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Paludisme

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LE PALUDISME

I-EPIDEMIOLOGIE (OMS), Décembre


2016.
• Le paludisme est une maladie potentiellement mortelle
due à des parasites transmis à l’homme par des piqûres
de moustiques femelles infectés.
• Entre 2010 et 2015, l’incidence du paludisme a baissé
de 21% au niveau mondial tandis que le taux de
mortalité a reculé de 29% toutes tranches d’âge
confondues et de 35% chez les enfants de moins de 5
ans.
• L’Afrique subsaharienne supporte une part
disproportionnée de la charge mondiale du paludisme.
En 2015, 90% des cas de paludisme et 92% des décès
dus à cette maladie sont survenus dans cette région. Le
paludisme est dû à des parasites du genre Plasmodium
• transmis à l’homme par des piqûres de moustiques
Anopheles femelles infectés, appelés «vecteurs du
paludisme».
• Il existe 5 types espèces de plasmodium responsables
du paludisme chez l’homme :
– P. falciparum
– P. vivax
– P. malariae
– P. ovale
– P. Knowlesis
• Les Plasmodium falciparum et P. vivax sont les plus
dangereux.
• Plasmodium falciparum est le parasite du paludisme le
plus répandu sur le continent africain. Il est
responsable de la plupart des cas mortels dans le
monde.
plasmodium
II- Le cycle du paludisme
• Le cycle de reproduction comprend deux modes et a
lieu chez deux hôtes différents :
• Le cycle asexué ou schizogonie se produit chez l'être
humain
• Le cycle sexué ou sporogonie se produit chez l'insecte
• Le cycle chez l'être humain
– Le parasite de l'anophèle passe de sa salive au sang de l'être
humain.
– Invasion de la circulation sanguine sous forme sporozoïtes.
– Atteint le foie et transformation en mérozoïte.
– Mérozoïtes envahissent les globules rouges et provoquent
leur éclatement et la libération de toxines.
– Différenciation des mérozoïtes en gamètes.
– Ingestion des gamètes par un moustique, fécondation et
développement dans l'insecte. Migration du parasite au
niveau des glandes salivaires.
• Le cycle chez l'insecte
– Les gamètes mâles et femelles forment des oocystes.
– Les oocystes contiennent des sporozoïtes.
– Sporozoïtes vont migrer vers les glandes salivaires.
– Les moustiques femelles recherchent un repas sanguin
pour nourrir leurs œufs.
– Les Anopheles pondent leurs œufs dans l’eau.
– Ces œufs éclosent en larves puis deviennent des
moustiques adultes.
III- Transmission
• Dans la plupart des cas, le paludisme est transmis par
les piqûres de Anopheles femelles.
• Elle inocule des plasmodiums contenu dans ses glandes
salivaires sous formes de larve infestante à l’occasion
d’un repas sanguin.
• La piqûre survient entre le crépuscule et l’aube.
L’intensité de la transmission dépend de facteurs liés au
parasite, au vecteur, à l’hôte humain et à
l’environnement.
• Chaque espèce a ses préférences; certaines par
exemple préfèrent l’eau douce de faible profondeur
comme celle des flaques et celle présente dans les
empreintes laissées par les sabots d’animaux, que l’on
trouve en abondance pendant la saison des pluies dans
les pays tropicaux.
IV- Symptômes
• A- PALUDISME SIMPLE
• Il peut être défini comme un paludisme qui entraîne un
inconfort général mais n’entraîne pas un désordre des
systèmes. Le patient peut quand même vaquer à
certaines occupations et il ne reste pas couché.
• Les signes sont :
– Fièvre < 39,5°C
– Courbatures
– Frissons
– Céphalées
– Nausées.
• La période d’incubation maximale est de 7 jours après
la piqûre de moustique infectante.
• b- LE PALUDISME GRAVE
• Il peut être défini comme un paludisme qui fait suite à
un paludisme simple non ou mal traité.
• Il entraîne un inconfort général et un désordre des
systèmes.
• Le patient ne peut plus vaquer normalement à
certaines occupations et il ne reste pas couché.
• Les signes sont en plus de ceux cités plus haut :
– Douleurs abdominales
– Vomissements
– Diarrhées
– Convulsions
– Coma
– Anurie
– Urines coca-cola
• S’il n’est pas traité dans les 24 heures, le paludisme à
Plasmodium falciparum peut évoluer vers une affection
sévère (paludisme cérébral) souvent mortelle.
• Les enfants fortement atteints développent
fréquemment un ou plusieurs des symptômes suivants:
anémie sévère, détresse respiratoire consécutive à une
acidose métabolique ou paludisme cérébral.
• Dans les zones d’endémie, les personnes peuvent
parfois être partiellement immunisées, et il peut y avoir
des infections asymptomatiques.
• Il faut également noter que le plasmodium falciparum
peut entrainer un accès pernicieux appelé
neuropaludisme caractérisé par un coma fébrile et des
convulsions.
V- Diagnostic
• Dans tous les cas présumés, le paludisme doit être confirmé par
un diagnostic basé sur la recherche des plasmodies
– par microscopie (Goutte épaisse) ou
– par test diagnostique rapide)
• avant d’administrer un traitement.
• La confirmation parasitologique peut être obtenue en 30 minutes
ou moins.
• Un traitement sur la seule base des symptômes ne doit être
envisagé que si le diagnostic parasitologique n’est pas possible.
• Traitement (Protocole National)
• PALUDISME SIMPLE
– 1e ligne : ASAQ (Artésunate + Amodiaquine)
– 2e ligne : AL (Artemether + Luméfantrine)
• PALUDISME GRAVE
– 1e ligne : Artésunate
– 2e ligne : Quinine (1e ligne chez la femme enceinte)
– 3e ligne : Arteméther
ASAQ
Poids Comprimés J1 J2 J3

25 mg AS/67,5
4,5 à < 9 kg 1 cp 1 cp 1 cp
mg AQ

50 mg AS/135
9 à < 18 kg 1 cp 1 cp 1 cp
mg AQ

100 mg AS/270
18 à < 36 kg mg AQ 1 cp 1 cp 1 cp
blister de 3 cp

100 mg AS/270
≥ 36 kg mg AQ 2 cp 2 cp 2 cp
blister de 6 cp
Artésunate – Amodiaquine (ASAQ)
• Ex : Coarsucam ®
• Présentation
– Comprimés coformulés d’artésunate (AS)/amodiaquine
(AQ), sous blister, pour un traitement individuel complet
– Il existe 4 différents blisters correspondant à 4 classes de
poids :
• Comprimé à 25 mg d’AS/67,5 mg d’AQ base blister de 3
comprimés
Comprimé à 50 mg d’AS/135 mg d’AQ base blister de 3
comprimés
Comprimé à 100 mg d’AS/270 mg d’AQ base blister de 3
comprimés
Comprimé à 100 mg d’AS/270 mg d’AQ base blister de 6
comprimés
AL
Comprimé à 20/120 mg Comprimé à 80/480 mg

Poids
J1 J2 J3 J1 J2 J3

5 à < 15 kg 1 cp x 2 1 cp x 2 1 cp x 2 – – –

15 à < 25
2 cp x 2 2 cp x 2 2 cp x 2 – – –
kg

25 à < 35
3 cp x 2 3 cp x 2 3 cp x 2 – – –
kg

≥ 35 kg 4 cp x 2 4 cp x 2 4 cp x 2 1 cp x 2 1 cp x 2 1 cp x 2
Artemether – Luméfantrine (AL)
• Ex : Combiart ®, Artefan ®
• Présentation
– Comprimé co-formulé à 20 mg d'artéméther/120 mg
de luméfantrine, sous blister, pour un traitement
individuel complet
• Blisters de 6, 12, 18 ou 24 comprimés,
correspondant à 4 classes de poids
• Les comprimés sont dispersibles dans les blisters de
6 et 12 comprimés.
– Comprimé co-formulé à 80 mg d'artéméther/480 mg
de luméfantrine, sous blister de 6 comprimés, pour un
traitement individuel complet
• Posologie et durée
• – Le traitement est administré en 2 prises par jour
pendant 3 jours. A J1, la 1re dose est donnée à H0 et
la 2e dose 8 à 12 heures après. A J2 et J3, la dose
journalière est divisée en 2 prises (matin et soir).
Artésunate
• Posologie et durée
• 2,4 mg/kg/dose (Plus de 20 kg); et 3,0 mg/Kg/dose
(Moins 20 kg
• avec un flacon à reconstituer avec 1ml de
bicarbonate de sodium et 5ml d’eau distillée
• Après reconstitution, on divise la dose obtenue par
10 pour IV ou par 20 pour IM pour obtenir le
volume à prélever à chaque soin.
• Une dose à l'admission (H0) puis 12 heures après
l’admission (H12) puis 24 heures après l’admission
(H24) puis une fois par jour.
Artésunate injectable
• Présentation
• – Poudre pour injection, en flacon de 60 mg, avec
un flacon de 1 ml de bicarbonate de sodium à 5%
et un flacon de 5 ml de chlorure de sodium à 0,9%,
pour injection IV lente (3 à 5 minutes) ou IM lente
• Dissoudre la poudre avec la totalité du volume de bicarbonate
de sodium à 5% et agiter jusqu’à obtenir une solution limpide.
Ajouter ensuite le chlorure de sodium à 0,9% dans le flacon :
– 5 ml de chlorure de sodium à 0,9% pour obtenir 6 ml de solution
d’artésunate à 10 mg/ml, pour injection IV
– 2 ml de chlorure de sodium à 0,9% pour obtenir 3 ml de solution
d’artésunate à 20 mg/ml, pour injection IM
• Posologie et durée
• – Enfant de moins de 20 kg : 3 mg/kg/dose
– Enfant de 20 kg et plus et adulte : 2,4 mg/kg/dose
• – Une dose à l'admission (H0) puis 12 heures après
l’admission (H12) puis 24 heures après l’admission
(H24) puis une fois par jour.
• Administrer au minimum 3 doses par voie
parentérale puis, si le patient tolère la voie orale,
prendre le relais avec une combinaison
thérapeutique à base d’artémisinine (ne pas utiliser
l’association artésunate-méfloquine si le patient a
développé des signes neurologiques pendant la
phase aiguë).
Quinine
• Présentation et voie d'administration
• Ampoule de 200 ou 400 ou 500 ou 600 mg (dans 2
ml) de dichlorhydrate de quinine, à diluer dans du
glucose à 5%, pour perfusion lente. JAMAIS EN IV
DIRECTE.
• Posologie
• Enfant et adulte :
– dose de charge : 16,66 mg/kg à administrer en 4 heures,
suivis d’une perfusion de glucose à 5% en garde veine
pendant 4 heures
– dose d'entretien : 8 heures après le début de la dose de
charge, 8,33 mg/kg toutes les 8 heures (alterner 4
heures de quinine et 4 heures de glucose à 5%)
Quinine
• Présentation et voie d'administration
• Ampoule à 600 mg (300 mg/ml, 2 ml) de
dichlorhydrate de quinine, à diluer dans du glucose
à 5%, pour perfusion lente. JAMAIS EN IV DIRECTE.
• Posologie
• Enfant et adulte :
– dose de charge : 16,66 mg/kg à administrer en 4 heures,
suivis d’une perfusion de glucose à 5% en garde veine
pendant 4 heures
– dose d'entretien : 8 heures après le début de la dose de
charge, 8,33 mg/kg toutes les 8 heures (alterner 4
heures de quinine et 4 heures de glucose à 5%)
• Pour un adulte, administrer chaque dose de quinine
dans 500 ml.
• Pour un enfant de moins de 20 kg, administrer
chaque dose de quinine dans un volume de 10
ml/kg.
Arthemeter
• Posologie et durée
• Enfant et adulte :
3,2 mg/kg en une injection IM le premier jour
puis 1,6 mg/kg une fois par jour pendant
4jours suivants
Artemether
• Présentation
• Ampoule à 80 mg (80 mg/ml, 1 ml), solution huileuse pour
injection IM
Pour les doses inférieures à 1 ml, administrer à l'aide d'une
seringue de 1 ml graduée en 100e de ml.
• Posologie et durée
• Enfant et adulte :
3,2 mg/kg en une injection IM le premier jour puis 1,6 mg/kg une
fois par jour
Prévention du paludisme
• La lutte antivectorielle est le principal moyen de
prévenir et de réduire la transmission du paludisme.
• Si la couverture par les interventions de lutte
antivectorielle est suffisamment élevée dans une
région donnée, l’ensemble de la communauté sera
protégée.
• L’OMS recommande d’assurer une lutte antivectorielle
efficace pour protéger toutes les populations exposées
au risque de contracter le paludisme.
• Deux formes de lutte antivectorielle sont efficaces dans
beaucoup de situations: les moustiquaires imprégnées
d’insecticide et la pulvérisation d’insecticides à effet
rémanent à l’intérieur des habitations.
• Antipaludiques
• L’OMS recommande le traitement préventif intermittent par la
sulfadoxine-pyriméthamine pour les femmes enceintes vivant dans
des zones où la transmission est modérée à forte, à chaque visite
prénatale programmée après le premier trimestre.
• De même, pour les nourrissons vivant dans des zones de forte
transmission d’Afrique, 3 doses de sulfadoxine-pyriméthamine en
traitement préventif intermittent sont recommandées en même
temps que les vaccinations systématiques.
• Vaccins contre le paludisme
• Le Cameroun fait partie des 11 pays les plus touchés par le paludisme
dans le monde. Le pays a enregistré plus de 3 millions de cas et plus
de 3800 décès en 2021. Le Cameroun a lancé aujourd'hui le vaccin
antipaludique connu sous le nom de RTS,S contre P. falciparum dans
son programme élargi de vaccination
• Le vaccin antipaludique doit être administré selon un schéma à 4
doses aux enfants à partir de l'âge de 5 mois.
• Soins Infirmiers aux patients souffrant de
maladies parasitaires et mycosiques
• Accueil et Installation
• Prise des paramètres
• Identification des besoins (V. Henderson)
• Soins autonomes
• Soins délégués
• Respect des règles d’asepsie
• Surveillance des modifications bio-psycho-sociaux
• Pratique de la Prévention des Infections
• Mesures de prévention
• Hygiène de base:
– Précautions standards :
• Elles concernent :
– L’hygiène des mains
– Le port de vêtements de protection
– l’hygiène alimentaire.
Précautions standards : quelques exemples
Les précautions standards incluent:
• Se laver les mains,
• Couvrir toutes les plaies ,
• Porter des gants pour tout contact avec:
– Des fluides corporels
– Des lésions cutanées ou des muqueuses
– Des matériaux contaminés ou potentiellement contaminés
• Porter des équipements de protection individuels ,
• Etre prudent lorsque vous manipulez des objets
tranchants,
• Utiliser les boites de sécurité ,
• Désinfecter les instruments et les surfaces,
• Se débarrasser de tous les matériaux contaminés.
Exercice d’application
• Vous avez devant vous les patients ayant les signes et
symptômes suivants:
– Pierre 12 ans, 22 kgs, fissons, céphalées, fièvre
– Ange, 6ans, 15 kgs, fièvre, vomissements, nausées, céphalées
– Christian, 40 ans, 60 kgs, fièvre, céphalées, courbatures
– José, 20 ans, 45 Kgs, fièvre, anurie, céphalées, nausées et
vomissements
• Après les tests diagnostiques, tous sont diagnostiqués
de paludisme:
– Pour chacun, de quel type de paludisme s’agit-il? Justifier
votre réponse
– En fonction du type de paludisme, proposez un traitement
pour chacun avec les molécules possibles (calculez les doses
si nécessaire)
Exercice d’application
- Définissez les termes suivants: parasite obligatoire,
géophagie, accès pernicieux, métastase
- Complétez le tableau
définition Agent Mode de Signes et examens traitement prévention
pathogène transmission symptômes

paludisme

amibiase
Exercice d’application (suite)
• Vous avez devant vous les patients ayant des signes et
symptômes suivants:
– Pierre 12 ans, 22 kgs, fièvre, douleurs abdominales
– Ange, 6ans, 15 kgs, fièvre, vomissements, nausées
– Christian, 40 ans, 60 kgs, fièvre, diarrhées
– José, 20 ans, 45 Kgs, fièvre, ténesmes, nausées et vomissements
• Après les tests diagnostiques, tous sont diagnostiqués
d’amibiase digestive:
– Pour chacun, calculer la dose de métronidazole à prendre :
• En 24h
• Toutes les 12h
• Pour tout le traitement

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