DS Cancer Du Sein 978 3 9524915 9 1

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CANCER

DU SEIN
Ce qu’on ne vous
dit pas
Toutes les solutions naturelles pour aider à :
• Prévenir la maladie
• Accompagner les traitements
• Guérir de la maladie

Par l’équipe de Plantes & Bien-Être


© SNI Éditions, juin 2018
SNI Editions
Am Bach 3 – 6072 Sachseln – Suisse
ISBN : 978-3-9524915-9-1

Ouvrage réalisé avec les contributions de :


Dr Bérangère Arnal, Dr Philippe Dransart,
Dr Philippe Lagarde, Alessandra Moro Buronzo,
Dr Laurent Schwartz et Céline Sivault

Crédits photos : © EniaB – © MatoomMi – © S-Victoria /Shutterstock.com


CANCER
DU SEIN
Ce qu’on ne vous
dit pas

Par l’équipe de Plantes & Bien-Être


Sommaire

INTRODUCTION 9

Près d’une personne sur trois


aujourd’hui affectée 9

Mais d’abord, qu’est-ce qu’un cancer ? 11


Qu’est-ce qu’une métastase ?
Qu’est-ce que le sein ?
Qu’est-ce qu’un cancer du sein ?

Quelles sont les principales causes du cancer ? 20


Le tabagisme
L’abus d’alcool
L’alimentation
Le surpoids
La sédentarité
Le manque ou l’excès de soleil
Les médicaments
Les rayonnements
Les troubles du sommeil
Le stress
Le rôle des émotions
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques 33
Arrêter le tabac
Privilégier les traitements naturels pour les problèmes hormonaux
Utiliser les huiles végétales
Changer notre alimentation et notre mode de vie

Le dépistage 45
Dépasser les ratés de notre système de dépistage
L’autopalpation
Les examens cliniques

Le cancer du sein : une épreuve à accompagner 49


L’annonce de la maladie : un choc à encaisser
Les plantes antistress
Les remèdes homéopathiques antistress
Les traitements
Cancer : des protocoles à réinventer
Cancer : la recette qui pourrait stopper les métastases
Soigner les complications postopératoires
Atténuer les effets secondaires de la chimiothérapie
Les traitements complémentaires
« Ne négligeons aucune chance d’aller mieux » 91
Affamer le cancer
Évaluez votre risque de développer un cancer du sein

Glossaire 99
INTRODUCTION

Près d’une personne sur trois


aujourd’hui affectée

Même s’ils sont mieux soignés et globalement moins mortels, la fréquence


des cancers dans la population a augmenté de plus de 40 % ces 25 dernières
années. Dans un suivi qui s’étale sur 25 ans, l’INSERM a enregistré une
progression annuelle de +2,4 % par an pour les cancers du sein, soit
80 % en 25 ans !

Et le plan anti-cancer annoncé par Marisol Touraine en 2014 s’est révélé


n’être que de la poudre aux yeux : comment un plan supposé lutter contre le
cancer à une échelle globale peut-il espérer répondre aux interrogations, à
l’angoisse et à la solitude des patientes face au bouleversement qu’engendre
l’apparition de la maladie ?

9
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

La réalité, c’est que de multiples facteurs sont à l’œuvre et produisent plus


de cancers. Il faut d’ailleurs noter que cela concerne encore davantage les
cancers hormonodépendants en raison des très nombreux perturbateurs
endocriniens qui polluent l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons,
les aliments que nous ingérons et tous les objets que nous manipulons
dans notre vie quotidienne.

Dans ce livre, vous aurez ainsi l’occasion de faire le point sur tous ces
gestes qui vous rendent maîtres de votre propre santé. Ces petits riens
qui, mis bout à bout, vous permettent d’agir, efficacement, pour prévenir
et accompagner le cancer du sein.
Mais d’abord, qu’est-ce qu’un cancer ?
Au départ, le cancer n’est qu’une simple cellule qui rencontre une
défaillance de copie de ses gènes au moment de sa division. À chaque
fois que l’ADN d’une cellule est copié pour permettre de fabriquer une
autre cellule, des erreurs s’accumulent. Certaines modifient suffisamment
la forme des protéines pour les rendre moins efficaces (c’est l’une des
explications de la baisse des performances avec l’âge), d’autres vont initier
une cellule cancéreuse.

Ce phénomène est en fait assez banal pour nos quelque 100 000 milliards
de cellules. Chaque jour, nous subissons entre 500 000 et 1 million de
lésions génétiques sur nos cellules. Quand tout va bien, ces lésions sont
rapidement résorbées grâce aux systèmes de réparation de l’ADN. Le hic,
c’est que ces systèmes s’abîment avec l’âge, mais aussi avec la pollution, les
carences alimentaires, les inflammations chroniques, etc. Non réparées,
ces lésions deviennent des mutations et entraînent des risques de
proliférations non contrôlées, appelées métastases. C’est cela le cancer : le
clone d’une (ou plusieurs) cellule, dont les mécanismes de régulation sont
perturbés et qui va se multiplier puis se différencier au point de devenir un
autre organisme. Celui-ci va parasiter l’organisme original puis détourner
ses ressources jusqu’à le faire mourir.

11
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Qu’est-ce qu’une métastase ?

Une métastase est une localisation secondaire d’un cancer principal. Elle
est, en d’autres termes, une « fille » de la tumeur principale. Les cellules
cancéreuses acquièrent avec le temps la capacité d’envahir les tissus
environnants mais aussi distants. Leur moyen de transport : les vaisseaux
sanguins et lymphatiques. Les cellules cancéreuses y entrent grâce à
une partie dégradée d’un vaisseau sanguin ou via le réseau vasculaire
de la tumeur qui est anarchique (il présente des failles et est ainsi très
perméable). C’est l’intravasion. Elles vont ensuite s’installer dans un autre
endroit de l’organisme, créant un foyer secondaire à distance de la tumeur
principale.

Un second phénomène, appelé extravasion, y participe également.


Une fois dans la circulation sanguine, les cellules cancéreuses peuvent
se coincer dans des petits capillaires qui perfusent les organes. Elles y
prolifèrent jusqu’à le rompre et envahir l’organe à proximité.

Ces cellules cancéreuses nouvellement installées se retrouvent dans un


environnement différent de celui de la tumeur primaire et forment au
début une simple micrométastase invisible. Avec le temps, les cellules
cancéreuses s’adaptent, se recréent un environnement favorable et, grâce
à un processus appelé colonisation, la micrométastase devient métastase.

Les métastases peuvent se développer dans plusieurs organes en même


temps, altérant plusieurs fonctions vitales de l’organisme, alors que la
tumeur primaire n’en altère qu’une.

Pour comprendre plus spécifiquement le développement du cancer du


sein, faisons un petit point d’anatomie.

12
Mais d’abord, qu’est-ce qu’un cancer ?

Qu’est-ce que le sein ?

Anatomie du sein

Biologiquement, le sein a pour fonction de produire du lait afin d’alimenter


le nourrisson.

Ce sont les lobules qui produisent le lait, qui est ensuite transporté jusqu’au
mamelon avant de l’expulser.

Le mamelon est entouré de l’aréole, ronde, de couleur rose ou brunâtre.


Son rôle est de sécréter de la sueur afin de faciliter l’allaitement : elle agit
comme lubrifiant.

Tout autour de cette structure, nommée glande mammaire, de la graisse


et des ligaments permettent de soutenir les seins au thorax.

paroi thoracique

côte

muscles pectoraux

lobules

aréole

mamelon

canal

tissu adipeux

peau

13
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Développement des seins

C’est au cours de la puberté, vers 10 ou 12 ans, que se développe la


glande mammaire. En effet, c’est au cours de cette période que les ovaires
commencent à produire les deux hormones sexuelles, les œstrogènes et la
progestérone.

L’œstrogène, qui est la principale hormone féminine, est responsable du


développement des seins. Quant à la progestérone, elle prépare les seins à
la production de lait.

C’est également lors de la puberté que la graisse se place dans la poitrine,


donnant sa forme et sa taille aux seins.

Les seins continuent ensuite d’évoluer au cours de la vie.

À la grossesse, les lobules se développent afin de préparer l’allaitement.

À l’issue de la période d’allaitement, la glande mammaire retrouve sa taille


habituelle.

À la ménopause, les glandes et canaux diminuent et sont remplacés par


de la graisse, d’où une perte de volume. Les ligaments se relâchent, ce qui
provoque également une perte de tonus.

Qu’est-ce qu’un cancer du sein ?

On parle généralement du cancer du sein, mais cette appellation regroupe


en réalité différentes formes de cancers.

Il existe deux grandes catégories : les cancers du sein non infiltrants ou in


situ, signifiant qu’il n’y a pas de propagation du cancer, et les cancers du
sein infiltrants.

14
Mais d’abord, qu’est-ce qu’un cancer ?

Type de cancer du sein


Carcinome :
lobulaire
in situ
Le carcinome canalaire in situ (CCIS) Carcinome
canalaire in situ

Définition : Cancer situé uniquement


dans les parois des canaux, sans pro-
pagation à l’extérieur. Il est donc consi-
déré comme un cancer du sein de stade
0. Le traitement sera réussi chez la plu-
part des femmes atteintes. Il n’est pas
mortel, mais il peut réapparaître. Sur-
tout, il augmente le risque de développer un cancer infiltrant. Il est
donc important de le détecter mais attention : il ne présente géné-
ralement aucun symptôme, même à la palpation.

Symptômes, dépistage et traitement habituel : Seule la mammogra-


phie est pleinement efficace pour le repérer. À de rares occasions, il
provoque la formation d’une boule dure ou des sécrétions du mame-
lon. Pour le traiter, une tumorectomie est généralement pratiquée,
suivie éventuellement d’une radiothérapie.

Carc
in si

Type de cancer du sein : Carcinome lobulaire


in situ
Le carcinome lobulaire in situ (CLIS)

Définition : Formation de cellules anor-


males dans les lobules. Comme le
CCIS, il ne se propage pas, est non mor-
tel mais augmente le risque de dévelop-
per un cancer infiltrant.

Symptômes, dépistage et traitement Can


infl
habituel : Difficilement détectable, même à la mammographie. C’est
habituellement lors d’une biopsie qu’il est repéré. Un traitement n’est
pas toujours nécessaire, mais un suivi très régulier est recommandé.

15
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Type de cancer du sein :


Le carcinome canalaire
Carcinome
canalaire in situ
infiltrant (CCI) Carcinome
canalaire infiltrant
ou adénocarcinome canalaire

Définition : Il naît dans les canaux, mais


passe à travers la paroi et se propage
dans le sein et potentiellement dans
tout le corps. Il existe différents types
de CCI, en fonction de l’apparence des
cellules et de leur comportement : Carcinome canalaire infiltrant
sans autre indication (SAI) ou de type non spécifique (TNS) - Car-
cinome mucineux infiltrant - Carcinome tubulaire - Carcinome
médullaire - Carcinome micropapillaire infiltrant

Symptômes, dépistage et traitement habituel : Boule dans le


sein ou ganglion sous le bras - Changements de la peau du sein :
rougeur, œdème, peau d’orange - Changements du mamelon ou
suintement - Il est détecté par mammographie puis confirmé
avec différents tests (biopsie, échographie, etc.) - Un traitement
par chirurgie est généralement nécessaire : tumorectomie puis
Carcinome lobulaire Carcinome lob
radiothérapie (habituellement) ou mastectomie.
in situ La chimiothéra- infiltrant
Carcino
pie, l’hormonothérapie, les thérapies ciblées anti-HER-2
Carcinome
canalaire in situ
sont éga- canalai
lement prescrites selon l’état de la tumeur.

Cancer du sein
inflammatoire

16

Rougissement
Mais d’abord, qu’est-ce qu’un cancer ?

Type de cancer du sein : Carcinome lobulaire


infiltrant
lobulaire infiltrantCarcinome
(CLI)
canalaire infiltrant

Définition : Naît dans les lobules mais il


passe à travers la paroi et se propage
dans le sein et potentiellement dans
tout le corps. Carcinome lobulaire
in situ
Carcinome
Symptômes, dépistage et traitement ha- canalaire in situ
bituel : Il ne crée pas de boule dure mais provoque un durcissement
ou un épaississement de la peau du sein. Il peut apparaître à plusieurs
endroits dans un ou deux seins. Il est difficilement détectable par
mammographie : une biopsie est nécessaire dans la majorité des cas.

Il est souvent traité par hormonothérapie, par chirurgie, par radio-


thérapie, par chimiothérapie ou thérapie ciblée anti-HER-2.

Type de cancer du sein : Cancer du sein


Le cancer du sein inflammatoire (CSI) inflammatoire
Carcinome lobulaire Carcinome lobulaire
in situ infiltrant

Définition
Carcinome: C’est un cancer du sein rare. Carcinome
canalaire infiltrant
canalaire in situ
Il naît dans les canaux et se propage
dans les vaisseaux lymphatiques, qui
transportent le liquide lymphatique.

Symptômes, dépistage et traitement Rougissement


de la peau
habituel : Changements de la peau du
sein : rougeur, peau d’orange, dureté, démangeaison, chaleur - Chan-
gement dans l’apparence du mamelon - Gonflement des seins - Il
est souvent confondu avec une infection car il n’y a généralement
ni masse ni tumeur, ce qui le rend difficilement reconnaissable par
Cancer du sein
mammographie. Une échographie ou une IRM sont souvent néces-
inflammatoire

saires. - Le risque de propagation existe. Le traitement inclut sou-


vent chimiothérapie, chirurgie, radiothérapie, hormonothérapie ou
thérapie ciblée anti-HER-2.

17

Rougissement
Type de cancer du sein : La maladie
Cancer du sein de Paget du mamelon
inflammatoire

Définition : Peu courante, elle naît


à l’intérieur et autour du mamelon
et concerne davantage les femmes
âgées de plus de 50 ans. La plupart
des femmes touchées ont aussi un
Rougissement
autre type de cancer du sein (le même
de la peau ou le carcinome lobulaire in situ).

Symptômes, dépistage et traitement habituel : Démangeaison


- Écoulement - Aplanissement du mamelon - Le traitement est
habituellement la chirurgie.

Le cancer du sein chez les hommes

Les hommes peuvent également être concernés. Ils possèdent


en effet suffisamment d’œstrogènes pour pouvoir développer
un cancer du sein. Les causes peuvent être les mêmes que
pour les femmes : tabagisme, alcool, etc. Mais la cause princi-
pale est génétique : le syndrome de Klinefelter provoque la sé-
crétion de plus d’œstrogènes, d’où une augmentation du risque.
En raison de la méconnaissance de ce cancer chez l’homme, il
est souvent décelé à un stade avancé, lorsqu’une boule est déjà
formée ou que l’aréole ou le mamelon est déformé. Le cancer
du sein chez l’homme concerne majoritairement les hommes
de plus de 60 ans et représente 1 % des cancers du sein.
Quelles sont les principales causes
du cancer ?

Personne ne souhaite avoir un cancer. Pourtant, peu d’entre


nous sont prêts à changer radicalement leur mode de vie pour
s’en protéger. Mais connaissez-vous vraiment les mesures les
plus efficaces pour prévenir les principales causes du cancer ?

En France, comme dans de nombreux pays, le cancer est devenu la


première cause de mortalité, soufflant la première marche du macabre
podium aux affections cardiovasculaires1. Une cellule cancéreuse est
une cellule dont l’ADN a muté de manière anormale en réponse à une
agression extérieure (un polluant par exemple). Cette mutation change
plusieurs paramètres de fonctionnement de la cellule : la manière dont elle
se nourrit, la vitesse à laquelle elle se multiplie et finalement, la manière
dont sa mort est programmée.

Les études scientifiques les plus récentes estiment aujourd’hui que la


maladie est en lien avec notre environnement et notre mode de vie dans 70
à 90 % des cas2. Les 10 à 30 % restants seraient en lien avec des mutations
génétiques directement héritées de nos parents ou mises en place in utero.
1. Townsend N. Cardiovascular disease in Europe : epidemiological update 2016. Eur
Heart J. 2016 Nov 7 ; 37(42):3232-3245. Epub 2016 Aug 14
2. Wu S, Powers S, Zhu W, Hannun YA. Substantial contribution of extrinsic risk
factors to cancer development. Nature. 2016 Jan 7 ; 529(7584):43-7

19
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Pire encore, une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé de juin 2018


estime que nous pourrions réduire de 40 % le nombre total de cancers en
agissant directement sur les principaux facteurs (tabagisme, alcoolisme...).
Il n’y a donc qu’une infime proportion de cancers sur lesquels nous
n’avons pas de prise. Dans la plupart des cas on peut diminuer fortement
son risque. Voici comment.

Le tabagisme
Tout le monde le sait, et pourtant ! Le tabagisme est la première
cause de cancer. Concernant 15 millions de Français – soit le tiers des
personnes de 15 à 75 ans – cette fâcheuse habitude est responsable à
elle seule de 30 % des décès imputables à la maladie. Chaque cigarette
est en effet un cocktail explosif de 4 000 substances chimiques, dont au
moins 50 sont des cancérogènes avérés. Les organes en première ligne
sont bien sûr les poumons (on estime que 93 % des cancers du poumon
sont ainsi directement liés au tabagisme passif ou actif). Le risque de
développer la maladie augmente de façon proportionnelle à la quantité
de tabac consommée et à la durée du tabagisme. Les voies aérodigestives
supérieures (la cavité nasale, les sinus, la bouche, le pharynx, le larynx),
également en contact direct avec la fumée chaude, représentent une
localisation habituelle des cancers liés au tabac. Mais fumer est aussi un
facteur de risque pour de nombreux autres cancers : œsophage, estomac,
foie, pancréas, côlon, rectum, rein, vessie, col de l’utérus, ovaire, moelle
osseuse et même le sein.

L’abus d’alcool
La consommation excessive d’alcool arrive au second rang des causes
de cancers évitables. Elle est responsable chaque année d’environ 15 000
décès en France, soit près de 10 % de la mortalité par cancer3. Malgré une
baisse depuis les années 60, elle reste élevée dans notre pays. Un Français
sur dix consomme de l’alcool au quotidien. Les organes du tube digestif
sont les plus exposés : la bouche, le pharynx, le larynx, l’œsophage, le
côlon/rectum, mais également le foie et le sein chez la femme. Le risque

3. Guérin S et al. Alcohol-attributable mortality in France. Eur J Public Health. 2013


Aug ; 23(4):588-93. doi: 10.1093/eurpub/ckt015. Epub 2013 Mar 4

20
Quelles sont les principales causes du cancer ?

est évidemment d’autant plus élevé que la consommation est importante,


et tous les alcools ne sont pas égaux : si la consommation d’un verre
d’alcool par jour (cocktail, digestif, bière, etc.) augmente déjà le risque de
cancer (+5 % pour le cancer du sein et +20 % pour les cancers du tube
digestif), le vin en particulier ne semble pas avoir d’effet délétère si la dose
consommée est raisonnable (un verre par jour pour une femme et deux
maximum pour un homme de bonne corpulence)4-5. L’effet cancérogène
de l’alcool est lié à la présence d’éthanol, et concerne donc en théorie tous
les types d’alcools.

Cependant, les chercheurs pensent que dans le cas du vin, la présence


de molécules bénéfiques (les polyphénols notamment) pourrait
contrebalancer les effets délétères de l’éthanol en exerçant un effet
protecteur.

L’alimentation
De nouvelles études confirment que l’alimentation influence le risque de
cancer du sein. L’équilibre entre les différentes graisses alimentaires serait
particulièrement important.

Des chercheurs du CNRS ont produit une synthèse de travaux de recherche6


montrant que les oméga-6 augmentent les risques de développer
un cancer du sein, alors que les oméga-3 présentent des propriétés
anticancéreuses majeures. Or les habitudes alimentaires actuelles donnent
une place excessive aux oméga-6. On les trouve dans une grande variété
de produits industriels, dans les huiles de tournesol, de maïs, de pépins de
raisin, de germe de blé ou de carthame et également dans la viande. Pour
inverser la tendance et diminuer le risque de cancer, il faudrait augmenter
la consommation d’oméga-3, majoritairement présents dans les huiles de
lin, de cameline, de colza, de noix et dans les poissons gras.

4. Bagnardi V et al. Light alcohol drinking and cancer: a meta-analysis. Ann Oncol. 2013
Feb ; 24(2):301-8. doi: 10.1093/annonc/mds337. Epub 2012 Aug 21
5. Renaud S, Lanzmann-Petithory D, Gueguen R, Conard P. Alcohol and mortality from
all causes. Biol Res. 2004 ; 37(2):183-7
6. Michel de Lorgeril and Patricia Salen - New insights into the health effects of dietary
saturated and omega-6 and omega-3 polyunsaturated fatty acids – BMC Medicine 2012,
10:50 doi:10.1186/1741-7015-10-50.

21
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Le surpoids
Le surpoids et l’obésité sont un facteur de risque de cancer à part entière.
À partir de données recueillies dans 184 pays sur l’année 2012, une étude
a conclu que le surpoids engendrait près de 500 000 cas de cancers mortels
dans le monde chaque année7. Les femmes sont en première ligne, car
l’excès de poids favorise le développement de cancers gynécologiques
touchant utérus, ovaires, et, après la ménopause, les seins. Mais ce ne
sont pas les seuls organes concernés : plus de 13 cancers différents y sont
associés8, touchant la sphère digestive, mais aussi la prostate et le rein ou
atteignant les cellules souches qui fabriquent les cellules sanguines. Plus le
surpoids est important, plus le risque de cancer s’accroît. En cause, l’excès
de graisses qui provoque un état inflammatoire et augmente la production
de certaines hormones, dopant la croissance des tumeurs.

Par ailleurs, la maladie est plus agressive chez les personnes souffrant d’un
excès de poids : des chercheurs ont constaté que les cellules graisseuses
facilitent la dissémination du cancer du sein dans l’organisme9.

La sédentarité
Le manque d’activité physique n’est pas seulement néfaste à la santé cardio-
vasculaire, il rend également plus vulnérable face à certains cancers. Une
méta-analyse menée en 2014 a montré un risque accru de cancers du
côlon, du poumon et de l’utérus chez les personnes les plus sédentaires10.
Une analyse antérieure avait quant à elle montré l’effet protecteur de
l’exercice sur le cancer du sein, celui-ci permettant de réduire de 25 % le

7. Arnold M. Global burden of cancer attributable to high body-mass index in 2012:


a population-based study. Lancet Oncol. 2015 Jan ; 16(1):36-46. doi: 10.1016/S1470-
2045(14)71123-4. Epub 2014 Nov 26
8. The New England Journal of Medicine August 25 2016 2016 DOI: 10.1056/
NEJMsr1606602 Body Fatness and Cancer — Viewpoint of the IARC Working Group
9. Dirat B et al. Cancer-associated adipocytes exhibit an activated phenotype and
contribute to breast cancer invasion. Cancer Res. 2011 Apr 1 ; 71(7):2455-65. doi:
10.1158/0008-5472.CAN-10-3323
10. Schmid D, Leitzmann MF. Television viewing and time spent sedentary in relation
to cancer risk: a meta-analysis. J Natl Cancer Inst. 2014 Jun 16 ; 106(7). pii: dju098. doi:
10.1093/jnci/dju098. Print 2014 Jul

22
Quelles sont les principales causes du cancer ?

risque d’être atteint par la maladie11. Ces bénéfices passent par plusieurs
mécanismes : le sport réduit la production d’œstrogènes et de facteurs de
croissance, freinant ainsi une potentielle croissance tumorale. Il tempère
les phénomènes inflammatoires et stimule les défenses immunitaires,
notamment les cellules Natural Killer (NK), qui détruisent les cellules
cancéreuses. Si le fait de bouger (faire du sport, mais également être
actif au quotidien de façon plus globale) permet de prévenir l’apparition
de la maladie, il va également améliorer la santé des personnes qui
l’ont développée. L’activité physique réduit le risque de récidive de
certains cancers (côlon, sein, prostate), atténue les effets secondaires des
traitements et facilite la récupération en cas d’intervention chirurgicale.

Le manque ou l’excès de soleil


Dans les pays de l’hémisphère Nord, le manque de soleil en hiver met
l’organisme à rude épreuve car il le prive de sa capacité à produire la
vitamine D. Les rares sources alimentaires en ce nutriment - poissons
gras et huile de foie de poisson essentiellement – ne peuvent pas couvrir
les besoins journaliers et les carences sont courantes. Des chercheurs ont
établi un lien entre cette situation et le risque de survenue de plus de 15
cancers ! En particulier, le lien est très fort avec les cancers du côlon, du
rectum, de l’estomac, du sein, de l’endomètre, des reins, des ovaires et du
poumon. Les personnes ne manquant pas de vitamine D ont jusqu’à deux
fois moins de risques de développer un cancer12. Par ailleurs, avoir les
bonnes quantités de vitamine D augmente nettement les chances de survie
en cas de cancer, car celle-ci renforce l’immunité de manière générale. Ce
sont les UVB du soleil qui sont responsables de la synthèse de la vitamine
D dans la peau et, paradoxalement, ces UV ont un effet cancérogène
bien connu : ils induisent des mutations de l’ADN, qui peuvent donner
naissance à des lésions cancéreuses. Alors comment le soleil peut-il être
à la fois néfaste et protecteur ? Tout simplement parce que l’effet des UV
dépend beaucoup de la manière dont nous nous y exposons : à petites
doses quotidiennes, en évitant les coups de soleil et les brûlures, ils sont
bénéfiques. Lors d’une exposition intensive ou sans mesure, les rayons
11. Lynch BM et al. Physical activity and breast cancer prevention. Recent Results
Cancer Res. 2011 ; 186:13-42. doi: 10.1007/978-3-642-04231-7_2
12. Peterlik M, Grant WB, Cross HS. Calcium, vitamin D and cancer. Anticancer Res.
2009 Sep ; 29(9):3687-98

23
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

UV provoquent des mutations dans l’ADN qui augmentent le risque de


cancer de la peau.

Mais attention : se protéger du soleil ne protège pas forcément du cancer


de la peau ! Le mélanome, le cancer de la peau le plus sérieux, survient
dans 25 % des cas sur des zones peu ou pas exposées au soleil (paume des
mains ou des pieds par exemple).

Un bon taux de vitamine D toute l’année

En France, un complément alimentaire de vitamine D est recom-


mandé au minimum entre les mois d’octobre et d’avril, période
pendant laquelle les UVB permettant la synthèse de vitamine D
dans la peau sont absents. Une dose de 4 000 UI est suffisante
pour 80 % des adultes. Pour les autres, un apport de 5 000 à
6 000 UI est nécessaire. L’objectif est de maintenir un taux san-
guin de vitamine D compris entre 40 et 80 ng/mL, concentration
à laquelle cette substance exerce tous ses bienfaits. Attention,
la plupart des compléments alimentaires ne contiennent que
400 UI par dose, dans ce cas il faut donc prendre 10 fois la dose
indiquée sur l’emballage.

Les médicaments

Mais pourquoi les personnes transplantées sont-elles plus souvent


frappées par le cancer ? Ce risque accru - de mélanome et de lymphome
principalement - n’est pas lié à l’acte en lui-même, mais au traitement
que doivent prendre les patients pour éviter le rejet de la greffe, à base
de médicaments immunosuppresseurs. La mortalité par cancer est
ainsi trois fois plus élevée après une greffe d’organe que pour le reste
de la population13. Ce ne sont pas les seuls médicaments à favoriser la

13. Sergio A. Acuna, MD et al. Cancer Mortality Among Recipients of Solid-Organ


Transplantation in Ontario, Canada. JAMA Oncol. 2016 ; 2(4):463-469. doi:10.1001/

24
Quelles sont les principales causes du cancer ?

maladie : traitement substitutif de la ménopause à base d’hormones


synthétiques, tamoxifène utilisé pour lutter contre certains cancers du
sein et médicaments antitumoraux ou inhibiteurs calciques utilisés contre
l’hypertension14 accroissent également ce risque.

Bien sûr, on ne peut pas toujours éviter les médicaments, notamment en


cas de greffe, mais lorsque c’est possible, mieux vaut bien réfléchir.

Les rayonnements
À côté du rayonnement solaire, d’autres rayonnements jouent un rôle
dans l’initiation de cancers :

•  Les rayonnements émis par le radon, un gaz radioactif qui affecte


certaines régions.

•  Les rayonnements cosmiques qui touchent plus particulièrement le


personnel navigant des avions et les voyageurs fréquents.

•  Les téléphones portables, dont le rayonnement électrique (pas le champ


magnétique) engendre par échauffement des cellules des effets pro-
inflammatoires qui endommagent les gènes qui augmentent les risques
de tumeurs cérébrales.

•  Les radiographies et mammographies dont on devrait adapter la


fréquence aux facteurs de risque de chacun(e).

•  Les scanners, dont il est indispensable de mieux peser l’usage en leur


associant systématiquement une supplémentation radioprotectrice
(voir encadré).

•  Et enfin les traitements par radiothérapie, cause importante de


cancers secondaires, qui nécessiteraient l’adjonction de protocoles de
supplémentation radioprotectrice à ce jour non utilisés.
jamaoncol.2015.5137
14. Li CI et al. Use of antihypertensive medications and breast cancer risk among women
aged 55 to 74 years. JAMA Intern Med. 2013 Sep 23 ; 173(17):1629-37. doi: 10.1001/
jamainternmed.2013.9071

25
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Scanner : arrêtons le massacre !

On considère que la répétition des mammographies est respon-


sable de la genèse de 225 cancers du sein pour 1 million d’exa-
mens. Mais comme l’a rappelé l’Agence de sécurité nucléaire
après l’accident de Fukushima, la première cause d’exposition –
et de très loin – à la radioactivité dans les sociétés développées
est l’examen par scanner. Le nombre de scanners pratiqués en
France a augmenté de 50 % rien qu’entre 2002 et 2007. L’irradia-
tion subie lors d’un scanner est de 100 à 1 000 fois plus élevée
que celle lors d’une simple radiographie. Le National Cancer Ins-
titute a estimé, suite à une étude, que l’utilisation des scanners
aura été responsable en 2007 de l’apparition aux États-Unis de
29 000 cancers, dont 14 500 mortels. Il est aujourd’hui fonda-
mental de cesser de multiplier des scanners non indispensables
et de protéger les patients par une supplémentation radiopro-
tectrice et de réparation de l’ADN. Polyphénols : thé vert, thé
vert matcha, curcuma, chocolat noir... en compléments soit
Antiox F4 (Synergia), soit Flavodyn (Bionutrics/ Metagenics).
Antioxydants : soit Antiox 200 (Synergia) soit Aodyn (Bionutrics/
Metagenics) auquel ajouter vitamine C 125 mg toutes les une ou
deux heures. À prendre 15 jours avant et après. Ensuite, ajouter
une cure de 10 jours de Physiomance DNAir (Therascience).

26
Quelles sont les principales causes du cancer ?

Les troubles du sommeil


Le sommeil est un moment privilégié où l’on peut investir beaucoup plus
d’énergie dans des activités de défense et de réparation de nos organes et
tissus. Bien dormir est indispensable à la détoxification, l’immunité, la
réparation des dégâts oxydatifs et inflammatoires (en particulier sur l’ADN).
Les troubles du sommeil, qui affectent aujourd’hui plus d’un Français sur
trois, jouent donc un rôle dans les risques de cancer.

La mélatonine, une hormone sécrétée après l’endormissement, est à la fois


le chef d’orchestre qui rythme les phases de sommeil et de veille, mais aussi un
puissant antioxydant protecteur et un modulateur des hormones sexuelles.
La réduction chronique de mélatonine par la vie moderne a donc une
action directement promotrice des cancers hormonodépendants (certains
cancers du sein, 80 % des cancers de la prostate). Le Centre international
de recherche sur le cancer (CIRC) classe le travail sur un poste fixe et les
décalages horaires dans les carcinogènes probables. Les travailleurs sur
un poste fixe présentent ainsi un risque augmenté de cancers colorectaux,
tandis que les hôtesses de l’air, les infirmières et les personnes exposées à de
forts champs magnétiques (inhibiteurs de la sécrétion de mélatonine) sont
plus exposés aux risques de cancers du sein.

Le sommeil protège contre le cancer

Travailler de nuit, ce n’est pas seulement bouleverser son rythme


biologique, c’est aussi s’exposer à un risque accru de cancer. On
avait déjà démontré, sans l’expliquer, que les infirmières qui tra-
vaillaient de nuit depuis plus de trente ans présentaient un risque
de cancer du sein 1,5 fois plus élevé que leurs consœurs qui tra-
vaillaient la journée.

Des épidémiologistes ont découvert1 que ce risque accru pour-


rait être dû à un défaut de mélatonine, appelée couramment
« hormone du sommeil ». Celle-ci, sécrétée pendant la nuit, est

1. Parveen Bhatti et al. « Oxidative DNA damage during night shift work ». Occup.
Environ. Med., doi : 10.1136/oemed-2017-104414. 2017

27
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

en effet impliquée dans la réparation de l’ADN. Et, de fait, le corps


humain répare beaucoup mieux pendant la nuit les dommages
causés à l’ADN durant la journée. Les chercheurs ont observé,
chez 50 femmes travaillant de nuit, une troublante corrélation
entre un faible niveau de mélatonine et un faible taux du mar-
queur de la réparation de l’ADN dans les urines.

En attendant qu’ils clarifient l’éventuel lien de causalité entre ces


deux phénomènes, sachez que la lumière (notamment celle des
ordinateurs et téléphones portables) interfère fortement avec la
production de mélatonine.

Le stress
Encore peu considérés, le stress et la fatigue (et leur premier cofacteur,
le déficit en magnésium) sont en pratique des facteurs carcinogènes
quantitativement très importants. Ils ont pour effet secondaire d’entraîner
la défaillance de tous les systèmes de défense, qu’ils soient antitoxiques,
antioxydants, anti-inflammatoires, immunitaires, apoptotiques, ou de
réparation de l’ADN.

Dans les stress intenses et chroniques, ou ceux associés à une dépression,


l’élévation du cortisol (une hormone sécrétée par la glande surrénale du
cortex) affaiblit les défenses immunitaires. Le stress et le déficit magnésien
sont des cocarcinogènes d’autant plus efficaces qu’ils induisent tous deux
et en synergie une pénétration accrue de fer dans les cellules. On observe
ainsi une augmentation de 122 % du risque de cancer du sein avec un
stress chronique, et de 256 % avec la survenue d’événements stressants.

Plusieurs études mettent également en évidence une incidence de


pathologies multiples augmentées chez les officiers de police, dont les
cancers du côlon, du rein, de l’œsophage, du tube digestif, du sein, des
testicules, et de la maladie d’Hodgkin.

28
Quelles sont les principales causes du cancer ?

Le rôle des émotions


Dr Philippe Dransart : « Le cancer est une émotion coupée de sa source »

Pas facile de mettre en évidence la cause psychologique du cancer.


Pourtant, sans évacuer les causes environnementales ou héréditaires, il
y a bien une raison psychologique à cette maladie, estime le Dr Dransart,
médecin homéopathe et auteur de La maladie cherche à me guérir (Le
Mercure Dauphinois). La difficulté à trouver des liens émotionnels avec
la maladie est illustrée par un rapport d’étude menée par une étudiante
en médecine. Sa méthode ? Un questionnaire adressé à mille patientes
atteintes d’un cancer et qui ne révélaient aucun stress particulier. Rien
d’étonnant pour le médecin grenoblois :

« Le cancer est une émotion coupée de sa source. Je vois tous les jours
des patients qui parlent de leurs malheurs sur un ton détaché. Chez eux,
l’émotion n’est pas reconnue ou relativisée. Un peu comme si elle était
absorbée par le corps. J’ai ainsi eu une patiente qui avait développé un
cancer du sein quelque temps après une IVG. Elle ne ressentait rien
de particulier par rapport à cet épisode de sa vie. Mais quand je lui ai
demandé : « Quel prénom lui auriez-vous donné ? », elle a fondu en
larmes. Aujourd’hui, elle va bien. Ses douleurs morales enfin reconnues,
exprimées puis apaisées, elle s’est rétablie. »
Cancer du sein : ce qu’il faut faire
pour réduire les risques

Une femme française sur huit a été, est ou sera un jour touchée
directement... Pour vous prémunir, nous vous livrons les clefs
d’une prévention efficace : un mode de vie sain, des traitements
hormonaux naturels et un meilleur dépistage.

De tristes records

Chaque année, dans le monde, un million de cancers du sein


sont dépistés. 400 000 femmes en décèdent. En Europe, on es-
time que 1 cancer sur 3 est un cancer du sein.

En France, le cancer du sein occupe la triste place du premier


cancer chez les femmes. On compte plus de 55 000 nouveaux
cas chaque année, un chiffre doublé depuis 30 ans. En tout,
c’est près de 1 femme sur 8 qui a été, est ou sera concernée.
L’âge moyen de la découverte du cancer du sein est de 60 ans.

Le nombre de décès par cancer du sein est stable, autour de


12 000 par an. L’âge moyen au décès par cancer du sein est

31
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

de 73 ans. Les deux tiers des décès concernent des femmes


qui ne se font pas dépister. Toutes les heures, c’est une femme
française qui perd la vie après un combat contre cette maladie.
Si le nombre de décès est stable, cela signifie que les traite-
ments sont plus efficaces. On estime que le taux de survie à 5
ans est aujourd’hui supérieur à 85 %. Voilà enfin une informa-
tion positive.

Arrêter le tabac

Les jeunes filles fument de plus en plus jeune. C’est pourquoi le cancer du
sein chez la femme est en passe d’être dépassé par le cancer du poumon,
lié au tabagisme.15, 16 On estime que si les femmes s’arrêtaient de fumer,
le nombre total des cancers diminuerait de 35 %. Le tabac est un des
cofacteurs dits carcinogènes dans le cancer du sein, mais aussi dans
celui du poumon et du col de l’utérus. Pourquoi ? Parce que le tabac est
responsable de perturbations génétiques et hormonales via la nicotine qui
stimule la prolactine17. C’est pourquoi il peut favoriser la survenue ou le
développement d’un cancer du sein. Même le tabagisme passif multiplie
les risques de cancer du sein (par 1,6 à 2,19). Face à la découverte d’un
cancer du sein chez une fumeuse, le premier geste est donc de mettre en
place le sevrage tabagique. Il peut être accompagné par de l’hypnose, de
l’acupuncture classique, de l’auriculothérapie ou la méthode Chiapi, mais
aussi par la prescription de plantes médicinales spécifiques. Certaines
plantes sont efficaces pour arrêter de fumer car elles créent un véritable
dégoût du tabac (voir tableau).

15. http://sante.lefigaro.fr/actualite/2015/01/27/23306-2015-cancer-poumon-va-tuer-
plus-femmes-que-cancer-sein
16. en 3e position des décès de la femme : le cancer du côlon
17. hormone hypophysaire de la lactation, elle impacte directement la glande mammaire.

32
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

Les plantes qui entraînent un dégoût du tabac


• Commencer par des doses faibles
Lobélie Parties aériennes du fait des risques de nausée
enflée, • Infusion de 1,5 g de parties aériennes
fleuries
Lobelia dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour
inflata • 1 gélule de poudre de plante de
200 mg à 600 mg, 3 fois par jour
• Infusion de 2 g de feuilles dans
Plantain,
Feuilles 150 ml d’eau, 3 fois par jour
Plantago
• 1 gélule de poudre de feuille de
major
280 mg, 3 fois par jour pendant les repas
• Décoction de 3 g de racines coupées
Valériane, Racines menu, 3 fois par jour
Valeriana
• 1 à 2 gélules de poudre de racines
officinalis
de 350 mg 3 fois par jour
Poivre Huile essentielle • Inhalation plusieurs fois par jour
noir, Piper
nigrum

Celles contre-indiquées en cas de cancer du sein car contenant des phyto-œstro-


gènes, aucun problème en préventif (pas au long cours en situation d’hyperœs-
trogénie)
Kudzu,
• 3 gélules de 600 mg de poudre
Pueraria Racines
de racines
lobata
• 50 gouttes matin, midi et soir
de teinture-mère
Parties aériennes • 1 gélule de poudre de graines,
Avoine,
vertes, graines, 3 fois par jour
Avena sativa
flocons • Flocons d’avoine dans une compote
• Infusion de 3 c. à soupe d’avoine
dans ½ l d’eau

33
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Privilégier les traitements naturels


pour les problèmes hormonaux

En dehors des antécédents personnels ou familiaux directs de cancer du


sein (mère, sœur, fille) et de la prise en compte de tous les facteurs de
risque connus18, il est important de traiter les désordres hormonaux (à
type d’hyperœstrogénie) par des thérapeutiques naturelles plutôt que par
des hormones de synthèse19.

Parfois, il peut être préférable de proposer un traitement phytothérapique


hormonal plutôt que des hormones de synthèse aux femmes présentant
des désordres hormonaux20, comme le syndrome prémenstruel, la
préménopause, la ménopause… Pourquoi ne pas laisser à la patiente le
choix de faire appel à des thérapeutiques naturelles si elle le souhaite, si
la situation hormonale le permet, et ne proposer l’allopathie qu’en cas
d’échec de celles-ci ?

Cette situation hormonale responsable de douleurs et de congestion des


seins, de mastose fibrokystique, s’inscrit souvent dans le cadre d’un syndrome
prémenstruel21 chez la femme, de la puberté à la préménopause. Le risque
global de cancer du sein chez une femme présentant une mastopathie bénigne
(non proliférative, proliférative avec atypie, hyperplasie avec atypie) est de
1,56 par rapport à la population générale. Il n’y a pas lieu de s’en inquiéter.

Ce déséquilibre hormonal est physiologique, normal à la puberté et à


la préménopause ; sinon il s’intègre dans le cadre d’un cycle menstruel
perturbé en relation avec l’émotionnel et une mauvaise gestion des stress.
Il est parfois induit par des traitements hormonaux ou des contraceptifs
hormonaux mal dosés, ou encore par un stérilet hormonal.

Il est possible d’utiliser les plantes à action hormonale pour traiter ces
problèmes hormonaux. Les plantes phytoprogestagènes sont des plantes

18. Bérengère Arnal, Martine Laganier, Anticancer du sein, Éditions Eyrolles, 2015, p. 24.
19.Pr Dominique Belpomme, Ces maladies créées par l’homme, Éditions Albin Michel,
2004 ; Avant qu’il ne soit trop tard, Éditions Fayard, 2007.
20. Bérengère Arnal, Le Syndrome prémenstruel, Éditions Thierry Souccar, 2014.
21. Bérengère Arnal, Le Syndrome prémenstruel, Éditions Thierry Souccar, 2014.

34
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

qui miment l’action de la progestérone. Les plantes anti-œstrogènes ont


une action qui empêche la transformation des androgènes (hormones mâles
telles que l’androstènedione et la testostérone) en œstrogènes (œstrone
et œstradiol), elles permettent de lutter contre l’hyperœstrogénie. On les
prescrit de la même façon que les hormones progestatives : 10, 15, 20 jours
dans le cycle, voire en continu.

Traiter les problèmes hormonaux grâce aux plantes

Phyto-
Plante Anti-
progesta- Posologie
médicinale œstrogènes
gène
• TM22, 50 à 100 gouttes
Achillée matin et soir
millefeuille,
Achillea + • Infusion sommités fleuries
• Gélules 180 mg 1 à 3 gélules
millefolium
matin et soir
• TM, 50 à 100 gouttes
Actée à matin et soir
grappes,
Actea + • Décoction rhizome
• Gélules 300 mg 1 à 2 gélules
racemosa
matin et soir
• TM, 50 à 100 gouttes
matin et soir
Alchémille,
• EPS1, 1 c à café matin et soir
Alchemilla + • Infusion parties aériennes
vulgaris
• Gélules 170 mg 1 à 3 gélules
matin et soir
• TM, 50 à 100 gouttes
matin et soir
Gattilier,
• EPS, 1 c à café matin et soir
Vitex agnus + + • Infusion fruits
castus
• Gélules 200 mg 1 à 3 gélules
matin et soir
Grémil, • TM, 50 à 100 gouttes
Lithosper-
mum + matin et soir
• Infusion plante entière
officinalis

22. Teinture Mère

35
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Phyto-
Plante Anti-
progesta- Posologie
médicinale œstrogènes
gène
• TM, 50 à 100 gouttes
matin et soir
Mélisse,
• EPS23, 1 c à café matin et soir
Melissa + • Infusion feuilles
officinalis
• Gélules 180 mg 2 à 3 gélules
matin et soir
• TM, 50 à 100 gouttes
matin et soir
Passiflore,
• EPS, 1 c à café matin et soir
Passiflora + • Infusion parties aériennes
incarnata
• Gélules 200 mg 2 à 3 gélules
matin et soir
• TM, 50 à 100 gouttes
Salsepareille, matin et soir
Smilax + • Décoction racines
aspera • Gélules 220 mg 1 à 2 gélules
matin et soir
Verveine • TM, 50 à 100 gouttes
officinale, matin et soir
Verbena
officinalis + • Infusion parties aériennes
• Gélules 250 mg 1 à 2 gélules
Lippia
citriodora matin et soir

Comment faire les infusions et les décoctions ?

Infusions : 2 cuillerées à soupe rases du mélange pour ½ litre d’eau


bouillante. Laisser infuser 10 min, puis filtrer.

Décoction : 2 cuillerées à soupe rases du mélange pour ½ litre d’eau froide.


Porter à ébullition douce, à couvert, puis couper le feu et laisser reposer
20 min avant de filtrer. Boire chaud ou froid, de 4 à 6 tasses par jour, avant
et entre les repas. Adapter la tisane (dosage et nombre de prises par jour)
en fonction des symptômes et de leur amélioration ou aggravation après
accord du médecin.

23. Extrait de Plante Standardisé

36
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

Utiliser les huiles végétales

Les huiles végétales riches en oméga-6 contiennent de l’acide gamma-


linolénique, précurseur des prostaglandines E1, directement impliquées
dans la régulation hormonale féminine :
•  Huile d’onagre, Oenothera biennis à privilégier en cas de mastose
•  Huile de bourrache, Borrago officinalis
•  Huile de pépins de cassis, Ribes nigrum

On les conseille ensemble, seules ou en alternance 10, 15, 20 jours dans


le cycle, voire en continu, à raison de 1 ou 2 gélules (parfois plus) dosées
500 mg par jour. Il est possible de les associer aux phytoprogestagènes. Les
huiles végétales riches en oméga-3 peuvent être associées aux précédentes :
•  Huile oléagineuse de périlla, Perilla frutescens
•  Huile de lin, Linum usitatissimum
•  Huile de chanvre, Cannabis sativa
•  Huile de cameline, Camelina sativa

On peut préférer une forme alimentaire. La dose journalière recommandée


d’oméga-3 correspond à 5 à 6 noix ou 1 cuillère à soupe de graines de
lin broyées, ou 2 cuillères à soupe d’huile de colza, ou 1 cuillère à soupe
d’huile de noix ou 100 g de mâche.

Changer notre alimentation


et notre mode de vie

Tout commence dans les choix de vie personnels de chaque femme, dans
les petits riens du quotidien. Notre façon de manger par exemple. Depuis
plus de 30 ans, des spécialistes du cancer comme le Pr Henri Joyeux ont
alerté sur la nécessité de changer son alimentation pour réduire les risques
d’apparition de la maladie. Depuis, de nombreux médecins lui ont emboîté
le pas, le Dr David Servan-Schreiber, le Pr Dominique Belpomme,
le Dr Richard Beliveau et d’autres encore. Ils ont confirmé l’impact de
l’alimentation sur la genèse des cancers.
37
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Nous côtoyons de plus en plus de molécules industrielles carcinogènes


dont certaines à pouvoir hormonal œstrogénique, appelées xéno-
œstrogènes ou encore perturbateurs endocriniens. Elles augmentent les
risques de cancers, notamment hormonodépendants, tant chez l’homme
que chez la femme.

Ce sont notamment certains herbicides, les insecticides, les matières


plastiques, les solvants, les plastifiants… Ainsi les dioxines, issues
principalement des incinérateurs de déchets, s’accumulent dans la graisse
des produits laitiers (lait de vache, mais aussi lait maternel) et dans le tissu
adipeux des seins des femmes. Les métaux lourds comme le plomb, le
mercure, le cadmium renforcent l’action carcinogène de ces molécules.

Il faut nous protéger de l’impact de ces perturbateurs endocriniens par des


mesures nationales de santé publique, et par le choix d’une alimentation
antioxydante24 au quotidien, associée à la consommation régulière d’épices
et de plantes médicinales, elles aussi antioxydantes, notamment :
•  Le curcuma + poivre, Curcuma longa,
•  Les agrumes, Citrus sp,
•  Le romarin, Rosmarinus officinalis,
•  Le thé, Camelia sinensis,
•  Le resvératrol de Vitis vinifera…

La consommation journalière de 10 g de chocolat noir et de 125 ml de vin


rouge, tous deux riches en polyphénols, est donc recommandée25. On le
répète, mais le fait de ne pas fumer, d’apprendre à mieux gérer son stress
et de pratiquer un sport de façon modérée au moins 30 minutes par jour
contribue à éloigner le spectre du cancer.

La consommation régulière de légumes de la famille des Brassicacées,


riches en indole-3-carbinol, comme les choux (chou vert, chou de
Bruxelles, chou-fleur, brocoli, chou frisé…) participe à la prévention
du cancer du sein. Ceci se fait à un double niveau : une action au niveau

24. L’alimentation antioxydante ; Serge Rafal, Éditions Poche Marabout, 2014.


25. Stress oxydant et antioxydants, Joël Pincemail, Testez… Éditions 2014.

38
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

de la détoxication hépatique des œstrogènes26, et une action spécifique


anticancéreuse en interférant avec le récepteur des œstrogènes27.

Le régime cétogène, un moyen efficace de lutter contre le cancer

Il est tout à fait possible que le régime cétogène devienne un jour prochain
un standard des soins pour les cancéreux28. Les cellules cancéreuses
ayant muté, elles fonctionnent en effet différemment de nos cellules
normales. En particulier, elles ne savent se nourrir que de glucose alors
que nos cellules normales peuvent aussi choisir les corps cétoniques.
Privées de sucre, elles se trouvent affamées et ne peuvent se développer,
ni proliférer29. À côté de cela, on sait que l’insuline, dont la sécrétion est
provoquée par la consommation de glucides, stimule par différentes voies
métaboliques l’inflammation et la croissance des cellules en général, et
donc des tumeurs30. On pourrait donc être tenté de croire qu’un régime
cétogène est suffisant pour guérir le cancer, mais ce n’est pas tout à fait
le cas car nous avons toujours un peu de sucre circulant dans le sang, ce
qui est au moins suffisant pour maintenir une tumeur en vie. Toutefois,
le régime cétogène offre un avantage certain : il va optimiser les effets
des autres traitements comme la chimiothérapie ou la radiothérapie,
et dans tous les cas il permettra de prolonger la survie, ce qui est déjà

26. L’indole-3-carbinol stimule les enzymes hépatiques de détoxification des œstrogènes.


Il oriente vers la voie de décomposition des œstrogènes (endogènes, de synthèse et
xéno-œstrogènes) qui n’augmente pas le risque de cancer du sein et pourrait même être
protecteur (voie 2OH-hydroxyoestrone). Les autres voies (4OH et 16OH) augmentent le
risque de cancer du sein
27. 2012, http://www.anticancerfund.org/fr/therapies/indole-3-carbinol
28. Chia-Wei Cheng, Gregor B. Adams, Laura Perin, Min Wei, Xiaoying Zhou, Ben
S. Lam, Stefano Da Sacco, Mario Mirisola, David I. Quinn, Tanya B. Dorff, John J.
Kopchick, Valter D. Longo - Prolonged Fasting Reduces IGF-1/PKA to Promote
Hematopoietic-Stem-Cell-Based Regeneration and Reverse Immunosuppression - DOI:
http://dx.doi.org/10.1016/j.stem.2014.04.014
29. Rainer J Klement and Ulrike Kämmerer - Is there a role for carbohydrate restriction
in the treatment and prevention of cancer ? Nutr Metab (Lond). 2011 ; 8: 75
30. Djiogue S, Nwabo Kamdje AH, Vecchio L, Kipanyula MJ, Farahna M, Aldebasi Y,
Seke Etet PF. Insulin resistance and cancer: the role of insulin and IGFs. Endocr Relat
Cancer. 2013 Jan 7 ; 20(1):R1- R17. doi: 10.1530/ERC-12-0324. Print 2013 Feb

39
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

exceptionnel pour une simple thérapie nutritionnelle31, 32, 33 ! Une douzaine


d’études de petite envergure ont été menées chez l’homme34. Les
premiers résultats montrent une amélioration de la qualité de vie des
patients et un ralentissement de la progression des tumeurs. Le régime
cétogène semble aussi particulièrement efficace en accompagnement des
traitements médicaux, il renforce les chimiothérapies et la radiothérapie
tout en atténuant leurs effets secondaires. Ces travaux en sont à leurs
balbutiements : cinq études scientifiques sont actuellement en cours pour
tester les effets d’un régime cétogène dans le cadre de différents cancers,
mais les résultats ne seront pas connus avant plusieurs années encore35.

Les principes pour entraîner la cétose sont simples, mais ils sont loin
du mode alimentaire courant et défient tous les préceptes alimentaires
généralement admis :

• Des graisses en quantité très importante, jusqu’à 90 % des calories.


- Beurre, mayonnaise, huiles vierges (olive, colza, coco, etc.),
noix et oléagineux, olives, avocat…
• Des protéines en quantité modérée, de 8 à 15 % des calories
- Viandes, volailles, poissons, fruits de mer, œufs, fromage
• Très peu de glucides, de 2 à 5 % des calories
- Éliminer les sucres (confiture, glaces, pâtisseries, etc.), y
compris naturels (fruits, miel, compotes).

31. Nicholas A Graham, Martik Tahmasian, Bitika Kohli, Evangelia Komisopoulou,


Maggie Zhu, Igor Vivanco, Michael A Teitell, Hong Wu, Antoni Ribas, Roger S Lo,
Ingo K Mellinghoff, Paul S Mischel, Thomas G Graeber. Glucose deprivation activates
a metabolic and signaling amplification loop leading to cell death. Molecular Systems
Biology 8 Article number: 589
32. Otto C, Kaemmerer U, Illert B, Muehling B, Pfetzer N, Wittig R et al. Growth of
human gastric cancer cells in nude mice is delayed by a ketogenic diet supplemented with
omega-3 fatty acids and medium-chain triglycerides. BMC Cancer 2008 ; 8: 122.
33. Seyfried BT, Kiebish M, Marsh J, Mukherjee P. Targeting energy metabolism in
brain cancer through calorie restriction and the ketogenic diet. J Cancer Res Ther 2009 ;
5 (Suppl 1), S7–S15
34. Allen BG, Bhatia SK, Anderson CM, Eichenberger-Gilmore JM, Sibenaller ZA,
Mapuskar KA, Schoenfeld JD, Buatti JM, Spitz DR, Fath MA. Ketogenic diets as an
adjuvant cancer therapy: History and potential mechanism. Redox Biol. 2014 Aug 7 ;
2C:963-970
35. Bruno Raynard. Le jeûne thérapeutique en cancérologie : mode ou réalité ? Nutrition
Clinique et Métabolisme. Volume 29, Issue 2, May 2015, Pages 132–135.

40
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

- Supprimer les féculents : céréales (pain, pâtes, riz, etc.), pommes de


terre et patates douces, légumineuses (lentilles, haricots secs, etc.).
- Choisir des légumes pauvres en glucides : chou vert, asperge,
aubergine, concombre, brocoli, céleri, laitue, poireau, haricots
verts, salsifis, courgette, champignons, etc.

Le régime cétogène demande une certaine rigueur, surtout dans la phase


de démarrage car il faut amener l’organisme à inverser son métabolisme
pour passer d’un mode brûleur de glucides à celui de brûleur de graisses.
Afin de contrôler les réactions de l’organisme et pour vérifier que vous
produisez bien des corps cétoniques, se procurer des bandelettes urinaires
(en pharmacie : Ketostix ou Keto-Diastix) est utile, même si la mesure
n’est pas très précise.

En général, de 20 à 50 g par jour de glucides36 permettent de maintenir un


état de cétose, sachant qu’il existe plusieurs versions du régime selon le
but visé et la tolérance de chacun. Même si vous êtes convaincu d’évaluer
correctement la quantité de glucides consommée, il arrive facilement de
se tromper dans ses estimations. Pesez les portions à l’aide d’une balance
et calculez précisément la quantité de glucides. Comme la quantité de
glucides journalière est très limitée, il est conseillé de privilégier les
légumes, et en particulier ceux qui sont pauvres en glucides, afin de
pouvoir tout de même en manger de manière significative : les légumes
sont la seule source de fibres et de minéraux dans cette alimentation. Pour
s’y retrouver dans les valeurs nutritionnelles des principaux aliments :
https://pro.anses.fr/TableCIQUAL/index.htm

Compensez la réduction des glucides par l’ajout de lipides à tous les repas,
avec des graisses animales (beurre, viande grasse, etc.), que des huiles
végétales riches en oméga-3 (lin, noix, colza) et de l’huile d’olive. L’huile
de noix de coco est un incontournable de l’alimentation cétogène car ses
acides gras à chaîne moyenne produisent naturellement beaucoup de
corps cétoniques37 : 35 g d’huile de coco permettent d’obtenir facilement
20 g de corps cétoniques.
36. Sumithran P, Proietto J. Ketogenic diets for weight loss: a review of their principles,
safety and efficacy. Obesity research and clinical practice. 2008 ; 2:1-13
37. Combinations of medium chain triglycerides and therapeutic agents for the
treatment and prevention of Alzheimer’s disease and other diseases resulting from

41
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Le jeûne est-il efficace contre le cancer ?

Et s’il existait une méthode naturelle pour affaiblir les cellules


cancéreuses ? C’est ce que suggère une étude qui s’est intéres-
sée aux effets anticancer… du jeûne.

Lorsqu’il y a un arrêt durable de l’alimentation, l’organisme réa-


git en développant des mécanismes de survie dans les cellules.
Du moins, dans les cellules saines. Ce n’est pas le cas des cel-
lules cancéreuses, qui sont donc affaiblies.

En février 2012, une expérience1 a été réalisée sur des souris


pour étudier plus précisément l’effet d’un jeûne thérapeutique
sur les tumeurs cancéreuses.

Elles ont été soumises à plusieurs cycles de jeûne, soit plu-


sieurs arrêts complets d’alimentation pendant 48 à 60 heures.
En revanche, elles pouvaient continuer à s’hydrater.

Les résultats ont montré que le jeûne peut effectivement retar-


der la croissance de certaines cellules cancéreuses. De plus, il
rend la chimiothérapie plus efficace. Certains témoignages de
patients mettent de plus en avant que jeûner pendant trois jours
leur permet d’annuler les effets indésirables du traitement2.

Néanmoins, il est important de préciser que l’étude de 2012


concerne un petit échantillon de souris, reste donc à savoir s’il
est possible de transposer ces résultats chez l’être humain.
1. Lee C, Raffaghello L, Brandhorst S, Safdie FM, Bianchi G, Martin-Montalvo
A, Pistoia V, Wei M, Hwang S, Merlino A, Emionite L, de Cabo R, Longo VD,
Fasting cycles retard growth of tumors and sensitize a range of cancer cell types to
chemotherapy, 2012
2. https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/cancer-le-jeune-pour-annihiler-les-
effets-secondaires-de-la-chimiotherapie_2591280.html

42
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

Le top 5 des aliments protecteurs

1. La plupart des choux : chou rouge, chou-fleur, brocoli, mais aussi radis,
roquette, épinards… Il faut de préférence les consommer crus en salade
ou cuits à la vapeur, à basse température, pour éviter d’altérer leurs
propriétés. Le brocoli, par exemple, détoxifie efficacement l’organisme
grâce au sulforaphane qu’il contient.

2. Les caroténoïdes : c’est le lycopène des tomates, le bêtacarotène des


carottes, la lutéine des épinards… Tous réduisent les risques de cancers
de la prostate, de l’œsophage, du sein, etc. Vous noterez que le lycopène
est mieux assimilé lorsqu’on le cuit avec de l’huile d’olive.

3. Les fruits rouges riches en antioxydants et en particulier en acide


ellagique. La grenade est excellente en prévention du cancer de la
prostate grâce à ses anthocyanosides et la punicalagine qu’elle contient.

4. Le gingembre et son gingérol, qui combat le stress oxydatif et bloque


l’action des enzymes favorables aux cellules tumorales.

5. Le curcuma, dont la curcumine stoppe la croissance des vaisseaux


nourriciers des tumeurs. Mais il faut en consommer 2 g par jour !

Bien sûr, ces cinq aliments ne sont pas les seuls à pouvoir vous protéger.
Il y a aussi les graines de lin riches en oméga-3 et en lignanes (intéressant
dans la prévention des cancers du sein) ou encore les épices et condiments
aromatiques (câpres, origan, thym, persil, cannelle, coriandre, etc.).

reduced neuronal metabolism,” United States Patent 2008/0009467, Inventor Samuel T.


Henderson, Accera, Inc., Broomfield, Colorado (Ketasyn).
Le dépistage
On a tous en tête des cas autour de nous : de plus en plus de très jeunes femmes
sont aujourd’hui touchées par le cancer du sein. Pour elles, le cancer est souvent
encore plus rapide et plus agressif que pour les femmes d’un âge plus avancé.
Hélas, le dépistage n’est pas encore vraiment organisé pour ces jeunes femmes.
Avant même que le diagnostic ne soit clairement posé, c’est donc souvent un
parcours difficile qui les attend. De la même manière, une autre partie de la
population est un peu oubliée. Ce n’est pas parce que nous n’êtes plus toute
jeune que vous êtes pour autant passée entre les mailles du filet. Il ne faut jamais
se réjouir trop vite. Ne l’oubliez pas : 20 à 25 % des cancers du sein touchent les
femmes après 75 ans38. Il ne faut donc jamais relâcher la surveillance.

Plus tôt ils sont mis en place, plus les traitements sont efficaces, ce qui plaide pour
un dépistage précoce. Mais des controverses existent, notamment dans le cas des
cancers du sein, où le bénéfice d’un dépistage intensif est régulièrement critiqué.

Dépasser les ratés de notre système de dépistage


C’est un véritable problème aujourd’hui. En France, le programme national
de dépistage systématique39 ne concerne que les femmes âgées de 50 à 74 ans
(seule la moitié des femmes concernées se font réellement dépister). Or on
voit bien ici la nécessité d’une prise en charge chez les femmes plus jeunes,
et chez les plus âgées. Cette prise en charge doit donc être assurée par le

38. Chiffres de la Fondation Bergonié, Bordeaux, 2014.


39. 6 à 7 % des cancers détectés dans le cadre du programme de dépistage avec
mammographie et double lecture sont identifiés lors de cette seconde lecture.

45
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

gynécologue, ou, s’il n’y en a pas, par le médecin généraliste. On le sait, rares
sont les généralistes qui palpent régulièrement les seins de leurs patientes.
Mais tôt ou tard, ils vont devoir s’y mettre car les gynécologues sont une
espèce en voie de disparition40. Bientôt, ce seront ainsi surtout les méde-
cins généralistes et les sages-femmes qui pourront faire ce suivi capital pour
les femmes. L’autre vrai problème de notre système de dépistage, c’est que
si la mammographie est normale, l’échographie mammaire n’est pas pra-
tiquée dans le cadre du dépistage national. On sait pourtant que 10 à 15 %
des cancers du sein (lobulaires) ne se voient pas à la mammographie, car ce
sont des cancers radiotransparents. Seule une échographie du sein permet
de les détecter. Ce qui est terrible, c’est qu’après ce dépistage infructueux,
des femmes atteintes d’authentiques cancers repartent chez elles rassurées
pour de bon41 … Là, on voit que notre système de dépistage est réellement
contre-productif.

L’autopalpation
Au début de la maladie, le cancer du sein est souvent invisible, aucun signe ni
symptôme n’étant apparent. Ce n’est qu’une fois que la tumeur a grossi qu’il est
possible de la repérer à l’œil nu ou au toucher. Les symptômes suivants sont
les plus fréquents, mais ils ne sont pas forcément provoqués par un cancer du
sein. Néanmoins, si vous repérez un de ces signes, il est important de prendre
rendez-vous chez le médecin le plus tôt possible.
•  Une boule dans un sein : c’est le signe le plus courant. Elle n’est
généralement pas douloureuse mais souvent dure. Elle est irrégulière au
toucher mais vous la sentez toujours au même endroit dans votre sein.
•  Des ganglions durs sous le bras : indolores, ils sont parfois le signe de la
propagation d’un cancer du sein.
•  Des changements de la peau du sein : rougeur, œdème, peau d’orange.
•  Des changements du mamelon ou de l’aréole : changement de couleur,
suintement, écoulements spontanés, rétraction (le mamelon se tourne
vers l’intérieur).
•  Changement de taille ou de forme du sein.

40. L’âge moyen des gynécologues français est de 58 ans.


41. Nous dénonçons cette ineptie depuis des années, non sans difficultés relationnelles
avec certains radiologues

46
Le dépistage

Il est très facile de pratiquer une autopalpation ou un auto-examen des


seins tous les mois, après les règles. Mettez-vous debout face à un miroir
et vérifiez qu’il n’y a pas d’anomalie. Levez votre bras droit et palpez votre
sein avec vos doigts de la main gauche. Faites de petits cercles. N’oubliez
pas de vérifier aussi toute la zone ente votre sein et votre aisselle. Enfin,
inspectez votre mamelon et pressez-le doucement pour vérifier qu’aucun
écoulement ne se produit.

Si vous constatez un des symptômes précédents, contactez votre médecin.

D’autres symptômes, plus tardifs, peuvent apparaître à un stade plus avancé


de la maladie : douleurs osseuses, nausées, perte d’appétit, de poids, jaunisse,
essoufflement, toux, maux de tête, vision double, faiblesse musculaire.

Autopalpation : Mode d’emploi

Une fois par mois, Examinez le sein Massez avec le bout des doigts
2-3 jours après les règles et l'aisselle le bras levé en utilisant de l'huile de massage
ou du gel douche

De haut en bas De l'intérieur vers l'extérieur En cercle

Examinez les seins dans le miroir Des changements de couleur la déformation des mamelons,
à la recherche de bosses ou de peau ou de texture un changement de couleur
d'une rétraction cutanée ou la présence d'un écoulement

47
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Les examens cliniques


L’autopalpation est la première forme de dépistage, mais elle ne suffit
pas. Une palpation clinique par un médecin généraliste, un gynécologue
ou une sage-femme est recommandée tous les ans, dès 25 ans. D’autres
examens plus poussés peuvent ensuite être réalisés.

Les seins sont posés sur le plateau d’un


appareil radiographique et comprimés
pendant 10 à 15 secondes entre deux
La mammographie
plaques afin d’obtenir une meilleure image.
(de dépistage)
Deux radiographies de chaque sein (une
horizontale et une oblique) sont prises.
C’est assez inconfortable mais très rapide.
Même principe que pour une échographie
de grossesse. Un gel est appliqué sur les
seins, puis le radiologue les examine grâce
à la sonde d’échographie pendant 5 à 10
minutes. C’est indolore.
L’échographie Si vous redoutez les expositions aux ondes,
sachez que les avancées techniques sont
telles qu’aujourd’hui, l’exposition aux rayons
d’une mammographie est la même que lors
d’un vol d’avion de plusieurs heures. Et elle
peut vous sauver la vie.
Sous anesthésie locale, un fragment de tissu
de l’anomalie (détectée à la mammographie
ou l’échographie) est prélevé avec une
aiguille traversant la peau.
La biopsie Si l’anomalie est visible à l’échographie, la
biopsie dure 20 à 30 minutes. Si elle n’est
visible qu’à la mammographie, l’examen
dure 1 heure. C’est indolore grâce à
l’anesthésie.
Le cancer du sein :
une épreuve à accompagner

Le cancer est un territoire réservé à la médecine conventionnelle.


Cela dit, les médecines complémentaires sont loin d’être inutiles. La
phytothérapie, en particulier, va permettre, en accompagnement, de
limiter les effets indésirables et d’aider le patient à mieux adhérer
aux traitements. Guérir d’un cancer est une véritable épreuve pour
laquelle toutes les pistes thérapeutiques doivent être explorées.
Dans ce chapitre, nous vous expliquons comment accompagner
la prise en charge conventionnelle du cancer du sein avec des
thérapies naturelles.

Le chemin d’une femme malade vers la guérison est semé d’embûches.


Autant d’étapes qu’il est possible d’accompagner par des thérapeutiques
comme la phytothérapie et l’homéopathie. Mais attention, il faut le dire
clairement, ces prescriptions viennent en complément des thérapeutiques
proposées et en aucun cas à la place de ces traitements ! Elles sont
précieuses car elles permettent une meilleure gestion des émotions et des
événements. Il faut les considérer comme des outils qui rendent la lente
remontée vers la santé plus supportable au quotidien.

49
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

L’annonce de la maladie : un choc à encaisser

Au-delà de la maladie elle-même, bien avant les effets parfois très lourds
des traitements, la seule annonce de la survenue d’un cancer du sein génère
déjà un immense stress. Il y a un choc qu’il faut parvenir à surmonter,
une angoisse, une peur profonde qu’il va falloir apprivoiser, maîtriser
afin d’apprendre à « vivre avec ». Pour affronter les émotions très vives
qui peuvent survenir à ce moment-là, la phytothérapie antistress est de
grande utilité, d’autant plus si elle est associée à l’homéopathie, très
efficace elle aussi ! Les granules homéopathiques présentent l’avantage
de pouvoir être prises, contrairement à la phytothérapie, selon un
protocole spécifique42 très près d’une anesthésie générale en raison de la
nécessité d’être à jeun depuis la veille minuit.

La même ordonnance de phytothérapie peut être proposée :

Avant et après les examens radiologiques : mammographie,


échographie, IRM. On ajoutera en homéopathie, pour limiter l’impact
négatif du rayonnement de la mammographie : X-ray 15CH, 1 dose (petit
tube) immédiatement après la mammographie. En cas de compression
douloureuse du sein et de mauvais vécu émotionnel de cet examen, ajouter
Arnica 5CH et Arnica 30CH, 1 dose de chaque.

Pour mieux supporter les biopsies du sein (microbiopsie,


macrobiopsie). En homéopathie :

•  Pour limiter le stress, prendre la veille et une heure et demie avant


2 granules d’Ignatia amara 9CH, Passiflora composé ou Gelsemium
sempervirens 9CH. Puis juste après, une fois 5 granules de Staphysagria
5CH et d’Arnica 5CH, puis 2 granules matin et soir pendant une
semaine de chaque.

42. Placer les granules sous la langue sans les avaler ou les dissoudre dans un peu d’eau et
humecter sous la langue.

50
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

•  Pour tenter de limiter l’hypothétique risque de diffusion de cellules


cancéreuses après la biopsie : Asteria rubens 5CH, 2 granules matin et
soir pendant 2 semaines.

•  Les jours qui précèdent toute chirurgie, il faut cesser le traitement


la veille sauf l’homéopathie, un protocole d’homéopathie peut être
proposé dès le réveil de l’anesthésie43.

Les plantes antistress (compatibles avec le cancer


du sein, même au long cours, liste non exhaustive)

Plante médicinale

• TM, 50 à 100 gouttes matin et soir


Aubépine, Crataegus • EPS, 1 cuillerée à café matin et soir
oxyacantha • Infusion sommités fleuries
• Gélules 250 mg, 2 à 3 gélules matin (midi) et soir
• TM, 50 à 100 gouttes dîner et coucher
Ballote, Ballota nigra • Infusion sommités fleuries
• Gélules 130 mg, 2 gélules dîner et coucher
• TM, 50 à 100 gouttes dîner et coucher
Eschscholtzia, • EPS, 1 cuillerée à café dîner et coucher
Eschscholtzia californica • Infusion feuilles et fleurs
• Gélules 250 mg, 2 gélules dîner et coucher
• TM, 50 à 100 gouttes dîner et coucher
Lavande, Lavandula
• Infusion fleurs
officinalis
• Gélules 250 mg, 2 gélules dîner et coucher
• TM, 50 à 100 gouttes dîner et coucher
Lotier, Lotus corniculatus • Infusion fleurs et tiges
• Gélules 250 mg, 2 gélules dîner et coucher

43. Voir l’article de Bérengère Arnal-Morvan, «Traitement phytothérapique en


gynécologie après un cancer du sein», dans la revue La Phytothérapie européenne,
N°56, mai-juin 2010, numéro spécial 13 colloque européen de phyto-aromathérapie,
prévention et traitements associés en oncologie. OU Anticancer du sein, de l’auteur,
Editions Eyrolles 2015.

51
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

• TM, 50 à 100 gouttes matin et soir


Mélisse, • EPS, 1 cuillerée à café matin et soir
Melissa officinalis • Infusion feuilles
• Gélules 200 mg, 2 à 3 gélules matin (midi) et soir
• TM, 50 à 100 gouttes matin et soir
Passiflore, • EPS, 1 cuillerée à café matin et soir
Passiflora incarnata • Infusion parties aériennes
• Gélules 200 mg, 2 à 3 gélules matin et soir
• TM, 50 à 100 gouttes dîner et coucher
Valériane, • EPS, 1 cuillerée à café dîner et coucher
Valeriana officinalis • Décoction rhizomes et racines
• Gélules 250 mg, 2 gélules dîner et coucher
Des spécialités pharmaceutiques associant ces plantes sont disponibles en
pharmacie : Euphytose, Spasmine, Omezelis, Plenesia, Serecalm…

Les remèdes homéopathiques antistress

Remède Prescription
Ignatia amara 9CH Gel-
• 2 granules 3 fois par jour et 5 granules avant tout
semium sempervirens
événement stressant
9CH Passiflora composé
• 2 comprimés à sucer par jour et avant tout
Sédatif PC
événement stressant
• En 15 ou 30CH, 1 dose (petit tube) dès l’annonce
Arnica montana, remède du diagnostic
homéopathique du choc,
• En 5CH, 5 granules après la micro ou la
du traumatisme physique
macrobiopsie, puis 3 granules matin et soir
comme psychique
pendant une semaine

52
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

Les traitements

Si un cancer du sein vous est diagnostiqué, et en fonction du type de


cancer que vous avez, différents traitements sont possibles. Certains se
combinent.

Opération pour enlever la tumeur.


Des ganglions situés sous le bras sont
systématiquement enlevés.
Il y a deux types d’opération :
La chirurgie
•  La mammectomie radicale :
ablation totale du sein.

•  La tumorectomie : ablation de la


tumeur et d’une partie des cellules
saines qui l’entourent.
Les cellules cancéreuses sont
détruites par radiation. Il existe deux
techniques :
•  La radiothérapie externe : 5 jours
par semaine, un appareil situé
à l’extérieur du corps émet les
La radiothérapie rayons. Aucune hospitalisation
n’est nécessaire.

•  La radiothérapie interne : un


implant émettant des rayons est
temporairement déposé dans le
sein. Quelques jours à l’hôpital
sont nécessaires.

53
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Injections veineuses pour détruire


les cellules cancéreuses. La
La chimiothérapie
chimiothérapie peut être effectuée
avant ou après la chirurgie.

Médicaments sous forme de


comprimés ou par injection stoppant
l’action des hormones afin d’éviter
L’hormonothérapie
la multiplication des cellules
cancéreuses. L’hormonothérapie
complète la chirurgie.

Médicaments s’attaquant aux cellules


cancéreuses qui se sont détachées de
La thérapie ciblée
la tumeur initiale. La thérapie ciblée
complète la chirurgie.

Cancer : des protocoles à réinventer

Un traitement plus efficace contre le cancer, c’est possible. Tel est


le credo du Dr Lagarde, oncologue, qui se bat depuis 40 ans pour
faire évoluer notre approche du cancer. Dans l’intérêt du malade,
il milite pour que les oncologues prennent en compte les résultats
de la recherche fondamentale. Un témoignage qui donne le vertige !

Docteur en médecine de l’université de Paris, ancien externe des


hôpitaux, spécialiste en oncologie et chirurgie maxillo-faciale, le
Dr Lagarde a dirigé pendant plus de 10 ans un centre de traite-
ments oncologiques à San Marin avant de prendre sa retraite en
2016. Tout en appliquant la chimiothérapie, il a toujours défendu
la convergence des thérapies conventionnelles et parallèles. Parti-
san de la nutrithérapie depuis 1987, il est l’auteur de nombreux ou-
vrages à succès dédiés au traitement et à la prévention du cancer.

54
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

Depuis des décennies, vous vous battez pour que vos confrères
acceptent les découvertes de la recherche fondamentale. Vous dites qu’en
cancérologie les médecins font des erreurs de stratégie dues à un manque
d’informations et une formation « canalisée ». C’est à peine croyable !

Dr Philippe Lagarde : Curieusement, un certain nombre de découvertes


scientifiques sont passées sous silence, car elles remettent en cause toute
la stratégie existante. Sans compter le fait qu’il se passe beaucoup de temps
avant que les données de la recherche fondamentale n’arrivent chez les
cliniciens !

Prenons l’exemple de la mammographie. Avec mes confrères américains


et anglais, je répète depuis 30 ans que les rayons X ne peuvent pas voir
le tissu épithélial car il est radiotransparent. Or les cancers du sein
sont épithéliaux. La mammographie ne peut donc pas voir les tumeurs
épithéliales de moins d’un centimètre.

Un autre examen utilisé, l’échographie, ne permet pas de visiter tout le


sein, car il y a des zones d’ombre dues à la façon de mobiliser la sonde.
Mais il existe une autre technique d’échographie, l’échographie ductale,
qui utilise une sonde et une technique particulières permettant de détecter
la tumeur à partir de 3 millimètres. On gagne ainsi au moins deux ans
sur le diagnostic. Cette technique est utilisée au Japon, aux États-Unis, en
Suède, en Norvège, mais on la découvre tout juste en France, notamment
grâce au Dr Dominique Amy, à Aix-en-Provence.

Vous dites également qu’il faudrait arrêter de faire des biopsies


car elles favoriseraient le développement des tumeurs…

Dr P.L. : Encore une fois, c’est la recherche qui le démontre. On sait qu’au-
delà d’un millimètre une cellule cancéreuse a besoin de beaucoup de sang
pour se développer. C’est pour cette raison qu’elle oblige l’organisme à
créer de nouveaux vaisseaux autour d’elle, ce que les scientifiques appellent
l’angiogenèse.

Il se passe la même chose quand une blessure appelle une plus grande
quantité de sang pour favoriser la cicatrisation. Or la biopsie n’est rien
d’autre qu’une blessure. Elle favorise un afflux de sang à l’endroit de la
55
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

tumeur, ce qui va donc la nourrir. Elle va du même coup provoquer


l’inflammation. C’est pourquoi il ne faut pratiquer la biopsie que lorsque
c’est vraiment nécessaire, mais pas systématiquement.

Et les exemples ne s’arrêtent pas là. Il est fréquent qu’après une opération
pour ôter une tumeur du sein, on retire un « ganglion sentinelle » dont
l’analyse est censée déterminer si l’on doit faire une chimio. Là encore, la
recherche fondamentale a démontré que c’était inutile.

Pour quelles raisons ?

Dr P.L. : Dans la majorité des cas, les premières cellules métastatiques, celles
qui vont coloniser les organes voisins en formant des cancers « secondaires »,
partent des vaisseaux sanguins et non des vaisseaux lymphatiques. L’examen
d’un ganglion lymphatique peut donc être négatif alors que les cellules
cancéreuses sont depuis longtemps passées dans les artères et les veines. C’est
officialisé depuis avril 2011 par la Haute Autorité de santé et son collège, mais
c’est connu depuis longtemps.

Quand on découvre une tumeur qui mesure au moins un centimètre, elle


a déjà largement eu le temps d’envoyer des micro-métastases que l’on ne
voit pas. Déjà en 1974, le Pr Pouillart, directeur de l’Institut Curie à Paris,
déclarait : « Ce qui est urgent en cancérologie, ce n’est pas d’intervenir en
chirurgie, mais de traiter les micro-métastases ».

Concrètement, vu les connaissances actuelles, quel serait pour vous le


protocole idéal pour traiter au mieux le cancer ?

Dr P.L. : Les cellules cancéreuses sont des cellules mutantes, capables


d’apprendre plus vite que nous. Elles peuvent devenir résistantes aux
produits de chimiothérapie. C’est pourquoi il est nécessaire d’associer
au moins 3 produits différents dans un protocole pour enrayer le plus
longtemps possible ce phénomène. Mais les laboratoires imposent
souvent d’utiliser un seul produit car ils veulent savoir s’il est efficace ou
non. C’est un scandale !

56
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

D’après votre expérience, on ne peut donc pas faire l’économie de la


chimiothérapie ?

Dr P.L. : Malheureusement, parmi toutes les médecines non


conventionnelles que j’ai essayées pendant des années, il n’y a rien qui
puisse se substituer à la chimio. Pour le moment du moins… Malgré tous
ses défauts, je pense qu’il faut l’utiliser, mais différemment.

La recherche a démontré que plus le produit était concentré dans le liquide


qui baigne la cellule cancéreuse, moins il pénétrait dans celle-ci. Plutôt
que de « taper » trop fort, il faut donc chercher la dose minimale efficace.

La durée aussi est importante car lorsque le liquide a pénétré dans la cellule, il
n’est efficace que pendant la division cellulaire qui dure environ 36 heures. En
d’autres termes, une chimio réalisée en dehors de la division cellulaire ne sert
absolument à rien ! Il faut opter pour des chimios continues sur 3 ou 4 jours, avec
des doses adaptées à chaque patient, souvent moins fortes que celles conseillées
par les laboratoires ou le protocole international. C’est beaucoup moins toxique
pour le malade et cela permet au produit d’arriver au bon moment.

Un traitement néo-adjuvant est tout aussi important car faire la chimio


avant l’opération permet de bloquer l’évolution d’éventuelles micro-
métastases. Par exemple, j’ai soigné un footballeur professionnel italien
qui faisait ses chimios et jouait tous les dimanches. Dans ce cas, on fait
presque de la chimio comme on prend de l’aspirine.

Il faudrait pratiquement en faire une avant toute intervention, parce que


l’opération va souvent donner une flambée à la maladie. Je ne dis pas que l’on
guérira à tous les coups, mais le confort du patient est considérablement amélioré.

Pour moi, on ne doit pas opposer les médecines naturelles aux


conventionnelles, mais les associer.

Justement, les pratiques naturelles peuvent-elles limiter les effets


toxiques de la chimiothérapie sur l’organisme ?

Dr P.L. : On peut diminuer d’au moins 70 % les effets collatéraux


des thérapies oncologiques. Chaque type de traitement agresse plus
57
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

particulièrement certains organes, mais grâce aux plantes, on peut


considérablement diminuer leurs effets secondaires.

Par exemple, si le foie est agressé par le méthotrexate, il faut prescrire


des protecteurs hépatiques comme le desmodium deux semaines avant le
début de la chimio, à raison de 500 millilitres de tisane par jour. Ainsi, il
n’y a pratiquement aucune répercussion sur les transaminases.

Le cisplatine est un produit qui fait vomir avec une grande toxicité
nerveuse et rénale. Quinze jours avant le traitement et jusqu’à son terme,
il faut prendre le complexe B, mais sans la vitamine B12 qui est un facteur
de croissance. Associé à des minéraux comme ceux du plasma de Quinton
et à une décoction de plantes fraiches de vigne rouge et de ginkgo biloba,
on obtient de très bons résultats. La microcirculation irrigue mieux le
système nerveux. Toujours pour le système nerveux, on préconise aussi
du sélénium, de la lécithine de soja et de l’acérola (vitamine C).

L’acérola est également efficace pour soutenir la vessie et les reins, de


même que l’eau, la vitamine A et l’alpha glutathion.

Et l’alimentation ?

Dr P.L. : C’est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre. Les grandes
lignes, presque tout le monde les connaît, mais personne ou presque
ne les applique. Bannir le sucre, restreindre le sel, les produits laitiers,
éliminer le café et la viande rouge, manger bio, même si le bio véritable
n’existe plus… Plus de fibres, donc plus de fruits et légumes. Manger
moins. Et pour les malades sous chimio, jeûner la veille du traitement et
boire beaucoup après le traitement. Quant au régime sans gluten, je ne
suis pas contre, il aide à désintoxiquer l’organisme et soutient le système
immunitaire.

En outre, nous savons que certains aliments peuvent aider à bloquer


l’angiogenèse, comme le raisin, les fruits rouges, les myrtilles, les tomates,
le thé vert, le curcuma, les agrumes ou encore l’huile d’olive… La liste est
longue, sans parler de tous ceux que l’on doit encore expérimenter.

58
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

Quand pensez-vous qu’on arrivera à éradiquer le cancer ?

Dr P.L. : J’aimerais que les oncologues descendent un peu de leur planète


et se méfient de tout ce que leur racontent les laboratoires. Nous devons
absolument évaluer toutes les données scientifiques apportées par la
recherche. À partir de là, il est évident qu’il faudra obligatoirement changer
les protocoles. Dès lors, je suis persuadé que les résultats s’amélioreront
automatiquement et que les patients supporteront bien mieux leurs
traitements.

Cancer : la recette qui pourrait


stopper les métastases

Les métastases constituent le dernier stade de l’oncogenèse (processus


de formation du cancer). Elles sont souvent perçues comme une fatalité.
Pourtant, des solutions naturelles peuvent contribuer à ralentir leur
formation.

Les découvertes méconnues d’un prix Nobel

Otto Heinrich Warburg était un médecin allemand qui sera nommé


pas moins de quarante-sept fois dans sa carrière pour le prix Nobel de
médecine et qui l’obtiendra en 1931.

Il a notamment travaillé sur les cellules cancéreuses et posé les bases de


compréhension des mécanismes essentiels de cette maladie ; bases qui
devraient être transmises à chaque malade du cancer pour l’aider à lutter
dans ce qu’on peut qualifier de « combat d’une vie ».

Otto Warburg savait déjà que toutes les cellules cancéreuses sont des
cellules mutées, anormales, mais il leur a trouvé un important point
commun : quand une cellule saine génère son énergie en utilisant du
pyruvate en présence d’oxygène, une cellule tumorale n’utilise que
le glucose et le transforme en énergie sans avoir besoin d’oxygène. En
59
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

l’absence de ce gaz, le glucose fermente en produisant de grandes quantités


d’acide lactique. Ce descriptif fondamental, nommé « effet Warburg »
en hommage à son prolifique découvreur, semble aujourd’hui avoir été
totalement oublié alors qu’il est essentiel.

Lors d’une réunion entre lauréats du prix Nobel en 1966 à Lindau,


Allemagne, Otto Warburg fit part de ses dernières découvertes sur
le sujet et déclara : « La première cause du cancer est le remplacement
de la respiration de l’oxygène des cellules saines par la fermentation du
sucre. » Malheureusement, l’interprétation des travaux de Warburg fut
irrémédiablement pervertie après sa mort, et il faut admettre que lui seul
était capable d’expliquer la véritable profondeur de ses recherches.

Le cancer : provoqué par le sucre et l’acidification ?

Depuis les années 2000, les travaux d’Otto Warburg sont plus populaires
dans les milieux alternatifs que dans les colloques de cancérologie où les
discussions s’articulent plutôt autour des dernières découvertes en termes
de thérapie chimique et irradiante.

Il n’en fallut pas plus pour que des experts autoproclamés, qui n’avaient
en réalité jamais lu la moindre publication scientifique du docteur, crient
haut et fort que le cancer n’avait que deux causes : l’excès de consommation
de sucre et l’excès d’acidité, par carence en minéraux basifiants (calcium,
magnésium, potassium). Après tout, Otto Warburg avait bien affirmé que
la cellule cancéreuse se nourrissait de sucre et qu’elle produisait des acides…

En réalité, le Dr Warburg avait mis au jour ce qui préside à la croissance des


cellules cancéreuses, non ce qui les fait apparaître, comme on le comprend
bien à la lecture de ses travaux. Il démontra d’ailleurs que les cellules
cancéreuses, en se nourrissant de sucre, produisent de l’acide qui fait chuter
progressivement le pH (mesure de l’acidité) des tissus. À mesure que ce pH
chute, la tumeur se sent de plus en plus à l’aise et prolifère allègrement, au
point d’atteindre le stade de la métastase, c’est-à- dire du cancer généralisé.

Le rôle du sucre dans le cancer est donc très simple : il fait l’effet d’un
booster de croissance. Plus vous mangez de sucre, plus vous stimulez
60
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

la croissance des tumeurs. Ainsi, une personne dont certaines cellules


deviendraient cancéreuses, par exemple suite à un tabagisme prolongé,
verra son cancer apparaître cliniquement plus rapidement si elle mange
beaucoup de sucre. Mais si son alimentation est plus saine, les cellules
cancéreuses pourront rester sous le contrôle du système immunitaire,
parfois même au point de demeurer silencieuses jusqu’à la mort44.

Alors pourquoi ne pas supprimer le sucre de notre alimentation et guérir


ainsi tous les cancers ?

Supprimer le sucre ? Impossible !

C’est effectivement cette solution qu’ont retenue certains, trop enthousiastes.


C’était trop vite oublier les travaux du Dr Warburg ou trop vite les interpréter.
Car, malheureusement, même si vous ne mangez aucun aliment sucré, du
sucre circule toujours dans votre sang : il est présent dans presque tous les
aliments, même les plus sains, tels que les légumes ou les fruits.

Dès lors pourquoi ne pas adopter une alimentation tel que le régime cétogène,
dans laquelle on n’ingère plus que des protéines et des graisses ? Dans ce cas,
notre organisme fabrique le sucre à partir des protéines. Et quand on jeûne ?
Dans ce dernier cas, l’organisme récupère les protéines des muscles et les
transforme en glucose. Ainsi donc, piégé dans son propre fonctionnement,
notre corps ne peut s’empêcher d’alimenter ces cellules qui ne cherchent qu’à
le tuer.

Il n’y a donc pas de moyen de priver les cellules cancéreuses du sucre qui les
alimente, si ce n’est par la mort elle-même. Mais tout de même, les niveaux
de sucre sanguin que l’on peut atteindre en mangeant des aliments sucrés
ou riches en glucides rapidement digérés – dits « à index glycémique élevé »
– n’ont rien à voir avec ceux que l’on peut mesurer lors de la pratique d’un
régime cétogène. Et pour cause : plusieurs études scientifiques ont déjà mis

44. Yan Jiang, Yong Pan, Patrea R.Rhea, Lin Tan, Mihai Gagea Iurascu, Lorenza Cohen,
Abstract 3735: Dietary sugar induces tumorigenesis in mammary gland partially through
12 lipoxygenase pathway. The University of Texas MD Anderson Cancer Center,
Houston, TX. Proceedings: AACR 106th Annual Meeting 2015 ; April 18-22, 2015 ;
Philadelphia, PA.

61
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

en évidence que la pratique du régime cétogène permettait d’améliorer


nettement la durée de survie de malades du cancer, y compris dans les cas
les plus graves, ceux pour lesquels la médecine avait baissé les bras sans oser
l’avouer45. Il va sans dire que la pratique de ce régime est un des composants
de la recette antimétastases.

Confusion sur le rôle réel de l’acidité

Otto Warburg expose très bien le rôle des différents éléments dans la
prolifération des cellules cancéreuses. Et, outre la question des apports en
glucides qui nourrissent directement les tumeurs, il explique aussi que le
métabolisme de la cellule cancéreuse produit de grandes quantités d’acides,
mesurables objectivement par le relevé du pH urinaire au cours de la journée
– ce dernier indiquant de manière assez fidèle le pH des tissus.

Il n’est pas rare qu’en phase terminale du cancer, le pH atteigne des


valeurs aussi basses que 4 ou 5. À ce stade, les tissus sont gorgés d’acides
et les cellules normales ne sont plus légion, elles sont devenues minorité.
Mais là encore, l’erreur est de croire que c’est l’acidité qui déclenche le
cancer. L’acidité est, en fait, simplement l’environnement idéal pour la
prolifération d’une tumeur et celle-ci fera tout pour le créer autour d’elle.

Différentes équipes de recherche se sont penchées sur cette question.


En injectant des acides dans les tissus de souris cancéreuses, ils ont pu
constater que l’apparition des métastases était nettement accélérée46. À
l’inverse, l’ajout de bicarbonate (un minéral basifiant) à l’alimentation des
souris a pu empêcher l’apparition des métastases. Et dans le cas où ces
dernières étaient déjà là, leur nombre et leur taille étaient réduits47. Dans

45. 2. Lv M, Zhu X, Wang H, Wang F, Guan W. Roles of caloric restriction, ketogenic


diet and intermittent fasting during initiation, progression and metastasis of cancer
in animal models: a systematic review and meta-analysis. PLoS One. 2014 Dec 11 ;
9(12):e115147.
46. Rofstad EK, Mathiesen B, Kindem K, Galappathi K. Acidic extracellular pH promotes
experimental metastasis of human melanoma cells in athymic nude mice. Cancer Res.
2006 Jul 1 ; 66(13):6699-707.
47. Ian F. Robey,Brenda K. Baggett, Nathaniel D. Kirkpatrick, Denise J. Roe, Julie
Dosescu, Bonnie F. Sloane, Arig Ibrahim Hashim, David L. Morse, Natarajan

62
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

leurs travaux, les chercheurs sont très précis : la dose de bicarbonate à


partir de laquelle une efficacité a pu être observée correspond à l’équivalent
de 12,5 grammes de bicarbonate de sodium pour un adulte de 70 kg.

En pratique, l’idéal consiste à effectuer un mélange de bicarbonate


de sodium et de bicarbonate de potassium dans un rapport de 3 pour
1 en faveur du bicarbonate de potassium, soit environ 10 grammes de
bicarbonate de potassium mélangé à 3 grammes de bicarbonate de sodium
par jour. Ce mélange permet de préserver l’équilibre électrolytique
sanguin entre sodium et potassium. Il doit néanmoins toujours être ingéré
progressivement : on commence par une dose journalière de 2 grammes
puis on augmente graduellement au fil des jours.

Attention, néanmoins : les personnes victimes de problèmes cardiaques,


d’hypertension artérielle ou d’un autre problème vasculaire doivent
effectuer cette supplémentation avec un suivi médical, ces minéraux
pouvant avoir des effets sur le cœur et les vaisseaux.

Cette stratégie minérale peut être simplement renforcée par l’alimentation.


Dans ce cas, il suffit de pratiquer le régime cétogène en veillant à ce que
la part autorisée de glucides (soit 50 grammes maximum) soit apportée
par des légumes, idéalement pauvres en glucides, afin de s’assurer une
part généreuse et par là même un apport plus important de minéraux
basifiants. Ces légumes peuvent être introduits crus, cuits (idéalement
à basse température), entiers ou mixés, sous forme de jus de légumes
faits maison si vous êtes sensible aux fibres des légumes (certaines
radiothérapies peuvent irriter les voies digestives et nécessitent une
alimentation pauvre en fibres). Mais attention, il ne faut pas y incorporer
de fruits. Vous aurez compris pourquoi ! L’option des jus est en revanche
à éviter si votre transit est très ralenti, si vous êtes amaigri ou dénutri.

Une autre erreur courante est celle qui consiste à vouloir diminuer trop
fortement la consommation de protéines en cas de cancer sous prétexte que
ces dernières sont acidifiantes. Elles le sont effectivement, mais un apport
minimal est aussi indispensable. S’il n’est pas apporté, l’organisme ira puiser

Raghunand, Robert A. Gatenby, Robert J. Gillies. Bicar- bonate Increases Tumor pH and
Inhibits Spontaneous Metastases. Cancer Res. 2009 Mar 15 ; 69(6): 2260–2268.

63
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

les protéines dans les muscles, un processus efficace mais qui est lui-même
générateur d’acides supplémentaires, dont se délecteront les tumeurs.

Oxygéner les tumeurs !

On ne peut que regretter le manque d’attention vis-à-vis des travaux du


Dr Warburg à notre époque. Chacune des lectures de son travail apporte
une nouvelle pierre à l’édifice de notre compréhension et il est probable
que si la quintessence en avait été tirée, des milliers de vies humaines
auraient pu être sauvées ou, au moins, prolongées.

Le dernier enseignement de l’effet Warburg est celui de l’hypoxie. Otto


Warburg s’était aperçu qu’il existait une relation directe entre le pH des
tissus et la quantité d’oxygène dans le sang. Un pH élevé (alcalin) indique
une concentration plus élevée en molécules d’oxygène et est favorable
à la vie des cellules saines. Un pH plus faible (acide) indique une faible
concentration en oxygène et est favorable à la croissance des cellules
tumorales. Bien sûr, lutter directement contre l’acidité en ingérant des
minéraux basifiants est une excellente solution, mais pour obtenir une
efficacité maximale, il est important d’agir sur tous les niveaux. Autrement
dit, il faut apporter de l’oxygène.

Ces informations ne sont pas sans rappeler celles d’un autre visionnaire,
l’ingénieur chimiste René Jacquier, qui mit au point une machine pour
faciliter l’oxygénation des tissus des malades (Le « Bol d’air Jacquier »
disponible actuellement sur le marché n’a plus rien à voir avec celui
qu’avait mis au point René Jacquier, N.D.L.R.).

Mais apporter de l’oxygène aux tissus est simple : respirez ! Bien sûr, l’idéal
pour cela consiste à faire du sport mais une simple marche quotidienne
apporte déjà un bénéfice certain. Ajoutez-y des exercices de respiration
profonde pour en accentuer les effets.

64
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

Citron et bicarbonate 10 000 fois plus puissants


que la chimio ?

Alors, finalement, que penser des multiples articles consul-


tables sur Internet qui scandent que le citron et le bicarbonate
sont « dix mille fois plus efficaces » que la chimiothérapie ?

Premièrement, il faut savoir que l’effet basifiant du citron reste


très faible par rapport à celui du bicarbonate. Sa consomma-
tion n’est pas absolument nécessaire.

Deuxièmement, la chimiothérapie et l’action du bicarbonate ne


peuvent être comparés. Le rôle et le but de la chimiothérapie
sont d’utiliser des médicaments pour endommager les cellules
cancéreuses afin qu’elles ne puissent se développer et se repro-
duire. Les agents basifiants comme le citron ou le bicarbonate
n’agissent que sur l’environnement direct de la cellule cancé-
reuse, non sur la cellule cancéreuse elle-même. Ils n’engendrent
pas de destruction de cellules cancéreuses mais évitent sim-
plement qu’elles ne génèrent des métastases. Ils créent un en-
vironnement hostile, défavorable, qui freine leur expansion.

L’ensemble des enseignements du Dr Warburg permet ainsi de trouver


des armes efficaces face à la prolifération du cancer. Ces méthodes sont
en plus compatibles avec tous les traitements conventionnels. Mais
attention, ils ne sont pas toujours efficaces. Dans un certain nombre de
cas, à la prévalence mal connue mais faible (1 % ?), des cellules cancéreuses
ont pu muter au point d’échapper à l’effet Warburg, c’est-à-dire qu’elles
sont devenues capables de proliférer sans sucre. Et lorsque cela se produit,
leur croissance devient quasiment incontrôlable. Car nous ne devons pas
l’oublier : une cellule cancéreuse est une cellule mutée, ce qui est bon pour
nous peut être mauvais pour elle… Mais pas forcément.

65
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Soigner les complications postopératoires48

Voici un protocole homéopathique post-opératoire, pour mieux récupérer


après l’anesthésie générale :
•  Arnica montana pour traiter le choc
•  Staphysagria et Graphites pour favoriser la cicatrisation
•  Phosphorus et China pour éviter les hématomes
•  Ipeca pour soigner les nausées
•  Opium pour relancer le transit

La posologie sera de 2 granules en 9CH généralement 3 fois par jour


pendant 1 semaine. Selon le contexte, le médecin est susceptible de
modifier les dilutions des remèdes et de prescrire des souches de terrain
spécifiques à la symptomatologie de la personne.

Après l’annonce de la maladie commencent souvent les séries d’examens,


de consultations, et aussi, malheureusement, les opérations chirurgicales
auxquelles sont soumises certaines patientes. Encore une fois, les plantes
peuvent ici aider à accompagner les éventuels problèmes qui en découlent.

La cicatrisation

Pour aider à la cicatrisation localement, appliquer de l’huile essentielle (HE)


pure de lavande officinale (Lavandula officinalis) trois fois par jour, voire
plus souvent. Celle-ci ne brûle pas, elle accélère le processus de cicatrisation,
elle est régénératrice cutanée, anti-infectieuse, antalgique, anesthésiante et
anti-inflammatoire. En cas de problème majeur de cicatrisation, faire des
pansements avec du miel de thym (Thymus vulgaris) ou du miel antibactérien
de Manuka (Leptospermum scoparium) jusqu’à amélioration49.

48. En sus du protocole homéopathique post-opératoire indiqué plus haut.


49. Il existe des pansements au miel stériles : pansement au miel antibactérien Medihoney
Apinate

66
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

L’hématome

Pour aider à résorber un hématome50, utiliser de l’arnica en échelle


homéopathique (Arnica montana), 1 dose de chaque dilution, 5, 7, 9, 15, 30CH,
à commencer au plus vite et à prendre le matin sous la langue, sur 5 jours,
dans l’ordre croissant des dilutions. On peut également appliquer de l’HE pure
d’hélichryse italienne ou immortelle (Helichrysum italicum) 3 fois par jour. Elle
apporte de plus des propriétés antiseptiques et anti-inflammatoires.

Lymphœdème

Pour aider à l’amélioration d’un petit lymphocèle postopératoire


(épanchement de lymphe), faire au moins 2 fois par jour pendant 30
minutes un cataplasme d’argile verte en tube (Argiletz®) suivi d’une
application d’HE d’hélichryse pure.

Atténuer les effets secondaires


de la chimiothérapie51

L’arsenal thérapeutique contre le cancer

Comme nous l’avons vu, le cancer est caractérisé par une prolifération
anarchique de certains tissus, et les médicaments sont des molécules
destinées à enrayer ce processus en s’attaquant aux cellules en division ;
les traitements contre le cancer sont donc, par nature, toxiques pour tout
l’organisme. C’est cela qui provoque les effets secondaires : perte d’appétit,
nausées, vomissements, diarrhées, lésions buccales, maux de gorge, perte
des poils et des cheveux, problèmes de peau…
50. En plus d’Arnica 5CH, 3 granules matin et soir.
51. Deux livres d’homéopathies indispensables en complément de la phytothérapie : Dr
Jean-Louis Bagot, Cancer et homéopathie, Éditions Unimedica, 2013 ; Drs Jean-Claude Karp et
François Roux, Traitement de supports homéopathiques en cancérologie, Éditions CEDH, 2012.
HV = huile végétale – HE = huile essentielle

67
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Le melphalan et la cyclophosphamide, utilisés en chimiothérapie, sont


par exemple des dérivés directs du gaz moutarde. Bien entendu, il s’agit
de molécules modifiées dans le but d’en diminuer la toxicité générale.
C’est ici tout le travail des chercheurs depuis plus de 60 ans : trouver des
molécules toxiques pour nos cellules, mais pas trop toxiques cependant
pour pouvoir tuer les cellules cancéreuses avant de… nous tuer !

Il existe aujourd’hui de nombreuses familles de médicaments de


chimiothérapie anticancéreuse. À côté des dérivés du gaz moutarde
se trouvent des produits issus de plantes ou d’origine microbienne. S’y
ajoutent de nouvelles thérapies à l’objectif plus ciblé et des traitements
hormonaux, utilisés pour combattre certains cancers des organes sexuels
comme le sein ou la prostate.

La chimiothérapie n’est qu’une étape de la prise en charge des personnes


souffrant de cancer, et elle n’est pas utilisée de manière systématique. Dans
de nombreuses situations, elle intervient en complément d’un traitement
principal qui prend la forme d’une chirurgie ou d’une radiothérapie,
visant chacune à éliminer un maximum de tissus malades. Elle peut être
utilisée soit avant ces traitements locaux dans l’espoir d’en faciliter leur
déroulement – il s’agit alors d’une chimiothérapie dite « néo-adjuvante » –
soit après ceux-ci – les médecins parlent alors de chimiothérapie adjuvante
– avec pour objectif de limiter le risque de récidive en détruisant les
cellules cancéreuses qui auraient pu échapper à la première intervention.

La chimiothérapie aide-t-elle les malades atteints de tumeurs solides ?

La chimiothérapie était initialement réservée au traitement des cancers du


sang ou de la moelle. Dans le cadre de ces maladies, elle a apporté aux patients
une chance de guérison qu’ils n’avaient pas avant son avènement. Par exemple,
la survie à 10 ans des personnes touchées par la maladie de Hodgkin, un type
de lymphome qui se déclare souvent chez de jeunes gens, dépasse 90 % avec
les traitements usuels combinant radiothérapie et chimiothérapie52. Accepter

52. Rock DB, Murray KJ, Schultz CJ, et al. Stage I and II Hodgkin’s disease in the
pediatric population: Long-term follow-up of patients staged predominantly clinically.
Am J Clin Oncol. 1996 ; 19:174–178

68
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

tous les traitements est donc ici raisonnable mais il faut néanmoins savoir que
les malades sont exposés au risque de cancer radio-induit 5 à 10 ans plus tard
(voir encadré page suivante).

Mais l’usage de la chimiothérapie s’est ensuite élargi aux autres types de


cancers impliquant le développement d’une tumeur solide au niveau d’un
organe. Or, pour ce type de cancers, la chimiothérapie semble avoir un
intérêt beaucoup plus « limité ». C’est en tout cas ce qu’ont démontré des
chercheurs en oncologie de Sydney (Australie) qui ont analysé les données
relatives à plus de 70 000 personnes malades en Australie et près de 155 000
personnes aux États-Unis, entre 1990 et 2004, atteintes de diverses formes
de cancer (22 localisations différentes). Leurs résultats sont édifiants : les
bénéfices de la chimiothérapie dans la survie à 5 ans ne seraient que de 2,3 %
en Australie et 2,1 % aux États-Unis. Une contribution bien modeste qui a
poussé ces auteurs à s’interroger sur la nécessité de maintenir des traitements
au coût exorbitant si peu efficaces. Sur les 22 cancers passés au crible, il n’y a
que 3 tumeurs solides pour lesquelles la chimiothérapie confère un avantage
réel (de 10 % seulement néanmoins) : le cancer des testicules, le cancer des
ovaires et le cancer du col de l’utérus.53, 54

Dans leurs conclusions, les chercheurs écrivent la chose suivante : « L’impact


minimal [des traitements de chimiothérapie] sur les chances de survie, pour les cancers
les plus communs, contraste avec la perception des malades qui pensent recevoir un
traitement qui va augmenter significativement leurs chances de guérir. Ce décalage
s’explique en partie par le fait que les résultats des études scientifiques sont présentés
sous forme de “réduction de risque” [de voir la tumeur grossir] plutôt que sous forme
d’un réel bénéfice en termes de survie, mais aussi en exagérant artificiellement les
taux de réponses en incluant dans les résultats les personnes dont le cancer est “stable”.
Le meilleur exemple de cette exagération est la chimiothérapie du cancer du sein :
en Australie en 1998, 4 638 femmes sur 10 661 malades ont reçu une chimiothérapie
mais seulement 164 en ont tiré un mince bénéfice. Il n’y a par ailleurs aucune preuve
scientifique que les nouveaux et plus coûteux médicaments de chimiothérapie soient
plus efficaces que ceux déjà utilisés dans les années 70. » Il faut ici lire entre les

53. Morgan G, Ward R, Barton M. The contribution of cytotoxic chemotherapy to


5-year survival in adult malignancies. Clin Oncol (R Coll Radiol). 2004 Dec ; 16(8):549-
60
54. Lamia Boulaâmane et al. Hodgkin’s disease and secondary colon cancer: report of a
case. Pan Afr Med J. 2011 ; 9: 25

69
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

lignes : si les médicaments réduisent bien la taille des tumeurs mais qu’ils
n’offrent pas de bénéfice en termes d’années de survie, c’est parce que ce
sont les effets secondaires des traitements qui finissent par tuer plutôt que la
tumeur elle-même. Enfin, les travaux des chercheurs australiens montrent
également autre chose : les bénéfices de la chimiothérapie sont certes très
discutables, mais pas ceux de la chirurgie ni de la radiothérapie. Dans ces deux
cas, il y a une réduction de la taille de la tumeur qui s’accompagne souvent
d’une augmentation des chances de survie quelques années plus tard.

Certains travaux sont même plus inquiétants. Début juillet 2017, des chercheurs
de l’université Albert Einstein (New York, États-Unis) ont découvert qu’en cas
de cancer du sein, un traitement de chimiothérapie avec une molécule de
référence (le paclitaxel) pouvait diminuer la taille des tumeurs dans un premier
temps mais accélérer leur retour dans un deuxième temps, tout en les rendant
plus résistantes. De plus, le paclitaxel fragiliserait les vaisseaux sanguins et
faciliterait ainsi les métastases du cancer dans tout l’organisme…55

Cet effet secondaire qui apparaît 5 à 10 ans après les


traitements
L’apparition d’un cancer secondaire est une des complications
redoutées liées aux traitements d’un premier cancer. Les rayons
ionisants des radiothérapies et les médicaments de chimiothé-
rapie ont en effet un pouvoir mutagène qui peut expliquer l’ap-
parition d’un nouveau cancer.
Les cancers secondaires liés au traitement par chimiothérapie
prennent souvent la forme de leucémies qui apparaissent en gé-
néral après une période de 4 à 5 ans ; les lymphomes non hodg-
kiniens et les tumeurs solides touchant notamment le sein, la
thyroïde, l’estomac ou l’intestin, sont associés aux traitements par
radiothérapie. L’incidence de ces cancers secondaires est certai-
nement sous-estimée, d’une part parce que de nombreux patients
ont une durée de vie courte après leur premier cancer et d’autre
part en raison d’un suivi des patients qui se limite la plupart du
temps à une période trop courte pour constater leur apparition.

55. Karagiannis GS, Pastoriza JM, Wang Y, Harney AS, Entenberg D, Pignatelli J, Sharma VP,
Xue EA, Cheng E, D’Alfonso TM, Jones JG, Anampa J, Rohan TE, Sparano JA, Condeelis JS,
Oktay MH. Neoadjuvant chemotherapy induces breast cancer metastasis through a TMEM-
mediated mechanism. Sci Transl Med. 2017 Jul 5 ; 9(397). pii: eaan0026

70
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

Comme on le voit, les traitements de chimiothérapie peuvent provoquer


des effets secondaires terribles. C’est pourquoi il peut être extrêmement
bénéfique d’accompagner ces traitements par des méthodes naturelles
pour tenter de limiter au maximum ces effets délétères, améliorer sa
qualité de vie et peut-être ses chances de survie.

Dans le cancer du sein, la chimiothérapie est le traitement qui perturbe


le plus notre équilibre corporel. Les effets secondaires sont nombreux et
parfois très gênants voire inquiétants. Pour contrer les nausées, les aphtes,
les maux de ventre ou les saignements, voici une série de protocoles de
phytothérapie et d’homéopathie efficaces.

Contre les nausées

Le desmodium est aussi un antinauséeux, mais c’est le gingembre (Zingiber


officinalis) qui est la plante référente pour cette indication. On peut le
conseiller cru, cuit, confit, en poudre (2 gélules de 250 mg matin et soir) ou
en tisane : infusion longue de gingembre frais râpé, seul ou accompagné de
feuilles de menthe poivrée (Mentha Piperita).

L’HE de cette même menthe, tout comme celle du citron (Citrus limonum),
peuvent être inhalées plusieurs fois par jour pour cette indication. Une
tisane contre les nausées : en infusion, 2 cuillerées à soupe pour ½ litre d’eau,
porter l’eau à ébullition, verser l’eau bouillante sur les plantes, couvrir.
Verveine odorante feuilles 200 g (Aloysia citrodora), basilic feuilles 150 g
(Ocimum basilicum), mélisse feuilles 150 g (Melissa officinalis), boire chaud,
froid ou avec des glaçons.

La réponse homéo

Nux vomica 5CH, Ipeca 5CH, 2 granules de chaque 3 à 5 fois par


jour, ajouter Cocculus indicus 5CH si la vue et l’odeur des aliments
provoquent la nausée, Arsenicum album 9CH en cas de diarrhée et
vomissements associés, même posologie pour les deux.

71
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Préparation : 3 tubes à 9CH de


• Ipeca
• Nux vomica
• Gelsemium China
• Sepia

6 granules matin, midi et soir sous la langue et aussi souvent


que nécessaire quand les nausées se manifestent.

La phytothérapie peut aussi permettre des drainages et/ou la protection


hépatique et biliaire.

Plante médicinale Posologie


Fumeterre officinale • Oddibil®, 2 à 3 comprimés matin et soir,
Fumaria officinalis pendant 1 semaine
• Chophytol®, 2 à 3 comprimés matin et soir, 1
Artichaut Cynara scolymus semaine, Hepanéphrol®, 1 ampoule matin, midi
et soir, pendant 1 semaine
Chardon-Marie Silybum • Legalon®, 2 à 3 comprimés matin et soir,
marianum pendant 1 semaine

Aubier de tilleul Tilia • Vibtil®, 4 comprimés matin et soir, pendant


cordata 1 semaine

Chrysanthelle • Fitolisat Chrysanthellum,


Chrysanthellum americanum • 1 à 2 gélules matin, midi et soir

72
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

Pour protéger le foie

Il est bien évident qu’il ne faut pas proposer de plantes en teintures-mères,


du fait de leur forte teneur en alcool.
Plantes hépatoprotectrices
Plante médicinale Posologie

•  EPS, 1 cuillerée à café matin et soir


Desmodium •  Décoction tige feuillée, 8 à 10 g/j, forme
Desmodium adscendens traditionnelle
•  Forme liquide concentrée 1 cuillerée à
café matin et soir
Desmodium toujours en première intention associé ou non à ces
autres plantes qui peuvent prendre le relais après la chimiothérapie
Certains cancérologues ne souhaitent pas l’association taxol ou
taxotère et desmodium, arguant d’une interaction possible
•  EPS, 1 cuillerée à café matin et soir
Artichaut
•  Décoction feuilles
Cynara scolymus
•  2 gélules 200 mg matin et soir
•  Infusion de fruits broyés
Chardon-Marie
•  2 gélules 200 mg matin et soir
Sylibum marianum
•  140 mg de silymarine, 3 fois par jour
Chrysanthelle •  Infusion plante entière
Chrysanthellum indicum •  2 gélules 200 mg matin et soir
•  EPS, 1 cuillerée à café matin et soir
•  2 gélules de 300 mg de curcumine
Curcuma
(+ pipérine du poivre noir, Piper nigrum
Curcuma longa
+ gingembre Zingiber officinalis)
•  2 cuillerées à soupe de poudre de curcuma
Romarin officinal •  Infusion feuilles
Rosmarinus officinalis •  1 à 2 gélules 170 mg matin et soir
Schisandra •  Infusion longue de graines (baies)
Schisandra sinensis •  1 à 2 gélules 290 mg matin et soir

73
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

La réponse homéo

En homéopathie : Nux vomica composé, Chelidonium composé,


2 granules 3 fois par jour, pendant 1 semaine.

Pour protéger la flore intestinale

Prébiotiques, probiotiques, chlorophylle magnésienne, L-glutamine


aident à réparer et protéger la muqueuse et la flore intestinales le temps de
la chimiothérapie et pourront être poursuivis de longs mois. Il convient
de rappeler que 70 % des cellules de l’immunité se trouvent au niveau des
plaques de Peyer de l’intestin. Il est donc primordial de se soucier de la
santé intestinale.

Le pollen frais décongelé de ciste (Cistus ladaniferus) est rééquilibrant et


protecteur de la muqueuse et de la flore intestinales (1 cuillerée à soupe le
matin dans une compote).

L’argile est aussi bénéfique : mettre 1 cuillerée à café d’argile blanche le


soir dans un verre d’eau, laisser reposer la nuit, boire le surnageant le
lendemain matin. Des plantes comme la mauve (Malva sylvestris), feuilles
et fleurs en infusion, ou guimauve (Althaea officinalis), racine en décoction,
toutes deux riches en mucilage, ont une action émolliente, anti-
inflammatoire et adoucissante sur toutes les muqueuses digestives. Elles
sont préparées en tisanes à boire et à utiliser en bains de bouche en cas
d’inflammation de la cavité buccale, de la gorge…

74
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

Le microbiote du sein

Si l’idée que notre tube digestif ou notre peau abritent une grande va-
riété de petits organismes avec lesquels nous vivons en symbiose
nous est familière, leur présence dans certains organes est plus inat-
tendue. Ainsi, les seins possèdent eux aussi leur propre microbiote,
et des chercheurs se sont demandés si celui-ci était bouleversé en
cas de cancer. Ils ont pour cela étudié les microbes présents dans
les tissus mammaires prélevés au cours de l’opération destinée à
éliminer la tumeur chez 57 femmes malades, et les ont comparés à
ceux provenant de tissus sains, obtenus chez 21 femmes ayant eu
recours à une chirurgie esthétique. Ils ont ainsi noté des différences
au niveau d’un groupe de bactéries, les méthylobacterium, bien plus
rares dans les seins affectés par un processus cancéreux. Ces mi-
crobes sont capables de produire des hormones végétales comme
l’auxine ou les cytokinines, aux propriétés anticancéreuses avérées.
Des études antérieures avaient montré une raréfaction des lactoba-
cilles dans les tissus mammaires malades, connus pour moduler le
système immunitaire et atténuer les phénomènes inflammatoires.
Autant de constats qui pourraient déboucher à terme sur l’usage de
probiotiques pour aider à lutter contre la maladie1.
1. Hannah Wang et al. Breast tissue, oral and urinary microbiomes in breast cancer.
Oncotarget. 2017; 8:88122-88138

Le soutien de l’immunité

Des plantes comme l’échinacée (Echinacea angustifolia), la griffe de chat


(Uncaria tomentosa), ou des champignons comme le reishi (Ganoderma
lucidum), le maïtaké (Grifola frondosa) et le shiitaké (Lentinus edodes)
peuvent être proposés dès l’annonce de la maladie et prolongés jusqu’à
la fin des traitements lourds de chimiothérapie et de radiothérapie, puis
feront l’objet de cures régulières.

75
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

En homéopathie : Thymuline 9CH, 3 granules le matin le temps des traitements.

Stimuler les globules rouges, blancs, plaquettes

Une autre plante africaine, le gnidia (Gnidia kraussiana), en teinture déterpénée


agit au niveau de la moelle osseuse en accélérant la maturation des globules
blancs. La chute des globules blancs sera moindre après la chimiothérapie. Il
est conseillé de prendre 60 gouttes matin et soir les 10 jours qui précèdent la
chimiothérapie.

Le ginkgo (Ginkgo biloba) sous forme d’EPS (1 cuillerée à café matin et soir en
continu) stimule les cellules souches sanguines au niveau de la moelle osseuse
qui produisent les globules rouges et blancs et les plaquettes. Il provoque aussi
une action de régulation de la micro-agglutination plaquettaire.

La propolis stimule l’immunité, diminue la fatigue et soutient, elle aussi,


la lignée des globules rouges et blancs et des plaquettes. Commencer
10 jours avant la première chimiothérapie et la prendre le temps des
chimiothérapies jusqu’à 1 mois après la dernière injection.

Garder le moral pendant un traitement de chimiothérapie

On le sait, la survenue d’une telle maladie est aussi une épreuve mentale.
Il n’est pas toujours facile de garder le moral, de lutter contre la fatigue, de
ne pas se laisser gagner par la dépression. C’est pourquoi il est capital de
protéger notre mental pendant ces mois très anxiogènes.

Lutter contre la fatigue

Une infusion de thym (Thymus vulgaris) et de romarin (Rosmarinus


officinalis), 1 cuillerée à café du mélange des feuilles pour ½ litre d’eau à
boire dans la matinée, 1 jour sur 2 en alternance avec :

•  Une décoction des fruits de cynorrhodon (Rosa canina), 1½ cuillerée à


soupe pour ½ litre d’eau. OU
76
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

•  Une décoction d’écorce de cannelier de chine (Cinnamomum aromaticum),


de racines de gentiane jaune (Gentiana Lutea) et racines de guimauve
(Althaea officinalis), 3 cuillerées à soupe rases du mélange pour 1 litre d’eau
froide, porter doucement à ébullition, puis couper le feu et laisser reposer
20 minutes. Filtrer et boire 1 tasse 4 fois par jour entre 8h et 17h.

Alterner avec une infusion de feuilles d’ortie dioïque (Urtica dioica), de


tiges stériles de prêle (Equisetum arvense), de fruits d’églantier (Rosa canina)
et de fleurs de karkadé (Hibiscus sabdariffa), 4 cuillerées à soupe du mélange
pour 1 litre, boire 1 tasse 4 fois par jour entre 8h et 17h.

L’HE de litsée citronnée (Litsea citrata), tonique et calmante, en diffusion


atmosphérique avec de l’HE de lemon grass (Cymbopogon flexuosus), pour
ses vertus calmantes et spasmolytiques, ou l’HE de romarin officinal
(Rosmarinus officinalis cineoliferum) à 1,8 cinéole à inhaler contre la fatigue
physique, l’HE de pin sylvestre (Pinus sylvestris) contre la fatigue psychique,
en alternance, 3 à 4 fois par jour.

La réponse homéo

• A rnica montana 9CH pour une fatigue physique générale


avec courbatures
• China rubra 5CH pour une fatigue liée à des vomissements,
transpirations, diarrhées, hémorragies
• Gelsemium 9CH, fatigue par fièvre importante
• Baryta carbonica 9CH, fatigue par inhibition physique et
psychique

Pour soigner les autres maux causés par la chimio

Aphtes

Tamponner les aphtes avec de l’HE de sauge sclarée (Salvia sclarea), 3 à


4 fois par jour en alternance avec de la TM (teinture-mère) de calendula
(Calendula officinalis) et de phytolacca (Phytolacca decandra).

77
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Sucer des cachous et les coller avec la langue sur les aphtes 3 à 4 fois par
jour.

Le Pyralvex en pharmacie permet une application locale 3 à 4 fois par


jour, il contient de la rhubarbe et de l’aspirine.

Faire une infusion de feuilles et de fleurs de mauve (Malva sylvestris) et


l’employer en bain de bouche (3 à 4 fois par jour) à alterner avec du gel pur
d’aloe vera.

La réponse homéo

• Borax 5CH, 3 granules 3 fois par jour.


• Si fissuré, sensible, saignotant, ajouter Nitricum acidum
5CH 3 granules 3 fois par jour.
• Si brûlure, ajouter Arsenicum album 9CH, 3 granules 3 fois
par jour.

Epistaxis (saignements de nez)

Préparer une décoction pendant 2 minutes de feuilles de ronce (Rubus


fructicosus), de fraise (Fragaria vesca), d’alchemille (Alchemilla vulgaris), 2
cuillerées à soupe du mélange pour ½ litre d’eau, filtrer surtout, mettre
dans un pulvérisateur nasal, 3 fois par jour en période de saignement puis
tous les 2 ou 3 jours dès guérison, le temps de la chimiothérapie en
prévention des récidives, pulvériser suffisamment pour que cela coule
dans la gorge puis comprimer l’aile du nez. Dès que tout est sec, tout
doucement passer dans les narines avec un coton tige de l’HE pure
d’hélichryse italienne (Helichrysum italicum) en alternance avec de l’HE de
cyste ladanifère (Cistus ladaniferus), puis de la pommade Homeoplasmine,
3 fois par jour au début, puis préventivement le soir au coucher, en
tapisser l’intérieur des narines.

Gingivorragies (saignements de gencives)

78
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

La réponse homéo

Prendre une dose de Phosphorus 9CH le plus rapidement pos-


sible puis 2 granules toutes les 5 minutes d’Arnica montana
5CH, China rubra 5CH, Millefolium 5CH, Melilotus 5CH jusqu’à
cessation.

Utiliser du Piascledine, qui n’est pas contre-indiqué dans le cancer du sein,


à dose plus importante que préconisée, soit 3 capsules par jour le temps de
la chimiothérapie, soit en prévention soit dès l’apparition des saignements
de gencives.

Préparer une décoction pendant 2 minutes de feuilles de ronce (Rubus


fructicosus), de fraise (Fragaria vesca), d’alchemille (Alchemilla vulgaris),
2 cuillerées à soupe du mélange pour ½ litre d’eau, filtrer surtout, faire des
bains de bouche et gargarismes 3 à 4 fois par jour. Friction sur les gencives
avec de la teinture de safran (Crocus sativus), 3 à 4 fois par jour. Faire des
bains de bouche au lever, après les 3 repas, au coucher avec TM (teinture-
mère) de calendula (Calendula officinalis), de phytolacca (Phytolacca
decandra), et d’alchémille (Alchemilla vulgaris), 15 gouttes de chaque dans
un verre d’eau.

La réponse homéo

Prendre 2 granules 3 fois par jour de China rubra 5CH et Phos-


phorus 5CH, ajouter en cas de mauvaise haleine.

Mercurius corrosivus 5CH, même posologie.

79
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Constipation

Faire une infusion de feuilles et de fleurs de mauve (Malva sylvestris), 2


cuillerées à soupe dans ½ litre d’eau, boire toute la journée, si insuffisant 3
cuillerées à soupe dans la même quantité.

La réponse homéo

Prendre Opium 9CH, 2 granules 3 fois par jour, Nux vomica 5CH,
2 granules 3 fois par jour.

Diarrhée

Faire bouillir 2 minutes et infuser 10 minutes les parties aériennes de


salicaire (Lythrum salicaria), de verge d’or (Solidago virga-aurea), de ronce
(Rubus fructicosus), 4 cuillerées à soupe dans 1 litre d’eau, boire 4 à 6 tasses
par jour, et ajouter une pincée de sel et de bicarbonate dans chaque tasse.

Mettre une cuillerée à café d’argile blanche le soir dans un verre d’eau,
laisser reposer la nuit, boire le surnageant le lendemain matin.

La réponse homéo

Opium 9CH, 2 granules 3 fois par jour, Nux vomica 5CH, 2 gra-
nules 3 fois par jour.

Parvenir à se détendre

Boire 4 tasses par jour d’une tisane faite avec 1 litre d’eau bouillante dans
lequel on laisse infuser 10 minutes avant de filtrer :
1 cuillerée à soupe de fleurs de lavande, 1 cuillerée à soupe de feuilles de
mélisse, 1 cuillerée à soupe de fleurs de camomille romaine, 1 cuillerée
à soupe de sommités fleuries de marjolaine dans 1 litre d’eau bouillante,
laisser infuser 10 minutes, filtrer, boire 4 tasses par jour. Ajouter dans
80
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

la tasse 1 cuillerée à café d’eau de fleur d’oranger et un peu de miel de


lavande, si vous souhaitez sucrer la tisane.

Recette d’aromathérapie anti-stress :


masser le plexus solaire, trois fois par jour dans le sens des aiguilles d’une
montre avec 60 ml d’HV de noyau d’abricot (Prunus armeniaca) dans laquelle
on ajoute un mélange de 4 gouttes d’HE de petitgrain bigarade (Citrus
aurantium (fe)) et d’orange douce (Citrus sinensis), 2 gouttes d’HE de
géranimum rosa Bourbon (Pelargonium asperum cv Bourbon) et de verveine
citronnée (Lippia citriodora).

La réponse homéo

La formule magique qui n’est plus remboursée

Préparation : 2 à 5 tubes de
• Cortex cérébral, ADN ââ 4CH
• Ignatia, Gelsemium ââ 15CH
• Arnica, ARN ââ 30CH

Prendre tous les jours 3 granules matin, midi et soir sous la


langue et 10 granules à la demande quand l’anxiété ou le trac
se manifestent.

Chasser la dépression

Attention : par précaution, il ne faut pas prendre de millepertuis pendant


les chimiothérapies car cette plante peut avoir une interaction avec les
traitements. En revanche, le millepertuis est bienvenu en amont et en
aval d’un traitement de chimiothérapie (un mois avant et un mois après).
En infusion, mélisse feuilles, aubépine sommités fleuries, marjolaine
sommités fleuries, 3 cuillerées à soupe pour 1 litre d’eau, boire 4 à 6 tasses
par jour. Inhaler de l’HE de basilic à linalol (basilic européen) 3 à 4 fois par
jour, alterner avec l’HE de mandarine (Citrus reticulata) ou d’orange douce.
Sinon les diffuser dans la pièce de repos.

81
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

La réponse homéo
Il vaut mieux consulter un homéopathe pour trouver la souche spé-
cifique au terrain de chacune : est-ce une dépression réactionnelle
ou l’accentuation d’un état dépressif antérieur ?
Ignatia en 9CH ou 15CH souvent d’une grande aide, 2 granules 3
fois par jour, mais d’autres souches sont à rechercher.

ATTENTION AU JUS DE PAMPLEMOUSSE !


Le jus de pamplemousse peut perturber le métabolisme de cer-
tains médicaments : il en augmente l’absorption intestinale, risque
de produire un surdosage du médicament concerné et de majorer
la fréquence et la gravité de ses effets secondaires. Cela concerne
surtout les médicaments immunodépresseurs et anticholestérol,
mais aussi le Taxotère®, médicament de chimiothérapie du cancer
du sein. Il vaut donc mieux par précaution éviter d’en consommer
pendant les chimiothérapies.

Kerstin Chavent : « Nous avons besoin des autres »


Quatre ans après le diagnostic d’un cancer du sein, Kerstin Chavent peut
se dire en bonne santé. « Nous avons en nous les outils pour résoudre le
problème, même quand il s’appelle “Tu meurs” ». Kerstin Chavent a suivi
le parcours de soins classique – chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie
et hormonothérapie – tout en faisant appel à la médecine chinoise, à
la visualisation et à la méditation. « Pour moi, la guérison d’un cancer
nécessite trois piliers. La médecine officielle et la médecine non offi-
cielle sont les deux premiers. Mais le pilier le plus important dans ma
guérison, ça a été moi ! Je me suis interrogée sur ma responsabilité. J’ai
découvert que je n’étais plus en équilibre dans ma vie. Beaucoup d’émo-
tions se cachaient au fond de moi. J’ai compris que pour apparaître ce
que je n’étais pas, je m’étais négligée et j’avais oublié de m’aimer. » Pour
Kerstin Chavent, si le potentiel de guérison est en chacun de nous, nous
avons besoin des autres pour l’activer : « La guérison ne se fait pas dans
la solitude et l’isolement. » 1
1. La maladie guérit, Kerstin Chavent Editions Quintessence

82
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

Les traitements complémentaires

Des huiles essentielles ou un coupeur de feu ne guériront jamais un


cancer. Mais ces traitements complémentaires pourront soulager
les brûlures des séances de radiothérapie. Nous vous livrons ici les
solutions pour accompagner la radiothérapie et les traitements
antihormonaux.

Le cancer du sein est une véritable épreuve qui peut concerner chacune
d’entre nous. Du jour au lendemain, on entre dans une autre dimension : on
se croyait en bonne santé et en quelques heures, après une mammographie
ou une palpation, à titre systématique ou pas, on devient malade. Et pour
beaucoup d’entre nous, le cancer est hélas synonyme de mort. La descente
aux enfers est immédiate et la remontée très progressive, marche après
marche. Nous avons besoin de toutes les aides, de nos proches, de nos
soignants, et de tous les outils pour trouver le chemin de la guérison.
Les thérapeutiques allopathiques, malgré leurs effets secondaires, sont
incontournables. Il est possible par les médecines non conventionnelles et
complémentaires de rendre le quotidien plus supportable.

Pour apaiser les brûlures de la radiothérapie

On a vu qu’il était possible d’accompagner la chimiothérapie avec des


solutions naturelles et douces. La radiothérapie, l’autre partie du traitement
conventionnel des cancers, est également une source de traumatismes
pour notre corps. Mais il existe des solutions pour atténuer ses effets
secondaires. Voici nos conseils pour accompagner ces traitements souvent
difficiles à supporter.

Le ginkgo doré (Ginkgo biloba), en solution hydro-alcoolique et aqueuse


(extraction multiple) a des propriétés antifibrose et une action réparatrice
au niveau tissulaire à raison de 2 à 5 gélules matin et soir. Il est fabriqué
à partir des feuilles jaunes (dorées) et non des vertes comme le ginkgo
habituellement prescrit.

83
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Le silicium d’origine végétale issu de la prêle (Equisetum arvense), des bambous


(Bambusa div) et de l’ortie (Urtica dioica) assure une protection des tissus
conjonctifs lors de la radiothérapie : 2 cuillerées à soupe matin et soir, et
application locale le soir sur le sein.

L’application locale d’huiles essentielles radioprotectrices pures (non diluées) à


plusieurs reprises après la séance de radiothérapie donne des résultats positifs
reproductibles.

Contrairement à ce que disent les radiothérapeutes, l’huile essentielle de niaouli


(Melaleuca quinquenervia), CT2 1,8 cinéole ou CT Nérolidol, a largement fait
ses preuves pour protéger la peau des brûlures. Par contre, il est préférable de
ne pas utiliser le type chimique viridiflorol du fait de son œstrogénicité.

D’autres huiles essentielles sont dépourvues de molécules œstrogéniques, elles


sont aussi toujours employées pures. Il s’agit :

•  De la lavande (Lavendula officinalis), de l’arbre à thé (Melaleuca alternifoli), de


l’immortelle (Helichrysum italicum et pas odorantissimum riche en viridiflorol),
de la myrrhe (Commiphora molmol) qui sont tout aussi efficaces.

•  L’huile de millepertuis (Hypericum perforatum), macération de fleurs dans


de l’huile d’olive photosensibilisante mais ne possédant pas les contre-
indications de la plante par voie orale, apporte un bienfait certain seulement
par ses diverses qualités : régénérante, cicatrisante, adoucissante, anti-
inflammatoire, antibactérienne. On peut l’appliquer 1 à 2 fois, après la séance
de radiothérapie, et le soir au coucher.

Allez voir un coupeur de feu

Rappelons que le matin de la séance, il est obligatoire de se laver avec un savon


pour se présenter avec une peau parfaitement propre et sèche. Et n’oubliez pas
de consulter un coupeur de feu pour apaiser les brûlures après les séances… De
plus en plus de centres de cancérologie les conseillent.

Attention, les acides gras polyinsaturés oméga-6 et oméga-3 (d’origine végétale


et animale) sont proposés plutôt après que pendant la radiothérapie. Des huiles
84
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

de poisson riches en alkylglycérols sont préférées pendant la radiothérapie à


raison de 3 gélules matin et soir, mais nous sortons là du domaine de la
phytothérapie.

La réponse homéo
• R ayons gamma 30CH, 4 tubes, 3 granules matin et soir tous les
jours du mois, le temps des 4 tubes.
• Radium bromatum 7CH, 2 tubes, 5 granules le matin pendant les
rayons.
• Apis 9CH, 6 tubes, 3 granules avant les rayons, 3 granules juste
après les rayons et tous les ¼ d’heure 4 fois. Après la radiothéra-
pie, 5 granules tous les soirs du mois.

Un meilleur accompagnement des médicaments

Le trastuzumab, Herceptin®, anticorps monoclonal, est administré pendant ou


après les traitements de chimiothérapie si la tumeur présente des récepteurs
HER2/neu positifs. Il peut aussi être associé au traitement antihormonal.

Le bévacizumab, Avastin®, à action antiangiogénique (empêchant la


vascularisation de la tumeur) est indiqué dans le cancer du sein métastatique
uniquement. L’accompagnement se fera au quotidien. Le trastuzumab va
inhiber la croissance de la tumeur tandis que le bévacizumab va ralentir la
croissance de nouveaux vaisseaux sanguins.

Du fait de sa toxicité cardiaque (risque d’insuffisance cardiaque), il est préférable


de commencer l’accompagnement 3 jours avant et de le poursuivre 10 jours
après chaque injection d’Herceptin®, en vue d’une meilleure tolérance.

Autre accompagnement
L’accompagnement est identique pour les deux molécules :
• Symbiotiques = prébiotiques + probiotiques
• Oméga-3 végétaux (et/ou marins)
• Curcuma, poivre à raison de 600 mg/j, gingembre
• Autres antioxydants végétaux : thé, resvératrol…

85
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Mieux vivre avec les traitements antihormonaux

Après la chimiothérapie et la radiothérapie, le médecin adapte


l’antihormonothérapie, en fonction des réactions de chaque femme aux
antihormones qui sont généralement prescrites, comme le tamoxifène
ou les anti-aromatases, et seulement si la tumeur présente des récepteurs
hormonaux positifs.

Le but de ces traitements est de neutraliser l’action néfaste sur le sein des
œstrogènes endogènes, c’est-à-dire produites par la femme.

En règle générale, l’anti-œstrogènes se prescrit chez la femme non


ménopausée, les anti-aromatases (il en existe trois) chez la femme
ménopausée.

Le tamoxifène est un anti-œstrogène. Il va se positionner sur les


récepteurs aux œstrogènes à la place des œstrogènes naturels (attention,
on a montré que les isoflavones de soja peuvent perturber cette fixation). Il
est le seul à pouvoir être prescrit avant la ménopause et il est aussi parfois
proposé après la ménopause, si la patiente ne supporte pas l’autre famille
d’antihormones, les anti-aromatases. Il protège l’os de la déminéralisation.

Ses effets secondaires possibles sont les bouffées de chaleur et un prurit


vulvaire par sécheresse des muqueuses. Il présente un risque augmenté de
phlébite ou d’embolie pulmonaire et augmente aussi le risque de cancer
de l’utérus au niveau de l’endomètre chez la femme ménopausée. Il y a
donc lieu de pratiquer une fois par an une échographie pelvienne pour
surveiller l’utérus.

Chez la femme jeune, conjointement à la prescription d’antihormones,


il peut être proposé une ménopause chimique réversible par injection
de molécules appelées agonistes de la LH-RH. Dans d’autres cas, une
intervention chirurgicale est proposée : en enlevant les deux ovaires,
on réalise une castration chirurgicale définitive. Il n’y a alors plus
d’imprégnation ostrogénique d’origine ovarienne.

Les anti-aromatases, qui bloquent la transformation des androgènes en


œstrogènes, ne peuvent se donner qu’après la ménopause. Ils ne protègent
86
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

pas l’os de la déminéralisation. Leurs effets secondaires possibles sont des


bouffées de chaleur, de la sécheresse vaginale, des douleurs articulaires,
des nausées, de la fatigue, une perte de cheveux, une atteinte hépatique,
une prise de poids…

Je recommande d’utiliser des plantes en accompagnement de ces molécules


incontournables afin de permettre une meilleure tolérance.

Pour diminuer certains effets secondaires de ces antihormones, on peut


aussi fractionner les prises (matin et soir au lieu d’une fois par jour),
surtout pour le tamoxifène qui a deux dosages : en 20 mg et 10 mg.

Pas de génériques pour ces traitements antihormonaux

Il est essentiel pour une meilleure tolérance de prendre la mo-


lécule princeps et de refuser le générique, moins bien supporté
dans une grande majorité des cas. La mention « non substi-
tuable » doit être faite à la main en toutes lettres avant la déno-
mination de la spécialité prescrite. Ces molécules sont chez la
plupart des femmes bien mieux tolérées.

Les molécules princeps sont : pour les anti-œstrogènes, le Nol-


vadex® (tamoxifène), pour les anti-aromatases, le Femara® (lé-
trozole), l’Arimidex® (anastrozole), l’Aromasine® (exemestane).

Contre les bouffées de chaleur

Rappelons que pour faire une infusion, il faut 2 à 3 cuillerées à soupe


pour ½ litre d’eau ; porter l’eau à ébullition, verser l’eau bouillante sur les
plantes, couvrir 10 minutes puis filtrer à travers une fine passoire, boire
dans la journée chaud ou froid.

On les calmera en excluant tout phyto-oestrogène. On peut par exemple


utiliser mélisse, gattilier, grémil, achillée millefeuille en infusion. Prendre
2 cuillerées à soupe pour ½ litre d’eau ; en teinture-mère 100 gouttes
matin et soir.
87
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Pour alchémille, gattilier, mélisse en EPS, 1 cuillerée à café matin et soir.

Autre recette :
Pour la préparation, utiliser de la bourse-à-pasteur (Capsella bursa
pastoris) plante, de la vigne rouge feuille, de l’hamamélis feuille, de
l’achillée millefeuille plante, de l’artichaut feuille, de l’aubépine sommité
fleurie, de la mélisse feuille, tout ceci coupé menu, en prenant 30 g pour
chaque plante.

Contre les douleurs articulaires

Il est conseillé de soulager les douleurs articulaires avec de l’harpagophytum


(Harpagophytum procumbens), du chondroïtine sulfate et du glucosamine.
Il est également possible d’utiliser de l’insaponifiable d’huile de soja (ne
contenant pas d’isoflavones oestrogéniques) et d’huile d’avocat.

Contre la sécheresse vaginale

Vous soignerez vos sécheresses vaginales avec des produits sans hormones
et sans parabens. Évitez pommade et ovules hormonaux à l’œstriol ou au
promestriène, même si certains cancérologues les prescrivent encore.

•  Par voie orale, la prise de 2 à 4 capsules par jour d’huile d’onagre


(Œnothera biennis), de bourrache (Borago officinalis) ou de germe de blé
(Triticum sativum) – au choix ou en alternance.

•  Traitements locaux : divers traitements locaux hydrophiles (gels, huiles,


crèmes) sans hormones et sans parabens existent pour une application
externe vulvaire et interne vaginale matin et soir après la toilette. Ce
geste doit devenir aussi automatique que mettre une crème nutritive sur
le visage. Des gels hydratants et lubrifiants peuvent aussi être utilisés au
moment du rapport sexuel.

Le gui du pommier (Viscum album Mali) fermenté, prescrit par un


médecin averti, peut également jouer un rôle très actif. Il diminue les
effets secondaires des chimiothérapies, favorise l’immunité et assure
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

une meilleure qualité de vie. Sous diverses dilutions homéopathiques


(Weleda), il est administré par voie sous-cutanée et selon un protocole
bien défini.

Le gui du pommier (Viscum album Mali) fermenté, prescrit par un


médecin averti, peut également jouer un rôle très actif. Il diminue les
effets secondaires des chimiothérapies, favorise l’immunité et assure une
meilleure qualité de vie. Sous diverses dilutions homéopathiques (Weleda)
il est administré par voie sous-cutanée et selon un protocole bien défini.

L’huile de millepertuis en cas d’inflammation vaginale

Une place particulière doit être accordée à l’huile de milleper-


tuis utilisée en application externe vulvaire et interne vaginale
matin et soir, et à la demande en cas d’inflammation. La sen-
sation de confort est immédiate. Cette huile est anti-inflamma-
toire, anti-infectieuse, nourrissante, cicatrisante et antalgique.
Elle ne présente aucune incompatibilité avec des traitements
allopathiques pris par voie orale. Elle peut être appliquée en
toutes circonstances.

Attention, cette huile est de couleur rouge ; conservez-la dans


un petit flacon à l’abri de la lumière.

Envisager toutes les possibilités pour trouver le chemin de la guérison

Après les traitements anticancéreux lourds, le temps est venu de réfléchir


à une démarche globale de santé associant une alimentation saine, des
techniques d’aide à la gestion du stress, les médicaments allopathiques
incontournables et diverses thérapeutiques naturelles.

Vous pouvez avoir recours à des thérapeutiques au long cours d’alternance


d’oméga-3, de symbiotiques, de chlorophylle magnésienne, de pollen
frais de châtaignier, d’antioxydants (curcuma et poivre, resvératrol,
thé, certains champignons – pleurote, reishi, maïtaké et shiitaké), de
compléments à base de choux divers…
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

La prise de curcuma dont on a beaucoup parlé pourra se poursuivre


associée au poivre noir, à raison de 2 cuillerées à soupe par jour, ou mieux
2 gélules de 300 mg de curcumine, pendant plusieurs années. Les plantes
et les champignons immunostimulants peuvent être proposés en cures
régulières, associés à une homéopathie spécifique…

Sachant que l’inflammation fait le lit du cancer, on peut conseiller une


enzymothérapie anti-inflammatoire à fortes doses (bromélaïnes issues
de la tige de l’ananas). Ces enzymes détruisent le mucus qui entoure les
cellules cancéreuses pour les protéger, ce qui empêchait ainsi les cellules
immunitaires de l’organisme de les détruire.

L’homéopathie, la nutrithérapie, l’oligothérapie… toutes les médecines


naturelles sont susceptibles de compléter la prescription de phytothérapie
qui n’est pas toujours suffisante à elle seule pour accompagner au mieux
les thérapeutiques lourdes du cancer.

Ne négligeons aucune chance supplémentaire d’aller mieux, de retrouver


plus vite notre joie de vivre le quotidien, ce quotidien devenu encore plus
précieux. Vivons chaque instant présent comme un cadeau de la vie.
« Ne négligeons aucune chance
d’aller mieux »

Affamer le cancer

Gourmand, le cancer ? C’est la thèse des tenants de l’origine métabolique


de cette maladie. Parmi eux, le Dr Laurent Schwartz, médecin oncologue
et auteur de Cancer, un traitement simple et non toxique. Le cancer, explique-
t-il, serait dû à un problème de combustion du sucre.

Vous faites partie d’un courant d’oncologues qui remettent en


question la piste génétique du cancer. Pourquoi ?

Dr Laurent Schwartz : Le monde du cancer est en mouvement. Les


hypothèses sur lesquelles la recherche s’est basée sont aujourd’hui
remises en question : le rôle du génome est important, mais moins que
ce que beaucoup ont cru. Seuls 3 % des cancers du sein, 2 % des tumeurs
cérébrales et 1 % des cancers de la prostate sont héréditaires. Un gène
anormal présent dans le génome peut transmettre cette maladie. Mais
dans la majorité des cas, le rôle de l’hérédité n’est pas crucial. En revanche,
on ignore encore largement les causes de cette maladie, excepté le rôle du
facteur de l’âge dont on ne parle pourtant jamais.

91
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

En quoi la vieillesse fait-elle le lit de cette maladie ?

Dr L. S. : L’âge est le cancérigène le plus fréquent. En vieillissant, des


déchets sucrés venant de la cellule viennent s’arrimer au collagène (tissu
de soutien sur lequel s’appuient nos cellules gorgées d’eau) et forment un
tissu fibreux qui asphyxie progressivement les cellules. Comme l’oxygène
diffuse de moins en moins bien, il n’atteint plus la mitochondrie, véritable
poumon de la cellule capable de brûler les dérivés du sucre et de dégager
de l’énergie. Résultat : le rendement énergétique s’effondre, un peu
comme un incinérateur mal connecté qui relâcherait des braises dans
un système qui n’arriverait plus à s’en débarrasser. Pour compenser le
manque d’énergie, les cellules ouvrent les vannes au sucre et prolifèrent,
ce qui peut entraîner un cancer.

Pour vous, le cancer est, en effet, une maladie de la « digestion


cellulaire » liée à un problème de combustion du glucose. Que se passe-t-il une
fois que la cellule a ouvert « les vannes au sucre » ?

Dr L. S. : Le cancer est friand de sucre : un tissu cancéreux ingère dix


fois plus de glucose qu’un tissu sain. Seul hic : lorsqu’elle est asphyxiée,
la mitochondrie ne peut pas le brûler. Le glucose accumulé va donc
fermenter à l’intérieur de la cellule tumorale qui, sous pression, va grossir
jusqu’à ce qu’elle explose. De cette explosion vont naître de nouvelles
cellules tumorales qui vont à leur tour se multiplier et essaimer sous
forme de métastases.

Le cancer est une maladie proche du diabète. Dans le diabète, le sucre


n’arrive pas à entrer dans la cellule ; dans le cancer, le sucre entre, mais
n’est pas brûlé.

Vous préconisez de normaliser le métabolisme des cellules cancéreuses.


Qu’entendez-vous par là ?

Dr L. S. : Tout simplement, qu’il faut relancer l’activité de la mitochondrie,


c’est-à-dire faire en sorte qu’elle se remette à brûler le sucre et empêche la
cellule de grossir sous la pression de la fermentation.

92
« Ne négligeons aucune chance d’aller mieux »

Je n’invente rien, et mon propos n’a rien de révolutionnaire : tout ce


processus a été décrit en 1920 par le Dr Otto Warburg, médecin biochimiste
allemand et Prix Nobel en 1931. Récemment, nous avons injecté chez des
souris des mitochondries de cellules normales à des cellules cancéreuses :
ces dernières se sont remises à respirer et ont cessé de se multiplier56 !

S’il est impossible à ce jour d’injecter des mitochondries normales aux


cancers des patients, on peut, en revanche, utiliser des médicaments
bon marché et sans danger majeur pour « rallumer » les mitochondries
des cellules cancéreuses. Il s’agit par exemple de l’acide lipoïque, de
l’hydroxycitrate et de la metformine. J’ai expérimenté ce traitement
métabolique sur des patients qui souhaitaient une alternative. J’ai constaté
un allongement et une amélioration de la qualité de vie sur des cancers
agressifs.

Le drame, dans tout cela, c’est que les autorités de santé ne se sont jamais
donné la peine de faire des essais alors que c’est extrêmement simple à
organiser.

Malgré les bons résultats observés chez vos patients, vous admettez
que le traitement métabolique n’est pas « la panacée ». Pourquoi ?

Dr L. S. : Le traitement métabolique doit être associé à un traitement


classique, car il n’empêche pas la progression des cancers les plus virulents.
Il autorise cependant une chimio ou une radiothérapie plus douce, mieux
tolérée et à des doses bien plus faibles. C’est un protocole complémentaire.

Comment va-t-il compléter les effets de la chimiothérapie ?

Dr L. S. : Beaucoup d’aspects du cancer restent obscurs. Parmi ceux-ci,


la manière dont la chimiothérapie agit. On sait qu’elle a une efficacité
anticancéreuse indiscutable, mais… lorsqu’elle est trop dosée, elle tue
les cellules et donc les mitochondries. Faiblement dosée, elle agit très
probablement sur les voies métaboliques et contribue à rallumer les

56. Schwartz L., Seyfried T., Alfarouk K.O., Moreira J.D.V. & Fais S. Out of Warburg
effect. An effective cancer treatment targeting the tumor specific metabolism and
dysregulated pH. Academic Press, « Seminars in cancer biology. », January 2017.

93
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

mitochondries, bien que cela ne soit pas son objectif premier. C’est un
système en cascade.

On pense donc qu’une chimio accompagnée d’un traitement métabolique


– qui, lui, cible en priorité les mitochondries – agira deux fois plus sur ces
petites centrales énergétiques.

Ce qui fonctionne le mieux côté chimio, c’est la thérapie ciblée, parce


qu’elle permet de bloquer l’entrée de produits extrêmement énergétiques
dans la gourmande cellule tumorale !

Vous préconisez aussi le régime cétogène pauvre en sucre et riche en


matières grasses pour booster les effets de la chimiothérapie. Quels sont ses
effets sur les cellules cancéreuses ?

Dr L. S. : Diète complète, semi-diète, diète modérée, régime cétogène…


Ce sont là des variations sur le même thème. Toutes ces diètes reposent
sur une diminution du sucre, puisque c’est le seul aliment qui fermente et
donc qui conduit la cellule à se diviser. Assez proche du célèbre régime
méditerranéen, le régime cétogène était déjà connu des Grecs. Il consiste
à éliminer de l’alimentation les sucres rapides, mais aussi les sucres lents
(nouilles, pommes de terre, pain…) et à les remplacer par une alimentation
riche en graisses. C’est là une démarche saine et dénuée de risques. En
privant l’organisme de sucre, la sécrétion de l’insuline (cette hormone qui
fait entrer le sucre dans la cellule) va diminuer.

Depuis plus de cent ans, des publications montrent l’intérêt de ce régime


dans le traitement du cancer. Cela suppose bien souvent un changement
radical dans la manière de se nourrir, pas toujours facile à mettre en place.
Ce ne sont pas seulement les bonbons et les confitures qu’il faut bannir de
l’alimentation, mais aussi le pain, les pâtes et quantité de fruits…

Ce régime est-il intéressant aussi pour prévenir le cancer chez les


personnes âgées, plus exposées ?

Dr L. S. : Il a probablement un effet préventif, mais seuls des essais


pourront répondre à cette question.

94
« Ne négligeons aucune chance d’aller mieux »

N’existe-t-il pas de contre-indications, notamment lorsqu’il est suivi


en prévention par des personnes qui surveillent leur poids ?

Dr L. S. : Au contraire ! Les personnes qui débutent ce régime perdent


généralement du poids. Contrairement aux idées reçues, on ne prend pas
de masse avec du gras. C’est le sucre qui fait grossir.

Quelle est votre routine anti-âge ?

Dr L. S. : Au risque de vous décevoir, je n’en ai aucune ! J’estime que la


mort fait partie de la vie, je me contente d’attendre sans impatience mon
heure. J’ai une vie totalement normale et je ne fais strictement rien pour
retarder l’inéluctable, pas même réduire le sucre de mon alimentation.
J’aime trop ma petite pâtisserie…

95
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Évaluez votre risque de développer


un cancer du sein

RISQUE FAIBLE RISQUE MOYEN RISQUE FORT

Quel âge avez-vous ?

Moins de 50 ans Plus de 50 ans

À quelle quantité d’œstrogènes avez-vous été exposée ?


J’ai eu mes premières règles J’ai eu mes premières règles
à 12 ans ou après avant 12 ans

J’ai eu des enfants avant Je n’ai jamais eu d’enfants,


30 ans ou après 30 ans

J’ai été ménopausée avant


J’ai été ménopausée après 55 ans
55 ans

Je n’ai pas pris de poids


J’ai pris du poids après la ménopause
après la ménopause

Je n’ai pas utilisé la pilule


Je prends la pilule en ce moment
depuis 10 ans

Je n’ai jamais pris de J’ai pris des médicaments


médicaments hormonaux hormonaux

Avez-vous un antécédent de cancer du sein dans votre famille ?

Non (risque néanmoins Oui, du côté de Ma mère, ma


présent) ma mère ou de sœur ou ma fille
mon père a/a eu un cancer
du sein (cela
double le risque)

96
« Ne négligeons aucune chance d’aller mieux »

RISQUE FAIBLE RISQUE MOYEN RISQUE FORT

Type de poitrine

Seins grumeleux, Seins denses Seins en


fibrokystiques (formation (dépistage mutation
de kystes ou de nodules à suite à une (mutation
l’intérieur du sein) ou atteints mammographie) génétique ou
d’une hyperplasie atypique femme ayant été
(augmentation anormale du en contact avec
nombre de cellules dans un des radiations
tissu) avant 30 ans)

Hygiène de vie
Je ne consomme pas d’alcool Je bois Je bois plus d’une fois
et je ne fume pas ou fume par jour et je fume
de temps souvent
en temps

Je fais du sport régulièrement Je fais Je fais rarement


du sport du sport
de temps
en temps
Glossaire
Vous trouverez tout au long de cet ouvrage les abréviations suivantes:

CT : Chémotype

EPS : Extrait de Plante Standardisé

HE : Huile Essentielle

TM : Teinture Mère

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