Alimentationdemence
Alimentationdemence
Alimentationdemence
AT T E I N T E D E D É M E N C E
Conseils pratiques pour les proches aidants
Introduction
Faire prendre ses repas à une personne démente peut devenir une
épreuve. Refus, attitudes inadéquates ou rapport à la nourriture
modifié : en tant que proche aidant, vous vous retrouvez en grande
difficulté et manquez souvent de moyens pour affronter certaines
situations. Il existe pourtant des astuces simples qui aideront votre
proche à conserver une alimentation équilibrée.
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Prévenir
la malnutrition
INFO
Des carences en vitamines ou la prise de certains
médicaments peuvent diminuer l’appétit. En cas de
modification du comportement alimentaire de votre proche,
n’hésitez pas à en discuter avec l’équipe soignante.
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Ve i l l e r à u n e
bonne hydratation
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Que pouvez-vous faire ?
Proposez toutes les heures, surtout lors de fortes températures
ou de locaux surchauffés, des boissons fraîches : eau avec une
rondelle de citron ou d’orange, sirop, jus dilués, bouillons, infusions
(menthe, verveine, cynorrhodon) refroidies et légèrement sucrées.
Les sorbets sont aussi une solution.
Prenez en compte les goûts de votre proche et pensez à des réci-
pients adaptés. L’utilisation exclusive d’eau pure ou d’infusion en
grande quantité n’est pas souhaitable, ajoutez des bouillons qui
apportent aussi du sel.
L E S AV I E Z - V O U S ?
Pour la majorité de la population, boire environ 1,5 à 2 litres de
liquides par jour est suffisant. Les apports doivent être augmentés
en cas de pertes en eau plus importante : transpiration, agitation,
fortes chaleurs, etc.
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Prévenir
la constipation
INFO
Vous trouvez en pharmacie des fibres
solubles, faciles d’utilisation, qui se mélangent
à n’importe quel liquide. Elles sont sans
saveur, sans odeur et peu onéreuses.
Demandez conseil à une diététicienne.
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Quels sont les signes comportementaux ?
La sensation de mal-être, difficile à exprimer, peut se traduire par
des comportements inhabituels :
signes d’opposition
refus de s’alimenter, du traitement, des soins ou de la toilette
agitation psychomotrice.
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Conseils
pour les repas
INFO
Un repas pris en commun dans une ambiance
conviviale stimule l’appétit.
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INFO
Veillez à la bonne hygiène bucco-dentaire de votre
proche et consultez un dentiste s’il souffre de
douleurs ou si ses prothèses sont mal adaptées.
INFO
Proposez une alimentation normale. Les régimes
spéciaux, souvent restrictifs, sont déconseillés,
car ils peuvent induire un état de malnutrition.
Seules les consistances (haché, tendre,
mixé, lisse, liquide) doivent être adaptées aux
difficultés de mastication ou de déglutition.
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Changements de goût
et sélection des aliments
Que se passe-t-il ?
Les changements de goûts sont fréquents lors d’une démence.
Souvent, une personne apprécie ce qu’elle détestait auparavant
et refuse ce qui faisait son bonheur dans le passé. Parfois, votre
proche sélectionne certaines saveurs et n’accepte qu’un type
d’aliments.
En pratique, votre proche :
se nourrit exclusivement de certains aliments (pain, desserts, etc.)
malgré la variété proposée
préfère les liquides et refuse les solides.
INFO
Une attirance et un goût prononcé pour les aliments sucrés sont souvent
constatés, car ils rappellent la chaleur, le réconfort, la sécurité. Qu’importe
s’il y a trop de sucre, le principal demeure que votre proche couvre ses
besoins en protéines. Favorisez les laitages, crèmes, flans, mousses,
yogourts, semoules, riz au lait et autres desserts au lait. Les préparations
à base de soja sont aussi appréciables.
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Les refus
alimentaires
Que se passe-t-il ?
La personne démente refuse la nourriture qui lui est servie : on peut
considérer cette attitude comme une forme de communication,
une manifestation de quelque chose qui ne va pas. Parfois, elle
consomme de petites quantités de nourriture, puis ne mange plus,
même si vous l’aidez.
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INFO
Adaptez-vous à votre proche et non le contraire.
Dans tous les cas, évitez de vous énerver, de
vous fâcher ou de « forcer » votre proche à
manger : cette attitude est source de conflit et
renforce le refus. Après tout, il y a de bonnes
chances que la prochaine fois il mange mieux.
La déambulation
pendant le repas
Que se passe-t-il ?
Votre proche se lève pendant le repas et part se promener. Il refuse
de s’asseoir et ne mange pas. Il se fâche, crie et peut faire des
gestes violents devant votre insistance.
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Comment réagir ?
Captez son attention.
Disposez des aliments faciles à consommer sur son parcours.
Nourrissez-le en marchant à ses côtés.
Favorisez le « manger-mains » quand il est à table
(lire ci-dessous).
Ne le forcez pas à rester à table, attendez un moment plus
adéquat.
Restez toujours observateur et posez-vous la question :
«Y aurait-il une raison particulière à ce comportement ? »
(cf. les causes du refus alimentaire).
L e « m a n g e r- m a i n s » ,
c’est malin !
Redonner de l’autonomie
A un certain stade de la maladie, votre proche ne sait plus se
servir des couverts. Par contre, le réflexe de porter les aliments
à la bouche est conservé. Optez pour le « manger-mains » en lui
mettant à disposition des aliments faciles à prendre avec les doigts,
des morceaux plutôt solides, résistants à une certaine pression, est
un moyen de supprimer l’obstacle des couverts.
Cette approche est parfois mal acceptée (connotation de mauvaise
éducation, de saleté et de régression mentale), pourtant elle contri-
bue à stimuler l’autonomie de votre proche. Rappelez-vous que,
dans le cadre de la démence, prévenir la malnutrition par tous les
moyens prime sur la bienséance.
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Aliments Favoriser Eviter
Farineux
Pommes Choisir une variété qui soit ferme Les purées et variété
de terre après cuisson. de pomme de terre très
Vapeur, nature, en morceaux farineuses.
assez gros ou alors des petites
pommes de terre entières à rôtir.
Pommes duchesses et
croquettes.
Riz et autres Les riz de type risotto ou basmati Les riz qui ne colle pas
céréales plus riches en amidon donc plus « paraboiled » : il est
gluants. difficile de faire des
La polenta, une fois cuite, durcit boulettes avec.
et devient facile à saisir. Le couscous, boulgour
Les crêpes, pancakes et autres ou autres dont les petits
préparations à base de farine grains peuvent étouffer.
peuvent être utiles.
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Laitages Favoriser Eviter
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INFO
Les suppléments oraux sont également
une alternative. Ils sont remboursés
sur prescription médicale. Demandez
L’a l i m e n t a t i o n conseil à votre diététicienne.
liquide
Réf. 456504 • DRMP • Alimentation d’une personne atteinte de démence • Novembre 2016
Une alimentation liquide peut faciliter la prise alimentaire. Elle doit
être enrichie afin d’apporter les nutriments essentiels au maintien
d’une bonne santé.