V2-Cours Population Et Développement

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INTRODUCTION :

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le monde connaît une double transition majeure
(transition = un passage d’un état à un autre) :
- Une transition démographique : la population ne cesse d’augmenter. On parle même
d’explosion démographique, car on est passé de 2 milliards en 1945 à 8 milliards en 2023, la
population mondiale a donc été multipliée par quatre. On prévoit une population entre 10 et 11
milliards en 2100.
- Une transition économique : même si la faim et la pauvreté restent des problèmes récurrents
dans certains pays, l’essentiel des sociétés humaines a désormais les moyens de répondre à ses
besoins vitaux. Cela désigne un processus d’enrichissement des populations.
Mais ces évolutions ne sont pas linéaires, c’est-à-dire qu’elles ne se font pas au même rythme
selon les lieux et les décisions politiques… Tous les pays ne sont donc pas au même point de
leur transition (avec une différence marquée entre les pays riches et pauvres) et il est difficile
d’en prédire les trajectoires. Toutefois, ces évolutions s’influencent l’une l’autre : la hausse de
la population comme son vieillissement peuvent constituer des freins au développement
économique. Ainsi ces évolutions inquiètent, au vu des nombreux défis qu’elles posent.

Problématique : Comment le développement démographique et économique des sociétés


s’opère-t-il et quels défis pose-t-il aux différents pays du monde ?

I – Des trajectoires démographiques différenciées : les défis du nombre et du


vieillissement
A) Une population mondiale croissante
L’augmentation de la population mondiale s’explique par un phénomène de transition
démographique, soit le passage d’un régime démographique ancien, caractérisé par une
natalité et une mortalité fortes, à un régime dit « moderne », avec une natalité et une mortalité
faibles. Lors de ce processus, la population connaît une importante croissance avant de
retrouver une certaine stabilité. Cette transition est rendue possible dans sa première phase par
des progrès dans les domaines de la médecine, de l’hygiène et de l’alimentation, puis dans une
seconde phase par des changements de mode de vie liés à l’urbanisation, à l’évolution de la
place des femmes et des enfants au sein de la famille et à un meilleur accès à la contraception.
Cependant ces évolutions sont parfois limitées par des facteurs culturels, à l’image de la religion
qui peut chercher à empêcher ou limiter l’usage de cette même contraception. Ainsi selon les
situations locales, la transition démographique peut avoir des trajectoires différentes.
B) Des trajectoires démographiques différenciées
Tous les territoires du monde ont démarré ou achevé leur transition démographique.
Cependant, cette transition ne se réalise pas en même temps ni au même rythme. Les trajectoires
démographiques sont différentes en fonction des continents.
- L’Amérique du nord, l’Europe et l’Asie centrale et de l’Est ont terminé cette transition.
Ces pays ont connu de grands progrès économiques depuis la Révolution industrielle du
XIXe siècle. La majeure partie des Etats d’Amérique du Sud, de l’Asie du Sud-est et de
l’Océanie sont également dans ce cas de figure. Ces pays qui ont fini leur transition ont
une population vieillissante. Certains voient même une baisse de leur population :
notamment de nombreux pays de l’Europe de l’Est, la Russie, les Corées et le Japon.
Ces territoires ont une fécondité faible et une mortalité faible (en revanche, on note la
présence de maladies cardiaques et dégénératives).

- En revanche les États d’Amérique centrale (hors Mexique), du Proche et Moyen Orient,
et de l’Asie du Sud (notamment l’Inde) n’ont pas achevé cette transition. L’Afrique
subsaharienne et la péninsule arabique (vert foncé) sont les régions du monde les plus
« en retard ». Ces pays en transition ont une population jeune et très nombreuse. Ils ont
fécondité forte et une mortalité en baisse mais les maladies infectieuses y restent
importantes.

- Auparavant on distinguait les territoires du Sud peu développés et ceux du Nord très
développés. Mais cette distinction, si elle peut rester pertinente sur un plan politique,
mérite d’être nuancée d’un point de vue démographique. Les pays du Nord ont tous
terminé leur transition démographique depuis longtemps. Cette transition n’est pas
terminée au sein des pays du Sud, mais est bien avancée la plupart des cas. Cela
témoigne de la probable future obsolescence de ce modèle.

Ces diverses trajectoires démographiques correspondent certes à des rythmes historiques


différents, mais également à des choix politiques. Certains gouvernements ont ainsi tenté de
mieux contrôler la fécondité pour freiner ce dynamisme démographique, craignant qu’il soit un
frein au développement économique. Un exemple de cette politique est celle, autoritaire, menée
en Chine entre 1979 et 2015 selon le principe de l’enfant unique (avec des dérogations dans le
monde rural). En Inde, l’État a mené des campagnes massives afin de diffuser la contraception
dans les années 1970, ainsi que des programmes de stérilisation des femmes et des politiques
de suppression des aides sociales pour les parents de plus de deux enfants. Toutefois, ces
politiques – si elles ont atteint leur objectif de limitation des naissances – n’ont pas été sans
effets néfastes, entraînant des avortements ciblés et des abandons de filles dans un contexte
patriarcal où les postes les mieux rémunérés sont plus facilement attribués aux hommes, et où
la charge familiale repose prioritairement sur ces mêmes hommes, en l’absence de système de
retraite pour les personnes âgées comme dans les pays du Nord. La surmasculinité qui en
découle entraîne à son tour de nouveaux problèmes : une difficulté à trouver une femme pour
se marier en raison d’un sex-ratio inégal, et donc in fine à faire des enfants dans des sociétés où
la procréation hors mariage est peu acceptée.
C) Les défis causés par la démographie
Loin d’apporter mécaniquement une forme de stabilité économique à un pays, une situation
post-transitionnelle peut être source de nouveaux problèmes, à l’image du phénomène de
vieillissement de la population qu’on observe dans plusieurs pays développés. Le cas du Japon
en est l’exemple le plus connu, présentant un solde « naturel » négatif depuis 2005 (= plus de
décès que de naissances) avec 30% de la population de plus de 65 ans, ce qui ne va pas sans
poser problème en termes d’emploi, de santé publique ou d’équilibre du système de retraite,
autant d’éléments qui constituent les défis du vieillissement. A contrario, dans certains pays en
développement, une forte population peut parfois être un atout, à condition que les pouvoirs
publics soient en capacité de fournir les infrastructures nécessaires à ses besoins (logement,
santé, éducation). On parle alors de dividende démographique : c’est lorsque la population
active est plus nombreuse que celle ne travaillant pas. Cette forte main-d’œuvre peut même
constituer un levier de développement (par son dynamisme, sa capacité d’innovation,
l’émergence d’une classe moyenne consommatrice…), mais le système de prise en charge des
personnes âgées continue de reposer sur elle. On constate ainsi que ces nouvelles générations
font moins d’enfants à l’âge adulte. Ainsi, les défis démographiques sont très variés d'une
société à l'autre, mais dans tous les cas, l'évolution de la population, en nombre ou en âge, pose
toujours des problèmes en termes de développement et d'amélioration des conditions de vie
auxquels les sociétés et les États tentent de répondre.

II – Développement économique et inégalités : des liens complexes


A) Des inégalités à l’échelle mondiale
Le monde actuel est très inégalitaire en termes de développement. On peut distinguer trois
grandes catégories de pays selon leur degré de développement :
- Les pays à IDH très élevé ou élevé : L’Amérique du Nord, certains pays d’Amérique du Sud,
l’Europe et l’Océanie, la majeure partie de l’Asie centrale et de l’Est.
- Les pays à IDH moyen : quelques États d’Amérique centrale et du Sud, de nombreux États
africains, l’Asie du Sud.
- Les pays à IDH faible : l’Afrique subsaharienne, ou des pays qui ont été/sont le théâtre de
conflits prolongés (Afghanistan, Yémen) à Ce sont les PMA.
Pendant longtemps, on a divisé le monde en deux catégories :
Les pays développés de l’hémisphère nord et des pays en développement surnommés les
émergents, OU sous-développés appelés PMA (pays les moins avancés) dans l’hémisphère
sud. La ligne imaginaire Nord-Sud doit donc marquer une rupture. Toutefois ce modèle est
aujourd’hui contestable :
- On observe des pays de même niveau économique de part et d’autre de cette ligne
(ex : l’Arabie saoudite, les Emirats, Oman – situés au Sud – sont plus riches et plus
développés que certains pays d’Europe de l’Est situés au Nord).
- Au Nord, les anciens pays communistes de l’Est ont un IDH inférieur aux pôles de la
Triade, les vieilles puissances économiques (Amérique du nord, Europe de l’Ouest,
Japon).
- Au Sud, de nombreux États sont considérés comme émergents et se rapprochent des
États du Nord (ex : Amérique latine, Chine).
Ainsi, il serait plus judicieux de parler « des Nords » et « des Suds ». De nombreux pays
connaissent un développement réel, parfois rapide. Au niveau mondial, la pauvreté a diminué
entre les années 1990 et 2010 (37% en 1990 contre 10% en 2015). Cependant chaque pays
connaît des trajectoires individuelles de développement différentes.
Enfin, La richesse d'un État ne détermine pas nécessairement son niveau de développement :
- Les pays riches ne sont pas toujours les plus développés (ex : Chine), ni ceux qui
redistribuent le mieux les richesses (ex : États-Unis, Russie)
- Les inégalités, à l'intérieur d'un État, constituent un frein au développement (ex :
l’Afrique du Sud a l’un des PIB les plus forts d'Afrique, mais son IDH reste faible du
fait de très fortes inégalités). Inversement, des pays moyennement riches sont très
développés, lorsque la richesse est mieux répartie (ex : Suède)
Même si l’IDH reste un indicateur relativement fiable, il est aujourd’hui critiqué, car il ne
prend pas en compte les inégalités de développement à l’intérieur des États. L’indice Gini
est donc un bon complément à l’IDH (et non un substitut) pour évaluer le niveau de
développement d’un État aujourd’hui. Il remet aussi davantage en cause la ligne Nord/Sud. Les
richesses sont en effet réparties de manière très inégale puisque les millionnaires et les
milliardaires représentent à peine 1% de la population mondiale, tout en concentrant 46% des
richesses.
B) Des inégalités à l’échelle des États
Afin de mieux comprendre les inégalités de développement à l’échelle d’un pays, on peut
prendre l’exemple de la Russie, un pays qui s’est davantage enrichi que développé depuis les
années 2000.
Après la chute l’URSS en 1991, la Russie connaît sous la présidence de Boris Eltsine une
importante crise sociale tandis que le pays passe d’une économie planifiée à une économie de
marché ultralibérale, le système de protection sociale de l’ère soviétique s’effondre et
l’espérance de vie recule, le pays devenant un Etat pauvre. Des pans entiers de l’économie du
pays sont laissés aux mains d’oligarques, hommes d’affaires qui se sont enrichis via les
privatisations des anciennes entreprises d’Etat soviétiques. A partir des années 2000 de
l’accession à la présidence de Vladimir Poutine, qui affiche une volonté de recréer un Etat fort,
le pays connaît une transition économique rapide, marquée par une augmentation importante
du PIB, de l’IDH ainsi que de l’espérance de vie. Pourtant, même si ces indicateurs sont très
positifs, ils masquent la persistance de profondes inégalités internes.
La Russie possède de nombreuses ressources naturelles qu’elle exploite abondamment, à
l’image des hydrocarbures (gaz-pétrole = 1/3 de leur PIB, 2/3 des exportations) et des minerais
(fer, or, diamant, nickel). Mais cette économie, principalement rentière, reste peu diversifiée.
Malgré les arrestations et la mise au pas de certains oligarques par le pouvoir poutinien – qui
s’en prend surtout à la corruption qu’il ne contrôle pas plutôt qu’à la corruption en elle-même
– les inégalités sont exacerbées :
La Russie est l’un des pays au monde qui concentre le plus de milliardaires (1/3 en Europe –
1% de la population qui concentre 35% des richesses) alors que le nombre d’extrêmes pauvres
ne cesse de progresser (15%).
Parmi ces extrêmes-pauvres, il y a de plus en plus d’enfants, de retraités, car le système d’aides
sociales reste fragile. L’espérance de vie diffère en fonction des classes sociales, celle des
ouvriers demeurant plus faible en raison de leurs conditions de travail et de vie dans un
environnement dégradé hérité de la période soviétique.
Enfin, des inégalités importantes existent dans le domaine du logement, celui-ci étant
particulièrement coûteux dans les grandes villes comme Moscou et Saint-Pétersbourg en raison
des prix du foncier.
L’essor économique très rapide de la Russie ne profite donc qu’à une faible partie de sa
population. Cette rapidité n’a pas permis de mettre en place un système social suffisamment
solide et n’a pas encore permis à cet État de diversifier son économie puisqu’elle repose
principalement sur les hydrocarbures, qui sont des ressources non renouvelables. Aussi,
la mauvaise répartition des richesses qui a profité aux milliardaires oligarques continue de
creuser les inégalités. Leurs investissements ont fait augmenter le prix du foncier et des
produits des commerces. Cela met à mal aussi la classe moyenne qui était en train de se former.
La crise démographique ayant suivi la chute de l’URSS risque d’entraîner de nouveaux
problèmes : manque de main-d’œuvre et donc de personnes qui pourraient soutenir les retraités,
renforçant ce qui a été évoqué ci-dessus.
Ces inégalités de développement sont aussi visibles dans d’autres États :
En Chine, l’émergence du pays se traduit par un creusement des inégalités entre la Chine
littorale (urbaine, développée, et ouverte au monde depuis les réformes de Deng Xiaoping dans
les années 1980) et la Chine intérieure (rurale et moins développée).
En Inde, il existe un fort contraste entre le développement des classes moyennes qui accèdent
à la société de consommation, quelques millionnaires et milliardaires et un nombre
considérable de personnes pauvres entassées dans les bidonvilles.
L’émergence n’est donc pas un synonyme de développement, car les inégalités des sociétés
se creusent entre des classes aisées, toujours plus riches, une classe moyenne et des personnes
en situation d’extrême pauvreté qui ne voient pas leurs conditions de vie s’améliorer. Ces
inégalités sont parfois visibles dans l’espace : on parle de ségrégation socio-spatiale. L’enjeu
du développement n’est donc pas le passage d’un pays globalement pauvre à un pays
globalement riche, mais bien que cette transition débouche sur un développement
équitable avec une amélioration des conditions de vie de l’ensemble la population, en assurant
un meilleur partage de la croissance économique et la création d’un modèle plus respectueux
des hommes et de l’environnement.
C) Réduire les inégalités
Les pouvoirs publics ont la capacité de démarrer des politiques de développement : ils
peuvent débloquer de forts budgets et ont la main sur le foncier. Le problème majeur est la forte
corruption dans des États où chaque échelon de gestion est détourné de l’intérêt général, car les
agents cherchent leur enrichissement personnel (ou simplement leur survie). On peut prendre
l’exemple du programme de construction de logements sociaux « Minha Casa, Minha Vida »
développé au Brésil à l’initiative du président Lula en 2009 après la crise économique mondiale
de l’année précédente, pour permettre aux classes populaires brésiliennes d’accéder à la
propriété, et qui malgré d’importants succès n’a pas été épargné par la corruption (attribution
des logements, faible qualité des matériaux de construction).
Lorsque les programmes de développement reposent uniquement sur les initiatives privées
(promoteurs immobiliers), c’est l’intérêt des particuliers qui prime et ceux de l’entreprise qui
construit les immeubles. La population est expulsée et renvoyée en grande périphérie, tandis
qu’une population plus aisée s’installe à sa place, ce phénomène s’appelle la gentrification
(processus par lequel la population pauvre d’un quartier se voit remplacée par une autre aux
revenus plus élevés). Il est en particulier visible dans les métropoles mondialisées, aussi bien
dans les pays du Nord que du Sud. On peut prendre l’exemple les projets de destruction et de
reconstruction du bidonville de Dharavi dans la ville de Mumbai, qui font craindre aux habitants
d’être à terme chassés du quartier à mesure qu’il se gentrifiera.
Enfin, les institutions internationales telles que l’ONU promeuvent des programmes
ambitieux (objectifs du millénaire, objectifs de développement durable, Agenda 21, Agenda
2030…), mais ils sont trop peu nombreux pour parvenir à enrayer la très grande pauvreté, tout
en restant néanmoins nécessaires.

CONCLUSION :
La population mondiale est confrontée à deux évolutions majeures : la croissance et le
vieillissement. Mais ces tendances sont inégales d'un continent à l'autre, et même d'un pays à
l'autre. L'augmentation du nombre d'habitants et le vieillissement génèrent des défis
économiques et sociaux majeurs que les États doivent relever. Les liens entre démographie et
développement sont forts. Le développement progresse dans presque tous les pays de la
planète et se traduit pas une amélioration des conditions de vie. Mais, des inégalités de
développement sont présentes à toutes les échelles géographiques, et la pauvreté, même si elle
recule, est encore fortement présente. Les progrès du développement n'ont donc que
partiellement permis de réduire les inégalités de développement, quelle que soit l'échelle
concernée.

DÉFINITIONS À CONNAÎTRE :
Démographie : étude des populations humaines.
Développement : l’amélioration des conditions et de la qualité de vie d’une population.
Dividende démographique : on parle de dividende démographique pour évoquer le potentiel
de développement d’un pays en phase 2 ou en toute fin de transition, lorsque la population est
encore majoritairement jeune (avec plus d’actifs que de retraités) mais fait moins d’enfants que
les générations précédentes. Cette population jeune peut aider par son dynamisme économique
un pays à se développer, à la condition que l’Etat par ses investissements dans la santé, l’emploi
et l’éducation réponde à ses besoins.
Gini : le coefficient de Gini est un indicateur qui a pour but de mesurer les inégalités de richesse
d’un territoire. Il est compris entre 0 (égalité parfaite) et 1 (inégalités fortes).
IDH : indicateur créé en 1990 par le Programme des Nations unies pour le développement
(PNUD), l’indice de développement humain sert à mesurer le développement d’un pays à partir
de trois critères : l’accès à la santé, le niveau de vie et le niveau d’éducation de sa population.
Il est compris entre 0 (pays très faiblement développé) et 1 (pays très développé).
PIB : le produit intérieur brut est un indicateur qui permet de mesurer les richesses créées dans
un pays au cours d’une période donnée. On peut le calculer à l’échelle d’un pays (PIB) ou des
ses habitants (PIB/hab).
Transition démographique : processus qui permet le passage d’un régime démographique
ancien, caractérisé par une natalité et une mortalité fortes, à un régime dit « moderne », avec
une natalité et une mortalité faibles.

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