Finances Locales
Finances Locales
Finances Locales
FINANCES LOCALES
S 5 - DROIT PUBLIC
Pr : HAMZAOUI
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Chapitre I:
Cadre juridique et institutionnel
Section 1:
Finances locales et organisation administrative
On peut concevoir l’administration locale de deux façons différentes:
a. L’Etat peut assurer lui-même toute l’activité administrative locale. Dans ce cas, il n’y a pas de
problème de finances locales: toute activité locale étant subordonnée à l’intervention de
l’Etat.
c’est le régime de la centralisation par lequel l’Etat pourvoit lui-même à tous les besoins
locaux.
b. Dans la mesure où les collectivités locales ont le pouvoir de déterminer leurs dépenses et
leurs recettes, elles obtiennent une certaine indépendance par rapport à l’Etat: c’est le cas
de la décentralisation administrative qui pose le problème des finances locales à la fois
comme la condition et la conséquence de cette décentralisation.
I. La centralisation
La centralisation ne reconnait pas l’existence juridique des collectivités territoriales. Elle concentre la
gestion des affaires nationales et locales entre les mains du pouvoir central.
La centralisation est susceptible de deux modalités:
A. La concentration:
Dans ce système les décisions sont prises par le pouvoir central et exécutées ensuite sur
place par des agents qui représentent les autorités centrales, et ces représentants locaux
sont des fonctionnaires.
Dans un tel système, le pouvoir de décision se trouve entièrement concentré au sommet de
la hiérarchie.
B. La déconcentration
Dans ce système d’organisation on a des agents locaux qui sont investis d’importants
pouvoirs de décision dans des matières plus ou moins étendues. Ces agents locaux sont
répartis sur l’ensemble du territoire national et liés au pouvoir central par une obéissance
hiérarchique.
Cette modalité permet de décharger le pouvoir central et d’obtenir des décisions mieux
élaborées et mieux adaptées aux exigences locales.
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II. La décentralisation
Dans le cadre ce système, on a des taches administratives et des pouvoirs de décision qui
sont remis sur l’ensemble du territoire à des organes qui ne sont pas des agents du pouvoir
central mais qui sont les représentants des citoyens (élus).
La décentralisation administrative consiste en un aménagement du pouvoir administratif qui
amène une redistribution des responsabilités entre l’Etat central et ses démembrements
territoriaux.
En déterminant le cadre institutionnel d'exercice des compétences des collectivités
territoriales, la décentralisation a eu pour effet de transférer les attentes des citoyens-
usagers à l'égard de l'Etat-Providence vers les nouveaux espaces de production de service
public que sont les collectivités territoriales.
Dans le cadre de la décentralisation, les collectivités locales disposent d’une existence
juridique et possèdent également des organes propres pour la gestion de leurs affaires. Ces
organes sont élus par les membres de la collectivité elle-même.
Les collectivités locales disposent aussi de l’autonomie financière. Il ne s’agit pas d’une
autonomie absolue, des techniques juridiques ont été prévues afin de permettre au pouvoir
central d’exercer un contrôle sur les collectivités: C’est ce qu’on appelle la tutelle.
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III. La région:
La régionalisation fait partie de la politique de démocratisation locale. Elle signifie un
renforcement des attributions des assemblées territoriales et l’allègement de l’emprise du
centre sur les entités régionales. La région est la collectivité locale la plus récente, elle a été
érigée en collectivité locales par la constitution de 1992. Elle parachève ainsi la hiérarchie des
collectivités locales.
Les régions ont pour mission, dans le respect des attributions dévolues aux autres
collectivités locales, de contribuer au développement économique, social et culturel de la
collectivité régionale, en collaboration avec l’Etat et lesdites collectivités;
Il n’existe pas de lien hiérarchique entre les différents niveaux territoriaux, et aucune
collectivité locale n’exerce de tutelle sur une autre.
Section 1
Fiscalité locale: cadre théorique
Paragraphe 1:
Décentralisation et autonomie fiscale
La gestion financière locale pose de nombreux problème: le premier est relatif à la question de
l’autonomie financière. Elle est une condition sine qua non de toute décentralisation. En effet, il n’est
pas suffisant de reconnaitre des responsabilités aux collectivités locales ci celles-ci ne peuvent pas les
exercer réellement. Il est admis aujourd’hui que la décentralisation financière est la vraie mesure de
la décentralisation administrative.
I. La décentralisation fiscale :
La notion de décentralisation fiscale paraît appropriée pour exprimer la nécessité de renforcer les
pouvoirs fiscaux des collectivités locales et cela dans le but du développement de la démocratie
locale et de la responsabilité des élus locaux.
Une politique de décentralisation fiscale se conçoit dans un cadre juridique qui définit clairement les
responsabilités dévolues au niveau local et les sources de revenu décentralisées. Dans ce cadre, il
revient au gouvernement de mettre à la disposition des collectivités locales des ressources
adéquates pour l’exécution des responsabilités qui leurs sont attribuées, mais aussi la distribution
équitable des ressources centralisées allouées à ces collectivités.
La décentralisation fiscale peut être définie par: « la répartition des ressources publiques et
l’organisation des rapports financiers entre l’Etat et les collectivités locales ». Elle recouvre ainsi la
définition:
1. d’un champ de ressources propres pour les collectivités locales;
2. l’identification d’un champ de ressources partagées entre l’Etat et les collectivités locales;
3. et les transferts des ressources du budget de l’Etat à celui des collectivités locales.
Autrement dit: La décentralisation fiscale se définit par le transfert vers les collectivités locales des
pouvoirs de décisions relatives à la mobilisation des ressources au niveau local. Le principe dans ce
cadre : « toute responsabilité dévolue au niveau local devrait être accompagnée d’un niveau adéquat
de ressources »: L’article 141.2 de la constitution : « Tout transfert de compétences de l’Etat vers les
régions et les autres collectivités territoriales doit s’accompagner d’un transfert des ressources
correspondantes ».
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termes: toute fiscalité efficace sera couteuse en termes d’équité (justice sociale) et, inversement,
toute fiscalité équitable sera couteuse en termes d’efficacité (performance économique).
Il faut donc chercher un arbitrage entre les systèmes fiscaux dont chacun est adapté à un objectif
spécifique. Autrement dit, les collectivités territoriales devraient être capables d’associer
harmonieusement performance économique et justice sociale.
B. Buts et enjeux:
L’impôt local répond à une logique: La couverture des dépenses engendrées par la fourniture de
services collectifs de proximité. A cet objectif « financier » est associé un principe de répartition des
contributions entre les redevables: le principe de « l’équivalence » (ou de l’utilisateur-payeur).
L’impôt permet, par conséquent, de financer les besoins de consommations collectives exprimées
par les usagers, via la médiation politique des élus
L’impôt local ne constitue pas seulement un instrument décentralisé d’efficacité économique: La
fiscalité locale représente aussi un outil de redistribution des revenus et un instrument de justice
sociale. La décentralisation fiscale et financière peut donc promouvoir l’efficacité, l’innovation, le
développement des ressources humaines, l’entreprenariat et la dynamique sociale.
Enfin, la concurrence fiscale entre collectivité locales, a un impact sur l’autonomie fiscale des
collectivités locales: si, par exemple, la concurrence les poussent à diminuer le taux d’imposition, les
collectivités font alors usage de leur flexibilité fiscale (ajustement à la baisse). Cette mesure a pour
conséquence de réduire leur autonomie fiscale (et financière), du fait d’une baisse de la part des
impôts propres dans le total de leurs ressources.
Paragraphe 2
Définitions et concepts
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2. Notions voisines:
a. Redevance:
la redevance encore appelée rémunération de services rendus, à la différence de l’impôt, a une
contrepartie directe puisque c’est à l’occasion d’un service rendu qu’elle est perçue.
C’est un paiement qui doit avoir lieu de manière régulière, en échange d’un droit d’exploitation ou
d’un droit d’usage d’un service.
La redevance trouve sa contre partie directe dans les prestations fournies par ce service public ou
dans l’utilisation de l’ouvrage public : seuls les usagers paient la redevance.
b. Taxe:
La taxe est une contribution fiscale, perçue au profit de l’Etat, des collectivités locales et des
établissements publics administratifs, en raison du fonctionnement d’un service public.
La taxe est aussi obligatoire que l’impôt, mais elle est perçue à l’occasion de prestation offerte par un
service public.
On peut être taxé pour le fonctionnement d'un service public, mais la redevance on ne la paye que
pour un service rendu : il doit y avoir l’existence d’un service rendu effectif au profit de l’usager.
c. Impôts locaux:
L’impôt local est un impôt prélevé au profit d'une structure infra-étatique. Il peut être créé, suivant
les règles constitutionnelles propres à chaque pays, soit par une loi nationale, soit par une
délibération d'une assemblée locale.
Les impôts locaux sont l'ensemble des impôts perçus, non pas au profit de l'Etat, mais au profit des
collectivités territoriales (régions, préfectures, provinces; communes).
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En matière de TVA, le redevable légal est le commerçant, alors que le redevable effectif est le
consommateur.
2. La liquidation:
C’est l’opération qui consiste à déterminer la dette fiscale du contribuable, et plus concrètement
à calculer le montant exacte de l’impôt dû. Donc, La liquidation permet de calculer la note
d’impôt due par chaque contribuable.
3. Le recouvrement:
C’est l’ensemble des actions et opérations entreprises pour obtenir des contribuables le
paiement de l’impôt une fois que celui-ci est liquidé. Recouvrer revient à assurer la perception
des montants dus. L’opération de recouvrement obéit à la règle de séparation des ordonnateurs
et des comptables: l’impôt est établi par les services fiscaux et recouvré par les comptables de la
trésorerie.
Le nouveau dispositif de la fiscalité locale (la loi 47.06), dont la principale caractéristique est le fait
d’être basé sur un nombre limité d’impôts et taxes locaux: leur nombre est passé de 42 à 17, vise:
la modernisation;
la simplification;
et la rationalisation des impôts locaux dus par les entreprises et les ménages;
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Section 2 : Contenu
Sont instituées aux profits des communes urbaines et rurales les taxes suivantes:
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Ces taxes gérées par les services fiscaux de l’Etat (DGI), représentent un enjeu financier considérable
puisqu’elles fournissent ensemble près de la moitié du produit des taxes locales.
Sont instituées au profit des préfectures et des provinces les taxes suivantes:
Taxe sur les permis de conduire;
Taxe sur les véhicules automobiles soumis à la visite technique;
Taxe sur la vente des produits forestiers;
1. Taxe professionnelle:
a. Champ d’application:
les fonds créés par voies législative ou par convention ne jouissant pas de la personnalité
morale et dont la gestion est confiée à des organismes de droit public ou privé;
L’imposition est établie an nom de leur organisme gestionnaire;
b. Base imposable:
La taxe professionnelle est établie sur la valeur locative annuelle brute, normale et actuelle
des: magasins, boutiques, usines, ateliers, hangars, chantiers, lieux de dépôts et de tous
locaux, emplacement et aménagements servant à l’exercice des activités professionnelles
imposables.
La valeur locative, base de la taxe professionnelle est déterminée soit: au moyen de baux et
actes de location; soit par voie de comparaison; soit par voie d’appréciation directe.
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2. Taxe d’habitation:
a. Biens imposables:
La taxe porte annuellement sur :
les immeubles bâtis;
les constructions de toute nature occupées en totalité ou en partie par leurs propriétaires à
titre d’habitation principale ou secondaire;
constructions de toute nature mis bénévolement, par leurs propriétaires, à la disposition de
leurs conjoints, ascendants, à titre d’habitation.
b. Personnes imposables:
La taxe est établie au nom du propriétaire ou de l’usufruitier et à défaut, au nom du
possesseur ou de l’occupant.
Lorsque le propriétaire du sol est différent du propriétaire de la construction, la taxe est
établie au nom du propriétaire de la construction.
Dans le cas des sociétés immobilières propriétaires d’une seule unité de logement et exclues
du champ d’application de l’impôt sur les sociétés, la taxe d’habitation est établie au nom de
la société.
c. Champ territorial d’imposition:
La taxe s’applique:
À l’intérieur des périmètres des communes urbaines;
Dans les zones périphériques desdites communes;
Dans les centres délimités désignés par voie réglementaire = (agglomération rurale délimitée
par un périmètre qui est fixé pris sur proposition de l’autorité gouvernementale chargé de
l’urbanisme après avis des ministres chargés de l’intérieur, des travaux publics de
l’agriculture de l’habitat et l’aménagement de l’espace).
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La taxe est établie annuellement au lieu de situation des immeubles imposables compte tenu
de leur consistance et de leur affectation à la date du recensement;
Toutefois, lorsque pour une raison quelconque un immeuble n’est pas recensé au cours
d’une année déterminée, la taxe d’habitation le concernant est établie d’après la dernière
taxe émise (versée);
f. Taux d’imposition :
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c. Taux:
Les taux de la taxe des services communaux sont fixés comme suit: 10.50 % de la valeur
locative pour les biens situés dans les périmètres :
des communes urbaines;
des centres délimités,
des stations estivales, hivernales et thermales;
6.50 % de la dite valeur locative pour les biens situés dans les zones périphériques des
communes urbaines;
d. Répartition:
Le produit de la taxe des services communaux est réparti par les services du recouvrement
comme suit:
95 % aux budgets des communes;
05 % aux budgets des régions;
Paragraphe 2 :
Taxes au profit des préfectures et des provinces:
La taxe est perçue par l’organisme habilité à procéder à la visite technique des véhicules qui
appose une vignette spéciale sur le certificat de visite. Lesdites vignette sont mises à la
disposition de cet organisme par la préfecture ou province concernée. L’organisme qui
procède à la visite technique des véhicules verse le produit de la taxe à la caisse du régisseur
de la préfecture ou province sur le territoire de laquelle est installé l’établissement.
Paragraphe 3
a. Personnes imposables:
La taxe sur les permis de chasse est due par le bénéficiaire du permis de chasse.
b. Liquidation de la taxe:
Le montant annuel de la taxe est fixé à 600 Dhs. Cette taxe est perçue par le régisseur de la
province ou de la préfecture qui en délivre une vignette au redevable lors de la délivrance du
permis. Le régisseur de la province verse le produit de la taxe à la fin de chaque mois au
receveur chargé de la gestion du budget de la région dont relève la préfecture ou la province
concernée.
Il est appliqué au profit de la région une taxe due par les organismes concernés par les
services portuaires rendus dans l’enceinte du port relevant du ressort territorial de la région.
Sont exclus: les services liés au transport international relatif aux marchandises en transit
non destinés au marché national.
I. Définition
L’article 152 de la loi 113.14 relative au communes donne la définition suivante au budget: « le
budget est l’acte par lequel est prévu et autorisé, pour chaque année budgétaire, l’ensemble des
ressources et des charges de la commune... »
Le budget communal est l’acte fondamental de la gestion municipale dans la mesure où il détermine
chaque année l’ensemble des actions qui seront entreprises :il contient le programme de l’action
communale et tous les éléments de la vie communale. Il est un acte politique dans la mesure où il
traduit en termes financiers et fiscaux les orientations et actions poursuivies par la collectivité locale.
b. Un acte d’autorisation:
Le budget est l’acte juridique par lequel l’organe exécutif de la collectivité locale est autorisé à
engager les dépenses votées par le conseil communal et à percevoir les recettes prévues. Le budget
communal est un acte qui décide, avant qu’elles ne soient exécutées, toutes les interventions de la
commune ayant une incidence financière au cours de l’année concernée.
Le budget est l’acte le plus important de la gestion communale puisqu’il contient le programme de
l’action communale et tous les éléments de la vie communale. Le budget comprend deux parties:
La première partie décrit les opérations de fonctionnement tant en recettes qu’en
dépenses;
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La deuxième partie est relative aux opérations d’équipement; elle présente l’ensemble des
ressources affectées à l’équipement et l’emploi qui en est fait.
Section 2
L’établissement et le vote du budget
Paragraphe 1: L’établissement du budget
I. Le volet technique
Comme le budget de l’Etat, le budget d’une collectivité locale suppose une phase de préparation
matérielle. Il est également soumis au respect des grands principes budgétaires qui sont:
Le principe de l’universalité:
Les recettes et les dépenses doivent être inscrites au budget de façon séparée. il interdit la
contraction entre une recette et une dépense ainsi que l’affectation d’une recette à une dépense.
Le principe de la spécialité des crédits:
Exclut que des crédits ouverts au titre d’un chapitre déterminé puissent être utilisés pour une
dépense prévue à un autre chapitre.
Le principe de l’unité:
Il signifie qu’il ne peut y avoir qu’un seul document qui retrace l’ensemble des dépenses et des
recettes;
Le principe d’équilibre du budget:
Il implique que les budgets doivent être présentés et voté en équilibre: les recettes et les dépenses
doivent s'équilibrer exactement et être évaluées de façon sincère.
Le principe d’annualité:
Le budget est exécuté par année civile ou budgétaire (des programmes pluriannuels sont
cependant possibles).
L’objet de la circulaire:
indication des règles de fond et de forme que les collectivités territoriales sont tenues à
observer;
Élaboration des prévisions budgétaires dans le respect des orientations générales adoptées
par les pouvoirs publics, notamment des priorités gouvernementales sur les plans financier,
économique et social
Cette circulaire sert de base de référence pour les collectivités territoriales à ce stade, et l’autorité
chargée d’élaborer le budget est déterminée par l’article 183.1 de la loi 113.14: Cet article dispose
que «le président du conseil est chargé de la préparation du budget».
En principe, la préparation du budget doit être conduite avec une grande prudence en matière
d’évaluations et de propositions. Mais l’examen des budgets locaux reflètent le fait que dans
beaucoup de cas, on est devant une reconduction des propositions relatives aux exercices antérieurs.
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Le budget doit être établi sur la base d’une programmation triennale de l’ensemble des ressources et
charges de la commune conformément au plan d’action de la commune. Cette programmation est
actualisée chaque année pour l’adapter avec l’évolution des ressources et des charges.
Le conseil de la collectivité locale est seul compétent pour voter le budget. La procédure
d’adoption comporte habituellement deux étapes:
2. La discussion et le vote devant le conseil qui a juridiquement les plus larges pouvoirs pour
repousser ou amender le projet;
Le vote des recettes doit intervenir avant le vote des dépenses. Les prévisions des recettes
font l’objet d’un vote global en ce qui concerne le budget, les budgets annexes et les
comptes spéciaux. Quant aux dépenses du budget, elles font l’objet d’un vote par chapitre.
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1. Les délais:
Lorsque le budget n’a pas pu être adopté au plus tard le 15 novembre, le conseil est
convoqué à se réunir en session extraordinaire, dans un délai maximum de 15 jours qui
suivent la date de la réunion où le budget a été rejeté. Le conseil examine toutes les
propositions de modification du budget de nature à lever les motifs ayant conduit à son
rejet.
Dans le cas où le budget n’a pas pu être adopté conformément à l’article 187, le gouverneur
de la préfecture ou de la province procède, après examen du budget rejeté, des motifs du
rejet et des propositions de modifications présentées par le conseil ainsi que les réponses qui
leur ont été apportées par le président, à l’établissement d’un budget de fonctionnement
sur la base du dernier budget visé, en tenant compte de l’évolution des charges et des
ressources de la commune et ce, au plus tard au 31 décembre.
Section 3
Le contrôle administratif du budget
I. La procédure du visa du budget
1. Les différents délais:
Le budget doit être présenté au visa du gouverneur de la préfecture ou la province au plus tard
le 20 novembre. Le budget devient exécutoire après son visa, et cela, en référence à l’article 118
de la loi 113.14 qui impose la condition du visa du budget par le gouverneur, avant que ce
budget soit exécutoire. Le budget est approuvé selon les conditions suivantes:
Le respect des dispositions de la présente loi organique et des lois et règlements en
vigueur;
L’équilibre du budget sur la base de la sincérité des prévisions des recettes et des
dépenses;
L’inscription des dépenses obligatoires prévues à l’article 181.
2. La sanction des délais
Dans l’hypothèse où le gouverneur de la préfecture ou de la province refuse d’apposer son
visa sur le budget pour l’un des trois motifs susmentionnés, il notifie au président du conseil
les motifs du refus du visa dans un délai maximum de 15 jours à compter de la date de
réception du budget.
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Le président du conseil modifie dans ce cas le budget et le soumet au vote du conseil dans un
délai de dix (10) jours à compter de la date de réception des motifs de refus du visa. Il est
tenu également de soumettre de nouveau le budget pou visa avant le 1er janvier.
Dans le cas où le budget n’est pas visé avant le 1er janvier, le président du conseil peut être habilité,
par arrêté du gouverneur, à recouvrer les recettes et à engager, liquider et ordonnancer les dépenses
de fonctionnement dans la limite des crédits inscrits au dernier budget visé et ce, jusqu’au visa du
budget.
Si le président du conseil ne prend pas en compte les motifs de refus du visa, il est fait application
des dispositions suivantes: « lorsque le budget n’est pas présenté au visa du gouverneur de la
préfecture ou de la province au plus tard le 20 novembre, l’autorité gouvernementale chargée de
l’intérieur peut établir, avant le 1er janvier et après avoir demandé des explications au président du
conseil, un budget de fonctionnement pour la commune sur la base du dernier budget visé en tenant
en compte de l’évolution des charges de des ressources de la commune. Et dans ce cadre, la
commune procède au remboursement des annuités des emprunts ».
D’après l’article 118 de la loi 113.14, « ne sont exécutoires qu’après visa du gouverneur de la
préfecture ou de la province ou de son intérimaire, dans un délai de vingt (20) jours à
compter de la date de leur réception de la part du président du conseil, les délibérations du
conseil suivantes: … la délibération relative au budget… ».
Il s’agit ici d’un contrôle de la légalité budgétaire qui vise à faire respecter les principes
budgétaires prévus par la loi et garantir une saine gestion financière. Ce contrôle exercé par
le représentant du ministère de l’intérieur, porte d’une part sur l’obligation d’équilibre et,
d’autre part, sur l’inscription de dépenses obligatoires.
A. L’obligation d’équilibre:
L’équilibre est une obligation qui incombe aux communes, et ce aussi bien pour la partie de
fonctionnement que celle d’équipement (art 154.3). Ainsi, le conseil communal doit éviter
tout déficit en procédant à une évaluation objective et sincère des recettes et des dépenses
sous peine d’un rejet de la part du gouverneur.
Ces dépenses sont énumérées par l’article 181 de la loi 113.14. Leur institution vise à assurer
le fonctionnement de l’institution communale et la protection des droits des tiers,
notamment les salariés et les créanciers.
Section 4
L’exécution du budget local
Paragraphe 1: Les principes d’exécution
L’exécution du budget est la mise en œuvre des choix qui ont été prévus tant en recettes qu’en
dépenses. Comme le droit budgétaire, la comptabilité publique des collectivités territoriales est régie
par des principes. En l’occurrence, il s’agit du principe de séparation des ordonnateurs et des
comptables;
I. La séparation des ordonnateurs et des comptables
Ce principe du droit de la comptabilité publique existe aussi bien au niveau de l’Etat qu’au niveau des
collectivités territoriales;
A. La signification du principe:
Il s’agit d’une double séparation: Séparation organique et séparation fonctionnelle.
a. La séparation organique:
L’exécution du budget est confiée à deux sortes d’agents distincts et indépendants l’un de
l’autre: les ordonnateurs et les comptables.
b. La séparation fonctionnelle:
L’indépendance organique des ordonnateurs et des comptables permet de leur confier des
fonctions différentes :
Les ordonnateurs décident des dépenses et des recettes;
Les comptables disposent des fonds nécessaires au paiement des dépenses.
B. Evaluation du principe:
1. Les inconvénients:
Le fait que deux personnes interviennent dans une même opération, nous donne comme
résultat:
Cette opération demande deux fois plus de temps;
Dans la mesure où les comptables appartiennent à l’administration centrale d’Etat, leur
présence peut être comprise comme contrainte au principe de la libre administration des
collectivités locales.
2. La justification:
Ce principe présente l’avantage considérable de permettre un contrôle efficace de
l’exécution du budget: Si l’ordonnateur reste seul compétent pour apprécier l’opportunité de
la dépense, le comptable peut, quant à lui, contrôler la régularité sur le plan budgétaire de
l’opération.
II. Les moyens d’exécution:
A. Les agents d’exécution:
1. Les ordonnateurs:
Il s’agit de l’autorité exécutive de la collectivité concernée. L’ordonnateur est toujours un élu
dans la collectivité, alors que pour l’Etat c’est le ministre.
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b. La phase comptable:
i. Le contrôle:
Le comptable exerce un contrôle de la régularité, mais seulement de la régularité externe:
C’est-à-dire de la régularité budgétaire.
L’objet du contrôle:
1- la qualité de l’ordonnateur: il s’agit de vérifier que la personne qui a signé l’ordonnance
de paiement ou le mandat est bien l’ordonnateur, et qu’il est compétent pour agir.
2- l’exact imputation des dépenses aux chapitres qu’elles concernent (les chapitres doivent
correspondre par leur objet à la dépense envisagée).
3- la disponibilité des crédits:
Pour que le paiement ait lieu, il est nécessaire que le chapitre sur lequel s’impute la dépense
contienne suffisamment de crédits.
4- la validité de la créance:
C’est-à-dire: vérifier l’existence du service fait à partir des différents documents
accompagnant l’ordonnance de paiement, et aussi vérifier les calculs de liquidation.
5- le caractère libératoire du paiement:
Le comptable s’assure que la personne désignée est bien le créancier.
ii. Le paiement:
Le comptable procède au règlement de la dette en payant. Pour que le paiement ait bien un
caractère libératoire, il faut que ce soit le créancier lui-même qui bénéficie du paiement. Le
comptable doit s’assurer qu’il n’existe pas d’opposition au paiement.
b. La phase comptable:
i. La prise en charge:
Dès réception de l’ordre de recettes, le comptable doit inscrire la recette dans ses écritures.
ii. Le contrôle:
Il porte sur l’existence de l’autorisation de percevoir la recette. Éventuellement, le
comptable vérifiera les réductions ou les annulations d’ordre de recettes.
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iii. Le recouvrement:
C’est-à-dire l’encaissement de la recette par le comptable public.
Section 5
Le contrôle du Budget local
Le contrôle budgétaire ne saurait être un contrôle d’opportunité: ce contrôle ne peut pas
indiquer si le budget doit favoriser tel investissement au détriment de tel autre.
I. Le contrôle administratif:
Le contrôle de gestion des ordonnateurs est assuré par:
le ministre de l’intérieur;
les autorités et agents délégués par lui à cet effet;
Les corps et commissions de contrôle compétents ;
Le ministère des finances.
L’opération de contrôle se déroule sur place ou sur pièces. Elle se présente sous forme de:
Visites inopinées;
Études de cas;
Vérifications et investigations tentant à déterminer les insuffisances et les points de
faiblesse de la gestion de l’ordonnateur en vue de proposer les solutions adéquates
par l’inspection générale de l’intérieur.
Les missions de l’inspection générale du ministère de l’intérieur sont effectuées soit:
Dans le cadre d’un programme préétabli qui englobe toutes les provinces;
Soit dans le cadre d’inspections exceptionnelles décidées par le ministre ou requises
par les responsables des services centraux.
La composition de la commission d’inspection est fixée, pour toute mission, en fonction de
cette mission ou de la qualité de l’autorité ou l’agent à inspecter.
Concernant le comptable public, le contrôle vise essentiellement à sauvegarder le patrimoine
financier de la commune et son autonomie.
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