ν 0 ◦ ν (a) = a et que ν ◦ ν 0 (b) = b par
définition.
On vient donc de construire un morphisme de graphe (µ, ν ) : C −→ D qui est bijectif et donc
qui est un isomorphisme.

Lemme Tout graphe de Cayley C(G, X) = (G, G × X, ε, ι) est un graphe générique de degré |X|.
DEMO En effet, on a, pour tout g ∈ G que l’ensemble Eg des arêtes partant de g est :
Eg {(f, x) ∈ G × X|f = α(f, x) = g} = {g} × X
Donc Eg est en bijection avec Ef via hgf : (g, x) 7−→ (f, x).

Chapitre II - page 26 - Graphes de Cayley


Corollaire Le graphe de Cayley C(FX , X) d’un groupe libre < X > à base symétrique X est un
arbre générique de degré |X|.
DEMO D’après le lemme, on a déjà que C(X, ∅) est générique de degré |X|, il nous reste à vérifier
que ce graphe est simplement connexe. Prenons une boucle (g1 , x1 ). . .(gn , an ) au sommet e
(l’élément neutre du groupe). Comme d’habitude on obtient que g1 = α(g1 , x1 ) = e, puis que
gi = α(gi , xi ) = ω (gi−1 , xi−1 ) = gi−1 · xi−1 ainsi gi = x1 · . . . · xi−1 ∀ i = 2. . .n. Mais il s’agit
d’une boucle en e donc e = ω (gn , xn ) = gn · xn = x1 · . . . · xn−1 · xn = x1 . . .xn . Or, si dans
G x1 . . .xn = e, cela veut dire que via la suppression de xi xi1 , on peut simplifier x1 . . .xn en e.
Or toute simplification d’un mot y1 . . .yn en y1 . . .yi−1 yi+2 . . .yn implique ι(fi , yi ) = (fi yi , yi1 ) =
(fi+1 , yi+1 ), donc la simplification du chemin. Dans notre cas donc, on a que (g1 , x1 ). . .(gn , xn )
est donc équivalent à ∅ modulo les allers retours.

Lemme Pour que le revêtement universel d’un graphe soit un arbre générique de degré p, il faut et il
suffit que le graphe soit générique de degré p.

DEMO Évident en vertu de la bijection locale d’un revêtement.

Corollaire Le revêtement universel d’un graphe de Cayley C(G, X) est un arbre générique de degré
|X|, il est donc isomorphe au graphe de Cayley du groupe libre C(FX , X). CLAIR

Bouquets et catalogues
Tous les isomorphismes donnés jusqu’à présent sont implicites. Afin de pouvoir donner des isomorphismes
explicites et des critères implicites nous allons introduire le catalogage, c’est-à-dire une nomination des arêtes
qui nous permettra de passer d’un graphe à un autre le long de chemins.
La base de l’outil que nous allons développer est la proposition suivante qui sera, au fur et à mesure du
développement, transformée en une vérification en un nombre fini d’étape (pour des graphes finis).

Proposition de base Soient C = (S, A, (α, ω ), ι) et D = (T, B, (β , ζ ), κ) deux graphes en


e −→ D,
sorte qu’il existe un isomorphisme (θS , θA ) : C e supposons de plus
que θS (π1 (C, s)) ⊂ π1 (D, t) alors il existe un revêtement (σ , ρ) : C −→
D.
DEMO Rappelons-nous que nous avons un isomorphisme entre le groupe fondamental et le groupe
des transformations de revêtement universel. Appelons G le groupe des transformations du
revêtement universel C e et H celui de D. e On a les isomorphismes de groupe : i : π1 (C, s) −→ G
et j : π1 (D, s) −→ H.
Étape 1 : π1 (C, s) ⊂ π1 (D, t) ⇐⇒ θS ◦ g ◦ θS1 ∈ H ∀ g ∈ G : Remarquons que pour tout
e on a
sommet [b1 . . .bn ] de D,
[b1 . . .bn ] = ωD
e (([∅], b1 ). . .([b1 . . .bn−1 ], bn ))
Or, tout g = i([p1 . . .pk ]) ∈ G est exprimable comme : gS ([x1 . . .xl ]) = [p1 . . .pk x1 . . .xl ] et
gA ([x1 . . .xn ], x) = ([p1 . . .pn x1 . . .xn ], x)
Ainsi, grâce au fait que (θS , θA ) préserve l’incidence et les inverses, on a unique chemin réduit
a1 . . .an tel que θA1 ([∅], b1 ) = (θS1 ([∅]), a1 ) et θA1 ([b1 . . .bi ], bi+1 ) = (θS1 ([∅]) [a1 . . .ai ], ai+1 ).L’image
par g est alors :
¡ ¢
g (θS1 ([∅]), a1 ). . .(θS1 ([∅]) [a1 . . .an−1 ], an ) = ([p1 . . .pk ] θS1 ([∅], a1 ). . .([p1 . . .pk ] θS1 ([∅]) [a1 . . .an−1 ], an )

Chapitre II - page 27 - Graphes de Cayley


¡ ¢
Or θA [p1 . . .pk ] θS1 ([∅]) [a1 . . .ai ], ai+1 ) est une arête allant de θS ([p1 . . .pk ]) [∅] [b1 . . .bi ] jusqu’à
θS ([p1 . . .pk ] [∅] [b1 . . .bi bi+1 ]) en vertu de l’incidence préservée par (θS , θA ). Or l’arête (θS ([p1 . . .pk ]) [b1 . . .bi ], bi+1 )
fait exactement le même chemin, en vertu de l’unicité du chemin réduit joignant deux points, on
conclut que ces arêtes sont égales. On vient donc de montrer que θA ◦ gA ◦ θA1 ([b1 . . .bi ], bi + 1) =
(θS ([p1 . . .pk ]) [b1 . . .bi ], bi+1 ). Ainsi la condition θS (π1 (C, s)) ⊂ π1 (D, t) est équivalente à θS ◦
g ◦ θS1 ∈ H ∀ g ∈ G.
Remarquons que si x et y sont des sommets de C e : σC (x) = σC (y) ⇒ σD ◦ θS (x) = σD ◦ θS (y).
En effet, on se rappelle que C est un quotient de C e par G et que D est un quotient de D e par
H, on avait donc σC (x) = σC (y) ⇔ ∃gS ∈ G tel que x = gS (y) et, de même, on avait
σD (u) = σD (v) ⇔ ∃h ∈ H tel que u = h(v). Dans notre cas, on a donc un g ∈ G tel que
x = gS (y) alors θS (x) = θS ◦ gS ◦ θS1 (θS (y)) et, puisque θS ◦ gS ◦ θS1 ∈ H, on obtient bien que
σD ◦ θS (x) = σD ◦ θS (y).
De ces mêmes quotients, on tirait aussi que pour a et b arêtes de C, ρC (a) = ρC (b) ⇔ ∃g ∈ G
en sorte que gA (a) = b ; pour D e on obtient donc que si on a c et d des arêtes de D e alors
e
σD (c) = σD (d) ⇔ ∃h ∈ H en sorte que hA (c) = d. Soit alors a, b deux arêtes de C telles que
σD (a) = σD (b) on a g ∈ G en sorte que a = gA (b) et donc θA (a) = θA ◦ gA ◦ θA1 (θA (b)) donc
σD ◦ θA (a) = σD ◦ θA (b).
On définit alors σ : Sommets(C) −→ Sommets(D) de la façon suivante : pour chaque sommet
u de C, il existe par surjectivité de σC un sommet x de C e en sorte que σC (x) = u et on pose
σ (u) = σD ◦ θS (x). Le sommet σ (u) ne dépend alors pas du choix de x par ce que nous venons
de montrer. De même, on définit ρ : Arr(C) −→ Arr(D) : pour chaque arête e de C, il existe v
arête de Ce telle que ρC (v) = e (surjection de ρ) alors ρ(e) = ρD ◦ θA (v) qui ne dépend pas du
choix de v par ce que nous venons de montrer.
Montrons alors que (σ , ρ) est bien un revêtement de graphe : il nous faut la surjection, la
bijection locale et le morphisme de graphe.
Surjection : Puisque (σD , ρD ) et (θS , θA ) sont surjectives, il suffit de montrer que pour chaque
arête ou sommet de C, e il existe une arête ou un sommet en sorte que l’image des premiers par
(σC , ρC ) soit un élément quelconque de C, ce qui est toujours vrai. Donc (σ , ρ) sont surjectifs.
Morphisme : Soit a une arête de C et prenons une arête v arête de C e en sorte que ρC (v) = a
alors αCe(v) est un choix pour définir σ ◦ αC (a), et de même ωCe(v) est un choix possible pour
définir σ ◦ ωC (a), donc σ ◦ αC (a) = σD ◦ θS ◦ αCe(v) = αD ◦ ρ(a), de même σ ◦ ωC (a) =
σD ◦ θS ◦ ωCe(v) = ωD ◦ ρ(a).
Pour vérifier que (σ , ρ) préserve les inverses, on procède de même : ιCe(v) est un choix pour
définir ρ ◦ ιC (a), donc ρ ◦ ιC (a) = ρD ◦ θA ◦ ιCe = ιD ◦ ρ(a).
Bijection locale : Soit u un sommet de C alors il existe x sommet de C e en sorte que σC (x) = u
on alors une bijection de l’ensemble des arêtes partant de x vers l’ensemble des arêtes partant de
u. En prenant l’inverse de cette bijection, puis en la composant avec θA puis avec ρD restreinte à
l’ensemble des arêtes partant de θS (x) on obtient, une bijection de l’ensemble des arêtes partant
de u vers l’ensemble des arêtes partant de σ (u).
On a donc construit morphisme de graphe de C dans D qui est un revêtement.

Corollaire Soit X un ensemble symétrique (i.e. muni d’une involution ι), alors il existe un graphe
composé d’un seul sommet o et ayant X comme ensemble des arêtes. Un tel graphe sera
appelé bouquet à base |X| .
Ce graphe a un revêtement universel générique de degré |X| et pour n’importe quel graphe
C générique de degré |X|, on peut trouver un revêtement de C dans le bouquet à base
|X|.
DEMO Ce graphe bouquet est défini comme suit : l’ensemble des sommets ne contient qu’un élément,
disons o, l’ensemble des arêtes est X et l’on définit ε(x) = (o, o), l’inverse ι est déjà défini

Chapitre II - page 28 - Graphes de Cayley


dans la donnée de X. La condition de graphe est trivialement vérifiée. On écrira ce graphe
BX = ({o} , X, ε, ι).
Il est clair que BX est un graphe générique puisque BX n’a qu’un seul sommet. Dès lors il admet
comme revêtement universel un arbre générique de degré |X| et donc tous les graphes génériques
de degré |X| admettent un revêtement universel isomorphe.
Enfin, on remarque que, dans BX tout chemin est une boucle, par conséquent tout point du
revêtement universel est dans le groupe fondamental. Ainsi pour tout graphe générique C de
degré |X|, l’isomorphisme transportera π1 (C, s) dans l’arbre et donc π1 (C, s) sera inclu dans le
groupe fondamental de BX . La proposition précédente nous permet alors de dire qu’il y a un
revêtement de C dans BX .

Définition
Un graphe générique de degré |X| muni d’un revêtement (µC , νC ) sur BX sera dit catalogué par (µC , νC ) .
De même si C et D sont deux graphes génériques de même degré |X| et si (θS , θA ) : C −→ D, on dira que
le morphisme (θS , θA ) est catalogué si µD ◦ θS = µC et νD ◦ θA = νC .

Lemme Soit X un ensemble symétrique au moyen de l’involution ιB , soient C et D deux graphes


génériques de degré |X|, (µC , νC ) un revêtement de C dans BX et (µD , νD ) un revête-
ment de D dans BX . Alors on peut construire un isomorphisme (θS , θA ) entre C e et De tel
que νC ◦ ρC = νD ◦ θA , c’est-à-dire qui soit catalogué (on a utilisé les σ et ρ qui sont les
morphismes de revêtements universels).
DEMO Il faut, pour construire cet isomorphisme, se rappeler de la démonstration donnant l’isomorphisme
entre les arbres génériques. La preuve définissait Ex comme l’ensemble des arêtes partant du
sommet x, elle utilisait une bijection e entre Es et Et (t et s sont les points choisis pour construire
les revêtements universels) et des bijections hx : Es −→ Ex et ky : Et −→ Ey pour x sommet de
Ce et y sommet de D. e
Remarquons que l’on peut définir ces bijections
³ en utilisant
´ ³ les bijections´ locales des revêtements :
1
on construit e en composant (ρD |Et ) ◦ νD |EρD (t) ◦ νC |EρC (s) ◦ (ρC |Es ) et l’on construit
1

³ ´1 ³ ´
hx en composant : (ρC |Es ) ◦ νC |EρC (s) ◦ νC |EρC (x) ◦ (ρC |Ex ) enfin l’on obtient ky en
1

³ ´1 ³ ´ ¡ ¢
composant : (ρD |Et ) ◦ νD |EρD (t) ◦ νD |EρD (y) ◦ ρD |Ey . Alors l’image d’une arête a de
1

Ce était donnée par une composition de hx de e et de ky , or ces bijections préservent l’image par
les ν ◦ ρ. En effet, on voit que νD ◦ ρD ◦ e = νC ◦ ρC , que νC ◦ ρC ◦ hy = νC ◦ ρC et que
νD ◦ ρD ◦ ky = νD ◦ ρD . Ainsi l’isomorphisme (θS , θA ) construit au moyen de ces bijections est
tel que νD ◦ ρD ◦ θA = νC ◦ ρC .

Lemme Soit C = (S, A ; ε, ι) un graphe catalogué par un revêtement (µC , νC ) de C dans un bouquet
à base symétrique X, alors C est générique et on a une bijection wC de l’ensemble des
mots sur l’alphabet X vers l’ensemble des chemins dans C partant de s. Cette bijection est
caractérisé par : wC1 (a1 . . .an ) = νC (a1 . . .an ) qui est, définissons-le, νC (a1 ). . .νC (an ).
De plus, si D est catalogué (µD , νD ) de D sur BX et que (λ, τ ) est un morphisme de graphe
de C dans D en sorte que (λ, τ ) est catalogué alors τ ◦ wC = wD . Une telle application sera
appelée une alphabétisation .
DEMO En vertu du revêtement, il est clair qu’on a une bijection locale br entre l’ensemble X des arêtes
qui partent de o et l’ensemble Er des arêtes qui partent de r, explicitement c’est (νC |Er ) . Ainsi
1

C est générique.

Chapitre II - page 29 - Graphes de Cayley


On construit a1 . . .an , l’image (x1 . . .xn ) par wC , de la façon suivante : on pose a1 = bs (x1 )
ensuite on pose ∀ i = 2. . .n que ai = bω (ai−1 ) (xi ).
On peut aisément construire l’inverse de wC : w0 (a1 . . .an ) = νC (a1 . . .an ) = νC (a1 ). . .νC (an ).
Montrons alors que wC ◦ w0 est l’identité :
wC ◦ w0 (a1 . . .an ) = wC (νC (a1 ). . .νC (an )) = bs (νC (a1 ). . .bω (ai−1 ) (ν (an )) = a1 . . .an
Puisque br = (νC |Er ) . De même, w0 ◦ wC est l’identité car :
1

¡ ¢
w0 ◦ wC (x1 . . .xn ) = w0 bs (x1 ). . .bω (an−1 ) (xn ) = νC ◦ bs (x1 )). . .νC ◦ bω (an−1 ) (xn ) = x1 . . .xn

Pour prouver la seconde assertion, considérons a1 . . .an = bC (x1 . . .xn ) un chemin de C. Ce que
l’on cherche à prouver est τ ◦ wC (x1 . . .xn ) = wD (x1 . . .xn ) or, en vertu de l’inverse de wC :
νD ◦ τ ◦ wC (x1 . . .xn ) = νC ◦ wC (x1 . . .xn ) = x1 . . .xn
La bijection est valable pour n’importe quel graphe ayant un revêtement sur BX . νD comme
application des chemins de D dans les chemins de BX est l’inverse de wD et donc on a que :
τ ◦ wC (x1 . . .xn ) = wD (x1 . . .xn )
Ceci étant valable pour n’importe quel mot x1 . . .xn , on a bien τ ◦ wC = wD .

Corollaire Soit C(G, X) un graphe de Cayley alors C(G, X) est catalogué par µ : g 7−→ o et
ν : (g, x) 7−→ x sur le bouquet à base X. Alors, pour chaque mot x1 . . .xn sur l’alphabet
X:
ω ◦ wC (x1 . . .xn ) = x1 · . . . · xn ∈ G
DEMO Le catalogage est clair. On choisit s = e, l’élément neutre de G. Si x1 . . .xn est un mot dans
l’alphabet X alors
wC (x1 . . .xn ) = (e, x1 )(e · x1 , x2 ). . .(e · x1 · . . . · xn−1 , xn )
Et donc ω ◦ wC (x1 . . .xn ) = ω (e · x1 · . . . · xn−1 , xn ) = e · x1 · . . . · xn = x1 · . . . · xn .

Lemme Soient C et D deux graphes génériques de même degrés |X| catalogués par les revêtements :
(µC , νC ) : C −→ BX et (µD , νD ) : D −→ BX
Alors on a un revêtement (σ , ρ) : C −→ D si pour chaque mot x1 . . .xn tel que wC (x1 . . .xn )
est une boucle de C, wD (x1 . . .xn ) est une boucle de D.

DEMO On considère σC , ρC ) : Ce −→ C et (σD , ρD ) : D e −→ D les revêtements universels. Il est clair


d’abord que (µC ◦ σC , νC ◦ ρC ) et (µD ◦ σD , νD ◦ ρD ) sont des revêtements sur BX puisque ce
sont des produits de revêtements. Donc C e et D e sont catalogués. De plus (νC ◦ ρC ) = (νC ) ◦ (ρC )
donc ρC est un morphisme catalogué, de même ρD est catalogué. On sait, par le lemme suivant
la définition de catalogué que, puisque les revêtements universels sont catalogués et qu’ils sont
générique de degré |X|, l’on peut trouver (θS , θA ) un isomorphisme catalogué de C e dans D. e
On a déjà remarqué que dans un revêtement universel [a1 . . .an ] = ω (([∅], a1 ). . .([a1 . . .an−1 ], an )).
Ainsi, pour tout x1 . . .xn tel que wC (x1 . . .xn ) est une boucle :
ωCe ◦ wCe(x1 . . .xn ) = [wC (x1 . . .xn )]
Soit wC (x1 . . .xn ) une boucle de C. Alors ρC ◦ wCe(x1 . . .xn ) = wC (x1 . . .xn ) et, par la remarque
précédente, on a que ωCe ◦ wCe(x1 . . .xn ) = [wC (x1 . . .xn )] ∈ π1 (C, s). De plus wCe(x1 . . .xn ) peut
atteindre n’i mporte quelle boucle en s. Donc : x1 . . .xn 7−→ ωCe ◦ wCe(x1 . . .xn ) est surjective sur
les éléments du π1 (C, s)
De par le cataloguage, on a que θA ◦ wCe(x1 . . .xn ) = wD e (x1 . . .xn ) puis, on a pour la même raison,
ρD ◦ wDe (x1 . . .xn ) = wD (x1 . . .xn ).

Chapitre II - page 30 - Graphes de Cayley


L’hypothèse dit donc que wD (x1 . . .xn ) est une boucle. Or ωD ◦ wDe (x1 . . .xn ) = [wD (x1 . . .xn )]
est donc inclu dans le π1 (D, t). On a que pour chaque élément ωCe ◦ wCe(x1 . . .xn ) du π1 (C, s) :
θS ◦ ωCe ◦ wCe(x1 . . .xn ) = ωDe ◦ θA ◦ wCe(x1 . . .xn ) = ωDe ◦ wDe (x1 . . .xn ) = [wD (x1 . . .xn )] ∈ π1 (D, t)

On vient donc de montrer que si les hypothèses sont vérifiées, on a θS (π1 (C, s)) ⊂ θ1 (D, t), la
proposition de base nous permet alors de dire qu’il y a un revêtement de C dans D.

Corollaire Soit C et D deux graphes génériques de même degrés |X| catalogués par les revêtements :
(µC , νC ) : C −→ BX et (µD , νD ) : D −→ BX
Et appelons TM = (SM , AM , ε|AM , ι|AM ) l’arbre maximal. On définit pour chaque arête
a, ϕ(a) comme l’unique chemin réduit de l’arbre maximal allant de s à α(a) et ϕ0 (a)
comme l’unique chemin réduit de l’arbre maximal allant de s à ω (a).
Alors on a un revêtement (σ , ρ) : C −→ D si pour chaque a ∈ A on a que x1 . . .xn =
νC ◦ χ(a) = νC (ϕ(a) a ϕ0 (a)) est tel que wD (x1 . . .xn ) est une boucle de D.

DEMO Ce résultat est évident dans la mesure puisque le π1 (C, s) est engendré par les [ϕ(a) a ϕ0 (a)]
pour a ∈ A− . M et puisque θ |
S π1 (C,s) est un morphisme de groupe.

Corollaire Prenons C(G, X) un graphe de Cayley et soit D = (S, A, (α, ω ), ι) un graphe générique de
degré |X| catalogué par (µC , νC ) : D −→ BX , soit enfin TM = (SM , AM , (α, ω )|AM ),ι|AM
un arbre maximal dans D alors on a un revêtement de D sur C(G, X) si pour toute arête,
a ∈ A− . A le mot x . . .x = w 1 (χ(a)) est tel que x · . . . · x = e, l’élément neutre dans
M 1 n C 1 n
G.
De plus si a ∈ A− . A satisfait cette condition alors l’arête ι(a) la satisfait aussi.
M

DEMO En effet, on a montré que, dans un tel cas, ωC ◦wC (x1 . . .xn ) = x1 ·. . .·xn ∈ G ainsi wC (x1 . . .xn )
est une boucle de C = C(G, X) si et seulement si x1 · . . . · xn = e.
Dès lors, si pour chaque a ∈ A− . A le mot x . . .x = w 1 ◦ χ(a) est tel que x · . . . · x = e on a
M 1 n C 1 n
donc que wD (x1 . . .xn ) est une boucle. Le corollaire précédent nous permet alors de dire qu’on a
un revêtement de D dans C(G, X).
La seconde assertion est très simple à vérifier :
χ(ι(a)) = ϕ ◦ ι(a) ι(a) ϕ0 ◦ ι(a) = ι(ϕ0 (a)) ι(a) ι(ϕ(a)) = ι(χ(a))
Ainsi donc le mot x1 . . .xn = wC1 ◦ χ(ι(a)) est le mot xn1 . . .x11 et donc, dans G il donne (x1 ·. . .·xn ) 1
qui si x1 · . . . · xn vaut l’élément neutre, sera aussi l’élément neutre.

Chapitre II - page 31 - Graphes de Cayley


La Pratique Nous allons ici énnoncer la démarche empirique sur laquelle se baseront les applica-
tions. Pour ce, nous sommes contraints, d’admettre un rapport entre les dessins et les
mathématiques.
(i) On admettra que l’on s’est donné un graphe en dessinant les sommets et les traits
les reliants. Qu’alors l’ensemble des sommets se voit, que l’ensemble des arêtes est
l’ensemble des traits dessinés pris les deux sens chacun, que les applications α et ω
se voient à partir d’un trait et d’un sens choisi, enfin que l’inverse envoie un trait
dans un sens sur un trait dans l’autre sens.
(ii) Associons à chaque trait un nom et (éventuellement) une orientation en sorte que
deux traits portant le même nom sont tous deux orientés ou ne le sont pas les deux.
On peut alors étendre la nomination aux arêtes : pour les traits qui sont orientés,
on donne le nom muni du signe 1 , pour les traits qui ne sont pas orientés on donne
le même nom pour les deux sens. Alors, si, pour l’ensemble des arêtes qui partent
d’un sommet, tous les noms sont utilisés (y compris les inverses qui existent) et une
seule fois chacun on admettra qu’on a un catalogage sur le bouquet dont la base est
l’ensemble des noms et l’application inverse apporte un nom 1 sur le nom, un nom
sur le nom 1 s’ils sont orientés, et fixe un nom non-orienté.
(iii) Si, maintenant on appelle D = (S, A, ε, ι) le graphe construit par le dessin, C =
C(G, X) le graphe de Cayley d’un groupe, si, enfin, D est catalogué sur le bouquet
à base X. On peut dessiner un arbre maximal (i.e. un arbre dans D dont les
sommets sont tous les sommets de D). On choisit un point s ∈ D. L’application
wD 1
sera donnée de manière évidente : à un chemin χ(a) on associe la suite des
noms des arêtes. On utilise alors le dernier corollaire : si le mot construit pour
chaque chemin χ(a) a ∈ A− . A donne, dans le groupe G, l’élément neutre (donc
M
χ(ι(a)) le donne aussi) alors on a un revêtement de D dans C(G, X).
(iv) Si on a un revêtement (θS , θA ) : C = (S, A, (α, ω ), ι) −→ D = (T, B, (β , ζ ), κ) tel
que θS est une bijection alors θA est bijective : en effet, on peut partitionner A
et B en (Es )s∈S et (Et )t∈T ; puisque revêtement, θA est une bijection de Es dans
EθS (s) et, puisque θS est bijective et puisque morphisme θA envoie bijectivement
les Es sur les Et , donc θA est bijective. On a donc un ismorphisme de graphe.
Ce chapitre est sans doute profondément aride, mais les séries de jolis exemples viennent à point maintenant.
Le prochain chapitre va utiliser cette démarche pour obtenir “à la main” les présentations de trois groupes.

Chapitre II - page 32 - Graphes de Cayley


Chapitre II - page 33 - Graphes de Cayley
à !
Le cas de PSL2 F7
±
Rappelons que F7 est le corps à 7 éléments, i.e. le quotient Z 7Z.
Ce chapitre va appliquer les généralités du chapitre précédent afin d’obtenir une bonne description de
PSL2 (F7 ). On cherche, en particulier, une présentation de ce groupe, un graphe de Cayley (qui nous don-
nera une idée de la surface que l’on cherche) et d’autres particularités qui nous permettront de passer plus
aisément à la géométrie.
On commence par vérifier que PSL2 (F7 ) est simple, ainsi il sera impossible de classifier les éléments du groupe
au moyen d’un morphisme surjectif. On s’appuyera donc uniquement sur la combinatoire pour l’observer de
plus près.

Vérification Le groupe ¡H(bF7¢) ≈ PSL2 (F


¡ 7 ) admet
¢ 21 similitudes et donc 168 éléments. Il est engendré
par τ = ω 10 11 et ι = ω 01 −1 0 et ces générateurs satisfont en tous cas aux relations :
τ 7 = 1 ι2 = 1 (τ ι)3 = l’homothétie de rapport 1 = 1
De plus, le corps F7 n’est pas de caractéristique 2 et a suffisemment de carrés donc
H(bF7 ) ≈ PSL2 (F7 ) est un groupe simple.

2 2∗
DEMO Remarquons d’abord que F7 = {0, 1, 2, 4} et donc que F7 = {1, 2, 4}. Appliquons alors le corol-
laire de l’équivalence des similitudes qui énumère les similitudes, il nous donne une bijection :

ε : F7 × F2 −→ H∞ (bF7 )
7
(p, k) 7 → τp ◦ ηk

³ ∗´
Il y a donc bien Card (F7 ) · Card F7 = 7 · 3 = 21 similitudes dans H(bF7 ). Mais l’action de
2

H(bF7 ) sur bF7 est transitive, un petit théorème de théorie des groupes nous dit donc que :
³ ´ transitivité ³ ´
Card H(bF7 )) = Card (Stab(∞)) · Card (Orbite(∞)) = Card H∞ (bF7 ) · Card (F7 ) = 21 · 8 = 168

b
D’après ¡ 0 1 ¢ Engendré encore, on sait que PSL2 (F7 ) = H( F7 ) est engendré par τ =
¡ 1 1 ¢ la proposition
ω 0 1 et ι = −1 0 . Enfin les relations sont vérifiées grâce à cette même proposition et grâce
aux isomorphismes (< ι >≈ F2 et < τ >≈ F7 ).
Enfin, le corps F7 n’est pas de caractéristique 2 puisque 2 n’est pas congru à 0 modulo 7. On
2∗
a³ vu que
´ F7 = {1, 2, 4} or 2 · 2 = 4 6= 1 donc 2 est un élément d’ordre > 2 dans le groupe
2∗
F7 , · , on conclut donc que F7 a suffisemment de carrés. Le théorème final nous dit donc que
H(bF7 ) ≈ PSL2 (F7 ) est un groupe simple.

Corollaire Sachant que H(bF7 ) est engendré par τ et ι on a déjà un morphisme surjectif du groupe
libre < τ , ι > sur H(bF7 ). Sachant, de plus, que les relations τ 7 = ι2 = (τ ι)3 sont vérifiées,
ce morphisme va passer au quotient pour donner un morphisme (surjectif toujours) :
< τ , ι|τ 7 = ι2 = (τ ι)3 = 1 > >>H(bF7 ) ≈ PSL2 (F7 )
CLAIR

Nous allons maintenant nous intéresser à un sous-groupe de PSL2 (F7 ) qui est bien connu. Celui-ci va nous
permettre d’acquérir la dernière relation nécessaire. Commençons par le décrire, ensuite, nous verrons
comment l’injecter.

Chapitre III - page 34 - Le Cas de PSL2 (F7 )


Lemme (i) Le groupe des permutations sur 4 éléments, dénommé S4 possède 24 éléments. Si l’on pose
α = (123) et β = (24), ces deux éléments engendrent S4 et celui-ci admet la présentation :
S4 ≈ U =< α, β |α3 = β 2 = (βα)4 = 1 >
(ii) Le groupe des permutations paires sur 4 éléments est un sous-groupe d’indice 2 de S4 , il
contient exactement 12 éléments. De plus, si l’on pose γ = βαβα = (12)(34), ce groupe
admet la présentation A
: ≈ V =< α, γ |γ 2 = α3 = (αγ )3 = 1 >
4
DEMO Que le groupe S4 possède 24 éléments est chose fort bien connue (4! = 24). La génération de S4
par ces deux éléments se prouve à la main. Je donne ici l’expression en α et β de chacun des 24
éléments de S4 :
1234 1234 1234
1234 = () = αα 1 1243 = (43) = αβα 1 1324 = (23) = βαβα 1 β
1234 1234 1234
1342 = (234) = αβα 1 β 1423 = (432) = βαβα 1 1432 = (24) = β

1234 1234 1234


2134 = (12) = βα 1 βαβ 2143 = (12)(34) = α 1 βα 1 β 2314 = (123) = α
1234 1234 1234
2341 = (1234) = α 1 βα 1 2413 = (1243) = αβ 2431 = (124) = βα 1 βα

1234 1234 1234


3124 = (132) = α 1 3142 = (1342) = βα 1 3214 = (13) = αβα 1 βαβ
1234 1234 1234
3241 = (134) = βα 1 β 3412 = (13)(24) = αβα 1 βα 3421 = (1324) = α 1 β

1234 1234 1234


4123 = (1432) = αβα 4132 = (142) = α 1 βαβ 4213 = (143) = βαβ
1234 1234 1234
4231 = (14) = α 1 βα 4312 = (1423) = βα 4321 = (14)(23) = αβαβ

Les relations données dans la pré-


sentation viennent directement :
α = 12 23 31 44 = (123) α β
est un cycle de longueur 3 donc α3
(43)
est l’identité, de même
β = 11 24 33 42 = (24)
est un cycle de longueur 2 donc β 2
est l’identité, enfin
βα = 14 23 31 42 = (1423)
est un cycle de longueur 4 et donc
(βα)4 est l’identité.
Ces relations sont donc vraies. On Id
a donc un morphisme surjectif du
groupe abstrait U donné par la prés-
entation sur S4 .
Pour vérifier que ce morphisme est
un isomorphisme, il faut tracer ce
qu’on suppose être le graphe de
Cayley (ci-contre), en annexe on
montre que l’on a un revêtement
de ce graphe dessiné (nous l’appel-
lerons©D) dans le ª graphe de Cayley
C(U, α, α 1 , β ) de H.
On a donc une surjection de Sommets(D) >>U . En comptant à la main, on obtient que D a

24 sommets. En résumé :
Sommets(D) >U
> > S4
>

24 = Card(Sommets(D)) ≥ Card(H) ≥ Card(S4 ) = 24

Chapitre III - page 35 - Le Cas de PSL2 (F7 )


De l’égalité ci-dessous, on doit conclure que ces deux surjections sont des bijections. Ainsi le
revêtement est un isomorphisme de graphe et S4 est isomorphe à H. On a donc obtenu une
présentation de S4 en même temps que son graphe de Cayley.
Remarquons que, puisque β est d’ordre 2, (βα)4 = 1 ⇔ β (αβ )3 α = 1 ⇔ (αβ )3 αβ 1 =
(αβ )4 = 1, ainsi la présentation classique de S4 est équivalente à celle que nous avons donnée.

Le groupe alterné A4 est le noyau du morphisme de signature sur les éléments de S4 , c’est-à-dire
l’ensemble des permutations qui s’expriment comme un produit d’un nombre pair de transposi-
tions. Il s’agit donc d’un sous-groupe d’indice 2, il contient donc exactement 12 éléments. Tout
d’abord, il est clair que les deux permutations suivantes sont paires, puisqu’elles sont produits
de deux transpositions :
α = (123) = (31)(21) γ = βαβα = (12)(34)
Pour montrer qu’elles engendrent A4 donnons, comme précédemment, l’expression de chaque
permutation paire en termes de ces générateurs :
1234 1234
1234 = () = αα 1 = () 1342 = (24)(23) = α 1 γ = (234)
1234 1234
1423 = (42)(43) = γα = (243) 2143 = (12)(34) = γ = (12)(34)
1234 1234
2314 = (13)(12) = α = (123) 2431 = (14)(12) = γα γ = (124) 1

1234 1234
3124 = (12)(13) = α 1 = (132) 3241 = (14)(13) = αγ = (134)
1234 1234
3412 = (13)(24) = γαγα 1 = (13)(24) 4132 = (12)(14) = γαγ = (142)
1234 1234
4213 = (13)(14) = γα 1
= (143) 4321 = (14)(23) = αγα 1 = (14)(23)
La première relation énnoncée a été montrée
(124)
auparavant, la seconde : vient directement α
(14)(23)
γ
de la première partie de ce lemme :
(βαβα)2 = (βαβα)(βαβα) = (βα)4 = 1
(134)
Reste à montrer que ce sont bien là toutes
les relations. On procède de même qu’avant
(123)
en traçant E le graphe que l’on suppose être
le graphe de Cayley du groupe V donné par
la présentation. On montre en annexe que (132)
Id
ce graphe © admet ªun revêtement au dessus (13)(24) (143)
de C(V, α, α 1 , β ). Ce graphe contient 12 (234) (12)(34)

sommets. Donc, il y a maximum 12 som-


mets dans le groupe donné par la présentation. (142)
(243)
Puisque celui-ci se surjecte dans A4 (deux
générateurs et relations vérifiées pour eux),
il contient exactement 12 éléments et il est
isomorphe à A4 , de plus le revêtement du
graphe E est un isomorphisme ce qui nous
prouve que le graphe que l’on a dessiné est
bien le graphe de Cayley de A4 .

Morphisme premier H(bF7 ) contient une image de A4 .


DEMO Étant donné que la présentation de A4 est A4 ≈< α, γ |γ 2 = α3 = (αγ )3 = 1 >, la tactique
pour obtenir une image de A4 est d’arriver à trouver deux éléments de H(bF7 ) qui satisfassent à
ces relations. On aura alors forcément un morphisme. En se rappelant le lemme de commutation
du chapitre précédent, on trouve que deux bonnes images de α et γ seraient τ ◦ η 14 et η4 ◦ ι.
Les relations γ 2 = α3 = (αγ )3 = 1 sont alors vérifiées grâce à ce lemme :

Chapitre III - page 36 - Le Cas de PSL2 (F7 )


commutation isomorphismes
γ 2 = η4 ◦ ι ◦ η4 ◦ ι = η4 ◦ η 14 ◦ ι ◦ ι = 1
engendré encore isomorphismes
(αγ )3 = (η4 ◦ ι ◦ τ ◦ η 14 )3 = η4 ◦ (ι ◦ τ )3 ◦ η 14 = η4 ◦ η 14 = 1
commutation idem
α3 = τ ◦ η 14 ◦ τ ◦ η 14 ◦ τ ◦ η 14 =
isomorphismes
τ1+2 ◦ η 12 ◦ τ ◦ η 12 = τ3+ 12 ◦ η 13 = τ3+4 ◦ η1 = 1
4

Les trois relations sont vraies, on a donc un morphisme surjectif :


µ : A4 > < τ ◦ η 1 , η4 ◦ ι >⊂ H(b
> F7 )
4
α −7 −−−→ τ ◦ η 14
γ − 7 −−−→ η4 ◦ ι

Morphisme second Le morphisme µ énnoncé s’étend à tout S4 .

DEMO Sachant que dans S4 , A4 est engendré par α et βαβα, la stratégie consiste à trouver β étant
donnés α et βαβα, en fait, il suffirait de trouver une “racine carrée” de βαβα qu’il suffira de
multiplier à droite par α 1 pour obtenir β .
On a que 2 est l’élément de F7 dont le carré est 4, exprimons en détails le générateur γ : µ(γ ) =
µ(βαβα) = η4 ◦ ι = τ−2 ◦ ι ◦ τ− 12 ◦ ι ◦ τ−2 ◦ (ι ◦ ι). Or − 12 = −4 = (−2) + (−2) et −2 = 5, alors
µ(γ ) = τ5 ◦ ι ◦ τ5 ◦ τ5 ◦ ι ◦ τ5 = (τ5 ◦ ι ◦ τ5 )2 qui serait µ(βα)2 . On aurait alors µ(βα) = τ5 ◦ ι ◦ τ5 ,
ainsi le bon candidat pour notre µ(β ) devrait être µ(βαα 1 ) = µ(βα) ◦ µ(α) 1 = τ5 ◦ ι ◦ τ ◦ η4 .
Acceptons-le. Pour que ce soit un bon, on vérifie alors que les deux relateurs énnoncés vérifient
les relations de S4 : l’égalité µ(α)3 = 1 a déjà été vue plus haut ; l’égalité µ(βα)4 = 1 vient
de µ(βα)4 = µ(βαβα)2 = 1 comme on l’a montré précédemment. Il reste à vérifier que le
candidat µ(β ) est bien d’ordre 2 :
commutation
µ(β )2 = (τ5 ◦ ι ◦ τ ◦ η4 ) ◦ (τ5 ◦ ι ◦ τ ◦ η4 ) = τ5 ◦ ι ◦ η4 ◦ ι ◦ τ ◦ η4
idem isomorphismes idem
= τ5 ◦ ι ◦ ι ◦ τ 1 ◦ η 1 ◦ η4 τ5 ◦ τ2 = 1
=
4 4

On vient donc de montrer que l’on peut appliquer les générateurs α et β de S4 sur des éléments
µ(α) et µ(β ) qui satisfont aux mêmes relations que α et β , on a donc étendu µ en un morphisme
surjectif :
µ : S4 ≈< α, β |α3 = β 2 = (βα)4 = 1 > >
> < τ ◦ η2 , τ5 ◦ ι ◦ τ ◦ η4 >⊂ H(bF7 )

Corollaire On peut trouver des éléments d’ordre 4 dans H(bF7 ), un sympathique exemple est τ 3 ι.

DEMO Par le fait que le µ est un homomorphisme de S4 dans H(bF7 ), on peut dire que les images
des éléments d’ordre 4 dans S4 seront, dans H(bF7 ) à la puissance 4, des éléments triviaux.
Typiquement, on a que µ((1423)) = µ(βα) = τ5 ◦ ι ◦ τ5 est d’ordre 4. C’est-à-dire que :
1 = (τ5 ◦ ι ◦ τ5 )4 = (τ5 ◦ ι ◦ τ5 ) ◦ (τ5 ◦ ι ◦ τ5 ) ◦ (τ5 ◦ ι ◦ τ5 ) ◦ (τ5 ◦ ι ◦ τ5 )
= τ2 ◦ (τ3 ◦ ι) ◦ (τ3 ◦ ι) ◦ (τ3 ◦ ι) ◦ (τ3 ◦ ι) ◦ τ5 = τ2 ◦ (τ3 ◦ ι)4 ◦ τ5
ismorphismes ismorphismes idem
Dès lors, on peut dire que : (τ 3 ◦ ι)4 = (τ3 ◦ ι)4 = τ21 ◦ τ51 = τ5 ◦ τ 2 = 1
On vient donc de trouver un élément d’ordre 4 de H(bF7 ) un peu plus simple que ceux de µ(S4 ).

Chapitre III - page 37 - Le Cas de PSL2 (F7 )


Théorème Le groupe PSL2 (F7 ) ≈ H(bF7 ) admet la présentation :
H =< τ , ι|τ 7 = (τ ◦ ι)3 = ι2 = (τ 3 ◦ ι)4 = 1 >
DEMO Nous savons depuis le début du chapitre que les trois premières relations sont vérifiées, la
quatrième vient d’être vérifiée. On a donc un morphisme surjectif du groupe H donné par la
présentation sur H(bF7 ) ≈ PSL2 (F7 ).
Comme pour chaque groupe, on trace ce que l’on croit être le graphe de Cayley de cette présen-
tation (ci-dessous) et l’on compte 168 sommets sur le graphe.
Au début de ce chapitre, on a montré qu’il y avait bien 168 éléments dans PSL2 (F7 ). En annexe
on vérifie que l’on a un revêtement de F , le graphe dessiné, dans C(H, {τ , τ 1 , ι}). On a donc
l’inégalité classique entre le graphe, la présentation et le groupe :

Sommets(F ) >
> H(bF7 )
H >
>

³ ´
168 = Card(Sommets(F )) ≥ Card(H) ≥ Card H(bF7 ) = 168

Le morphisme surjectif ne peut donc être qu’un isomorphisme et la conclusion est vraie. De plus
le graphe dessiné est bien le graphe de Cayley de H(bF7 ).

Chapitre III - page 38 - Le Cas de PSL2 (F7 )


o

n
M
h

a
d

g
o

e
N

C
R

f
m

D
P
k

l
i

E
T

W
F

V
c

X
b

Z
B

Y
C

n
s

an s ce se
n nt d
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.
E
F D

ag o nes to

m
l
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sh

Le

k
G

U
i
H

K J

I
J
K
L

L
f
M

h
O

e
W

g
d
N

X
P

S
Q

A
b

c
Z

B
V
R

a
H
S

Ce que l’on suppose être le graphe de Cayley de PSL2 (F7 )


T

Chapitre III - page 39 - Le Cas de PSL2 (F7 )


Chapitre IV

Isométries d’un quotient


Le but de ce chapitre est de décrire les isométries d’un quotient d’un espace modulo une action proprement
disontinue et libre. On s’appuyera, pour cela, sur la théorie des revêtements.
Dans tout le chapitre E est une variété connexe, Γ est un groupe
± de difféomorphismes agissant librement et
proprement discontinûment sur E. Alors on sait que B = E Γ peut être munie d’une unique structure de
variété en sorte que la projection de quotient π est un revêtement et u difféomorphisme local. Dans ce cas le
groupe Γ est le groupe des transformations de revêtement dont les éléments ont la propriété caractéristique
suivante : π ◦ γ = π .
Si E est munie d’une métrique riemannienne et si Γ est un groupe d’isométries, alors B peut être munie
d’une unique métrique riemannienne en sorte que π soit une isométrie locale.

Définition
J’appellerai normalisateur de Γ , et je noterai N l’ensemble des difféomorphismes I de E en sorte que
I ◦ Γ = Γ ◦ I. Ce qui revient à dire que I ∈ N si et seulement si :
∀ G ∈ Γ ∃H ∈ Γ tel que G ◦ I = I ◦ H et ∀ H ∈ Γ ∃G ∈ Γ tel que I ◦ H = G ◦ I

Lemme 1 Si I et J sont deux difféomorphismes de E dans E tels que π ◦ I = π ◦ J alors il existe


G ∈ Γ tel que I = G ◦ J.

DEMO Cela est tout à fait clair puisque π ◦ I = π ◦ J implique que π ◦ I ◦ J 1 = π et donc que I ◦ J 1 ∈ Γ
ainsi il existe G ∈ Γ tel que I = G ◦ J.

Lemme 2 Si F est un difféomorphisme de E dans E en sorte qu’il existe f un difféomorphisme de


B dans B tel que π ◦ F = f ◦ π alors F ◦ Γ = Γ ◦ F .

DEMO Quel que soit G ∈ Γ on a π ◦ (F ◦ G) = f ◦ π ◦ G = f ◦ π = π ◦ F donc il existe H ∈ Γ tel que


F ◦ G = H ◦ F . Ainsi F ◦ Γ ⊂ Γ ◦ F .
Remarquons que l’on a, en vertu des deux bijections f et F :
π ◦ F = f ◦ π ⇐⇒ f 1 ◦ π ◦ F = π ⇐⇒ f 1 ◦ π = π ◦ F 1
Ainsi, F 1 et f 1 satisfont à la condition π ◦ F 1 = f 1 ◦ π , on peut alors répéter le raisonnement
ci-dessus qui nous donne que F 1 ◦ Γ ⊂ Γ ◦ F 1 i.e. Γ ◦ F ⊂ F ◦ Γ ainsi donc F ◦ Γ = Γ ◦ F .

Chapitre IV - page 40 - Isométries d’un quotient


Corollaire Supposons que Γ est un groupe d’isométries. Si F : E −→ E est une isométrie pour
laquelle on peut trouver un difféomorphisme f : B −→ B tel que π ◦ F = f ◦ π alors f
est un isométrie de B et F ∈ N

DEMO Par le lemme précédent, on sait déjà que F ◦ Γ = Γ ◦ F donc que F ∈ N .


Il nous reste à montrer que f est une isométrie : appelons g le tenseur métrique de E et h celui
de B. Puisque π est une isométrie locale, on a, ∀ v, w ∈ TE , que h (Tπ (v), Tπ (w)) = g(v, w) ;
alors, puisque F est une isométrie on a g (Tf (v), Tf (w)) = g(v, w) donc :
h (Tf ◦ Tπ (v), Tf ◦ Tπ (w)) = h (Tf ◦π (v), Tf ◦π (w)) = h (Tπ ◦F (v), Tπ ◦F (w)) = g (v, w) = h (Tπ (v), Tπ (w))
Puisque π est un revêtement on a que Tπ est surjective et donc que h(Tf (M ), Tf (N )) = h(M, N )
pour tout M , N ∈ TB . D’où, f est une isométrie.

Lemme Il existe un morphisme α : N −→ Dif f (B) appelé abaissement tel que ∀ F ∈ N on a


π ◦ F = α(F ) ◦ π .

DEMO Prenons F ∈ N . ∀ x, y ∈ E on a y ∼ x modulo l’action de Γ si et seulement si ∃G ∈ Γ


tel que G(x) = y. Or F ∈ N donc on peut trouver H ∈ Γ tel que F ◦ G = H ◦ F et donc
F (y) = F ◦ G(x) = H ◦ F (x) ∼ F (x) modulo l’action de Γ . Ainsi, F envoie les classes modulo
l’action de Γ sur les classes, c’est-à-dire qu’on peut définir F sur le quotient.
F
Le passage au quotient de F sera α(F ). U −→ F (U )
Puisque les classes forment une partition de E et que F est une bi-  
jection, α(F ) est encore une bijection. Montrons que α(F ) est un  
 
difféomorphisme local : Soit U un ouvert E en sorte que π |U et π |F (U )  π π
y y
soient des homéomorphismes alors le diagramme ci-contre commute
par définition de α(F ). Alors α(F )|π (U ) = (π |U ) 1 ◦ F |π (U ) ◦ π |F (U ) α(F )
d’où α(F )|π (U ) est un difféomorphisme.
π (U ) −→ π ◦ F (U )

Sachant que α(F ) est bijective, on a donc montré que α(F ) est un difféomorphisme.
F G
E −→ E −→ E Il reste alors à voir que α : N −→ Dif f (B) est un morphisme
   de groupe. Soient F et G deux éléments de N alors F ◦G ∈ N
  
  
π π π par définition. On a alors le diagramme suivant qui, encore
y y y une fois est commutatif en vertu de la définition de α(F ). On
a donc π ◦ F = α(F ) ◦ π et π ◦ G = α(G) ◦ π ainsi :
α(F ) α(G)
B −→ B −→ B
α(F ◦ G) ◦ π = π ◦ (F ◦ G) = α(F ) ◦ π ◦ G = α(F ) ◦ α(G) ◦ π
Puisque π est surjective, α(F ◦ G) ◦ π = α(F ) ◦ α(G) ◦ π implique α(F ◦ G) = α(F ) ◦ α(G).
Donc α est bien un morphisme de groupe.

Corollaire Si l’on restreint α aux isométries contenues dans N alors α va dans les isométries de B.

DEMO Le corollaire précédent nous disait que, si I est une isométrie et i un difféomorphisme avec
π ◦ I = i ◦ π , alors i est une isométrie. Ainsi α envoie une isométrie sur une isométrie.

Chapitre IV - page 41 - Isométries d’un quotient


Lemme Cet abaissement est unique au sens suivant : si F ∈ Dif f (E) et f ∈ Dif f (B) tels que
π ◦ F = f ◦ π alors F ∈ N et f = α(F ).
DEMO Par le lemme 2, on a que F ∈ N . De plus, par surjectivité de π on peut trouver, pour tout point
x ∈ B un antécédant y ∈ E par π alors f (x) = f ◦ π (y) = π ◦ F (y) = α(F ) ◦ π (y) = α(F )(x)
par définition de α(F ). Ainsi f = α(F ).

Lemme
Ker(α) = Γ

DEMO
F ∈ Ker(α) ⇔ F ∈ N et α(F ) = IdB ⇔ π ◦ F = IdB ◦ π = π ⇔ F ∈ Γ
unicité

Proposition Supposons que E est simplement connexe alors tout difféomorphisme de B dans B se
remonte en un difféomorphisme de E dans E. Et donc α : Dif f (E) −→ Dif f (B) est
surjective.

DEMO On rappelle le critère de relèvement : soit g : X −→ B , choisissons x ∈ Xet y ∈ E tels que


π (y) = g(x) alors on a un relèvement g0 : X −→ E tel que π ◦ g0 = g et g0 (x) = y si et seulement
si g∗ (π1 (X, x)) ⊂ π∗ (π1 (E, y)).
Choisissons alors un point x ∈ B, y ∈ E tel que π (y) = x et appliquons E E
 
ce critère à notre cas, on a donc le diagramme ci-contre pour tout difféo-  
0 0  
morphisme f : B −→ B. On choisit y ∈ E tel que π (y ) = f (x), il est clair π  π
y y
que l’application f ◦ π : E −→ B satisfait aux critères puisque π1 (E, y) = 1.
Donc il existe un relèvement F : E −→ E de f ◦ π tel que f ◦ π = π ◦ F . f
et que F 0 (y) = y 0 . B −→ B

Réciproquement, pour les mêmes raisons on a un relèvement F 0 : E −→ E de π ◦ f 1 tel que


π ◦ F 0 = f 1 ◦ π et F (y 0 ) = y.
Mais alors : π ◦ F 0 ◦ F = f 0 ◦ π ◦ F = f 0 ◦ f ◦ π = π donc F 0 ◦ F est un relèvement de π qui, de
plus, envoie y sur y, mais l’identité IdE est également un relèvement de π puisque π ◦ IdE = π
par unicité du relèvement, on a F 0 ◦ F = IdE .
Dans l’autre sens π ◦ F ◦ F 0 = f ◦ π ◦ F 0 = f ◦ f 1 ◦ π = π donc F ◦ F 0 est un relèvement de π qui,
de plus, envoie y 0 sur y 0 . Sachant que IdE a la même propriété, on conclut que F ◦ F 0 = IdE .
Ainsi F et F 0 sont des bijections et F 0 = F 1 .
Par restriction aux voisinages on voit que F et F 0 sont différentiables. Donc F est un difféo-
morphisme. Enfin, le lemme d’unicité de l’abaissement nous donne que f = α(F ) puisque
π ◦ F = f ◦ π . D’où α : N (Γ ) −→ Dif f (B) est surjective.

Théorème Soit E une variété simplement connexe, B une autre variété avec π : E >>B un

revêtement différentiable et Γ le groupe des transformations de revêtements alors le


morphisme d’abaissement α : N (Γ ) −→ Dif f (B) est un morphisme de groupe surjec-
±
tif et (on l’a vu) ker α = Γ . Donc α fournit α e : N (Γ ) Γ −→ Dif f (B) qui est un
isomorphisme de groupes.
CLAIR

Chapitre IV - page 42 - Isométries d’un quotient


Théorème Soit E une variété riemannienne simplement connexe, B une autre variété rieman-
nienne avec un revêtement différentiable π : E >B qui est une isométrie locale.
>

Alors le morphisme d’abaissement restreint aux isométries donne des isométries, on a


α : Iso(E) −→ Iso(B) qui± est surjectif. Et donc on peut définir le passage au quotient
du morphisme αe : Iso(E) Γ −→ Iso(B) qui est un isomorphisme de groupes.
DEMO Tout ce qu’il faut montrer est que α est surjective, autrement dit que si F est un difféomorphisme
relevé d’une isométrie f alors F est une isométrie.
Soit f une isométrie de B. π est une isométrie locale alors soit U un ouvert tel que π : U −→ π (U )
est une isométrie et tel que π : F (U ) −→ π ◦ F (U ) en est une aussi.
On a π ◦ F = f ◦ π donc :
¡ ¢1
π |F (U ) ◦ F |U = f |π(U ) ◦ π |V et donc f |U = π |F (U ) ◦ f |π(U ) ◦ π |V
Donc f |U est une isométrie donc f∗ g|T U = g|T U , et puisque les U recouvrent tout E, on a
F∗ g = g ainsi F est églament une isométrie.

Chapitre IV - page 43 - Isométries d’un quotient


Groupes triangulaires
Définitions
2
Dans le plan hyperbolique D , soient trois sommet a, b et c formant un triangle T dont les angles aux
sommets sont respectivement πl , m π et π , où l, m, n ∈ N∗ en sorte que 1 + 1 + 1 < 1 ; on sait qu’un
n l m n
tel triangle existe toujours. Appelons, enfin, L la réflexion dont l’axe est le support du segment [b, c], M la
réflexion dont l’axe est le support du segment [a, c] et N la réflexion dont l’axe est le support du segment
[a, b].

Lemme On a les relations suivantes valables pour tout triplet L, M et N définis comme ci-dessus :
L2 = M 2 = N 2 = (LM )n = (LN )m = (M N )l = 1
2
DEMO Appelons κx la transformation de Moebius positive appliquant x sur 0 dans D .
Soit A = L, M ou N et soit x un point de l’axe de A alors κx1 ◦L◦ κx est une symétrie euclidienne,
elle est donc d’ordre 2. Ainsi A est d’ordre 2.
Soit A 6= B ∈ {L, M, N } et soit {x} = Axe(A) ∩ Axe(B) alors il est clair que κx1 ◦ A ◦ B ◦ κx =
(κx1 ◦ A ◦ κx ) ◦ (κx1 ◦ B ◦ κx ) est la composition de deux symétries euclidiennes et est donc une
rotation dont l’angle est deux fois l’angle entre l’axe de (κx1 ◦ A ◦ κx ) et l’axe de (κx1 ◦ B ◦ κx ). Or
κx qui est le même l’angle entre l’axe A et l’axe de B puisque κx est conforme. Par définition
l’angle inorienté entre les axes de A et B est :
π (
 l si {A, B} = {M, N } M N et N M sont d’ordre l
π si {A, B} = {L, N } ainsi donc
LN et N L sont d’ordre m
π m
n si {A, B} = {L, M } LM et M L sont d’ordre n

f(l, m, n) le groupe engendré par ces trois réflexions dans le groupe M des transformations
On appellera ∆ ±
de Moebius, positives ou négatives. Appelons, en outre H le groupe abstrait donné par la présentation :
H =< L, M, N |L2 = M 2 = N 2 = (LM )n = (LN )m = (M N )l = 1 >
On a alors un morphisme de groupe surjectif π : H −→ ∆ f(l, m, n).
D’autre part, soit A une arrête de ce triangle, on appellera transformations vicinales autour de A et l’on
notera VA l’ensemble composé de la transformation identité notée 1 et de la réflexion RA dont l’axe est le
support de l’arrête A. Soit un x un sommet du triangle, on appellera transformations vicinales autour de x
le sous-groupe Vx engendré par A et B, où A et B sont les réflexions autour de chacun des axes qui sont le
support des arrêtes contenant x.

Lemme VA est isomorphe à F2 . VA est isomorphe au groupe < A, B|A2 = B 2 = (AB)j = 1 > où j
est l, m ou n donné par le lemme précédent.
2
DEMO Soit RA la réflexion autour de l’axe support de A, on a en vertu du lemme précédent que RA =1
f
et donc {1, R } est un sous-groupe de ∆(l, m, n).
A
Les éléments de Vx =< A, B >⊂ M± obéissent aux relations énnoncées en vertu du lemme
précédent. Reste à montrer qu’il n’y a pas d’autres relations. Or cela est clair puisque κx1 ◦Vx ◦ κx
est un groupe endendré par deux symétries euclidiennes d’axes concourant en 0, il s’agit donc
du groupe dihédral d’ordre j.

Chapitre IV - page 44 - Isométries d’un quotient


Il va s’agit de montrer que le groupe endré par L, M et N est bel et bien un groupe fuchsien dont le domaine
fondamental est le triangle T . Pour cela nous allons devoir recoller des homéomorphismes. Voici les lemmes
qui nous le permettront :

Lemme Soient A et B deux ouverts disjoints d’un espace topologique X, Y un autre espace topo-
logique et soient f : Ā −→ Y et g : B̄ −→ Y deux applications continues qui coı̈ncident sur
l’intersection de Ā avec B̄. Alors il existe une application continue notée f ∪g et appelée
le recollement de f et g allant de Ā ∪ B̄ dans Y telle que (f ∪g)|Ā = f et (f ∪g)|B̄ = g.
DEMO En effet, soit x ∈ Ā ∩ B̄ et O un voisinage ouvert de x dans Y alors :
h 1 (O) = f 1 (O) ∪ g 1 (O) = (U ∩ Ā) ∪ (V ∩ B̄)
où U et V sont des ouverts de X. Or x ∈ f 1 (O) et x ∈ g 1 (O) donc x ∈ U et x ∈ V et donc
U ∩ V est un ouvert non-vide, voisinage de x. Alors
(U ∩ V ) ∩ (Ā ∪ B̄) = (U ∩ V ) ∩ A ∪ (U ∩ V ) ∩ B ⊂ (U ∩ Ā) ∪ (V ∩ B̄) = (f ∪g) 1 (O)
On a donc trouvé, pour tout voisinage de f (x), un voisinage de x contenu dans la préimage du
premier. Donc f ∪g est continue aux point x ∈ Ā ∩ B̄.
Si x ∈ Ā−. B̄ et O est un voisinage de f (x) alors (f ∪g)(O) contient f 1 (O) = U ∩ Ā pour un U
ouvert de X. Or B̄ est fermé dans X donc U B̄ est encore un ouvert de X qui contient toujours
. B̄) = (Ā ∪ B̄) ∩ (U −
x. Alors Ā ∩ (U − . B̄) est un ouvert de Ā ∪ B̄ voisinage de x et contenu dans
1 1
f (O) et donc dans (f ∪g) (O). Ainsi tout voisinage de f (x) admet un voisinage de x dans sa
préimage. Et donc f ∪g est continue sur Ā− . B̄.
On montre, exactement de la même manière que f ∪g est continue sur B̄− . Ā. Donc f ∪g est
continue sur tout Ā ∪ B̄.

Lemme Soient A et B deux ouverts disjoints d’un espace topologique X, R et S deux ouverts dis-
joints d’un espace topologique Y et deux homéomorphismes f : Ā −→ R̄ et g : B̄ −→ S̄. qui
coı̈ncident sur leur intersection et tels que f (Ā ∩ B̄) = R̄ ∩ S̄ = g(Ā ∩ B̄).
Alors le recollement de f et g est aussi un homéomorphisme f ∪g : Ā ∪ B̄ −→ R ∪ S̄ qui
coı̈ncide avec f sur Ā et avec g sur B̄.
DEMO Par le lemme précédent, on sait que f ∪g est continue.
L’application est surjective puisque ∀ x ∈ R̄ ∪ S̄ on x ∈ R̄ ou x ∈ S̄ et donc f 1 (x) ou g 1 (x)
existe et est un antécédant de x par f ∪ g.
Elle est injective puisque si x 6= y appartiennent tous deux à Ā ou tous deux à B̄ alors, en
vertu de l’injectivité de f et de g, on a que (f ∪ g)(x) 6= (f ∪ g)(y). En outre si x 6= y avec
x ∈ Ā− . B̄ et y ∈ (B̄− . Ā) alors (f ∪ g)(x) = f (x) ∈ R̄−
. S̄ puisque f 1 (R̄ ∩ S̄) = Ā ∩ B̄) et
.
(f ∪ g)(y) = g(y) ∈ S̄− R̄ puisque g (R ∩ S) = A ∩ B, étant dans deux ensembles disjoints, ces
1

deux éléments ne peuvent être égaux.


En outre, on a f 1 : R̄ −→ Ā et g 1 : S̄ −→ B̄ deux applications continues en sorte que :
f (Ā∩B̄)=R̄∩S̄ g|Ā∩B̄ =f |Ā∩B̄ g(Ā∩B̄)=R̄∩S̄
f 1 |R̄∩S̄ (f |Ā∩B̄ ) g 1 |R̄∩S̄
1 1
= = = (g|Ā∩B̄ ) =
Donc f 1 ∪g 1 existe et est continu, il est même l’inverse de f ∪g :
 
 x ∈ Ā et y = f (x)  y ∈ R̄ et x = f 1 (y)
(f ∪g)(x) = y ⇔ ou ⇔ ou ⇔ (f 1 ∪g 1 )(y) = x
 
x ∈ B̄ et y = g(x) y ∈ S̄ et x = g (y)
1

On vient donc de montrer que f ∪g est une bijection continue dont l’inverse est continue, il est
donc un homéomorphisme.

Chapitre IV - page 45 - Isométries d’un quotient


Corollaire Soient (Ai )i=1...n une famille finie d’ouverts disjoints d’un espace X et (Bi )i=1...n une
famille finie d’ouverts disjoints d’une espace topologique Y tels que ∀ i, j = 1. . .n on
ait fi |Āi ∩Āj = fj |Āi ∩Āj et que fi (Āi ∩ Āj ) = fj (Āi ∩ Āj ) alors il existe un recollement
des fi qui sera écrit (∪ni=1 fi ) Il s’agit d’un homéomorphisme de ∪ni=1 Ai sur ∪ni=1 tel que
(∪ni=1 fi ) |Ai = fi .

DEMO Pour k = 1. . .n, on pose uk : ∪ki=1 Āi −→ ∪ni=1 qui est bien défini puisque les fi coı̈ncident
x ∈ Āi 7−→ fi (x)
sur leurs intersections deux à deux. On a déjà que u1 = f1 est un homéomorphisme, supposons
alors, par induction, que uk est un homéomorphisme tel que uk |Āi = fi ∀ i = 1. . .k. Alors :
fk+1 |Āk+1 ∩∪ki=1 Āi = fk+1 |∪ki=1 Āk+1 ∩Āi or fk+1 |Āk+1 ∩Āi = fi |Āk+1 ∩Āi donc fk+1 |Āk+1 ∩∪ni=1 Āi = uk |Āk+1 ∩∪ni=1 Āi
De plus :
¡ ¢ ¡ ¢
fk+1 Āk+1 ∩ ∪ki=0 Āi = fk ∪ki=0 Āk+1 ∪ Āi = ∪ni=0 fi (Āk+1 ∩ Āi ) = B̄k ∩ ∪ki=1 B̄i
Ainsi, on peut appliquer le lemme précédent pour obtenir que uk+1 est un homéomorphisme tel
qu’on le souhaite. Alors un est l’homéomorphisme cherché.

Remarque
On pourrait étendre facilement ce résultat à une famille dénombrable, cela exigerait, toutefois, la finitude
locale de la famille des Ai et de la famille des Bi ce que nous ne pourrons avoir facilement dans notre cas,
le développement ne rentre donc pas dans ce cadre.
Construction
Toute la construction qui suit est très largement inspirée du Théorème de Poincarré donné dans le livre de
[Maskit (1988), pp. 68-78] Afin de prouver que le triangle T est bien un domaine fondamental de ∆ f(l, m, n),
nous allons assembler des copies de ce triangle à la façon avec laquelle on pense que le plan hyperbolique
est pavé, puis nous allons montrer que c’est assemblage est, localement, puis globalement homéomorphe
au plan hyperbolique. On obtiendra ainsi un pavage du plan hyperbolique et, par la même occasion, un
isomorphisme π : H −→ ∆ f(l, m, n).

Introduisons une relation sur H × T que l’on considère comme le produit de T par l’espace discret H : on
dira que :

 x est dans l’intérieur du triangle et g = h (1)
(g, x) ∼ (h, y) ⇔ x = y et x est dans l’intérieur d’une arrête A et hg 1 ∈ VA (2)

x est un sommet et hg 1 ∈ Vx (3)
Vérifions qu’il s’agit bien d’une relation d’équivalence :
réflexive : (g, x) ∼ (g, x) puisque x = x et que g = g et puisque 1 est dans VA et dans Vx .
symétrique : si (g, x) ∼ (h, y) avec (1) alors x = y ∈ T ◦ et g = h donc (1) (h, y) ∼ (g, x).
si (g, x) ∼ (h, y) avec (2) alors x = y est dans l’intérieur d’une arrête A et g 1 h ∈ VA donc
h 1 g ∈ VA en vertu du sous-groupe et donc (2) ((h, y) ∼ (g, x).
transitive : si (g, x) ∼ (h, y) et (h, y) ∼ (i, z) alors x = y = z. Si x ∈ T ◦ alors g = h = i et donc
(g, x) ∼ (i, z). Si x est dans l’intérieur d’une arrête A alors g 1 h ∈ VA et h 1 i ∈ VA donc
g 1 i = (g 1 h)(h 1 i) ∈ VA (sous-groupe) et donc (2) (g, x) ∼ (i, z). Enfin, si x est un des sommets
alors g 1 h ∈ Vx et h 1 i ∈ Vx donc (sous-groupe) g 1 i = (g 1 h)(h 1 i) ∈ Vx ainsi (3) (g, x) ∼ (i, z).

On appellera alors Xe l’espace topologique quotient de H × T par la relation d’équivalence ∼. On a donc


e
une projection de quotient continue surjective et ouverte p : H × T −→ X.

Grâce au morphisme de groupe π : H f


∆(l, m, n), on peut définir q : H × T −→ D2
>
> qui est
(g, x) 7−→ [π (g)] (x)
2
donc une application continue. On remarque que l’on a utilisé ici l’inclusion de T dans D .
On vérifie alors que q passe au quotient modulo ∼ :
En effet si (g, x) ∼ (h, y) avec (1) alors (g, x) = (h, y) donc q(g, x) = q(h, y).

Chapitre IV - page 46 - Isométries d’un quotient


Si (g, x) ∼ (h, y) et x = y est dans l’intérieur d’une arrête alors g 1 h ∈ VA donc π (g 1 ◦ h) fixe les points de
A et alors q(g, x) = [π (g)] (x) = [π (g)] (π (g 1 h)) (x) = [π (h)] (x) = q(h, x) = q(h, y).
Si (g, x) ∼ (h, y) et x = y est un sommet du triangle alors g 1 h ∈ Vx et donc π (g 1 h) fixe x, on a ainsi que
q(g, x) = [π (g)] (x) = [π (g)] ([π (g 1 h)](x)) = [π (h)] (y).
L’application continue q peut donc passer au quotient modulo ∼, on obtient une application continue qe de
Xe dans D2 en sorte que q = qe ◦ p.
En définissant encore p2 : H ×T −→ T comme la projection sur la deuxième composante, on a une application
continue. On peut alors résumer la situation en le diagramme suivant :
p2
H ×T −→ T
↓ p &q ↓ (inclusion)

e e
q 2
X −→ D

Il va s’agir de montrer maintenant que qe est un homéomorphisme local, ceci au moyen des trois lemmes
suivants qui traitent respectivement les cas de voisinages d’un point intérieur aux triangles, sur l’intérieur
d’une arrête ou d’un sommet.

Lemme 2 Soit x un point de l’intérieur de T alors il existe un voisinage U de x tel que p ◦ p21 (U ) est
la réunion disjointe de d’ouverts p({g} × U ) en sorte que qe restreint à p({g} × U ) est un
2
homéomorphisme arrivant sur une boule de D .
DEMO Puisque x est dans l’intérieur de T , il existe un rayon δ en sorte que B(x, δ ) ne contienne que
des points intérieurs au triangle. On pose U = B(x, δ ), alors p21 (U ) = H × U . Un point (g, y) de
H × T tel que y ∈ T ◦ n’est équivalent qu’à lui même modulo ∼ donc p|H×U est une bijection. p
étant ouverte c’est un homéomorphisme.
D’un autre côté, choisissons g ∈ H alors q|{g}×U = π (g)|U ◦ p2 . L’application p2 restreinte à
un sous-ensemble d’une des copies de T est un homéomorphisme, par définition, π (g) en est
également un donc q|{g}×U est un homéomorphisme dont l’image est l’image par l’isométrie π (g)
de la boule U qui est une boule.
Ainsi, pour tout g ∈ H, p|{g}×U et q|{g}×U sont des homéomorphismes et donc :
¡ ¢1
qe|p({g}×U ) = q|{g}×U ◦ p|{g}×U
est un homéomorphisme allant d’un ouvert de X, e p({g} × U ), sur une boule [π (g)](U ) de D2 .

Lemme 1 Soit x ∈ T un point se trouvant dans l’intérieur d’une arrête A alors il existe un ouvert U
de T en sorte que p21 (U ) soit la réunion disjointe d’une famille d’ouverts {Ug |g ∈ H} tels
2
que qe restreint à chaque p(Ug ) est un homéomorphisme sur une boule de D
DEMO Puisque x est dans l’intérieur d’une arrête, on peut trouver δ un rayon tel que B(x, δ ) ne
contienne pas de points des autres arrêtes que A. On pose U = B(x, δ ), donc p21 (U ) = H × U ,
2
U est l’intersection d’une boule de D avec le demi-plan dont le bord est le support de A. Les
points de (g, y) où y est sur A ∩ U sont équivalents aux points (gB, y) où B ∈ VA , on pose alors
Ug = ∪B∈VA {gB} × U
On a bien, en vertu de la topologie quotient que p(Ug ) est une ouvert. De plus, il est clair que
p|{gB}×U est un homéomorphisme pour chaque B ∈ VA (puisque {gB} × U est contenu dans une
seule copie de T ).
De l’autre côté, q|{gB}×U = π (gB)|U ◦ p2 est, pour les mêmes raisons, un homéomorphisme.
¡ ¢1
Ainsi : qe|p({gB}×U ) = q|{gB}×U ◦ p|{gB}×U est un homéomorphisme pour chaque B ∈ VA . De
plus VA n’est composé que de deux éléments disons B et 1 d’où, si C = U ∩ A :

Chapitre IV - page 47 - Isométries d’un quotient


p({gB} × U ∩ {g} × U ) = p({g} × C) = p({gB} × C) donc qe|p({g}×C) = qe|p({gB}×C)
Et donc qe({g} × U ∩ {gB} × U ) = qe({g} × C) = [π (g)](C) qui est exactement l’intersection de
[π (g)](U ) avec [π (g)]([π (B)](U )) puisque B est un réflexion autour du support de C et que U
n’est que U est la demie-boule d’intersection de B(x, δ ) avec le demi-plan contenant T et limité
par le support de C.
On a donc affaire à deux ouverts p ({g} × (U ∩ T ◦ )) et p ({gB} × (U ∩ T ◦ )) disjoints de X e
avec deux homéomorphismes qe|p({g}×U ) et qe|p({gB}×U ) définis sur l’adhérance de ces ouverts
et qui coı̈ncident sur leur intersection et envoye l’intersection sur l’intersection de leurs im-
ages des adhérances des ouverts. On a donc rempli les conditions du lemme de recollement des
homéomorphismes qui nous donne un homéomorphisme de Ug = p({g}×U )∪p({gB}×U ) = p(Ug )
vers la réunion de deux demies-boules découpées de chaque côté de C, qui est donc une boule.

Lemme 0 Soit x un sommet de T alors il existe un ouvert U de T tel que p21 (U ) soit la réunion
disjointe d’une famille d’ouverts {Ug |g ∈ H} tels que qe restreint à chaque Ug est un
2
homéomorphisme arrivant sur une boule de D .

DEMO On peut trouver un rayon δ tel que la boule B(x, δ ) ⊂ T ne coupe aucune autre arrête que
les deux arrêtes qui contiennent x. On pose alors U = B(x, δ ) alors p21 (U ) est une réunion de
secteurs circulaires. Pour tout g ∈ H, les points de {g} × U sont séparés en trois types : soit
y ∈ T ◦ alors (g, y) n’est équivalent qu’à lui-même modulo ∼ ; soit y est sur le bord d’une arrête
A alors (g, y) est équivalent à (gB, y) pour chaque B ∈ VA , soit, enfin, y est un sommet et donc
(g, y) ∼ (gB, y) pour chaque B ∈ Vx . On pose alors :
Ug = ∪B∈Vx {gB} × U
D’un côté q|{gB} × U est un homéomorphisme pour chaque B ∈ Vx , de l’autre côté p|{gB} × U
est un homéomorphisme puisque {gB} × U est contenu dans une seule copie du triangle. Ainsi
(comme précédemment) qe|{gB}×U est un homéomorphisme de p({gB} × U ) dans q({gB} × U )
qui est [π (gB)](U ) c’est-à-dire l’intersection de [π (gB)](B(x, δ )) avec [π (gB)](6 ) où 6 est l’angle
du triangle au sommet x. Ainsi :
isométrie
q(Ug ) = ∪B∈Vx q({gB} × U ) = [π (g)] (B) (x, δ ) ∩ ∪B∈Vx [π (B)](6 )
Mais, puisque π (Vx ) est le groupe engendré par les réflexions dont les axes sont les côtés de
2
l’angle, on a que ∪B∈Vx [π (B)](6 ) remplit tout D . Par conséquent q(Ug ) = [π (g)](B(x, δ )).

On montre ensuite que qe: p(Ug ) −→ satisfait aux conditions du corollaire de recollement. On
cherche à recoller qe|p(gB×U . Il est clair que, pour B, D ∈ Vx on a que p({gB} × U ) ∩ p({gD} × U )
est soit le seul sommet x soit l’intersection d’une arrête entière avec U . Par le lemme 1, on
sait que l’image par qe de l’intérieur d’une arrête entre deux triangles contigüs p({g} × T ) et
p({gC} × T ) est exactement l’arrête entre les deux images de ces triangles. De plus, quelque
soit B ∈ Vx , on a que qe(p(g, x)) = [π (g)](x) = [π (g)]([π (B)](x)) = [π (gB)](x) = qe(p(gB, x))
ainsi donc les restrictions de qe à p(gB × U envoyent l’intersection de l’adhérance de leur domaine
exactement dans l’intersection des images de l’adhérance de ceux-ci. Puisque les restrictions
coı̈ncident (par nature), on a trouvé une famille d’homéomorphismes satisfaisant au corollaire
de recollement. On a donc un homéomorphisme depuis ∪B∈Vx p({gB} × U ) = p(Ug ) qui est un
ouvert de X e (en vertu de la topologie quotient) sur q(Ug ) = [π (g)](B(x, δ )).

Chapitre IV - page 48 - Isométries d’un quotient


Corollaire Pour tout point x ∈ qe(X) e on a une boule U de D2 en sorte que qe1 (U ) est la réunion
disjointe d’ouverts {Ug |g ∈ G} en sorte que qe|Ug est un homéomorphisme.

DEMO En effet, tout point de [(g, y)] de X, e y ∈ T alors on a montré qu’il existait un ouvert U de T tel
que p(p21 (U )) est la réunion disjointe d’ouverts {Ug |g ∈ G} et tel que q(p21 (Ug )) = qe(p(p21 (Ug ))
2
est une boule de D . et qe|p(p21 (U )) est un homéomorphisme. Alors p21 (U ) = H × U contient donc
e on a trouvé un tel ouvert qui est boule centrée
(g, y). Ainsi pour tout point qe([(g, y)]) de qe(X)
centrée en qe([(g, y)]) et une réunion disjointe d’ouverts {Ug |g ∈ G}, où G est un sous-ensemble
de H qui contient au moins g, en sorte que qe|Ug est un homéomorphisme.

Lemme e est connexe par arc.


X
DEMO On montre que tout point [(g, x)] de X e peut être relié au point x de Int(T ) par un chemin.
Puisque T est connexe par arc, on aura la connexité par arc de X. e On a donc g ∈ H et x ∈ T .
Soit R1 . . .Rn l’expression de g sur l’aphabet {L, M, N }. On construit un chemin dans chaque
{Ri . . .Rn } × T par induction :
Rn est un réflexion autour d’une arête, appelons la An , il existe alors γn un chemin dans Int(T )
allant de x ∈ Int(T ) jusqu’à un point bn de l’intérieur de Ai ⊂ T . Supposons que i ≤ n et
que l’on a construit γi+1 et bi+1 ∈ Ai+1 ⊂ T et construisons alors γi : Ri est une réflexion
autour d’une arête de T , appelons-la Ai et choisissons un point bi dans l’intérieur de cette arrête.
Puisque Int(T ) est connexe, il existe un chemin allant de bi+1 à bi , ce sera le chemin γi .
Remarquons alors que, puisque bi ∈ Ai on a que Ri (bi ) = bi donc (Ri+1 . . .Rn , bi ) ∼ (Ri . . .Rn , bi )
ainsi le début d’un chemin t 7→ [(Ri . . .Rn , γi (t))] est la fin du chemin t 7→ [(Ri+1 . . .Rn , γi+1 (t))]
on peut donc “appondre” les chemins t 7→ [(Ri+1 . . .Rn , γi (t))] pour donner un chemin continu
entre x et [(R1 . . .Rn , x)] = [(g, x)].

Corollaire qe est un revêtement de X e sur D2 . Ainsi, puisque D2 est simplement connexe et que X e
est connexe, il s’agit d’un homéomorphisme. Alors π : H >
f
>∆(l, m, n) est un isomor-

f
phisme de groupe et l’on obtient que : ∆(l, m, n) admet la présentation :
< L, M, N |L2 = M 2 = N 2 = (LM )n = (LN )m = (M N )l = 1 >
Et le triangle est bien un domaine fondamental de f ∆(l, m, n).
DEMO On sait, d’après le corollaire précédent, que qe est un revêtement de X e sur qe(X)e ⊂ D2 . Il suffit
donc de montrer que qe est surjective.
Pour cela munissons X e de la métrique riemannienne déduite de D2 par qe, ainsi qe sera une
isométrie locale. Notons d la distance associée à cette métrique.
On remarque qu’avec cette métrique, toutes les applications th : [(g, x)] 7→ [(hg, x)] pour h ∈ H
sont des isométries puisque qe◦ th = [π (h)] ◦ qe. {1} × T est clairement un domaine fondamental de
cette action, de plus T en est le quotient puisque les th ne changent pas la seconde composante
e On a alors que, ∀ [(g, x)], [(h, y)] ∈ X,
d’un élément de X. e d([(g, x)], [(h, y)]) ≥ d(x, y). Ce qui
e
nous prouve également que X est complet puisque T l’est.
Alors, on peut prolonger à l’infini toute géodésique de X e et la projection de toute géodésique
par qe est également une géodésique (isométrie locale). De plus, par isométrie locale encore, une
2
géodésique de D peut être relevée localement, son relevé sera une géodésique X e qui se prolonge
e
à l’infini et dont la projection coı̈ncidera avec la première. Donc les géodésiques de l’ouvert qe(X)
e
se prolongent à l’infini et donc, par Hopf-Rinow, qe(X) est complet. On en déduit que qe(X) est e
2 2
un ouvert complet de D , donc un ouvert fermé de D , ainsi qe(X) e est tout D2 .

Chapitre IV - page 49 - Isométries d’un quotient


On a donc montré que qe est surjective ce qui implique que qe est un revêtement de X e sur D2 .
2
Mais D est simplement connexe par conséquent X e est simplement connexe et donc la fibre de
chaque point de ce revêtement est réduit à un point. Donc qe est une isométrie locale bijective, il
est donc une isométrie de X e dans D2 .
Puisque {1} × T est un domaine fondamental de l’action des th , et puisque π (g)(e q ({1} × T )) =
qe([{g} × T ])
puisqu’on a bijection entre le groupe et les images du domaine fondamental et puisque T possède
trois points en position générale :
π (g) = π (h) ⇔ [π (g)](T ) = [π (h)](T ) ⇔ qe([{g} × T ]) = qe([{h} × T ]) ⇒ g = h
Ainsi π est un morphisme injectif, on sait qu’il est surjectif, c’est donc un isomorphisme et donc
f(l, m, n) admet qe([{1} × T ]) = T comme domaine fondamental.
π (H) = ∆

Théorème Soient a, b et c les sommets d’un triangle dont l’angle en a est πl , l’angle en b est m π et
π
l’angle en c est n . Soient L la réflexion dont l’axe est le support de [b, c], M la réflexion
dont l’axe est le support de [a, c] et N la réflexion dont l’axe est le support de [a, b]. Alors
le groupe f∆(l, m, n) engendré par L, M et N est un groupe discontinu d’isométries de
2
D qui admet le triangle dont les sommets sont a, b et c comme domaine fondamental et
qui admet la présentation suivante :
< L, M, N |L2 = M 2 = N 2 = (LM )n = (LN )m = (M N )l = 1 >

DEMO Il ne s’agit que d’un résumé de toute la construction que nous venons de faire depuis le début
du chapitre.

Lemme Soit Γ un sous-groupe d’indice fini d’un groupe Fuchsien G, on peut donc trouver une famille
finie T r = {α1 , . . . , αn } ⊂ G contenant un et un seul représentant de chaque classe modulo Γ
(une transversale de Schreier). Alors si Q est un domaine fondamental de G , l’ensemble :
O = ∪ni=1 αi (Q̄)
est un domaine fondamental pour Γ.
2
DEMO On montre que les images de O par l’action de Γ remplissent D sans se chevaucher :
Remplissage : soit un point p ∈ H 2 alors (quadrilatère fondamental) il existe ψ ∈ G en sorte
que ψ(Q̄) 3 p. Mais alors ¡ (transversale)
¢ je peut trouver αi ∈ T r et γ ∈ Γ telles que ψ = γ ◦ αi
et donc p ∈ ψ(Q̄) = γ αi (Q̄) ⊂ γ(O).
Non-chevauchement : Soit p ∈ ν(O) ∩ µ(O) alors je peut trouver αi et αj ∈ T r en sorte que
p ∈ µ ◦ αi (Q̄) ∩ ν ◦ αj (Q̄).
¡ ¢
(i) p ∈ Int µ ◦ αi (Q̄) ⇒ µ = ν
En effet, on a sous cette hypothèse : αi1 ◦ µ 1 (p) ∈ Int(Q̄), appelons r ce point ; de plus
αj1 ◦ ν 1 (p) ∈ Q̄. Alors αj1 ◦ ν 1 ◦ µαi : r ∈ Int(Q̄) 7−→ αi1 ◦ ν 1 (p) ∈ Q̄ donc cette
transformation, qui est dans G envoie un point de l’intérieur du domaine fondamental vers
un point du domaine fondamental, elle est donc forcément égale à l’identité. Et alors :
αj1 ◦ ν 1 ◦ µ ◦ αi = 1 ⇐⇒ αj1 ◦ αi = ν 1 ◦ µ ∈ Γ ⇒ αi = αj ⇒ ν 1 ◦ µ = 1 ⇒ ν = µ
(ii) ν 6= µ alors p ∈ ∂O
¡ ¢ ¡ ¢
En vertu de (i), p ∈ ∂ µ ◦ αi (Q̄) et p ∈ ∂ ν ◦ αj (Q̄) .
Primo, chaque voisinage de p contient p qui est un point de µ ◦ αi (Q̄) ⊂ µ(O).

Chapitre IV - page 50 - Isométries d’un quotient


¡ ¢ ¡ ¢
Et puisque p ∈ ∂ ν ◦ αj (Q̄) , chaque voisinage de p contient un point de Int ν ◦ αj (Q̄) .
Mais un tel point n’est pas dans µ(O) puisque µ 6= ν et puisque nous avons montré en (i) qu’un
point de l’intérieur d’un quadrilatère ne pouvait appartenir qu’à une seule image de O. En
résumé, chaque voisinage de p contient un point de µ(O) et un point qui n’est pas dans µ(O)
donc p est dans le bord de µ(O).

Corollaire f(l, m, n) composé des transformations préservant l’orien-


Le sous-groupe T (l, m, n) de ∆
tation est un sous-groupe d’indice 2 dans ∆f(l, m, n). Abstraitement, il est composé de
tous les mots de longueurs paires et il admet la présentation :
< A, B|An = (AB)m = B l = 1 >
f(l, m, n)
Son domaine fondamental est une réunion de deux triangles fondamentaux de ∆
qui ne sont pas l’image l’un de l’autre par un élément de T (l, m, n).
DEMO Il est clair que h est un mot de longueur paire si et seulement si π (h) est une transformation
préservant l’orientation. En posant A = LM et B = M N on obtient bien que tous les mots de
longueurs paires puisque :
LM = A LN = AB M N = B M L = (LM ) 1 = A 1
N L = (LN ) 1 = (AB) 1 = B 1 A 1 N M = (M N ) 1 = B 1
En outre les relations sont vérifiées puisque A = LM donc An = (LM )n = 1, B = M N donc
B l = (M N )l = 1 et LN = AB d’où (AB)m = (LN )m = 1 et ce sont là toutes les relations
possibles pour des mots de longueurs paires.
Le fait que le domaine fondamental soit la réunion de deux triangles non-conjugués découle du
lemme précédent.

Chapitre IV - page 51 - Isométries d’un quotient


Théorème d’Hurwitz
Dans ce chapitre nous allons prouver le théorème d’Hurwitz qui dit que toute surface hyperbolique compacte
de genre g ≥ 2 ne peut avoir plus de 84 · (g − 1) isométries. Nous allons donc étudier l’ensemble des surfaces
hyperboliques ; pour ce, il convient de définir ce dont il s’agit et de citer les théorèmes que nous accepterons
sans preuve.
Définition
Soit S un espace topologique et (Ui , ϕi )i∈I une famille de couples tels que Ui est un ouvert de S, ϕi est un
2
homéomorphisme de Ui sur un ouvert ϕi (Ui ) de D . Supposons en outre que :
(i) (Ui )i∈I est un recouvrement de S.
(ii) Si Ui ∩ Uj 6= ∅ alors (ϕi |Ui ∩Uj ) ◦ (ϕj |Ui ∩Uj ) 1 est la restiction à ϕj (Ui ∩ Uj ) d’une isométrie
2
préservant l’orientation de D .
On appellera alors (Ui , ϕi )i∈I un atlas hyperbolique de S , par suite, S munie de cet atlas, sera appelée
une surface hyperbolique .

2
Un sous-groupe F de l’ensemble M+ des transformations de Mœbius préservant l’orientation de D est
appelé un groupe fuchsien si F est discontinu et est finiment engendré.

Théorème Soit S une surface hyperbolique alors le revêtement universel de S est isométrique à
2 2 2
D . Ce qui revient à dire que S est le quotient de D par un groupe d’isométries de D
2
agissant librement et discontiûment sur D .

Corollaire Soit S une surface hyperbolique compacte alors la surface est de genre deux au moins et
le groupe des transformations de revêtement du revêtement universel de S est un groupe
fuchsien.

DEMO En effet, le groupe des transformations de revêtement d’un revêtement universel est isomorphe
au groupe fondamental de S. Or le groupe fondamental d’une surface compacte est finiment
engendré. De plus la surface est forcément orientée, sinon le groupe des transformations de
2
revêtement contiendrait une isométrie de D qui renverserait son orientation ; et les seules telles
isométries sont les réflexions autour des droites hyperboliques qui fixent les points des droites ;
l’action des transformations de revêtement ne serait donc pas libre et la surface ne serait pas lisse
partout. Donc S est orientée et les transformations de revêtement préservent toutes l’orientation.
Elles forment donc un groupe fuchsien.

Chapitre VI - page 52- Théorème d’Hurwitz


Théorème de Fricke Soit F un groupe fuchsien alors il existe un n-uplet (e1 , . . ., en ) d’entiers
≥ 2 tels que n > 2 (éventuellent ∞ et un entier g ≥ 0 et un ensemble
n + 2g générateurs de F {c1 , . . ., cn , a1 , . . ., ag , b1 , . . ., bg } (ou {c1 , . . ., cn }
si g = 0) en sorte que F admet la présentation :
< c1 , . . ., c. . .n, a1 , . . ., ag , b1 , . . ., bg |ce11 = . . . = cenn = (c1 . . .cn )(a1 b1 a11 b11 . . .ag bg ag1 bg1 ) = 1 >
Où les ai et bi sont des hyperboliques, les ci sont paraboliques ou ellip-
tiques et l’entier g est le genre de la surface quotient (surface topologique
seulement). De plus le domaine fondamental de F est d’aire :
à !
Xn
1
2πµ(F ) = 2π · n + 2 · (g − 1) −
i=1 i
e
Afin de prouver le théorème d’Hurwitz, nous allons montrer que le groupe triangulaire T (2, 3, 7) est le
groupe Fuchsien possédant la plus petite aire du domaine fondamental. Pour cela, on considère tous les
couples ((e1 , . . ., en ), g) la fonction µ(F ) décrite ci-dessous. La preuve donnée ci-dessous est inspirée du livre
[Burnside (1955), No 290].
Il faudra ensuite montrer que tout groupe d’isométrie d’une surface de genre g ≥ 2 n’admet qu’un nombre
fini d’isométries, pour cela on se basera sur un extrait du livre [Zieschang (1981), pp 41-42].

Lemme Parmi tous les couples ((e1 , . . ., en ), g) avec e1 , . . ., en des entiers ≥ 2 (éventuellement ∞) et
g un entier ≥ 0, la fonction
X n
1
µ((e1 , . . ., en ), g) = n + 2 · (g − 1) −
i=1 i
e
Atteint son minimum strictement positif avec µ((2, 3, 7), 0) = 1 − 1
2 − 1
3 − 1
7 = 1
42 et lui seul.
DEMO Puisque l’ordre des ei n’importe pas, on peut les supposer écrits dans un ordre croissant, cela
nous facilitera la mise en cas. De plus, on remarque que pour ((e1 , . . ., en ), g) et ((d1 , . . ., dn ), g)
avec ek ≥ dk pour un k alors ej ≥ dj et donc − e1j ≥ − d1j pour j ≥ k alors :
X
k−1
1 X 1
n Xn
1
µ((e1 , . . ., en ), g) = n + 2 · (g − 1) − − ≥ n + 2 · (g − 1) − = µ((d1 , . . ., dn ), g)
i=1
ei ei d
i+1 i
i=k
Observons alors que, si g ≥ 2 on a, puisque ei ≥ 2, que :
µ((e1 , . . ., en ), g) ≥ µ((2, . . ., 2), g) = n + 2 − n2 = 2 + n2 ≥ 2
De même, on observe que, si g = 1, on a µ((e1 , . . ., en ), g) ≥ n − n2 = n2 qui vaut 0 si n = 0, et
est ≥ 12 si n 6= 0.
Ainsi, s’il existe un minimum strictement positif de µ il est tel que g = 0. Dans ce cas,
µ((2, . . ., 2), 0) = n − 2 − n2 = n2 − 2
Si n ≥ 5 alors on a que µ((e1 , . . ., en ), 0) ≥ µ((2, . . ., 2), 0) = n2 − 2 ≥ 52 − 42 = 12 .
Si n = 4 on a que µ((2, 2, 2, 2), 0) = n2 − 2 = 0 et que µ((2, 2, 2, 3), 0) = 16 .
Ainsi, puisque toutes les bornes obtenues sont supérieures à µ((2, 3, 7), 0), un minimum stricte-
ment positif de µ n’est possible que sur un couple du type ((e1 , e2 , e3 ), 0) et dans ce cas :
µ((e1 , e2 , e3 ), 0) = 3 − 2 − e11 − e12 − e13 = 1 − e11 − e12 − e13
En premier, on a toujours que µ((2, 2, k), 0) = 1 − 12 − 12 ≤ − k1 qui est toujours négatif. Ainsi,
si l’on a trouvé le plus petit k tel que µ((2, 3, k), 0) est strictement positif, on aura trouvé une
minimum puisque ∀ ((e1 , e2 , e3 ), 0) on a :
µ((e1 , e2 , e3 ), 0) > 0 ⇒ e1 ≥ 2 et e3 ≥ e2 ≥ 3 donc µ((e1 , e2 , e3 ), 0) ≥ µ((2, 3, e3 ), 0) ≥ µ((2, 3, k), 0)
Le minimum est unique puisque l’égalité impliquerait que
1 − 12 − 13 − e13 = µ((2, 3, e3 ), 0) = µ((2, 3, k), 0) = 1 − 12 − 13 − e13 i.e. k = e3
Elle implique, en outre que 1 − e11 − e12 − e13 = µ((e1 , e2 , e3 ), 0) = µ((2, 3, e3 ), 0) = 1 − 12 − 13 − e13 .
2 −6
Ce qui revient à dire que e11 = 56 − e12 = 5e6e 2
d’où e1 = 5e6e 2
2 −6
, Mais x 7−→ f (x) = 5x−6 6x
est

Chapitre VI - page 53- Théorème d’Hurwitz


décroissante et f (3) = 15−618
= 2 donc e2 > 3 ⇒ e3 < 2. Alors on a forcément e2 ≤ 3 ainsi,
puisque e2 ne peut être 2, d’où e2 = 3 et e1 = f (e2 ) = 2.
On vient donc de montrer que si k est le plus petit entier tel que µ((2, 3, k), 0) est positif, alors
µ((2, 3, k), 0) est le minimum strictement positif des µ((e1 , e2 , e3 ), 0) et que si µ((e1 , e2 , e3 ), 0)
est cette valeur minimum alors (e1 , e2 , e3 ) = (2, 3, k). Donc µ((2, 3, k), 0) est l’unique minimum
strictement positif de µ((e1 , e2 , e3 ), 0)
Il reste à trouver k, on a que :
µ((2, 3, 3), 0) = 1 − 76 < 0 µ((2, 3, 4), 0) = 1 − 13
12 < 0 µ((2, 3, 5), 0) = 1 − 30 < 0
31

µ((2, 3, 6), 0) = 1 − 66 = 0 µ((2, 3, 7), 0) = 1 − 21+14+6


42
1
= 42
1
Ainsi µ((2, 3, 7), 0) = 42 est le minimum des µ((e1 , e2 , e3 ), 0) et donc, puisque les bornes de
trouvées pour les autres cas que g = 0 et n = 3

Corollaire Le groupe triangulaire T (2, 3, 7) est le groupe fuchsien ayant la plus petite aire du domaine
π = π . De plus, si F est un groupe fuchsien qui a la même aire du domaine
fondamental, 242 21
fondamental, alors, en vertu de l’unicité du minumum démontrée ci-dessus, la signature
de F est la même que celle de T (2, 3, 7) et donc (Fricke) F est isomorphe à T (2, 3, 7).
CLAIR

Lemme Dans un espace métrique quelconque X, soient {si |i ∈ N} une suite d’isométries de X dans
X et x 6= y ∈ X tels que sn (x)−−−−→ y
n→∞
Alors il existe une sous-suite {ski )|i ∈ N} des si telle que :
sk1n ◦ skn+1 (x) et (sk1n ◦ skn+1 ) 1 (x)−−−−→ x
n→∞
. De plus, s’il existe point p de X telle que sn (p)−−−−→ p, alors on a toujours sk1n ◦ skn+1 (p)
n→∞
et (sk1n ◦ skn+1 ) 1 (p)−−−−→ p.
n→∞

DEMO Appelons d la fonction de distance de cet espace X. On pose k1 = 1 et l’on construit la suite
1
des ki par induction : une fois ki construit, soit εi = i+1 . Alors on peut trouver, en vertu de la
convergence, Ni > ki tel que k > Ni ⇒ d(y, ski+1 (x)) < εi . On aura alors que :
d(x, sk1i ◦ ski+1 (x)) = d(x, sk1i+1 ◦ ski (x)) = d(ski (x), ski+1 (x)) ≤ d(ski+1 (x), y) + d(ski (x), y) < 1i + i+1
1
= 2i+1
i2 +i
Puisque cette fonction tend vers 0 lorsque i tend vers ∞, la suite sk1i ◦ ski+1 (x) converge vers x.
Enfin, si la suite si (p) converge vers p, on a pour tout ε > 0 qu’il existe un N ∈ N tel que :
∀ j > N d(p, skj (p)) < ε2 alors :
d(p, sk1i+1 ◦ ski (p)) = d(p, sk1i ◦ ski+1 (p)) = d(ski (p), ski+1 (p)) ≤ d(ski (p), p) + d(ski+1 (p), p) < ε
D’où la convergence de sk1n ◦ skn+1 (p) et (sk1n ◦ skn+1 ) 1 (p) vers p.

Lemme Soit G un groupe fuchsien dont la surface quotient est compacte et soit H un groupe
2
d’isométries de D telle que G / H alors G est d’indice fini dans H et donc, H est fuch-
sien.

DEMO Appelons D le domaine fondamental de G qui est compact puisque la surface D G l’est. De
2
plus, puisque le quotient de D de G est compact, il est donc une surface de genre ≥ 2 alors, par le
théorème de Fricke, G contient au moins deux éléments hyperboliques, disons r et s. Choisissons
un point x dans l’intérieur de D et une boule B entièrement contenue dans l’intérieur de D.
Supposons que G n’est pas d’indice fini dans H alors on peut trouver une suite ai d’isométries
de H telles que Gai ∩ Gaj = ∅ ∀ i 6= j. Puisque D est un domaine fondamental de G, je peux

Chapitre VI - page 54- Théorème d’Hurwitz


pour chaque i, trouver une isométrie gi telle que gi ◦ ai (x) ∈ D. Or D est compact, il existe donc
une sous-suite gki ◦ aki (x) convergeant vers un point x0 de D̄.
Alors soit il y a une sous-suite hj de la suite des gki ◦ aki telle que hj (x) = x0 pour les j > N ,
alors la suite hj1 ◦ hj+1 (x) tend vers x. Soit il y a une infinité de j tels que gki ◦ aki (x) 6= x0 . Le
lemme précédent nous donne alors une sous-suite hj de la suite des gki ◦ aki telle que hj1 ◦ hj+1 (x)
tend vers x. De plus il est clair que Ggi ◦ ai = Gai ∩ Gaj = Ggj ◦ aj ∀ i, j, en particulier
Ghi ∩ Ghj = ∅ ∀ i, j ce qui revient à hj1 ◦ hj+1 G ∩ G = ∅ donc hj1 ◦ hj+1 6= Id.
Prenons alors r une transformation hyperbolique de G et soit y = r(x). Puisque l’on a pour
tout j d(hj1 ◦ hj+1 (x), hj1 ◦ hj+1 (y)) = d(x, y), et puisque la suite des hj1 ◦ hj+1 (x) reste dans un
compact, la suite des hj1 ◦ hj+1 (y) reste dans un compact et donc on peut extraire une sous-suite
d’isométries ck = hj1k ◦hjk +1 telles que ck (y) converge vers un y0 . Le lemme ci-dessus nous permet
donc de donner l’existance d’une sous-suite dl = ckl telle que dl1 ◦ dl+1 (y) → y et dl+11
◦ dl (y) → y,
de même que dl ◦ dl+1 (x) → x et dl+1 ◦ dl (x) → x. Appelons el = dl ◦ dl+1 .
1 1 1

Prenons alors s, l’autre transformation hyperbolique des générateurs de G donnée par le théorème
de Fricke. On pose z = s(x). Par le même argument que précédemment, les el (x) restent dans
un compact et il existe une sous suite fm = elm qui converge vers un point z0 . Ainsi le lemme
nous dit qu’il existe gn = fmn une sous-suite telle que gn1 ◦ gn+1 fait tendre x vers x, y = r(x)
vers y et z = s(x) vers z, de même que son inverse gn+1 1
◦ gn .
On a clairement que gn1 ◦r ◦gn fait converger x vers y et donc, il existe un L ∈ N tel que ∀ n > L
les gn1 ◦ r ◦ gn (x) sont dans r(U ) ouvert contenu dans l’intérieur de l’image par r de D. Puisque
G / H et que D est un domaine fondamental, on peut dire que gn1 ◦ r ◦ gn = g. D’où les gn sont
hyperbolique le long du même axe que r, pour n > L.
De même, on a clairement que gn1 ◦ s ◦ gn fait converger x vers z, les mêmes arguments nous
amènenent à dire qu’il existe un N > L tel que ∀ n > N on a que gn1 ◦ s ◦ gn = s. D’où les gn
sont hyperbolique le long du même axe que s.
Mais les axes de s et r sont distincts sinon G contiendrait le conjugué d’un groupe d’homothétie
de la forme {z 7→ ap · bq |p, q ∈ Z} où a et b sont deux réels distincts. Or ce groupe n’est pas du
tout discontinu. Absurdité !
Donc G est d’indice fini dans H et donc H est également finiment engendré, c’est donc un groupe
fuchsien.

Théorème d’Hurwitz Soit S une surface hyperbolique comacte de genre g alors le groupe des
isométries de S ne peut avoir plus de 84 · (g − 1) isométries. Et ce
maximum est atteint si et seulement si le groupe des isométries est un
quotient fini de T (2, 3, 7). On parlera alors de groupe d’Hurwitz .
DEMO Puisque S est une surface hyperbolique compacte, on sait par le corollaire premier qu’elle est
2
le quotient de D par l’action d’un groupe fuchsien Γ . On sait par le chapitre précédent que le
±
groupe Iso(S) des isométries de S est alors isomorphe à N (Γ ) Γ . Le lemme précédent nous dit
±
que puisque N (Γ ) . Γ , le groupe Γ est d’indice fini dans N (Γ ) donc que N (Γ ) Γ est fini.
Ce lemme nous dit aussi que N (Γ ) est un groupe fuchsien, il admet donc un domaine fondamental
D. Son aire est donnée par le théorème de Fricke. Le dernier corollaire montré nous donne alors
que cette aire ne peut pas être inférieure à 21 π . Avec égalité si et seulement si la signature
de N (Γ ) est la même que celle de T (2, 3, 7), or deux groupes sont isomorphes s’ils ont même
signature, on a donc égalité des aires si et seulement si N (Γ ) est T (2, 3, 7).
De l’autre côté, l’aire du domaine fondamental de Γ est exactement l’aire de S ; Gauss-Bonnet
nous donne l’aire de S en fonction de son genre : Aire(S) = 4π · (g − 1).
En résumé, on a Aire(S) ≥ π 42 avec égalité ⇔ N (Γ ) ≈ T (2, 3, 7) et donc :
Aire(S) 4π · (g − 1)
Card(Iso(S)) = [Γ : N (Γ )] = ≤ π = 84 · (g − 1)
Aire(D) 21

Chapitre VI - page 55- Théorème d’Hurwitz


Chapitre VI - page 56- Théorème d’Hurwitz
à !
PSL2 F7 est un groupe d’Hurwitz
Le but de ce chapitre final est de montrer un groupe d’Hurwitz. C’est PSL2 (F7 ) que nous allons réaliser
comme groupe d’Hurwitz. On rappelle, du chapitre 3 que l’on a que PSL2 (F7 ) admet la présentation :
PSL2 (F7 ) ∼= <τ , ι|ι2 = (τ ι)3 = τ 7 = (τ 3 ι)4 = 1 >
On a, dès lors un morphisme surjectif ρ du groupe libre < τ , ι > vers PSL2 (F7 ) qui fait que PSL2 (F7 ) est le
quotient du groupe libre par le plus petit sous-groupe normal contenant les relateurs.
Or on a vu au chapitre des groupes triangulaires qu’un groupe T (l, m, n) admet un présentation :
∼ A, B|An = (AB)m = B l = 1 >
T (l, m, n) =<
En particulier le groupe T (2, 3, 7) admet la présentation :
< τ , ι|ι2 = (τ ι)3 = τ 7 = 1 >

On obtient donc un morphisme


± surjectif π : T (2, 3, 7) >PSL (F ). Appelons Γ
>
2 7 le noyau de ce mor-
phisme. Alors T (2, 3, 7) Γ est isomorphe à PSL2 (F7 ). Puisque Γ est inclu dans le groupe fuchsien T (2, 3, 7),
il est clair que Γ est fuchsien lui même. On commence par montrer que Γ agit sans points fixes et qu’il est
2
de domaine fondamental compact. Le quotient de D par Γ est alors une surface hyperbolique compacte.
On montrera alors que PSL2 (F7 ) est exactement le groupe des isométries de cette surface.

Proposition Γ agit librement sur D .


2

DEMO La preuve s’appuie sur le lemme suivant qui est extrait de Magnus (Non-Euclidean Tessalations
and their Groups, Theorem 2.10 ) :
Lemme Tout élément d’ordre fini d’un T (l, m, n) est le conjugué d’une des puissances de
τ , ι ou τ ι.
DEMO Supposons qu’il existe une transformation φ non-triviale d’ordre fini dans T (l, m, n). Puisque
φ est une transformation de Mœbius, elle a exactement un point fixe p.
Or, si Q est le nom du quadrilatère fondamental de T (l, m, n), il existe une tranformation
ψ ∈ T (l, m, n) qui amène p dans Q. Mais alors θ = ψ ◦ φ ◦ ψ 1 fixe r = ψ(p).
Supposons que r est à l’intérieur de Q, alors celui-ci contiendrait un point et son image par
une transformation non triviale de T (l, m, n). Absurdité !Donc r est dans le bord de Q et θ
applique Q sur un des quadrilatères ayant un sommet en commun avec Q. Mais il n’y qu’une
telle transformation, donc θ doit être une des puissances des “rotations” autour d’un sommet,
c’est-à-dire être τ , ι, τ ι ou ιτ = τ 1 (τ ι)τ . On a donc que φ est conjuguée par ψ à l’une des
puissances de τ , ι ou τ ι.

Remarquons, ensuite, que, par la projection de quotient π : T (2, 3, 7) >>G, les éléments τ , ι

et τ ι sont envoyés sur des éléments de même ordre : on a montré dans le lemme machinal que
π(τ ) et π(ι) ne sont pas triviaux, sachant que π(τ )7 = π(ι)2 = 1 et que 2 et 7 sont des premiers,
on ne peut que conclure que leurs ordres respectifs sont bien 7 et 2. Enfin, π(τ ι) est d’un ordre
divisant 3, donc soit 1, soit 3. Mais π(τ ι) n’est pas d’ordre 1 car sinon π(τ ) = π(ι) 1 = π(ι) et
donc 1 = π(τ )7 = π(ι)7 = π(ι) ainsi G serait trivial.Absurdité !

57
Puisque ces ordres sont des premiers, cette propriété d’être envoyé sur un élément du même ordre
s’étend aux puissances de τ , ι ou τ ι, et donc aussi à leurs conjugués. Ainsi donc, si φ est un
élément d’ordre fini de T (2, 3, 7), il est envoyé par π sur un élément du même ordre.
Or tout élément de Γ est envoyé par π sur 1, élément d’ordre 1, donc les éléments de Γ ne sont
pas d’ordre fini, ils n’ont ainsi pas de point fixe.

Corollaire 2
L’espace topologique S = D /Γ est une surface et la projection Π : D
2
>
>
2
D /Γ est un
revêtement universel de S.
CLAIR

Domaine fondamental Γ est d’indice fini n = 168, on peut donc trouver une famille finie
T r = {α1 , . . . , αn } ⊂ T (2, 3, 7) contenant un unique représentant
de chaque classe modulo Γ (une transversale de Schreier). Alors si
Q est le quadrilatère fondamental de T (2, 3, 7), l’ensemble :
O = ∪ni=1 αi (Q̄)
est un domaine fondamental pour Γ. Une réalisation sympathique
de celui-ci est donnée dans la ci-contre extraite de [Klein et Fricke,
1890, p. 370].
2
DEMO On montre que les images de O par l’action de Γ remplissent D sans se chevaucher :
2
Remplissage : soit un point p ∈ D alors (quadrilatère fondamental) il existe ψ ∈ T (2, 3, 7)
en sorte que ψ(Q̄) 3 p. Mais alors
¡ (transversale)
¢ je peux trouver αi ∈ T r et γ ∈ Γ telles que
ψ = γ ◦ αi et donc p ∈ ψ(Q̄) = γ αi (Q̄) ⊂ γ(O).
Non-chevauchement : Soit p ∈ ν(O) ∩ µ(O) alors je peut trouver αi et αj ∈ T r en sorte que
p ∈ µ ◦ αi (Q̄) ∩ ν ◦ αj (Q̄).
¡ ¢
(i) p ∈ Int µ ◦ αi (Q̄) ⇒ µ = ν

58
En effet, on a sous cette hypothèse : αi1 ◦µ 1 (p) ∈ Int(Q̄), appelons r ce point ; de plus αj1 ◦
ν 1 (p) ∈ Q̄. Alors αj1 ◦ν 1 ◦µαi : r ∈ Int(Q̄) 7−→ αi1 ◦ν 1 (p) ∈ Q̄ donc cette transformation,
qui est dans T (2, 3, 7) envoie un point de l’intérieur du domaine fondamental vers un point
du domaine fondamental, elle est donc forcément égale à l’identité. Et alors :
αj1 ◦ ν 1 ◦ µ ◦ αi = 1 ⇐⇒ αj1 ◦ αi = ν 1 ◦ µ ∈ Γ ⇒ αi = αj ⇒ ν 1 ◦ µ = 1 ⇒ ν = µ
(ii) ν 6= µ alors p ∈ ∂O
¡ ¢ ¡ ¢
En vertu de (i), p ∈ ∂ µ ◦ αi (Q̄) et p ∈ ∂ ν ◦ αj (Q̄) .
Primo, chaque voisinage
¡ de ¢p contient p qui est un point de µ ◦ αi (Q̄) ⊂ µ(O).
¡ ¢
Et puisque p ∈ ∂ ν ◦ αj (Q̄) , chaque voisinage de p contient un point de Int ν ◦ αj (Q̄) .
Mais un tel point n’est pas dans µ(O) puisque µ 6= ν et puisque nous avons montré en (i) qu’un
point de l’intérieur d’un quadrilatère ne pouvait appartenir qu’à une seule image de O. En
résumé, chaque voisinage de p contient un point de µ(O) et un point qui n’est pas dans µ(O)
donc p est dans le bord de µ(O).

Compacité On a donc trouvé un domaine O qui est une réunion finie de compacts et qui, en image
2
par la projection Π : D >S est tout S donc notre surface est compacte. En outre,
>

elle est orientable puisque Γ ⊂ M+ .


CLAIR

Corollaire Puisque Γ est exactement d’indice 168 dans T (2, 3, 7), le domaine fondamental O obtenu
dans la proposition contient 168 quadrilatères distincts et donc S est d’aire 168 fois l’aire
d’un quadrilatère. Or, selon la description T (2, 3, 7) ce quadrilatère est la réunion de deux
triangles ayant chacun les angles au sommet π2 , π3 et π7 . On obtient donc :
Aire(S) = 168 · Aire(Q) = 168·2·(π− π2 − π3 − π7 )=168·2·( 42π−21π−14π−14π−6π
42
π
)=168·2· 42 = 168·π
21 =8·π
Gauss-Bonnet nous permet alors de calculer le genre de cette surface :
4 · π · (g − 1) = Aire(S) = 8 · π d’où g − 1 = 2 i.e. g = 3
CLAIR
±
Final On se rappelle, par le paragraphe sur les isométries d’un quotient que l’on a Iso(S) ∼= N (Γ ) Γ
où N (Γ ) est le normalisateur de Γ dans M± . Or Γ est un noyau de morphisme, donc il est
normal dans T (2, 3, 7) ce qui veut dire que T (2, 3, 7) ⊂ N (Γ ). Ainsi PSL2 (F7 ) s’injecte dans
±
N (Γ ) Γ = Iso(S)
D’autre part on sait depuis le chapitre 3, que PSL2 (F7 ) a exactement 168 éléments. Enfin, le
±
théorème d’Hurwitz nous affirme que N (Γ ) Γ = Iso(S) n’a pas plus de 84 · (g − 1) = 168
isométries. ±
On peut donc conclure que Iso(S) = N (Γ ) Γ a exactement 168 isométries et que l’injection
±
PSL2 (F7 ) ,→ N (Γ ) Γ est un isomorphisme de groupe, ainsi, par Hurwitz encore, Iso(S) est un
quotient de T (2, 3, 7), ce qui revient à dire que N (Γ ) = T (2, 3, 7).
On a donc réalisé PSL2 (F7 ) comme groupe d’Hurwitz puisque son ordre atteint la borne du
théorème d’Hurwitz.

59
Chapitre VIII

Réalisation
Le propos de ce chapitre est d’utiliser ce que nous avons construit pour réaliser matériellement la surface de
genre 3 et le pavage que nous avons décrit au chapitre précédent. Nous avons dit au chapitre des Graphes de
Cayley que de tels graphes permettaient de donner une “idée géométrique” du groupe, nous allons justement
établir un lien entre le graphe de Cayley d’un groupe agissant par isométries sur une variété riemannienne
et le pavage que ce groupe forme par déplacement de son domaine fondamental.
Les conclusions obtenues apparaissent comme des banalités dans la tête de tout un chacun, nous avons
préféré les démontrer tout de même puisque nous les utiliserons ensuite pour notre réalisation.
Cadre
Soit S une surface de Riemann connexe et, appelons polygone de S tout ensemble qui est l’adhérence d’un
ouvert non vide et dont le bord est une réunion de segments géodésiques, on appellera alors sommet de ce
polygone toute intersection de deux segments et côté de ce polygone, un segment géodésique joignant un
sommet à une autre.
Soit alors G < Iso(S) admettant un polygone d qui n’a qu’un nombre fini de sommets (et donc de côtés)
comme domaine fondamental.
• on appellera pavage , et on notera P l’ensemble des images de d par les éléments de G, une image
sera appelée un pavé .
• on dira d’une isométrie g de G qu’elle est une transformation vicinale si d et g(d) sont des pavés
voisins , c’est-à-dire si d ∩ g(d) est un côté commun des polygones d et g(d).
Remarquons que V 1 = V puisque si g ∈ V alors d ∩ g(d) est un côté des polygones d et g(d) alors
g 1 (d ∩ g(d)) = g 1 (d) ∩ d = d ∩ g 1 (d) qui est un côté des polygones g 1 (d) et d donc g 1 est une
transformation vicinale.

Lemme On a une bijection b : P −→ G caractérisée par b(p)(d) = p ∀ p ∈ P


DEMO Par définition, d est tel que ∀ x ∈ S ◦ g ∈ G tel que g 1 (x) ∈ d et tel que g(d) ∩ d ⊂ ∂d si
g 6= IdS .
Posons c : G −→ P qui envoie g 7−→ g(d). Puisque P est définie comme l’ensemble des images
de d par les éléments de G, on peut dire que c est surjective.
Injection : si g(d) = h(d) alors g(Int(d)) = h(Int(d)) et donc g ◦ h 1 (Int(d)) ∩ Int(d) 6= ∅ d’où
gh 1 = IdS i.e. g = h.
Donc c est bijective, on pose alors b = c 1 qui est bien une bijection.

Proposition L’ensemble V des transformations vicinales engendre le groupe G.


DEMO Puisque l’ensemble des sommets des pavés forme un ensemble fermé discret, son complémentaire
est un ouvert connexe.
Soit g ∈ G et p = b 1 (g), prenons x ∈ Int(p). Nous pouvons alors joindre x à g 1 (x) par un chemin
γ n’intersectant aucun sommet. Donc γ n’intersectera que des intérieurs de pavés et des côtés.
Appelons p1 , . . ., pm la suite des pavés que le chemin croise. S’il n’y en a qu’un alors p = d et
donc g = IdS .

Chapitre VIII - page 60 - Réalisation


Dans les autres cas, appelons gi la transformation b(pi+1 ) ◦ b(pi ) 1 pour i = 1, . . ., m − 1. Alors
gi (pi ) = b(pi+1 ) ◦ b(pi ) 1 (pi ) = b(pi+1 )(d) = pi+1 . Donc gi apporte pi sur pi+1 or pi est voisin de
pi+1 puisque γ ne peut rencontrer que le côté commun en passant de pi à pi+1 , appelons-le c.
On a donc :
gi (pi ) ∩ pi = c =⇒ b(pi ) 1 ◦ gi (pi ) ∩ b(pi ) 1 (pi ) = b(pi ) 1 (c) =⇒ b(pi ) 1 ◦ gi ◦ b(pi )(d) ∩ d = b(pi ) 1 (c)
Alors b(pi ) 1 (c) est un côté commun de d et de b(pi ) 1 ◦ g ◦ b(pi )(d) donc :
b(pi ) 1 ◦ g ◦ b(pi ) = b(pi ) 1 ◦ b(pi+1 ) ◦ b(pi ) 1 ◦ b(pi ) = b(pi ) 1 ◦ b(pi+1 )
est une transformation vicinale, appelons-là hi (i = 1, . . ., m − 1).
Il est clair que pm = d, donc b(p1 ) = 1, de même, il est clair que pm = p donc b(pm ) = g. De
plus, on observe que, pour chaque i ≤ m − 1 :
gi ◦ gi+1 = b(pi ) 1 ◦ b(pi+1 ) ◦ b(pi+1 ) 1 ◦ b(pi+2 ) = b(pi ) 1 ◦ b(pi+2 )
Par conséquent h1 ◦. . .◦hm−1 = b(p1 ) 1 ◦b(pm ) = g. On vient d’exprimer un élément quelconque g
de G comme produit de transformations vicinales, ainsi l’ensemble des transformations vicinales
engendre G.

Définition
Étant donné le pavage P, on définit le graphe de proximité du pavage P, noté R(P, S) , comme le graphe
défini comme suit :
• P est l’ensemble des sommets.
• L’ensemble V ois(P) des arrêtes est l’ensemble {(p, q) ∈ P × P | p est voisin de q}
• L’incidence est : εR (p, q) = (p, q) et l’inverse : ιR (p, q) = (q, p) qui est bien une arrête puisque si p
est voisin de q alors, par définition, q est voisin de p.

Proposition Le graphe de Cayley C(G, V ) est isomorphe à R(P, S).

DEMO La bijection des sommets est donnée par la bijection du pavage : b : P −→ G.

L’application β des arrêtes se définit comme suit. Si p ∈ P est voisin de q ∈ P alors b(p) 1 (p) = d
est voisin de b(p) 1 (q) donc donc il existe v(p, q) ∈ V tel que v(p, q)(d) = b(p) 1 (q) (en fait
v(p, q) = b(q) 1 ◦ b(p). On pose alors :
β : (p, q) 7−→ (b(p), v(p, q))
β est injective puisque β (p, q) = (b(p), v(p, q)) = (b(p0 ), v(p0 , q0 )) = β (p0 , q0 ) alors p = p0 et
b(q) 1 ◦ b(p) = b(q 0 ) 1 ◦ b(p0 ) ainsi b(q) = b(q 0 ) donc q = q 0 .
β est surjective : soit (g, v) une arête de C(G, X) alors g(d) et g ◦ v(d) sont deux pavés voisins
puisque d et v(d) le sont donc (g(d), g ◦ v(d)) est une arrête du graphe du proximité, de plus :
β (g(d), g ◦ v(d) = (b(g(d)), v(g(d), g ◦ v(d)) = (b(g(d)), b(g(d)) 1 ◦ b(g ◦ v(d))) = (g, g 1 ◦ g ◦ v) = (g, v)

Il reste à vérifier que (b, β ) est un morphisme de graphe : soit (p, q) une arête et (g, v) = β 1 (p, q)
i.e. tel que p = g(d) et q = g ◦ v(d) alors :
αC ◦ β (p, q) = αC (g, v) = g = b(g(d)) = b ◦ αR (g(d), g ◦ v(d)) = b ◦ αR (p, q)
ωC ◦ β (p, q) = ωC (g, v) = g ◦ v = b(g ◦ v(d)) = b ◦ ωp (g(d), g ◦ v(d)) = b ◦ ωp (p, q)
ιC ◦ β (p, q) = ιC (g, v) = (gv, v 1 ) = (b(g ◦ v(d), b(g(d)) 1 ◦ b(g ◦ v(d))
= (b(q), v(g ◦ v(d), g(d)) = (b(q), v(q, p)) = β (q, p) = β ◦ ιR (p, q)

Chapitre VIII - page 61 - Réalisation


Lemme Soient E et B deux variétés riemaniennes avec E simplement connexe et soient Π : E −→ B
un revêtement qui est une isométrie locale et G un groupe discontinu d’isométries de E
admettant un domaine fondamental polygonal d et qui passe au quotient (i.e. tel que G est
inclus dans le normalisateur du groupe Γ des transformations de revêtement.
Alors le pavage P associé à d et G passe au quotient, c’est-à-dire que l’ensemble des images
de±chaque pavé par la projection de revêtement forme un pavage P 0 de B associé au groupe
G Γ.
De± plus toute transformation vicinale de G est envoyée sur une transformation vicinale de
G Γ.

±
DEMO On sait, depuis le chapitre sur les isométries d’un quotient que Iso(S) ≈ N (Γ ) Γ via le
±
morphisme d’abaissement α (dont le noyau est Γ ). Donc G Γ est un groupe d’isométries de S.
© ª
Pour montrer que le pavage passe au quotient, il faut montrer que Π (p) | p ∈ P est un pavage
±
associé à α(G) = G Γ . Pour cela, montrons que Π (d) est un domaine fondamental de α(G) =
±
G Γ . Remarquons que l’on a :
© ª © ª © ª α surjectif © ª
Π (p) | p ∈ P = Π ◦ g(d) | g ∈ G = α(g) ◦ Π (d) | g ∈ G = h(Π (d)) | h ∈ α(G)
Ainsi et grâce à la surjection de Π , il est clair que les images de Π (d) recouvrent tout S.

Il reste à voir que h 6= h0 ∈ α(G) =⇒ h(d) ∩ h0 (d) ⊂ ∂h(d).


Prenons h 6= h0 ∈ α(G) en supposant que x ∈ h(Π (d))∩h0 (Π (d)). Soit alors y tel que Π (y) = x.
Alors on peut trouver g ∈ α 1 (h) tel que g(d) 3 y. En effet, si tel n’était pas le cas, on aurait pour
chaque g ∈ α 1 (h) que y 6∈ g ; or α est surjective, donc on peut trouver ge ∈ α 1 (h) et, puisque
ker α = Γ on a que α 1 (h) = Γ · ge. Ainsi, selon notre hypothèse, on aurait pour tout γ ∈ Γ que
y 6∈ γ ge(d) ou mieux, on aurait pour tout γ , δ ∈ Γ que y 6∈ δ 1 γ ge(d) i.e. δ y 6∈ γ ge(d). Alors on
aurait que x = Π (y) 6∈ Π ◦ ge(d) = α(e g ) ◦ Π (d) = h ◦ Π (d) ce qui est absurde, on peut donc
trouver un tel h. On fait exactement le même raisonnement pour obtenir g 0 dans α 1 (h0 ) tel que
y ∈ g 0 (d). On obtient donc que y ∈ g(d) ∩ g 0 (d). Or h 6= h0 donc g 6= g 0 , ainsi y ∈ ∂g(d). Par
l’homéomorphisme local de Π autour de y on obtient que y ∈ Π ± (∂g(d)) = ∂h(Π (d)).
On a donc montré que Π (d) est un domaine fondamental de G Γ et que l’ensemble des images
± © ª
par les isométries de G Γ est le même ensemble que Π (p) | p ∈ P . Observons, en outre que
l’image d’une géodésique par Π est une géodésique puisque Π est une isométrie locale et que
la propriété d’être une géodésique est une propriété métrique locale.
± Ainsi donc Π (d) est un
polygone et donc le pavage image par Π est bien le pavage de G Γ .

Soit, enfin, v ∈ G une transformation vicinale alors v(d) ∩ d est un segment géodésique ou est
tout d. Considérons Π (v(d) ∩ d) = α(v)(Π (d)) ∩ Π (d). Si c’est tout d alors v est l’identité (do-
maine fondamental), sinon c’est l’image par Π d’un segment géodésique, c’est donc un segment
géodésique. On conclut que α(v) est une transformation vicinale.

Dans notre cas


On se rappelle le chapitre Groupes Triangulaires : soit ∆abc un triangle ayant angles π2 , π3 et π7 respec-
tivement aux sommets a, b et c. Dans ce chapitre on a montré que le groupe triangulaire T (2, 3, 7) était
engendré (par exemple) par la rotation d’ordre 2 en a (appelons-la ι) et la rotation d’ordre 7 en c (appelons
la ι) et qu’il admettait la présentation :
T (2, 3, 7) ≈< τ , ι | ι2 = (τ ι)3 = τ 7 = 1 >

Chapitre VIII - page 62 - Réalisation


Dans ce même chapitre on a montré que la réunion du triangle ∆abc et de son
symétrique par la des réflexions le long d’un quelconque côté était un domaine fon-
c
damental de T (2, 3, 7). Choisissons la réflexion le long de [a, c] pour obtenir le triangle
∆0 = ∆ab0 c. La réunion de ∆ et ∆0 est alors encore un triangle, noté d, dont les côtés
sont : [b, b0 ] (dont le support est le même que [b, a]), [b, c] et [b0 , c]. On vérifie alors que
τ et ι sont des transformations vicinales : en effet τ envoie le côté [c, b] sur le côté
[c, b0 ] puisque l’angle entre [c, b] et [c, a] est de π7 , ainsi τ 1 en est aussi une. De même b
ι est une rotation d’angle π donc [b, b0 ] est invariant par ι car le centre a est sur [b, a]. a
b'

Ainsi donc τ et ι sont des transformations vicinales et donc le graphe de Cayley de


T (2, 3, 7) est le même que le graphe de proximité du pavage par la réunion de ces deux
triangles.
2
Au chapitre précédent, on a contruit une surface S quotient de D par un sous-groupe Γ de T (2, 3, 7) qui est
le plus petit sous-groupe normal de T (2, 3, 7) contenant la transformation (τ 3 ι)4 . On a également montré
2 2
que le normalisateur de Γ dans Iso+ (D ) était exactement T (2, 3, 7). Notons Π : D >S, la projection
>

de revêtement.

±
Lemme Ainsi Iso+ (S) ≈ T (2, 3, 7) Γ via le morphisme d’abaissement α : T (2, 3, 7) +
>Iso (s).
>

Appelons encore τ et ι les images de τ et ι par le morphisme d’abaissement. Alors Iso+ (S)
satisfait à la présentation :
< τ , ι | ι2 = (τ ι)3 = τ 7 = (τ 3 ι)4 = 1 >
et est donc isomorphe à PSL2 (F7 ).
DEMO Puisque le morphisme α est surjectif et que τ et ι engendrent tout T (2, 3, 7), il est clair que
τ et ι ∈ Iso+ (S) engendrent Iso+ (S). Sachant encore (on l’a montré au chapitre des groupes
triangulaires) que T (2, 3, 7) admet la présentation < τ , ι | 2 = (τ ι)3 = τ 7 = 1 > et que Iso+ (S)
est le quotient de T (2, 3, 7) par l’enveloppe normale de (τ 3 ι)4 on conclut que Iso+ (S) admet la
présentation :
< τ , ι | ι2 = (τ ι)3 = τ 7 = (τ 3 ι)4 = 1 >
Or on a montré en décrivant PSL2 (F7 ) que ce groupe admettait la même présentation. On peut
a donc un isomorphisme entre Iso+ (S) et PSL2 (F7 ) en envoyant τ et ι sur les τ et ι construits
dans le chapitre premier (la translation d’amplitude 1 et l’inversion). De plus on a, par cet
isomorphisme le graphe de Cayley de Iso+ (S) relativement aux générateurs τ et ι.

Lemme Π (d) est encore un triangle dans S c’est-à-dire un polygone simplement connexe dont le bord
est composé de trois géodésiques.
DEMO Pour montrer cela, on montre que Π |d est encore un homéomorphisme de d sur Π (d). Forcément,
Π |d est surjective, qu’elle ne soit plus injective alors, il y aurait x 6= y ∈ d tels que Π (x) = Π (y).
Il y aurait donc γ ∈ Γ tel que γ (x) = y. Puisque x 6= y on a γ 6= Id D2 et donc que x et y ∈ ∂d.
Ainsi y ∈ γ (d) ∩ d.
© ª
Mais les pavés qui intersectent d sont des pavés de la forme γ (d) où γ ∈ Id|S , ι, τ k , (τ ι)k , (ιτ )k | k ∈ N
donc (domaine fondamental) γ est une de ces transformations qui toutes fixent un point. Or on
2
a montré que Γ agissait librement sur D , c’est-à-dire qu’aucun élément de Γ n’a de point fixe.
Absurdité. On en conclut que Π |d est une bijection.
En vertu de l’isométrie locale elle est donc une isométrie de d dans Π (d) et donc Π (d) est bien
un polygone simplement connexe à trois côtés.

Chapitre VIII - page 63 - Réalisation


à !
Quelques petits sous-groupes de PSL2 F7
On a donc obtenu un pavage en 168 triangles de notre surface S. La démarche de cette dernière partie est de
reprendre le morphisme µ : S4 −→ PSL2 (F7 ) qu’on avait trouvé au chapitre III et d’en trouver un sous-groupe
d’ordre 4. Il s’avèrera que ce sous-groupe admettra, comme domaine fondamental, un espace homéomorphe à
une sphère où l’on a enlevé trois disques ouverts dont l’adhérance est disjointes. Ce domaine sera un candidat
idéal dans la mesure ou il représente un des quatre sommets de la surface bord d’un “épaississement” du
1-squelette d’un tétraèdre. Nous pourrons alors facilement assembler ces 4 pièces pour construire (en tissus,
en bois ou en pierre) notre surface afin de la rendre visible.

Lemme On a montré dans la description de PSL2 (F7 ) (chapitre III) que qu’on pouvait trouver un
morphisme µ : S4 −→ PSL2 (F7 ). Ce morphisme est injectif et donc µ(S4 ) est un sous-groupe
de PSL2 (F7 ) à 24 éléments. On a même donné explicitement ce morphisme en termes de
générateurs et relations : S4 est engendré par α et β et µ envoie
α 7−→ τ ◦ η 14 = τ ◦ (τ 3 ◦ ι ◦ τ 5 ◦ ι ◦ τ 3 ◦ ι) = τ 4 ◦ ι ◦ τ 5 ◦ ι ◦ τ 3 ◦ ι
β 7−→ τ 5 ◦ ι ◦ τ ◦ η4 = τ 5 ◦ ι ◦ τ ◦ (τ 5 ◦ ι ◦ τ 3 ◦ ι ◦ τ 5 ◦ ι)
= τ 6 ◦ (τ 6 ◦ ι ◦ τ 6 ◦ ι ◦ τ 6 ) ◦ τ 4 ◦ ι ◦ τ 5 ◦ ι = τ 6 ◦ ι ◦ τ 4 ◦ ι ◦ τ 5 ◦ ι
Une transversale de©l’action à gauche ª de S4 est l’heptagone contenant le 1, c’est-à-dire le
sous-groupe T r1 = τ k | k = 0, . . ., n et donc, l’image de S4 dans Iso+ (S) admet comme
domaine fondamental la réunion des 7 triangles τ k (d) qui est un heptagone.

DEMO Pour montrer que le morphisme est injectif, il faut construire les images des éléments de S4
dans PSL2 (F7 ). On le fait en utilisant la liste des mots donnée dans ce même chapitre III et
en construisant son image en suivant le chemin. On obtient effectivement 24 sommets. Dans la
mesure où l’on peut faire confiance à la personne qui a dessiné ces chemins, on peut dire que
l’image de S4 par µ contient 24 éléments et donc que µ est injective.
Pour montrer que la transversale proposée en est bien une, on montre que les images de T r1 par
multiplication à gauche par les éléments de µ(S4 ) sont disjointes. Mais cela se voit directement
dans le graphe puisque le sommet représentant µ(σ )τ k n’est rien d’autre que le bout du chemin
dans le graphe obtenu en suivant k fois les arrêtes τ depuis le sommet représentant µ(σ ). On voit
effectivement dans le même graphe ci-contre que ces heptagones sont disjoints. Alternativement,
on peut se baser sur l’ensemble des sommets représentants les images des éléments de S4 par
µ que l’on a tracé plus haut pour voir que, µ(S4 ) ∩ T r1 ne contient que la translation identité
τ 0 = τ 7 . Dès lors si l’on avait ξ et ζ ∈ µ(S4 ), tels que ξτ k = ζτ©l avec τ l 6= τ k on auraitª que
τ k−l = ξ 1 ζ ∈ µ(S4 ) et donc τ k−l = 1 ce qui est absurde. D’où µ(S4 ) · τ k | k = 0, . . ., n est
une famille disjointe d’éléments de PSL2 (F7 ).
En outre cette famille recouvre tout PSL2 (F7 ) puisque :
© ª © ª
Card( µ(S4 ) · τ k | k ∈ N ) = 168 = 24 · 7 = Card(S4 ) · Card( τ k | k ∈ N )
Et que PSL2 (F7 ) contient également 168 éléments.
On a donc trouvé une famille T r1 qui contient un et un seul représentant de chaque classe de
PSL2 (F7 ) modulo µ(S4 ) à gauche. D’où T r1 est bien une transversale de Schreier à gauche de ce
sous-groupe.

Chapitre VIII - page 64 - Réalisation


C
G F D
H E B
L
M αβ β
(24)
I (1243)
K J A
(1324)
T i
N βα 1βαβ 1
b
(12) αβ (142)
c k

Chapitre VIII
α 1βαβ
S P O m
R
Q l
T (1342) βα 1
1
(132) α o

βα 1β
U W
(134)
V αβα 1β αβα N
H X (13)(24) (1432)
Y
Z O
.

ns
(143) βαβ P
(432) βαβα1
()
a Q R

an s ce se
s 

nt d
ne

Le
sh
ept ur d
ag o nes to
1
A α βα
B (14)
e

- page 65 -
b (43) 1
αβα f g
αβα 1βαβ (13)
c d h
αβα 1β (123)
M
S e
(234) α
1
βαβα β o
f (23)
E
F C
D
αβαβ n
g (14)(23) βα (1423) G a
(1234) α 1βα 1
V
βα βα
K i (124)
h k l Y
α 1βα 1β (12)(34) W
L X
J U
Z
I
m n

Réalisation
Lemme Le sous-groupe A4 d’indice 2 dans S4 est le noyau du morphisme de signature. Ainsi en
prenant une permutation paire et une permutation impaire on obtient une transversale de A4
dans S4 (à gauche ou à droite puisqu’un noyau est normal). En regardant sur le graphe, on
voit que ∪µ(αβα 1 )τ k (d) = ∪τ 4 ιτ k (d) est un heptagone voisin de l’heptagone fondamental
∪τ k (d) de plus (43) = αβα 1 est impaire et l’identité est paire donc {(), (43)} forme une
transversale de A4 pour S4 et donc ∪τ k (d)∪ τ 4 ιτ k (d) est un domaine fondamental de l’action
de µ(A4 ) dans S.
CLAIR

¡ ¢
Lemme Puisque µ((134)) = µ(βα 1 β ) = τ ι, le pavé µ((134)) ∪τ k (d) ∪ τ 4 ιτ k (d) est voisin du
domaine fondamental ∪τ k (d) ∪ τ 4 ιτ k (d) (en effet, l’arrête (τ , ι) les relie). De même, on a
que µ((143)) = µ((134)2 = τ ιτ ι = ιτ 6 donc l’arrête (1, ι) relie le domaine fondamental à
son image par µ((134)2 ). Ainsi cette transformation est une transformation vicinale.
Donc l’image du domaine fondamental choisi pour l’action de µ(A4 ) sur S par le sous-groupe
Θ = {µ(()), µ((134)), µ((143))} est encore un domaine connexe.
On montre dans ce lemme que le sous-groupe Ω engendré par µ((14)(23)) et µ((12)(34)) est
une transversale pour l’action à droite de Θ et donc que Θ est une transversale de Ω pour
son action à gauche. Ainsi les images du domaine fondamental de µ(A4 ) par le sous-groupe
Θ forment un domaine fondamental de Ω .

DEMO
On établit l’ensemble des images de l’application α
=(14)(23) () =(13)(24) (143) γ
(124)
(x, y) ∈ Ω × Θ 7−→ x · y ∈ A4 dans le graphe. (14)(23)

Et l’on voit que cette image est surjective et donc


(puisque ces ensembles ont mêmes cardinaux) in- (134) =() (134)

jective. Ce qui veut dire que dans l’ensemble Ω


il y a un et un seul représentant de chaque classe (123)
modulo l’action à droite de Θ et que dans Θ il =(14)(23) (134)

y a un et un seul représentant de chaque classe


modulo l’action à gauche de Ω . D’où la conclu- (132)
= (12)(34) (143)
Id = ( ) ( )

sion. (13)(24)
= (13)(24) ()
(12)(34)
= (12)(34) ()
(143) =() (143)
(234) =(14)(23) (143)

(243)
(142) = (12)(34) (134) =(13)(24) (134)

Chapitre VIII - page 66 - Réalisation


C
G F D
H E B
L
M J αβ β
(24)
I (1243)
K A
(1324)
T i
N βα 1βαβ 1
b
(12) αβ (142)
c k

Chapitre VIII
α 1βαβ
S P O m
R
Q l
T (1342) βα 1
1
(132) α o

βα 1β
U W
(134)
V αβα 1β αβα N
H X (13)(24) (1432)
Y
Z O
.

ns
(143) βαβ P
(432) βαβα1
()
a Q R

an s ce se
s 

nt d
ne

Le
sh
ept ur d
ag o nes to
1
B A α βα
(14)
e

- page 67 -
b (43)
αβα 1 f g
αβα 1βαβ (13)
c d h
αβα 1β (123)
M
S e
(234) α
1
βαβα β o
f (23)
E
F C
D
αβαβ n
g (14)(23) βα (1423) a
(1234) α 1βα 1
G
V
βα βα
(124)
h i k l Y
K α 1βα 1β (12)(34)
X W
L J U
Z
I
m n

Réalisation
Proposition Le domaine fondamental de Ω est homéomorphe à une sphère où l’on a envlevé trois
disques ouverts d’adhérences disjointes. Il s’agit donc d’un “pantalon”. La surface S
est donc le collage de ces quatre pantalons va donner un surface tubulaire qui peut être
représentée comme “l’épaississement du 1-squelette” d’un tétraèdre.
DEMO
En vertu de l’équivalence : p et q sont deux pavés
voisins si et seulement s’il y a une arrête du
graphe de proximité entre p et q (i.e. s’il y a une
γα γ (143)
arrête entre b(p) et b(q) dans le graphe de Cayley (134)
γα 1 γ
()

de Iso+ (S) et puisque l’image de d est encore un


triangle, on peut dire que le domaine fondamen-


tal de Ω est un “assemblage” de triangles (un
2-polyèdre) et que l’assemblage est décrit par le
graphe.
On trace le graphe de ce domaine fondamental
en gardant libre les arrêtes manquantes et l’on
obtient le graphe suivant : (43)
α 1 γα
(14)
α γα 1

(13) α γα 1 γα γ

On peut alors dessiner l’assemblage exact de triangles que cela représente et l’on obtient :

γα 1 γ γα γ (143)
(134) ()

α 1 γα
(43) (14)
α γα 1

(13) α γα 1 γα γ

On voit donc qu’il s’agit d’un disque percé de deux trous, qui n’est rien d’autre qu’un pantalon.
On a donc bien décomposé notre surface en quatre pantalons, il est maintenant aisé de la réaliser
manuellement.

Chapitre VIII - page 68 - Réalisation


Chapitre VIII - page 69 - Réalisation
Appendice au chapitre III

VALIDATION DES GRAPHES SUPPOSÉS


Cet appendice a pour but de démontrer explicitement l’inclusion des groupes fondamentaux entre les graphes
que l’on a supposé être le graphes de Cayley de nos groupes et les graphes de Cayley des groupes abstraits.
On applique ici la technique décrite à la fin du chapitre I, pour obtenir un revêtement du graphe que l’on
a dessiné sur le graphe de Cayley. Il s’agira de calcul symbolique sur les groupes abstraits donnés par les
présentations.

L’ARBRE MAXIMAL POUR A4


Ci-contre se trouve un graphe dessiné, ce qui, on l’a accepté, représente
bien un graphe, générique de degré 3 et catalogué sur le bouquet α
4
γ
à base X = {α, α 1 , γ }. Appelons-le E. Le but est de montrer
que l’on a un revêtement de ce graphe sur le graphe de Cayley du 5
groupe abstrait : 3

U =< α, β |α3 = γ 2 = (αγ )4 = 1 >


On dessine, dans ce graphe un arbre (on voit à l’oeil que c’est un ar-
bre) maximal (il atteint tous les sommets). Cela nous permet alors,
1
d’après l’outil énoncé en fin du chapitre I, de vérifier que le groupe
fondamental s’envoie, par l’isomorphisme entre les revêtements uni- Id

versels induit par le cataloguage, dans le groupe fondamental de


C(U, {α, α 1 , γ }). On vérifie pour cela que chaque chemin χ(a) a 6 8

comme représentant en mot sur l’alphabet {α, α 1 , γ } un mot que


l’on peut simplifier selon les règles de U .
7

α3 =1
1 α3 = 1
α3 =1 γ 2 =1
2 α−2 γα3 γα2 = = (α−2 γ )(γα2 ) = 1
(αγ )3 =1
3 α− 2γα−1 γα−1 γα = α−1 (α−1 γα−1 γα−1 γ )α = α−1 α = 1
4 α−1 γα3 γα = α−1 γγα = 1
5 α−1 γα−1 γα−1 γ = 1
γ 2 =1
6 γα3 γ = 1
7 γα−1 γα−1 γα2 = γα−1 γα−1 γα−1 = 1
On a donc vérifiée que le groupe fondamental de ce graphe E est bien envoyé dans le groupe fondamen-
tal de C(U, {α, α 1 , γ }) par l’isomorphisme des revêtements universel induit par les deux cataloguage sur
B({α, α 1 , γ }). On peut donc appliquer le théorème final de la théorie des graphes de Cayley qui nous dit
alors que l’on a un revêtement du graphe D sur C(U, {α, α 1 , γ }).

Appendice au chapitre III - 70- Validation des graphes supposés


L’ARBRE MAXIMAL POUR S4
Ci-contre se trouve un graphe dessiné, ce
qui, on l’a accepté, représente bien un graphe, α β
générique de degré 3© et catalogué
ª sur le bou- 13

quet à base X = α, α 1 , β . Le but est


de montrer que l’on a un revêtement de ce 6 5 12

graphe sur le graphe de Cayley du groupe


abstrait :
U =< α, β |α3 = β 2 = (βα)4 = 1 > 7 4

On dessine, dans ce graphe un arbre (on


3
voit à l’oeil que c’est un arbre) maximal (il
11
atteint tous les sommets). Cela nous per- 8 1

met alors, d’après l’outil énoncé en fin du


Id
chapitre I, de vérifier que le groupe fonda-
mental s’envoie, par l’isomorphisme entre les
9
revêtements universels induit par le cata-
loguage,
© dans leªgroupe fondamental du graphe
C(U, α, α 1 , β ). On vérifie pour cela que
chaque chemin χ(a) a comme © représentant
ª 10
2

en mot sur l’alphabet α, α 1 , β un mot


que l’on peut simplifier selon les règles de
U.

1 α3 = 1
α3 =1 β 2 =1
2 βα3 β = ββ = 1
3 βα−1 βα3 βαβ = (βα−1 β )(βαβ ) = 1
(βα)4 =1
4 βα−1 βα−1 βα−1 βα2 = α(α−1 βα−1 βα−1 βα−1 β )α−2 = 1
5 α−2 βα3 βα2 = (α−2 β )(βα2 ) = 1
6 α−2 βα−1 βα3 βαβα2 = (α−2 βα−1 β )(βαβα2 ) = 1
7 α−2 βα−1 βα2 βα−1 βα = α−2 (βα−1 βα−1 βα−1 βα−1 )α2 = α−2 α2 = 1
8 α−1 βα3 βα(α−1 β )(βα) = 1
9 α−1 βα−1 βα−1 βα−1 β = 1
10 βαβα3 βα−1 β = (βαβ )(βα−1 β ) = 1
111 βαβα−1 βα−1 βα−1 βαβ = (βα)(βα−1 βα−1 βα−1 )(α2 β ) = (βα)(α2 β ) = 1
12 βαβα−1 βα3 βαβα−1 β = (βαβα−1 β )(βαβα−1 β ) = 1
13 βαβα−1 βαβα−1 βαβα2 = βαβα(αβαβα)αβαβα2 = βαβαβα2 βαβαβα2
(βα)4 =1
= (βαβαβα)(αβαβαβα)α = (α2 β )(βα) = 1
On a donc vérifiée
© que
ª le groupe fondamental de ce graphe D est bien envoyé dans le groupe fondamen-
tal ©de C(U, ªα, α 1 , β ) par l’isomorphisme des revêtements universel induit par les deux cataloguage sur
B( α, α 1 , β ). On peut donc appliquer le théorème final
© de laªthéorie des graphes de Cayley qui nous dit
alors que l’on a un revêtement du graphe D sur C(U, α, α 1 , β ).

Appendice au chapitre III - 71- Validation des graphes supposés


D C
G F
H E 17 B
L τ
M 19 18
I
20 K J A
16 T i ι
N b
c k
S P O 43 m
R 4 10
Q 22 21 l
T 11
45 42 o
23 5 41 40
U W

Appendice au chapitre III


12
V N
H X 2
Y
Z 9 O

s
.

n
P
24
a 6
Q R

an s ce se
s

nt d
ne

Le

- 72-
sh
25 ept ur d
ag o nes to 1 39 38
A 26
B 37
27 e
b 3 f g
13
c d h
7 35 M
S e
8 36
f 15 E o
14
F C
29 D
28 n
g 31 G a
30
33 V
32 34
K 44 i
h k l Y
X W
L J U
Z
I
m n

Validation des graphes supposés


à !
L’ARBRE MAXIMAL POUR PSL2 F7
Ci-contre se trouve un graphe dessiné, ce qui, on l’a accepté, représente bien un graphe, générique de degré 3
et catalogué sur le bouquet à base X = {τ , τ 1 , ι}. Appelons-le F . Il faut prendre garde que ce graphe n’est
pas planaire mais qu’il se referme sur lui même, cela veut dire qu’il faut prendre garde à tous les renvois
pour chacun desquels le dessinateur a pris soin d’indiquer la direction du correspondant.
Le but est de montrer que l’on a un revêtement de ce graphe dans le graphe de Cayley du groupe abstrait :
H =< τ , ι | ι2 = (τ ι)3 = τ 7 = (τ 3 ι)4 = 1 >
On dessine, dans ce graphe un arbre (on voit à l’oeil que c’est un arbre) maximal (il atteint tous les sommets).
Cela nous permet alors, d’après l’outil énoncé en fin du chapitre I, de vérifier que le groupe fondamental
s’envoie, d’après l’isomorphisme entre les revêtements universels donné par le cataloguage, dans le groupe
fondamental de C(H, {τ , τ 1 , ι}). On vérifie pour cela que chaque chemin χ(a) a comme représentant en
mot sur l’alphabet {τ , τ 1 , ι} un mot que l’on peut simplifier selon les règles de H.
Cette longue vérification se fait à la main en parcourant les arêtes du graphe qui ne sont pas dans l’arbre
maximal et en décomposant chacun de ces termes en utilisant les règles de simplifications de H. Par mesure
de lisbilité, on ne donner les arguments nous permettant de faire cette simplification.
τ 7 =1
1 τ7 = =1
(τ ι)3
2 τ ιτ ιτ ι = =1
τ 7 =1 (τ ι)3 =1
−6
3 ιτ ιτ ιτ = ιτ ιτ ιτ = =1
(τ ι)3 =1
4 τ ιτ −1 ιτ −1 ιτ −2 = τ (ιτ −1 )3 τ −1 = =1
τ 7 =1 (τ ι)3 =1
2 6 −1 −3 2 −1 3 −2
5 τ ιτ ιτ ιτ = = τ (ιτ ) τ = =1
(τ ι)3 =1
6 τ 3 ιτ −1 ιτ −1 ιτ −4 = τ −3 (ιτ −1 )3 τ 3 = =1
7 τ 4 ιτ −1 iτ −1 ιτ −5 = τ 4 (ιτ −1 )3 τ −4 = 1
τ 7 =1 (τ ι)3 =1
8 τ 5 ιτ 6 ιτ −1 ιτ −6 = τ 5 (ιτ − 1)3 τ −5 = =1
τ 7 =1
7
9 ιτ ι = = 1
10 τ ιτ 7 ιτ −1 = 1
11 τ 2 ιτ 7 ιτ −2 = 1
12 τ 3 ιτ 7 ιτ −3 = 1
13 τ 4 ιτ 7 ιτ −4 = 1
14 τ 5 ιτ 7 ιτ −5 = 1
15 τ 6 ιτ 7 ιτ −6 = 1
(τ ι)3 =1
16 τ ιτ −2 ιτ −1 ιτ −2 ιτ −2 = τ ιτ −1 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −1 ιτ −2 = τ ιτ −1 ιτ −1 ιτ −2 = τ (ιτ −1 )3 τ −1 = 1
τ 7 =1
17 τ ιτ −2 ιτ 3 τ τ 3 ιτ 2 ιτ −1 = (τ ιτ −2 ι)(ιτ 2 ιτ −1 = 1
τ 7 =1
18 τ ιτ −2 ιτ −2 ιτ 6 ιτ −3 ιτ −2 = τ ιτ −2 ιτ −1 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −2 ιτ −2 = τ ιτ −1 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −1 ιτ −2
= τ (ιτ −1 )3 τ −1 = 1
τ 7 =1
19 τ 2 ιτ 3 ιτ 7 ιτ −3 ιτ −2 = = (τ 2 ιτ 3 ι)(ιτ −3 ιτ −2 ) = 1
τ 7 =1
20 τ 2 ιτ 5 ιτ 2 τ τ 4 ιτ −5 ιτ −2 = (τ 2 ιτ 5 ι)(ιτ −5 ιτ −2 = 1
(τ ι)3 =1
21 τ 2 ιτ 5 ιτ −2 ιτ −1 ιτ −3 ιτ −3 = τ 2 ιτ 5 ιτ −1 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −2 ιτ −3 = τ 2 ιτ 5 (ιτ −1 ιτ −1 )τ −1 ιτ −3
(τ ι)3 =1 τ 7 =1 (τ ι)3
= τ 2 ιτ 6 τ ιιτ −1 ιτ −3 2= τ 3 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −2 = = 1
ι =1
τ 7 =1
3 3 2 4 −3 −3 = (τ 3 ιτ 3 ι)(ιτ −3 ιτ −3 ) = 1
22 τ ιτ ιτ τ τ ιτ ιτ

Appendice au chapitre III - 73- Validation des graphes supposés


τ 7 =1
23 τ 3 ιτ 3 ιτ −2 ιτ 6 τ ιτ 2 ιτ −3 ιτ −3 = (τ 3 ιτ 3 ιτ −2 ι)(ιτ 2 ιτ −3 ιτ −3 ) = 1
τ 7 =1
24 τ 3 ιτ −2 ιτ ιτ 6 ιτ 2 ιτ −3 = (τ 3 ιτ −2 ι)(ιτ 2 ιτ −3 ) = 1
(τ ι)3 =1
25 τ 3 ιτ −2 ιτ −1 ιτ −2 ιτ −4 = τ 3 ιτ −1 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −1 ιτ −4 = τ 3 ιτ −1 ιτ −1 ιτ −4 = τ 3 (ιτ −1 )3 τ −3 = 1
26 τ 3 ιτ −2 ιτ −2 ιτ −1 ιτ −3 ιτ −4 = τ 3 ιτ −2 ιτ −1 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −2 ιτ −4 = τ 3 ιτ −1 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −1 ιτ
4

= τ 4 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 ι)τ −4 = 1
27 τ 4 ιτ 3 ιτ τ τ 5 ιτ −3 ιτ −4 = (τ 4 ιτ 3 ι)(ιτ −3 ιτ −4 ) = 1
28 τ 4 ιτ −2 ιτ τ τ 5 ιτ 2 ιτ −4 = (τ 4 ιτ −2 ι)(ιτ 2 ιτ −4 ) = 1
29 τ 4 ιτ −2 ιτ −1 ιτ −2 ιτ −5 = τ 4 ιτ −1 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −1 ιτ −5 = τ 4 (ιτ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −4 = 1
−1 −1 −1 −2 −1 −1
30 τ 4 ιτ −2 ιτ −2 ιτ −1 ιτ −3 ιτ 5 = τ 4 ιτ −2 ιτ −1(τ ιτ ιτ )τ ιτ =τ ιτ (τ ιτ −1 ιτ −1 )τ −1 ιτ 5
5 4

= τ 5 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 ι)) = 1
31 τ 5 ιτ 5 ιτ −1 ιτ 5 ιτ 6 = τ 5 ιτ 6 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ 6 ιτ −6 = τ 5 (ιτ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −5 = 1
32 t6 ιτ −5 ιτ 6 ιτ ιτ 5 ιτ −6 = (τ 6 ιτ −5 ι)(ιτ 5 ιτ −6 ) = 1
33 τ 6 ιτ −5 ιτ 6 ιτ −1 ιτ 4 ιτ −6 = τ 6 ιτ −5 (ιτ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ 5 ιτ −6 = (τ 6 ιτ −5 )(τ 5 ιτ −6 ) = 1
34 τ 6 ιτ −4 ιτ 2 ιτ 5 ιτ 4 ιτ −6 = (τ 6 ιτ −4 ι)(ιτ 4 ιτ −6 ) = 1
35 τ 6 ιτ −2 ιτ 7 ιτ 2 ιτ −6 = (τ 6 ιτ −2 ι)(ιτ 2 ιτ −6 ) = 1
36 τ 6 ιτ −2 ιτ 3 ιτ 6 ιτ 7 ιτ −3 ιτ 2 ιτ −6 = (τ 6 ιτ −2 ιτ 3 ι)(ιτ −3 ιτ −2 ιτ −6 ) = 1
37 τ 6 ιτ −2 ιτ −1 ιτ −2 ι = τ 6 ιτ −1 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −1 ι = τ −1 ιτ −1 ιτ −1 ι = 1
38 τ 6 ιτ −2 ιτ −2 ιτ 7 ιτ 2 ιτ 2 ιτ −6 = (τ 6 ιτ −2 ιτ −2 ι)(ιτ 2 ιτ 2 ιτ −6 ) = 1
39 τ 6 ιτ −2 ιτ −2 ιτ −1 ιτ −3 ι = τ 6 ιτ −2 ιτ −1 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −2 ι
= τ 6 ιτ −1 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −1 ι = τ −1 ιτ −1 ι = 1
40 ιτ 5 ιτ 7 ιτ −5 ι = (ιτ 5 ι)(ιτ −5 ι) = 1
41 ιτ 5 ιτ −1 ιτ −2 ιτ −1 = ιτ 6 τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −1 ιτ −1 = ιτ −1 ιτ −1 ιτ −1 = 1
42 ιτ 5 ιτ −2 ιτ −1 ιτ −3 ιτ −1 = ιτ 5 ιτ −1 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −2 ιτ −1 = ιτ 6 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −1 ιτ −1
= ιτ −1 ιτ −1 ιτ −1 = 1
43 τ ιτ 3 ιτ 7 ιτ −3 ιτ −1 = (τ ιτ 3 ι)(ιτ −3 ιτ −1 ) = 1
44 τ 5 ιτ 3 ιτ 7 ιτ −3 ιτ −5 = (τ 5 ιτ 3 ι)(ιτ −3 ιτ −5 ) = 1
45 τ 2 ιτ 6 ιτ −1 ιτ −2 ιτ −3 = τ 2 ιτ 5 ιτ 6 ιτ 5 ιτ 4 = τ 2 ιτ 6 (τ 6 ιτ 6 ιτ 6 )τ 6 ιτ 4 = τ 2 ιτ 6 ιτ 6 ιτ 4
= τ 2 (ιτ 6 ιτ 6 ιτ 6 )τ 5 = τ 2 τ 5 = 1

A τ ιτ −2 ιτ ιτ 5 ιτ − 3ιτ − 4 = τ ιτ −3 (τ ιτ ιτ ιτ )τ 4 ιτ −3 ιτ −4 = τ ιτ −3 ιτ −3 ιτ −3 ιτ −4
(τ 3 ι)4 =1
= τ (ιτ −3 ιτ −3 ιτ −3 ιτ −3 )τ −1 = = 1
τ 7 =1
B τ ιτ −2 ιτ 2 ιτ 3 ιτ 2 ιτ −3 = τ ιτ 5 ιτ 2 ιτ 3 ιτ 2 ιτ 4 = (τ ιτ )τ 3 (τ ιτ )(τ ιτ )τ (τ ιτ )(τ ιτ )τ 3
= ιτ 6 ιτ 3 ιτ 5 ιτ ιτ 5 ιτ 3 = ιτ 6 ιτ 3 ιτ 4 (τ ιτ ιτ )τ 4 ιτ 3 = ιτ 6 ιτ 3 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 3
= ιτ 6 ιτ 6 (τ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 )τ 6 = ιτ 6 ιτ 6 ιτ 6 = 1
C τ ιτ −2 ιτ 3 ιτ 1 ιτ −3 ιτ 2 ιτ −6 = τ ιτ −2 ιτ 4 (τ −1 ιτ −1 ιτ −1 )τ −2 ιτ 2 ιτ −6 = τ ιτ 5 ιτ 4 ιτ −3 ιτ 2 ιτ −6
= τ ιτ (τ 4 ιτ 4 ιτ 4 )τ ιτ 2 ιτ = τ ιτ ιτ 3 ιτ ιτ 2 ιτ = (τ ιτ ιτ )τ 2 ιτ ιτ 2 ιτ = ιτ 2 (τ 6 ιτ 6 )τ 2 ιτ = ιτ ιτ ιτ = 1
D τ ιτ −2 τ ιτ −3 ιτ −2 ιτ 2 ιτ −6 = τ ιτ 5 ιτ 4 ιτ 5 ιτ 2 ιτ = (τ ιτ )(τ 4 ιτ 4 ιτ 4 )τ ιτ 2 ιτ
= (τ ιτ ιτ )τ (τ ιτ ιτ )(τ ιτ ) = ιτ ιτ ιτ = 1
E τ 2 ιτ 3 ιτ −5 ιτ − 1ιτ 2 ιτ −6 = τ 2 ιτ 3 ιτ 2 ιτ 6 ιτ 2 ιτ = τ 6 (τ 3 ιτ 3 ιτ 3 )(τ 6 ιτ 6 ιτ 6 )τ 3 ιτ
= τ 6 ιτ 4 ιιτ 3 ιτ = τ 6 ιτ 7 ιτ = τ 6 τ = 1
F τ 2 ιτ 3 ιτ −4 ιτ 3 ιτ −6 = τ 2 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 3 ιτ = τ 6 (τ 3 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 3 ι)τ = 1

Appendice au chapitre III - 74- Validation des graphes supposés


G τ 2 ιτ 3 ιτ −3 ιτ ιτ 4 ιτ −6 = τ 2 ιτ 3 ιτ 3 (τ ιτ ιτ )τ 3 ιτ = τ 2 (ιτ 3 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 3 )τ 5 = τ 2 τ 5 = 1
H τ 2 ιτ 3 ιτ −2 ιτ −5 ιτ 2 ιτ −3 ιτ −3 = τ 2 ιτ 3 ιτ 5 ιτ 2 ιτ 2 ιτ 4 ιτ 4 = τ 2 ιτ 3 ιτ 4 (τ ιτ )(τ ιτ )(τ ιτ )τ 3 ιτ 4
= τ 2 ιτ 3 ιτ 4 (ιτ 6 ι)(ιτ 6 ι)(ιτ 6 ι)τ 3 ιτ 4 = τ 2 ιτ 3 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 3 ιτ 4
= τ 2 ιτ 6 (τ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 )τ 6 ιτ 4 = τ 2 (ιτ 6 ιτ 6 ιτ 6 )τ 5 = τ 2 τ 5 = 1
I τ 2 ιτ 4 ιτ 4 ιτ −3 ιτ −5 = τ 2 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 2 = τ 5 (τ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ι)τ 2 = 1
J τ 2 ιτ 5 ιτ ιτ 5 ιτ 4 ιτ 2 = τ 2 ιτ 4 (τ ιτ ιτ )τ 4 ιτ 4 ιτ 2 = τ 2 (ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 )τ 5 = τ 2 τ 5 = 1
K τ 2 ιτ 5 ιτ ιτ 5 ιτ −3 ιτ −5 = τ 2 ιτ 5 ιτ ιτ 5 ιτ 4 ιτ 2 = τ 2 ιτ 4 (τ ιτ ιτ )τ 4 ιτ 4 ιτ 2 = τ 2 (ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 )τ 5 = τ 2 τ 5 = 1
L τ 2 ιτ 5 ιτ 2 ιτ 3 ιτ 2 ιτ −4 = τ 2 ιτ 5 ιτ 2 ιτ 3 ιτ 2 ιτ 3 = τ 2 ιτ 5 ιτ 6 (τ 3 ιτ 3 ιτ 3 )τ 6 ιτ 3 = τ 2 ιτ 5 ιτ 6 ιτ 4 ιτ 6 ιτ 3
= τ 3 (τ 6 ιτ 6 )(τ 6 ιτ 6 )ιτ 4 ιτ 6 ιτ 3
= τ 3 ιτ ιιτ ιιτ 4 ιτ 6 ιτ 3 = τ 3 ιτ 6 ιτ 6 ιτ 3 = τ 4 (τ 6 ιτ 6 ιτ 6 ι)τ 3 = τ 4 τ 3 = 1
M τ 2 ιτ 5 ιτ −4 ιτ −5 ιτ −3 ιτ 2 ιτ −6 = τ 2 ιτ 5 ιτ 3 ιτ 2 ιτ 4 ιτ 2 ιτ = τ 2 ιτ 2 (τ 3 ιτ 3 )τ 6 ιτ 4 ιτ 2 ιτ
= τ 2 ιτ 2 ιτ 4 ιτ 6 ιτ 6 ιτ 2 ιτ = τ 2 ιτ 2 ιτ 5 ιτ 5 ιτ 2 ιτ
= τ 2 ιτ 3 (τ 6 ιτ 6 )(τ 6 ιτ 6 )(τ 6 ιτ 6 )τ 3 ιτ = τ 2 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 3 = τ 6 (τ 3 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 3 ι)τ = 1
N τ 2 ιτ 5 ιτ −3 ιτ −2 ιτ −5 = τ 2 ιτ 5 ιτ 4 ιτ 5 ιτ 2 ι = τ 3 (τ 6 ιτ 6 )(τ 6 ιτ 6 )τ 6 (τ 6 ιτ 6 )(τ 6 ιτ 6 )τ 3 ι
= τ 3 ιτ 2 ιτ 6 ιτ 2 ιτ 3 ι = τ 3 ιτ 3 (τ 6 ιτ 6 ιτ 6 )τ 3 ιτ 3 ι
= τ 3 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 3 ι = 1
O τ 3 ιτ 3 ιτ 2 ιτ −1 ιτ −5 ι = τ 3 ιτ 3 ιτ 2 ιτ 6 ιτ 2 ι = τ 3 ιτ 3 ιτ 3 (τ 6 ιτ 6 ιτ 6 )τ 3 ι = τ 3 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 3 ι = 1
P τ 3 ιτ 3 ιτ −4 ιτ −4 ι = τ 3 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 3 ι = 1
Q τ 3 ιτ 3 ιτ −2 ιτ 2 ιτ 2 ιτ −3 ιτ −4 = τ 3 ιτ 3 ιτ 5 ιτ 2 ιτ 2 ιτ 4 ιτ 3 = τ 3 ιτ 3 ιτ 4 (τ ιτ )(τ ιτ )(τ ιτ )τ 3 ιτ 3
= τ 3 ιτ 3 ιτ 4 (ιτ 4 ι)τ 3 ιτ 3 = (τ 3 ιτ 3 ιτ 3 )(τ ιτ )(τ 3 ιτ 3 ιτ 3 ) = (ιτ 4 ι)(ιτ 6 ι)(ιτ 4 ι) = ιτ 4 τ 6 τ 4 ι = 1
R τ 3 ιτ 3 ιτ 5 ιτ ιτ 3 ιτ 2 ιτ 2 ιτ = (τ 3 ιτ 3 ιτ 3 )τ (τ ιτ ιτ )τ (τ ιτ )(τ ιτ )(τ ιτ ) = ιτ 4 ιτ ιτ ιτ 4 ι = ιτ 4 (ιτ ιτ ιτ )τ 3 ι = 1
S τ 3 ιτ 3 ιτ −2 ιτ 2 ιτ 2 ιτ −3 ιτ −4 = τ 3 ιτ 3 ιτ 5 ιτ 2 ιτ 2 ιτ 4 ιτ 3 = (τ 3 ιτ 3 ιτ 3 )τ (τ ιτ )(τ ιτ )(τ ιτ )τ 3 ιτ 3
= ιτ 4 ιτ ιτ 4 ιτ 3 ιτ 3 = ιτ 3 (τ ιτ ιτ )τ 3 ιτ 3 ιτ 3 = ιτ 3 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 0 3 = 1
T τ 3 ιτ 3 ιτ −2 ιτ 3 ιτ −5 ιτ −3 ιτ −1 = τ 3 ιτ 3 ιτ 5 ιτ 3 ιτ 2 ιτ 4 ιτ 6 = (τ 3 ιτ 3 ιτ 3 )τ (τ ιτ )τ (τ ιτ )(τ ιτ )τ 3 ιτ 6
= ιτ 4 ιτ ιτ 6 ιτ ιτ 5 ιτ 3 ιτ 6 = ιτ 3 (τ ιτ ιτ )τ 4 (τ ιτ ιτ )τ 4 ιτ 4 ιτ 3 ιτ 6 = ιτ 3 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 3 ιτ 6
= ιτ 6 (τ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 )τ 6 ιτ 6 = ιτ 6 ιτ 6 ιτ 6 = 1
U τ 3 ιτ 3 ιτ −2 ιτ 4 ιτ 2 ιτ −3 ιτ −5 = τ 3 ιτ 3 ιτ 5 ιτ 4 ιτ 2 ιτ 4 ιτ 2 = (τ 3 ιτ 3 )τ 5 (τ 4 ιτ 4 ιτ 4 )τ (τ 4 ιτ 4 ιτ 4 )τ 5
= ιτ 4 ιτ 5 ιτ 3 ιτ ιτ 3 ιτ 5 = ιτ 4 ιτ 5 ιτ 2 (τ ιτ ιτ )τ 2 ιτ 5 = ιτ 4 ιτ 5 ιτ 2 ιτ 2 ιτ 5
= ιτ 4 ιτ 4 (τ ιτ )(τ ιτ )(τ ιτ )τ 4 = ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 = 1
V τ 3 ιτ 3 ιτ −2 ιτ 6 ιτ 2 ιτ 4 ιτ −6 = τ 3 ιτ 3 ιτ 5 ιτ 6 ιτ 2 ιτ 4 ιτ = (τ 3 ιτ 3 ι)τ 6 (τ 6 ιτ 6 ιτ 6 )τ 3 ιτ 4 ιτ =
ιτ 4 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 4 ιτ = ιτ 4 (ιτ 3 ιτ 3 ιτ 3 )(τ ιτ ) = ιτ 4 τ 4 ιτ ιτ = ιτ ιτ ιτ = 1
W τ 3 ιτ 3 ιτ −1 ιτ 3 ιτ 4 ιτ −6 = τ 3 ιτ 3 ιτ 6 ιτ 3 ιτ 4 ιτ = (τ 3 ιτ 3 ι)(τ 6 ιτ 6 )(τ 4 ιτ 4 ι)τ = ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 = 1
X τ 3 ιτ −3 ιτ 4 ιτ 4 ιτ −6 = τ −1 (τ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ι)τ −6 = 1
Y τ 3 ιτ 2 −2ιτ 5 ιτ 4 ιτ −6 = τ 3 ιτ 5 ιτ ιτ 5 ιτ 4 ιτ = τ 3 ιτ 4 (τ ιτ ιτ )(τ 4 ιτ 4 ι)τ = τ 3 (ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 )τ 4 = τ 3 τ 4 = 1
Z τ 3 ιτ −2 ιτ −5 ιτ −5 ιτ 5 ιτ −6 = τ 3 ιτ 5 ιτ 2 ιτ 2 ιτ 5 ιτ = τ 3 ιτ 4 (τ ιτ )(τ ιτ )(τ ιτ )τ 4 ιτ
= τ 3 (ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ι)τ = τ 3 τ 3 τ = 1

a τ 3 ιτ −2 ιτ −4 ιτ −3 ιτ 2 ιτ −6 = τ 3 ιτ 5 ιτ 3 ιτ 5 ιτ 4 ιτ 2 ιτ = τ 4 (τ 6 ιτ 6 )(τ 6 ιτ 6 )τ 4 ιτ 5 ιτ 4 ιτ 2 ιτ
= τ 4 ιτ 2 ιτ 4 ιτ 5 ιτ 4 ιτ 2 ιτ = τ 4 ιτ 5 (τ 4 ιτ 4 ιτ 4 )τ 4 (τ 4 ιτ 4 ιτ 4 )τ 5 ιτ = τ 4 ιτ 5 ιτ 3 ιτ 4 ιτ 3 ιτ 5 ιτ
= τ 4 ιτ 5 ιτ 6 (τ 4 ιτ 4 ιτ 4 )τ 6 ιτ 5 ιτ = τ 4 ιτ 5 ιτ 6 ιτ 3 ιτ 6 ιτ 5 ιτ = τ 5 (τ 6 ιτ 6 )(τ 6 ιτ 6 )ιτ 4 (τ 6 ιτ 6 ιτ 6 )τ 6 ιτ
= τ 5 ιτ 2 ιιτ 4 ιτ 6 ιτ = τ 5 ιτ 6 ιτ 6 ιτ = τ 6 (τ 6 ιτ 6 ιτ 6 ι)τ = 1
b τ 4 ιτ 3 ιτ −1 ιτ −3 ιτ 2 ιτ 2 ιτ −6 = τ 4 ιτ 3 ιτ 6 ιτ 6 ιτ 2 ιτ 2 ιτ = τ 4 ιτ 4 (ιτ 6 ιτ 6 ιτ 6 )τ 4 (τ ιτ )(τ ιτ )(τ ιτ )
= τ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ι = 1

Appendice au chapitre III - 75- Validation des graphes supposés


c τ 4 ιτ 3 ιτ −3 ιτ −6 ιτ −3 ιτ −1 = τ 4 ιτ 3 ιτ 4 ιτ ιτ 4 ιτ 6 = τ 4 ιτ 3 ιτ 3 (τ ιτ ιτ )τ 3 ιτ 6 = τ 4 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 6
= τ (τ 3 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 3 ι)τ 6 = 1
d τ 4 ιτ 3 ιτ −1 ιτ −3 ιτ 2 ιτ 2 ιτ −6 = τ 4 ιτ 3 ιτ 6 ιτ 4 ιτ 2 ιτ 2 ιτ = τ 4 ιτ 4 (τ 6 ιτ 6 ιτ 6 )τ 4 (τ ιτ )(τ ιτ )(τ ιτ )
= τ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ι = 1
e τ 4 ιτ −3 ιτ −2 ιτ 2 ιτ 2 ιτ −6 = τ 4 ιτ 4 ιτ 5 ιτ 2 ιτ 2 ιτ = τ 4 ιτ 4 ιτ 4 (τ ιτ )(τ ιτ )(τ ιτ ) = τ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ι = 1
f τ 4 ιτ −2 ιτ ιτ −1 ιτ 2 ιτ 2 ιτ −1 = τ 4 ιτ 5 ιτ ιτ 6 ιτ 2 ιτ 2 ιτ = τ 4 ιτ 4 (τ ιτ ιτ )τ 4 (τ ιτ )(τ ιτ )(τ ιτ ) = τ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ι = 1
g τ 4 ιτ −2 ιτ −5 ιτ 3 ιτ 2 ιτ −6 = τ 4 ιτ 5 ιτ 2 ιτ 3 ιτ 2 ιτ = τ 4 ιτ 4 (τ ιτ )(τ ιτ )τ (τ ιτ )(τ ιτ ) = τ 4 ιτ 4 ιτ 5 ιτ ιτ 5 ι
= τ 4 ιτ 4 ιτ 4 (τ ιτ ιτ )τ 4 ι = τ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ι = 1
h τ 4 ιτ −2 ιτ −4 ιτ −6 ιτ −3 ιτ 2 ιτ −6 = τ 4 ιτ 5 ιτ 3 ιτ ιτ 4 ιτ 2 ιτ = τ 4 ιτ 5 ιτ 2 (τ ιτ ιτ )τ 2 (τ ιτ )(τ ιτ )
= τ 4 ιτ 5 ιτ 2 ιτ 2 ιτ 5 ι = τ 4 ιτ 6 (τ ιτ )(τ ιτ )(τ ιτ )τ 4 ι = τ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ι = 1
i τ 5 ιτ 3 ιτ −1 ιτ −4 ιτ −3 ιτ −1 = τ 5 ιτ 3 ιτ 6 ιτ 3 ιτ 4 ιτ 6 = τ 5 ιτ 3 ιτ 3 (τ 3 ιτ 3 ιτ 3 ι)(τ ιτ )τ 5
= τ 5 ιτ 3 ιτ 3 (ιτ 4 ι)ιτ 6 ιτ 5 = τ 5 (ιτ 3 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 3 )τ 2 = 1
k τ 5 ιτ 4 ιτ −3 ιτ −3 ιτ −1 = τ 5 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 6 = τ (τ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ι)τ 6 = 1
l τ 6 ιτ −5 ιτ 2 ιτ −2 ιτ −3 ιτ −1 = τ 6 ιτ 2 ιτ 2 ιτ 5 ιτ 4 ιτ 6 = τ 5 (τ ιτ )(τ ιτ )(τ ιτ )τ 4 ιτ 4 ιτ 6
= τ 5 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 6 = τ 5 (ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 )τ 2 = 1
m τ 6 ιτ 2 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 2 ι = τ 6 ιτ 2 ιτ 3 ιτ 3 ιτ 2 ι = (τ 6 ιτ 6 )(τ 3 ιτ ιτ 3 ιτ 3 )τ 6 ι = τ 6 ιτ 6 ιτ 6 ι = 1
n τ 6 ιτ −5 ιτ 4 ιτ −3 ιτ −3 ιτ 2 ιτ −6 = τ 6 ιτ 2 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 4 ιτ 2 ιτ
= τ 6 ιτ 5 (τ 4 ιτ 6 ιτ 4 ιτ 4 ι)τ 2 ιτ = (τ 6 ιτ 5 )(τ 2 ιτ ) = 1
o τ 6 ιτ −2 ιτ 3 ιτ 4 ιτ 3 ιτ 5 ι = τ 6 ιτ 5 ιτ 3 ιτ 4 ιτ 3 ιτ 5 ι = (τ 6 ιτ 6 )(τ 6 ιτ 6 )(τ 4 ιτ 4 ιτ 4 )(τ 6 ιτ 6 )(τ 6 ιτ 6 )
= (ιτ 2 ι)(ιτ 3 ι)(ιτ 2 ι) = ιτ 2 τ 3 τ 2 ι = 1

On a donc vérifiée que le groupe fondamental de ce graphe F est bien envoyé dans le groupe fondamen-
tal de C(H, {τ , τ 1 , ι}) par l’isomorphisme des revêtements universel induit par les deux cataloguage sur
B({τ , τ 1 , ι}). On peut donc appliquer le théorème final de la théorie des graphes de Cayley qui nous dit
alors que l’on a un revêtement du graphe F sur C(H, {τ , τ 1 , ι}).

Appendice au chapitre III - 76- Validation des graphes supposés


BIBLIOGRAPHIE

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Marcel Berger & Bernard Gostiaux, Géométrie différentielle : variétés,
courbes et surfaces, P.U.F., Paris, 1987

[Burnside (1955)]
W.Burnside, Theory of Groups of Finite Order(2nd ed), Dover Publications,
New York, 1955

[Klein-Fricke (1890)]
Felix Klein & Robert Fricke, Vorlesungen über die Theorie der elliptischen
Modulfunctionen, B.G. Teubner Verlag, Leipzig, 1890

[Maskit (1988)]
Bernard Maskit, Kleinian Groups, Springer Verlag, Berlin-Heidelberg, 1988

[Lyndon (1985)]
Roger Lyndon, Groups and Geometry, Cambridge University Press, Cam-
bridge, 1985

[Lyndon-Schupp (1977)]
Roger Lyndon & Paul Schupp, Combinatorial Group Theory, Springer Ver-
lag, 1977

[Wolf (1974)]
Joseph Wolf, Spaces of Constant Curvature, Publish or Perish, Boston, 1974

[Zieschang (1981)]
Heiner Zieschang, Finite Groups of Mapping Classes fo Surfaces, Springer
Verlag, Berlin-Heidelberg-New-York, 1981

Appendice au chapitre III - 77- Validation des graphes supposés


TABLE DES MATIÈRES

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Chapitre I : Transformations Homographiques de b K.....................5
Droite complétée, action fractionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Description de H( b K) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Sous-groupes normaux de H( b K) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

Chapitre II : Graphes de Cayley . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18


Revêtement universel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Graphes de Cayley. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25
Bouquets et Catalogues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Chapitre III : Le cas de PSL2 (F7 ). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34

Chapitre IV : Isométries d’un quotient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Chapitre V : Groupes Triangulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

Chapitre IV : Théorème d’Hurwitz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

Chapitre VII : PSL2 (F7 ) est un groupe d’Hurwitz

Chapitre VIII : Réalisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57


Dans notre cas. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .62
Quelques petits sous-groupes de PSL2 (F7 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

Appendice au chapitre III : Validation des graphes supposés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70


Arbre maximal pour A4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Arbre maximal pour S4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Arbre maximal pour PSL2 (F7 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

Table des matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

Construction combinatoire d’un groupe d’Hurwitz Paul Libbrecht

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